VENISE
5 au 8 septembre 2011


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Le LION, symbole de VENISE

On va le trouver sous différentes formes dans les arts plastiques: dans la sculpture en ronde-bosse et haut -relief ou dans la peinture.
Jadis le choix de cet emblème par le doge Giustiniano Participazio était lié à un autre choix, celui de remplacer le saint patron de la ville, St Théodore, par St Marc, l'évangéliste dont les reliques ont été ramenées d'Alexandrie en 828 (la basilique fut construite pour les accueillir). Or le lion est l'attribut de St Marc comme l'Ange est celui de St Matthieu, l'aigle celui de St Jean et enfin le taureau celui de St Luc. Le prétexte amenant à ce choix est le souvenir (légendaire) du passage de l'apôtre dans cette ville vers l'an 60, c'est pourquoi sur la plupart des lions de Venise, on voit l'animal avec une patte posée sur le livre des Evangiles Mais c'est en réalité une manière de s'affirmer par rapport à Rome, la ville de Pierre, chef des apôtres, en faisant appel à son disciple Marc.
On reparlera dans les pages suivantes, d'autres lions que l'on peut voir sur la Place Saint Marc.
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FRESQUE HISTORIQUE

LES ORIGINES:

Aux IIIe-IVe s., les peuplades vénètes (à ne pas confondre avec les Gaulois du vannetais portant ce même nom) se réfugient déjà sur les îles des marais de la lagune formée par les sédiments provenant de l'estuaire du Pô pour fuir les invasions des Goths.
Selon la tradition, la ville fut fondée 25 mars 421 sur des îlots de la lagune par des consuls venus de Padoue pour échapper aux Huns d'Attila qui avaient pris l'ascendant sur les Goths (depuis 375). Ils s'installent sur la "rive haute", rivus altus en latin ou rivo alto en italien, devenue Rialto, plus probablement en 452.Le pouvoir est confié à des tribuns élus annuellement, ce qui correspond aux prémices de la République.

 

Avec l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident (issu de la division qui s'instaure progressivement entre 286 et 395) en 476, sous les coups des Huns d'Odoacre, Venise se range aux côtés de l'Empire d'Orient auquel il apporte le concours de sa flotte. Byzance réussit à prendre possession de l'Italie au VIe s. mais doit céder devant l'invasion des Lombards (venus de la région de l'Elbe), ce qui a pour effet de provoquer une nouvelle vague de migration des habitants de Padoue et de Vérone (la ville des amants tragique "Roméo et Juliette" de Shakespeare) vers la lagune.
C'est à cette époque que fut urbanisée l'île de Torcello (avec sa basilique Santa Maria Assunta bâtie en 639). Cette île sert alors de plate-forme d'échanges entre l'Orient (soie, épices, métaux précieux) et l'Occident (sel, bois, esclaves).

 

LA SERENISSIME REPUBLIQUE:

Au début du VIIe s. est fondé le patriarcat de Venise. A la fin du siècle, le patriarche modifie l'organisation politique en remplaçant les 12 tribuns qui détenaient le pouvoir sur les îles de la lagune par un seul chef élu, dux, ce qui a donné doge et aussi duce (le chef, le guide comme se revendiquait Mussolini). Le traduire par "duc" est inapproprié puisque si la fonction de doge est viagère (à vie), elle n'est pas héréditaire
Cela marque la naissance de la République de Venise. Le premier doge serait selon la tradition Paolo Lucio Anafesto.


Une ascension fulgurante

Au VIIIe s., l'île centrale, autour du Rialto s'impose car permettant l'accostage de navires à plus grand tirant d'eau surtout que l'on assiste à un envasement qui provoque le déclin de la navigation dans les autres îles. En 810, le doge Angelo Participazio quitte l'île Malamocco, l'actuel Lido, et s'installe au Rialto.
Venise, notamment en tissant des liens commerciaux étroits, joue Byzance contre Rome tout en gardant ses distances avec la première et en voulant se hisser à la hauteur de la seconde, comme par exemple en 828 (ou 832?), lorsqu'elle se choisit un nouveau saint patron, Marc, dont les reliques venaient d'être ramenées d'Alexandrie, remplaçant Théodore d'Amasée (ou Théodore Tiron) que l'empereur byzantin avait choisi auparavant comme saint patron de cette ville. Un saint de nom latin remplaçait un saint au nom grec... Une façon d'affirmer sa volonté d'indépendance (religieuse, politique) et montrer sa puissance. En s'appropriant ces reliques, Venise affichait son ambition d'être considérée comme l'une des plus importantes cités de la Chrétienté, et l'égale de Rome.

Aux IXe-Xe siècles, Venise s'émancipe encore davantage de l'Empire byzantin, passant du statut de sujette à celui d'alliée.
Un incendie détruit le premier palais des doges en 976 et la première basilique construite vers 830 et dédiée à St Marc.


L'apogée

Au XIe s. la reconstruction de la basilique Saint-Marc est entreprise en 1060 ou 1063 et terminée en 1093. Lors du Schisme de 1054 (entre églises catholique et orthodoxe), elle choisit l'obédience de Rome, ce qui n'empêche pas Constantinople de lui octroyer en 1082 le privilège de pouvoir commercer dans toute l'étendue de l'Empire byzantin en récompense de l'aide de sa flotte contre les incursions normandes mais elle est en concurrence avec Gênes et Pise qui ont obtenu ces mêmes avantages. En 1084 Venise vient encore au secours de l'Empire Byzantin que les Normands assaillent pour le compte de la papauté. Venise subit une défaite face aux Normands lors des affrontements opposant l'Empereur du St Empire Romain Germanique au pape mais s'en relève rapidement.
En 1099, la flotte vénitienne se joint à la Première Croisade lancée en 1095 par le pape pour la délivrance de Jérusalem aux mains des musulmans turcs.

