Le bien couvre approximativement 15 000 ha de terre sur les 27 000 ha du Parc naturel de Madère (Parque Natural da Madeira).
un vestige exceptionnel d'un type de forêt laurifère autrefois très répandu, qui recouvrait une bonne partie du sud de l'Europe il y a 15 à 40 millions d'années.
39 espèces de plantes et d'animaux rares et menacés
Date d'inscription : 1999
Les habitants ont construit des aqueducs, appelés levadas, qui sillonnent la forêt en suivant les contours du paysage, s'accrochant aux falaises et aux pentes abruptes des vallées. Généralement de 80-150 cm de large et construites en pierre ou, plus récemment, en béton, ils transportent l'eau de la forêt vers les centrales hydroélectriques et alimentent les villes du sud en eau potable et en eau d'irrigation. Le long des levadas sont aménagés des sentiers généralement de 1-2 m de large qui permettent l'accès à une forêt autrement quasi impénétrable.
Une semaine peut suffire pour faire le tour de Madère avec une voiture de
location : c’est juste assez pour visiter Funchal, pointer son nez dans un
chais, explorer les petites routes de montagne et les plus beaux panoramas.
Une autre donnée entre en ligne de compte : Porto Santo. Un aller-retour dans la
journée est certes possible, mais avec près de 4 h 30 de bateau à la clef... On
vous conseille donc plutôt de passer au moins une nuit sur place.
Un bon compromis serait, par exemple, un forfait d’une semaine d’hôtel près de
Funchal, d’où vous rayonnerez, 3 à 4 jours en itinérant ou en rando, pour bien
prendre le pouls du reste de l’île, et 2 ou 3 jours à Porto Santo.
Superbement située les pieds dans l’eau, Funchal monte à l’assaut des montagnes
en un immense et magnifique amphithéâtre. Sur les pentes raides s’accrochent les
jardins foisonnants des belles quintas et
des milliers de maisons coiffées de tuiles rouges. Moderne, touristique, en
effervescence constante, Funchal n’a pourtant pas oublié son passé colonial. Le
long des ruelles du vieux centre, où s’alignent les stands de fruits, parcs et
places pavées, palais discrets et églises baroques rappellent la richesse de
l’héritage portugais. Les centres d’intérêt de Funchal se visitent aisément à
pied.
La promenade du front de
mer, veillée par le fort
de São Lourenço (1513),
s’étire sur plus d’1 km, longeant la marina, puis la plage (artificielle). À
l’ouest, leparc Santa Catarina offre
une belle- vue depuis le parvis de la chapelle, près duquel trône une
statue de Christophe Colomb. Entourée de jardins exotiques, la Quinta
da Vigia attenante
abrite la résidence du gouverneur. Passé le casino, s’élèvent les premiers
palaces : Savoy, Carlton, Reid's,
etc. Ce dernier, inauguré en 1889, est un peu le quartier général de la haute
société britannique en résidence à Madère.
Principale artère de Funchal, l’Avenida Arriaga s’étire
en retrait au front de mer. Au programme : belle Praça do Infante, musée
Cristovão Colombo, Jardim de São Francisco contre l’ancienne église écossaise
(1895), théâtre, maison décorée de panneaux d’azulejos et, au n° 18, les fameux
chais de la Madeira Wine
Company (Adegas de São
Francisco), à ne manquer sous aucun prétexte. À l’est, enfin, voici la Sé, la cathédrale,
construite entre 1493 et 1514 et réputée pour son magnifique plafond à caissons
manuélin, en bois de cèdre incrusté d’ivoire et de dorures. La porte à gauche du
chœur s’ouvre, entre deux murs couverts d’azulejos, sur la place Gil Enes, où se
tient un petit marché aux
fleurs, avec des vendeuses en costume traditionnel.
La Praça do Município est
dominée au nord par les bâtiments de l’ancien collège jésuite (XVIIe) et son
église baroque à la jolie façade de lave noire rehaussée de marbres. La Câmara
Municipal, l’hôtel de ville, avec sa tour carrée, occupe le palais
du comte de Carvalhal. Côté sud, l’ancien palais épiscopal (XVIIIe) abrite un musée
d’art sacré bien
achalandé.
Plus haut, l’église São Pedro s’illustre
par son retable en bois doré. Plus haut encore, le couvent
de Santa Clara, fondé à la fin du XVe siècle par l’une des filles
de Zarco, le découvreur de l’île, conserve un joli cloître, plusieurs chapelles
aux murs couverts d’azulejos et aux portes et plafonds peints, ainsi qu’une
magnifique église resplendissant d’ors baroques, de carreaux de faïence et de
peintures. Toujours plus haut, la Quinta
das Cruzes, résidence probable de Zarco aux premiers temps de la
colonie, a été transformée en musée. Tout le Portugal des grandes découvertes
s’y étale au cœur d’un jardin. Superbe !
Ne manquez pas, non plus, de faire un tour au Mercado
dos Lavradores, le marché, que l’on découvre envahi d’étals de
fruits et légumes. Au-delà, à l’est de Funchal, le quartier
des pêcheurs est
sillonné de ruelles étroites et pavées le long desquelles abondent bars et
restos de poisson populaires.
Suspendu en terrasses au-dessus de Funchal, le Jardim
Botánico invite à de
longues promenades entre serres, arboretum, jardin d’orchidées, arbres exotiques
et volières. Au-delà, à 600 m d’altitude, la Quinta
do Palheiro Ferreiro, propriété des Blandys, l’une des grandes
familles du vin de Madère, abrite le plus beau de tous les jardins de l’île. La
route atteint ensuite Camacha,
capitale de l’osier, envahie par les boutiques.
Baignant dans une atmosphère de nostalgie, Monte surplombe
Funchal et sa baie. La jolie église de Nossa Senhora do Monte (XVIIIe) est un
important centre de pèlerinage. Ceux qui n’ont pas froid aux yeux sacrifieront
au rituel de la descente en carro
de cesto, des sortes de petits traîneaux, fauteuils en osier montés sur des
patins de bois manœuvrés par deux conducteurs en canotier…
À l’ouest de Funchal, l’adorable petit port de pêche de Câmara
de Lobos se blottit
entre mer et rochers. On pêche ici l’espada, le poisson-épée noir de
Madère. Plus en altitude, Estreito s’entoure
de vignes en treillis. La route mène ensuite jusqu’au Cabo
Girão, un fantastique promontoire rocheux. Depuis le garde-fou, en
aplomb du vide, le regard plonge au pied des falaises, 580 m plus bas. La plus
haute chute libre d’Europe !
Le sud-ouest de l’île voit se succéder bananeraies en terrasses et villages plus
ou moins construits. Ribeira
Brava, coincé dans une vallée étroite, possède une belle église
baroque, connue pour son baptistère de style manuélin, ainsi qu’un musée
ethnographique. À Ponta
do Sol, on peut voir l’église Nossa Senhora da Luz, au plafond de
bois peint, et la maison des ancêtres de John Dos Passos, l’écrivain américain,
devenue bibliothèque. Le village de pêcheurs de Madalena
do Mar, longtemps resté isolé, s’allonge au pied de terrasses
elles aussi plantées de bananiers. À Calheta,
une distillerie de rhum est ouverte à la visite.
Après Calheta, les villages s’espacent, remplacés par des eucalyptus et des
pins. Un premier embranchement mène au hameau de Jardim
do Mar, puis un second au village de pêcheurs de Paúl
do Mar. Puis vient Ponta
do Pargo, la pointe occidentale de Madère ; du phare, le panorama
porte sur les falaises nues. La route sinue ensuite au milieu de la forêt, dans
l’une des régions les moins peuplées de l’île. Enfin, peu après Santa, elle
plonge vers Porto Moniz, offrant de magnifiques points de vue successifs sur le
village, la côte et les cultures.
La côte nord est la plus accidentée et la plus arrosée de l’île. Face à l’îlot
Mole,Porto Moniz se
serre sur une langue de terre, aux pieds de falaises entaillées de terrasses où
prospère la vigne. À deux pas du port, on trouve les fameuses piscines
naturelles, aménagées entre les rochers de lave noire, invitant à la baignade.
Vers l’Est, le hameau de Ribeira
de Janela est posé
entre deux parois verticales, à l'extrémité d'une vallée sauvage et profonde –
l’une des seules de l’île à être restée vierge de présence humaine.
Au-delà, Seixal s’accroche
à un promontoire encadré de falaises verdoyantes, cultivé jusqu’aux limites du
possible. Certains des carrés de vigne étagés se cramponnent au-dessus des
flots. Ici se récolte le plus apprécié des raisins de Madère : la malvoisie,
spécialité de la côte nord. Après São Vicente, vous atteindrez Ponta Delgada,
s’étalant sur une fajã (replat
issu d’un éboulement). Au fond de la Ribeira
do Pôrco, vaste cirque montagneux entaillé de terrasses abruptes,
se blottit le hameau de Fajã do Penedo. Puis vient Arco
de São Jorge, entre falaises verdoyantes, vignes et océan. Peu
après le village, un panorama magnifique s’offre du belvédère de Cabanas :
face à vous, les falaises dégringolent verticalement sur 600 m de haut. Le bourg
de Santana est
quant à lui réputé pour ses étonnantes maisons étroites aux toits de chaumes
pointus, en forme de « A » majuscule.
Ce n’est pas la région la plus attachante de l’île. Machico est connu pour être le site où, en 1346, Robert Mac Keen et Anne Dorset, les amants en fuite, découvreurs officieux et involontaires de Madère, se seraient échoués. La deuxième ville de l’île conserve plusieurs monuments anciens : église Nossa Senhora da Conceiçao (1499), fort d’Amparo (1706), chapelle de São Roque et, de l’autre côté de la ribeira, dans la Banda de Alem (le quartier des pêcheurs), la chapelle du Senhor dos Milagres. À l’entrée de la baie, vous parviendrez au pied du petit fort Saint-Jean-Baptiste, édifié au début du XVIIe siècle. Caniçal, plus à l’Est, était jadis un port de pêche tranquille ; c’est aujourd’hui le cœur de la zone franche. Un musée y rappelle le souvenir des pêcheurs de cachalots. La route se termine à la Ponta de São Lourenço, la pointe orientale de Madère, désertique et battue par les vents. Un sentier descend vers la seule et unique plage de sable (brun) naturelle de Madère. Du belvédère, Porto Santo se profile au loin.
Replié derrière les remparts de la côte sud, Curral
das Freiras était
autrefois si difficile d’accès que les religieuses s’y cachaient lors des
invasions pirates. C’'est d’ailleurs ce qui lui a valu son nom : « l’étable des
nonnes ».
Autre excursion facile depuis Funchal, le Pico
de Arieiro, troisième montagne de l’île à 1 810 m, est facilement
atteint par la route, dévoilant en chemin de nombreux panoramas. Finalement, le
goudron s’arrête dans un décor lunaire d’aiguilles de lave figées et de roches
balayées par les vents et les nuages. Un sentier chahuté, long de 10 km, conduit
en trois heures environ au Pico
Ruivo (1 861 m), le
point culminant de l’île, et à son refuge. Un bon chemin pavé y mène aussi en
une heure depuis Achada do Teixeira, terme d’une petite route, à 1 592 m
d’altitude.
La route traversant l'île du Sud vers le Nord par le col de Poiso passe à
Ribeiro Frio, une station d’élevage de truites, d’où un agréable sentier,
longeant unelevada, conduit en 20 mn au belvédère
de Balcões, offrant l’un des plus beaux points de vue de l'île.
Le col de l’Encumeada,
à 1 007 m d’altitude, marque le point culminant de la route reliant Ribeira
Brava (côte sud) à São Vicente (nord). Celle-ci jongle avec le vide, offrant au
regard, au hasard d’un coup de vent, un panorama sans limites sur l’océan de
part et d’autre de l'île. Une route à flanc de crêtes mène par ailleurs vers
l’Ouest jusqu’à la parenthèse herbeuse du plateau
de Paul da Serra, inattendue étendue de terre horizontale sur
cette île si accidentée. En juin, les bergers s’y donnent rendez-vous pour la
Festa da Tosquia, la tonte des moutons.
On trouve aussi bien du raisin rouge que du raisin blanc, tous travaillés pour donner un vin de couleur orangée, le Madère.
C'est un vin de liqueur et titre de 17 à 22°.
Il existe en Malvasia (doux, avec 150g de sucre par litre), Bual (mi-doux),
Verdelho (demi-sec) et Sercial (sec).
Le Madère constitue 96% des vignes cultivées sur l'île.
Les autres vins : l'Atantis est le
vin rosé local.
Le madère était le seul vin qui pouvait être exporté vers les colonies
britanniques d’ Amérique sans transiter par un port britannique. Pour en
favoriser la conservation, ils ajoutèrent de l'alcool de canne à sucre dans les
barriques. Après des semaines, le vin secoué dans les soutes à 50° devint
excellent et ses qualités restent les mêmes pendant plus de 10 ans. Depuis,
les britanniques en ont pris le quasi monopole.
il décrit l'adoration du président
George Washington pour le vin de Madère, mais aussi de la signature du 04
juillet 1776, sur la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, ou
Thomas Jefferson, président des États-Unis, leva son verre de vin de Madère.
En1776, les États-Unis d'Amérique nouvellement fondés ont importé un quart de la
production du vin de Madère.
Grand connaisseur il décrit avec précision nos différents vins, entre autres:
le Sercial, le Verdelho, le Bual et le Malmsey.
Les Indes
étant devenues une des principales destinations de ce vin qui, transporté dans
les soutes des navires et atteignant des températures élevées au passage des
tropiques s'avéraient très améliorés. Ils furent dénommés VINHO DA RODA et leur
commercialisation atteignit des prix astronomiques.
Alors les producteurs investirent dans un nouveau processus de chauffage local (estufagem),
soit dans des cuves en ciment, chauffées à la vapeur, entre 50 et 60 degrés,
pendant trois mois, pour les vins les plus courants, ou dans des fûts de bois
placés pendant six mois à un an, dans des pièces closes chauffées à 30 ou 40
degrés.
Enfin, les meilleurs Madères sont produits sans chauffage artificiel, ils
passent au moins vingt ans dans des fûts de 600 litres placés sous les
avants-toits des chais et bénéficient uniquement des rayons du soleil. Cette
dernière méthode donne des vins d'une étonnante longévité, et ces techniques
sont encore utilisées de nos jours.
Au-delà de ses 500 ans d'histoire, le XXI ème siècle voit le renforcement de la qualité de ce vin, une des priorités gouvernementales, après la révolution portugaise de 1974 et l'entrée du Portugal dans l'Union Européenne.
La vigne est
cultivée en pergolas ou, depuis peu, en espaliers, sur de petites terrasses
cernées de murets en pierre ; les sols sont acides, d'origine volcanique et
essentiellement basaltiques. L'eau d'arrosage est captée en altitude et amenée à
la vigne par des canaux.
Si le vin de Madère portant l'année de la récolte est généralement un Frasqueira
(vintage), un Colheita, ou un Solera, il comprend un ensemble de désignations
(très complexes) permettant l'identification de ses différents types : cépages
(mono ou assemblage), raisins récoltés d'une seule vendange, vieillissement en
fûts sur "canteiro", extra sec, sec, demi-sec, demi-doux, doux, plus l'aspect
allant de très pâle à sombre, sa corpulence et j'en passe, et bien entendu la
durée de vieillissement, 5 - 10 - 15 - 20 ou plus de 40 ans.
e commerce connut une recrudescence lorsque Charles II d'Angleterre (marié à la princesse portugaise Catherine de Bragance) décréta que tous les biens expédiés vers les colonies d'Amérique devraient partir d'Angleterre. Ce décret ne s'appliquait pas à Madère, ce qui assura à l'île un quasi-monopole alors que ses vins faisaient déjà l'objet d'une demande importante
En effet, le vin de Madère était déjà partie intégrante de " I'American Way of Life ". Ainsi il fut choisi pour porter le toast à la Déclaration d'Indépendance et lors de la prestation de Serment de George Washington qui, dit-on, en buvait une pinte tous les soirs au dîner ". C est curieusement grâce aux Américains que les Anglais apprirent à apprécier cet excellent vin.
Variétés
Les principales variétés de raisin cultivées sont le Malmsey, le Bual, le verdello, le Sercial et le Tinta Negra Mole.
Malmsey (ou Malvoisie )
Bual
Verdelho
Sercial
Tinta Negra Mole
Vieillissement
Les différences en douceur entre les types de vins ainsi que le période de maturation en tonneaux est définie par la loi.
Le Finest ou 3 ans d'âge est un vin, fait à partir de Tinta Negra Mole. Il peut seulement porter le nom de Madère, le nom de sa marque et la mention sec. demi-sec, demi-doux ou doux.
Les vins de 5,10 ou 15 ans d'âge, qui sont également des vins, doivent contenir au moins 85% de la variété de raisin sous le nom de laquelle ils sont vendus Sercial, Verdelho, Bual ou Malmsey. Dans le cas contraire, ils seront vendus sous la dénomination de Réserve, Réserve Spéciale, ou Réserve Extra, respectivement.
Les Madères Vintage sont issus d'une rigoureuse sélection de vins d'années excellentes et contiennent une seule des variétés traditionnelles de raisins, les plus répandues étant le Sercial, le Verdelho, le Bual ou le Malmsey Ils doivent être conservés dans les fûts de chêne ou des cuves pendant au moins vingt ans.
Vendanges
Les vendanges débutent à Madère relativement tôt, en général durant la deuxième quinzaine d'Août.
Les variétés qui mûrissent le plus tôt (tinta Negra Mole, Malmsey et Bual )sont ramassés à ce moment-là, alors que le Verdelho et le Sercial, qui sont cultivés à une altitude supérieure et qui arrivent naturellement à maturité plus tard, sont vendangés entre la mi-septembre et la mi-octobre.
La plupart des vins de Madère sont des assemblages dans lesquels le Negra Mole est très présent. Mais il existe également des vins issus d'un seul cépage
Les vins doux sont obtenus traditionnellement par opération de mutage qui
consiste à apporter un supplément d'alcool vinique neutre sur le moût de raisin
au cours de la fermentation afin de l'arrêter et de conserver une partie du
sucre (la fermentation a été arrêtée en cours de processus par l'adjonction
d'alcool ce qui permet de garder la teneur en sucre.)
Le madère est un vin de liqueur. Les vins de liqueur se distinguent quant à eux
des vins doux naturels par le fait que l'adjonction d'alcool y est faite avant
le début de la fermentation.
cépages:
Bastardo
Bual : produit un Madère du type demi-doux.
Malvasia : produit un Madère du type doux. Premier cépage à être planté sur
l’île.
Muscat rouge de Madère
Sercial : produit un Madère du type sec.
Terrantez : produit un Madère entre le type demi-sec et demi-doux.
Tinta negra mole : s’adapte à la production des différents degrés de douceur.
Verdelho blanc : produit un Madère du type demi-sec.
Verdelho: vin blanc demi-sec
Son mode d'élaboration est dû pour une part au hasard : afin de mieux le
conserver pendant la navigation sous les tropiques, les Britanniques le
complétaient avec de l’alcool de canne à sucre. C’est en constatant que ce
mélange, agité pendant des semaines dans les soutes surchauffées des navires,
acquérait de remarquables qualités gustatives qu’on tenta de reproduire ces
conditions : le vin mélangé d’alcool est brassé et étuvé à 50 °C pendant
plusieurs semaines pour produire le madère, titré à 18°, et dont on distingue
quatre variétés : Malvasia (doux, le plus sucré), Bual (mi-doux), Verdelho
(mi-sec) et Sercial (sec). Ce vin peut se conserver pendant des dizaines
d’années sans évoluer de façon notable.
L'alliance commerciale entre le Portugal et l'Angleterre (1660) favorise
l'exportation du vin. Les Britanniques en favorisèrent, à l’origine, le
développement et en acquirent progressivement le monopole. Le madère était le
seul vin qui pouvait être exporté vers les colonies britanniques d’Amérique sans
transiter par un port britannique. Napoléon Ier, de passage à Madère pendant son
voyage vers l’exil de Sainte-Hélène
A ne pas confondre avec le vin cuit.
Le vin cuit est élaboré par concentration jusqu'à moitié du moût chauffé. À ce
stade, très sucré, il ne peut plus fermenter; on lui ajoute un peu de moût frais
qui aide à relancer une vinification par fermentation naturelle lente.
Portugal - Les différents types de vin de Madère
Les vins de Madère ont des teneurs en alcool comprises entre 17 et 22% alc, et
peuvent être secs à doux.
Vin de Madère en vrac: ( granel ) depuis le 1 janvier 2002, l'exportation de
Madère en vrac est interdite, sauf pour les vins de Madère destinés soit à la
cuisine ( vin de Madère additionné de sel et de poivre avant l'expédition pour
éviter les fraudes ), soit pour l'industrie pharmaceutique sous contrôle de L'IVM.
Madère sans mention de cépage: blends / assemblage de cépages, avec mention du
style de vin ( sec à doux ).Le cépage negra mole est présent dans de très
nombreux vins.
Madère de 3 ans: vin d'assemblage de cépages,mis en bouteille aprés estufagem,
et élevage en cuve. Vin à boire rapidement.
Madère de 5 ans ( réserve ): assemblage de cépages, élevage d'une partie du vin
en cuve bois. Vin à boire rapidement.
Madère de 10 - 15 - 20 - 30 - + 40 ans: assemblage de cépages, ou de lots
sélectionnés.Vins qui restent en fûts jusqu'a leur mise en bouteille.Vins qui
peuvent se garder, vins typés.
Madère colheitas: vin d'une seule récolte, assemblage de plusieurs cépages,
minimum de 5 ans en fût, vin qui reste en fût jusqu'à sa mise en bouteille.Vin
de garde.
Madère avec nom de cépage: minimum 85 % du cépage indiqué sur l'étiquette pour
les anciens millésimes:
Cépages: Sercial, Verdelho, Boal, Malvasia, Terrantez.
Madère de 5 ans ( réserve ).
Madère de 10- 15- 20 - 30 - + de 40 ans ( en fûts de bois jusqu'a la mise
enbouteille).
Madère Colheitas: vin d'un seul millésime, minimum de 5 ans en fût,reste en fût
jusqu'a sa mise en bouteille.
Madère millésimé / garrafeiras:
Vin issu d'un seul millésime, d'un seul cépage, passé en canteiro, et vieilli 20
ans minimum dans le bois ou en bonbonne de verre, puis mis en bouteille et gardé
2 ans ainsi, avant sa commercialisation. Date de mise en bouteille indiquée sur
l'étiquette. Vins qui peuvent se conserver pendant des siècles.
Le nom du cépage sur l'étiquette détermine le type de vin de Madére:
Sercial: vin blanc sec, dry, seco.
Verdelho: vin blanc demi-sec, médium dry.
terrantez: vin blanc demi-sec, médium dry.
boal: vin blanc demi-doux, médium sweet.
Malvasia: vin blanc doux, sweet.
Vin de Madère
Avec des variétés classiques et un goût distinctif dérivé d’un procédé hors du
commun, le vin de Madère est devenu célèbre et leader sur le marché mondial.
Le développement du vin de Madère a commencé grâce au riche sol volcanique, au
climat propice et à une diversité de cépages importés de nombreux endroits du
monde. Le premier étant la vigne Crete Candia Malvasia de Venise, remontant au
XIIIe siècle. Ce n’est pas une surprise puisque Venise était le leader en
commerce de vin de la Méditerranée avec des opérations menées dans toute
l’Europe. Au XVe siècle, la production du vin Malvasia a commencé à beaucoup se
développer, ainsi que d’autres variétés qui sont devenues renommées dans le
monde entier.
Le processus de maturation du vin de Madère fut découvert totalement par hasard
; les conditions difficiles d’expédition, la brise maritime et la chaleur des
voyages tropicaux ont développé des goûts différents qui ont rendu le vin encore
meilleur et plus fort. On dit qu’au XVIe siècle, pour les plus longs voyages, le
vin de Madère était renforcé à 20 % d’alcool pour supporter les conditions de
navigation. Cependant, le tangage du bateau et le fait de traverser l’équateur
faisait accélérer le processus de vieillissement du vin et le faisait chauffer
comme dans un sauna. Les longues expéditions étaient de rigueur jusqu’en 1794,
période où l’on a commencé à utiliser la science pour le procédé.
Les Madériens, étonnés par la transformation, commencèrent à créer diverses
techniques, telles que la méthode de chauffe, estufa “hot sauna”, par laquelle
le vin est chauffé jusqu’à une période de 3 mois à une température de 50 °C. Les
étuves sont fabriquées à partir de citernes d’acier inoxydable. Le processus
pour les vins Malmsey et Boal doit être précoce, avec un processus contrôlé pour
une fermentation plus longue pour les vins plus secs tels que le Verdelho et le
Sercial. L’autre méthode traditionnelle s’appelle Canteiros, une méthode de
vieillissement par laquelle le vin est stocké pendant 20 à 100 ans à la chaleur
naturelle. Ces méthodes sont toujours utilisées à l’heure actuelle.
Au cours du XVIIe siècle, le vin de Madère est devenu très apprécié et de plus
en plus connu à travers le monde ; nous devons également remercier les pirates
qui ont contribué au développement de la distribution. Au cours du XVIe siècle,
les pirates français attaquaient parfois brutalement Madère et les cargos
transportant les trésors de Madère, comme l’or, l’argent, le sucre et le vin, le
vin préféré des pirates. Ultérieurement, ces trésors furent vendus à travers le
monde, notamment en France où le vin de Madère devint très réputé.
