San Giovanni
Rotondo
Un trajet monotone
Les sanctuaires
Menu ITALIE DU SUD
Notice sur le PADRE PIO
et sur les STIGMATES
Le Padre Pio
Francesco Forgione, plus connu sous le nom de Padre Pio, est né en 1897 dans une famille paysanne du village de Pietrelcina, en Campanie. A 22 ans, en 1909, il devient frère capucin sous le nom de Frère Pio (en mémoire du pape Saint Pie V) et est ordonné prêtre un an plus tard. Il arrive au couvent des Capucins de San Giovanni en 1916 et les stigmates christiques (plaies aux mains, aux pieds et au thorax comme les cinq plaies du Christ) font leur apparition en 1918. Cela ajouté aux miracles qu'on lui prête commence à attirer les foules, ce dont profitent les Capucins qui se livrent à quelques malversations financières tandis que Pio est soutenu par les fascistes. L'ordre franciscain et le Saint Office de Rome mettent un frein en 1931 à l'élan de dévotion autour de sa personne, obligeant Pio à cesser toute activité publique. L'interdiction fut levée deux années plus tard.
En 1925, il transforme un ancien monastère en un petit Hôpital Civil de Saint François, avec deux salles, un équipement fonctionnel et vingt lits, au profit des habitants du village mais en 1938, un tremblement de terre détruit le bâtiment. De 1940 à 1956, il consacre son activité matérielle à la création du grand hôpital Casa Sollievo della Sofferenza qui forme une barre blanche au-dessus de la bourgade.
En 1947, le jeune père Karol Wojtyla (le futur pape Jean-Paul II) lui rend visite. Le Padre Pio lui aurait prédit son élection à la papauté et l'attentat dont il serait victime en 1981, sur la place Saint-Pierre.
Le ministère public du Padre subit à nouveau des restrictions entre 1960 et 1964 à la suite d'abus (trafic de tissus miraculeux). Il meurt le 23 septembre 1968. Lors de ses funérailles, il serait apparu aux fenêtres du couvent, face à la foule.
Après les investigations sur ses miracles menées entre 1990 et 1997 par la Congrégation pour la cause des saints, le pape Jean-Paul II le déclare Bienheureux en 1999 et le canonise en 2002 sous le nom de Sanctus Pius de Pietrelcina.
Les stigmates
Le Padre Pio n'est pas le premier "stigmatisé". Le phénomène des stigmates n'est connu que depuis le début du XIIIe siècle. Il y en aurait quelques centaines, le premier cas étant celui de Saint François d'Assise (auquel se réfère justement l'Ordre de Frères Mineurs dont le Padre Pio faisait partie). Au siècle suivant, toujours en Italie, mais cette fois il s'agit d'une femme, Catherine de Sienne et d'un ordre rival, celui de Saint Dominique. L'Eglise les a canonisés en tant que porteurs des stigmates.
Huit autres stigmatisés ont été béatifiés ou canonisés, dont le Padre Pio, sans que l'Eglise les reconnaissent en cette qualité.
Les avis d'experts médicaux et scientifiques sur le phénomène ne sont pas concordant, arguant de l'imposture à l'inexplicable. Selon mon humble avis, l'une des raisons qui pousserait au scepticisme, c'est la marque des clous. Les tableaux représentants les premiers stigmatisés tout comme les photos du Padre Pio montrent des stigmates au niveau de la paume des mains. Cela pose problème. Les spécialistes s'accordent pour conclure au vu de travaux archéologiques et d'expériences médico-légales qu'il n'était pas possible d'attacher les crucifiés avec des clous plantés dans les paumes des mains car sous le poids du corps les muscles et ligaments se déchireraient, les clous traversaient donc le poignet comme le montre d'ailleurs le Saint Suaire (mentionné pour la première fois en Champagne au XIVe siècle et qui finira à Turin après diverses pérégrinations au cours des deux siècles suivants).
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Etape suivante: CASTEL DEL MONTE
Mercredi 28 mai
350 km nous attendent et près de 5 heures de trajet.
Pour affronter ce programme, à 8H nous quittons Fiuggi par sa route sinueuse pour redescendre vers la plaine côtière afin de gagner l'autoroute A1, l'Autoroute du Soleil, en se dirigeant vers le sud (Naples), évidemment...
Nous aurons longtemps sur notre gauche, les montagnes de la chaîne des Apennins qui forment comme une épine dorsale de 1200km tout au long de "la botte" italienne. Dans cette région, le massif culmine à 2247m, à La Meta (le plus haut sommet se trouve plus au nord, au Gran Sasso, avec 2914m). Paysage très vert à la faveur d'un printemps qui a été particulièrement pluvieux. Le foin a été récemment emballé en "round ballers". Les villages que l'on aperçoit de part et d'autres sont établis soit au pied des Apennins soit au sommet de collines. On ne peut manquer les champs de panneaux voltaïques en raison de leur scintillement.
Bientôt au sommet d'une colline de 500 m. émerge l'imposante construction l'abbaye bénédictine du Monte Cassino. L'endroit est connu car il a été le théâtre de bombardements et de combats très meurtriers durant la Seconde Guerre mondiale. Sa position stratégique sur la ligne Gustav établie par les Allemands, vaudra à l'abbaye établie sur une colline dominant la route allant de Rome à Naples d'être détruite par les bombardements alliés. Elle a été reconstruite à l'identique de 1948 à 1956.
Nous dirigeant vers Naples, nous quittons le Latium pour passer en Campanie aux environs de 10H30. Nous laissons Capoue sur notre droite et Caserta sur notre gauche. Puis nous allons bifurquer vers l'est et prendre l'autoroute A16. Un peu avant 11H, coiffant une colline, nous apercevons Avellino sur notre droite. La température extérieure est agréable avec 20°. Paysage vallonné, toujours bien vert. Champs, prairies et bois de châtaigniers, noyers et noisetiers.
L'autoroute qui va traverser les Apennins devient forcément plus sinueuse. 11H15 lorsque nous apercevons sur notre gauche la ville de Grottaminarda. Plus loin, les collines se coiffent des hélices des éoliennes, nos modernes moulins à vent.
Nous quittons la Campanie pour les Pouilles (puglia en italien). Sur la gauche, nous apercevons en pleine lumière, il est bientôt midi, le village blanc de Sant'Agata di Puglia que domine sont château.
Dans les champs, on peut voir par contraste l'effet des traitements herbicides avec de superbes bandes de coquelicots à où ils ont fait défaut au milieu des céréales. Le paysage prend l'allure d'une plaine parfaite et la végétation est plus sèche. D'ailleurs de grandes parcelles de blé dur sont en cours de moisson (chez nous la moisson s'effectue deux mois plus tard). Qui dit blé dur, doit penser pâtes. Il ne sera pas question d'y échapper.
Quelques parcelles aussi de vignes à raisin de table sous des voiles protecteurs. Sur le bord de l'autoroute, on voit une maison abandonnée portant une enseigne O.N.C. (office National des Combattants). C'est un témoignage des actions de mise en valeur des Pouilles engagées à partir de 1919 et dont les anciens combattants ont été bénéficiaires. Cela passa par une réforme agraire mettant fin à la pratique féodale du métayage et par le drainage des zones de marais infestées par la malaria. Ce fut l'une des rares actions positives de la période mussolinienne qui évoquait "la baille du grain" (battaglia del grano) et "l'or de la patrie" (il ferro alla patria) dans une recherche d'autosuffisance de la production agricole. Nous sommes dans ce que les Italiens appellent "la table de l'Italie" que l'on peut comprendre de deux façons, table par la planéité du relief et table par le fait qu'il s'agit désormais d'une grande région de production agricole.
Au niveau de Candela, nous quittons l'autoroute pour remonter vers Foggia, plus au nord. Paysage de plus en plus sec, avec des champs bordés de murs de pierre sèche pais aussi des vergers de cerisiers ou des oliveraies puisque la tradition dans cette région était de planter un olivier à la naissance de chaque enfant. Des culture maraîchères également: tomates, brocolis...
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Les sanctuaires de San Giovanni
Il est pratiquement midi et demi lorsque nous attaquons la montée vers San Giovanni Rotondo, perché à 565 m. d'altitude sur le flanc ouest du petit massif du Gargano (1055 m.), un promontoire qui s'avance dans la Mer Adriatique (que nous ne pouvons donc pas voir). Après quelques lacets et difficultés pour faire circuler notre immense bus dans les rues de cette ville de 3000 habitants, nous arrivons enfin à l'hôtel Gran Paradiso à 12H45. Malgré l'altitude, il fait 26°. L'hôtel se trouve tout à fait à l'ouest de la ville, au pied des sanctuaires.
Déjeuner à l'hôtel. Au menu, évidemment des pâtes, des orechiettes (oreillettes) au brocolis, évidemment aussi le poulet rôti avec des pommes de terre, côte de porc panée, salades et des fruits pas du tout mûrs, étonnant dans ces région de soleil.
Après le repas, nous avons un peu de temps pour découvrir le domaine extérieur de l'hôtel (piscine, terrasses) avant de partir faire la visite des sanctuaires.
La ville de 30 000 habitants aujourd'hui, anciennement gros bourg agricole, doit son développement au Padre Pio qui y vécut de 1916 à sa mort en 1968. Cela a d'abord résulté d'un tourisme religieux lié aux stigmates du Padre Pio et aux miracles qui lui ont été prêtés depuis les années 1930 puis avec la création de l'hôpital privé Casa Sollievo della Sofferenza (Maison pour le soulagement de la souffrance), inauguré en 1956 par le Padre Pio et toujours dirigé par des Capucins. La tombe de Padre Pio est devenue un lieu de pèlerinage. Cela fait la fortune de la centaines d'hôtels installés ici et des boutiquiers vendeurs de breloques à l'affût du nombre incroyable (selon les sources 5, 7 ou 10 millions) de visiteurs qui se rendent ici chaque année, notamment lors du grand pèlerinage de fin septembre, anniversaire du décès du Padre. Etonnamment, en dehors de notre petit groupe de touristes, il n'y a pratiquement pas de pèlerins, quelques dizaines tout au plus alors que l'on dit que c'est la dépouille de saint le plus vénéré d'Italie, après celle de saint François d'Assise.
Partant de l'hôtel à pied, nous nous rendons à la basilique Saint Pio par une avenue pédestre de 350 mètres environ spécialement aménagée qui monte vers l'édifice.
Au bout du chemin que nous empruntons, se dresse une croix de plus de 40 mètres de haut, offerte par la région des Pouilles et conçue par l'architecte Renzo Piano. Elle est composé de 70 blocs de pierre (section carrée à la base de 2500x2500 mm) . Afin d'assurer la stabilité immense structure, des câbles de compression ont été insérés dans la pierre en raison des forts risques sismiques.
Renzo Piano, architecte
Renzo Piano est un célèbre architecte contemporain, né à Gênes en 1937. On lui doit notamment de Centre Georges Pompidou à Paris, l'aéroport de Kansaï au Japon, la tour du New York Times ou le Zentrum Paul Klee de Berne...
La basilique Saint Pio de Pietrelcina a été conçue par le célèbre architecte italien Renzo Piano et consacrée en 2004 en présence de 30 000 pèlerins, après 10 ans de travaux. Avec son 6000 m², elle est l'une des plus grandes églises de l'Italie par sa taille et même l'une des plus importantes au monde car elle peut recevoir 7000 fidèles. L'ouvrage a coûté 35 millions d'euros et a été financé en grande partie par les dons des pèlerins.
L'édifice se situe en contrebas d'un vaste parvis incliné de 8000 m², bordé au sud par un "clocher horizontal" à 8 cloches (une octave). Un large auvent abrite un autel extérieur pour les offices se tenant sur le parvis qui peut accueillir 40 000 fidèles. Sur le côté opposé, la porte d'entrée en bronze à deux vantaux représentant le Bon Berger et Abraham est l'œuvre de Mimmo Paladino.
La construction se présente sous forme d'une conque de verre et de bronze. La couverture revêtue de cuivre est soutenue par une charpente métallique tridimensionnelle reposant sur 22 immenses arcades de pierre, dont 8 convergent vers un énorme pilier de 4,40 mètres de diamètre (l'Evangile de Saint Mathieu ne dit-il pas "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église" ?) excentré près duquel se trouve l'autel. Des techniques particulières ont été mise en oeuvre pour parer aux risques liés à la forte sismicité de la région. Sur la droite, la lumière entre par un immense vitrail représentant l'Apocalypse.
L'effet visuel est remarquable, avec une impression d'espace et de légèreté.
La configuration des lieux se prêtait à la construction au niveau inférieur. On y trouve la crypte, la sacristie, trois salles de conférence et diverses autres pièces (pour les confessions notamment). On accède à la crypte par une longue rampe bordée de mosaïques. La crypte est entièrement recouverte de superbes mosaïques d'or du Père Marko Ivan Rupnik qui racontent l'histoire de la vie du saint. La dépouille du Padre Pio, dont visage est une reconstitution en silicone peint à la main, y a été transférée en 2010 et exposée sous une vitrine depuis depuis le 1er juin 2013 alors qu'auparavant elle reposait non loin de là dans la crypte du sanctuaire de Santa Maria delle Grazie que l'on va visiter tout à l'heure.
La réalisation de cette basilique s'est déroulée sur une dizaine d'années et a nécessité l'excavation de 70 000 mètres cubes d'excavation de roc, la mise en oeuvre de 30 000 mètres cubes de béton armé, de 1320 blocs de pierre (soit 900 mètres cubes), de 60 000 tonnes acier, de 5000 mètres carrés de verre, de 19 500 m² de cuivre. Pour la dorure des mosaïques, on a employé 3 kg d'or.
Ce monument moderne qui m'a plutôt séduit a été très critiqué par la nomenklatura conservatrice de l'église italienne qui a cru y trouver des symboles maçonniques et païens. Evidemment, sa forme n'évoque en rien le plan en croix latine voire en croix grecques des églises traditionnelle. La vraie critique pourrait être de fond. Le caractère dispendieux de la construction trahit l'humilité et la simplicité imposée par la règle monastique des Capucins et surtout la farouche volonté qu'exprimait le Padre Pio en ce sens.
En remontant le parvis incliné triangulaire on peut se rendre au couvent et ses églises dédiées à Santa Maria della Grazie qui donnent sur la place.
Arrivés sur la place, à gauche, on voit le couvent qui jouxte sa petite église construite en 1540 puis rebâtie en 1629. C'est là que l'on peut voir la cellule où le Padre Pio a vécu et est mort ou encore le crucifix devant lequel il a reçu les stigmates.
Accolée à l'ancienne église conventuelle, une nouvelle église a trois nefs a été conçue par l'architecte Giuseppe Gentile et mise en service en 1959. Son abside ainsi que les chapelles de ses nefs latérales sont ornées de mosaïques représentant la Vierge exécutée par l'école de mosaïque du Vatican.
Il est 17H et dans l'intervalle le temps s'est couvert et le vent s'est levé. Frisquet, il ne fait plus que 15°.
Cela ne décourage pas une partie du groupe de faire une balade en empruntant le Chemin de Croix. En sortant de la basilique, il se trouve sur la gauche, tout au bout de la place et non loin de l'hôpital. Les travaux de construction de la Via Crucis due à François Messine commencèrent en mai 1968, peu de temps avant la mort de Padre Pio, et se terminèrent en 1971. On y croisera un petit groupe de pèlerins.
Il aurait été plus sympathique pour terminer la journée de se rendre en autocar au Monte San'tAngelo (Mont Saint Michel), à 20km de là pour y voir le château normand du XIIIe, le campanile et l'église-grotte (IXe-XVIe siècles).
Après ce "pèlerinage", il faudra un menu riche pour se réchauffer. Ainsi fait. Du classique italien: gnocchi pour les pâtes, risotto au champignons pour le riz, toujours le poulet mais avec des frites, une part copieuse de gâteau à la crème. Rosaria y ajoute les cerises qu'elle a achetées le matin sur le bord de la route. Déception elles baignent dans une coupe remplie d'eau et de glaçons. Déjà peu savoureuses, refroidies ainsi elles ont encore moins de saveur...
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CASTEL DEL MONTE
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Bref historique
Description
Menu ITALIE DU SUD
EPOPEE NORMANDE
des ducs aux rois de Sicile...
Prenons l'histoire de ses conquérants de Normands à son début.
DU DUCHE DE NORMANDIE...
Tout commence avec Rollon. Pour apaiser ce pillard viking probablement originaire de Norvège, Charles le Simple, roi de l'embryon qui deviendra la France, lui céda l'ouest de son territoire, c'est-à-dire la Normandie, lors du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Vassal indocile du roi franc et baptisé, il prit le nom de Robert Ier le Riche.
Piètre converti, après maints démêlés avec les Francs, en 927 la Normandie passa à son fils, Guillaume Ier, dit Guillaume Longue Epée. Il gouverna au gré d'alliances changeantes jusqu'à son assassinat en 942.
Les Normands même christianisés continuaient encore à pratiquer une forme de polygamie. Ceci permit à son fils naturel Richard Ier de Normandie, dit Richard Sans-Peur, de lui succéder. Tout en continuant d'accueillir des pillards danois, il reconnaît Hugues Capet comme suzerain. et en épouse la soeur.
C'est d'une concubine qu'il eut un fils qui lui succéda encore mineur en 966, sous le nom de Richard II de Normandie, dit Richard l'Irascible ou Richard le Bon. Ce quatrième duc de Normandie fut un bon administrateur de son territoire et favorisa la vie monastique. Cependant les pillards scandinaves sont occasionnellement encore accueillis en Normandie.
Son jeune fils aîné, Richard III, eut à peine le temps de régner une année (1026-1027) avant de mourir empoisonné probablement par son cadet.
Celui-ci prit le pouvoir sous le nom de Robert Ier de Normandie, dit Robert le Libéral ou Robert le Magnifique. D'un tempérament violent, il fit pourtant le pèlerinage de Jérusalem, en passant par Rome et par Constantinople. Il mourut sur le chemin du retour en 1035.
Nous en arrivons au septième duc et pas le moindre, Guillaume le Conquérant, fils naturel de Robert (qui ne s'était pas marié) aussi connu sous les noms de Guillaume le Bâtard, Guillaume II de Normandie, et enfin, Guillaume Ier d’Angleterre puisqu'il en fit la conquête en 1066. Il règle sa succession en partageant son héritage entre deux de ses fils.
A sa mort en 1087, Robert II de Normandie dit Courteheuse devint duc de Normandie tandis que le royaume d'Angleterre revint à Guillaume II d'Angleterre, dit Guillaume le Roux. Des épisodes de conflits opposèrent les deux frères jusqu'au départ de Robert à la Première Croisade en 1096, passant par le sud de l'Italie tenu par le Normand Roger Borsa où il trouvera son épouse Sybille de Conversano, fille du comte normand Godefroi de Conversano et petite-nièce de Robert Guiscard. Après son retour, Robert entra en conflit avec son jeune frère, Henri Beaucler devenu Henri Ier d'Angleterre à la mort de Guillaume. En 1106 il fut vaincu par ce dernier et emprisonné en Angleterre où il mourut en 1134.
Ainsi s'éteignit cette lignée des ducs normands au profit des rois-ducs Plantagenêts jusqu'à la conquête de la Normandie par la France en 1204.
...AU ROYAUME DE SICILE
Dès le début du XIe siècle déjà, des Normands partiront s’illustrer et chercher fortune par petits groupes en Espagne, combattant les Maures aux côtés des rois chrétiens, mais surtout en Méditerranée, en Italie du Sud et en Sicile, jusqu’à Byzance et en Asie mineure, et enfin, en Terre Sainte, à l’époque des croisades.
On estime il y eut un flux constant de départs du duché de Normandie vers l’Italie du Sud, flux évalué à quelques centaines de Normands par an pendant un siècle environ. Cette conquête fut menée sur une longue durée, de plusieurs générations, par de petits seigneurs normands de rang modeste incapables de donner des terres à leur famille nombreuse, et ne fut ni dirigée ni même inspirée par le duc de Normandie. Sans plan de conquête, ils surent saisir les occasions favorables pour s'imposer.
Tancrède de Hauteville, petit seigneur normand (de Hauteville-la-Guichard à une vingtaine de kilomètres de Coutances) auquel on prête parfois une ascendance ducale... Il avait eu au moins une douzaine de fils de ses deux épouses.
A partir de 1035 arrivèrent en Italie du sud cinq frères Hauteville, avec notamment Robert Guiscard et son jeune frère Roger Bosso (futur Roger Ier de Sicile). Après le schisme de 1054 entre Rome et Byzance (c'est l'origine de la religion orthodoxe), le pape favorisa la présence des Normands en Italie du sud qui était aux mains des Byzantins, et s'en fit des alliés. En 1059, le pape Nicolas II reconnut Robert de Hauteville dit Robert Guiscard comme souverain de ce territoire.
Après avoir pris l'Italie méridionale (1040-1071), de là, nantis d'un statut princier, ils partirent à la conquête de la Sicile (1061-1091) et de Malte (1090) sous domination musulmane.
Le frère de Robert Guiscard, Roger Bosso, le grand comte Roger de Hauteville (futur Roger Ier), mena une conquête de 30 ans de 1061 à 1091, s'emparant de Messine en 1061, Catane en 1071, Palerme en 1072.
Son fils, de comte devint premier roi de Sicile en 1130 sous le nom de Roger II.
En 1154, lui succéda Guillaume, son quatrième fils, sous le nom de Guillaume Ier de Sicile, dit Guillaume le Mauvais qui vivait à la mode arabe. Il est remplacé en 1166 par son fils, Guillaume II de Sicile dit Guillaume le Bon. Il mourut à 35 ans, sans héritier. Le royaume devait revenir à sa tante Constance de Hauteville, fille posthume de Roger II de Sicile, qu'il fit sortir du couvent à l'âge de 30 ans afin qu'elle épouse le cruel prince impérial Henri Hohenstaufen, fils de l'empereur romain germanique Frédéric Barberousse... Elle put enfanter un héritier (le futur Frédéric II de Souabe) à 40 ans!
Ainsi, par alliance, en 1189, le royaume de Sicile échut à l'une des familles les plus puissantes de la partie rhénane du Saint Empire romain germanique...
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Jeudi 29 mai
Petit trajet d'environ 120 km par le chemin des écoliers jusqu'à l'autoroute A14 à Cerignola soit près de 2 heures de trajet.
Nous quittons San Giovanni pour redescendre vers la plaine côtière de Manfredonia (du nom d'un roi de Sicile du XIIe siècle, fils illégitime de Frédéric II) qui était encore une zone de marécages à malaria il y a un siècle... On peut d'ailleurs voire des canaux, non pas d'irrigation mais de drainage. Des cultures de plein champ voisinent avec des cultures sous serres. On voit également d'anciennes maisons construites par l'O.N.C. qui avait contribué à la mise en valeur de ces terres.
Nous quittons l'autoroute que nous n'avons empruntée que sur une quarantaine de kilomètres
La région des Pouilles, frontière entre l’Est et l’Ouest de l’Europe, a joué ces dernières années un rôle majeur dans les trafics liés à l'immigration clandestine, au travail clandestin et à la prostitution. Cette dernière est visible même sur les petites routes de campagne comme on pourra le constater en voyant des jeunes femmes ou des travestis postés près de carrefour.
Nous nous dirigeons maintenant vers le sud en direction du Parco nazionale dell'Alta Murgia. Mais nous nous arrêterons à l'orée de cette zone boisée où une colline de 550 mètres d'altitude attire le regard par l'étrange château qui la couronne. La couleur claire de ses pierres tranche avec la frondaison sombre des conifères qui l'entourent.
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Bref historique: Frédéric II et le symbolisme...
Notre jeune guide Caterina nous attend. Elle assurera parfaitement son rôle et nous aurons le plaisir de l'avoir à nouveau comme guide pour notre étape suivante à Alberobello.
Ce château fut bâti au XIIIe siècle par Frédéric II de Sicile et par ailleurs empereur du Saint-Empire romain germanique de 1220 à 1250 sous le nom de Frédéric II de Hohenstaufen. Souverain éclairé pour son temps, polyglotte et mécène, il avait été éduqué par un précepteur musulman) à Palerme. Il tenta d'établir la paix entre les Croisés et les Arabes. Il s'habillait à l'orientale, s'entourait de savants du monde entier, s'intéressait aux mathématiques, à la médecine (dissection), aux sciences (astronomie) et aux beaux-arts, édifiait des châteaux dont il traçait parfois les plans. Cela pourrait expliquer que ce château témoigne d'un mélange d'influences stylistiques très diverses: antique, arabe, roman, cistercien, gothique, classique.
L'édifice commencé en 1240 n'était sans doute pas tout à fait terminé lors de la mort du souverain, en 1250. Sans douves et donc sans pont-levis, on ne peut lui attribuer un rôle défensif. De même, les escaliers en colimaçon qui occupent les tours tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, ce qui s'opposerait au maniement des armes par les défenseurs du château qui auraient dû être gaucher. On en ignore donc l'usage mais il est certain qu'il témoigne de la passion pour le science de l'époque.
La forme globale pourrait évoquer une couronne et la cour intérieure un puits de connaissance. La répétition du chiffre 8 avait sûrement une valeur symbolique. Le 8 est le symbole de l'infini. Le 8 octobre (alors huitième mois de l'année), un rayon de soleil traverse une pièce de part en part et s'en va éclairer un bas-relief sur le mur opposé de la cour. Plus simplement, on voit que chaque côté de l'octogone marque les directions cardinales et intermédiaires. Un numérologie, on peut aussi voir que 1250, année de la mort du roi, correspond au chiffre 8 (1+2+5+0=8). Caterina raconte l'anecdote du devin qui avait annoncé à Frédéric II qu'il mourrait dans une ville au nom de fleur. Pour éviter que la prédiction se réalise, le roi évita donc de se rendre à Florence. Mais en 1250, il se trouva à Fiorentino (près de San Severo, dans la province de Foggia). Or Fiorentino, c'est la petite fleur (fiore) et la prédiction se réalisa.
Largement en ruines, ce château fut acheté par l'Etat italien en 1876, il a été restauré entre 1928 et 1936.
Ce monument est classé patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996.
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Description du château *
L'entrée principale est orientée plein est, c'est-à-dire dans l'axe exact du lever de soleil lors des équinoxes (à ces dates, à midi, l'ombre recouvre exactement la cour). Quant aux deux lions qui surmontent les colonnes placées de part et d'autre de cette entrée, ils ont le regard dirigé vers les levers de soleil lors des solstices.
Le château est construit sur un plan octogonal avec un diamètre de 52 mètres, chacun des huit angles de l'octogone étant occupé une tour, elle-même octogonale. Ces tours encadrent une cour intérieure en forme d'octogone un peu irrégulier, dont les côtés mesurent environ 7 mètres pour un diamètre de près de 18 mètres. Sous la cour, une citerne recueille les eaux pluviales tandis qu'une fontaine octogonale occupait le centre. Les tours sont hautes de 24 et accueillent des pièces sur deux étages.
En raison de ce dessin, les pièces situées entre chaque tour sont de forme trapézoïdale, le carré central étant surmonté d'une voûte d'arêtes dont les arcs sont purement décoratifs (certains ont disparu et la voûte subsiste). L'intersection des nervures est marquée par des clés de voûte dépassant de l'intrados différentes dans chaque pièce. Une corniche et des demi-colonnes sont adossées aux murs extérieurs. Les pièces communiquent entre elles directement. Des ouvertures donnent sur l'extérieur et pour certaines sur la cour intérieure. Côté cour, trois portes s'y ouvrent au rez-de-chaussée et surtout trois portes richement décorées à l'étage devaient aboutir sur une galerie de bois aujourd'hui disparue, placée en encorbellement, afin de permettre de circuler sans avoir à traverser plusieurs pièces.
Le premier niveau est plus sobre dans sa décoration et dans l'éclairage des pièces par le mur extérieur, avec une fenêtre simple alors que l'étage est pourvu de fenêtre à meneaux, avec deux vantaux (et même une à deux meneaux et donc à trois ventaux).
La riche décoration d'origine a pratiquement disparu (pillage) depuis son abandon au XVIIe siècle: revêtements de marbre et pavages en mosaïque de style arabe ainsi que les cheminées. En effet, l'édifice servit au cours des siècles de prison, d'abri de berger, de repaire de brigands... Même ainsi dépouillées, les salles vides restent belles. Les accessoires étaient en marbre blanc et en brèche coralline (un conglomérat calcaire avec des fragments de couleur banc-jaunâtre mélangés à un ciment rosâtre). Les encadrements de portes sont le plus souvent en porphyre.
Maintenant, sous un ciel devenu bien gris, toujours route au sud, vers Alberobello...
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ALBEROBELLO
et ses "trulli" *
Trajet en plaine de Bari
Les trulli
Menu ITALIE DU SUD
Les trulli,
l'habitat typique de Pouilles
Même en visitant ce site de référence qu'est Alberobello, nous n'aurons une idée que très partielle de l'architecture des trulli.
Certes on en trouve surtout dans la Vallée d'Itria, dans les Pouilles centrales, à cheval sur les provinces de Bari, Brindisi et Tarente, c'est-à-dire dans la partie méridionale du haut plateau de Murgia. Une zone d'environ 1000 km² où autrefois on désignait cet habitat par le terme dialectal de caseddaro.
Ailleurs dans les Pouilles, il en existe également. Ainsi dans la péninsule du Gargano, autour du "Mont Saint Michel" (Monte Sant'Angelo) et que nous aurions pu voir non loin de San Giovanni.
On en trouve aussi dans la plaine au nord de Bari, d'ailleurs on en a aperçu quelques uns en venant du Castel del Monte. Ils s'y sont répandus au XVIIIe et surtout au XIXe siècle lorsque les grands propriétaires ont concédé des terres à des paysans pour y développer la viticulture.
Enfin, il y en a dans le "talon de la botte", la péninsule salentine (autour de Salento) où l'on désigne cet habitat sous le nom de truddu. On y trouve aussi des constructions coniques, mais sans coupole ou toit conique, appelées furnieddhi (qui rappellent les antiques nuraghi de Sardaigne), et d'autres quadrangulaires ou aux murs en gradins...
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Etape prédédente: CASTEL DEL MONTE
Etape suivante: MATERA
Jeudi 29 mai
Environ 100 km et plus de 1 heures et demie de trajet sous un ciel devenu tout à fait sombre. Comme il est midi, il faudra patienter pour déjeuner...
Nous quittons donc Castel del Monte en direction du sud en empruntant des "départementales". Notre chauffeur Claude va jouer un peu de son grand autocar à la poursuite de la petite Fiat de notre guide Caterina qui va nous assister lors de la visite d'Alberobello.
