On va le trouver sous différentes formes dans les arts plastiques: dans la sculpture en ronde-bosse et haut -relief ou dans la peinture.
Jadis le choix de cet emblème par le doge Giustiniano Participazio était lié à un autre choix, celui de remplacer le saint patron de la ville, St Théodore, par St Marc, l'évangéliste dont les reliques ont été ramenées d'Alexandrie en 828 (la basilique fut construite pour les accueillir). Or le lion est l'attribut de St Marc comme l'Ange est celui de St Matthieu, l'aigle celui de St Jean et enfin le taureau celui de St Luc. Le prétexte amenant à ce choix est le souvenir (légendaire) du passage de l'apôtre dans cette ville vers l'an 60, c'est pourquoi sur la plupart des lions de Venise, on voit l'animal avec une patte posée sur le livre des Evangiles Mais c'est en réalité une manière de s'affirmer par rapport à Rome, la ville de Pierre, chef des apôtres, en faisant appel à son disciple Marc.
On reparlera dans les pages suivantes, d'autres lions que l'on peut voir sur la Place Saint Marc...
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SITUATION ET ORGANISATION URBAINE : Capitale
de la Vénétie et de la province éponyme, Venise occupe le
centre d'une lagune d'environ 50 km de long pour 15 km de large
au fond du Golfe de Venise sur la Mer Adriatique. A
Venise, tout le monde se perd dit-on. On le voit au travers de ceux qui recensent
et établissent des statistiques. Tout dépend probablement du périmètre
que l'on assigne. Est-ce le centre historique et ses 6 quartiers (sestieri)
ou s'égare-t-on plus loin dans la lagune? Pour les ponts, on n'est pas plus clair: 416, 420, 435, 447 ou 455? Ou encore, sans de mouiller, "environ 400 ponts"... Les ponts sont le plus souvent arqués pour laisser passer les bateaux tandis que les piétons doivent donc souvent les franchir par quelques marches. Forcément
qu'il y a des écarts sur les chiffres précédents puisque
le nombre de canaux varie aussi, de 460 à 476 ou 477... Le
centre est découpé en six quartiers historiques ce qui est l'origine
du terme que les désigne sestieri (de ses qui signifie six)
: San Marco, Castello et Cannaregio sur la rive orientale du Grand Canal et Santa
Croce, San Polo et Dorsoduro sur l'autre rive. Le
nom du Castello évoque la
présence légendaire d'un château ou bien encore la
curie patriarcale qui se trouvait à cet endroit.
Si l'on est forme, le moyen le plus simple pour se déplacer à Venise est la marche à pied. Les distances s'allongent toutefois lorsque l'on veut passer d'une rive à l'autre du Grand Canal en raison du nombre réduit de ponts ou encore lorsque l'on veut aller du Castello à l'ouest de Cannaregio ou a Santa Croce. Le
transport individuel traditionnel est la fameuse gondole
vénitienne, bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée
que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies,
mariages et enterrements). Son coût est en effet prohibitif (80 à
100€ pour environ 45 minutes et un maximum de six passagers. D'ailleurs,
il n'en restait que 425 en 2009. POPULATION ET ECONOMIE : L'agglomération de Venise accueille 270 000 habitants dont 60 000 dans la ville historique. Le centre historique ne cesse de se vider de ses habitants puisqu'il en comptait 150 000 en 1965. Venise
a été une ville de marchands et aujourd'hui c'est un centre touristique,
commercial et industriel (sur le continent). VENISE AU PERIL DES FLOTS : L'art de construire et de s'approvisionner en eau potable La
ville de Venise est construite sur plus de 100 îles basses et marécageuses
de la lagune comme on la déjà évoqué. Les
puits ont été pendant des siècles la seule source de
l'eau douce pour les habitants de Venise car l'eau de la lagune est trop
saumâtre pour être bue. Combien y en a-t-il? On ne va s'engager dans
une nouvelle querelle de chiffres. Disons que leur nombre serait de l'ordre
de 715 dont un tiers de puits visibles du public. Un chef-d'uvre en péril La
ville doit faire face à plusieurs problèmes dus à la proximité
de l'eau. Un autre problème résulte de l'intense trafic fluvial sur les canaux principaux qui provoque des dégâts sur les rives en dégradant les fragiles fondations et les murs de brique, tout aussi fragiles. Mais
le plus grand danger résulte de l'inéluctable et continue montée
des eaux qui a plusieurs origines:
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Pour
ce voyage nous avons fait le choix de tout organiser par nous-même: un
hôtel dans le centre de Venise réservé en ligne par l'intermédiaire
du site http://www.alibabuy.com,
un trajet en TGV de la Bretagne à Paris Montparnasse puis un trajet de
nuit en train-couchette de la compagnie Artesia associant
la italienne de chemins de fer Trenitalia et la SNCF. Départ en
soirée de la gare de Paris Bercy pour une arrivée matinale à
Venise Santa Lucia. Cette
ligne est baptisée Stendhal, probablement un clin d'oeil
à notre écrivain romantique du XIXe s., de son vrai nom Henri
Beyle, que nous connaissons tous pour son Le Rouge et le Noir mais moins
pour son amour de l'art italien (voyages à Rome, Naples et Florence). Construites
par une filiale de Fiat, les voitures sont plutôt confortables.
Nous étions trois couples donc nous avons eu une cabine pour nous.
Contrairement à ce que l'on peut lire sur certains blogs, nos trajets aller
et retour se sont bien passés. Trains à l'heure et propres. Mise
à disposition de bouteilles d'eau.
Personnel aimable qui explique quand même avec une certaine insistance le
dispositif intérieur de double verrouillage de la porte de la cabine (y
a-t-il de bonnes raisons pour cela?).
Un seul bémol, il est prudent
de se renseigner sur le quai avant de monter dans le train car les cabines que
l'on vous octroie ne sont pas forcément celles qui figurent sur votre billet
de réservation. Ce qui amène à quelques transhumances dans
les minutes précédant le départ, voire dans les minutes suivantes...
ATTENTION:
suite à une décision prise le 17 octobre, à partir
du 11 décembre 2011 cette ligne va être exploitée par une
nouvelle compagnie, Thello,
filiale de Veolia et Trenitalia. Juste retour des choses puisque la SNCF s'implante
en Italie. Thello exploitera également la ligne vers Rome tandis que la
SNCF exploitera les liaisons vers Turin et Milan.
Autre changement, la gare
de départ ne sera plus Paris-Bercy mais sa voisine, la gare de Lyon.
Notre séjour:
Depuis
1987, la lagune de Venise, ainsi que la ville, sont inscrites sur la liste du
patrimoine mondial de l'UNESCO .
mes notes de voyage
et surtout la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
QUAND Y ALLER ?
Il n'y a pas de période idéale. Il vaut
mieux éviter l'hiver qui peut être assez froid et avec des brouillards.
L'été est suffocant par la combinaison de la chaleur et de l'humidité,
les canaux peuvent dégager des effluves malodorants. De plus, on est assailli
par la foule des touristes et par les moustiques. C'est aussi la période
des pluies orageuses (qui peuvent se prolonger en automne).
Restent les
saisons intermédiaires mais ce sont aussi celles qui amènent d'autres
visiteurs à
l'occasion de carnavals, festivals et évènements artistiques et
culturels: le Carnaval en fin février-début
mars, la Volalonga qui a lieu en mai-juin, la Biennale qui se tient
en été les années impaires, donc du 4 juin au 27 novembre
en 2011, et le festival du cinéma, la Mostra qui elle s'est
déroulée 31 août au 10 septembre.
Nous sommes donc tombés en plein dans ces deux derniers évènements
mais cela n'a pas entraîné de désagréments particuliers
(les prix étaient-ils majorés?)... et nous avons de justesse échappé
à la Regata Storica qui se déroule le premier dimanche de
septembre, donc la veille de notre arrivée!
Mai et septembre sont
particulièrement appréciés des touristes qui peuvent
choisir sans contraintes leur période de vacance.
GRANDES
FETES TRADITIONNELLES :
Le célèbre
Carnaval en fin février-début mars, le marathon de 32km à
la rame sur la lagune, la Volalonga, qui a lieu en mai-juin, la Biennale
qui se tient tout au long de l'été et de l'automne les années
impaires (par exemple en 2011)ou encore le festival du cinéma, la Mostra
qui se déroule pendant une dizaine de jours après les vacances estivales
tandis que le premier dimanche de septembre est dévolu à la Regata
Storica.
BUDGET, POURBOIRES ET SERVICE:
Le service est généralement
compris sinon ajouter de 10 à 15% au prix indiqué
Par
personne, le budget total pour ce séjour de 4 jours à Venise
et les acheminements ferroviaires depuis la Bretagne s'est élevé
à 654 Euros, incluant hôtel, Pass ACTV pour les vaporetti,
restaurants, visites et même apéros...
TRANSPORTS ET CIRCULATION
Si
l'on est forme, le moyen le plus simple pour se déplacer à Venise
est la marche à pied. Les distances s'allongent toutefois lorsque l'on
veut passer d'une rive à l'autre du Grand Canal en raison du nombre réduit
de ponts ou encore lorsque l'on veut aller du Castello à l'ouest de Cannaregio
ou a Santa Croce. Sinon, il faut utiliser des bateaux.
Le
transport individuel traditionnel est la fameuse gondole vénitienne,
bien qu'elle ne soit quasiment plus utilisée que par les touristes
ou pour des occasions particulières (cérémonies, mariages
et enterrements). Son coût est en effet prohibitif (80 à 100€
pour environ 45 minutes et un maximum de six passagers. D'ailleurs, il n'en restait
que 425 en 2009.
Les gondoles ont peu à peu cédé la place
aux bateaux-autobus, appelés vaporetti car ils étaient
à vapeur à l'origine. Ils relient les différents quartiers
du centre historique en zigzaguant d'une rive à l'autre afin de desservir
les rives opposées du Grand Canal. Certaines lignes sont consacrées
à la desserte des îles de la lagune.
A cela s'ajoutent des traversiers
ou traghetti, des gondoles à deux rameurs qui assurent la traversée
du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de pont pour des passagers
transportés debout dans le frêle esquif. Les plus actifs sont ceux
de San Toma et du marché du Rialto.
Le moyen le plus rapide mais pas
le moins cher pour se déplacer à Venise est de faire appel à
aux bateaux-taxis, des vedettes rapides ou motoscafi.
Pour
les touristes que nous sommes, une formule intéressante est l'achat d'un
carte de transport à coût forfaitaire donnant accès au service
public ACTV de transport de la ville, par bateau y compris vers
les îles de la lagune mais également en bus entre Venise et Mestre
ou l'aéroport Marco Polo mais également les bus des îles du
Lido et de Palestrina.
En effet, un ticket de vaporetto à l'unité,
valable une heure, est au prix prohibitif de 6,50€ et un aller simple en
bus coûte 5€. Il existe des forfaits très dégressifs
avec les Pass ACTV de 12heures (16€), 24 heures (18€) et 36 heures
(23€), de 2 jours (28€), de 3 jours (33€) et de 7 jours (50€).
Malheureusement, il n'en existe pas de 4 jours... Nous avons acheté un
billet le premier jour pour venir de la gare au centre puis utilisé le
pass les 3 jours suivants.
Achetés en ligne auprès de hellovenezia
et en fonction de la période, ces tarifs peuvent encore être réduits.
Dans notre cas, nous étions "en moyenne saison" et le tarif du
pass était réduit de 15% ce qui pour 3 jours nous le ramenait à
28,05€.
La durée de validité commence à compter
du premier pointage, pointage qu'il faut effectuer à chaque utilisation.
Une
compagnie privée de bateau existe également, il s'agit de Alilaguna
dont les trois lignes qui desservent l'aéroport non desservi par l'ACTV.
ACHATS ET SOUVENIRS :
Il
y a l'embarras du choix!
Bijoux,
objets décoratifs en verre coloré, colliers de perles de verre artisanales
de Murano (à Venise, sur la rue, il s'agit de produits industriels), miroirs...
Sans oublier que l'Italie est un fabricant réputé pour les vêtements
et chaussures, les gants de cuir teints.
La
fabrication, entièrement artisanale, des vrais masques de Carnaval
vénitiens se fait à partir dun modèle en argile que
l'on coule dans du plâtre pour obtenir un moule qui sera rempli de papier
mâché (cartapesta). Après démoulage le masque
blanc reçoit une décoration colorée. Acheté sur la
rue, il y a de grande chance que ce soit une imitation d'origine chinoise...
Le
masque vénitien s'est inspiré de ceux de la Commedia dell'arte,
le (théâtre populaire italien apparu en 1528 avec les premières
troupes professionnelles de comédie avec masque.
A BOIRE...
Soft, on boit de l'eau gazeuse ou effervescente, acqua
frizzante (ou acqua gassata) ou de l'eau plate, acqua minerale naturale.
L'eau en carafe, caraffa d'acqua, est peu consommée ici.
Deux
apéritifs
- Le Spritz est un cocktail typiquement
vénitien à base de vin blanc additionné d'un trait de vermouth
amer et d'eau gazeuse (eau de Seltz), accompagné d'une olive ou d'une rondelle
de citron ou d'orange et de glaçons.
Le meilleur se confectionne avec
du vin prosecco (voir plus loin à la rubrique suivante).
Plutôt
amer avec du Campari, inventé en 1860 par Gaspare Campari, à base
de plantes aromatiques et fruits macérés dans de l'alcool).
Plus
doux avec de l'Aperol, inventé en 1919 par la distillerie Barbieri, à
base d'orange, gentiane, rhubarbe et plantes aromatiques macérés
dans de l'alcool.
-Le Bellini : inventé par Arrigo Cipriani
au Harry's Bar (près de la place Saint Marc).
Il est confectionné
à base de prosecco et de jus de pêche blanche fraîchement
pressée.
Un
vin apprécié
Le Prosecco : appelé tantôt
Prosecco di Conegliano, tantôt Prosecco di Valdobbiadene, c'est un vin sec
(blanc ou parfois rosé) très fruité ou un vin plus ou moins
pétillant qui appartient alors à la famille des spumante
(mousseux). Il est produit à base du cépage glera.
Le(s)
Café(s)
Il ne semble plus utile d'insister sur la renommée
du café italien. Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs
de café, ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément,
quand on sait que la péninsule détient un nombre record d'établissements
distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000
points de vente dans le pays.
Le capuccino doit son nom à
la couleur brun clair de la robe des capucins: café et quantité
égale de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé
de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin
pour y puiser lénergie dont on a besoin pour travailler.
Dès
1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à
café la cafetière italienne appelée aussi moka
qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat
corsé particulièrement apprécié.
En 1948, c'est
un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso
mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression"
et non pas "express".
Les Italiens consomment aussi du café
glacé ou frappé, granité, le caffè con latte,
le moca, le latte macchiato, le corretto (corrigé
par une goutte d'alcool), l' espresso est un espresso très serré
contrairement au lungo (allongé mais pour le goût français
demander un caffé lungo ma non americano).
...ET A MANGER:
Une
trattoria est un restaurant, simple et sans prétention.
L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple. Les trattorias
n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis sont traditionnels
et bon marché. Ici, à Venise, outre les plats utilisant différentes
sortes de pâtes ou le riz (pour les risotti, pluriel de risotto),
on fait largement appel aux produits de la mer: petits coquillages, poulpes, fritures
et sardines mais aussi poissons nobles....
Les restaurants servant plutôt
des pâtes sont traditionnellement désignés du nom d'osteria,
terme issu du mot français auberge (lui-même en rapport avec la notion
d'hôte et d'hospitalité), où l'on trouve à boire et
à manger.
Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours
bien nette entre trattoria et osteria...
La
carte des restaurants se divise en cinq grands chapitres : gli antipasti, il
primo, il secondo, i contorni et i dolci (c'està-dire les hors-d'uvre,
l'entrée, le plat principal, les garnitures et les desserts).
Il faut
faire un choix en sachant que les Italiens eux-mêmes, en dehors de certains
repas de fête, se contentent de deux ou trois chapitres.
On
retrouve dans la gastronomie vénitienne des saveurs et des goûts
orientaux
(c'est ici le terme de la mythique Route des Epices),
que l'on rencontre rarement ailleurs en Italie.
En premier lieu, il s'agit
d'une cuisine de marins où entrait en ligne de compte les soucis de conservation
et d'économie: on ne jetait rien.
Bien sûr, on trouve la traditionnelle
pasta: gros spaghettis creux accompagnés d'une sauce
(bigoli
in salsa) à
base de sardines et d'oignons (sard
in soar),
spaghettis aux palourdes (caparozzoli)
ou les gnocchis
(venus d'Europe centrale ou de la région de NIce?)
à la vénitienne.
Le
risotto est un plat traditionnel, originaire
du nord de l'Italie, à
base d'un riz riche en amidon et non étuvé qui est d'abord légèrement
frit avec des oignons fondus dans de l'huile d'olive puis mouillé au vin
blanc et de petites quantités d'eau jusqu'à cuisson complète
(18 minutes) et on finit par l'ajout d'une noix de beurre et de parmesan râpé.
A
ne pas manquer aussi la frittura ou le fritto misto (friture mélangée
de plusieurs variétés des produits de la mer: calamars, sole, lotte...),
les crevettes (crostini), les seiches farcies ou cuites dans leur encre
(et servie avec de spaghetti ou un risotto). A propos de seiches (nom issu du
latin sepia pour désigner leur encre), il faut savoir qu'on ne peut
cuisiner avec de l'encre fraîche que pendant 6 mois de l'année: avril-mai
et de juillet à octobre. En dehors de ces périodes, on utilise de
l'encre lyophilisée...
Le foie à la vénitienne avec des
oignons servi avec la polenta est également délicieux.
La
pizza étant une spécialité napolitaine, il vaut mieux l'éviter
à Venise!
PHOTOS ET FILMS
Dans de nombreux monuments ou musées, l'utilisation
d'appareils photo même sans flash ou de caméscopes est interdite.
C'est le cas notamment dans les salles du Palais des Doges, à la Scuola
Grande di San Rocco, dans les synagogues du ghetto, à la cathédrale
de Torcello... (il semble que ce soit aussi le cas au musée Correr, à
la Ca d'Oro, à la Ca' Rezzonico ou à l'église des Frari).
En revanche, on peut faire des photos sans flash dans les salles de la Gallerie
dell' Accademia ou dans plusieurs églises (San Zulian, Madonna dell 'Orto...)
et c'est également possible dans les parties payantes de la Basilique San
Marco (Pala d'Oro et trésor).
Comme à Venise, la tentation d'appuyer
sur le déclencheur est omniprésente -j'avoue y avoir succombé-
on peut toujours essayer de faire quelques photos volées mais dans la précipitation
et sans la lumière adéquate, le résultat technique n'est
évidemment pas au rendez-vous mais c'est malgré tout un moyen de
garder un pâle souvenir quand on n'a pas les moyens de s'offrir des livres
d'art.
Le train-couchette qui relie Venise et Paris passe par la Suisse (Vallorbe, Lausanne,
Brig). Il est nécessaire de se munir d'une pièce d'identité
qui
est remise au contrôleur pour le passage de frontière en cours de
nuit. On peut se demander quel sérieux présente une telle formalité
alors que la police suisse n'est pas en présence des titulaires de ces
pièces d'identité... mais bon!
TEXTES:
- organisation:
Déroulement de notre programme de "4 JOURS A VENISE"
Premier jour
- matinée
- après-midi
Deuxième jour
-
matinée
- après-midi
Troisième jour
- matinée
- après-midi
- soirée
Quatrième jour
-
matinée
- après-midi
Menu VENISE
Retour
aux VOYAGES
Le genre grammatical...
Articles définis
- masculin
singulier: il en général, l' suivi de i d'une autre voyelle
-
féminin singulier: la, l' devant une voyelle
- masculin pluriel: i en
général
- féminin pluriel: le dans tous les cas
Articles
définis
- masculin singulier: un en général, uno suivi
de i d'une autre voyelle
- féminin singulier: una, un' devant une voyelle
-
masculin pluriel: degli
- féminin pluriel: delle
Noms et
adjectifs
- masculin singulier: se terminent en o en général,
parfois en e ou a
- féminin singulier: se terminent en a en général,
parfois en e
- masculin pluriel: se terminent en i
- féminin pluriel:
se terminent en e, parfois en i
Retour aux VOYAGES
Retour programme
VENISE
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Page
suivante : le Grand Canal
PREMIER JOUR
MATINEE
- Horaire respecté, après une nuit moyennement reposante: arrivée sur l'île de Venise, en gare de Santa Lucia à 9h34 alors que nous avions pris le départ à la gare de Paris Bercy la veille à 20h33... Un trajet de nuit qui nous permet de profiter d'une pleine journée même si l'on aurait bien aimé profiter de quelques paysages alpestres.
- A la gare petit déjeuner sur le pouce et achat de tickets de vaporetto (6,50€ l'unité, valable une heure). Nous embarquons sur la ligne 2, plus directe que la ligne1 mais sans le savoir car nous ne connaissions pas encore le sujet, avec l'intention de descendre au Rialto car le trajet pédestre avec nos bagages est plus court que de venir de la station San Zaccaria voisine de Marco. Cinq arrêts intermédiaires: Riva De Biasio (rive ouest), San Marcuola (rive est), San Stae (rive ouest), Ca' d'Oro (rive est) et Marché du Rialto (rive ouest), qui nous permet de découvrir la desserte zigzagante des rives du Grand Canal et ce qui peut être commode pour le traverser en dehors des ponts. Premier aperçu sur les Palais bordant le canal...Nous descendons donc en rive est, après le passage sous le pont du Rialto. Premier coup d'oeil sur le Grand Canal en montant sur le pont du Rialto...
- demi-tour après ce point de vue depuis
le Pont du Rialto pour effectuer la traversée pédestre du quartier
San Marco afin de gagner notre hôtel pour y déposer nos bagages.
A deux ou trois reprises nous demanderons notre chemin, ce qui s'avère
indispensable car nous sommes fatigués, il tombe une petite pluie et nous
traînons nos bagages. Nous n'aurons pas besoin de ce genre d'aide par la
suite. Itinéraire: Salizada Pio X, Marzarieta due Aprile, Merceria San
Salvador, Merceria San Zulian, Campo San San Zulian (place), nous voyons une boutique
noire Cartier face à l'église blanche San Zulian sur le Campiello
(placette) du même nom, nous contournons l'église par la gauche pour
arriver devant un passage sous porche, le Sotoportego Primo Lucatello, qui débouche
sur le Ramo (une subdivision de rue, "un rameau" en quelque sorte) du
même nom.
Et là, immédiatement sur la gauche, se présente
l'entrée fort modeste de notre hôtel 2** Città Di Milano (22
chambres). Dépose des bagages dans un coin du hall
- et c'est parti
pour les visites. Il pleut toujours un peu et ça tombe bien si l'on peut
dire, car on a le projet de visiter l'un des incontournables de la place Saint
Marc.
Notre hôtel étant tout à fait central, en trois
ou quatre minutes seulement nous y sommes. Notre première impression ?
Il est 10h30, ça grouille de monde sur la Piazetta (placette) San Marco
(la partie de la place qui se dirige vers les quais) et trois gigantesques queues
serpentent sur la place pour visiter la Basilique, le Palais des Doges et le Campanile.
Celle du Palais des Doges semble abordable mais il faudra quand même faire
une bonne demi-heure de queue. Deux bonnes heures de visite et comme par enchantement
la pluie a cessé lorsque nous sortons.
- avant de repasser à notre hôtel proche de San Zulian pour déposer nos bagages dans nos chambres, nous considérons qu'il bien temps de manger enfin quelque chose de consistant. Aux abords de l'hôtel il existe de nombreuses possibilités de restauration. .
APRES-MIDI
- bagages déposés dans les chambres, il est déjà près de 15h30 quand nous partons pour un long périple qui doit nous conduire de l'autre côté du Rialto, tout au bout du quartier San Polo. Petite variante de parcours à travers le quartier San Marco par la Calle (rue) dei Fabbri pour arriver au Rialto. De là, dans le quartier San Polo, nous poursuivons par la Ruga Vecchia, Calle della Madonetta, Salizzada San Polo, Calle dei Saoneri, Campo dei Frari et enfin Salizada de San Rocco. Il est un peu plus de 16 heures et nous avons parcouru environ 3km.
- une heure d'une visite fort intéressante mais peu photographique de la Scuola di San Rocco .
- la marche nous a quelque peu assoiffés et fatigués. Le Caffè dei Frari nous permet de goûter nos premiers cocktails spritz, l'apéritif typiquement vénitien, et de nous reposer avant d'attaquer le retour.
- retour plus long car nous passons par la Calle Corner, le Campo San Polo, la Calle dei Cavali, le Campiollo Albrizzio, la Calle dei Botteri. Petit détour par le marché, la Beccarie et la Pescheria, sans intérêt à cette heure là. Et c'est à nouveau le passage sur le Rialto.
- nouvelle variante dans la traversée du quartier San Marco: Riva del Ferro puis Riva del Carbon, nous nous enfonçons dans le quartier par Calle Cavalli, Campo Manin, Calle della Cortesia, Calle della Verona ce qui nous amène sur le Campo San Fantin, devant la Fenice, l'Opéra de Venise. Nous changeons de cap en prenant la Calle de la Chiesa, la Calle della Piscina et la Calle della Frezzeria ce qui nous fait aboutir sous les arcades du Museo Correr, Piazza San Marco... Il est 19h30 et il fait nuit depuis un moment déjà.
- nous traversons la Piazza entourée des Procuraties et de leurs arcades, contournons le Campanile, allons vers les quais par la Piazzetta et nous dirigeons vers la Riva degli Schiavoni (où se trouvent les gros embarcadères de San Zaccaria). On est tout de suite dans le quartier du Castello et l'on s'enfonce vers l'église San Zaccaria, Fondamenta dell' Osmari, Calle dei greci, Salizada San Antonin, Campo Bandiera e Mor et enfin Calle dell Dose. Il est plus de 20h30 et nous avons l'estomac dans les talons après cette longue journée de marche (9km?). Une auberge, l'Osteria Ai Schiavoni , se trouve là avec trois tables en terrasse, nous nous y arrêtons pour dîner .
- un petit kilomètre et demi en jetant un coup d'oeil au Pont des Soupirs puis nous passons par la place Saint Marc en prenant quand même le temps de déguster une glace italienne onctueuse (en cornet) et nous nous écroulons dans nos lits. Il est 22 heures.
Une première journée bien remplie...
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DEUXIEME
JOUR
MATINEE
- Notre hôtel 2** Città Di Milano
n'est pas un palace. Certes il est parfaitement situé et le quartier est
tranquille mais de certaines chambres (par exemple la n°25), la vue n'est
pas terrible et les ventilateurs sont là pour le décor (par exemple
les n°24 et 25). Les réclamations au sujet de ces ventilateurs sont
sans effet et, si l'on est un peu bricoleur, on peut voir que les fils de la télécommande
sont déconnectés) l'intérieur! Il s'avère donc difficile
de dormir en cette période où il fait encore bien chaud. Toutefois,
dans la chambre n°19, le ventilateur fonctionnait et cette chambre dispose
d'une salle de bains spacieuse...
Le petit-déjeuner n'est pas un grand
régal mais est plutôt frugal: croissants industriels sous emballage
plastique, jus de fruit industriel, biscottes mais pas de laitages (hormis du
lait dans le café si on le souhaite). A noter cependant que l'on peut demander
à l'employée de service de vous préparer un expresso ou un
cappuccino.
- Il a dû pleuvoir un peu pendant la nuit. Le jour
se lève vers 6h30. Pour ceux qui ont mal dormi en raison des problèmes
de clim, il serait possible de partir tôt mais le service du petit-déjeuner
ne commence qu'à 7 heures et les visites guère avant 9 heures...
Il
est 8h30 lorsque nous quittons l'hôtel. Un peu effrayés par le souvenir
de la matinée précédente et de l'affluence sur la Place Saint
Marc, nous espérons ne pas avoir une trop longue queue pour la visite de
la Basilique. Miracle, il n'y a pas de queue. Nous sommes les premiers et il y
a presque une heure d'attente avant l'ouverture pour la visite (à 9h45)
! Il est vrai qu'aujourd'hui il est plus tôt et qu'il ne pleut pas donc
les touristes se dispersent sans doute plus dans la ville et dans d'autres activités.
Nous avons tout loisir d'arpenter la place, la Piazzetta dei Leoni, la Piazzetta
San Marco et le Molo (quai) devant le palais des Doges. Pendant cette attente,
nous aurions été bien inspirés de pousser jusqu'aux embarcadères
de San Zaccaria...
- une heure et quart pour la visite de la Basilique , du Trésor et de la Pala d'Oro.
-
aujourd'hui nous envisageons de traverser le quartier de Cannaregio à partir
de la Madonna dell' Orto, tout à fait au nord, que nous voulons rejoindre
en vaporetto. A l'embarcadère, nous voyons qu'il y a une foule agitée
et mettons un bon moment avant de réaliser qu'une grève a été
déclanchée et s'applique au trafic entre 9h30 et 16h30!!!
Y a-t-il
un plan B? Non. On improvise donc un plan Z... Il va consister en gros à
faire le même itinéraire mais dans l'autre sens: aller pédestre
et retour en vaporetto ce soir.