En 1661, la princesse Catherine de Bragança, fille de Dom João, roi du Portugal
fut mariée à Charles II, roi d’Angleterre. Madère eut alors l’autorisation de
vendre son vin directement à toutes les colonies britanniques. En outre, le
Portugal permettait à l’Angleterre de faire commerce librement dans tous les
ports portugais d’Afrique, des Indes et d’Amérique. Cet arrangement se
transforma rapidement en un partenariat commercial absolument irremplaçable.
Le vin de Madère était tellement recherché à partir du XVIIe siècle que des
expéditions avaient lieu régulièrement jusqu’à Boston, Baltimore, Philadelphie
et New York. Il était très apprécié par les V.I.P. comme Benjamin Franklin, les
Roosevelt, et c’était le vin préféré du premier Président des États-Unis, George
Washington. Tous les soirs, au dîner, il en buvait un verre. On sait également
de source sûre que ce vin a été présent lors de nombreuses célébrations, comme
pour la signature de la Déclaration de l’indépendance, le 4 juillet 1776, ainsi
que le jour où Washington D.C. est devenue la capitale des États-Unis.
Au cours du XVIIIe siècle, l’industrie du vin et du sucre appartenait
majoritairement aux Anglais qui s’étaient installés à Madère depuis le XVIIe
siècle, dont la plupart étaient nés sur l’île, rapidement adaptés aux coutumes
de l’île et qui parlaient les deux langues. Mais en 1852, l’île fut ravagée : 90
% du raisin furent décimés par une épidémie de mildiou, ce qui fit fuir 70
entreprises anglaises de l’île. Quelques années plus tard, une autre maladie,
causée par le phylloxera vastatrix venu des États-Unis, acheva de dévaster les
plants restants. Des années plus tard, seulement 15 des transporteurs
demeuraient sur l’île pour aider les négociants à passer ce cap difficile.
Au début des années 1900, le vin de Madère reprit petit à petit de l’essor, et
en 1979, naquit l’Institut du vin de Madère (lnstituto do Vinho da Madeira). Son
but était d’observer attentivement et de gérer toute la production de vin de
Madère, contrôlant toutes les étapes : du stade de la plantation à la
fermentation jusqu’au dernier stade, le remplissage de la bouteille, après quoi
il apposait le poinçon officiel, label de qualité.
Aujourd’hui, le vin de Madère est renommé dans le monde entier, pas seulement en
tant que vin à boire, mais également pour la cuisine. Madère possède quelques
producteurs de vin importants, comme Henriques & Henriques, la Madeira Wine
Company appartenant à la famille Blandy, Vinhos Barbeitos, Vinhos Justino
Henriques, Filhos, Pereira d'Oliveira Vinhos et Silva Vinhos, qui produisent
toujours un vin d’exception.
Aujourd’hui, on cultive toujours les vignes dans toute l’île. Cependant, les
principales régions vinicoles des plus grands producteurs de vin se trouvent
dans des zones comme Funchal, Estreito Câmara de Lobos, Ribeira Brava, Caniço,
Porto da Cruz, Campanário, São Vicente et Ribeira da Janela. Toutes ces régions
cultivent une grande diversité de cépages, comme Malvasia, Boal, Verdelho, Tinta
(Negra-Mole), Bastardo, Terrantez, Sercial et quelques vins de table comme le
Muscat de Setúbal. Porto Santo, avec son climat plus sec, cultive surtout du
Listrão et diverses autres variétés.
La récolte du vin de Madère est une activité intense et une grande célébration,
commençant mi-août, durant jusqu’en octobre, parfois même jusqu’en novembre,
selon l’altitude. Traditionnellement, le raisin est cueilli à la main, placé
dans des paniers en osier et transporté au Lagar (endroit où l’on fabrique le
vin) où le raisin est d’abord écrasé pieds nus avant de passer dans un pressoir
mécanique. Aujourd’hui, le raisin est encore souvent pressé avec les pieds.
Cependant, ce sont majoritairement les fermiers locaux qui suivent la tradition.
Cristoforo Colombo est né en 1451. Il a passé de nombreuses années dans la marine marchande portugaise, appelant souvent à Madère, pour diverses raisons, à différentes occasions. En 1478, Columbus a été commandé par Paolo di Negro, un Génois vivant à Lisbonne, pour aller à Madère pour l'achat de Ludovico Centurione, un résident de Gênes, 2400 arrobas de sucre. En 1479 Columbus marié Filipa Moniz Perestrello, la fille d'Isabel Moniz Perestrello et Bartholomew, le premier gouverneur de l'île de Porto Santo. Ils se sont installés sur Porto Santo jusqu'à Columbus et Felipa déplacés vers la plus grande île de Madère en 1480 ou 1481, peu après que leur fils Diego est né. On croit que Felipa est décédé peu après. En 1492, après plusieurs années de se voir refuser l'autorisation, le roi et la reine d'Espagne ont accepté de financer son voyage à la recherche des Indes. Christophe Colomb partit de l'Espagne avec trois petits navires espagnols de voile, la Pinta, la Niña et la Santa Maria, dans un voyage qui l'a finalement conduit à l'Amérique. «Ce fut l'une des meilleures excursions en bateau, je n'ai jamais été sur, dans ma vie." -Edward Baker Navigation le long de la côte de Madère dans le Santa Maria vous ramènera au 15e siècle. Revivez son voyage de découverte et d'imaginer comment il se sentait alors qu'il se dirigeait vers l'inconnu.
La Pinta, c'était une caravelle à 2 voiles carrées et une voile latine. Ses dimensions sont: 22 m de longueur, 7 m de largeur, jaugeait environ 75 tonneaux et avait un équipage de 26 hommes. C'est à son bord que le Nouveau Monde sera aperçu pour la première fois, et c'est elle qui reviendra la première en Espagne. Elle était commandée par Martin Alonso Pinzon.
La Niña (Santa Clara) était la plus petite caravelle à trois mâts et à voiles latines. Ses dimensions étaient de 21,44 m de longueur, 6,44 m de largeur, sa jauge de 52 tonneaux et son équipage de 22 hommes. Elle comprenait 3 ancres. Les voiles latines, qui l'équipaient au départ, furent remplacées par la suite par des voiles carrées, plus fortes à supporter la violence des vents de l'Atlantique. Après la perte de la " LA SANTA MARIA", Colomb embarqua à bord de la NINA, qui parcourut sous son commandement environ 25 000 mille marins. Elle était commandée par Vincente Yànez Pinzon.
LA SANTA MARIA
La Santa Maria est un bateau amiral ; ce n'est pas une caravelle, mais une "Nao", navire
plus robuste mais moins rapide. Son premier nom: " LA GALLEGA" (La Galicienne),
a été changé par Christophe Colomb. Elle jaugeait environ 100 tonneaux; elle
mesurait 30 m de long, et 8 m de large; son équipage comprenait 39 hommes.
La Santa Maria, est le plus grand des trois navires utilisés par Cristóbal Colón lors de sa première traversée de l'océan Atlantique en 1492. Ce nom n'a jamais été utilisé dans son journal de bord, il en parlait en disant "la capitana" ou "la Nao". Son capitaine et propriétaire était Juan de la Cosa.
Quelques Mesures de Martinez-Hidalgo Longueur maximale de la coque Longueur de la quille Largeur Profondeur Déplacement à vide Déplacement en charge Grand mât hauteur sur le pont Misaine hauteur sur gaillard Mât d'artimon à l'arrière de hauteur Surface de la grand voile Surface de la voile de misaine Surface de la voile d'artimon 29,6 m 16,1 m 7,9 m 3,2 m 104,6 t 223,8 t 26,6 m 15,9 m 9,7 m 165,9 m2 40,0 m2 27,5 m2
Le Santa Maria est une petite caraque, ou "nao", d'environ 29 m de long, sur environ 7 m 90 de large avec un tirant d'eau de 3 m et de +/- 230 tonneaux, utilisé en tant que navire amiral. Elle transportait 40 hommes. La Santa Maria a été construite probablement de pins et de chênes des forêts environnantes. Nous n'avons aucune représentation graphique des bateaux de Cristóbal Colón. Le Santa Maria a eu à l'origine le nom de La Gallega, parce qu'elle a été construite en Pontevedra, en Galice. Il semble que le navire était connu par ses marins comme Marigalante. Bartolomé de Las Casas n'a jamais utilisé le nom de la Gallega, Marigalante ou de Santa Maria dans ses écrits, préférant utiliser la Capitana ou La Nao. Le Santa Maria a un seul pont et trois mâts. Il a été le plus lent des navires de Colón, dans la traversée de l'Atlantique. Elle toucha le 6 décembre l'île d'Hispañola et s'échoue au large de l'actuel site du Mole Saint-Nicolas, sur Haïti 25 décembre 1492, et a été perdue. Les bois du navire ont été utilisés pour construire le fort de La Navidad (Noël), qui fut le premier établissement européen avec 39 hommes.
1892
La
première réplique de la Santa Maria a été construite pour commémorer le 400e
anniversaire de la découverte de l'Amérique. Le navire a été construit à Cadiz,
et basé sur les recherches menées par une commission présidée par le capitaine
Cesareo Fernandez Duro. Sa destination était Columbus World Faire de Chicago, un
don de la part du gouvernement et du peuple d'Espagne. Elle a navigué à travers
l'Atlantique sous le commandement du capitaine Victor M Concas. Cette réplique a
été construite comme une Nao. Ses proportions ont été extrapolées à partir de la
longueur hypothétique de la chaloupe du prototype de Santa Maria (la mesure
elle-même se révèle être fondée sur une erreur d'interprétation d'une mention
dans le journal de bord de Colón). Bien que l'ornement des détails sur les
répliques a été inhabituel pour un navire fin du XVe siècle qui a été une
période où la décoration était austère. La conception générale de la réplique
comme une Nao a trouvé un large soutien parmi les historiens du moment. Plans de
Leopoldo Puente 1892
1927
En 1927, Julio F. Guillén y Tato, lieutenant de la marine
espagnole, a produit une étude pour documenter une nouvelle reconstruction de
l'historique du navire, publié dans un livre "La Carabela Santa Maria". Il a été
le point de départ pour la construction d'une réplique qui figura dans l'Exposicion
Iberoamericana, à Séville. Un livre qui non seulement détaille la recherche de
l'auteur dans les bibliothèques et les archives, mais également un vaste
répertoire de notes sur les observations des auteurs précédents sur les navires
de Colón, et Guillen a des motifs de conclure que la Santa Maria a été une
Caravelle armée, et non pas une Nao. Le livre contient de nombreux dessins dans
un style clair et distinct ; pour le non-expert, ceux-ci constituent une
précieuse source d’information sur la construction, les mâts, le gréement, les
munitions, le matériel, les drapeaux, boucliers et les conditions de vie à bord,
tous des éléments essentiels à la connaissance de cette période Guillen a été
pendant de nombreuses années, directeur du Museo Naval à Madrid, un membre de l'Academia
de la Historia et un écrivain prolifique. D'autres historiens tels que Gervasio
de Artiñano et Pelayo Alcala Galiano ont déjà attiré l'attention sur la
décoration anachronique de la réplique de Femandez-Duro. En Angleterre, WS Laird
Clowes à exprimée la même préoccupation dans un commentaire sur la réplique que
le gouvernement espagnol a présenté à la Science Museum de Londres. Henrique
Quirino da Fonseca au Portugal et Enrico d'Albertis en Italie doutent également
de l'absolue authenticité de la première réplique. Contrairement à l'opinion de
la plupart des historiens et archéologues marins. Toutefois, Guillen a examiné
la Santa Maria, et dit qu'elle devait être une caravelle. Il a fondé sa
conviction sur l'interprétation traditionnelle et sur deux citations du journal
de bord de Colón.
1964
La nouvelle construction de la Santa Maria comme une caravelle
a été réalisée dans le chantier naval Echevarrieta à Cadix, au sud de l'Espagne.
José Maria Martinez Hidalgo y Teran, commandant de marine espagnole a été le
directeur du Museu Maritim à Barcelone pendant 28 ans. Il a consacré 10 ans de
travail à la production de nouveaux plans et de modèles des navires de Cristóbal
Colón. La réplique grandeur nature de la Santa Maria exposée à la New York World
Fair de 1964-5 était fondée sur son travail. Howard I Chapelle, nommé par la
Smithsonian Institution en tant que conseiller lors de la construction de la
réplique et traducteur anglais du livre de Martinez-Hidalgo "Los Naves de
Colón". Martinez-Hidalgo est convaincu que la première interprétation de la
Santa Maria comme Nao a été correcte, et ses théories ont été soutenues par des
experts maritimes internationaux, tels que RC Anderson, Bjorn Landström Heinrich
et Winter.
Le promoteur de l'idée d'une nouvelle reconstruction était Laurent Wineberg. La construction de la nouvelle réplique a été réalisée par les "Astilleros Cardona", mais le navire n'a pas fait sa traversée de l'Atlantique. Elle a été engagée sur le cargo Allemand Neidenfeld à Barcelone, devant une foule de badauds, en destination de New York. La réplique a été à l'Mench's Boulevard, Flushing. Même si elle pesait 80 tonnes et près de 30 mètres de longueur, elle a parcouru les trois miles posée sur un transporteur. Le New York Times décrit ce voyage comme «complexe et avec plus d'incidents que le véritable navire dans la mer des Sargasses. Selon les habitants du Queen's District de New York, le passage de la réplique est la chose la plus importante qui n'avait jamais eu lieu là bas. Il a été nécessaire de couper des branches d'arbres et de démanteler les câbles de téléphone et le câblage électrique le long de la route, et l'autorisation de quatorze autorités distinctes était nécessaire. Pas moins de quatre-vingt-neuf techniciens supervisaient toute la route, et le navire a été escorté par une flottille de voitures de police. Après une étape de plus de deux miles, elle est arrivée à Meadow Lake, au cœur de la Foire, où elle est restée, à quai et exposé au public. Les vastes recherches ont servi à confirmer la validité des conclusions de Martinez-Hidalgo sur les navires de Colón. Il est largement admis que ses reconstructions on fourni la plus proche approximation possible des caractéristiques des navires, qui ont réalisé la découverte de l'Amérique.
1992
Les nouvelles répliques de l'ensemble des trois navires achevés pour
le 500e anniversaire du voyage de Colomb, sont basées sur son travail. La
construction de trois répliques pour commémorer le 500e anniversaire du voyage
de Cristóbal Colón ont été réalisées en Espagne par l'Instituto de Histona y
Cullura Naval de España. Le Nao Santa Maria a été construite par Astilleros
Viudes de Barcelone, La caravelle Pinta par Astilleras Reunidos de Isla Cristina,
Huelva, et la caravelle la Niña par Carthagène Dockyard. En Octobre 1992, tous
trois navires traversèrent l'Atlantique, retraçant le voyage de la flottille de
Cristóbal Colón il y a 500 ans.
La caraque ou nef est un grand navire, de la fin du Moyen Âge, caractérisé
par sa coque arrondie et ses deux tours, à l'avant et l'arrière. Elle fut l'un
des premiers types de navires européens à pouvoir s'aventurer en haute mer. Les
Espagnols l'appelaient nao (navire) et les Portugais nau (mots d'origine
arabo-sarrazine signifiant "barque")
plusieurs mâts, celui arrière, dit d'artimon étant gréé avec une voile latine,
qui était adaptée à la navigation dans cette mer resserrée, où l'on était
souvent obligé de remonter au vent. Du cogue, elle gardait les voiles carrées,
très efficaces en vent arrière et une robuste construction issue de son lointain
ancêtre le drakkar viking : une coque arrondie, dont le bordage était fait à
clin, c’est-à-dire que les planches se recouvraient partiellement pour se
renforcer.
Pour un usage militaire, on y ajoutait deux tours construites en bois
directement sur le pont qui permettaient aux archers de surplomber l'adversaire
mais au détriment de la stabilité (cela provoque une élévation du centre de
gravité). Les Espagnols l'appelaient nao et les Portugais nau.
Caravelle
Évolution marine de la caraque du Moyen Âge, qui servait au cabotage de
marchandises principalement le long des côtes méditerranéennes, la caravelle
s'en distingue par une taille plus élevée, entre 20 et 30 mètres, un tonnage
moindre d'environ 200 tonnes et un tirant d'eau allongé.
Les bords élevés permettent d'affronter les lames d'eau de l'océan Atlantique.
Ils se révéleront adaptés à la navigation en haute mer au cours des campagnes
d'exploration d'Henri le Navigateur. La coque large n'a qu'une faible calaison2,
le fond est plat et renforcé ce qui favorise une exploration côtière.
La caravelle dispose de plusieurs mâts sur lesquels sont fixées des voiles
triangulaires aptes à capter la direction du vent et des voiles carrées
favorables à la propulsion avec vent arrière.
Une caravelle (du portugais caravela) est un navire à voiles à hauts bords
inventé par les Portugais au début du xve siècle pour les voyages d'exploration
au long cours.
Le mot caravela est un dérivé de cáravo « sorte de bateau
Les membrures assemblées en premier dans la quille, les bordés venaient les
garnir ensuite.
Le gaillard d'avant et le château arrière augmenté sont apparus ultérieurement.
C'est avec les caravelles la Pinta et la Niña, ainsi qu'une caraque, la Santa
Maria, que Christophe Colomb découvre l'Amérique en 1492.
SANTA MARIA
Ce navire est une caraque (carraca en espagnol) construite en Galice et
propriété de Juan de la Cosa, elle était aussi surnommée La Gallega (la
Galicienne) car a été construite en Pontevedra, en Galice. On estime qu'elle faisait 25 mètres de long et jaugeait 223 tonnes,
avec un équipage de 40 marins. La longueur de sa quille était de 16 m et sa
surface de voiles de 270 m². Elle était probablement construite en bois de pin
et de chêne. Ce bateau à un seul pont doté de trois mâts était le plus lent de
la petite flotte de Colomb.
Les marins de l'équipage la surnommait Marigalante tandis que les écrits de
l'époque l'évoquent sous les noms de La Capitana ou La Nao.
C'est le navire amiral de la première expédition de Colomb qui dura sept mois,
partant de Palos de la Frontera la nuit du 3 août 1492 et qui aborda l'île de
Guanahani le 12 octobre suivant.
Après un périple de plus de deux mois dans la mer des Caraïbes pendant lequel il
toucha l'île d'Hispañola, le navire fit naufrage dans la nuit du jour de Noël de
la même année, sur les côtes d'Hispaniola au large de Cap-Haïtien (site actuel
du Mole Saint-Nicolas).