Au bout d'une vingtaine de minutes, nous commençons à apercevoir de temps à autre nos premiers trulli (trullo au singulier si l'on respecte l'orthographe italienne). Nous reparlerons plus loin de manière plus détaillée de ces constructions qui se présentent sous forme de petites tours en pierre calcaire surmontées d'un toit conique couvert de lauzes (pierres plates) que la patine du temps à rendu grises. Certaines semblent à l'abandon en bordure de champs, voire sont écroulées, d'autres voisinent avec une maison blanche contemporaine.
Nous traversons une grosse averse avant d'arriver à la rocade de Bari et de passer près du stade San Nicola. Le ciel reste bien tristounet. Paysage avec des vignes (raisin de table), des oliveraies complantées (foin en bottes), des vergers de cerisiers... dans des champs entourés de murs de pierre sèche. Et aussi, des trulli de plus en plus nombreux...
Arrivés à Putignano, nous ne sommes plus qu'à environ 10 km d'Alberobello et encore moins en ce qui concerne l'endroit où nous allons déjeuner. Les trulli, nombreux, sont bien restaurés, comportant parfois plusieurs constructions accolées qu'une maison contemporaine, d'un effet esthétique parfois douteux, est venue compléter. Les toits sont également restaurés comme le montre la présence de pinacles en bon état. La pluie à cesser mais le ciel reste très sombre.
A 100 mètres de la route nous arrivons au restaurant, "Masseria Papaperta", une ancienne ferme traditionnelle de la région appelée Muglia, avec une dizaine de trulli plus ou moins conservés dans leur état d'origine: étable, grange ou grenier (ce dernier trullo isolé comporte un escalier extérieur permettant de verser la récolte par le sommet du toit). Une vaste citerne avait été construite au centre de la cour pour collecter l'eau de pluie. Cinq trulli accolés semblent avoir été transformés en galerie sous arcades pour l'accueil des touristes voyageant en individuels. Dans un pré, juste en dessous de la cour, on peut également voir deux anciens trulli accolés.
Nous mangeons au rez-de-chaussée de la maison principale de style plus conventionnel bien qu'il s'agisse d'une salle voûtée. Dans la mesure du possible, les produits utilisés en cuisine sont issus de la ferme et les pâtes sont fabriquées "maison".
Déjeuner délicieux, copieux et varié.
Toasts de pain grillé garni de tomates, courgettes et aubergines (cuites à l'huile d'olive), assiette de charcuterie (jambon sec, saucissons sec et piquant), sorte de quiche ou de flan aux légumes ou à la viande servi avec salade verte et oignon. Puis assiette de fromage avec la fameuse mozzarella spécialité italienne et célébrité des Pouilles. Ce fromage au lait de bufflonne et à la texture si particulière est présenté ici sous sa forme treccia, autrement dit tressée. A côté on trouve des tranche d'un fromage plus sec, à pâte plus jaune et ponctuée de petits trous et au goût plus affirmé que la douce mozzarella. Vient en suite un plat de légumes: tanches d'aubergines et longues tranches de courgettes grillées accompagnées de champignons et de poivrons cuisinés. On ne peut pas manquer les pâtes. Ce seront des orecchiettes à la sauce tomate que l'on saupoudre généreusement de parmesan râpé. Enfin c'est le dessert sous forme de tranches de fruits frais: poire, kiwi, ananas, melon avec en décor une superbe fleur de gerbera... Le chef et la patronne viendront s'assurer de notre satisfaction à la fin de ce véritable banquet.
La mozzarella
La vraie mozzarella est au lait de bufflonnes (les buffles d'Asie ont été introduits par les Lombards), principalement dans la région de Campanie, et protégée par une appellation géographiquement protégé depuis 1996 sous le nom de mozzarella di Bufala Campana. Ce qui n'a rien à voir avec la mozzarella industrielle à base de lait de vache.
Ce fromage à pâte filée, à la texture si particulière, est obtenu par pétrissage et étirement du caillé. Le caillé est découpé en morceaux (mozzata) puis mélangé avec du petit-lait. La pâte obtenue est chauffée et travaillée mécaniquement jusqu'à l'obtention d'un ruban qui est étiré (filé) et coupé avant d'être pressé dans des moules.
Il faut environ dix litres de lait pour produire un kilogramme de fromage.
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Les trulli d'Alberobello *
Il est près de 16H lorsque nous reprenons l'autocar pour un court trajet de quelques kilomètres qui nous amène à Alberobello, une petite ville de 11 000 habitants où, comme au Castel del Monte, nous allons être guidé par Caterina qui connaît bien cette ville, sa ville.
Ce qui fait la célébrité de cette ville, c'est la concentration particulière d'un type d'un ancien habitat unique fait de petites constructions de cabanes de pierres sèches, coiffées de toits coniques en lauze, les trulli (trullo au singulier, terme issu du grec et signifiant "coupole" à mois qu'il vienne du latin turrula signifiant "petite tour"). Les trulli sont peut être apparus dès le XVe siècle mais plus certainement au XVIIe. Selon Caterina, ici on en compterait environ 2400 dont la plupart regroupés dans deux quartiers.
Cet habitat si particulier a valu le classement de la ville au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1996. Cela a permis de redonner de l'intérêt pour cette architecture et donc de la préserver (malgré pas mal d'adaptations comme on le verra). Une habitation de 2 ou 3 pièces en trulli coûte en moyenne 150 000€ à Alberobello et moitié en campagne.
Le nom de la ville se prête à diverses interprétations. Evidemment ce n'est quelque "Bel Albert"... La première qui viendrait à l'esprit est celle de "Bel Arbre" d'autant que l'épigraphie retrouve le nom de l'endroit écrit sous la forme "Arbore Bello". Pour l'idée d'arbre, il y a consensus. Il faudrait même parler d'arbres au pluriel car l'Histoire évoque la région en parlant de selva, autrement dit "forêt". Le Bello de la seconde partie du mot n'évoquerait pas du tout quelconque "Beauté" mais la "Guerre", le "Conflit". L'Histoire du lieu va dans ce sens.
L'histoire d'Alberobello remonte à la seconde moitié du XVIe siècle.
En effet, depuis le règne de Ferdinand d'Aragon, le roi de Naples exigeait le paiement d'une taxe en cas d'édification d'habitations fixes. Un seigneur feudataire, le comte de Conversano, Giangirolamo II Acquaviva d'Aragon, surnommé le Borgne (Guercio) fit bâtir en 1635, à côté d'une chapelle qui se trouvait au milieu des bois (la selva), une villa seigneuriale afin de se créer un fief indépendant de la Cour de Naples sans l'autorisation au Roi. Selon d'autres sources, le Roi lui aurait accordé ce fief en récompense de services rendus par son aïeul en défendant la ville d'Otrante assiégée par les Turcs en 1491, don assorti de l'interdiction d'y construire des villages. Malgré cela, le comte de Conversano concéda donc à un groupe de colons le droit de défricher la forêt de chênes verts afin de cultiver la terre et d'y construire des habitations précaires, les trulli, à condition que celles-ci soient réalisées sans l’emploi de mortier de chaux pour être démolies facilement en cas d'inspection royale puis remontées. Personne ne peut affirmer qu'il y eut des inspections conduisant à la démolition des cabanes qui n'auraient plus alors eu l'aspect que de monticules d'épierrage... De plus, ces trulli n’étaient pas recensés et les paysans qui les habitaient émargeaient comme habitants du village voisin de Noci. Cette situation précaire ne convint qu'un temps aux nouveaux habitants qui s'en plaignirent au roi de Naples. Le 27 mai 1797, Ferdinand IV de Bourbon pris un décret affranchissant le village.
Pour édifier les trulli, il fallait plusieurs dizaines de tonnes de pierres quand on sait que les murs sont épais de près d'un mètre à la base (deux au trullo Sovrano). Dans un pays au relief karstique, les constructeurs trouvaient, à fleur de sol ou en commençant par creuser une citerne pour stocker l'eau de pluie, soit des lits épais donnant des pierres d'appareil, soit des lits minces donnant des lauzes de couverture. Le trullo est petit, son diamètre extérieur est d'environ 4 mètres, ce qui une fois déduite l'épaisseur des murs ne ménage qu'une surface habitable de 7 à 9 m² ! La hauteur des murs (jusqu'au départ du voûtement) va de 1,60 à 2 mètres, traditionnellement, avec une seule ouverture, la porte. Ils sont surmontés de toits coniques en pierres plates, ce qui fait leur originalité.
Sur la construction des trulli...
La technique de construction la plus simple pour ces toits coniques est celle de l'encorbellement, pratiquement la même qui a été utilisée dans les bories de Provence, cabanes circulaires à utilisation saisonnière construites sensiblement aux mêmes époques que les trulli. Détaillons un peu la technique de l'encorbellement (pratiquée par toutes les civilisations "antiques" notamment pour les arcs: grecque, maya, inca, khmère...). Il est probable que ce genre de construction remonte au néolithique mais l'archéologie ne peut en apporter la preuve du fait de la fragilité inhérente à cette technique. En revanche dès l'Antiquité, on trouvait des maisons en pain de sucre en Syrie, à goubba, autrement dit à coupole en briques crues posée en encorbellement et enduite, coupole reposant sur un volume cubique. On peut aussi penser à la Sardaigne avec les nuraghi, ces mystérieux cônes tronqués avec maçonnerie en encorbellement... Dans le toit conique des trulli, chaque assise de lauzes, les chiancarelle, repose en équilibre sur la précédente, tout en débordant vers l'intérieur, chaque lauze étant de plus contrebutée par ses deux voisines grossièrement taillées en forme de trapèzes réguliers (les côtés obliquent convergeant vers le centre du cercle). Le cône se termine par une dalle (sans effet de clavage) éventuellement surmontée d'un pinacle. Pour le faire effondrer, il aurait suffit de retirer quelques grandes lauzes à la base.
Un autre système, plus sophistiqué, fait appel à davantage de matériaux et à l'utilisation de cintres en bois pour soutenir la voûte pendant l'édification. Elle consiste à poser les lauzes sur l'extrados d'une coupole ou d'une voûte en pierres taillées, dites chiance, voûte ou coupole qui est bloquée au sommet par une pierre formant clef de voûte, la serraglia. Cette fois-ci, c'est cette pierre qu'il aurait fallu retirer pour provoquer l'écroulement. Au niveau de la naissance de la voûte se trouvent des poutres en bois ayant servi à l'échafaudage intérieur lors de la construction et utilisées par la suite pour suspendre des outils, de la vaisselle ou pour supporter un plancher (tavolato) servant de grenier (solaio) pour stocker des denrées ou créer un espace habitable interne supplémentaire accessible par une échelle.
Du stationnement en périphérie de la bourgade, nous grimpons à pied les rues (Indipendenza, Colombo) conduisant à la colline située à l'est dans le quartier du Rione Aia Piccola.
On peut y voir quelques centaines de trulli, 590 précisément selon le Guide Bleu (ou 400 selon Caterina, moins généreuse) qui présentent l'avantage d'être encore des habitations et non pas des commerces comme on le verra dans l'autre secteur de trulli que l'on voit sur la colline d'en face. Nous allons circuler dans la "ruelle" Giuseppe Verdi et les ruelles et impasses adjacentes.
Pour être habitables selon les critères moderne, les constructions ont été plus ou moins transformées avec des traces visibles de l'extérieur: portes agrandies, percement de fenêtres (certes modestes), annexions de trulli voisins pour avoir des pièces supplémentaires, voire construction contiguë... De même, en dehors de quelques murets de jardins, on ne voit plus vraiment de pierres sèches compte tenu de l'inconfort de ce dispositif: entrée d'air, de parasites et autres intrus... Au mieux, les pierres restées apparentes ont été jointoyées, de plus, parfois elles sont recouvertes d'un badigeon de chaux mais, le plus souvent, elles disparaissent sous un enduit peint en blanc.
Certaines souches de cheminées sont surmontées d'un chapeau-girouette en métal découpé de différents forme dont le but n'est pas principalement décoratif mais de faciliter l'évacuation des fumées, en mettant l'orifice sous le vent.
Caterina nous précise que les toitures doivent être remaniées au bout d'une soixantaine d'année pour rester bien étanches. Il en coûte 10 000€.
Après la visite de ce quartier, nous gagnons le centre de la ville par la Via Lamarmora avec une vue sur le Rione Monti, tout proche. Nous arrivons sur la Plaza del Popolo (Place du Peuple) où se trouve l'Hôtel de Ville (Municipio) et non loin de là l'église San Giuseppe Artigiano. En direction du nord, nous remontons le Corso Vittorio Emanuele qui se termine sur le parvis de la basilique mineure des Saints Cosme et Damien (deux frères, médecin et pharmacien, établis en Asie Mineure et morts martyrs au IVe siècle). C'est un édifice bâti en 1882 par l'architecte Antonio Curri sur les bases de la chapelle du XIIe siècle.
Encore un petit effort: 50 mètres par la Via del Gesu bordée de trulli, pour voir face à nous le Trullo Sovrano qui est en fait une demeure faite de trulli accolés (une douzaines de cônes) mais qui se distingue surtout par le fait d'avoir un étage habitable puisqu'il fait 14 mètres de haut et que sa maçonnerie est montée au mortier. En effet, c'est un trullo relativement récent, de la première moitié du XVIIIe siècle. Il a été constitué à partir d'un premier trulli du début du XVIIe pour le compte du prêtre Cataldo Perta (le bâtiment était alors nommé Corte di Papa Cataldo). Il a servi de chapelle, boutique, monastère, reliquaire (des Saints Cosme et Damien, patrons de la ville) avant d'être acheté en 1861 par le riche fermier Giuseppe Sumerano qui en fit son habitation. La famille en est toujours propriétaire et le trullo surnommé "Souverain" (Sovrano) a été aménagé en musée (pour les touristes individuel, le plein tarif est de 1,50€) afin de montrer comment se habitants l'occupaient au XIXe siècle.
On y découvre une grande pièce, la chambre des maîtres, la salle à manger, les cuisines (principale e annexe), le garde-manger et, à l'étage, la chambres des invités. A l'arrière du trullo, un passe dans un joli petit jardin.
Nous refaisons à pied le chemin inverse pour rejoindre par la Via Bamenzano l'esplanade Largo Martellotta que surplombe les rues montantes du Rione Monti, toutes bordées de trulli souvent remaniés et transformés en boutiques de souvenirs et commerces de produits régionaux (huile d'olive, nougats, amandes, liqueur de limoncello, vins, céramiques).
Nous remontons sur une bonne longueur la très pittoresque (et marchande) Via Monte San Michele. Ce quartier qui couvre 6 hectares compte 1030 trulli (ou 1200 selon Caterina, plus généreuse cette fois) et il est antérieur à celui du Rione Aia Picolla. Les trulli que l'on peut voir datent en majorité des XVIIIe, XIXe et XXe siècles car, le quartier s'est encore densifié au début du XXe siècle avant de subir une désaffection à la fin du même siècle, avant le classement par l'Unesco.
Parvenus à mi-hauteur, on a une vue sur une mer de toits coniques surmontés de pinacles. Ces pinacles de formes diverses (disque, boule, cône, vasque, étoile) ont à la fois un rôle décoratif, servent de signature au maçon et en font poids assuraient la stabilité des dernières assises circulaires de pierres. On peut aussi apercevoir quelques uns des symboles chrétiens qui sont parfois badigeonnés à la chaux sur certaines toitures que certains voient chrétiens (croix, cœur transpercé, ostensoir, croix à l'arbre, colombe figurant le Saint-Esprit, croissant de lune avec croix) et d'autres païens (roue solaire symbolisant Vénus, croix ansée autrement dit de l'ânkh (hiéroglyphe égyptien), le chandelier juif à 7 branches ou l'oeil dans un triangle qui est un symbole dans l'ancienne Egypte, dans le christianisme ou la Franc-Maçonnerie).
Mais nous n'aurons pas le temps de monter au sommet de la colline pour voir l'église San Antonio, pastiche géant de trullo bâti en 1926.
Nous quittons notre guide après cette journée riche en découverte. Après avoir jouer à enquiquiner des mamies conductrices, Claude nous conduit en une vingtaine de minutes vers Castellana Grotte, à une dizaine de kilomètres plus au nord. Nous allons y loger à l'hôtel Semiramide 4*.
Salle de banquets de mariage un peu kitsch, belle vaisselle mais menu quelconque: pâtes au basilic et aux champignons, let pané servi avec des morceaux d'une sorte de quiche, escalope de porc en sauce avec des pommes de terre rôties... Rosaria la guide et Jean le Vendéen mettent de l'ambiance et esquissent quelques pas de danse. Pour se racheter de n'avoir pas servi le menu que Rosaria nous avait annoncé, le chef de salle nous offre des alcools maison arrangés (macération de fruits).
Il est 20H30, la dessus nous mettons une bonne nuit de sommeil...
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MATERA
et ses "sassi"
Centre ville
Sasso Caveoso*
Retour par les rues pietonnes
En route vers Naples
Menu ITALIE DU SUD
Un peu de grammaire...
La grammaire italienne présente de nombreuses similitudes avec la grammaire française et la grammaire espagnole, ce qui est normal puisqu'elles toutes les trois (ainsi que leurs dialectes) sont des langues romanes dérivant du latin vulgaire parlé dans l'Empire romain entre -200 et 400.
Les dialectes régionaux italiens possèdent tous comme base linguistique l'italien standard avec notamment une grande partie de vocabulaire à racines communes. Les variations qui les différencient se produisent au niveau de l'accent, de la prononciation et des choix lexicaux.
Exemple de particularité dans le sud de l'Italie: on y privilégie l'utilisation du passé simple (passato remoto) au lieu du passé composé (passato prossimo) même pour évoquer le passé proche.
Il faut se rappeler que l'Italie est un pays assez jeune (le royaume d'Italie n'a été proclamé qu'en 1861 à la suite de l'épopée garibaldienne).
L'alphabet italien, comporte 21 lettres: 5 voyelles et 16 consonnes en ignorant les consonnes J, K, W, X et Y du français.
Remarques sur l'alphabet, et la prononciation
Dans le sud, le S entre deux voyelles se prononce en s sourd [s] comme dans le mot français "messe", soit "ss". Ainsi, on prononce ici le mot casa (maison) avec un /s/ sourd, alors que l'italien lui substituerait le s dur ou sonore avec le son /z/. Dès lors, il ne faut pas confondre "la maison" (la casa) prononcé /s/ et "la caisse" (la cassa) prononcé /s/ + accent tonique sur le s qui doit être très franchement accentué.
Genres, singuliers et pluriels
Le genre des substantifs italiens diffère souvent de celui de leurs homologues français de façon un peu aléatoire. Ainsi "la mer" est masculin en italien "il mare".
Articles définis
- masculin singulier: il en général, l' suivi d'une voyelle
- féminin singulier: la, l' devant une voyelle
- masculin pluriel: i en général
- féminin pluriel: le dans tous les cas
Articles définis
- masculin singulier: un en général, uno devant i suivi d'une autre voyelle
- féminin singulier: una, un' devant une voyelle
- masculin pluriel: degli
- féminin pluriel: delle
Noms et adjectifs
- masculin singulier: se terminent en o en général (on a vu le cas avec trullo ou sasso), parfois en e ou a
- féminin singulier: se terminent en a en général (mozzarella), parfois en e
- masculin pluriel: se terminent en i (on a vu le cas avec trulli ou sassi)
- féminin pluriel: se terminent en e, parfois en i.
MENU Italie du sud
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Etape prédédente: ALBEROBELLO
Etape suivante: CAPRI
Vendredi 30 mai
Il est 8H et après ses acrobaties matinales de barre fixe dans le bus, Claude nous emmène pour un petit trajet d'une soixantaine de kilomètres par le chemin des écoliers.
Sans visiter les fameuses grottes de Castellana, visite non prévue au programme.
Ce matin, un grand soleil est de la partie mais avec des températures raisonnables (22°).
Nous quittons donc Castellana. par une petite route d'où nous apercevons des trulli au milieu des champs, des vergers (cerisiers), des oliveraies, des champs de blé moissonnés où sont encore restées les bottes de paille cylindriques et aussi des champs de panneaux solaires. Bientôt nous sommes à l'entrée de Gioia del Colle, face à l'imposant bâtiment industriel en cours de restauration, l'ancien moulin et fabrique de pâtes "Mulino a Cilindri e Pastificio".
En raison de travaux, Claude va encore être amené à improviser un itinéraire très champêtre par une route qui devient sinueuse et surtout franchement étroite, ne permettant pas à des véhicules autres que des Fiat 500 de se croiser, d'autant qu'il est bordée de murs de pierres sèches. Un petit air de Connemara si ce n'est un ciel plus lumineux, la présence coquelicots et l'absence de moutons. Jeu de marche arrière pour croiser un tracteur puis bientôt un camion citerne.
Nous sommes maintenant dans la région de Basilicate. Paysage de champs moissonnés, de vaches au pâturage, d'éolienne en construction, de champs de panneaux photovoltaïques, d'ancienne citerne....
Paysage vallonné et vert à l'approche de Matera. Puis ce sont des rochers déchiquetés en forme de dents qui nous accueillent sur la route pentue qui monte à Matera. Nous nous stationnons sur un parking au pied de l'immeuble moderne et blanc du Palais de Justice.
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Le centre ville de MATERA
Le site de Matera se situe sur un plateau calcaire entaillé par la rivière Gravina. Sur les bords de cette vallée encaissée des grottes ont déjà servi d'abri au Néolithique. Grecs et Romains avaient construit sur le plateau. Les troubles du début du Moyen Age conduisent les moines byzantins à se réfugier dans les grottes. Pendant la domination normande, la ville connaît une période de prospérité, on y construit le château et les remparts. La population s'accroît et occupe les grottes situées en dehors des remparts dans les sassi ("rochers", "pierres" en italien), deux amphithéâtre naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. C'est un habitat semi troglodytique dans la mesure où la partie excavée est prolongée par une construction en façade. Souvent les habitations se superposent en partie formant des gradins.
A partir du XVIe siècle et de l'occupation catalano-aragonaise, la ville ne possède plus le même rayonnement et les Sassi abritent une population de plus en plus démunie. La population misérable de cette ville émigre en masse durant un siècle, du milieu de XIXe jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Des familles avec jusqu'à une demi douzaine d'enfants s'entassaient dans une unique pièce servant de salle à manger, de chambre à coucher et d'atelier. Ce pauvre refuge n'avait ni l'eau courante, ni l'évacuation des eaux usées. Matera, chef-lieu administratif de province, a été rendue tristement célèbre dans le monde entier comme capitale de la misère par le livre de Carlo Levi "Le Christ s'est arrêté à Eboli" publié en 1945.
En 1952, le gouvernement italien adopte la "Loi Gasperi" (du nom du Président du Conseil Alcide De Gasperi) décidant le relogement de la population des sassi dans des constructions neuves. Certains habitants s'y sont maintenus mais quelque 15 000 à 20 000 autres ont abandonné leur sasso au cours de la vingtaine d'années jusqu'à la fin des années 1970. En 1964, le site se prêtait encore parfaitement au tournage du film "L'Evangile selon Saint Matthieu " de Pasolini.
En 1986, l'Etat a lancé un programme de réhabilitation avec des aides européennes et des contraintes architecturales fortes de sorte que les habitations des sassi les mieux situées deviennent l'apanage des bobos. Quelque 3000 habitants sont installés maintenant dans les sassi.
Les sassi ont été classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1993, ce qui leur a encore redonné de la valeur.
Il est 9H45 lorsque nous arrivons sur la longue place biscornue appelée Piazza Plebiscito après l'unification de l'Italie et rebaptisée Piazza Vittorio Veneto, après la guerre 14-18. En attendant notre guide, nous avons le temps de faire un premier tour de la place.
La bordant au sud, c'est la "Fontaine Ferdinand" restaurée par le roi Ferdinand II de Bourbon en 1832. Située au pied de la colline du château, elle recueillait l'eau de la colline. Après la Seconde Guerre mondiale, n'ayant plus cette fonction d'approvisionnement, elle fut transférée dans les jardins municipaux avant de retrouver sa place ici, en avril 2009.
Sur le côté ouest de la place se dresse le Palais de l'Annonciation, un édifice du XVIIIe siècle construit sur les vestiges d'une tour et de fossés. Il a d'abord accueilli le premier monastère dominicain, avant de servir de Palais de Justice en 1865 puis d'école. Aujourd'hui, le bâtiment qui domine la place centrale héberge la médiathèque et la bibliothèque provinciale et une salle de cinéma.
Sur le même coté et un peu plus haut, on arrive au Palais du Gouvernement (Palazzo del Governo) qui occupe un angle de rue et abrite les services de la préfecture aménagés dans l'ancien Couvent Saint Dominique voisin de l'église du même nom et construits à partir de 1230 dans le style roman des Pouilles. Sur la façade de l'église on peut voir une très belle rosace encadrée par quatre statues. La rosace est supportée par un Atlante tandis que l'Archange Michel occupe la partie supérieure. Au centre de la rosace on a représenté un chien tenant une torche dans la gueule ("la flamme de la Foi"), le symbole des Dominicains. L'édifice a été remanié en 1774 avec notamment la construction d'un dôme hémisphérique à caissons.
Les travaux effectués sur la place en 1992 ont mis à jour l'hypogée situé sous la place principale, révélant une véritable ville souterraine soutenue par des arcades avec notamment une ancienne citerne d'une capacité de 5000 m³, appelée Palombaro lungo, les vestiges d'une tour, des caves ou encore l'église bénédictine du Saint Esprit du IXe siècle qui conduit par un passage au Sasso Barisano... Au dessus de cette crypte, à la suite de l'église Saint Dominique, l'église de l'Esprit Saint (Spirito Santo) a été construite à la fin du XVIIe siècle, remarquable par son clocher-mur ou clocher-peigne à deux cloches entouré d'une balustrade soutenue par des accessible par un escalier extérieur. Depuis 1946, elle a été renommée Chiesa Mater Donini.
Nous terminons notre tour de reconnaissance en allant sous les arcades du côté est de la place, arcades qui donnent accès au "Belvedère Liuggi Guerricchio" offrant une vue imprenable, plongeant directement sur le Sasso Caveoso tandis que la vue vient butter sur l'éperon qui sépare les deux sassi, éperon sur lequel est bâtie la cathédrale (Duomo) qui date de la fin du XIIIe et facilement reconnaissable par son unique haute tour à gauche de la façade.
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Le Sasso Caveoso*
Il est un peu plus de 10H15 lorsque nous sommes rejoint par notre guide locale Angela en compagnie de laquelle nous allons visiter l'ensemble du quartier troglodytique situé au sud, dans le Sasso Caveoso qui date en bonne partie du milieu du XVIIe siècle.
Nous allons aller vers la ville basse et le ravin de la Gravina, en empruntant une série de rues pavées, d'escaliers et de porches, en partant par la Via delle Beccherie. Il ne pleut pas, heureusement sinon gare aux glissades sur les pavés lisses.
Sur une placette, se dresse non pas la façade d'une église mais celle du Palazzo del Sedile ("Palais du Siège") un peu délabré qui sert de Conservatoire de musique Egidio Romualdo Duni. Construit en 1540, le Conseil municipal s'y réunissait jusqu'en 1944. L'entrée se fait par le grand arc central encadré de deux tours rococo à la base desquelles sont placées les statues de Sant'Eustachio et de la Madonna della Bruna (Sainte Irène), les saints patrons de la ville. Rapide coup d'oeil sur la place voisine et l'église Saint François d' Assise (nous y passerons en remontant).
Retour sur la place du Sedile avec un petit arrêt dans une boutique où l'on peut voir des céramiques originales, les fameux sifflets appelés "cucu" (coucou), une flûte globulaire à un trou, en forme de coq en terre cuite avec un émaillage polychrome. Jadis il servait à éloigne les mauvais esprits puis on l'offrit aux jeunes mariés comme symbole de fertilité. C'est devenu un gadget pour enfants et touristes depuis les années 1950.
D'ici, on aperçoit sur notre gauche la haute et austère muraille du Couvent de Saint-Augustin situé dans le Sasso Barisano et construit en 1593 (sur l'ancienne crypte de San Giuliano roche datant du XIIe siècle).
Nous quittons la place par une rue en escalier passant sous le porche "Gradoni municipio" situé à gauche du Palazzo.
En parcourant le labyrinthe des ruelles, porches et escaliers, on voit immédiatement que les habitations comportant le plus d'extension hors grotte et les mieux exposés sont aussi ceux qui apparaissent occupés et sont bien restaurés car leurs habitants peuvent plus facilement y trouver le confort attendu de nos jours. Nous continuons à descendre par des rues pavées et parfois en escalier aménagés, comme on pourra le voir, pour la circulation occasionnelle de véhicules avec des pâtés de ciment adossés aux bordures afin de permettre leur franchissement. De belles demeures voisinent avec des placettes à l'habitat plus vétuste.
Bientôt la vue se ferme par le rocher du Monterrone surmonté d'une croix métallique et percé de grottes et d'églises rupestres. En se retournant vers la ville haute, on aperçoit les clochers de la Cathédrale (sur la droite), de l'église Saint François d'Assise (au centre) et de l'église du Purgatoire (à gauche).
Nous arrivons bientôt au bord du ravin de la Gravina, sur le parvis de l'église des Saints Pierre et Paul (San Pietro Caveoso). Sa construction remonte à 1218. Le bâtiment a subi des modifications et des rénovations au cours des siècles notamment au XVIIe avec l'ajout de la façade et la construction de la tour de style baroque.
De la place, d'un côté on a une très belle vue sur l'autre côté du ravin percé de nombreuses grottes que les touristes en plus long séjour dans la ville sont en train de visiter. De l'autre côté, se dresse le bloc rocheux du Monterrone qui domine la partie basse du Sasso Caveoso et est occupé par les églises de Santa Maria de Idris et San Giovanni (en crypte dont l'accès se fait par un tunnel creusé dans la roche).
Nous allons maintenant visiter la Casa Grotta di Vico Solitario, une ancienne demeure aménagée en musée. La visite est précédée d'une présentation audiovisuelle. La grotte exposée au sud-est a été réduite et remaniée en 1948 lorsque a été construit le mur de soutènement de l'éperon rocheux de l'église de la Madonna de Idris. Les 55,50m² qu'elle couvre sont pour 70% en grotte et le reste en extension maçonnée. Dans les différentes pièces de la grotte, on peut voir la cuisine, et une grande salle servant tout à la fois d'écurie avec l'outillage agricole, de salle à manger, de chambre (le berceau du bébé était posé sur une commode pour gagner de la place)...
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Remontée au centre par les rues piétonnes Ridola et Corso
Pour remonter, Angela nous conduit par un itinéraire moins pentu. En remontant tranquillement on peut observer des détails comme c'est étranges anneaux de pierre faisant saillie d'un mur ou les fossiles de coquillages parfaitement conservés apparaissant dans la pierre calcaire utilisée pour les construction. Le soleil au zénith sèche les vêtements suspendus à des fils au-dessus des rues ou au long des façades.
La Calata Domenico Ridola débouche au coin de la Piazza Giovanni Pascoli d'où on a une superbe vue sur les sassi depuis un belvédère.
