VIENTIANE
Arc de Triomphe Patuxay Temples rue Setthathirath
Wat Phra Keo Wat Sisaket Pha That Luang Marché Thalat Sao Menu
LAOS Le blog d'Armel TERRE BOUDDHISTE Le prince Siddharta Gautama, qui vivait
dans le nord de l'Inde au VI-Ve s avant J- C découvrit peu à peu la dureté du
monde et s'engagea dans la voie du renoncement. C'est ainsi qu'il parvint vers
l'âge de 30 ans (ça fait penser à J-C) "l'illuminé" ou "BOUDDHA" ou encore
Sakyamuni, et décida d'en ouvrir l'accès aux autres humains. C'est plus un sage
qu'un dieu bien que le bouddhisme soit considéré comme une religion monothéiste.
Curieusement, une partie de sa doctrine rappelle celle du philosophe grec
Héraclite, contemporain du Bouddha, affirmait que tout, à chaque instant, est
soumis au changement: "Vous ne pouvez jamais descendre deux fois dans la même
rivière, car de nouvelles eaux s’écoulent toujours sur vous. Deux siècles plus
tard sa doctrine fut adoptée comme religion d'Etat par l'empereur Ashoka qui
envoya des missionnaires indiens dans les pays voisins. Des fortes communautés
naquirent notamment à Ceylan ou en Thaïlande, à Nakhon Pathom (50 km à l'ouest
de Bangkok). Ce n'est pas qu'une pensée religieuse (ou philosophique) qui se
répandit à partir de l'Inde mais aussi une influence culturelle (langue),
artistique (danse...) et scientifique. L’enseignement du bouddhisme repose sur
la vie et l’expérience de Bouddha. Selon la tradition, après avoir passé plus de
sept ans à fréquenter les ascètes de son pays, il aurait réfuté les principes
philosophiques essentiels de l’hindouisme et aurait fondé une communauté
monastique dans le but de partager son expérience d’Éveil en empruntant "la Voie
du Milieu", entre ascèse et hédonisme. Le Dharma, l'enseignement du Bouddha ou
"Loi bouddhique" est pratiqué par la Sangha, la communauté bouddhique faite des
moines, nonnes et laïcs de deux sexes. Bouddha étant contemporain de l'époque où
le brahmanisme devenait l'hindouisme, sa doctrine en a partiellement hérité.
Comme les hindous, les bouddhistes croient en la réincarnation sous de multiples
formes d'êtres vivants, selon un cycle infini (samsara) dont la nature dépend
des actes accomplis au cours des vies antérieures (karma). Mais à ce principe,
Bouddha a ajouté que l’homme peut atteindre la sagesse et la paix de son âme
(appelée le nirvana) en méditant et en renonçant aux biens matériels. Tout est
soumis à la Loi d’Impermanence. Les choses et les êtres sont comme les eaux des
rivières constamment changeantes. Ils sont impermanents et donc différents lors
de deux instants consécutifs aussi rapprochés soient-ils. A noter que dans cette
culture, la femme possède un statut dévalorisé du fait d'un karma défavorable
résultant d'une vie antérieure insuffisamment méritante. C'est pour cela que les
moines mendiant ne peuvent recevoir directement l'aumône des mains d'une
femme... Paradoxalement, le bouddhisme né en Inde en a pratiquement disparu 15
siècles plus tard, vers le XIe s. Il semble qu'il n'était jamais parvenu à
pénétrer en profondeur les classes populaires restées attachées à l'hindouisme.
De nombreuses écoles ont vu le jour, définissant au fil du temps trois courants
bouddhiste essentiels. "Le Petit Véhicule" (ou Hinayana) est resté proche de
l’une des plus anciennes sectes bouddhiques, l'école Theravada ("la voie des
anciens"). Autrement dit le salut n'est qu'à la portée des moines et des dévots.
Le bouddhisme Theravada, ancré à CEYLAN dès le IIIe s. av. J-C et avait déjà
effleuré la Thaïlande. Il s'est imposé en Thaïlande au XVe s. puisque c'est la
religion officielle, pratiquée par 94% des habitants de ce pays (1% de chrétiens
et 4% de musulmans -dans le sud). Dans ce courant, "l'éveil" n'est accessible
que grâce à son mérite individuel lequel résulte de la stricte observance des
préceptes bouddhistes. Aujourd’hui, outre la Thaïlande, le Sri Lanka, le Laos et
la Birmanie sont des pays de religion bouddhiste, dans la tradition du Petit
Véhicule. On le rencontre aussi, mais à un moindre degré, au Cambodge où se sont
mêlés bouddhisme et brahmanisme. Cette influence a néanmoins existé, comme en
témoignent les vestiges du passé, dans les contrées de Thaïlande (Lopburi,
Phimai...) qui furent à certaines époques (XIIe s.) sous domination khmère. Le
bouddhisme dit du "Grand Véhicule" (ou Mahayana) est apparu dès le IVe s. av.
J-C. Le bouddhisme originel que l'on pouvait à peine qualifier de monothéisme
glisse vers une sorte de polythéisme puisque le Bouddha historique est lui-même
déifié. Dans ce courant, le Bouddha historique (Siddharta Gautama), n'est que le
quatrième des 5 bouddhas de la méditation, les bouddhas incarnés qui font suite
au Bouddha primitif Amitabha. Le dernier bouddha, celui de l'avenir Maitreya est
représenté assis sur un siège et sous un aspect jovial et ventripotent
qu'affectionnent particulièrement les Chinois, sous son nom de Milefo ou
Ru-Lai-Fo (Miroku au Japon et Di-lac Bo Tát au Vietnam)... Le bouddhisme
Mahayana fait intervenir des médiateurs, "les Bodhisattvas" (sortes de "saints")
qui font l'objet d'une grande vénération puisque avec leur aide le salut est
accessible aux plus simples. C'est un bouddhisme de la compassion dans lequel on
peut recevoir une aide (et en apporter). Les Bodhisattvas peuvent même être
représentés sous la forme féminine, comme Avalokitesvara, la déesse de la
miséricorde, nommé Kouan Yin en Chine, Quan An au Vietnam (ou Kannon au Japon).
La statuaire représentant le BOUDDHA se développe pour focaliser la piété des
fidèles. Ce courant du bouddhisme est pratiqué surtout dans le monde sinisé:
Chine, Corée, Vietnam, Japon. Il était présent au Cambodge ainsi qu'en
Thaïlande, au XIIe s., avant un retour au bouddhisme theravana. Quant au "
Véhicule Tantrique" (ou Vajrayana) qui correspond à un bouddhisme ésotérique
élitiste qui se greffe au bouddhisme Mahayana à partir VIIe au XIIe s., il
accorde une grande place à une discipline mystique exigeante. Un tel courant a
peut être d'abord touché l'hindouisme. Dans cette discipline le maître ("siddha"
et "sadku") guide ses disciples vers l’illumination grâce à des exercices
physiques et mentaux rigoureux. Adapté et adopté par le bouddhisme, on le
rencontre au Népal, au Tibet (le Dalaï Lama) et en Mongolie. C'est de à ce
courant que s'apparente le "zen" japonais, héritier du "chan" chinois
aujourd'hui disparu. Aujourd’hui, il y a environ 350 millions de bouddhistes
dans le monde. Les communautés les plus importantes vivent à Ceylan (actuel Sri
Lanka), au Japon, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée du Sud. Il était naguère
très présent au Tibet, au Cambodge, au Laos, au Vietnam ou en Chine..., avant
que ces pays passent sous influence communiste où l'athéisme s'impose face aux
religions. Mais on assite à une renaissance dans certains de ces pays... En
1957, après 2500 ans d'existence, le monde bouddhiste a fêté le "mi-temps" de
l'ère bouddhique qui doit, selon la tradition, durer encore 2500 ans. Dans la
réalité des pratiques du bouddhisme, un véritable syncrétisme "à géométrie
variable" se rencontre selon les lieux et les circonstances, du fait de
l'absence de rites et de culte organisés. On trouve un mélange des divers
courants du bouddhisme mais aussi de l'hindouisme (culte de Shiva, dieu de la
conservation) ou de l'animisme. Les pratiques animistes se manifestent dans la
croyance aux amulettes magiques et dans le culte domestique rendu aux "esprits
du lieu". Ainsi, en Thaïlande, les maisons des esprits (chao thi) sont de petits
édicules (que les touristes pressés confondraient avec de jolis nichoirs pour
oiseaux) présents devant les habitations et magasins et orientés de telle façon
qu'ils soient face à la pièce la plus importante et hors de l'ombre. L'esprit
qui y habite, seigneur de la terre et du bien, est honoré régulièrement par des
offrandes quotidiennes (nourriture, bombons, encens, fleurs). En Birmanie, les
Esprits sont les 37 Nats. Dans les pays sinisés (Chine, Corée, Vietnam), le
syncrétisme associe au bouddhisme deux autres doctrines ou philosophies apparues
en Chine à peu près à la même époque que le bouddhisme apparaissait en Inde, le
confucianisme et le taoïsme. Au Vietnam, on voit devant les commerces un autel
aux génies de la prospérité... Au Japon, outre le bouddhisme et le
confucianisme, s'ajoute la vieille religion de la nature, le shintoisme... La
dévotion au culte bouddhiste des fidèles s'exerce de façon solitaire et se
manifeste face à divers "supports" matériels tels que les tours-reliquaires
"stûpas" nommées chedis en Thaïlande et dagobas au Sri Lanka, les autels
domestiques, les temples de monastères voire les statues extérieures. En guise
d'offrande, sans les pays du Petit Véhicule, les fidèles collent des feuilles
d'or sur les statues (les plus fortunés offrent même des statues en ex-votos),
déposent de jolies couronnes à leurs pieds. Dans l'ensemble du monde bouddhiste,
les fidèles allument des battons d'encens et se prosternent devant le Bouddha.
D'autres pratiques populaires sont moins religieuses et relèvent plutôt de la
superstition. Par exemple, pour connaître leur destin, certains agitent des
cornets remplis de baguettes devant la statue. La baguette qui en tombera leur
donnera des indications sur leur avenir. Face à cela, le moine (que l'on nomme
aussi bonze bien que le terme d'origine japonaise ne devrait s'appliquer qu'aux
moines du Japon, de Chine et du Vietnam) qui n'exerce aucun sacerdoce, se borne
à offrir sa vie pauvre et chaste (sauf dans certaines sectes) en exemple. Le
moine adepte du "Petit véhicule" voyage seul ou en compagnie d’un disciple, la
tête rasée, vêtu d’une simple robe orangée découvrant l'épaule droite et ne
possède que son bol pour l’aumône de riz quotidienne. Du lever du soleil à midi,
il mendie sa nourriture en silence (ce qui n'est pourtant plus le cas au Sri
Lanka). Le jeûne bouddhique va du midi (dernier repas du jour) à cinq ou six
heures le lendemain matin (rupture du jeûne) Respectant toute vie, le moine est
végétarien. Il ne travaille pas mais consacre son après-midi à l’étude et à la
contemplation. Peu à peu les moines se sont sédentarisés et regroupés en
communautés. En Thaïlande, il est d'usage que les jeunes gens soit moines
pendant au moins pendant trois mois, en certaines circonstances tel un deuil ou
avant le mariage ou encore, de façon plus opportuniste, le temps de la saison
des pluies. Dans un pays comme la Thaïlande, on compte 250 000 moines et
davantage en Birmanie avec un demi-million! La vie monastique est accessible aux
femmes qui deviennent nonnes (ou bonzesses !). Cependant dans le bouddhisme
Theravada, elles n'accèdent pas à l'ordination. Les monastères se recommandant
du "Grand véhicule" exercent parfois des activités de type commercial, "vendant"
de l'hébergement touristique, des stages divers (cours d'arts martiaux...). Une
notion qui résume assez bien les principes bouddhistes:: "Ce n'est pas au moine
qui reçoit l'aumône de remercier mais c'est au donateur à qui a été ainsi
"offerte" l'occasion de faire la charité". (à méditer)... Sous forme d'UNE
ANECDOTE à propos du bouddhisme, on peut retenir l'image suivante "le Petit
Véhicule", c'est comme un vélo dont chaque fidèle est seul responsable pour le
conduire au but, "le Grand Véhicule", c'est comme un autobus avec chauffeur
auquel on fait appel à plusieurs et à frais partagés... ET MAINTENANT QUELQUES
PARADOXES... L'atteinte du nirvana, le salut obtenu au terme d'une vie méritoire
(principalement vie ascétique et monacale) ou d'un cycle de réincarnations
(samsara) aux karma de plus en plus favorables, consiste à s’évader de la
fatalité du karma, en brisant le cycle des renaissances et selon certaines
écoles, cette délivrance n’est possible qu’à la mort, mais d’autres voient dans
le saint, dès ici-bas, dépouillé de tout besoin. Cette conception est issue du
brahmanisme ancien (le nirvana n'était alors accessible qu'à un fidèle méritant
de sexe masculin!!!) et a été reprise par les différents courants et sectes de
l'hindouisme mais aussi par le bouddhisme. Notons, que le salut pour les
chrétiens est tout à l'opposé, puisque leur foi les conduit après une vie
terrestre unique suivie d'un intermède déesincarné au paradis, à l'espoir de
ressusciter avec un corps parfait, après la fin du monde. Ces deux conceptions
métaphysiques, hindo-bouddhistes d'une part et chrétiennes d'autre part,
révèlent chacune des paradoxes. Comment les partisans de la réincarnation
peuvent-ils expliquer qu'il y ait un nombre suffisant d'âmes disponibles pour
les réincarnations du fait du tarissement consécutif aux âmes qui se dégagent du
cycle en parvenant au nirvana et surtout du fait de l'accroissement
démographique d'ailleurs souvent galopant dans les pays qui confessent cette
foi? Quant aux chrétiens, on a peine à imaginer comment pourraient tenir sur
notre bonne vieille terre ces milliards de beaux et jeunes ressuscités dont les
premières vies terrestres se sont éparpillées sur des millénaires de l'histoire
humaine. Menu LAOS Le blog d'Armel Etape précédente: sud-ouest de BALI Etape
suivante: VANG VIENG Mardi 25 mars La ville de VIENTIANE a été officiellement
fondée en 1560, lorsque le roi Setthathirath y a transféré la capitale du
royaume de Lan Xang qui se trouvait auparavant à Luang Prabang. Quand le Lan
Xang s'effondra en 1707, Vientiane devint le centre d'un royaume indépendant.
Vientiane est la capitale du Laos et compte 800 000 habitants selon Wikipédia
(250 000 selon le guide Nelles !) et quelque 120 temples... Le Laos compte plus
de 5 000 temples (hébergeant 22 000 moines, dont 9 000 font partie du clergé
permanent). Ces édifices sont dans l'ensemble récents, n'ayant souvent qu'un
siècle ou un siècle et demi d'existence car les édifices d'origine ont été
détruits lors des nombreux conflits avec les pays voisins, notamment avec les
Siamois pourtant ethniquement très proches des Lao qui détruisirent la ville en
1827 et déportèrent les habitants sur le plateau de Korat (possession lao depuis
le XIIIe s. prise par les Thaï au XVIIIe s.). La ville accueillit le Bouddha
d'Or ("Phra Bang"), remis en cadeau en 1358 par le roi du Cambodge au roi Fa
Ngum, converti au bouddhiste. Elle y restera jusqu'en 1489 avant d'être
transférée à Luang Prabang (Muong Luang Phra Bang). En revanche, c'est le roi
Setthathirath qui en 1560 déplaça la capitale du royaume lao du Lan Xang
("Million d'Eléphants") de Luang Prabang à Viang Chan, "la ville fortifiée de la
lune". Une surprise, dans cette dictature communiste, on pouvait s'attendre à
trouver le dénuement que l'on connaît à Cuba ou en Corée du nord. C'aurait pu
également ressembler à Rangoon car si la Birmanie est un pays relativement
riche, ses villes n'en portent pas le témoignage. Non, ici cela ressemble déjà
un peu à la Chine avec l'émergence d'une classe moyenne formée notamment de
commerçants et des privilégiés du régime qui disposent de voitures récentes
japonaises ou coréennes: grosses berlines aux vitres teintées, pick-up ou 4x4.
Bien sûr, on peut voir aussi des quantités de petites motos avec une hiérarchie
typique que nous décrit VIC: les chinoises à 350$ qui tombent rapidement en
panne, les coréennes à 450€ un peu plus robustes et le top, les japonaises à
2000$ (ce que Boun nous confirmera en gros lorsque nous serons au sud du pays).
Quant aux voitures, les chinoises et coréennes, montées au Laos, elles coûtent
35000$ tandis que les japonaise, montées en Thaïlande, coûtent 45000$. Autres
signes d'enrichissement, au milieu des anciennes demeures et autres
constructions coloniales on voit apparaître des immeubles cossus et souvent
kitsch, à la façon qu'ont les nouveaux riches de ces pays de s'afficher. De
grands bâtiments de bureaux sortent de terre grâce aux Chinois. Tout cela est un
peu masqué par les invraisemblables guirlandes de fils électriques qui
pandouillent (peut être les répare-t-on en en ajoutant simplement de nouveaux)
et par les antennes TV paraboliques. Loin de l'image gentille et nonchalante que
l'on peut avoir des Lao, une surprise désagréable nous attend. C'est le manque
de savoir-vivre et de respect que manifestent les Lao dès lors qu'ils
chevauchent ou conduisent un engin motorisé. Traverser les rues principales
n'est pas sans danger car les motards n'ont pas l'art ou l'envie d'éviter les
piétons comme on peut le voir dans les grandes villes vietnamiennes. Cela va
sans doute avec la perte du sourire dont se sont sans doute emparés leurs
voisins Thaï... Compte tenu de notre heure d'arrivée, notre visite va commencer
par le déjeuner au restaurant Kualao (près de la Poste et non loin du rond-point
That Dam, du nom du "stupa noir" qui date du XVe s.), un restaurant de cuisine
traditionnelle situé au coeur de la capitale. dans une maison ancienne à deux
étages qui avait abrité des hauts fonctionnaires à l'époque coloniale.
L'ambiance intérieure est feutrée. Première occasion d'apprécier le riz gluant
qu'il est de tradition de manger avec les doigts. A noter que dans la plupart
des restaurants, l'eau en bouteille et le thé ou parfois le café sont compris.
Le repas commence le plus souvent par un potage consistant. Quant au pain, ici
comme au Vietnam ou au Cambodge, les Français d'Indochine ont laissé la mauvaise
du pain blanc, trop soufflé, trop blanc et sans saveur, le même mauvais pain que
l'on le faisait aussi chez nous il y a un demi-siècle. L'Arc de Triomphe
Patuxay En 1958 (ou 1959 ?), Vientiane s'est dotée d'un Arc de Triomphe ou
Patuxay (sur l'avenue Lan Xang, au nord-est de a ville), sans doute un pied de
nez à l'ancienne puissance coloniale, en souvenir des troupes royales tombées en
Indochine. L'édifice en béton a été construit avec du ciment que les Américains
avaient fourni pour construire la piste de l'aéroport si bien que certains
laotiens le surnomment "la piste verticale". Selon VIC, il s'agit des restes de
ciment non utilisé et selon d'autres sources, il aurait été dérobé... Son décor
résulte d'un mélange d'inspirations indiennes (brahmanisme avec des évocations
du Ramayana, de la Trimurti), laotiennes et européennes. Depuis quelques années,
la circulation a été détournée afin de libérer l'espace sous et autour du
monument. L'intérêt de gravir ses 187 marches qui conduisent à sa terrasse
supérieure, après avoir traverser les niveaux intermédiaires et leurs boutiques,
c'est de profiter du panorama sur la ville et une vue plongeant sur le Palais du
Gouvernement. A noter que l'entretien du monument semble laisser à désirer. Nous
arrivons à l'hôtel Mercure 3* dès 15H pour prendre possession de nos chambres.
RueSetthathirath et quai du Mékong Personnellement, nous n'avons pas envie de
nous écrouler sur nos lits malgré la fatigue d'un long voyage et de la chaleur.
Après s'être rafraîchis, nous partons en expédition dans le quartier avec l'idée
de jeter un coup d'oeil à des édifices dont la visite n'est pas prévue au
programme, en remontant la rue Setthathirath. A deux pas de l'hôtel, dans un
petit parc occupant une fourche, se dresse une statue du roi Fa Ngum (1316-1374)
qui est considéré comme le fondateur du royaume lao du Lan Xang ("Million
d'Eléphants"). Il déposséda notamment le roi siamois d'Ayutthaya du plateau de
Korat avant d'épouser sa fille Passage devant un collège ou lycée "sans drogue"
et nous observons les premiers autels des esprits car le bouddhisme s'est
superposé au vieux fond animiste. Des vendeurs ambulants de nourriture ou de
billets de loterie ont fréquemment planté leur étal sur les trottoirs. Puis nous
entrons dans la cour tranquille du temple Wat Inpeng avec sa façade de mosaïque
verte mais la salle de prières, sim, est close. Un peu plus loin, nous voici au
temple Wat Ong Teu (le temple d'origine fut construit en 1566 par le roi
Setthathirat) dont le sim est ouvert tandis que dans la cour un petit groupe de
moines s'affère à dresser un mât avec le double drapeau, celui du pays et le
drapeau bouddhiques à bandes multicolores. Le temple tient son nom de son grand
Bouddha de bronze. Avec ses panneaux et volets en bois sculpté, il est de style
typiquement lao. Il faut se souvenir qu'il faut se déchausser lorsque l'on
pénètre dans un temple. Enfin, plus avant, c'est le temple Wat Mixai, un temple
de style thaï avec ses toits empilés qui a la particularité d'héberger une école
primaire. Il est 17H et justement les cours finis, les élèves rentrent chez eux.
La découverte de ces premiers temples nous donne une première impression que nos
visites suivantes confirmeront. La fréquentation et les marques de piété sont
moindres qu'en Thaïlande et surtout en Birmanie. Dans ce dernier pays, les
Bouddha et les stupas géants sont recouverts d'or, les moines se comptent par
milliers. Puis nous passons devant l'Ambassade de Brunei, une si vaste propriété
pour un si petit pays! Petit détour sur la gauche vers la place Nam Phu, un
endroit branché avec son bassin et les terrasses des restaurants disposées
autour. Coup d'oeil à la mosquée Jama Masjid qui n'a de "grande" que le nom.
Revenus sur la rue principale, nous poursuivons plus à l'est en passant devant
la Bibliothèque Nationale puis nous contournons le parc du Palais Présidentiel
pour gagner le rivage du Mékong. Le soir c'est un agréable lieu de promenade
surtout que la circulation automobile est fermée. C'est le rendez-vous de la
jeunesse qui gare ses motos dans de vastes parkings gardés. En saison sèche, on
ne voit le fleuve que de loin, retiré dans son lit mineur tandis que la
végétation a conquis temporairement ses rives. Sur l'autre rive, à l'est, c'est
la Thaïlande avec les villes de Si Chiang Mai et Nong Khai (reliée à Thanaleng,
située à 17 km de Vientiane, par la seule voie ferrée de 3,5 km existant
actuellement au Laos). Une altière statue casquée du roi Anouvong (1767-18295)
tend le bras vers le fleuve. Ce fut le dernier roi de Vientiane qui, après avoir
voulu s'émanciper de la tutelle siamoise et au terme de visées impérialistes
(conquête de Korat), fut vaincu par les Siamois (il mourut captif dans une cage
de fer à Bangkok en 1835). Ici son bras tendu est plutôt une menace rappelant la
volonté d'émancipation et de reconquête du roi Anouvong. La statue est récente,
2010, et on peut s'étonner de voir qu'un régime communiste ait fait le choix
d'un roi pour affirmer son indépendance. En direction de l'ouest, le soleil va
bientôt se coucher sur le Mékong et ses dernières lueurs éclairent le temple Wat
Xieng Nheum tandis que les marchands installent leur marchandises pour le marché
de nuit, Talat Khan Kham. Il est 16H45 et il fait tout à fait nuit. Après cette
balade, le retour à l'hôtel Mercure est bienvenu et il faut bien occuper son
personnel pléthorique (5 personnes à la réception). Agréable buffet et grande
variété de mets dont certains, pas seulement le riz gluant, sont présentés dans
des paniers de bambou. Mercredi 26 mars Départ pas très matinal, à 8H30. Wat
Phra Keo En compagnie de VIC, nous allons commencer par la visite du Wat Phra
Keo, un temple qui est devenu un musée d'art lao et khmer. Il se situe à l'est,
sur la rue Setthathirath, un peu après le Palais Présidentiel et pratiquement en
face de l'Ambassade de France. L'édifice d'origine (1565) a été détruit, à
l'exception de deux portes de la façade arrière, lors des différentes guerres
avec les Siamois, "les frères ennemis" des Lao. Il faisait alors partie du
Palais Royal et abritait le Bouddha d'Emeraude (Phra Keo) dont les Siamois
s'emparèrent en 1778. L'édifice que nous voyons est une copie des années 1930
due aux Français, pas tout à fait à l'identique car le béton y remplace le bois.