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L'intérieur montagneux Paul da Serra Boca da Encumeada Jardim da Serra, Fontes ("safari 4x4") Eira do Serrado Curral das Freiras Poço da Neve et Pico do Arieiro Ribeiro Frio Menu MADERE Autres VOYAGES... A PROPOS DE LA GASTRONOMIE... La cuisine madérienne est largement influencée par la cuisine portugaise. Dans certains restaurants on vous mettra sur la table, dès votre arrivée une assiette de charcuterie et autres hors d'oeuvre ainsi que pain, beurre ou olives. C'est payant sauf si vous n'y touchez pas (vérifiez l'addition). Quelques spécialités Bacalhau a la narciso, plat de morue sautée ou frite avec des oignons et des pommes de terre. Rappelons que le Portugal est le pays aux 365 façons de préparer ce poisson... Espada: cette spécialité de l'île, c'est le poisson sabre (qui n'est pas de l'espadon). Il peut être à la base d'un met sucré-salé sous forme d'espada à la banane (puisque la banane est cultivée ici). Le filet d’espada pané est accompagné d'une banane cuite, coupée dans le sens de la longueur. Autre façon de déguster l'espada, accompagné de crevettes (camarão). Autre poisson très présent sur les tables, le thon (atum). Espetada: une brochette de morceaux de boeuf très tendre, roulée dans du gros sel et traditionnellement grillée sur une tige de laurier, (cela donne une saveur incomparable) et servie à table suspendue à des barres de fer après avoir été arrosée de beurre d’ail. Pour les touristes, le laurier est remplacé par une broche métallique... Açorda: soupe ou plutôt purée de pain mélangé à de l'ail, de l'huile, des oeufs, de la coriandre, des crevettes, des palourdes, des clovisses, des épices. Plus simple, la sopa: soupe paysanne faite de tranches de pain bouillies avec de l'huile d'olive, de l'ail. Autre forme de soupe madérienne: à la tomate, oignon et oeuf poché. Bolo de caco: pain madérien (normalement à base de patate douce et de farine de blé cuit sur une plaque en fonte) tranché en deux qu'on déguste avec du beurre aillé et persillé. A Curral das Freiras, c'est le bolo de castanha, un pain à la farine de la châtaigne. Bolo de mel: ce gâteau consistant ressemble à une sorte de pain d'épices mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas de miel qui est remplacé par de la mélasse de canne à sucre, avec des amandes, noix, raisins secs et agrumes confits ainsi que des épices (cannelle, girofle, muscade...). Traditionnellement réservé aux célébrations de Noël, on le trouve maintenant toute l'année. La salade n'est jamais assaisonnée, on vous amène sel, poivre, huile d'olive et vinaigre. Dans les restaurant le déjeuner est généralement servi de 12 à 15h, et le dîner de 18h30 à 21h. Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape précédente : côtes orientales Etape suivante: les ''hauts'' de FUNCHAL Au cours de différentes excursions, nous allons découvrir les vallées et montagnes volcaniques de l'intérieur de l'Île de Madère, soit lors de traversées complètes entre littoral méridional et littoral septentrional à l'occasion de boucles, soit par des aller-retour allant au coeur du massif. En allant de l'ouest vers l'est, nous allons présenter quelques sites. Paul da Serra Venant du sud (pour nous rendre sur la côte nord-est, à Porto Moniz), après avoir traversé, les niveaux de végétation propice aux bananiers jusqu'à 400 m. puis l'étage plus tempéré des vignobles, vergers, légumes et de la canne à sucre, entre 400 et 600 m., nous avons traversé la forêt de transition constituée d'arbres exogènes, notamment châtaigniers, pins, mimosas à fleurs pâles et peu odoriférantes et surtout d'eucalyptus. Du fait des feuilles sèches et des écorces exfoliées qu'ils abandonnent et de leur richesse en substances aromatiques très combustibles, ces boisements souffrent fréquemment d'incendies comme on peut le voir sur de vastes étendues. A propos des incendies à Madère, il faut savoir que le relief empêche l'intervention des pompiers par voie terrestre. Et par voie aérienne, me demanderez-vous ? Impossible, utiliser hélicoptères ou avions bombardiers d'eau se révèlerait plus nocif qu'utile: les largages développeraient l'érosion et en l'absence de grand plans d'eau douce, utiliser l'eau de mer stériliserait les sols en y apportant du sel. Philosophe, on laisse donc faire et on sait que la nature aura le dernier mot. En effet, des rejets apparaissent à partir de l'ancienne souche, grâce à des racines profondes. L'incendie favorise la germination d'importantes réserves de graines contenues dans des étuis de protection situés sur la plante et dans le sol, tandis que la croissance des bourgeons des arbres non détruits est stimulée par le passage du feu. On nous fait observer la rôle que les plantations des fameuses agapanthes remplissent dans la lutte contre l'érosion le long des routes de montagne. Au-dessus de 800 mètres sur ce versant (400 sur le versant nord), nous atteignons le niveau montagnard vers les 1400 mètres, mais dans cette zone de plateau donc facilement défrichable, la forêt primaire de lauriers, la Forêt Laurifère ou laura silva, a pratiquement disparu. Elle couvre approximativement 15000 hectares sur les 27000 ha du Parc naturel de Madère (Parque Natural da Madeira). C'est un vestige exceptionnel d'un type de forêt laurifère autrefois très répandu, qui recouvrait une bonne partie du sud de l'Europe il y a 15 à 40 millions d'années. On y trouve 39 espèces de plantes et d'animaux rares et menacés. Concernant les arbres, outre le laurier fétide til (Ocotea Foetens), on y trouve le laurier royal ou acajou de Madère, le cèdre de Madère, le clethra (appelé aussi muguet arborescent), le filaria ou phillyrea... Pour cette raison, en 1999, cette formation forestière a rejoint au classement du Patrimoine Mondial de l'UNESCO le Parc National de Garajonay sur l'île de la Gomera aux Canaries qui était classé depuis 1986. Dans les zones dégradées, la forêt primaire a cédé la place à un espace de landes et d'étendues herbeuses avec des bruyères arborescentes, qui feraient parfois penser à quelques parties de notre Massif Central ou du centre Bretagne. On apprécie le bleu intense des bouquets de fleurs que nous offrent les buissons de vipérine de Madère (Echium candicans), plante endémique. Donc rien à voir avec la vipère, d'ailleurs il n'y a pas de serpent sur l'île mais des lézards. Il y a également peu d'oiseaux, en raison de l'éloignement du continent (Afrique) et d'une situation à l'écart des routes migratoire des oiseaux. Le plateau de Paul da Serra est le seul espace plat et étendu de Madère, à tel point qu'il avait été envisagé un temps d'y transférer l'aéroport (avant son extension à Santa Cruz sur la côte sud) mais l'idée en fut écartée pour deux raisons: l'éloignement de Funchal et la trop forte nébulosité. Cela n'a pourtant pas empêché l'implantation très controversée d'un parc photovoltaïque, doublé d'un parc d'éoliennes. Si j'évoquais plus haut certaines impressions rappelant nos vieux massifs français, la présence de troupeaux de bovins en liberté donnerait également un petit air de Corse... Une minuscule chapelle se dresse sur cet alpage. En juin, à l'occasion de la tonte des moutons, les bergers organisent ici la Festa da Tosquia. Et c'est un espace propice à la randonnée. En poursuivant vers l'est, le plateau en légère déclivité conduit vers Rabaçal mais nous restons à l'écart en nous contentant d'un panorama passablement brumeux depuis le Miradouro do Rabaçal. -------------------------------------------------------------------------------- Boca da Encumeada Un axe important reliant les côtes nord et sud est constitué par les vallées du Rio de Sao Vicente, vers le nord, et de la Ribeira Brava vers le sud, vallées qui se rejoignent à un col, la Boca da Encumeada, à un peu plus de 1000 mètres d'altitude, malheureusement avec une forte nébulosité. Après avoir dépassé le col vers le sud, en direction du village de Serra de Agua, les grands toit de tuile de l'Estalagem da Encumeada ("auberge") s'imposent à notre vue. L'établissement est dominé par le piton de la Boca da Corrida (1235 mètres). Plus loin nous arrivons au-dessus du village de Serra de Agua dominé par le Pico da Cruz. En traversant la localité, il faut un oeil averti pour voir les traces de l'inondation torrentielle survenue en février 2010, catastrophe qui causa même des victimes humaines. Le village mérite bien son nom évocateur de l'eau, tandis que le torrent "Brava" n'est pas brave mais mérite bien son nom de "sauvage". Des travaux de requalibrage de son lit sont d'ailleurs en cours. -------------------------------------------------------------------------------- "Safari 4x4", Jardim da Serra, Fontes... (option demi-journée: 35€) Une incursion originale dans l'arrière-pays, entre Camara de Lobos et Ribeira Brava nous permet de découvrir la région "en dehors des sentiers battus" ou plus précisément en empruntant avec des 4x4 de toutes petites routes fort pentues, des chemins de terre et des pistes en montagne, 40% du circuit s'effectue sur des chemins forestiers et des pistes, avec les Land Rover de la société Mountain Expeditions. Nous sommes partis tôt le matin vers les collines, au-dessus de Estreito de Camara de Lobos, ce qui offre de belles vues sur le littoral. Par des routes sinueuses, très étroites et très pentues, nous avons atteint des hameaux avec leurs cultures en terrasses portant des vignes, des vergers, des cultures légumières, de la canne à sucre dont la première récolte est déjà effectuée (il y en a deux par an) et l'on voit des tas de déchets de tiges mêlés au fumier pour faire un engrais organique. Puis c'est la forêt de transition avec ses eucalyptus. Secteur de la Boca dos Namorados, avec superbe vue vers Lombo Châo dans la profonde vallée de Curral das Freiras. La vue vers Curral das Freiras devient encore plus saisissante dans le secteur de la Boca da Corrida (1235 mètres), notamment depuis le panorama du miradouro de São Cristóvão dominant le village à l'est. On y accède par un chemin pavé de petit blocs de basalte (qui nous rappelle la montée au Mont Nemrut dans l'est de la Turquie) et qui aboutit près d'une maison forestière joliment fleurie ainsi qu'à l'oratoire São Cristóvão entouré des bouquets bleus de vipérines. A cette heure-ci, le soleil atteignant tout juste le village lové au fond du cirque à nos pieds, à environ 500 ou 600 mètres plus bas. Sur la droite, vers le sud, on aperçoit perdu dans les nuages, le miradouro de Eira do Serrado dont on va parler un peu plus loin. Après avoir remis sur le chemin une chèfe scout et sa bande de louveteaux, nos chauffeurs prennent le chemin du retour. Encore de la piste dans la zone forestière puis les premières cultures légumières en passant par Lugar de Fontes, avec pause dans un café pour se faire servir un excellent poncha artisanal (utilisant le jus de deux oranges madériennes). Puis direction le littoral (cf. premier chapitre sur Cabo Girão et Fajã dos Padres) en passant par São Paulo et Jardim da Serra dont la vallée était blanche des cerisiers en fleur au mois d'avril... -------------------------------------------------------------------------------- Eira do Serrado et Curral das Freiras Nous n'emprunterons les sentiers du "chemin historique" des Nonnes mais nous quittons Funchal par son faubourg de Santo Antonio, par une route grimpant le long des ravins formant la rive gauche de la vallée très encaissée qui descend du Pico Grande et du Pico Ruivo vers Camara de Lobos. On quitte la route principale bordée de châtaigniers et d'eucalyptus au bout de quelques kilomètres, avant le tunnel descendant vers Curral das Freiras (littéralement "Etable ou Bergerie des [Bonnes] Soeurs"). Cette vieille route étroite et escarpée qui descendait autrefois au village, conduit à un parking près d'un hôtel de montagne "Estalagem de Eira do Serrado". Dix minutes de marche facile (bien que les aménagements de ce beau sentier aient été endommagés par des glissements de terrains et chutes d'arbres) conduisent à un miradouro de Eira do Serrado ("Aire en Dents de Scie!), à 1053 mètres d'altitude. Le panorama est saisissant car on domine le village de Curral das Freiras par un à-pic vertigineux d'un peu plus de 400 mètres. Un peu noyé dans la brume et les sommets masqués par les nuages, on découvre le village tout au fond d'un cirque enfermé dans un écrin de montagnes verdoyantes qui pourraient faire penser aux cirques de l'Île de la Réunion. A gauche, vers l'ouest, Boca da Corrida, Pico Grande (1654 m), Pico Jorge, Pico Cassado (1425 m) et au fond, avec un sommet arrondi dépassant les falaises des premiers plans (vers les 1400-1500 m), le point culminant de Madère, le Pico Ruivo et ses 1861 mètres. Nous revenons à la route moderne pour prendre le tunnel qui conduit au village de Curral das Freiras situé à 640 mètres d'altitude. La localité qui s'appelait initialement Curral ou Curral da Serra doit sont nom actuel aux religieuses clarisses du couvent Santa Clara de Funchal qui s'y étaient réfugiées lors de l'attaque par les pirates du Français Bernard de Montluc en 1566, profitant de l'inaccessibilité du lieu. Une route ne desservit le village qu'à partir de 1962 mais l'attrait touristique du site et son désenclavement grâce au tunnel ont favorisé son développement (2000 habitants). Petit coup d'oeil à l'église paroissiale, toute simple dans son ornementation. Lorsque l'on est au coeur du village, si l'on se retourne vers l'aval, on voit au pied de l'église le cimetière et si on lève les yeux, côté rive gauche, on aperçoit sur un replat l'Estalagem de Eira do Serrado et l'éperon d'où l'on a eu une vue plongeante sur le village. Les boutiques de souvenirs regorgent de statuettes du fameux coq de Barcelos (nom d'une petite ville du nord du Portugal). Leonor nous fournit un peu plus tard quelques explications au sujet de ce miracle. Pour développer l'attrait touristique du Portugal, la dictature salazariste avait rechercher un emblème touristique symbolique, tout comme la France a la Tour Eiffel. Plusieurs légendes évoquent le sujet. La version de Leonor semble mêler la légende du coq de Barcelos et celle du "pendu dépendu" de Santo Domingo de la Calzada. Pour se venger d'un pèlerin en route pour St Jacques de Compostelle qui avait repoussé les avances d'une servante, celle-ci dissimula dans son bagage une coupe d'argent afin de le dénoncer. Il fut jugé coupable mais, voyant un coq près de là, le condamné eut soudain l'idée de déclarer au juge que si le coq chantait, c'est qu'il était innocent. Le coq s'exécuta et le prisonnier fut libéré. Une des autres légendes évoque le miracle du coq rôti qui se lève et se met à chanter sur la table de la salle à manger du juge pour disculper un condamné au gibet. -------------------------------------------------------------------------------- Poço da Neve et Pico do Arieiro Sur l'axe reliant les deux côtes dans la partie est, de Funchal ou Caniço à Santana, un crochet peut être effectué vers le Pico de Arieiro, à 1810 m. (ou 1816 ou 1818 ?), c'est le troisième sommets de l’île après le Pico Ruivo ("le Pic Roux" 1853 m.) et le Pico das Torres (1853 m.). Au passage, sur la gauche, la route passe tout près du Poço da Neve, la "Fosse ou le Puits de Neige", une construction en forme d'igloo, à ceci près qu'il est de couleur sombre, celle du basalte. En fait, il s'agit d'une glacière construite en 1813 à l'initiative d'une famille anglaise. On y stockait la neige dans un puits de 8 mètres de profondeur et la nuit de blocs étaient transportés à dos d'homme jusqu'aux hôtels de Funchal afin de permettre la fabrication de sorbets. La route finit Pico de Arieiro, dans un décor à la fois futuriste et lunaire (du moins il faudrait imaginer la Lune avec des nuages !), avec le radôme blanc d'un radar de l'armée de l'air portugaise récemment bâti (en 2011) au milieu des aiguilles de lave figées et de roches balayées par les vents et les nuages. Nous avons le temps de faire une petit bout de marche pendant 10 minutes sur le sentier, long de 10 km, conduit en trois heures environ au Pico Ruivo. Pavé au départ, il devient de plus en plus chahuté et aérien.... -------------------------------------------------------------------------------- Ribeiro Frio La route traversant l'île du Nord vers le Sud, entre Faial et Funchal, se poursuit vers Ribeiro Frio (la "Rivière Froide"), une station d’élevage de truites et un jardin de plantes et fleurs endémiques: vipérine aux épis bleus (Echium candicans), géraniums (Geranium maderensis, Geranium palmatum), renoncules ou grand bouton d'or (Ranunculus cortusifolius), orchidées (Dactylorhiza foliosa), saxifrages des rochers (Saxifraga maderensis), marguerite arbustive dite aussi chrysanthème (Argyranthemum ou Chrysanthemum pinnatifidum)... toutes dits "de Madère".. Compte tenu d'un temps d'arrêt limité et du plafond bas, nous n'allons pas emprunter le sentier, longeant une levada, qui conduit à un belvédère, au Miradouro dos Balcões, pourtant réputé pour offrir l’un des plus beaux points de vue de l'île. A défaut, petit coup d'oeil dans la chapelle, Capela Nossa Senhora de Fátima, derrière laquelle démarre un sentier botanique en parcours forestier. ...Et encore des orgues grossiers. Plus au sud, c'est le col Passo do Poisso à 1400 mètres d'altitude, que l'on serait tenté de surnommer de la "poisse". Après une zone colonisée par les mimosas à fleurs pâles et peu odoriférantes, la route traverse une zone couverte par les vestiges de la forêt primaire, la Forêt Laurifère, la laura silva. Outre les fameux lauriers, d'autres plantes et fleurs endémiques y prospèrent. Quelques mots à propos de ces fameux lauriers, non pas roses et ils ne sentent pas la rose non plus puisqu'ils sont dits fétides ! Ocotea Foetens, de son nom botanique, est endémique des îles de la Macaronésie. Son bois sombre et dur qui a longtemps été surexploité. Les huiles essentielles qu'il contient dégagent une odeur désagréable lorsqu'il est fraîchement coupé. Il peut atteindre jusqu'à 40 m. de haut, avec plusieurs troncs ramifiés à partir de la base. Ses baies sont consommées principalement par le pigeon Columba trocaz, endémique de Madère. L'exubérance de cette flore, s'explique non seulement par la pluviométrie mais par un phénomène de condensation sur les feuilles de l'air humide apporté par les alizés et les gouttes ainsi formées tombent sur le sol. Ocotea est un genre de plantes à fleurs appartenant à la famille Lauraceae. Beaucoup sont des arbres à feuilles persistantes. On en dénombre 324 espèces localisées principalement dans les régions tropicales et subtropicales d'Amérique Centrale et d'Amérique du sud. On trouve quelques espèces en Afrique, notamment à Madagascar et dans l'archipel voisin des Mascareignes (îles Rodrigue, Maurice et Réunion). Evidemment, sans oublier les archipels de Macaronésie (notamment à Madère, aux Açores et dans les îles Canaries). -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈRE
L'intérieur montagneux Paul da Serra Boca da Encumeada Jardim da Serra, Fontes ("safari 4x4") Eira do Serrado Curral das Freiras Poço da Neve et Pico do Arieiro Ribeiro Frio Menu MADERE Autres VOYAGES... A PROPOS DE LA GASTRONOMIE... La cuisine madérienne est largement influencée par la cuisine portugaise. Dans certains restaurants on vous mettra sur la table, dès votre arrivée une assiette de charcuterie et autres hors d'oeuvre ainsi que pain, beurre ou olives. C'est payant sauf si vous n'y touchez pas (vérifiez l'addition). Quelques spécialités Bacalhau a la narciso, plat de morue sautée ou frite avec des oignons et des pommes de terre. Rappelons que le Portugal est le pays aux 365 façons de préparer ce poisson... Espada: cette spécialité de l'île, c'est le poisson sabre (qui n'est pas de l'espadon). Il peut être à la base d'un met sucré-salé sous forme d'espada à la banane (puisque la banane est cultivée ici). Le filet d’espada pané est accompagné d'une banane cuite, coupée dans le sens de la longueur. Autre façon de déguster l'espada, accompagné de crevettes (camarão). Autre poisson très présent sur les tables, le thon (atum). Espetada: une brochette de morceaux de boeuf très tendre, roulée dans du gros sel et traditionnellement grillée sur une tige de laurier, (cela donne une saveur incomparable) et servie à table suspendue à des barres de fer après avoir été arrosée de beurre d’ail. Pour les touristes, le laurier est remplacé par une broche métallique... Açorda: soupe ou plutôt purée de pain mélangé à de l'ail, de l'huile, des oeufs, de la coriandre, des crevettes, des palourdes, des clovisses, des épices. Plus simple, la sopa: soupe paysanne faite de tranches de pain bouillies avec de l'huile d'olive, de l'ail. Autre forme de soupe madérienne: à la tomate, oignon et oeuf poché. Bolo de caco: pain madérien (normalement à base de patate douce et de farine de blé cuit sur une plaque en fonte) tranché en deux qu'on déguste avec du beurre aillé et persillé. A Curral das Freiras, c'est le bolo de castanha, un pain à la farine de la châtaigne. Bolo de mel: ce gâteau consistant ressemble à une sorte de pain d'épices mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas de miel qui est remplacé par de la mélasse de canne à sucre, avec des amandes, noix, raisins secs et agrumes confits ainsi que des épices (cannelle, girofle, muscade...). Traditionnellement réservé aux célébrations de Noël, on le trouve maintenant toute l'année. La salade n'est jamais assaisonnée, on vous amène sel, poivre, huile d'olive et vinaigre. Dans les restaurant le déjeuner est généralement servi de 12 à 15h, et le dîner de 18h30 à 21h. Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape précédente : côtes orientales Etape suivante: les ''hauts'' de FUNCHAL Au cours de différentes excursions, nous allons découvrir les vallées et montagnes volcaniques de l'intérieur de l'Île de Madère, soit lors de traversées complètes entre littoral méridional et littoral septentrional à l'occasion de boucles, soit par des aller-retour allant au coeur du massif. En allant de l'ouest vers l'est, nous allons présenter quelques sites. Paul da Serra Venant du sud (pour nous rendre sur la côte nord-est, à Porto Moniz), après avoir traversé, les niveaux de végétation propice aux bananiers jusqu'à 400 m. puis l'étage plus tempéré des vignobles, vergers, légumes et de la canne à sucre, entre 400 et 600 m., nous avons traversé la forêt de transition constituée d'arbres exogènes, notamment châtaigniers, pins, mimosas à fleurs pâles et peu odoriférantes et surtout d'eucalyptus. Du fait des feuilles sèches et des écorces exfoliées qu'ils abandonnent et de leur richesse en substances aromatiques très combustibles, ces boisements souffrent fréquemment d'incendies comme on peut le voir sur de vastes étendues. A propos des incendies à Madère, il faut savoir que le relief empêche l'intervention des pompiers par voie terrestre. Et par voie aérienne, me demanderez-vous ? Impossible, utiliser hélicoptères ou avions bombardiers d'eau se révèlerait plus nocif qu'utile: les largages développeraient l'érosion et en l'absence de grand plans d'eau douce, utiliser l'eau de mer stériliserait les sols en y apportant du sel. Philosophe, on laisse donc faire et on sait que la nature aura le dernier mot. En effet, des rejets apparaissent à partir de l'ancienne souche, grâce à des racines profondes. L'incendie favorise la germination d'importantes réserves de graines contenues dans des étuis de protection situés sur la plante et dans le sol, tandis que la croissance des bourgeons des arbres non détruits est stimulée par le passage du feu. On nous fait observer la rôle que les plantations des fameuses agapanthes remplissent dans la lutte contre l'érosion le long des routes de montagne. Au-dessus de 800 mètres sur ce versant (400 sur le versant nord), nous atteignons le niveau montagnard vers les 1400 mètres, mais dans cette zone de plateau donc facilement défrichable, la forêt primaire de lauriers, la Forêt Laurifère ou laura silva, a pratiquement disparu. Elle couvre approximativement 15000 hectares sur les 27000 ha du Parc naturel de Madère (Parque Natural da Madeira). C'est un vestige exceptionnel d'un type de forêt laurifère autrefois très répandu, qui recouvrait une bonne partie du sud de l'Europe il y a 15 à 40 millions d'années. On y trouve 39 espèces de plantes et d'animaux rares et menacés. Concernant les arbres, outre le laurier fétide til (Ocotea Foetens), on y trouve le laurier royal ou acajou de Madère, le cèdre de Madère, le clethra (appelé aussi muguet arborescent), le filaria ou phillyrea... Pour cette raison, en 1999, cette formation forestière a rejoint au classement du Patrimoine Mondial de l'UNESCO le Parc National de Garajonay sur l'île de la Gomera aux Canaries qui était classé depuis 1986. Dans les zones dégradées, la forêt primaire a cédé la place à un espace de landes et d'étendues herbeuses avec des bruyères arborescentes, qui feraient parfois penser à quelques parties de notre Massif Central ou du centre Bretagne. On apprécie le bleu intense des bouquets de fleurs que nous offrent les buissons de vipérine de Madère (Echium candicans), plante endémique. Donc rien à voir avec la vipère, d'ailleurs il n'y a pas de serpent sur l'île mais des lézards. Il y a également peu d'oiseaux, en raison de l'éloignement du continent (Afrique) et d'une situation à l'écart des routes migratoire des oiseaux. Le plateau de Paul da Serra est le seul espace plat et étendu de Madère, à tel point qu'il avait été envisagé un temps d'y transférer l'aéroport (avant son extension à Santa Cruz sur la côte sud) mais l'idée en fut écartée pour deux raisons: l'éloignement de Funchal et la trop forte nébulosité. Cela n'a pourtant pas empêché l'implantation très controversée d'un parc photovoltaïque, doublé d'un parc d'éoliennes. Si j'évoquais plus haut certaines impressions rappelant nos vieux massifs français, la présence de troupeaux de bovins en liberté donnerait également un petit air de Corse... Une minuscule chapelle se dresse sur cet alpage. En juin, à l'occasion de la tonte des moutons, les bergers organisent ici la Festa da Tosquia. Et c'est un espace propice à la randonnée. En poursuivant vers l'est, le plateau en légère déclivité conduit vers Rabaçal mais nous restons à l'écart en nous contentant d'un panorama passablement brumeux depuis le Miradouro do Rabaçal. -------------------------------------------------------------------------------- Boca da Encumeada Un axe important reliant les côtes nord et sud est constitué par les vallées du Rio de Sao Vicente, vers le nord, et de la Ribeira Brava vers le sud, vallées qui se rejoignent à un col, la Boca da Encumeada, à un peu plus de 1000 mètres d'altitude, malheureusement avec une forte nébulosité. Après avoir dépassé le col vers le sud, en direction du village de Serra de Agua, les grands