Le Musée National d'Art Médiéval et Moderne se trouve ici. Plus de cent œuvres d'art réalisées entre le Moyen-âge et le XVIIIe sont présentée dans le Palais Lanfranchi (entrée payante) qui date de 1668 et servit de séminaire puis de lycée. Il dispose d'annexes dans deux anciennes églises. Nous avons un moment pour jeter un coup d'oeil dans l'une d'elles, l'ancienne église de la Madonna del Carmine (N-D du Mont Carmel), construite par l'Ordre des Carmes au début du XVIIe siècle. Le bâtiment à une seule nef a ensuite été abandonné par la Communauté et annexé par le séminaire voisin. Au dessus de la porte une niche abrite une statue de la Madone due à Stefano de Putignano. Une niche à droite est dédiée à Saint Nicolas et une autre, à droite, à Saint-Philippe Neri, fondateur de la Congrégation de l'Oratoire. En ce moment, une exposition d'art contemporain s'y tient (entrée libre).
La place se prolonge par la large rue Domenico Ridola rendue piétonnière. Nous passons devant la longue façade d'un autre musée, Museo Nazionale Domenico Ridola, installé dans l'ancien Couvent des Clarisses (Santa Chiara) construit entre 1668 et 1702 et qui avait eu un usage d'hôpital. Puis elle servit d'habitation et enfin d'entrepôt où le sénateur Domenico Ridola, passionné d’archéologie, y stockait ses collections avant d'en faire don à l'Etat.
Lui fait suite l'étonnante Église du Purgatoire, construite entre 1726 et 1747 dans le style baroque tardif, avec une une façade décorée sur le thème de la mort et de la rédemption des âmes. Le portail en bois est divisé en 36 carrés montrant dans la partie supérieure les crânes de prélats (coiffé de mitre ou de tiare) et des rois et dans la partie basse ceux de gens ordinaires. Sur la façade une inscription dit à peu près ceci "Le triomphe de la mort et la fugacité de la vie". Le côté sinistre est encore accru par le relief présentant des squelettes et un personnage qui brûle dans les flammes. Toujours à l'extérieur, de chaque côté de l'entrée, deux petits piliers de pierre sont également couronnés de crânes. L'intérieur est en forme de croix grecque surmontée d'une coupole octogonale peinte. Le maître-autel abrite les reliques des saints Jean de Matera, Calixte et Prospère.
Nous arrivons place Saint François où se dresse l'église du même nom, construite en 1248, sur une ancienne église hypogée consacrée aux saints Pierre et Paul. L'église a été dotée d’éléments baroques en 1670 et c’est de cette époque que date la belle façade monumentale où figurent des statues de L’Immaculée, de saint François et de saint Antoine.
Nous poursuivons par la Via del Corso. Sur la gauche, dans un petit renfoncement, en haut d'une volée de marches, se dresse la petite église à une seule nef de Sainte-Lucie à la Fontaine (Chiesa di Santa Lucia alla Fontana) dont la construction a été achevée en 1797 afin d'y transférer le couvent de bénédictines, jusque-là logé dans le couvent de Sainte-Lucie à Civita dans les Sassi.
Nous voici revenu près de la fontaine, à l'extrémité de la vaste place Vittorio Veneto.
Il est exactement midi. Angela nous quitte et nous avons un petit quart d'heure de quartier libre avant de nous enfoncer dans une ruelle toute proche, Vico San Giuseppe, pour aller déjeuner.
La terrasse panoramique du restaurant Il Terrazino offre une vue superbe sur le Sasso Caveoso. Je profite de cette heure où le personnel est très occupé pour suivre Rosaria et Claude dans les caves qui s'enfoncent très loin et très profondément sur deux niveaux creusés dans le rocher. Le vin ne peut qu'y passer du bon temps mais on ne se permet quand même pas une dégustation.
Au menu : pâtes fraîches à la tomate et au basilic, assiette de viande comportant côtelette de porc, steak, saucisse avec garniture de frites. Pour finir, glace aux trois chocolats.
Nous quittons le restaurant à 13H15 pour retrouver notre car par les rues Ascanio Persio et Don Giovanni Minzoni, en passant devant l'immeuble de la Chambre de Commerce, d'Industrie et de l'Artisanat.
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Traversée de la Basilicate et de la Campanie en direction de Naples
Nous quittons la ville à 14H et, sous un ciel redevenant de plus en plus gris, un long et ennuyeux trajet de 250 kilomètres que nous mettrons un peu plus de 4 heures à parcourir car il nous faut traverser la région Basilicate d'est en ouest puis, après Potenza, remonter la moitié de la Campanie en direction de Naples. Tout cela ponctué d'averses, de tunnels et viaducs, de chantiers de travaux avec leurs déviations.
Petite pluie maintenant qui gâche la vue sur les collines couronnées de villages: sur la droite Montecaglioso avec son clocher et sur la gauche Miglionico avec son château fort carré. Nous rejoignons la voie expresse E847 qui remonte la vallée du fleuve Agri, long de 135km qui se jette en Mer Ionienne, dans le Golfe de Tarente.
Bientôt les dents acérées des Apennins se dressent à l'horizon, noyées dans la grisaille. Nous passons dans la périphérie sud de la ville de Potenza (70 000 habitants), chef-lieu de la province du même nom. Une dizaine de kilomètres plus loin, sur la droite, nous apercevons la colline de Picerno coiffée par son église et son château. Après Vietri di Potenza, on passe en Campanie et on rejoint bientôt l'autoroute A3 et la vallée du Tanagro.
Ce trajet sans visite et dans la grisaille est égaillé par les gauloiseries de Claude et de Jean. Ajoutons-y des histoires plus relevées de Michel et les chansons de l'épouse de Jean que l'on a surnommée "Edith" à cause de son répertoire...
Enfin c'est Eboli, la plaine côtière, les marbriers de Battipaglia et de Pontecagnano, la Mer Tyrrhénienne avec le Golfe de Salerne, puis le massif qui se prolonge par la péninsule de Sorrente. Nous voyons maintenant le Golfe de Naples, le Vésuve et à ses pieds Pompéi.
Nous traversons Castellammare di Stabia pour rejoindre notre hôtel qui sera notre "port d'attache" pendant 3 nuits. Rosaria apprécie également de retrouver son foyer pendant ces quelques soirées...
Il est plus de 18H15. Castellammare est une ville de 65 000 habitants, bâtie sur les ruines de l'antique Stabiae. C'était un lieu de villégiature et de thermalisme apprécié des Romains qui avaient conquise la petite cité grecque en 340 avant J-C. La ville fut détruite lors de l'éruption du Vésuve en l'an 79. La première partie du nom composé donné à la ville, fait référence à un château.
L'hôtel dei Congressi se trouve au sud de la ville, au pied des collines boisées avec des établissements thermaux (site connu depuis l'Antiquité), avec de l'autre côté vue sur le Golfe de Naples et le Vésuve.
C'est un hôtel un peu vieillot dont les 4 étoiles ont pâli. Sur ces cinq niveaux, il dispose de 92 chambres, de 4 suites et de plusieurs salles pour des conférences et des banquets. Le mobilier des chambres en bois sculpté et marqueterie est à la fois pompeux et vintage.
Des chambres, les vues sont intéressantes: au sud vers les collines boisées des Monts Lattari, au nord vers le Vésuve et la baie de Naples.
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CAPRI,
ce n'est pas fini.
Se rendre sur l'île
Mini croisière autour de l'île
Visite de la ville de Capri
Anacapri et le Mont Solaro
Menu ITALIE DU SUD
A BOIRE ET A MANGER...
zooms dur la gastronomie transalpine
A MANGER
Manger à l'italienne
Une trattoria est un restaurant, simple et sans prétention. L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple. Les trattorias n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis sont traditionnels et bon marché.
Les restaurants servant plutôt des pâtes sont traditionnellement désignés du nom d'osteria (terme issu du mot français auberge) où l'on trouve à boire et à manger.
Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours bien nette entre trattoria et osteria...
La carte des restaurants se divise en cinq grands chapitres : gli antipasti, il primo, il secondo, i contorni et i dolci (c'est-à-dire les hors-d'œuvre, l'entrée, le plat principal, les garnitures et les desserts).
Il faut faire un choix en sachant que les Italiens eux-mêmes, en dehors de certains repas de fête, se contentent de deux ou trois chapitres.
Cette succession de plats permet de mieux se concentrer sur les saveurs, les textures.
- Antipasti : présentés sur une table, souvent à l'entrée du restaurant, ces hors-d'œuvre sont toujours très tentants. Charcuteries (saucissons, prosciutto, bressaola, etc.), salades diverses, crudités, fromages, fruits de mer et petits poissons marinés varient selon les régions et selon les saisons.
- Primi : la place d'honneur revient à la pasta. Le riz (risotto) et les soupes (minestre, minestrone) sont plutôt des plats servis en Italie du Nord.
- Secondi : étant donné l'importance du primo, le plat de viande ou de poisson ne joue pas le même rôle que dans nos menus. Le poisson est un mets de luxe, y compris sur les côtes.
- Contorni : les secondi sont toujours servis sans garniture. Il faut donc commander celle-ci à part et la payer en supplément. On vous proposera, selon la saison, des pommes de terre, des légumes ou des salades.
- Dolci : les pâtisseries et confiseries sont innombrables et succulentes. La pâte d'amandes (pasta di mandorla) y occupe une place de choix, de même que les agrumes confits. Comment parler des dolci sans évoquer les glaces (gelati) et granite si réputées, vendues en gelateria ?
Les bases
L'Italie est un pays d'une grande diversité, tant en raison de sa géographie: extension en longueur, zones littorales et montagneuses, sols et climats, qu'en raison de l'influence des traditions culinaires des peuples qui s'y sont succédé. Cela a généré des particularités et des variantes en cuisine comme en matière linguistique.
On retrouve dans la gastronomie italienne des saveurs et des goûts orientaux (c'est ici le terme de la mythique Route des Epices).
Le sud d’Italie est la terre des contradictions, d’une part elle est la partie la plus pauvre d’Italie, où par le passé la quasi-totalité de la population était tenue à un régime végétarien à base de légumes verts, de pain et de pâtes. Et d’autre part on y trouve la noblesse qui était extraordinairement riche et qui jouissait d’un riche régime alimentaire des plus raffinés.
La saison végétative est beaucoup plus longue et chaude au sud, ce qui favorise les plantations et les cultures notamment des légumes comme les aubergines, le chou-fleur, les tomates, dont une grande partie entre dans la composition des sauces, qui agrémentent de nombreux plats.
Le sud de l’Italie est réputé par le grand usage des pâtes séchées, en plus les gens du sud savent apprécier les soupes de légumes et les entrées à base de poissons. Quant à la viande, même si on trouve du bœuf, on y apprécie celle d’agneau et de chevreau. C'est une cuisine pauvre en graisses animales au profit des graisses végétales, on peut la qualifier de diète méditerranéenne.
La cuisine napolitaine est réputée pour être une des meilleures d’Italie.
Au début du XVIe siècle, pour des raisons encore inconnues (historiques, sociologiques ou économiques?), les Napolitains se sont mis à manger et à fabriquer des pâtes qui étaient alors considérées comme une spécialité sicilienne. En effet les Siciliens fabriquaient des pâtes mais le peuple n'avait pas les moyens de pouvoir se les offrir. La prolifération des fabriques (pastifici) a été favorisée par un microclimat spécifique permettant le séchage rapide de ces dernières ainsi que par l'énorme quantité de blé dur produite dans cette région et les régions voisines (comme on l'a vu dans les Pouilles).
En revanche, le risotto (réduction d'un bouillon de riz cuit avec divers ingrédients et une spécialité du nord de l'Italie.
Pasta (les pâtes)
Une légende raconte que, de retour de son voyage en Chine en 1295, Marco Polo donna une nouvelle notoriété aux pâtes en en rapportant de Chine à Venise. S'il est avéré que des nouilles de millet étaient fabriquées en Chine 2000 ans avant notre ère, des tablettes cunéiformes, révèlent également que la cuisine mésopotamienne utilisait des pâtes à galettes et des sortes de spaghetti, à base de farine de blé ou d’orge, et ce vers 1700 ans avant notre ère. Les civilisations gréco-romaines (IVe siècle) puis arabo-persiques (VIIIe siècle) en seront les héritières. Romains et arabes connaissent donc déjà cet aliment avant le voyage de Marco Polo.
Base de l'alimentation italienne, "les pâtes modernes" auraient été inventées en Sicile, vers 1250, dans leur version macaroni (les maccheroni alla norma de la région de Catane, à la tomate et aux aubergines, avec un œuf dur et de la ricotta). Elles sont fabriquées à partir d'une semoule de blé dur.
La pasta est toujours servie comme primo piatto (entre les antipasti et le plat principal). Les pâtes sont toujours cuites al dente, c'est-à-dire fermes sous la dent. On sert la pasta dans une assiette creuse avec un pot de parmesan râpé (parmigiano). Les pâtes se mangent surtout à la sauce tomate, agrémentées de piments ou d'aubergines, alle sarte (sardines, raisins secs, safran, fenouil, oignons, huile, aux moules et aux coques ou bien encore à l'encre de sèche... Dans certains restaurants, il est possible d'obtenir un assortiment des différentes préparations de la maison et pour cela, il suffit de demander un misto per assagiare.
Dans le sud de l'Italie, on nous servira souvent des gnocchi (cavatielli dans les Pouilles), petites boulettes de pâte obtenues à partir soit d'un mélange de farine de blé dur ou de blé tendre et de pomme de terre (lorsque ce légume sud-américain a été introduit en Europe) tout simplement pochées à l'eau, soit une préparation à base de semoule de blé dur, généralement gratinée au four avec du fromage. Sont-ils originaires d'Europe centrale ou de Provence ?).
Dans la région de Naples, les assiettes se garnissent aussi de grosses pâtes tubulaires courtes, paccheri, à la sauce tomate.
Encore plus typiques du sud sont les orecchiette, des pâtes alimentaires en forme de petites oreilles (oreille se dit orecchio en italien) originaires de la Basilicate et surtout des Pouilles. Ces pâtes seraient apparues dans la région de Bari, au cours des règnes des dynasties normando-souabes, entre les XIIe et XIIIe siècles et leur nom d'origine provençale aurait été introduit par la dynastie angevine. Elles sont souvent accommodées à la sauce tomate et/ou au basilic, aux brocolis...
Pizza
Plat italien surtout consommé par les étrangers, Français notamment! La pizza est devenue un des plats mondiaux les plus connus.
Ici, la pâte est plutôt fine et croustillante, contrairement à la pizza américaine qui utilise une pâte à pain épaisse et moelleuse.
Jusqu'à l'introduction de la tomate (un des principaux ingrédients de la pizza actuelle) en Europe et à son utilisation en cuisine à la fin du XVIIe siècle, la pizza d'alors (le nom est utilisé depuis la fin du Xe siècle) n'avait aucun rapport avec celle d'aujourd'hui: variété de forme, de mode de cuisson (four ou poêlée dans l'huile), et de garniture, pouvant être sucrée dans sa version bourgeoise et salée dans une version plébéienne.
Il y aurait, d'après les spécialistes, 182 variantes dans sa préparation. Si la Pizza est une spécialité italienne, il faut dire qu’il l’est encore plus au sud.
Mais pour les puristes, la seule qui soit vraiment traditionnelle est la margherita (tomate, mozzarella, basilic, huile d'olive). Les Napolitains revendiquent une variante, la napolitaine ou napoletana (tomate, mozzarella, anchois, olives noires, origan, huile d'olive). En effet, à partir de la recette de base, toutes les variantes sont possibles.
Les pizzas sont servies non seulement dans les pizzerias, mais aussi dans la plupart des restaurants qui disposent d'un four à cet effet. Celui-ci n'est allumé, généralement, que pour le dîner. Dans certaines boulangeries, on peut se procurer des parts de pizza à emporter.
et les fromages ?
En Italie, ils ne sont qu'une composante de certains mets contrairement à la France où ils occupent une place à part entière dans un bon repas. Ici ils peuvent être présents dans les hors d'oeuvre (par exemple dans une bruschetta), dans les plats principaux (arancino, boulette de riz au fromage), dans un dessert de cannoli fourrés à la ricotta (sorte de fromage typique obtenu à partir du petit lait chauffé, re-cuit d'où le mot ricotta).
On pense aussi au parmesan, très connu en France où on l'utilise râpé sur les pizzas. Ce nom est le terme générique pour désigner les fromages italiens à pâte granuleuse de type grana, comme le parmigiano reggiano ou le grana padano. Il entre dans la composition des recettes de pâtes, de tartes salées, de gratins de légumes Nous le retrouvons, avec les pâtes, avec les légumes (champignon, chicorée, roquette, pois gourmand...), avec les fruits (figues, noix, poires), avec les herbes aromatiques (basilic, échalote, ail), avec les huiles...
Les fromages italiens du sud sont généralement plus durs comme le Caciocavallo et le Provolone.
Mais ici, dans le sud, n'oublions surtout pas la mozzarella, cette fois un fromage tendre. C'est le plus consommé des Italiens, entrant dans la composition de salades, pâtes, pizzas.
La vraie mozzarella est au lait de bufflonnes (les buffles d'Asie ont été introduits par les Lombards), Elle est produite principalement dans la région de Campanie, et protégée par une appellation géographiquement protégé depuis 1996 sous le nom de mozzarella di Bufala Campana. Ce qui n'a rien à voir avec la mozzarella industrielle à base de lait de vache.
Ce fromage à pâte filée, à la texture si particulière, est obtenu par pétrissage et étirement du caillé. Le caillé est découpé en morceaux (mozzata) puis mélangé avec du petit-lait. La pâte obtenue est chauffée et travaillée mécaniquement jusqu'à l'obtention d'un ruban qui est étiré (filé) et coupé avant d'être pressé dans des moules. Il faut environ dix litres de lait pour produire un kilogramme de fromage.
A BOIRE...
Le vin
L'Italie est le premier producteur de vin au monde (45 millions d'hectolitres), devant l'Espagne et la France. Les trois quart du pays se prêtent à cette production, de la Vénétie à la Sicile.
L'année de production a moins d'importance que chez nous, même pour les grands vins. L'Italie a mis de l'ordre dans ses vins en créant, en 1963, deux qualités qui correspondent à nos appellations contrôlées, fixées par décret: les DOC (denominazione di origine controllata) et les DOCG (denominazione di origine controllata e garantita). Les vins classés dans cette dernière catégorie sont rares, excellents mais coûteux. Si on aime les vins moelleux (doux et sucrés), on le demande amabile; si on les veut nouveaux, giovane.
Dans les restaurants fréquentés au cours de ce circuit, on a été étonnés par le faible degré alcoolique des vins ordinaires que l'on nous a servi, qu'ils s'agisse de rouge, rosé ou blanc, 11% (ou 11°), alors qu'avec le climat chaud de ces régions nous nous attendions plutôt à trouver des 13 ou 14%. Ce faible degré pourrait provenir du fait qu'ils contiendraient du sucre non transformé à la suite d'une fermentation bloquée mais il n'en est rien puisqu'ils sont secs. Mystère! En tout cas, le plus souvent, on ne les a pas particulièrement appréciés.
Le(s) Café(s)
La renommée du café italien n'est plus à faire. Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs de café, ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément, quand on sait que la péninsule détient un nombre record d'établissements distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000 points de vente dans le pays.
Le capuccino doit son nom à la couleur brun clair de la robe des capucins: café et quantité égale de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin pour y puiser l’énergie dont on a besoin pour travailler. Les italiens du nord apprécient le café corsé tandis que ceux du sud sont plus enclins à le boire plus doux.
Dès 1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à café – la cafetière italienne – appelée aussi moka, qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat corsé particulièrement apprécié.
En 1948, c'est un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression" et non pas "express".
Les Italiens consomment aussi du café glacé ou frappé, granité, le caffè con latte, le moca, le latte macchiato, le corretto (corrigé par une goutte d'alcool), l' espresso est un espresso très serré contrairement au lungo (allongé mais pour le goût français demander un caffé lungo ma non americano).
MENU Italie du sud
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Etape prédédente: MATERA
Etape suivante: Côte amalfitaine
Samedi 31 mai
Départ matinal de l'hôtel, à 7H15, pour essayer d'attraper le premier bateau assurant la navette entre Castellammare di Stabia et Capri.
A l'exception de deux personnes, tous les voyageurs ont souscrit l'option "journée à Capri" (82€) lorsque le voyage a été commandé. Claude qui est toujours curieux de découvertes se joint à nous. Ce matin, il fait grand soleil. Espérons que cela dure car cette excursion ne présenterait guère d'intérêt sous la pluie. Nous naviguons avec un autre groupe de touriste.
Se rendre à Capri en longeant la péninsule de Sorrente
Nous sommes bien sur les quais à 7H30 mais nous n'aurons pas le premier bateau mais nous n'aurons qu'un quart d'heure pour prendre le suivant. Pendant ce temps là, des quais de Castellammare, on jouit d'un superbe panorama dans deux directions. Au nord vers le golfe de Naples que domine la gracieuse silhouette du Vésuve. Au sud vers les Monts Lactarius qui gardent l'entré de la Péninsule de Sorrente on peut notamment apercevoir le château médiéval auquel le nom de la ville fait référence. Il existait au XIe siècle mais a subit de nombreuses transformations par la suite, notamment au XIIe et XVe siècles avant d'être restauré dans les années 1930.
Le trajet en bateau va nous permettre de voir de près la vingtaine de kilomètres de la côte nord de la Péninsule de Sorrente. Du bateau, la vue s'ouvre de plus en plus largement sur la côte: le superbe petit village de Pozzano, puis c'est Vico Equense, Seiano et des falaises (cap de Montechiaro). Nous embarquons des passagers au port de Sant'Angelo qui forme une agglomération continue avec Sorrente. Après le cap Massa, avec une tour sarrasine carrée du XVIe siècle, la côte s'abaisse et les collines sont couvertes d'arbres. La péninsule se termine et nous franchissons le petit détroit de Bocca Piccola entre la Punta Campanella et la Punta del Capo à l'est de l'île Capri. Ce cap est dominé par le Monte Tiberio qui a tout à fait l'allure de la proue d'un navire. Surprise, Capri n'est pas une île d'origine volcanique mais est, tout comme la péninsule sorrentine qu'elle prolonge, d'origine sédimentaire, faite de calcaire du Crétacé comme on le voit par sa roche claire et les concrétions. Ce socle est partiellement surmonté de tufs volcaniques venu des volcans de la région.
Notre collègue Jean qui ne sait jamais resté inactif et qui n'est pas un grand contemplatif engage le dialogue avec une touriste de l'autre groupe et cela se transforme en une danse chaloupée. Normal, n'est-ce pas, sur le pont d'un bateau.
Il est 8H50, il a fallu une bonne heure de navigation pour arriver à Marina Grande, le port principal de l'île niché dans l'ensellement qui sépare les deux extrémités plus élevées de l'île. Petit tour rapide sur les quais où les décapotables attendent les touristes pour les conduire dans la ville de Capri, logée au coeur de l'île et distante de 2 kilomètre et demi (par route (moins d'un kilomètre à pied).
Comme il fait très beau, tout le monde accepte l'option mini croisière d'une heure autour de l'île que nous propose Rosaria (17€).
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Mini croisière autour de l'Île de Capri *
L'île de Capri couvre 10km² et ses plus grandes dimensions sont de 6 et entre 1,5 et 3 kilomètres et peuplée par 14000 résidents permanents répartis entre deux communes. Son nom vient d'un mot grec signifiant sanglier et nom par du latin signifiant chèvre.
Le tour d'un littoral qui se développe sur 17 kilomètres et on va l'effectuer dans le sens des aiguilles d'une montre.
Sur la côte nord-est, au pied du Cap, la Punta del Capo, la silhouette de Scugnizzo, une femme assise sur un rocher nous salue. Ce n'est pas une sirène mais une statue. Un peu avant la Punta del Monaco, nous passons sous la grotte perchée appelée le Saut de Tibère qui débouche au milieu de la falaise haute de 200 mètres et d'où, d'après la tradition, l'empereur romain précipitait ses victimes (principalement ses esclaves et les importuns). C'est au-dessus, que se trouvent les vestiges de la Villa Jovis construite au début de l'Ere chrétienne, au Monte Tiberio (altitude de 355 mètres).
Nous longeons la côte est idéalement éclairée par le soleil du matin qui met en valeur les jolis dégradés de couleurs des buissons qui colonisent les moindres espaces entre les rochers des falaises. A leur pied, de nombreuses grottes naturelles sont visibles. Rien d'étonnant puisque la roche calcaire se prête à ce type d'érosion. Après avoir passer la Punta della Chivica, nous devons attendre notre tour pour nous approcher de la grotte éponyme dont la partie supérieure est percée d'une arche. Les remous provoqués par le bateau permettent d'apercevoir des coraux accrochés à la falaise sous la surface de l'eau.
Puis, à nouveau, petite attente pour la fameuse Grotta Bianca que surmonte la Grotta Maravigliosa. Vous avez certainement traduit ces noms évocateurs. Jadis, lors de raids de pirates, la population trouvait refuge dans la première. Dans la pénombre de la seconde, la "grotte merveilleuse", on aperçoit une stalagmite en forme de statue de Vierge. Puis nous nous trouvons face à l'immense Arco Naturale qui se découpe au sommet de la falaise. Bientôt, perchée sur un promontoire à franc de falaise de la Punta Massullo, nous dépassant la Villa Malaparte dont la couleur rouge l'empêche de se fondre dans le décor minéral et végétal. Elle a été conçue par l'architecte Adalberto Libera et construite entre 1927 et 1937 par Kurt-Erich Suckert connu sous le pseudonyme de Curzio Malaparte, écrivain compromis avec le fascisme.
La côte est se termine avec les trois îlots de Faraglione. Celuidu milieu, Faraglione di Mezzo est percée à sa base par une arche qui permet aux bateaux d'un gabarit comme celui de notre embarcation d'y passer. Il faut que la mer soit calme comme aujourd'hui car les marges de manoeuvres sont réduites. Les hauts de la Punta Tragara dominés par le Monte Tuoro ont été colonisé par un hôtel aux murs ocres qui jouit d'une vue certainement imprenable tandis qu'une anfractuosité de la falaise a été utilisée pour y faire serpenter la Via Krupp qui relie la ville de Capri à la Marina Picolla.
Nous suivons maintenant la côte sud occupée par deux baies, en particulier celle du "petit port", Marina Piccola ("petite"). Après le passage devant la Punta Ventroso et le rocher surmonté d'une statue (Saint Joseph?), nous arrivons à la Grotta Verde. C'est en fait un arc très bas que les bateaux ne peuvent pas franchir. A la suite, la base des falaises est percée de nombreuses grottes. Puis c'est l'extrémité sud-ouest de Capri, la Punta Carena avec son petit phare tandis qu'un porte-conteneurs passe plus au large, revenant de Naples.
Nous voici sur la côte ouest, moins intéressante et surtout à contre-jour à cette heure-ci (9H30). Le passage devant la Punta dell'Arcera, au nord-ouest de l'île, nous ramène sur la côte nord. Nous passons devant la Grotta Azzurra sans en faire la visite car c'est une autre excursion que nous n'avons pas souscrite (13€). Longue de 60 mètres et large de 25, la grotte comporte trois salles où l'on peut jouer de l'écho. De plus, cela suppose un transbordement dans de petites barques car l'entrée est basse et lorsque la mer est houleuse, il faut se coucher au fond des bateaux pour rentrer dans la grotte. À l'époque des empereurs romains, de Tibérius notamment, la grotte bleue était utilisée comme piscine. Finalement pas de regret car il y a la queue, ce qui signifie attente puis visite expresse... Puis ce sont les caps et pointes Sirana et Caterola surmontées d'hôtels et de vestiges d'un fort tandis que la rampe de la route escarpée qui part de Marina grande et barre la falaise qui borde la plateau d'Anacapri.
Nous sommes de retour à marina Grande à 10H piles.
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Visite de la ville de CAPRI *
En compagnie d'un guide local Ciro, professeur de français à temps partiel dans un collège, nous partons en minibus pour la ville de Capri distante de 2,5 kilomètres (800-900 mètres pour les randonneurs qui coupent les lacets de la route et font ce trajet en 15-20mn) de route en lacets. Une autre option, serait aussi le funiculaire ou les cabriolets, capote baissée puisqu'ils fait beau, qui font des publicité, tout particulièrement pour les "Capri watch" au cadran décoré de verre de Murano. Au lieu des habituelles 5 bonnes minutes de trajet automobile, nous allons mettre 20 minutes car un cortège funéraire qui vient à notre rencontre à la sortie de Marina Grande bloque complètement la circulation, avec le renfort d'une policière d'autant que le poste de Carabinieri est proche du cimetière. Rosaria nous précise que dans la région, traditionnellement les défunts sont inhumés pour une période 7-8 ans, voire de seulement 2 ans lorsque le sol est constitué de tuf volcanique car on manque de place dans les cimetières. Les ossement sont alors incinérés. Mais pour éviter à la fois des frais supplémentaires et la "double peine" de pleurer deux fois les morts à quelques années d'intervalle, on recoure de plus en plus à l'incinération après le décès.
Nous voici à Capri. Une petite ville de 7100 habitants, à peine plus peuplée que Anacapri bien que de moindre superficie (4km²), à 138 mètres d'altitude, comme posée là entre deux petits massifs calcaires, au milieu d'un col reliant Marina Grande et Marina Piccola.
Capri fut un lieu apprécié des homosexuels de la haute société venus y vivre discrètement leurs "amours interdites", comme Jean Cocteau, avant d'être une destination prisée de la jet-set (le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Marisa Berenson, Penelope Tree, David Bailey, Valentino, Aristote Onassis et Jackie Kennedy...
Nous remontons à pied la Via Roma en direction de la Piazzeta et de la Piazza Umberto en jetant un coup d'oeil aux vitrines: espadrilles artisanales typiques, montres Capri watch, bijoux en corail, bouteilles et flacons de Limoncello (liqueur jaune à base de zestes d'énormes citrons, d'alcool, d'eau et de sucre produite dans la péninsule de Sorrente -de la baie de Naples à la côte amalfitaine - et de Capri)...
La Tour de l'Horloge qui marque 10H40, se trouve près de la station haute du funiculaire sur la Piazzetta. Tout en dégustant un granité (3€), nous en profitons pour jeter un coup d'oeil sur la Marina Grande que l'on domine. Sur la Piazza Umberto voisine, on a l'Hôtel de ville (Municipio) à un bout et l'église Saint Etienne à l'autre.
C'est parti pour une balade pédestre d'une heure et demie.