En revanche, on peut admirer ses collections, tant sous sa galerie que dans sa
salle hypostyle. Musée mais encore lieu sacré pour les fidèles que nous y
croisons, notamment des femmes en pèlerinage, tête rasée, et tout de blanc
vêtues. Quelles offrandes font-elles? Une paire de bougie ou 3 bâtons d'encens
en accompagnant le geste de trois salutations ou encore un bouquet de cinq
fleurs... On peut observer dans la galerie de nombreuses statues en bronze du
Bouddha dans des positions variées notamment une attitude particulière au Laos,
le "Bouddha appelant la pluie", les bras tombant le long du corps. D'autres
statues montrent des mains dont les doigts, autres que le pouce, sont de même
longueur pour symboliser l'égalité. A noter que les statues ont été profanées
pour en retirer les pierres semi précieuses ou précieuses qui se trouvaient dans
leur chignon ou qui dessinaient leurs yeux. On peut voir également des stèles de
donateurs avec des inscription en ancienne écriture lao Le superbe parc aux
allées bordées d'ixora en fleurs (dont on peut faire des beignets) qui entoure
le temple comporte une petit pavillon abritant une petite urne de pierre
provenant de la Plaine des Jarres, ces étranges mégalithes de grès en forme
d'urnes pesant de 500 kg à plusieurs tonnes dont on n'en connaît précisément ni
l'usage (funéraire, stockage d'aliments...), ni l'ancienneté qui pourrait se
situer entre 5000 ans avant notre ère et l'An Mille ! Wat Sisaket Nous n'avons
pratiquement que la rue à traverser pour nous rendre au Wat Sisaket, face au
Palais Présidentiel. C'est le plus ancien temple de Vientiane bien qu'il ne date
que de 1818 puisque les autres temples ont été détruits par les Siamois lors de
la prise de la ville en 1827. Il fut bâti pendant le règne du roi Anouvong, le
dernier roi de Vientiane qui, au terme de visées impérialistes, fut vaincu par
les Siamois (il mourut captif dans une cage de fer à Bangkok en 1835). Si ce
temple a été épargné, ce serait en raison de son style d'architecture similaire
à celui des temples thaïs. Comme le précédent, c'est aussi un musée. Sa
particularité c'est de disposé d'un cloître dont la galerie où sont présentées
des statues diverses en matière (bronze, pierre, bois), attitudes et tailles
tandis que son mur de clôture est percé de milliers de niches contenant des
statuettes et disposées sur six rangées. Le sim dans le style de Bangkok avec
une galerie extérieure avec une salle hypostyle et est abrité par un toit à cinq
pans superposés. On peut aussi y voir une gouttière sacrée en bois richement
décorée, par laquelle s'écoule l'eau qui asperge une statue sacrée du Bouddha
lors des fêtes du 2557e Nouvel An bouddhiste (qui n'a rien donc à voir avec le
Nouvel An Chinois et la Fête du Têt ou Fête du Printemps au Vietnam) et les
fidèles récupèrent cette eau bénite. Ce long tuyau aux extrémités relevées
n'évoque pas un bateau mais des animaux sacrés ou fabuleux, nagas ou dragon.
FESTIVITÉS DU NOUVEL AN BOUDDHISTE Le Nouvel An bouddhiste est une grande fête
liée au bouddhisme theravāda pratiqué dans plusieurs pays d'Asie du sud et du
sud-est. Il est fixé en fonction du jour de la pleine lune du cinquième mois du
calendrier lunaire soit aux environs de la mi-avril, au moment le plus chaud de
l'année, peu avant le début de la saison des pluies. C'est Boun Pii Mai au Laos
et Chaul Chnam Thmey au Cambodge. Par cette fête, dans quelques jours les
bouddhistes vont entrer dans leur 2558 années (depuis la naissance,
l'illumination et l'accès au nirvana du Bouddha). Officiellement cette fête
comporte 3 jours chômés successifs (le dernier jour de l'année qui s'achève, le
premier de l'année à venir, et un jour dit "neutre" entre les deux), cette année
du 13 au 15 avril mais en pratique elle dure près d’une semaine. Lors de ces
festivités, on prie et on asperge les statues de Bouddha d'eau lustrale
consacrée par les bonzes et on s'amuse aussi à s'asperger d'eau les gens, on
fait la charité aux démunis et on se rend dans les temples pour honorer leurs
ancêtres et faire des vœux. Plus prosaïquement, c'est aussi l'occasion de se
retrouver en famille et de faire ripaille. Ce temple reste aussi un lieu de
dévotion comme on le voit à des offrandes déposées et par les quelques feuilles
d'or collées ou par les écharpes dorées revêtant certaines statues. VIC nous
fait observer qu'au Laos l'écharpe recouvre l'épaule droite alors qu'en
Thaïlande elle est beaucoup plus étroite et laisse l'épaule apparente. Les
statues sont un peu différentes d'un pays à l'autre et comme les Laotiens ne
veulent pas que l'ion puisse dire qu'ils se prosternent aux pieds de Bouddhas
thaïs, les pèlerins thaïlandais ne sont plus autorisés à offrir des statues
(sauf les moines et sur autorisation préalable). Pha That Luang Changement de
décor avec le Pha That Luang, le "stupa doré", le plus important édifice
religieux du pays, véritable symbole national. Il aurait des origines très
anciennes, un premier stupa construit au IIIe s. av. J-C par accueillir des
reliques du Bouddha données par l'empereur indien Ashoka, selon VIC, trois
cheveux et un bout de son sternum (pour d'autres: un cheveux et des cendres de
ses hanches). Bien plus tard, les Khmers l'auraient remplacé par un autre stupa
aux XIe-XIIe s. Il fut rebâti en 1566 par le roi Setthathirath et fut recouvert
avec une demi tonne de feuilles d'or. Les Siamois le détruisirent lors du sac de
la ville en 1827. L'édifice actuel très austère, constitué de trois terrasses, a
été construit sous l'égide de l'Ecole française d'Extrême-orient il y a moins
d'un siècle, puisque achevé dans les années 1930. La terrasse inférieure est
réservée aux simples fidèles, la seconde est accessible aux personnalités tandis
que seuls les moines ont accès à la terrasse supérieure. Son bulbe est original
par sa section carrée, ce qui le distingue des stupas que l'on peut voir dans
d'autres pays (Birmanie, Thaïlande...). Il évoquerait une fleur de bananier pour
VIC tandis que d'autres y voient un bouton de lotus... Le monument a une base
carrée de 85 mètres de coté et culmine à 35 mètres. Sa base est pourvue d'un
cloître et de trente petits stupas. L'or a été remplacé par une peinture dorée
qui nécessitera bientôt un nouveau ravalement car le précédent qui avait été
offert en voeu pour sa réélection par le Premier Ministre Thaïlandais (qui a
connu des déboires depuis) remonte à une dizaine d'années. Souvent les grands
stupas reliquaires sont souvent surmontés par 3, 5, 7 ou 9 parasols empilés de
taille décroissante (à l'origine, il n'y en avait qu'un seul). Rien à voir donc
avec la grandeur et la magnificence de certains stupas que l'on peut voir dans
les pays voisins comme en Birmanie avec le zedi ou le dagon Shwedagon de Rangoon
de 98 mètres de haut qui sont recouverts d'or, ou en Thaïlande avec ou le prang
Wat Arun de Bangkok de 90 mètres ou encore le chedi Phra Phatom et ses 127
mètres. Lorsque l'on se tient face à l'entrée ouest du stupa sur la vaste
esplanade, sur la gauche (au nord) se dresse le pompeux bâtiment abritant le
Parlement. Cette place accueille aussi un marché certains jours et sert de lieu
de rassemblement lors de la grande fête du Pah Vet, lors de la pleine lune de
novembre, fête qui dure trois jours et rassemble des milliers de moines et
pèlerins. Lors de cette fête, les trois terrasses sont accessibles aux fidèles.
Au sud du monument, le cloître Wat That Luang Thai sert de résidence au
patriarche du bouddhisme laotien. Des pièces archéologiques y sont présentées
tandis que le jardin accueille un grand Bouddha couché et doré. A PROPOS DE
BOUDDHA COUCHÉ Lorsqu'il est représenté couché, le Bouddha est toujours allongé
sur le côté droit... Mais dort-il ou est-il mort ? Quelques subtilités à
connaître... - Sommeillant, il garde les yeux ouverts (étrange !), les pieds
décalés et la tête soutenue par la main droite placée sur la tempe ou en arrière
de l'oreille. - Mort, il a l es yeux clos (ou mi-clos), les deux pieds sont
parfaitement superposés et la main droite appliquée contre la joue, la tête est
posée sur un oreiller. Application pratique: pour les bouddhistes le côté du
sommeil est le côté droit (alors qu'en Inde l'Ayurveda préconise le contraire),
cela fait notamment partie des règles auxquelles les moines bouddhistes doivent
se conformer, et les défunts sont également placés dans cette position. Sous le
soleil brûlant de midi, on ne voit pas grand monde par ici, sinon des "vendeurs
d'oiseaux", ces personnes qui proposent contre de l'argent de libérer de petits
oiseaux captifs dans de petites cages d'osier ou de bambou afin que votre voeu
soit exaucé. Il est un peu plus de midi lorsque nous arrivons en périphérie de
la ville au restaurant Ton Nam: potage, crudités et oeuf dur, brochettes de
poulet, crevettes, légumes en sauce et légumes bouillis... sans oublier le riz.
Marché du matin Thalat Sao Vers 13H30, nous revenons vers le centre ville,
avenue Lan Xang, pour nous rendre au marché du matin (ouvert toute la journée)
Thalat Sao. Les touristes, les fidèles bouddhistes et même les moines peuvent y
trouver souvenirs, gravures, des bougies et bâtons d'encens, écharpes en batik
de couleur vive, chapeaux coniques en fibres de feuille de latanier (un genre de
palmier), vêtements et produits alimentaires. Ce n'est pas un horaire de grande
affluence aussi ne se bouscule-t-on pas dans les allées comme c'est souvent le
cas dans ce genre d'endroit. Certains marchands en profitent pour faire une
bonne sieste, bien méritée car certains ont dû se lever tôt pour venir ici. Au
bout de l'avenue nous arrivons face au Palais Présidentiel et comme la veille,
nous allons gagner la rive droite du Mékong tandis que le marché de nuit n'est
pas encore installé puisqu'il est 16H lorsque nous revenons à l'hôtel. Nous
ressortons à 19H30 pour un dîner vietnamien au "Café Indochine", le restaurant
du Best Western de la rue Nokeo Khoumane, non loin du marché de nuit. Après un
délicieux velouté, nous nous régalons de cinq ou six plats (salade de fleur de
bananier et émincé de poulet, porc caramélisé...) pour conclure par un succulent
gâteau de riz. Ceux qui comme nous ne sont pas trop pressés d'aller au lit
finissent la soirée au marché de nuit qui cette fois est en pleine activité
puisqu'il est plus de 21H. Une banderole encore en place annonce le Festival de
la Francophonie qui s'est déroulé le 22 mars. C'est un souvenir des traces
laissées par la France dans ce lointain protectorat, tout comme les indications
en français sous-titrant les noms de bâtiments publics ou écoles... Menu LAOS
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VANG VIENG
De Vientiane au col Phôn Hông
Du col Phôn Hông à Vang Vieng: Grotte Tam Tjang*
VANG VIENG: en pirogue sur la Nam Song*
De Vang Vieng à Luang Prabang: villages ethniques*
Minorités KHAMU et HMONG
Les KHAMU
Les Kamu ou Khmu, 600 000 au Laos (soit 10% de la population) appartiennent à
une ethnie môn-khmère de la famille austro-asiatique qui occupait les plaines
avant d'être repoussée vers les montagnes lors de l'arrivée des peuples thaïs
dont les Lao. le terme "Kha" signifie "esclave" en lao. Le Laos groupe 90% de
cette ethnie.
Les Khamus occupent un niveau intermédiaire en altitude, celui des plateaux (Lao
Theung), entre les plaines habitées par les Lao (Lao Loum) et le haut des
montagnes où s'est installé le groupe Hmong/Mien (Lao Sung). Ceux qui vivent
plus haut dans les collines ont conservé certaines coutumes anciennes tandis que
ceux qui vivent plus bas ou au contact d'autres ethnies les ont abandonnées ou
se sont acculturés aux groupes ethniques dominants et beaucoup utilisent alors
régulièrement trois ou même quatre langues différentes.
La plupart des travaux agricoles dans les villages khamu se font en commun, de
manière à être menés à bien rapidement. La récolte du riz sauvage est
généralement effectuée par les femmes du village. Le riz est stocké à
l'extérieur du village dans des greniers sur pilotis pour protéger la récolte
des souris et des rats.
Selon les pratiques animistes khamu, une place est réservée à la maison des
esprits. Ils croient que leur village et ses environs sont intégrés aux esprits
de la terre, et ainsi chaque maison ou village est considéré comme un espace
sacré ou ritualisé. Typiquement (mais n'est plus toujours le cas), les villages
Khamu sont entièrement enclos avec trois ou quatre portes qui séparent, greniers
et les granges se trouvent à l'extérieur ainsi que les autels pour conjurer les
incendies et les tempêtes. Les maisons sur pilotis bas sont construites sur un
axe est/ouest avec une porte ouvrant à l'est (mais jamais à l'ouest). Pilotis et
charpente sont en bois et surtout en bambou (à 90%), tressé pour les murs et
refendu pour le sol. Le toit est réalisé en chaume de riz.
Les cimetières sont traditionnellement divisés en quatre sections; un pour les
morts naturelles, les morts accidentelles pour un, un pour les enfants, et
l'autre pour ceux qui sont morts loin de chez eux. Les Khamu ne croient
généralement pas à la réincarnation. La notion de tabou est très importante
comme, par exemple, toucher les autels ou les amulettes représentant l'esprit de
la maison, les cérémonies de naissance pour les enfants nés pieds en avant ou
entrer dans une maison sans y être invité.
Le chef du village est choisi désormais par le gouvernement laotien) et la
justice est administrée par les anciens du village.
Les KMONG
Les Hmong dont les sous-groupes sont qualifiés de différentes couleurs (blanc,
noir, vert, rouge, fleuri ou bariolé) selon la couleur principale des costumes
traditionnels féminins. Ils sont aussi appelés Méo ou Miao, ce qui signifie "riz
cru" et désigne depuis longtemps des populations nomades peu intégrées
Ils sont arrivés depuis les régions montagneuses du sud de la Chine et de langue
sino-tibétaine. A l'origine, ils étaient établis vers le centre de la Chine. Ils
ont d'ailleurs conservé des coutumes que l'ont retrouve chez les Dong (également
de langue sino-tibétaine) du centre de la Chine comme une fête qui permet aux
jeunes de déclarer leur flamme en vue d'épousailles. Les garçons et les filles
sont placés sur deux rangs qui se font face pour un jeu de balle un peu
particulier qui se joue à une seule main. Les filles lancent une balle de tissu
vers le parti qui l'intéresse. S'il y a réciprocité, le garçon s'en saisit sinon
il la rate délibérément.
Mais ils ont été peu à peu migré vers le Sud du pays (au Yunnan) par
l'expansion des Hans car ils n’ont jamais accepté la sinisation. Au début du
XIXe siècle, ils ont franchi la frontière. Au Laos, ils développèrent la culture
du pavot dans les montagnes. Après leur révolte contre les excès coloniaux au
début du XXe siècle, ils vinrent en appui aux Français dans la guerre
d'Indochine et ensuite aux Américains dans la guerre du Vietnam. Avec une
population de 550 000 au Vietnam, ils sont très minoritaires (0,6% de la
population) tandis qu'ils constituent un groupe non négligeable avec 450 000
dans un pays peu peuplé comme le Laos (8% de la population).
Avec la fin du conflit, ils ont été considérés par les autorités vietnamiennes
et laotiennes comme des traîtres et beaucoup (300 000) on émigré en Occident ou
se sont réfugiés dans les pays voisins, en particulier en Thaïlande. Une
minorité a tenté de résister et s'est réfugiée dans la jungle, 30 000 environ
dans les années 1980, effectif réduit à 8 000 au milieu des années 2000.Ils sont
toujours traqués par l'armée dans le cadre d'une guérilla qui au fil du temps a
pris la tournure d'un génocide.
Ils tissent le chanvre mais ils sont surtout connus pour leurs travaux de
broderies très colorées. Les maisons en bambou des Hmong sont bâties de plain
pied, directement sur la terre battue et couvertes de chaume (paille de riz).
Animistes, les Hmong enterrent leur mort. Jusqu'au moment de l'enterrement, le
corps lavé et habillé de vêtements spéciaux repose sur un catafalque d'environ
un mètre de haut, près de l'autel de la famille. Il n'y a pas de cimetière,
c'est l'esprit du défunt qui choisit l'endroit où il veut être enterré.
Traditionnellement, Khamu et Hmong sont également polygames notamment lorsque
leur épouse n'a engendré que des filles car il faut avoir plutôt des garçons
pour participer aux travaux des champs.
Menu LAOS
Etape précédente: VIENTIANE
Etape suivante: LUANG PRABANGG
Jeudi 27 mars
Départ à 8H et l'on quitte Vientiane en direction du nord, par la Nationale 13.
Cet héritage colonial des années 1930 n'était qu'une piste qui permettait de
relier Vientiane, à l'ancienne capitale, Luang Prabang, en une semaine. Elle a
été goudronnée dans les années 1995-97 et les 385 km peuvent s'effectuer en une
grande journée (9 ou 10 heures). Plus raisonnablement nous ferons une étape à
mi-chemin.
De Vientiane au Col Phôn Hông
Faubourgs de la capitale avec panneaux publicitaires et panneaux de propagande
au style réalisme socialiste (ouvriers et paysans tournés vers l'avenir...
radieux), maisons kitsch de nouveaux riches, tuktuks au chargements
improbables...
Premier arrêt au bout d'une demi heure pour voir une boutique de vannerie dont
la production est assurée par des prisonniers. On y voit des paniers coniques
servant à cuire à la vapeur le riz gluant ou riz glutineux, des balais, chapeaux
coniques et des balles de rotin tressé pour jouer au jeu appelé ici kataw mais
répandu dans toute l'Asie du sud-est sous le nom de sepak katraw en Malaisie (où
il est né au XVème siècle), Indonésie ou Thaïlande, chinlon en Birmanie. Le
produit de la vente est réparti à raison de 60% pour les prisonniers, 30% pour
la commerçante et 10% pour l'Etat (taxe). On y vend également des petits foyers
brasero en ciment réfractaire pour la cuisine qui permettent d'économiser 20 à
25% de combustible (bois ou charbon de bois) par rapport aux foyers et poêles
traditionnel, un moyen non négligeable de réduire les rejets de CO² et la
déforestation. Cette technique du "Nouveau Poêle Lao" (New Lao Stove ou NLS) se
diffuse aussi au Cambodge où 10 millions de Cambodgiens utilisent le bois pour
la cuisson des aliments.
Du bus, on aperçoit peu après une échoppe qui vend des sarcophage ou sortes de
catafalques pour l'incinération de défunts.
La route grimpe et vire dans un paysage de moyenne montagne. Des maisons
modernes en ciment peint, des plus simples au plus sophistiquées, alternent avec
des maisons sur pilotis et à toit de chaume. De temps à autre, on peut voir des
cimetières bouddhistes près des villages. Des stupas funéraires y sont érigés
afin de recueillir les cendres des défunts trois jours après l'incinération. Les
forêts, lorsqu'elles subsistent, offrent des bois plus ou moins précieux:
acajou, teck (qui semblent comme morts en saison sèche), bois de rose,
palissandre, ébène, "opéa" et hévéa.
A propos d'arbres, souvent on peut voir séchant sur les clôtures des lanières
qui sont en fait de l'écorce de mûrier (Broussonetia papyrifera), arbre
originaire d'Asie du sud-est utilisé par les peuples de la région depuis plus de
2000 ans. Après broyage on obtient une pâte servant à faire du papier tandis que
sans broyage on peut en tirer une fibre textile.
Du Col Phôn Hông à Vang Vieng: Grotte Tam Tjang*
Nous passons le col Phôn Hông vers 1100 mètres d'altitude puis franchissons la
rivière Lik avant de descendre vers la berges du lac artificiel créé sur la
rivière Nam Ngum (sa puissance de 150 MW permet au Laos d'exporter de
l'électricité vers la Thaïlande). Cela a offert aux villageois des alentours,
ici ceux de Tha Heua, l'opportunité de vivre de la pêche.
Un arrêt au village permet de découvrir ses productions. La plus répandue et
odorante avec du poisson séché, des sauces et pâtes de poisson emballées. On y
trouve aussi de la saucisse, des lanières de peau de de buffle que l'on prendrai
pour des frites, du sang de boeuf caillé que l'on découpe en dés gélatineux pour
en faire une sorte de boudin, des oeufs de cane roses donc colorés pour indiquer
qu'ils sont couvés. Plus classiquement, des boutiques vendent des galettes de
farine de manioc, des pommes violettes, des potirons et autres légumes. Ici
comme au Vietnam, les lampadaires et poteaux électriques dans les villages
servent de support aux haut-parleurs avec lesquels les autorités locales
diffusent des informations auprès d'une population parfois illettrée ou démunie
d'appareils audiovisuels. Evidemment, dans ce cas, de l'information à la
propagande, il n'y a souvent qu'un pas.
Ayant repris la route, nous remontons la vallée de la Nam Song et nous
approchons de Vang Vieng.
Il est bientôt 13H et le déjeuner s'impose. L'arrêt est prévu dans une ferme de
mûriers avec restaurant BIO nommée Phou Din Daeng installée près du rivage.
L'affaire prospère puisque des travaux d'agrandissement des terrasses sont en
cours comme le montrent les ouvriers qui s'affèrent sur le chantier. Pourtant le
repas est médiocre et perturbé par les incessants arrivages de jeunes
Australiens qui vont barboter sur la rivière avachis sur des chambres à air tout
en sirotant moult bières... pourtant leurs vacances d'avril ne sont pas
commencées.
Avant de repartir, un petit coup d'oeil sur la rivière Nam Song, "la Rivière de
la Cage". Elle doit son nom à une légende qui raconte qu'on y trouva le cadavre
d'un roi emprisonné dans une cage et jeté à l'eau.
Nous n'allons pas directement à Vang Vieng mais toujours sur les bords de la Nam
Song, nous arrivons au pied de falaises calcaires subissant une érosion
karstique ayant donné naissance à des roches découpées en lames (un peu comme
les tsingy de Madagascar) et creusées d'une trentaine de grottes (tam).
Pour accéder à la grotte Tam Tjang, il faut d'abord grimper 157 marches.
Une visite de grotte assez banale avec ses draperies, orgues, stalactites et
mites de calcite. Des formes plus étranges et adaptée au contexte local comme le
moine avec son bol à offrandes. Seul une petite partie est accessible et par un
orifice dans le sol, on voit que des salles se superposent sur plusieurs
niveaux. En ressortant de la grotte, on peut profiter d'un panorama sur la
vallée. Quelques marchands vendent du miel en rayon ou confectionnent des sortes
de flans verts.
VANG VIENG : en pirogue sur la Nam Song*
Vang Vieng est une ville de 43000 habitants situé à 160 kilomètres au nord de
Vientiane.
C'est un lieu de villégiature très prisé des jeunes Occidentaux comme on a déjà
pu le constater. Outre le farniente et les beuveries des activités sportives
peuvent s'y pratiquer: rafting, montgolfière, VTT, escalade, spéléo...
Pendant la seconde guerre d'Indochine, les Américains avaient dévolu un tout
autre rôle à cette ville comme en témoigne la piste d'atterrissage goudronnée
qui ressemble maintenant à un vaste champ de foire.
