Le site de TEOTIHUACAN


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FLORE et FAUNE

Des quantités de variétés de maïs et de haricots, des géants et des nains, 18 couleurs (du blanc au noir en passant par le rouge) et même des bariolés pour les haricots. Autres éléments de la flore autochtone : arbre à caoutchouc, copal (bois aromatique type santal), faux poivrier, palmiers, bois précieux ; chicizapote ou sapotille dont est tirée la gomme dite chiclé (dont un certain Adams fera le chewing-gum au début du XXe s.), arums, amaryllis, tabac, tomate, vanille, papaye, goyave, mangue, courge, patate douce, courge, piments (chili), avocat, café, sésame, cacahuète…
La dégradation de l’écosystème est importante en raison de la déforestation (5000 km² par an).

Parmi les animaux indigènes, citons : jaguars, coyottes, aigles, serpents (non venimeux dans le centre), dindons (des Indes !), crocodiles, iguanes, cormorans, vautours à tête noire, aigrettes, pélicans…

Les cactées.
L’agave, plante bénie des indiens dont on tire le pulqué, "boisson des dieux" peu alcoolisée et aigrelette issue de la fermentation du jus de l’agave adulte (7 ans) pendant quelques jours, et les alcools obtenus par la distillation introduite par les Espagnols au XVIIe s. Après cuisson du coeur de l’agave maguey [Agave americana] et ajout de sucre de canne, on obtient une grande variété de mezcal artisanaux dans lesquels baigne parfois une larve de l’agave... Quant à la plus connue, plus civilisée et plus occidentale tequila, sa fabrication plus industrialisée et plus standardisée, provient pour au moins 60% de l'agave bleu [Agave tequilana].
De l’agave, on tire aussi une sorte de papier ainsi que des fibres textiles.

Le figuier de barbarie est comestible (sans ses épines) et la cochenille (Dactylopius coccus) dont les femelles le parasitent est utilisée comme colorant.
Les Aztèques gardèrent jalousement le secret de l'obtention du carmin tiré de ces petits insectes ressemblant à des pucerons mais pendant deux siècles les Espagnols s'enrichirent de son très lucratif commerce auprès des autres puissances européennes. Pour un même poids, ce pigment très prisé valait infiniment plus que l'or!

Quelque apports espagnols : introduction en Amérique du cheval (et de la roue), des bovins, du café et de la banane...

Sur le chemin de Teotihuacan, un site visité chaque année par 2 ou 3 millions de touristes.

Le site a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1987.

 

 
Au nord de MEXICO - sortie nord de Mexico avec la publicité pour la Corona Au nord de MEXICO - Jardin de cactées Au nord de MEXICO - Jardin de cactées
Banlieue à la sortie nord de Mexico
avec la publicité pour la Corona, la célèbre bière nationale.
Jardin de cactées.
De l'agave (longues feuilles plates, genre yuaca), on tire téquila et fibres.
On utilise le figuier de barbarie dans l'alimentation et le textile (rouge de cochenille).



Teotihuacan ("le lieu où les hommes deviennent dieux" ou "la Cité des Dieux" selon les Aztèques arrivés dans la région un millénaire plus tard, découvrant le site au XIVe s., après 6 siècles d'abandon), à 2000 m d'altitude et à 50 km au nord de Mexico, est un site de la période classique, de –100 à +700. Il comptait de 100 000 à 200 000 hab. à son apogée et s'étendait sur 20 km² (la ville fut incendiée, pillée puis fut occupée par les Toltèques et par les Aztèques). Si on ignore le nom qu'il portait initialement, on ignore tout de l'origine du site: une éruption volcanique dans la région de Mexico qui aurait provoqué l'exode de le population plus au nord ? Toujours est-il que la ville dominait le monde méso-américain et était alors l'une des plus importantes capitales au monde.

On ignore tout autant les raisons de son déclin ne disposant d'aucune source écrite ou orale à ce sujet: changement climatique, épuisement des sols, révolte populaire, guerre... Par contre, les experts sont certains que la ville a péri dans les flammes tandis que les statues ont été brisées. Etait-ce une cité pacifique dirigée par un pouvoir théocratique comme on l'a pensé pendant longtemps? ou par une élite commerciale qui aurait prospéré sur le commerce lucratif de l'obsidienne? Les fouilles récentes donnent un autre jour, des restes humains ont été découverts dans les soubassements d'édifices (notamment dans la pyramide de la Lune). Il s'agit de sacrifices ou d'offrandes humaines, ces victimes étant des notables ennemis dont on voulait capter la puissance. Ils sont inhumés avec leurs ornements et bijoux et accompagnés d'animaux (jaguars, serpents, pumas...). Des galeries conduisant à des salles rituelles existent également sous ces pyramides.