Les doges ont pris goût à ces conquêtes et ils lancent deux autres expéditions en Terre Sainte en 1110 et 1126. En 1147, ils doivent encore une fois voler au secours de Constantinople menacée par les Normands du Royaume de Sicile mais ils ne se joignent pas à la Seconde Croisade promue par les Francs et qui ressemble en fait à un grand pèlerinage dont le résultat sera de provoquer la reconquête par les musulmans de Saladin, à partir de l'Egypte. Cette perte de Jérusalem amène le pape a engager la Troisième Croisade en 1189 dans laquelle Venise n'a en quelque sorte qu'un rôle de mercenaire, en se faisant rétribuer pour le transport de troupes croisées par sa flotte.
Mais à la fin du XIIe s., Venise se trouve en conflit avec deux empires, l' Empire Germanique et l'Empire Byzantin alors que sa flotte est décimée par la peste. Cependant, les relations se pacifient rapidement avec les Normands de Sicile, les Germains, Constantinople et Rome.

L'organisation politique qui préside aux destinées de la République a atteint désormais un haut degré de complexité sur un mode oligarchique. Ce qui suit ne les décrit que de manière très simplifiée.
L'assemblée populaire, concio, est remplacée par le Grand Conseil institué en 1172 réunit 1000 à 2000 patriciens. Il désigne le Doge, élu à vie, choisi parmi l'une des 42 grandes familles de la cité. Il délègue auprès du Doge 6 conseillers siégeant en Conseil Restreint. Du Grand Conseil émanent aussi le Sénat, organe aux compétences législatives, militaires et économiques composé de 120 à 250 membres, le Conseil des Quarante aux compétences judiciaires et enfin le Conseil des Dix (17 en réalité!), organe de contrôle du gouvernement. L'une des missions de ce conseil est la collecte de renseignements à l'échelle européenne et qui fait de Venise un état policier où règne le soupçon y compris à l'encontre du doge en titre!

Un tour décisif dans l'histoire de Venise est pris à l'occasion de la Quatrième Croisade lancée en 1202. Initialement, tout comme dans la précédente expédition, Venise ne devait que louer sa flotte mais n'étant pas payée par les Croisés, les Vénitiens finissent par détourner la croisade sur Constantinople où un conflit de succession a surgi sous le prétexte d'une réunification des églises d'Orient et d'Occident. En réalité, la défaite de Constantinople en 1204 consacre la suprématie vénitienne jusqu'en Mer Noire, la possession de la Dalmatie et de la Crète, de nombreuses cités dans le Péloponnèse et îles ioniennes ainsi que d'une partie de Constantinople même qui est mise à sac et pillée (les monuments de Venise en profiteront) .
Le rétablissement de l'Empire byzantin en 1261 s'accompagne de la perte du monopole pour Venise du commerce avec la mer Noire car ce droit est également octroyé à Gênes. La fin du siècle est difficile pour Venise qui connaît une famine et est en guerre contre Gênes puis contre la papauté.


Un lent déclin

Le XIVe s. est marqué par des évènements malheureux: une grande inondation, une épidémie de peste, une défaite puis une victoire contre Gênes, le complot d'un doge déjoué par le Conseil des Dix, une guerre avec la Hongrie... Malgré cela, la République de Venise reste le plus grand centre du commerce ce qui lui assure une prospérité considérable, par habitant elle était plusieurs fois supérieure à celle des capitales des pays européens. L'actuel Palais des Doges fut bâti en 1340.

Mais la progression turque en Méditerranée (prise de Constantinople en 1453) va peu à peu priver Venise de toutes ses terres grecques, à l'exception des Îles Ioniennes, et l'empêcher de rester le débouché de la Route de la Soie alors que le grand commerce maritime se détourne de la Méditerranée à la faveur des Grandes Découvertes et des nouvelles routes maritimes.

A la fin du du XVe s. Venise tente de fédérer les villes italiennes contre les visées du roi de France mais ses premiers succès amènent ses alliés à se retourner contre elle. Du coup Venise renverse aussi son alliance en soutenant le roi de France, François Ier.
Au début du XVIe s. Venise doit affronter la Ligue de Cambrai qui réunit le France, le Saint Empire le roi d'Aragon et la papauté. Mais le pape se retourne contre le France avec l'appui de Venise laquelle s'allie bientôt à la France contre le pape.
Dans l'affrontement entre la France (François Ier) et le Saint Empire (Charles Quint) qui tourne à l'avantage de ce dernier, Venise (tout comme Gênes et la Savoie) parvient à maintenir son indépendance. Le cité doit encore affronter les Ottomans en Méditerranée, faire face à une épidémie de choléra et à un incendie qui ravage le Palais des Doges.

Le XVIIe s. est marqué par des guerres intestines et complots au sein du Dogat et du Conseil des Dix et par la conquête de la Crète par les Ottomans. Jusqu'au traité de Karlowitz qui marque le recul des Ottomans sur tous les fronts.

Les affrontements repris avec l'Empire ottoman amènent au siècle suivant au Traité de Passarowitz qui va établir la paix pour un siècle, Venise dominant la Dalmatie, l’Albanie et l'Herzégovine tandis que la Turquie prend le contrôle du Péloponnèse. Mais Venise disparaît peu à peu de la scène internationale.

En 1789, le 120e et dernier doge est élu. Venise ne rejoint pas la Ligue des princes contre la Révolution Française et essaie de préserver sa neutralité mais laisse traverser la Vénétie par les Autrichiens. Venise refuse le traité d'alliance proposé par Bonaparte en 1796. En 1797, celui-ci s'empare de Vérone et Venise se rend, mettant fin à la République. Le Doge Ludovico Manin est obligé d'abdiquer, le conseil major est dissout.
Venise avait jusque là été le seul territoire italien à ne jamais avoir été occupé.
Les Français se livrent au pillage, emportant le tableau de Véronèse, "les Noces de Cana", ainsi que le quadrige de chevaux de bronze de la basilique, confisquent la flotte, brûlent le bateau des Doges, le Bucentaure, pour en récupérer l'or...
La même année, p
ar le traité de Campo-Formio, Napoléon livre Venise et ses territoires aux Habsbourg en échange de la Belgique. Il la reprendra en 1805 pour l'intégrer au royaume d'Italie (alors constituée de l'actuelle partie nord-est de ce pays tandis que le Piémont et la Toscane sont carrément intégré à l'Empire français) dont il devient le souverain. Le Palais Royal (où se trouve le Museo Correr) est une réalisation napoléonienne qui dut pour cela mettre à bas quelque églises...

