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Un
long trajet de 450km nous attend jusqu'à Nazca, sur la route panaméricaine
qui va longer la côte en direction du sud et sachant que l'autoroute va
se transformer assez vite en simple route. Précisons que si les chaînes
de montagnes qui vont de l'Alaska à la Terre de Feu sont comme la colonne
vertébrale des Amériques, la panaméricaine en est la moelle
épinière.
Du chic quartier
de Miraflores que nous quittons en franchissant un pont moderne (surnommé
"pont ketchup" en raison des suicides qui s'y produisent), nous
passons dans le néanmoins faubourg le plus coté de Lima, Barranco,
quartier des artistes et écrivains (Marias Vargas Llosa y a résidé).
On aperçoit la petite péninsule qui s'avance dans le Pacifique.
Les
abords de la route panaméricaine offrent d'étranges et contrastés
spectacles. Tout d'abord, il va falloir s'habituer pendant les deux jours qui
viennent à voir de vastes étendues sableuses qui, partant des plages,
se transforment en désert de sable, en prenant parfois l'allure de collines
et de dunes...
Après
une demi-heure de route, sur notre gauche, on voit des bidonvilles qui
partent à l'assaut des collines mais fatalisme, routine ou optimisme font
que Carlos y voit un phénomène d'urbanisation spontanée
que les Pouvoirs Publics régularisent et organisent a posteriori. Il partage
le concept optimiste sur le phénomène de pueblo joven, autrement
dit de "jeune cité" ou de "cité en devenir"...
Les
gens venus des campagnes s'installent sur des terrains publics en périphérie
des grandes villes. Ils y construisent un habitat précaire de cabanes,
sans aucune infrastructure, l'eau est livrée par camions-citernes. Puis,
progressivement, on passe à un habitat en dur (brique) dont les caractéristiques
vont s'améliorer avec le temps (ajout d'étages) installation de
réseaux et de voirie tandis que de nouveaux bidonvilles apparaissent un
peu plus loin.
C'est dans ce secteur, à 30km au sud de Lima, que s'était
installé le bidonville autogéré de Villa El Salvador
dans les années 1970 qui est devenu aujourd'hui une véritable ville
de plus de 300 000 habitants. Ce projet a été reconnu pour
différentes instances internationales pour son exemplarité.
Plus
tard, les zones de bidonvilles que nous verrons apparaître ponctuellement,
au milieu de nulle part, sont liées à l'existence de chantiers de
mise en autoroute de la Panaméricaine...
En
contrepoint à ces bidonvilles, on peut voir des plages et
des centres de loisirs pour riches Liméniens, des publicités
commerciales assez aguicheuses et surtout une omniprésente propagande
électorale pour les divers candidats aux prochaines élections
présidentielles (Keiko, Ollanta, Toledo...) et parlementaires. Décidément,
après notre récent voyage en Jordanie, nous ne sortons pas des campagnes
électorales!
Plus rustiques et pratiquement construits sur les plages
sont les grands hangars abritant des élevages de poulets et de poules
pondeuses en batterie mais qui, du fait du climat tropical, bénéficient
de bâtiments dont les murs extérieurs ne montent qu'à mi-hauteur
et qui sont bien ventilés par la brise du large. Toujours sur le chapitre
agricole, nous apercevons des zones de cultures, notamment les fameuses asperges
du Pérou qui viennent garnir les bocaux que l'on trouve dans nos supermarchés.
Quant au coton,
en fleur actuellement, il faut préciser que cette plante
est apparue à la fois en Amérique et en Asie. Au Pérou, depuis
plus de 5000 ans, on connaissait des variétés de coton naturellement
colorées: du noir au blanc, en passant par le marron, l'orange et le jaune!
Ces anciennes variétés sont réintroduites depuis les années
1950.
Autres cultures industrielles: mangues, avocats, artichauts et
tara. Le tara est un arbuste de la famille des légumineuses adapté
à la sécheresse dont on tire un épaississant naturel végétal,
issu des graines, et utilisé dans les préparations alimentaires
et la cosmétique.
On cultive également le maïs (les épis
peuvent atteindre 35cm de longueur). D'origine mésoaméricaine (Mexique,
Caraïbes), la culture du maïs s'est répandue dans les temps pré-colombiens
dans toute l'Amérique, entre le Saint Laurent, au Canada, et la Terre de
Feu, au sud du Chili.
Evidemment
le terrain sableux du désert est propice à l'agriculture dès
lors que l'irrigation peut y être pratiquée. Des nappes phréatiques
existant parfois sous les zones dunaires sont mises à profit pour les cultures.
Enfin
encore un mot à propos de l'exotisme en matière de moyen de transport
que représentent les tricycles à moteur, les fameux tuk-tuk,
assez semblables à ceux d'Asie (Inde, Sri Lanka, Thaïlande) dans leur
allure générale mais en différent par quelques détails
(parfois "porte-bagages" extérieur à l'arrière...).
On rencontre d'ailleurs la marque indienne Bajaj.
