La ville de Québec


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QUÉBEC
(500 000 habitants).

Au niveau d’un rétrécissement du fleuve Saint Laurent (moins de 1  ;km de large), "Kébec" selon la terminologie des Algonquins, à proximité du village huron de Stradaconé, Jacques Cartier choisit de 1535 à 1542 d’établir une colonie.
Mais c’est seulement à partir de 1608 que le français Samuel de Champlain la développe et elle devient la capitale de la Nouvelle-France en 1663 (pour devenir plus tard, en 1791, sous domination britannique, la capitale du Bas-Canada puis, en 1867, la capitale de la province de Québec , au sein du Canada, nouvel état souverain). Elle était le point d’entrée des colons français.

Sur le plan économique, Québec, longtemps dernier port directement accessible, a souffert du creusement des canaux facilitant la remontée vers Montréal (de 1824 jusqu’à la voie maritime mise en service 1959). A cela s’ajoute la construction du transcontinental de Vancouver à Montréal, le Pacifique-Canadien (3200 km) terminé en 1885 faisant de Montréal le centre des grands réseaux ferroviaires du pays.

La ville fortifiée se dresse au sommet du Cap Diamant, à 93 m au-dessus du fleuve, position facile à défendre (6 fois assiégée) mais non imprenable.

Avec un peu plus de 60000 habitants dans l’intra-muros et de 500000 habitants au niveau de l’agglomération, Québec est une petite ville ce qui ne l’empêche pas de peser dans le pays par sa singularité. Par exemple, c’est l’unique ville d’Amérique ceinturée de fortifications (classées au patrimoine culturel de l’humanité de l’U.N.E.S.C.O.).

Entre Montréal et Québec, par "la Route du Roy", le paysage est souvent aquatique (et sylvestre) soit sur le Saint Laurent (rive sud) soit sur des lacs.

Paysage du QUÉBEC.
Paysage du QUÉBEC.


La monotonie du trajet est rompue dans la région de Trois-Rivières par la visite d'un village-musée "habité" par des figurants costumés dans le style des colons du XVIIIe ou du XIXe s. puis par la visite d'un campement-musée huron.

Sur le territoire de l'actuel Canada, on estimait à 220000 le nombre des Indiens lors de l'arrivée des Européens, effectif divisé par 2 à la fin du XIXe  (surtout du fait des maladies apportées d'Europe). Leur croissance démographique s'est accélérée depuis la dernière guerre et leur nombre avoisine les 600000 (outre quelques 200000 métis et 40000 Inuits ou esquimaux). Les Indiens du Canada vivent dans 2300 réserves.

On nous explique certaines particularités sociologiques de ces tribus indiennes. Ainsi sans que l'on puisse parler d'organisation matriarcale, les femmes avaient un poids considérable dans les sociétés traditionnelles car elles "faisaient" les chefs (souvent un ancien connu pour sa modération autrement dit sa sagesse) et influaient largement sur les décisions.
Par ailleurs, les Huronnes avaient une autonomie sociale telle que c'est elles qui choisissaient leur mari ceci après une "période d'essai" au terme de laquelle les malchanceux étaient renvoyés...
La société huronne restait ouverte aux alliances entre tribus et même avec des blancs surtout lors de la phase d'effondrement démographique. On pourrait dire: "
On ne naît pas obligatoirement Huron mais on peut le devenir".
Une anecdote peut illustrer ce propos. Dans le campement que nous avons visité, je n'ai pu réfréner ma curiosité face à une huronne blonde aux yeux bleus et à la peau de lait. Etait-ce une intérimaire ou une authentique Huronne? La réponse: son grand-mère avait épousé un gars de Saint-Malo!



Au QUÉBEC - Un chaman (''homme médecine'') huron sous son tipi.
Un chaman (''homme médecine'') huron sous son tipi.


Enfin, nous abordons la ville de Québec par le boulevard Charest. D'emblée c'est la masse du Château Frontenac qui s'impose.

 L'arrondissement du Vieux Québec est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985 .