À la fin de l'époque napoléonienne, suite au Congrès de Vienne en 1815, ce royaume d'Italie se retrouve intégré dans l'Empire d'Autriche.
Venise est désormais auréolée de romantisme. Les amants George Sand et Alfred de Musset y séjournent en 1834 (à l'hôtel Danieli) et leur liaison se poursuivit sous forme épistolaire.
La duchesse en Bavière Élisabeth, plus connue sous le nom de Sissi,  impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, s'y rend en 1856 en compagnie de son époux François-Joseph. Le couple est fraîchement accueilli mais Sissi  réussit à amadouer les Vénitiens. Elle y reviendra deux autres fois.
Plus trivialement, de nos jours, Charles Aznavour nous chante "Que c'est triste Venise au temps des amours mortes".

La domination autrichienne sur Venise et la Vénétie ne s'achève que le 3 octobre 1866 après sa défaite de Sadowa contre l'alliance Prusso-Italienne.
Venise rejoint le giron d'un nouveau Royaume d'Italie constitué depuis 1861 à l'initiative du Royaume de Sardaigne et dont les capitales ont été Turin puis Florence. En 1871, la papauté ne conserve que le Vatican et les Romains se rattachent à leur tour au royaume qui est devenu une monarchie constitutionnelle (jusqu'à sa disparition en 1946 et l'avènement de la république, à la suite de ses compromissions mussoliniennes).


AUTRESVOYAGES...
Survol géographique et urbanistique...

SITUATION ET ORGANISATION URBAINE :

Capitale de la Vénétie et de la province éponyme, Venise occupe le centre d'une lagune d'environ 50 km de long pour 15 km de large au fond du Golfe de Venise sur la Mer Adriatique.
Cette lagune s'est formée entre l'embouchure de l'Adige (au sud) et du Piave (au nord) et le cordon littoral constitué par les sédiments provenant de l'estuaire du Pô.
La profondeur moyenne de la lagune est très faible, elle n'excède pas 1 ou 2 mètres alors que certains chenaux ont été creusés jusqu'à 15 mètres pour le passage de gros navires mais au détriment de l'équilibre de la lagune. La ville est séparée du continent, la Terraferma (la terre ferme), par un plan d'eau de 4 kilomètres.
Trois passages dans le cordon littoral permettent de pénétrer dans la lagune depuis la Mer Adriatique: le Porto di Lido, le Porto Malamocco et le Porto di Chioggia.
Le territoire total de la commune occupe 413km² dont 251 recouverts par l'eau de la lagune. Le centre couvre 8km² (soit 800 hectares), les autres îles 22km² et enfin les parties situées sur le continent ("la terre ferme", dans le langage vénitien) 130km².

Îles, ponts et quartiers...

A Venise, tout le monde se perd dit-on. On le voit au travers de ceux qui recensent et établissent des statistiques. Tout dépend probablement du périmètre que l'on assigne. Est-ce le centre historique et ses 6 quartiers (sestieri) ou s'égare-t-on plus loin dans la lagune?
La ville compterait 116 îles ou îlots , à moins que ce soit 118 ou encore 121 pour Wikipédia?

Pour les ponts, on n'est pas plus clair: 416, 420, 435, 447 ou 455? Ou encore, sans de mouiller, "environ 400 ponts"... Les ponts sont le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux tandis que les piétons doivent donc souvent les franchir par quelques marches.

Forcément qu'il y a des écarts sur les chiffres précédents puisque le nombre de canaux varie aussi, de 460 à 476 ou 477...
Le Grand Canal, formé comme une lettre S renversée, est l'artère principale du trafic. Ce serait les vestiges d'un méandre d'un ancien fleuve qui se jetait dans l'Adriatique. Sa profondeur varie de 5 à 10 mètres pour une largeur comprise entre 50 et 70 mètres. Sa longueur est de 3,8km.
Son pont principal est le Rialto qui relie les quartiers ouest (San Polo et Santa Croce) au noyau historique de Venise. Ce fut l'unique pont jusqu'au milieu du XIXe s. En 1854, lors de l'occupation autrichienne, le Pont de l'Accademia, un pont métallique d'abord puis en bois (1934), fut lancé entre les quartiers San Marco et Dorsoduro.
Quittons un moment le Grand Canal. Un pont ferroviaire, le Pont des Lagunes, inauguré en 1846, permit de relier la gare de Venezia Santa Lucia, construite en 1860, au continent. Sous le régime fasciste, une liaison routière, le Pont de la Liberté (Ponte della Libertà), de 3850 mètres, parallèle au pont ferroviaire, inauguré en 1933, fut également établie, menant à un grand parking sur l'île artificielle de Tronchetto et donnant accès à la Piazzale Roma (parkings, gare routière). Tout récemment, en 2009, a été mis en service le Pont du Tronchetto, équipé d'un funiculaire automatisé en remplacement d'un pont provisoire installé dans les années 1980. Il permet de relier le parking routier du nouvel îlot Tronchetto à la gare maritime (et au-delà à la Piazzale Roma). Son ossature ressemble au squelette de quelque reptile préhistorique, particulièrement s'il est vu de nuit...
Mais revenons au Grand Canal. En 1865 (ou 1858?), un pont métallique fut établit au niveau de la gare, entre les quartiers Cannaregio et San Croce donc permettant de rejoindre l'accès routier à Venise. Il a été reconstruit en 1934 en pierre d'Istrie. Si l'on se réfère à l'église voisine on le nomme Pont Scalzi et si l'on fait référence aux moines déchus qui jadis le franchissaient pieds nus on le nomme également Pont des Déchaussés. Récemment, en 2008, un pont a été ajouté sur le Grand Canal, il s'agit du Pont Calatrava (du nom de son architecte espagnol) ou Pont de la Constitution (Costituzione). Plus au nord que le précédent, il raccourcit la liaison entre gare des chemins de fer et gare routière.