Nous passons près
d'un spectaculaire accident avec un grand nombre de véhicules impliqués.
Heureusement que la vitesse-limite a été ramenée il y
a peu de 110km/h à 90km/h ! Toujours, à propos de la conduite
automobile, le Pérou est en train de mettre en place un système
de permis à points, de contrôle d'alcoolémie et de contrôle
technique. Une révolution en théorie car elle sera bien difficile
à appliquer avec la mentalité indisciplinée des Péruviens.
Le
coût des carburants est élevé au Pérou. L'essence ordinaire
(qualité G90) de 10 à 13 soles le gallon US (3,80l) soit
0,65 à 0,85€/l, l'essence sans plomb (qualité 95, 97
ou 98) autour de 16
soles le gallon US soit 1€/l et le diesel autour
de 12 soles le
gallon US soit
0,80€/l.
Enfin, dans un tout autre registre, à
l'occasion d'une "pause technique", nous avons l'occasion d'admirer
"nos" premiers gâteaux à la crème, gâteaux
aussi monstrueux que colorés qui nous rappellent un peu ceux de Cuba...
Nous passons Pisco, en apercevant déjà des vignes mais sans nous arrêter pour déguster le cocktail péruvien, le célèbre pisco sour dont l'alcool de raisin est la base. En 2003, la ville eut à souffrir d'un tremblement de terre de force 8 sur l'échelle de Richter, d'ailleurs des bâtiments en ruine en témoignent encore. De même, nous n'avons pas le loisir de nous arrêter à Paracas, célèbre pour la culture indienne éponyme qui s'y développa pendant un millénaire et demi, entre 1300 av. J-C et 200 de notre ère.
Les
Paracas étaient passé maîtres dans la pratique de certaines
techniques: le tissage de longues bandes de tissu en laine de lama et en coton,
avec des motifs colorés géométriques, des représentations
animales (félins) ou anthropomorphiques. Nous
aurons l'occasion d'en voir dans des collections privées et des musées
dans la suite du voyage.
Elles
ont été retrouvées enveloppant des momies enterrées
en position foetales (signe d'une re-naissance attendue dans l'autre monde) qui
ont aussi révélé que les Paracas pratiquaient la trépanation
(suite à des chocs sur le crâne ou dans des cas de folie) ainsi que
la déformation des crânes des enfants de dignitaires.
Enfin, après 4h de trajet et 200km de route, nous voici arrivés à Puerto San Martin, pour l'excursion aux Iles Ballestas, distantes d'une quinzaine de kilomètres.
"Le
candélabre" et les ILES BALLESTAS **
("les Gallapagos du pauvre" selon le Routard!)
Cette très intéressante excursion, surtout sous un soleil radieux,
se déroule en deux heures dont une consacrée à l'observation
assez rapprochée de la faune peuplant divers îlots de l'archipel.
Environ 100 000 touristes effectuent cette excursion chaque année.
Nous montons à bord d'une vedette rapide pouvant transporter
une vingtaine de personnes et puissamment motorisée avec 2 moteurs Yamaha
de 200cv en cas de panne, en raison des très forts courants ayant provoqués
des périls dans le passé. Leur vitesse permet aussi d'abréger
le temps de l'excursion qui pourrait s'avérer dissuasif pour certains touristes
toujours pressés...
Nous suivons la côte jusqu'à la péninsule
de Paracas, appréciant le ballet des pélicans, et longeons la côte
nord de la Punta Pejerrey sur le flanc de laquelle a été dessiné
un mystérieux géoglyphe gravé en bas-relief dans le
sable par des sillons de 50-60cm de profondeur et d'une largeur comprise entre
5 et 6m pour l'axe central. L'ensemble de la figure est haut de 180m (ou 200m?)
et large de 70m. Le plus souvent on la désigne sous le nom de Candélabre...
Mais que représentent-elle vraiment ? Quel était son usage?
Et surtout de quand date-t-ellel?
Nous vient-elle de la civilisation Paracas,
civilisation mystérieuse datant de l'an 1000 av. J-C à 200 de notre
ère qui aurait représenté ainsi un cactus andin aux pouvoirs
hallucinogène qu'utilisaient les Indiens à l'occasion de cultes?
Dans cette hypothèse, cette étrange figure serait contemporaine
des lignes de Nazca.
Mais on en fait aussi un vulgaire "amer"
représentant la constellation de la Croix du Sud et destiné à
servir de point de repère aux pirates ou aux navigateurs (cap-hormiers)
et certains vont jusqu'à la dater précisément de 1820 (!).
Et pour couronner le tout, si ce n'était rien d'autre qu'un symbole
des francs-maçons ? N'oublions pas que parmi les libérateurs de
l'Amérique du Sud on comptait des francs-maçons tels que José
de San Martin et Antonio José Sucre...
Toutes les hypothèses
sont ouvertes aux imaginations débridées, jusqu'à celle d'un
signe destiné aux extraterrestres très souvent mis à contribution
dans ces contrées (Nazca, Tiahuanaco, Ile de Pâques...).