Les bus ne sont pas autorisés en ville. Nous n'avons pas loin pour nous y rendre
à pied tandis que nos valises sont transportées en camionnette.
A 16H, nous sommes dans nos chambres à l'hôtel Vansana 3*. De nos chambres, nous
avons un magnifique panorama sur les montagnes découpées en pains de sucre qui
fait penser à la rivière Li, près de Guilin en Chine.
Pour meubler la soirée, nous nous rendons à l'embarcadère du "Boat Tour Service"
qui propose en option libre pour un peu plus de 7€ (80000K), une balade de 5
kilomètres pour deux personnes dans de petites pirogues à moteur, au milieu d'un
splendide paysage de pains de sucre façonnés par l'érosion karstique.
Rive gauche, vue sur les hôtels et restaurants, rive droite, vue sur les
falaises et droit devant, vue sur les baigneurs et sur les rapides émaillés de
rochers que le frêle esquif frôle et racle même par moment car nous sommes en
période de basses eaux. Quelques passerelles en bambou permettent aussi aux
villageois de passer d'une rive à l'autre à pied sec. L'aller et retour, ce
dernier plus rapide car profitant du courant, s'effectue en trois quart d'heure
environ. Balade agréable avec à l'ouest les ombres chinoises des montagnes se
découpant dans les lueurs du soleil couchant. C'est aussi l'heure que mettent à
profit certains aérostiers pour s'offrir un vol en montgolfière.
Dîner et nuit à l'hôtel Vansana.
Vendredi 28 mars
Le départ sera matinal car un long trajet vers Luang Prabang nous attend.
Il est un peu plus de 6H et la journée commence agréablement pendant que nous
prenons le petit-déjeuner à la terrasse de l'hôtel avec le paysage des pains de
sucre dans la lumière de l'aurore puis la vue des montgolfières qui survolent la
rivière Nam Song.
De Vang Vieng à Luang Prabang par le col Phou Khoun: village kamu et village
hmong *
Départ de Vang Vieng à 7H.
La route que nous empruntons remonte la vallée de la rivière Nam Song jusqu'au
village de Ban Phatang où l'on arrive au bout de trois quarts d'heure.
Nous quittons cette vallée et au bout d'un quart d'heure la route de montagne
passe au petit village de la minorité khamu ou khmu (origine austro-asiatique)
de Phou Hinlek Fai.
Pendant une demi heure nous allons le visiter après avoir pu observer un
troupeau de buffles prenant manifestement plaisir à leur bain de boue à l'entrée
d'un village qui n'est pas encore enté dans l'industrie touristique. Les
villageois n'attendent rien de nous et n'ont rien à nous vendre. Leur habitat
est resté traditionnel: maisons sur pilotis bas, murs faits de nattes de bambou
tressé, toit de chaume en paille de riz. Cette enveloppe extérieure de la maison
est à renouveler tous les 3 à 5 ans. Mais la modernité apparaît sous diverses
formes: quelques toits de tôle, les vêtements hétéroclites de style occidental,
quelques antennes TV paraboliques et une école flambant neuve offerte par la
Corée du sud. Il est vrai que ça grouille d'enfants pas toujours très propres et
plus ou moins dépenaillés. Des toilettes publiques ont été construites alors
qu'auparavant les gens allaient faire leurs besoins dans la nature, aux abords
du village. Maintenant, on ne cuisine plus à l'extérieur mais dans les maisons,
avec un foyer posé sur un cadre rempli de terre pour isoler le plancher des
braises, ce qui n'est pas sans risque de sorte que les villageois qui
s'absentent alors que leur feu n'est pas atteint peuvent être dénoncés et
doivent payer une amende.
Des chiens, cochons noirs et poulets circulent librement dans le village si bien
que de petits jardinets sont enclos pour préserver les cultures de leur visite
inopportune. Certains habitants, des femmes surtout car la plupart des hommes
sont partis aux champs, confectionnent des nattes en paille de riz ou utilisent
les plumeaux de roseaux pour garnir des oreillers tandis que les tiges déplumées
servent à fabriquer des balais fins.
C'est reparti sur la route de montagne qui par la présence de troupeaux de
vaches en liberté donne un petit air de Corse. Le paysage alterne les zones de
pâturage et de culture de plaine, des parties escarpées boisées ou en brûlis.
Traversées de bourgades avec panneaux de publicités commerciales et d'affiches
de propagande dans le plus pur style réaliste socialiste. Nous avons changer de
vallée et remontons le cours de la rivière Nam Lik.
Il est un peu plus de 10H et peu avant d'atteindre un col, un peu en retrait de
la route et aux environs du village de Vieng Kham, nous visitons un village
hmong noir (origine sino-tibétaine) comme en témoigne le bonnet porté par les
femmes.
Principale différence avec le village khamu visité un peu plus tôt, ici les
maisons sont construites à même le sol et les murs sont faits de planches. Le
chaume des toits est parfois remplacé par de la tôle. Autre grande différence,
c'est qu'ici on attend le touriste pour lui vendre des petits objets brodés:
bracelets, bonnets, pochettes... mais cela n'empêche pas de visiter le village
et même de pénétrer dans certaines maisons alors que nous n'avions pas vu
d'intérieurs khamus ce matin. Comme ces maisons n'ont pour seule ouverture que
la porte, il y fait très sombre. La pièce unique sert à la fois de chambre
commune et de cuisine, avec du linge posé ça et là ou suspendu à des fils quand
des armoires à glace modernes en mélaminé rouge ne suffisent pas à le contenir.
Des bouts de cloisons ou ces armoires servent à ménager un peu d'intimité aux
espaces où sont placé les lits. Evidemment, l'autel des esprits tient une bonne
place avec bols à offrandes et baguettes d'encens. Ce village ne peut pas
échapper à la modernité, pris qu'il est entre l'antenne de téléphonie cellulaire
érigée tout à côté, et le village moderne que traverse la route où nous
rejoignons notre bus.
Il est 11H lorsque que nous arrivons au col Phou Khoun à 1000 mètres d'altitude.
A cet endroit la Nationale 7 vient se greffe sur la 13.
Il est tôt pour déjeuner mais comme il n'y a pas beaucoup d'endroits où l'on
peut se restaurer et que le petit-déjeuner a été pris très tôt, on va donc se
restaurer au Phou Khoun Phien Fa installé dans une ancienne maison coloniale,
ancienne fumerie d'opium. De nombreuses photos de révolutionnaires et de membres
du parti témoignent d'un affichage patriotique. Excellent repas mais des
courants d'air...
Après cet arrêt, vers midi et quart nous retrouvons une route particulièrement
sinueuse car passant de vallées en montagnes avec parfois des zones de brûlis,
traversant des villages aux maisons sur pilotis ou au sol. On voit des paysannes
qui rentrent en portant un fardeau sur leur dos à l'aide d'une sangle passant
sur leur front. Sur le bord de la route des gousses sont en train de sécher,
peut-être du soja tandis qu'un peu plus loin des villageois montent la charpente
d'une nouvelle maison.
Pas d'endroits pour des pauses techniques mais des toilettes publiques payantes
existent dans certains villages, ce dont nous profitons au milieu du trajet qui
nous sépare de Luang Prabang, vers Kiu Kacham. Petit tour dans la bourgade où
l'on peut voir quelques curiosités sur les étals. Par exemple, de grands bocaux
d'alcool de riz contenant non pas des pattes de singe car les doigts ont des
griffes. Il s'agit de pattes d'ours noir à collier blanc, une espèce pourtant
protégée. Pour améliorer la décoction, la bile de l'animal y a été ajoutée.
Beaucoup moins exotique, on peut voir à côté une pile de bien connues boîtes de
portions de fromage fondu "La vache qui rit", ce qui en version locale donne
"Con bo cuoi".
Après cela à nouveau la route de montagne, les brûlis et les pentes ravinées par
l'érosion favorisée par cette pratique. Depuis que nous sommes partis de
Vientiane, le trajet est régulièrement émaillé par les bornes kilométriques à
tête rouge, puisque nous sommes toujours sur la Nationale 7. Legs français... De
même, le voyageur individuel peut apprécier l'abondance de la signalisation en
double alphabet (lao et latin) des panneaux indicateurs de direction ou d'entrée
de village.
A une vingtaine de kilomètres avant Luang Prabang, nous traversons un village
aux maisons de tôle où on été relogées 200 familles déplacées pour la
construction de deux barrages sur un affluent de la Nam Khan (262 km),
réalisation de sociétés chinoises. Il est 15H30, nous approchons de la ville et
l'on voit déjà des écoliers quittant leur école. Une demi heure plus tard, nous
sommes à l'entrée de la ville...
Voir la fin de la journée à Luang Prabang...
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LUANG PRABANG **
Coucher de soleil au Mt Phusi*
Centre ville: marché, Wat Mai*, Palais Royal*, Centre d'Ethnologie
Pointe de la presqu'île: Wat Xieng Thong**, Wat Sene* et mini croisière
Tak Bat, quête de l'aumône**
Petits temples* et marché Phosyi
Balades rive droite de Nam Khan et au Wat Manorom*
Menu LAOS
Le blog d'Armel
A PROPOS DE LA VIE MONASTIQUE...
Moines et nonnes
Le Laos compte plus de 5 000 temples (ou pagodes) et environ 22 000 moines, dont
9 000 font partie du clergé permanent. Il faut y ajouter un total d'environ 450
nonnes (le plus souvent des veuves).
La plupart des hommes Laotiens se font moines une fois dans leur vie (avant de
se marier, lors de décès de proche, à l'occasion d'examens) pour une période qui
varie d'une semaine à la quasi-totalité de leur vie.
Le bouddhiste doit respecter les "Trois Joyaux" que sont Bouddha, sa doctrine
(le Dharma) et sa communauté (la Sangha). Cette dernière est composée non
seulement des religieux, moines et nonnes, mais aussi des fidèles laïcs, hommes
et femmes.
L'entrée dans les ordres commence par un noviciat, suivi éventuellement par
l'ordination, même s'il est possible de retourner à la vie civile à tout moment.
Le régime communiste en place au Laos obligeait encore il y a quelques années
les novices à fréquenter l'école publique comme tous les autres jeunes.
La vie du moine s'articule autour de diverses activités intellectuelles ou
manuelles: quête de l'aumône, méditation, étude et copie de textes sacrés,
retraites, confessions, actions de grâce, cérémonies liturgiques… et travaux
manuels.
Bouddha a longtemps hésité avant d'admettre les femmes dans la Sangha…
L’ordination des femmes par la Sangha des deux sexes est prescrite par le code
disciplinaire, vinaya.
Aujourd'hui encore, bien que considérées comme les égales des moines sur le
chemin spirituel (elles pratiquent comme eux la méditation et l'étude des livres
sacrés) seulement dans les pays du bouddhisme mahāyāna et du bouddhisme
vajrayāna, les nonnes (bhikkhuni) doivent se plier à des règles disciplinaires
plus strictes. Ainsi, comme les autres grandes religions, le bouddhisme place
donc les femmes en position d'infériorité. Les femmes sont impures et n'ont donc
pas le droit de toucher les Bouddhas sacrés. Autre exemple, elle ne peut pas
remettre de la main à la main un objet à un moine mais doit le lui présenter
poser sur un morceau de tissu.
Dans les pays d’Asie du Sud (Birmanie, Cambodge, Laos, Sri Lanka, Thaïlande) de
bouddhisme theravāda, les nonnes au sens strict sont inexistantes même si l'on y
trouve, depuis le XIXe siècle, des laïques qui se tournent vers la vie d’ascète
et font vœu de suivre plus de 300 règles et en vivant soit en communauté, soit
isolément. Mais pourquoi cette exception ?
Il faut faire un peu d'histoire pour comprendre. Autour de 250 av. J.-C., à
l’époque de l'empereur Ashoka qui régnait en Inde, son fils et missionnaire
Mahinda fonda une communauté d’hommes au Sri Lanka. La reine Anula et ses
suivantes souhaitant entrer dans les ordres, Mahinda fit venir sa sœur
Sanghamitta, qui arriva avec onze autres bhikkhunis qui étaient alors nombreuses
en Inde (jusqu'à la quasi disparition du bouddhisme dans ce pays dès le IXe
siècle). Elles ordonnèrent les premières moniales au Sri Lanka. Mais
au XIe siècle, les moniales furent exterminées en même temps que les moines par
les envahisseurs Cholas venus du sud de l'Inde (Tamil Nadu). Les Cholas chassés,
les Srilankais cherchèrent à reconstituer leur communauté monastique. Ils
réussirent à faire venir quelques moines de Birmanie, mais il n'y avait plus de
moniale. L’ordination des femmes par la sangha des deux sexes, il devint
impossible d’ordonner de nouvelles bhikkhunis. C'est ainsi qu'elles disparurent
du bouddhisme theravāda.
Les règles monastiques
Le moine doit respecter cinq règles fondamentales dont l’infraction entraîne la
déchéance du statut de moine :
- ne pas tuer (ni délibérément, ni en ordonnant à d’autres de tuer)
- ne pas voler
- ne pas mentir (ni se prévaloir indûment de tout accomplissement spirituel)
- ne pas avoir de relation sexuelle ( ou éjaculation provoquée)
- ne pas faire absorber d'alcool ou de stupéfiants.
Ces règles se déclinent en dix préceptes:
- respecter les êtres vivants,
- se montrer généreux et sans réserve
- rester calme, simple
- communiquer en vérité
- avoir des paroles utiles et harmonieuses
- se montrer bienveillant et aimable
- éviter toute forme de convoitise
- se montrer compatissant
- cultiver le savoir et la sagesse.
A cela, on ajoute souvent des principes éthiques:
- s'abstenir de consommer de la nourriture solide entre midi et l'aube,
- s'abstenir de chant, de danse et d'assister aux spectacles,
- s'abstenir de parfums, de cosmétiques et d'ornements,
- s'abstenir d'une haute ou luxueuse literie, - s'abstenir d'accepter de l'or ou
de l'argent.
Certains préceptes sont subdivisés en de nombreux points formant un code
disciplinaire, vinaya. Par exemple pour les moines le nombre total de règles
ascétiques peut dépasser le chiffre de 200 et varie selon leur ordre monastique.
Cela concerne aussi bien la façon de se coucher que de porter ses vêtements...
A propos, l'habit fait-il le moine ?
La couleur des robes monastique intrigue toujours. Y a-t-il un code
correspondant aux divers coloris ? Est-ce des ordres différents ? Est-ce une
marque hiérarchique ?
Rien de tout cela.
La tradition de la couleur ocre (jaune, orange, safran, rouge, rouge-brun, etc)
se réfère à la teinture utilisée par le Bouddha lorsqu'il confectionna sa propre
robe.
Originellement mendiants, les moines bouddhistes s'obligent à renoncer à toute
propriété individuelle. Les véritables possessions du moine sont très réduites,
et il doit considérer tout autre objet comme un prêt que lui fait l’Ordre.
Il n’a que huit biens indispensables:
- vêtement du dessus (une sorte de toge) à double épaisseur, pour la saison
froide ou porté lors d’occasions formelles (sanghati).
- vêtement du dessus à simple épaisseur (uttarasanga).
- vêtement monastique utilisé comme sous-vêtement, enroulé autour de la taille (antaravasaka).
En effet, VIC nous précise que normalement un moine ne porte pas de slip pas
plus qu'une nonne ne porte de culotte. Un point commun avec les Ecossais adeptes
du kilt !
- ceinture pour le vêtement de dessous (kayabandhana) .
- bol pour recueillir la nourriture (patta).
- rasoir (vaasi).
- aiguille pour réparer ses vêtements (suuci).
- filtre à eau pour ôter les êtres vivants de son eau afin que ni lui ni eux ne
soient blessés (parissavana).
Autres objets courants possédés par le moine: une pierre à aiguiser, un vêtement
type sweat shirt (uppraspivhina), une étoffe couvrant le thorax et découvrant
l’épaule gauche (añsa), une pièce de tissu rectangulaire pour s’asseoir (nisidana),
un bâton et un cure-dents, un parapluie, des chaussures simples (pour les moines
qui vivent dans les villes), un chapelet et évidemment, dans notre monde
moderne, ses documents officiels.
Peuvent également être autorisés, selon les temples, des objets tels que: livres
(enseignement du Dharma, livres de prières et tout livres qui augmentent la
connaissance du moine et ne sont pas a fin de divertissement) et les lunettes
qui vont souvent de pair...
Le monde moderne crée de nouveaux besoins auxquels les moines ont bien du mal à
échapper en particulier les appareils électroniques modernes: smartphone,
ordinateur voire télévision, au grand dam des "intégristes"...
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Le blog d'Armel
Etape précédente: VANG VIENG
Etape suivante: environs de LUANG PRABANG
Pour une carte détaillée de la ville, cliquez ici.
Vendredi 28 mars, fin d'après-midi
Il est 16H lorsque nous arrivons dans l'ancienne capitale, Luang Prabang (ou
Louang Prabang). La ville compte 54 000 habitants selon Wikipédia (80 000 selon
le guide Nelles ou encore 20 000 selon le guide Mondeos !) et quelque 35
monastères (80 temples selon l'hôtel Sanctuary) abritant près d'un millier de
moines et novices. C'est un patrimoine monumental d'environ 600 bâtiments
classés selon Nelles ... La ville est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
depuis 1995.
C'est ici qu'en 1353 le roi Fa Ngum fonda Lane Xang, "le Royaume du Million d'Eléphants".
Aujourd'hui il reste tout au plus 600 ou 700 éléphants à l'état sauvage dans
tout le pays.
La ville qui s'appelait anciennement Muong Soua fut rebaptisée Muong Luang Phra
Bang lorsque le Bouddha d'Or ("Phra Bang") y fut transféré en 1489 depuis Viang
Chan. Ce fut donc la capitale pendant un peu plus de deux siècles, jusqu'en
1560, lorsque le roi Setthathirath transféra la capitale à Vientiane.
La ville eut à souffrir du pillage par les Pavillons Noirs, dissidents de
l'armée chinoise, en 1887.
La ville se loge dans une étroite bande de terre à la confluence de la Nam Khan
et du Mékong, au milieu de plateaux vers les 800 ou 900 mètres d'altitude. La
vie des quartiers appelés "villages" s'organise autour de son monastère. Les
maisons coloniales ont été bâties en brique. Son influence se mêle à celle de
l'architecture traditionnelle des maisons en bois sur pilotis pour produire une
architecture de style lao-colonial, sans oublier que la période coloniale a vu
aussi la présence de communautés chinoises et vietnamiennes.
Nous devons abandonner le minibus à l'entrée de la ville car ces véhicules y
sont interdits et nous allons nous y déplacer en tuk-tuk, à raison de 4
passagers par engin. Ici, on se sent moins agressé qu'à Vientiane par le manque
de savoir-vivre et de respect des Lao motorisés.
Etrange impression de voir une ville dans une sorte de brume et sous un ciel
couvert d'une teinte un peu rousse. Pourtant il ne s'agit pas de caprice météo
en pleine saison sèche mais cela résulte simplement des fumées qui proviennent
des brûlis en cours dans les montagnes environnantes car les paysans
s'empressent à quelques semaines des premières pluies de la mousson. Des cendres
et même des flammèches, heureusement éteintes, tombent même sur la ville.
Vingt minutes plus tard nous arrivons à l'hôtel Sanctuary qui comme son nom ne
l'indique pas, il est tenu par des Français car il appartient à notre réceptif
ASEV qui possède également un autre établissement dans la ville (Villa Maly), un
bateau de croisière sur le Mékong (Nava Mekong) ainsi que du Kamu Lodge où nous
irons très bientôt. Il y aurait 500 expatriés vivant à Luang Prabang dont la
moitié de Français.
Nous prenons possession de nos chambres et profitons d'un petit repos car VIC
nous a donné rendez-vous vers 17H15.
Coucher de soleil au Mont Phusi (ou Phousy)*
Les tuktuks nous déposent au nord-est du Mont Phusi. Cette colline de 130 mètres
de haut se dresse en plein milieu de la ville. L'accès par ce côté serait plus
aisé avec 400 marches à monter alors que la descente sur l'autre versant n'en
compte que 328. L'escalier est ses rampes nagas passe par le Wat Tham Mo
Thayaram (XVIIIe s. rénové en 1962) et par divers oratoires accueillant toutes
sortes de Bouddha répartis le long de l'itinéraire. Un peu comme nos chemins de
croix érigés sur des collines. Bouddha assis, Bouddha debout bras croisés sur la
poitrine, bras relevés paumes en avant ("la paix") ou plus original et typique
du Laos, bras le long du corps ("appel de la pluie").
Au sommet, nous arrivons au petit temple Wat Phrabat Neua abritant une empreinte
de pied du Bouddha et au chedi That Choum Si (20 mètres de hauteur) construit en
1804 au-dessus de trois terrasses blanches. C'est de là que l'on a une vue sur
la ville, sur la Nam Khan et surtout sur le Mékong dans les eaux duquel se
reflète le soleil couchant. Il est presque 18H et les places sont chères pour
avoir un bon angle de vue.
La descente se fait par le côté du Wat Phra Houak que nous visiterons dans
quelques jours. Sur la gauche nous apercevons les étals rouges du marché hmong
et l'imposant Wat Ho Phra Bang de l'ancien Palais Royal que nous visiterons
demain matin.
A 19H, dîner sur la terrasse de notre hôtel Sanctuary. Le plan d'eau qui entoure
la terrasse nous vaut la visite de quelques moustiques. Excellente cuisine
particulièrement par le subtil équilibre des épices (gingembre, basilic,
citronnelle, lait de coco...). Service suivi de près par un stagiaire français
en management du tourisme. De plus, de tout le voyage où l'on nous proposera
souvent du pain, c'est le seul où l'on aura de l'excellent pain. On est vraiment
dans un environnement français.
Pour compléter la journée, nous décidons de faire un tour au marché hmong, à 500
mètres de l'hôtel, pour se dégourdir les jambes. Nous allons l'arpenter pendant
trois quarts d'heure. Les amateurs de tissus brodé ne peuvent qu'y trouver leur
bonheur.
22H, nuit bien méritée à l'hôtel Sanctuary...
Avant de se coucher, il faut recharger les batteries. C'est l'occasion de
découvrir qu'il y a des records en tous genres.
En effet, cet hôtel de 30 chambres (dont 8 chambres "deluxes" et 2 suites)
pourrait figurer dans quelques livre de records car j'ai compté dans notre
chambre 12 prises de courants (elles vont par paire), sans compter deux autres
prises sur notre palier!
Samedi 29 mars
Au centre ville: marché, Wat Mai*, Palais Royal* (Musée National) et Centre
d'Ethnologie
Malgré le ciel voilé par les fumées, de la terrasse de notre chambre nous avons
une vue superbe du petit plan d'eau de l'hôtel sur lequel le soleil levant se
reflète. Sur l'arrière, de la coursive, on a une vue plongeante sur des
bâtiments administratifs du "Service du Personnel de la Province de Luang
Prabang".
Départ tranquille de l'hôtel à 8H30.
Nous allons comme hier nous déplacer en tuk-tuk, bien que les distances soient
courtes et puissent se faire à pied. 500 mètres et on nous dépose au croisement
des rues Setthathirath et Sisavanvong, près de l'Office du Tourisme et de la
Poste qui a conservé son sous-titrage colonial de "Bureau de Poste de la
Province de Luang Prabang".
Nous sommes au Marché Tha Heua, dit Marché du Port, où nous allons faire un
tour, des paysannes transportent de lourdes charges de bois dans leur hotte.
C'est un marché d'alimentation où l'on trouve des fruits et légumes tropicaux
(avocats, fleurs de bananier, patates douces, pousses de bambou....), aussi bien
que de climat tempéré (brocolis, courgettes, carottes, bettes, tomates...) mais
aussi toutes sortes de variétés de riz blanc et violet-rouge.
Petit coup d'oeil au Wat Phone Xay où certains moines s'affèrent dans des
travaux de menuiserie.
Retour par des étals présentant des produits carnés: saucisses, abats peu
ragoûtants, brochettes appétissantes, crevettes et petits poissons séchés
odorants, poissons frais, oeufs frais et oeufs couvés de poule et de cane, gros
poissons-chats du Mékong et viande au détail, épices...
Nous n'avons qu'une rue à traverser pour nous retrouver au Wat Mai.