- d'où nous sommes, nous traversons
la partie occidentale du quartier Castello, contiguë à San Marco:
Campo San Zaccaria, Corte Rota, Ruga Giuffa, Campo Santa Maria Formosa, puis parcours
assez labyrinthqiue du côté du Campo Santa Marina.
Petite incursion
dans le quartier de Cannaregio, au niveau du Campo Santa Maria dei Miracoli. Nous
bifurquons sur notre droite et passons deux ponts ce qui nous ramènent
dans Castello par la Calle Larga Giacintio Gallina. Il est midi et pourquoi ne
pas manger dans ce coin sympa. L'Osteria da Alberto semble tout à fait
convenir.
APRES-MIDI
- après le déjeuner, nous allons jusqu'au bout de la Calle Larga Giacintio Gallina ce qui nous consuit au Campo Santi Giovannie Paolo ou si l'on préféère en raccourci San Zanipolo et à l'Ospedale Civile.
- demi tour par le même chemin
jusqu'au Campo Santa Maria dei Miracoli puis l'on enchaîne Campo Santa Maria
Nova, Campillo del Cason, Campo dei Santi Apostoli.
A partir de là,
on se trouve sur un large axe pédestre, une sorte de boulevard comme on
n'en voit pas ailleurs dans la ville et qui débute par la bien nommée
Strada Nova ("route neuve"). Nous nous en écartons en prenant
sur la gauche la Calle di Ca'd'Oro car nous envisageons de visiter la galerie
Giorgio Franchetti du palais Ca' d'Oro. Mauvaise pioche! La grève ne touche
pas que les vaporetti...
- Après avoir rebroussé chemin, nous poursuivons notre traversée du quartier par les artères Rio Terra della Maddalena, Rio Terra San Leonardo et nous voici au Pont de Guglie. Il est 14h45.
- le Pont de Guglie permet de franchir le Canal di Cannaregio, le
second canal en importance du centre de Venise. Il permet aux bateaux (certaines
lignes de vaporetto l'utilisent n°41, 42, 51 et 52) de gagner le nord de la
lagune depuis le Grand Canal, sans contourner le secteur de la gare.
Nous restons
sur la rive est et nous empruntons la Fondamenta di Cannaregio avant de nous enfoncer
en direction du quartier juif par la Calle del Ghetto Vecchio.
- un peu
avant 15h, nous voici au coeur du ghetto, le quartier juif installé dans
le secteur des anciennes fonderies, getto ou gheto en vénitien. Le terme
a pris une autre connotation depuis qu'en 1516 la République de Venise
y assigna les Juifs à résidence.
C'est d'abord le Vieux Ghetto,
puis le Nouveau Ghetto avec le Musée Hébraïque. Visite du Musée
et de trois synagogues . Nous quittons ce quartier peu après 16h30.
- nous nous hâtons vers la Madonna dell'Orto que nous avions envisagé de visiter en fin de matinée. Nous empruntons les axes contigus aux canaux droits de la Fondamenta della Sensa et de la Fondamenta dei Mori. Trop tard!Nous arrivons pile à 17h, l'heure de fermeture. Nous avons à peine le droit de glisser la tête dans l'entrebâillement de la porte que la préposée est en train de fermer... En revanche, le petit cloître voisin est accessible
. Que faire ? En principe,
le service des bateaux a repris depuis 16h30, on pourrait rentrer... Mais il fait
beau et ce quartier tranquille nous plaît. Nous décidons d'y passer
la soirée.
D'abord en prenant tranquillement l'apéritif au Dodo
Caffé, sur la Fondamenta degli Ormesini.
- le crépuscule étant arrivé, quelques centaines de mètres plus loin, Fondamenta delle Cappuccine, nous choisissons de dîner sur la terrasse de l'Ostéria Bea Vita .
- il faut songer à rentrer. Nous gagnons l'embarcadère de la Madonna dell'Orto, face à l'île de Murano et embarquons sur le vaporetto n°51 qui contourne Venise par l'est, en empruntant le Canal de Cannaregio puis la partie ouest du Grand Canal passant devant la gare et sous les ponts de Guglie et Calatrava. Puis c'est le canal de Santa Chiara près de la gare maritime et enfin le large canal de la Giudecca entre la Giudecca et Dorsoduro. Nous voici revenus à San Zaccaria après 45 minutes de navigation, devant la place Saint Marc à 21h30.
- notre journée n'était-elle pas assez bien remplie ? Voulions-nous nous venger de la grève des vaporetti? Toujours est-il que 5 minutes plus tard nous embarquons pour près de 1h15 de navigation sur le bateau qui assure le service de nuit sur le Grand Canal (il rejoint aussi le Lido). Nous le remontons dans son intégralité en passant sous le pont du Rialto et sous le nouveau pont desservant l'île-parking artificielle du Tronchetto. Fin de trajet similaire à celui de la ligne 51 utilisée juste avant.
- coup d'oeil sur la Piazza San Marco toujours très animée et il est 23h30 lorsque nous regagnons l'hôtel, heureusement tout proche!
Une seconde journée bien remplie...
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TROISIEME
JOUR
MATINEE
- Il a encore plu cette nuit. Départ de l'hôtel à 8h45. Nous gagnons la place Saint Marc pour visiter le Campanile et avoir ainsi une vue étendue sur la ville (certains recommandent de visiter plutôt le campanile de San Giogio Maggiore qui donne une belle vue sur la place Saint Marc).
- le Campanile est ouvert à 9h. Il n'y a pas (encore) de queue. L'ascenseur (installé en 1962) nous conduit au niveau de la plate-forme vers les 90 mètres au-dessus de la place, là où se trouvent cinq grosses cloches. De là, nous avons une vue à 360° sur la ville. Le ciel se dégage peu à peu mais il manque encore un peu de soleil. Nous arrivons à prendre quelques points de repère. Retour sur le plancher des vaches, une demi-heure plus tard. Il fait soleil et la journée dans les îles s'annonce superbe.
- en nous rendant à l'embarcadère de San Zaccaria, Riva degli Schiavoni, nous consacrons un petit moment au monument érigé en l'honneur de Victor Emmanuel II (1820-1878), premier roi d'Italie, entré à Venise en libérateur, le 7 novembre 1866. Sa statue équestre fut inaugurée en 1887. Au pied du socle, en venant de la place Saint marc, on voit le lion qui déchire le traité de 1815 par lequel Napoléon cédait Venise à l'Autriche tandis que du côté opposé, on voit le lion tenter de se libérer de ses chânes, allégorie de la révolte de la ville en 1848-48.
- il est 10h15 lorsque nous en embarquons à destination des Îles de la lagune. Nous prenons le vaoretto de la ligne directe n°7 (service estival seulement) qui nous permet d'aller directement à Murano, en contournant Venise par l'est, secteur de l'Arsenal, de Santa Elena et de San Pietro. Une demi-heure plus tard, nous abordons Murano, l'île des souffleurs de verre, avec un premier arrêt à la station Navagero et nous débarquons quant à nous à l'arrêt Faro (le phare). Nous allons rester sur cette île jusqu'aux environ de 14 heures. Mais entre temps nous avons consacré trois quarts d'heure à déjeuner au Ristorante dalla Mora.
APRES-MIDI
- nous allons nous rendre sur l'île de Burano avec le vaporetto de la ligne LN. Le trajet dure environ 50 minutes et nous fait passer non loin des îlots de San Giacomo in Palude, de la Madonna del Monte et de San Francesco del Deserto. Nous débarquons vers 14h45 sur l'île de Burano . Nous allons déambuler une bonne heure dans les rues colorées de l'île de la dentelle.
- pour gagner l'île voisine, Torcello , nous utilisons un traghetto (traversier) qui en moins de 10 minutes nous dépose sur le quai desservant l'Île de Torcello sur laquelle nous passons près d'une heure. Puis c'est le chemin inverse jusqu'à l'île de Murano. De là, nous embarquons sur le vaporetto de la ligne n°13 qui nous ramène à Venise au niveau de la Fondamente Nuove. Quelques dizaines de mètres pour attendre le vaporetto de la ligne n°42 qui en contournant Venise par l'est nous ramène à San Zaccaria. Il est 19 heures passées.
SOIREE
-
mais il n'est pas écrit que la journée doive se terminer déjà.
Nous repartons avec la ligne n°2 en parcourant le Grand Canal jusqu'au Rialto.
Nous avons décidé de faire un "petit" tour en gondole
. Dommage car à 19 heures 40 il fait bien nuit et les prix sont majorés
(normalement 100€ pour 40-45 minutes au lieu de 80€ en journée).
Il aurait fallu le faire une heure plus tôt, vers les 18 heures.
Notre
tour est avantageusement négocié à 80€ pour 6 personnes
mais il dure une demi-heure.
- il faut aussi
songer à manger. Nous avions l'intention de dîner du côté
de San Pantalon, sur la rive ouest du Grand Canal, en limite du quartier San Polo.
Nous abordons à San Toma.
Un passager des vaporetti rencontré
dans la journée nous a conseiller de manger à l'Antica Osteria San
Pantalon, sur la Calle del Scaleter, dans le quartier Dorsoduro dont nous parcourrons
une autre partie le jour suivant.
Avant de dîner, nous nous livrons à
une petite exploration de ce secteur situé au sud de la Scuola Grande di
San Rocco visitée le premier jour. Après le Campo San Pantalon et
la traversée du pont sur le Rio di Ca' Foscari, nous arrivons sur le vaste
Campo Santa Margherita. En plein quartier universitaire, les vastes terrasses
des cafés de la place sont bondées d'étudiants qui profitent
de la douceur de la soirée. En revenant sur nos pas, nous passons devant
l'Universita Ca' Foscari di Venezia.
Pour dîner , nous suivons donc
le conseil d'un voyageur rencontré dans la journée mais avec quelque
hésitation car on ne voit que deux convives dans la salle de l'Antica Osteria
San Pantalon et aucun sur la terrasse. Effectivement, les prix sont imbattables
comme on nous l'avait indiqué. Deux plats et vin compris, on en sort pour
90€, pour 6 personnes. Le patron ramène spontanément le prix
du menu de 17 à 14€, vin compris... pour une cuisine basique, peu
élaborée (sardines,pavé de saumon...). Nous aurions sans
doute pu manger pour plus cher mais plus agréablement à l'Albergo
San Pantalon ou à la Trottoria Ca' Foscari al Canton, toutes proches, sur
la Calle Crosera San Pantalon...
- retour en bateau vers Saint Marc par le Grand Canal. Nous retrouvons nos lits à l'hôtel Città di Milano à 23 heures.
Une troisième journée encore très remplie...
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QUATRIEME
JOUR
MATINEE
- Nous faisons de plus en plus fort malgré la résistance d'aucun à un lever matinal. Finalement, notre petite troupe st au complet pour le petit-déjeuner dès 7h et un départ à 7h30 après avoir déposé nos bagages à la réception de l'hôtel car le projet pour se matin est de se rendre au marché du Rialto .
- arrivés Piazza San Marco, notre étonnement est grand en n'y voyant pratiquement personne. Il n'y a pas bousculade non plus à l'embarcadère de San Zaccaria.
- à 8h30, nous passons sur le Pont du Rialto pour nous rendre au marché qui se situe dans le quartier San Polo. C'est l'heure idéale car les étals sont bien garnis qu'il s'agisse de fruits et légumes ou de produits de la mer. C'est mieux que le marché vide que nous avions vu en après-midi le premier jour. Nous y passons pratiquement une heure.
- nous repartons sur le Grand Canal en sens inverse pour aborder cette fois au Pont de l'Accademia, dans le quartier Dorsoduro. Nous allons commencer notre découverte par la Galleria dell' Accademia . Nous allons faire une passionnante mais trop brève visite de ce musée où l'on peut admirer des oeuvres de grands maîtres tels les Bellini, Carpaccio mais surtout les Tintoret, Titien et Véronèse. Point intéressant, on a tout loisir de faire des photos sans flash.
-
petit coup d'oeil sur le Pont de l'Accademia puis nous partons faire un tour du
quartier en passant fortuitement par l'exposition gratuite du plasticien chinois
Han Yajuanà l'Abbaye Saint Grégoire (dans le cadre de la 54e Biennale).
Petite visite à l'église Santa Maria della Salute.
Nous arrivons
à la Pointe de la Dogana (l'ancienne Douane) où François
Pinault a installé son musée d'Art Contemporain (au lieu de l'Ile
Seguin à Paris qu'il avait envisagée au début des années
2000). L'exposition qui y a cours jusqu'à la fin décembre 2012 s'intitule
"Eloge du doute", tout un programme... Pinault possède aussi
le Palazzo Grassi sur le Grand Canal, où il présente des expositions
temporaires d'oeuvres de ses collections (au moment de notre séjour et
jusqu'en février 2012 "Le monde vous appartient"). Des sculptures
d'expositions antérieures nous amusent un instant puis nous longeons le
Canal de la Giudecca avant de revenir vers le coeur du quartier en passant par
le Squero di San Trovaso, un "chantier naval" pour les gondoles...
- étape apéritive à l'Enoteca ai Artisti sur la Fonda menta della Toletta. Quelques centaines de mètres plus loin, il est midi et demi nous arrivons sur le Campo San Barnaba où la nous semble parfaitement convenir à notre appétit et digne de compenser notre dîner de la veille.
APRES-MIDI
- nous quittons le restaurant à 14 heures et reprenons le vaporetto à l'arrêt Ca' Rezzonico, ligne n°1 qui va à l'île du Lido en passant par quelques arrêts intermédiaires dont San Zaccaria (San Marco). Nous sommes au Lido un peu avant 15 heures et munis de nos pass ACTV nous prenons le bus qui conduit au "village de la Mostra", le festival du cinéma qui s'achève le lendemain. L'itinéraire tourne le dos à la lagune et longe les plages privées donnant sur l'Adriatique: Via Giannantonio Selva, Stada dell' Ospizio Marino, Lungomare Gabriele d'Annunzio et Lungomare Guglielmo Marconi. Trois quarts d'heure plus tard, nous revenons à l'embarcadère pour rentrer vers la Place Saint Marc.
- un peu plus d'une heure pour un dernier tour Place Saint Marc et ses environs et pour aller à l'hôtel reprendre nos bagages du côté de San Zulian. Nous embarquons sur le vaporetto ligne n°1 un peu après 17h30. Mais c'est un mauvais plan, inexcusable après 4 jours de pratique, car cette ligne comporte des arrêts plus fréquents que la ligne n°2 et nous serons doublés peu après par l'autre bateau.. Non pas que nous soyons en retard mais les bateaux sont réellement surchargés à cette heure de la journée. Heureusement que nous n'avons que de petites valises et de petits sacs à dos. Aux embarcadères, la pilote intervient souvent auprès de ses collègues pour refuser des passagers. Nous arrivons à la gare vers 18h30.
- il nous reste près d'une heure trente avant le départ du train que nous mettons à profit pour grignoter des petits quelque chose en guise de dîner. Le Sthendal pour Paris Bercy part à 19h57 et il arrivera à destination à 8h25 le lendemain, avec 6 petites minutes de retard... Il nous reste à changer de gare et regagner notre Bretagne.
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- grand canal:
Le Grand Canal (Canal Grande)
et ses palais
- rive est (Cannaregio, San Marco) (1)
- rive ouest
(Santa Croce, San Polo, Dorsoduro) (2)
Des ponts... (3)
...et
des bateaux (4)
Un tour en gondole (5)
Venise la nuit (6)
Menu VENISE
Retour aux VOYAGES
Des ponts...
Le Pont
du Rialto est le pont principal de Venise et son symbole.
Depuis le XVIe s.
il relie les quartiers ouest (San Polo et Santa Croce) au noyau historique de
Venise. Ce fut l'unique pont jusqu'au milieu du XIXe s.
Ce pont de marbre
a remplacé le pont de barques du XIIes, puis les ponts de bois des XIIIe-XVe
s. (on en verra des représentations à l'Accademia).
C'est un
chef-d'oeuvre d'ingénierie dû à Antonio da Ponte, un nom prédestiné.
Son arche unique a une portée de 48 mètres. Un passage piétonnier
est aménagé au centre entre deux rangées de boutiques installées
sous douze arcades. Deux autres passages pour piétons existent de chaque
côté des boutiques et ils de rejoignent au centre du pont sous la
double grande arcade centrale.
Il n'y a pas que le Pont du Rialto
à Venise puisque la ville en compte de 415 à 455 selon les sources
(les plus généreux comptent-ils ceux des îles?).
Sur le Grand Canal et sur les canaux principaux de la ville proprement dite, il existe une bonne demi-douzaine de ponts vitaux : Scalzi (Déchaussés), Accademia, Calatrava (ou Constitution), Tronchetto, San Basillo, Guglie, Saponello...
...et des bateaux
Les bateaux, outre les gondoles dont
on va reparler, sont vitaux pour Venise. Ils transportent tout et leur ballet
sur la grande avenue aquatiques que constitue le Grand Canal est un vrai spectacle.
Pourles
déplacement des voyageurs, il y a les bateaux-bus que sont les vaporetti.
Dans ce domaine, il y a le service public ACTV de transport de la ville dont le
réseau est très développé et dessert les îles
de la lagune, et la compagnie privée Alilaguna qui dessert l'aéroport
Marco Polo.
Pour les touristes, un ticket de vaporetto à l'unité,
valable une heure, est au prix prohibitif de 6,50 et un aller simple en bus coûte
5 . Il existe des forfaits très dégressifs avec différents
Pass ACTV allant de de 12heures (16 ) à 7 jours (50 ).
Achetés
en ligne auprès de hellovenezia et en fonction de la période, ces
tarifs peuvent encore être réduits.
Pour les touristes qui ne
font qu'un passage-éclair, on ne peut pas manquer les énormes bateaux
de croisière du côté de la gare maritime. Des ferries assurent
également le transport de véhicules entre certaines parties de l'agglomération
de Venise dotées de routes (Mestre sur le continent, le Lido...).
Un
moyen plus rapide mais plus onéreux pour se déplacer à Venise
est de faire appel à aux bateaux-taxis, des vedettes rapides ou motoscafi.
Les
vraiment riches sont là avec leur yacht.
Sinon, pour les diverses
activités, on peut voir des bateaux transportant des matériaux de
construction, des pieux (pali destinés à réparer des bricole,
ces trépieds qui servent de jalons pour la navigation). Des gros travaux
sur les canaux (curage, renforcement des berges) sont réalisés à
l'aide de barges comme celle que l'on a vue avant d'arriver sur l'île de
Burano.
D'autres bateaux assurent le ravitaillement des hôtels et restaurants.
Sur l'île de Murano, on a pu voir un bateau-épicerie.
La sureté
est assurée par les carabinieri, t la guarda costiera et la polizia locale.
Et au titre des services de sécutrité, on a vu à la manoeuvre
une ambulanza, les vigili del fuoco (pompiers). Il nous a manqué un bateau-corbillard
(ça existe!).
A la pointe de la Dogana, on peut voir un bateau d'une
autre époque, le Nuovo Triunfo, un bateau à voiles, à deux
mâts, un lougre, une sorte de bisquine, lancé en 1926 pour le transport
de sable entre Trieste et Monfalcone. Il a été restauré à
partir de 1977. Utilisé pour des activités éducatives et
culturelles, il est géré par la Compagnia della Marineria Tradizionale.
On se demande comment il n'y a pas sans arrêt des collisions surtout quand on pense que les vaporetti desservent leurs stations en zigzaguant, desservant une rive puis l'autre. Quant aux gondoles traversières, les traghetti, qui assurent pour quelques dizaines de centimes la traversée du Grand Canal à quelques endroits dépourvus de pont, ils coupent carrément les flux montant et descendant d'embarcations menaçantes.
Les classiques gondoles de promenade romantique prennent moins de risques.
Un petit tour en gondole
Le transport individuel traditionnel
avec la fameuse gondole vénitienne n'est quasiment plus utilisée
que par les touristes ou pour des occasions particulières (cérémonies,
mariages et enterrements). D'ailleurs, il n'en restait que 425 en 2009. Les Vénitiens
recourent désormais au bateaux-bus.
Le coût d'une balade en gondole
est en effet prohibitif (80 à 100 Euros pour environ 45 minutes et un maximum
de six passagers). Il est vrai qu'une gondole coûte de 25 000 à 30
000 Euros!
Le tarif fort s'applique à partir de 19 heures. Nous sommes
tombés dans ce créneau mais nous avons négocié notre
tour pour 80 (pour 6 personnes) mais il n'a duré qu'une demi-heure, avec
un gondolier qui chantait gracieusement sans qu'on le lui est commandé...
Pour profiter d'un peu de clarté dans les canaux intérieurs étroit
et bordés de hautes bâtisses, il vaudrait mieux faire la balade au
tout début du crépuscule (en cette période 18h ou 18h30 aurait
mieux convenu que 19h30).
Notre petit tour s'est effectué pour moitié dans la partie de San Marco et pour le reste à l'ouest du Castello, en limite de Cannaregio.
Après un embarquement un peu délicat
à bord de la Rossella et le départ houleux (du fait du passage des
gros bateaux) sur le Grand Canal, nous sommes passés sous le Pont du Rialto
puis après avoir longé les 5 arcades du long bâtiment de la
Fondaco dei Tedeschi des Allemands), nous avons biburqué sur notre droite,
dans le Rio del Fontego dei Tedeschi et poursuivit par le Rio San Lio (nous passons
là dans le quartier du Castello), le Rio di Santa Marina avec le Palais
Bragadin Carabbale (ou Maison de Casanova) devenu un hôtel (face à
l'emplacement de la maison de Marco Polo), le Rio del Pardiso, le Rio Santa Maria
Formosa, le Rio del Rimedio, le Rio San Zulian (nous sommes revenus dans le quartier
San Marco et tout près de notre hôtel), le Rio della Guerra , le
Rio dei Baratteri et enfin le Rio San Salvadore qui nous ramène sur le
Canal Grande et, en se retournant, on voit dans son axe le sommet du Campanile
de Saint Marc.
Revenus sur le Grand Canal, nous passons au pied du Palais Dolfin-Manin
qui héberge la Banque d'Italie et revenons à l'embarcadère.
Ainsi nous avons terminé notre petit tour au nord du quartier de Saint
Marc, avec une incursion dans le quartier de Castello.
Plus
délicat que le numéro d'équilibriste auquel les passagers
doivent se livrer pour monter ou descendre d'une gondole, le gondolier engagé
sur les petit canaux doit habilement manoeuvrer pour passer sous les ponts, au
centre de la voûte ce qui malgré tout n'empêche pas qu'ils
doivent se courber. Il faut aussi gérer les priorités car la circulation
se fait à double sens, même sur ces petits canaux intérieurs.
Le changement de direction dans les carrefours aquatiques demande aussi une certaine
dextérité.
VENISE by night
Nous
avons profité de nos trois soirées pour découvrir la Venise
nocturne.
Le premier soir nous avons fait une incursion dans le quartier de Castello, immédiatement à l'est de la Place Saint Marc, en partant du Molo, au pied du Palais des Doges, puis en remontant toute la Riva degli Schiavoni et en s'enfonçant un peu dans le quartier pour y dîner.
Lors
de la seconde soirée, revenant du nord du quartier de Cannaregio où
nous avions dîner, nous avons contourné Venise par l'ouest (vaporetto
n°51) en revenant vers San Marco-San Zaccaria par le Canal de la Giudecca.
Immédiatement nous avons repris le vaporetto de nuit qui remonte le
Grand Canal et revient aussi par le Canal de la Giudecca.
Pour la troisième
soirée, nous avons remonté le grand Canal jusqu'au Rialto (vaporetto
n°2) afin d'effectuer un petit tour en gondole. Une petite boucle partant
du Grand Canal puis rentrant dans la partie nord du quartier San Marco (Rio della
Fava, Rio San Salvador).
Nous avons repris le vaporetto pour redescendre le
grand Canal. Arrêt San Toma dans le quartier San Polo pour une balade pédestre
et pour dîner. Après avoir dépassé l'église
San Pantalon et traversé le pont sur le Rio di Ca' Foscari, nous sommes
arrivés sur le vaste Campo Santa Margherita très animé (étudiants),
dans le quartier Dorsoduro.
Retour en bateau vers la Place Saint Marc.
Retour aux VOYAGES
Retour programme VENISE
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précédente: organisation du séjour
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San Marco
Grand Canal, Gran Canal en italien, Canalazzo en dialecte
vénitien...
Le Grand Canal, forme comme une lettre S renversée,
est l' artère principale du trafic.
Ce serait les vestiges d'un méandre
d'un ancien fleuve qui se jetait dans l'Adriatique.
Profondeur de 5 à
10 mètres, largeur entre 50 et 70 mètres et 3,8 km de longueur.
Nous
allons le "descendre" à deux reprises pour observer successivement
ses riVe s.
SUR LES RIVES DU GRAND CANAL
Quelques uns des palais
et autres édifices
Rive Est (gauche), du Pont de Scalzi à
la Place Saint Marc
Nous sommes dans le quartier (sestiere) de CANNAREGIO.
En 1865 (ou 1858?), un pont métallique fut établit au niveau de
la gare, entre les quartiers Cannaregio et San Croce donc permettant de rejoindre
l'accès routier à Venise. Il a été reconstruit en
1934 en pierre d'Istrie. Si l'on se réfère à l'église
voisine on le nomme Pont Scalzi et si l'on fait référence aux moines
déchus qui jadis le franchissaient pieds nus on le nomme également
Pont des Déchaussés.
Ponte degli Scalzi
Nous sommes dans le quartier (sestiere) de CANNAREGIO.
Palais renaissance
dessiné lorsque l'on bâtissait encore du gothique à la fin
du XVe s. Le compositeur Richard Wagner y passa ses derniers jours en 1882-83.
L'édifice
sert maintenant de Casino.
Palazzo Vendramin-Calergi (Casino)
La Ca'
d'Oro (le palais ou la maison d'or, "ca'" signifie maison en dialecte
vénitien et correspond à casa en italien), face à la Pescheria,
est une merveille du "gothique fleuri". Elle date du milieu du XVe s.
Elle doit son nom aux décorations externes dorées et polychromes
qui ont orné ses murs et qui sont maintenant disparues.
L'édifice
est devenu un musée en 1984 qui accueille désormais la galerie Giorgio
Franchetti (peintures toscanes et flamandes) suite au legs effectué par
ce donateur en 1916. On y présente des oeuvres de Carpaccio, Titien, Giorgione...
Du
fait de la grève qui a perturbé notre programme, nous avons dû
renoncer à sa visite...
Ca' d'oro
La Ca' da Mosto est un
édifice très ancien. Les deux premiers niveaux datent des XIIe-XIIIe
s. tandis que les étages supérieurs furent ajoutés aux XVIIe-XVIIIe
s.
La famille propriétaire donna le jour à un navigateur qui
explora les côtes occidentales de l'Afrique au XVe s.
L'édifice
est actuellement divisé en appartements.
Ca' da Mosto
Nous
arrivons dans le quartier (sestiere) de SAN MARCO.
La Fondaco dei Tedeschi
était le lieu où se trouvaient les marchands allemands au XIIIe
s. En raison d'un incendie, le bâtiment actuel date du début du XVIe
s.
Fondaco dérive de l'arabe fondouq signifiant à la fois auberge
et entrepôt.
Fondaco dei Tedeschi
Le Pont du Rialto est le pont
principal de Venise et son symbole.
Depuis le XVIe s. il relie les quartiers
ouest (San Polo et Santa Croce) au noyau historique de Venise. Ce fut l'unique
pont jusqu'au milieu du XIXe s.
Ce pont de pierre a remplacé le pont
de barques du XIIe s., puis les ponts de bois des XIIIe-XVe s. (on en verra des
représentations à l'Accademia).
Son arche unique a une portée
de 48 mètres. Un passage piétonnier est aménagé au
centre entre deux rangées de boutiques installées sous douze arcades.
Deux autres passages pour piétons existent de chaque côté
des boutiques et ils de rejoignent au centre du pont sous la double grande arcade
centrale.
Ponte di Rialto
Ponte di Rialto
Le Palazzo
Dolfin-manin est de style Renaissance (XVIe s.). La famille Manin le céda
à la Banque Nationale du Royaume d'Italie en 1867.
Il héberge
la Banque d'Italie.
Palazzo Dolfin-Manin
Le Palazzo Bembo fut construit
le long du Grand Canal à la fin du XIVes par la famille noble Bembo sur
la Riva del Carbon (quai où l'on déchargeait le charbon) qui se
livrait au commerce du charbon.
C'est maintenant un hôtel.
Palazzo
Bembo
Ca' Loredan à gauche et Ca' Farsetti à droite.
Ces
palais jumeaux du XIIIe s. de style byzantin ont été remaniés
au XVIe s.
Ces édifices sont actuellement occupés par la mairie
de la ville.
Ca' Loredan et Ca' Farsetti
Le premier palais de
style gothique qui date du milieu du XVe s. doit son nom aux chevaux figurant
sur le blason de la façade.
Le grand édifice en marbre blanc
qui tranche avec ses voisins est le Palais Grimani édifié par le
procurateur de Saint Marc Girolamo Grimani au XVIe s.