toit de tuile de l'Estalagem da Encumeada ("auberge") s'imposent à notre vue. L'établissement est dominé par le piton de la Boca da Corrida (1235 mètres). Plus loin nous arrivons au-dessus du village de Serra de Agua dominé par le Pico da Cruz. En traversant la localité, il faut un oeil averti pour voir les traces de l'inondation torrentielle survenue en février 2010, catastrophe qui causa même des victimes humaines. Le village mérite bien son nom évocateur de l'eau, tandis que le torrent "Brava" n'est pas brave mais mérite bien son nom de "sauvage". Des travaux de requalibrage de son lit sont d'ailleurs en cours. -------------------------------------------------------------------------------- "Safari 4x4", Jardim da Serra, Fontes... (option demi-journée: 35€) Une incursion originale dans l'arrière-pays, entre Camara de Lobos et Ribeira Brava nous permet de découvrir la région "en dehors des sentiers battus" ou plus précisément en empruntant avec des 4x4 de toutes petites routes fort pentues, des chemins de terre et des pistes en montagne, 40% du circuit s'effectue sur des chemins forestiers et des pistes, avec les Land Rover de la société Mountain Expeditions. Nous sommes partis tôt le matin vers les collines, au-dessus de Estreito de Camara de Lobos, ce qui offre de belles vues sur le littoral. Par des routes sinueuses, très étroites et très pentues, nous avons atteint des hameaux avec leurs cultures en terrasses portant des vignes, des vergers, des cultures légumières, de la canne à sucre dont la première récolte est déjà effectuée (il y en a deux par an) et l'on voit des tas de déchets de tiges mêlés au fumier pour faire un engrais organique. Puis c'est la forêt de transition avec ses eucalyptus. Secteur de la Boca dos Namorados, avec superbe vue vers Lombo Châo dans la profonde vallée de Curral das Freiras. La vue vers Curral das Freiras devient encore plus saisissante dans le secteur de la Boca da Corrida (1235 mètres), notamment depuis le panorama du miradouro de São Cristóvão dominant le village à l'est. On y accède par un chemin pavé de petit blocs de basalte (qui nous rappelle la montée au Mont Nemrut dans l'est de la Turquie) et qui aboutit près d'une maison forestière joliment fleurie ainsi qu'à l'oratoire São Cristóvão entouré des bouquets bleus de vipérines. A cette heure-ci, le soleil atteignant tout juste le village lové au fond du cirque à nos pieds, à environ 500 ou 600 mètres plus bas. Sur la droite, vers le sud, on aperçoit perdu dans les nuages, le miradouro de Eira do Serrado dont on va parler un peu plus loin. Après avoir remis sur le chemin une chèfe scout et sa bande de louveteaux, nos chauffeurs prennent le chemin du retour. Encore de la piste dans la zone forestière puis les premières cultures légumières en passant par Lugar de Fontes, avec pause dans un café pour se faire servir un excellent poncha artisanal (utilisant le jus de deux oranges madériennes). Puis direction le littoral (cf. premier chapitre sur Cabo Girão et Fajã dos Padres) en passant par São Paulo et Jardim da Serra dont la vallée était blanche des cerisiers en fleur au mois d'avril... -------------------------------------------------------------------------------- Eira do Serrado et Curral das Freiras Nous n'emprunterons les sentiers du "chemin historique" des Nonnes mais nous quittons Funchal par son faubourg de Santo Antonio, par une route grimpant le long des ravins formant la rive gauche de la vallée très encaissée qui descend du Pico Grande et du Pico Ruivo vers Camara de Lobos. On quitte la route principale bordée de châtaigniers et d'eucalyptus au bout de quelques kilomètres, avant le tunnel descendant vers Curral das Freiras (littéralement "Etable ou Bergerie des [Bonnes] Soeurs"). Cette vieille route étroite et escarpée qui descendait autrefois au village, conduit à un parking près d'un hôtel de montagne "Estalagem de Eira do Serrado". Dix minutes de marche facile (bien que les aménagements de ce beau sentier aient été endommagés par des glissements de terrains et chutes d'arbres) conduisent à un miradouro de Eira do Serrado ("Aire en Dents de Scie!), à 1053 mètres d'altitude. Le panorama est saisissant car on domine le village de Curral das Freiras par un à-pic vertigineux d'un peu plus de 400 mètres. Un peu noyé dans la brume et les sommets masqués par les nuages, on découvre le village tout au fond d'un cirque enfermé dans un écrin de montagnes verdoyantes qui pourraient faire penser aux cirques de l'Île de la Réunion. A gauche, vers l'ouest, Boca da Corrida, Pico Grande (1654 m), Pico Jorge, Pico Cassado (1425 m) et au fond, avec un sommet arrondi dépassant les falaises des premiers plans (vers les 1400-1500 m), le point culminant de Madère, le Pico Ruivo et ses 1861 mètres. Nous revenons à la route moderne pour prendre le tunnel qui conduit au village de Curral das Freiras situé à 640 mètres d'altitude. La localité qui s'appelait initialement Curral ou Curral da Serra doit sont nom actuel aux religieuses clarisses du couvent Santa Clara de Funchal qui s'y étaient réfugiées lors de l'attaque par les pirates du Français Bernard de Montluc en 1566, profitant de l'inaccessibilité du lieu. Une route ne desservit le village qu'à partir de 1962 mais l'attrait touristique du site et son désenclavement grâce au tunnel ont favorisé son développement (2000 habitants). Petit coup d'oeil à l'église paroissiale, toute simple dans son ornementation. Lorsque l'on est au coeur du village, si l'on se retourne vers l'aval, on voit au pied de l'église le cimetière et si on lève les yeux, côté rive gauche, on aperçoit sur un replat l'Estalagem de Eira do Serrado et l'éperon d'où l'on a eu une vue plongeante sur le village. Les boutiques de souvenirs regorgent de statuettes du fameux coq de Barcelos (nom d'une petite ville du nord du Portugal). Leonor nous fournit un peu plus tard quelques explications au sujet de ce miracle. Pour développer l'attrait touristique du Portugal, la dictature salazariste avait rechercher un emblème touristique symbolique, tout comme la France a la Tour Eiffel. Plusieurs légendes évoquent le sujet. La version de Leonor semble mêler la légende du coq de Barcelos et celle du "pendu dépendu" de Santo Domingo de la Calzada. Pour se venger d'un pèlerin en route pour St Jacques de Compostelle qui avait repoussé les avances d'une servante, celle-ci dissimula dans son bagage une coupe d'argent afin de le dénoncer. Il fut jugé coupable mais, voyant un coq près de là, le condamné eut soudain l'idée de déclarer au juge que si le coq chantait, c'est qu'il était innocent. Le coq s'exécuta et le prisonnier fut libéré. Une des autres légendes évoque le miracle du coq rôti qui se lève et se met à chanter sur la table de la salle à manger du juge pour disculper un condamné au gibet. -------------------------------------------------------------------------------- Poço da Neve et Pico do Arieiro Sur l'axe reliant les deux côtes dans la partie est, de Funchal ou Caniço à Santana, un crochet peut être effectué vers le Pico de Arieiro, à 1810 m. (ou 1816 ou 1818 ?), c'est le troisième sommets de l’île après le Pico Ruivo ("le Pic Roux" 1853 m.) et le Pico das Torres (1853 m.). Au passage, sur la gauche, la route passe tout près du Poço da Neve, la "Fosse ou le Puits de Neige", une construction en forme d'igloo, à ceci près qu'il est de couleur sombre, celle du basalte. En fait, il s'agit d'une glacière construite en 1813 à l'initiative d'une famille anglaise. On y stockait la neige dans un puits de 8 mètres de profondeur et la nuit de blocs étaient transportés à dos d'homme jusqu'aux hôtels de Funchal afin de permettre la fabrication de sorbets. La route finit Pico de Arieiro, dans un décor à la fois futuriste et lunaire (du moins il faudrait imaginer la Lune avec des nuages !), avec le radôme blanc d'un radar de l'armée de l'air portugaise récemment bâti (en 2011) au milieu des aiguilles de lave figées et de roches balayées par les vents et les nuages. Nous avons le temps de faire une petit bout de marche pendant 10 minutes sur le sentier, long de 10 km, conduit en trois heures environ au Pico Ruivo. Pavé au départ, il devient de plus en plus chahuté et aérien.... -------------------------------------------------------------------------------- Ribeiro Frio La route traversant l'île du Nord vers le Sud, entre Faial et Funchal, se poursuit vers Ribeiro Frio (la "Rivière Froide"), une station d’élevage de truites et un jardin de plantes et fleurs endémiques: vipérine aux épis bleus (Echium candicans), géraniums (Geranium maderensis, Geranium palmatum), renoncules ou grand bouton d'or (Ranunculus cortusifolius), orchidées (Dactylorhiza foliosa), saxifrages des rochers (Saxifraga maderensis), marguerite arbustive dite aussi chrysanthème (Argyranthemum ou Chrysanthemum pinnatifidum)... toutes dits "de Madère".. Compte tenu d'un temps d'arrêt limité et du plafond bas, nous n'allons pas emprunter le sentier, longeant une levada, qui conduit à un belvédère, au Miradouro dos Balcões, pourtant réputé pour offrir l’un des plus beaux points de vue de l'île. A défaut, petit coup d'oeil dans la chapelle, Capela Nossa Senhora de Fátima, derrière laquelle démarre un sentier botanique en parcours forestier. ...Et encore des orgues grossiers. Plus au sud, c'est le col Passo do Poisso à 1400 mètres d'altitude, que l'on serait tenté de surnommer de la "poisse". Après une zone colonisée par les mimosas à fleurs pâles et peu odoriférantes, la route traverse une zone couverte par les vestiges de la forêt primaire, la Forêt Laurifère, la laura silva. Outre les fameux lauriers, d'autres plantes et fleurs endémiques y prospèrent. Quelques mots à propos de ces fameux lauriers, non pas roses et ils ne sentent pas la rose non plus puisqu'ils sont dits fétides ! Ocotea Foetens, de son nom botanique, est endémique des îles de la Macaronésie. Son bois sombre et dur qui a longtemps été surexploité. Les huiles essentielles qu'il contient dégagent une odeur désagréable lorsqu'il est fraîchement coupé. Il peut atteindre jusqu'à 40 m. de haut, avec plusieurs troncs ramifiés à partir de la base. Ses baies sont consommées principalement par le pigeon Columba trocaz, endémique de Madère. L'exubérance de cette flore, s'explique non seulement par la pluviométrie mais par un phénomène de condensation sur les feuilles de l'air humide apporté par les alizés et les gouttes ainsi formées tombent sur le sol. Ocotea est un genre de plantes à fleurs appartenant à la famille Lauraceae. Beaucoup sont des arbres à feuilles persistantes. On en dénombre 324 espèces localisées principalement dans les régions tropicales et subtropicales d'Amérique Centrale et d'Amérique du sud. On trouve quelques espèces en Afrique, notamment à Madagascar et dans l'archipel voisin des Mascareignes (îles Rodrigue, Maurice et Réunion). Evidemment, sans oublier les archipels de Macaronésie (notamment à Madère, aux Açores et dans les îles Canaries). -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈRE
Côtes occidentales Côte sud-ouest Côte nord-ouest Camara de Lobos Campanario et Quinta Grande Cabo Girão, Fajã dos Padres Ribeira Brava Madalena do Mar Porto Moniz São Vicente Menu MADERE Autres VOYAGES... LA VIGNE A MADÈRE... Historique sur la vigne à Madère Le développement du vin de Madère a commencé grâce au riche sol volcanique, au climat propice et à une diversité de cépages importés de nombreux endroits du monde. Le premier étant la Malvasia de Venise, Venise qui contrôlait le commerce du vin en Méditerranée. Au XVe siècle, la production du vin Malvasia s'est beaucoup développée tandis que d’autres variétés étaient introduites. En 1852, 90% des vignes de l’île furent décimées par une épidémie de mildiou entraînant le départ de 70 entreprises anglaises de l’île. Quelques années plus tard, en 1873, une autre maladie, causée par le phylloxera vastatrix venu des États-Unis, acheva de dévaster les plants restants. Au début des années 1900, le vin de Madère reprit petit à petit de l’essor et la dénomination "Madère" a été créée en 1908. La culture de la vigne A Madère, la vigne est cultivée en pergolas ou, depuis peu, en espaliers, sur de petites terrasses bordées de murets en pierre, sur des sols acides, d'origine volcanique et essentiellement basaltiques. L'eau pour irriguer les parcelles est captée en altitude et amenée à la vigne par des canaux appelés levadas. Aujourd’hui, on cultive des vignes dans toute l’île notamment dans des zones comme Funchal, Estreito Câmara de Lobos, Ribeira Brava, Caniço, Porto da Cruz, Campanário, São Vicente et Ribeira da Janela. Toutes ces régions cultivent une grande diversité de cépages, comme Malvasia, Boal, Verdelho, Tinta Negra-Mole, Bastardo, Terrantez, Sercial et quelques vins de table comme le Muscat de Setúbal. Sur l'île de Porto Santo, on trouve aussi diverses autres variétés. Les vendanges débutent à Madère relativement tôt, en général durant la deuxième quinzaine d'Août. Les variétés qui mûrissent le plus tôt (tinta Negra Mole, Malmsey et Bual) sont ramassés à ce moment-là, alors que le Verdelho et le Sercial, qui sont cultivés à une altitude supérieure et qui arrivent naturellement à maturité plus tard, sont vendangés entre la mi-septembre et la mi-octobre et parfois même jusqu’en novembre, selon l’altitude. Traditionnellement, le raisin est cueilli à la main dans des paniers d'osier et transporté au lagar (qui signifie "écraser", c'est l'endroit où l’on fabrique le vin) où le raisin est d’abord écrasé pieds nus avant de passer dans un pressoir mécanique. Les principaux cépages Malvasia ou Malmsey (Malvoisie): produit un Madère du type doux et sucré (servir en apéritif ou en dessert). Originaire de Crète et diffusé par la République de Venise au XVe siècle, c'est le premier cépage à avoir été planté sur l’île. Bual: originaire de notre bordelais, il produit un Madère du type demi-doux (fromages et desserts). Introduit au XVIIe siècle par les Jésuites. Verdelho blanc: produit un Madère frais et fruité du type demi-sec. Sercial: produit un Madère léger du type sec. Ce sont les quatre cépages nobles de la tradition. Tinta negra mole: son raisin noir doux s’adapte à la production des différents degrés de douceur. C'est celui dont la culture est plus largement répandue sur l'île (90% de la production labellisée "vin de Madère"). Autres cépages: Bastardo: produit un Madère du type demi-sec. Muscat rouge de Madère Terrantez: produit un Madère entre le type demi-sec et demi-doux. Environ 96% des vignes cultivées sur l'île sont destinées à produire du Madère. L'Atantis est le vin rosé local. Les vins de Madère les plus courants sont des vins d'assemblage dans lesquels le cépage Tinta Negra Mole est très présent. Mais il existe également des vins issus d'un seul cépage, comme on le verra dans un prochain chapitre. Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape suivante : côtes orientales CÔTE MERIDIONALE A quatre reprises, nous allons emprunter le bout d'autoroute ou la route qui lui est parallèle, à la sortie ouest de Funchal. Par temps clair ou par temps brumeux... En continuité urbaine avec la capitale, on passe entre Santo Antonio (ville où est né Cristiano Ronaldo, l'un des meilleurs footballeurs du monde qui joue dans l'équipe nationale mais aussi en tant qu'international dans les grands clubs de Manchester ou de Madrid), au nord, et São Martinho, au sud. Camara de Lobos Camara de Lobos (35 000 habitants), c'est encore la banlieue de Funchal. Les phoques moine (Monachus Monachus) qui sont à l'origine du nom donné à la ville ("chambre des loups") par les premiers navigateurs s'en sont allés vers des lieux plus paisibles. Pourquoi "loups" ? Sans doute à cause des sortes d'aboiements poussés par les mâles pour protéger leur territoire. Ces phoques de la zone méditerranéenne avaient presque disparu mais leur population à Madère est passée de 6 à 35 individus depuis 1989 (l'ensemble de la zone méditerranéenne en compte environ 600). Les spécialistes en observe parfois du côté de Santana (côte nord-est) et à la Pointe St Laurent mais leur habitat est désormais les Iles Désertes qui à cette fin ont été classée Réserve Naturelle en 1990. En arrivant à Camara, on a une vue sur la falaise de Cabo Girão. Ce port de pêche qui fut florissant a périclité même s'il reste pittoresque: on y voit quelques bateaux de pêche et même certains avec des espada en train de sécher. Ce terme espada est un faux-ami car ce n'est pas une sorte de petit espadon même si l'on trouve dans ces noms l'étymologie "épée". En Français, ce poisson-épée ou poisson-anguille (jusqu'à 2 mètres de longueur !) des profondeurs (2000 mètres) typique des eaux de Madère, à la denture impressionnante, est appelé sabre noir (Aphanopus carbo), évoquant donc une autre arme d'escrime. Il est pêché de nuit, vers 1000 à 2000 mètres de profondeur, avec des lignes de 1500 m. et plus, pourvues de nombreux hameçons. Sa laideur est accentuée par le fait que ses yeux sont exorbités en raison de la décompression. L'espada constitue près de 75% des prises des pêcheurs madériens. Machico, à l'est de l'île, est un autre port où l'on pratique cette pêche. Petite balade sur le port, un lieu qu'affectionnait W. Churchill. Coup d'oeil dans la chapelle du port, Nossa Senora da Conceicao (N-Dame de la Conception) datant du XVe siècle. C'est la plus ancienne de Madère puisque construite par Zarco, l'un des premiers découvreurs de l'île. -------------------------------------------------------------------------------- Randonnée le long d'une levada, au-dessus de Campanario (option demi-journée: 20€) Plus à l'ouest, on quitte les bananeraies de la côte en remontant en altitude vers les 550 mètres, du côté de Estreito de Camara de Lobos, une altitude qui permet la culture de la vigne. En effet, sur la côte sud, les étages de végétation ont les caractéristiques suivantes: bananeraies au premier niveau jusqu'à 400 m., vignes, arbres fruitiers et légumes au second niveau entre 400 et 600 m. Au-delà, entre 600 et 800 m., on trouvera une forêt de transition avec arbres exogènes et encore plus haut, les vestiges de la laura silva, la forêt primaire de lauriers. Nous avons découvert de plus près l'arrière-pays de Campanario (5 500 habitants) à l'occasion d'une petite randonnée de 6 km le long de la levada do Norte, en descendant très doucement entre Bao Morte ("Bonne Mort", tout un programme !) et Quinta Grande. Ainsi, nous avons eu tout loisir de voir les cultures légumières: pommes de terre (4 récoltes par an dans les meilleures conditions), patates douces, fèves, petits pois... les vergers (pommiers...) et aussi la vigne qui poussent dans de toutes petites parcelles accrochées à des terrasses. Nous avons quitté la levada à Quinta Grande, "la Grande Ferme" (2 000 habitants). Le terme levada vient du verbe levar qui signifie "prendre" et il est bien question ici de "prise d'eau". En effet, les levadas sont de petits canaux qui font généralement de 80-150 cm de largeur et sont construits en pierre pour les plus anciens ou, en béton. Ils servent à prendre et à transporter l’eau de pluie d’un versant à l’autre, des sommets du versant nord, vers les pentes sèches et ensoleillées du versant sud, en légère déclivité, épousant les contours des vallées presque en courbe de niveau. Donc ne nécessitant guère d'efforts pour les randonneurs car le long des levadas sont aménagés des sentiers de 1-2 m de largeur qui permettent l'accès à des endroits parfois inaccessible par d'autres moyens. Jusqu'à la Révolution des Oeillets de 1974, ces canaux (ainsi que les moulins) appartenaient à de riches propriétaires et un "juge de l'eau" arbitrait les conflits d'usage. Désormais ils sont la propriété de l'Etat. La gestion de ces canaux est confiée au "levador". Sur ces coteaux, les exploitant des parcelles ont le droit de les irriguer une fois par semaine et la durée des prises d'eau varie selon l'étendue de la parcelle (dans les bananeraies situées près du rivage, l'irrigation est possible deux fois par semaine comme on le verra plus loin). Outre leur rôle dans l'irrigation, ces canaux transportent aussi de l'eau pour l'alimentation en eau potable des villes du sud et vers les centrales hydroélectriques. La longueur de ce réseau de canaux varie considérablement d'une source d'infos à une autre, entre 1400 et 2200 km ! -------------------------------------------------------------------------------- Cabo Girão La route qui ramène vers la côte, conduit à un cap ou plutôt un fantastique promontoire, Cabo Girão, qui serait la plus haute falaise d'Europe avec ses 580 mètres mais les différentes sources ne sont pas très précises ni concordantes à ce sujet. D'ailleurs n'est-elle pas devancée par la falaise de Preikestolen en Norvège qui culmine à 604 mètres au-dessus des eaux du Lysefjord? De même on la dite deuxième ou troisième du monde... et encore faudrait-il avoir la hauteur exacte de falaises de l'île de Koh Phi Phi, en Thaïlande... Un belvédère surplombant à plancher de verre a été aménagé afin que les touristes aient une idée de l'à-pic vertigineux. Au pied de la falaise, on voit tout en bas une crique cultivée, la Fajã das Brebas (des "Figuiers en fleur"). Vu de la mer, à bord du Santa Maria, le spectacle de ce haut cap est également saisissant comme on le verra dans le dernier chapitre de ce récit. Un peu plus loin, lors de notre "safari 4x4", une petite route nous a conduits à une falaise moins haute qui domine à 350 mètres d'altitude la Fajã dos Padres, la petite crique des Prêtres de la Compagnie de Jésus, formée suite à un éboulement de la falaise. Cette étroite bande de terre fertile produit le meilleur vin Malvoisie de l'île. En dehors de la culture de la vigne, l'endroit offre d'excellentes conditions climatiques pour la culture de la papaye, des mangues (dont on cultive ici 25 variétés), de l'avocat, de la banane, des fruits de la passion et de la goyave. Superbes vues sur Cabo Girão, à l'est, et la Ponta do Sol, vers l'ouest. Jusqu'en 1998, cette crique, avec sa plage privée, n'était accessible que par la mer. Désormais, un ascenseur en verre y conduit. Fajã dos Padres, compte une cinquantaine d'habitants, un hôtel, un restaurant, des chambres d'hôtes avec vue imprenable sur la mer et les falaises, et des installations de pêche. -------------------------------------------------------------------------------- Ribeira Brava On reprend la route côtière qui voit se succéder bananeraies en terrasses et villages et nous amène à Ribeira Brava (13 000 habitants). Cette bourgade est enchâssée au débouché d'une vallée étroite parcourue par un torrent qui lui a valu le nom de "Rivière Sauvage". (cf. les violentes et dévastatrices crues de 1803 et, plus récemment, du 20 février 2010). Sa belle église baroque São Bento (St Benoît) du XVIe s. est précédée d'un parvis de petits galets ronds et noirs tandis que sa façade blanche est surmontée à droite par une tour à pointe pyramidale revêtue de carreaux de faïence. A l'intérieur, le choeur et les chapelles des transepts possèdent de beaux retables. Nous poursuivons par Ponta do Sol ("Pointe du Soleil") et une marina fantôme, hyper dimensionnée (370 amarrages) mais déserte car attaquée par la furie de l'Océan ! -------------------------------------------------------------------------------- Dans une bananeraie à Madalena do Mar Enfin, nous arrivons au petit village de pêcheurs de Madalena do Mar (environ 600 habitants), non pas pour visiter son port mais pour visiter ses terrasses plantées de bananiers. Ils prospèrent bien qu'ils ne soient pas autochtones puisque introduits à partir des régions tropicales de l'Océan Indien et du Pacifique. Ces plantes mesurent environ 6 ou 7 mètres de haut et portent des régimes de 50 voire 80 kilos (soit de 300 à 400 bananes !), tellement lourds qu'il faut les soutenir. Un cycle de culture se déroule sur un an. La pousse grandit et fleurit au bout de 7 mois, les fruits sont mûrs 4 mois plus tard (pour hâter la fructification et protéger des insectes, les régimes sont "emballés" dans de grands sacs en plastique bleu). En été, ces bananeraies sont irriguées deux fois par semaine. La récolte à lieu lorsque la fleur violacée, 'la popote" se détache du régime. Après la récolte, le tronc est coupé à à 1,50 mètre hauteur puis complètement afin de régénérer une nouvelle pousse. Au bout de 10 ans, il faut déplacer la culture sur une autre parcelle. Plusieurs variétés sont cultivées, en dehors des bananes plantains à cuire, la production de bananes desserts est de l'ordre de 20 000 tonnes, en grande partie exportées vers le Portugal. Nous regrettons que les producteurs ne proposent pas la vente au détail de leurs bananes aux touristes de passage. Pourtant ils pourraient sans doute en tirer quelque bénéfice. -------------------------------------------------------------------------------- CÔTE SEPTENTRIONALE Après le soleil de la côte sud et plus d'une heure et demi de trajet par le plateau central, place à la grisaille de la côte nord... Porto Moniz En arrivant à l'extrémité de l'île, peu avant la descente sur Porto Moniz, nous passons près de l'imposante église chaulée Santa Maria du village de Santa. La vue plonge littéralement sur la ville de Porto Moniz (3 000 habitants), ville perdue tout au bout de l'île, bâtie aux pieds de falaises, face à l’îlot Mole. Plus froide, plus humide, la côte nord a perdu un niveau de végétation (plus de bananes ici) par rapport à la côte sud où la vigne y pousse à partir de 400 mètres alors qu'ici on la rencontre au niveau de la mer, sur terrasses dédiées à cette culture et protégées de la salinité des vents par des haies de bruyère sèche. Près du port, on voit le site des célèbres "piscines naturelles", aménagées (avec un peu de béton quand même !) entre les rochers de lave noire les abritant de la forte houle du grand large. Leur eau est renouvelée naturellement à chaque marée. En continuant vers l'Est, on arrive au hameau de Ribeira de Janela ("Rivière de la Fenêtre") qui doit son nom à l'îlot percé qui fait face au débouché d'une vallée sauvage et encaissée, vallée longue et déserte. Nous délaissons un instant la côte et évitons Seixal en empruntant un tunnel dont une fenêtre donne sur un ravin au flanc duquel s'accroche l'ancienne route. -------------------------------------------------------------------------------- São Vicente La ville principale de la côte nord s'est souvent rebellée contre la métropole du milieu du XIXe au début du XXe s. suite à des disettes, épidémies, taxes, prohibitions et normes diverses. Ce mal-être s'est traduit par une forte émigration vers le Venezuela. A 14H30, nous arrivons à São Vicente (5 700 habitants) pour déjeuner au restaurant assez quelconque le Praia Mar, autrement dit de la Plage". Cette partie de la bourgade donne une impression oppressante, sous un ciel de plomb et au pied de falaises écrasantes tout juste égayées par les touffes jaunes de joubarbe à plateau qui s'y accrochent... Le centre du village est situé en retrait du rivage et masqué ce qui constituait un avantage à l'époque des pirates. Cette petite ville avec ses ruelles et ses maisons blanchies à la chaux a beaucoup de charme, L'église baroque du XVIIe s. présente un maître-autel et des retables en bois doré, des peintures de l'artiste allemand Max Römer (début du XXe s.) ainsi que des murs revêtus d'azulejos. Et comme toujours dans les églises portugaises, une inévitable statue de N-Dame de Fatima. Tout près de là, on peut aussi découvrir le cimetière aux tombes joliment entretenues et fleuries. -------------------------------------------------------------------------------- Retour vers la côte sud, Funchal et Caniço par les vallées verdoyantes de São Vicente et de Ribeira Brava qui s'adossent au col dit Boca da Encumeada, à un peu plus de 1000 mètres, et qui coupent l'île en deux. -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈRE
Les "Hauts" de FUNCHAL Jardim Botanico da Madeira Jardim da Quinta do Lago Restaurante A Parreirra (dîner-spectacle) Village de Monte Toboggan en paniers d'osier ("Carros de cestos") Menu MADERE Autres VOYAGES... MADERE ET LES DESTINS TRAGIQUES DANS L'EMPIRE D'AUTRICHE... L'exil volontaire de SISSI... En 1860, les disputes de Sissi, Elisabeth d'Autriche (22 ans), avec son mari Franz, l'empereur François-Joseph qu'elle a épousé en 1854 deviennent de plus en plus fréquentes. L'impératrice souffrait d'une dépression nerveuse, elle tousse et pleure beaucoup. Elle incite les médecins à la faire quitter Vienne pour un climat plus chaud. Sissi choisit Madère, afin d'être le plus loin possible de l'empereur. En novembre 1860, elle part à bord du yacht que la reine Victoria lui a prêté. A Madère, elle se porte beaucoup mieux rapidement et reprend des forces. En mai 1861, Sissi, repart pour Vienne, sans enthousiasme, et y retrouve son mari et ses enfants. Mais quelques jours plus tard, l'impératrice retombe malade. L'empereur n'a plus le droit d'entrer dans sa chambre, elle le lui interdit. Les médecins pensent que la mort de Sissi est proche. Cette rechute, Les médecins l'enverront cette fois soigner cette rechute à Corfou. Malgré neurasthénie, anorexie et malheurs familiaux, elle vivra pourtant encore de longues années, jusqu'à son assassinat en 1898... ...et l'exil forcé de son petit-neveu. Charles Ier, Empereur d'Autriche, dernier des Habsbourg dirigeant l'Empire austro-hongrois vécut un bien bref et triste exil sur l'île du 19 novembre 1921 au 1er avril 1933, date de son décès. Il résidait dans la Quinta do Monte près de l'église paroissiale. Il avait succédé en 1916 à son grand-oncle l'empereur François-Joseph, l'époux de Sissi mais l'Empire d'Autriche-Hongrie, vaincu à l'issue de la Première Guerre Mondiale avec son allié l'Empire allemand, fut démembré par le Traité de Saint-Germain du 10 septembre 1919 et le Traité de Trianon du 4 juin 1920. Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape précédente : l'intérieur montagneux Etape suivante: le centre de FUNCHAL FUNCHAL Funchal signifie "fenouil" en Portugais et ce nom a été donné à la cité parce que cette plante sauvage poussait abondamment en ce lieu. Fondée en 1421, Funchal a été élevée au rang de ville en 1508. Aujourd'hui, elle est administrativement divisée en 10 communes. La ville approche les 120 000 habitants et l'agglomération 140 000. Funchal possède l'université la plus récente du Portugal. La ville dispose d'un site exceptionnel, occupant un amphithéâtre dominant sa baie. tandis que les habitations partent de plus en plus haut à l'assaut des pentes raides des montagnes. Il existe de nombreux parcs et jardins botaniques à Funchal, nous en visiterons deux, le Jardim Botânico da Madeira ou Jardim da Quinta do Bom Sucesso et le Jardim da Quinta do Lago. Pour les amateurs désireux d'en explorer davantage, on pourrait encore citer celui de la Quinta dos Jardins do Imperador, celui de la Quinta da Boa Vista, celui de la Quinta Palméria, celui très beau de la Quinta do Palheiro Ferreiro (propriété des Blandys), le Jardim Orquidea, le Jardim Tropical do Monte Palace, les jardins publics Parque Municipal do Monte et Jardim do Almirante Reis... Jardim Botânico da Madeira (Quinta do Bom Sucesso) Adresse: Caminho do Meio- Bom Sucesso 9050 – 251- Funchal Près de la station inférieure de l'un des téléphériques de Funchal (trajet de 1600 mètres pour rejoindre Monte), les 3,5 hectares (ou 5 ?) du Jardim Botânico (sur une propriété de 8 hectares) donnent un bon aperçu de la flore locale mais aussi de la flore tropicale et subtropicale du monde entier, adaptée à Madère, avec quelque 2500 espèces qui y prospèrent. C'est normal avec ce nom Quinta do Bom Sucesso ("Ferme de la Bonne Réussite")... Les quintas sont des propriétés de plaisance installées en périphérie des villes à partir du XVIIIe siècle dans lesquelles résidaient des familles nobles ou bourgeoises. C'est un peu l'équivalent des haciendas d'Andalousie mais avec un caractère rural moins marqué, même si quinta se traduit par "ferme". Une équivalence assez juste serait avec les malouinières (propriétés des armateurs de St Malo) de chez nous D'ici, magnifique vue sur la baie de Funchal. Ce parc est est une ancienne propriété de la famille anglaise William Reid (à la quelle la ville doit aussi le Reid's Palace, un 5*). L'ancienne maison de maître à proximité de l'entrée du parc date de 1881 et accueille un musée d’histoire naturelle. A 3 kilomètres du centre de Funchal, il se trouve à flanc de colline, entre 200 et 350 mètres d'altitude, exposé plein sud. L'ingénieur Rui Vieira a beaucoup contribué à la mise en forme du jardin en s'y consacrant à partir de 1957. Le jardin a été acquis par le Conseil général de Madère en 1960 (ouvert au public en 1963 ?) mais depuis 1992 c'est le gouvernement régional qui le gère (accès payant: 3€/adulte). Le jardin est remarquable par la quantité et la diversité de ses espèces dont certaines ont disparu ou sont en voie de disparition dans leur pays d'origine. Ceci est possible grâce aux microclimats qui permettent l'existence, côte à côte, de végétaux provenant de régions du monde écologiquement bien différentes. La disposition en terrasses et avec des parties ombragées en pergolas y contribuent. En outre, il participe à la protection de 8 espèces endémiques menacées et procède à la conservation de semences en congélation (-20°). Ne sont évoqués ici que quelques spécimens, une infime partie des collections du jardin. Près de l'entrée, après la stèle consacrée au botaniste Carlos Azevado de Meneses, on trouve une roseraie et, à mi ombre, des orchidées épiphytes (poussant sur les arbres) mais aussi des massifs d'orchidées tropicales dont certaines sont en fleurs. Autre curieuse épiphyte de divers régions tropicales, la fougère corne de cerf (Platycerium bifurcatum). Place aussi aux fougères arborescentes. Sous le soleil, les ficoïdes déploient leurs fleurs simples mais si lumineuses (famille des Aizoacées, originaires d'Afrique du sud). En matière de flore locale, il faut citer le dragonnier dit des Canaries (Dracaena draco), en fait endémique des îles de la Macaronésie. Cette plante à l'allure d'arbre ou de palmier qui peut atteindre 20 mètres de hauteur appartient curieusement à la même famille que les asperges ! En fait, cette plante ressemble à l'un de ses cousins des Amériques, le yucca. Il ne faut pas oublier la dérive des continents qui a séparé l'Afrique de l'Amérique qui s'est produite au Crétacé, entre 120 et 80 millions d'années. Le dragonnier peut vivre des centaines d'années voire quelques millénaires. De sa sève, on tirait une résine de couleur rouge servant de colorant pour les textiles. De même, on utilisait son tronc. Surexploité au cours des siècles, il a disparu du milieu naturel. Autre plante endémique bien particulière, en buisson cette fois, l'Euphorbe des pêcheurs (Euphorbia piscatoria) ou Figueira do inferno. Contrairement aux euphorbes les plus connues, épineuses, celle-ci possède des feuilles lisses. L'arbuste forme un joli tronc et peut être taillée. Sa sève, un lait ou suc blanchâtre, c'est pour cela qu'on la dit "succulente" alors qu'elle est toxique puisque ce latex était répandu dans l'eau des rivières afin d'aveugler les poissons et ainsi de s'en saisir facilement. Partons voir quelques arbres des tropiques comme les ginkgos, magnólias, cèdres, araucárias ("désespoir des singes")... Il y a aussi des faux-frères, à ne pas confondre en raison de leur floraison plus ou moins ressemblante. - Le callistemon, communément surnommé "goupillon" ou "rince-bouteille", originaire d'Australie et de Nouvelle Calédonie, qui appartient à la famille des Myrtaceae. - Du même hémisphère austral et de la même famille, le pohutukawa (Metrosideros excelsa) connu sous le nom d'arbre de Noël de Nouvelle-Zélande. - Le calliandra, est un arbuste (2 à 5 m.) à feuillage persistant originaire d'Argentine, du Brésil, du Paraguay et d'Uruguay, il est parfois appelé "arbre aux houpettes". Il appartient à la famille des Fabaceae. - L'acacia de Constantinople (Albizia julibrissin), originaire d'Asie méridionale et orientale, appartient aussi à la famille des Fabacea s'orne de pompons roses ou rouges, à l'extrémité des rameaux... Quelques mots sur les trois arbres dont les fleurs symbolisent le drapeau de Madère par leurs couleurs. Le Jacaranda (originaire d'Amérique du Sud), , cousin du Bignonia, à la floraison bleue violacée Le Tipuana tipu (originaire d'Amérique du Sud) à la floraison jaune, en panicules terminales. Le Tulipier du Gabon (Spathodea campanulata), cousin du Bignonia, aux fleurs rouges. D'autres arbres et arbustes: - camphrier (Cinnamomum) cousin des laurier, originaire d'Extrême-Orient - érythrine "crête et coq" (Erythrina crista-galli), des régions tropicales et subtropicales à fleurs rouges - caféier... Evidemment, ce sont surtout les fleurs qui attirent le regard: - Philodendron qui attire le regard par son fruit allongé comestible parfois appelé banane-ananas (même famille que les anthurium et arums) - Anthurium (des centaines d'espèces) originaire d'Amérique tropicale - Kniphofia, originaire d'Afrique du Sud, à l'inflorescence ovoïde orange/rouge et jaune à la base - Protea, originaire d'Afrique du Sud, aux fleurs en forme d'artichaut - Thunbergia mysorensis, originaire d'Asie méridionale, aux grappes de fleurs panachées retombantes de couleur jaune et rouge - Thunbergia alata dit "Suzanne aux yeux noirs", originaire d'Afrique, à fleurs orange vif coeur noir - Amaryllis et leurs cousins clivias et crinums d'Amérique tropicale - Datura (solénacée comme la pomme de terre), originaire du sud des USA et Mexique et Solandra grandiflora, une autre solénacée, originaire d'Amérique du sud, aux fleurs à corolle en forme de trompette - Cannas, originaires d'Amérique tropicale - passiflores... Autres plantes à fleurs, issues des forêts et souvent épiphytes, les bromelia, guzmania (broméliacées) d'Amérique tropicale, proches parentes de l'ananas. Un chapitre particulier pour les heliconias et leurs cousins strelitzias qui ne passent pas inaperçus chez nos fleuristes. - Heliconia bihai et Heliconia wagneriana, aux fleurs alternes en "arrêtes de poisson" - Heliconia pendula (ou Heliconia rostrata), ont quant à eux des fleurs retombantes Les Heliconias ont des fleurs allongées sous forme de panicule érigés ou retombants, source de nourriture pour certains oiseaux-mouches. Ils sont originaires d'Amérique tropicale, et sont cousin des strelitzia et des cannas. - Oiseau de paradis (Strelitzia reginae), originaire d’Afrique du Sud et s’appelle aussi "oiseau du paradis" - Oiseau de paradis Géant, 3 mètres (Strelitzia Nicolai) au port en éventail, semblable à celui du ravinala (Madagascar) En effet, les strelitzias appartiennent à la même famille que le ravinala. Par ailleurs, ils sont cousins des heliconias et lointains cousins du bananier - Puisque nous parlons de bananier, évoquons les bananiers ornementaux: Bananier nain (Musa acuminata) et le Musa mannii à la jolie floraison rose. Le bananier est originaire d'Asie tropicale. Au milieu du parcours, on peut voir un grand massif coloré, une mosaïculture faite, non pas à partir de buis comme dans les jardins à la française mais d'irésine (petits arbustes de la famille des amarantes) de couleurs différentes, qui symbolise ce jardin botanique. Les arbustes sont taillés en forme de lettres pour écrire "Jardim botanico da Madeira eng. Rui Viero 1960-2011". Plantes de lumière et de sécheresse, plantes succulentes (à suc ou latex) et cactées, plus ou moins piquantes. - les divers aloès, originaires d'Afrique, - et leurs lointains cousins, les yuccas et les divers agaves, originaires d'Amérique centrale. Le dragonnier des Canaries dont on a parlé plus haut fait aussi partie de cette famille. Et toutes sortes de kalanchoes, echinocactus, euphorbia milii, aeoniums (dont certains endémiques de Macaronésie), crassulas, cactus divers: sphériques (Echinocactus ressemblant à un oursin), cylindriques, en forme de pilier, avec des feuilles pointues ou en forme de raquettes (figuier de Barbarie)... le plus grand est Pachycereus pachycereus . Un univers de palmiers et pandanus est reconstitué avec une diversité étonnante. On y trouve des trachycarpus, livistona, cyrtostachys, phoenix dactylifera (dattier), dracaenas (dragonniers dont on a parlé)... A noter que les palmiers de certaines espèces ont été tuées par de récentes attaques parasitaires. Au dessus de l'autoroute, une pelouse accueille un ensemble de cycas (originaires d'Afrique orientale et d'Asie du sud-est). Ces plantes arborescentes ressemblent beaucoup à une fougère arborescente ou aux palmiers dont ils en ont le port mais n'y sont absolument pas apparentées. On aurait encore pu parler d'espèces florales plus communes: lantanas dont chaque inflorescence forme un petit bouquet multicolore, jolis mais invasifs, sauges rouges géantes, presque des arbustes, splendides hibiscus (origine asiatique) avec leurs grosses fleurs de différentes couleurs ainsi que, c'est évident, les bougainvilliers avec leurs fausses fleurs (puisque ce sont les bractées sous la minuscule fleur blanche qui sont colorées)... A côté d'une lamentable reconstitution d'une maison à toit de chaume (casa de colmo) de Santana, on peut voir de plus heureux exemple de l'art topiaire, l'art de façonner les plantes en leur donnant la forme de sculptures grâce à la taille (taille qui n'a rien à voir avec celle des arbres miniatures que sont les bonsaïs). Après cela, au bas du jardin, on peut gagner le jardin des oiseaux tropicaux présentés dans des volières. Ils appartiennent à l'ordre des psittaciformes. Il s'agit de perruches, inséparables, perroquets et aras, tous plus colorés les uns que les autres et certains ont l'air bien malheureux dans leur cage. -------------------------------------------------------------------------------- Petit trajet vers l'ouest, en descentes et en montées, avec passage au pied de fortifications de la Fortaleza de São João Baptsta ou Fortaleza do Pico. Ce fort a été édifié durant le XVIIe siècle, à 111 m au-dessus du niveau de la mer, pour défendre la ville contre les attaques des corsaires et pirates français. Cet édifice dû à Matthew Fernandes III se présente sous forme d'étoile avec quatre bastions pentagonaux et occupe une superficie de 2 750 m². Au début du XXe siècle, le site bardé d'antennes est devenu aussi un centre de communications télégraphiques puis radios (surnommé "Pico Radio"). Aujourd'hui, c'est aussi un complexe militaire occupé par la Marine qui y dispose d'un musée. Jardim da Quinta do Lago Adresse: Rua Dr Joao Lemos Gomes, 29 - 9000-208 São Pedro, Funchal La Quinta Jardins do Lago, perchée au sommet de l’une des collines verdoyantes dominant Funchal, est un élégant hôtel entouré d'un jardin botanique. Bâtie au XVIIIe siècle, durant l'occupation de Madère, cette quinta madérienne fut par la suite la demeure de grandes familles françaises et britanniques, avant de devenir, lors des guerres napoléoniennes, la résidence du Général Beresford, commandant des forces armées britanniques sur l’île. Une aile sans caractère y a été ajoutée par la suite. Ce jardin botanique, compte plus de 500 espèces de plantes différentes dont la plupart ont pu être vues dans le jardin visité précédemment (cf. ci-dessus), certains arbres furent plantés au début du XVIIIe siècle. D’une superficie de 2,5 hectares, il abrite des espèces rares, de fleurs délicates et une collection d’arbres centenaires, parmi lesquels Camphrier (Cinnamomum campitora) d'Extrême-orient, Turpentine (Syncarpia glomelifera) d’Australie ainsi qu'évidemment Dragonniers (Dracaena draco) de Madère. On y voit aussi d'autres variétés d'arbres et plantes du monde entier: Pandalus (Pandanus utilis) de Madagascar, Erythrine (Erythrina abyssinica) d’Afrique tropicale, Jacaranda (Jacaranda mimosifolia) d’Argentine... car les propriétaires successifs sont restés en contact avec différents jardins botaniques dans le monde afin de procéder à des échanges et des acquisitions. Le parc est ouvert aux visites depuis 2001. En s'y promenant, on peut faire la rencontre de "Colombo", la tortue géante originaire des Galapagos qui y vit depuis 47 ans et on peut jouer les photographes fantaisistes avec la hampe florale recourbée en col de cygne ou en queue de renard de l'agave attenuata. La promenade dans les jardins conduit aussi vers une piscine ou vers un étang où nagent cygnes et canards. Superbes vues sur les faubourgs des "hauts" de Funchal, vers São Roque et Monte. La visite se termine avec un verre de vin de Madère servi devant le bâtiment et son bassin. La demi-ombre qui règne dans l'allée semble propice aux orchidées et impatiens. -------------------------------------------------------------------------------- Restaurant "A Parreira" Adresse: Caminho Penteada - 9020-105 São Roque, Funchal Nous nous rendons à un dîner-spectacle dans le faubourg de São Roque, au-delà de l'autoroute qui passe au nord de Funchal. Notre groupe arrive bon dernier, vers les 20 heures, à la nuit tombante. Immense salle où les premiers groupes sont installés au plus près de la scène. Nous serons servis les derniers, n'entendrons ni ne verrons pratiquement rien du spectacle. Au menu, un petit verre de Madère en apéritif puis un potage consistant comme dans tous les restaurants prévus au programme de la semaine. On nous a mis à disposition, le fameux pain aillé de Madère, le bolo do caco ("gâteau tranché"), un pain coupé en deux, tartiné d'huile d'olive ou de beurre à l'ail et servi chaud. Ensuite, crudités puis les fameuses espetada. Rien à voir avec l'espada (le sabre noir) même si l'on retrouve dans le terme la notion d'épée ou de broche, puisqu'il s'agit de brochettes verticales de viande de boeuf, assez parcimonieusement servies au demeurant. En accompagnement, frites et petits blocs pâteux, une sorte de polenta. En dessert, deux boules de glace pas très bonne et pour ceux qui n'étaient pas trop pressés d'attraper leur autocar (il était 22H30 déjà), un petit coup de rhum en digestif. Au programme, tout d'abord des musiques et danses folkloriques madériennes. Concernant ce spectacle, une quinzaine d'interprètes en costumes traditionnels se sont produits, environ 7 musiciens et 8 danseurs interprètent le "bailhino da Madeira". Les femmes sont en longues jupes à rayures verticales rouges et bleues, coiffées d'un fichu ou de l'étrange bonnet de laine noir surmonté d'une sorte de petite queue ou de plumet. Les hommes sont vêtus de blanc avec une ceinture rouge, eux aussi avec un bonnet à plumet et chaussés des traditionnelles bottes plates en cuir de vachette et de chèvre, les botachas. Les danses sont vives et rythmées avec le brinquinho. Vu de loin, on dirait une sorte d'arbre coloré. En fait, supportée par un bâton, cette amusante pyramide de poupées jouant des castagnettes sert à marquer la cadence par leur cliquetis. Il est fabriqué avec des poupées articulées, disposées sur deux cercles surmontés par une poupée Chacune de ces poupées manie deux capsules de bouteilles qui cliquettent lorsque le bâton est poussé vers le haut et vers le bas. Autre instrument traditionnel, la braguinha (guitare à quatre cordes pincées) que des émigrés ont fait connaître à Hawaï à la fin du XIXe siècle, ce qui a donné naissance au ukulélé. Une autre partie de la soirée était consacrée au chant portugais, le mélancolique fado, évocateur d'amours impossibles, des disparus, de l’exil... -------------------------------------------------------------------------------- Village de Monte et l'église Nossa Senhora do Monte Nous gagnons les faubourgs sur les hauteurs au nord-est de Funchal, d'anciens villages rejoints par l'urbanisation. En fait, quand on se tourne vers l'intérieur montagneux, on voit les extensions de la ville partir à l'assaut des pans de montagnes sous forme de triangles urbanisés insérés entre chaque vallons, tels les tentacules d'une pieuvre. Arrivés au centre du village de Monte, on a l'impression d'être à mille lieues de la ville, dans quelque coin de campagne noyé sous le soleil. En réalité, à 5 kilomètres du centre de Funchal, le village est étendu, entre 600 et 800 mètres d'altitude, puisque c'est en fait une petite ville de 7500 habitants ! Depuis le XIXe siècle, les Anglais aimaient y venir en villégiature. Charles Ier, Empereur d'Autriche, dernier des Habsbourg dirigeant l' Empire austro-hongrois y vécut un bien bref et triste exil sur l'île du 19 novembre 1921 au 1er avril 1933, date de son décès. Il résidait dans la Quinta do Monte près de l'église paroissiale. Il avait succédé en 1916 à son grand-oncle l'empereur François-Joseph, l'époux de Sissi mais l'Empire d'Autriche-Hongrie, vaincu à l'issue de la Première Guerre Mondiale avec son allié l'Empire allemand, fut démembré par le Traité de Saint-Germain du 10 septembre 1919 et le Traité de Trianon du 4 juin 1920. La place du village est un endroit frais, puisque son nom Largo da Fonte évoque la fontaine et la source et aussi par les platanes qui forment un gigantesque parasol. On peut y voir aussi l'ancienne gare du train à crémaillère qui a fonctionné entre 1893 et 1943 (la ligne se poursuivait jusqu'à Terreiro da Luta à 867 mètres d'altitude), avant de céder la place au téléphérique. En contrebas de la place, on aperçoit le jardin public municipal. La paroisse Nossa Senhora do Monte ("Notre Dame de la Montagne") a été fondée en 1565 mais le plus ancien édifice religieux subsistant est l'église principale Igreja de Nossa Senhora do Monte a été construite en 1741 et reconstruite encore une fois après le tremblement de terre de 1748. Sa façade blanche est précédée, tout en contraste, par un escalier de 68 (ou 74 ?) marches de basalte noir que les pénitents grimpent à genoux chaque 15 août. Au pied de l'escalier, a été érigée un statue en l'honneur de l'empereur Charles Ier d'Autriche mort ici au bout de 132 jours d'exil. Dans une chapelle de l'église, à gauche, se trouve le tombeau de Charles Ier, Empereur d'Autriche, portant également les titres de Charles IV, Roi de Hongrie et de Charles III, Roi de Bohême. -------------------------------------------------------------------------------- "Toboggan" de Monte en paniers d'osier ("carros de cesto") (option: 15€ par passager) En 1850, les habitants de la capitale de Madère ont créé une méthode innovante de se déplacer rapidement sur les 5 kilomètres séparant Monte du centre de Funchal. Ces carros de cesto (littéralement "voitures-paniers") appelés aussi caninhos do Monte, sont des paniers d'osier pourvus de sièges biplaces (parfois utilisés pour 3 personnes), rembourrés et montés sur des sortes de skis, des patins de bois afin de glisser dans les rues très pentues de Monte. Heureusement cette "luge" (car il ne s'agit pas de "traîneau") est retenue et pilotées avec des cordes et guidée par deux carroceiros aux vêtements de coton blanc et portant un canotier (à la mode de se qui se pratiquait à partir des années 1880 sur les bords de Seine). Ils utilisent leurs bottes à semelles de caoutchouc comme des freins. Jusqu'à l'arrivée du train à crémaillère, les bourgeois et nobles de Monte appréciaient ce moyen de transport rapide et reposant qui les conduisait jusqu'au centre ville, avec des sensations accrues en raison du pavage qui revêtait alors les rues. Le système aujourd'hui destiné au touristes fonctionne tous les jours de la semaine et le dimanche matin. Et le parcours est réduit de plus de moitié, un peu plus de 2 km, s'arrêtant au niveau de l'Estrada (route) do Livramento, un peu avant l'autoroute qui coupe l'agglomération. Le trajet s'effectue en dix minutes soit à une vitesse moyenne de l'ordre de 13-14 km/h. Le point de départ se situe au pied des marches de l'église de Monte, près de l'entrée du jardin Tropical Monte Palace. Les carros sont alignés le long des portes désaffectées de l'ancienne Grande Hôtel Belmonte, début d'une longue glissade sur un bitume bien lisse... Au début du trajet, on peut profiter d'une vue panoramique sur Funchal et son port et, si l'on n'est pas trop stressé par la vitesse, on peut prendre quelques photos car on arrive bientôt dans des ruelles bordées de hauts murs qui restreignent la vue. Cela devient par ailleurs impressionnant, entre des pointes de vitesse (on peut lire qu'elles vont jusqu'à la vitesse vertigineuse de 48 km/h !), les slaloms que les conducteurs impulsent jusqu'à frôler les murs, et les rencontres avec quelques voitures car le parcours utilisée n'est pas exclusivement réservé aux carros ! A mi-parcours, un photographe vous saisit et transmet instantanément le cliché vers un ordinateur au bureau de l'arrivée où l'on vous le proposera un tirage au prix de 10€ (non négociable) avec un DVD sur Madère. C'est là que l'on va retrouver notre autocar. En l'attendant, on peut voir les carroceiros charger les "luges" dans un camion puis monter dans un autocar. Quand ils sont au complets, les véhicules remontent leurs chargement au point de départ, à Monte. Pour les touristes courageux qui souhaiteraient regagne le centre ville à pied, ils devront descendre des pentes parfois raides sur près de 3 kilomètres. L'itinéraire à partir de l'arrivée des carros est le suivant: tourner à droite le long de l'Estrada do Livramento, puis tourner à gauche au prochain carrefour principal, rejoignant la Rua do Comboio que vous prenez alors. C'est l'ancienne route du chemin de fer à crémaillère. LA VIGNE A MADÈRE... Historique sur la vigne à Madère Le développement du vin de Madère a commencé grâce au riche sol volcanique, au climat propice et à une diversité de cépages importés de nombreux endroits du monde. Le premier étant la Malvasia de Venise, Venise qui contrôlait le commerce du vin en Méditerranée. Au XVe siècle, la production du vin Malvasia s'est beaucoup développée tandis que d’autres variétés étaient introduites. En 1852, 90% des vignes de l’île furent décimées par une épidémie de mildiou entraînant le départ de 70 entreprises anglaises de l’île. Quelques années plus tard, en 1873, une autre maladie, causée par le phylloxera vastatrix venu des États-Unis, acheva de dévaster les plants restants. Au début des années 1900, le vin de Madère reprit petit à petit de l’essor et la dénomination "Madère" a été créée en 1908. La culture de la vigne A Madère, la vigne est cultivée en pergolas ou, depuis peu, en espaliers, sur de petites terrasses bordées de murets en pierre, sur des sols acides, d'origine volcanique et essentiellement basaltiques. L'eau pour irriguer les parcelles est captée en altitude et amenée à la vigne par des canaux appelés levadas. Aujourd’hui, on cultive des vignes dans toute l’île notamment dans des zones comme Funchal, Estreito Câmara de Lobos, Ribeira Brava, Caniço, Porto da Cruz, Campanário, São Vicente et Ribeira da Janela. Toutes ces régions cultivent une grande diversité de cépages, comme Malvasia, Boal, Verdelho, Tinta Negra-Mole, Bastardo, Terrantez, Sercial et quelques vins de table comme le Muscat de Setúbal. Sur l'île de Porto Santo, on trouve aussi diverses autres variétés. Les vendanges débutent à Madère relativement tôt, en général durant la deuxième quinzaine d'Août. Les variétés qui mûrissent le plus tôt (tinta Negra Mole, Malmsey et Bual) sont ramassés à ce moment-là, alors que le Verdelho et le Sercial, qui sont cultivés à une altitude supérieure et qui arrivent naturellement à maturité plus tard, sont vendangés entre la mi-septembre et la mi-octobre et parfois même jusqu’en novembre, selon l’altitude. Traditionnellement, le raisin est cueilli à la main dans des paniers d'osier et transporté au lagar (qui signifie "écraser", c'est l'endroit où l’on fabrique le vin) où le raisin est d’abord écrasé pieds nus avant de passer dans un pressoir mécanique. Les principaux cépages Malvasia ou Malmsey (Malvoisie): produit un Madère du type doux et sucré (servir en apéritif ou en dessert). Originaire de Crète et diffusé par la République de Venise au XVe siècle, c'est le premier cépage à avoir été planté sur l’île. Bual: originaire de notre bordelais, il produit un Madère du type demi-doux (fromages et desserts). Introduit au XVIIe siècle par les Jésuites. Verdelho blanc: produit un Madère frais et fruité du type demi-sec. Sercial: produit un Madère léger du type sec. Ce sont les quatre cépages nobles de la tradition. Tinta negra mole: son raisin noir doux s’adapte à la production des différents degrés de douceur. C'est celui dont la culture est plus largement répandue sur l'île (90% de la production labellisée "vin de Madère"). Autres cépages: Bastardo: produit un Madère du type demi-sec. Muscat rouge de Madère Terrantez: produit un Madère entre le type demi-sec et demi-doux. Environ 96% des vignes cultivées sur l'île sont destinées à produire du Madère. L'Atantis est le vin rosé local. Les vins de Madère les plus courants sont des vins d'assemblage dans lesquels le cépage Tinta Negra Mole est très présent. Mais il existe également des vins issus d'un seul cépage, comme on le verra dans un prochain chapitre. -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈRE
Le centre de FUNCHAL Mercado dos Lavradores Broderie Patricio & Gouveia Cave Pereira d'Oliveira (vin de Madère) Musée Quinta das Cruzes et Couvent de Santa Clara Du Lido à l'Avenida Ariaga et à la a Sé (cathédrale) Menu MADERE Autres VOYAGES... LES VINS DE MADÈRE... Petit historique sur la vinification du Madère Comme on l'a déjà mentionné dans le premier chapitre, les vins de Madère les plus courants sont des vins d'assemblage dans lesquels le cépage Tinta Negra Mole est très présent. Mais il existe également des vins issus d'un seul cépage, comme on le verra dans un prochain chapitre. Le Madère est un "vin de liqueur" qui titre de 17 à 22°. Le vin de liqueur se distingue des vins doux naturels, autres "vins mutés", par le fait que l'adjonction d'alcool y est faite avant le début de la fermentation alors que les vins doux naturels sont obtenus traditionnellement par opération de mutage qui consiste à apporter un supplément d'alcool vinique neutre sur le moût de raisin au cours de la fermentation afin de l'arrêter et de conserver une partie du sucre comme dans nos Maury, Rivesaltes et Banyuls. A ne pas confondre non plus avec le vin cuit qui est élaboré par concentration jusqu'à moitié du moût chauffé (porté à ébullition). À ce stade, très sucré, il ne peut plus fermenter et on lui ajoute alors un peu de moût frais afin de relancer une vinification par fermentation naturelle lente. Le mode d'élaboration du vin de Madère est dû pour une part au hasard. Au XVIe siècle, afin de mieux le conserver pendant la navigation sous les tropiques, les Britanniques lui ajoutaient 20% d’alcool de canne à sucre. C’est en constatant que ce mélange, agité pendant des semaines dans les soutes surchauffées des navires, acquérait de remarquables qualités organoleptiques et ses qualités restent les mêmes pendant plus de 10 ans. Ces vins furent dénommés vinho da roda et leur commercialisation rencontra un vif succès. L'alliance commerciale entre le Portugal et l'Angleterre (1660) favorisa l'exportation du vin de Madère. Au cours du XVIIIe siècle, l’industrie du vin et du sucre appartenait majoritairement aux Anglais qui s’étaient installés à Madère depuis le XVIIe siècle. Les Britanniques acquirent le monopole du commerce du vin de Madère qui connut une recrudescence lorsque Charles II d'Angleterre (marié en 1662 à la princesse portugaise Catherine de Bragance) décréta que tous les biens expédiés vers les colonies d'Amérique devraient partir d'Angleterre, sauf que ce décret ne s'appliquait pas à Madère. Ainsi le madère était le seul vin qui pouvait être exporté vers les colonies britanniques d’Amérique. Avec l'indépendance des Etats-Unis, l'ancienne colonie britannique ayant pris goût au vin de Madère, les premiers présidents en furent de grands amateurs. Ce fut le cas avec Thomas Jefferson rédacteur de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique (4 juillet 1776) et troisième président (1801-1809). Ce fut aussi le cas de George Washington, premier président des États-Unis (1789-1797). Face à ce succès commercial, à partir de 1794, on chercha donc à reproduire ces conditions à terre. - Première méthode: le vin mélangé à l’alcool est brassé et étuvé à 40 ou 50 °C pendant plusieurs semaines dans des cuves en ciment ou, de plus en plus souvent, en acier inoxydable, chauffées à la vapeur, entre 50 et 60 °C, pendant trois mois, pour les vins les plus courants. - Seconde méthode: le vin est mis dans des fûts de bois placés pendant six mois à un an, dans des pièces closes chauffées à 30 ou 40 °C,. - Enfin, les vins de Madère les plus renommés sont produits sans chauffage artificiel par la méthode dite canteiros (les fûts sont placés sur des poutres de soutien en bois appelées "canteiros" ce qui signifie "lits"). Ils passent au moins vingt ans dans de grands fûts (600 litres) placés sous les avants-toits des chais et sont chauffés uniquement par les rayons du soleil. Cette dernière méthode donne des vins d'une étonnante longévité. La dénomination "Madère" a été créée en 1908. En 1979, a été créé l’Institut du vin de Madère (lnstituto do Vinho da Madeira). Les types de vins Les différences en douceur entre les types de vins de Madère ainsi que le période de maturation en tonneaux est définie par la loi. Les vins de Madère les plus courants sont des vins d'assemblage dans lesquels le cépage Tinta Negra Mole est très présent. Mais il existe également des vins issus d'un seul cépage. Le vin de Madère portant l'année de la récolte est généralement un Frasqueira (millésime exceptionnel), un Colheita (issu d'une seule récolte) ou un Solera (le millésime est celui du moût initial). Mais il comprend aussi un ensemble de désignations très complexes permettant l'identification de ses différents types: - cépages (mono ou assemblage), - raisins d'une seule vendange, - vieillissement en fûts sur canteiros, - extra sec, sec, demi-sec, demi-doux, doux, - aspect allant de très pâle à sombre... et, bien entendu, - durée de vieillissement: 5, 10, 15, 20, 30 ans ou plus de 40 ans. Vin de Madère en vrac: (granel). l'exportation en vrac est interdite sauf pour les vins de Madère destinés à la cuisine. Vins de Madère sans mention de cépage: - blends ou assemblage de cépages, avec mention du style de vin (de sec à doux). Le cépage tinta negra mole est présent dans un grand nombre de ces vins. - Madère de 3 ans ou "Finest". Il peut seulement porter le nom de Madère, le nom de sa marque et la mention sec, demi-sec, demi-doux ou doux. vin d'assemblage de cépages fait à partir de Tinta Negra Mole, mis en bouteille après estufagem, et élevage en cuve. Vin à boire rapidement. - Madère de 5 ans ("Réserve,Réserve Spéciale ou Réserve Extra"): assemblage de cépages, élevage d'une partie du vin en cuve de bois. Vin à boire. - Madère de 10, 15, 20, 30 ans ou plus de 40 ans: assemblage de cépages ou de lots sélectionnés. Vins qui restent en fûts jusqu'a leur mise en bouteille. Vin de garde typé. - Madère Colheitas: vin d'une seule récolte, assemblage de plusieurs cépages, minimum de 5 ans en fût et jusqu'à sa mise en bouteille. V in de garde. Vins de Madère avec nom de cépage: minimum 85 % du cépage (Sercial, Verdelho, Boal, Malvasia et Terrantez) indiqué sur l'étiquette pour les anciens millésimes . - Madère de 5 ans ("réserve"). - Madère de 10- 15- 20 - 30 - + de 40 ans (en fûts de bois jusqu'a la mise en bouteille). - Madère Colheitas: vin d'un seul millésime, minimum de 5 ans en fût et jusqu'a sa mise en bouteille. Vins de Madère vintage ou de "Garrafeiras" (caves): Vin issu d'un seul millésime, d'un seul cépage, passé en canteiro, et vieilli 20 ans minimum dans le bois ou en bonbonne de verre, puis mis en bouteille et gardé 2 ans ainsi, avant sa commercialisation. Date de mise en bouteille indiquée. Madère possède quelques importants producteurs/exportateurs de vin, comme Henriques & Henriques, la Madeira Wine Company (famille Blandy), Vinhos Barbeitos, Vinhos Justino Henriques, Filhos, Pereira d'Oliveira Vinhos, Silva Vinhos... Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape précédente: "Hauts" de Funchal Etape suivante : la Festa da Flor A plusieurs reprises nos programmes de visite vont nous amener au centre de Funchal, lequel se situe dans la partie basse, au-dessus du port... Marché des Laboureurs Adresse: Rua Brigadeiro , 9060-158, Funchal Ouverture: du lundi au vendredi de 07H00 à 20H00; samedi de 07H00 à 14H00. Le marché se présente comme un gros bâtiment de style monumental (faisant suite au style Art Déco) particulièrement apprécié dans les dictatures fascistes (ici, celle de Salazar, au Portugal) apparues dans les années 1930, puisqu'il date de 1940... L'entrée est dévolue au marché au fleurs et bulbes (surtout des orchidées, oiseaux du paradis et agapanthes) qui est tenu par des marchandes en costume traditionnel très coloré et coiffées de l'amusant bonnet de laine noire surmonté d'un plumet. Autour du patio viennent les produits plus classiques d'un marché alimentaire: légumes et fruits (nature ou secs). D'origine tropicale: fruits de la passion (maracuja), pitangas, fruits du philodendron (banane-ananas), mangues, papayes, avocats démesurément grands, fruit de la passion-banane, chouchous (pimpinela), figues de barbarie, annones goyaves... Bien sûr on trouve aussi fruits et légumes originaires de zone tempérée, ainsi que les épices. En mezzanine, on trouve les viandes et souvenirs (notamment en vannerie). Au niveau inférieur on accède au Praça de Peixe ("le Carré au Poisson"), autrement dit le marché au poisson joliment décoré d'azulejos. Etals de poissons de toutes tailles et couleurs et autres produits de la mer (poulpe, calamar...) mais pas de coquillages du fait des faibles marées et de l'absence d'un rivage qui se couvre et se découvre. Un poisson se fait remarqué, la spécialité de Madère, l'espada (rappelons que malgré ce nom ce n'est pas un espadon), un poisson au corps allongé de couleur noire et aux yeux globuleux du fait de la décompression puisque c'est un poisson de grand fond. -------------------------------------------------------------------------------- Broderie Patricio & Gouveia Adresse: Rua Do Visconde de Andia, 34 - 9050-020, Funchal La célèbre usine de broderie Patricio & Gouveia, la plus ancienne de l'île, se situe donc dans la vieille ville, la zona velha en portugais. L’entreprise a été fondée en 1925 par Adolfo Aires de Freitas Patrício et João de Deus Magno Gouveia. L'affaire prospérant, il fallut construire ce grand immeuble en 1948. C’est le seul immeuble de Madère conçu et construit entièrement pour l’industrie de la broderie. Chaque année, environ 120 000 touristes visitent l'établissement, ainsi que des scolaires qui, dans un cadre pédagogique, peuvent découvrir les différentes phases de la fabrication de broderies de Madère aux dessins exclusifs. On est surpris de voir l'organisation de ces ateliers qui évoque plus le XIXe siècle que le milieu du XXe. Les différentes étapes du travail exécuté ici se déroulent sur plusieurs étages du bâtiment. On monte de la création du dessin original vers les finitions, en passant par la création des patrons perforés et des décalques... Quant à la sécurité incendie, cela semble être le cadet des soucis. Nous pouvons par exemple parler des planchers de bois qui, au surplus, couinent très désagréablement sous les pas des visiteurs et peuvent déconcentrer les employés. Ajoutons à cela tous les matériaux combustibles qui sont stockés dans les ateliers: patrons en papier roulé, tissus... Mais les Madériens s'en remettent sans doute à la providence divine puisque des crucifix sont accrochés bien en évidence aux murs des ateliers ! Bien que l'essentiel des travaux de broderies soient exécutés à domicile, on peut tout de même assister à d'autres étapes intéressantes du processus de création. C'est notamment le cas du tracé qui se réalise en plusieurs étapes: création du dessin, perforations du modèle (procédé différent de celui utilisant une feuille à décalquer à trame perforée) puis duplication du dessin sur tissu par encrage afin de guider les brodeuses. L'encre bleue utilisée pour décalquer s'efface au lavage. La longue finition du travail se fait également ici, en atelier. La complexité du processus artisanal et l'importance du travail manuel expliquent le prix assez élevé de ces broderies. Outre la vente locale dans le magasin représente environ 70% de la production. Pour le reste, l'entreprise exporte ses broderies vers différents pays, outre le Portugal, vers l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Irlande, la France, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite, l’Angola, le Japon, les Etats-Unis... L'entreprise produit une grande variété d’articles dans cinq gammes principales: linge de lit, linge de table (parures de table, centres de table, napperons, nappes pour le thé, napperons pour la corbeille à pain, linge de cocktail), linge de toilette, linge pour enfants (parures de lit enfant, oreillers et bavoirs, robes et serviettes de baptême) et souvenirs et tapisseries. En 1983, le fondateur de l’entreprise, João de Deus Magno Gouveia, avait reçu des mains du Président de la République Portugaise de l’époque, le Général António Ramalho Eanes, la Comenda de Mérito Industrial (Insigne du Mérite Industriel), signe de reconnaissance de l’Etat portugais d’une vie consacrée à l’industrie de la Broderie de Madère et d'avoir ainsi fait connaître le nom de l’île aux quatre coins de monde. -------------------------------------------------------------------------------- De la Place de la Mairie à la Cave "Pereira d'Oliveira" Adresse: Rua dos Ferreiros 107, 9000-082, Funchal Nous remontons la Rua dos Ferreiros ("forgerons") pour arriver à la Praça do Município, la Place de la Mairie, où les préparatifs de la Festa da Flor vont bon train. Un bassin surmonté d'une sphère armillaire, c'est-à-dire d'un astrolabe, occupe le centre de cette grande place. En bas et sur la gauche (au sud) se trouve l’ancien palais épiscopal (XVIIIe siècle) qui abrite un musée d’art sacré. En face, datant du XVIIe et dominant la place se dresse l'église dite du Collège des Jésuites (ou São João Evangelista) avec une jolie façade blanche rehaussée d'encadrements en pierre volcanique noire. L'intérieur baroque exubérant avec une débauche d'azulejos, de retables sculptés (de Manuel Pereira) aux colonnes torses recouvertes d'or comme dans les chapelles dédiées à St Antoine ou à St Michel. Le maître-autel n'y échappe pas et y voient les statues non pas des Evangélistes mais des premiers saints jésuites. Autre chapelle étrange, celle dédiée à Sainte Ursule (selon la tradition, martyrisée à Cologne) avec 11000 vierges. On y voit neuf bustes polychromes disposés en trois rangées. Sur la droite de la Plaça do Municipio, la place a Rua dos Ferreiros, nous longeons la Câmara Municipal, l’hôtel de ville, avec sa tour carrée et sa façade blanche relevée de maçonnerie en basalte. Ce bâtiment occupe le palais du comte de Carvalhal (XVIIIe) qui a appartenu à la famille la plus riche de l'île. Dans la cour, une fontaine de marbre blanc évoquant un épisode de la mythologie grecque apporte une note de fraîcheur. En poursuivant notre marche sur la Rua dos Ferreiros, au-delà de la place, sur une rue adjacente, côté droit, on aperçoit la façade austère du Palais de Justice. Sur le côté gauche, nous passons maintenant devant le Collège qui a conservé une partie d'un cloître dont les élèves semblent apprécier la fraîcheur... Nous voici arrivés devant l'entrée de la cave. Déception, il ne s'agit que d'une opération de dégustation-vente. On ne nous fait pas visiter les chais et on ne nous présente ni la société ni le processus de vinification. La dégustation se fait avec quatre vins différents se fait dans une immense salle de vente à la déco d'un autre siècle. Une partie du vieillissement des vins de cette société s'effectue dans les locaux voisins. Nous sommes installées à des petites tables rondes en bois, avec les différents verres alignés et accompagnés de rondelles de chorizo, et de petits morceaux de bolo de mel (un pain d'épices dans lequel le miel est remplacé par de la mélasse de canne à sucre), le gâteau local. La société de Pereira d'Oliveira Pereira (Vinhos), Lda. fondée en 1850 (ou 1820 ?) par Joao Pereira est une entreprise familiale de petite taille. Elle est administrée par 3 frères descendants des fondateurs. Cette cave se limitait à l'élaboration du vin revendu à des expéditeurs jusque dans les années 1970, époque à partir de laquelle elle s'est lancée dans la commercialisation. Maintenant d'Oliveira est l'un des plus grands expéditeurs de Madère, et l'un des rares survivants à la crise du phylloxéra qui frappa l'île à partir de 1872. La production annuelle actuelle de vin est de 1500 hectolitres et la vinification se fait en São Martinho, dans les caves qui datent de 1619. La société y possède ses propres vignobles dans l'un des grands sites viticoles de Madère, située juste à l'ouest de Funchal mais la plupart des raisins sont achetés auprès des agriculteurs sélectionnés. La société est célèbre pour ses vieux millésimes dont certains remontent aux années 1850 (Verdelho). Non seulement la qualité de ceux-ci est d'un très haut niveau mais il semble qu'ils existent également en quantité importante. L'une des clés de la qualité globale des vins d'Oliveira réside dans le fait qu'ils restent dans des fûts de bois, l'embouteillage n'étant effectué qu'en fonction de la demande du marché, de sorte que les vins continuent de s'améliorer. Leurs principaux marchés d'exportation sont les pays européens, le Canada et les États-Unis. C'est un vin blanc auquel on ajoute de l'eau-de-vie et dont l'élaboration est très particulière : stocké dans des barriques entreposées dans des caves à température ambiante de 20 à 25°, celles-ci seront ensuite chauffées pendant au moins trois mois à 45°, puis la température redescendra de nouveau à 20/25°. C'est l'estufagem, le passage à l'étuve. Les propriétés des barriques soumises à fortes chaleurs ont été découvertes au 18e siècle lors du transport du vin sous les tropiques. Une fois les vins arrivés à destination, on s'est vite rendu compte qu'ils devenaient meilleurs ! Il y a quatre principaux types de madère, leur nom étant celui du cépage : sercial, le plus léger et le plus sec, bouqueté et ambré, servi frais et idéal pour l'apéritif ; le demi-sec verdelho qui peut être servi en toute occasion, le doux, le boal qui vient de Bourgogne, à la saveur fruitée et riche, ce qui en fait surtout un vin de dessert, et le plus réputé, le plus doux et parfumé, le malvoisie, qui est bu en digestif ou en vin de dessert. -------------------------------------------------------------------------------- Musée Quinta das Cruzes et Couvent de Santa Clara Adresse: Calçada do Pico 1, 9000-206, Funchal Le Musée Nous gagnons le quartier de São Pedro situé au-dessus du port dans ce qui fut longtemps un faubourg, avant d'être englobé complètement dans la ville. La Quinta das Cruzes a été bâtie sur un terrain qui aurait appartenu à João Gonçalves Zarco, le découvreur de l'île, et sur lequel la famille Lomelino, d'origine italienne, aurait construit cette demeure de style baroque au XVIIe siècle et l'aurait conservée jusqu'à la fin du XIXe siècle (avec une reconstruction pour une partie suite au tremblement de terre de 1748). Au siècle dernier, la maison a subi diverses vicissitudes, hébergeant l'Orchestre Philharmonique de Funchal, un cabinet de médecin, une usine de broderie... En 1946, le conseil général du district autonome de Funchal reçoit de César Filipe Gomes une donation portant sur la propriété et une collection d'objets d'art et d'antiquités. Une première exposition est réalisée en 1949 mais le musée n'a ouvert au public qu'en 1953 sous le nom de "Casa Museu Cesar Gomes". Il a pris par la suite le nom de Museu Quinta das Cruzes lorsqu'il a reçu les dons de l'orfèvre César Filipe Gomes puis avec le legs de John Wetzler, un riche collectionneur autrichien qui s'était réfugié à Madère pendant la Seconde Guerre Mondiale. A cela se sont ajoutées plusieurs acquisitions. L'ensemble offre un panorama de l'évolution des arts décoratifs, ainsi que de l'histoire de Madère. Dans la bonne quinzaine de salles que compte le musée, on peut voir des gravures et aquarelles des siècles précédents montrant des sites et des scènes de vie de Madère, du mobilier dessiné par des ébénistes anglais, de grands tableaux paysagistes (déjeuner sur l'herbe, vue sur la baie). Avec le XXe et la photographie, arrivent des clichés. On peut également admirer des faïences, céramiques hispano-mauresques et azulejos ainsi que des pièces d'argenterie. Dans ce qui devait être une ancienne cave, sont présentés des meubles exotiques comme les armoires en caixas de açucar, en caisses à sucre "recyclées"! En effet, après la grande époque sucrière de Madère, à la fin du XVIe, les pains de sucre étaient expédiés dans des caisse faites avec des bois tropicaux des forêts brésiliennes qui résistaient bien à l'eau. Par exemple le Jequitibá est un arbre typique de la forêt atlantique du sud-est du Brésil, à croissance très lente qui peut atteindre les 60 mètres de hauteur (c'est une espèce en voie de disparition car il a été largement exploité depuis l’arrivée des premiers colons portugais). Devenues inutiles, ces caisses ont été transformées en armoires à vin, bahuts et buffets. On voit également dans cette partie des meubles indo-portugais en ébène ou palissandre venant de Goa. De plus loin encore, du Japon, vient un bureau en laque incrusté de motifs en nacre. PHOTOS INTERDITES dans les salles. Jardins Le XIXe siècle a apporté le charme du romantisme, comme en témoigne la nouvelle conception des espaces de jardins. La Quinta das Cruzes possède un grand parc paysager inspiré par cet esprit romantique, avec de grands arbres qui bordent les chemins de la pavées de petits galets de pierre volcanique (fajôco). C'est un parc paysager d'environ un hectare avec des grottes et fontaines, qui est orné d'espèces de plantes indigènes et endémiques de Madère mais aussi d'espèces exotiques (fougères arborescentes, ficus, litchi, kopokier, araucaria, dragonnier). Différents éléments d'architecture tirés de monuments des XVI-XVIIe siècles aujourd'hui démolies sont disposés sur les pelouses et apportent un contrepoint minéral à la verdure: encadrements de fenêtres, colonnes, écussons, pierres tombales... Il possède également une serre d'orchidées (malheureusement encore peu fleuries en ce début du mois de mai). A proximité du musée de la Quinta das Cruzes, les touristes qui voudraient découvrir encore d'autres mobiliers, instruments de musique, gravures, céramiques et azulejos... pourraient se rendre à la Casa-Museu Frederico de Freitas consacrée à l'art sacré ainsi qu'aux Arts Décoratifs, legs d'un avocat et grand collectionneur. Adresse: Calçada de Santa Clara 7, 9000-036, Funchal Le Couvent de Santa Clara Adresse: Calçada de Santa Clara 15, 9000-098, Funchal C'est le plus beau couvent de Madère, construit à l'initiative de João Gonçalves da Câmara, fils du découvreur de l'île, en 1492 (C. Colomb découvrait l'Amérique cette même année), afin d'accueillir les filles de familles de la noblesse madérienne qui l'ont richement doté. La construction a été achevée en 1497. Les soeurs clarisses en furent les premières occupantes. Nous avons vu dans le premier chapitre de ce récit que lors de l'attaque de Funchal par les pirates (ou corsaires ? ce n'est pas tout à fait pareil !) du Français Bernard de Montluc en 1566, les "nonnes" se réfugièrent au fond du peu accessible cirque de Curral qui, en souvenir de cet évènement, a d'ailleurs été rebaptisé Curral das Freiras. Au Portugal, l'extinction des ordres religieux avait été décrétée à la suite de la Guerre Civile de 1828-1834, afin de mettre fin à la puissance économique et sociale excessive du clergé. En 1834, cela s'est traduit par l'abolition immédiate des ordres masculins (la Compagnie de Jésus, les Jésuites étaient particulièrement visés) tandis que ceux accueillant des femmes purent continuer d'exister à titre transitoire, car ils ne pouvaient plus admettre de novices et devaient donc s'éteindre à la mort de la dernière religieuse et les biens passer dans le patrimoine de l'Etat portugais. Cette politique anticléricale fut aménagée par la suite. Ainsi, en 1896, l'usage du couvent fut dévolu à la congrégation des soeurs Franciscaines (Congregação das Franciscanas Missionárias de Maria) qui y installèrent