Ce temple a été construit entre 1821 et 1891 et fut la résidence du patriarche
du bouddhisme laotien jusqu'en 1975. L'édifice principal dans le style typique
de la ville est surmonté d'un toit à cinq niveaux et sa façade comporte des
reliefs dorés inspirés du brahmanisme et de l'hindouisme (Ramayana), tout comme
la somptueuse véranda adossée à l'un de ses pignons. Là aussi des moines
s'affèrent mais cette fois à des travaux de peinture extérieure, sans doute en
vue de la très proche fête du Nouvel An bouddhique (mi-avril). Dans la cour, on
peut voir côte à côte: la tour du tambour et la tour de la cloche (de bois)
ainsi qu'une petite maisonnette d'offrandes, sur pilotis.
Visite intérieure après s'être déchaussé comme il se doit. Une chapelle latérale
du sim présente une copie du Bouddha d'Emeraude.
Cette visite est l'occasion pour VIC d'effectuer ses dévotions. Après quoi il
nous précise qu'il a été trois fois novices: une journée lors du décès de la
sage-femme de son village, une autre journée lors du décès de sa grand-mère et
une semaine avant de quitter l'université.
Les monuments se touchent. Si bien que l'îlot voisin est celui de l'ancien
Palais Royal Ho Kham devenu Musée National, dominé par le Mont Phusi déjà
estompé par la fumée. C'était la demeure de la famille du Roi de Luang Prabang
jusqu'à l'indépendance en 1975. Le parc arboré et fleuri accueille une statue en
bronze de Sisavang Vong, l'avant-dernier roi. Etrange relique de la monarchie
abolie par le gouvernement communiste en 1975...
La chapelle royale, le Wat Ho Phra Bang*, a été construite il y a moins d'une
vingtaine d'années, à la fin des années 1990.
Au fronton du Palais, autrement dit le musée, on peut voir l'Erwan, l'Elephant à
Trois Têtes qui symbolise les trois royaumes laotiens: Luang Prabang et
Vientiane au nord et Champassak au sud). Ce palais date de 1904 et en en
visitera les diverses parties sans pouvoir y prendre de photos: salle
d'audience, salles de réception du roi et de la reine, salle du trône. Mais près
de l'entrée, c'est surtout la fameuse statue petite (83cm) d'or du Phra Bang, du
Bouddha d'Or, vénérée depuis le VIIIe siècle et transférée ici en 1489 depuis
Viang Chan par le roi La NamSene Thay.
Court trajet en tuktuk sur la rue Sisavangvong pour arriver à 11H30 au Coconut
Garden pour déjeuner. Boulette de légumes cuits à l'étouffée dans une feuilles
de bananier, riz gluant noir, sauté de légumes...
Nous avons tout notre temps pour être à 13H00 au Centre d'Ethnologie et d'Arts
Traditionnels sur la rue Setthathirath et consacrer trois quarts d'heure à cette
visite. On peut y voir des costumes et instruments utilisés par différentes
ethnies ainsi que des maquettes d'habitat.
Costumes hmongs avec haut brodé très coloré et collier en métal argenté. On y
évoque la façon particulière qu'ont les Hmong (450 000 au Laos soit 8% de la
population) pour déclarer leur flamme en vue d'épousailles. Les garçons et les
filles sont placés sur deux rangs qui se font face pour un jeu de balle un peu
particulier qui se joue à une seule main. Les filles lancent une balle de tissu
vers le parti qui l'intéresse. S'il y a réciprocité, le garçon s'en saisit sinon
il la rate délibérément. Ce qui est en gros la même pratique que celle des Dong
en Chine (par exemple à Chengyang dans la région de Guilin). Mais n'oublions pas
que les Hmong sont- des sino-tibétains tout comme les Dong.
Costumes akhas avec panneau de jupe brodé et coloré et étrange bonnet. D'autres
tenues moins brodées, noires ou indigo. Les Akha (moins de 100 000 au Laos) et
ils seraient sensés connaître par coeur leur généalogie sur 60 générations !
Cette ethnie tibéto-birmane arrivée dans le pays depuis 200 ans a d'autres
coutumes matrimoniales. Si les Akha sont monogames, avant de se marier la jeune
fille peut prendre plusieurs fiancés à l'essai... Comme les Iko, leur tradition
veut que la naissance de jumeaux soit vécue comme un malheur comme si les
parents avaient commis quelque faute impardonnable. Les jumeaux, tout comme les
bébés malformés, étaient donc tués ou abandonnés dans la forêt et la mère (ou
lit sur certains sites "le couple") est bannie du village pour une année.
Les Khamu , Kamu ou Khmu (600 000 au Laos) sont une ethnie môn-khmère de la
famille austro-asiatique qui occupaient les plaines avant d'être repoussés vers
les montagnes lors de l'arrivée des peuples thaï dont les Lao. On peut voir un
costume écru et un costume sombre à broderie.
D'autres ethnies sont encore présentées comme celle des Tai Lue (125 000 au
Laos) ou celle des Katu (30 000 au Laos, à la frontière avec le Vietnam et dont
le mode de vie a été profondément modifié du fait de la guerre avec les
Américains).
A propos des cultures animistes de nombreuses ethnies, VIC nous précise qu'il ne
faut jamais toucher la tête des enfants où siège, selon leurs traditions, l'âme
(khouan) la plus importante des êtres humains et ce serait porter atteinte à ses
forces vitales ce dont pourraient profiter des esprits (phi) mauvais.
L'extrémité de la presqu'île: Wat Xieng Thong**, Wat Sene* et mini croisière sur
le Mékong avec dîner-spectacle
Les tuktuks nous conduisent à la pointe de la presqu'île, à la confluence entre
Nam Khan et Mékong où est établi le célèbre temple Wat Xieng Thong . Il fut
fondé en 1560 par le roi Setthathirath et échappa au pillage par les Pavillons
Noirs chinois à la fin du XIXe siècle car leur chef y avait été moine dans sa
jeunesse. La bibliothèque a été rajoutée en 1828.
Nous accédons au temple Wat Xieng Thong ("monastère de la ville dorée") ,
considéré comme étant le plus beau temple du Laos par une ruelle à l'est du
monastère à la visite duquel nous allons consacrer une bonne heure. Comme on l'a
vu ce matin au Wat Mai, ici également les moines sont en pleins travaux pour
reblanchir le mur d'enceinte en vue de la fête du Nouvel An bouddhique.
Traditionnellement les novices se distinguent par le fait qu'ils gardent
l'épaule droite découverte. Lorsque nous avons franchi l'entrée du monastère on
découvre un vaste domaine avec de nombreuses constructions.
Nous commençons la visite par le pavillon du char funéraire royal construite en
1961 et où se trouve également la sépulture de Sisavan Vong, l'avant-dernier
roi. Les murs extérieurs sont décorés de reliefs en bois doré sur le thème du
Ramayana. Le char funéraire doré de 12 mètres de haut a la forme d'un bateau et
tout autour sont disposés quantité de statues du Bouddha.
Le sim à trois niveaux de toits date de 1561 et a été restauré en 1968 et encore
il y a tout juste deux ans. Dans la salle de prière, l'autel présente un grand
Bouddha de bronze accompagné de quelques autres statues tandis que les murs sont
ornés de scènes de la vie de Bouddha peintes en or laqué sur fond noir. Les murs
extérieurs sont ornés, eux, de somptueux reliefs dorés tandis que la façade
arrière est décorée par une mosaïque naïve en lapis-lazuli et en verre coloré
sur fond rouge représentant l'Arbre de Vie encadré par deux paons. On peut aussi
voir un magnifique gong qui est un instrument de musique sacrée qui s'est
répandu en Asie, depuis la Chine n et que l'on l’utilise lors des offrandes,
rituels (mais aussi lors de funérailles, mariages et autres fêtes).
Non loin de là, une chapelle abritant un Bouddha couché attire l'attention par
son mur extérieur orné par une autre mosaïque de lapis-lazuli et de verroterie
présentant de scènes de la vie villageoise: moines, paysans, pêcheurs, maisons
sur pilotis, moisson du riz, éléphants avec leur cornac transportant quelque
dignitaire et en bas toute une faune de buffles, zébus, tigres, cerfs et
éléphants... Cette oeuvre naïve date de 1957, 2500e anniversaire de la mort du
Bouddha selon la tradition pâli.
A côté, près de la tour du tambour, des stupas funéraires sont en cours de
restauration. Nous ressortons par l'entrée principale à l'ouest donnant sur le
Mékong sur le rivage duquel on peut descendre par deux volées d'escaliers en
béton dont les marches vont être repeintes en blanc par un autre groupe de
moines qui déploient une ardeur toute modérée.
A 500 mètres de là, revenant vers le centre, nous nous rendons rue Sakkarine au
Wat Sene Souk Haram ("temple aux 100 000 trésors"), résidence du patriarche des
moines de la province. Selon la tradition, c'est avec 100 000 pierres tirées du
Mékong (ou avec un don de 100 000 kips ?) qu'il fut construit en 1714 ou 1718, à
l'emplacement d'un plus ancien monastère et sa dernière restauration remonte,
comme pour le précédent à 1957. On ne peut manquer de remarquer ses murs rouges
ornés de décors dorés ni son grand Bouddha de bronze haut de 8 mètres dressé
sous l'auvent d'un bâtiment annexe. C'est le premier monastère de la ville dont
le sim a été couvert d'un toit de tuiles jaunes et rouges à quatre niveaux.
Cette salle de culte dispose d'un porche et d'une triple nef à cinq travées
tandis que des appentis ont été ajoutés sur les côtés. Dans un certain désordre
la cour du monastère renferme une bonne dizaine de petits stupas, un that
(stupa) doré, d'une tour du tambour, de plusieurs koutis (bâtiments où résident
les moines) et d'un hangar abritant deux grandes pirogues de 25-27 mètres
utilisées chaque années lors de la Fête des Pirogues qui se déroule en
août-septembre.
Retour à l'hôtel en tuktuk en passant devant l'Ecole Primaire bilingue (qui
abrite aussi le collège Manivanh) qui à ce titre bénéficie d'aides de l'Agence
Française de Développement (AFD) dans le cadre du Plan de d'Aménagement et de
Développement Urbain de la ville. Après quoi nous obliquons vers l'est par la
rue Kitsalat
15H30, le programme de la journée est déjà fini.
Sauf pour les quelques personnes, la moitié du groupe en fait, qui ont choisi
l'option libre: (205 000 kips soit 25$) dîner-mini croisière-spectacle de deux
heures sur le Mékong à bord du Nava Mekong. Une option qui j'hésiterais à
conseiller car sympa mais un peu chère (pour le pays), toutes proportions
gardées.
Nous arrivons au ponton d'embarquement à 17h30 et avons la surprise de découvrir
que le bateau ne naviguera que pour notre petit groupe de 8 personnes. En
demi-saison, il est arrivé qu'il n'y ait qu'un couple de passagers.
Comme l'hôtel Sanctuary, c'est ASEV qui est propriétaire du bateau Nava Mékong
sur lequel nous embarquons. Comme au Sanctuary, accueil très sympa par un
stagiaire français, cette fois d'une école de commerce. Avant le repas, tout en
naviguant à toute petite allure, le pilote est aussi stagiaire mais lao, nous
verrons les reflets voilés du soleil couchant se reflétant sur le Mékong.
Profitons du coucher de soleil sur lequel se découpent les collines et montagnes
de la rive gauche du Mékong.
Après le coucher du soleil, vers 18H, on nous sert un repas excellent, varié et
copieux.
En amuse-gueule pour accompagner l'apéritif: des algues vertes séchées, un peu
huileuses et recouvertes de graines de sésame. Puis excellente soupe de poulet
au lait de coco, nem à la viande de porc, mousse de poisson du Mékong dans une
feuille de bananier (Som pa), filet de porc sauté au gingembre avec oignons et
champignons, riz blanc vapeur et riz gluant. Pour finir, tranches de fruits
frais...
Pendant ce temps nos collègues restés à terre dînent au restaurant Tannaklao.
Un peu avant 19H, nous nous amarrons sur la rive opposée à un ponton couvert sur
lequel une petite troupe villageoise à pris place: spectacle bon enfant assuré
par cinq danseuses dont une assez jeune fille et un orchestre de percussions à
trois instrumentistes (xylophone, mini cymbales et tambour). Quelques
changements de costumes traditionnels et des danses qui évoquent probablement la
vie des villages: danse des bougies, danse de la fleur de frangipanier par la
petite danseuse, danse des bols dorés...
Nous sommes de retour au débarcadère à 19h30 et un quart d'heure plus tard à
l'hôtel. Nous ne prolongeons pas la soirée car nous avons pour le lendemain un
projet très très matinal...
Dimanche 30 mars, très tôt le matin
Tak Bat, la quête de l'aumône par les moines **
Donc lever à 5 heures, en reportant la toilette à plus tard, pour aller prendre
position, sur les conseils de VIC, à 150 mètres de l'hôtel, au croisement des
rues Kistarath et Manomai (appelée Vixunarat sur certaines cartes). Il fait
encore nuit et le carrefour n'est éclairé que maigrement par un lampadaire.
Les moines se sont levés à 4H à l'appel du tambour de leur monastère et lorsque
nous arrivons à 5H30, déjà un petit groupe de 8 moines défile rapidement et
silencieusement pieds nus, sourcils et tête rasés ou cheveux très courts
puisqu'ils se rasent complètement le corps tous les 15 jours. Nous essayons de
nous faire discrets pour ne pas perturber le rituel et la méditation. Donc pas
de flash ce qui rend pratiquement les photos impossibles tant que le jour ne
sera pas levé.
Puis 5 bonnes minutes passent sans qu'aucun moine ne se présente devant le
groupe de 5 femmes (plus un enfant), pieds nus, assises ou à genoux sur le
trottoir d'en face, à même le sol ou sur une natte de bambou, portant la jupe
lao traditionnelle (sinh). Elles déposent dans le bol à offrande que présente
chaque moine une poignée ou un petit sachet de riz gluant (khai niew) en prenant
bien soin de ne pas toucher le moine car cela est interdit aux femmes. Si
l'hygiène morale est respectée, que penser de l'hygiène alimentaire? Pensez à
l'heure à laquelle ces femmes ont dû se lever tôt pour faire cuire à la vapeur
le riz qu'elles auront trié la veille au soir et mis à tremper toute la nuit. Au
lieu de riz, ce peut aussi être des fruits ou des gâteaux.
Bientôt, venant d'une autre direction, un nouveau groupe d'environ 10 moines
passe devant 7 donneurs car une femme et un homme se sont ajoutés. A la
différence des femmes qui sont assises ou à genoux car leur tête doit être plus
basse que celle des moine. Tout comme ces femmes, l'homme porte en bandoulière
une écharpe à frange passée sur l'épaule gauche mais lui se tient debout et il a
gardé ses chaussures aux pieds. Encore un groupe de moines de même effectif. Des
mendiants, un homme et deux garçons se sont installées au bout de la fille des
donneurs dans l'espoir de recevoir quelque chose de leurs voisins ou des moines.
Leur père avec son vélo reste discrètement près de nous sur le trottoir opposé.
5H55, il fait enfin jour. Encore des groupes de moines venant d'une branche du
carrefour ou d'une autre: par 7 puis 10 puis 3 puis 5 puis une vingtaine parmi
lesquels de bien jeunes novices... Deux autres petits mendiants sont arrivés,
garçon et fillette. Tous ne recevront pas d'aumône de la part des moines.
L'important groupe de moines qui quitte maintenant le carrefour en croise un
autre d'une douzaine qui approchent. Au long de la rue, plus loin, on aperçoit
quelques donneurs, des femmes et un homme (debout), installés devant le pas de
leur porte pour donner l'aumône. Dans certains groupes, l'ordre protocolaire est
clair: en tête le vénérable suivi des moines aux épaules complètement couvertes
tandis que les novices à l'épaule droite nue ferment le ban. Certains novices
sont très jeunes, guère plus de 10 ans. La couleur des robes varie un peu, du
safran au rouge orangé et la tunique des novices est ceinte d'un tissu de
couleur variable puisque allant du jaune au brun. 6H10, déjà plus rien...
Où sont passé les centaines de moines dont parlent les guides?
Nous avions choisi la solution de la proximité donc de la facilité. Il aurait
été plus judicieux d'aller au grand carrefour des axes Setthathirath et
Sisavanvong ou le long de la rue Sakkarine, là où se trouvent les plus grands
temples...
Je me résous à m'y rendre rapidement car cinq bonnes minutes suffisent. Trop
tard! Au carrefour de la Poste, je verrai tout juste un groupe d'un quinzaine de
moines et en apercevrait quelques autres plus loin dans les rues au pied du Mont
Phusi. Passant devant "Le Département de l'Information, de la Culture et du
Tourism (sic) Provincial de Luangprabang", un groupe de trois petites mendiantes
en haillons quitte le carrefour après avoir recueilli quelques offrandes à en
juger par leur panier ou leur seau. Quant aux moines, de retour dans leur
temple, ils partageront les dons reçus pour déjeuner après avoir prononcer une
bénédiction pour la paix dans le monde. A midi, il pourront faire un repas léger
qui sera le dernier repas avant le prochain lever du soleil, le lendemain matin.
A 6H30, j'ai regagné l'hôtel. Toilette et petit-déjeuner car ce lever matinal à
ouvert l'appétit. Encore quelques photos du petit plan d'eau de l'hôtel sur
lequel le soleil levant se reflète.
Départ en tuktuk à 8H pour rejoindre l'embarcadère car nous allons quitter la
ville en remontant le Mékong sur un bateau.
La suite de cette croisière qui se déroule sur deux jours sera narrée dans la
page suivante...
Lundi 31 mars, après midi
Petits temples* et marché Phosy
Nous voici donc de retour à Luang Prabang pour midi, après notre petite
croisière sur le Mékong et un petit séjour au Kamu Lodge dans un coin perdu...
Déjeuner au restaurant "Couleur Café" tenu par un Français expatrié depuis 2001.
L'établissement vient en complément de l'hôtel Sainamkhan River View. Un bel
emplacement à un angle de rue sur la rue Kingkistarath, avec vue sur la Nam
Khan, près d'une passerelle provisoire saisonnière franchissant la rivière.
Ambiance bistrot franço-indochinoise par les photos affichées sur les murs et
par les chansons qui sont diffusées et cuisine franco-laotienne: algues séchées
de a rivière, soupe de potiron, cassolette de porc façon Luang Prabang (oh lam),
cassolette de légumes au lait de coco, salade de porc (laap kai) et un délicieux
joliment présenté entremet au citron avec morceaux de mangues, feuille de menthe
et accompagné d'un petit biscuit sablé.
13H, un petit kilomètre pour se rendre tout au bout de la presqu'île, face à une
seconde passerelle de bambou jetée sur la Nam Khan, pour continuer les visites
sous la conduite de VIC.
Nous allons visiter le petit temple Wat Pak Khan ("temple au début de la rivière
Khan"), situé entre les rues Kingkitsarath et Sakkaline, face à la Maison du
Patrimoine de l'UNESCO qui a remplacé les Douanes de l'époque coloniale. La
salle de prière est couverte d'un toit à deux niveaux superposés, sans galerie
extérieure ni véranda mais entourée d'auvents formés par les toits en débord.
Les fenêtres sont garnies de colonnettes en bois tournés. Des étoiles sont
accrochées tout autour probablement pour la fête prochaine de l'Anniversaire du
Bouddha. Près de là, le bâtiment des moines est à l'échelle du temple,
c'est-à-dire petit.
A deux petits pâtés de maisons de là, un autre temple, plus important, le Wat
Khili ou Wat Souvankhiri ("Monastère de la Montagne d'Or"). Au Laos, c'est le
seul temple qui subsiste dans le style de la province du Xieng Khouang. Il fut
construit en 1773 ou 1779 par l'architecte Lu pendant le séjour monastique du
prince Chao Kham Sattha originaire de cette province montagneuse limitrophe du
Vietnam (au-delà de la Plaine des Jarres), tous les autres ont été détruits lors
de la guerre. Le porche de la façade du modeste sim est soutenu par quatre
colonnes carrées de couleur rouge encadrant une grande roue de vie (ou roue de
l'existence karmique) dorée en position centrale et deux plus petites de part et
d'autre. A l'arrière, se trouve le bâtiments où vivent les moines, une
construction blanche à étage dans le style colonial alors que fréquemment les
bâtiments conventuels sont en bois, voire sur pilotis, dans le style du pays.
Sur un côté de la cour on peut voir une chapelle, fermée, précédée d'une petite
véranda à deux colonnes dorées, dont la façade peinte en rouge est ornée de six
petits arbres de vie en mosaïque, préfigurant celui que l'on a vu non loin de là
au Wat Xieng Thong. Dans la cour du monastère, on peut aussi s'intéresser à la
tour du tambour ou aux stupas funéraires.
Pour se conformer à notre programme, VIC aurait souhaité nous faire visiter un
atelier de fabrication de papier de mûrier. Véhiculés par nos tuktuks, nous
faisons deux tentatives: deux échecs. Dans le premier magasin, les ouvriers ne
travaillent pas ce lundi. Dans le second magasin, on nous dit que l'atelier se
trouve en dehors de la ville. Effectivement, il faudrait se rendre à trois
kilomètres de la ville dans des villages comme Ban Xang Khong ou Ban Xieng Lek.
Néanmoins petit moment pour des achats...
Dépité, VIC nous ramène vers le centre, au pied du Mont Phusi, pour visiter le
temple Wat Pha Houak ("monastère de la forêt de bambous"), rendu célèbre par ses
peintures murales uniques. L'édifice a été construit en 1860 ou 1861 par Phaya
Si Mahanam. De 1945 à 1975, il a servi de bibliothèque avant de rouvrir et que
les fresques murales soient sauvegardées. Le pignon d'entrée a perdu son aspect
ancien avec un décor doré sur fond de verroterie bleue. Décoloré, il reste une
sculpture représentant Indra chevauchant Airâvata, son éléphant à trois têtes.
Cet ancien dieu indo-européen de la guerre et de l'orage, dieu du ciel, a été
repris par la suite par le védisme, le brahmanisme, l'hindouisme et même le
bouddhisme qui le désigne normalement sous le nom de Phya In en laotien. VIC
profite de la visite pour effectuer sa triple prosternation devant les statues
du Bouddha manifestant l’humilité face aux "trois joyaux" et on exprimant
l'aspiration à trois vertus (Eveil, Droiture et Altruisme). Sur un fond blanc,
les peintures sont à dominante indigo, rehaussées de quelques touches de vert,
de brun ou d'or. Elles représentent des scènes au dessin naïf comme le miracle
de Jambupati où Bouddha apparaît comme roi du monde pour vaincre l’orgueil du
prince ou la vie des habitants ou encore le pillage par les 600 Hos des
Pavillons noirs chinois conduits par Deo-van-Tri en 1887. On y voit aussi des
visiteurs plus pacifiques, européens ou persans. Des paysages de montagne avec
quantité de chevaux tandis qu'ailleurs, au bas d'une fresque court un troupeau
de chèvres... Malheureusement ces fresques sont très endommagées et ont disparu
en partie basse. A noter qu'aucun dispositif ne les protégent du toucher par les
visiteurs.
Petit trajet en tuktuk pour se rendre à plus d'un kilomètre de là, complètement
à l'ouest de la ville, au marché Phosy.
C'est de loin le plus grand marché à Luang Prabang dont les trois quarts sont
couverts. Des centaines de marchands y proposent toutes sortes de produits qu'il
s'agisse de maraîchers, paysans et pêcheurs vendant leur récolte, les produits
de leurs élevages, de la pêche et de la cueillette (comme les cigales) ou qu'il
s'agisse de divers marchands tenant des boutiques de vêtements (dans le style
chinois) et chaussures, de produits de santé, des fournitures scolaires,
d'impressionnants empilements de matériels et produits manufacturés fabriqués en
Chine ou en Thaïlande. Bref, rien pour les touristes d'ailleurs les marchands ne
parlent que laotien comme on pourra le vérifier lorsque l'on aura égaré notre
guide. Il est 15h45 et donc ce n'est pas l'heure d'affluence. Tant mieux, cela
limite le risque de s'y perdre. Tant pis de ne pas pouvoir se faire une idée
plus précise de l'importance du lieu pour les Laotiens.