Palazzi Corner-Contarini
dei Cavalli et Grimani
De style baroque, c'est le dernier des grands palais
construits au XVIIIe s. Il servit d'établissement de bains au XIXe s. puis
de galerie d'exposition avant d'appartenir à la société Fiat.
Il
est redevenu un lieu artistique depuis qu'il a été acquis en 2005
par François Pinault où il présente des expositions temporaires
d'oeuvres de ses collections (au moment de notre séjour et jusqu'en février
2012 "Le monde vous appartient").
Nous en reparlerons en évoquant
son autre galerie de la Dogana lorsque nous visiterons le quartier Dorsoduro.
Palazzo Grassi
En 1854, lors de l'occupation autrichienne, le Pont
de l'Accademia, un pont métallique d'abord puis en bois (1934), fut lancé
entre les quartiers San Marco et Dorsoduro pour compléter l'unique pont
jusqu'alors, celui du Rialto..
Ponte dell' Accademia
Ponte
dell' Accademia
Ce palais du XVIe s. a été remanié en
style néo-gothique au XIXe s. par de riches propriétaires notamment
l'archiduc François Ferdinand d'Autriche.
Depuis 1999, il accueille
l'Institut Vénitien des Sciences, Arts et Lettres.
Palazzo Cavalli-Franchetti
Il s'agit de palais jumeaux Barbaro-Curtis. La partie gauche, de style gothique,
est la moins altérée de Venise. Elle date du début du XVe
s. tandis que celle de droite, de style baroque, date de la fin du XVIIe s.
Palazzo Barbaro
Le palais Contarini-Fasan (le petit édifice au
centre de la photo) est aussi surnommé "Palais de Desdémone"
en souvenir de l'héroïne tragique de la pièce Othello de Shakespeare.
Son
style gothique correspond à sa construction au XVe s.
Palazzo
Contarini-Fasan
Le Palais Ducal ou Palais des Doges, l'un des
symboles de Venise, se dresse sur la place Saint Marc, à l'emplacement
d'un premier palais qui fut détruit par un incendie en 976. L'actuel Palais
des Doges bâti en 1340 fut ravagé par un incendie au XVIe s.
Ce
chef-d'uvre de l'architecture gothique vénitienne au tant de la Sérénissime
République fut le siège du Doge et de la magistrature vénitienne.
C'est maintenant le Musée du Palazzo Ducale. En 2010 il a été
visité par 1 358 186 personnes.
Piazza San Marco e Palazzo Ducale
Piazza San Marco e Palazzo Ducale
Rive Ouest (droite), du
Pont de Scalzi à la Place Saint Marc
Ponte degli Scalzi
Palazzo Giovannelli Nous sommes dans le quartier (sestiere) de
SANTA CROCE.
Ce palais gothique du XVe s. était une galerie de peinture vénitienne au XVIIe s.
C'est aujourd'hui un hôtel 4*.
Casa del Boia di Genova Cette petite maison avec sa porte d'eau date des XIe-XIIe
s. C'était la maison du bourreau, ce qui lui vaut sans doute sa couleur
rouge sang.
Le Ministère de la Culture l'a attribuée à
la Compagnie des Archers qui y gère un club social.
Fondaco
dei Turchi Cet édifice de style byzantin est l'un des plus anciens de Venise
puisqu'il date du début du XIIIe s. Acquis par la République au
XIVes, cet entrepôt fut affecté au XVIIe s. aux marchands turcs (Turchi
signifie Turcs) faisant commerce de la soie et des épices. Fondaco dérive
de l'arabe fondouq signifiant à la fois auberge et entrepôt.
Cet
édifice accueille désormais le Musée d'Histoire Naturelle.
Deposito del Megio Ce lourd édifice en brique servait d'entrepôt
à grain et à farine de la République afin de pouvoir affronter
sur ces réserves les périodes de famine (notamment aux XIVe et XVIe
s.).
Seule fantaisie, le bas-relief du lion au milieu de la façade mise
en place au XIXe s. en remplacement de celle détruite par Napoléon
et qui marquait l'appartenance à l'Etat vénitien.
Palazzo
Battagia-Belloni (architecte Longhena) Palais d'un marchand ennobli en 1647. Deux
obélisques se dressent sur le toit (coupés sur la photo) marque
de capitaine de la flotte.
Palazzo Tron Petit palais patricien de la
fin du XVIe s.
Chiesa di San Stae La fondation de l'église Saint
Eustache remonterait aux Xe-XIe s. mais l'édifice actuel, de facture classique
(mais avec un fronton brisé baroque au-dessu du portail d'entrée),
a été construit au XVIIe et début XVIIIe s.
Elle possède
une riche statuaire.
Le petit bâtiment à façade colorée
situé à sa gauche accueillait "la confrérie des tireurs
et fileurs d'or".
Ca' Pesaro (architectes: Longhena et Gaspari)
Cet imposant palais baroque, à la façade
de marbre, est l'un des bijoux d'architecture de la ville. Il date de la fin du
XVIIe et début du XVIIIe s.
Cet édifice abrite désormais
deux musées: le Musée d'Art Moderne fondé en 1897 renferme
des oeuvres de XXe s. (Chagall, Matisse, Klimt, Rouault...). Le second musée
est consacré à l'Art Oriental (30000 pièces principalement
en provenance du Japon).
Pescheria (Pescaria)
Nous voici dans
le quartier (sestiere) de SAN POLO.
L'origine du marché de la Pescaria
remonte au moins au XIVe siècle.
Dans les premiers temps le marché
aux poissons (et aux oiseaux au XVIe s.) était situé à côté
du pont du Rialto mais ce genre d'établissement est source de nuisances.
C'est pourquoi il fut déménagé en 1459, à l'emplacement
de l'ancien palais Querini Ca' Mazor qui avait été rasé en
représailles d'une conjuration. Il fut reconstruit à la suite de
divers incendIe s.
Le premier pavillon de style néo-gothique date du
début du XXe s. et sert actuellement de marché aux fruits, aux légumes
et aux fleurs.
Fabbriche Nuove
Ce long bâtiment était
destiné à accueillir l'administration du commerce à l'époque
de la République. Il fut construit vers 1553 à la suite du grand
incendie qui ravagea le quartier du commerce en 1514.
C'est aujourd'hui le
siège de la Cour d'Appel..
Palazzo dei Camerlenghi
Ce
palais Renaissance, du début XVIe siècle, épouse la courbe
convexe du Grand Canal.
Il a été le siège de la magistrature
financière, camerlenghi signifiant "chambellans". Le rez-de-chaussée
servait de prison pour les débiteurs. Après la chute de la République,
il servit de Cour d'Appel et il est aujourd'hui redevenu le siège de la
magistrature financière (section régionale de la Cour des Comptes).
Ponte di Rialto
Pal. Grimani Marcello, Querini Dubois, Bernardo
Le Palais Grimani date du milieu du XVIe s. Il es dû aux architectes Michele
Sanmicheli et Giangiacomo Grigi. I appartint au doge Antonio Grimani intronisé
à l'âge de 87 ans!
Le palais central qui date aussi du XVIe s.
est aujourd'hui un centre multimédia de conférences et de formation
et appartient à la Poste depuis 1972.
Le troisième palais (en
arrière) est de style gothique tardif. Les deux premiers niveaux datent
du début du XVe et les deux derniers ont été ajoutés
au milieu du même siècle. Il reprend des motifs de la Ca' d'Oro avec
quelques fantaisies comme le décalage des loggias d'un étage à
l'autre. C'est l'un des mieux conservés du Grand Canal et de plus il présente
la particularité davoir abrité deux familles comme le montre
les deux porches ouvrant sur le canal.
Palazzo Balbi
Nous voici
dans le quartier (sestiere) de DORSODURO.
Situé, comme le précédent,
dans la convexité d'une courbe du Grand Canal, ce palais jouit d'un emplacement
remarquable. Bâti au XVIe s. il eut un hôte prestigieux en la personne
de Napoléon venu assister à des régates en 1807.
Ca' Foscari
Situé dans la convexité d'une courbe
du Grand Canal, cet imposant palais gothique du XVe s. fut racheté par
le doge Francesco Foscari. Parmi ses hôtes illustres figure Henri III, roi
de France.
Cet édifice appartient maintenant à l'Université
de Venise.
Ca' Rezzonico (architectes: Longhena, Massari) Ce palais
baroque, à la façade de marbre, est l'un des bijoux d'architecture
de la ville. Il date du XVIIIe s. Acheté par la ville en 1935, c'est aujourd'hui
un musée consacré aux collections d'art vénitien du XVIIIe
siècle: tableaux, mobilier, verres... que l'on peut admirer dans diverses
salles dont "la chambre nuptiale" et "la salle du trône"
(de style rococo).
Palazzetto Stern
Ce petit palais historique
du XVe s. appartint à la famille Malpaga. Racheté Ernesta Hierschel,
épouse du banquier Louis Stern, au début du XXe s., il a été
largement remanié. Cette demeure accueillit alors de très riche
doeuvres dart de diverses époques.
C'est aujourd'hui un
hôtel de luxe.
Palazzi Loredan dell'Ambasciatore e Moro Le
premier palais, de style gothique, est celui d'une famille noble de Venise. Il
date de la fin du XVe s. Ce fut la résidence de l'ambassadeur d'Autriche
au XVIIIes, d'où sont surnom.
Suite à un incendie, il fut reconstruit
à la fin du XIXe s.
Le second palais est dit Casa di Otello.
Ponte dell' Accademia
Palazzo Barbarigo Ce palais renaissance
a été construit au XVIe s. Sa façade a été
décorée de mosaïques de verre en 1886 par ses propriétaires,
verriers de leur état. Il est actuellement le siège de l'entreprise
de verrerie "Pauly & Co" dont les ateliers sont à Murano.
Ca' Venier dei Leoni (Fondation P. Guggenheim) Ce palais bâti en
1749 était destiné à rivaliser avec le palais qui lui fait
face, sur l'autre rive (la Ca' Grande), mais il est resté inachevé.
Il
fut acheté en 1949 par une riche héritière américaine
pour y présenter l'une des plus importantes collections d'oeuvres d'art
du XXe s. (surréalistes en particulier). Des sculptures animent les jardins
situés derrière l'édifice.
Ca' Dario (à droite)
Ce palais renaissance possède une façade incrustée
de médaillons de marbres polychromes.
Giovanni Dario, d'origine dalmate,
le fit construite en dot pour sa fille en 1479. Cette même année,
c'est lui qui négocia la paix avec les Turcs.
Ce palais serait porteur
de malédiction, ses propriétaires étant voués à
la faillite ou à une mort violente. Il aurait été construit
à l'emplacement d'une tombe.
.
Ca' Salviati
Le petit palais (Palazzino) Salviati, porte toujours les mosaïques de verre
de la célèbre famille de verriers Salviati de Murano.
.
Santa Maria della Salute (archtecte: Longhera)
Cette imposante
basilique baroque fut construite à la demande du Sénat pour implorer
la Vierge de mettre fin à la dévastatrice épidémie
de peste de 1630 (salute signifie "salut" au sens de "santé").
Il repose sur un million de pieux enfoncés dans le sol vaseux.
Extérieurement,
la base du dôme est ornée de sculptures en spirales, les oricchioni
("grandes oreilles").
Nous en reparlerons en visitant ce quartier.
Dogana da Mar
La Dogana da Mar est l'ancien bâtiment des douanes (maritimes). François Pinault a fait réaménager les lieux par l'architecte japonais Tadao Ando pour y installer son musée d'Art Contemporain en 2006. Sa fondation a obtenu la concession pour 33 ans. Sur les 3500m², sont présentées de 150 à 200 oeuvres sur les 25000 que détient la fondation.
(en arrière, la basilique
Santa Maria della Salute)
Piazza San Marco e Palazzo Ducale
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- san marco:
Quartier SAN MARCO
Place
Saint Marc
- Palais des Doges (1)
- Basilique St Marc (2)
- Campanile
(3)
- autres lieux (4)
Dans le quartier San Marco (5)
Menu VENISE
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A BOIRE ET A MANGER...
LE BOIRE...
Soft, on boit de l'eau gazeuse ou effervescente, acqua frizzante (ou acqua gassata) ou de l'eau plate, acqua minerale naturale. L'eau en carafe, caraffa d'acqua, est peu consommée ici.
Deux apéritifs
-
Le Spritz est un cocktail typiquement vénitien à base de vin blanc
additionné d'un trait de vermouth amer et d'eau gazeuse (eau de Seltz),
accompagné d'une olive ou d'une rondelle de citron ou d'orange et de glaçons.
Le meilleur se confectionne avec du vin prosecco (voir plus loin à
la rubrique suivante).
Plutôt amer avec du Campari, inventé en
1860 par Gaspare Campari, à base de plantes aromatiques et fruits macérés
dans de l'alcool).
Plus doux avec de l'Aperol, inventé en 1919 par la
distillerie Barbieri, à base d'orange, gentiane, rhubarbe et plantes aromatiques
macérés dans de l'alcool.
-Le Bellini : inventé par Arrigo
Cipriani au Harry's Bar (près de la place Saint Marc).
Il est confectionné
à base de prosecco et de jus de pêche blanche fraîchement pressée.
Un vin apprécié
Le Prosecco : appelé tantôt
Prosecco di Conegliano, tantôt Prosecco di Valdobbiadene, c'est un vin sec
(blanc ou parfois rosé) très fruité ou un vin plus ou moins
pétillant qui appartient alors à la famille des spumante (mousseux).
Il est produit à base du cépage glera.
Le(s) Café(s)
Il
ne semble plus utile d'insister sur la renommée du café italien.
Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs de café,
ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément, quand on sait
que la péninsule détient un nombre record d'établissements
distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000
points de vente dans le pays.
Le capuccino doit son nom à la couleur
brun clair de la robe des capucins: café et quantité égale
de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé
de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin
pour y puiser lénergie dont on a besoin pour travailler.
Dès
1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à
café la cafetière italienne appelée aussi moka
qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat
corsé particulièrement apprécié.
En 1948, c'est
un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso
mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression" et non pas
"express".
Les Italiens consomment aussi du café glacé
ou frappé, granité, le caffè con latte, le moca, le latte
macchiato, le corretto (corrigé par une goutte d'alcool), l' espresso est
un espresso très serré contrairement au lungo (allongé mais
pour le goût français demander un caffé lungo ma non americano).
...ET LE MANGER
Une trattoria est un restaurant, simple et sans
prétention. L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple.
Les trattorias n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis
sont traditionnels et bon marché. Ici, à Venise, outre les plats
utilisant différentes sortes de pâtes ou le riz, on fait largement
appel aux produits de la mer: petits coquillages, poulpes, fritures et sardines
mais aussi poissons nobles....
Les restaurants servant plutôt des pâtes
sont traditionnellement désignés du nom d'osteria (terme issu du
mot français auberge) où l'on trouve à boire et à
manger.
Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours bien nette
entre trattoria et osteria...
On retrouve dans la gastronomie vénitienne
des saveurs et des goûts orientaux (c'est ici le terme de la mythique Route
des Epices).
Il s'agit aussi d'une cuisine de marins où entrait en
ligne de compte les soucis de conservation et d'économie.
Bien sûr,
on trouve la traditionnelle pasta: gros spaghettis creux accompagnés d'une
sauce (bigoli in salsa) à base de sardines et d'oignons (sard in soar),
spaghettis aux palourdes (caparozzoli) ou les gnocchis à la vénitienne.
Le risotto (risotti au pluriel)est un plat traditionnel, originaire du nord
de l'Italie, à base d'un riz riche en amidon et non étuvé
qui est d'abord légèrement frit avec des oignons fondus dans de
l'huile d'olive puis mouillé au vin blanc et de petites quantités
d'eau jusqu'à cuisson complète et on finit par l'ajout d'une noix
de beurre et de parmesan râpé.
A déguster aussi la frittura
ou le fritto misto (friture mélangée de plusieurs variétés
des produits de la mer: calamars, sole, lotte...), les crevettes (crostini), les
seiches farcies ou cuites dans leur encre.
Le foie à la vénitienne
avec des oignons servi avec la polenta est également délicieux.
La
pizza étant une spécialité napolitaine, il vaut mieux l'éviter
à Venise!
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LES MONUMENTS DE LA PLACE SAINT MARC (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)
San Marco, cela évoque
tout à la fois, la place principale (piazza) de Venise, la basilique, le
saint patron de la ville ou le quartier (sestiere) central...
Observons
la place. En fait elle se décompose en trois partIe s. La Piazza San Marco
proprement dite se situe face à la basilique et est enserrée par
les Procuraties et le Museo Correr qui lui fait face. Les autres places de Venise
s'appellent campo (campi au pluriel).
Le petit renfoncement au nord de la
cathédrale correspondà la Piazzetta dei Leoni (la Placette des Lions).
Au sud, l'espace entre le Palais des Doges et la Librairia Sansoviana (ou
Libreria Vecchia ou bibliothèque Marciana, de Marc) délimine la
Piazzetta (la Placette) qui se prolonge par le quai du Molo. Au XIIe s. un canal
(le Rio Batario) proche du palais fut remblayé et la place pavée
de briques.
Justement, en tournant le regard vers le Molo, on voit deux hautes colonnes surmontées de statues. Ces colonnes furent rapportées de Césarée à Venise en 1127 par le Doge Domenico Michiel (35e) à la suite de la Première Croisade en terre Sainte. Elles furent érigée par l'un de ses successeurs (le 39e) Sebastiano Ziani en 1172. Les criminels à juger par le Conseil des Dix débarquaient ici et devaient passer entre ces colonnes et c'est également qu'étaient exécutés les condamnés à la peine capitale. Ces colonnes symbilisent la porte de la cité.
La colonne de droite en granit rose porte la copie d'une statue sensée représenter Saint Théodore, le premier Saint Patron de Venise, sur le dos d'un crocodile. En fait c'est une statue composite. La tête de style hellénistique serait celle d'un souverain égyptien à moins que ce soit d'un roi de Pont (en Anatolie, la Turquie actuelle) ramenée de Grèce. Le torse serait d'origine romaine (Empire d'Hadrien). le reste du corps et l'animal seraient des oeuvres vénitiennes beaucoup plus récentes! Elle fut érigée en 1329 et orientée en direction du Palais des Doges bien que depuis l'an 828, la ville s'est vouée à un nouveau saint patron, Saint Marc. Des marchands avaient rapporté ses reliques d'Alexandrie (Marc en était l'évêque) et une basilique fut construite pour les accueillir... Pourquoi ce changement de dévotion? Au prétexte que l'apôtre, disciple de Saint Pierre, serait passer ici en l'an 60, dans sa campagne d'évangélisation sous l'autorité de Pierre et de Paul. En réalité, c'était un moyen de s'affirmer face à la puissance épiscopale de Rome. Mais qui dit Saint Marc doit penser évangéliste. C'est le second, après Matthieu d'après le canon catholique. Son attribut est le lion, symbole de force et de noblesse. Le lion ailé est un vieux symbole qui remonte à l'époque de Babylone et des anciens empires d'Egypte. Les textes judéo-chrétiens l'évoquent comme la bête apocalyptique (prophète Daniel).
La
colonne de gauche, la plus proche du palais, est en granit gris. Pour parachever
la symbolique attachée au saint patron de la ville, elle porte une sorte
de lion en bronze qui regarde aussi vers le palais et tourne donc le dos à
Saint Théodore. Là aussi, il s'agit de récupération.
L'animal, une sorte de chimère, est un hybride de lion et de griffon ou
de dragon, de style hellénistique, réalisé vers la fin du
4ème siècle avant J-C. Il aurait été rapporté
au XIIe s. par des marchands vénitiens dans leur commerce avec les ports
de Tarse ou d'Alexandrette (dans la région d'Antioche). Au temps de la
République, on put même voir des lions en cage au centre de la place!
Ce
lion fit un séjour à Paris, place des Invalides, après que
Napoléon l'y eut emporté suite à sa victoire sur Venise en
1797. Il fut restitué en 1815 avec la chute de l'Empire.
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VISITE DU PALAIS DES DOGES
Comme tous ls grands musées, le Palais des Doges mériterait que l'on y passe de longues heures voire des journées. Mais les touristes ne sont pas des spécialistes et font donc bien plus rapidement. La queue peut être longue et le ticket d'entrée coûte 14 Euros (+ 5€ pour la location d'un audio-guide).
Ce ticket ouvre droit à la visite non seulement du Palais des Doges mais aussi du musée Correr, de la Bibliothèque Marciana et du Musée Archéologique, tous situés sur la place Saint Marc. Mais si en quatre jours on veut découvrir divers aspects de Venise, s'enfoncer dans les quartiers, aller sur les îles... forcément n n'a pas le temps pour ces visites. La découverte d'une ville à riche patrimoine (notamment muséographique) demanderait des semaines et des mois comme je l'ai déjà dit.
Photos
interdites, même sans flash, dans les salles et il est difficile d'échapper
à la surveillance pour "voler" quelques photos...
En 810,
le doge Angelo Participazio quitta l'île Malamocco, l'actuel Lido, et s'installa
au Rialto. Un premier palais à l'allure de château fort fut construit
au cours du IXe s. Un incendie détruisit le premier palais des doges en
976 ainsi que la première basilique bâtie entre 828 et 832.
L'actuel
Palais des Doges fut rebâti en 1340 et est donc de style typiquement gothique
vénitien. Il subit lui aussi plusieurs incendies au cours des siècles
suivants. C'était non seulement la résidence du Doge mais aussi
un tribunal et le lieu des assemblées délibérantes.
Le plan d'ensemble s'organise en forme de U dont la base est
parallèle au canal et le fond fermé par la basilique à laquelle
est adossé l'Arc Foscari.
De la Piazzetta,
sur la façade occidentale, dans la moitié gauche du balcon, on voit
deux colonnes de marbre rose qu se distinguent des autres piliers en marbre blanc,
c'est là que se tenait le Doge lors des exécutions. En revanche
sur la partie droite, un quadrilobe est remplacé par un médaillon
en haut-relief représentant la Justice brandissant son glaive. Une loggia
très ornementée occupe le centre du niveau le plus élevé,
c'est le balcon de la Salle du Scrutin.
Vu du coté du canal, la façade
méridionale se présente de façon symétrique avec également
un balcon très ornementé qui donne sur la Salle du Grand Conseil.
C'est la partie la plus anciennes et c'est à partir de la Riva degli Schiavoni
que l'on accède à la cour même si, un siècle plus tard
(XVe s.), une porte a été ouverte en façade occidentale,
dans un renfoncement près de la basilique, c'est la Porta della Carta..
Le
centre de la cour est occupé par la margelle d'un puits tandis qu'au fond,
à droite de l'Arc Foscari, se dresse monumental l'Escalier des Géants
(XVe s.) réalisé par Sansovino qui conduit à la galerie du
premier étage de l'aile orientale, au niveau des appartements du Doge.
Les statues de Mars et de Jupiter encadrent l'escalier au sommet duquel les Doges
étaient couronnés.
L'accès intérieur aux étages
se fait par l'Escalier d'Or (XVIe s.) en stucs finement sculptés, dorés
et ornés de médaillons peints.
Au premier étage, la plus grande salle, impressionnante,
est occupée par la Salle du Grand Conseil où se réunissaient
les familles nobles ou patriciennes (1000 familles au XIIIe s. et 2000 au XVIe
s.). Elle jouxte la Salle d'Armes qui est reliée directement au Pont des
Soupirs.
Sur l'aile occidentale se trouve la Salle du Scrutin.
Ces deux
salles donnent sur l'extérieur, la place ou le canal.
Le fond de
la Salle du Grand Conseil est recouvert d'une grande toile du Tintoret "Le
Paradis" (vers 1580) tandis que parmi les médaillons du plafond on
peut admirer "le Triomphe de Venise" par Véronèse.
Nous
ferons une brève présentation des grands maîtres vénitiens
un peu plus tard.
La Salle d'Armes voisine donne accès à un passage couvert enjambant le canal voisin. Dans l'imagerie mentale populaire il règne une grande confusion par rapport aux soupirs attachés à ce fameux Pont des Soupirs...
Il semble y avoir des interférences
avec la romance de "Roméo et Juliette" racontée par William
Shakespeare (vers 1600) qui se déroulait certes en Vénétie
("les amants de Vérone") mais pas à Venise. Drame dont
Charles Gounod a fait un opéra en 1867.
Rien à voir non plus
avec les Pont des Soupirs plus romantiques et plus tardifs que celui de Venise.
En Angleterre, on a les deux Bridge of Sighs des Universités d'Oxford et
de Cambridge, reliant tout simplement des bâtiments et s'inspirant des ponts
vénitiens surélevés (mais justement pas de celui des soupirs
qui est plat!). Rien de commun non plus avec le très romantique Puente
de Suspiros de Lima (quartier de Barrancos), un petit pont de bois créé
à l'occasion de la Saint Valentin 1876.
Ici le Ponte dei Sospiri du Palais des Doges conduisait les condamnés du tribunal à la prison en passant au-dessus du Rio della Canonica (Canal de la Cure) encore appelé Rio del Palazzo (Canal du Palais) ou Rio della Paglia (Canal de la Paille)...
Vu de l'extérieur, de la Riva degli Schiavoni, le pont ne paye pas trop de mine en ce moment car les façades des bâtiments voisins (du palais et des prisons) sont en travaux et donc bâchées...
CASANOVA
Giacomo Girolamo Casanova (1725-1798), artiste, faux magicien, espion, diplomate, libre penseur ... et surtout connu en tant qu'invétéré séducteur et libertin, une sorte de Don Juan vénitien dont les exploits firent même tomber dans son lit des religieuses de nobles familles du couvent (disparu) de Sainte Marie des Anges sur l'île de Murano.
L'Inquisition le fit emprisonner au Palais Ducal pour crime contre la religion (sorcellerie) mais il échappa à la torture qui venait d'être abolie. Il réussit l'exploit unique de s'évader la nuit du 1er novembre 1756 en passant par les toits ("plombs") en compagnie d'un autre détenu et se faisant passer pour des visiteurs enfermés par mégarde, ils appelèrent les gardes et purent ainsi sortir par la grande porte ( Porta della Carta).
Libre, il s'enfuit à Munich puis à Paris. Une évasion qui ridiculisa la Sérénissime sur le déclin... puisque quelques décennies après Napoléon s'emparait de la cité.
Nous
le franchissons en poursuivant la visite par la partie intitulée Itinéraires
Secrets qui nous permet de visiter les cellules des "nouvelles prisons"
(prigioni) construites à la fin du XVIe s.
En effet, à mesure
que la République s'agrandissait, les prisonniers importants devenaient
plus nombreux dans les cellules des greniers du palais, sous les "plombs"
(le toit fait de tuiles de plomb) comme le célèbre Casanova (un
soir nous sommes passés en gondole au pied de son palais). Il fut donc
décidé de construire une nouvelle prison, de l'autre côté
du canal de la Paglia ("canal de la paille").
Ces nouvelles prisons
disposaient de cellules un peu plus grandes et mieux ventilées. Certaines
possédaient des petites ouvertures sur les canaux mais le confort en est
bien relatif notamment en raison de l'humidité et du froid en hiver.
Au dernier étage, nous passons par diverses salles, notamment :
- Salle du Conseil des Dix (créé en 1310 pour surveiller
les institutions) ornée de toiles ornant le plafond sont dues à
Véronèse. Le panneau central est une copie car l'original fit partie
du butin napoléonien et ne fut pas restitué (il est au Louvre).
-
Salle des Tre Capi (les "trois chefs", les trois magistrats inquisiteurs)
au plafond décoré par le Tintoret.
- Salle des Quatre Portes
(salle d'attente des ambassadeurs) dont le décor de plafond est du Tintoret
et sur le chevalet, une toile de Tiepolo. - Salle du Collège (rédaction
des projets de lois et diplomatie) dont le mur du fond et le plafond sont décorés
d'oeuvres de Véronèse tandis que le mur de l'horloge est dû
au Tintoret.
- et la grande Salle du Sénat (approbation des lois, compétences
économiques) décorée de toiles du Tintoret et de Palma le
Jeune (Jacopo di Antonio Negretti).
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VISITE DE LA BASILIQUE SAINT MARC
La visite est GRATUITE mais les photos interdites.
Ceci explique pour une bonne part les longues files d'attentes surtout que pour
touristes d'un jour c'est parfois l'un des seuls monuments visités à
Venise avec le grand Canal et un arrêt sur le Rialto...
Les visites
commençant seulement à 9h45, il est prudent d'y venir de bonne heure!
Les
bagages, même les sacs à dos ne sont pas admis. Il faut les mettre
en consigne à l'Ateneo San Basso situé dans une ruelle à
gauche de la basilique).
Venise, à la recherche de prestige, souhaitait accueillir une relique digne de ses prétentions. C'est ainsi qu'en l'année 826, deux marins Vénitiens dérobent le corps de l'évangéliste Marc à Alexandrie pour le ramener à Venise. Le corps a été caché sous des carcasses de porc pour éviter les fouilles des Sarrasins ! Une première église fut édifiée en 828 pour accueillir les reliques.
La basilique Saint Marc est la plus connue des 84 églises qui subsistent dans la ville.
Extérieurs
La basilique actuelle a pour origine l'édifice construit entre 1063 et 1094, à la place d'églises rebâties après l'incendie de 976. Elle n'a pris le titre de cathédrale qu'en 1807 à la place de San Pietro di Castello (situé à l'extrémité occidentale de Venise) lorsque le patriarcat fut déplacé.