C'est d'abord dans une rue piétonne très commerçante, la Rue des Ateliers (Via le Botteghe): magasins de vêtements de marque, de maroquinerie, d'orfèvrerie, salon de thé...: Giovannetti, Caprese Gioielli, Salvatore Ferrugamo, Buonocore, Massa, Richmond... Nous sommes arrivés dans la Via Vittorio Emanuele. Les magasins de luxe continuent sans oublier des hôtels de luxe comme le 4* La Palma fondé en 1882 et le 5* Quisisana fondé en 1845. Puis nous nous engageons dans une jolie ruelle pavée, la Via Matteotti qui surplombe l'ancienne Chartreuse Saint Jacques (Certosa di San Giacomo) et la mer, au-delà de Marina Piccola que l'on ne voit pas d'ici. Le monastère fut fondé au XIVe siècle à l'initiative de Jeanne II d'Anjou, reine de Naples. Désaffecté en 1808, on y trouve maintenant un collège et un centre culturel.
Puis nous passons dans la Via Krupp. Cette route piétonne a été financée par l'industriel de la sidérurgie et de l'armement, le prussien Alfred Friedrich Krupp (1854-1902), venu à Capri en 1898 et tombé amoureux de l'île. Destinée à rejoindre Marina Piccola, elle fut inaugurée en 1902, l'année de la mort du mécène. En dehors de boutiques vendant des granités d'orange ou de citron, notre odorat nous attire vers les magasins de parfums.
Nous n'empruntons que la partie haute de la Via Krupp, jusqu'à l'entrée dans les romantiques Jardins d'Auguste (Giardini di Augusto) dus au même bienfaiteur. Petit supplément d'un Euro pour avoir le droit d'y entrer. Ironie de l'histoire, les jardins dus à un grand capitaliste accueillent de petits obélisques en marbre blanc gravés en l'honneur du célèbre révolutionnaire bolchevique Lénine qui est venu ici quelques années plus tard rencontrer les intellectuels Maxime Gorki et Alexander Bogdanov exilés à Capri.
Situés en terrasses avec vue sur la mer, ces jardins aux parfums de la Méditerranée ont été aménagés dans les années 1930. Ils abritent la majeure partie des espèces végétales de Capri. Le panorama est exceptionnel car on peut même voir au large les îles Faraglioni, les trois rochers symbole de l'île. On peut également admirer le mont Solaro ainsi que la baie de Marina Piccola vers laquelle la Via Krupp descend en virages serrées sur lesquels on a une vue plongeante (on les a vu d'en bas, côté mer lors de la mini croisière autour de l'île).
Il fait bien chaud. Petite pause sur un joli banc courbe en céramique orné d'une fresque mythologique évoquant l'arrivée des citrons sur l'île. Rapide coup d'oeil aux câpriers qui en cette saison présentent à la fois des fleurs et des fruits.
En remontant au centre ville, petit détour Via Camerelle où l'on peut voir un boutique "Capri watch" qui a été ouverte en 1964. Autre détour, de la Via Le Botteghe par des passages couverts et la branche est de la Via le Botteghe... 11H45, retour sur la Piazza. Coup d'oeil dans l'église où se déroule une cérémonie.
A midi pile, nous sommes au restaurant La Pigna.
Au menu: ravioli fourrés au fromage à sauce tomate et basilic, beignets de calamars et crevettes, gâteaux aux amandes et au chocolat.
On peut y admirer des citronniers avec leurs fruits énormes. En fait, ce sont des cédratiers (Citrus medica), ancêtres des citronniers, originaires d'Inde et implantés dans le Bassin méditerranéen dès le IIIe siècle avant J-C. Leur gros fruit ovale, à écorce très épaisse et rugueuse, peut mesurer jusqu'à 25cm de long et peser 4kg. La pulpe acide verte ou jaune est peu juteuse mais le parfum du zeste est très agréable d'ailleurs l'essence que l'on en tire est employée en parfumerie. Le zeste de cédrat est rarement utilisé frais. Il est surtout confit et utilisé en pâtisserie, en confiserie ou à des fins décoratives. Il est également transformé en confiture et en liqueurs, notamment le fameux limoncello. Rosaria nous précise que dans la région, on l'utilise aussi pour garnir des tartines avec du sucre quand même et on le consomme aussi en amuse-gueules apéritifs, salés cette fois.
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Un tour à ANACAPRI et le télésiège au Monte Solaro *
Nous reprenons le minibus qui nous conduits à Anacapri par une route escarpée aux virages en épingles à cheveux.
Anacapri est une petite ville comptant 6700 habitants permanents (un peu moins que Capri) qui se trouve à 286 mètres d'altitude, à mi-hauteur d'un plateau incliné vers le nord, plus étendue que Capri en couvrant 6km². Elle a un petit air d'Orient avec ses maisons cubiques blanchies à la chaux, parfois surmontées de coupoles. La "Capri d’en haut", tournée vers la montagne mais aussi balcon sur le golfe, fut le refuge de nombreux écrivains (Colette, Moravia ou Graham Greene).
Après le parking, nous remontons à pied un petit bout de la rue du cimetière (Viale Cimetero) avant de tourner à gauche sur la Via Caposcuro. Bientôt des télésièges monoplaces passent au-dessus de nos têtes. La station de départ se trouve devant le Capri Palace, hôtel 5*. Nous continuons notre balade tranquille par la Via Capodimonte prolongeant la précédente. Coup d'oeil dans la galerie de l'hôtel avec des reliefs en béton moulé puis sur les vitrines et dans les boutiques exposant des tableaux, des céramiques ou vendant les fameuses espadrilles faites sur mesure et sur le champ. Maintenant, Via Axel Munthe, nous longeons la Villa San Michel où vécut le médecin suédois Axel Munthe (1857-1949). Il l'acheta en 1887 la fit restaurer par la suite. A côte, c'est évidemment le consulat de Suède, une sinécure comme on peut l'imaginer dans un tel endroit idyllique.
Enfin, c'est le belvédère, en haut des 800 marches de l'escalier phénicien d'où l'on a un superbe panorama sur Marina Grande, le Mont Tibère et la péninsule de Sorrente.
Je suis le seul intéressé par une montée au Monte Solaro, le sommet le l'île. Il fait (encore) beau, alors profitons-en.
Le billet aller simple pour le télésiège monoplace coûte 10 Euros mais en vaut la peine quand il fait beau comme cet après-midi. Dans le silence, mes pieds frôlent la cime des chênes verts ou des pins d’Alep ou survolent jardins, petits clos de vignes et cultures en terrasses, un jardin de miniatures naïves faites de galets cimentés, une ancienne maison de paysan... tandis que la vue s'élargit à l'ensemble de l'agglomération blanche d'Anacapri est en arrière le cap nord-ouest de l'île, la Punta dell'Acera .
Temps respecté, 13 minutes pour monter les quelques 300 mètres (de dénivelée) qui séparent Anacapri des 589 mètres d'altitude du Monte Solaro.
Près d'une heure et demie pour jouir du panorama depuis le Mont Solaro.
Des reliefs antiques de visages sont insérés dans les murs des construction de la gare supérieure et du bar.
Du sommet, d'un côté on a une vue plongeante sur Anacapri et, entre quelques moments où la brume qui noie l'horizon lointain se dissipe, on aperçoit l'autre extrémité de la Baie de Naples et au large l'île d'Ischia. Entre les deux, l'île de Procida est trop basse sur la mer pour la saisir. Près de la statue d'Auguste, la vue porte sur l'autre côté de l'île, notamment en direction de l'est, vers les îles Faraglione et la Punta Tragara, la ville de Capri, le Monte Tiberio qui paraît bien bas avec ses 334 mètres et la péninsule de Sorrente.
Vers l'ouest, la vue porte vers le Belvédère de Migliara et plus bas, au nord-ouest, sur Anacapri.
A16H15, je retrouve les collège près de la station basse du télésiège, sur la place de la Victoire où est érigée la statue éponyme.
Les nuages s'amoncellent et il est l'heure de redescendre au port de Marina Grande. Nous avons une demi heure avant d'embarquer sur le bateau qui va nous ramener en baie de Naples. Lorsque nous quittons Capri vers 17H15 le ciel devient franchement menaçant et la côte nord-est de Capri a perdu tout son charme. C'est avec de la pluie au travers de timides rayons de soleil que nous longeons la côte de la Péninsule de Sorrente.
Il pleut vraiment lorsque nous débarquons à Castellammare di Stabia à 18H30 et nous sommes bien heureux de nous réfugier dans notre autocar tandis que pour Ciro qui nous quitte le poncho n'est pas de trop car il doit rentrer chez lui à vélo.
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Côte sorrentine et
côte amalfitaine
Côte sorrentine
Côte amalfitaine par route *
Amalfi*
Côte amalfitaine par mer *
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Mauvais jeu de mots
Amalfi, ce n'est pas la mafia !
Origines de 'L'honorable société" comme défense identitaire
La mafia est originaire d'Italie du Sud (Mezzogiorno), où ce type d'organisation a été identifié et caractérisé en tant que tel en premier, dès le XIXe siècle (bien que des organisations du même type aient pu exister à d'autres endroits et en d'autres temps). La véritable origine de ces organisations est la résistance à l'occupant étranger. Il ne faut pas oublier que depuis la conquête du sud de l'Italie par les Normands, la région a été gouvernée par des rois étrangers.
Ainsi, la Mafia remonte très loin dans le temps, au moment de la conquête normande, lorsque se met en place une société féodale, avec son cortège d'injustices contre le peuple. Face à cette oppression, un mouvement clandestin s'organise avec des leaders reconnus pour leur force et leur dévouement : la mûafât. Un terme arabe venant de mû (courage) et de afât (protéger), transformé ensuite par l'usage en Mafia.
La Mafia était un modèle culturel, un code d'honneur, une éthique de comportement. Expression de la révolte des obscurs, la Mafia a alors ses règles: le silence sur les activités des justiciers qui s'opposent aux tyrans et la non-dénonciation de leurs actes. L'omerta ou loi du silence condamne d'une pierre dans la bouche celui qui transgresse la coutume. Les occupants étrangers ont toujours été mal acceptés par les populations locales sur lesquelles ils faisaient porter un véritable joug.
Le summum de l'injustice a été atteint à l'époque des bourbons d'Espagne qui sont ceux qui, pour l'histoire, ont unifié le royaume de Naples et le royaume de Sicile pour faire le royaume des Deux-Siciles. Les Bourbons, propriétaires des terres, se conduisaient comme de véritables colons exploiteurs et maintenaient une forte pression sur la population locale, les fermiers et les ouvriers agricoles... Les récalcitrants étaient sévèrement punis et l'esprit maffieux est né dans ce climat d'exploitant-exploité. Avec le temps ces nouveaux justiciers se sont organisés jusqu'à obtenir de véritables pouvoirs occultes. Les gens du peuple changeaient de maîtres mais avaient-ils d'autres choix ? Ces organisations totalement souterraines qui se sont créées ont été longtemps méconnues car protégées par la loi du silence.
L'évolution en organisations criminelles
Ces organisations ont perduré après que le nouvel état italien a pris la place des gouvernements étrangers pour instituer la loi d'un royaume unifié et nouvellement créé (1861).
C'est à ce moment-là qu'elles sont devenues publiques en même temps qu'elles sont devenues criminelles. A cours du XXe s. la protection des personnes se transforme en racket, et les actes de vengeance légitime ou d'autodéfense deviennent de vulgaires actes de banditisme ordinaire et des règlements de compte sordides entre clans rivaux.
Au cours de la seconde guerre mondiale, Mussolini annonce l'éradication de la mafia. Mais Lucky Luciano et d'autres mafiosi, qui avaient été emprisonnés aux États-Unis, fournirent des appuis et des informations au renseignement militaire américain en vue du débarquement en Sicile.
Le racket désigné sous le nom de pizzo est la première source de revenus mafieux. A cela s'ajoutent les détournements de fonds publics grâce aux adjudications obtenues frauduleusement (pressions et corruption) qui permettent de fournir des prestations surfacturées. Parlons aussi d'une source licite découlant du droit fiscal de l'Etat italien qui autorise l'existence de "fermiers généraux" chargés de percevoir l'impôt pour son compte moyennant une commission de 6,72 % à 10 % (et avec tous les ''arrangements'' que l'on peut imaginer).
Plusieurs organisations mafieuses sont recensées en Italie méridionale:
- la Camorra (en Campanie, à Naples),
- la 'Ndrangheta (en Calabre),
- la Sacra Corona Unita (dans les Pouilles),
- la Cosa Nostra (en Sicile),
- la Stidda moins connue (en Sicile).
La mafia défraye donc souvent la chronique par ses pratiques criminelles racket et surtout assassinants. Pourtant à y regarder de plus près, il faudrait peut-être balayer devant notre porte. En effet, en Corse, pour l'ensemble de l'année 2009, il y aura eu 17 assassinats pour 300 000 habitants soit un taux de 6 °/°° habitants alors que la Sicile en aura eu "seulement" 19 pour 5 millions d'habitants soit 0,4 °/°°, c'est-à-dire 15 fois moins en proportion! Toutefois ces dernières années, une partie des Siciliens ne supporte plus le poids de "l'honorable société" et la brigade anti-mafia, la squadra catturandi (de cattura qui signifie capture, mandat d'arrêt) est soutenue par la population et remporte des succès dans la lutte.
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Etape prédédente: CAPRI
Etape suivante: POMPEI
Dimanche 1er juin
Départ tranquille de l'hôtel à 8H30 dans un bus local beaucoup plus court que celui de Claude qui se laissera conduire par Julian, un chauffeur d'origine albanaise. Ce changement de véhicule s'impose en raison des routes littorales étroites et sinueuses que nous allons suivre sur les deux côtés de la péninsule sorrentine.
La pluie d'hier soir a nettoyé le ciel. Tant mieux, cela est le gage d'une bonne visibilité.
De la route grimpant au-dessus de Castellammare di Stabia, la vue est superbe sur le golfe de Naples et en particulier sur le Vésuve.
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Côte sorrentine
Prenant toujours de la hauteur, nous passons au pied du château médiéval de Castellammare (littéralement "Château de la Mer") auquel le nom même de la ville fait référence. Il existait au XIe siècle mais a subit de nombreuses transformations par la suite, notamment au XIIe et XVe siècles avant d'être restauré dans les années 1930.
Vue immense sur tout le côté nord de la baie de Naples avec le cône du Vésuve qui semble littéralement écraser la ville étalée à ses pieds. Cette rive nord de la baie se prolonge en mer par les îles Procida et Ischia. La première, la plus petite en population (11 000 habitants) et en surface (4 km² - rappel Capri: 10 km²) étant très basse sur l'eau (91 mètres d'altitude) est à peine perceptible. La seconde est à la fois plus haute (788 mètres), plus vaste (46 km²) et plus peuplée (63 000 habitants) que Capri.
Maintenant la route se poursuit en corniche et épousant le tracé sinueux de la côte. C'est Vico Equense avec la crique de la Villa Bikini, puis la montée au-dessus de Seiano vers Montechiaro d'où l'on a une vue sur toute l'agglomération de Sorrente et, en premier plan, la marina de Sant'Angelo. En face, s'étend la baie de Naples tandis que tout à fait à l'ouest, en arrière-plan, on devine le sommet de l'île de Capri.
Nous allons maintenant couper la péninsule du nord vers le sud pour arriver sur la côte méridionale. Pour cela la route s'élève en lacets jusqu'à 400 mètres d'altitude et dégage la vue sur Sorrente au pied des collines du Montechiaro et du Monte Crocione, toutes les deux également à 400 mètres d'altitude. En arrière-plan, on a encore une vue sur le Golfe de Naples, dans la brume. Nous passons près de la petite église de la Sainte Trinité (XVIe siècle). La route monte toujours, longeant des jardins et des vergers de citronniers, de cerisiers, des vignes et des oliviers.
Nous atteignons 350 mètres d'altitude à San Pietro puis la route commence à descendre rapidement vers le golfe de Salerne et la côte amalfitaine. Nous sommes à 7 kilomètres de Positano que l'on pourra rejoindre par une route côtière étroite et très sinueuse surnommée "le ruban d'Azur". Sur 42 kilomètres, cette route côtière rejoint Salerne. Un trajet d'une heure et demie en voiture ...si on est livreur !
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Côte amalfitaine par la route en corniche, de Positano à Amalfi*
La côte amalfitaine couvre 11 231 hectares entre le Golfe de Naples et le Golfe de Salerne et elle inclut 16 Communes de la province de Salerne: Amalfi, Atrani, Cava de Tirreni, Cetara, Conca dei Marini, Furore, Maiori, Minori, Positano, Praiano, Raito, Ravello, Sant'Egidio del Monte Albino, Scala, Tramonti, Vietri sul Mare. Elle a fait l'objet d'un classement au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1997.
Par la route en corniche, la vue porte au large du Cap Scannato, d'abord sur des îlots dit des Coqs (Isolotti li Galli) dont l'un est surmonté d'une tour sarrasine. Vers l'est, se découpe à contre-jour la Punta Germano avec à sa base un rocher qui, vu sous cet angle, a l'allure d'un personnage de profil, genre peinture maniériste à la Arcimboldo (Giuseppe Arcimboldo, peintre maniériste italien du XVIe siècle)... Arrêt photo.
Nouvel arrêt près de l'étalage d'un marchand de fruits et légumes et de vendeuses de linge brodé installés près d'un belvédère du Capo di Masina qui domine la localité de Positano (4000 habitants) nichée dans un vallon qui entaille la falaise. La légende dit qu'elle aurait été fondée par Neptune. Les maisons de couleurs pastel font penser à une architecture arabe. Au fond, on voit l'avancée du cap Capo Sottile sur lequel s'accroche la quartier de Vettica Maggiore et Praiano.
Nous reprenons le bus et, de la route qui surplombe la ville de Positano, nous avons de nouvelles vues intéressantes comme par exemple, non loin du rivage, sur l'église Santa Maria Assunta avec sa coupole habillée de carreaux de majoliques (nom donné aux faïences italiennes de la Renaissance) de Vietri dont l'origine remonte au Xe siècle. Arrêt photo avant le Cap Sottile. Vers l'ouest, maintenant en pleine lumière (il est près de 11H), la vue s'étend sur toute la pointe sud de la péninsule sorrentine et même, tout au bout, sur Capri et les îles Faraglione.
A nouveau la route et nous traversons bientôt Vettica Maggiore en passant à côté de l'église dédiée au martyr napolitain San Gennaro. Sa coupole polychrome en majolique date du XVIe siècle. La route se poursuit en corniche, passant en dessous de Praiano, avec des vues impressionnantes sur les criques qui entaillent la falaise. Nous survolons presque la Marina di Praia avec sa minuscule plage, ses maisons de pêcheurs et sa tour sarrasine. Surplombant la mer, on découvre un étrange rocher qui évoque uns statue tenant un bouquet. Un bouchon de circulation nous bloque pour passer un petit tunnel précédent un petit viaduc franchissant le "fjord" de Furore (Fiordo di Furore) profond de 300 mètres qui entaille le plateau d'Agerola. 3000 marches permettent d'y descendre. Bon courage!
Nous arrivons en vue de la Conca Azzura. Le fond de la "conque" est formé par le Capo di Conca qui se termine par une petite presqu'île surmontée d'une tour sarrasine carrée appelée la Tour Blanche, une ancienne tour de guet du XVe siècle transformée en musée municipal. Nous faisons un arrêt photo et arrêt boutique à cet endroit où il y a à la fois un belvédère et une boutique d'objets-souvenirs en céramique. De l'autre côté du cap, on aperçoit le clocher de l'une des églises de Conca dei Marini, l'église Saint Pancrace. De ce cap, c'est aussi l'occasion de se retourner vers l'ouest de la péninsule dont on embrasse une dernière fois le littoral jusqu'à l'île de Capri distante de 25 kilomètres à vol d'oiseau.
Nous reprenons la route toujours aussi spectaculaire avec Amalfi que l'on devine à peine, le Capo Corso et dans le lointain brumeux l'autre rivage du golfe de Salerne. Nous passons sous les petits bourgs de Lone et Pastena par une route en corniche. Nous sommes dans les quartiers avancés à l'ouest d'Amalfi dont on aperçoit le port et vers où l'on va descendre en empruntant un tunnel.
Nous avons mis environ 3 heures pour parcourir les 23 kilomètres entre San Pietro et Amalfi.
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AMALFI *
Amalfi est une ville d'environ 5500 habitants nichée dans un amphithéâtre naturel au-dessus de la mer.
La légende dit qu'elle érigée par Hercule en mémoire de la nymphe Amalfi dont il avait été amoureux. Plus historiquement parlant, elle remonte au VIe siècle et son port s'était alors développé au point d'être l'un des ports principaux d'Europe du IXe au XIIe siècles. Dès le IXe siècle, la ville est administrée par un doge élu par les grandes familles patriciennes. On y faisait le commerce des céréales, du sel et des esclaves, exportant du bois de construction vers l'Égypte et la Syrie et important en Occident les soieries de l'Empire byzantin. Les marchands amalfitains utilisaient déjà une monnaie en or alors que le troc était encore d'usage courant.
Au XIIe siècle, lorsqu'elle fut conquise par le roi Roger de Sicile, avec une population d'environ 70000 personnes, la ville était plus de dix fois plus importante qu'aujourd'hui. Cette première République maritime d'Italie donna le jour à Flavio Gioia, un navigateur qui vécut au tournant des XIIIe-XIVe siècles, que l'on dit inventeur de la boussole, mais plus probablement vulgarisateur puisque celle-ci a bel et bien été inventée par les Chinois plusieurs siècles avant notre ère. Les premières papeteries d'Europe y virent aussi le jour (le papier, encore une invention chinoise de cette même période). Un code maritime (Tabula de Amalfa) y fut également publié au XIIIe-XIVe siècles.
Son port a périclité après les dommages considérables causés par le raz de marée de 1343.
Il est un peu plus de midi et l'on va déjeuner sur le port, à La Marinella. Une usine à touristes et un repas expédié en un peu plus d'une demi-heure.
Au menu: moules avec de grosses pâtes tubulaires courtes, paccheri, à la sauce tomate puis escalope panée sur une salade verte et pour finir, une boule de sorbet citron.
Nous partons visiter la ville avec Rosaria.
Nous nous dirigeons vers le centre de la ville en empruntant un passage voûté surmonté de maisons (et permettant aussi le passage de la route principale) où l'on voit un visage antique en relief incrusté dans la maçonnerie, sans doute celui de Neptune à en juger par sa chevelure et sa barbe frisées. A la suite, une ruelle débouche dans un angle au sud de la Piazza Flavio Gioia qui grouille de touristes.
Sur cette place, un monument s'impose. Le Duomo, la cathédrale d'Amalfi dédiée à l'apôtre Saint André, saint patron de la ville, résulte de la fusion opérée au XIIIe siècle de deux anciennes églises contiguës du XIe siècle. Elle a été agrandie aux XIIIe-XVIe siècles et remaniée plusieurs fois notamment après l'écroulement de sa façade au XIXe. Elle a été reconstruite en utilisant des briques polychromes jaunes et vertes, mêlant style néogothique et style néomauresque avec des arcs entrelacés. Le tympan du portail principal présente une fresque de Domenico Morelli et de Paolo Vetri montrant le Christ de l'Apocalypse accompagné des quatre évangélistes et des douze apôtres. La mosaïque hémicirculaire de style byzantin qui surmonte la porte et représente Saint André est due au vénitien Antonio Salviati. En revanche, la porte est ancienne. En bronze, elle a été fondue à Constantinople en 1066.
Le campanile déporté sur la gauche de la façade date des XIe-XIIe siècles. Il a été restauré au XVIIIe siècle. Il comporte un étage à fenêtres géminées puis d'un étage à fenêtres trilobées, avec un couronnement arabisant recouvert de faïences jaunes et vertes.
Rosaria nous propose en option (3€), la visite de la cathédrale.
Effondré et presque abandonné au XVIIe siècle, le cloître du Paradis a été restauré en 1908. C'est un véritable un petit bout d'Orient dans le sud de l’Italie. Il se compose d’un portique à arcades entrelacées de type arabo-normand, soutenu par de fines doubles colonnes. Il fut construit entre 1266 et 1268 par Filippo Augustariccio en tant que cimetière pour les citoyens illustres de la côte amalfitaine. Sur les côtés de la galerie se trouvent six chapelles ornées de fresques peintes du XIVe siècle, représentant la Crucifixion (attribué à Robert d’Oderisio), un Christ Pantocrator et les histoires de saints Côme et Damien ainsi que cinq sarcophages de l’époque romaine (représentant le mariage de Pélée et Thétis) réutilisés au Moyen Age. Des fragments de l’ancienne église romane et du sol de la cathédrale sont exposés sur les murs.
Nous passons dans la Chapelle du Crucifix qui date du Moyen Age et a été restaurée en 1931. Elle comporte trois nefs et est divisé par des colonnes soutenant des arcs légèrement brisés. Désaffectée puis à nouveau restaurée en 1996, elle sert de musée. On peut y voir une mitre d'évêque angevine du XIIIe, brodée d'or et incrustée de pierres précieuses ou encore une chaise à porteurs chinoise du XVIIIe. Des objets de culte en or et en argent sont également présentés: crucifix, ostensoir.... On peut encore y admirer des éléments de retable, un lutrin, des mosaïques, des statues polychromes et de grands panneaux en argent martelé...
Nous descendons visiter la crypte du XIIIe siècle, largement rénovée au XVIIIe. Profusion de marbres dur les sols, colonnes... Profusion de peintures sur les voûtes d'ogives et les murs. On peut y voir une curiosité comme l'enfant qui tombe d'une galerie en trompe-l'oeil. Les reliques de Saint André sont placées dans l'autel. La statue en bronze est due à Michelangelo Naccherino date du XVIe.
Nous remontons au niveau de la cathédrale, rénovée dans un style baroque, avec un plan basilical avec transept et abside. Dans la nef, il y a profusion de marbre marqueté notamment pour habiller des colonnes antiques. Un plafond à caissons domine l'allée centrale. Le grand tableau du maître-autel baroque représente le martyre de l’apôtre saint André, protecteur d’Amalfi, des pêcheurs et des marins. Il faut aussi jeter un coup d'oeil dans les chapelles occupées par des œuvres du gothique et de la Renaissance. Ajoutons encore l'orgue, une vue sur de superbes pavements en faïence (décor de feuillages et d'étoiles) d'un sol plus ancien et maintenant recouvert, un crucifix en albâtre offrant à la lumière sa semi transparence...
Retour sur la place et nous avons quartier libre pendant une demi-heure avant de se retrouver au port. En effet, la majorité du groupe a souscrit (15€) à la proposition de mini croisière le long de la côte, entre Amalfi et Salerne afin d'avoir un aperçu depuis la mer plutôt que de la route en corniche.
En attendant le rendez-vous, nous entrons plus avant dans la ville en suivant la rue principale qui occupe le fond de la Vallée des Moulins à papier (Valle dei Mulini). Les arcs reliant les immeubles au-dessus de la rue (ainsi que dans les ruelles adjacentes) sont probablement d'anciens aqueducs amenant l'eau dans les habitations comme on peut le voir dans d'autres régions méditerranéennes. Les boutiques sont essentiellement vouées au tourisme. Cadeaux typiques comme ceux en papier d'Amalfi (boutique près de la capitainerie du port) puisqu'il existe toujours deux fabriques.
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Côte amalfitaine par la mer, d'Amalfi à Salerne*
Il est un peu plus de 14H30 lorsque nous embarquons sur l'Enza, un bateau du Gruppo Battellieri Costa d'Amalfi. Nous partons donc en direction de l'est après avoir passé la pointe d'Amalfi surmontée d'une tour qui sépare de la côte de sa voisine, Atrani.
Justement Atrani se distingue par son église San Salvatore del Bireto avec son dôme en céramique polychrome et son campanile. Elle remonte au XIe siècle. Bireto évoque le béret qui était un attribut vestimentaire remarquable du doge d'Amalfi.
Puis c'est le rivage de Castiglione,avec à la suite San Cosma et Marmorata.
Bientôt Minori et Maiori apparaissent au fond d'une baie. Maiori présente le dôme de son église Santa Maria e Mare et surtout les remparts de l'imposant château médiéval Castello di San Nicola de Thoro-Plano. Nous nous dirigeons vers le Cap Corso qui nous dissimule Salerne mais que l'on devine à la présence d'un porte-conteneurs qui se dirige vers le port. C'est à ce moment là sur la route en corniche on aperçoit notre bus que l'on retrouvera à Salerne. Une série de vestiges de tours rondes et carrées sont érigées sur ce cap qui occupe un point stratégique.
Dépassant Erchie et Cetara, nous arrivons face à Vietri sul Mare, une ville longtemps connue pour sa production de majoliques comme en témoigne encore le dôme recouvert de carreaux de céramique émaillée de son église Saint Jean-Baptiste.
Plus loin sur la crête, en pleine lumière à cette heure du milieu d'après-midi (15H30), apparaissent les ruines du Castello di Arechi, symbole de Salerne. Il tient son nom de celui du duc lombard Arechi II, duc de Bénévent au VIIIe siècle. Enfin, nous voici à Salerne. D'abord le port de commerce puis le port de plaisance dominé par un palis en brique avec une tour carrée, le Palazzo Barone.
SALERNE
Le site de Salerne a été occupé dès l'Antiquité, depuis le Ve siècle avant J-C, d'abord par les Etrusques puis par les Romains (et Byzantins). Au VIIIe siècle de notre ère, les Lombards s'installent ici comme on vient de le voir en évoquant le château. Au XIe siècle, le normand Robert Guiscard s'empare de la ville et en fait sa capitale pour tout le sud de l'Italie jusqu'à ce que ses successeurs la transfèrent à Palerme. C'est à cette époque que remonte le Duomo (la cathédrale), époque où une grande université vit le jour, notamment une célèbre école de médecine, la plus ancienne d’Europe, la Schola Medica Salernitana, qui rayonna jusqu'au XIIIe siècle. L'influence de Salerne déclina alors avec l'installation des princes angevins à Naples.
Salerne d'aujourd'hui, avec un peu moins de 150 000 habitants, est le chef-lieu de la province éponyme. La ville a été très endommagée en 1943 à la suite du débarquement des troupes alliées. Ville reconstruite, c'est aujourd'hui un marché agricole et un centre industriel (textile, métallurgie, céramique...) et portuaire.
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Un peu avant 16H, nous retrouvons notre bus et nos quelques collègues n'ayant pas fait la promenade. Petite "visite panoramique" de la ville de Salerne: Via Posidonia parallèle à la promenade Longomar Guglielmo Marconi. Pour ressortir de la ville en direction de Castellamare di Stabia, nous allons remonter la vallée de la rivière Fiume Irno en empruntant la Via Luiggi Gercio et la Via Irno. Nous passons devant la façade galbée et revêtue de verre et de céramiques orangées et vertes.
Une quarantaine de kilomètres et autant de minutes pour retourner à Castellammare di Stabia.