Bref,
à défaut d'avoir trouvé à proximité des déchets
organiques ou des objets datables par les archéologues, le plus grand mystère
subsiste sur cette étrange figure.
Accessoirement, en s'approchant
du rivage, on peut observer nos premiers oiseaux de mer: cormorans (de
Bougainville), pétrels
et pélicans (thages)... En revanche, on n'a pas la chance de voir
de grands dauphins (Truncatus Tursiops).
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Nous reprenons la mer pour une nouvelle course ébouriffante d'une vingtaine de minutes qui nous fait quitter la péninsule et arriver sur le petit archipel des îles (îlots serait plus juste) Ballestas formé de deux îles principales et de quelques ''cailloux"".
La
première île, toute blanche, on verra pourquoi après, est
percée de grottes qui la traversent de part en part à ses deux extrémités.
De plus près, on se rend compte que le sommet aplati est de couleur sombre
et mouvante car il est occupé par une colonie de milliers de cormorans
(ici ils ont le cou et le poitrail blanc) et de pétrels... quelques
espèces parmi la soixantaine recensées dans ces îlots.
Une telle richesse, de même que la présence des otaries, s'explique
par l'abondance du poisson qui profite du plancton qui lui-même prolifère
grâce au courant froid de Humbolt qui remonte de l'Antarctique, en longeant
la côte est de l'Amérique du Sud. Bref, un bel écosystème...
Puis
nous apercevons nos premiers manchots de Humboldt (jusqu'à 70cm
de haut et 4kg pour un adulte) avec leur ventre blanc, la tête et le dos
noir brillant. A la différence des pingouins de l'hémisphère
boréal (avec lesquels on les confond parfois) qui sont plus petits, les
manchots ne volent pas et leurs ailes se sont transformées en nageoires
ce qui en fait de redoutables nageurs et plongeurs. Ces manchots ont un lointain
ancêtre (36 millions d'années), le Inkayacu Paracasensis dont
le squelette a été découvert au Pérou tout récemment.
Il mesurait 1,50m et son plumage était plus varié et plus voyant
que celui de nos manchots actuels avec des rouges, bruns et gris.
Nous voyons
aussi nos premiers lions de mer (lobos
marinos) appelés
parfois aussi loups de mer, plus rigoureusement
appelés otaries à crinière (otaria byronia ou
flavescens). Les vieux mâles peuvent peser jusqu'à 800kg. La
gestation dure 11 mois et la femelle ne donne naissance à un petit que
tous les deux ans, la mise bas ayant lieu à la fin de l'été
austral, donc tout récemment. On peut aussi voir de très près
pélicans et pétrels tandis que quelques fous volants...
heu... des "fous variés" passent au-dessus de nous.
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JEU DES DIFFERENCES:
manchots
et pingouins,
otaries et phoques.
Bien
que se ressemblant, manchots et pingouins font biologiquement partie de
deux ordres différents, les spheniscidae et les charadriiformes.
Les
manchots qui vivent dans l'hémisphère sud ne peuvent
pas voler mais leurs ailes leur servent de nageoires particulièrement adaptées
pour nager dans l'eau et sous l'eau. En revanche, les pingouins qui vivent dans
l'hémisphère nord peuvent voler assez longtemps.
Biologiquement, otaries et phoques appartiennent au même ordre mais
à deux familles différentes, les otaridés et les phocidés.
Les
otaries qui vivent dans l'hémisphère sud possèdent
des membres antérieurs qui peuvent être ramenés sous leurs
corps. Ces appendices longs et robustes leur permettent de se déplacer
sur la terre ferme beaucoup plus facilement que les phoques qui vivent dans l'hémisphère
nord et dont les membres antérieurs sont courts. Par ailleurs, les phoques
n'ont pas de pavillon doreille contrairement aux otaries.
.
Puis
nous arrivons en dessous des maisons des gardiens du "trésor"
de ces îles car l'odeur particulière que l'on perçoit
ici provient de la fiente blanchâtre dont les oiseaux recouvrent les îles.
Sous le nom de guano, c'est un engrais organique connu dès la période
des Incas et très largement surexploité (et exporté jusqu'en
Europe) des années 1870 (la couche avait une épaisseur d'une trentaine
de mètres) aux années 1920. Maintenant, quelques 6000 tonnes sont
prélevées tous les 5 à 7 ans.
Justement, sur l'îlot
d'en face, nous arrivons sur le ponton destiné au chargement des bateaux
en guano. En attendant, cette structure sert de perchoir à des vautours
aura ou urubus à tête rouge qui en cette période
se repaissent des placentas des otaries. Il arriverait même que des condors
de la cordillère s'aventurent jusqu'ici à la recherche de cadavres
d'otaries.
Dans
les anfractuosités d'un falaise à l'ombre, nous pouvons observer
un groupe de plus petits oiseaux, des sternes
incas: plumage
gris, bec rouge etune sorte de larme blanche partant de l'oeil. Ils partagent
leur habitat avec un couple de cormorans à bec et pattes rouges.