Le centre est découpé en six quartiers historiques ce qui est l'origine du terme que les désigne sestieri (de ses qui signifie six) : San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive orientale du Grand Canal et Santa Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive.
Quelques précisions à propos du nom de 4 de ces quartiers, les deux autres font référence au nom d'églises existante: San Polo ou disparue Santa Croce ("Sainte Croix").
San Marco n'est pas le nom d'origine du quartier le plus central. Il s'appelait Rivoalto jusqu'à ce que les reliques de Saint Marc y soient accueillIe s. Ce nom se justifiait par son sol un peu plus haut (rivus altus) et donc moins inondable et des berges profondes permettant l'accostage des navires.

Le nom du Castello évoque la présence légendaire d'un château ou bien encore la curie patriarcale qui se trouvait à cet endroit.
Cannaregio serait nommé ainsi en raison du caractère rectiligne des canaux qui le parcourent (canal reggio, c'est-à-dire "canal droit"), à moins que l'on fasse allusion à un "canal royal" (canal regio) tourné vers le continent... Une partie de ce quartier face à la lagune a été conquise sur l'eau avec des remblais de démolitions ou la terre dégagée pour creuser des canaux. Un quadrilarère est resté non remblayé, c'est la Sacca della Misericordia qui forme un petit port face à l'île-cimetière San Michele et à l'île de Murano.
Quant à Dorsoduro ("dos dur"), il s'appelle ainsi en raison du fait qu'il est construit sur un sol ferme et rocheux et non sur un marécage et relativement plus élevé que celui des îles voisines.


Transports et déplacements

Si l'on est forme, le moyen le plus simple pour se déplacer à Venise est la marche à pied. Les distances s'allongent toutefois lorsque l'on veut passer d'une rive à l'autre du Grand Canal en raison du nombre réduit de ponts ou encore lorsque l'on veut aller du Castello à l'ouest de Cannaregio ou a Santa Croce.

Le transport individuel traditionnel est la fameuse gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements). Son coût est en effet prohibitif (80 à 100€ pour environ 45 minutes et un maximum de six passagers, supplément pour accompagnement chanté et musicien!). D'ailleurs, il n'en restait que 425 en 2009.
Les gondoles ont peu à peu cédé la place aux bateaux-autobus, appelés vaporetti car ils étaient à vapeur à l'origine. Ils mesurent une vingtaine de mètres de longueur pour un peu plus de quatre en largeur. Ils relient les différentes quartiers du centre historique en zigzaguant d'une rive à l'autre afin de desservir les rives opposées du Grand Canal. Certaines lignes sont consacrées à la desserte des îles de la lagune.
A cela s'ajoutent des traversiers ou traghetti, des gondoles à deux rameurs qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de pont à de passagers debout dans le frêle esquif. Les plus actifs sont ceux de San Toma et du marché du Rialto.
Le moyen le plus rapide mais pas le moins cher pour se déplacer à Venise est de faire appel à aux bateaux-taxis, des vedettes rapides ou motoscafi.

POPULATION ET ECONOMIE :

L'agglomération de Venise accueille 270 000 habitants dont 59 000 dans la ville historique. Le centre historique ne cesse de se vider de ses habitants puisqu'il en comptait 150 000 en 1965.

Venise a été une ville de marchands et aujourd'hui c'est un centre touristique, commercial et industriel (sur le continent).
Dans l'économie vénitienne, les services (tourisme, transports, activité financière et immobilière) occupent la première place avec 44% des entreprises et 40% des emplois. Après Paris et Londres, c'est la troisième ville européenne pour la fréquentation touristique
Le tourisme génère 1,5 milliard d'euros par an. La ville reçoit annuellement la visite de 20 millions (j'ai aussi relevé le chiffre de 23 millions) de touristes dont la durée moyenne de séjour s'établit entre 2 et 3 jours (40% n'y passent que la journée, genre croisiéristes). Dans leur immense majorité (90%), ils ne résident pas dans le centre historique et font la navette entre le centre de Venise et le Lido ou la terre ferme au bord de la lagune (Mestre à l'ouest, campings de Jesolo à l'est) ou encore ont leurs quartiers sur un bateau de croisière...
Le tourisme est stimulé par deux facteurs. En premier lieu l'attractivité de Venise provient du fait que la ville détient le tiers du patrimoine culturel de toute l'Italie. En second lieu, Venise accueille de nombreux carnavals, festivals et évènements artistiques et culturels annuels, tels ceux consacrés à la peinture, aux films, au théâtre, à l'opéra, et à la musique contemporaine et, tous les deux ans, la Biennale consacrée aux arts modernes.
Après le tourisme, les deux autres plus importants secteurs économiques sont le commerce (28% des entreprises et 20% des emplois) et le bâtiment (14% des entreprises et 10% des emplois).
L'industrie regroupe les secteurs des bijoux, de la farine, et du verre de Murano. La ville est un pôle national pour la construction navale et dans le trafic portuaire avec Porto Marghera, le port moderne de Venise situé sur le continent (au sud de Mestre).

VENISE AU PERIL DES FLOTS :

L'art de construire et de s'approvisionner en eau potable

La ville de Venise est construite sur plus de 100 îles basses et marécageuses de la lagune comme on la déjà évoqué.
Pour surmonter ces conditions difficiles, les Vénitiens ont développé des techniques originales ou plus exactement ils ont généralisé ici le recours à des techniques particulières de construction. Les habitations vénitiennes reposent sur des structures faites de pilotis en chêne rouvre de 4m de long, de 20cm de diamètre et à raison de 10 par m² qui étaient enfoncés dans le sous-sol meuble à l'aide d'une énorme masse. En l'absence d'oxygène dans un sol gorgé d'au, ils se conservent parfaitement pendant des siècles. Après mise à niveau des pieux, ils étaient recouverts par une sorte de plancher fait de madriers de mélèze et de pierres d'Istrie imperméable qui assurent une base solide. Stabilité néanmoins relative aussi les bâtiments sont conçus de façon a être légers, faits d'une structure de bois et de brique, avec des plaques de marbre en parement et de généreuses ouvertures.