L'édifice
en brique est de type oriental avec un plan en croix grecque (4 branches égales
et cinq coupoles), avec une façade de 52m. Au cours des quatre siècles
suivants, des embellissements très importants furent apportés témoignant
de l'enrichissement de la ville et de ses conquêtes. Pour donner une allure
plus imposante, les coupoles basses d'origine en brique furent doublées
par des coupoles en charpente recouvertes de plomb. Les façades ont été
habillées d'un placage de marbre et des colonnes ramenées lors d'expéditions.
Les arcades des cinq portails de la façade occidentale sont ornées
de mosaïques qui pour certaines datent du XVIIIe s. en remplacement de celles
d'origine. Du fait de leurs origines variées, on peut remarquer une certaine
hétérogénéité, notamment de couleurs, dans
la forêt de colonnes.
Ces transformations ont fait passer l'édifice
d'un style byzantin à un style gothique. La façade en deux étages
affirme le statut de Saint-Marc en tant qu'église d'État.
Aux trois mâts surmontés de lions dorés qui se dressent sur la Piazza, devant la basilique, flottaient autrefois les étendards des royaumes de Morée, de Candie et de Chypre, possessions coloniales de Venise.
Le portail central de la façade principale est surmonté
par une mosaïque du Jugement Dernier et son arc bénéficie d'un
décor richement sculpté (les autres portails n'ont pas ce privilège).
Plus intéressante est la mosaïque du portail le plus à gauche,
la Porte San Alippio ou Saint Alipius, car elle est d'origine (XIIIe s.). Baptisée
"Translation du corps de Saint Marc", on y voit surtout une représentation
de la basilique à cette époque, c'est-à-dire une façade
avec des arcs en plein cintre qui ont précédé l'habillage
gothique rapporté par la suite. Le quadrige y figurait déjà.
La mosaïque de l'arcade du portail suivant (à gauche du portail
central) représente "Saint Marc vénéré par les
magistrats vénitiens".
Le portail central est surmonté
par la fameuse Loggia dei Cavalli, la Loggia des Chevaux. Il s'agit de copies
qui datent de 1982 afin de protéger les originaux installés dans
le musée de la basilique. Les originaux ne sont pas en bronze mais en cuivre
plus facile à dorer. Ils font partie du butin ramené de la Quatrième
Croisade en 1204, après la défaite de Constantinople où le
quadrige ornait un hippodrome. Ils sont très anciens puisque les experts
se querellent sur des époques entre le IVe s. av. J-C et le IIIe s. de
l'ère chrétienne. De cette loggia, le Doge pouvait assister aux
tournois qui se déroulaient sur la place.
Leur destin fut encore bouleversé
lors de la défaite de Venise par Napoléon en 1797. Les chevaux firent
partie du butin et se retrouvèrent attelés à un char sur
l'Arc du Carrousel aux TuilerIe s. Ils retrouvèrent leur place ici en 1815.
L'arc
de la loggia est surmontée par un tympan à la point élancée
décoré d'un fond de ciel étoilé, azur et or, et d'un
haut relief dégagé représentant le Lion ailé recouvert
d'or et posant une patte sur les Evangiles.
Sur la courte
façade méridionale, donnant vers le canal, on garde la trace de
portails (Porta da Mar). Ce qui est important à remarquer, ce sont les
deux colonnes dites syriennes dressées devant cette façade. Elles
auraient rapportées de Saint Jean-d'Acre en Palestine ou selon d'autres,
de Constantinople au XIIIe s.
Sur la droite, adossés à l'angle
saillant de l'aile méridionale, on peut voir le groupe de statues des Tétrarques
ramené par les Vénitens après leur victoire sur les Génois
au XIIIe s. Ces statues en porphyre représentent quatre empereurs romains
qui, à partir de 293, se partageaient l'autorité sur l'Empire. Cette
organisation faisait suite au duumvirat instauré en 284 par l'Auguste Dioclétien
pour partager le pouvoir avec Maximine. A la suite ils s'adjoignent chacun un
César, Galère et Constance Chlore. C'est pourquoi on les voit se
tenant par couple et elles symbolisent en quelque sorte "l'unité dans
le pouvoir partagé". Le système sera reconduit avec plus ou
moins de crises et disparaîitra totalement à la fin du IVes (361).
Revenons
aux statues pour dire qu'on les date du IVe s. Il y a une controverse sur leur
origine. Proviennent-elles de l'oasis syrienne de Palmyre ou bien d'Egypte (Galère
faisait travailler à sa cour des artistes égyptiens)...
Quoi
qu'il en soit, ces statues sont très appréciées en fond de
photo par les jeunes mariés.
L'angle de la basilique est précédé
par une autre pierre en porphyre, une sorte de piédestal, une "pierre
à ban" qui servait à la proclamation des lois (on en verra
une autre à la Pescheria, dans le quartier San Polo). Lors de l'écroulement
du campanile en 1902, cette pierre protégea l'angle de la basilique.
Tout à l'opposé, sur la Piazzetta dei Leoni, ce côté nord de la basilique est beaucoup plus dépouillé face aux deux lions de marbre rouge de Cottanelloqui y furent sculptés en 1722 par Giovanni Bonazza. Un portail, la Porta dei Fior (la Porte des Fleurs) surmonté d'un bas-relief roman de la nativité (avec un Enfant-Jésus aux grandes proportions) conduit à la chapelle de Saint Isidore dont les reliques furent déposées ici en 1125. La chapelle fut achevée en 1355. C'est actuellement l'accès à l'espace de prières aménagé dans la basilique.
Intérieur
On y accède par le narthex avant d'atteindre
la nef. Le narthex est richement décoré de marbres et de mosaïques,
toute la surface des murs et des coupoles en sont recouverts. Malheureusement,
comme au palais des Doges, les photos sont interdites, même sans flash...
La nef, est sombre mais les reflets d'or de ses mosaïques diffusent une clarté dorée. Mur et coupoles sont recouverts de ces mosaïques de verre revêtu d'or. Les motifs, écritures et scènes sont constitués par des él&ments multicolores. On évalue la surface de mosaïques à fond d'or à 8000 m² (j'ai aussi lu 4000?). Les mosaïques ont été réalisées au fil du temps, entre le XIIIème et le XVIème siècle, les plus récentes ayant été réalisées sur les cartons d'artistes comme le Titien ou le Tintoret. Quant au sol, il est recouvert de mosaïques et de carreaux de marbre.
Sur la droite, les fonts baptismaux ont été réalisés par Jacopo Sansovino. La mosaïque de la voûte illustre la vie de Saint Jean et l'enfance du Christ. Des Doges y sont inhumés.
Revenons dans la nef, la scène de la coupole centrale représente
l'Ascension.
Nous avons pris le ticket (3 Euros et photos autorisées
sans flash) permettant de voir le Trésor auquel on accède depuis
le transept droit. On y voit des pièces d'orfèvrerie d'or et d'argent
provenant du pillage lors du sac de Constantinople en 1204, du moins celles que
Napoléon n'a pa prises pour les fondre. On y voit notamment de superbes
icônes byzantines de Saint Michel et une superbe icône de la Madonna
Nicopeia ("celle qui rend victorieux").
Nouveau retour dans la nef séparée du choeur par l'iconostase comme dans les églises byzantines (et orthodoxes), ce qui correspond au jubé des églises médiévales d'Occident. Le maître-autel est surmonté d'un baldaquin, soutenu par 4 colonnes sculptées de reliefs sur le thème de la vie du Christ et de la Vierge. L'abside est décorée d'une mosaïque d'un Christ Pancrator (bénissant), du début du XVIème siècle.
Avec un autre ticket (2 Euros), on peut accéder derrière le maître-autel pour admirer la Pala d'Oro (la "Table d'Or"), un extraordinaire retable (3,40x1x4m), réalisé entre le IXème et XIVème siècle. La Pala d'Oro qui n'était visible qu'en de grandes occasions (sinon, le retable était replié) est incrustée de centaines de pierres précieuses (300?) et de perles entourant 83 panneaux d'émaux cloisonnés illustrant pour la partie supérieure des scènes de l'évangile et pour la partie inférieure la vie des saints autour d'un panneau central représentant un Christ Pantocrator. En dessous sont représentés l'impératrice byzantine Irène, la Vierge et le Doge Falier.
Nous ressortons de la visite par la gauche du narthex, ce qui permet d'admirer les coupoles bien éclairées, celle de Moïse, celles racontant la vie de Joseph et celle d'Abraham.
Nous n'avons pas acheté de ticket pour visiter le musée de la basilique (on y voit par exemple les chevaux originaux du quadrige).
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VISITE DU CAMPANILE
Même s'il ne lui est pas accolé, le Campanile est bel et bien le clocher de Saint Marc. Il est situé en face de la basilique, à l'angle saillant formé par la Piazza et par la Piazzetta. Le prix du ticket n'est pas donné: 8€!
La visite ne présente pas un intérêt
majeur en soit sinon celui de donner un magnifique point de vue sur les monuments
avoisinants, sur la basilique Saint Marc, le Palais des Doges, le bassin de Saint
Marc, ainsi que sur les toits et clochers vénitiens des quartiers alentour
et sur l'ensemble de la ville, sur la lagune et les îles (notamment Murano).
Lorsque le ciel est limpide, ce qui n'est le cas lors de notre visite, la vue
permettrait même d'apercevoir les sommets des Alpes!
Avec 98,5 mètres
(ou 95?) de haut et une base carré de 11x11m (ou 12x12?), cest en
effet le monument le plus haut de la ville.
Alors courage! Mais rassurez-vous,
un ascenseur a été installé en 1962.
Une première tour existait dès 912 (construction commencée en 888) ou 1173 (?), bâtie sur des fondations romaines. Elle servait autrefois de clocher (avec une flèche en bois) et de phare aux navigateurs. C'était aussi une tour de garde (10e siècle), tout proche d'un château fort qui allait devenir plus tard, le Palais des Doges et aurait aussi servi de prison. Après avoir été restaurée plusieurs fois....
A la suite de
l'incendie de 1489 et du tremblement de terre de 1511, le campanile acquit sa
forme actuelle en 1514 (ou 1515) entre les mains de l'architecte Bartolomeo Bon
et fut surmonté d'un ange doré servant de girouette. Il demeurait
relativement fragile et nécessita de nombreuses interventions, dont celle
de Longhena (architecte également de nombreux palais le long du grand Canal),
en 1653.
Galilée utilisa le campanile pour ses observations astronomiques
et présenta sa nouvelle lunette en 1609.
La Loggetta baroque de marbre blanc bâtie à ses pieds entre 1637 et 1547 (ou 1549?) par Sansovino servit de salle pour le patriarcat (les nobles) puis pour la garde d'honneur.
Le campanile s'effondra le 14 juillet 1902 sans que des signes de la catastrophe aient été perceptibles et après avoir résisté à des tremblements de terre. Il n'y aucune victime et la basilique s'en sortit miraculeusement indemne mais pas la Loggetta. Dix ans plus tard, en réemployant les matériaux, tout était reconstruit à l'identique, la Loggetta et le Campanile renforcé qui dressait à nouveau sa fière silhouette sur la ville.
Arrivé à la plate-forme, on est
sous les cinq cloches qui au temps de la République avaient différentes
fonctions:
- la Marangna (ou Maragona?), la plus grande, sonnait autrefois
l'heure du début et de fin du travail. Sauvée des ruines, fragilisée,
elle ne sonne plus.
- la Malefico, "le Mal" (ou Maleficio o Renghiera?),
la plus petite, annonçait les condamnations à mort.
- la Nona
comme son nom l'indique sonnait à 9h (on trouve sur certains guides l'indication
de midi?).
- la Trottiera sevrait à appeler les membres du Grand Conseil
pourles réunions, ils mettaient leur cheval au trot...
- la Mezza Terza
("la troisième moitié"!!!?) ou Pregadi qui annonçait
une session du Sénat.
La vue à 360° permet de balayer tout l'horizon et d'avoir une vue plongeante sur toute la Place Saint Marc et les édifices qui l'entourent: Procuraties, Tour de l'Horloge, Basilique, Palais des Doges. Un plus au-delà, en partant du sud et en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, on domine le Bassin de Saint Marc et l'île de San Giorgio Maggiore. Dans le quartier de Dorsoduro: la Pointe delle Dogana et Santa Maria della Salute. Dans le quartier de San Marco: le fameux escalier hélicïdal du Palais Contarini del Bovolo, l'église San Stefano (et dans le lointain la gare maritime du Tronchetto), San Zulian. . Dans le quartier deCastello: Santa Maria Formosa, San Zanipolo et l'île de Murano, San Zaccaria et San Giorgio dei Greci...
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AUTRES EDIFICES DE LA PLACE SAINT MARC
Descendus du Campanile, nous avons à
notre droite la Piazzetta. Faisant face au Palais des Doges, se touve la Libreria
Marciana (dérivé de Marco) construite au milieu du XVIe s. par le
même architecte que celui de la Loggetta. Une partie des arcades du rez-de-chaussée
et la terrasse sur la Piazzetta sont occupées par le Gran Caffe Chioggia.
La
Libreria est l'une des plus importantes bibliothèques d'Italie avec près
d'un million de volumes. Derrière le bâtiment et longeant le canal
se situent les Jardins Royaux (Giardinetti Reali). Un peu plus loin, se trouve
l'un des autres célèbres cafés de Venise, le Harry's Bar
fondé en 1931grâce au mécénat d'un jeune américain.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, il fut fréquenté par les célébrités
des arts et spectacles du monde entier que l'on n'appelait pas encore le jet set.
Et après-guerre, ce fut aussi l'un des bars fréquentés par
Hemingway de part le vaste monde (La Havane...).
Les Procuraties forment
les deux côtés longs de la Place Saint Marc. Le bâtiment situé
au nord est le plus ancien comme son nom l'indique . (Procatie Vecchie). Il date
du tout début du XVIes (architecte B. Bon). Son vis-à-vis est d'un
siècle plus jeune donc plus neuf (Procuratie Nuove). Ils abritaient les
bureaux des procurateurs, les plus hauts fonctionnaires de la République
en charge de l'administration des biens (sauf du Palais des Doges). Maintenant
ces locaux abritent des bureaux et administrations.
Au rez-de-chaussée
des Procuratie Vecchie on trouve deux grands cafés: le Levana (ouvert en
1750 il prit le nom alors de "Reine de Hongrie" puis renommé
"Café des Etrangers" avant de prendre son nom actuel en 1860)
en et le Quadri (ouvert en 1775). Sous les Procuraties Nuove, le célèbre
Café Florian leur fait face. Il fut fondé en 1720 sous le nom de
"A la Venise Triomphante". Leurs terrasses installées sous les
arcades et débordant sur la place créent une animation avec leurs
musiciens.
En 1810, ces bâtiments ont été reliés par "l'aile napoléonienne" après la démolition d'une petite église au fond de la place. Ainsi le rectangle est quasiment fermé, avec la basilique qui fait face.Le gouverneur mis en place y résidait, il céda la place à celui d'Autriche puis ce fut la résidence des rois d'Italie puis celle du Président de la République... Ce bâtiment donne accès au Musée Correr dont les salles sont situées dans les étages des Procuratie Nuove.
En remontant
le long des Procuratie Vecchie, on arrive au pied de la Tour de l'Horloge (Torre
dell' Orologio) achevée en 1499 (ou 1496 ou 1497?). Elle surmonte un arc
donnant accès au centre ville. Selon les légendes, pour que ce chef-d'oeuvre
ne puisse être reproduit ailleurs on aurait fait crever les yeux des horlogers
qui ont réalisé le mécanisme, voire même qu'on les
aurait assassinés.
C'est une horloge astronomique donc outre les heures,
le cadran analogique situé au-dessus de l'arcade indique les phases de
la lune, du soleil et les signes du zodiaque. Au niveau suivant, on voit une statue
d'une Vierge à l'Enfant tandis que le jour de l'Ephiphanie et pendant la
semaine de l'Ascension, des portes s'ouvrent pour faire défiler des automates
représentant les Rois Mages. De chaque côtés de la statue,
l'heure et les minutes sont affichées sous une apparence digitale (heures
en chiffres romains). Au-dessus, un lion ailé de Saint Marc, ajouté
au XVIIIe s., se détache sur un fond d'azur étoilé. Enfin
à son sommet on voit deux Maures (Mori) nommés ainsi à cause
de la couleur du bronze noirci dont ils sont faits. Ces géants de 3m frappent
la cloche à tour de rôle à l'aide de grands marteaux. Pour
rappeler le passé, c'est d'abord le vieillard qui frappe 5 minutes avant
lheure tandis que le jeune qui représente l'avenir frappe 5 minutes
après l'heure juste.
La visite en est possible sur réservation
depuis la restauration de 2006.
A l'angle nord-est de la place se trouve la Piazzetta dei Leoni déjà évoquée. Ce petit "carré" ouvert sur la grande place est limité à l'est par la Tour de l'Horloge et l'église San Baso, fermé au fond par le Palais Patriarcal construit de 1837 à 1870 (le terme local de patriarcat correspond à diocèse et à sa tête est placé un cardinal, ailleurs l'édifice serait appelé Palais Episcopal) et à l'ouest par l'une des façades de la basilique. En sont centre, une esplanade surélevée deux sculptures de lions (ou de lionceaux), réalisées par John Bonazza en 1722. Elles sont en marbre rouge de Cattanello. Au centre trône une imposante margelle de puits.
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AILLEURS DANS LE QUARTIER DE SAN MARCO
En quittant la Place Saint Marc par l'arc
de la Tour de l'Horloge, on arrive sur le réseau des Mercerie, des rues
(Merceria dell' orologio, San Zulian, del Capitello, San Salvador, Due Aprile)
où il fait bon faire du shopping, entre Saint Marc et le Pont du Rialto.
Nous les avons empruntées, elles et les rues parallèles, le
premier jour, et, pour la partie entre San Marco et San Zulian, tous les jours!
Sur la façade de la maison ocre du Campo San Zulian, on peut voir un haut-relief représentant Saint Georges terrassant le dragon.
Quelques mots sur l'église ou plutôt la chapelle San Zulian près
de laquelle nous résidions. Précision: Zulian est l'équivalent
vénitien de Giuliano en italien.
Cette petite église renaissance
contient des tableaux de Palma le Jeune (Jacopo di Antonio Negretti) et de Véronèse.
Sur la façade, au-dessus de la porte, inscrite dans un arc on voit la statue
de bronze du bienfaiteur, le docteur Tommaso Rangone (qui traitait par phytothérapie
les cas de syphilis et la fièvre jaune). Ce médecin avait financé
la construction de l'église conçue par Jacopo Sansovino au milieu
du XVIe s. A sa droite, on peut voir un globe terrestre montrant que l'on imaginait
alors l'Antarctique soudé à l'Amérique du sud... A droite
de la porte principale, on peut voir une inscription en hébreu.
A l'intérieur,
il faut admirer plusieurs tableaux ornant les murs, le plafond et le maître-autel
dus à Palma le Jeune (Jacopo di Antonio Negretti) et à Véronèse.
Tout près, par la Ramo Lucatello, on arrive à la Corte (cour) Lucatello où se trouve la Trattoria Alla Scala où nous déjeunons agréablement d'un menu touristique à 21,50€, boisson comprise: spaghetti aux palourdes (caparozzoli), friture ou saumon grillé ou foie de boeuf (une spécialité vénitienne délicieuse avec des oignons et accompagnée de polenta) ou escalope au citron et deux boules de glace artisanale...
Nous
avons également parcouru la partie centrale du quartier San Marco lors
de notre retour de San Polo. Campo San Luca puis Campo Manin, coup d'oeil sur
le Ponte della Cortesia, surle Rio di San Toma, puis nous sommes passés
devant le Palais Contarini del Bovolo (XVe s.) dont nous avons pu admirer l'escalier
extérieur hélicoïdal (dit "l'escalier du serpent")
depuis le Campanile de Saint Marc.
Nous avons poursuivi en passant devant
la Fenice. Ce célèbre opéra de style néo-classique
construit à la toute fin du XVIIIe s. a été deux fois détruit
par des incendies, en 1832 et en 1996. Avec l'aide de l'UNESCO il a été
reconstruit à l'identique et remis en service en 2003.
En reprenant
la direction de la Place Saint Marc, nous passons par la Calle dei Barcaroli,
le pont passant ce même canal puis la Calle della Frezzaria...
Le dernier jour, nous avons constater que les employés de la ville commençaient les préparatifs en vue de l'acqua alta liée à la prochaine marée d'équinoxe: supports métalliques et panneaux de bois pour construite d'éphémères chemins à pied sec....
Je
ne reviens pas ici sur le Pont du Rialto qui relie les quartiers San Marco et
San Polo. Je l'ai évoqué dans la page consacrée au Grand
Canal.
Je ne reviens pas non plus sur le tour de gondole qui a parcouru le
réseau de canaux à la frontière des quartiers San Marco,
Castello et Cannaregio.
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- castello/cannaregio:
Quartiers du
CASTELLO et de CANNAREGIO
Ouest du Castello (1)
Cannaregio, de
l'est au nord
- de Sta Maria dei Miracoli à la Ca' d'Oro (2)
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le Ghetto (3)
- les Fondamenti (4)
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VENISE
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Marco POLO...
Marco Polo serait
né le 15 septembre 1254 à Venise (?) dans une famille de bijoutiers
et il y est mort le 8 janvier 1324.
Ce marchand vénitien (accompagné
de son père et son oncle) d'origine patricienne (noble) atteignit la Chine
en 1275 en parcourant la Route de la soie. Il se mit au service du Grand Khan
mongol. Pendant son séjour chinois de 17 ans (1274-1291), il fut employé
par l'empereur mongol Kubilaï Khan (ou Kubilaïqui ou encore Xubilaï,
petit-fils de Gengis Khan) qui achevait la conquête de la Chine et y installa
une nouvelle dynastie (celle des Yuan).
Marco Polo fut chargé de diverses
missions par Kubilaï Khan, tant en Chine que dans des pays de l'océan
Indien.
Marco Polo aurait fait connaître en Occident la poudre à canon (à base de salpêtre, souffre et charbon de bois) mais pour certains, cette transmission se serait effectuée par le canal des caravanes arabo-perses qui commerçaient avec la Chine. Toujours est-il que son usage connu en Europe remonte au XIIIe s. Ce n'est pas pour ien que la famille d'artificiers Ruggieri est d'origine italienne (de Bologne).
L'introduction de pâtes dans la cuisine à la suite de ce fabuleux voyage serait une légende car si cette base alimentaire était connue en Chine depuis des millénaires, elle semblait également l'être depuis longtemps au Moyen Orient (Mésopotamie puis plus tard, monde arabe) et elles étaient déjà utilisées en Italie avant le voyage de Marco Polo. Versons toutefois à son crédit qu'il a pu leur donner une nouvelle notoriété en faisant état des différentes farines utilisées en Chine pour leur confection et dans les façons de les cuisiner...
De retour à Venise en 1295, il combattit à Gênes, y fut fait prisonnier. Dans sa geôle de Pise, il dicta une narration (dont la véracité est contestée par certains spécialistes) de ses voyages dans les États de Kubilaï intitulée à l'origine "Le Livre des Merveilles", parfois appelé aussi "Le Million" et plus connu "Le Devisement du monde".
Après sa libération, il vécut dans quartier de Cannaregio, près de l'église Santi Apostoli. La Casa Polo, maison familiale détruite par un incendie en 1598 (le théâtre Malibran a été construit en 1677 sur ses fondations).
Il est enterré dans l'ancienne église San Lorenzo située dans le quartier du Castello, non loin de l'église San Zanipolo, donc dans le secteur voisin de celui où il avait habité..
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Poloo
Ouest du CASTELLO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)
En quittant la Piazza San Marco par les quais situés à l'est, on passe immédiatement dans le quartier du Castello puisque le Pont des Soupirs enjambe le Rio della Paglia qui est la limite. Les prisons (prigioni) du Palais des Doges sont donc dans ce quartier...
Nous nous trouvons alors sur la superbe promenade qui longe le bassin de Saint Marc et s'en va jusqu'aux Jardins de la Biennale. Nous n'irons pas jusque là.
La Riva degli Schiavoni, selon
les uns c'est "le Quai des Esclaves" pour d'autres c'est "la Rive
des Slaves"...
Un peu après l'hôtel Danieli (un 5* issu du
regroupement de trois palais construits du XVe au XXe s.) et le pont sur le Rio
del Vin, au niveau des embarcadères de San Zaccaria, nous voyons l'imposante
statue équestre en bronze du Roi Victor Emmanuel II due à Ettore
Ferrari et inaugurée le 1er mai 1887 à la gloire du roi d'Italie
qui a libéré la ville en 1866.
Le monument est complété
par l'évocation de deux épisodes précédents cette
libération définitive. Sur le devant le lion ailé déchire
le traité de 1815 par lequel Napoléon cédait Venise à
l'Autriche tandis que sur l'arrière on voit le lion, enchaîné,
tente de se libérer de ses fers, ce qui évoque la révolte
de 1848-49.
De là, on peut s'enfoncer dans le quartier, en direction
de l'église San Zaccaria. Sur ce campo s'élève l'église
d'un ancien couvent de religieuses. Avec des éléments plus anciens
(byzantins et romans), l'édifice est surtout représentatif des styles
gothique et renaissance des XVe-XVIe s.
En poursuivant plus à l'est, vers le Campo Bandiera e Moro, on a arrive à l'église San Giovanni in Bragora, reconstruite au XVe s.
La petite Calle del Dose conduit
à l'Osteria Ai Schiavoni où nous avons pris notre premier dîner.
Personne d'autre sur la petite terrasse sinon de petits moustiques! Nous mangeons
à la carte un primo piati pour 19€ TTC (les menus touristiques sont
à 14€ et 18€): risotto aux fruits de mer ou risotto à
l'encre de seiche, tagliatelles au crabe et aux crevettes, pavé de saumon
au goût sûre, surprenant! Tout compris, envrion 21,50€ par personne.
Est-ce
au manque de fraîcheur ou au passage dans une marinade, toujours est-il
qu'il resta sur l'estomac de notre compagnon qui avait malencontreusement fait
ce choix... Quant à l'offre de dessert à la carte, elle se réduisait
à des glaces industrielles!
Après dîner, en revenant vers le Palais des Doges, on franchit les ponts sur les canaux Rio della Pietà (en passant devant l'église du même nom datant du XVIIIe s.) et Rio dei Greci.
Autre parcours, un jour de grève de vaporetto (jusqu'à 16h30!), qui va nous faire traverser le Castello en direction du nord pour atteindre Cannaregio. Après avoir dépassé le Campo San Zaccaria, on emprunte sur la gauche la Calle Rota prolongée par la Calle Ruga Giuffa qui fait passer entre le Palais Grimani et la Pinacothèque Querini, juste avant d'arriver à l'église et au vaste campo Santa Maria Formosa ("gironde"!). Sur des bases byzantines, elle a été reconstruite au XVIe s. avec un plan en croix latine. Ses absides cylindriques sont toutes simples. Le campanile date du XVIIe s. Le campo est très agréable. Outre l'église s'y dresse aussi la façade du Palais Malipiero-Trevisan et les Palais Dona de style gothique (bâtiment du XVIe s. à gauche, du XVe à droite). Une jolie petite maison en brique rouge agrémentée de croisillons se niche dans un coin de la place.
Nous poursuivons par la Calle Borgoloco en passant le Rio del Paradiso, le Rio del Piombo pour arriver au Campo Santa Marina. Nous trouvons là à la frontière des quartiers San Marco, Castello et Cannaregio, secteur que nous avons parcouru en gondole mais je n'y reviens pas ici.
Nous faisons une incursion dans le quartier de Cannaregio en passant le Rio di Santa Marina et près du Palais Pisani où se déroule une exposition de sculptures de l'Ecossaise, Karla Black, dans le cadre de la Biennale. Nous passons devant l'église Santa Maria dei Miracoli, édifice revêtu de plaques de marbre polychrome qui fut bâti pour abriter une peinture miraculeuse de Vierge de Nicolo di Pieto (elle aurait versé des larmes en 1480).
Incursion
dans le quartier de CANNAREGIO
Puis empruntant le pont sur le Rio della Panada et la Calle Giacinto Gallina et le pont sur le Rio dei Mendicanti ("des mendiants"), nous revenons dans le quartier de Castello, sur le Campo di Santi Giovanni et Paolo. Plusieurs choses à y voir.
Sur la place est érigée la statue équestre en bronze (dorée autrefois) de Bartolomeo Colleoni, chef des mercenaires bergamaschi (de Bergame) au service de Venise en 1448.
LES "SCUOLE"
Il y avait
des Scuole de pure dévotion mais la plupart d'entre elles avaient plus
une fonction corporative et mutualiste pour un groupe social donné. Leur
puissance s'exprimait aussi par le fait de posséder les plus beaux bâtiments,
les plus belles oeuvres d'art, en sus... des plus précieuses reliques.
Elles
vont participer à l'essor formidable de l'art vénitien sur la même
période en nourrissant et payant, souvent largement, un nombre important
d'artistes vénitiens ou étrangers.