17H15, nous sommes de retour à l'hôtel où règne une grande animation car des salons et terrasses sont occupés pour quatre réceptions organisées à l'occasion de communions. Comme partout dans des rassemblements familiaux, les enfants se courent après. Rosaria précise que parfois des mariages sont également célébrés le dimanche.
Au menu ce soir: risotto aux champignons, escalope de dinde accompagnée de haricots verts et une salade de fruits frais.
La nuit venue, c'est un lâcher de ballons dans le ciel, tandis que comme souvent le soir par ici, de petits feux d'artifices éclatent dans les environs.
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Les ruines de
POMPEI
Historique de Pompéi
Caserne, Odéon et Théâtre
La maison de Ménandre
Les thermes de Stabies
Le lupanar
Le forum
Menu ITALIE DU SUD
Le VÉSUVE et POMPÉI
Des origines du volcan à la destruction de Pompéi
Le Vésuve trouve son origine dans la collision et la subduction des plaques tectoniques africaine et eurasienne, la première, plus dense, plongeant profondément sous la seconde. Les matériaux du manteau terrestre s'hydratent et fondent, formant le magma. Celui-ci, moins dense que les roches solides environnantes, remonte.
La montagne a commencé à se former il y a 30 000 ans à partir d'un volcan sous-marin dans le golfe de Naples. Celui-ci a émergé plus tard comme une île qui a peu à peu été reliée au continent par l'accumulation de matière éjectée. La Somma, est née il y a 12 000 ans et la caldeira a commencé à se former et à s'élargir par des éruptions successives et effondrements jusqu'à l'éruption de l'an 79.
Lorsque 5 tribus osques fondent la ville de Pompéi ("pompe" signifiant "cinq" dans leur langue) au milieu du premier millénaire avant l'ère chrétienne, ils ne sont nullement inquiets par la présence de la belle montagne conique voisine que l'on connaîtra sous le nom de Vésuve et qui culmine alors à 2000 mètres. Les sols volcaniques très fertiles sont un élément attractif même si le volcan se manifestera par des éruptions non destructives au cours des derniers siècles avant notre ère.
L'éruption survenue en l'an 79 de notre ère provoque la destruction des villes de Pompéi, Herculanum et Stabies et la mort de milliers de personnes.
Le cratère du volcan passe alors d'un diamètre de 600 mètres à 1600 mètres et le Vésuve qui culminait avant à 2000 mètres se trouve soudainement décapité de 168 mètres (NB aujourd'hui, il culmine à 1281 mètres).
A partir de cet évènement, on désigne le volcan sous le nom de Vésuve (dont étymologie repose sur des racines indo-européennes signifiant "illuminer" ou " brûler" à moins qu'il s'agisse d'une déformation du nom du dieu grec Zeus).
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Etape prédédente: Côte amalfitaine
Etape suivante: Naples
Lundi 2 juin, matinée
Pas de problème pour se réveiller car à 7H un coup de canon a été tiré en je ne sais quel honneur. Après le feux d'artifices d'hier soir, que se passes-t-il donc ?
Hé bien, le 2 juin est le jour de la Fête Nationale en Italie...
Départ de l'hôtel un peu avant 8H30 seulement, pourtant une grande journée nous attend: visite de Pompéi en matinée, visite de Naples cet après-midi et retour dans le Latium (à Fiuggi, comme à notre arrivée)... Claude reprend les manettes en pleine forme après ses acrobaties et facéties matinales.
Tant mieux, la météo continue de nous être favorable.
Nous longeons le golfe de Naples et en particulier sur le Vésuve. 10 km plus loin et 10 minutes plus tard, nous arrivons à l'une des portes de l'ancienne ville de Pompéi, la plus au sud, celle de Stabies (Stabiæ), la cité antique qui a donné naissance à Castellammare di Stabia.
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Bref historique de Pompéi
Au premier millénaire avant notre ère la Campanie est occupée par les tribus osques et cinq d'entre elles fondent la ville, "pompe" signifiant "cinq" dans leur langue. Ils ne sont nullement inquiets par la présence de la montagne conique voisine que l'on connaîtra plus tard sous le nom de Vésuve et qui culminait alors à 2000 mètres. Il est vrai que sa dernière éruption remontait à un millénaire avant leur installation. Au VIe siècle avant notre ère, alliés aux Grecs, les Osques résistent aux Etrusques établis plus au nord mais sont soumis au siècle suivant par les montagnards Samnites avant de devenir une colonie romaine en 80 avant J-C.
Au début de l'ère chrétienne, les pentes du volcan qui domine Pompéi sont couvertes de vignobles et de fermes. Pompéi est une ville industrieuse peuplée de 10 000 à 25 000 habitants se consacrant au commerce (notamment avec son port sur le Sarno) et à l'artisanat textile lainier: foulons (blanchisseurs), teinturiers et tisserands... Au sujet de cette activité Gianni nous livre une anecdote.
Des vespasiennes à la préparation de la laine...
Pour dégraisser la laine brute, les foulons utilisaient l'urine humaine qui dégage de l'ammoniac. Pour s'en procurer, ils plaçaient des amphores devant leur boutique en guise d'urinoir. De plus, peu avant la destruction de Pompéi, après la déchéance de Néron et une guerre civile qui a ruiné Rome, Vespasien investi Empereur en l'an 69 établit l'année suivante le chrysargyre, un impôt sur l’industrie et le commerce, appliqué même à la collecte d’urine utilisée par les teinturiers. Cela a tant marqué les esprits qu'il nous en reste encore l'expression « L’argent n’a pas d’odeur ». Le même empereur aurait d'ailleurs fait installer des urinoirs publics dans toutes les villes de l'Empire.
A Pompéi, les foulons utilisaient également l'urine collectée dans les latrines publiques (du Théâtre, des thermes, du Forum).
Le volcan voisin se manifestera par des éruptions non destructives au cours des derniers siècles avant notre ère. Mais si la montagne semble encore relativement calme, en l'an 62 de notre ère, toute la région est secouée par un tremblement de terre ravageur auquel Pompéi n'échappe pas (destruction du Temple de Vénus, entre autres).
Au début du mois d'août 79, les fontaines et les puits s'assèchent. De petits tremblements de terre commencent à se produire le 20 août 79. Une lettre de Pline le Jeune à Tacite donne comme date de l'éruption "nonum kal septembres" qui signifie "neuf jours avant les calendes de Septembre", ce qui correspond au 24 Août. Etrange coïncidence car c'est le lendemain de Vulcanalia, la fête du dieu romain du feu. A noter que les archéologues contemporains ont recueilli des indices tendant plutôt à situer l'éruption en octobre, il y aurait eu erreur de copistes qui auraient remplacé novembre par septembre...
En se basant sur la date du 24 août, dès le matin des explosions accompagnées de pluies de cendres se déplaçant vers le sud se produisent, touchant d'abord Oplontis, le faubourg nord de Pompéi, suivies en début d'après-midi par une pluie de pierres ponces qui s'accumulent (15cm par heures) et les toits surchargé commencent à s'effondrer dans la soirée (les débris volcaniques atteignent alors près de 3 mètres d'épaisseur), écrasant les habitants qui s'étaient réfugiés dans les maisons pour échapper à l'asphyxie. Les dommages s'étendent jusqu'à Stabies à 5 kilomètres plus au sud, ville où périra Pline l'Ancien, oncle et père adoptif de Pline le Jeune. C'est dans la nuit que le drame atteint son paroxysme. Le volcan crache des nuées ardentes qui se dirigent vers l'ouest tandis que trois coulées de lave parties dans la même direction dévalent sur Herculanum qui avait échappé aux pluies de cendres. Un peu avant l'aube du 25, une quatrième coulée descend vers le sud est recouvre Pompéi suivie d'une cinquième et dernière coulée en début de matinée du 25 août. Le nom de Pline a servi à former un nom pour ce type d'éruption dite plinienne.
On estime le nombre de victimes à environ 4000 sachant que les restes de 1150 corps ont été retrouvés à Pompéi ou aux alentours.
L'éruption a décapité le volcan, changé le cours du Sarno et rehaussé le niveau de la plage, si bien que Pompéi n'est plus désormais ni sur la rivière, ni au bord de la côte.
Aussitôt après l'éruption, le site fut en partie pillé ou dépouillé par les propriétaires survivants puis oublié jusqu'à la fin du XVIe siècle où l'on mit à jour des vestiges de Pompéi enfouie sa gangue de 6 ou 7 mètres de débris volcaniques accumulés, à l'occasion du creusement d'un canal. Il fallut attendre plus d'un siècle, au début du XVIIIe siècle, pour que les premières fouilles soient entreprises dans la région par le Français Emmanuel Maurice de Guise-Lorraine au service de l'empereur Joseph Ier du Saint-Empire. Mais c'est sous la conduite de Roque Joaquín de Alcubierre que les fouilles sur le site de Pompéi commencèrent en 1748 et le site fut clairement identifié en 1763.
Depuis, les deux tiers des édifices de la cité antique ont été dégagés mais c'est plutôt un malheur car, en 2012, la moitié du site dégagé menaçait de s'effondrer. En effet, aux dégâts causés par les bombardement de 1943 par les Alliés qui croyaient le site occupé par les troupes allemandes, s'ajoutent les erreurs dans les travaux de restauration et de conservation, produits de l'incompétence (emploi de matériaux modernes comme le béton trop lourd) mêlée à la corruption et a racket par la Camorra napolitaine. On peut donc s'inquiéter de l'utilisation des fonds dans le Grand Projet Pompéi lancé il y a un peu plus d'un an, un budget estimé à 105 millions d’euros dont 41,8 millions venant de l’Union européenne...
Pompéi a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1997.
Pour ceux qui ont visité des sites antiques établis sur le pourtour de la Méditerranée, la visite de Pompéi peut être un peu décevante s'ils viennent pour y découvrir des vestiges monumentaux, car en dehors des "théâtres", ici c'est autre chose qu'il faut chercher à appréhender, tout simplement la vie quotidienne d'une petite ville comme pétrifiée...
On nous dépose au sud du site et c'est à 9H, sur la Piazza Esedra, que nous rejoint Gianni Tramparulo, notre guide local pour les visites de cette journée. En complément de ses explications orales, on peut aussi se reporter au petit livre d'une centaine de pages commis par ce professeur sous le titre "Une explosion culturelle: Pompei, Herculaneum...", livre intéressant malgré quelques maladresses dans l'écriture (latinistes et italianistes les contourneraient sans difficulté). Et ne pas oublier de se munir du plan fourni à l'entrée du site.
De la Piazza Esedra nous empruntons la Viale delle Ginestre, une l'allée boisée et bordée d'acanthes en fleurs. Cette allée est parallèle aux fortifications démantelées (et que des habitations tardives avaient colonisées), en passant d'ailleurs devant les vestiges de l'une des 13 tours qui jalonnaient cette enceinte qui est percée de sept portes dont les noms modernes correspondent aux différents endroits vers lesquels elles mènent: Porte marine, Porte d'Herculanum, Porte du Vésuve, Porte de Nola, Porte du Sarno, Porte de Nocera et Porte de Stabies.
Le noyau ancien de la ville se trouvait au sud-est ce qui explique que les axes majeurs soient décentrés. Le Cardo primitif (Via di Mercurio) orienté sensiblement nord-sud se trouve décentré à l'est. Le coupe perpendiculairement, le Decumanus (Via Marina et Via dell'Abbondanza) orienté sensiblement est-ouest et décentré vers le sud. Le réseau des rues est orthogonal délimitant des îlots rectangulaires.
La ville entourée de fortification couvrait 70 hectares. Elle est découpée en 9 regio (terme latin que l'on pourrait traduire par "quartier" ou "secteur") divisé en insula (traduit en "îlot"). Au total 9 secteurs généralement divisés en une dizaine ou une quinzaine d'îlots. On utilisera ces notions pour situer les lieux visités.
Rosaria n'a pas été généreuse en ne nous accordant moins de deux heures pour la visite ! C'est au minimum une grande matinée qu'il faudrait pour une visite un peu plus complète et pour bien s'imprégner de l'atmosphère des lieux. Quant à une visite complète, elle prendrait plusieurs jours...
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Caserne des gladiateurs, Odéon et Grand Théâtre
Après avoir pénétré sur le site par la porte de Stabies, la visite commence par la Caserne des Gladiateurs, une place bordée à l'origine de portique sur ses quatre côtés qui servait à l'origine de promenoir aux spectateurs du théâtre voisin. Ses 74 colonnes doriques sont partiellement recouvertes de stuc. Après le tremblement de terre de l'an 62, Néron (règne de 54 à 68), le fit aménager en caserne et gymnase pour les gladiateurs se produisant dans l'amphithéâtre (que nous ne visiterons pas) situé à l'autre bout de la ville et où se déroulaient aussi les courses de chars. De cet endroit, on aperçoit les gradins du second étage du théâtre et, en arrière-plan, le Vésuve. Il était à l'air libre mais à l'aide de cordages on pouvait le couvrir d'un velarium ou velum pour protéger les spectateurs de la pluie ou du soleil.
Tout à côté, à l'est, coup d'oeil rapide dans l'Odéon ou "Petit Théâtre", édifié en 80 av. JC. et parfaitement conservé, qui pouvait accueillir 1300 spectateurs pour des auditions musicales, des déclamations en vers et des spectacles de mimes. A l'origine, il était couvert d'un toit.
Près de là, on peut observer l'intéressant appareil de maçonnerie fait de pierres carrées posées sur la pointe (avec des traces d'incendie encore visibles) et un arc en plein cintre fait de briques.
Nous poursuivons par le Grand Théâtre construit au tournant du IIIe et du IIe siècle avant JC sur le modèle grec, en utilisant une déclivité naturelle orientée en direction des Monts Lattari (dominant Castellammare di Stabia). Sa scène fut transformée et un étage de gradin fut ajouté sous le règne d'Auguste (de 27 av. J-C à l'an 14 de notre ère) aux deux préexistant ce qui permit d'accueillir jusqu'à 5000 spectateurs. Sa restauration suite au séisme de l'an 62 n'était pas terminée lors de l'éruption. Trois portes donnaient accès à la scène sous laquelle se trouvaient des citernes utilisées pour des jeux d'eau.
Depuis gradins supérieurs, on aperçoit au-dessus des ruines et de la végétation, les clochers de la ville moderne de Pompéi.
Dans un passage venant au Théâtre on peut voir quelques graffitis parmi lesquels on identifiera un poisson (d'aucuns y voyant un pénis)... Par manque de temps, nous négligeons le Temple d'Isis pourtant tout proche.
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Du côté de la Maison de Ménandre
Nous nous trouvons sur la longue artère que forme la Via Stabiana qui traverse la ville, atteignant la Porta Vesuvio au nord.
Les rues sont bordées de trottoirs pour que les piétons circulent au sec tandis que sur le pavement des voies, on peut encore voir les rigoles creusées par les cercles métalliques des roues des chariots. Aux carrefours, d'étranges passages cloutés interpellent. Ils s'agit de plots proéminents disposés de telle sorte que les roues des véhicules puissent les éviter tout en permettant aux piétons de passer à pieds secs d'un trottoir à l'autre par cette sorte de gué car il faut savoir que dans une grande partie de la ville il n'y avait pas d'égouts... Ces plots sont disposés de telle sorte qu'ils respectent l’écartement standard des roues des chars, soit 1,432 mètre (mesure reprise par les chemins de fer d’Europe de l’ouest, sauf l’Espagne). Dans des trous percés dans les bordures de trottoirs permettaient d'y passer une corde pour attacher les chevaux. On passe devant deux thermopolium, des restaurants de rue avec leur comptoir en L où sont ménagées des cuves où l'on plaçait des récipients en terre cuite (dolia) contenant des plats cuisinés maintenus au chaud. Les clients consommaient sur le pouce debout ou en marchant dans la rue. Une arrière-salle permettait de manger assis.
Nous sommes au croisement de larue du Temple d'Isis (quartier 3, îlots 4 et 7) et de la ruelle du Ménandre (quartier 1, îlots 3 et 4).
Nous nous engageons dans celle-ci, bientôt recoupée par une autre ruelle, celle du Cithariste. Nous passons devant la Maison des Ceii, à la jolie façade revêtue de stuc et portant peinte une inscription électorale, pour nous intéresser à celle qui lui fait face.
Sur deux étages (nous nous limiterons au rez-de-chaussée), la Maison de Ménandre (Menandro) donne une bonne idée de l’architecture des maisons romaines par la répartition et la fonction des diverses pièces et leur décoration, l'élévation des murs et le mobilier. Il s’agit de l’une des maisons pompéiennes les plus grandes et les plus riches.
Dégagée par A. Maiuri en 1930-1931 et bien restaurée en 1997- 1998, cette maison est l'une des plus importantes de Pompeï, tant par le raffinement de son décor que par le précieux mobilier mis au jour. La maison appartenait probablement à un certain Quintus Poppeus, dont la famille se prévalait de liens de parenté avec Poppée, la seconde épouse de Néron dont on a trouvé le sceau en bronze dans le logis des esclaves. Commencée au IIIe siècle avant Jésus-Christ, elle s'est agrandie au Ier siècle avant Jésus-Christ, aux dépens des maisons voisines et, au moment de l'éruption, elle est en restauration. Son nom vient de celui du poète grec dont un portrait orne cette demeure et dont le nom est inscrit au bas du manteau le représentant.
Les murs de l'atrium (B) de type toscan sont ornés de scènes de chasse et de paysages. Dans l'angle nord-ouest, sur la droite en entrant dans l'atrium, se trouve le laraire (F) domestique constitué d'une base en faux marbre et d'un petit temple à deux frontons avec corniches en stuc et colonnes toscanes, l'autel des dieux Lares consacré aux divinités protectrices du foyer, tandis qu'un bassin, l'impluvium, en marbre aux bords moulurés occupe le centre de l'espace. Au-dessus, l'auvent ouvert au centre pour permet le passage de la lumière et de recueillir l’eau de pluie.
Après avoir traversé une pièce intermédiaire, le tablinum (C), on débouche dans le péristyle (D) dont le centre est occupé par un jardin. Les colonnes doriques du péristyle revêtues de stuc sont imposantes. Sur le côté droit du péristyle, le complexe des bains s'agence autour d'un petit atrium octostyle (M). Les pavements de mosaïque sont magnifiques. Dans l'angle sud-ouest du portique, se dresse un second laraire (R), avec un autel et une niche à abside contenant à l'origine quatre bustes en bois (peut-être les images des ancêtres) remplacés par leurs moulages en plâtre.
La paroi du fond du péristyle est percée d'une série de niches et d'absides appelées exèdres. Dans la niche centrale (E), située dans l'axe du péristyle, la figure du grand poète comique grec Ménandre (de la fin du IVe siècle av. J.-C.) se détache sur un fond jaune. Sur la gauche, une abside (S) ornée d'un paysage comporte une représentation de Vénus et d'un Amour. Il faut noter la calotte hémisphérique avec son décor de feuilles d'acanthe en relief. Une autre abside (T) est ornée d'une scène de chasse avec Diane, la déesse de la chasse dans la mythologie romaine (ou Artémis, son équivalent dans la mythologie grecque).
En 1920, lors des fouilles, les ossements de 18 corps (adultes et enfants ont été retrouvés). Découvertes moins macabres dix ans plus tard: une centaines de d'objets en argenterie et pièces d'or ont été trouvés dans des caisses placées dans la cave de la maison, objets maintenant exposés au Musée Archéologique de Naples.
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Les thermes de Stabies
Après cette intéressante visite, nous gagnons la rue de l'Abondance (Abbondanza) que nous empruntons vers l'ouest. Ruines de boutiques, de restaurants et aussi, sur notre gauche, une rue entière étayées car les murs menacent de s'effondrer (Vicolo di Tesmo).
Nous voici entre le quartier 1 îlots 4, passant devant la Maison de L. Rapinasi Optati, et le quartier 9 îlot 1, puis passant devant le péristyle de la Maison de M. Epidius Rufus.
Nous arrivons a un carrefour important, croisement des rues de l'Abondance et de Stabies. De place en place sur ces axes majeurs, des fontaines étaient aménagées et alimentées par des aqueducs et au besoin par les réservoirs en élévation (sorte de châteaux d'eau). Pratiquement dans la perspective de la rue de Stabies, vers le Nord, on peut voir le Vésuve, et dans la direction opposée, les Monts Lattari.
Donnant sur la rue de l'Abondance, en quartier 7, îlot 1, s'ouvrent les Thermes de Stabies que nous allons visiter.
Ce complexe thermal le plus ancien de la ville, du IIe siècle avant JC, occupe une vaste zone. La construction date de l'époque de l'assujettissement de Pompéi à Rome et ces thermes furent plusieurs fois agrandis et embellis par la suite afin de répondre aux nouveaux besoins de l'afflux de la population.
Ces thermes sont organisés selon des critères extrêmement fonctionnels avec un système très ingénieux de bains répartis autour d'une aire centrale de plan trapézoïdal servant de palestre (gymnase) et entourée de portiques sur trois côtés. Une piscine en occupe le côté ouest.
Les Thermes de Stabies se composent de trois parties. Tout d'abord, les salles du secteur nord, celles qui sont les plus anciennes, dotées d'une série de latrines. Un second secteur comprend le groupe de bains privés situés derrière le portique septentrional. Le troisième secteur que nous allons visiter rapidement, celui des bains publics, est situé dans la partie est. Il se compose de vestiaires, d'un vestibule et de différentes pièces pour les bains froids (frigidarium), pour les bains tièdes (tepidarium) et pour les bains chauds (caldarium). Ces thermes présentent des divisions très marquées entre, au sud, la zone réservée aux hommes que nous allons visiter, et, au nord, celle qui est réservée aux femmes organisée de la même manière mais plus simple et plus dépouillée. Les pièces sont assez sombres et envahies de visiteurs ce qui rend problématique la prise de photos.
Le vestibule des hommes est un espace voûté au plafond orné de motifs de stucs très raffinés, en relief et peints, parmi les plus beaux de l'art pompéien. Le vestibule se prolonge par le vestiaire (apodyterium) aux murs percés de niches pour y ranger les vêtements. C'est maintenant un espace de musée où l'on peut voir des moulages de victimes dans l'attitude où la mort les a surprises. Les cendres (200° à 500°) des nuées ardentes ont brûlé tous les tissus vivants, puis se sont figées, créant à la fois une gaine protectrice et une image en creux de l'objet détruit, exactement comme dans la technique de moulage des métaux à la cire perdue. L'archéologue italien Giuseppe Fiorelli, qui a fouillé le site au XIXe siècle à procédé en coulant du plâtre dans les espace creux libérés par les corps calcinés et autres objets combustibles. On retrouve des détails comme la forme des sandales encore au pied des victimes.
Nous passons dans la zone des bains. Le caldarium est une pièce assez vaste, terminée en abside, destinée aux bains chauds et de vapeur (du latin caldus qui signifie "chaud"). Son dallage a disparu mais cela permet de voir l'ingénieux système de chauffage hypocauste par le sol (l'air circulait également entre des doubles murs). En revenant dans le vestibule, on accède au frigidarium, une petite pièce circulaire à coupole dont le centre est occupé par un bassin circulaire destiné au bain froid , pièce dont les murs sont décorés et percés de niches en absidioles.
Nous quittons les thermes et on peut voir que la partie basse de la ville dispose d'un système d'égouts passant sous les trottoirs.
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Le Lupanar
Nous quittons la rue de l'Abondance pour remonter la ruelle du Lupanar.
Sur le côté gauche, quartier 7 îlot 11, face à la Maison de Siricus, la base d'un mur de bistrot (caupona) est encore ornée d'une fresque dans les tons rouges représentant deux serpents, un mâle et une femelle, s'approchant d'un autel. La maison suivante, la Maison de la Courtisane (Cella meretricia) se signale par un phallus de pierre fiché dans le mur de façade, au-dessus d'une petite fenêtre tandis qu'en passant devant la porte d'entrée, on voit au fond le lit de pierre.
La prostitution était une profession infamante au même titre que les professions d'acteur et d'usurier. Les prostituées ne pouvaient ni témoigner au tribunal ni hériter. Elles pouvaient éventuellement obtenir le titre de matrone en se mariant. Beaucoup de prostituées portaient des noms grecs et orientaux, réputés pour leur exotisme. Le tarif d'une rencontre était très bas, en moyenne l'équivalent de deux coupes de vin. Les quelque 25 lieux de débauche de la cité étaient fréquentés par des couches sociales défavorisées et les esclaves, d'où le prix peu élevé. A noter que la ville comptait une surreprésentation masculine avec 60% d'hommes dans la population...
Mais dans ce type d'activité, la concurrence semblait rude car à deux pas de là, le Lupanar occupe l'angle sud-est de l'îlot 12 du quartier 7, formé par les ruelles du Lupanar et du Balcon Suspendu (Balcone Pensile).
Le Lupanar est le seul bâtiment de Pompéi clairement et totalement dévolu à la prostitution (il compte 10 chambres réparties sur deux niveaux) qui habituellement se pratiquait au premier étage des auberges, tavernes ou dans une chambre donnant directement sur la rue comme on vient de le voir. L'appel que lançaient les prostituées ressemblait cri de la louve (lupus) en chaleur, ce qui a donné le nom aux établissements hébergeant ces personnes.
Il faut se donner le tour pour visiter ces lieux privilégiés par les touristes dont nous sommes.
Photos autorisées mais sans flash.
On pénètre dans une petite salle où s'ouvrent cinq chambres avec des lits de pierre. On peut imaginer qu'on y plaçait un matelas. Des latrines sont aménagées sur le côté ouest de la salle, derrière un muret. Les parois des chambres sont couvertes de graffiti. Les murs de la salle d'entrée sont décorées d'encadrements et de guirlandes stylisées sur un fond blanc. Cinq tableaux à scènes érotiques sont encore bien visibles au-dessus des portes. En fait ils n'étaient peut-être pas là pour stimuler le désir mais comme une sorte de catalogue pour permettre aux clients d'indiquer quel type de prestation ils attendaient. Au centre du mur nord, est peinte une hyper version de Priape (le dieu grec de la fertilité) présenté devant un figuier en tenant ses deux phallus en érection. Un escalier conduit à un balcon sur lequel s'ouvrent cinq chambres que nous n'aurons pas le temps de visiter.
Direction ouest par la ruelle dei Balcone Pensile ce qui nous amène à croiser la ruelle d'Eumachia (nom d'une prêtresse romaine du temple de Vénus de Pompéi): vues sur les Monts Lattari d'un côté et sur le Vésuve de l'autre, bouches d'égouts et pavé sculpté représentant en relief un phallus indiquant la direction du lupanar.
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Le forum
Nous redescendons vers la rue de l'Abondance qui débouche au sud du Forum.
Le forum est une vaste place mesurant 38 mètres sur 142, bordée sur trois côtés par des portiques menant à des édifices publics: sénat, archives, siège des décurions (officiers subalternes de la cavalerie), greniers et marchés. Le quatrième côté est fermé au nord par le temple de Jupiter et deux arcs honorifiques.
Face à nous, sur le côté ouest du Forum, se dressent les nombreuses et robustes colonnes en gros blocs de tuf gris de la Basilique (B). Elle occupe l'angle ouest du forum. La basilique était la structure la plus grande et la plus importante dans le forum (66x27 mètres). Elle date du IIe siècle avant J-C. Les duumvirs y rendaient la Justice à l'arrière. Le tribunal était accessible par un escalier en bois. Les citoyens s'y retrouvaient également pendant la saison froide pour des réunions d'affaires (bourse du commerce) sur les problèmes légaux et économiques qui se traitaient également sur le Forum. L'intérieur est divisé en trois nefs par vingt-huit grandes colonnes corinthiennes faites de briques recouvertes de stuc.
Tout à fait au nord, dans l'axe duquel apparaît majestueusement le Vésuve, au-dessus des vestiges du Capitolium (D) (Tempio di Giove), le temple principal honorant la triade Jupiter, Junon et Minerve qui fut construit au IIe siècle avant J-C.n en même temps que l’arc de Germanicus.
A gauche du forum, subsistent du portique ouest 4 colonnes de marbre blanc de style dorique, 4 d'entre elles supportant encore les colonnes de style ionique de l'étage supérieur.
Au nord de la Basique, côté ouest également, se trouve le plus ancien monument du forum, le temple d'Apollon (C) qui constituait probablement le cœur religieux originel de la cité. Ses parties les plus anciennes remontent au VIe siècle av. J.-C. Apollon était vénéré à la fois par les Grecs et les Étrusques. Le premier édifice en bois fut remplacé au IIe siècle av. J.-C. par un édifice en maçonnerie. Plus tard, le culte du dieu Apollon fut dévalorisé au profit de celui du père des dieux, Jupiter, à qui fut dédié le temple le plus important du forum. Il subit des transformations au Ier siècle de notre ère, notamment après le tremblement de terre de 62. Il n'ouvre pas directement sur le forum mais au sud, rue de la Marine. Le péristyle est entouré de 48 colonnes. Sur le podium, 28 colonnes entouraient le coeur du sanctuaire.
En face, on peut voir les vestiges de l'Eumachia (E), un autre édifice antérieur au forum. C'est un temple dédié à la Pietas (Livie épouse d'Auguste) et à la Concordia (paix) Augusta construit à l'initiative de la prêtresse Eumachia, fille d'une riche famille de propriétaires de vignobles et d'industries de la brique. Construit sous Tibère (règne de l'an 14 à l'an 37), le successeur d'Auguste, c'était le marché de la laine et le siège des corporations travaillant ce textile.
Il est bientôt 11H et on s'apprête déjà à quitter le site. La rue de la Marine est très encombrée surtout que l'on va à contre-courant d'un flot de touristes asiatiques. Passage près des vestiges du temple de Vénus (A), Mère de l'Univers. En moins de 250 ans, le temple a été construit deux fois et détruite à deux reprises, la seconde fois lors du tremblement de terre de 62. La divinité sous la protection de laquelle la ville s'était placée avait failli à son rôle cependant un troisième bâtiment était en cours de construction au moment de l'éruption, ce qui fait qu'il ne fut découvert qu'en 1817.
Nous sortons par une rampe passant entre le temple de Vénus et les vestiges des thermes extérieurs de la Porte Marine. On peut voir un nouvel exemple de maçonnerie faite de blocs de pierre carrés et posés en carreaux sur la pointe.
La visite a été rapide car à la sortie même du site, Rosaria a prévu avant de déjeuner un passage dans l'atelier-boutique Cellini présentant des bijoux: camées et corail. On peut aussi y voir des bronzes et des tableaux de marqueterie. Petite démonstration de sculpture de camée en bas-relief à deux couches sur coquillage (plus facile à travailler et moins coûteuse que l'agate et l'onyx).
La place est envahie d'étals de vendeurs de souvenirs les plus divers et notamment des panoplies de phallus simples ou doubles (on vient de voir le dieu Priape), de toutes tailles et de tous types de matériaux... On peut aussi préféré un bon granité de cédrat...
Il fait chaud, 30°. La faim se manifeste, il est midi.