Les puits ou plus exactement les citernes ont été pendant des siècles la seule source d'eau douce pour les habitants de Venise car l'eau de la lagune est trop saumâtre pour être bue. Combien y en a-t-il? On ne va s'engager dans une nouvelle querelle de chiffres. Disons que leur nombre serait de l'ordre de 715 dont un tiers de puits visibles du public.
Les bâtiments entourant le campo (place) où se trouve le puits ont des gouttières qui aboutissent à des canalisations sous les trottoirs. L'eau de pluie ainsi collectée était filtrée et stockées dans des réservoirs d'argile remplis de sable (ce dernier agissant comme un filtre) situés sous la place. L'eau ainsi stockée pouvait être puisée à partir du puits qui est identifié par sa margelle (vera da pozzo), typiquement vénitienne, décorée (motifs floraux, guirlandes, allégories, têtes de lion...) qui trône au centre de la place. Elles sont en pierre d'Istrie ou en marbre de Vérone. L'importance que revêtait l'approvisionnement en eau potable pour cette ville se voyait dans les règlements qui en interdisaient l'accès aux animaux et imposaient d'utiliser des récipients propres et de se laver les mains avant tous contacts. La contamination délibérée des puits était passible de la peine de mort !
Depuis 1884 un aqueduc amène l'eau tirée de puits artésiens et remplace le système de recueil des eaux de pluie.

Un chef-d'œuvre en péril

La ville doit faire face à plusieurs problèmes dus à la proximité de l'eau.
Depuis toujours elle a été confrontée au phénomène des acque alte (les inondations vénitiennes) résultant de la conjonction de fortes marées hivernales et de facteurs météorologiques défavorables tel le sirocco saharien, soufflant du sud, ou la bora, un vent d'est venant des Balkans, qui freinent l'écoulement des eaux de la lagune dans l'Adriatique. L'acqua alta se définit comme une marée exceptionnelle dépassant 140cm. Parmi les récents records 1,94m en 1966, 1,66m en 1979 et 1,58m en 1986. Environ 80% des surfaces piétonnes de la ville se trouvent alors inondées...
Pour lutter contre ce phénomène naturel le Projet MOSE (acronyme de MOdulo Sperimentale Elettromeccanico) a vu le jour en 2003. Il conviendrait plutôt de l'appeler Projet Moïse en souvenir de "Moïse sauvé des eaux".
Il consiste à installer des sortes d'écluses ou de digues flottantes et articulées sur 1600m aux trois bouches de communications de la lagune avec l'Adriatique (Lido, Malamocco et Chiogga) afin de s'opposer à l'acqua alta dès qu'elle dépassera 110cm. Le système est constitué de 78 portes amovibles de 60 mètres de long et 8 de large. Cette machinerie futuriste (qui n'est pas sans rappeler le modeste équipement mis en place pour, au contraire, rendre le Mont St Michel à la mer) coûte environ 5 milliards d'Euros à l'Etat italien et il aurait dû être terminé en 2011 mais les crédits ne suivant pas, on parle maintenant d'aboutissement en 2014 ou 2015...

Un autre problème résulte de l'intense trafic fluvial sur les canaux principaux qui provoque des dégâts sur les rives en dégradant les fragiles fondations et les murs de brique, tout aussi fragiles.

Mais le plus grand danger résulte de l'inéluctable et continue montée des eaux qui a plusieurs origines:
- la montée
générale du niveau des mers (eustatisme) de l'ordre de 2mm par an,
- l'affaissement du sol avec une subsidence de l'ordre de 1mm par an (2mm selon d'autres sources) dû en particulier au creusement d'importants puits pour pomper dans la nappe phréatique et à la tectonique avec la plaque Adriatique qui s'enfonce sousla plaque des Apennins,
- les perturbations dans l'hydrographie: la modernisation du port a entraîné le creusement de canaux profonds pour permettre le passage de gros navires et à cela s'ajoutent des 'excavations industrielles dans la lagune, ce qui fait que la mer s'engouffre ainsi beaucoup plus facilement dans la lagune
- enfin, depuis la chute de la République (en 1797), l'obligation de curage des canaux imposées aux citoyens n'est plus respectée

En plus de la réfection obligatoire des façades antiques rongées par le sel et l'eau - 40% à la charge de la ville - la ville doit nettoyer les canaux, repaver certaines rues, et réguler l'activité maritime (tankers pétroliers, (navires de croisière et ferries).

 

Pour ce voyage nous avons fait le choix de tout organiser par nous-mêmes: un hôtel dans le centre de Venise réservé en ligne par l'intermédiaire du site http://www.booking.com, un trajet en TGV de la Bretagne à Paris Montparnasse puis un trajet de nuit en train-couchette de la compagnie Artesia associant la italienne de chemins de fer Trenitalia et la SNCF. Départ en soirée de la gare de Paris Bercy pour une arrivée matinale à Venise Santa Lucia.

Cette ligne est baptisée Stendhal, probablement un clin d'oeil à notre écrivain romantique du XIXe s., de son vrai nom Henri Beyle, que nous connaissons tous pour son Le Rouge et le Noir mais moins pour son amour de l'art italien (voyages à Rome, Naples et Florence).
Construites par une filiale de Fiat, les voitures sont plutôt confortables.

Nous étions trois couples donc nous avons eu une cabine pour nous. Contrairement à ce que l'on peut lire sur certains blogs, nos trajets aller et retour se sont bien passés. Trains à l'heure et propres. Mise à disposition de bouteilles d'eau.
Personnel aimable qui explique quand même avec une certaine insistance le dispositif intérieur de double verrouillage de la porte de la cabine (y a-t-il de bonnes raisons pour cela?).
Un seul bémol, il est prudent de se renseigner sur le quai avant de monter dans le train car les cabines que l'on vous octroie ne sont pas forcément celles qui figurent sur votre billet de réservation. Ce qui amène à quelques transhumances dans les minutes précédant le départ, voire dans les minutes suivantes...

