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Ténochtitlan à l’époque des Aztèques (des années 1300 à 1520, la grande
époque d'un empire prospère érigé au terme de 150 années de la migration d'un
peuple venu du plateau central) était alors une citée lacustre de 200 000 hab.
qui est devenue Mexico après la défaite de Moctezuma II face à l'Espagnol
Hernán CORTÈS le 13 août 1521.
C'est l'une des
plus grandes villes du monde (27 M. d'habitants dont 12 dans la ville
même) et l’une des plus élevée avec 2240 m. Elle s'étale à l'infini, ses
banlieues montant en rues droites à l'assaut des collines. Les petites maisons
semblent parfois inachevées d'autant qu'elles sont surmontées de peu esthétiques
réservoirs d'eau.
Dans la circulation très dense, le flots de taxis verts
et blancs s'impose au regard. Il s'agit des "antiques" (lancées en 1938) fameuses
Coccinelles de la firme allemande Volkswagen ("la voiture du peuple"),
tout un programme que cette marque née en plein nazisme) qui survivent ici après
l'arrêt de la production en Europe en 1978. Ici on les surnomme affectueusement
Vochos (cette voiture en forme de scarabée, c'est pour les Allemands Käfer,
pour les Anglais Beetle ou Bug, pour les Brésiliens Fusca, pour
les Espagnols Escarabajo...). Après la conquête des Etats-Unis, son succès
en Amérique latine a permis de prolonger la production jusqu'en 2003 à l'usine
de Puebla.
En
1985, la ville a été ravagée par un tremblement de terre
qui a fait 30 000 victimes et laissé près de 500 000 personnes
sans abri.
Selon le mythe de la fondation de Mexico-Tenochtitlan,
c'est en 1325 que les Mexicas, les derniers arrivés dans la vallée,
virent se réaliser la prédiction pour fonder leur ville sur un îlot
au milieu du lac Texcoco. Il la nommèrent Tenochtitlan.
La traduction de ce nom signifie "le lieu du figuier de Barbarie"
ou le "le lieu du figuier de Barbarie sur la pierre" ou encore "l'endroit
des figues de Barbarie de la pierre".
Ancienne citée lacustre sur le
lac Texcoco, asséchée, on peut dire que la ville rencontre des conditions géologiques
difficiles (enfoncement lent de la ville, volcans à proximité, tremblements de
terre fréquents). A cela, s’ajoutent des problèmes liés à la surpopulation : réservoirs
géants de gaz et aéroport en centre-ville, pollution, tous phénomènes qui concourent
à faire de Mexico un cauchemar.
Malgré l'interdiction de circulation chaque
jour pour 1 million d’automobiles (sur les 3 millions que compte Mexico), la pollution
atmosphérique est considérable, aggravée par la raréfaction de l'air due à l'altitude.
La ville qui a longtemps pompé l'eau dans son sous-sol lacustre manque de plus
en plus d’eau d'autant que les réseaux sont vétustes (un litre d’eau sur quatre
ou cinq se perd avant d’arriver au consommateur). Ce captage d'eau dans la nappe
phréatique accélère l'enfoncement des bâtiments. Le rejet dans la nature des eaux
usées qui vont polluer les nappes aquifères entraîne une recrudescence du choléra.
On parle aussi beaucoup d'insécurité au Mexique et plus particulièrement
dans sa capitale. Est-ce pure inconscience, pour ma part, je n'ai ressenti aucun
danger dans le centre de la ville où nous avons vaqué tout un après-midi ? Il
est vrai que des mesures ont paraît-il été prises en ce sens mais il n'en serait
pas de même dans d'autres quartiers et d'autres secteurs du pays. De même la corruption
est une plaie de ce pays où elle gangrène l'administration, de l'enseignant au
policier.
Notre visite commence par l'Ancienne basilique
(1709) de N-D de la Guadalupe commémorant les apparitions (3 fois) de
la Vierge Marie à l’indien Juan DIEGO en 1531 et du miracle de son manteau
(tilma) où s'est miraculeusement peinte une représentation
de la Vierge.
Des mesures ont été prises pour entraver l’enfoncement de l'édifice
dans le sol meuble de l’ancien lac et pour la maintenir debout (grosses gaines
de béton armé coulées autour des anciens piliers et divers arceaux et barres métalliques
de maintien).
La nouvelle basilique due à Pedro Ramirez VASQUEZ (2nd
au concours du Louvre) et à Jose Luis BENLLIURE date de 1976. Y est placée
la relique sacrée dont la commémoration a lieu le 12 décembre. Elle peut accueillir
10 000 personnes.
![]() Ce n'est pas le photographe (amateur) qui a un problème ! Elle penche vraiment à gauche ! | ||
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La nouvelle cathédrale | Pélerins se déplaçant en priant à genou. | L'image
vénérée. Les visiteurs sont convoyés sur un tapis roulant pour éviter les "bouchons". |
Cependant des pèlerinages (perigrinaciones), très festifs, ont lieu en toutes saisons : groupes de cyclistes portant un tee-shirt de pèlerin (des convois de camionnettes se forment aussi pour venir de plus loin), nous en avons croisés plusieurs. Le pape Jean-Paul II s'est rendu 5 fois en ce lieu (une statue à son effigie en témoigne).