Court trajet pour se rendre au restaurant Tiberius, situé immédiatement à l'ouest du site sur lequel on a une vue.
Au menu du déjeuner: assiette de charcuterie italienne avec mozzarella et haricots verts puis une copieuse pissa accompagnée d'une assiette de salade et, pour finir, un gâteau à la crème.
Avant de partir petit tout sur la terrasse et dans le Jardin des Senteurs avec toutes sortes de légumes et de la vigne, jardin d'où l'on a une superbe vue sur le Vésuve.
13H45, maintenant.
Il faudrait peut-être songer à se diriger vers Naples...
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NAPLES
Entrée dans la ville
Posillipo, Lungomare
Centre historique
Menu ITALIE DU SUD
NAPLES,
"entre deux feux"...
Le VÉSUVE
Le Vésuve de l'an 79 à 1944
Depuis l'éruption de 79, le Vésuve est entré en éruption plus d'une trentaine de fois.
Evoquons quatre de ces éruptions.
Lors de celle de 472, le Vésuve éjecte un tel volume de cendres que des retombées sont rapportées aussi loin que Constantinople.
Le 16 décembre 1631, le Vésuve se met à émettre un haut nuage de cendre puis de la lave, faisant ses premières victimes à Portici (au sud de Naples) et obligeant la majeure partie de la population à se réfugier à Naples. L'exposition de la relique de San Gennaro en procession n'empêche pas qu'avec le temps pluvieux, les chutes de cendre dégénèrent en pluie de boue sur presque toute la région tandis que des torrents d'eau bouillante se forment et dévalent la pente, produisant de terribles destructions jusqu'en janvier 1632. A partir de cette date l’activité fut presque continue jusqu’en 1944 date de la dernière éruption. L'éruption de 1906 décapite le sommet du cône dont l'altitude baisse de plusieurs centaines de mètres.
La dernière éruption qui a eu lieu entre le 16 et 29 Mars 1944 a détruit Massa et San Sebastiano et saupoudré de cendres Ottaviano, au moment où l'armée anglo-américaine occupait Naples dans le cadre de la campagne d'Italie lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Un volcan toujours très menaçant
Le Vésuve totalise à sa base une superficie de 480 km² pour un diamètre d’environ 11 km. Le diamètre actuel du cratère est de 500 mètres pour 300 mètres de profondeur. De l'ancien Somma subsiste le sommet actuel à 1149 mètres tandis qu'au centre le sommet du cône éruptif atteint 1281 mètres et se situe dans une caldeira d'environ 4 km de diamètre. C'est ce qui vaut à ce volcan son profil en mitre d'évêque.
Cela fait donc plus de 60 ans que le volcan sommeille et son prochain réveil risque d’être terrifiant.
Le Vésuve est l’un des volcans les plus dangereux au monde en raison de sa tendance explosive et aggravée par le fait qu'environ 2,5 millions de personnes de l'agglomération napolitaine vivent dans les environs du volcan, sachant que le centre de la ville ne se trouve qu’à 12 km à vol d’oiseau du cratère.
Naples se trouve sur une chambre magmatique de 400 km² située à 15 km de profondeur. L'éruption attendue devrait être d’une intensité au moins similaire à celle de 1631 et le danger vient du fait qu’actuellement le conduit volcanique qui relie la chambre magmatique au cratère est obstrué. Dans ces conditions, le magma produit reste prisonnier dans la chambre magmatique (à environ 8 km de profondeur). Donc plus le temps passe et plus la probabilité et la violence d'une éruption augmentent puisque le rythme habituel des éruptions est d'une tous les 40 à 50 ans.
Les vulcanologues pensent pouvoir en détecter les signes avant-coureurs jusqu'à 25 jours à l'avance. Un dispositif d'évacuation a été défini et les infrastructures autoroutières sont censées y être adaptées. L'immense population de l'agglomération napolitaine aurait au minimum besoin de 4 à 5 jours pour évacuer Naples et ses environs à plus de 30 km du Vésuve. Dès le déclenchement de l’alarme, la zone rouge, la plus proche du volcan comptant 28 communes réparties sur 200 km² et regroupant 700 000 habitants, devrait être évacuée par trains, ferries, cars et autobus… dans un délai qui a été ramené de 7 à 3 jours maximum.
Le problème de l'alerte, c'est le moment de la lancer, ni trop tôt (fausse alerte), ni trop tard. Et peut-on compter sur la discipline napolitaine ? Au style de conduite des automobilistes, on peut en douter...
Les CHAMPS PHLÉGRÉENS
Un cataclysme d'une autre ampleur mais dans un avenir peut-être lointain
L'autre menace se situe à l'ouest, avec les Champs Phlégréens ("brûlants" en grec) qui forment une avancée dans la mer vers l'ouest, la péninsule de Procida se prolongeant en mer par les îles Phlégréennes: les îles proprement dites de Procida et d'Ischia, et les îlots de Vivara (proche de l'île de Procida) et de Nisida (rattachée à Naples).
Mais la menace est d'un autre type que celle que représente le Vésuve, plus lointaine sans doute mais d'une envergure dépassant le cadre local ou régional. En effet, les Champs Phlégréens seraient un supervolcan en sommeil. Le risque serait comparable à l'éruption apocalyptique de Toba à Sumatra, survenue il y a 75 000 ans, qui avait recouvert sous des mètres de cendres le plateau indien et une partie de l'Asie du Sud-Est, et expédié dans l'atmosphère des cendres à l'origine d'un hiver volcanique sur la planète pendant des centaines d'années. Heureusement, la périodicité de ce type d'éruptions, dites apocalyptiques, s'évalue en dizaines de milliers d'années.
Il y a 36 000 ans, un épisode explosif intense fut à l'origine de la caldeira. Puis, il y a 14 000 ans, une deuxième série d'explosions survint.
Depuis la région a connu des périodes d'intense activité intense séparées de très longues périodes de repos s'étendant généralement sur plusieurs millénaires.
Le dernière grande crise éruptive date a eu lieu entre 4 500 et 3 700 ans avant J-C: de nombreuses bouches se sont alors ouvertes.
L'éruption la plus récente a eu lieu en 1538 et a duré une bonne semaine, donnant naissance à une petite montagne de cendres et de ponces de 130 m de hauteur, le Monte Nuovo.
Le niveau du sol dans la région des champs Phlégréens n'est pas stable, il monte et descend. La ligne de côte s'est effondrée lentement de 12 mètres entre le IIe siècle avant JC et le XIe siècle après JC. Elle s'est ensuite soulevée de 8 mètres entre les XIe et XVII siècles, pour baisser de 5 mètres peu après. Le sol des champs Phlégréens s'est élevé d'environ 2 mètres depuis 1970.
En 1982 et 1984, 40 000 personnes ont dû être évacuées de Pouzzoles par prudence à la suite d'un regain d'activité de la zone.
MENU Italie du sud
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Etape prédédente: POMPEI
Etape suivante: FIUGGI
Lundi 2 juin, après-midi
Court trajet pour Naples...
Nous passons du sud du Vésuve à l'ouest.
Naples est la capitale de la province homonyme et de la région de Campanie. Avec environ un million habitants, c'est la troisième commune italienne pour sa population, après Rome et Milan. L'agglomération compte 2,5 millions d'habitants quant à l'aire urbaine, elle en compte 4,5 millions, ce qui en fait la deuxième du pays après celle de Milan.
Neapolis (littéralement "la Ville Neuve") est fondée au VIIe siècle avant JC par des colons grecs. Elle conservera largement cette empreinte malgré sa conquête par Rome au IVe siècle avant JC.
Au VIe siècle de l'ère chrétienne, à l'occasion des luttes opposants Lombards, Byzantins et Sarrasins, elle est intégrée à l'Empire Romain d'Orient, autrement dit l'Empire Byzantin jusqu'à ce qu'elle tombe aux mains du normand Roger II, roi de Sicile, au milieu du XIIe siècle.
La région passe sous domination des Allemands de Souabe pendant un grand demi siècle avant d'être conquise par le frère de Saint Louis, Charles d'Anjou en 1266. Chassé de Sicile ("Vêpres siciliennes") en 1282, il établit la capitale de son royaume à Naples. Louis III d'Anjou meurt en 1434, sans héritier mais du fait que sa mère est aragonaise et cousine de Ferdinand Ier d'Aragon, celui-ci s'empare de Naples en 1442.
Le Royaume espagnol des "Deux Siciles" ne disparaîtra qu'en 1738 à la suite d'une autre guerre de succession, cette fois à l'avantage des Bourbons d'Espagne avec Charles III, fils de Philippe V, qui en fait un royaume indépendant. Les Français tentent de s'implanter ici, notamment lors de l'épopée napoléonienne qui installe brièvement Joseph Bonaparte comme roi de Naples.
En 1860, le royaume disparaît après la marche de Garibaldi sur Naples et en 1861, et il est incorporé au royaume d'Italie sous le règne de Victor-Emmanuel II de Savoie. Comme tout le Mezzogiorno, Naples perd ses avantages commerciaux et la misère qui se développe entraîne une émigration considérable vers le nord de l'Italie ou vers l'étranger, notamment vers les Etat-Unis.
«Voir Naples et mourir»
Pour souligner la beauté de leur ville qu'il faut avoir vue au moins une fois dans sa vie, les Napolitains disent «Vedi Napoli e poi muori» (que l'on pourrait aussi traduire littéralement par "Vois Naples et puis meurs").
Cela peut aussi se comprendre comme une métaphore pour dire qu'après l'accomplissement d'un désir très important l'existence n'a plus de sens.
L'expression citée par Goethe, si elle n'est pas de son invention, n'a pas une origine claire et datée. D'autres écrivains l'ont plus ou moins reprise comme Stendhal ou Dumas Père.
Elle pourrait aussi provenir d'un jeu de mots qui serait dû à un poète romain de l'Antiquité faisant allusion au hameau de Mori (nom proche de "morire") situé au pied du Vésuve...
La beauté de Naples est universellement reconnue puisque le centre historique de la ville est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995.
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Arrivée à Naples
Pour cette visite de Naples, comme pour celle de ce matin à Pompéi, nous sommes accompagnés par Gianni pour un tour de ville panoramique ponctué de quelques arrêts photos.
Nous arrivons dans la zone portuaire sur notre gauche tandis que le vaste château médiéval Saint Elme (Castel Sant 'Elmo) couronne la colline du Vomero sur la droite, dominant la ville de Naples.
Nous sommes bien certainement à Naples, des affiches posées sur de palissades rappellent que la ville organisait il y a peu, du 27 au 30 mai, un "Pizzafestival". La consommation excessive de la fameuse pizza napolitaine peut sans doute conduire à l'obésité mais cela ne pose aucun problème à la compagnie de navigation TTT Lines pour qui "il peso non si pesa" ("le poids ne pèse pas").
Via Nova Marina, près du port, sur notre droite, nous passons justement près du bateau de croisière d'une compagnie concurrente, le MSC Spendida. Le navire peut transporter 3900 passagers et 1300 membres de l'équipage, sans précision sur leur poids...
Le Castel Nuovo , "Château Neuf" fait suite immédiatement au port. Après être passés devant une entrée de la Galerie Umberto Ier, nous voici arrivés sur la Piazza Trieste i Trento avec une fontaine centrale, le Théâtre San Carlo d'un côté et le Caffe Gambrinus, de l'autre.
Après le passage Piazza del Plebiscito, nous apercevons sur îlot tout proche, le Castel dell'Ovo. Par opposition avec le "Château Neuf", ce n'est pas un quelconque "Château Vieux" mais "le Château de l'Oeuf". Nous en reparlerons plus loin.
Nous longeons le port de plaisance où l'on peut voir le voilier Mascalzone Latino, sorti de l'eau mais emblème de la Fondatzione Mascalzone Latino à la tête depuis 1993 d'écoles de voile et d'équipes de compétition de voile. Le propriétaire du bateau est Vincenzo Onorato, président de la compagnie maritime Moby Lines, qui en fut le skipper en lors de l’America’s Cup en 2003 et 2007, terminant en 5e position lors de la coupe de 2007.
Poursuivant vers l'ouest de la ville, sur notre droite, un quartier résidentiel profite des pentes exposées plein sud avec vue sur le Golfe. Sur la gauche une série de jolis petits parcs conduisant au Lungomare: Giardini del Molosiglio ("le Môle du Conseil"), Via Cesario Console puis le long parc de la Villa Comunale. Nous le longeons en empruntant une avenue parallèle au rivage, la Via Riviera di Chiaia et passons près du Consulat des Etats-Unis, apparemment bien protégé. Traversée de la Piazza Sannazao avec sa célèbre fontaine ornée d'une statue de Sirène (XIXe siècle) en marbre blanc.
Puis nous longeons la côte par la Via Francesco Caracciolo qui s'élève au-dessus du rivage, offrant ainsi une magnifique perspective sur le Golfe, la Ville, en arrière-plan, le Vésuve, la péninsule sorrentine et même l'île de Capri.
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Quartiers ouest: colline de Posillipo, baie de Pouzzoles et Champs Phlégréens, Promenade Lungomare Caracciolo
Changement total de panorama après passage en tunnel et route en lacets. Cela nous amène sur la colline de Posillipo, un éperon à 150 mètres d'altitude qui se prolonge vers le sud par le quartier et la Pointe de Marechiaro.
De ce point de vue, nous avons un aperçu de la zone volcanique des Champs Phlégréens. A droite, la vue plonge sur une zone industrielle qui semble assez mal en point et des espaces agricole, plus loin c'est l'agglomération de Pozzuoli, la baie de Pouzzoles, la péninsule du Monte Procida, derrière laquelle émerge l'île d'Ischia. Sur la gauche, on à une belle vue sur l'îlot de Nicida tout proche.
Près de là, nouvel arrêt avec une vue sur le quartier Rione Lauro où se trouve le stade San Paolo.
Nous redescendons vers le centre ville par la route qui domine le rivage en faisant un arrêt photo. Le soleil éclaire juste comme il faut, en intensité et en direction. Superbes vues sur la ville haute et le Château Saint Elme, sur le Golfe et le port avec le Castel dell'Ovo. Au fond, évidemment le Vésuve dont on voit parfaitement la morphologie, sa caldeira et le cratère. Plus à droite, pour clore le tour d'horizon, l'île de Capri.
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Au bord du rivage, dans l'espace vert qui longe la Via Caracciolo se dresse la Fontaine Sebeto qui date du XVIIe siècle . Sous l'arc en marbre, la statue d'un vieil homme couché représente la rivière Sebeto qui coulait autrefois au coeur de la ville.
Nous avons une demie heure de temps libre pour nous balader sur la Promenade Lungomare ("le Long de la Mer"), le long de la "plage".
Euphémisme si l'on désigne par là les enrochements qui protègent le rivage et que les Napolitains investissent pour prendre des bains de soleil ou se baigner. Bon emplacement pour prendre des photos des châteaux Saint Elme et dell'Ovo.
A propos du château Saint Elme (Castel Sant 'Elmo), par glissements linguistiques successifs son nom originel de Sant'Erasmo, a été raccourci en "Ermo" et, enfin changé en "Elmo". Occupant une superbe position défensive sur la colline du Vomero, il est bien visible grâce à sa maçonnerie en tuf napolitain jaune. Il fut construit à la fin du XIIIe siècle par Charles d'Anjou puis agrandi par ses successeurs au siècle suivant.
Et concernant "le Château de l'Oeuf" (Castel dell'Ovo), ce nom curieux vient d'une légende médiévale, rapportée par le poète Virgile, disant qu'un sorcier aurait déposé un œuf magique sous les fondations du château afin de le soutenir. C'est le plus ancien château de Naples et son origine première remonte au VIIe siècle avant JC. La villa romaine qui y fut édifiée plus tard fut à son tour remplacée par un monastère. Le premier château sur le site a été construit par les Normands au XIIe siècle. Ce fut le siège de la dynastie angevine jusqu'à l'avènement des Aragonais qui ont apporté des modifications mais qui ont préféré s'installer au Castel Nuovo.
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Le centre historique, autour des places de Trieste et du Plébiscite
Un petit quart d'heure en autocar dans la circulation dense pour revenir au centre ville, par le Tunnel della Vittoria. On passe au pied des remparts à l'arrière du Castel Nuovo avant que l'on nous dépose Via San Carlo, à deux pas des places de Trieste et du Plébiscite.
Rappelons que le centre historique de Naples est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995.
A nouveau, trois quarts d'heures de quartier libre.
Cela permet de faire un tour rapide dans la galerie marchande Umberto Ier, du nom du roi de l'Italie lors de sa construction à la fin du XIXe siècle. Ses allées qui se croisent sont surmontées de superbes verrières en voûtes et coupole sur une structure métallique. Le sol est orné de belles mosaïques. Nous y entrons par le portail qui donne sur la Place de Trieste, face au Théâtre San Carlo et en ressortons par la Via Toledo (ou via Roma), qui est le principal axe vers le centre-ville.
On peut y voir des pâtisseries typiques, comme ces gâteaux de forme phallique qui, selon Gianni et Rosaria, auraient été inventés par des moins lubriques qui étaient "en relation" avec des moniales grâce à un passage souterrain entre leurs couvents respectifs.
Comme nous n'aurons pas l'occasion de voir des quartiers populaires, les petites rues qui débouchent sur la Via Toledo nous en donne une idée: étroites et donc assez sombre, avec du linge qui sèche aux balcons.
Nous revoici sur la place de Trieste, près le l'église Saint Ferdinand. A l'origine, cette église baroque était dédiée non pas à Saint Ferdinand mais à Saint François-Xavier, fondateur des Jésuites. Sa construction s'est étalée sur un siècle, du milieu du XVIIe au milieu du XVIIIe.
Ressortant de l'église, face de nous, se dresse la façade austère du Théâtre San Carlo, le plus grand (3000 places) de la ville, l'un des plus célèbres au monde et l'un des plus anciens théâtres lyriques d'Europe subsistant. Il fut construit au XVIIIe siècle.
A l'angle, entre la place de Trieste et la place du Plébiscite, petit tour discret et sans consommation dans le très chic café Gran Caffe Gambrinus fondé au milieu du XVIXe siècle. Son succès fut tel qu'il reçut l'agrément de "Fournisseur de la Maison Royale". Il est décoré de fresques et de frises dans un style floral qui annonce l'Art nouveau, avec de nombreux stucs dorés, de larges miroirs et des statues. Après Sissi qui y dégusta une glace violette en 1890, bien des célébrités du monde des arts et de la littérature l'ont évidemment fréquenté. Par exemple, quel bar célèbre aurait pu échappé à un Ernest Hemingway ?
A deux pas de là, le côté est de la place du Plébiscite est occupé par la longue façade néoclassique du Palais Royal. L'édifice date du tout début du XVIIe siècle. Sous la couronne d'Aragon, c'est un vice-roi qui y résidait tandis que les rois Bourbon qui leur succédèrent au XVIIIe siècle en firent leur résidence. C'est maintenant la Bibliothèque Nationale Victor Emmanuel III.
Lui fait face, côté ouest, au centre d'une galerie hémicirculaire, l'imposante Basilique Royale San Francesco di Paolo, érigée en l'honneur de Saint François de Paule, un saint calabrais du XVe siècle. L'édifice est également de style néoclassique avec sa façade à colonne mais, par ses dômes et surtout l'imposant dôme central, elle fait contrepoids à la façade linéaire de son vis-à-vis, le Palais Royal. Elle est plus récente puisqu'elle date de la période napoléonienne soit le tout début du XIXe siècle. Sa construction fut entreprise à la demande de Joachim Murat, roi de Naples, et l'édifice fut terminé en 1824.
En vitesse avant de remonter dans l'autocar, petit saut devant le Castel Nuovo ("Château Neuf") ou Maschio Angioino ("l'Angevin"), afin de profiter de la lumière idéale pour en faire la photo. Lorsque la capitale du royaume fut transférée de Palerme à Naples en 1282, Charles d'Anjou ordonna la construction d'un nouveau château, non loin de la mer De style gothique, il a la forme d'un quadrilatère irrégulier avec 5 tours. A l'origine deux d'entre elles encadraient un grand portail avec pont-levis. L'avènement des Aragonais au XVe siècle s'est traduit par l'édification d'un arc de triomphe en pierre blanche au niveau du portail.
A 17H, nous rembarquons dans notre car. Direction l'est, c'est-à-dire la sortie de Naples par la Via Nuova Marina et donc le chemin inverse à celui pris pour venir.
Sur la gauche, passage devant la gare ferroviaire de la Gare Maritime. Passage devant la petite église bénédictine San Giovanni a Mare, désaffectée lors de la période napoléonienne. Superbe dôme recouvert de tuiles vernissées en écailles dans les tons or et vert bouteille. C'est ici le plus ancien témoignage de l'architecture religieuse romane puisque la construction remonte au milieu du XIIe siècle. On y voit aussi des influences arabes et byzantines.
Ensuite, par dessus un ensemble particulièrement hideux de logements (sociaux?), émerge la flèche du haut clocher (75 mètres) de la basilique Santa Maria del Carmine (Notre-Dame du Mont Carmel) située Place du Marché et dont l'origine remonte au XIIIe siècle. Notre voie contourne la Tour Spinelli qui faisait partie du système de défense de la ville au XIIIe siècle.
Poursuivant notre route, nous passons devant un hôpital puis devant l'église Saint Erasme (Chiesa di Sant'Erasmo ai Granili), située dans le quartier de la passerelle du Maddalena, Saint Erasme également connu sous le nom de Saint-Elme, évêque et martyr du IIIe siècle. L'église est très ancienne mais a été reconstruite en style néoclassique dans les années 1920. La célébrité de ce sanctuaire vient du fait qu'il renferme une statue de Saint Janvier auquel on prête le miracle d'avoir arrêté l'éruption du Vésuve de 1767...
Des quartiers d'entrepôts et atelier, des échangeur et donc, enfin, après cette visite-éclair, c'est l'autoroute qui va nous permettre de repartir vers le nord en quittant Naples.
Le contre-jour, la lumière qui baisse, la nuit qui tombe, ne permettent guère de profiter du paysage pendant un trajet de 2 bonnes heures et demi pour environ 200 kilomètres. Certes la majeur partie du trajet s'effectue sur l'autoroute A1 mais la vitesse reste basse tant que l'on est dans l'agglomération napolitaine surtout que c'est une heure où le trafic est dense puis, à l'autre bout, il faut emprunter la petite route qui serpente en grimpant vers la colline de Fiuggi, dans le Latium, puisque c'est là que nous faisons notre dernière étape, tout comme nous y avions fait la première... A 6 kilomètres avant notre destination, le soleil nous gâte en illuminant le petit village perché de Triv1gliano.
A 19H30, nous arrivons à Fiuggi et à l'hôtel Mondial Park. Petite fraîcheur du soir car la ville basse où se trouve notre hôtel est quand même à une altitude proche de 600 mètres.
Nous y retrouvons un autre groupe de notre voyagiste, groupe qui comme nous avait fait la journée d'excursion à Capri mais dont le circuit ce limitait aux régions de Rome et de Naples.
Grâce à notre joyeux luron de Jean, la fusion entre les deux groupes s'opère pendant et après le dîner. Après avoir poussé la chansonnette, Jean trouve une partenaire pour valser... Bien sûr, Claude et Rosaria sont de la partie pour chauffer l'ambiance.
De toute manière, la fusion de nos groupes était inscrite dans l'ordre des choses. Une partie e chacun des deux groupes doit partir dès le lendemain matin avec Claude pour prendre le charter qui va sur Paris. Les autres voyageurs, dont nous sommes, reformeront un autre groupe qui ne quittera Fiuggi que l'après-midi avec Rosaria et l'autre chauffeur
Plan du centre de NAPLES
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FIUGGI
La ville basse
La ville perchée
Menu ITALIE DU SUD
FIUGGI,
ville thermale...
Les eaux de Fiuggi appartiennent au groupe des eaux naturelles à faible teneur en minéraux. Cette caractéristique est due au tuf de Fiuggi qui, présentent une alternance de couches perméables et donc filtrent les eaux de leurs substances minérales. Extrêmement efficace dans les traitements de détoxification, elles sont particulièrement indiquées pour la prévention et le traitement de la goutte et des maladies rénales.
Montrant qu'elles sont connues depuis longtemps, près des sources ont été découvertes des ruines des bâtiments et des vestiges de voies romaines. Au Moyen Age, elles sont devenues célèbres car le pape Boniface VIII en a fait un usage régulier pour traiter ses calculs rénaux. Quant au célèbre Michel-Ange, plus tard, en 1549, il est venu soigner la maladie de la "pierre" qui l'affligeait.
Bien après Boniface VIII et Michel-Ange, à une époque beaucoup plus récente, d'autres célébrités sont venues en cures thermales à Fiuggi: Carlo Levi (1902-1975, l'écrivain dont on a parlé au début du circuit, l'auteur de "Le Christ s'est arrêté à Eboli"), Alcide de Gasperi (1881-1954, plusieurs fois président du Conseil et ministre), Giulio Andreotti (1919-2013, également plusieurs fois président du Conseil et ministre)...
Aujourd'hui, la zone allouée à la station thermale couvre une superficie de 94 hectares et se compose de deux sites dont les installations permettent de soigner 25 000 curistes.
SOURCE BONIFACIO VIII
La zone de la source couvre un parc de 80 hectares. Anciennement, jusqu'au XIXe siècle, la source était connue sous le nom de "Sparagato." Les premiers travaux de couverture de la source ont été réalisés à la fin du XIXe. Le premier établissement Boniface VIII qu'avait conçu l'architecte Garibaldi Burba au début du XXe siècle (réalisation entre 1905 et 1911) était dans le style Art Nouveau. Un bon demi siècle plus tard, ces ouvrages ont cédé la place aux structures futuristes conçues par l'architecte Luigi Moretti. Depuis 1960, ce dernier a engagé la rénovation et l'agrandissement du spa, projet mené à bien dans les années 1970. De l'ancienne architecture, on n'a conservé que l'entrée monumentale en forme d'arc.
SOURCE ANTICOLONA
Les sources sont situées dans la zone connue sous le nom "Pantano" qui s'étend dans un parc de 14 hectares. C'est un immense jardin avec des spécimens extraordinaires d'arbres et de plantes exotiques, entouré de châtaigniers, de sapins et de cèdres.
MENU Italie du sud
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Etape précédente: Naples
Mardi 3 juin, matinée
Nos collègues qui rentrent en France via Paris sont partis tôt pour rejoindre l'aéroport de Rome. Pour les "rescapés" des deux groupes qui vont rentrer sur Nantes en soirée, le programme est terminé et on peut occuper son temps librement.
Les guides et accompagnateurs ne sont plus ce qu'ils étaient il y a une douzaine ou une quinzaine d'années. Dans une telle situation, ils auraient spontanément proposé se meubler ce temps par une visite, avec ou sans participation financière des voyageurs selon qu'il y eût un plus ou moins long trajet à effectuer. Cela aurait pu être un tour panoramique de Rome ou la visite d'un quartier de Rome, ou encore ici, à Fiuggi, la visite de la ville basse et/ou du village perché qui culmine à près de 750 mètres...
Rien de tout cela malgré nos questions sur cette "journée vide" mais Rosaria y semblait sourde. Aujourd'hui les employeurs sont stricts, les problèmes de responsabilité tuent les initiatives et de plus, ici, n'est-on pas au pays de la "Dolce vita"? Si notre chauffeur Claude n'était pas reparti déjà, lui, aurait peut-être proposé quelque chose...
Face à ce vide, certains optent donc pour la grâce matinée mais pour notre part, comme il fait très beau, nous faisons le choix de visiter les deux sites sur lesquels la petite ville se déploie.
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La ville basse
Donc départ de l'hôtel à 9H !
Petit historique de FIUGGI
La partie haute de Fiuggi est perchée sur une colline de 748 mètres d'altitude couverte d'un de forêts de châtaigniers, en arrière de laquelle, s'élève le Mont Ernici (2064 mètres). C'est aujourd'hui une ville qui compte une population de 10 000 habitants.
On pense qu'une population pré-romaine s'est installée ici, dans un petit village nommé Felcia, dans la région du Latium. En 367 avant JC a commencé la domination romaine et les premières attestations font mention des propriétés des eaux locales de Fons Arilla. La ville était donc située à l'origine au pied de la colline mais à la suite des invasions barbares des Sarrasins, aux environs de l'An Mille, les habitants se sont déplacés vers la colline voisine, où se trouve aujourd'hui la vieille ville, afin de se défendre plus efficacement.
Au Moyen Age, le seigneur imposait un droit de cuissage aux jeunes filles et celles qui s'y refusaient étaient jetées dans le "Puits des Vierges". Plus tard, de grandes familles romaines sont venues ici comme les Grandi, Martini ou Alessandrini.
Le Palazzo Falconi situé dans le centre historique a été construit au XVIIIe siècle par la riche famille Falconi. Lors de l'épopée napoléonienne, Napoléon avait été censé s'arrêter à Fiuggi et une chambre avait donc été décorée à son intention avec un portrait de l'Empereur.
Fiuggi s'appelait Anticoli di Campagna (du latin "colles ante": avant les collines) jusqu'à son changement de nom intervenu en 1911. Cette année là, la vie de la petite cité a été marquée par deux autres évènements. C'est ici qu'a été signée la déclaration de guerre contre la Turquie par le Premier ministre Giovanni Giolitti et le ministre des Affaires Etrangères Salandra tandis que le développement autour des propriétés curatives des eaux de ses sources thermales connues depuis l'Antiquité se traduisait par l'inauguration de Fonte Bonifacio VIII. L'année 1913 est marquée par l'inauguration du Grand Hôtel Palazzo della Fonte, l'un des plus prestigieux d'Europe. Dès l'année suivante, la famille royale y séjourne. C'est encore ici qu'en 1914 le roi Vittorio Emanuele III d'Italie a déclaré la neutralité de l'Italie lorsque la Première Guerre mondiale s'est déclanchée mais cela n'a tenu qu'une année, puisque l'Italie entrait aussi dans le conflit en 1915. En 1916, une voie ferrée dessert la ville sur la ligne Rome-Fiuggi-Latri-Frosinone.
Fiuggi a, après Rome, le plus grand nombre d'hôtels dans le Latium, grâce à ses spas qui génèrent un flux important de touristes. Ils sont également souvent choisis pour l'organisation de conférences et d'événements culturels, sportifs et politique.
Outre le thermalisme, Fiuggi essaie de se faire connaître par d'autres évènements culturels. Depuis 2007, le Festival International de Guitare se déroule à Fiuggi la troisième semaine de Juillet. Depuis 2008 a lieu à Fiuggi un festival de cinéma dédié aux films pour les familles, Cette ville est également le cadre d'un festival de musique classique, Festival delle Città Medievali.
Quelques minutes de marche après avoir quitté l'hôtel Mondial Park, près de la Via Prenestina, nous apercevons une église moderne sur la Piazza Regina Pacis.