L'édification des monuments de ce site est une prouesse quand on sait que les bâtisseurs ne travaillaient qu'à l'aide d'outils de pierre dure (ils ne connaissaient pas les métaux durs: bronze; fer), n'utilisaient ni véhicules à roue, ni animaux de trait...
Le stuc à base de calcaire, sable et miel qui servait au modelage de sculptures souvent peintes avec des pigments minéraux a souvent disparu. Des objets et statues d'obsidienne (pierre volcanique ressemblant à du verre noir très difficile à travailler) ont été retrouvés sur ce site. A noter que les différentes cultures pré-colombiennes d'Amérique centrale étaient expertes dans la taille et le polissage des pierres semi-précieuses (jade...).
Le site a été fouillé au cours du siècle dernier mais seulement 5% a été exploré (ce qui est le plus monumental et donc visible).

L’imposante Avenue des Morts (nom impropre), aussi large que les Champs Elysées, a été dégagée sur seulement 2 km (sur les 4 qu’elle compte). A noter que son axe est décalé de 17° vers l'est pour des raisons astronomiques. A partir de cette artère, la ville était découpée en quartiers sur une trame orthogonale.

Elle est bordée par des pyramides à terrasses, vestiges de supports de temples. Ces temples et les palais bordant l'a grande avenue étaient ornés de peintures polychromes.

La Pyramide du Soleil, à l’est de l’avenue, 65 m de haut (242 marches) et 222 x 225 m de base, vient après celles Khéops (146 m) et de Cholula par sa hauteur mais surpasse la grande pyramide égyptienne par son volume: 1,3 M de m3. Le tout réalisé sans outils de métal, sans animaux de trait et sans la roue (sacralisation mystérieuse de la forme puisque les indiens connaissaient bien le cercle et le disque)! Ces pyramides étaient surmontée d’un temple en bois et chaume à l’origine.

La Pyramide de la Lune, au nord, est précédée par le Place de la Lune (base de 120 x 150 m). Plus récente et moins haute (42 ou 43 m) que la Pyramide du Soleil, son sommet arrrive cependant au même niveau car cette pyramide est construite sur un terrain plus élévé. Comme d'autres pyramides méso-américaines mais contrairement à la Pyramide du Soleil, elle résulterait de l'emboîtement de pyramides édifiées successivement et elle recèlerait les corps d'individus sacrifiés.

Il paraît que s'inspirant des découvertes archéologiques dans les pyramides égyptiennes au siècle dernier, un président mexicain, aurait alors fait effectuer des fouilles à l'explosif dans l'espoir d'y découvrir des trésors ...mais en vain et on en avait conclu un peu vite que ces pyramides ne recèlent pas de tombeaux.

Teotihuacan - La Pyramide de la Lune Teotihuacan - du haut de la pyramide de
La Pyramide de la Lune. Du haut de la pyramide de la Lune, de gauche à droite:
Pyramide du Soleil, Place de la Lune et Avenue des Morts.


Non loin de la pyramide de la Lune, se situe se situe la Citadelle avec le Palais de Quetzalpapaloti qui a été reconstruit. Sa cour carrée est entourrée d'une galerie dont les piliers sont recouverts de bas-reliefs.
A l’autre extrémité de l’avenue (au sud) on peut voir le Temple de Quetzalcoalt y Tlaloc (serpent à plume) richement sculpté de têtes de serpent et des têtes à gros yeux et aux deux crocs de Tlaloc, dieu de la pluie.
Teotihuacan - Le Palais de Quetzalpapaloti. Teotihuacan - Le Temple de Quetzalcoalt y Tlaloc.
Le Palais de Quetzalpapaloti. Le Temple de Quetzalcoalt y Tlaloc.


Retour par un atelier d'artisanat de taille et polissage d'obsidienne (jolie roche volcanique vitreuse de couleur noire avec des reflets mordorés). D'autres pierres semi-précieuses y sont également travaillées (jade, turquoise, quartz rose ou blanc, malachite...). De toutes ces matières sont tirées de superbes reproductions d'objets précolombiens (notamment des masques de la Lune ou du Soleil)...

Avant la boutique de vente, on nous explique aussi tout ce que l'on peut tirer de l'agave (près de 300 variétés), véritable plante sacrée.
On sacrifie la plante quand elle a 8 ans (au-delà, elle n'est plus utilisable, elle fleurit vers 10 ans et meurt), en en sectionnant la partie centrale afin qu'elle rejette sa sève sucrée (2 litres par jour) jusqu'à épuisement. On en fait une boisson alcoolisée, le pulqué qui titre 5° et est obtenu par une fermentation de 24H. on en tire aussi des alcools: le mezcal par distillation du pulque et la téquila qui, elle, s'obtient par distillation des fruits.
La feuille fendue est aussi une sorte de papier végétal sur lequel les Indiens écrivaient (ça rappelle l'utilisation du papyrus), la chair grasse est saponacée (caractéristique du savon). Enfin, toujours du feuillage, on tire le sisal, fibre végétale très résistante (cordages, hamacs, tissus tel le manteau de N-D de la Guadalupe...). Les pointes acérées de l'extrémité des feuilles servait d'arme (flèches pour la chasse, la pêche...) ou d'aiguille à coudre...


Teotihuacan - Temple de Quetzalcoalt, tête de ''serpent à plumes''



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MEXIQUE