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Sur le chemin de Teotihuacan, un site visité chaque année par 2 ou 3 millions de touristes.
Le site a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1987.
Banlieue à la sortie nord de Mexico
avec
la publicité pour la Corona, la célèbre bière nationale.
Jardin de cactées.
De l'agave (longues feuilles plates, genre
yuaca), on tire téquila et fibres.
On utilise le figuier de barbarie dans
l'alimentation et le textile (rouge de cochenille).
Teotihuacan ("le lieu où les hommes deviennent dieux" ou "la Cité
des Dieux" selon les Aztèques arrivés dans la région un millénaire
plus tard, découvrant le site au XIVe s., après 6 siècles
d'abandon), à 2000 m d'altitude et à 50 km au nord de Mexico, est un
site de la période classique, de –100 à +700. Il comptait de 100 000
à 200 000 hab. à son apogée et s'étendait sur 20 km² (la
ville fut incendiée, pillée puis fut occupée par les Toltèques et par les Aztèques).
Si on ignore le nom qu'il portait initialement, on ignore tout de l'origine du
site: une éruption volcanique dans la région de Mexico qui aurait
provoqué l'exode de le population plus au nord ? Toujours est-il que
la ville dominait le monde méso-américain et était alors
l'une des plus importantes capitales au monde.
On ignore tout autant les raisons de son déclin ne disposant d'aucune source écrite ou orale à ce sujet: changement climatique, épuisement des sols, révolte populaire, guerre... Par contre, les experts sont certains que la ville a péri dans les flammes tandis que les statues ont été brisées. Etait-ce une cité pacifique dirigée par un pouvoir théocratique comme on l'a pensé pendant longtemps? ou par une élite commerciale qui aurait prospéré sur le commerce lucratif de l'obsidienne? Les fouilles récentes donnent un autre jour, des restes humains ont été découverts dans les soubassements d'édifices (notamment dans la pyramide de la Lune). Il s'agit de sacrifices ou d'offrandes humaines, ces victimes étant des notables ennemis dont on voulait capter la puissance. Ils sont inhumés avec leurs ornements et bijoux et accompagnés d'animaux (jaguars, serpents, pumas...). Des galeries conduisant à des salles rituelles existent également sous ces pyramides.
L'édification
des monuments de ce site est une prouesse quand on sait que les bâtisseurs
ne travaillaient qu'à l'aide d'outils de pierre dure (ils ne connaissaient
pas les métaux durs: bronze; fer), n'utilisaient ni véhicules à
roue, ni animaux de trait...
Le stuc à base de calcaire, sable et miel qui
servait au modelage de sculptures souvent peintes avec des pigments minéraux a
souvent disparu. Des objets et statues d'obsidienne (pierre volcanique ressemblant
à du verre noir très difficile à travailler) ont été retrouvés sur ce site. A
noter que les différentes cultures pré-colombiennes d'Amérique centrale étaient
expertes dans la taille et le polissage des pierres semi-précieuses (jade...).
Le
site a été fouillé au cours du siècle dernier mais
seulement 5% a été exploré (ce qui est le plus monumental
et donc visible).
L’imposante Avenue des Morts (nom impropre),
aussi large que les Champs Elysées, a été dégagée sur seulement 2 km
(sur les 4 qu’elle compte). A noter que son axe est décalé de 17° vers l'est pour
des raisons astronomiques. A partir de cette artère, la ville était
découpée en quartiers sur une trame orthogonale.
Elle est
bordée par des pyramides à terrasses, vestiges de supports de temples. Ces temples
et les palais bordant l'a grande avenue étaient ornés de peintures
polychromes.
La Pyramide du Soleil, à l’est de l’avenue, 65 m
de haut (242 marches) et 222 x 225 m de base, vient après celles
Khéops (146 m) et de Cholula par sa hauteur mais surpasse la grande pyramide
égyptienne par son volume: 1,3 M de m3. Le tout réalisé sans outils de métal,
sans animaux de trait et sans la roue (sacralisation mystérieuse de la forme puisque
les indiens connaissaient bien le cercle et le disque)! Ces pyramides étaient
surmontée d’un temple en bois et chaume à l’origine.
La Pyramide de la Lune, au nord, est précédée par le Place de la Lune (base de 120 x 150 m). Plus récente et moins haute (42 ou 43 m) que la Pyramide du Soleil, son sommet arrrive cependant au même niveau car cette pyramide est construite sur un terrain plus élévé. Comme d'autres pyramides méso-américaines mais contrairement à la Pyramide du Soleil, elle résulterait de l'emboîtement de pyramides édifiées successivement et elle recèlerait les corps d'individus sacrifiés.
Il paraît que s'inspirant des découvertes archéologiques dans les pyramides égyptiennes au siècle dernier, un président mexicain, aurait alors fait effectuer des fouilles à l'explosif dans l'espoir d'y découvrir des trésors ...mais en vain et on en avait conclu un peu vite que ces pyramides ne recèlent pas de tombeaux.
La Pyramide de la Lune. |
Du haut de la pyramide de la Lune, de gauche à droite: Pyramide du Soleil, Place de la Lune et Avenue des Morts. |
Le Palais de Quetzalpapaloti. | Le Temple de Quetzalcoalt y Tlaloc. |
Retour par un atelier d'artisanat de taille et polissage
d'obsidienne (jolie roche volcanique vitreuse de couleur noire avec des
reflets mordorés). D'autres pierres semi-précieuses y sont également
travaillées (jade, turquoise, quartz rose ou blanc, malachite...). De toutes
ces matières sont
tirées de superbes reproductions d'objets précolombiens (notamment
des masques de la Lune ou du Soleil)...
Avant la boutique
de vente, on nous explique aussi tout ce que l'on peut tirer de l'agave
(près de 300 variétés), véritable plante sacrée.
On sacrifie la plante quand elle a 8 ans (au-delà, elle n'est plus utilisable,
elle fleurit vers 10 ans
et meurt), en en sectionnant la partie centrale afin qu'elle rejette sa sève
sucrée (2 litres par jour) jusqu'à épuisement. On en fait
une boisson alcoolisée,
le pulqué qui titre 5° et est obtenu par une fermentation de
24H. on en tire aussi des alcools: le mezcal par distillation du pulque
et la téquila
qui, elle, s'obtient par distillation des fruits.
La feuille fendue est aussi une sorte de papier végétal
sur lequel les Indiens écrivaient (ça rappelle l'utilisation du
papyrus), la chair grasse est saponacée (caractéristique du savon).
Enfin, toujours du feuillage, on tire le sisal, fibre végétale très
résistante (cordages, hamacs, tissus tel le manteau de N-D de la Guadalupe...).
Les pointes acérées de l'extrémité des feuilles servait
d'arme (flèches pour la chasse, la pêche...) ou d'aiguille à
coudre...