L'église lui a donné son nom, Notre-Dame Reine de la Paix. Ma foi, un édifice intéressant à visiter.
Sa construction est à due à l'initiative du père capucin Domenico Arsenio. En 1915, son projet a rencontré deux obstacles: le tremblement de terre du Marsi qui a conduit à revoir projet en conformité avec les exigences parasismiques puis cela a été l'entrée en guerre, la même année. Les travaux ont commencé en 1917 et la nouvelle église dédiée à la Reine de la Paix fut consacrée en 1922.
L'église de style néo-roman, est l'œuvre de l'ingénieur Garibaldi Burba, également auteur du Grand Hôtel " Palazzo della Fonte ". Plusieurs artistes ont laissé leur marque dans l'église. Alfredo Tosti, peintre du pays, a signé les trois fresques sur la façade dont le Christ peint au-dessus de l'entrée principale. Cesare Aureli a réalisé la statue de marbre blanc de la Vierge de la Paix située sur un pilier derrière le maître-autel. Le père capucin Ugolin da Belluno, qui a décoré l'intérieur de l'église avec des mosaïques et des vitraux entre 1966 et 1988. La mosaïque de l'abside disposée en auréole autour de la statue de la Vierge représente six anges, dont quatre détiennent des branches d'oliviers et les deux autres avec une guirlande de fleurs. La partie la plus spectaculaire est la nef où les mosaïques rouges, or, noires... illustrent de façon naïve l'Hymne à la Création du fondateur des ordres franciscains et capucins, Saint François d'Assise: soeur la Lune et les soeurs les Etoiles, frère le Vent et frère le Feu, sœur la Mort près de Ève avec un bébé dans les bras et Adam, Jonas et la baleine... La mosaïque illustre aussi le Chemin de Croix (Via Crucis) complété de deux tableaux sur l'Eucharistie et la Résurrection.. Les vitraux représentent: Saint-François (Patron de l'Italie), Saint-Blaise (Patron de Fiuggi), Santa Marta et les paraboles de la miséricorde.
Pour finir, petit coup d'oeil dans la crypte.
Après cela nous poursuivons en descendant la Via Prenestina ce qui fait passer devant de jolis palazzi. Quelques coups d'oeil également dans les commerces offrant à la vente des produits locaux: charcuteries (saucisses et jambons secs), fromages et vins du pays. Cela nous amène devant le portail d'entrée dans le parc des Thermes Bonifacio VIII. L'entrée est payante.
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La ville haute
Nous privilégions plutôt un tour vers la ville haute. En marchand bien, il nous faudra près de trois quarts d'heure pour arriver sur la place centrale après une grimpette représentant près de 150 mètres de dénivelé.
Nous remontons la rue du Vieux Fiuggi (Vecchia Fiuggi) en passant devant la Pensione Villa Gaia, défraîchie mais témoignage d'une autre époque. Puis nous avons des vues sur le Palazzo della Fonte qui domine la ville basse, perché sur une colline d'environ huit hectares. C'est un bâtiment à l'architecture dépouillée de style Art Nouveau construit au début du XXe siècle (ouvert en 1913) sur un projet des architectes Garibaldi Burba et Giovanni Battista Giovenale (avec des fresques de Galimberti en décoration intérieure). Il a été longtemps apprécié des personnalités importantes et du roi d'Italie. Fermé depuis plusieurs années, il a été récemment repris et rénové par l'italo-américain Sir Charles Forte, qui est devenu le nouveau propriétaire. Cet hôtel de luxe (5*) est considéré comme l'un des meilleurs en Europe.
Puis en poursuivant la montée, c'est le noviciat Sainte Claire qui accueille l'Ecole Maternelle des Soeurs Faoili. Maintenant, nous sommes tout à fait au pied de la ville perchée que le regard embrasse dans sa totalité, dominée par la tour carrée de la mairie et le clocher de la collégiale Saint Pierre.
Nos sommes maintenant à l'altitude du Palazzo della Fonte et nous passons devant un grand bâtiment qui date de 1932 à en juger par l'inscription figurant sur sa façade. Nous prenons alors sur notre droite une ruelle pentue, la Via della Madonnina qui nous amène à la Porta della Portella qui jadis conduisait à l'antique Felcia. C'est la seule porte qui a été conservée et restaurée avec la tour de défense voisine. Le nom de Portella" a une origine archaïque et préromaine.
Un escalier offre un raccourci qui amène directement sur la place centrale.
A l'est de la place se dresse l'Hôtel de Ville construit en 1926 sur un projet de l'ingénieur Luigi Ridolfi. C'est un bâtiment à deux niveaux, surmontée d'une tour de l'horloge carrée. Au rez-de-chaussée, le porche est formé de trois arcs. Dans la salle du conseil où nous n'entrons pas car une réunion s'y teint, une fresque inachevée du peintre local Alfredo Tosti représente le pape Boniface VIII, assis sur un trône et entouré par la cour pontificale, recevant une délégation d'ambassadeurs.
Au sud de la place, on peut voir le "Grand Hotel" avec ses deux coupoles, un bâtiment de style Art nouveau construit en 1910 par le grand architecte Giovanni Battista Giovenale déjà cité. Ce fut une nouveauté dans la région avec la mise en oeuvre d'innovations technologiques. Il a accueilli de nombreuses personnalités célèbres. Le Grand Hotel a été transformé en pôle social et culturel et en théâtre et cinéma municipal.
En face, côté nord, se dresse l'église de Santa Chiara (Sainte Claire), connue à l'origine connu sous le nom de San Domenico di Cocullo. Elle remplace une ancienne église démolie au XVIIIe siècle. Ce nouvel édifice, plus grand, dédié à la Vierge Immaculée, a été consacré en 1747. Un monument a été érigé en 1989 au pied de l'escalier extérieur, en l'honneur des Soeurs Faioli (Teresa, Cecilia et Antonia) qui ont fondé en 1741 un orphelinat rattaché à la Congrégation de Sainte-Claire.
Tout près de là, une inscription dans le pavage rappelle que se trouvait à cet emplacement la Porta dell'Olmo ("la Porte de l'Orme"). Située sur l'enceinte, en 1337, elle conduisait dans la partie haute du château. Elle a été démolie au début du XXe siècle pour réaliser l'extension de la Piazza Trento e Trieste (anciennement Piazza dell'Olmo où il y avait une citerne qui alimentait en eau le village). Les boules de pierre placées sur les côtés des marches conduisant à l'église de Santa Chiara, ornaient autrefois la porte de l'Orme.
En passant par d'agréables rues étroites, on peut admirer les fenêtres à meneaux de Via Vetere et les portails de pierre surmonté d'armoiries de la Via Maggiore. "Folklore" italien, avec les avis de messes commémoratives pour des défunts placardées près de l'église Saint Pierre au pied de l'escalier de laquelle nous arrivons. L'église Saint-Pierre Apôtre est la principale église de Fiuggi. Le bâtiment a été construit au XVIIe siècle (en 1617) sur l'emplacement d'une ancienne église dédiée à Sainte-Lucie. Cette collégiale a remplacé la précédente, dédiée à Saint Blaise (San Biagio), située à l'extérieur des murs. La collégiale actuelle est consacrée aux Saints Apôtres Pierre et Paul et présente un plan en croix latine, avec trois chapelles sur chaque côté de la nef. Elle a été restaurée en 1969. Adjacent à l'église, on peut voir la maison de l'archiprêtre avec des fenêtres à meneaux.
Il est près de 11H30 et pour redescendre vers la ville basse, nous choisissons de traverser le pittoresque ancien quartier juif "il ghetto ebraico di anticoli", tout en ruelles, escaliers et porches. Près de l'ancien abattoir, en 2012, on a découvert une pierre gravée représentant une menorah, le chandelier juif à sept branches. On a émis l'hypothèse de la présence d'une synagogue et une salle dédiée à l'écriture, et probablement un prêt bancaire, dans le porche de la partie inférieure de la Via della Portella. Des Juifs ont vécu dans ce quartier du XIIe (évoqué dans un document intitulé Statut Civic Anagnino) au XVe siècles. Suite à la publication de la bulle publiée en 1555 par le pape Paul IV intitulée Cum nimis absurdum (elle commençait par ces mots "«Comme il est absurde et totalement inopportun que les juifs, qui, en raison de leur propre faute, ont été condamnés par Dieu à un esclavage perpétuel [...]», une partie des Juifs d'Anticoli ont fui et trouvé refuge à Sermoneta et Terracina, au sud du royaume de Naples. Pourtant les Juifs ont apporté leur aide à la communauté chrétienne à la fin du XVIe siècle pendant une période de famine et leur solidarité s'est encore manifestée lors des tremblements de terre de 1617 et de 1654. Après l'adoption des lois mussoliniennes racistes de 1938 et surtout après le raid dans le ghetto de Rome le 16 Octobre 1943, de nombreuses familles de juifs romains ont trouvé refuge et hospitalité auprès de familles de Fiuggi et des villes voisines comme Trivigliano.
Après avoir refait le chemin inverse, nous nous retrouvons dans la ville basse.
12H15, l'heure de déjeuner. Sur la Piazza Spada dont la galerie héberge le Gran Caffe MichelAngelo. Installés sur la place, à l'ombre des platanes, nous jetons notre dévolu sur différentes spécialités de pâtes même si une partie de la carte ne se trouvait pas disponible... puis sur quelques glaces pour bien finir!
Tout à une fin.
A 14H15, on embarque dans l'autocar. Une heure et demie de route et 100 kilomètres de trajet. Cela laissera assez de temps à notre collègue Jean de raconter quelques blagues et à sa femme "Edith" de pousser la chansonnette, avant de penser à revoir leur ferme vendéenne.
Nous voici à l'aéroport Léonard de Vinci à Rome.
Comme prévu, le vol Transavia TO3985décolle à 18H50. Petite différence avec l'aller, nous avons droit à une escale à l'aéroport de Venise, ce qui rallonge le vol de plus d'une heure. Cependant, petite récompense, les passagers placés près des hublots sur le côté droit peuvent profiter de quelques vues intéressantes comme l'ombre de l'avion projetée sur un halot irisé peu après le décollage (vers 19H10), les courbes dessinées sur la lagune de Venise et les îles de Venise vers 19H45. A peine le temps de pousser un petit somme.
Nantes et le bout de ce voyage à 22H30...
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Au sud de "la Botte"
27 mai au 3 juin 2014
Escapade dans le Mezzogiorno...
cartes du voyage début du récit... aperçu historique aperçu géographique documentation et crédits bon à savoir... premières images... votre avis...
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AUTRES VOYAGES...
Etapes de notre rapide circuit dans le Mezzogiorno :
San Giovanni Rotondo
Le Padre Pio et les stigmates
Castel del Monte*
L'épopée normande
Alberobello *
Les trulli des Pouilles
Matera
Un peu de grammaire
Capri*
A boire et à manger
Côte amalfitaine*
"Les" mafia
Pompéi
Le Vésuve et Pompéi
Naples
Naples, entre deux feux
Fiuggi
Fiuggi, ville thermale
Sites, paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo .
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La définition restreinte du MEZZOGIORNO comprend 4 régions: Pouilles, Basilicate et Campanie que nous visitons et la Calabre. Une définition plus large ajoute à cet espace Latium du sud, Molise et Abruzzes, sur la péninsule, ainsi que les îles de Sicile et la Sardaigne.
FRESQUE HISTORIQUE
DU PEUPLEMEN T INITIAL A LA ROME IMPERIALE (avant le Ve s.)
Sur un substrat ligure du Néolithique se sont superposées des populations en provenance d'Europe centrale entre le IXe et le IVe siècle avant J-C tandis que la Grande-Grèce installait des établissements dans le sud dans la péninsule aux VIIIe et VIIe siècle avant J-C.
La monarchie romaine fondée au VIIIe siècle avant J-C étend peu à peu son emprise sur la péninsule qui est complètement unifié sous la République (VIe au Ier siècle avant J-C).
L'Empire qui lui succède domine tout le Bassin Méditerranéen mais est bientôt scindé en deux parties, Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient ou Empire byzantin (cette division s'est instaurée progressivement entre 286 et 395 afin d'en faciliter le gouvernement).
EFFONDREMENT DE L'EMPIRE ROMAIN ET ETABLISEMENT DES LOMBARDS (Ve-Xe s.)
L' Empire Romain d'Occident s'effondre en 475 sous les coups des invasions barbares, notamment celle des Huns d'Odoacre puis sous celle les Ostrogoths. Il cède la place à divers royaumes ce qui facilite la conquête de la péninsule par Byzance qui réussit à prendre possession de l'Italie au VIe s. mais doit céder devant l'invasion des Lombards (peuples germaniques venus de la région de l'Elbe). En effet, l'Empire d'Orient a fort à faire sur divers fronts, ce que mettent à profit les Lombards qui parviennent à établir des comtés non seulement dans le nord mais aussi dans le sud de la péninsule (Duché de Bénévent).
Le centre, donc la papauté, reste encore sous contrôle byzantin mais à la fin du VIIIe siècle, les papes s'allient à la dynastie carolingienne des Francs pour s'opposer aux Lombards. Cela conduit à la naissance des Etats Pontificaux.
Pendant ce temps dans le sud, en 774, profitant de la perte du pouvoir centralisé des Lombards dans le Nord, Arégis II, duc de Bénévent, se proclame Prince souverain, reconnaissant les empereurs carolingiens tout en ignorant leurs lois.
En 800, Charlemagne couronné Empereur romain d'Occident s'affronte alors à l'Empire romain d'Orient qui se considère comme seul légitime héritier de l'Empire romain. En 812, Constantinople reconnaît l'autorité de l'Empire Carolingien sur le nord de la péninsule tandis que Constantinople garde l'autorité sur les deux duchés lombards du sud, le duché de Spolète et le duché de Bénévent.
Conflits avec les duchés voisins et rivalités pour le pouvoir, entraînent division (principauté de Bénévent et principauté de Salerne) et guerre civile, facilitant les incursions sarrasines, ce qui amène en 871 l'intervention dans le sud de Louis II, l'un des héritiers de l'empire de Charlemagne dont il est le petit-fils. Cependant c'est l'Empire Byzantin qui tire profit de la faiblesse des Lombards du sud en rétablissant son autorité sur les Principautés de Bénévent et de Salerne et en contrôlant directement les Pouilles et la Calabre (mais en perdant la Sicile au tout début du Xe s.).
Dans le nord, la dislocation de l'éphémère empire carolingien donne naissance à un royaume d'Italie (IX-Xe s.) avant son incorporation dans le Saint Empire Romain Germanique d' Othon Ier. Ce royaume d'Italie continua d'exister, au moins en théorie (sous une autorité impériale qui s'affaiblira aux XIIe, XIIIe puis XVIIe siècle), jusqu'à la fin de l'Empire, au tout début du XIXe siècle.
LES NORMANDS EMANCIPATEURS DE L'ITALIE MERIDIONALE (XIe-XIIe s.)
La conquête normande de l'Italie du Sud se fit progressivement au XIe siècle. Elle fut l'œuvre d'aventuriers et mercenaires normands initialement au service de princes Lombards et Byzantins. A la tête de fiefs, les Normands acquirent rapidement leur autonomie et indépendance politique sans que cela résulte donc d'une conquête planifiée (contrairement à l'épopée normande en Angleterre).
La première date avancée pour l'arrivée de chevaliers Normands en Italie du sud est 999. Cette année-là, selon certaines sources, des pèlerins Normands de retour du Saint-Sépulcre à Jérusalem profitent de l'hospitalité du prince Guaimar III de Salerne et lui prêtent main forte lorsque la ville est attaquée par des Sarrasins venus de Sicile.
Selon une autre tradition, en 1016, des pèlerins Normands venus au sanctuaire de l'archange saint Michel, dans la région du Gargano, y rencontrent le seigneur lombard Melus ou Melo de Bari qui les convainc de se joindre à lui pour attaquer le gouvernement byzantin des Pouilles une première fois en 1009 et une seconde en 1017, cette fois avec l'appui d'une troupe normande que lui a envoyé le pape Benoît VIII. D'abord vainqueurs, les révoltés sont battus par les Byzantins en 1018. Mais en 1022 les troupes du pape Benoît et de Henri II du Saint-Empire Romain sortent victorieuses..
Une autre histoire relate à la même époque l'exil volontaire d'un groupe de frères normands de la Famille Quarrel-Drengot suite à un assassinat à titre de vengeance.
Des mercenaires normands sont également à la solde de Guaimar III de Salerne puis, en 1029, ils passent au service de Serge IV de Naples. En récompense, les Normands reçoivent le Comté d'Aversa que l'empereur Coran II reconnaît en 1037.
Entre 1038 et 1040, Guaimar IV de Salerne envoie une troupe de Normands avec un contingent lombard placés sous les ordres des Byzantins pour combattre les Sarrasins. Les Normands soutenus par les Lombards s'emparent de l'autorité dans le sud de la péninsule après des batailles en 1041 et 1042.
Guillaume Bras de Fer, le Normand, est élu avec le titre de "comte". Guaimar doit reconnaître leurs conquêtes en leur accordant les terres autour de Melfi comme fiefs et en retour les Normands concèdent à Guaimar le titre de duc d'Apulie et de Calabre.
Guillaume et Guaimar entament la conquête de la Calabre en 1044 et construisent le grand château de Stridula. Avec la mort de Guillaume en 1046, la période du mercenariat normand s'achève en même temps que deux grande principautés normandes émergent, (devant toutefois allégeance au Saint-Empire romain germanique): le comté d'Aversa, plus tard principauté de Capoue, et le comté d'Apulie, qui deviendra duché d'Apulie.
En 1059, le Normand Robert Guiscard (issu d'une famille de la petite noblesse normande, originaire de Hauteville-la-Guichard, à une vingtaine de kilomètres de Coutances) établit un pacte avec le pape Nicolas II par lequel il se déclare formellement son vassal, obtenant en échange le titre de duc d’Apoulie, de Basilicate et d'une partie de la Campanie. Les Normands réussissent très vite à éliminer du Sud la présence byzantine et peuvent très vite se consacrer à la Sicile, aux mains des Musulmans. En 1130, son neveu Roger II de Sicile est à la tête du Royaume de Sicile.
En 1155, l'Empire byzantin tente vainement de reconquérir le sud de l'Italie. Après de premiers succès, ses troupes formées de mercenaires essuient de sérieux revers et doivent abandonner l'Italie en 1158.
Le royaume de Sicile comprendra non seulement l'île du même nom, mais aussi tout le tiers sud de la péninsule italienne (sauf le Bénévent) ainsi que l'archipel de Malte et des territoires en Afrique du Nord.
UN ROYAUME DISPUTE ENTRE LES GRANDES PUISSANCES EUROPEENNES (XIIIe-XVIIIe s.)
La domination des Normands dans l'Italie méridionale prend fin en 1194 avec la mort de Tancrède de Lecce permettant à Henri VI (roi d'Allemagne et roi des Romains), compte tenu de son mariage avec Constance de Hauteville (fille de Roger II), de s'emparer du trône en unissant la couronne impériale des Hohenstaufen à celle du roi de Sicile. Frédéric II lui succède en 1250.
Puis vient le règne des Angevins qui s'en emparent du royaume de Sicile en 1266 avec Charles Ier d'Anjou (frère de St Louis).
Les Angevins sont chassés de Sicile en 1282 lors des "Vêpres siciliennes" (massacres d'insurgés à Palerme et Corleone perpétués par des troupes françaises à partir du 30 mars 1282, jour de Pâques, et qui dureront tout au long du mois d'avril 1282) donnant naissance à deux royaumes de Sicile, l'un installé à Palerme et l'autre à Naples tandis que Pierre III d'Aragon, gendre de Frédéric II, est proclamé roi de Sicile. La Sicile insulaire, royaume de Trinacrie, se trouve ainsi dissociée de la péninsule italienne.
La Sicile réunie à nouveau à la péninsule en 1442 par Alphonse V le Grand, premier roi du royaume des Deux-Siciles, l'île sera à nouveau séparée en 1458.
Ensuite, lointains contrecoups de la Guerre de Succession d'Espagne, viennent des périodes de domination savoyarde en 1713 à 1718, autrichienne de 1718 à 1734, et bourbonne (nouveau Royaume des Deux-Siciles) de 1734 à 1860 (avec des interruptions dues aux conquêtes napoléoniennes d'où naît un éphémère Royaume de Naples).
UNIFICATION ET AVENEMENT DE LA REPUBLIQUE ITALIENNE (XIXe-XXe s.)
Des poussées nationalistes et des guerres d’indépendance contre l'Empire austro-hongrois marquent l'Italie au XIXe siècle. C'est le Risorgimento ("Renaissance").
En 1860, Giuseppe Garibaldi à la tête d'un corps de volontaires monte l’Expédition des Mille et débarque en Sicile afin de conquérir le Royaume des Deux-Siciles. En 1861, le royaume est incorporé au royaume d'Italie sous le règne de Victor-Emmanuel II de Savoie.
L'Italie, alliée de l'Allemagne lors de Seconde Guerre Mondiale, subit les effets de la défaite des Puissances de l'Axe. Le référendum de 1946 met fin à la monarchie et établit la république.
AUTRESVOYAGES...
Survol géographique...
RELIEF DE L'ITALIE ET REGARD SUR LE SUD (les Pouilles principalement)
L'Italie est une péninsule de l'Europe du Sud située au centre du bassin méditerranéen et longue de 1 360 km. Elle couvre une superficie de 301 230 km² et possède 7 600 km de littoral en raison de côtes découpées de golfes mondialement célèbres le long de la Campanie (golfe de Naples, golfe de Salerne).
Située sur la ligne de contact des plaques africaine et européenne, l’Italie est sujette aux tremblements de terre et possède quatre volcans actifs: sur la péninsule c'est le Vésuve, en Sicile l'Etna et sur les Iles Eoliennes (en mer Tyrrhénienne), le Vulcano et le Stromboli.
Les Apennins sont des chaînes de montagnes qui se développent sur une longueur de près de 1 500 kilomètres entre le nord, près du col de Cadibonae en Ligurie, jusqu'à la pointe ouest de la Sicile, et ils constituent l'épine dorsale montagneuse de la péninsule italienne.
Relief des Pouilles ou Pouille anciennement Apulia (peut-être de Apluvia "Terre sans Pluie")
Situées à l'extrême sud-est de la péninsule, la région des Pouilles est la plus orientale d'Italie avec la Punta Palascia, près d'Otrante dans le Salento, est à seulement 80 kilomètres de l'Albanie. Les Pouilles constituent donc le "talon de la botte" italienne.
Les Pouilles couvrent une surface d'environ 19 350 km² et possèdent 935 km de côtes. La région est baignée par la mer Adriatique et la mer Ionienne. Avec le golfe de Tarente, les Pouilles sont la région continentale (hors Sardaigne et Sicile) dotée de la plus grande surface côtière.
Le territoire est plat à 53%, vallonné à 43,5% et montagneux à seulement 1,5%, ce qui en fait la région la moins montagneuse d'Italie. La montagne la plus élevée de la région se trouve sur le massif sub-appenins Dauno et se nomme Monte Cornacchia avec une hauteur de 1 152 m. Sur le Gargano, le point le plus élevé est le Monte Calvo. La plaine des Pouilles est constituée par le Tavoliere delle Puglie autour de Foggia (marécages vecteurs de la malaria drainés au Moyen Age puis à l'initiative de Mussolini à partir de 1922) et des franges côtières allant de Bari à la plaine salentine. Les collines des Pouilles sont subdivisées entre les Murge et les Serre salentine.
Relief de la Basilicate, anciennement Lucanie (du grec basilikos, qui signifie "royal").
Couvrant une surface d'environ 10 000 km², la Basilicate est une région enclavée, malgré deux façades maritimes au sud-est sur la mer Ionienne et à l'ouest sur la mer Tyrrhénienne (minuscule façade), située entre les régions des Pouilles, Campanie et Calabre. Mais à part une plaine maraîchère à l'est (Métaponte), la région est avant tout montagneuse (Apennins de Lucanie), et caractérisée par des sols calcaires pauvres (plateau des Murge).
Relief de la Campanie
La Campanie borde la côte tyrrhénienne et s'étend à l'ouest de la chaîne des Apennins, depuis le Garigliano, au nord, jusqu'au golfe de Policastro, au sud et couvre une surface d'environ 13 600 km².
La région est dominée par la dangereuse silhouette du Vésuve, célèbre volcan toujours en activité.
CLIMAT DE L'ITALIE ET REGARD SUR LE SUD
"La botte italienne" connaît un climat méditerranéen, avec des nuances.
Du fait de sa position géographique, l'Italie a un climat tempéré, avec de fortes variations régionales dues aux écarts de latitude, aux reliefs et à l’influence de la mer. Les températures moyennes varient de 11°C au nord (Turin) à 16°C au sud (Naples), les précipitations de 1 000 à 2 000 mm dans la zone alpine à 600 mm sur le versant adriatique.
D'une région à une autre, le climat est donc varié: montagnard au niveau des Alpes, subtropical humide dans le nord et l'est de la plaine du Pô avec des hivers plutôt froids mais des étés très chauds et humides et des précipitations plus abondantes et méditerranéen dans la péninsule. Le climat devenant de plus en plus sec vers le sud et sur la façade orientale de la botte (l'aridité en été dure 2 mois en Toscane, 5 mois en Calabre). Si les hivers sont assez froids dans le nord et dans les Apennins, ils sont doux dans le centre et dans le sud, avec toutefois des variations sensibles selon l'altitude. L'été est chaud partout, moite dans la plaine du Pô, et très sec dans les régions méditerranéennes. Celles-ci sont aussi marquées également par de fortes pluies en automne et au printemps.
Parlons du Sud, le MEZZOGIORNO
Mezzogiorno signifie en italien midi (moitié du jour et la direction du sud). Le Mezzogiorno appartient à la même zone climatique que l'Afrique du Nord et l'Andalousie, caractérisée par des étés chauds et très secs, et des pluies parfois torrentielles en hiver.
Le climat du Mezzogiorno ne joue pas en sa faveur, car les températures élevées constituent une contrainte pour l'agriculture. Le sirocco, un vent chaud et humide de plus de 40°C venant d'Afrique provoque plusieurs semaines de canicule estivale. L'ONU prévoit une désertification dans les décennies à venir de 44% des terres cultivées de la planète et selon l'organisation d'État des forêts italiennes, plus de 21 % du territoire est déjà en danger de désertification particulièrement dans les régions Pouilles, Basilicate, Calabre, Sicile et Sardaigne. Certains ajoutent à la liste la Campanie et la Molise
Climat des Pouilles
Le climat des Pouilles est typiquement méditerranéen la zone côtière connaît un été chaud et sec et un hiver doux et pluvieux.
Les précipitations se concentrent entre la mi-automne et l'hiver, tout en restant très faibles. Cependant, sur la partie Sub-appenine du Dauno, du Gargano et des hauts plateaux de la Murgia, les étés sont plus frais (en comparaison des parties côtières apuliennes) et il n'est pas rare d'observer en hiver, des chutes de neige nocturne persistantes. Sur ces massifs, on relève en moyenne 800 mm de précipitations annuelles contre 450 à 650 mm sur la partie adriatique.
Les valeurs moyennes de janvier sont comprises entre 3,5°C pour le Mont Sant'Angelo (Massif du Gargano) et 10°C pour la ville de Santa Maria di Leuca dans le Salento. Les maximums de juillet sont de 24°C pour le Monte Sant'Angelo et de 31,5°C pour Foggia.
Climat de la Basilicate
Le climat de la région est de type méditerranéen, très sec en été. La région présente également les seules zones désertiques d'Europe.
POPULATION ET DEMOGRAPHIE
L'Italie est le pays avec la moyenne d'âge la plus élevée de l'Union européenne et un de ceux où la fécondité est la plus faible même si elle progresse (1,4 enfant par femme en 2008, en légère augmentation après avoir été à 1,3 voire à 1,2 en 1995).
Longtemps pays à forte natalité dont les jeunes devaient émigrer pour éviter le chômage, l'Italie est devenue en près de vingt ans un pays où le taux de natalité est très bas, inférieur certaines années au taux de mortalité, vieillissant et accueillant de plus en plus d'immigrés (4 millions dont 1 million en situation irrégulière début 2007 sur 61 millions d'habitants), soit 7 % de la population.
Mais l'évolution de la fécondité est loin d'avoir été identique dans les différentes régions du pays. Ainsi, alors que le nombre moyen d'enfants par femme se redressait de manière importante (de 20 à 30 %) en Italie du Nord et en Italie centrale, la fécondité des femmes du Mezzogiorno qui était de 1,4 en 1995 (1,2 en Italie) s'est réduite à 1,3 (1,4 en Italie).
La population des trois régions du Mezzogiorno qui nous intéressent va de près de 6 millions d'habitants pour la Campanie (impact de l'aire urbaine de Naples) à moins de 600 000 en Basilicate, en passant par plus de 4 millions pour les Pouilles.
La densité démographique dans la région varie considérablement entre 425 hab/km² en Campanie et 58 hab/km² en Basilicate, en passant par 210 hab/km² dans les Pouilles.
La population (population municipale au sens strict, hors aire urbaine) des villes capitales de ces régions est d'un million d'habitants pour Naples capitale de la Campanie, de 325 000 pour Bari, capitale des Pouilles et de 70 000 pour Potenza capitale de la Basilicate.
ECONOMIE DU MEZZOGIORNO
Son climat et sa géologie ont conduit au développement d'une agriculture extensive, basée sur de grandes propriétés de type latifundiaire. Le Mezzogiorno reste une région de basses montagnes et de terres pauvres.
La mainmise d'une riche aristocratie terrienne sur l'économie et la rareté de la classe moyenne ont retardé l'émergence d'une industrie, encore peu développée aujourd'hui.
Après l'unification de l'Italie le Sud, plus peuplé à cette époque, cette région a fortement contribué à l'industrialisation du nord (qui a été menée surtout par l'État): transferts d'industries, taxe sur la production du blé, service militaire obligatoire de 4 ans. Le Trésor de la nation napolitaine aurait même été pillé à l'arrivée des chemises rouges de Garibaldi.
En raison du fort retard de développement du Sud, un organisme d'État appelé "Caisse pour le Mezzogiorno" a financé le développement économique et social de ces régions. Bien qu'il représente un tiers de la population italienne (environ 20 millions d'habitants), le Mezzogiorno n'assure que 10 % du total des exportations de l'Italie.
Les grandes organisations criminelles comme la mafia sicilienne, la camorra napolitaine et la ndrangheta calabraise pratiquent l'extorsion de fonds, le trafic de stupéfiants, de cigarettes, d'armes, les paris clandestins et l'usure. Selon certaines estimations, 80% des entreprises siciliennes subissent le racket de la mafia. Ceci pèse sur l'économie du Mezzogiorno. Les investisseurs italiens ou internationaux hésitent en effet à s'installer dans cette zone. Néanmoins, les commerçants de Palerme ont décidé de se rebeller contre les pratiques d'extorsions. Ces organisations, pour blanchir l'argent sale, ont tendance à investir dans des activités économiques légales dans les régions riches du nord et du centre de l'Italie ou à l'étranger (notamment en Suisse et en Allemagne).