De retour à l'hôtel vers 16H15, de la coursive conduisant à notre chambre, nous
avons une vue plongeante une fête réunissant 25 ou 30 fonctionnaires du "Service
du Personnel de la Province de Luang Prabang" qui finissent de déjeuner avant
d'attaquer une partie de pétanque! Hé oui! Encore un héritage colonial... Il y a
même une fédération nationale de ce sport qui participe aux championnats du
monde de la discipline. Au championnat du monde qui a lieu tous les ans, les
premières places étaient ces dernières années remportées par la France devant
des pays comme Madagascar, la Thaïlande, le Cambodge ... la Laos progresse
sérieusement grâce à un entraîneur français.
Pour se mettre en appétit, petite balade improvisée sur la rue Bounkhong,
jusqu'au Wat That ou Wat Phra Mahathat, temple récent puisque complètement
reconstruit pendant la première moitié du XXe siècle en avant d'un ancien
reliquaire. On remarque son toit aux pans décrochés et les colonnes vertes de
son pignon. Lors des très prochaines fêtes de Nouvel An bouddhique, il occupe
une grande place car on y vénère Manohara, un être mythique, mi-dieu mi-homme ou
plus précisément mi-oiseau mi-femme.
Il fallait bien ça pour aborder le dîner à l'hôtel Sanctuary, nettement moins
apprécié que celui de l'avant-veille notamment avec un sauté de buffalo (buffle)
plutôt coriace.
Mardi 1er avril, fin d'après midi
Balades improvisées sur l'autre rive de la Nam Khan au temple Wat Manorom*
De retour à l'hôtel à 15H30 après une bien agréable journée passée aux chutes de
Kuang Si (ou Khouang Xi), il convient de trouver quelque occupation pour la fin
d'après-midi.
A trois nous décidons d'aller faire une petite balade pédestre improvisée de
l'autre côté de la Nam Khan en franchissant la rivière par la première
passerelle de bambou, pas celle du confluent, mais celle qui est installée à
hauteur du restaurant "Couleur Café", à un quart d'heure de marche de l'hôtel. A
l'entrée de la passerelle, après avoir descendu une volée de marches, un petit
péage est installé et une affiche précise que l'ouvrage est l'oeuvre d'une
famille qui le démonte tous les ans à la mousson et le remonte après, soit pour
6 mois. Jusqu'à 18H, une redevance de 5000 kips (0,50€) par personne est
demandée pour l'utiliser (tarif aller/retour). Ainsi il n'en coûte rien aux
convives qui se rendent sur l'autre rive pour dîner au restaurant Dyen Sabai
très réputé pour son cadre végétal et sa cuisine à ce qu'il paraît.
Notre but à nous est simplement une petite promenade. Finalement le passage sur
cette passerelle d'une centaine de mètres n'est pas aussi impressionnant que
cela. Un solide mais raide escalier en bois nous attend sur l'autre rive.
Dépassant le restaurant, nous arrivons dans une minuscule bourgade, Ban Phan
Luang. Le temple Wat Phan Luang Ratsouda Ram paraît presque disproportionné. la
salle de culte est close et on se borne à regarder les fresques très colorées de
la vie du Bouddha qui ornent son porche. Dans la cour, outre le bâtiment des
moines (on en voit un très vieux et très maigre en train de réparer quelque
chose), les stupas funéraires, catafalques et maisonnette des offrandes, on peut
voir trois pirogues de fête d'une bonne vingtaine de mètres de longueur.
Dans le hameau , coup d'oeil chez un sculpteur de souvenirs (éléphants,
Bouddha...) tandis que non loin de là on a la surprise de voir un groupe d'une
demi-douzaine d'ados jouant à la pétanque (triplettes), qu'un nombre équivalents
les regarde avec intérêt, chose que l'on verrait mieux dans notre Midi...
Parallèlement à la rivière, la rue principale, rue Khoundouangchan que nous
parcourons est bien agréable, d'une tranquillité seulement troublée par quelques
jeunes filles à vélo portant ombrelle tout comme des moines, eux à pied. Les
passages de motos et voitures sont extrêmement rares. Bref un quartier
résidentiel éclectique par le style de ses maisons tantôt traditionnelles en
bois et tantôt d'allure coloniale, sans oublier le très chic hôtel Apsara. Noua
arrivons bientôt au temple Wat Pak Ha Xaingaram et à son crématoire. A notre
vue, tout un groupe de moines qui s'afférait près de la clôture du monastère
disparaît... Il est 16H30 et nous revenons tranquillement sur nos pas. Si le
ciel n'était pas voilé par le "smog", on aurait normalement une superbe vue sur
le Mont Phusi alors que l'on en distingue à peine le sommet.
De retour sur la passerelle, on peut voir un homme qui de son bateau pêche à
l'épervier mais sans grand succès. Sur l'autre rive, parcourant les rues
Kingkitsarth et Ratsavong, c'est l'occasion de faire quelques portraits de
jeunes enfants. Puis ce sont des boutiques de joailliers et le Dara Market près
de l'hôtel.
Il n'est que 17H, nous décidons de repartir mais dans la direction opposée. Sur
le trottoir des gens cuisinent à l'aide de poêles améliorés tandis qu'un peu
plus loin, du côté des bureaux de la compagnie Lao Aviation, 5 femmes ont
installé leur table de pique-nique pour vendre des billets de loterie.
DEUX MOMENTS DE LA VIE EN PAYS BOUDDHISTE SUR FOND ANIMISTE
MARIAGE
Il n'y a pratiquement plus de mariages arrangés. Le mariage en tant que
formalité administrative est prononcé en mairie devant témoin mais seule l’union
traditionnelle possède une valeur sacrée aux yeux des Laotiens.
Avant de se marier et de fonder sa propre famille, tout jeune Lao a le devoir de
se retirer dans un monastère en tant que novice ou bonze pendant une période
pouvant aller de sept jours à deux semaines. En général, le futur couple se
rend, la veille du Baci nuptial, à la pagode la plus proche pour faire des
offrandes. Une dot sera versée à la famille de la jeune fille (phousao) car elle
va quitter sa famille pour vivre avec le jeune homme (phoubao), à la campagne,
souvent chez les parents de ce dernier. Le fiancé arrive chez sa promise et
entre après avoir coupé un ruban rose. Un officiant lit l'acte de mariage et
récite le Baci ou Soukhouane, une prière d’origine animiste et brahmanique,
destinée à rappeler les âmes errantes, de les faire réintégrer le corps des
personnes honorées.
FUNERAILLES
Le corps du défunt est gardé à la maison dans son cercueil pendant 5 jours avant
d'être incinéré. Tous les jours, des moines viennent prier à la maison. Viennent
en tête du convoi funèbre la famille et les moines reliés par un cordon blanc
tandis que voisins et amis ferment la marche tandis que du riz soufflé est jeté
le long du trajet.
Les cendres sont récupérées dans une urne 3 jours après l'incinération et l'urne
est déposée dans un stupa. Lorsque avec le temps, celui-ci se cassera, l'âme
sera alors libérée pour être réincarnée dans une nouvelle vie. Cette pratique
évolue et maintenant certains jettent les cendres à l'eau après la crémation.
Encore un petit effort et nous arrivons au temple Wat Manorom qui héberge la
plus important communauté monastique de la ville et accueille aussi une école
primaire. La fondation du monastère remonterait au XIVe ou au XVe siècle. Le
Bouddha assis en position assise "prenant la terre à témoin", en bronze et
mesurant 6 mètre de haut, date de 1372. Cette statue est de style thaï de
Sukhothai. De 1502 à 1513, le temple qu existait alors eut le privilège
d'abriter le Pra Bang. L'édifice bâti par la suite, en 1818, a été détruit lors
du passage des pilleurs des Pavillons Noirs chinois en 1887 et la statue d'un
Bouddha a perdu ses bras (restaurés depuis en ...ciment!) ce qui la fait
surnommer du nom peu flatteur de "Bouddha manchot". Le sim que l'on voit date de
1972 et c'est l'un des plus imposants par sa hauteur. Une autre originalité
réside dans ses colonnes à section hexagonale.
Mais nous avons la chance de tomber à l'heure d'une cérémonie de bénédiction.
Sous la véranda, une quinzaine de fidèles sont à genoux ou assis jambes repliés
sur le côté comme il se doit, mains jointes et écharpe passée sur l'épaule
gauche, devant eux des bougies allumées et, leur faisant face, quatre moines en
train de psalmodier des mantras tout en tenant une cordelette les reliant et se
prolongeant jusque dans la cour en passant sur les nageas de l'escalier par
finir dans la cour attachée au guidon des motos et scooters ou au rétroviseur
des voitures des fidèles. La cérémonie se termine par une bénédiction de tout
cela par un novice muni d'un seau en plastique noir et d'un rameau. Un
conducteur de minibus Kia arrivé en retard doit emprunter un bout de cordelette
pour relier son véhicule garé trop loin.
Le monastère dispose classiquement, outre des bâtiments conventuels, d'un stupa
reliquaire, des stupas funéraires, tours de la cloche et du tambour...
Il fait pratiquement nuit lorsque nous rentrons à l'hôtel.
Pour clore ce séjour à Luang Prabang notre programme prévoit un dîner-spectacle
au Roots & Leaves, un établissement situé à moins de 100 mètres. Repas correct
mais spectacle minable dont on ne profite pas du fait de son éloignement en
arrière d'un plan d'eau et du fait que les tablées les plus proches sont
dévolues au groupe d'un CE d'employés commercialisant ant des lubrifiants
agricoles LPC.
Retour au Sanctuary.
____________________________
Autour de LUANG PRABANG *
Sur le Mékong, grottes de Pak Ou *
Sur le Mékong, au Kamu Lodge ** et à Ban Yoi Hai
Sur le Mékong, village de Xang Hai
Chutes de Kuang Xi **
Menu LAOS
Le blog d'Armel
DONNÉES SOCIO-ÉCONOMIQUES...
Ces informations ont été principalement fournies par VIC.
SCOLARITÉ
Même dans ce pays communiste, la scolarité est obligatoire mais pas vraiment
gratuite car les familles ont à leur charge diverses dépenses (outre les frais
pour l'achat de l'uniforme obligatoire, en principe): dans le primaire, de
14 000 kips pour l'inscription et 300 000 kips pour les fournitures. Sachant que
l'enseignement n'est généralement délivré qu'à raison de demi-journées, par
roulement, le matin (8H-12H) ou l'après-midi (12H-16H).
L'enseignement primaire dure 5 ans et comporte l'étude de deux langues
étrangères (l'anglais a été ajouté au français il y a quelques années mais en
pratique, il ne faut pas penser tenir une discussion avec les jeunes Laotiens).
Le premier cycle du secondaire dure 3 ans et le second cycle (lycée) 4 ans.
L'université conduit à la licence en 5 ans et au master en 7ans.
SERVICE MILITAIRE et ARMÉE
Le Service Militaire n'est plus obligatoire (auparavant il durait un an) du fait
des bonnes relations qu'entretient le Laos avec ses voisins.
"L'armée populaire lao" est donc une armée de métier très modeste puisque son
budget représente 0,5% du PIB (1,5% au Cambodge) et elle emploie moins de 30 000
personnes (120 000 au Cambodge). L'armement est plutôt ancien (années 1950-60)
et largement d'origine russe (plus précisément URSS).
LIBERTÉ et DÉMOCRATIE ?
Les citoyens peuvent être autorisés à sortir du pays. Encore faut-il en avoir
les moyens. Pour un Laotiens qui veut faire un séjour de deux ou trois semaines
en Europe, il faut un budget de 8 ou 9 000$ (soit l'équivalent de 7 à 8 années
de salaire moyen). De plus, une caution bancaire doit être déposée et bloquée
jusqu'au retour. Il faut souligner que beaucoup d'étudiants partis à l'étranger
ne reviennent pas au pays.
La majorité électorale est fixée à 18 ans.
Le Parti révolutionnaire populaire lao (en lao: Phak Pasason Pativat Lao, PPRL)
est issu du mouvement révolutionnaire Pathet Lao. Ce parti communiste au pouvoir
depuis 1975 est le seul parti politique autorisé et il doit approuver les
candidatures dites "indépendantes" (représentant 2 ou 3%). Les députés sont élus
pour 5 ans et forment le Parlement. A leur tour, ils élisent le Président de la
République (actuellement Choummaly Sayasone) pour un mandat de 5 ans,
renouvelable une fois.
SALAIRES, FISCALITÉ, PROTECTION SOCIALE et PRIX
Salaires et fiscalité
Le salaire moyen au Laos s'élève à 105$ par mois (ou 75€).
Les riziculteurs ont un revenu brut de 10 à 25 millions de kips par an (soit de
80 à 200€ par mois), selon que leur région permet une (en rizière dite sèche
c'est-à-dire ne bénéficiant que des pluies) ou deux (en rizière inondée)
récoltes par an. Bien sûr, ces cultures de plaine n'ont rien à voir avec celles
de riz sauvage produit parcimonieusement sur brûlis dans les montagnes.
Dans les entreprises, la main d'ouvre salariée est très instable comme dans
beaucoup de pays en développement. C'est pourquoi les salaires sont payés à la
journée (confirmé par Olivier, le gérant du Kamu Lodge). Le salaire journalier
d'un maçon est de l'ordre de 50 000 kips soit 5$.
Le salaire des hauts fonctionnaires s'élève à 2,5 millions de kips par mois soit
300$ (ou 220€), à peine le prix du plus petit modèle de moto de fabrication
chinoise.
Un directeur d'école gagne 800 000 kips par mois soit environ 100$ (70€) et un
instituteur autour de 650 000 kips soit 75$ (ou 55€).
Les revenus mensuels supérieurs à 5 millions de kips sont imposés au taux de 8%.
Ce taux est de 5% au-dessus de 3 millions, tandis que les revenus inférieurs à
un million ne sont pas imposés.
Protection sociale
La sécurité sociale du secteur public a été mise en place en 1986. Avec près
d'un millions de bénéficiaires, elle cible les fonctionnaires, les organisations
de masse, les militaires, la police et leurs ayants-droits.
L’organisation de la Sécurité Sociale du Lao (SSO) a été mise en place en 2001
dans le cadre de la Coopération Technique Belge. Elle vise les entreprises
privées du secteur formel de l'économie et de plus de 10 salariés. Au milieu des
années 2000, ce régime n'avait atteint qu'un tiers de sa cible, concernant moins
de 250 entreprise et bénéficiant à un peu plus de 50 000 personnes seulement.
Si les travailleurs du secteur informel de l'économie n'ont pas souscrit une
assurance volontaire, leurs dépenses de santé sont supportées par les familles
sauf pour les soins délivrés gratuitement dans les dispensaires tenus par des
ONG.
Les fonctionnaires bénéficient d'une retraite dont l'âge est fixé à 60 ans pour
les femmes et à 65 ans pour les hommes. Leur pension correspond à 57% de leur
salaire de fin de carrière.
Les salariés du privé ne bénéficient pas d'un régime de retraite.
Quelques prix
A Luang Prabang, le loyer d'une pièce de 40m² s'élève à 650 000 kips soit 60€ ce
qui oblige à disposer d'un double revenu.>
Quant au coût d'une petite maison neuve dans cette même ville, il est de l'ordre
de 150 millions de kips soit 11000€. Un prix qui paraît modique mais en tenant
compte du niveau des salaires (sans oublier les charges découlant d'un
financement par prêt bancaire), vous imaginez que cela n'est pas à la portée du
plus grand nombre...
Quelques prix de denrées alimentaires
- 1kg de poisson d'élevage: 40 000 kips
- 1kg de poisson pêché: 100 000 kips
- 1kg de riz lao: 45 000 kips
- 1kg de riz importé (thaï): 80 000 kips
- 1 poulet: 50 000 kips
- 1 canard: 80 000 kips
(pour une équivalence très approximative en Euros et en Dollars, divisez par
10 000)
Menu LAOS
Le blog d'Armel
Etape précédente: LUANG PRABANG
Etape suivante: sud du LAOS
Dimanche 30 mars
Après un lever très matinal pour assister au Tak Bat, la procession des moines
recevant l'aumône (décrite en page précédente), et avoir avalé rapidement le
petit-déjeuner, VIC donne le départ en tuktuk à 8H pour rejoindre l'embarcadère
car nous allons quitter Luang Prabang en remontant une grande boucle du Mékong
sur un bateau. Bagages allégés car nous ne découcherons qu'une nuit.
Le bateau (sans nom mais avec le matricule 079) appartient à un batelier
indépendant dont l'épouse assure le rôle d'unique matelot en aidant aux
manoeuvres d'accostage et en donnant des indications à son capitaine de mari
dans les passages délicats de hauts fonds sableux et d'écueils dans les rapides.
Parfois elle doit s'aider d'une perche pour écarter le bateau. La navigation à
la fin de la saison sèche est délicate car le fleuve est en basses eaux.
En remontant le Mékong vers les grottes de Pak Ou* ("la Boucle d'Ou")
La navigation va dure deux heures jusqu'aux grottes de Pak Ou, pour un parcours
d'environ 30 kilomètres. Quelques speed-boots qui nous dépassent font le trajet
en quatre fois moins de temps !<
On voit bien que ce n'est pas le plein de la saison touristique. Tout d'abord
notre groupe de 15 est seul à bord alors que le bateau peut transporter une
quarantaine de passagers. Ensuite, il suffit de regarder tous les bateaux de
croisière restés à quai. On croisera peu de bateaux de croisière.
Cette lente navigation laisse tout loisir pour observer la vie sur les berges du
fleuve mais pas les lointains qui, comme à Luang Prabang, sont estompés par le
smog laotien dû au brûlis en cette saison. Le Mékong est une voie de transport
de marchandises par chalands, par exemple transport de briques. Evidemment on y
fait la lessive et on y pêche à l'épervier (un filet de forme conique, plombé à
sa base, que l'on lance à la main) depuis de petites barques ou d'un rocher au
milieu du fleuve. Des buffles se prélassent aussi sur ces plages. Certaines de
ces berges sablonneuses sont mises en culture pendant la saison sèche car le
niveau du fleuve est alors de 15 à 25 mètres plus bas qu'au plus fort des crues
de la mousson. Comme on le verra plus en amont, des troncs d'arbre déracinés
restés perchés sur des rochers témoignent de ces crues redoutables.
La navigation dure bientôt depuis une heure et, au milieu d'un paysage
karstique, on entre dans une grande courbe du Mékong, le courant y est plus
rapide et donc la navigation plus délicate, d'ailleurs le chenal navigable est
signalé par les balises en béton plus ou moins en train de s'écrouler datant de
l'époque coloniale. Sur la rive droite, notre attention est attirée par des
personnes qui s'affèrent près de bâtons plantés au milieu des herbes sur le
rivage. En y regardant de plus près, au zoom photo ou aux jumelles, on voit
alors qu'il s'agit de pièges pour capturer des cigales et autres insectes à
l'aide d'une sorte de glue faite du latex de jaquier, car ces insectes sont un
met apprécié.
10H05, face à la confluence avec la Nam Ou, nous arrivons au pied de la falaise
où se nichent les grottes de Pak Ou. Cette partie de la vallée du Mékong a été
peuplée par les Lao venant de Chine vers le VIIIe siècle. Avec l'expansion du
bouddhisme, au XVIe siècle le bouddhisme est adopté par les familles royales du
Laos qui assurent la protection de ces grottes. La première mention de ces
grottes est due à Francis Garnier qui explora le Mékong entre 1865 et 1867. Nous
allons consacrer trois bons quarts d'heure à leur visite.
Avant l'implantation du bouddhisme, les habitants vénéraient ici Phi, l'esprit
des nagas associés au fleuve qu'incarnaient les serpents qui habitaient ces
grottes. Sur la falaise des dates ou plus précisément des années ont été peintes
pour marquer les niveaux records des crues , notamment celle de 2008 quo
arrivait au niveau de la grotte inférieure.
Nous commençons par la grotte Tam Ting, la plus proche qui se trouve largement
ouverte sur l'extérieur. On y voit des centaines de statues (3000 ou 4000 comme
certains sites le mentionne serait peut être exagéré) poussiéreuses du Bouddha,
de tous styles, tailles, matériaux (terre, bois, bronze), attitudes et époques
(surtout des XVIIIe au XXe siècles), disposés sur divers gradins naturels ou des
autels. Certaines ont reçu quelques feuilles d'or. Quelques stèles ont été
érigées en l'honneur de donateurs. Mais rien à voir quand même avec les Grottes
de Pindaya, en Birmanie, avec plus de 8000 statues, plus grandes par ailleurs...
Au cours des siècles précédents, certaines statues ont été rapportées ici depuis
les temples des villages afin de les préserver des pillages lors des guerres et
d'autres ont été déposées au fil des ans par les fidèles lors d'évènements
familiaux ou lors du Nouvel An bouddhique car jusqu'en 1975, à cette occasion,
le roi venait en pèlerinage aux grottes de Pak Ou. L'inventaire effectué en 1996
par une équipe d'archéologues australiens ne doit plus être à jour, d'une part
parce que certaines statues ont été ajoutées mais surtout parce que des pilleurs
thaïlandais munis de bateaux rapides viennent s'y servir car les grottes ne sont
pas gardées la nuit.
En se retournant, par l'ouverture de la grotte, on voit sur la rive opposée la
Nam Ou qui rejoint de Mékong et, en arrière, les imposants rochers de Phou Pha
Hen découpés dans la falaise calcaire attaquée par l'érosion.
Sur la gauche, dans un renfoncement éclairé par une fenêtre naturelle, près d'un
stupa blanc, ne pas manquer la gouttière sacrée en bois, par laquelle s'écoule
l'eau qui asperge une statue sacrée du Bouddha lors des fêtes du Nouvel An
bouddhiste afin que les fidèles récupèrent cette eau bénite.
Pour accéder à l'autre grotte, il faut pendant 5 à 8 minutes emprunter sur la
gauche un sentier qui monte vers Tam Phum, en empruntant quelque 200 marches. Un
villageois est installé sur le parapet en train de ravauder un filet tandis que
plus loin un groupe de pèlerins font une sieste matinale sur une petite
terrasse. Syncrétisme oblige, un autel des esprits est dressé devant la grotte.
Celle-ci s'enfonce de 54 mètres dans la falaise et n'est pas éclairée. Donc se
munir d'une lampe de poche si l'on n'a pas à disposition un écran de téléphone
cellulaire.
Près de l'entrée, se dresse une statue redorée en position assise, non pas du
Bouddha, mais de l'un de ses disciple bien replet, peut être le bodhisattva
Maitreya plus connu sous le nom de Bouddha du Futur. L'entrée est protégée par
des grilles métalliques placées devant de très vieilles portes en bois Sur les
panneaux supérieurs des vantaux, on distingue à peine les sculptures
représentant le Roue de la Vie. Cette grotte a bénéficié de quelques travaux de
restauration en 1932 et l'Australie à participer à une autre campagne lancée en
1992.
Ne pas manquer la superbe gouttière sacrée représentant un cygne à la partie
avant et terminée par un dragon (ou un naga) qui sera utilisée prochainement, à
la mi-avril, lors des fêtes du Nouvel An bouddhique. Sur les parois, quelques
feuilles d'or en forme de Bouddha ont été collées. Une curiosité naturelle: une
concrétion stalagmitique en forme de lion assis sur son arrière-train mais avec
une tête presque humaine et un nez rond de clown...
Venons-en aux statues, beaucoup moins nombreuses que dans la grotte précédente,
celles qui dépassant un mètre de hauteur sont rares et la plupart ne dépassent
pas quelques décimètres d'autant que certaines ont perdu leur tête. Donc ne pas
y chercher un grand Bouddha et symboliquement que c'est la cavité elle-même qui
représente le maître en position assise.
Masqué par des bambous donc peu visible, le village de Ban Pak Ou établi sur la
rive opposée, près du confluent , avait par privilège royal la charge de
l'entretien des grottes.
Séjour d'une journée au Kamu Lodge et au village de Ban Yoi Hai **: le camp, le
village khamu et son école
Nous quittons les grottes à 11H pour une heure et quart de navigation et une
quinzaine de kilomètres à parcourir toujours vers l'amont.