En fait il s'agit d'un hôtel bâti à la point du Cap Diamant, à la place de l'ancien fort et du château St Louis au XVIIe s. (difié en 1620 par Samuel de Champlain) qu'avait occupé le gouverneur de la Nouvelle-France de 1672 à 1682, Louis de Buade, comte de Frontenac. Détruit lors des guerres du XVIIe s. entre les Anglais et les Français, c'est à son emplacement qu'un américain fit construire ce bâtiment, en "style château", en 1893. La Compagnie Canadien Pacifique le racheta en 1897. Avec sa tour massive de 18 étages, l'édifice n'en est que plus impressionnant.

Le passage par la galerie marchande du "château" permet d'apprécier le luxe de l'établissement fréquenté par la haute société (princes, stars).

Par l'extérieur, le point de vue sur l'édifice change par exemple si l'on emprunte la Terrasse Dufferin qui surplombe les rives du Saint Laurent ou si on le voit depuis la ville basse ou depuis l'autre rive (Lévis).

QUÉBEC - le Château Frontenac.
Château Frontenac.
QUÉBEC - le Château Frontenac.
Château Frontenac depuis la terrasse Dufferin.
QUÉBEC - le Château Frontenac.
Château Frontenac depuis la ville basse.
QUÉBEC - le Château Frontenac.
Château Frontenac depuis la rive droite.


Par la terrasse Dufferin, puis après avoir longé la Citadelle (où il ya toujours un régiment), il est possible de gagner le Parc des Champs de Bataille dont font partie les Plaines d'Abraham où s'affrontèrent les troupes anglaises et françaises en 1759. Les généraux Montcalm et Wolfe y laissèrent leur vie lors d'une violente et brève bataille de 20 minutes à l'issue de laquelle la France commença le chemin du renoncement à la Nouvelle France (traité de Paris de 1763).
De tout cela, de cet abandon par les "Maudits Français", les Québecois gardent le souvenir comme en témoigne la devise figurant sur les plaques d'immatriculation de leur voitures...


Une autre promenade très agréable consiste à emprunter la Grande Allée. Celle-ci est bordée de belle demures dans un cadre arboré, de places et statue, ainsi que de restaurants et cafés.
On passe devant l'Hôtel du Parlement, vaste bâtiment de style renaissance (érigé entre 1877 et 1886 sur les plans de l'architecte Eugène-Etienne Taché) qui héberge l'Assemblée Nationale de la Province. Les députés y siègent dans le Salon Bleu, à la mode des parlementaires britanniques, les bancs de la majorité faisant face à ceux de l'opposition.

La Grande Allée se poursuit au sud, jusqu'à l'arche de la Porte St Louis, élément des anciennes fortifications de la cité de type Vauban, avec un plan en étoile et un développement sur 5 kilomètres. Après le siège mené par l'amiral anglais Philips en 1690, leur réalisation fut conduite par l'ingénieur Chaussegros de Léry et achévée au XIXe s.
Au-delà se trouve l'Université Laval.
Il est possibe de revenir vers le centre en entrant par la Porte St Jean qui donne sur la rue du même nom. Cela amène du côté de la Place d'Armes à proximité de l'Office du tourisme et de l'Hôtel de ville.

QUÉBEC - le Parlement.
Le Parlement.
QUÉBEC - Porte St Louis.
Porte St Louis.
QUÉBEC - Porte St Jean. Porte St Jean. QUÉBEC - Hôtel de ville. Hôtel de ville.


Une autre partie très pittoresque de la ville de Québec correspond à la Basse Ville et au Vieux Port, lequel fut la porte d'entrée pour des milliers d'immigrants, la porte d'entrée dans le Nouveau Monde.

Si l'on ne veut pas faire un long détour par la rue St Paul, on y accède depuis la ville haute, soit par un funiculaire, soit par l'escalier "Casse-Cou", le bien nommé depuis le XIXes . où il était alors vacillant.