un collège pour les filles, jusqu'à leur expulsion par les républicains en 1910. Une vingtaine d'années plus tard, les soeurs furent de retour sous la dictature salazariste... Maintenant, les locaux sont dévolus à la ville tandis que la communauté religieuse franciscaine qui y réside étant plus restreinte (une vingtaine de religieuses), une partie de la propriété soit transformée en jardin d'enfants (près de 300) au profit de familles modestes. Le clocher, au-dessus de la façade de Santa Clara se dresse sous la forme d'une tour carrée de style maniériste, à trois étages de hauteurs inégales et surmontée d'un dôme octogonal couvert de tuiles vernissées. Son portail principal de style gothique s'ouvre sur la paroi latérale, selon le type de construction de l'ordre de Sainte-Claire. Il comporte deux archivoltes encadrées par de petites colonnes avec des ornements végétaux. On verra l'église plus tard car la visite du monastère commence en passant la porte du cimetière en pierre armoriée du XVIIe siècle, portant l'emblème de l'Ordre de Saint-François d'Assise. La visite commence par la chapelle dite du Bienheureux São Gonçalo de Amarante (religieux portugais du XIIIe siècle) construite au XVe siècle et aux murs couverts d'azulejos. Nous poursuivons avec la salle capitulaire, une longue salle au sol dallé de carreaux de style hispano-mauresques (du XVIe) et bordée de stalles surmontées d'angelots, d'où les religieuses assistaient à la messe au travers d'une grille dorée ménagée au bout de la salle car elles n'avaient pas le droit d'entrer en contact avec les fidèles de l'extérieur. C'est par cette même grille qu'elles pouvaient occasionnellement voir leur famille. A l'étage (non visité), des grilles donnent également sur la nef de l'église contiguë. Nous passons dans l'harmonieux et simple cloître du XVe siècle dont ne subsistent que quelques arcs gothiques, azulejos, peintures et surtout la petite chapelle de la Résurrection avec son plafond octogonal et ses portes décorées de peintures à motifs végétaux et ses murs revêtus d'azulejos du XVIIe. Enfin, nous terminons par l'église à une seule nef et aux murs recouverts d'extraordinaires azulejos des XVIe siècle et XVIIe siècles disposés en panneaux. Cet édifice témoigne d'une combinaison d'éléments décoratifs de la fin du baroque et néoclassique. Le maître-autel avec son imposant tabernacle en argent est surmonté d'une Assomption de la Vierge, peinte au XXe par Alfredo Michaels. De part et d'autre, se dressent deux autels aux retables polychromes ornés de tableaux encadrés de colonnes corinthiennes et surmontés d'imposants frontons. Sur le côté droit de la nef, on ne peut pas manquer N-Dame de Fatima par l'importance des bouquet de fleurs déposés par les fidèles. Le plafond en bois, tripartite, est composé de caissons peints. -------------------------------------------------------------------------------- Du Lido vers l'Avenida Ariaga et la Sé, la cathédrale Après les grands hôtels modernes (Alto Lido, Four Views, Melia...) aux abords de l'Estrada Monumental, on se trouve dans la partie chic du quartier du Lido, avec ses bars, palaces et hôtels de caractère entourés de jolis jardins. C'est le Savoy ou le Carlton. C'est le très british Reid's Palace au crépis rose qu'appréciaient Elisabeth d'Autriche et Winston Churchill. Peu après, on peut en voir la statue de Sissi dans le parc du Casino, en souvenir de son séjour sur l'île. C'est un quartier où l'on trouve de petits restaurants à l'allure sympathique comme le Chalet Vicente. C'est dans ce quartier que l'on a déjeuné un midi, au Monumental Grill. Un restaurant qui reçoit de grands groupes de touristes. On nous y d'abord a servi l'immanquable potage consistant, accompagné du bolo de caco, le pain beurré et ailé. Puis est venue la spécialité du lieu, le filet d'espada à la banane. Dommage que le poisson soit servi enrobé d'une épaisse panure... Puis en gagnant l'Avenida do Infante, c'est la Quinta da Vigia, encore une construction crépie de rose, entourée de jardins exotiques. Elle voisine avec le vaste parc Santa Catarina achevé en 1966 qui accueille une statue de Christophe Colomb représenté assis. Du parvis de la petite chapelle au portique et au clocher de lave rouge (construite en 1425 par l'épouse de Zarco), la vue s'étend sur le centre ville et sur la baie jusqu'à la point de Garajau. Au rond-point, Rotunda do Infante, on peut voir, encadrée par un arc en ogive, l'imposante statue d'Henri le Navigateur (troisième fils de Jean Ier de Portugal, 1394-1460) représenté assis, qui n'a de navigateur que le nom mais fut le mécène des navigateurs portugais qui ouvrirent, au début du XVe siècle, la future route maritime des Indes. Sur le socle, on peut voir le blason rappelant le rôle passé dans l'exportation du sucre avec 5 pains de sucres rappelés 5 fois. Dans le prolongement de l'Avenida do Infante, la principale artère de Funchal, l’Avenida Arriaga s’étire d'ouest en est, parallèlement au front de mer. Sur la gauche, s'étend le Jardin Municipal (8300 m²) créé en 1885 et planté d'arbres exotiques. Quelques jours plus tard, en dehors du programme du circuit, nous aurons l'occasion de faire un excellent déjeuner dans un petit restaurant situé au coin du Jardin Municipal, à l'angle des rus Rua Ivens et Rua São Francisco, le Restaurante dos Combatentes. Réputé et connus des habitués car plein sur ses deux niveaux (mezzanine) et il faut attendre que des places se libèrent. Personnel aimable et cuisine traditionnelle excellente où l'on sert notamment de copieuses et délicieuses portions de poisson (carte en français). Tout le quartier à été investi pour les préparatifs de la Festa da Flor qui doit se dérouler trois jours plus tard. Sur la droite de l'avenue Arriaga, s'élèvent les murs et tours blanches des arrières du Palais Saint Laurent (XVIe) qui en fait était une forteresse protégeant la ville des attaques de pirates . En face, sur l'autre côté de l'avenue, se dresse le bâtiment de la Banque du Portugal (1940): crépis blanc, angles et encadrement en basalte, selon la tradition ici. Son entrée se trouve sous une tour à toit pyramidale couvert de tuiles rouges et fait face à la statue de João Gonçalves Zarco qui occupe le centre de la place éponyme. Egalement à l'angle mais du côté opposé, on admire la façade de l'ancien et célèbre café Ritz, devenu le siège d'une banale concession Toyota. De véritables tableaux d'azulejos présentent des scènes de la vie d'autrefois. Enfin, nous voici arrivés devant la cathédrale, tout simplement nommée la Sé, en effet Sé est une abréviation usuelle portugaise , pour l'expression latine "Sedes" "cathédrale". Elle est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption. C'est l'un des rares bâtiments à avoir survécu pratiquement intact depuis l'époque de la colonisation. Elle a été construite entre 1493 et 1514, utilisée à partir de 1508 et le clocher achevé en 1518. Les murs extérieurs sont en pierre de Cabo Girão. Sr la gauche du parvis est érigée une statue du pape Jean-Paul II. L'édifice est de style gothique et possède trois nefs. Le plafond manuélin à caissons, en bois de cèdre incrusté d’ivoire et de dorures, est de style mudéjar, c'est-à-dire d'inspiration hispano-mauresque. A gauche du chœur, entre deux murs couverts d’azulejos représentant l'Annonciation et la Nativité, une porte s’ouvre sur la place Gil Enes, où se tient un petit marché aux fleurs, avec des vendeuses en costume traditionnel. Prolongeons un peu la promenade en passant sur l'Avenida do Mar, en direction du Jardim do Almirantes Reis ("Jardin des Amiraux du Roi"). C'est dans ce parc que se trouve la station de départ du téléphérique qui conduit à Monte. On peut y voir des sculptures modernes. Pour compléter avec cette touche moderniste en s'intéressant au Street Art, il suffit de gagner ,à quelques pas de là, une petite rue parallèle, Rua Santa Maria, pour voir ses portes et murs peints. -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈREFUNCHAL La Festa da Flor 2013 58ème édition - du 9 au 15 mai Grand défilé des chars et des groupes costumés dimanche 12 mai Menu MADERE Autres VOYAGES... UNE "OASIS" SUBTROPICALE... Les différentes façons d'évoquer Madère: "L'Île de l'éternel printemps", "Le Jardin flottant", "La Perle de l’Atlantique" suffisent pour en donner une idée. UNE SITUATION FAVORABLE L'île de Madère est située en zone subtropicale. Son climat est très doux toute l'année, avec une amplitude thermique annuelle faible (16 °C l'hiver, 23 °C l'été à Funchal) et des températures toujours tempérées par l'océan, dont la température varie entre 17 °C et 22 °C. Les jours de forte chaleur sont très rares même en été, et la température descend rarement au-dessous de 10 °C l'hiver. Le vent souffle d'ouest à nord-ouest en hiver (circulation tempérée) et de nord-est en été (alizés). D'où un fort contraste entre les versants au nord souvent brumeux et très arrosés et les versants exposés au sud, plus secs et plus ensoleillés. Les précipitations varient de 500 mm au sud-est de l'île à plus de 2000 mm sur les pentes nord. Les précipitations tombent essentiellement d'octobre à mars (régime océanique) et la sécheresse sévit de mai à septembre (anticyclone des Açores) dans la partie sud de l'île. UNE VEGETATION DIVERSISFIEE Le climat et le relief déterminent trois zones de végétation. Du niveau de la mer jusqu'à environ 300 m. (400 pour certains), c'est la zone subtropicale. Sur la côte nord aussi bien que sur la côte sud, on cultive la canne à sucre, la banane et quelques légumes. Les figuiers de Barbarie envahissent les zones non irriguées de la côte sud. Au-delà et jusqu'à 750 m. se situe la zone tempérée chaude, méditerranéenne. C'est le domaine de la vigne, des céréales (maïs, blé, avoine). Les fruits sont variés : fruits des pays européens comme les oranges, poires, pommes, prunes, et fruits exotiques comme les goyaves, les avocats, les mangues, les anones, les maracujas. Au-dessus de 750 m., on trouve la zone tempérée froide, avec des pentes boisées de pins, de bruyères, d'acacias-mimosas et de lauriers arborescents. C'est là que l'on trouve la laurisylve. C'est un type de forêt subtropicale humide que l’on retrouve sur plusieurs des îles de la Macaronésie: Açores, Madère et îles Canaries. Elle est présente sur les sols profonds des versants septentrionaux soumis aux brumes des alizés, avec des précipitations de l’ordre de 500 à 1100 mm et une température annuelle entre 15 et 19 °C. Ces forêts se composent de lauriers à feuilles pérennes, pouvant atteindre jusqu’à 40 mètres de hauteur, et abritent un riche biotope de plantes de sous-bois, d’invertébrés, d’oiseaux et de chauves-souris, dont certains sont endémiques. Malgré les défrichements et les pâturages, les forêts les plus étendues de laurisylve sont toujours à Madère, où on les trouve entre 300 et 1300 mètres d’altitude, et où elles couvrent 149,5 km2, soit environ 16 % de la superficie de l’île. Ces forêts de laurysilve de Macaronésie sont des reliques d’un type de végétation qui couvrait une bonne partie du bassin de la Méditerranée lorsque le climat de la région était plus humide. Lors de l’assèchement de la région, les forêts de lauriers reculèrent progressivement avant de disparaître il y a environ 10 000 ans. Toutefois, l’emplacement des îles de la Macaronésie baignées par l’Atlantique Nord a permis de maintenir un climat relativement humide et doux favorable à ces forêts. C'est pourquoi en 1999, cette formation forestière a rejoint au classement du Patrimoine Mondial de l'UNESCO le Parc National de Garajonay sur l'île de la Gomera aux Canaries qui était classé depuis 1986. Autres VOYAGES... Retour au programme MADERE -------------------------------------------------------------------------------- Etape précédente: le centre de Funchal Etape suivante : sur la Santa Maria Nous avons les jours précédents, dès le jeudi, différents préparatifs de fleurissement en vue de la 58e édition de la Fête de la Fleur, "la Fête des Fleurs à la sauce Madère" en quelque sorte... Une célébration du Printemps. Le thème de cette année est "Madère - La Route des Fleurs". L'origine de ce festival remonte à 1955, à l'initiative des commerçants de la ville qui organisèrent un Baile da Rosa ("Bal de la Rose") et un concours floral. La Fête de la Fleur dans sa forme actuelle remonte à 1979, qui célébrait l'Année internationale de la Enfant, et elle a bénéficié du soutien du Secrétariat Régional de Tourisme et de la Culture. Ces dernières années, par son importance, ce festival est devenu une attraction touristique majeure et de renommée internationale. Cela contribue largement au remplissage de la capacité hôtelière de l'île (30 000 lits). Le Gouvernement de Madère contribue à ce succès en apportant pour 300 000 € d'aides et subventions. Des manifestations jalonnent différents lieux, entre Mercado dos Lavradores, Praça do Infante, Largo do Chafariz, Avenida Arriaga, Palácio de S. Lourenço, Largo Phelps et Praça da Restauração. En prélude, les lundis et mardi 7 et mai sont consacrés au parfum dans le cadre du Reid's Palace Hotel. Ce thème est repris le jour de l'ouverture officielle de la fête, le jeudi 9, en y incluant les arômes des vins de Madère. Ce jeudi et les jours suivants: tapis de fleurs sur l'avenue Ariaga, expositions de fleurs Praça da Restauração et de broderies Loja da Cidadão. Animations de rues avec danses folkloriques par des groupes folkloriques de Camacha, de Boa Nova et Monteverde, concert de mandoline, expositions de robes de mariées brodées, dégustation de gâteaux de mariage Place Largo do Phelps. Parallèlement, on peut également admirer les vitrines fleuries... Sur la Place de la Mairie, un panneau de verdure se dresse contre le mur de l'ancien Palais Episcopal (Musée d'Art Sacré). Le samedi matin des milliers d'enfants vont venir en cortège, à partir de l'Avenida Arriaga, en passant par Avenida Zarco, pour y piquer chacun une fleur et construire ainsi symboliquement un "Mur de l'Espérance", un appel pour la paix mondiale. La cérémonie se termine par un lâcher de pigeons. Ce même samedi, on aura un aperçu depuis notre autocar, de l'exposition de véhicules de collection (y compris des motos et scooters) présentés le long de l'Estrada Monumental dans le cadre du IIe Reid's Palace Classic Auto Show. Beaucoup plus passionnant, il faut assister à la construction des tapis de fleurs qui jalonnent le mail ombragé situé au milieu de l'Avenue Ariaga. C'est également un Marché aux Fleurs qui a lieu depuis 2007, avec les nombreux étals forains colorés des marchands de fleurs et bulbes exotiques qui arborent les costumes traditionnels. Des artistes réalisent aussi des sculptures florales sur les pelouses qui bordent les arrières du Palais Saint-Laurent et invitent les touristes à participer à leurs créations. Le public pourra admirer les tapis de fleurs jusqu'au 15 mai. Cela nécessite de les entretenir car, comme on le verra le lundi 13, ils sont quelque peu défraîchis. Normal ! -------------------------------------------------------------------------------- Les festivités culminent avec le défilé des 9 chars allégoriques tout en fleurs, escortés par plusieurs groupes de plus de mille participants (1 300 dont une majorité d'enfants) qui, portant des costumes représentant des fleurs, dansant au son de la musique. Le défilé défilé commence à 16 heures au départ de la Praça da Autonomia et cela dure deux heures mais c'est bien plus long pour les participants qui doivent gagner la Praça do Mar par l'Avenida Francisco Sa Corneiro, soit un parcours d'environ 1,5 km, tout cela sous le soleil généreux de ce 13 mai 2013. Voici l'ordre des groupes et leurs thémes: - "Mon île ma fleur" - João Egidio Rodrigues - "Passion toute en couleurs" - Isabel Borges - "Fleurs des chemins de mon île" - Ecole de samba Caneca Furada - "Rose" - Association d'animation Geringonca - "Sur l'île du printemps" - Fabrica de Sonhons - "Commémoration des 25 ans de la Fête de la Fleur" (depuis 1979, ça fait 35 ans !) - Turma do Funil de Camara de Lobos - "Sur la route des fleurs, mon île est la plus belle" - Association Furia Samba - "Dans ce jardin céleste" - ASCR Bairro da Argentina - "Mon tapis volant de fleurs" - Sorrisos de Fantasia Une seconde série de photos... Une dernière série de photos du défilé... pour le plaisir des yeux ! -------------------------------------------------------------------------------- Les jours suivants, lundi et mardi 13 et 14 mai, les chars sont présentés Praça do Mar, sur la promenade qui longe le port, près de l'Avenida Sá Carmeiro. -------------------------------------------------------------------------------- Les jours suivants, les tapis de fleurs défraîchis sur l'Avenida Ariaga. -------------------------------------------------------------------------------- Menu MADÈRE
La Pinta, c'était une caravelle à 2 voiles carrées et une voile
latine. Ses dimensions sont: 22 m de longueur, 7 m de largeur, jaugeait environ
75 tonneaux et avait un équipage de 26 hommes. C'est à son bord que le Nouveau
Monde sera aperçu pour la première fois, et c'est elle qui reviendra la première
en Espagne. Elle était commandée par Martin Alonso Pinzon. La Niña (Santa Clara)
était la plus petite caravelle à trois mâts et à voiles latines. Ses dimensions
étaient de 21,44 m de longueur, 6,44 m de largeur, sa jauge de 52 tonneaux et
son équipage de 22 hommes. Elle comprenait 3 ancres. Les voiles latines, qui
l'équipaient au départ, furent remplacées par la suite par des voiles carrées,
plus fortes à supporter la violence des vents de l'Atlantique. Après la perte de
la " LA SANTA MARIA", Colomb embarqua à bord de la NINA, qui parcourut sous son
commandement environ 25 000 mille marins. Elle était commandée par Vincente
Yànez Pinzon. LA SANTA MARIA La Santa Maria est un bateau amiral ; ce n'est pas
une caravelle, mais une "Nao", navire plus robuste mais moins rapide. Son
premier nom: " LA GALLEGA" (La Galicienne), a été changé par Christophe Colomb.
Elle jaugeait environ 100 tonneaux; elle mesurait 30 m de long, et 8 m de large;
son équipage comprenait 39 hommes. La Santa Maria, est le plus grand des trois
navires utilisés par Cristóbal Colón lors de sa première traversée de l'océan
Atlantique en 1492. Ce nom n'a jamais été utilisé dans son journal de bord, il
en parlait en disant "la capitana" ou "la Nao". Son capitaine et propriétaire
était Juan de la Cosa. Quelques Mesures de Martinez-Hidalgo Longueur maximale de
la coque Longueur de la quille Largeur Profondeur Déplacement à vide Déplacement
en charge Grand mât hauteur sur le pont Misaine hauteur sur gaillard Mât
d'artimon à l'arrière de hauteur Surface de la grand voile Surface de la voile
de misaine Surface de la voile d'artimon 29,6 m 16,1 m 7,9 m 3,2 m 104,6 t 223,8
t 26,6 m 15,9 m 9,7 m 165,9 m2 40,0 m2 27,5 m2 Le Santa Maria est une petite
caraque, ou "nao", d'environ 29 m de long, sur environ 7 m 90 de large avec un
tirant d'eau de 3 m et de +/- 230 tonneaux, utilisé en tant que navire amiral.
Elle transportait 40 hommes. La Santa Maria a été construite probablement de
pins et de chênes des forêts environnantes. Nous n'avons aucune représentation
graphique des bateaux de Cristóbal Colón. Le Santa Maria a eu à l'origine le nom
de La Gallega, parce qu'elle a été construite en Pontevedra, en Galice. Il
semble que le navire était connu par ses marins comme Marigalante. Bartolomé de
Las Casas n'a jamais utilisé le nom de la Gallega, Marigalante ou de Santa Maria
dans ses écrits, préférant utiliser la Capitana ou La Nao. Le Santa Maria a un
seul pont et trois mâts. Il a été le plus lent des navires de Colón, dans la
traversée de l'Atlantique. Elle toucha le 6 décembre l'île d'Hispañola et
s'échoue au large de l'actuel site du Mole Saint-Nicolas, sur Haïti 25 décembre
1492, et a été perdue. Les bois du navire ont été utilisés pour construire le
fort de La Navidad (Noël), qui fut le premier établissement européen avec 39
hommes. 1892 La première réplique de la Santa Maria a été construite pour
commémorer le 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique. Le navire a été
construit à Cadiz, et basé sur les recherches menées par une commission présidée
par le capitaine Cesareo Fernandez Duro. Sa destination était Columbus World
Faire de Chicago, un don de la part du gouvernement et du peuple d'Espagne. Elle
a navigué à travers l'Atlantique sous le commandement du capitaine Victor M
Concas. Cette réplique a été construite comme une Nao. Ses proportions ont été
extrapolées à partir de la longueur hypothétique de la chaloupe du prototype de
Santa Maria (la mesure elle-même se révèle être fondée sur une erreur
d'interprétation d'une mention dans le journal de bord de Colón). Bien que
l'ornement des détails sur les répliques a été inhabituel pour un navire fin du
XVe siècle qui a été une période où la décoration était austère. La conception
générale de la réplique comme une Nao a trouvé un large soutien parmi les
historiens du moment. Plans de Leopoldo Puente 1892 1927 En 1927, Julio F.
Guillén y Tato, lieutenant de la marine espagnole, a produit une étude pour
documenter une nouvelle reconstruction de l'historique du navire, publié dans un
livre "La Carabela Santa Maria". Il a été le point de départ pour la
construction d'une réplique qui figura dans l'Exposicion Iberoamericana, à
Séville. Un livre qui non seulement détaille la recherche de l'auteur dans les
bibliothèques et les archives, mais également un vaste répertoire de notes sur
les observations des auteurs précédents sur les navires de Colón, et Guillen a
des motifs de conclure que la Santa Maria a été une Caravelle armée, et non pas
une Nao. Le livre contient de nombreux dessins dans un style clair et distinct ;
pour le non-expert, ceux-ci constituent une précieuse source d’information sur
la construction, les mâts, le gréement, les munitions, le matériel, les
drapeaux, boucliers et les conditions de vie à bord, tous des éléments
essentiels à la connaissance de cette période Guillen a été pendant de
nombreuses années, directeur du Museo Naval à Madrid, un membre de l'Academia de
la Historia et un écrivain prolifique. D'autres historiens tels que Gervasio de
Artiñano et Pelayo Alcala Galiano ont déjà attiré l'attention sur la décoration
anachronique de la réplique de Femandez-Duro. En Angleterre, WS Laird Clowes à
exprimée la même préoccupation dans un commentaire sur la réplique que le
gouvernement espagnol a présenté à la Science Museum de Londres. Henrique
Quirino da Fonseca au Portugal et Enrico d'Albertis en Italie doutent également
de l'absolue authenticité de la première réplique. Contrairement à l'opinion de
la plupart des historiens et archéologues marins. Toutefois, Guillen a examiné
la Santa Maria, et dit qu'elle devait être une caravelle. Il a fondé sa
conviction sur l'interprétation traditionnelle et sur deux citations du journal
de bord de Colón. 1964 La nouvelle construction de la Santa Maria comme une
caravelle a été réalisée dans le chantier naval Echevarrieta à Cadix, au sud de
l'Espagne. José Maria Martinez Hidalgo y Teran, commandant de marine espagnole a
été le directeur du Museu Maritim à Barcelone pendant 28 ans. Il a consacré 10
ans de travail à la production de nouveaux plans et de modèles des navires de
Cristóbal Colón. La réplique grandeur nature de la Santa Maria exposée à la New
York World Fair de 1964-5 était fondée sur son travail. Howard I Chapelle, nommé
par la Smithsonian Institution en tant que conseiller lors de la construction de
la réplique et traducteur anglais du livre de Martinez-Hidalgo "Los Naves de
Colón". Martinez-Hidalgo est convaincu que la première interprétation de la
Santa Maria comme Nao a été correcte, et ses théories ont été soutenues par des
experts maritimes internationaux, tels que RC Anderson, Bjorn Landström Heinrich
et Winter. Le promoteur de l'idée d'une nouvelle reconstruction était Laurent
Wineberg. La construction de la nouvelle réplique a été réalisée par les "Astilleros
Cardona", mais le navire n'a pas fait sa traversée de l'Atlantique. Elle a été
engagée sur le cargo Allemand Neidenfeld à Barcelone, devant une foule de
badauds, en destination de New York. La réplique a été à l'Mench's Boulevard,
Flushing. Même si elle pesait 80 tonnes et près de 30 mètres de longueur, elle a
parcouru les trois miles posée sur un transporteur. Le New York Times décrit ce
voyage comme «complexe et avec plus d'incidents que le véritable navire dans la
mer des Sargasses. Selon les habitants du Queen's District de New York, le
passage de la réplique est la chose la plus importante qui n'avait jamais eu
lieu là bas. Il a été nécessaire de couper des branches d'arbres et de
démanteler les câbles de téléphone et le câblage électrique le long de la route,
et l'autorisation de quatorze autorités distinctes était nécessaire. Pas moins
de quatre-vingt-neuf techniciens supervisaient toute la route, et le navire a
été escorté par une flottille de voitures de police. Après une étape de plus de
deux miles, elle est arrivée à Meadow Lake, au cœur de la Foire, où elle est
restée, à quai et exposé au public. Les vastes recherches ont servi à confirmer
la validité des conclusions de Martinez-Hidalgo sur les navires de Colón. Il est
largement admis que ses reconstructions on fourni la plus proche approximation
possible des caractéristiques des navires, qui ont réalisé la découverte de
l'Amérique. 1992 Les nouvelles répliques de l'ensemble des trois navires achevés
pour le 500e anniversaire du voyage de Colomb, sont basées sur son travail. La
construction de trois répliques pour commémorer le 500e anniversaire du voyage
de Cristóbal Colón ont été réalisées en Espagne par l'Instituto de Histona y
Cullura Naval de España. Le Nao Santa Maria a été construite par Astilleros
Viudes de Barcelone, La caravelle Pinta par Astilleras Reunidos de Isla Cristina,
Huelva, et la caravelle la Niña par Carthagène Dockyard. En Octobre 1992, tous
trois navires traversèrent l'Atlantique, retraçant le voyage de la flottille de
Cristóbal Colón il y a 500 ans. La caraque ou nef est un grand navire, de la fin
du Moyen Âge, caractérisé par sa coque arrondie et ses deux tours, à l'avant et
l'arrière. Elle fut l'un des premiers types de navires européens à pouvoir
s'aventurer en haute mer. Les Espagnols l'appelaient nao (navire) et les
Portugais nau (mots d'origine arabo-sarrazine signifiant "barque") plusieurs
mâts, celui arrière, dit d'artimon étant gréé avec une voile latine, qui était
adaptée à la navigation dans cette mer resserrée, où l'on était souvent obligé
de remonter au vent. Du cogue, elle gardait les voiles carrées, très efficaces
en vent arrière et une robuste construction issue de son lointain ancêtre le
drakkar viking : une coque arrondie, dont le bordage était fait à clin,
c’est-à-dire que les planches se recouvraient partiellement pour se renforcer.