Une
plage de galets sert de nurserie aux bébés otaries, au pelage
plus sombre que celui des adultes. Quelques animaux se baignent (ou chassent)
tandis que la majorité se prélassent au soleil. Du bateau nous percevons
la cacophonie qui résulte des grognements des centaines d'individus (il
y en aurait plus de 4000 sur ces îles).
Il est déjà 11h40, on n'a pas vu le temps passer et il est temps de rentrer. Après avoir été largement secoués, éventés et humidifiés par les embruns, nous rejoignons le port en une demi-heure.
Du bus, nous pouvons apercevoir le monument dressé à la mémoire du "libertador" argentin, le général José de San Martin, venu prêter main forte aux Péruviens lors des guerres d'indépendance en 1820. Le monument moderne ressemble à des voiles blanches.
NAZCA
et ses mystérieuses lignes,
la faille...
Il nous faut encore une bonne heure de route sur la panaméricaine avant
d'arriver à l'oasis ou Laguna de Huacachina après avoir traversé
la région viticole d'Ica, en plein désert. L'apport de la
viticulture est d'origine coloniale (il existait des vignes sauvages en Amérique
du Nord mais la vigne propre à la vinification est originaire du Moyen-Orient).
A parti de la fin du XVIIe s., les vins du Pérou sont boudés,
notamment par les Espagnols: vins trop corsés voire salés (! en
raison de la salinité des sols), vinification
aléatoire. De plus, dans la zone intertropicale où les vignes ne
connaissent pas de véritable période de repos végétatif,
elles ne produisent pas les meilleurs vins (on a pu le constater par nous-mêmes
en Inde ou au Vietnam). C'est pourquoi, ici, on en tire plutôt une eau-de-vie
de raisin (40°), le Pisco dont le nom vient de celui du port
d'où on l'exportait. Il sert à la fabrication du fameux cocktail,
le pisco sour.
La
ville d'Ica fut fondée en 1563 sous le nom de Villa Valverde puis sous
le nom actuel en 1640. La région d'Ica avait été frappée
par un violent tremblement de terre (magnitude 7,3) en 1664.
Sur certaines plages on aperçoit des sortes de plates-bandes rouge foncée... Ques aquò ?, comme le diraient des Occitans. Pas des algues mais tout simplement des piments rouges (rocoto) mis là à sécher au soleil.
Ancien
monastère devenu une hacienda (une grande ferme) puis une station thermale
pour soigner les rhumatismes au XIXe s., aujourd'hui l'hôtel-restaurant
de la Laguna
de Huacachina a du mal
à se mirer dans les eaux verdâtres du plan d'eau (100mx60m) dont
le niveau s'abaisse peu à peu. L
Notre attention est distraite par les
pétarades de quelques buggys évoluant sur les hautes dunes
qui dominent l'oasis tandis que de rares touristes se lancent à l'assaut
pieds nus. Plus tranquillement, en ce début d'après-midi de dimanche,
quelques personnes se baignent ou font du pédalo, ou encore profitent du
petit parc ombragé par les palmiers car il fait entre 25 et 30°.
L'excursion optionnelle proposée par Carlos (45 minutes de buggy pour 80 soles) tombe à l'eau car le frère du propriétaire de la principale exploitation de buggy est décédé et va justement être enterré cet après-midi. Donc pas de sensations fortes ni de descente de dune en sandboard.
Au déjeuner à l'oasis de Huacachina: asperges vertes, boeuf (coriace) cuit à la cocotte, riz, fruits frais et boule de glace (au melon?).
Nous quittons l'oasis au moment où un petite foule se rassemble pour assister aux obsèques dont on vient de parler.
Entre
Ica et Nazca le paysage change, la côte toujours sèche
s'élève en devenant plus rocheuse tandis que la panaméricaine
se contorsionne en dangereux virages pour franchir les vallées. Déjà,
peu avant cette partie dangereuse, un camion transportant des parpaings s'est
renversé en contrebas et la cabine est complètement disloquée
par l'impact de la cargaison. Les nombreux petits oratoires qui jalonnent les
bas-côtés témoignent de la dangerosité de cet axe routier
(endormissement des conducteurs).
Tourbillon de poussière ou de sable
sur les dunes...
LES SITES ET MONUMENTS PERUVIENS INSCRITS Sites culturels
Sites naturels
Sites mixtes
(en rouge, les sites vus pendant ce circuit) |
Nous approchons de Nazca et de ses fameuses lignes ou géoglyphes.
Carlos
nous propose en option leur survol en avionnette (Cessna) pour le lendemain matin,
sachant qu'en cette saison il n'y a pas risque d'annulation en raison du brouillard
comme c'est parfois le cas en juillet-août. Environ une demi-heure pour
100 $ (ce qui semble bien cher pour la basse saison et par rapport aux renseignements
que l'on trouve sur Internet).