Parmi les Scuole, la Scuola
di San Rocco est encore active, ses membres se réunissent encore et on
peut les voir avec leurs habits aux capuchons percés de trous pour les
yeux lors de certaines fêtes à l'Eglise des Frari.
On parlera
de la visite de cette Scuola dans la page suivante.
Sur la gauche
de la place se dresse la façade blanche de la Scuola Grande di San Marco.
La scuola n'est pas une école mais le bâtiment d'une oeuvre de bienfaisance,
d'une confrérie.
L'entrée est encadrée par deux lions
tandis qu'un troisième, un lion ailé de Saint Marc, orne le fronton
de l'édifice. Ce bâtiment qui date de la fin du XVe s. a remplacé
un édifice antérieur détruit par un incendie. La scuola qui
avait été prééminente par rapport aux autres scuole
fut supprimée au XIXe s. et la ville en a fait un hôpital qui existe
toujours tandis que les toiles des grands maîtres qui l'ornaient, notamment
les "Miracles de Saint Marc" dus au Tintoret, ont été
transférées à la Galleria dell' Accademia que l'on visitera
bientôt (quartier Dordosduro).
Le fond de la place est occupé par la haute façade en brique de l'église de Santi Giovanni e Paolo, abrégé en San Zanipolo en dialecte vénitien, bâtie aux XIVe-XVes, donc typiquement gothique. Cette façade été autrefois habillée d'un revêtement de marbre. En revanche le portail à colonnes de marbre provenant d'une église de l'île de Torcello est toujours en place. A l'intérieur, la stabilité de ce haut édifice est assurée. Un coup d'oeil rapide permet de voir sur le mur gauche de la nef, des tombeaux de doges inhumés en ce lieu (25 doges sont inhumés ici). Le temps nous manque pour aller admirer les tableaux de maîtres (Bellini, Véronèse, Tintoret, Titien...).
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Est
de CANNAREGIO (autres que les édifices décrits le long du Grand
Canal)
La Strada Nova
Pour retourner dans le quartier de Cannaregio, nous repassons le Rio dei Mendicanti. Nous déjeunons (bien: daurade, bar, turbot, lasagnes aux fruits de mer) dans cette rue, à l'Osteria da Alberto où nous apprécions bar, daurade ou turbot.
Nous revenons près de l'église Santa Maria dei Miracoli pour nous diriger vers le tout proche Campo Santa Maria Nova, en passant le canal.De là nous avons encore une meilleure vue sur l'église Santa Maria dei Miracoli, par son chevet. Au fond du Campiello Santa Maria Nova, on voit la façade gothique du Palazzo Boldu.
Cap vers l'ouest par la calle della
Malvasia (nom d'un cépage), le Campo San Canzian, le Rio dei Santi Apostoli.
Nous arrivons alors dans une étonnante partie de la ville. Plus de ruelle
sinueuse mais presque une avenue, heureusement piétonne, la Strada Nova
("la Nouvelle Route")! En fait elle longe sur 400m les façades
arrières d'une série de palais donnant sur la rive est du Grand
Canal.
Notamment de la Ca' d'Oro où nous avons le projet de
visiter la Galleria Franchetti (en 1916, le baron Franchetti fit don de sa collection
à la ville) en y accédant par une ruelle latérale conduisant
au Grand Canal. Déception, pour cause de grève on ne pourra pas
accéder à la galerie où l'on peut admirer des oeuvres de
Giorgione, Montegna, Carpaccio, Titien,Lombardo...
Nous n'aurons droit que de jeter un oeil depuis l'entrée de la cour au centre de laquelle on voit une margelle en marbre rose de B. Bon sculptée en 1424 ainsi qu'un escalier extérieur sur arcades gothiques. Notre déception nous pousse jusqu'au bout de la ruelle d'où nous pouvons profiter d'une vue oblique sur la superbe façade orientée sur le Grand Canal. Ben restaurée, elle a fière allure avec sa marqueterie de marbre et ses arcs trilobés qui témoignent de son époque (XVe s.), même si elle a perdu sa dorure...
Retour sur la Strada Nova qui franchit le Rio San Felice, église
San Felice, Rio di Noale, église et Campo di Santa Fosca (vierge et martyre
du IIIe s.). Sur la place est érigée une statue représentant
Fra' Paolo Sarpi, un religieux qui étudia le rôle de l'iris dans
le mécanisme de la vision et qui élabora une doctrine prônant
la séparation entre les pouvoirs spirituels et temporels afin d'apaiser
des conflits entre Venise et Rome.
La Strada Nova devient Rio della Maddalena
ce qui nous amène au Campiello dell' Anconeta. Une large rue, Rio Terra
San Leonardo (rio terra désigne un canal comblé, de terre), débouche
sur le Pont de Guglie qui permet de franchir l'un des principaux canaux de la
ville, le Canal de Cannaregio. Vers le sud, nous voyant la façade blanche
du Palazzo Labia (XVIIe s. construit pour de riches marchands espagnols, cadre
d'un célèbre bal en 1951, vendu à la RAI dans les années
1960) au-dessus de laquelle émerge le campanile de l'église San
Geremia (XVIIIe s.).
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Le
Ghetto
Nous ne passons pas le pont mais suivons la rive du canal par
la Fondamenta di Cannaregio sur une centaine de mètres. Une fondamenta
est une rue qui longe un canal large alors que les rii (pluriel de rio) sont directement
bordés de maisons.
Nous entrons dans le ghetto, le quartier juif par
la Calle del Ghetto Vecchio et nous rendons sur le Campo di Ghetto Nuovo où
se trouve le musée. En y arrivant, nous passons devant quelques maisons
juives et voyons même un juif orthodoxe, avec barbe et chapeau noir. Un
peu plus loin on peut s'amuser de l'humour juif, teinté d'autodérision
devant un vitrine: cartes pour des évènement, jeu d'échec
opposant Juifs ashkénazes et sépharades, figurines en verre (évidemment)
de rabnins jouant aux équilibristes avec une torah.
Ghetto est une
déformation du vénitien getto ou gheto qui signifie "fonderie",
"fusion" puisque c'est ici que se trouvaient les anciennes fonderies
de canons. Ce quartier fut dévolu aux Juifs par un décret de 1527
(ou 1516?) qui les obligea à quitter l'île de la Spinalunga, qui
avait alors pris le nom de Giudecca, qu'on leur avait attribué au XIIe
s. pour s'installer dans le secteur de "la nouvelle fonderie", Geto
Nuovo. Venise a donc le triste privilège de voir associer son nom à
ce type de ségrégation... Ce premier ghetto accueillit des Juifs
ashkénazes (provenant d'Europe), c'est le plus ancien dEurope demeuré
quasiment intact depuis sa création.
En 1541 (ou 1589?) des centaines
de Juifs sépharades fuyant l'Inquisition en Espagne vinrent s'y réfugier.
Mais en raison du manque de place, malgré la surélévation
des immeubles, en 1633 il leur fut dévolu le quartier voisin, de "l'ancienne
fonderie", Ghetto Vecchio.
Ici se rassemblèrent donc les Juifs
de la diaspora : Ashkénazes (d'Allemagne et d'Europe centrale), Sépharades
(d'Espagne et du Portugal), Levantins (Constantinople)... Ils devaient porter
un signe distinctif (qui a varié) de couleur jaune, la couleur du crime
et de la folie, sous peine d'amende et de prison et ils n'avaient pas accès
aux puits des autres quartiers car on craignait qu'ils les empoisonnent. De même,
ils étaient enfermés dans leur quartier le soir venu et pendant
les fêtes chrétiennes. Pourtant c'étaient les prêteurs
juifs qui finançaient largement le commerce vénitien. Leur nombre
dépassa les 5000 personnes.
En 1797, Napoléon rétablit
les Juifs de Venise dans une citoyenneté de plein exercice mais moins de
deux siècles et demi plus tard, Mussolini leur appliqua des rois raciales
et la majorité des quelque 1700 Juifs qui restaient ici furent raflés
le 5 décembre 1943 et le 17 août 1944 et envoyés vers les
camps. Moins d'une quarantaine en revinrent...
Nous avons opté pour une visite combinant l'accès au Musée Hébraïque (Museo Ebraico ou Museo di Arte Ebraica) et la visite guidée de trois des cinq synagogues (cher: 8,50 Euros).
Comme
il se doit, sur l'encadrement droit de la porte du musée est fixé
une mezouzah (symbole du parchemin marquant un lieu juif).
Le musée
en lui-même est d'un intérêt limité, en dehors de sa
librairie.
Sur trois étages, on y voit des rouleaux de la Torah, des
Menorah, chandeliers à sept branches, en argent, des mobilier, bijoux et
textiles des XVIe au XIXe siècles, d'anciens livres en hébreux,
des maquettes de synagogues, des contrats de mariage...
Tout aussi intéressante
était l'occasion de voir l'exposition de tableaux contemporains d'une vingtaine
d'artistes qui y était présentée jusqu'au 10 novembre 2011,
notamment ceux de Dorit Feldman, Frank Lalou, Gabriele Mandel Khan, qui joue avec
des lettres, ou Tobia Ravà qui, lui, joue avec des chiffres!
Le quartier
compte 5 synagogues, appelées scuole par assimilation aux confréries
catholiques.
Les trois plus petites (capacité de 25 personnes), logées
dans des étages du quartier du ghetto nuovo, sont
- la Scuola Grande
Tedesca (1528), la synagogue allemande, la plus ancienne,
- la Scuola Canton
(1532), d'origine française, la plus belle
- et la Scuola Italiana (1575).
Nous avons visité les deux premières de rite ashkénaze.
Les plus importantes sont la Scuola Levantina (1538) avec 100 places et surtout la Scuola Grande Spagnola (1555, restaurée en 1635 ou et 1654) avec 300 places, situées dans le Ghetto Vecchio. La première, que nous avons visitée, sert encore de lieu de culte en hiver (elle est chauffée) pour la petite communauté juive (environ 400 personnes) et la seconde en été.
Pour la visite de trois synagogues, il a fallu attendre notre
guide Francesca pendant une demi-heure (la visite commençant à 15h30).
Visite guidée en anglais, interdiction de photographier et les messieurs
sont priés de se couvrir la tête avec une kippa.
La visite
a commencé par les synagogues situées dans les étages en
partant du musée, d'abord la riche Scuola Grande Tedesca qui par structure
ovale et son premier étage avec balcon s'inspire de celle des théâtres
du XVIIIe siècle.
La Scuola Canton révèle des influences
chrétiennes avec sesdouze paysages de lAncien Testament (toutefois
des êtres vivants n'y apparaissent pas conformément à l'interdit
juif portant sur leur représentation).
Après quoi nous avons
traversé le Campo du Ghetto Nuovo, en passant devant le bâtiment
du XVe s. où se trouve la Scuola Italiana, en étage, au-dessus de
l'hôtel Locanda del Ghetto. Arrivés dans le Ghetto Vecchio, nous
avons visité la Scuola Levantina, toute proche de la vaste Scuola Grande
Spagnola.
Dans la salle de prière, deux emplacements sont importants
et rappellent la disposition du Temple de Jérusalem, selon la tradition.
L'estrade
avec un pupitre, une sorte de chaire, équivalent de l'autel du Tabernacle,
s'appelle la Tevah chez les séfarades et Bimah chez les ashkénazes.
C'est là que se tient le rabbin qui lit la Thora. Traditionnellement située
au milieu de la prière, elle a été déplacée
à une extrémité de la salle faisant face aux fidèles,
pour utiliser au mieux l'espace réduit et profiter de la clarté
diffusée par les coupoles sortant des toits.
L'équivalent du
Saint des Saints, une armoire, équivalent de l'Arche d'alliance, contient
les rouleaux de la Torah. Les ashkénazes l'appellent Arche sainte (Aron
Haqodesh), tandis que les sépharades l'appellent Heikhal (Temple). L'arche
est normalement (sauf difficultés structurelles) située sur le mur
orienté vers Jérusalem, donc à l'est (Mizra'h) ici puisque
l'on est dans un pays situé à l'ouest de Jérusalem.
Avant de quitter la Campo di Ghetto Nuovo, nous jetons un coup d'oeil sur les les hauts-reliefs en bronze fixés aux murs fermant le nord de la place. Ces sculptures commémorent la Shoah.
Pour avoir plus de précisions sur le judaïsme, il est possible d'utiliser le lien vers le voyage en Jordanie et Israël.
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Les
Fondamenti
Après y avoir passé une heure et demie, nous
quittons le ghetto en direction du nord, par le pont du Ghetto Nuovo qui enjambe
le Rio di San Girolamo. Nous allons attaquer le réseau des fondamenti pour
essayer d'atteindre l'un de nos objectifs de visite, l'église de la Madonna
dell' Orto avant 17 heures.
Si nous avions pu visiter la Galerie Franchetti
à la Ca' D'Oro, la question ne se poserait même pas!
Un peu avant d'y arriver, sur la Fondamenta dei Mori (des marchands arabes),
nous passons près de la Casa del Tintoretto, "la Maison du Tintoret"
où le peintre passa les vingt dernière années de sa vie.
Un buste et une plaques commémorent l'artiste. Cette maison était
le magasin d'épices des Mastelli dont le palais se trouve juste sur l'arrière.
Nous passons encore devant un petit oratoire construit en 1668 et dédié
à Saint Antoine de Padoue (le célèbre saint de la ville voisine).
Raté
pour la visite de l'église de la Madonna dell' Orto! Ce qui était
prévisible compte tenu du déroulement inversé de notre circuit
du jour en raison de la grève des vaporetti...
Nous sommes à
la porte de l'église à 16h58 (!) et la préposée nous
en refuse l'entrée (à 3 Euros). Nous avons juste de droit de jeter
un coup d'oeil furtif par l'entrebâillement... ce qui nous révèle
une église d'aspect dépouillé.
Autrefois dédiée
au patron des voyageurs Saint Christophe, elle fut ensuite renommée Madonna
dell'Orto en raison de la découverte en 1377 dans le jardin (orto) à
proximité de l'église d'une statue de la Vierge que l'on pensait
miraculeuse. La façade en brique de l'église au style gothique tardif
(milieu du XVe s.) est composée de briques et de pierres blanches. La statue
ornant le haut du portail est celle de Saint Christophe (due à B. Bon)
et les petites statues qui ornent le frontispice au niveau des latéraux
sont celles des douze apôtres. Elle abrite des tableaux du Tintoret qui
habitait le quartier, ainsi que des oeuvres de Giovanni Bellini, Titien, Giambattista
Cima di Conegliano, Jacopo Palma le Vieux... Les cendres du Tintoret et de certains
de ses enfants se trouvent dans la chapelle à droite du choeur.
A défaut,
nous avons la possibilité de jeter un coup d'oeil au cloître voisin
qui date également du milieu du XVe s. Il est bordé d'arcades sur
trois côtés et sert à de exposition dans le cadre de la Biennale.
Après quoi nous avons tout loisir d'observer la façade du Palazzo Mastelli. Ces marchands arabes, mori, comme le montre le haut-relief de marbre blanc représentant un chameau conduit par un homme enturbanné. Enrichis, ils furent surnommés mastelli ce qui signifie "baignoire" car on disait qu'ils en avaient remplies de pièces d'or.
Il fait beau et nous décidons
de passer le début de soirée dans ce quartier agréable, ignoré
de la majorité des touristes. Par la Fondamente Gasparo Contarini, nous
nous rendons vers la Sacca della Misericordia, ce dernier petit "carré"
de Venise a échappé au remblaiement. La Sacca est un bassin qui
sert de port ouvert sur le Canale delle Navi. De cet endroit et compte tenu de
l'heure, nous avons une vue parfaite sur l'Isola di San Michele, le cimetière
de Venise.
Le Corte Vecchia et la Calle Trevisan, nous amène sur
la Fonfamenta della Misericordia qui, vers l'est, se prolonge sous le nom de Fondamenta
degli Ormesini où, pour profiter su soleil couchant, nous investissons
la terrasse du Dodo Caffé, afin d'honorer l'apéritif typique de
Venise, le spritz, une sorte de kir sur une base de vin blanc sec et pétillant,
prosecco, avec l'ajout d'Arperol ou de Campari (plus coloré, plus amer
et plus fort), d'un peau d'eau et de glaçons... pour 3€ par tête...
La
nuit approchant, nous poussons un peu plus loin, sur la Fondamenta delle Cappuccine,
et c'est la terrasse de l'Osteria Bea Vita qui nous accueille pour dîner:
risotto aux fruits de mer, raviolis (agnolotti) aux épinards, pavé
de boeuf avec une sauce au vin...). On s'en sort pour 18,20€ par convive.
En espérant que le service des vaporetti aura repris, nous gagnons l'embarcadère de la Madonna dell' Orto par les Calli del Forno, Loredan, Fondamenta dell'Orto et le dédale de la Calle Piave.
Après notre long parcours
pédestre, nous embarquons sur le vaporetto n°51 pour revenir à
San Marco...
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- san polo:
Quartier de SAN POLO
Est du quartier - La Pescheria (1)
Sud du quartier - La Scuola San Rocco
(2)
Centre du quartier (3)
Menu VENISE
Retour aux VOYAGES
Détails plus
ou moins curieux...
Après l'inventaire de nombre d'îles
et îlots, canaux et ponts, palais et églises... on pourrait aussi
faire celui des clochers et campaniles, il en aurait 170 ou des cheminées,
il y en aurait 7000 (une misère en somme quand on sait qu'au XVIe s. il
y en avait 10 357!) ou des puits, il y en aurait 715...
A propos des campaniles
justement.
Sur le sol instable des îles de cette lagune, cela a été
un exploit d'ériger ces tours qui souvent dépassent les 50m. Ces
constructions ne servaient pas seulement à indiquer l'heure et appeler
les fidèles à la messe, ils servaient également de phares
pour la navigation. Ils sonnaient aussi le tocsin en cas d'évènements
graves (incendIe s...). Au sommet des clochers se tenaient les guardi del fuoco,
pour alerter en cas d'incendie.
Et à propos des cheminées.
Elles
ne pas échapper au regard du fait de leur forme typique. La raison?
Autrefois
les toits des maisons de Venise étaient recouverts de paille et on se chauffait
au bois ou au charbon. Les étincelles et escarbilles retombaient sur les
maisons ou les toits si bien qu'il suffisait d'une étincelle pour brûler
la moitié de la ville. C'est pourquoi on essaya de trouver des solutions,
c'est ainsi que virent le jour
La solution fut trouvée avec les cheminées
dites "a canna rovesciata" (tuyau ou cône renversé) et
"a tronco di cono" (tronc de cône). Elles ont ceci de particulier
qu'elles permettent d'entraver et de refroidir les étincelles et escarbilles.
C'est le même principe que l'on retrouvait sur les cheminées des
trains à vapeur.
Le cône de beaucoup d'entre elles était décoré avec des fresques peintes ou des frises qui aujourd'hui ont disparu...
Les puits et leur margelle
Les puits ont été
pendant des siècles la seule source de l'eau douce pour les habitants de
Venise car il n'y avait pas de nappe phréatique accessible et l'eau de
la lagune est trop saumâtre pour être bue.
Les bâtiments
entourant le campo (place) où se trouve les puits, repérables aux
margelles ou têtes de puits (vere da pozzo), ont des gouttières qui
aboutissent à des canalisations sous les trottoirs. L'eau de pluie ainsi
collectée était filtrée et stockées dans des réservoirs
d'argile imperméable remplis de sable (ce dernier agissant comme un filtre)
situés sous la place. L'eau ainsi stockée pouvait être puisée
à partir du puits qui est identifié par sa margelle, typiquement
vénitienne, décorée (motifs floraux, guirlandes, allégories,
têtes de lion...) qui trône au centre de la place. Elles sont en pierre
d'Istrie ou en marbre de Vérone. L'importance que revêtait l'approvisionnement
en eau potable pour cette ville se voyait dans les règlements qui en interdisaient
l'accès aux animaux (voire aux Juifs!) et imposaient d'utiliser des récipients
propres et de se laver les mains avant tous contacts. La contamination délibérée
des puits était passible de la peine de mort !
Cependant l'eau des
puits ne suffisait pas et certains habitants qui étaient obligés
de se faire livrer par bateaux-citernes de l'eau provenant du fleuve Brenta.
Depuis
1884 un aqueduc amène l'eau tirée de puits artésiens et remplace
le système de recueil des eaux.
CURIOSITES...
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VOYAGES
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CURIEUSES IMAGES DE
DIFFERENTS QUARTIERS DE VENISE
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Dorsoduro
Est de SAN POLO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)
Après
avoir franchi le pont du Rialto, nous arrivons dans la Ruga degli Orefici ("rue
des orfèvres"). Les boutiques débordent largement sous les
arcades et sur la rue mais il est vrai qu'elle est piétonne...
La façade de la petite église San Giacomo di Rialto porte un clocher plat et ajouré et surtout une grande horloge indiquant non pas les douze heures mais les vint quatre heures d'une journée. Au fond du campo, coté opposé à l'église, on peut voir un étrange escalier à trois marches supporté par une statue d'homme agenouillé supportant la plate-forme sur ses épaules, plate-forme qui servait au crieur des communications officielles. On nomme ce piédestal Gobbo di Rialto, "le bossu" réputé redresseur de torts car il arrivait que des citoyens mécontents s'en servent pour haranguer leurs concitoyens...
Sur la droite, on arrive au Campo Erbaria, le marché aux fruits, légumes et fleurs situé sur la rive du Grand Canal.
En longeant
la Fabbriche Nuove, nous parvenons aux halles du Marché au Poisson, la
Pescheria ou Pescaria.
Il est 8 heures du matin ce dernier jour de notre séjour
vénitien, le moment opportun. Beaucoup plus opportun que lors de notre
première visite, l'après-midi du jour de notre arrivée. C'est
au prix d'un lever matinal que nous touchons notre récompense!
Marché propre, sans les odeurs fortes fréquentes dans ce genre d'endroit. Marché intéressant par la diversité de l'offre et sa présentation. On y voit beaucoup de sardines, de la friture (anguelle), des rougets, bars, daurades, turbots et, pour les gros appétits, des espadons. place important accordée aux gros mollusques marins sans coquille tels que seiches et poulpes et aux coquillages plus classiques, notamment les coquilles Saint Jacques avec corail (la Méditerranée est plus chaude que la Manche et leur cycle de reproduction est avancé) car elles sont présentées coquille ouverte avec la noix débarrassée de sa barde. N'oublions pas les crutacés: araignées, homards, cigales de mer, crevettes...
Prenant la rue della Beccarie, nous arrivons sur le Campo éponyme (là se trouvaient les abattoirs et donc les bouchers). En revenant en direction du pont du Rialto, nous passons devant la superbe vitrine d'épices de la Drogheria Mascari. Pour nous rendre à l'autre extrémité du quartier, nos empruntons la Ruga Vecchia San Giovanni. Après le Campo San Aponal, c'est le Campiello dei Meloni, la Calle della Madonetta qui débouche au bas du vaste Campo di San Polo bordé par la modeste et très ancienne église San Polo et par les palais Corner-Mocenigo et Soranzo.
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Sud de SAN POLO
Par un parcours en dédale empruntant la Salizzada San
Polo, Rio Terra dei Nomboli et Calle del Traghetto, nous arrivons sur la petite
place San Toma et sa petite église blanche. Nous y somme presque: Calle
Larga et SalizzadaSan Rocco!
Au fond du Campo di San Rocco se dresse l'église
du même nom.
Saint Roch est un saint important
puisqu'on l'invoquait lors des épidémies de peste. Ses reliques
y sont vénérées car après sa mort en prison à
Milan en 1378, il fut inhumé à Montpellier, d'où les Vénitiens
s'en emparèrent en 1485 pour le compte de la confrérie de Saint
Roch, une confrérie toujours en activité. Son corps fut provisoirement
déposé dans l'église de la confrérie en 1520.
L'église
renaissance que nous voyons aujourd'hui fut édifiée en son honneur
à la suite de la peste de 1575-76 par l'architecte B. Bon mais la façade
blanche ornée d'un bas-relief date seulement du XVIIIe s.
Mais le
but essentiel de notre venue jusqu'ici est la visite de Scuola Grande di San Rocco:
tarif de 8 Euros mais une fois de plus les photographies sont interdites, même
sans flash. Certes on peut comprendre le souci de préserver la tranquillité
des visiteurs et le souci de préservation des oeuvres qui ont déjà
beaucoup souffert de l'exposition à la lumière (les couleurs vives
d'origine ont plus ou moins viré). Photos interdites, certes, mais bonne
initiative de mettre à disposition des visiteurs des miroirs permettant
d'admirer les toiles des plafonds sans attraper de torticolis.
Nous avons effectué
la visite en partant du rez-de-chaussée mais, pour des spécialistes
de la peinture, il aurait fallu effectuer la visite en sens opposé, c'est-à-dire
en respectant la chronologie de la création des tableaux. Notre visite
a duré une heure.
La confrérie, l'une des dernières, fut instituée en 1478 (ou 1474?) et reconnue quelques années après par le Conseil des Dix. Les effectifs de la confrérie atteignant les cinq cents, un édifice approprié fut achevé en 1549. De la même époque qu l'église voisine, c'est une parfaite illustration du style d'architecture de la Renaissance même si quatre architectes se succédèrent au long de sa construction.
C'est une galerie largement consacrée au Tintoret (mort de la fameuse peste) qui remporta haut la main le concours organisé en 1564 non pas en proposant une esquisse mais en offrant directement une toile honorant le saint patron, toile exécutée en 24 heures et qui a trouvé sa place dans la salle de l'Albergo ("l'auberge"), à l'étage. Il est vrai qu'il ruminait des projets pour cette scuola depuis plus de dix ans. Du coup, il a travaillé ensuite pendant plus de vingt ans à la décoration de la Scuola dont il a été l'artiste prééminent.
Depuis le campo, on a accès à la salle du rez-de-chaussée, la Sala Terrena. C'est la salle qui fut la plus tardivement ornée (1583-88) car au départ elle servait aux réunions de prière et à la distribution d'aumône. Tintoret s'est surtout exprimé ici sur Marie et l'enfance de Jésus. Il commença par une "Adoration des Mages". Par la suite, il ajouta "l'Annonciation", "la Fuite en Egypte", "le Massacre des Innocents", "la Présentation au Temple", "la Circonscision", "l'Assomption".
Pour accéder à l'étage, on emprunte un imposant escalier en voûte, Scalone, en deux volées, érigé d 1544 à 1546. Cet escalier baroque est surmonté d'une coupole revêtue d'une toile de Giovanni Antonio Pellegrini (1701). Bien entendu, murs et voûte sont ornés de peintures de Pietro Negri et d'Antonio Zanchi adaptées à une montée d'escalier avec entre autres une évocation de la peste.
La salle supérieure, la Salle du Chapitre, plus solennelle
et monumentale (44x17m) servait aux grandes assemblées. Son ornementation
date des années 1577-81. Aux murs et plafond des toiles du Tintoret évoquent
des scènes de la Bible. Pour commencer, Tintoret offre la toile centrale
du plafond, "le Miracle du Serpent de Bronze" (1575). Vinrent s'ajouter:
"le Péché Originel", "le Sacrifice d'Abraham",
"la récolte de la Manne dans le désert", "Moïse
faisant jaillir la source du rocher". Tandis que les murs évoquent
des scènes des Evangiles: "la Tentation dans le désert",
"la Multiplication des pains", "la Piscine Probatique", "la
Cène", "l'Agonie au Jardin des oliviers", "la Résurrection"
et "l'Ascension"... Tintoret ne demanda pour rétribution qu'une
rente viagère de 100 ducats par an (il en profita 17 ans).
Il faut
aussi admirer les lambris richement sculptés dus à Francesco Pianta
le Jeune réalisés dès 1665 à l'époque où
cette salle était décorée avec des toiles empruntées.
Elle évoquent des vices et défauts (colère, envie, ignorance...)
et, opposées, des vertus (foi, espérance, charité et aussi
honneur, savoir...).
De là, au même étage, au fond à gauche, on accède à la Sala dell' Albergo dont le plafond a reçu l'oeuvre lauréate du concours de 1564, "Saint Roch en Gloire" par le Tintoret. Il a peint d'autres toiles ornant le plafond qui évoquent des vertus morales. Sur les murs, on peut également admirer d'autres évocation du Nouveau Testament: "Jésus devant Pilate", "l'Ecce Homo" (le Christ couronné d'épines), "la Montée au Calvaire" et une immense "Crucifixion" qui recouvre tout un mur. Tintoret s'est également intéressé à des saints: Jean-Baptiste, Théodore, Marc... 23 toiles peintes entre 1564 et1567!
Il faut songer
au retour..
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Centre du quartier de SAN POLO
Petite variante
de retour en passant par le Campo dei Frari avec son imposante basilique Santa
Maria Gloriosa dei Frari (ou I Frari) ou Santa Maria Assunta.
La première
église fut l'oeuvre des "frères" franciscains. L'église
actuelle résulte d'un agrandissement qui se réalisa en un siècle,
entre le XIVe et le XVe s. Elle n'est pas sans rappeler une autre grande église
bâtie à la même époque dans le quartier de Cannaregio,
celle de SanZanipolo (Santi Giovanni e Paolo).