La boucle du Mékong devient de plus en plus sinueuse et parsemée de rapides aux
rochers menaçants. On a même l'impression de les toucher mais les bruits sourds
que l'on entend sont des déformations de la coque qui subit des mouvements de
vrille dus aux courants tourbillonnants. Veillant au grain, la femme du batelier
est fort occupée à aller et venir entre l'avant et l'arrière du bateau, passant
curieusement courbée entre nos tablées. VIC explique que cette attitude n'est
pas vraiment une salutation mais une attitude d'humilité et d'excuse lorsque
l'on doit passer au milieu d'un groupe et qu'il n'est pas possible de s'adresser
à chaque membre individuellement. Veillent aussi plusieurs images du Bouddha
ainsi que les esprits dans leur autel au-dessus du pilote.
Nous avons laissé sur notre droite (rive gauche donc) le village de Ban Lathan,
de nombreux troupeaux de buffles sur le rivage ou à l'eau, des plantations de
tecks complètement dépouillés en cette saison et des feux sur les collines.
Après un dernier coude, on aperçoit quelques maisons d'un tout petit village,
BAN YOI HAI, et c'est là qu'on débarque sur une plage. Accessible uniquement par
le fleuve, ne le cherchez pas sur les cartes. Les vues satellitaire de Google
Map permettent de le repérer et grâce au GPS intégré de l'appareil photo de
Geneviève ses coordonnées géographiques sont N 200°03' et E 102°04'.
Il est un peu plus de midi et quart.
Nous n'allons pas au village proprement dit mais à son annexe touristique, au
Kamu Lodge. Nous sommes accueillis sur la berge par un employé du Lodge.
Crée en 2004, il se présente comme un produit écotouristique responsable, à
faible impact environnemental (eau chaude solaire, recyclage d'eau pour les WC,
éclairage photovoltaïque pour l'éclairage et les ventilateurs, déchets non
dégradables expédiés à Luang Prabang) dans un contexte de développement
"soutenable" avec le village voisin par "la recherche d'un équilibre entre le
tourisme et la conservation de la culture locale et le patrimoine ethnique".
Son volet humanitaire se traduit par le recrutement et la formation de
villageois, par des aides financières apportée au village pour un dispensaire et
l'école (en 2011, la somme cumulée de ces aides s'élevait à 52 000$) et par
l'achats de denrées (riz, fruits, légumes...). Sans toujours le savoir, les
visiteurs sont également contributeurs puisque sur la recette, 1$ par visiteur
est affecté au fonds d'aide.
Le lodge ferme en basse saison car la pension avec nuitée est facturée 90$ alors
que le gasoil consommé par le bateau pour le transport de passagers revient à
120$. La basse saison approche, d'ailleurs nous sommes les seuls touristes au
lodge.
L'établissement appartient au Groupe Apple Tree émanation d'ASEV, notre réceptif
au Laos et notre logeur à Luang Prabang (hôtel Sanctuary)...
Après avoir gravi un raidillon sableux avec nos sacs, nous rencontrons Olivier
Trafial, le maître des lieux qui nous attend à l'ombre pour nous "briffer".
Curieux personnage, on aime ou on n'aime pas trop... qui tient un peu du
baroudeur, genre ancien para ou légionnaire, du gourou, du spin doctor, de l'humanitairo-colon...
Agé de 54 ans, il est arrivé ici comme gérant fin 2012 venant du restaurant "Le
Lutecia" à Koh Samui, en Thaïlande, où il était responsable des relations
publiques. Auparavant, il avait directeur des ventes en France pendant 7 ans.
De l'endroit, on a un joli point de vue sur une petite rizière bien verte au
fond d'un vallon surmontée de quelques terrasses. Deux bâtiments communs sont
bâtis au milieu de la rizière: d'une part une salle à manger et cuisines et
d'autre part un salon-bar ouvert au milieu d'un petit plan d'eau. En hauteur au
sud, sur la gauche, parmi les cocotiers s'il n'y avait les capteurs et panneaux
photovoltaïques on distinguerait à peine les 30 "tentes safari" qui ont plutôt
l'aspect de bungalows avec leur toit de chaume.
Nous gagnons nos pénates. Nous les trouvons au bout d'une allée ombragée par des
bougainvilliers dont les fleurs tapissent littéralement le sol. Les abris
hybrides sont des tentes montées sous une charpente couverte de chaume, ce qui
apporte le confort et garantit un certaine résistance au vent et protège bien de
la pluie et de la chaleur. Devant l'entrée de la tente, sous une avancée de toit
est installée une terrasse carrelée en tomette avec chaises et table. Les
panneaux de grosses toiles donnant accès à la tente sont à fermeture Eclair et
sécurisés par un gros cadenas. A l'intérieur, 7 panneaux de toile enroulables,
complétés de grilles moustiquaires, permettent d'y voir plus clair. Deux lits
avec moustiquaires posés également sur un joli sol en carreaux de terre cuite.
Au fond à gauche, un passage a été ménagé vers la seule partie en dur, les
toilettes. En cas de typhon, c'est le seul refuge fiable pour se protéger. Cette
partie maçonnée en pierre est badigeonnée à la chaux.
Il n'y aurait que 2 ou 3 autres endroits dans le monde où l'on rencontrerait ce
genre d'installation.
Descendus dans la rizière à la paillote abritant la salle à manger, on voit vers
le nord-est une zone de rizière sèche où paissent des vaches et, plus haut, une
partie du village.
Au menu du déjeuner: curry de pommes de terre et carottes, riz cantonnais, riz
gluant dans on panier de bambou, légumes sautés (carottes, haricots verts,
choux-fleurs) et quelques coriaces morceaux de buffle grillés et vraiment
immangeables. Pourtant c'est une spécialité du Laos. Le Sine Savan est un met
fait de lamelles de buffle sauvage marinées et boucanées (longuement séchées au
soleil) que l'on fait griller ou frire mais pour lui enlever son côté coriace,
il faudrait la frapper, la marteler, bref l'écraser pour l'attendrir et en faire
un Sine Tjoup.
Par contre nous apprécions le dessert délicieux servi dans une jolie assiettes
de fruits en morceaux: poire, papaye, mangue...
On profite aussi du spectacle d'un employé qui va chercher un buffle sur les
terrasses par le conduire dans une rizière basse inondée qu'il va préparer avec
un collègue en vue du repiquage. L'animal a l'air rétif et arriver dans la
rizière commence par s'y coucher. Il finit par se résigner à tirer une grosse
herse en bois destinée à ameublir le sol boueux.
Venons-en aux activités proposées pour l'après-midi. La randonnée de 2 à 4
heures n'est pas tellement envisageable en cette saison paraît-il.
Nous irons visiter le village principalement habité par 74 familles khamus
auxquelles il faut ajouter 4 familles de lao lum, en tout environ 425 personnes
dont 90 enfants scolarisés sur place et confiés à trois instituteurs. Ces khamu
sont descendus des montagnes où ils vivaient de la culture sèche de riz gluant
sur des parcelles en jachère-brûlis. Vers la mi-août, ils retournent encore dans
leur montagne pour y sacrifier un animal, chaque année différent: buffle, porc,
chèvre, volaille.
Pour se rendre au village voisin, on quitte le lodge en passant près du terrain
de pétanque où jouent des enfants du village puis nous empruntons une petite
passerelle de bambou au-dessus d'un ruisseau presque asséché. Les vaches de
couleur café au lait (disons marron clair) qui paissent dans la rizière
desséchée semblent ne pas y trouver leur pitance et l'une n'arrête pas de
meugler. Peut-être après son veau qui serait resté à l'étable. Cela fait penser
aux propos critiques d'Olivier par rapport à ce troupeau de vaches qui a été
offert aux villageois par une ONG. Absurde selon lui dans la mesure où il n'est
pas dans la tradition des khamus de consommer du lait ou des produits qui en
dérivent, d'ailleurs comme chez les autres asiatiques leur système digestif n'y
est pas adapté.
Au bas du village, on passe près d'un joli petit temple en dur, aux murs
chaulés, et au toit avec pans à décrochement.. Il leur a été offert mais les
villageois en restent à leurs traditions animistes. La plupart des maisons sont
sur pilotis et accessibles par une échelle à 4 ou 5 barreaux, certaines avec les
classiques murs en panneaux de bambou et toit de chaume, et d'autres plus
modernes, en planches et toit de tôle. On voit même que certains ont enclos
l'espace sous les pilotis avec des agglomérés en ciment. A propos de la
modernisation de l'habitat des ethnies, VIC nous précise que l'achat du terrain
pour bâtir une maison ici revient à 150$ et qu'il est possible de construire une
"maison moderne" en dur, avec carrelage et salle de bains pour 3000$ (une maison
à Luang Prabang coûte 5 fois plus, soit 15000$).
Un panneau d'informations présente un plan du village grossièrement peint mais
quand même à l'échelle 1/20000e, avec des couleurs différenciant les divers
types d'occupation du sol.
Il y a des enfants partout, c'est vrai que l'on est dimanche. Pas dans de beaux
habits neufs, des vêtements hétéroclites sauf une petite fille qui porte une
robe rouge avec des pièces accrochées à l'encolure. Pas d'une propreté nickel
non plus puisqu'ils sont pieds nus dans la poussière. Toutefois, un peu plus
trois fillettes y remédient en se douchant en plein air tandis que les
garçonnets, également tout nus, se baignent un peu plus bas dans le fleuve. Coup
d'oeil dans un intérieur ou du riz cuit à la vapeur dans son panier de bambou.
Dans une autre maison, une famille finit le repas. Certains adultes travaillent
à l'extérieur de leur maison, à l'ombre, une femme en train de préparer un
panneau de chaume en paille de riz, un homme en train un panier de bambou. Sur
une clôture on voit des lanières d'écorce de mûrier en train de sécher comme on
l'a vu souvent lorsque la route traversait des villages. Coup d'oeil encore dans
une pièce annexe d'une boutique qui fait fonction d'écomusée: balance et poids à
opium, paniers divers, arbalètes, machettes, poteries et même une lampe-tempête
bien de chez nous...
Pour compléter les informations lues au Centre d'Ethnologie de Luang Prabang,
VIC nous livre une petite anecdote au sujet du mariage chez les khamu. Les
jeunes filles peuvent se marier à partir de 16 ans et quand elles veulent
concrétiser, un petit trou est ménagé dans le plancher de la maison parentale de
façon que les jeunes courtisans puissent y introduire une main après s'être
glissés sous le pilotis. Si la main est douce, le prétendant sera écarté au
profit d'un autre à la main rugueuse. Ce choix étonne nos compagnes de voyage...
L'explication est pourtant simple si on adopte une logique adaptée au contexte.
On est là dans une société paysanne où "main douce=fainéant" tandis que "main
calleuse=travailleur". CQFD.
De petits jardins sont bien protégés par une clôture pour éviter que les animaux
de la basse-cour viennent s'y servir. Sur le chemin de retour, petite
démonstration par VIC de l'utilisation des feuilles (vertes) de teck: on les
froissant on obtient un jus bun rouge qui sert de teinture et de produit de
maquillage.
Toujours de VIC, avec un petit conte, version lao de "Petit Poucet" avec une
touche de "Princesse au Bois Dormant.
"Il était une fois de méchants parents qui voulaient se débarrasser de leur
douze fillettes. Pour ce faire, ils leur proposent une promenade en forêt.
Parvenus loin de leur maison, les parents leur demandent de les attendre
prétextant, le père d'aller chercher du bois et la mère un veau égaré. En fait
ils rentrent tranquillement chez eux mais ce qu'ils ne savaient pas c'est que la
plus jeune avait semeé le long du chemin des écorces de pousse de bambou. Lassés
d'attendre le retour des parents, les enfants rentrent en se guidant sur ces
repères. Les parents jouent la comédie en pleurs, disant que ce sont eux qui se
sont perdus et que pour se faire pardonner, ils organiseront une autre jolie
promenade. Cette fois la plus jeune emporte du riz et en marchant elle en perd
des grains. Les parents disparaissent à nouveau mais cette fois les fillettes ne
retrouveront pas le chemin de la maison car les oiseaux ont mangé les grains de
riz au fur et à mesure qu'ils tombaient par terre. Mais une gentille sorcière,
plutôt une fée, se trouve à passer par là. Elle a pitié d'eux, les emmène chez
elle où elle les élèvera comme ses propres enfants jusqu'au jour où douze
princes viendront demander la main des demoiselles. Aussitôt installées dans
leur palais, ignorant tout des sombres stratagèmes que leurs parents avaient
utilisés contre elles, elles se lancent à leur recherche et finissent par les
accueillir dans leurs palais."
Après cette visite de trois petits quarts d'heure, retour au lodge. Les cigales
sont véritablement en folie et on jurerait qu'une équipe d'ouvriers joue de la
meuleuse ou de la ponceuse.
Pour la suite de l'après-midi, certains prendrons l'option de massages laos
(durée une heure, tarif 10€) et les autres se divertirons dans diverses
activités:
- tir à l'arbalète sur un fruit de goyave placé sur un support à 7 ou 8 mètres.
Pour ma part, je suis le plus nul du groupe et je n'aurais jamais pu rivaliser
avec le légendaire archer suisse Guillaume Tell condamné par l'empereur
d'Autriche à transpercer une pomme placée au-dessus de la tête de son fil avec
une flèche tirée par une arbalète. Ma première flèche est passée bien au-dessus
de la cible et est allée se perdre dans les fourrés ou le ruisseau, au risque
d'y blesser quelqu'un. Impossible de la retrouver. Idem pour la seconde mais
cette fois elle s'est fichée dans la branche d'un arbre. Il faut toute l'adresse
et la souplesse d'un khamu pour aller la récupérer. A la difficulté pour
l'arracher, on se rend compte de la force de pénétration de cette arme pourtant
rudimentaire et faite uniquement de bambou. VIC se débrouille bien mais
évidemment, le jeune guide khamu, lui, est capable de mettre dans le mille.
- repiquage de riz bien symbolique avec une quinzaine de touffes de riz,
histoire de se salir les mollets
- et pour finir, orpaillage et pêche à l'épervier sur le bord du Mékong. Seuls
les guides khamus mettront la main à la pâte, avec notamment de jolis lancés de
l'épervier mais sans succès et la battée du chercheur restera vide...
Retour à la tente, douche et profitons de la douceur du soir sur nos terrasses
avant de descendre au bar au milieu des rizières. Pour se remettre de cette
journée bien reposante, si on goûtait aux cocktails (4€) du KL avant de dîner?
Va pour le "Mai Tai" ou le "Kamu Lodge".
Au dîner, sous l'autre paillote, pas de buffle. Ouf ! Beignets de légumes,
poêlée de parc aux oignons, légumes bouillis, légumes en sauce, riz gluant...
Olivier a demandé aux villageois d'envoyer leurs enfants pour qu'ils donnent un
petit spectacle autour d'un feu de camp afin de recueillir quelques dons pour le
village. Nous sommes devant le feu à 20H15 et il y a comme un gros flottement
dans le management de la petite troupe d'une douzaine d'enfants malgré la forte
présence d'Olivier car l'institutrice qui supervise habituellement n'a pas pu
être jointe. Un quart d'heure plus tard, les danses démarrent mais la
chorégraphie se ressent de cette absence et le spectacle dure en tout et pour
tout un bon quart d'heure. Seul moment vraiment amusant, celui de la fameuse et
toujours amusante danse des bambous que l'on trouve un peu partout en Asie (aux
Philippines, au Vietnam, en Thaïlande, au sud de la Chine). Pour mettre un peu
de piment à la chose, dommage que les jeunes artistes n'aient pas pensé à
convier les touristes à leur danse. De plus, avec le feu au premier plan, il est
bien difficile de faire des photos.
21H. Au lit car demain, lundi, il faudra avoir pris le petit-déjeuner à 7H30
pour aller visiter l'école du village car plusieurs personnes avaient prévu de
remettre du matériel scolaire. Les guides devraient y penser. Heureusement que
cette opportunité s'est présentée. Sous nos tentes-safari, nuit agréable et
silencieuse. Pas de vent dans les branches, pas de cris d'animaux et des cigales
enfin au repos.
Lundi 31 mars
C'est sans doute cette perspective d'un lever tôt qui me fait littéralement
tomber du lit dès les premières lueurs de l'aurore. Je pars en vadrouille dès
6H. Petit tour sur les berges du Mékong noyées dans la brume. Rencontre avec une
villageoise qui remonte la dune de sable en portant sur le dos un lourd sac de
riz...
A 6H30, Olivier est déjà à la manoeuvre. Disons qu'il supervise.
Petit-déjeuner à la française avec baguettes (texture trop soufflée), confiture
et même beurre, hélas non salé ! La baguette grillée sur un de ces fameux
"foyers améliorés" devient tout à fait acceptable.
A 7H45 nous entrons dans le village afin d'assister au lever du drapeau à
l'école.
L'école se trouve en bordure du village dont elle est séparée par un petit
vallon. Au bout d'un petit raidillon il faut lever la jambe pour franchir une
sorte de petite barrière destinée à empêcher le bétail de pénétrer dans la cour
qui surplombe le Mékong et accueille deux bâtiments en dur de facture récente.
C'est une joyeuse pagaye dans la cour où s'égayent une bonne cinquantaine
d'enfants qui ne portent pas d'uniforme (ça coûte trop cher). La plupart des
filles portent la traditionnelle jupe tube lao (sinh), de couleur unie bleue ou
noire, avec la bande ourlet à motif en bas. C'est une jupe portefeuille,
constituée d'une bande de tissu dont la partie qui dépasse sur le côté du corps
est repliée sur le devant. Quatre garnements brûlent de vieux papiers et cartons
dans un coin sans plus de surveillance que cela.
7H50, rassemblement face au mât en 6 files correspondant aux 6 niveaux.
L'institutrice s'occupe des petit tout en portant dans une écharpe sa petite
fille. VIC nous apprend qu'elle a été abandonnée par son mari parti à la ville.
Une grande élève est chargée de diriger les opérations face à une troupe assez
dissipée, pas spécialement à cause de notre présence. Un garçon hisse le drapeau
et les enfants entonnent alors l'hymne national. Remise des dons au directeur et
remerciements traduits par VIC.
8H, fin du rassemblement et dans une grande cohue, les enfants gagnent leur
classe en courant, passant entre nous courbés en signe d'excuse et d'humilité.
Coup d'oeil dans deux classes. Chez les 13 plus petits, les bureaux sont rangés
dans un coin et ils sont assis ou à genoux sur des tapis. Sans que cela soit le
moins du monde préparé, sous la conduite de l'institutrice, ils nous chantent
pas si mal que cela notre "Frère Jacques". Dans la classe voisine, les enfants
plus grands (6 ou 7 ans, peut-être) sont à leur pupitre et le mur du fond est
ornée de dessins d'enfants notés de 5 à 8/10, représentant des arbres, fleurs,
caneton, coq et poule, visage, cercles et damiers. On peut aussi y voir des
banderoles couvertes de grandes écritures en lao ainsi que des tableaux
manuscrits (notes?) et des supports pédagogiques imprimés: imagier pour
apprendre à lire et écrire l'alphabet lao, carte du Laos avec découpage en
provinces et un planisphère. En s'en aidant, VIC essaye d'expliquer aux enfants
d'où nous venons ce qui les laissent perplexes car comment auraient-ils à cette
âge la notion de l'échelle et donc de la distance ?
8H15, nous quittons l'école et retraversons le village puis le Kamu Lodge car il
faut être au bateau à 8H30.
Ban Xang Hai, village des distillateurs de lao lao
8H45, après avoir rembarqué, nous descendons le courant et le bateau va donc
plus vite puisque nous repassons devant les grottes de Pak Ou au bout de trois
quarts d'heure, soit avec une demi heure de moins qu'à l'aller.
Vingt minutes plus tard, nous accostons rive gauche au pied du village de Ban
Xang Hai, nom qui signifie "village qui fabrique des jarres" mais plus célèbre
pour sa fabrication de "lao lao", le whisky lao. C'est un alcool fort obtenu par
distillation de riz gluant fermenté. Il est habituellement consommé pour des
événements comme l’accueil de nouveaux arrivants, d’amis, les mariages, les
naissances…
Nous allons visiter le village pendant une petite heure. Passage chez un premier
distillateur au sud du village. Le riz fermente dans de grandes jarres dont
certaines joliment décorée d'un oiseau tandis que la distillation s'effectue
avec un alambic rudimentaire fait avec un grand bidon en tôle d'environ 200
litres installé au-dessus d'un foyer.
Un peu plus loin, on pénètre dans la cour d'un vaste temple, très coloré, après
avoir gravi l'escalier aux nagas (à 3 têtes seulement). Outre le sim, on peut y
voir plusieurs pavillons, tour du tambour, statues du Bouddha, de la Terre-mère
à genoux avec sa longue tresse et statue du singe blanc (Hanuman sans doute?)...
Petit tour dans le village où l'on peut voir de grands bocaux d"alcool arrangé"
à la façon lao: au pied d'ours à collier, au cobra (que l'on aura fait cracher
son venin dans l'alcool) et un autre avec quelque chose d'indéfinissable mais
qui pourrait bien être un pénis de quelque fauve. En fait le village qui vit
largement du tourisme se consacre autant à la production d'alcool qu'à la
fabrication et au commerce de tissu. On peut imaginer que l'agriculture et la
pêche ne représentent plus que des activités accessoires, du moins pendant la
saison touristique. On y voit des maisons assez cossues, en version locale
améliorée, les pilotis étant fermés par des murs en maçonnerie, et des maisons
carrément modernes avec étage et balcons et couvertes en tuiles. A l'autre
extrémité du village, une autre distillerie aussi rudimentaire avec un coq qui
n'a pas trouver mieux de se percher sur un bidon rempli de riz.
10H50 nous rembarquons et une heure plus tard nous revoici à Luang Prabang (dont
nous avons poursuivi la visite comme indiqué sur la page précédente) et avec nos
tuktuks.
Les chutes de Khouang Xi ** et parc de papillons
Mardi 1er arvril
Nous quittons l'hôtel en tuktuk à 8H15 pour rejoindre un bus au sud-ouest de
Luang Prabang.
Les chutes Tad Khouang Si sont distantes d'environ 30km et on y accède par une
petite route sinueuse plus ou moins parallèle à la rive gauche du Mékong en
traversant de petits villages et en franchissant des ponts métalliques. Paysage
tantôt vert des rizières, noirâtre des brûlis, brun ou rouge latéritique des
cultures, gris des plantations de tecks dépouillés de leurs feuilles.
A mi-route, arrêt d'une vingtaine de minutes au village hmong de Ban Naouane.
Petite démonstration de filature puis moment moins agréable avec des vendeurs de
tissus brodés assez agressifs et utilisant leurs fillettes déguisées en costume
traditionnel comme appâts. Les costumes et coiffes dont elles sont affublées
sont de quatre ou cinq styles et formes différents, ce qui est surprenant. On
peut espérer que les enfants que nous voyons ce matin au village iront prendre
leur tour à l'école l'après-midi. Les autres enfants sont mal habillés (habits
hétéroclites et déchirés pour certains). Des femmes portant la coiffe noire
confectionnent des nattes de paille pour les toits de chaume des maisons
construites de plein pied. Sur un toit, on peut voir des sortes de saucisses
mises à sécher au soleil.
Nous sommes bientôt au village de l'ethnie lao loum de Ban Ou, proche du Mékong
par lequel on peut donc arriver également. Là nous bifurquons vers la gauche
pour remonter la petite vallée du Khouang Si jusqu'au village khamu de Ban
Taphen aux maisons sur pilotis que nous atteignons à 9H30.
Après le parking, l'itinéraire d'accès aux chutes fait passer près d'un parc
enclos où l'on peut voir des ours orphelins ou qui ont été repris aux
braconniers dans le cadre d'un projet "Free The Bears". Des cabines construites
à l'intention des baigneurs nous signalent la proximité des bassins inférieurs
aux eaux turquoises qui ne sont pas sans nous rappeler le site mexicain d'Aqua
Azul. Les différences vestimentaires observables au niveau des baigneurs
permettent rapidement de distinguer les Laotiens des touristes qui sont plus
dénudés (cependant le topless est interdit). Dans ce parc ombragé par des arbres
géants, on remonte peu à peu vers la grande cascade en longeant des bassins
étagés séparés par des barrages naturels formés de concrétions calcaires. Enfin
voici la superbe cascade qui tombe de 60 mètres.