Face à nos questions, les réponses
de Carlos sont quelque peu ambiguës: "Ca vaut vraiment
le coup... mais je ne peux pas vous le recommander". Et pour cause! Il
faut savoir que de nombreux accidents ont eu lieu ici encore l'an dernier : 7
touristes tués le 25 février, 5 Français le 10 avril et encore
6 tués le 3 octobre... Selon le Routard, pourtant "la dépense
en vaut la chandelle" (ou les 36 chandelles?), ce qui ne l'empêche
pas d'ajouter peu après que "souvent les vols ressemblent plus
à des tours de manège [...]". L'appareil volant à
plus de 200km/h et à 300m au-dessus du sol, il faut un appareil photo rapide
avec téléobjectif et de bons réflexes (et un bon estomac!)
car le pilote fait basculer alternativement l'appareil d'un bord sur l'autre afin
que tous ses passagers puissent voir le sol.
Bref, l'enthousiasme de quelques uns s'est refroidi et cette option ne sera pas plus couronnée de succès dans notre groupe que la précédente (buggy sur les dunes de la Laguna de Huacachina).
Le site des lignes et géoglyphes de Nazca (ainsi que de la Pampa de Juman) est classé au Patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO depuis1994.
Sur une portion rectiligne de la panaméricaine, à une trentaine de kilomètres avant d'arriver à Nazca, se dresse un mirador d'observation sur le bas-côté droit de la route. Pour accéder à la plate-forme pouvant accueillir 10 personnes qui se situe à 15m du sol, il faut s'acquitter de 2 soles et éventuellement surmonter sa peur pour grimper un escalier métallique muni de garde-corps pas très rassurants. Il est plus de 17h et la lumière baisse déjà, ce qui n'est guère propice pour l'observation. Nous distinguerons simplement deux figures, "les mains" (los manos) sur la gauche et "l'arbre" (el arbol) sur la droite mais nous ne réussirons même pas à voir la queue du lézard coupée par la route.
On se fait des représentations de ce dont a entendu parlé et la réalité soit dépasse de loin ce que l'on a imaginé (les pyramides d'Egypte, la Grande Muraille....) soit elle est très en deçà. Pour moi, ici cela a été le second cas, la déception. Ces deux tracés ne sont pas grandioses, les lignes sont étroites et peu profondes. Certes la vue des autres dessins depuis un avion aurait peut être totalement modifié mon opinion (du moins si l'on se fie au témoignage d'autres voyageurs rencontrés lors du circuit)...
Pour une bonne compréhension, il aurait fallu disposer d'un peu de temps pour visiter la maison de Maria Reiche transformée en musée ou pou visiter le musée Antonini à Nazca.
Il y plus de 1000 ans, entre l'an 300 et l'an 900 de notre ère (d'autres sources, situent leur création entre 800 ou 900 avant J-C et 300 ou 650 de notre ère), ces dessins ont été creusés dans le sable clair, les roches volcaniques plus sombres étant rejetées sur les bords, sur une profondeur de 10 à 30cm et de 30cm à 3m de large. Les tracés ne se coupent jamais.
On compte 18 dessins d'animaux dont singe, poisson, chien, araignée, albatros ou même perroquet ou colibri..., ce qui signifie que leurs auteurs étaient en relation avec les populations de la forêt, pourtant lointaine. Sans oublier, l'étrange homme à tête de chouette...Les plus grands dessins animaliers atteignent 60, 80 voire plus de 130m de long.
A ces figures s'ajoutent des tracés géométriques (rectangles, trapèzes, triangles) dont certains s'étendent sur deux kilomètres.
Ces étranges dessins dont le relevé a commencé en 1926 ou en 1927 (?) ont été étudiés à partir de 1939 ou de 1941 (jusqu'à sa mort en 1959) par l'historien américain Paul Kosok qui les observa fortuitement à l'occasion d'un survol de la côte. Selon lui, les dessins de ce que l'on appelait jusqu'alors "chemins incas" n'ont pas qu'un sens artistique ou même symbolique mais correspondent à une forme d'observatoire astronomique ou de calendrier pour le repérage des saisons agricoles. Dans son sillage la mathématicienne allemande Maria Reiche a consacré 60 ans de sa vie à cette étude (de l'âge de 35 ans jusqu'à sa mort à 95 ans). Pour elle, les figures représentent des constellations et sont des offrandes ou des signes adressés aux dieux qui les voient d'en haut.
N'épiloguons pas sur les hypothèses farfelues de pistes d'atterrissage pour extraterrestres...Pour d'autres, ce sont des sentiers rituels et c'est l'avis de Carlos. Des recherches utilisant des technologies de pointes sont conduites depuis 1997 avec le concours de scientifiques allemands et suisses. Aux extrémités des figures les plus importantes ont été repérées les traces de plate-formes et d'implantations de mâts qui servaient de repères. Des lieux d'offrandes y étaient aussi associés (on a retrouvé des grains de maïs, des coquillages, des os de cobayes, des débris de poteries...). Donc c'est l'hypothèse de sites rituels qui s'impose aujourd'hui.