ATTENTION:
suite à une décision prise le 17 octobre, à partir du 11 décembre 2011 cette ligne va être exploitée par une nouvelle compagnie, Thello, filiale de Veolia et Trenitalia. Juste retour des choses puisque la SNCF s'implante en Italie. Thello exploitera également la ligne vers Rome tandis que la SNCF exploitera les liaisons vers Turin et Milan.
Autre changement, la gare de départ ne sera plus Paris-Bercy mais sa voisine, la gare de Lyon.

 

    Notre séjour et nos visites:

  • Le planning

    Autour du genre grammatical

  • Grand Canal

    Ponts, bateaux, gondoles, nuit...

  • Quartier San Marco, Place Saint Marc

    A boire et à manger

  • Quartier Castello et Cannaregio

    Marco Polo

  • Quartiers San Polo

    Curiosités...

  • Quartier Dorsoduro

    Artistes célèbres

  • Îles: Murano, Burano, Torcello et Lido

    Carnaval et autres festivités...

     
    Depuis 1987, la lagune de Venise, ainsi que la ville, sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO .


    Cet ensemble classé est l'un  des 50 sites italiens classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1987, sachant que l'Italie est le pays le plus titré au monde en ce domaine devant la Chine (47), l'Espagne (44) puis, ex-æquo, la France et l'Allemagne (39)...


    Documentation et crédits


  • Le N°8-2011 du magazine LOOK Live consacré à la Mostra et à la Biennale de Venise
  • et surtout la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU)
  • et de nombreux autres sites sur la toile...

     


    BON A SAVOIR

    QUAND Y ALLER ?
    Il n'y a pas de période idéale. Il vaut mieux éviter l'hiver qui peut être assez froid et avec des brouillards.
    L'été est suffocant par la combinaison de la chaleur et de l'humidité, les canaux peuvent dégager des effluves malodorants. De plus, on est assailli par la foule des touristes et par les moustiques. C'est aussi la période des pluies orageuses (qui peuvent se prolonger en automne).

    Restent les saisons intermédiaires mais ce sont aussi celles qui amènent d'autres visiteurs
    à l'occasion de carnavals, festivals et évènements artistiques et culturels: le Carnaval en fin février-début mars, la Volalonga (course d'avirons) qui a lieu en mai-juin, la Biennale qui se tient en été les années impaires, donc du 4 juin au 27 novembre en 2011, et le festival du cinéma, la Mostra qui elle s'est déroulée 31 août au 10 septembre.
    Nous sommes donc tombés en plein dans ces deux derniers évènements mais cela n'a pas entraîné de désagréments particuliers (les prix étaient-ils majorés?)... et nous avons de justesse échappé à la Regata Storica (compétition très populaire avec différents types de bateaux) qui se déroule le premier dimanche de septembre, donc la veille de notre arrivée!
    Mai et septembre sont particulièrement appréciés des touristes qui peuvent choisir leur période de vacance.

    GRANDES FETES TRADITIONNELLES :
    Le célèbre Carnaval en fin février-début mars, le marathon de 32km à la rame sur la lagune, la Volalonga, qui a lieu en mai-juin, la Biennale qui se tient tout au long de l'été et de l'automne les années impaires (par exemple en 2011)ou encore le festival du cinéma, la Mostra qui se déroule pendant une dizaine de jours après les vacances estivales tandis que le premier dimanche de septembre est dévolu à la Regata Storica (régates).

    BUDGET, POURBOIRES ET SERVICE:
    Le service est généralement compris sinon ajouter de 10 à 15% au prix indiqué…

    Par personne, le budget total pour ce séjour de 4 jours à Venise et les acheminements ferroviaires depuis la Bretagne s'est élevé à 654 Euros, incluant hôtel, Pass ACTV pour les vaporetti, restaurants, visites et même apéros...

    TRANSPORTS ET CIRCULATION
    Si l'on est en forme, le moyen le plus simple pour se déplacer à Venise est la marche à pied. Les distances s'allongent toutefois lorsque l'on veut passer d'une rive à l'autre du Grand Canal en raison du nombre réduit de ponts ou encore lorsque l'on veut aller du Castello à l'ouest de Cannaregio ou a Santa Croce. Sinon, il faut utiliser des bateaux.

    Le transport individuel traditionnel est la fameuse gondole vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages et enterrements). Son coût est en effet prohibitif (80 à 100€ pour environ 45 minutes et un maximum de six passagers. D'ailleurs, il n'en restait que 425 en 2009.
    Les gondoles ont peu à peu cédé la place aux bateaux-autobus, appelés vaporetti car ils étaient à vapeur à l'origine. Ils relient les différents quartiers du centre historique en zigzaguant d'une rive à l'autre afin de desservir les rives opposées du Grand Canal. Certaines lignes sont consacrées à la desserte des îles de la lagune.
    A cela s'ajoutent des traversiers ou traghetti, des gondoles à deux rameurs qui assurent la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de pont pour des passagers transportés debout dans le frêle esquif. Les plus actifs sont ceux de San Toma et du marché du Rialto.
    Le moyen le plus rapide mais pas le moins cher pour se déplacer à Venise est de faire appel à aux bateaux-taxis, des vedettes rapides ou motoscafi.