Je me risque à tenter de rejoindre le bassin supérieur au sommet de la cascade
en empruntant d'abord un petit pont qui conduit au sentier droit, face à la
cascade. Mauvais choix car le sentier est très raide et sans marches et il
serait particulièrement glissant à la moindre pluie tandis que le sentier de
gauche serait, paraît-il, mieux aménagé. En grimpant à bonne allure, il faut
quand même près de 10 minutes pour arriver en haut de la cascade. En cette
période de basses eaux, il est possible de la traverser mais on peut aussi
utiliser les services d'un passeur qui fait traverser en radeau de bambou la
dizaine de mètres qui séparent de l'autre rive.
Redescente prudente et je suis de retour au pied de la cascade à midi pile.
L'heure de déjeuner puisqu'une zone de pique-nique a été aménagée à cet effet
(avec des toilettes aussi). Notre repas nous a été livré par 4x4 depuis notre
hôtel Sanctuary. Il se présente sous forme d'un ingénieux système de quatre
quarts émaillés empilables où nous trouvons la nourriture:2 rouleaux de
printemps, puis riz cantonnais avec émincé de poulet, puis légumes sautés et
enfin des fruits (6 longanes délicieuses, 2 petites bananes et 3 mandarines). De
jolis papillons marrons tachetés de jaune ou de blanc volètent autour de nous.
Nous redescendons, repassant près des ours qui se baignent ou font la sieste et
nous quittons le village vers les 13H.
Une "parc de papillons" Kuang Si Butterfly Park a ouvert depuis la fin décembre
2013, un peu en dessous du village. C'est la réalisation d'un couple de
Hollandais, Olaf et Ineke. Après consultation d'où il se dégage une grande
majorité, l'option est prise pour cette visite. Une visite pas donnée, au tarif
de 30 000 kips (20 000 pour les Laotiens) et sans possibilité de tarif aménagé
pour un groupe.
Les abords sont bien aménagés et après avoir traversé une petite serre à
orchidées, nous pénétrons par un sas dans la volières aux papillons présentant
des spécimens de la région (on a déjà vu certains aux chutes). C'est plutôt
décevant car nous n'y voyons qu'une dizaine d'espèces. Pas un seul grand
papillon aux ailes d'un bleu métallique dont on rêverait. De plus, beaucoup de
ces pauvres papillons ont esquinté leurs ailes contre les filets de la volière.
Donc cher payé pour une médiocre visite d'une demi heure, même si l'objectif
affiché des créateurs du parc est de l'ouvrir aux scolaires du pays et de
réaliser des études et publications sur les papillons du Laos lorsque le parc
pourra intégrer les espèces des autres régions.
Sur le chemin du retour, nous voyons au ras de la route, un sous-bois de tecks
en feu. VIC nous explique que cette pratique particulière de brûlis se justifie
par le fait que les grands feuilles coriaces qui jonchent le sol ne se
décomposent pas facilement et que leur combustion constitue un fertilisant pour
la plantation. Certes mais est-ce un avantage pour la faune?
Retour à l'hôtel Sanctuary un peu avant 15H. Que faire du reste de l'après-midi
à Luang Prabang si l'on n'est pas adepte du farniente ?
Pour notre part nous ferons une petite balade qui est narrée en page
précédente).
___________________________________
Au sud du LAOS
Temple WAT PHU ** <
Don Khon: chutes Li Phi **
Don Không
Chutes Phapheng *
Menu LAOS
AUTOUR DU RIZ
ET DE LA TABLE...
Cultures de BANANIERS et de RIZ
Les bananiers produisent au bout de 9 mois et la récolte est possible 147 jours
après la floraison. Les bananiers sauvages ne fructifient pas ou produisent des
fruits non comestibles.
"Le Laos est le pays où l'on écoute le riz pousser" telle était la vison des
colons français d'Indochine qui avaient coutume de dire «le Vietnamien plante le
riz, le Cambodgien le regarde pousser et le Laotien l'écoute pousser».
Le riz communément cultivé ici est de l'espèce Oryza sativa, autrement appelée
riz asiatique,et plus précisément le groupe indica, cultivé depuis près de 4 000
ans. Selon les variétés, le grain de riz peut revêtir des couleurs variant du
blanc au brun/rouge au violet et même au noir.
En rizière, la culture du riz commence en
semis dense pendant un mois et demi. Après repiquage par touffes de 8 à 10 brins
(on compte une cinquantaine de touffes au m²), la culture dure trois mois mais
implique un sarclage tous les trois jours.
Le riz sur brûlis est semé directement pour une seule récolte par an et le
terrain ne peut supporter cette culture plus de 5 ans, après quoi il est laissé
en jachère.
Lorsqu'il est à maturité, lorsque la récolte n'est pas mécanisée, le riz est
coupé à la faucille et mis en gerbes qui, après séchage, sont battues au fléau
sur une aire.
A TABLE !
Le riz gluant, Khao Niao, est à la base de l'alimentation laotienne puisque les
Laotiens en consomment trois fois par jour.
Il doit être mis à tremper dans de l'eau froide au moins pendant trois heures
avant d'être cuit à la vapeur dans un panier de bambou tressé. Il se mange avec
les doigts de la main droite en le transformant en petites boules que l'on
trempe dans des sauces très pimentées.
Le khao niao peut être servi en accompagnement de tous les autres types de plats
salés.
Il peut aussi être consommé avec les desserts. Le khao niao moon est fait de riz
gluant étuvé avec du lait de noix de coco et servi avec des mangues ou des
durians bien mûrs. Le khao niao kluay est fait de banane et de riz gluant étuvés
ensemble, généralement avec du lait de noix de coco.
Autres mets typiques:
- Kali Kaï: cassolette de poulet au curry et noix de coco
- Lap Kaï: salade (lap ou laab) d'émincé de poulet parfumé aux herbes
aromatiques, citron vert et piment.
- Saikow ou Say Houaa: saucisse de porc épicée (citron vert, ail,
citronnelle...)
- Mok Pa: poisson cuit à la vapeur dans une feuille de bananier avec des légumes
et des herbes parfois dans du lait de coco. Des mok à base de viande existent
également
- Tam Mak Hung: salade de papaye épicée et plus précisément pimentée
- Kai Ping: morceaux de poulet mariné et grillé
- Oh Lam ou Ô Lam: cassolette de porc
- Som Pa (et Som Mou): à base de poisson (ou de viande de porc) mêlé à du riz
fermenté que l'on présente enveloppés dans une feuille de bananier. On a pu
l'apprécier sur le Nava Mekong
- Sine Savan (et Sine Hèng ou Sine Lot): lamelles (ou lanières) de buffle
sauvage marinées et boucanées (longuement séchées au soleil) que l'on fait
griller ou frire. On en a eu un aperçu au Kamu Lodge. Mais pour lui enlever son
côté coriace, il faudrait la frapper, la marteler, bref l'écraser pour
l'attendrir et en faire un Sine Tjoup.
Menu LAOS
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Etape suivante: sud du LAOS
Mercredi 2 avril
Nos chemins de séparent ici avec nos quatre collègues qui n'ont pas pris
l'extension vers le sud Laos et le Cambodge.
Pour rejoindre l'aéroport, nous quittons Luang Prabang en tuktuk à 8H50, nos
bagages nous rejoignant séparément. L'aéroport où nous devons prendre le vol
QV513 vers Pakse se trouve tout près, au nord-est de la ville, de l'autre côté
d'un méandre de la Nam Khan. Un quart d'heure plus tard nous débarquons devant
l'aérogare, suivis par nos bagages...
Nous faisons nos adieux à VIC.
Décollage à 10H15 et vol sans histoire. C'est un biréacteur ATR72-600 (produit
par le consortium franco-italien "Aerei da Trasporto Regionale" ou "Avions de
Transport Régional") de Lao Airlines EADS qui va nous transporter vers le sud du
Laos. Parfois il faut avoir a mémoire courte et oublier qu'un avion similaire
venant de Vientiane s'est crashé dans le Mékong le 13 octobre dernier en raison
des mauvaises conditions météo à l'approche de Pakse météo (49 victimes, aucun
rescapé).
En approchant de notre destination, vues sur le Mékong dont le lit comporte de
nombreuses îles et îlots.
Atterrissage à Paksé à 12H05, avec un paysage montagneux s'élevant vers les 1200
à 1400 mètres en direction du sud.
Bagages rapidement récupérés, nous faisons connaissance de notre nouveau guide
Bounpheng ("fête", "chant") que nous appellerons simplement par son prénom Boun.
Ce Monsieur de 65 ans a vécu plusieurs vies mais pas encore celle qui le
relierait aux NTIC puisqu'il n'a pas d'adresse email.
Boun est originaire de Vientiane et il a appris le français au contact des
routards qu'hébergeait le monastère où il a été moine pendant 4 ans. Il en est
sorti à 20 ans pour entrer dans l'armée royale en 1969, en plein milieu de la
Seconde guerre d'Indochine. Il profitera d'une formation militaire dans le nord
des Etats-Unis (lesquels soutenaient la monarchie depuis 1960) et à cette
occasion découvrira la neige. Revenu avec le grade de lieutenant, il épouse une
catholique de Champassak. En 1975, avec la fin de la guerre au Vietnam et la
prise du pouvoir au Laos par les communistes du Pathet Lao, il est jeté dans un
camp de rééducation (camp voisin de celui où la famille royale était en
détention). On y effectuait un travail de rebouchage des cratères de bombes et
de remise en état des maisons dans les villages. Pendant 6 ans, il n'aura aucune
nouvelle de sa famille qu'il avait quittée lorsque sa petite fille avait 3 ans
et son petit garçon 3 mois seulement. Sa septième année de détention, 1981, il
enfin recevoir du courrier. En raison de son grade peu élevé, il est libéré au
bout de 7 ans, en 1982 (les généraux ont été détenus 13 ans et les colonels 11
ans). Dans le vent de libéralisation produit par la perestroïka en URSS, Boun
peut alors accéder à différents emplois publics l'amenant à travailler dans les
administrations civiles de l'agriculture puis de l'industrie (mines) avant de
devenir traducteur auprès d'une ONG française. En 2011, Boun est devenu guide.
Heureusement pour nous, il est très francophile et presque nostalgique de la
période coloniale. En revanche, il est devenu américanophobe en raison des
pratiques brutales et inhumaines des Américains à l'égard des populations
civiles à partir de 1969: les plateaux laotiens ont été couverts d'un tapis de
bombes pour lutter contre la piste Ho Chi Minh et les Américains ont fait usage
du napalm et de défoliants (ces derniers provoquant des malformations de
nouveaux-nés). En bon Laotien, il n'aime guère non plus ses voisinsThaïlandais....
Nous avons abandonné un minibus de marque Hyundai, pas tout jeune et pas très
confortable, pour un autre bus pas plus confortable mais de marque Toyota cette
fois (on serait cahoté s nous dit-on en raison de ce format particulier de
véhicule). Pas d'aide-chauffeur non plus et comme dans le nord nous disposons de
bouteilles d'eau fraîche.
Temple hindo-bouddhique WAT PHU **
La montagne Phon Pasak (ou pour d'autres Phou Kao) aperçue vers le sud avec son
sommet caractéristique et son piton rocheux auquel elle doit son nom de
Lingaparvata, "montagne du Lingam", symbole phallique de Shiva. Beaucoup y
voient plutôt un symbole féminin: un sein avec son téton.
Architecture disparate dans les formes et couleurs et d'étranges auvents-garages
avec des toits de tôle au "bord arrondi en casquette". De grands temples avec
quantités de stupas funéraires en forme de chedi (nous sommes proches de la
Thaïlande).
20 minutes plus tard nous mettons les pieds sous la table pour déjeuner au Dork
Khoun Hotel & Restuarant (sic). Au dessert des bananes vertes et pourtant
excellentes et découverte du café des Bolovens, super corsé !
Moins d'une heure plus tard, nous partons en direction du sud.
Nous franchissons un pont sur le Mékong et avons face à nous, sur une colline,
un grand Bouddha doré. Paysage varié à partir de la route qui longe la rive
droite du fleuve: petit cimetière chrétien, maisons traditionnelles sur pilotis
ouvert ou moins traditionnelles au pilotis fermé, maisons modernes plus ou moins
tape à l'oeil, élevages industriels, rizières vertes et d'autres desséchées où
des buffles cherchent leur pitance, petits temples villageois...
Nous voici au pied du site du WAT PHU, "le Temple de la Montagne", effectivement
surmonté par une montagne au premier plan et, en arrière, le Lingaparvata. au
sommet renflé et terminé par un piton. Ce site est classé au Patrimoine Mondial
de l'UNESCO depuis 2001. Nous le visiterons pendant près de deux heures, de
13H45 à 15H30.
Le site du Wat Phu remonterait au Ve siècles et aurait peut être été la capitale
du Chen La (précurseur de l'Empire khmer) au VIe siècle, sous le nom de
Kuruksetra ou de Shrestapura et aurait par la suite été reliée à Angkor. Le
temple hindouiste était consacré à Shiva en raison de la forme de la montagne
voisine. Les vestiges visibles sont plus récents et remontent à l'Empire Khmer,
entre le Xe et le XIIe siècle. Par la suite, le temple est devenu un lieu de
culte bouddhiste.
Le site perdu n'a été porté à notre connaissance qu'en 1866 par l'explorateur
français des rives du Mékong Henri Mouhot.>
Nous dirigeant vers l'est, en voiturette électrique, nous passons près des
bassins artificiels ou barays construits au XIIe siècle sous le règne de
Sūryavarman II. Nous commençons notre ascension en empruntant une allée bordée
de sortes bornes en grès de forme phallique selon la version hindouiste ou de
fleurs de lotus (!) selon la version bouddhiste qui mène aux deux grands palais,
qui étaient destinés à héberger séparément les pèlerins hommes (au nord) et
femmes (au sud). Après une mission exploratoire française en 1991, depuis 2006,
avec le concours de pays étrangers, notamment France, Italie et Inde, ces
pavillons font l'objets de gros travaux de restauration: taille de pierres de
grès rouge et assemblages provisoires de pointes de pignons au sol. Une
restauration au long cours, car elle se prolongera sans doute encore une
quinzaine d'années.
Arrêt devant une belle pièce archéologique sous forme de naga à 7 têtes qui
vient d'une rampe d'escalier. Poursuivant notre progression sur le chemin de
procession dallé et toujours bordé de piliers de forme phallique, le lingam
symbole shivaïte. Chemin qui vient finir au pied d'escaliers très raides et aux
marches déformées mais agréablement ombragés par des frangipaniers. Les moines
qui font un pèlerinage semblent tout autant affectés que nous par les efforts et
la chaleur. Prenant de la hauteur, la vue vers le bas du site commence à être
intéressante à partir d'une première terrasse. D'une statue gisant à terre ne
reste que le tronc. Sur la droite, une statue de gardien est honorée de
nombreuses offrandes. Notre lente ascension se poursuit ce qui permet de voir
les trous percés dans les blocs de roche afin d'en faciliter le transport. Nous
abordons une sorte de pyramide à degrés, une série de sept terrasses étroites
traversées par un long escalier vertigineux avec des séries de onze marches que
descendent quatre moines face à nous.
Enfin, c'est la terrasse du sanctuaire principal construit (en même temps que
les barays, réservoirs servant à alimenter un réseau hydraulique) au Xe ou au
XIe ou au XIIe siècle ! Les sources sont très divergentes...
En effet, certaines sources comme le Guide Nelles font remonter sa construction
au milieu du Xe siècle pendant le règne du roi khmer Jayavarman IV. D'autres
comme la plaquette officielle remise sur le site le datent du XIe pendant le
règne du roi Udayādityavarman II, également constructeur du Baphuon à Angkor.
Alors que d'autres sources, comme Wikipédia le situent au XIIe siècle, en
l'attribuant à Sūryavarman II, également constructeur d'Angkor Vat L'édifice
aurait remplacé un temple qui aurait occupé l'emplacement depuis le IXe siècle,
succédant probablement à un lieu dédié à des cultes animistes encore plus
anciens.
En forme de croix, le sanctuaire en mauvais état auquel est accolé une
bibliothèque est de taille modeste mais sa façade est intéressante pour ses
reliefs: gardiens, apsaras... Il ne faut pas manquer les linteaux des portes: au
centre Indra sur son éléphant Airavata à trois têtes, à gauche, porte sud,
combat de Bhima contre le dragon Jarasandha (à moins que ce soit Krishna
combattant de démon Kala). Le vestibule est maintenant occupé par des statues du
Bouddha tandis que le saint des saints, la cella, situé en arrière n'est plus
accessible car cette partie est très endommagée. Il abrite un lingam en grès
vert qui était jadis arrosé en permanence par la source jaillie de la falaise
que nous verrons tout à l'heure. La cella sera de nouveau accessible au terme de
la restauration tandis que les statues du Bouddha seront déplacées. A noter qu'à
l'époque où l'édifice était un lieu de culte hindouiste, les fidèles n'avaient
pas accès à la cella, pas plus qu'à la terrasse supérieure. En pénétrant dans le
vestibule, on peut voir un détail architectural intéressant. Les constructeurs
ne connaissant pas la technique de la voûte, ont réalisé dans l'épaisseur du mur
un arc de décharge par pierres posées en encorbellement, ne laissant un linteau
droit qu'en parement sur la façade.
UNIVERSALITE DES TROUVAILLES ARCHITECTURALES AU SUJET DES ARCS EN ENCORBELLEMENT
Ces arcs particuliers en triangle (arcs de décharge) construit à l'aide de blocs
disposés en encorbellement ne sont pas sans rappeler ceux qui étaient réalisés
millénaires plutôt par les Babyloniens puis les Égyptiens pour éviter la rupture
des linteaux au-dessus de larges ouvertures ou de salles surmontées d'une lourde
charge de maçonnerie (salle du sarcophage de la pyramide de Kheops). Cette
technique a été également employée par les Grecs des temps mycéniens (-1250)
puis au Nouveau Monde par les Mayas au tournant du Premier Millénaire de notre
ère.
Près de là, intéressant bloc de pierre carré, avec quatre lingams (symbole
phallique) entourant un lingam central posés sur un yoni (symbole féminin). Une
sculpture qui rappelle celles que l'on peut voir sur le site cambodgien de Kbal
Spean ("la rivière au mille lingas"), non loin de Banteay Srei, sculptures
faites dans le lit d'une rivière entre le XIe et le XIIIe siècles. Puis on peut
admirer, gravée dans la pierre, la trimurti, la trinité hindouiste (Shiva au
centre, Brahmâ à gauche, Vishnu à droite).
Dominée par l'à-pic de la falaise, une grotte naturelle creusée à sa base voit
jaillir une source sacrée et d'anciennes statues du Bouddha y sont vénérées.
L'eau est évacuée par une gouttière sacrée et les pèlerins se presse pour la
récupérer lors de la grande fête du temple qui est célébrée tous les ans le
15ème jour de la lune croissante du 3ème mois.
Passant devant un petit monastère, nous nous dirigeons vers la droite. Nous y
découvrons divers monolithes étranges. C'est par exemple un escalier à 5 marches
bordées de serpents, puis on arrive à la Pierre des Sacrifices sous forme d'un
crocodile creusé dans une pierre. Selon Boun, elle servait jusqu'au XIe siècle
aux sacrifices humains, un couple volontaire homme femme (pour le Routard, il
s'agissait de jeunes filles vierges). Du XI au XVIIIe, les sacrifices humains
ont été remplacés par le sacrifice de paires de buffles. Depuis, le XVIIIe
siècle, ce sont des couples de cochons qui sont sacrifiés. Leur sang est
récupéré et répandu sur les rochers aux alentours. Il s'agit évidemment d'une
pratique animiste antérieure à l'hindouisme et au bouddhisme qui l'ont intégrée
dans un culte syncrétique. Enfin c'est le Rocher des Eléphants dont trois
extrémités sont sculptées en forme de tête d'éléphants (symbole d'Indra) Ca et
là, d'autres mystérieux monolithes sculptés, renversés ou brisés.
A mi-hauteur de la falaise, dominant le site, on peut également voir une
empreinte de pied du Bouddha peinte sur la roche.
La descente permet d'avoir une superbe vue d'ensemble sur la partie inférieure
du site.
Retour vers le Mékong pour emprunter sur environ 150 kilomètres la route
nationale 13 en direction du sud, sur la rive gauche du fleuve. Elle a été
construite par les colons français pour relier Ho Chi Minh Ville (anciennement
Saigon) à Vientiane et Luang Prabang. Une route relativement droite, avec
cependant des traversées de villages et franchissement de ponts, qui permet
parfois des pointes à 100kmh.
Petite pause technique dans une station-service au bout de 100 kilomètres, du
côté de Nafang Yai, l'occasion de voir les prix: essence "regular 91" à 10900
kips et le diesel à 9700. Bien chers pour le pays!
Et toujours un paysage de maisons traditionnelles sur pilotis souvent avec des
toits de tôle au lieu de chaume et équipées d'antennes paraboliques, évidemment
de temps en temps aussi des maisons modernes plus ou moins tape à l'oeil, de
pistes rouges de latérite, de termitières, de publicité pour des tracteurs et de
grandes concessions de ce type d'engins (mais oui!), de vaches marrons et de
chèvres en divagation ou que l'on rentre au village à cause des tigres, des
buffles cherchent leur pitance dans les rizières récoltées ou qui se baignent
dans l'eau claire ou dans la boue (moyen efficace de se protéger des insectes
piqueurs et suceurs), des villageois qui eux aussi se baignent dans les
rivières, de petits temples villageois et des cimetières bouddhistes...
A 18H30, le crépuscule est tombé sur le Mékong. Arrivé au petit village de Hat
Xai Khun, notre bus va devoir emprunter l'un des bacs assurant la traversée de
ce bras du fleuve afin de gagner l'île Don Không, la plus grande île de
l'archipel, avec 16x8 km (ou 18x4). Ce bac ne survivra pas longtemps car d'ici
on voit le chantier éclairé pour la construction du nouveau pont. Etonnant
investissement pour une île de 5000 habitants. Cela s'ajoute aux routes
asphaltées et au réseau électrique. L'explication est simple, ancien président
du Laos Khamtay Siphandone (de 1996 à 2006) y possède une résidence dans le nord
de l'île.
Dix minutes plus tard nous accostons à Muang Không. L'hôtel Pon Arena 4* se
trouve à 300 mètres au sud du débarcadère, juste en face d'une école primaire.*
Dîner au restaurant Souksabai Rattana Riverside, de l'autre côté de la rue, sur
une terrasse couverte au bord du Mékong: rouleaux de printemps avec carotte
râpée et pousses de soja, curry de et légumes cuits dans du lait de coco,
poisson grillé et banane flambée en dessert.
4000 Îles: Don Det, Don Khon et chutes de Li Phi **
Quelques photos matinales dans le village et sur le Mékong entre 7H30 et 8H.
Les écoliers arrivent peu à peu et pour nous c'est l'heure du départ en bateau
pour une navigation de notre groupe de onze en pirogue à moteur au milieu de
quelques unes des "4000 îles", façon marseillaise de parler de centaines d'îles
et îlots dont certains disparaissent en période de hautes eaux...
Spectacle toujours passionnant de la vie sur un fleuve et sur ses rives:
transports en tous genres (humains, matériaux, bonbonnes d'eau traitée...) sur
toutes sortes d'embarcations, hameaux, nasses, pêche à l'épervier (ils capturent
environ 350kg de poisson par an), temples, lessives, bains pour les humains et
pour les buffles...
Nous passons entre les piles du futur huitième pont laotien sur le Mékong (le
quatrième dans le sud), voulu par le Premier Ministre qui est originaire de
l'île de Không. Pont laotien certes mais réalisé par des Chinois... et dont
l'inauguration aura lieu à la fin de cette année, précisément le 2 décembre
2014, jour anniversaire de l'accession au pouvoir du Pathet Lao.
Nous empruntons un bras du Mékong entre les îles Don Som et Don Loppadi. Cette
partie du cours du Mékong coupée de chutes s'étend sur 14 kilomètres en largeur.
Au bout d'une heure et demie, nous accostons sur l'île Don Det pour une petite
balade d'une demi heure dans le village. C'est l'heure de la récré et les
enfants plus ou moins en uniforme jouent dans la cour. Des femmes lao avec leur
jupe traditionnelle fument tandis que d'autres se sont réunies sous les pilotis
d'une maison pour une pendaison de crémaillère. Les convives mangent, boivent et
dansent sur des airs modernes enregistrés. Des enfants dont ce n'est pas le tour
d'école ce matin sont également présents ainsi qu'un nourrisson dans son berceau
suspendu.