Austère avec sa maçonnerie
de brique tout juste animée par quelques ornement de pierre blanche au
niveau du portail, des vitraux ou des clochetons. Nous sommes saturés de
peintures et nous n'avons plus trop de temps pour en effectuer la visite (payante)
bien qu'il s'agisse d'un des édifices les plus intéressants de Venise
par les chefs d'oeuvre qu'elle renferme. Nous nous bornerons à y jeter
un oeil depuis l'une des portes latérales.
Plus de temps? Pourtant avec la chaleur et l'effort de la marche, nous cédons à l'appel d'une sympathique terrasse où nous nous laissons aller au plaisir de savourer un rafraîchissant spritz (3,80€)...
Requinqués,
nous avalons les kilomètres par les rues Rio Terrà, Calle Corner,
Campo San Polo, d'où nous sortons par la petite reu Calle dei Cavalli,
le Campiello Albrizzi et la fameuse Calle Stretta de 65cm de large (mais le record
est battu avec la Calle Varisco dans le quartier de Cannaregio avec ses 53cm!),
la Calle dei Botteri qui nous permet une fois de plus d'admirer la Ca' d'Oro sur
l'autre rive du Grand Canal.
Puis direction, le Pont du Rialto par la Ruga
dei Speziali (apothicaires) et la Ruga dei Orefeci (orfèvres)... La boucle
est bouclée!
¨¨°ºooº°¨¨°ºooº°¨¨°ºooº°¨¨°ºooº°¨¨°ºooº°¨¨
Il
resterait à narrer le début de la courte escapade d'un soir au sud
du quartier.
Pour dîner, nous suivons le conseil d'un voyageur rencontré
lors de notre journée aux Iles de la Lagune.
Pour s'y rendre, après
être arrivés au Campo San Toma, on franchit le Rio della Frescada,
ce qui nous amène au nord du quartier de Dorsoduro, un quartier auquel
la page suivante est consacrée et où vous pourrez découvrir
le dénouement de l'aventure!
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- dorsoduro:
Quartier DE DORSODURO
Nord du quartier (1)
L'Accademia (2)
Est du quartier (3)
Centre du quartier (4)
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aux VOYAGES
SUR L'ART A VENISE...
Peintres vénitiens...
Âge
des "primitifs" - fin du gothique
" vers 1300-1360 : Paolo Veneziano
"
vers 1360-1370 : Lorenzo Veneziano
" vers 1370-1400: Jacobello del Fiore
"
vers 1420-1460 : Giambono
Âge de l'ascensio -Renaissance
"
1429-1507 : Gentile Bellini
" 1430-1516 : Giovanni Bellini
" 1431-1506
: Andrea Mantegna
" 1455-1526 : Vittore Carpaccio (Scarpazza)
"
1477-1510 : Giorgio Barbarelli ou Zorzi da Vedelago, dit Giorgione
Âge
d'or - période classique
" 1480-1556 : Lorenzo Lotto
"
1490-1576 : Tiziano Vecellio, dit Le Titien
" 1518-1594 : Jacopo Robusti,
dit Le Tintoret
" 1528-1588 : Paolo Caliari, dit Paul Véronèse
Du
baroque à la peinture moderne
" 1676-1758 : Rosalba Carriera
"
1696-1770 : Giambattista Tiepolo
" 1697-1768 : Antonio Canale, dit Canaletto
"
1702-1785 : Pietro Longhi
" 1712-1793 : Francesco Guardi
Brève présentation de 3 célébrités de la peinture vénitienne:
Le Titien (Tiziano Vecellio ou Tiziano Vecelli ou Tiziano da Cador): peintre prolifique qui excelle dans les portraits. Formé à l'école des frères Bellini et de Giorgione. Une partie de son oeuvre s'inspire de la mythologie.
Le Tintoret (Jacopo Robusti ou il Tintoretto): peintre né dans une famille de teinturiers, d'où son surnom. Elève du Titien et fortement influencé par la peinture romaine de Michel-Ange. Son oeuvre immense porte surtout sur des thèmes religieux.
Véronèse (Paolo Caliari ou Paolo di Gabriele, Paolo da Verona): peintre né dans une famille d'architecte de Vérone. Il étudie l'architecture à Rome, y rencontre Raphaël et Michel-Ange. Vers les 25 ans il s'installe à Venise. Il accentue les coleurs et réalise de stableaux monumentaux
...et musiciens vénitiens
-
Giovanni Gabrieli Giovanni 1557 - 1643
- Monteverdi Claudio 1567 - 1643
-
Caldara Antonio 1670 - 1736
- Albinoni Tomaso Giovani 1671 - 1751
- Vivaldi
Antonio Lucio 1678 - 1741
- Galuppi Baldassare - 1706 - 1785
- Ermanno Wolf-Ferrari
1876 - 1948
- Giuseppe Sinopoli 1946 - 2001
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de la lagune
NORD DE DORSODURO (autres que les édifices décrits le long du Grand Canal)
Il reste à narrer l'escapade
d'un soir au nord du quartier évoquée en fin de page précédente...
Nous
avons débarqué à San Toma, dans le quartier voisin de San
Polo. en vue d'aller dîner dans le secteur, à la recherche d'un "restaurant
intéressant " conseillé par un voyageur rencontré lors
de notre journée aux Iles de la Lagune.
Du Campo San Toma nous passons
donc dans le quartier de Dorsoduro en franchissant le Rio della Frescada. Puis
nous remontons la Calle Crocera. Notre point de chute se trouve Calle della Donna
Onesta, "Rue de l'Honnête Femme", ce qui est rassurant puisque
On entre dans l'auberge après quelque hésitation car on ne voit
que deux convives dans la salle de l'Antica Osteria San Pantalon et aucun sur
la terrasse. Effectivement, les prix sont imbattables comme on nous l'avait indiqué.
Le patron ramène spontanément le prix du menu de 17 à 14€...
pour une cuisine basique, peu élaborée (sardines, pavé de
saumon...). Avec deux plats et vin compris, on en sort donc pour 90€, pour
6 personnes. Si par là dessus nous avions souhaité prendre un dessert
et d'autres risques, il y avait un choix impressionnant d'énormes gâteaux
à la crème...
Restaurant décevant mais h eureusement
nous avons profité d'être dans ce quartier pour pousser un peu plus
loin vers San Pantalon et Santa Margherita.
De l'église San Pantalon,
sur son petit campo, nous n'apercevons que la façade estompée par
la pénombre (l'éclairage public n'est pas très vif). Elle
date de la fin du XVIIe s. et a un air d'inachevé.
Quelques pas plus
loin, nous franchissons le large canal du Rio di Ca' Foscari. Sur ce pont également
très large, des jeunes discutent accoudés au parapet.
Nous débouchons
sur le Campo Santa Margherita qui est particulièrement animé en
soirée en raison de la présence des nombreux étudiants de
l'université voisine installée dans l'ancienne église. Par
contre, ce n'est évidemment pas la bonne heure pour visiter le Scuola dei
Carmini (Carmélites)...
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GALLERIA
DELL' ACCADEMIA
Tôt le matin (dès 9h15), débarqués au Pont de l'Accademia, nous y montons comme d'autre badauds pour avoir un point de vue sur le Grand Canal et quelques palais voisins. Comme sur d'autres ponts, à Venise (le Rialto) ou ailleurs, il n'échappe pas à la mode des cadenas d'amour (lovelocks, loks of love, luchetti d'amore, cadena de amor...), sorte d'amulette symbolisant ou gageant la relation entre les amoureux. Cette pratique a-t-elle débuté en Allemagne ou bien en Hongrie dans les années 1980? En Italie Federico Moccia y fait allusion dans son roman dont le titre traduit littéralement est "Trois mètres au-dessus du ciel et je te veux").
Mais le but de notre déplacement ici est de consacré un moment (un bonne heure) à la visite de la Galleria dell'Accademia. Elle en vaut la peine! Il est prudent de s'y rendre assez tôt comme nous avons eu la sagesse de le faire.
L'Académie
des Beaux-Arts fut créée par le Sénat de la Sérénissime
en 1750. Son objectif est à la fois didactique pour la formation des élèves
sur la "peinture académique" du XVIIIes et a pris une dimension
de conservation d'oeuvres de diverses époques suite à la dispersion
des trésors des couvents et églises désaffectés à
la suite de la victoire de Napoléon.
La galerie occupe les bâtiments
qui auparavant étaient ceux de l'église de la Carità (Charité),
l'une des plus anciennes (XIIe s.), du Convento della Carità (monastère
dévolu aux chanoines du Latran de Rome dès le XIIe s.) et aussi
ceux de la Scuola Grande Santa Maria della Carità, l'une des plus anciennes
(XIIIe s.) et plus importantes scuole (confréries) qui s'installa ici au
XIVe s. après avoir été établie à la Giudecca
puis à Cannaregio...
Nous allons parcourir 24 salles, en gros dans le sens contraire des aiguilles d'une montre autour d'une cour et de deux courettes. Tarif de 6,50 Euros et en prime photos sans flash autorisées... Enfin une institution raisonnable!
Dans la salle I, l'ancienne salle de réunion de la Scuola
Grande di Santa Maria della Carità, nous découvrons la peinture
vénitienne (celle "des primitifs") des XIVe-XVe s. Les expressions
mêlent arts byzantin et gothique. On y voit notamment le "Polyptyque
de Santa Chiara" (Saint Claire vers 1350), une "Vierge à l'Enfant"
(1354) dus à Paolo Veneziano qui est considéré comme le véritable
créateur de la peinture vénitienne, peintre officiel de la République.
De
son élève et homonyme Lorenzo Veneziano on peut voir le "Polyptyque
du Lion " (1357-59).
Le passage au XVIe s., début de la Renaissance, se remarque dans la peinture, même à nos yeux des non spécialistes que nous sommes. Les représentations antérieures rappelaient les icônes, avec des aplats de couleurs, des scènes assez uniformément éclairées, peu d'utilisation de la perspective. Tout va changer...
Avec
les petites salles suivantes, on passe au XVe et début du XVIe s. avec
des retables venant de San Giobbe (Job), oeuvres de Giovanni Bellini, de Vittore
Carpaccio.
Salle V, on y trouve l'oeuvre maîtresse de la galerie de
l'Accademia , "la Tempête" de Giorgione (1505 ou 1507?). Etonnante
tempête avec une scène tranquille et bucolique au premier plan tandis
qu'au fon un ciel sombre est zébré par un éclair.
Les
salles VI à X sont consacrées à la peinture vénitienne
du XVIe s. et aux célèbres Titien, Véronèse et Tintoret.
Le fond de la salle X, spacieuse, est recouvert par l'immense toile de Véronèse,
"le Repas chez Lévi" (1573) provenant de l'église de San
Zanipolo (au Cannargio). En fait elle représente la Cène mais l'Inquisition
exigea qu'elle soit renommée car on y voit des choses inconvenantes (chiens,
nains, ivrognes, mercenaires allemands avec leur pique...). Tandis que du Titien,
on peut voir une superbe Pietà (1576) et du Tintoret un "Saint Marc
libérant un esclave" (1548)
La salle XI, aussi vaste que la précédente et formant avec elle le second côté de la galerie, porte toujours sur la peinture vénitienne du XVIe s. et l'on y voit des oeuvres du Tintoret, "La Madonna dei Camerlenghi", de Véronèse "Le Mariage mystique de Ste Catherine d'Alexandrie" (1575 ).
Sur le troisième côté du musée, la longue galerie bordant la cour est consacrée à la peinture paysagiste du XVIIIe s. avec des natures mortes et même cadavériques!
Les salles adjacentes
au corridor précédent, s'intéressent à la peinture
vénitienne des XVIe au XVIIIe s.
On peut y voir un "Martirio di
san Bartolomeo" (début XVIIe s.) dû au peintre français
Valentin de Bourgogne (de son vrai nom Jean Valentin) fortement influencé
par le style "clair-obscur" du milanais Le Caravage.
Plus récents,
Tiepolo avec "L'enlèvement d'Europe " (1725 ), Piazzetta, Longhi...
La vaste salle XXIII, vestige de l'ancienne église de la Carità, présente la peinture vénitienne du XVe s. Retable de Bartolomeo Vivarini et de Bottega présentant une Nativité, une autre Nativité par Lazzaro Bastiani, un triptyque d'Antonio Vivarini et de Giovanni d'Alemagna (1445), une Pietà (1505) de Giovanni Bellini et, du même, la "Madonne aux Petits arbres" (1487). Une Nativité de Lazaro Bastiani (XVe s.).
Incursion plus dénudée dans le XIXe s. avec "Rinaldo e Armida" (1812-13) de Francesco Hayez.
La
salle XX présente des oeuvres de Carpaccio et de l'autre Bellini, le frère,
Gentile Bellini, issues de la Scuola di San Giovanni Evangelista témoignant
du paysage vénitien d'il y a quelques siècles. "La procession
du Corpus Christi" (1496) de Bellini montre une place Saint Marc du XIIe
s. Du même, "Le miracle de la Croix au Pont de San Lorenzo" (1550)
montre encore l'évolution des gondoles et des fidèles qui se sont
jetés dans le canal pour récupérer la relique sacrée
(un fragment de la Vraie Croix) qui y serait tombée lors d'une procession
vers 1370-80 (Vittore Carpaccio a exploité le même thème pour
la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista)...
Quant à "La guérison
du possédé" (1496) de Vittore Carpaccio, elle nous montre le
Pont du Rialto en bois.
Le décor de la salle XXI provient de la Scuola di Santa Orsola détruite par un incendie il y a deux siècles et est illustrée par Vittore Carpaccio sur le thème de la légende de Sainte Ursule comme par exemple "L'arrivée des ambassadeurs" (1495) afin de négocier les conditions du mariage de la chrétienne Ursule avecle roi païen Ereo.
La petite salle XXIV est l'ancienne salle de l'Albergo de la scuola. On peut y voir une gigantesque (7,75mx3,35m) "Présentation de la Vierge au Temple" (1534-40?) du Titien.
PETITE GALERIE...
P. Veneziano Véronèse Tintoret
Quant à Jacopo da Ponte dit Jacopo il Bassano, il présente une "Adoration des bergers" provenant de San Giorgio Maggiore (1591). Et Andrea Michieli dit Vicentino nous offre une toile presque impressionniste "Le Paradis" (fin XVIe s.)
Nous terminons notre exploration
désordonnée par des tableaux du Tintoret "Adam et Eve"
(1550) et une "Descente de la Croix" (1559)
Ainsi la boucle assez peu cohérente, il faut le reconnaître, est bouclée...
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EST
DE DORSODURO
Nos pas nous dirigent vers les arrières de la Ca' Venier dei Leoni (Fondation Peggy Guggenheim). Ce palais bâti en 1749 était destiné à rivaliser avec le palais qui lui fait face, sur l'autre rive (la Ca' Grande), mais il est resté inachevé. Il fut acheté en 1949 par une riche héritière américaine pour y présenter l'une des plus importantes collections d'oeuvres d'art du XXe s. (suréalistes en particulier). Des sculptures animent les jardins situés derrière l'édifice.
Par un dédale de petites rues et de canaux, nous
arrivons à l'Abbazia di San Gregorio.
Fondée au début
IXème siècle, l'abbaye sera fermée en 1773. Les bâtiments
abandonnés se dégradèrent rapidement. En 1880 les deux tiers
de l'abbaye son rasés, dont un des deux cloîtres, pour faire place
à la construction du gigantesque palais Genovese.
Du 4 juin au 6 novembre y sont exposées des oeuvres d'artistes asiatiques autour du thème "Future Pass - From Asia to the World". On a pu y voir en particulier des oeuvres étranges du chinois Han Yajuan ou Huang Zhiyang (né en 1980 à Qindao).
Quelques pas plus loin, nous nous sentons écrasés par la masse de la basilique Santa Maria della Salute.
Cette imposante basilique baroque de forme
octogonale à 8 chapelles rayonnantes fut construite à la demande
du Sénat pour implorer la Vierge de mettre fin à la dévastatrice
épidémie de peste (600000 morts en Vénétie dont 80000
à Venise) de 1630 (salute signifie "salut" au sens de "santé").
Il repose sur plus d'un million de pieux enfoncés dans le sol vaseux. Extérieurement,
la base du dôme est ornée de sculptures en spirales, les oricchioni
("grandes oreilles"). Elle est l'oeuvre de l'architecte Baldassare Longhena.
L'autel
de l'Assomption est orné par une toile d'un peintre baroque, Luca Giordano
(1634-1705) "L'Assomption de la Vierge Marie" et par une statue de saint
Jérôme Miani de Jean-Marie Morlaiter. On peut aussi voir le retable
d'une autre chapelle orné d'une autre toile de Luca Giordano "la Présentation
de Marie au Temple". Une autre chapelle est ornée d'une oeuvre du
Titien "La Descente de l'Esprit Saint" (1545).
Le groupe de statues
du maître-autel représentent "la Reine du Ciel chassant la Peste"
du sculpteur flamand Josse de Corte. Sur le maître-autel on peut aussi voir
une icône byzantine des XIIe-XIIIe s., une Vierge à l'Enfant connue
sous le nom de "Panagia Mesopantitissa", et provenant de Crète.
Il faudrait aussi voir les toiles les plus intéressantes qui se trouvent dans la sacristie. Elles sont dues au Titien ("Caïn et Abel"), au Tintoret ("les Noces de Cana"), à Palma le Jeune...
Autre exposition Pinault
En parallèle à l'exposition de la Punta della Dogana, la Fondation Pinault présente au Palazzo Grassi (Raimondo Ferraro en est l'administrateur) une autre exposition ayant pour thème "Le Monde Vous Appartient". Cette exposition, propose une autre remise en question, celle des limites traditionnelles de la géographie de lart, de notre rapport à lautre et au monde.
Son ouverture coïncide avec celle de la 54e Biennale dArt de Venise qui se tient du 4 juin au 27 novembre 2011 et elle ressemble les uvres dune quarantaine dartistes de 20 pays.
En sortant de la basilique, nous
tombons sur un grand mur d'affiches à base de montages photographiques
étranges avec des bouches apparaissant un peu partout où on ne s'attend
pas à en voir.
Plus loin, nous sommes accueillis par le colosse de
4m en bronze "Vater Staat" ("Père de la Ville") créé
en 2010 par le sculpteur allemand Thomas Schütte.
Il est vrai que nous
sommes devant l'entrée du musée de la Fondation François
Pinault de la Punta de la Doganna ("la pointe de la douane") installé
dans lancienne douane transformée par le célèbre architecte
Tadao Ando en Centre dArt Contemporain. C"est l'un des espaces où
peuvent être présenté quelques unes des 2000 pièces
d'art contemporain de la collection Pinault.
Le thème de l'exposition
installée ici depuis le 10 avril est "Eloge du doute" dont le
commissaire est Caroline Bourgeois. L'exposition durera encore toute l'année
2012. Par les ouvertures, on peut apercevoir quelques "installations"
comme la cuillère dédoublée "Spooning" (2009) de
l'indien Subodh Gupta ou le gros coeur rouge suspendu "Hanging Heart "
(1994-2006) de l'américain Jeff Koons.
Manque de temps
(et manque de motivation?) et prix dissuasif (15 Euros pou un site 20 Euros pour
les 2) nous font contourner l'obstacle... et passer près d'un bateau d'une
autre époque, le Nuovo Triunfo, un bateau à voiles, à deux
mâts, un lougre, une sorte de bisquine, lancé en 1926 pour le transport
de sable entre Trieste et Monfalcone. Il a été restauré à
partir de 1977. Utilisé pour des activités éducatives et
culturelles, il est géré par la Compagnia della Marineria Tradizionale.
Tout à fait à la Pointe, se dresse la statue blanche d'un grand garçon nu tenant une grenouille par une patte, "Boy with a frog" (2009) du sculpteur Charles Ray. Elle tourne le dos au musée et regarde donc vers la Piazza San Marco, de l'autre côté du Grand Canal.
Avant de changer de cap nous profitons de la vue directe non seulement vers la Place Saint Marc mais aussi vers l'île de San Giorgio Maggiore ave son campanile de brique qui essaie de rivaliser (63m seulement) avec celui de Saint Marc. Si nous avions séjourné plus longuement, nous serions certainement allé sur cette île si proche.
Nous allons maintenant avoir une vue directe sur une autre île, que nous n'avions aperçue que de nuit, la Giudecca. Tient-elle son nom des Juifs qui y auraient résidés jusqu'en 1527, date à laquelle ils furent contraint de s'installer dans le "ghetto" de Cannaregio. Son nom pourrait aussi provenir du mot giudizio, "jugement" car pendant un temps au Moyen Age les nobles dissidents y étaient contraints à l'exil. En réalité son ancien nom est Spinalunga ("longue arête" donné pour son allure pisciforme). Face à nous nous allons avoir vue sur deux églises, l'église des Zitelle (Santa Maria della Presentazione 1586) puis celle du Rédempteur (Redentore 1576) encore plus imposante et rivalisant avec Santa Maria della Salute, toutes les dues à l'architecte Andrea Palladio. Tout au fond de la Giudecca, on aperçoit un bâtiment rouge monumental , le "Mulino Stucky", ancien moulin construit en 1886-95 dont l'activité a cessé en 1954. Depuis 2007, il a été reconverti en hôtel de la chaîne des Hilton.
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CENTRE
DE DORSODURO
Mais revenons sur les quais de Zattere, sous le soleil de midi.
Après avoir passé quatre canaux, nous arrivons à l'église
Santa Maria del Rosario dite des Gesuati ("les Jésuates", un
ordre mineur aui a rejoint les Dominicains) à ne pas confondre avec celle
des Gesuiti ("Jésuites") qui existe dans le quartier de Cannaregio.
Le plafond de cette église construite vers 1730 est décoré
de fresques lumineuses dues à Giambattista Tiepolo. Lui succède
la construction rouge basse d'un centre de formation d'artisans installé
dans un ancien monastère puis la petite église Santa Maria della
Visitation (pillée par Napoléon). Un dernier canal, celui de San
Trovaso, et nous quittons les quais pour nous enfoncer au centre du quartier.
Nous traversons "le chantier naval",
le Squero di San Trovaso. Ce chantier créé au XVIIe s. est l'un
des rares à subsister où l'on fabrique et répare encore des
gondoles comme on va le constater.
Etrange secteur avec ses constructions
en forme de chalets en bois au bord du canal. San Trovaso est la contraction de
"Santi Gervasio e Protasio" (Saint Gervais et Saint Protasio comme San
Zanipolo est celle de Santi Giovanni e Paolo). Après léeglis (XVIe-XVIIe
s.), nous arrivons sur le campo avec son puits, une façade intéressante
avec un conduit de cheminée en excroissance et surtout une sculpture en
bas-relief sur une pierre blanche servant d'enseigne de forgerons.
Le long
du canal, nous empruntons la Fondamenta Sangiantofetti en passant devant l'Université
Ca' Foscari, Département des Langues.
Nous quittons la berge du canal
par la Calle della Toletta qui nous offre une étape apéritive à
l'Enoteca ai Artisti . Suivent la Sacca et la Fondamenta Tolleta...
A midi
et demi nous sommes sur le Campo San Barnaba, en vue d'y déjeuner. Plus
attirés par les nourritures terrestres, nous nous contentons d'une vue
extérieure de l'église qui date de 1749 avec, en arrière,
son très ancien campanile du XIe s.
Réconfortés par le
bon déjeuner pris à la Ristoteca Oniga (osteria enotica) où
officie "la" chef Annika Major. Utilisant beaucoup de produits de la
mer, le menu es adapté au jour le jour. Filets de sardines marinés
au oignons (sard in soar) avec pignons et purée de céleri ou filet
de rouget sauce tomate et safran ou spaghetti aux fruits de mer et filets de sardines,
boeuf pour les carnassiers... Nous avons agréablement profité d'une
table en terrasse jusqu'à 14 heures. Tout compris pour 6 personnes, moins
de 180 Euros. Correct!
En quelques minutes nous retrouvons le Grand Canal au niveau de l'embarcadère Ca' Rezzonico...
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- les îles de la lagune:
LES ÎLES DE LA LAGUNE
Murano (1)
Burano (2)
Torcello (3)
Lido (4)
Menu VENISE
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VOYAGES
CARNAVAL ET...
Le Carnaval de Venise est une fête traditionnelle
italienne remontant au Moyen Âge. Apparu vers le Xe siècle, il était
déjà mentionné dans une charte en 1094.
Il a été
institutionnalisé et codifié à la Renaissance. Mais suite
à des problèmes, le carnaval fut interdit par Napoléon Bonaparte
et ensuite réautorisé par les Autrichiens. Après une période
d'éclipse au cours du XXe siècle, il est réapparu, sous sa
forme actuelle, en 1979. Cest aujourd'hui l'un des carnavals les plus connus au
monde.
Le Carnaval de Venise a lieu tous les ans vers la fin du mois de février ou le début du mois de mars, au cours de la période de douze jours précédant le Mardi Gras.
La bauta signifie "domino"et désigne l'ensemble de ce déguisement porté indifféremment par les hommes et par les femmes et elle était aussi utilisée en dehors de cette période, lors de rencontres discrètes. La bauta est constituée de trois pièces : une cape noire (le tabarro), un tricorne noir et un masque blanc en carton bouilli (la larva) d'un aspect particulier (ou encore le masque d'Arlequin qui va avec son habit coloré à losanges). Ce masque est en effet de forme quadrangulaire et la partie qui recouvre le bas du visage pointe nettement vers l'avant, ce qui offre assez d'espace pour permettre de boire et de manger sans avoir à le retirer. Le mot bauta signifie "domino"et désigne l'ensemble des "pièces" de cette tenue portée indifféremment par les hommes et par les femmes et elle était aussi utilisée en dehors de cette période, lors de rencontres discrètes.
Les
masques du carnaval dont la vogue est très ancienne fut relancée
par la municipalité à la fin des années 1890.
Autrefois,
ces déguisements permettaient à tous les Vénitiens, quelle
que soit leur condition sociale, de participer à la fête, ombre de
l'égalité perdue au cours du temps.
Le masque vénitien s'est inspiré de ceux de la Commedia dell'arte, le (théâtre populaire italien apparu en 1528 avec les premières troupes professionnelles de comédie avec masque.
Le dernier week-end du carnaval, un jury international choisit le prix du "masque plus beau".
... MOSTRA ET BIENNALE
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VENISE
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Page
précédente : Quartier Dorsoduro
Ouf! Pas de grève aujourd'hui.
Sous un soleil radieux, nous embarquons de bon matin (9h45) pour une journée dans trois îles au nord de Venise. Première partie de trajet avec le vaporetto de la ligne n°7, ligne qui assure une liaison directe en période estivale entre San Marco-San Zaccaria et l'île de Murano.
L'île de Murano est proche de Venise mais en partant de San Zaccaria donc de la Place Saint Marc, le vaporetto met environ 45 minutes pour assurer la liaison. Cela nous permet d'avoir un aperçu inédit (pour nous!) sur la partie orientale de Venise, dans le quartier du Castello.
Ce sont d'abord les Jardins de la Biennale, les Jardins Publics (Giardini Publici) qui accueillent tous les deux ans (années impaires), depuis 1895, les oeuvres des artistes italiens et étrangers. Donc en ce moment même.
Après
avoir contourné le secteur de Santa Elena, à l'extrémité
du Castello, cap au nord.
Nous apercevons peu après le campanile et
l'église de San Pietro di Castello (XVIe s., ancienne cathédrale
du Patriarcat de Venise de 1454 à 1807). Puis c'est l'Arsenal avec en arrière-plan
la haute flèche d'un campanile (reconstruit en 1758 après le précédent
datant de 1540-80) ressemblant à celui de Saint Marc. C'est celui de l'église
de San Francesco della Vigna puisque au Moyen Age on cultivait de la vigne dans
ce secteur.
Nous passons à l'est de l'île cimetière
de San Michele. Prison à l'origine, c'est une sorte de Père Lachaise
où sont enterrées des célébrités. Les touristes
peuvent s'y rendre avec un autre service de vaporetto. C'est sous l'occupation
napoléonienne que ce cimetière fut destiné à remplacer
les petits cimetières de quartier de Venise. Il est divisé en secteurs
selon les croyances (par exemple le compositeur russe Igor Stravinsky chez les
orthodoxes). On les y transportait en gondole funéraire!
En arrière-plan,
dans le lointain, on aperçoit le campanile de la Madonna dell'Orto.
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Île
de MURANO, l'île des verriers
Après un
premier arrêt sur Murano, à l'embarcadère Navagero, nous débarquons
au Faro (le phare), dans la partie sud de l'île.
Cette île fut
autonome sur le plan administratif par rapport à l'île du Rialto
(Venise) jusqu'à son rattachement en 1797 sur directive napoléonienne.
La ville a compté 30 000 habitants et n'en a plus que 5 600 à présent.
Commune indépendante jusqu'en 1923, année où elle fut rattachée
à Venise.
L'île est célèbre par ses verreries à partir du décret du Sénat de 1201 (ou 1291?) qui obligea à déplacer les fours sur cette île afin d'éviter des incendies au Rialto. En 1605 les verriers de Murano réussirent à colorer les cristaux, sans en altérer la transparence.
Nous voyons
immédiatement que nous sommes bien dans cette île...