    Pour les touristes que nous sommes, une formule intéressante est l'achat d'un carte de transport à coût forfaitaire donnant accès au service public de transports en commun de la ville, ACTV (Azienda Consorzio Trasporti Venezia) par bateau y compris vers les îles de la lagune mais également en bus entre Venise et Mestre ou l'aéroport Marco Polo mais également les bus des îles du Lido et de Palestrina.
    En effet, un ticket de vaporetto à l'unité, valable une heure, est au prix prohibitif de 6,50€ et un aller simple en bus coûte 5€. Il existe des forfaits très dégressifs avec les Pass ACTV de 12heures (16€), 24 heures (18€) et 36 heures (23€), de 2 jours (28€), de 3 jours (33€) et de 7 jours (50€). Malheureusement, il n'en existe pas de 4 jours... Nous avons acheté un billet le premier jour pour venir de la gare au centre puis utilisé le PASS les 3 jours suivants.
    Achetés en ligne auprès de hellovenezia au moins 7 jours avant l'arrivée à Venise et en fonction de la période, ces tarifs peuvent encore être réduits. Dans notre cas, nous étions "en moyenne saison" et le tarif du pass était réduit de 15% ce qui pour 3 jours nous le ramenait à 28,05€.
    La durée de validité commence à compter du premier pointage, pointage qu'il faut effectuer à chaque utilisation. Certains touristes ont vu des contrôles. Nous, pas.
    Une compagnie privée de bateau existe également, il s'agit de Alilaguna dont les trois lignes qui desservent l'aéroport non desservi par l'ACTV.


    ACHATS ET SOUVENIRS :
    Il y a l'embarras du choix!

    Bijoux, objets décoratifs en verre coloré, colliers de perles de verre artisanales de Murano (à Venise, sur la rue, il s'agit de produits industriels), miroirs...
    Sans oublier que l'Italie est un fabricant réputé pour les vêtements et chaussures, les gants de cuir teints.

    La fabrication, entièrement artisanale, des vrais masques de Carnaval vénitiens se fait à partir d’un modèle en argile que l'on coule dans du plâtre pour obtenir un moule qui sera rempli de papier mâché (cartapesta). Après démoulage le masque blanc reçoit une décoration colorée. Acheté sur la rue, il y a de grande chance que ce soit une imitation d'origine chinoise...
    Le masque vénitien s'est inspiré de ceux de la Commedia dell'arte, le (théâtre populaire italien apparu en 1528 avec les premières troupes professionnelles de comédie avec masque.

     

    A BOIRE...
    Soft
    , on boit de l'eau gazeuse ou effervescente, acqua frizzante (ou acqua gassata) ou de l'eau plate, acqua minerale naturale. L'eau en carafe, caraffa d'acqua, est peu consommée ici.

    Deux apéritifs
    - Le Spritz est un cocktail typiquement vénitien à base de vin blanc additionné d'un trait de vermouth amer et d'eau gazeuse (eau de Seltz), accompagné d'une olive ou d'une rondelle de citron ou d'orange et de glaçons.
    Le meilleur se confectionne avec du vin pétillant  prosecco (voir  la rubrique suivante).
    Plutôt amer avec du Campari, inventé en 1860 par Gaspare Campari, à base de plantes aromatiques et fruits macérés dans de l'alcool).
    Plus doux avec de l'Aperol, inventé en 1919 par la distillerie Barbieri, à base d'orange, gentiane, rhubarbe et plantes aromatiques macérés dans de l'alcool.
    -Le Bellini : inventé par Arrigo Cipriani au Harry's Bar (près de la place Saint Marc).
    Il est confectionné à base de prosecco et de jus de pêche blanche fraîchement pressée.

    Un vin apprécié
    Le Prosecco : les vins nommés ainsi prennent le nom du cépage prosecco dont ils proviennent. Ce vin est appelé tantôt Prosecco di Conegliano, tantôt Prosecco di Valdobbiadene. C'est soit un vin sec (blanc ou parfois rosé) très fruité, soit un vin plus ou moins pétillant qui appartient alors à la famille des spumante (mousseux). Il est produit à base du cépage glera.

    Le(s) Café(s)
    Il ne semble plus utile d'insister sur la renommée du café italien. Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs de café, ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément, quand on sait que la péninsule détient un nombre record d'établissements distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000 points de vente dans le pays.
    Le capuccino doit son nom à la couleur brun clair de la robe des capucins: café et quantité égale de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin pour y puiser l’énergie dont on a besoin pour travailler.
    Dès 1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à café – la cafetière italienne – appelée aussi moka qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat corsé particulièrement apprécié.
    En 1948, c'est un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression" et non pas "express".
    Les Italiens consomment aussi du café glacé ou frappé, granité, le caffè con latte, le moca, le latte macchiato, le corretto (corrigé par une goutte d'alcool), l' espresso est un espresso très serré contrairement au lungo (allongé mais pour le goût français demander un caffé lungo ma non americano).

    ...ET A MANGER:
    Une trattoria est un restaurant, simple et sans prétention. L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple. Les trattorias n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis sont traditionnels et bon marché. Ici, à Venise, outre les plats utilisant différentes sortes de pâtes ou le riz (pour les risotti, pluriel de risotto), on fait largement appel aux produits de la mer: petits coquillages, poulpes, fritures et sardines mais aussi poissons nobles....
    Les restaurants servant plutôt des pâtes sont traditionnellement désignés du nom d'osteria, terme issu du mot français auberge (lui-même en rapport avec la notion d'hôte et d'hospitalité), où l'on trouve à boire et à manger.
    Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours bien nette entre trattoria et osteria...


    La carte des restaurants se divise en cinq grands chapitres : gli antipasti, il primo, il secondo, i contorni et i dolci (c'est-à-dire les hors-d'œuvre, l'entrée, le plat principal, les garnitures et les desserts).
    Il faut faire un choix en sachant que les Italiens eux-mêmes, en dehors de certains repas de fête, se contentent de deux ou trois chapitres.