Un fort taux de chômage, mêlé à l'importance de l'économie souterraine et, dans certaines provinces, l'infiltration mafieuse de l'économie et de la société, constituent des problèmes récurrents pour le Sud.
Le revenu par habitant est faible, il était d'à peine 180 000 euros en 2008 contre une moyenne de 30 700 euros pour le centre et le nord de l'Italie.
Economie des Pouilles
La région connaît des différences prononcées entre ses différentes provinces.
Depuis quelques années, la région connaît un développement économique plus important qu'à l'échelle nationale et souhaite tirer profit de sa situation géographique longtemps sous-estimée entre l'Orient et l'Occident.
La volonté de la région est de devenir une plate-forme stable et dynamique pour les investissements notamment en s'appuyant sur les Balkans et sur le dynamisme méditerranéen (culture, tourisme, énergies renouvelables, protection de la bio-diversité, technologies de pointe, centres de recherche, enseignement supérieur, agriculture biologique). Le système régional de la recherche compte 5000 emplois (compétence scientifique interdisciplinaire dans les secteurs de la biologie, des NTIC et nanotechnologies). La région compte également plus de 100 000 étudiants qui viennent souvent renforcer les processus d'innovations des entreprises high-tech sur place.
En effet, de toutes les régions du Mezzogiorno, l'économie apulienne est celle dont la croissance a été la plus forte ces dernières années, son PIB (Produit Intérieur Brut) se situe en 2008, à près de 18 000 € par habitant. La croissance annuelle du PIB est de 1,8% (1,5% pour l'Italie et 0,7% pour le Mezzogiorno) en raison de la croissance du secteur tertiaire (2,9%) et de l'industrie (0,7%). Entre 1996 et 2004, le PIB par habitant a connu une augmentation de 46% (contre 40 % à l'échelle nationale).
On trouve les industries lourdes à Brindisi et à Tarente en raison de l'héritage de la politique de développement mis en place par le gouvernement italien en 1957 pour aider à requalifier le sud du pays. Il s'agit de secteurs tels que la sidérurgie, l'aéronautique, les raffineries de pétrole et les industries textiles et plastiques. À Tarente, c'est le centre sidérurgique Italsider, l'un des plus gros complexes du pays.
Plus récemment, des politiques incitatives ont été menées dans la région afin de développer des processus d'innovations (création du consortium de la zone industrielle de Foggia, mise en place de la société publique du pays qui aide à l'investissement: "Sviluppo Italia Puglia", création d'un label "Prodotti di Puglia" pour mettre en valeur et encourager l'agriculture régionale). Cela a permis de maintenir en place et de faire venir les entreprises dans des domaines divers tels que l'aérospatiale, l'automobile, la chimie et les nouvelles technologies de l'information et d'économie d'énergie. Par exemple, près de Brindisi, on trouve en construction un des plus grands parcs photovoltaïques d'Europe qui à terme produira plus de 11 MW d'électricité.
Autour de la ville de Foggia, on trouve un territoire agricole riche et en pleine restructuration du point de vue agro-alimentaire (volonté de développer l'agriculture biologique), considérée comme un des greniers agro-alimentaires du pays. De fin avril à début mai se tient à Foggia la traditionnelle Foire Internationale de l'agriculture et des techniques d'élevages.
L'agriculture et la pêche ne représentent plus que 3,5% du PIB mais restent un secteur important de la région notamment concernant les cultures de blé, d'olives, de la vigne et des fruits. Les Pouilles sont la première région productrice d'huile en Italie et par conséquent l'une des premières au niveau mondial (12% de la production mondiale).
La pêche est aussi très développée autour des ports de Taranto, Manfredonia, Molfetta, Mola di Bari, Monopoli, Gallipoli et Castro. Tarente est connue pour la mytiliculture avec une des plus importantes productions mondiales.
Enfin, l'accroissement sensible du tourisme saisonnier contribue de plus en plus au dynamisme économique de la région.
Economie de la Basilicate
La Basilicate fut longtemps une région reculée et miséreuse. Sous le fascisme, les opposants politiques y étaient envoyés en exil, comme Carlo Levi, auteur auquel on doit "Le Christ s'est arrêté à Eboli". (publié en 1945). Récemment, la région s'est développée, et est d'ailleurs plus prospère que la plupart des autres régions du Mezzogiorno. Cela s'explique en partie grâce à une bonne gestion des fonds structurels européens.
Economie de la Campanie
Le fort volcanisme (Vésuve) qui sévit dans la région a offert des terres remarquablement riches à la région de Naples. Ces terres fertiles entourent le Golfe de Naples où les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles et les oliviers, les orangers et surtout les citronniers. On y produit également des légumes, en particulier des tomates.
Capitale de la pizza et du folklore italien dans le monde (chansons et spectacles comme la Tarentelle), Naples est le port d'une région qui a de plus en plus tendance à s'industrialiser: industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.
Mardi 27 mai
Nous sommes un groupe de 31 personnes en majorité dans la petite soixantaine, seuls 7 ont plus de 65 ans alors que 2 femmes de 61 ans sont encore actives. Un peu toutes les régions sont représentées: ouest, région parisienne, centre et sud. Ce qui explique qu'il y a eu deux arrivages de charters à l'aéroport de Rome. Le groupe arrivé en premier venait de Paris et a dû attendre plus de 3 heures notre arrivée en provenance de Nantes (vol low-cost Air France-Transavia, TO 3948, tous services payants). Heureusement que notre avion avait respecté l'horaire (16H10-18H10) malheureusement nous avons dû attendre nos bagages pendant près d'une heure (!). Agréable température de 22° aux environs de Rome en cette soirée.
Au programme de ce circuit, 6 des 50 sites italiens classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, sachant que l'Italie est le pays le plus titré au monde en ce domaine devant la Chine (47), l'Espagne (44) puis, ex-æquo, la France et l'Allemagne (39)...
Notre réceptif: Toute Italie
Nous avions pour accompagnatrice une napolitaine Rosaria, en fait accompagnatrice-animatrice, et un chauffeur français Claude, en fait chauffeur-animateur... Nous étions un peu perdu dans son immense autocar de plus de 14 mètres de long. Claude n'hésitera pas à l'engager sur certaines petites routes des Pouilles, sportivement et dans la bonne humeur. Chaleureux et drôle, ce personnage largement autodidacte a eu "plusieurs vies professionnelles" (de pâtissier à consultant freelance) qui ont eu pour dénominateur commun l'importance accordée à la relation, au contact avec les clients.
Sur les sites, sauf à San Giovanni Rotondo et à Fiuggi, nous avions le service de guides locaux.
Une fois de plus vous allez me voir en train de râler après le programme. C'est pourtant moi qui l'ai choisit mais sur catalogue on ne se rend pas bien compte de la réalité. Car c'est un voyage qui n'est pas donné: 1500€ prix catalogue (incluant les options: journée à Capri, le tour de l'île, la croisière d'Amalfi à Salerne et l'entrée à Pompéi).
De plus, pour vraiment justifier un programme ciblant le sud de l'Italie, il aurait au moins fallu consacrer une journée de plus dans le bas de "la botte" (Bari, Lecce, Tarente).
Pour cela une première optimisation aurait consisté à faire étape non pas à Fiuggi au sud de Rome (à 2 heures de trajet et à 125km) en jour 1 et jour 6, mais aux environs de Naples (par exemple à Caserta ou mieux à Castellamarre di Stabia à 3 heures et demies de trajet et à 300km de Rome) et à zapper "le pèlerinage" à San Giovanni Rotondo du jour 2 en se rendant directement à Castel del Monte. Ce plan aurait également donné un peu plus de temps pour la visite de Pompéi et de Naples ou permit la montée au Vésuve.
L'idéal donnant encore plus de temps pour la découverte du Mezzogiorno, consisterait à zapper l'aéroport de Rome trop excentré par rapport au programme, en le remplaçant par une arrivée à Bari et un départ de Naples (ou inversement). Solution qui aurait aussi l'avantage de supprimer de longs et inutiles trajets en autocar.
A 19H15, enfin embarqués dans notre First Class surdimensionné (une quarantaine de places), nous quittons l'aéroport Leonardo da Vinci en contournant Rome par le sud. Nous apercevons dans la semi-obscurité le squelette en forme de coquillage de la futuriste Città dello Sport conçue par l'architecte espagnol Santiago Calatrava. Le projet démarré en 2005 est bloqué depuis 2009 par manque de fonds. Nous le verrons mieux, de jour, à notre retour.
Après la banlieue romaine, c'est la petite route sinueuse qui conduit vers notre ville-étape bien tranquille, Fiuggi. Après plus d'une heure et demi de route, nous arrivons à destination, il est 21H. Notre hôtel Mondial Park se trouve dans la zone thermale (des thermes y ont vu le jour dès l'antiquité, notamment pour soigner les maladies des reins), vers 630 mètres d'altitude, au pied de la colline sur laquelle est édifiée l'ancienne ville. Compte tenu, de l'altitude, il fait un peu frais la nuit (5° de moins qu'à Rome). A l'hôtel, nous avons la surprise de voir un groupe de touristes coréens faire également étape dans ce coin un peu perdu.
Repas simple: potage minestrone (légumes, petites pâtes et parmesan râpé), poulet (pollo) rôti accompagné de pomme de terre et portion de gâteau. Vin blanc ou route à volonté mais vins de tables sans aucune prétention et titrant seulement 11° (il en sera ainsi partout lors de notre périple).
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Documentation et crédits
mes notes de voyage
les contributions photographiques de Michèle
"Italie du sud" par divers auteurs dans la collection Guides Bleus aux éditions Hachette Livres Paris - 2012
"Italie du sud" par divers auteurs dans la collection Carnet de Voyage Petit Futé aux éditions Dominique Auzaz & Associés Paris - 2012
"Une explosion culturelle: Pompei, Herculaneum..." de Gianni TRAMPARULO aux éditions Genio Publications - 2008
Gianni a été notre guide local sur le site de Pompéi et dans la visite panoramique de Naples
"Pompéi - La vie d'une cité romaine" de Mary BEARD aux éditions du Seuil Paris - 2012
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook" de la CIA (!)
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
BON A SAVOIR
QUAND Y ALLER ?
L'Italie du sud est agréable a visiter de mai à octobre (voire d'avril à novembre) avec des température maximale qui varient entre 20 et 30° et une pluviosité modérée répartie au long de l'année autour de 50mm par mois avec un minimum à 30 en juin et juillet.
Normalement, un voyage dans cette contrée fin mai et début juin devrait donc se dérouler dans les meilleures conditions climatiques... mais il y a l'exception qui confirme la règle. On peut en témoigner...
Météo pour NAPLES (Campanie)
Voir prévisions à 14 jours
Météo pour BARI (Pouilles)
Voir prévisions à 14 jours
et quelques images...
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2014 ITALIE du sud le Mezzogiorno: Pouilles, Basilicate et Campanie Italie méridonale notre guide accompagnatrice Rosaria chauffeur Claude réceptif Toute Italie low-cost Transavia bus autocar First Class Città dello Sport Le grand sud italien Dolce vita italienne Ostuni Salento Lecce Otrante
Un séjour en Italie du sud
Récit de voyage en Italie du sud
Carnet de voyage en Italie du sud
MORAUTHELI
- Romulus et Rémus Rome l'Empire romain Byzance invasions Lombards dynastie carolingienne des Francs papes et papauté princes Arégis II duc de Bénévent duché de Spolète guerre conflits incursions sarrasines l'Empire Byzantin Normands Calabre Roger II de Sicile croisades Saint-Sépulcre à Jérusalem région du Gargano Benoît VIII Guaimar III de Salerne bataille Sarrasins Guillaume Bras de Fer allégeance au Saint-Empire romain germanique duc d’Apoulie couronne impériale des Hohenstaufen Charles Ier d'Anjou (frère de St Louis) royaume des Deux-Siciles Guerre de Succession d'Espagne l'Empire austro-hongrois Risorgimento Giuseppe Garibaldi l’Expédition des Mille Victor-Emmanuel II de Savoie séismes sismique tremblements de terre Apennins sont des chaînes de montagnes Abbruzes volvans éruption explosion Apulia Lucanie Garigliano golfe de Policastro ''La botte italienne'' climat méditerranéen misère pauvreta chômage organisations criminelles comme la mafia ndrangheta calabraise racket l'économie souterraine prostitution
- SAN GIOVANNI San Giovanni Rotondo Le Padre Pio Francesco Forgione village de Pietrelcina Capucins stigmates apparitions hospice Hôpital Civil de Saint François hôpital Casa Sollievo della Sofferenza Jean-Paul II Bienheureux en 1999 canonise Saint François d'Assise latium lazio abbaye bénédictine du Monte Cassino Alliés bombardements Gran Sasso colline village perché Avellino Grottaminarda éoliennes Sant'Agata di Puglia château O.N.C. (office National des Combattants) blé dur battaglia del grano il ferro alla patria pèlerinage de fin septembre architecte Renzo Piano basilique aéroport de Kansaï au Japon Centre Georges Pompidou à Paris tour du New York Times Zentrum Paul Klee de Berne crypte cercueil momie mosaïques dépouille vitraux Mimmo Paladino superbes mosaïques d'or du Père Marko Ivan Rupnik Santa Maria della Grazie couvent monastère trois nefs Chemin de Croix Via Crucis Monte San'tAngelo
- CASTEL DEL MONTE Cerignola plaine côtière de Manfredonia Manfred Frédéric II de Sicile Castel del Monte zone de marécages à malaria canaux drainage paludisme moustiques Parco nazionale dell'Alta Murgia Murgies plaine empereur du Saint-Empire romain germanique patrimoine mondial de l'UNESCO 8 tours plan octogonal épopée normande duché de Normandie Rollon traité de Saint-Clair-sur-Epte Robert Ier le Riche Guillaume le Conquérant Guillaume Ier, dit Guillaume Longue Epée Guillaume le Conquérant Roger Borsa épouse Sybille de Conversano Robert Guiscard Maures Arabes conquête Tancrède de Hauteville Roger Bosso (futur Roger Ier de Sicile) Frédéric Barberousse Henri Hohenstaufen
- ALBEROBELLO Les trulli péninsule salentine Salento truddu habitat constructions coniques furnieddhi nuraghi de Sardaigne) Alberobello Bari rocade autoroute autostrade stade San Nicola vergers cerisiers oliviers restaurant Masseria Papaperta citerne grenier étables et écuries salle voûtée cône toit conique lauzes chiancarelle fromage mozzarella tressée treccia lait de bufflonnes appellation d'origine pâte filée pâtes orecchiettes turrula Caterina bellum Arbore Bello selva forêt Ferdinand d'Aragon roi de Naples seigneur feudataire comte de Conversano Giangirolamo II Acquaviva d'Aragon surnommé le Borgne (Guercio) défrîcher concession habitat précaire construction en encorbellement Syrie, à goubba chiance voûte serraglia plancher (tavolato) grenier (solaio) Rione Aia Piccola spaghetti all'amatriciana alla carbonanra maccherini tagliatelle fettuccine cannelloni farfalle fusilli ravioli tortellini salami charcuterie prosciutto
- MATERA Via Lamarmora Rione Monti Corso Vittorio Emanuele chapelle Antonio Curri Saints Cosme et Damien Via del Gesu Trullo Sovrano prêtre Cataldo Perta salle à manger les cuisines garde-manger l'étage esplanade Largo Martellotta chambres symboles chrétiens l'ânkh croix menorah chandelier oeil oudjat Horus sasso et sasso Matera habitations semi troglodytiques rivière Gravina grottes néolithique deux amphithéâtre naturels Sasso Caveoso et le Sasso Barisano Seconde Guerre Mondiale livre ouvrage Carlo Levi ''Le Christ s'est arrêté à Eboli'' Piazza Vittorio Veneto Fontaine Ferdinand Palais de l'Annonciation Palais du Gouvernement (Palazzo del Governo) Couvent Saint Dominique l'hypogée ville souterraine vestiges ruines restauré réhabilité Palombaro lungo l'église de l'Esprit Saint (Spirito Santo) escalier Chiesa Mater Donini galeries arcades Belvedère Liuggi Guerricchio Duomo guide locale Angela quartier Via delle Beccherie cucu Palazzo del Sedile (Palais du Siège) Egidio Romualdo Duni céramiques faïences tuiles vernissées Couvent de Saint-Augustin porche parvis portail crypte de San Giuliano palazzi Gradoni municipio églises rupestres rocher du Monterrone église des Saints Pierre et Paul (San Pietro Caveoso) Santa Maria de Idris et San Giovanni visite la Casa Grotta di Vico Solitario rues piétonnes Ridola et Corso Piazza Giovanni Pascoli Calata Domenico Ridola Musée National d'Art Médiéval et Moderne Palais Lanfranchi la Madonna del Carmine (N-D du Mont Carmel) la Madone due à Stefano de Putignano Saint Nicolas Saint-Philippe Neri fondateur de la Congrégation de l'Oratoire exposition art contemporain Couvent des Clarisses (Santa Chiara) Museo Nazionale Domenico Ridola Église du Purgatoire style classique baroque saints Jean de Matera, Calixte et Prospère Sainte-Lucie à la Fontaine (Chiesa di Santa Lucia alla Fontana) Vico San Giuseppe rues Ascanio Persio et Don Giovanni Minzoni Potenza tunnels et viaducs fleuve Agri Montecaglioso Picerno Vietri di Potenza, on passe en Campanie vallée du Tanagro marbriers de Battipaglia et de Pontecagnano, la Mer Tyrrhénienne avec le Golfe de Salerne péninsule de Sorrente Castellammare di Stabia hôtel dei Congressi
- CAPRI Hervé Vilard Capri c'est fini Monts Lactarius village de Pozzano Vico Equense Seiano falaises (cap de Montechiaro) cap Massa tour sarrasine carrée détroit de Bocca Piccola la Punta Campanella la Punta del Capo péninsule sorrentine Marina Grande port principal de l'île îlots Punta del Capo silhouette de Scugnizzo statue Sirène Punta del Monaco Saut de Tibère (Salto di Tiberio) Villa Jovis Monte Tiberio rivage plages Punta della Chivica arche naturelle corail et coraux bijoux Grotta Bianca Grotta Maravigliosa Arco Naturale Punta Massullo Villa Malaparte Adalberto Libera Kurt-Erich Suckert Curzio Malaparte écrivain îlots de Faraglione îlots de Faraglioni Faraglione di Mezzo Punta Tragara Monte Tuoro Via Krupp Marina Picolla Punta Ventroso cap rocher Grotta Verde Punta Carena Punta dell'Arcera Grotta Azzurra pointes Sirana et Caterola Tiberius plateau d'Anacapri guide local Ciro professeur de français cabriolets décapotables Capri watch montres policiers Carabinieri Jean Cocteau homosexuels amours interdites jet-set le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Marisa Berenson, Penelope Tree, David Bailey, Valentino, Aristote Onassis et Jackie Kennedy Piazzeta Piazza Umberto bouteilles et flacons de Limoncello liqueur jaune à base de zestes d'énormes citrons cédrats cédratiers funiculaire Rue des Ateliers (Via le Botteghe) boutiques de luxe et parfums Giovannetti, Caprese Gioielli, Salvatore Ferrugamo, Buonocore, Massa, Richmond La Palma le Quisisana Chartreuse Saint Jacques (Certosa di San Giacomo) Via Matteotti Via Krupp le prussien Alfred Friedrich Krupp Jardins d'Auguste (Giardini di Augusto) révolutionnaire bolchevique Lénine stèles les intellectuels Maxime Gorki et Alexander Bogdanov exilés panorama Belvédère de Migliara Via Camerelle Via Le Botteghe restaurant La Pigna cédratiers (Citrus medica) Anacapri Monte Solaro maisons à coupoles écrivains (Colette, Moravia ou Graham Greene) rue du cimetière (Viale Cimetero) Via Caposcuro. Via Capodimonte Via Axel Munthe, nous longeons la Villa San Michel le médecin suédois Axel Munthe consulat de Suède le Capri Palace fameuses espadrilles faites sur mesure gare supérieure trattoria cuisine gastronomie gli antipasti, il primo, il secondo, i contorni et i dolci (c'est-à-dire les hors-d'œuvre, l'entrée, le plat principal, les garnitures et les desserts) bressaolapasta di mandorla dolci gelati gelateria nouilles de millet Chine Marco Polo Route de la Soie maccheroni alla norma parmesan râpé (parmigiano) alle sarte mélange assortiment misto per assagiare gnocchi (cavatielli dans les Pouilles) pâtes tubulaires courtes, paccheri orecchiette pizza margherita napolitaine napoletana bruschetta arancino ricotta parmigiano reggiano ou le grana padano le Caciocavallo et le Provolone DOC (denominazione di origine controllata) DOCG (denominazione di origine controllata e garantita) café caffé caffe capuccino moka expresso espresso le caffè con latte, le moca, le latte macchiato, le corretto très serré (ristretto) lungo (allongé) caffé lungo ma non americano)
- AMALFI Côte sorrentine et côte amalfitaine colonisation résistance à l'occupant étranger mafia la mûafât L'omerta ou loi du silence pizzo Sacra Corona Unita Cosa Nostra Stidda assassinats tueurs ''l'honorable société'' la brigade anti-mafia, la squadra catturandiles îles Procida et Ischia Seiano Sant'Angelo Monte Crocione église de la Sainte Trinité Amalfi, Atrani, Cava de Tirreni, Cetara, Conca dei Marini, Furore, Maiori, Minori, Positano, Praiano, Raito, Ravello, Sant'Egidio del Monte Albino, Scala, Tramonti, Vietri sul Mare Cap Scannato, d'abord sur des îlots dit des Coqs (Isolotti li Galli) Giuseppe Arcimboldo, peintre maniériste italien Capo di Masina qui domine la localité de Positano Vettica Maggiore et Praiano Santa Maria Assunta carreaux de majoliques le Cap Sottile San Gennaro criques fjord de Furore (Fiordo di Furore) Marina di Praia ravins vertigineux route en corniche la Conca Azzura Capo di Conca Conca dei Marini, l'église Saint Pancrace Capo Corso golfe de Salerne Amalfi première République maritime d'Italie code maritime (Tabula de Amalfa) Flavio Gioia, un navigateur le raz de marée La Marinella pâtes tubulaires courtes, paccheri 'apôtre Saint André saint patron briques polychromes néogothique arcs entrelacés musulmans style néomauresque façade cloître du Paradis cinq sarcophages mariage de Pélée et Thétis Moyen Age Chapelle du Crucifix retables mitre lutin bronze de Michelangelo Naccherino marbre marqueté colonnes piliers plan basilical avec transept et abside décors fresques frises Castiglione San Cosma et Marmorata Santa Maria e Mare Castello di San Nicola de Thoro-Plano église Saint Jean-Baptiste Castello di Arechi, symbole de Salerne Palazzo Barone Schola Medica Salernitana université faculté Ecole de Médecine Via Posidonia promenade Longomare Lungomare la Via Luiggi Gercio et la Via Irno rivière Fiume Irno fascisme fascistes Benito Mussolini Tibero
- POMPEI Pompéi Vésuve Vesuvio plaques tectonique subduction tribus osques millénaires artisanat textile lainier foulons (blanchisseurs) teinturiers tisserands vespasiennes Vespasien dégraisser urine amphores industrie et le commerce an 72 ère chrysargyre impôt lettre Pline le Jeune Tacite Pline l'Ancien fête Vulcanalia nonum kal septembres neuf jours avant les calendes de Septembre pluies de cendres scories pierre ponce bombes volcaniques nuée ardente nuées ardentes paroxysme victimes cadavres corps momifiés moulages en plâtre pétrifiée guide local Gianni Tramparulo Piazza Esedra la Viale delle Ginestre acanthes colonie grecque Porte marine, Porte d'Herculanum, Porte du Vésuve, Porte de Nola, Porte du Sarno, Porte de Nocera et Porte de Stabies Cardo Decumanus Via di Mercurio regio insula Caserne des Gladiateurs l'amphithéâtre velarium ou velum Odéon Petit Théâtre Monts Lattari graffitis stuc spectateurs acteurs carrefours égouts chariots roues empreintes gradins Temple d'Isis thermopolium auberge gargote bistrot comptoirs Cithariste Maison des Ceii Maison de Ménandre (Menandro) architecture maisons pompéiennes A. Maiuri demeure l'atrium le laraire marbre bassin l'impluvium auvent tablinum péristyle complexe des bains octostyle pavements niche bustes statues exèdres absides paysage scène de chasse avec Diane macabre Musée Archéologique de Naples Etrusques montagnards Samnites Phéniciens thermes de Stabies rue de l'Abondance (Abbondanza) Vicolo di Tesmo Maison de L. Rapinasi Optati Maison de M. Epidius Rufus palestre (gymnase) portiques bains froids (frigidarium) bains tièdes (tepidarium) bains chauds (caldarium) vestibule vestiaire (apodyterium) archéologue italien Giuseppe Fiorelli corps calcinés trottoirs passages cloutés Maison de Siricus bistrot (caupona) double phallus en érection prostitution maison close passe lieux de débauche de la cité plèbe esclaves bordel lupanar Balcon Suspendu (Balcone Pensile) taverne louve (lupus) en chaleur appel hurlement chambres scènes érotiques Priape Forum temple de Jupiter et deux arcs honorifiques arc de triomphe decurions duumvirs Justice Tribunal Bourse du Commerce Laine Capitolium triade Jupiter Junon Minerve (Tempio di Giove) l’arc de Germanicus ordres ionique dorique corinthien temple d'Apollon édifice maçonnerie l'Eumachia Pietas (Livie épouse d'Auguste) et à la Concordia (paix) Augusta temple de Vénus Mère de l'Univers atelier-boutique Cellini bijoux camées terrasse Jardin des Senteurs
- NAPLES culmine sommet cratère Massa San Sebastiano saupoudré cendres Ottaviano laves altitude caldeira caldéra millions de personnes de l'agglomération napolitaine vivent crainte peur angoisse 1631 vulcanologues évacuation population Champs Phlégréens brûlants îlots de Vivara île de Procida Nisida panache de fumée secousses apocalyptiques périodicité Pouzzoles Pouzzoles Monte Nuovo Voir Naples et mourir Vedi Napoli e poi muori Vois Naples et puis meurs Goethe Stendhal Dumas Père Antiquité château médiéval Saint Elme (Castel Sant 'Elmo) colline du Vomero Pizzafestival TTT Lines ferry ferries paquebots bateaux de croisières escale il peso non si pesa obèses MSC Spendida.Castel Nuovo Château Neuf Piazza Trieste i Trento fontaine centrale Théâtre San Carlo le Caffe Gambrinus Piazza del Plebiscito Castel dell'Ovo Château de l'Oeuf port zone portuaire plaisance voilier Mascalzone Latino skipper Vincenzo Onorato Fondatzione Mascalzone Latino America’s Cup Lungomare Caracciolo Giardini del Molosiglio Via Cesario Console Via Riviera di Chiaia Consulat des Etats-Unis Piazza Sannazao Via Francesco Caracciolo perspective colline de Posillipo baie de Pouzzoles Rione Lauro stade San Paolo Fontaine Sebeto Aragonais Aragon Anjou Angevins Tunnel della Vittoria Via San Carlo galerie marchande Umberto Ier Via Toledo (ou via Roma) centre-ville linge supendu aux fenêtres ruelles étroites et sombres Saint Ferdinand San Fernando Gran Caffe Gambrinus Art Nouveau Arts Déco littérature monde des arts bars fréquentés Ernest Hemingway Palais Royal Palazzo Real Basilique Royale San Francesco di Paolo calabrais Joachim Murat roi de Naples Maschio Angioino quadrilatère gothique roman Via Nuova Marina église bénédictine San Giovanni a Mare Santa Maria del Carmine (Notre-Dame du Mont Carmel) Place du Marché (Plazza del Mercato) Tour Spinelli Saint Erasme (Chiesa di Sant'Erasmo ai Granili) passerelle du Maddalena village perché de Trivigliano
- FIUGGI ville thermale eaux teneur en minéraux traitement de la goutte et des maladies rénales Boniface VIII Michel-Ange Alcide de Gasperi Giulio Andreotti ministre président du Conseil sources Sparagato Garibaldi Burba Luigi Moretti Anticolona Pantano Mont Ernici invasions barbares l'An Mille Grandi, Martini ou Alessandrini Anticoli di Campagna colles ante déclaration de guerre neutralité alliance Axe Fonte Bonifacio VIII Grand Hôtel Palazzo della Fonte hôtel prestigieux d'Europe voie ferrée SPA spas Festival delle Città Medievali musique médiévale Via Prenestina Mondial Park Notre-Dame Reine de la Paix (Regina Pacis) Marsi père capucin Domenico Arsenio ingénieur Garibaldi Burba Alfredo Tosti peintre pays Cesare Aureli Vierge de la Paix Ugolin da Belluno l'Hymne à la Création du fondateur des ordres franciscains et capucins, Saint François d'Assise Soeur Frère Saint-Blaise paraboles miséricorde Vieux Fiuggi (Vecchia Fiuggi) Pensione Villa Gaia ville basse Giovanni Battista Giovenale (fresques de Galimberti en décoration intérieure) italo-américain Sir Charles Forte Ecole Maternelle des Soeurs Faoili (Teresa, Cecilia et Antonia) tour et porte Porta della Portella Luigi Ridolfi Alfredo Tosti Gran Grand Hotel Santa Chiara (Sainte Claire) San Domenico di Cocullo orphelinat la Porta dell'Olmo la Porte de l'Orme Via Vetere Via Maggiore San Pietro Saints Apôtres Pierre et Paul Saint Blaise (San Biagio) quartier juif il ghetto ebraico di anticoli porches synagogue bulle Paul IV intitulée Cum nimis absurdum Sermoneta Terracina lois mussoliniennes racistes Statut Civic Anagnino Piazza Spada aéroport Léonard de Vinci à Rome
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Gargotes, tavernes, auberges...
Le thermopolium était un restaurant de rue, une sorte d'ancêtre de nos fast food, où l'on pouvait manger sur le pouce des aliments maintenus au chaud dabs des pots de terre cuite encastrés dans le comptoir. La taberna (d'où le mot taverne), à l'origine des actuelles osteria italiennes, était plus vaste et située au coeur de la ville (près du forum). La caupona dont nos verrons un exemple plus loin, avait un peu les mêmes fonctions que la taberna. C'était une auberge qui pouvait également offrir le gîte ainsi que parfois des tables de jeu et des spectacles de danse. Quant à la popina (notre terme bobinard ne semblerait-il pas en provenir?), le bordel ou lupanar, c'était un lieu de débauche dédié à l'ivresse et à la prostitution.
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MORAUTHELI
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