Une énorme
botte de verre, façon round-baller, nous accueille. Nous empruntons la
rue Bresagio qui conduit à un petit canal après avoir traversé
un petit campo décoré de sculptures de verre: des fleurs multicolores
tout d'abord, puis une femme en verre translucide. Environ 50m sur la Fondamenta
Daniele Manin avant d'arriver au pont qui nous permet de choisir la rive ensoleillée
à cette heure de la journée. La Fondamenta dei Vetrai est la bien
nommée puisque c'est la rue du verre et les vitrines n'en regorgent-elles
pas? Dans la perspective du canal, on aperçoit au loin l'église
San Michele sur l'île cimetière voisine.
Les petites maisons
basses et colorées qui bordent le canal sont pour la plupart devenues des
restaurants et surtout des boutiques vendant des objets artistiques, décoratifs
et parfois un peu utilitaires (verres, vases, coupes, lustres...) en verre coloré
et tordu de toutes les façons et en cristal.
Attention! Il y en a pour
tous les goûts et pour tous les budgets: des petits bonbons fantaisies jusqu'aux
jolis voiliers d'une soixantaine de centimètres de long qui, eux, valent
quelques milliers d'Euros. Nous sacrifions au rite des petits achats de souvenirs
que nous allons devoir traîner avec nous malgré leur fragilité...
Par contre ce qu'on ne voit guère dans ce quartier, ce sont les ateliers
de souffleurs. Il aurait fallu rester plus longtemps ici pour explorer d'autres
quartiers de l'île.
Après être allés jusqu'à
l'embarcadère Colonna, nous revenons sur nos pas en poussant jusqu'à
l'extrémité de la Fondamenta dei Vetrai prolongée par la
Fondamenta della Mula. Cela nous permet de voir la tour qui fait face, par delà
le canal, à l'église San Pietro Martire. Un large canal nous sépare
de l'île nord où l'on aperçoit le campanile de l'église
Santa Maria e San Donato (XVIIe s.).
Nous ne nous laissons pas tenté par les marchandises de l'épicier du coin qui fait sa tournée en gondole mais comme il est déjà midi et que nous avons encore le projet de nous rendre sur deux autres îles pour l'après-midi, il nous faut trouver un restaurant pour déjeuner . Beaucoup de terrasses nous semblent trop chères et trop touristiques. Finalement, nous jetons notre dévolu sur au Ristorante dalla Mora sur la Fondamenta Daniele Manin. Il a des clients. Un bon signe. Des ouvriers (genre cantonniers) y entrent. Un autre bon signe. On leur emboîte le pas mais si nous avions su la traduction du nom de l'auberge, nous y serions-nous risqués? En effet, littéralement, c'est le "Restaurant Par Défaut"... Bref, le resto ouvrier du coin! Mais qui dit que l'on mange mal dans ce genre d'établissement? Des tablées sont effectivement occupées par des ouvriers, tandis que des touristes en quête de place doivent attendre qu'ils libèrent des places.
Pour 20 Euros, boisson non comprise, voici le premier menu du jour (menù del giorno):
- un premier plat fait d'un trio (trio di
primi piatti): gnocchis de potiron et granceaola, scampi et la tarte aux cèpes
et enfin raviolis farcis aux pétoncles dans une sauce de homard (soit en
italien: gnochetti zucca e granceaola e pasticcio scampi e funghi porcini e agnolotti
ripieni di capesante in salsa de aragostine)
- en second plat: turbot ou bar
ou dorade grillés ou friture mixte (rombo o branzino o orata alla griglia
o fritura mista)
- en accompagnement de légumes: salade mixte ou légumes
bouillis ou frites (insalata mista o verdura bollita o patate fritte)
L'autre menu du jour à 19 Euros proposait quat à lui des tagliatelles au rgoût de canard ou des lasagnes et une viande grillée (côte ou entrecôte) ou filet aux champignons.
Nous accompagnons cela d'un
vin rosé sec et pétillant (presa di spuma: metodo charmat), servi
bien frais et titrant 11,5°. L'étiquette de cet excellent Conca d'Oro
produit à Conegliano, à une cinquantaine de kilomètres au
nord de Venise, précise qu'il dégage des senteurs florales, de fraise
sauvage et de framboise...
Tout compris, le rapas revient à 23,30 par
convive.
Bien restaurés, il nous reste à retourner à l'embarcadère du phare et nous faisons un petit tout sur la Fondamenta San Giovanni dei Battitu en quête d'éventuel atelier de souffleur. En vain.
Nous rembarquons vers 14H15.
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Île
de BURANO, l'île de la dentelle
Pendant les
quarante minutes de navigation vers l'île de Burano, nous allons passer
à quelque distance des îlots de San Giacomo in Palude, de la Madonna
del Monte et de San Francesco del Deserto.
Burano s'est peuplé véritablement
après la chute de l'Empire romain d'Occident, au VIe siècle, lorsqu'elle
est occupée par des personnes originaire d'Altinum. Elle a longtemps été
administrée depuis Torcello. Elle a connu une grande prospérité
aux XVIe-XVIIe s. lorsque les dentellières exportaient leurs créations
dans toute l'Europe. Tout comme Murano, elle fut rattachée à Venise
en 1923. Elle compte environ 3000 habitants (2800 à 5000 selon les sources!).
L'île
se repère à son campanile incliné dangereusement. Haut de
53m, il me semblait à vue d'oeil que son inclinaison doit être de
l'ordre de 5° pourtant si l'on se fie aux données documentaires, l'inclinaison
serait de 1,85m pour 53m de haut d'où il découlerait seulement une
inclinaison de 2° soit la moitié de celle de la Tour de Pise (4m pour
56m soit 4°).
Sur la gauche, l'autre clocher est celui du cimetière
situé sur l'île Mazzarbo qui est contiguë.
Pour
arriver au port, il faut contourner Murano et nous sommes retardés pendant
quelques minutes par une barge qui effectue des travaux de consolidation de berges.
Après
le débarquement vers les 15 heures, nous empruntons la rue Marcello qui
nous amène à l'intérieur de l'île. Surprise de voir
un cour nommé "11 settembre 2001"...Nous poursuivons tout droit,
le long du canal en passant sur ses deux berges par les Fondamente Cavanella et
Cao Moleca. D'emblée, les maisons sont très colorées, plus
qu'à Murano, mais les canaux dégagent une odeur qui ferait plutôt
penser qu'il s'agit d'égouts à ciel ouvert. De place en place, on
tombe sur des boutiques de dentelle (ombrelles...), de verre et de masques.
Revenu
à un pont situé à la croisée des canaux nous optons
pour le centre du village vers lequel nous conduit la Fondamenta della Giudecca
(tient donc! des Juifs ici aussi?). Par les ruelles Pope et Rio Terà Pizzo
(Rue de la Dentelle sur un canal remblayé) nous arrivons sur la place centrale.
A notre droite se dresse l'église sans portail de San Martino du XVIe s.
On y accède par le bas-côté. La relative jeunesse de son campanile
du XVIIIes ne l'empêche pas de pencher dangereusement. A l'intérieur
ont peut y voir quelques tableaux dont une "Crucifixion" (1725) par
Tiepolo.
Après ce tour rapide et un petit rafraîchissement, nous remontons la Via Baldassarre Galuppi en faisant une petite visite à un atelier de dentelle et de broderie. Passé un pont nous arrivons sur la Fondamenta San Mauro puis nous retrouvons la Calle Marcello qui nous ramène à l'embarcadère.
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Île
de TORCELLO ("petite tour"), l'île abandonnée
A 16 heures nous embarquons sur un traghetto, ici c'est un bateau
genre vaporetto donc rien à voir avec les gondole traghetti du Grand Canal
de Venise. Compte tenu des temps de manoeuvre, il faut environ dix minutes pour
parcourir les quelque huit cents mètres qui nous séparent de l'embardadère
de l'île de Torcello (au plus court, la distance entre les deux îles
n'est pas de 200m).
De cette île toute plate n'émerge à l'autre extrémité qu'un imposant campanile du XIe s. qui a pourtant été amputé de sa pointe pyramidale par la foudre au XVIIe s. Fermé à la visite depuis fin 2008... Iil est actuellement en restauration et il paraît encore plus volumineux du fait des échafaudages qui l'entourent.
A nouveau 800 mètres mais à pied cette fois sur une petite route au milieu de ce qui fut probablement des cultures et des vergers mais qui a l'air abandonné maintenant. Ce petit chemin longe un canal sur lequel passe le Pont du Diable (il Ponte del Diablo). Ce pont a été restauré en 2009 et remis dans son état d'origine, c'est-à-dire sans parapet ce qui lui donnait tout son charme lorsque des jeux de lutte s'y déroulaient et que les perdant tombaient dans le canal.
Les touristes
de passage disposent ici de quelques restaurants et d'un hôtel. Ernest Hemingway
y fit un séjour contemplatif en 1948...
Sur cette île presque
déserte, nous arrivons au "centre" du village bien vide puisque
l'île compte à peine une vingtaine d'habitants (ou une soixantaine
ou une centaine?).
Fuyant les invasions (Huns, Lombards...), un évêque
y transféra la population de la ville d'Altino (sur la terre ferme) au
Vlles. à la chute de l'empire Romain. La ville se développant, elle
atteignit 10 000 habitants (certains optimistes avancent même les chiffres
de 20 000 voire 30 000!) au coeur du Moyen Age et comptait une vingtaine d'églises.
On a peine à le croire tant il n'en reste rien, pas de vestiges des constructions
d'alors, si l'on fait exception des églises. C'était l'une des colonies
les plus anciennes et les plus prospères de la lagune. Cette île
sert alors de plate-forme d'échanges entre l'Orient (soie, épices,
métaux précieux) et l'Occident (sel, bois, esclaves).
Face à
la prospérité croissante de la Sérénissime, Torcello
va connaître le déclin entre le XIVe et le XVIe s. De plus la malaria
(mal aria = "mauvais air") se développe à partir de zones
marécageuses favorisées par l'envasement des canaux. Le mystère
des traces effacées de l'ancienne ville s'explique par le fait que les
constructions ont été démontées pierre par pierre,
brique par brique, pour les réutiliser dans les constructions sur l'île
principale de Rialto (actuel quartier San Marco de Venise).
Premier site devant la cathédrale, le Baptistère du VIIe s., à peine visible. Il n'en subsiste que les fondations circulaires.
Nous continuons
par la visite de la cathédrale Santa Maria Assunta. Accès payant
(4 Euros) et une fois de plus phtos interdites, même sans flash.
Fondée
en 639, elle a été largement remaniée et agrandie du IXe
au XIe s. mêlant architecture byzantine à dômes et architecture
gothique à voûtes. C'est l'édifice le plus ancien de la lagune.
Un trésor d'art byzantin: trois nefs avec leur abside, un iconostase fait
d'une dentelle de marbre (paons, lions, fleurs), des pavements en mosaïque
de marbre, sans oublier les lumineuses mosaïques sur les culs de fours des
absides et sur les murs, notamment le "Jugement Dernier" (XIIe s.) ornant
le revers de la façade. Extérieurement, sur l'un de ses côtés,
les fenêtres hautes déjà peu accessibles disposaient de volets
uniques en leur genre faits d'une dalle de pierre, ce qui accentue l'aspect de
forteresse de l'édifice. Jusqu'en 1818, ce fut le centre d'un diocèse
qui fut alors déplacé à Murano.
Tout à côté
se trouve l'église Santa Foca construite aux XIe-XIIe s. (Ste Fosca était
originaire de Ravenne et sa dépouille fut rapportée de Libye en
1011) à l'emplacement d'un édifice du VIIe s.
Un sanctuaire dépouillé,
en forme de croix grecque et entouré d'un portique. Est-elle restée
inachevée ? Devait-elle être coiffée d'une coupole ? En tout
cas, il s'y dégage une atmosphère de grande sérénité.
Face aux églises on peut voir deux petits palais du XIVe s. le Palazzo dell'Archivio et le Palazzo del Consiglio transformés en musée.
Après une heure passée sur cette île, il reste à faire le parcours maritime inverse: retour à Burano en traghetto, reprendre le vaporetto "LN" entre Burano et Murano-Faro. De là nous prenons vers 17 heures la ligne n°13 pour regagner Venise. Cette fois nous contournons l'île San Michele par l'ouest.
Nous débarquons au nord du quartier Castello, à l'un des embarcadères de la Fondamenta Nove. Nous devons nous déplacer un peu vers l'embarcadère de la ligne n°42 d'où nous partirons vers les 19 heures pour rejoindre San Zaccaria (face à l'hôtel Joland) après être passés aux stations Ospedale Civile (Hôpital), Celestia, Bacini, Sant'Elena, Giardini (Biennale) et Arsenale...
Journée bien remplie... Pas tout à fait puisque nous avons enchaîné avec un balade en gondole. Une autre découverte...
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Île
du LIDO, les plages et la Mostra
...ou la Biennale de Venise
La Biennale
de Venise est l'une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe,
voire dans le monde: art contemporain, danse, musique, architecture et cinéma.
Elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en
1895. Elle se déroule les années impaires.
Les lieux principaux
de son déroulement sont les Jardins, les Giardini (depuis l'origine), l'Arsenale
(depuis 1999) et le Lido (réservé à la Mostra du cinéma).
Cette manifestation accueille environ 300 000 visiteurs.
89 pavillons nationaux
ont été installés pour la 54e Biennale qui s'est déroulée
du 4 juin au 27 novembre 2011. Les pays n'ayant pas de pavillons aux Giardini
(une trentaine de pavillons nationaux permanents) ou a l'Arsenale se répartissent
dans le reste de la ville (palais, églises...).
Le grand Prix fut suspendu
entre 1968 et 1986.
A l'heure où est rédigé ce site,
le Palmarès 2011 est connu:
- Lion d'Or pour l'ensemble de son uvre:
Franz West (Autriche)
- Lion d'Or pour l'ensemble de son uvre: Elaine
Sturtevant (États-Unis)
- Lion d'Or de la participation nationale: Pavillon
allemand avec Christoph Schlingensief
- Lion d'Or du meilleur artiste de l'exposition
ILLUMInazioni - ILLUMInations: Christian Marclay (France)
- Lion d'Argent pour
le meilleur jeune artiste: Haroon Mirza (Royaume-Uni).
La Mostra...
À la même période de l'année que la Biennale se produit la Mostra, célèbre festival du cinéma qui lui se déroule tous les ans, entre la fin du mois d'août et le début de septembre sur l'île du Lido.
La Mostra internazionale d'arte cinematografica di Venezia (Festival international d'art cinématographique de Venise) est le plus ancien festival du genre au monde dont la première édition s'est tenue en 1932 (le festival de Cannes créé en 1946).
La 68e édition de la Mostra s'est tenue du 31 août 2011 au 10 septembre 2011. Le réalisateur américain Darren Aronofsky (Lion d'Or en 2008) était le président du jury.
A l'heure où est rédigé
ce site, le Palmarès 2011 est connu:
- Lion d'or : "Faust"
d'Alexandre Sokourov
- Grand Prix du Jury : "Terraferma" d'Emanuele
Crialese
- Lion d'argent du meilleur réalisateur : Cai ShangJun pour
"People Mountain, People Sea"
- Coupe Volpi pour la meilleure interprétation
féminine : Deannie Yip dans "A Simple Life" de Ann Hui
- Coupe
Volpi pour la meilleure interprétation masculine : Michael Fassbender,
dans "Shame" de Steve McQueen
- Prix Osella pour la meilleure contribution
technique : "Les Hauts de Hurlevent" de Andrea Arnold
- Prix Osella
pour le meilleur scénario : Yorgos Lanthimos pour "Alpis"
-
Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète : Shôta Sometani
& Fumi Nikaidô dans Himizu
- Lion d'or d'honneur : Marco Bellocchio.
Cette sortie, c'est pour le fun. Il reste à remplir le milieu d'après-midi
de notre dernière journée. Le prétexte en est que la Mostra,
le festival du film de Venise, bat son plein puisque le palmarès doit être
prononcé le surlendemain (samedi 10 septembre).
Pour nous rendre à l'île du Lido, vers 14h15 nous prenons le vaporetto ligne n°1 à San Zaccaria (embarcadère face à l'hôtel Danieli) qui dessert les arrêts Arsenale, Giardini, Santa Elena et enfin île du Lido (Santa Maria Elisabetta).
Comme les trois autres îles évoquées dans cette page, l'île du Lido est l'une des municipalités de la ville de Venise.
Au Moyen Age,
la partie nord de l'île était occupée par une abbaye bénédictine
qui plus tard a servi à abriter les reliques de Saint Nicolas, saint patron
des marins. Reliques qui furent dérobées par des pirates (ou des
commerçants?) italiens de la ville de Bari à la fin du XIe s. (certains
ossements sont conservés au Musée d'Antalya en Turquie).
Le
sud de l'île occupé par Malamocco, au bord de l'Adriatique, était
alors le véritable centre politique et économique de la lagune.
En 810, le doge Angelo Participazio quitta Malamocco, sur l'actuel Lido, et s'installa
au Rialto. Le déclin s'accentuaà la suite d'un terrible raz de marée
(tsunami) survenu au XIIe s.
Actuellement, la population permanente de l'île
serait d'envrion 17000 habitants.
Passés l'embarcadère impressionnant
et ressemnlant à une station de métro, nous retrouvons la civilisation,
c'est-à-dire la circulation automobile... C'est vrai qu'il faut songer
à se réadapter car demain nous retournerons vivre sur notre terre
ferme!
Munis de nos pass ACTV, nous prenons un bus qui nous conduit au village
du cinéma après avoir longer une partie de l'immense plage (en fait
une succession de plages privées, sauf une "bande publique" de
9m de large!) de 11km qui borde le Golfe de Venise sur la Méditerranée
ou plus précisément sur l'Adriatique.
Déception! On ne
croise pas de vedettes. Ce ne doit pas être l'heure appropriée.
Il
y a peu de choses à visiter dans l'île, toutefois nous aurions sans
doute été plus avisés d'aller voir le fameux cimetière
juif établi ici en 1389... Encore plus judicieuse eut été
l'option de se rendre aux Jardins de la Biennale...
Retour Place Saint Marc. Derniers petits achats dans le quartier. Il faut repasser à notre hôtel près de San Zulian récupérer nos bagages laissés à la réception.
A 17h30, heure de pointe, nous prenons le vaporetto n°1 pour rejoindre la gare. Mauvaise pioche car si à cette heure les bateaux du canal sont surchargés, cette ligne est un véritable tortillard qui s'arrêtera 13 fois alors qu'avec un peu de patiente on aurait pu prendre la ligne n°2 qui n'a que 5 arrêts intermédiaires.
Addio Venezia !
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BILAN
De fait de notre inexpérience dans l'organisation de séjours touristiques, il apparaît évident que notre programme était trop ambitieux: il a fallu aller très vite. Même sur 5 jours, avec le même programme, la découverte de Venise n'en resterait pas moins superficielle. Il y a tant de choses à voir en fonction des différents centres d'intérêt que chacun peut avoir.
Par rapport à la période, on pouvait craindre le pire: septembre est un mois recherché par les amateurs de Venise et, de plus, on le cumulait avec la Mostra et, année impaire oblige, la Biennale. Pourtant cela est resté vivable... Certes de 10h à 22h, on ne se sent pas isolé sur la Place Saint Marc et dans la visite de ses monuments notamment le Palais des Doges et la Basilique) et aux environs du Pont du Rialto. Mais des tas d'endroits intéressants où nos pas nous ont conduits sont peu fréquentés même en haute saison touristique.
Carrefour
des civilisations, la plus grande île de la Méditerranée s'est
forgé un cadre où, sous un même soleil, se retrouvent de fabuleux
temples grecs, des châteaux et des cathédrales érigés
dans un style empruntant au roman, aux Byzantins et aux Arabes, des jardins orientaux,
des palais et des églises au baroque tardif hispanisant.
Les artistes
siciliens ont su enrichir les courants artistiques venus d'ailleurs de leurs propres
traditions et savoir-faire.
Cet amalgame a produit une identité culturelle
bien particulière, mélange unique de brutalité (la mafia,
le culte de la mort, l'honneur...) et de douceur de vivre (la sieste, la cuisine
raffinée, l'élégance...).
Bref, il en résulte un
état d'esprit parfois déroutant pour un étranger. On fait
la fête pour les enterrements, mais on reste silencieux en d'autres occasions
plus frivoles. L'âme de la Sicile est à chercher dans cette façon
décalée de voir les choses.
LES ORIGINES:
La plus
grande île de la Méditerranée autrefois appelée TRINAKRIA
(trois pointes en grec) fut convoitée par toutes les grandes civilisations
tant sa position est stratégique en Méditerranée.
Les
plus anciens peuples de Sicile étaient les Elymes dans l'ouest de l'île,
les Sicanes dans le centre, et les Sicules venus de la péninsule, dans
la partie orientale. Ce sont ces derniers qui ont nommée l'île "Sicania".
Sicile
phénicienne et grecque
Attirés
par les richesses de l'île (céréales, vin, huile d'olives,
bois, soufre, pêche), les Phéniciens s'établissent au IXème
s. av. JC et les Grecs de Carthage au VIIIème s. av. JC. Ils y fondent
des colonies de peuplement et des comptoirs commerciaux.
Les Chalcidiens et
les Naxiens fondent Naxos au pied de l'Etna en 753 av JC puis Leontini et Catane.
Les Corinthiens fondent Syracuse qui sera la principale cité de Sicile
par son activité commerciale et industrielle dès le VIIéme
s. avant JC. Les Mégariens fondent Megare Hyblaia puis créent Sélinonte,
célèbre pour ses temples. Rhodiens et crétois fondent Gelon
qui créé Akragas (Agrigente).
Les Grecs colonisent essentiellement
le littoral et l'est, l'ouest étant sous domination phénicienne
puis carthaginoise.
Sicile Romaine
En
241 av. JC , la 1ère Guerre Punique permet l'expulsion des Carthaginois.
La prise de Syracuse par Marcellus en 212 av. JC lors de la marque le vrai début
de la Sicile romaine. La Sicile devient une province romaine et le grenier à
blé de Rome.
La période est marquée par deux révoltes
d'esclave en 135 et 104 av. JC. L'île connaît une relative décadence.
En
276-278, elle est visitée après les Barbares, et en 440 elle est
occupée par les Vandales.
Après la chute de l'Empire romain (en
476), la Sicile devenue chrétienne releva de l'empire byzantin.
Sicile
arabe (827-965)
En
652, la Sicile est une première fois envahie par les Sarrasins et en 827
les Arabes entament sa conquête définitive. Ils prennent Palerme
en 831 et Syracuse en 878. Palerme devient la capitale d'un émirat (dynastie
kalbide des Banû Abî l-Husayn) sous le contrôle des Fatimides
d'Egypte.
Bien administrée, au Xème s., l'île est
prospère et Palerme un centre d'échanges commerciaux. L'influence
musulmane marque les noms de lieux, les techniques agricoles (irrigation), l'architecture,
l'art mais aussi le mode de vie, l'alimentation, l'art culinaire.
Sicile
Normande
Après
avoir pris l'Italie méridionale aux Byzantins, au XIème siècle,
les Normands s'emparèrent de l'île sous domination musulmane.
En 1059, le pape Nicolas II reconnaît Robert Guiscard établi
dans le sud de l'Italie, futur duc de Sicile. Il est issus d'une famille de la
petite noblesse normande, originaire de Hauteville -la-Guichard (à une
vingtaine de kilomètres de Coutances). Son frère, le grand comte
Roger de Hauteville (Roger Ier), mène une conquête de 30 ans
de 1061 à 1091, s'emparant de Messine en 1061, Catane en 1071, Palerme
en 1072. Son fils, de comte devint premier roi de Sicile en 1130 sous le nom de
Roger II.
La domination normande fait de la Sicile une monarchie riche
et puissante. Les Normands respectent les lois et les pratiques de l'Islam (et
sont également tolérant à l'égard des Byzantins et
des Juifs) donnant à la Sicile l'éclat d'une civilisation admirablement
composite dans laquelle les Normands confient l'administration aux Grecs, les
finances aux Arabes et l'organisation féodale aux Latins, mettant à
profit ainsi les qualités culturelles de chacun.
L'île tiraillée
jusqu'à l'unification italienne
Par
mariage, les Hohenstaufen, prennent le pouvoir du royaume avec Henri Ier
en 1194, puis Frédéric II en 1250.
Puis vient le règne
des Angevins qui s'en emparent en 1266 avec Charles Ier d'Anjou (frère
de St Louis).
Les Angevins sont chassés en 1982 lors des "Vêpres
siciliennes" (massacres des troupes françaises commencés
le 30 mars 1282, jour de Pâques, et qui dureront tout au long du mois d'avril
1282) et Pierre III d'Aragon, gendre de Frédéric II, est
proclamé roi de Sicile. La Sicile, royaume de Trinacrie, est dissociée
de la péninsule italienne.
Réunie à nouveau en 1442 par
Alphonse V le Grand, premier roi du royaume des Deux-Siciles, l'ile sera
à nouveau séparée en 1458.
Ensuite viennent des périodes
de domination savoyarde en 1713 à 1718, autrichienne de 1718 à 1734,
bourbonne (royaume d'Italie du Sud) de 1734 à 1860.
En 1860, la Sicile
est incorporée à l'État piémontais (qui cède
la place au royaume d'Italie en 1861) après le débarquement de Giuseppe
Garibaldi, l'unificateur de l'Italie, avec ses "Chemises Rouges"
et un très contesté plébiscite d'annexion.
L'île, libérée en 1943 par les armées anglo-américaines,
est ensuite au bord de la guerre civile à cause des séparatistes
siciliens (la mafia).
En 1946, la Sicile est proclamée Région
autonome.
En 1948, la Sicile prend le statut particulier d'autonomie.
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La
Sicile semble géographiquement marquée par le chiffre 3 : 3 pointes
(capo Peloro au nord-est, capo Passero au sud, capo Lilibeo à louest
) d'où sa forme triangulaire, 3 principales chaînes de montagnes,
3 km de détroit séparant l'île du sud de la botte italienne
(continentale) et 3 régions historiques appelées " vallées
" au temps des Arabes : Elle
compte environ 1000 km de cote et c'est aussi la plus vaste des 20 régions
italiennes. Le pourtour de la Sicile est parsemé de petites îles qroupées ou isolées : au nord les îles Eoliennes également appelées Lipari (Stromboli, Panaréa, Salina, Lipari, Vulcano, Filicudi et Alicudi) et l'île d'Ustica,à l'ouest les îles Aegades ou Egades (Favignana, Lévanzo et Maréttimo), au sud-ouest l'ile de Pantelleria et plus écartées, au sud, les Îles Pelagie (Lampedusa, Linosa et Lampione) à 140 km seulement de la Tunisie.
On peut considérer que l'économie Sicilienne repose essentiellement aujourd'hui, sur les grands pôles que sont l'agriculture, la pêche, les industries, le tourisme mais également, soyons honnête, la mafia qui génère encore un produit économique qui s'étend non seulement sur l'île mais aussi sur toute la péninsule. Agriculture
et Pêche Industrie
et Tourisme Depuis
quelques années l'économie touristique se développe de plus
en plus et devient la principale ressource de l'île. ...et
la mafia ! La
collecte du Pizzo (racket) a été à la base de l'édifice
mafieux sicilien : elle est l'affirmation par la contrainte et la violence d'une
autorité criminelle sur un quartier ou un village. Le Pizzo constitue une
source de revenus importante. Depuis la fin des années 1960, les capitaux
accumulés par ces activités mafieuses sont blanchis avec les moyens
les plus modernes mis à disposition par le système financier et
monétaire international. Pour le touriste de passage, elle reste invisible...malgré
sa violence. Ainsi en 2009, on y a recenser 19 assassinats
pour 5 millions d'habitants soit 0,4 °/°°.
Effrayant! pourtant à y regarder
de plus près, il faudrait peut-être balayer devant notre porte. En
effet, en Corse, pour l'ensemble de l'année 2009, il y aura eu 17 assassinats
pour 300 000 habitants soit un taux de 6 °/°° habitants,
c'est-à-dire 15 fois plus en proportion!
|
La
Trinacrie (Trinakria) est le nom donné à la Sicile par les
anciens Grecs alors qu'auparavant celle-ci s'appelait la Sicania au temps des
Sicules et des Sicanes.
Cela signifie ''trois pointes" ou "trois
jambes" évoquant la forme de l'île. Devenue province romaine
en 241 av. J-C, l'île fut rebaptisée "Sicilia".
C'est
une tête de femme, ailée et coiffée d'un nud de serpent,
d'où rayonnent trois jambes fléchies.
Ce symbole à pour origine une monnaie de l'antiquité; le Triskèle grecque sur lequel était représenté une tête de Gorgone entourée par trois jambes. Il s'agirait de la Méduse, l'une des trois gorgones mythologiques grecques, ces créatures malfaisantes et laides dont la simple vue suffisait pour mourir littéralement pétrifié (transormé en pierre). Le symbole de ma Trinacria présente une grande similitude avec la figure présente au milieu du drapeau rouge de l'île de Man (île celte, au milieu de la Mer d'Irlande, entre Irlande du nord et Pays de Galles), trois jambe repliées évoquant la forme du triskell celtique...