Mais la culture des Nazca ne se réduit par aux seuls géoglyphes.
Ils surent construire des pyramides en briques de terre crue et des aqueducs qui permirent de rendre fertile le désert (une période de grande sécheresse serait malgré tout à l'origine de leur décadence). Redoutables guerriers, ils décapitaient leurs ennemis et transportait à leur ceinture leur tête momifiée. Plus pacifiquement et artistiquement, on peut s'intéresser à leurs tissus brodés double face avec des thèmes mythiques puis géométriques de plus en plus abstraits, à l'utilisation de la technique du batik (nom commun d'origine indonésienne), technique d'impression de tissus qu'ils empruntent aux Huaris (ou Waris). Dans cette période, ils ont maîtrisé également l'art des vêtements décorés de plumes d'oiseaux de la zone équatoriale (aras ou perroquets tropicaux d'Amérique du sud), vêtements destinés aux élites. Enfin, leurs poteries, notamment les vases à double bec sont particulièrement esthétiques et pratiques (l'air remplace le liquide qui s'écoule par l'autre orifice et évite le glouglou).
Le déclin de cette civilisation a commencé vers 200 de notre ère en raison de l'aridité croissante rendant toute culture impossible.
Nous quittons le site aux environs de 17h45 et, avant d'arriver à Nazca, nous allons visiter la boutique de poteries et céramiques traditionnelles "Jenny". On y crée des reproductions d'objets des cultures indiennes locales. Contrairement à la culture mochica qui produisaient des vases-sculptures ou vases-portraits souvent en utilisant des moules (nous en verrons des exemples à Cuzco et surtout dans un musée à Lima), les Nazca modelaient des vases de forme plus banale mais ornés de dessins géométriques et de superbes couleurs.
Les récipients
sont formés sans utilisation du tour, à l'aide de boudins d'argile
superposés et modelés à la main puis lissés avec un
galet avant cuisson. Les décors sont fait à base de pigments naturels
(végétaux ou minéraux) et légèrement vernissés
avec la graisse qui suinte sur la peau des ailes du nez... tout simplement.
L'existence
des deux becs des pots s'explique par le fait que l'un sert à boire tandis
que l'autre sert à empêcher le récipient de se mettre en dépression
(le fameux glouglou de nos bouteilles qui n'ont qu'un goulot).
Certains pots
sont des figurines rituelles telle que celle représentant l'accouchement
traditionnel en position accroupie. Des créations contemporaines sont également
exposées...
Nous ne verrons pas la ville de Nazca
(53000 habitants) car l'hôtel hacienda Majoro se trouve en dehors.
Il est 18h45, il fait complètement nuit depuis un bon quart d'heure déjà.
Nous sommes accueilli avec un chicha morada, une boisson fraîche non alcoolisée préparée à partir de maïs violet bouilli, de jus d'ananas et de quelques épices (cannelle et clous de girofles). Bon pour la tension paraît-il.
Au menu du dîner, pisco sour en apéritif, soupe de vermicelles au lait et avec des oeufs battus, sauté de boeuf (bien coriace une fois de plus) accompagné de petits légumes et, pour finir, un délicieux gâteau aux pommes.
L'établissement
est aussi un peu un musée: aux murs sont suspendus de longs pans d'étoffes
Nazca qui enveloppaient des momies ainsi que des quipus. Certains motifs
tissés ressemblent beaucoup aux géoglyphes (l'araignée par
exemple).
Avant d'aller dormir,
nous en profitons pour admirer la superbe décoration de salons faite pour
partie d'objets pré-incas trouvés dans les tombes, notamment des
statuettes de guerriers, de personnages démoniaques et des statuettes érotiques.
Des statues catholiques de style assez baroque, des armoires en bois précieux
et des retables naïfs mi-chrétiens mi-païens complètent
le décor.
Le
plafond de notre bungalow est formé d'un tressage de lamelles de bambous
et de poutrelles faites avec des tiges de ce même bambou.
Sur
ce, bonne nuit!
Le lendemain, à 6 heures, le réveil est assuré par un couple de paons qui un peu plus tard nous accompagnent jusqu'à la porte du restaurant.
Nous quittons l'hôtel dès 7 heures car près de 600km nous
séparent encore d'Arequipa. L'emploi du temps de la journée eut
été acrobatique si l'on avait retenu l'option survol des lignes
de Nazca car nous ne serions probablement pas arrivés à Arequipa
avant 22h au mieux (puisque nous y arriverons pratiquement à 20h)!
Quant à visiter, en plus à Nazca, le cimetière pré-inca de Chauchilla, cimetière à ciel ouvert suite à de nombreux pillages mais désormais remis en état avec un musée des momies, la hacienda de Cantallo avec les ruines du palais préinca de Paredones près des imposants canaux et aqueducs souterrains de Cantalloc (toujours fonctionnels) amenant l'eau des Andes, il ne faut même pas y penser. Une demi-journée serait nécessaire.