Le
centre de Mexico est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987
.
Au centre de Mexico : le Zocalo (rappel du "socle" d’un monument
commémoratif de l’indépendance commencé en 1843 puis abandonné, le terme a été
généralisé aux places centrales des villes mexicaines), ou Plazza de la Constitucion,
vaste espace minéral (240 m de côté, c'est l’une des plus vastes places
du monde) autrefois espace ombragé.
On y rencontre des manifestants de tous
ordres : grévistes, opposition politique extrémiste (irrévérencieuse voire
outrageante, en tout cas, virulente à l'encontre des présidents Fox et Bush !),
badauds et le mât sur lequel flotte un gigantesque drapeau qui est
abaissé solennellement à 18 h (salut des nombreux spectateurs mexicains, bras
droit ramené contre la poitrine) et emporté par l’armée à l’intérieur du Palais
National.
![]() Le drapeau est amené à 18 h et salué par de nombreux Mexicains patriotes. | ![]() Les fameuses ''coccinelles'' sont largement utilisées comme taxis. |
![]() Un ''conchero'' en discussion avec un Mexicain". |
![]() Le ''Sagrario'' ("Tabernacle") édifice follement baroque jouxtant à l'est la cathédrale métropolitaine. |
Par la Calle Seminario, rue piétonne occupée par un marché forain fréquentés
par les Mexicains et où l’on voit toutes sortes de produits à l’aspect parfois
étrange (comme des tortillas de couleur brune, sans doute à base de maïs bleu-noir),
on arrive aux ruines du Templo Mayor (dommage que le temps manque pour
en visiter le musée). C'est là qu'avaient lieu des rituels sanguinaires
avec des sacrifices humains comme en 1487 lors de l'une des inaugurations impériales
où 24 000 personnes furent immolées. Cruauté du rituel,
avec le coeur des victimes arraché à cru à l'aide d'une lame
d'obsidienne et le corps démembré et sanglant précipité
dans l'escalier principal, face à la foule... Rites sanguinaires empruntés
aux Toltèque.
C'est
là aussi qu'eut lieu la rencontre du conquistador Cortès et de l'empereur
Moctezuma.
ILe Templo Mayor comportait 2 pyramides de 40 m au moment de la conquête,
situées dans une aire sacrée de 500 m de côté dédiées aux dieux de la guerre-soleil
et de la pluie. Différents souverains procédèrent à 7 constructions-surélévations
de plus en plus importantes, emboîtant les précédentes comme des poupées russes.
Cette construction pourtant récente (XIVe s.) fut détruite par les conquistadores
et ses vestiges ont été mis à jour en 1978.
Sur le côté est du Zocalo, le Palais National (Palacio
National) qui héberge la présidence de la république est intéressant pour
les fresques réalistes dues à Diego RIVERA (1886-1957), créées de 1929
à 1935 et retraçant l’épopée du Mexique.
Quartier
Alameda-Madero : Parc agréable d’Alameda, Palais des Beaux-Arts du
début XXe s. en marbre de Carrare dû à l’Italien Adamo BOARI, également architecte
de la poste centrale voisine ou "Palacio de Correos". Non loin de là, "la
Casa de los Azuleros" du XVIIIe s.
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Le Palais des Beaux-Arts | La poste centrale ou Palacio de Correos. | La Casa de los Azuleros. |
peuplement initial (-30000), période préclassique (-1500 à +100 ), sédentarisation, agriculture, riches céramiques (figurines) et présentation de sépultures,
Période Téotihuacan (-100 à +700) : monumentale déesse de l’eau Chalchiuhtlicue, masques funéraires,
Période Toltèque (650 à 1250) avec une énorme statue de guerrier en forme de colonne ou atlante (4 blocs assemblés au total 8 , 5 t.)
Période Mexica ou Aztèque (1300 à 1500) la plus pourvue : maquette, fresque, et surtout découverts sous le Zocalo au XVIIIe s. la statue de Coatlicue, mère des dieux et le disque de pierre de 24 t. et de 3,6 m de diamètre représentant le calendrier aztèque.
Période Maya (en vitesse et en faisant l’impasse sur les Zapotèques et Mixtèques de Oaxaca ainsi que sur les Totonaques et Olmèques du golfe du Mexique) : reproduction de la tombe du roi Pakal et masque (voir sur le site de Palenque), copie du chac-mool et bijoux en or tirés du Puits sacré de Chichen-itza et dans une cours arrière, de belles reproductions de temples mayas.
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Musée d’Anthropologie: le toit en parapluie retourné couvrant le patio du musée bâti en 1964 par Pedro Ramirez VASQUEZ. | Musée d’Anthropologie: reproduction de temple maya. | Musée d’Anthropologie: la Pierre du Soleil, sculpture votive au dieu du Soleil et calendrier aztèque. Elle a été découverte à la fin du XVIIIe s. |
MEXIQUE