Pour un usage militaire, on y ajoutait deux tours construites en bois
directement sur le pont qui permettaient aux archers de surplomber l'adversaire
mais au détriment de la stabilité (cela provoque une élévation du centre de
gravité). Les Espagnols l'appelaient nao et les Portugais nau. Caravelle
Évolution marine de la caraque du Moyen Âge, qui servait au cabotage de
marchandises principalement le long des côtes méditerranéennes, la caravelle
s'en distingue par une taille plus élevée, entre 20 et 30 mètres, un tonnage
moindre d'environ 200 tonnes et un tirant d'eau allongé. Les bords élevés
permettent d'affronter les lames d'eau de l'océan Atlantique. Ils se révéleront
adaptés à la navigation en haute mer au cours des campagnes d'exploration
d'Henri le Navigateur. La coque large n'a qu'une faible calaison2, le fond est
plat et renforcé ce qui favorise une exploration côtière. La caravelle dispose
de plusieurs mâts sur lesquels sont fixées des voiles triangulaires aptes à
capter la direction du vent et des voiles carrées favorables à la propulsion
avec vent arrière. Une caravelle (du portugais caravela) est un navire à voiles
à hauts bords inventé par les Portugais au début du xve siècle pour les voyages
d'exploration au long cours. Le mot caravela est un dérivé de cáravo « sorte de
bateau Les membrures assemblées en premier dans la quille, les bordés venaient
les garnir ensuite. Le gaillard d'avant et le château arrière augmenté sont
apparus ultérieurement. C'est avec les caravelles la Pinta et la Niña, ainsi
qu'une caraque, la Santa Maria, que Christophe Colomb découvre l'Amérique en
1492. SANTA MARIA Ce navire est une caraque (carraca en espagnol) construite en
Galice et propriété de Juan de la Cosa, elle était aussi surnommée La Gallega
(la Galicienne) car a été construite en Pontevedra, en Galice. On estime qu'elle
faisait 25 mètres de long et jaugeait 223 tonnes, avec un équipage de 40 marins.
La longueur de sa quille était de 16 m et sa surface de voiles de 270 m². Elle
était probablement construite en bois de pin et de chêne. Ce bateau à un seul
pont doté de trois mâts était le plus lent de la petite flotte de Colomb. Les
marins de l'équipage la surnommait Marigalante tandis que les écrits de l'époque
l'évoquent sous les noms de La Capitana ou La Nao. C'est le navire amiral de la
première expédition de Colomb qui dura sept mois, partant de Palos de la
Frontera la nuit du 3 août 1492 et qui aborda l'île de Guanahani le 12 octobre
suivant. Après un périple de plus de deux mois dans la mer des Caraïbes pendant
lequel il toucha l'île d'Hispañola, le navire fit naufrage dans la nuit du jour
de Noël de la même année, sur les côtes d'Hispaniola au large de Cap-Haïtien
(site actuel du Mole Saint-Nicolas).
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Minicroisière sur la Santa Maria Une trentaine de kilomètres au
large de FUNCHAL Sur la réplique du navire de Christophe Colomb Menu MADERE
Autres VOYAGES... Christophe COLOMB... Des théories sur les origines de Colomb
ont voulu qu'il soit portugais, espagnol ou même corse. Selon l'origine
portugaise, il serait parent de João Gonçalves Zarco, le découvreur de Madère.
Dans la théorie de l'origine espagnole, il descendrait d'un juif converti. Quant
aux Corses, les habitants de Calvi le revendiquent... Pour les historiens,
Cristoforo Colombo est né en 1451 aux environs de Gênes. Il a été matelot, puis
commandant de navire pour le compte de René d'Anjou et également corsaire. Puis
il a passé de nombreuses années dans la marine marchande portugaise, ce qui l'a
conduit à Madère en diverses occasions. En 1478, Paolo di Negro, un Génois
vivant à Lisbonne demande à Columb de se rendre à Madère pour y acheter 2400
kilos de sucre. En 1479, Columb se marie à Filipa Moniz Perestrello, la fille d'Isabel
Moniz Perestrello et Bartholomew, le premier gouverneur de l'île de Porto Santo.
Il se perfectionne dans les sciences de la navigation, peut être grâce aux
cartes que son beau-père que son épouse aurait apportées en dot. Les nouveaux
mariés s'installent sur Porto Santo. Puis ils s'établissent sur l''île de Madère
en 1480 ou 1481, peu après la naissance de leur fils Diego. Felipa décède peu
après. Après s'en être vu refuser l'autorisation pendant plusieurs années, en
1492, les "rois catholiques" Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, roi et
reine d'Espagne acceptent de financer son voyage à la recherche d'une nouvelle
route vers les Indes orientales (vers Cipango, autrement dit le Japon). Le 3
août Christophe Colomb part de Huelva (au sud-ouest de l'Espagne) avec trois
petits navires à voile espagnols, la Pinta, la Niña et la Santa Maria, dans un
voyage qui l'a finalement conduit à l'Amérique. Il est de retour en Europe et
arrive à Lisbonne le 4 mars 1493 tandis que le roi du Portugal, Jean II, essaie
vainement de faire valoir ses droits sur les découvertes. Autres VOYAGES...
Retour au programme MADERE
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Etape précédente: la Festa da Flor A PROPOS DE LA SANTA MARIA ET DE SA REPLIQUE
La Santa Maria ancrée à Funchal est une réplique du navire amiral de Christophe
Colomb., Abusivement, elle est qualifiée de "caravelle" alors qu'il s'agit d'une
caraque ou nef, longue de 22,30 m et large de 7 m. Le plus hauts mât de ce
"fameux trois mâts" mesure 16 mètres de haut. Sa surface totale de voilure est
de 192 m². Cette réplique est donc à l'échelle d'environ 85/100e puisque le
navire original mesurait 25 m de long (certaines sources parlent de 30 m), pour
7,9 m de large et une voilure de 240 m². Mais, ce n'est pas tout à fait la
reproduction fidèle d'un navire du Moyen Age car l'embarcation est dotée d'un
moteur Caterpillar de 455 chevaux. Ce bateau offre aux touristes la possibilité
de faire des promenades en mer. Il peut transporter 100 passagers (le navire de
Colomb en transportait 40) et dispose d'un bar et d'installations sanitaires. La
Santa Maria de Funchal a été construite sur l'île de Madère, entre Juillet 1997
et Juillet 1998, dans le village de pêcheurs de Camara de Lobos, par Robert
Wijntje, un Néerlandais aidé par huit artisans locaux de ce village. En
l'absence de plans originaux, il a dû se baser sur des informations trouvées
dans des livres et autres documents graphiques. En 1998, le Santa Maria
représentait le vin de Madère à l'Expo 98 de Lisbonne (cette exposition s'est
déroulée du 22 mai au 30 septembre 1998), où elle a été visitée par 97 016
personnes en seulement 25 jours. La Santa Maria est le bateau le plus
photographié à Madère. Des documentaires de télévision ont été tournés à bord de
ce bateau, y compris par Discovery Channel, "The quest for Columbus". Ce n'est
pas la première réplique de la Santa Maria... La première a été réalisée à Cadiz
en 1892 pour commémorer le 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique,
selon les plans de l'architecte Leopoldo Puente et sous l'autorité du capitaine
Cesareo Fernandez Duro. C'est une caraque ou "nef" ("nao" en espagnol et "nau"
en portugais). L'année suivante, sa destination était la "World's Columbian
Exposition" (ou "World's Fair") de Chicago. En 1927, Julio F. Guillén y Tato,
lieutenant de la marine espagnole, a produit une étude en vue d'une
reconstitution de "La Carabela Santa Maria" car selon lui ce n'est pas une
caraque mais bien une caravelle. Cette réplique était destinée à participer à
l'Exposition Ibéro-américaine organisée à Séville en 1929. En 1964, retour à la
"nef", avec une nouvelle réplique voit le jour, à l'initiative de José Maria
Martinez Hidalgo y Teran, commandant de marine espagnole. Elle sera présentée
dans le cadre de l'exposition internationale "New York World's Fair" (1964-65).
D'autres répliques espagnoles ont vu le jour en 1992 pour le 500e anniversaire
du voyage de Colomb. La Nao Santa Maria a été construite à Barcelone, la
caravelle Pinta à Huelva, et la caravelle la Niña à Cartagena (Carthagène). En
octobre 1992, les trois navires ont traversé l'Atlantique, retraçant le voyage
de la flottille de Cristóbal Colón. Une sortie, même brève, sur la Santa Maria
permet de "sentir le vent de l'Histoire" en se plongeant dans le XVe siècle,
tout en profitant de la vue imprenable sur la côte sud de Madère. Le bateau
effectue deux sorties quotidiennes (10h30 à 13h30 et 15h à 18h) au large du port
de Funchal, d'une durée de 3 heures pour un parcours d'environ 30 kilomètres.
L'équipage est en tenue de pirates... fort sympathiques ma foi. Ces sorties sont
aussi l'occasion d'observer des dauphins, baleines et tortues marines. Les
baleines et les dauphins peuvent être vus à Madère droit long de l'année.
Différentes espèces de baleines migrent à travers nos eaux à différents moments
de l'année. Selon la direction des vents, le bateau évolue vers l'est ou vers
l'ouest. Vers l'ouest, il dépasse le fameux cap Cabo Girão (le plus haut
d'Europe) et lorsque le temps le permet, il s'y arrête afin de permettre aux
touristes de se baigner. Tarifs Adultes = 30 Euros Enfants (moins de 12 ans) =
15 Euros. Ces prix incluent un verre de vin de Madère et un morceau de gâteau de
miel.
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NOTRE SORTIE EN MER SUR LA SANTA MARIA Avec un ciel très bas, la météo n'est pas
trop de la partie pour cette journée non prévue à notre programme puisque le vol
du retour n'est prévu qu'à 20h45 et nous laissant donc toute la journée
disponible. Malgré tout, nous nous sommes décidés à faire une sortie en mer
cette matinée, sur la Santa Maria. En attendant l'heure d'embarquer et après
avoir pris nos billets (il est prudent de réserver, surtout en été), nous en
profitons pour nous balader sur le Cais Pontinha, le quai où accostent les
paquebots. Le bateau de croisière "Constellation" (des Celebrity Cruises) y fait
justement escale. Pour le fun, les croisiéristes peuvent faire un tour de la
ville dans un ancien autocar Dodge (années 1930 ?) de 20 places. En revenant
vers le fond du port où est amarrée la Santa Maria, on monte jeter un petit coup
d'oeil sur un éperon rocheux qui domine le port. La Santa Maria voisine avec un
petit navire de guerre. L'embarquement se fait au port, 30 minutes avant le
départ, donc à 10 heures, pour notre part. En attendant le départ, c'est
l'occasion de faire une petite inspection du navire: deux perroquets
multicolores se chamaillent sur le pont à côté d'une haute croix en basalte, la
Croix de l'Ordre du Christ, la Croix de Madère surmontant le blason aux 5 pains
de sucre, copie de celles que les navigateurs portugais emportaient pour marquer
les emplacements qu'ils découvraient. Sous le gaillard (la tour à l'avant,
surplombant le pont), on peut voir des morceaux de viande et de poisson sèchent.
Descendons dans la cale sobrement éclairée par les panneaux à claire-voie des
écoutilles placées sur le surbau (surélévation afin de protéger la cale des
entrées d'eau). Dans la pénombre, on aperçoit un petit oratoire , une table et
des bancs, des coffres, hamacs, barriques (de vin de Madère je suppose) et
quantités de cordages. Sous le château (tour de l'arrière), une salle a été
aménagée pour le confort des touristes en cas de météo très défavorable. Un bar
s'y trouve également. Beaucoup de passagers prennent place sur le pont du
château, assez spacieux tandis que le gaillard ordre moins d'une dizaine de
alces assises (inconfortable car le pont est en pente). La majorité des
passagers sont sur le pont principal, assis sur les bords du surbau. Nous jetons
notre dévolu pour des places à la proue du navire, sur le gaillard avant. A
10h30 précises, nous quittons le bassin du port propulsé par le moteur très
silencieux car s'il était bruyant, cela ferait désordre sur une copie de bateau
à voiles. Nous passons près des bateaux de pêche à quai, laissant à bâbord (à
gauche) la marina et, dans le lointain, les murs tout jaunes de la Fortaleza de
São Tiago, le Fort Saint-Jacques. Sur tribord, nous longeons la masse écrasant
du paquebot Constellation (mis en service en 2002, capacité maximale de 2450
passagers pour 1000 membres d'équipage). On se rend compte que le bateau de
Colomb n'était finalement qu'une (grosse) coquille de noix. Nous quittons tout à
fait le port. Tout se passe bien encore... Funchal est devant nous, encadrée sur
la droite par la pointe de Garajau et sur la gauche par la pointe de la Croix,
surmontée en arrière plan par la haute silhouette du cap Girão. Nous avons
bientôt un vent de travers, ce qui sur ce genre de navire trapu, sans quille et
haut, entraîne rapidement du roulis, même dans une mer pas trop formée. Nous
naviguons dans ces conditions remuantes pendant une bonne dizaine de minutes
avant de retrouver une navigation plus calme vers les 11 heures, en prenant le
vent de face (les voiles étant carguées, évidemment), direction ouest. A défaut
d'observer des "oiseaux pilotes" dans le ciel, nous rejoignons deux catamarans
de la compagnie "Madeira catamaran" qui emmènent des touristes effectuer
l'observation des cétacés. Madère, baignée par l'océan Atlantique Nord et
entourée de grands fonds (la profondeur l’océan à proximité de l’île peut
subitement atteindre 4000 mètres) est un endroit idéal pour voir des cétacés
passant par sur leurs routes migratoires. Cet endroit est aussi un refuge et un
garde manger pour les cétacés qui y trouvent leur nourriture. Bien nous en a
donc pris de rejoindre les catamarans, car pendant une vingtaine de minutes, on
va pouvoir effectivement observer des groupes de dauphins (Tursiops truncatus,
selon leur nom savant) dont les plus gros spécimens peuvent atteindre 4 mètres
de long et peser 600 kilos. Ils nagent en escadrilles, sautent hors de l'eau,
instant magique difficile à saisir... En revanche, nous n'aurons pas le plaisir
de voir de baleine à bosse ni de tortue, contrairement à certains touristes qui
ont pu en observer quelques jours auparavant. Pourtant, les seules espèces
présentes pendant toute l'année sur la zone économique exclusive de l’archipel
de Madère et des Açores sont les cachalots communs (Physeter macrocephalus) et
les dauphins. Sous un plafond nuageux dense et extrêmement bas, nous apercevons
côté terre, la gorge qui part de Camara de Lobos et s'enfonce vers le cirque de
Curral das Freiras. Puis c'est l'approche de la falaise du Cabo Girão et des
coteaux urbanisés d'Estreito de Camara. Nous dépassons le cap jusqu'à hauteur
d'une cascade qui tombe dans la mer et poussons jusqu'à la Fajà dos Padres que
dessert un ascenseur Après nous être approchés de la côte, nous virons vers
l'est. Pas de baignade par ce temps plus que maussade. On peut apercevoir le
belvédère au plancher de verre installé au sommet du cap, à 580 mètres au-dessus
de l'océan. Au pied de la falaise, c'est le puzzle des petites parcelles
cultivées de la Faja das Bebras (accessible par un téléphérique). Profitant du
vent arrière, les matelots affalent les grandes voiles carrées. C'est avec
l'estomac remis en place et à la toute petite vitesse que le dieu Eole nous
procure que nous naviguons, le temps de déguster un petit Madère accompagné de
bolo do mel (le typique pain d'épices dans lequel, contrairement à ce que dit le
nom, le miel d'abeille est remplacé par un sirop de canne à sucre) pour marquer
qu'il est midi. Après une demi-heure de cette lente navigation, nous repartons
au moteur, tout en longeant la côte. Bientôt c'est Estreito, puis le port de
Camara de Lobos, les quartiers résidentiels de São Martinho: Arriero et Amparo.
Nous passons tout près du rocher de la Ponta da Cruz, taraudée par les flots qui
y ont percé des grottes où l'on voit des orgues basaltiques. Arrivent les
quartiers d'Ajuda et du Lido avec les grands hôtels et palaces modernes. Il faut
éviter les deux rochers Ilheu do Gorgohu et Ilheu da Forja. Enfin, Funchal se
déploie devant nous, toujours sous un ciel maussade. Nous accostons satisfaits
de notre promenade, un tout petit peu avant 13h30...
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Un petit tour dans Funchal et il sera temps de trouver l'autobus qui dessert
Caniço afin de regagner notre hôtel à Caniço, avant de "mettre les voiles" pour
rentrer chez nous. Le vol retour assuré par Air Méditerranée sur Airbus A321 n'a
guère été plus plaisant que celui de l'aller: 39 rangées (plus serrées qu'à
l'aller sur Boeing 737-800), pas de vidéo. Il fut un temps où cette compagnie
offrait un casse-croûte (nous avons décollé à 20h45) mais on a dû se contenter
d'une boisson fraîche ou chaude et d'un petit bonbon. Vers minuit et quart,
escale à Limoges où on laisse la moitié des passagers. Redécollage vers Nantes
où nous arrivons à 2 heures du matin du 14 mai... Cristoforo Colombo est né en
1451. Il a passé de nombreuses années dans la marine marchande portugaise,
appelant souvent à Madère, pour diverses raisons, à différentes occasions. En
1478, Columbus a été commandé par Paolo di Negro, un Génois vivant à Lisbonne,
pour aller à Madère pour l'achat de Ludovico Centurione, un résident de Gênes,
2400 arrobas de sucre. En 1479 Columbus marié Filipa Moniz Perestrello, la fille
d'Isabel Moniz Perestrello et Bartholomew, le premier gouverneur de l'île de
Porto Santo. Ils se sont installés sur Porto Santo jusqu'à Columbus et Felipa
déplacés vers la plus grande île de Madère en 1480 ou 1481, peu après que leur
fils Diego est né. On croit que Felipa est décédé peu après. En 1492, après
plusieurs années de se voir refuser l'autorisation, le roi et la reine d'Espagne
ont accepté de financer son voyage à la recherche des Indes. Christophe Colomb
partit de l'Espagne avec trois petits navires espagnols de voile, la Pinta, la
Niña et la Santa Maria, dans un voyage qui l'a finalement conduit à l'Amérique.
«Ce fut l'une des meilleures excursions en bateau, je n'ai jamais été sur, dans
ma vie." -Edward Baker Navigation le long de la côte de Madère dans le Santa
Maria vous ramènera au 15e siècle. Revivez son voyage de découverte et
d'imaginer comment il se sentait alors qu'il se dirigeait vers l'inconnu.
_________________________________________________ L'emplacement de l'archipel de
Madère dans l'océan Atlantique Nord est idéal pour regarder quelques cétacés en
passant par sur leurs routes migratoires. La seule espèce présents pendant toute
l'année sur la zone économique exclusive de l’archipel de Madère et des Açores
sont les cachalots communs (Physeter macrocephalus). Cette espèce a circulaires
mouvements migratoires à travers les eaux tropicales et subtropicales pour les
femelles et les immatures alors que les mâles ont des mouvements pendule qui
peuvent atteindre les zones polaires. On pense que les individus qui se
produisent à Madère et les Açores appartiennent à la même population. Le
cachalot commun est considéré comme une espèce vulnérable au Portugal parce que
sa population a considérablement diminué au cours des 70 dernières années (3
générations) en raison de l'activité de chasse intense, ce qui est aujourd'hui
totalement interdite. Les éléments suivants sont les espèces de cétacés (baleine
et des dauphins) qui pourrait être vu pendant une sortie en mer dans les eaux à
Madère et la saison la plus probable de les voir, basé sur la fréquence des
observations: Espèces communes à observer à Madère: Baleine de Bryde (Balaenoptera
edeni) - Avril à Octobre Cachalot commun (Physeter macrocephalus) - Toute
l'année, mais surtout de Mars à Septembre Globicéphale tropical (Globicephala
macrorhynchus) - Toute l'année, mais surtout Novembre to avril Commune Grand
dauphin (Tursiops truncatus) - Tous les ans, mais plus grand nombre de Mars à
Octobre Dauphin commun à bec court (Delphinus delphis) - Décembre to May Dauphin
tacheté de l'Atlantique (Stenella frontalis) - Toute l'année, mais surtout de
Mars à Novembre Non tant d'espèces communes à Madère: Le rorqual commun (Balaenoptera
physalus) Petit rorqual du Nord (Balaenoptera acutorostrata) - Juin à août
Dauphin de Risso (Grampus griseus) - Juin à Octobre Dauphin bleu et blanc (Stenella
coeruleoalba) - Février à Mai et Juillet to Septembre Les espèces rares à
l'archipel de Madère: Baleine bleue (Balaenoptera musculus) Rorqual boréal (Balaenoptera
borealis) Baleine à bosse ou Mégaptère (Megaptera novaeangliae) Baleines de
l'Atlantique Nord (Eubalaena glacialis) Orque Épaulard (Orcinus orca) Faux orque
(Pseudorca crassidens) Orque pygmée (Feresa attenuata) Baleine à bec de Cuvier (Ziphius
cavirostris) Mésoplodon de Blainville (Mesoplodon densirostris) Dauphin à bec
étroit (Steno bredanensis) De la chasse à la conservation de "Rota dos Cetáceos"
est l'évolution naturelle de la "Reis" de la famille, à long relié à la mer.
Cela a commencé avec la chasse entre 1940 et 1981 et il est actuellement
impliqué dans la conservation des cétacés sauvages par le biais de
l'écotourisme. Cétacés à Madère English Deutsch Les espèces observées sur l’île
de Madère: Janvier: Dauphin commun, Grand dauphin, Globicéphale tropical,
Cachalot Février: Dauphin commun, Dauphin bleu et blanc, Grand dauphin,
Globicéphale tropical, Cachalot Mars: Dauphin commun, Dauphin bleu et blanc,
Dauphin tacheté, Grand dauphin, Cachalot, Rorqual sei, Baleine à bosse Avril:
Dauphin commun, Dauphin bleu et blanc, Dauphin tacheté, Grand dauphin,
Pseudorque, Globicéphale tropical, Cachalot, Baleine à bosse, Rorqual comun,
Rorqual sei, Baleine de bryde Mai: Dauphin commun, Dauphin tacheté, Dauphin de
risso, Sténo, Grand dauphin, Globicéphale tropical, Cachalot, Rorqual commun,
Rorqual sei, Baleine Minke Juin: Dauphin commun, Dauphin tacheté, Dauphin de
risso, Sténo, Grand dauphin, Globicéphale tropical, Cachalot, Rorqual commun,
Rorqual sei, Baleine Minke, baleine de bryde Juillet: Dauphin commun, Dauphin
bleu et blanc, Dauphin tacheté, Dauphin de risso, Sténo, Grand dauphin,
Pseudorque, Globicéphale tropical, Cachalot, Baleine Minke, Rorqual comun,
Rorqual sei, Baleine de bryde Août: Dauphin bleu et blanc, Dauphin tacheté.
Dauphin de risso, Sténo, Grand dauphin, False killer wahle, Globicéphale
tropical, Cachalot, Rorqual commun, Rorqual sei, Baleine Minke , Baleine de
bryde Septembre: Dauphin bleu et blanc, Dauphin tacheté, Sténo, Dauphin de risso,
Grand dauphin, Pseudorque, Globicéphale tropical, Cachalot, Baleine à bosse,
Rorqual comun, Rorqual sei, Baleine de bryde Octobre: Dauphin bleu et blanc,
Dauphin tacheté, Dauphin de risso, grand dauphin, Globicéphale tropical,
Cachalot, Baleine à bosse, Rorqual commun, Rorqual sei, Baleine de bryde
Novembre: Grand dauphin, Dauphin bleu et blanc, Globicéphale tropical, Cachalot,
Baleine à bosse, Baleine de bryde Décembre: Grand dauphin, Dauphin commun,
Globicéphale tropical, Cachalot, Baleine de bryde L'île de Madère est visitée
chaque année par diverses espèces de dauphins et de baleines. Vous pourrez ainsi
observer divers cétacés après votre départ de la marina de Caniçal située à
l'extrémité orientale de l'île. La présence d'oiseaux au-dessus de l'eau révèle
souvent la présence de baleines et de dauphins. Vos guides vous indiqueront les
diverses espèces de dauphins, de baleines et d'oiseaux marins ainsi que de
surprenantes formations rocheuses au large de la côte. Vous effectuerez cette
excursion à bord d'un pneumatique rigide de 11 mètres pouvant accueillir 12
passagers et deux membres d'équipage ; ce type d'embarcation permet d'accéder
rapidement et facilement aux meilleurs lieux d'observation .