Dans certaines parcelles au bord de la route nous apercevons des champs plantés de figuiers de Barbarie (non endémiques puisque originaires du Mexique). En fait on cultive ce cactus pour qu'il serve de nourriture à un parasite, la cochenille, sorte de pou, dont on tire un colorant, le rouge carmin. Les colonies de cet insecte forment des sortes de voiles blancs enveloppant les raquettes du cactus.
Encore un camion accidenté, sans gravité cette fois, le véhicule a simplement quitté la route. Carlos nous fait remarquer que les jalons kilométriques jaunes que l'on voit sur le bas-côté marquent l'emplacement du câble en fibre optique enterré qui a été mis en place en 2010. Nous passons dans la région des dunes de Cerro Moreno et de Cerro Marcho qui culminent à plus de 2000m.
Certaines
plages sont utilisées pour le séchage des algues (laminaires) qui
sont notamment destinées à la fabrication de cosmétiques.
NAZCA et sa faille
Nous faisons un arrêt à la faille de Nazca,
large d'un vingtaine de mètres et qui s'étend sur 40km.
Nous
la voyons dans sa partie la plus spectaculaire.
A ce propos, il faut signaler que ce n'est pas directement la plaque tectonique Pacifique qui voisine avec la plaque sud-américaine mais bien la plaque dite de Nazca, pratiquement aussi vaste que l'Amérique du Sud qu'elle longe de la Colombie jusqu'au deux tiers sud du Chili. Cette plaque océanique se déplace de 7,5cm par an vers le nord-est en s'enfonçant (subduction) de 8cm par an sous la plaque sud-américaine qui, elle, se déplace vers le nord à raison d'un centimètre par an, affrontement et friction de plaques qui sont à l'origine de la surrection des Andes et de nombreux tremblements de terre. La côte chilienne est la plus exposée au risque sismique: tremblement de terre, éruption volcanique ou tsunami. Un séisme majeur s'y produit en moyenne tous les dix ans!
La faille que nous voyons n'est évidemment qu'un épiphénomène de ces chocs et frictions. Les panonceaux que l'on voit dans les hôtels et restaurants "S, zona segura en caso de sismo" (zone de sécurité en cas de séisme) sont là pour nous rappeler que cette région bouge souvent. Les tremblements de magnitude 7 ou plus sur l'échelle de Richter surviennent au rythme de un tous les deux ans, voire plus souvent (2 en 2007). L'un des plus violents tremblements se produisit au sud de la plaque de Nazca, au Chili, en mai 1960 avec une magnitude exceptionnelle de l'ordre de 9.
Nous voyons aussi de plus en plus de petites dunes en demi-lunes ou barkhanes. On revoit encore près du rivage des groupes de vautours à tête rouge, perchés ou planant au-dessus de nous.
Aux environs de 9h, nous arrivons dans la région de Tanaca
après avoir franchi l'embouchure du maigre Rio Acari.
Environ 25 minutes
d'arrêt sur une immense plage déserte pour se dégourdir
les jambes et pour un petit bain de pieds pour les plus hardis. Peu engageant
pour la baignade: grosses vagues et fraîcheur de l'eau en raison du courant
froid de Humboldt déjà évoqué à propos des
Iles Ballestas.
Les seuls autochtones rencontrés sont des goémoniers
venus avec leur mobylette récolter quelques laminaires échouées.
Sur la côte du Pérou, l'industrie liée aux algues (production
d'épaississant) est passée sous le contrôle d'entreprises
chinoises. Des saisonniers s'installent également sur les plages à
certaines périodes de l'année, en fonction des possibilités
de pêche.
Nous
retrouvons aussi un groupe de touristes de Nouvelles Frontières enchantés
du survol des lignes de Nazca qu'ils ont pu faire la veille. Dommage! Dommage
(pour nous)!
Dans un paysage toujours désertique et toujours en longeant l'océan
et mais de plus haut, après une heure de route, nous arrivons dans la localité
de Chala, un petit port de pêche, où nous effectuons une courte
pause. En cette matinée de lundi, c'est le jour du marché. C'est
l'occasion de se restaurer d'un petite encas auprès d'un vendeur de fruits
ambulant: ses bananes à la chair orangée sont délicieuses.
Le rivage est superbe, l'océan vient éclater sur des rochers pourpres déchiquetés sur lesquels une famille péruvienne jouit du spectacle. Chala, c'est Puerto Inca, une localité qui disposait de "greniers" où l'on entreposait de la viande séchée de lama, les plumes de perroquets d'Amazonie destinées aux costumes des nobles, des cordages végétaux venant des régions en altitude...
Après
avoir repris la route, nous pouvons voir de vastes surfaces de plages occupées
par des constructions sommaires servant d'abris pour la pêche saisonnière.
Nous observons aussi que des cactus cierges (du genre echinopsis, typiques
des régions arides d'Amérique du Sud) colonisent les pentes rocheuses
descendant vers la mer.