    On retrouve dans la gastronomie vénitienne des saveurs et des goûts orientaux (c'est ici le terme de la mythique Route des Epices), que l'on rencontre rarement ailleurs en Italie.
    En premier lieu, il s'agit d'une cuisine de marins où entrait en ligne de compte les soucis de conservation et d'économie: on ne jetait rien.
    Bien sûr, on trouve la traditionnelle pasta: gros spaghettis creux accompagnés d'une sauce (bigoli in salsa
    ) à base de sardines et d'oignons (sard in soar), spaghettis aux palourdes (caparozzoli) ou les gnocchis (venus d'Europe centrale ou de la région de Nice ?) à la vénitienne.
    Contrairement à l’idée reçue, les pâtes ne sont pas une invention italienne. Sous leurs différentes formes, elles sont tirées d’un pâton obtenu par pétrissage de farine ou de semoule avec de l’eau puis elles sont cuites à l’eau ou à la vapeur.
    En Chine depuis des temps immémoriaux (les archéologues ont retrouvé des pâtes vieilles de 4000 ans) on a fabriqué des pâtes à base de farines de froment, sarrasin, riz ou soja. A son retour de Chine au XIIIes., Marco Polo les a donc pu les évoquer. Mais elles existaient déjà au Proche-orient et dans le bassin méditerranéen puisque des tablettes écrites en caractères cunéiformes datant de 4000 ans, retrouvées en Mésopotamie, en évoquent des recettes de fabrication de pâtes (à base de farine de blé ou d’orge). Les civilisations gréco-romaines (IVes.) puis arabo-persiques (VIIIes.) en seront les héritières.
    Leur fabrication industrielle s’est sophistiquée depuis le XIXes. et a permis de produire des pâtes séchées pour une conservation prolongée et des formes variées : fils (vermicelles), rubans, carrés, rectangles, billes, graines, extrudées : creuses en forme de tubes (pennes, macaronis…).


    Le risotto est un plat traditionnel, originaire du nord de l'Italie, à base d'un riz riche en amidon et non étuvé qui est d'abord légèrement frit avec des oignons fondus dans de l'huile d'olive puis mouillé au vin blanc et de petites quantités d'eau jusqu'à cuisson complète (18 minutes) et on finit par l'ajout d'une noix de beurre et de parmesan râpé.
    On pourrait être tenté de faire un rapprochement entre paella espagnole et risotto italien (originaire de la plaine du Pô où, depuis le XVe siècle, les Italiens ont développé plusieurs variétés de riz). Au-delà d’une base commune, le riz, il faut faire quelques distinctions entre ces deux spécialités du nord de la Méditerranée.
    Le riz à paella est un riz rond riche en amidon et non étuvé tandis que celui utilisé pour le risotto doit resté plus ferme.
    Dans la paella, on commence par faire revenir la viande et les autres légumes (tomates, haricots, artichauts…) avant d’ajouter de l’eau et le riz qui cuit jusqu’à évaporation du bouillon de cuisson.
    Dans le risotto, on fait revenir le riz dans la matière grasse avant l’ajout progressif d’un bouillon qui varie selon ce qu’il accompagne (viande, poisson…) et en général il sert d'accompagnement pour une viande, du poisson, coquillages… ou des œufs qui sont cuisinés séparément.


    A ne pas manquer aussi la frittura ou le fritto misto (friture mélangée de plusieurs variétés des produits de la mer: calamars, sole, lotte...), les crevettes (crostini), les seiches farcies ou cuites dans leur encre (et servie avec de spaghetti ou un risotto). A propos de seiches (nom issu du latin sepia pour désigner leur encre), il faut savoir qu'on ne peut cuisiner avec de l'encre fraîche que pendant 6 mois de l'année: avril-mai et de juillet à octobre. En dehors de ces périodes, on utilise de l'encre lyophilisée...
    Le foie à la vénitienne avec des oignons servi avec la polenta est également délicieux.
    La pizza étant une spécialité napolitaine, il vaut mieux l'éviter à Venise !

    Et à propos du vinaigre balsamique...
    Ce vinaigre à la saveur suave est originaire de la région de Modène (province d’Emilie-Romagne dont le chef-lieu est Bologne). Le qualificatif accolé à ce vinaigre dérive de ‘’baume’’. Il est fabriqué exclusivement à partir de moût de raisin cuit (porté à ébullition) ce qui lui fait perdre 60 % de son volume. Il passe ensuite plusieurs années dans des fûts de chêne où le moût continue à se concentrer par évaporation. Enfin, il passe dans des barriques d’autres essences (châtaignier, merisier, frêne). Le traditionnel Aceto Balsamico Tradizionale a au moins 12 ans d’âge et est donc très cher. Sa douceur lui permet de s’introduire non seulement dans les salades mais aussi dans les plats de viande ou même dans les desserts.
    Plus courant est le vinaigre balsamique de 3 à 5 ans d’âge. Beaucoup de ‘’balsamiques’’ à bas prix ne sont que des vinaigres de vin aromatisés et caramélisés.
    Il existe aussi des crèmes balsamiques (sirops) destinées à la décoration des assiettes.


    PHOTOS ET FILMS
    Dans de nombreux monuments ou musées, l'utilisation d'appareils photo même sans flash ou de caméscopes est interdite. C'est le cas notamment dans les salles du Palais des Doges, à la Scuola Grande di San Rocco, dans les synagogues du ghetto, à la cathédrale de Torcello... (il semble que ce soit aussi le cas au musée Correr, à la Ca d'Oro, à la Ca' Rezzonico ou à l'église des Frari).
    En revanche, on peut faire des photos sans flash dans les salles de la Gallerie dell' Accademia ou dans plusieurs églises (San Zulian, Madonna dell 'Orto...) et c'est également possible dans les parties payantes de la Basilique San Marco (Pala d'Oro et trésor).
    Comme à Venise, la tentation d'appuyer sur le déclencheur est omniprésente -j'avoue y avoir succombé- on peut toujours essayer de faire quelques photos volées mais dans la précipitation et sans la lumière adéquate, le résultat technique n'est évidemment pas au rendez-vous mais c'est malgré tout un moyen de garder un pâle souvenir quand on n'a pas les moyens de s'offrir des livres d'art.

    Le train-couchette qui relie Venise et Paris passe par la Suisse (Vallorbe, Lausanne, Brig). Il est nécessaire de se munir d'une pièce d'identité qui est remise au contrôleur pour le passage de frontière en cours de nuit. On peut se demander quel sérieux présente une telle formalité alors que la police suisse n'est pas en présence des titulaires de ces pièces d'identité... mais bon!

     


     



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