La rue du Petit Champlain qui nous accueille n'est pas sans faire penser au Mt St Michel par la densité de la foule de touristes qui y grouille. Elle et bordée de boutiques, d'ateliers et de galeries d'artistes et d'artisans d'art. Entre les maisons et boutiques, de pittoresques petits escaliers montent rejoindre le boulevard Champlain avec ses cafés-terrasses.
Autrefois il y avait deux rues Champelain, la Petite et la Grande. Au XIXe s. la petite a subit un premier changement de nom devenant "Little Champlain Street" qui par l'effet d'une traduction erronée et d'un raccourci a donc donné depuis 1874 "Rue Petit Champlain"!

QUÉBEC - rue du Petit Champlain.
Rue du Petit Champlain.
QUÉBEC - Basse Ville.
La Basse Ville.
QUÉBEC - L'escalier Casse-Cou.
L'escalier Casse-Cou.


La promenade se poursuit jusqu'au Vieux Port, plus austère, dont les maisons de granit gris n'auraient pas dépaysé le Malouin Jacques Cartier.

Avant de repartir le long du Saint Laurent, un autre dîner non pas dans "ma cabane au Canada" mais, dans une "cabane à sucre" ou érablière, sur l'Ile d'Orléans, incontournable étape touristique du folklore québécois. Sur cette île dédiée à l'agriculture où résidait le chanteur Félix Leclerc. poussent même des "vignes de glace" ...mais méfiance par rapport aux vins d'ici (souvenir de la piquette qui arrosait notre excellente pièce de boeuf le soir de notre arrivée).
Bien qu'il ne fasse pas très chaud pour la saison, nous allons affronter un repas un peu trop riche en calories (c'est un euphémisme). Il serait plus adapté de faire cette expérience 6 mois plus tard, en fin d'hiver et au moment de la montée de sève où "l'on tire", lorsque l'on perce le tronc des érables pour en extraire le précieux liquide qui s'écoule chaque matin après le dégel . Il faut près de 40 litres de sève pour obtenir un litre de sirop après évaporation par ébullition. Le Québec assure environ 75% de la production mondiale de sirop d'érable soit 14 millions de litres.

Après les explication sur le sirop d'érable et avant d'y revenir en fin de soirée, on va découvrir un roboratif "repas trappeur". Dans la grande salle à manger sont disposées de grandes tablées à la façon paysanne et une animation avec musique (notamment les cuillères musicales auxquelles on s'adonne joyeusement) , chants et danses traditionnels va accompagner les agapes.
Comme mise en bouche et appéritif, nous commençons par un verre de caribou (vin, alcool et sirop) qu'accompagnent des "
oreilles de crisse" ou de Chris(t)!?, des tranches de lard salé grillées avec leur couenne croutillante (autrement dit des gratons ou rillons qui rappellent un peu les chicharones mexicains).

Pour le repas proprement dit, nous attaquons par une consistante la soupe de pois, puis des fèves au lard, une tourte à la viande, du jambon à l’érable et nous finissons, évidemment, par d'épais pancakes (on est bien loin des fines crêpes bretonnes!) copieusement noyés sous le sirop d'érable..

Il ne faut se plaindre, on a échappé à quelques autres spécialités culinaires, telles que pot-en-pot, poutine, cipaille, ragoût de pattes, pouding-chômeur, queues de castor….
...et ce n'est pas tout à fait terminé. Retour au thème du sirop d'érable ...pour "se sucrer le bec" encore un peu plus !

QUÉBEC - rue du Petit Champlain.
QUÉBEC - rue du Petit Champlain. QUÉBEC - rue du Petit Champlain.


Servi à l'extérieur dont on apprécie la fraîcheur nocturne, on nous sert figé sur de la glace pilée quelque peu artificielle, le sirop caramélisé dont on fait de délicieuses sucettes
de "tire" d’érable (ou tire la neige) en l'enroulant sur un bâtonnet. Il est obtenu en prolongeant la cuisson du sirop, à feu doux (113°) pour augmenter la consistance du sirop.

Un peu de marche au retour à Québec semble s'imposer si l'on veut avoir quelque chance de trouver le sommeil!



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