Plus loin, sur le rivage; nous apercevons des usines,
tout d'abord un unité de conditionnement du gaz acheminé à
travers les Andes depuis l'Amazonie puis, au port de pêche de la Planchada,
l'usine de farine de poisson (une sorte d'anchois) de CFG Investment.
La
route panaméricaine n'était encore qu'une piste par endroit dans
les années 1960 et il fallait jusqu'à 22h pour rallier Lima à
Arequipa en transports en commun (mais pour le faire en avion, il en coûte
120$).
Dans la partie où nous sommes, son tracé toujours aussi
tourmentée surplombe l'océan et soudain nous livre un vaste point
de vue sur l'embouchure du Rio Colca qui descend de sommets andins culminant à
près de 6000m. C'est la plaine alluviale de Camana où l'on
produit du riz dont la récolte a déjà été effectuée
sur certaines parcelles. Le climat et la présence exceptionnelle de l'eau
permettent deux récoltes par an.
Le littoral fut ravagé sur un peu plus d'un kilomètre de profondeur par le tsunami du 23 juin 2001 (magnitude 8,4) associé au fameux tremblement de terre d'Arequipa, dont les vagues atteignirent 8m de haut. Il provoqua la mort de 139 personnes, la destruction de plus de 17 000 habitations et des dommages sur plus de 35 000 autres dans la région comprise entre Camana et Arequipa. Par le passé, la ville de Camana avait déjà eu à souffrir d'un violent tremblement de terre en 1821 (magnitude 8,2).
Il est 14h40 (!) lorsque nous faisons halte pour déjeuner au restaurant Rinconcito Trujillano. Au menu: soupe de poisson avec des grains de maïs, des morceaux de pomme de terre (ici on dit "patate") et d'une sorte de potiron puis c'est un plat de poisson accompagné de riz et en dessert: pomme, petite banane etpepino ou q'achan en langue quechua (on l'appelle ailleurs poire-melon ou morelle de Wallis, fruit d'une plante apparentée aux tomates et aux pommes de terre).
Nous reprenons la route un peu avant 16h et il nous faudra passer de l'altitude 0m à 2300m pour atteindre Arequipa. Au programme trois bonnes heures de route encore!
En quittant Camana, la route surplombe les vestiges de constructions détruites par le tsunami de 2001 tandis qu'un peu plus loin on voit un lotissement de petites constructions jaunes destinées au relogement des sinistrés ainsi qu'une école.
Maintenant la panaméricaine sur laquelle nous roulons toujours tourne le dos à l'océan et au soleil. La montée est progressive et plutôt imperceptible mais le paysage est toujours aussi aride avec des reliefs aux pentes recouvertes de sable et de cailloux!
Aux
environs de 17h nous traversons une sorte d'oasis artificielle, une région
de cultures (maïs, cactus à cochenilles, céréales...)
qui a été irriguée dans le cadre d'un programme de coopération
israélien. Puis l'on retrouve un paysage quasi lunaire, aride avec ses
petites dunes en demi-lunes. Nouveau contraste lorsque nous arrivons au-dessus
de la verte vallée du Rio Vitor où la route doit descendre pour
regrimper sur l'autre versant où l'on retrouve un paysage quasi lunaire.
Au bas des pentes des collines (le relief reste modeste dans son allure mais le
terme convient-il encore aux environ de 2000m?), la roche jaune ou ocrée
est recouverte d'un sable fin animé de vaguelettes dues au vent et curieusement
de couleur blanche, ressemblant à de la cendre.
La nuit tombe, nous
sommes dans la région de Vitor: cultures de vigne et de figuiers de Barbarie,
bidonvilles montant à l'assaut de collines, laiteries pour l'omniprésente
société Gloria (une société normande créée
en 1925 et qui a fait du chemin depuis avec son lait concentré non sucré,
société tombée par la suite dans le giron du groupe Nestlé et enfin,
depuis 2005, dans celui de Mont Blanc SAS).
Il
est 19h45 lorsque nous arrivons enfin à Arequipa.
L'hôtel Santa Rosa installé
dans une ancienne demeure coloniale à patio est parfaitement situé
sur la rue Santa Catalina, à 150m de l'entrée du monastère
et à 250m de la place d'Armes et donc de la cathédrale. Ce fut la
demeure de l'écrivain (peu connu) Juan Manuel Florencio Polar Vargas (1868-1936)...
On nous sert une épaisse soupe à base de farine de maïs,
un sauté de boeuf (tendre cette fois-ci) accompagné de petits légumes
et de riz une fois encore. Un bon gâteau au chocolat achève de nous
restaurer.
Après cela et avant de dormir, il convient de profiter de
l'emplacement central de l'hôtel pour faire un petit tour du côté
de la Plaza de Armas. La cathédrale et les bâtiments à
arcades qui entourent la place sont admirablement mis en valeur par les illuminations
même si les flèches des tours de la cathédrale ne sont pas
identiques à celles qui s'effondrèrent lors du grand tremblement
de terre qui frappa la région en 2001 (magnitude de 8,4).
PEROU