Revenus sur le rivage, on peut voir des touristes descendant le Mékong sur des
canoës biplaces en plastique.
10H et c'est reparti pour une vingtaine de minutes avant de débarquer au
nord-est de l'île Don Khon tandis que deux moines filent plus loin sur leur
petite pirogue à moteur.
Arrivés sur l'île, nous avons une petite marche d'environ un kilomètre et demi à
faire pour arriver aux chutes Li Phi.
Cela commence par la traversée du village. Petites maisons lao et anciennes
maisons coloniales parfois devenues restaurants et petits hôtels, ancien bureau
de poste. Boutique où l'on vend des articles de vannerie: chapeau; paniers pour
la cuisson du riz gluant à la vapeur (après un long trempage dans l'eau
froide)... Atelier de fabrication et de réparation de tuktuk en version locale,
c'est-à-dire une moto avec une grossière nacelle déportée en side-car. Boun nous
précise que les chinoises sont au meilleur prix à 600$ mais tombent rapidement
en panne tandis les plus robustes et le top, sont japonaises à 2500$, modèles
thaïlandais sont intermédiaires (en gros ce que VIC nous avait dit lorsque nous
étions dans le nord du pays). Motoculteurs chinois "Tai Chang" à tout faire.
Puis nous passons devant l'ancienne école primaire en ruine mais qui devrait
bientôt être restaurée. Un petit collège Transport à moto deux énormes marmites
emboîtées et tenues par la passagère. Nous arrivons près du "pont français".
Sous des pilotis d'une maison, une vieille femme très ridée et très maigre se
repose.
Puis nous traversons le monastère du Wat Khon Tai, avec son allée de bordées
d'inscriptions en l'honneur de donateurs et de stupas funéraires dans certains
desquels on peut voir les urnes puis c'est le petit temple voisin du bâtiment
des moines. Tout cela voisine avec un grand stupa de brique en ruine, un abri
pour ce qui semble être un lingam ou un modeste autel des Esprit fait avec un
bout de tôle...
Encore quelques maisons et une jeune femme en train de griller des petits
poissons avec une astucieuse pince de bambou devant sa maison et une autre femme
installée sous sa maison et confectionnant des filets de pêche à l'épervier. Un
homme grimpé dans un cocotier en redescend une grappe de 5 ou 6 noix de coco.
D'autres femmes sont occupées à émincer des tubercules avec une dextérité
étonnante.
Nous poursuivons par un sentier étroit et sauvage, au milieu d'une végétation
desséchée avant d'arriver dans un espace plus ouvert, avec quelques arbres dont
nous apprécions l'ombre en passant sous les 40° que nous offre le soleil de 11H
du matin. Enfin, c'est le début du joli spectacle que nous offrent les chutes de
Li Phi ou Somphamit ("le Gouffre du Fantôme" ou "la Nasse des Fantômes") sur un
demi kilomètre, spectacle qui doit être carrément grandiose lorsque le niveau du
fleuve est plus élevé. En dehors des remous, des zones d'eau calme se forment
dans des recoins et c'est là qu'on voyait flotter des corps qui avaient été
jetés dans le fleuve à l'époque coloniale. Plus gaiement, en aval, une petite
crique accueille quelques touristes qui restent sur le sable ou se limitent à
une petite trempette sans s'avancer dans le courant. Ces chutes comme les autres
du secteurs, ont une hauteur de 18 à 20 mètres.
Midi, nous refaisons le chemin en sens inverse, en croisant des écoliers puis,
plus loin, assistons au bain de nombreux buffles. Puis c'est le temple et le
village. Moto familiale pour le transport de 2 ou 3 enfants...
12H45, nous nous installons pour déjeuner au restaurant "Fleur du Mekong" tenu
par un Lao francophone, M. Noy, qui propose des plats lao tels que curry de
canard et un poisson cuit à la vapeur en papillotes, dans des feuilles de
bananier.
Bientôt 14H, nous nous attardons un instant à observer des articles de vannerie,
en particulier les balles de sepak takraw. Boun nous indique que ce jeu
asiatique qui donne lieu à des compétitions en tête desquelles arrivent la
Thaïlande et la Malaisie tandis que le Laos se classe à la dernière place. La
seconde équipe d'écoliers se rend à l'école tandis que nous faisons un
aller-retour sur l'ancien pont ferroviaire français débarrassé des ses traverses
et de ses rails et aujourd'hui emprunté par piétons, cyclistes et motocyclistes.
Le pont de 158 mètres de long par 3 de large soutenu par 13 arches construit sur
le chenal Hou Behanzin, permettait une continuité à la courte voie ferrée
traversant les îles Don Det et Don Khon sur 14km, de Hua Det à Khong Hang (à Ban
Houay).
Petite histoire du petit chemin de fer français au Laos
L'expédition de reconnaissance de la navigabilité du Mékong confiée en 1866 à
Doudart de Lagrée par l'amiral La Grandière se casse le nez ici, le vapeur étant
incapable de franchir l'obstacle des chutes. Il fallut contourner les chutes par
l'est en déplaçant l'embarcation sur des rouleaux de bois. 25 ans plus tard, le
Dr Mougeot essaie de trouver un bras franchissable par son vapeur, l'Argus. En
vain. Un an plus tard, en 1893, cela ne décourage pas le lieutenant Garnier qui
fait démonter et remonter son bateau pour franchir cette zone en un mois. La
ligne de chemin de fer à voie étroite aménagée à partir de 1903 et complétée par
ce pont construit en 1910 permit de faire passer hommes et marchandise de part
et d'autre des chutes en saison sèche (décembre à mai) avec un pic d'activité
jusqu'en 1929. Ce fut la seule ligne de chemin de fer réalisée au Laos pendant
la période coloniale. Le coup de grâce fut apporté par la mise en service en
1937 d'une route de 22km à l'est du fleuve (Phapheng), assurant une continuité
de la route coloniale n°13, entre Saigon et Luang Prabang, à travers le
Cambodge.
La ligne fut fermée en 1940 mais lors de la Seconde Guerre Mondiale, les
Japonais auraient réutilisé la voie ferrée.
La locomotive toute rouillée longtemps abandonnée dans la jungle et désormais
présentée sous un abri est peut-être plus japonaise que française. Par la suite,
traverses et rails ont été récupérés par les habitants des îles...
14H30, nous reprenons le bateau pour remonter le courant. Spectacle habituel de
moines navigateurs, de gens faisant la lessive ou se baignant, buffles à l'eau,
pêcheurs à l'épervier, dragueurs sabliers. Puis c'est le pont en construction et
nous assistons à la traversée de trois bacs plus ou moins importants et modernes
pendant que nous accostons aux environs de 16H30 sur Don Không. Sur la rive
opposée, on aperçoit sur des collines des temples et une grande statue dorée du
Bouddha du Vat Phuang Kaew.
4000 Îles: Don Không
Avant la nuit, Boun nous propose une petite balade en bus dans le sud de l'île
de Không.
Si le programme l'avait prévu, nous aurions tout aussi bien pu au cours de cet
après-midi aller voir les dauphins d'eau douce du Mékong plutôt que de le faire
le lendemain au Cambodge.
Nous passons devant le temple War Phouang Keo et le musée. Après le chantier
poussiéreux du pont en construction et 10 minutes de trajet, nous arrêtons chez
M. Ounheuan, un ami de Boun , ancien prisonnier comme lui mais reconverti dans
la production de sucre et de autres dérivés du jus de palme. Pendant une demi
heure, démonstration d'amputation de l'organe femelle producteur du jus et
d'installation des pots de récolte, stérilisés auparavant par la fumée d'un
foyer. L'accès à la cime des palmier avec une échelle de bambou et en portant
cet attirail est particulièrement acrobatique. Après quelques achats de nam oy
kon, des bonbons candi au goût fumé moulés dans de petits anneaux en feuille de
palmier, un court trajet nous conduit au temple tout proche.
Le monastère Vat Hin Siew (à Ban Hinsiew Tai) comporte un ancien sim en mauvais
état à quatre toits superposés et les fresques du péristyle sont très dégradées.
A côté de cela se dressent des bâtiments récents: grande tour servant à la fois
pour cloche et tambour, stupas funéraires, nouvelle salle de prière, statues
extérieures très colorées de la déesse-terre, du Bouddha abrité par le naga à
sept têtes, Roue de la Vie ou du Dharma, symbolisant l'enseignement du Bouddha
(roue que l'on retrouve au centre du drapeau de l'Inde).
Dans un bâtiment monastique récent au sol carrelé mais avec de magnifique portes
sculptées de scènes hindo-bouddhiques, un jeune moine nous montre sa cellule et
nous présente un texte bouddhique écrit en pâli sur feuille de palmier ou de
latanier (ôle) et imprimé au tampon avec du noir de fumée. A l'origine, la
transcriptions de préceptes bouddhiques connue sous le nom de tripitaka ("les
trois corbeilles") et gravée en langue pâlie sur des feuilles de palmier, fut
conservés dans des paniers, d'où son nom. Quant aux feuilles elles-mêmes, on les
nomme olles ou ôles. On peut aussi voir son bol à aumône dont il n'a pas
consommé tout le contenu à midi, son dernier repas du jour. Près des portes,
sous le porche, on peut également admirer une rutilante cloche en bronze.
Sur le chemin du retour, nous arrêtons un petit moment pour regarder des jeunes
jouer au sepak trakaw alors qu'il fait pratiquement nuit (17H30 passée). C'est
seulement la troisième fois que l'on voit des gens pratiquer ce jeu depuis notre
arrivée au Laos.
4000 Îles: chutes de Phapheng
Vendredi 4 avril
Notre dernière demi-journée au Laos se présente sous de mauvais augures
puisqu'il pleut. Dommage car nous devons visiter les chutes de Phapheng sur la
rive orientale du Mékong accessible par la Nationale 13, avant de passer au
Cambodge.
Nous ratons le bac de 8H pour traverser le bras du Mékong et devons attendre le
prochain une demi heure plus tard (10' pour aller, 10' pour décharger-charger et
10' pour revenir).
Une bonne quinzaine de kilomètres et à 9H, nous sommes sur la terrasse,
heureusement couverte, face aux chutes de Phapheng. Sont-elles plus imposantes
ou plus belles que celles de Li Phi? Difficile d'en juger tant l'aspect du ciel
a pu changer en l'espace d'une journée... Dans la brume, on aperçoit au commet
des chutes des pirogues de pêcheurs qui prennent le risque de s'aventurer près
du bord du bassin supérieur.
Les conditions météorologiques ne nous incitent guère à passer plus d'une
vingtaine de minutes sur le site.
Nous reprenons le bus et moins de dix minutes plus tard, passant Veun Kham, nous
sommes à la frontière. Exceptionnellement, en raison de la pluie, parvient à
obtenir que le bus se gare entre les deux postes-frontières distants de 400
mètres environs. Nous allons y quitter Boun et découvrons notre nouveau guide,
un cambodgien, SAM.
Mais il faut d'abord accomplir un certain nombre de formalités avec des à-côté
que nous n'avions pas prévus: "taxe" de sortie de 20000 kips (2$), "taxe" de
contrôle sanitaire cambodgien de 1$ pour un relevé de température de 36°4 (!) et
"taxe" d'entrée au Cambodge de 2$ que cinq préposés bien abrités prennent tout
le temps d'encaisser pendant que nous sommes sous la pluie devant leur comptoir.
Bref, vous l'aurez compris, toutes ces "taxes d'entrée ou de sortie" sont des
pratiques de racket qui témoignent de la corruption des fonctionnaires dans ces
pays. Tout cela a pris près de trois quarts d'heure et nous pénétrons au
Cambodge vers 10H30.
Passer au CAMBODGE
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Le pays aux millions de sourires et au million d’éléphants... royaume vestige Plaine des Jarres civilisation Dvaravati Wat Phou ou Vat Phu populations Thaï venant de l'empire Nan-Chao au sud de la Chine (Yunnan actuel) le Mongol Kubilai Khan à la tête de l'empire chinois l'ethnie des Thaï (hommes libres), s'installent autour du Moyen Mékong culture khmère fondé par Fa Ngum le bouddhisme Theravâdâ (des origines) ou bouddhisme du Petit Véhicule Bouddha d'Emeraude Wat That Luang conquis par la Birmanie Birmans souverain siamois thaï protectorat et colonie Auguste Pavie vice-consul commissaire général État associé de l'Union française Indochine Pathet Lao Savang Vatthana succède à son père Sisavang Vong trône abolition de la monarchie abdication Viêt Nam Viêt Minh piste Hô Chi Minh accords de paix Parti révolutionnaire populaire lao République démocratique populaire lao (RDPL) camps de prisonniers politiques la reine Khamphoui Chao collectivisation nationalisation millions de mines corruption ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) Perestroïka et de Glasnost grand frère soviétique dissolution de l'URSS le chef de l'Etat est Choummaly Souriya Sayasone le Premier Ministre est Thongsing Thammavong frontière sans aucun débouché maritime montagnes et les plateaux climat tropical est caractérisé par les moussons typhons saisons précipitations plateau des Bolovens population millions d'habitants taux de natalité indice synthétique de fécondité espérance de vie religions pratiquées animisme, croyances indigènes composition ethnique ethnies Lao Loum, ou Lao des plaines Lao Theung ou Lao des plateaux Lao Sung ou Lao des montagnes Hmong (ou Meo) langues taïes-kadaïes sanskrit pali, alphabet siamois ancien langue tonale à 6 tons les mots sont invariables - dix: sip (L); daph (K) lundi: wan tchan (L); t'ngai jan (K); mars: deuan minaa (L); mee nah (K); merci: khop chay (L); or koon (K); eau: nam (L); teuk (K); l'expropriation système féodal pas de chemin de fer réforme agraire éveloppement d'infrastructures et des réseaux de télécommunications plus pauvres du monde PIB-PPA (à Parité de Pouvoir d'Achat) par habitant ressources du sous-sol importations exportations l'hydroélectricité barrages hydroélectiques agriculture de subsistance riziculture rizières riz noix de cajou manioc arachide le Triangle d'or troisième producteur mondial d'opium forêt primaire déforestation coupes sauvages brûlis charbon de bois teck, palissandre, bois de rose, benjoin tourisme représente la première source de devises Vietnam Airlines Boeing 777 Réceptif: ASEV Asie du Sud Est Voyage (société dirigée par François Foulon) voyageurs extension cambodge notre guide Vilaphonh ou si l'on préfère VIC Sacha Bollet pour une émission d'Echappées France 5 l Belles Annaliese WULF, Jürgen BERGMAN et Berthold SCHWARZ Baw pen nyang pas de problème les tricycles samlos, les motos-taxis et les tuk-tuk jumbo Huay Xai malaria paludisme malarone dengue fièvre chikungunya oyers de grippe aviaire et grippe A/H1N1 Décalage horaire coupures de courant lampe de poche ou mieux frontale monnaie Kips (LAK) dollars euros Vols à l’arrachée Arc de Triomphe Patuxay temples rue Setthathirath Wat Phra Keo Wat Sisaket Pha That Luang Marché Thalat Sao Siddharta Gautama l'illuminé BOUDDHA ou encore Sakyamuni Amitabha l'empereur Ashoka l'empereur Ashoka Ceylan Sri Lanka principes philosophiques essentiels de l’hindouisme et aurait fondé une communauté monastique dans le but de partager son expérience d’Éveil entre ascèse et hédonisme Dharma Sangha la réincarnation sous de multiples formes d'êtres vivants, selon un cycle infini (samsara) dont la nature dépend des actes accomplis au cours des vies antérieures (karma) nirvana Maitreya Mahayana déesse Avalokitesvara divinité déité Véhicule Tantrique (ou Vajrayana) stupa stûpas moines bonzes motos scooters voitures coréennes chinoises thaïlandaises fils électriques restaurant Kualao l'époque coloniale demeure maison pain bornes kilométriques pétanque inspirations indiennes du Ramayana, de la Trimurti hôtel Mercure statue du roi Fa Ngum e roi siamois d'Ayutthaya du plateau de Korat Wat Inpeng Wat Ong Teu Wat Mixai Ambassade de Brunei, place Nam Phu, mosquée Jama Masjid Bibliothèque Nationale Palais Présidentiel Si Chiang Mai et Nong Khai voie ferrée chemin de fer roi Anouvong Wat Xieng Nheum marché de nuit, Talat Khan Kham Wat Phra Keo, Ambassade de France salle hypostyle péristyle colonnes stèles de donateurs Wat Sisaket, cloître dont la galerie gouttière sacrée en bois eau bénite eau lustrale nagas ou dragons Nouvel An bouddhiste la pleine lune du cinquième mois du calendrier lunaire soit aux environs de la mi-avril, Boun Pii Mai au Laos et Chaul Chnam Thmey au Cambodge Pha That Luang stupa doré roi Setthathirath l'Ecole française d'Extrême-orient (EFEO) le prang Wat Arun de Bangkok le chedi Phra Phatom pagodes la grande fête du Pah Vet, lors de la pleine lune de novembre, le cloître Wat That Luang Thai fidèles et pèlerins adeptes Ton Nam: potage, crudités sauté curry Marché du matin Thalat Sao Minorités Kamu ou khamu ou Khmu, villages pratiques animistes chamans guérisseurs astrologues maisons sur pilotis notion de tabou femmes impures Hmong de différentes couleurs (blanc, noir, vert, rouge, fleuri ou bariolé) langue sino-tibétaine. sinisés Hans Chinois de plain pied, polygames Nationale 13 héritage colonial boutique de vannerie balle de bambou ou de rotin kataw sepak katraw chinlon foyers brasero Nouveau Poêle Lao (New Lao Stove ou NLS) papier de mûrier (Broussonetia papyrifera), Col Phôn Hông Grotte Tam Tjang rivière Nam Ngum boutiques échoppes étals poisson séché, des sauces et pâtes de poisson Nam Song restaurant BIO nommée Phou Din Daeng falaises calcaires subissant une érosion karstique tsingy marches concrétions stalagtites et stalagmites draperies pirogues à moteur canoës canoés kayaks chambres à air pains de sucre qui fait penser à la rivière Li, près de Guilin jeunes touristes australiens rafting, montgolfières VTT, escalade, spéléo balade paysage coucher de soleil soleil couchant crépuscule aube aurore Ban Phatang Phou Hinlek Fai fleuve Nam Lik Vieng Kham, Phou Khoun restaurer repas déjeuner dîner Phou Khoun Phien Fa ancienne fumerie d'opium La vache qui rit, ce qui en version locale donne Con bo cuoi alcool grands bocaux pattes d'ours noir à collier blanc et serpents nonnes bonzesses novices et noviciat bhikkhuni code régles et préceptes vinaya pauvreté abstinence chasteté robe sanghati uttarasanga antaravasaka kayabandhana patta bol à offrande quête de l'aumône vaasi rasoir pagne sarong suuci aiguille vêtement filtre parissavana uppraspivhina añsa nisidana monastères Muong Soua fut rebaptisée Muong Luang Phrahnologie et d'Arts Traditionnels Costumes akhas outils instruments habitat Iko, Katu Tai Lue l'âme (khouan) esprits (phi) mauvais Wat Xieng Thong Wat Sene minicroisière dîner-spectacle pavillon du char funéraire royal sim salle de prière mosaïque naïve en lapis-lazuli Arbre de Vie rassasi rue Sakkarine au Wat Sene Souk Haram collège Manivanh rue Kitsalat navigation nems sésame bananier (Som pa) filet porc poisson buffle Tak Bat, la quête écharpe cuit à la vapeur panier jupe lao traditionnelle (sinh) riz gluant (khai niew) mendiants en haillons marché Phosy Couleur Café Sainamkhan River View bistrot soupe potage nouilles lait de coco, salade cassolette oh lam laap kai mangue goyave papaye mangoustan fruit de la passion goji açaï litchi litchee Wat Pak Khan Wat Khili ou Wat Souvankhiri province du Xieng Khouang Ban Xang Khong ou Ban Xieng Lek Wat Pha Houak Airâvata éléphant Phaya Si Mahanam Phya In trois joyaux Jambupati Hos des Pavillons noirs chinois conduits par Deo-van-Tri en 1887 rue Bounkhong, jusqu'au Wat That ou Wat Phra Mahathat reliquaire Dyen Sabai passerelle de bambou Ban Phan Luan Wat Phan Luang Ratsouda Ram rue Khoundouangchan stupas funéraires Wat Pak Ha Xaingaram et à son crématoire bijoutiers et joailliers et le Dara Market billets de loterie Wat Manorom bénédiction cordelette Roots & Leaves mariage Baci nuptial dot jeune fille phousao fiancé fiancailles phoubao Soukhouane funérailles enterrement incinération cendres scolarité gratuite et obligatoire écoles armée service militaire salaires revenus fiscalité protection sociale prix assurances santé sécurité sociale retraite dispensaires ONG méandre rapides batelier grottes de Pak Ou remous vagues berges du fleuve pêche à l'épervier cigales insectes latex de jaquier bâton falaises rochers de Phou Pha Hen sentier Tam Phum Kamu Lodge et au village de Ban Yoi Hai Groupe Apple Tree gérant Olivier Trafial Lutecia à Koh Samui riz cantonnais buffle sauvage marinées et boucanées Sine Savan Sine Tjoup rizières en terrasses semis repiquage orpaillage lao lum massages tir à l'arbalète flèches beignets danses et costumes traditionnels folkloriques jungle lever du drapeau à l'école rassemblés dans la cour instituteur mât cohue Ban Xang Hai distillation la lao whisky chutes de Tad Khouang Xi et parc de papillons Ban Naouane lao loum de Ban Ou Ban Taphen parc réserve Free The Bears baigneurs bassins aux eaux turquoises grande cascade pique-nique rouleaux de printemps émincés Butterfly Park légumes frits bananiers indica espèces variétés riz gluant, Khao Niao khao niao moon étuvé khao niao kluay lait noix de coco cocotiers Kali Kaï Lap Kaï Saikow ou Say Houaa saucisse boudin sang Mok Pa Tam Mak Hung Kai Ping Som Pa (et Som Mou) Sine Hèng ou Sine Lot aérogare aéroport avion vol Lao Airlines EADS consortium franco-italien Aerei da Trasporto Regionale crash crashé ATR 72 Paksé Pakse Bounpheng BOUN camp de réeducation détention napalm et de défoliants tapis de bombes Temple hindo-bouddhique WAT PHU Dork Khoun Hotel & Restuarant café des Bolovens Patrimoine Mondial de l'UNESCO Kuruksetra ou de Shrestapura explorateur français des rives du Mékong Henri Mouhot bassins artificiels ou barays Suryavarman II palais pierres de grès rouge piliers de forme phallique, le lingam symbole shivaïte frangipaniers pyramide à degrés, réseau hydraulique Jayavarman IV roi Udayadityavarman II bas-reliefs gardiens combat de Bhima contre le dragon Jarasandha démon kala façade sanctuaire cella un arc de décharge voûte à encorbellement yoni (symbole féminin) lingams (symbole phallique) Kbal Spean trimurti, la trinité hindouiste (Shiva au centre, Brahmâ à gauche, Vishnu à droite) monolithes Pierre des Sacrifices sous forme d'un crocodile sacrifices humains Rocher des Eléphants empreinte de pied du Bouddha Nafang Yai, antennes paraboliques, Hat Xai Khun bacs île Don Không, la plus grande île de l'archipel nous accostons à Muang Không hôtel Pon Arena pousses de soja île Don Không, ''4000 îles'' Don Som et Don Loppadi Don Khon Don Khone Don Det arches du pont français Wat Khon Tai, chutes de Li Phi ou Somphamit Fleur du Mekong M. Noy, papillotes Hua Det à Khong Hang Ban Houay chenal Hou Behanzin, l'ancien pont ferroviaire français Doudart de Lagrée par l'amiral La Grandière e Dr Mougeot bateau à vapeur L'Argus lieutenant Garnier Vat Phuang Kaew Wat Phouang Keo palmier à sucre tuyaux de bambou nam oy kon, des bonbons candi Vat Hin Siew (à Ban Hinsiew Tai) feuille de palmier ou de latanier (ôle) tripitaka (les trois corbeilles) tour du tambour tour de la cloche (de bois) sepak trakaw sepak takraw chutes de Phapheng Veun Kham, nous sommes à la frontière formalités pots de vin température Bakchich
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