La
Trinacria figure au centre du drapeau adopté par la Région Sicilienne
en 2000, longtemps après les indépendantistes qui avait chois ce
symbole en 1943.
La moitié jaune est le symbole de Palerme, la moitié
rouge celui de Corleone, les deux premières villes engagées dans
la fameuse révolte des "Vêpres Siciliennes".
A l'espace
entre le jambes ont été ajoutés des épis de maïs
alors que sur d'autres représentations modernes on fait figurer des citrons
ou des grappes de raisin... Les ailes ont tendance à être agrandies
dans les représentations de fantaisie (souvenirs pour touristes ) et l'expression
du visage plutôt que d'être laide est neutre voire légèrement
souriante de sorte que l'on y voit presque un angelot!
Avant
toute chose, il faut rappeler à nos "fidèles lecteurs"
(!) que nous sommes devenus coutumiers des voyages dans un contexte "à
problème".
Cette fois
A Nantes 39 personnes qui ne se connaissent pas encore embarquent sur un vol charter
de la compagnie "sicilienne" Wind Jet pour Catane (5 autres personnes
du sud-ouest nous auront précédés de quelques heures sur
un vol Bordeaux-Palerme).
L'escale de Toulouse se prolonge d'une heure pour
une raison inconnue et nous laisse le loisir (!) d'observer des Airbus A 380 en
finition devant les hangars de l'entreprise.
Pas de service de restauration.
1400 km plus tard, nous
arrivons à Catane à 20h30...
Nous sommes pris en charge par notre
guide accompagnatrice ROSARIA (et non Rosalia, bien que les deux prénoms
aient la même origine) pour le compte de notre réceptif Accord
Viaggi/Sicil Fly.
Nous avons une excellente guide, études de lettres,
et elle guidera après nous un groupe "arts et vie" pendant deux
semaines.
Nous aborderons trois thématiques principales: la Sicile volcanique
(phénomène intemporel), la Sicile antique (gréco-romaine) et la Sicile normande.
Mais l'ordre de notre circuit ne respectera pas cette chronologie. Aux trois jours
consacrés principalement à la Sicile volcanique, succéderont une journée et demie
pour la Sicile normande et pour finir, une autre journée et demie sur la Sicile
antique...
Notre bus conduit par Luigi nous transporte au nord de Catane,
à Acireale et plus précisément au Capo Mulini.
Dîner
à notre hôtel Paradiso: risotto aux fruits de mer, loup de mer pané
et pour finir, panna cotta (spécialité italienne fabriquée
à partir de crème, de lait et de sucre auxquels on ajoute de la
gélatine) aux fruits rouges.
Une
bonne nuit de sommeil pour attaquer le circuit demain matin.
Grandes
étapes de notre circuit:
Sites,
paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité
de l'UNESCO repérés par le logo .
Documentation
et crédits
mes notes de voyage
et surtout la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU)
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook"
et de nombreux autres sites sur la toile...
Pour
bien se pénétrer de la Sicile, il est bon aussi de l'aborder au
travers de quelques auteurs "classiques" français qui ont écrit
sur ce pays.
Par exemple
Dans la littérature italienne (et plutôt sicilienne), Rosaria nous conseilleGuy de Maupassant
Edmonde Charles-Roux
Alexandre Dumas (le père, celui des Trois Mousquetaires et du Comte de Montecristo qui publia deux ans plus tôt, en 1842, Le Speronare)
Hervé Bazin
François-René de Chateaubriand.
...
Période idéale de mai
à septembre.
TENUE VESTIMENTAIRE ET COMPORTEMENT :
Des vêtements décents
sont requis pour pénétrer dans les églises : jupes ou bermudas.
Veillez aussi à ce que les chemisiers couvrent la gorge et les épaules.
À défaut, munissez-vous d'une écharpe que vous nouez avant
d'entrer.
GRANDES
FETES TRADITIONNELLES :
Fête
des Amandiers (février, défilés et concerts), carnaval à
Aci Reale (février-mars), Danse des Démons à Prizzi (avril),
festival international Taormina Arte (fin juillet-septembre), jour de la Libération
(25 avril), Settimana Pirandelliana (juillet-août, théâtre,
opéra et ballet), fête de Sainte-Rosalie à Palerme (juillet),
fêtes catholiques. Les fêtes religieuses se déroulent, pour
la plupart, de janvier à début juillet et les villes célèbrent
leurs saints patrons tout au long de l'année.
L'été est
plus propice aux festivals musicaux et aux représentations de théâtre,
de musique qui ont lieu dans les sites privilégiés tels que les
théâtres gréco-romains. En outre, Taormina reste la ville
d'accueil du Festival international de Musique, de Théâtre, de Cinéma
et de Ballet, parfois en jumelage avec le Festival d'Avignon.
SANTE
:
L'eau du robinet est potable mais n'a pas très bon goût. Elle n'est
d'ailleurs jamais servie dans les restaurants, où l'on vous propose toujours
de l'eau minérale et où l'on vous regarde d'un drôle d'il
si vous insistez pour avoir une carafe. Précisez naturale si vous
souhaitez de l'eau plate, sinon on vous servira, d'office, de l'eau gazeuse (frizzante).
Pas de décalage par rapport à la France.
La
sieste (il pisolino) fait partie des traditions depuis l'Antiquité.
L'été surtout, la ville s'endort après le déjeuner.
Sauf dans les villes touristiques et dans les boutiques pour touristes, les magasins
ferment entre 13 et 16 heures et la circulation ralentit. Le plus sage pour le
visiteur est de suivre ce rythme réputé reconstituant pour l'esprit
et le corps.
Ce moment de repos cède la place à la vie extérieure.
Comme dans de nombreux pays méditerranéens, la rue est un lieu social
avant tout. Vers 16 h-17 h, les personnes âgées sortent leurs chaises
en paille et s'installent devant le pas de leur porte et parlent de tout et n'importe
quoi en épluchant quelques légumes pour la cena tout en surveillant
du coin de l'il les enfants en train de jouer. Pour d'autres, c'est le moment
de la passeggiata. Une véritable institution en Sicile! Entre 18
h et 20 h, les rues s'enflent, se gonflent d'une foule extraordinaire qui monte
et descend la rue en un rite immuable.
Bien qu'elle soit fermée, la
place tout comme la rue est aussi un lieu social, une sorte d'arène, un
lieu de rencontre de toutes les générations.
Pour
l'observateur étranger, l'une des images les plus évocatrices de
la vie citadine et surtout villageoise, le meilleur moyen aussi de constater à
quel point les murs et les comportements ont évolué depuis
quelques années.
Chiuso est un petit mot italien signifiant
"fermé" qui décore le plus souvent la porte d'un musée
qui devrait être ouvert...
Les musées ouvrent en règle
générale entre 8 h et 9 h 30 pour fermer entre midi et 14 h. Ils
rouvrent l'après-midi entre 14 h et 15 h 30 jusqu'à 17 h, 18 h,
voire 19 h ou même 20 h pour les plus importants.
En hiver, les horaires
sont réduits.
Souvent, les sites archéologiques à ciel
ouvert sont accessibles de 9 h à une heure avant le coucher du soleil.
Les églises, elles, sont le plus souvent ouvertes le matin (dès
6 h 30 quelquefois et jusqu'à 13 h) et certaines à nouveau en soirée
; beaucoup n'ouvrent jamais...
À l'Hôtel du lac Braies (Pragser Wildsee Hôtel) produit l'un des derniers épisodes de la Seconde Guerre mondiale en Italie. [3] Après l'armistice du 8 Septembre 1943 , une grande partie du territoire italien a été annexée au Reich nazie et non plus relégué à la République sociale italienne . Il comprenait le Trentin - Haut-Adige et de l'ensemble de la province de Belluno ( Operationszone Alpenvorland , "zone d'opération de pied"), et le Frioul-Vénétie Julienne , l'' Istrie , la baie de Kvarner , l' dalmate et ' Val d'Isonzo ( Operationszone Adriatisches Küstenland , "zone d'opération de la côte Adriatique"), dans la pratique, les nazis avait annexé tous les territoires placés sous la règle austro-hongrois en 1917 .
En Avril 1945, le Reichsführer de la Schutzstaffel (de commandant suprême de la SS), Heinrich Himmler , en accord avec la Direction de l'Sécurité du Reich, RSHA , la contre-nazie, Ernst Kaltenbrunner , a dû se retirer de plusieurs camps de concentration dispersés pour l'Allemagne tous les prisonniers politiques hors de vue, et de les laisser se concentrer sur Villabassa en Val Pusteria , dans l'espoir d'être en mesure d'échanger avec leur sécurité, traiter avec les Américains. L'ensemble de la zone située entre la Bavière et le Trentin , dans les intentions des dirigeants du Troisième Reich, était la soi-disant " Alpenfestung ", à savoir l'extrême nid de résistance à l'avance des Alliés . [4]
Parmi les prisonniers, de nombreux noms célèbres, comme le dernier chancelier autrichien avant les « Anschluss (annexion de nazi en Autriche , en 1938 ), Kurt von Schuschnigg , et le dernier premier ministre de la Troisième République en France, Léon Blum . [ 5]
Les négociations ont échoué considéré comme le impresentabilità Himmler pour un sauf-conduit . Nous avons profité de la SS stationnées en Italie, ils pourraient échanger la performance et de la vie des personnages mentionnés ci-dessus avec une passe. La vente des 137 otages aux Alliés survenu à droite au lac Braies, le 4 mai 1945 , lorsque ces personnalités étaient de profiter d'un accueil chaleureux par le propriétaire de l'hôtel, Emma Heiss-Hellenstainer. [4]
ITALIE DU NORD
Les Dolomites et les Grands Lacs
15 juin au 1er juillet 2015
cartes du voyage
début du récit...
aperçu historique
aperçu géographique
documentation et crédits
bon à savoir...
premières images...
votre avis...
Etapes de notre rapide circuit dans le Nord de l'ITALIE :
Les Dolomites : Haut-Adige (Südtirol), Trentin et environs
NOTICES...
Historique
Géographique
Les Grands Lacs : en Lombardie et environs
NOTICES...
Historique
Géographique
Sites, paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité
de l'UNESCO repérés par le logo .
Passez la souris sur la carte pour naviguer
Les zones visitées se situent pour l'essentiel en Haut-Adige (Südtirol) avec
incursion à Innsbruck, en Trentin et e Lombardie, avec incursion à Vérone.
GENERALITES SUR L'HISTOIRE DE L'ITALIE
DU PEUPLEMENT INITIAL A LA ROME IMPERIALE (avant le Ve s.)
Sur un substrat ligure du Néolithique se sont superposées des populations en
provenance d'Europe centrale entre le IXe et le IVe siècles avant J-C tandis que
la Grande-Grèce installait des établissements dans le sud dans la péninsule aux
VIIIe et VIIe siècle avant J-C.
La monarchie romaine fondée au VIIIe siècle avant J-C étend peu à peu son
emprise sur la péninsule qui est complètement unifié sous la République (VIe au
Ier siècle avant J-C).
L'Empire qui lui succède domine tout le Bassin Méditerranéen mais est bientôt
scindé en deux parties, Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient ou
Empire byzantin (cette division s'est instaurée progressivement entre 286 et 395
afin d'en faciliter le gouvernement).
EFFONDREMENT DE L'EMPIRE ROMAIN ET ETABLISEMENT DES LOMBARDS (Ve-IXe s.)
L' Empire Romain d'Occident s'effondre en 475 sous les coups des invasions
barbares, notamment celle des Huns d'Odoacre puis sous celle les Ostrogoths. Il
cède la place à divers royaumes ce qui facilite la conquête de la péninsule par
Byzance qui réussit à prendre possession de l'Italie au VIe s. mais doit céder
devant les invasions des Wisigoths, Ostrogoths. Puis ce sont les Lombards
(peuples germaniques venus de la région de l'Elbe) en 568. En effet, l'Empire
d'Orient a fort à faire sur divers fronts, ce que mettent à profit les Lombards
qui parviennent à établir des comtés non seulement dans le nord mais aussi dans
le sud de la péninsule (Duché de Bénévent).
Le centre, donc la papauté, reste encore sous contrôle byzantin mais à la fin du
VIIIe siècle, les papes s'allient à la dynastie carolingienne des Francs pour
s'opposer aux Lombards. Cela conduit à la naissance des Etats Pontificaux.
Pendant ce temps dans le sud, en 774, profitant de la perte du pouvoir
centralisé des Lombards dans le Nord, le duc de Bénévent, se proclame Prince
souverain, reconnaissant les empereurs carolingiens tout en ignorant leurs lois.
En 800, Charlemagne couronné Empereur romain d'Occident s'affronte alors à
l'Empire romain d'Orient qui se considère comme seul légitime héritier de
l'Empire romain. En 812, Constantinople reconnaît l'autorité de l'Empire
Carolingien sur le nord de la péninsule tandis que Constantinople garde
l'autorité sur deux duchés lombards du sud, le duché de Spolète et le duché de
Bénévent.
PREMIER ROYAUME D'ITALIE (IXe-Xe s.) ET NAISSANCE DES CITES-ETATS (XIe-XIIe s.)
(XI
Dans le nord, la dislocation de l'éphémère empire carolingien donne naissance à
un tout aussi éphémère royaume d'Italie (IX-Xe s.) en Italie du nord, avant son
incorporation dans le Saint Empire Romain Germanique d'Othon Ier. Ce royaume
d'Italie continua d'exister, au moins en théorie (sous une autorité impériale
qui s'affaiblira aux XIIe, XIIIe puis XVIIe siècles), jusqu'à la fin de
l'Empire, au tout début du XIXe siècle.
Louis II règne comme roi d'Italie en 844, puis comme empereur d'Occident en 850.
Sa mort sans héritier mâle en 875 entraîne des années de chaos et de confusion,
l’aristocratie italienne s’engageant pour l’Allemagne ou pour la France, le
titre de roi d’Italie étant généralement associé à celui d’empereur.
Aux IXe et Xe siècles, on assiste à l’effacement progressif du pouvoir impérial
et à la montée en puissance des élites urbaines et des pouvoirs communaux.
L’Italie centrale et septentrionale est divisée en beaucoup de cités-États,
parmi lesquelles Milan, Florence, Pise, Sienne, Gênes, Ferrare, Mantoue et
Venise, qui sont les plus puissantes.
Elles croissent énormément durant cette période et gagnent en puissance,
devenant de ce fait entièrement indépendantes du Saint-Empire romain germanique.
L’empereur Frédéric Ier, appelé également Frédéric Barberousse, cherche à
recouvrer ses droits en affrontant, soit le pape, soit les communes. Milan est
détruit en 1162.
UN PAYS DISPUTE ENTRE LES PUISSANCES EUROPEENNES (XIIIe-XIXe s.)
À l'époque de Léonard de Vinci, l'Italie reste très morcelée sur le plan
politique. Elle est constituée d'une mosaïque de principautés (duchés,
cités-États…). Au XIVe s. les princes italiens se livrent souvent à des guerres
sanglantes avec de multiples interventions extérieures, notamment de la France
et de l'Espagne (guerres d'Italie). La bataille de Marignan est l’un des
épisodes des guerres d'Italie commencées par Charles VIII en 1494 afin de
contrôler le duché de Milan. En 1515, le roi de France François Ier et ses
alliés vénitiens aux mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan.
A cela, s'ajoutent la montée en puissance de l'Autriche et des principautés
allemandes ce qui explique en partie le déclin des principautés italiennes du
XVIIe au XIXe siècle. La Révolution française et les nouvelles guerres d'Italie
qui s'ensuivent font naître au sein de l’intelligentsia italienne l'espoir d'une
Italie unifiée.
Après les campagnes napoléoniennes, la Maison de Savoie voit une occasion
d'agrandir le royaume de Sardaigne, utilise les poussées nationalistes et
s'engage dans trois guerres d’indépendance contre l'Empire Austro-hongrois, la
deuxième se faisant avec l'appui extérieur de la France. En 1859, la France et
le royaume de Sardaigne concluent une alliance dans le but de rejeter l'Autriche
hors de l'Italie du nord, la France devant recevoir la Savoie et le comté de
Nice en récompense pour son aide. La défaite de l'Autriche affaiblit les petits
États de la péninsule où des gouvernements libéraux se forment demandant
l'annexion au royaume de Sardaigne tandis que la France reçoit la Savoie et Nice
(la cession de Nice soulève de vives protestations de Giuseppe Garibaldi, né à
Nice).
UNIFICATION ET AVENEMENT DE LA REPUBLIQUE ITALIENNE (XIXe-XXe s.)
Des poussées nationalistes et des guerres d’indépendance contre l'Empire
austro-hongrois marquent l'Italie au XIXe siècle. C'est le Risorgimento
("Renaissance").
Le 24 mars 1860, Napoléon III et Victor-Emmanuel II signent le traité de Turin,
qui prévoit l'annexion de la Savoie et de Nice à la France.
En 1860, Giuseppe Garibaldi à la tête d'un corps de volontaires monte
l’Expédition des Mille et débarque en Sicile afin de conquérir le Royaume des
Deux-Siciles.
À la suite de l'expédition des Mille au sud et de la descente des Piémontais du
nord, le royaume de Sardaigne réussit à unifier une grande partie de la
péninsule (à l'exclusion de Rome et de Venise) et à provoquer la proclamation du
royaume d'Italie le 17 mars 1861 sous le règne de Victor-Emmanuel II de Savoie.
ll a d'abord comme capitale Turin, puis Florence à partir de 1865. En 1866,
Venise est annexée au royaume d'Italie, suivie par Rome (sauf les Etats
Pontificaux), en 1870. Rome devient en 1871 capitale de la nouvelle monarchie
constitutionnelle.
L'Italie, alliée de l'Allemagne lors de Seconde Guerre Mondiale, subit les
effets de la défaite des Puissances de l'Axe. Le référendum de 1946 met fin à la
monarchie et établit la république.
AUTRESVOYAGES...
GENERALITES SUR LA GEOGRAPHIE DE L'ITALIE
L’organisation territoriale de l'Italie se compose de: 20 régions (regioni) dont
5 régions autonomes; 110 provinces (province); 8101 communes (comuni).
RELIEF
L'Italie est une péninsule de l'Europe du Sud située au centre du bassin
méditerranéen et longue de 1 360 km. Elle couvre une superficie de 301 230 km²
et possède 7 600 km de littoral en raison de côtes découpées de golfes
mondialement célèbres le long de la Campanie (golfe de Naples, golfe de
Salerne).
Située sur la ligne de contact des plaques africaine et européenne, l’Italie est
sujette aux tremblements de terre et possède quatre volcans actifs: sur la
péninsule c'est le Vésuve, en Sicile l'Etna et sur les Iles Eoliennes (en mer
Tyrrhénienne), le Vulcano et le Stromboli.
De hautes montagnes forment un arc frontière au nord du pays. Les plus hautes
sont le Grand Paradis et trois sommets frontaliers, le mont Blanc (frontalier
avec la France), le mont Rose et le Cervin (frontaliers avec la Suisse)
Les Apennins sont des chaînes de montagnes qui se développent sur une longueur
de près de 1 500 kilomètres entre le nord, près du col de Cadibonae en Ligurie,
jusqu'à la pointe ouest de la Sicile, et ils constituent l'épine dorsale
montagneuse de la péninsule italienne.
Les fleuves et rivières les plus importants sont: le Pô, le Tanaro, le Tessin,
l'Adige, l'Adda, l'Arno, le Tibre, en italien Tevere. Les lacs les plus
importants sont situés au nord, insérés dans les Préalpes italiennes: le lac de
Garde le lac Majeur, le lac de Côme et le lac d'Iseo.
CLIMAT
"La botte italienne" connaît un climat méditerranéen, avec des nuances.
Du fait de sa position géographique, l'Italie a un climat tempéré, avec de
fortes variations régionales dues aux écarts de latitude, aux reliefs et à
l’influence de la mer. Les températures moyennes varient de 11°C au nord (Turin)
à 16°C au sud (Naples), les précipitations de 1 000 à 2 000 mm dans la zone
alpine à 600 mm sur le versant adriatique.
D'une région à une autre, le climat est donc varié: montagnard au niveau des
Alpes, subtropical humide dans le nord et l'est de la plaine du Pô avec des
hivers plutôt froids mais des étés très chauds et humides et des précipitations
plus abondantes Le climat est méditerranéen dans le reste de la péninsule,
devenant de plus en plus sec vers le sud et sur la façade orientale de la botte
(l'aridité en été dure 2 mois en Toscane, 5 mois en Calabre). Si les hivers sont
assez froids dans le nord et dans les Apennins, ils sont doux dans le centre et
dans le sud, avec toutefois des variations sensibles selon l'altitude. L'été est
chaud partout, moite dans la plaine du Pô, et très sec dans les régions
méditerranéennes. Celles-ci sont aussi marquées également par de fortes pluies
en automne et au printemps.
POPULATION ET DEMOGRAPHIE
L'Italie compte 61 millions d'habitants.
C'est le pays avec la moyenne d'âge la plus élevée de l'Union européenne et un
de ceux où la fécondité est la plus faible même si elle progresse (1,4 enfant
par femme en 2008, en légère augmentation après avoir été à 1,3 voire à 1,2 en
1995).
Longtemps pays à forte natalité dont les jeunes devaient émigrer pour éviter le
chômage, l'Italie est devenue en près de vingt ans un pays où le taux de
natalité est très bas, inférieur certaines années au taux de mortalité,
vieillissant et accueillant de plus en plus d'immigrés (4 millions dont 1
million en situation irrégulière début 2007 sur 61 millions d'habitants), soit 7
% de la population.
La répartition de la population est largement dictée par les contraintes
naturelles. La densité moyenne est de 198 habitants au km².
Les montagnes et les régions très sèches du sud de l'Italie connaissent des
densités assez faibles alors que les plaines littorales, et l'industrieuse
plaine du Pô, supportent de très fortes densités.
67 % de la population est urbaine. Le réseau urbain est dense en Italie du Nord
et centrale, où l'on trouve la capitale économique du pays, Milan, et des
grandes villes industrielles comme Gênes ou Turin.
Le taux de chômage en 2007 était de 5,6% mais varie selon les régions, notamment
entre le nord (3%) le centre (6%) et le sud (15%) du pays. En 2012, il était
passé à 11,1%.
ECONOMIE
L'Italie est la 6e puissance économique du monde en 20101 et est avec la France
l'un des plus grands exportateurs mondiaux de produits de luxe.
L'économie italienne se distingue dans divers secteurs: produits agricoles
(huile, fruits, vins, vinaigre balsamique, fromages, pâtes), produits
industriels (automobiles), vêtements (2e rang mondial), services (tourisme).
Avec 52 millions de touristes l’Italie se classe comme le 4e pays le plus
visité.
L’Italie est la quatrième puissance européenne, son produit brut étant de 1 758
milliard de dollars.
Les régions du nord, notamment la Lombardie et l'Émilie-Romagne, ont un des PIB
par habitant les plus élevés de l'Union européenne (31 180 dollars par habitant
en 2004) et comparable à celui de l'Île-de-France ou de la région de Londres. En
revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard économique
notable par rapport aux régions du nord.
Nous avons décidé de faire un voyage de deux semaines en Italie du nord en s'y
rendant et en circulant avec notre voiture. Deux régions géographiques que l'on
peut assimiler grossièrement à deux provinces constituaient notre objectif:
- les Dolomites en Haut-Adige (Südtirol) et Trentin.
- les Grands Lacs principalement situés en Lombardie (et débordant sur le
Piémont, la Vénétie et même la Suisse).
Au programme de ce circuit, on trouve également3 des 50 sites italiens classés
au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, sachant que l'Italie est le pays le plus
titré au monde en ce domaine devant la Chine (47), l'Espagne (44) puis, ex-æquo,
la France et l'Allemagne (39)...
Comme d'habitude mes ambitions de voyage sont excessives et la réalité (temps de
trajet) m'a contraint à les revoir à la baisse et à improviser quelques
adaptations. Il faut reconnaître que même avec ce programme réduit, il serait
raisonnable de consacrer au moins une semaine supplémentaire par faire les
choses plus tranquillement.
Nous avons choisi un hébergement dans deux locations effectuées en passant par
des sites internet spécialisés (airbnb et domysil). Pas de mauvaise surprise,
bien au contraire. Des locations chevauchant des w-e (du mercredi au mercredi)
pour un prix de l'ordre de 240 et 250€.
Compte tenu des distances, nous avons choisi d'effectuer aussi bien l'aller que
le retour en deux jours.
Lundi 15 juin, mardi 16 juin et mercredi 17 juin (matinée)
Etape en Savoie, autour du Lac du Bourget...
A l'aller, nous nous accordons même le loisir de faire le trajet en trois jours.
Le premier jour nous a permis d'arriver de Bretagne jusqu'au Lac du Bourget
(Chambéry).
Le jour suivant, c'est avec une mauvaise météo que nous avons tenté de visiter
la région:
- la ville d'Aix-les-Bains sous un ciel gris
- les paysages verts et vallonnés des plateaux dominant le Lac du Bourget, à
l'est, jusqu'au village de Chambotte dans un air brumeux
- la partie nord du lac, là où un canal le relie au Rhône, avec le village très
touristique (bateaux-mouches) de Chanax où la pluie a commencé en tout début
d'après-midi, pour ne plus cesser de la journée
- retour vers Chambéry par les hauteurs coté occidental dans paysage
complètement noyé sous la pluie
- un dîner fondue savoyarde, bien de circonstance, chez des amis de St
Pierre-d'Albigny d'où en principe on a un magnifique panorama sur les montagnes
de la Chartreuse.
Enfin, le 17, il nous faut parcourir les 700 kilomètres qui nous séparent du
Haut-Adige, quelques part tout près du Col du Brenner et donc de l'Autriche.
Court trajet avant d'arriver au Tunnel du Fréjus.
Et à nous l'Italie ! Et pour commencer, ce sera une halte brève à Bergame...
Poursuivre la visite
Documentation et crédits
mes notes de voyage
"Italie" par divers auteurs dans la collection Petit Futé aux Editions de
l'Université Paris - 2011
"Italie du nord" par divers auteurs dans la collection Le guide Vert aux
Editions Michelin guides touristiques Paris - 2015
"Carto Lacs italiens" de Serge Guillot et Anthony Moinet dans la collection
Guides Cartoville aux éditions Gallimard Paris- 2014
"L'Italien dans votre poche" de Luca Basili dans la collection Les Mini Larousse
aux éditions Larousse Paris - 2011
"Italien" dans la collection Guide de conversation aux éditions Lonely Planet
Paris - 2011
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook" de la CIA
(!)
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne
Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
BON A SAVOIR
QUAND Y ALLER ?
L'Italie du nord est agréable a visiter de juin à octobre (voire à partir
d'avril autour des lacs).
Normalement, un voyage dans cette contrée fin juin devrait donc se dérouler dans
les meilleures conditions climatiques... mais il y a l'exception qui confirme la
règle pour la partie des Dolomites (Südtirol). On peut témoigner de températures
souvent fraîches et d'un ciel ennuagé... Une semaine plus tard, les choses se
seraient arrangées...
En revanche, le climat était parfait en Lombardie la dernière semaine de juin.
Météo pour TRENTE (Dolomites)
Voir prévisions à 14 jours
Météo pour MILAN (Lacs)
Voir prévisions à 14 jours
CIRCULATION ET DEPLACEMENTS
Le passage en Italie par tunnel depuis la France est onéreux. Pour notre part,
le tarif appliqué à un simple véhicule de tourisme pour franchir le tunnel du
Fréjus s'est élevé à 43,50€ pour l'aller et à 44,20€ pour le retour. Il y a un
tarif très dégressif pour l'aller/retour (54,30€) mais il doit s'effectuer dans
le délai de 7 jours or nous partions pour deux semaines... Dommage !
Concernant le réseau autoroutier, il faut observer que la signalisation est sur
fond vert et non bleu (comme toujours en Suisse et il y a quelques décennies en
France). Les panneaux bleus concernent les routes nationales. De plus, les
indications sont moins lisibles qu'en France.
Dans cette partie de l'Italie, les autoroutes sont très chargées, notamment la
2x4 voies A4 de Turin vers Venise où les deux voies de droites sont pratiquement
saturées de camions (rendant la lecture des panneaux et les accès plus
difficiles). Quant à la 2x2 voies A22, allant de Modène au col du Brenner, à la
frontière autrichienne, elle supporte aussi un fort trafic de poids lourds
d'Europe centrale ou du nord. A signaler également que les péages sont
rapprochés et que le revêtement laisse souvent à désirer.
Une nouvelle autoroute, la A35, reliant Milan à Brescia est très peu fréquentées
car chère et ignorée de certains navigateurs GPS...
Sur l'ensemble du réseau routier et autoroutier, de nombreux chantiers
ralentissent la circulation et les limites de vitesse peuvent être extrêmement
basses (30km/h).
Le réseau routier de la région de montagne des Dolomites (au Südtirol) est
excellent. On y respecte le code de la route, sauf les hordes de motards
germaniques où les bandes de frimeurs conduisant de rutilantes voitures de
sports italiennes...
Par rapport aux conducteurs français, ici les conducteurs italiens sont plutôt
respectueux du code de la route (la police est paraît-il sévère) et moins
agressifs, faisant preuve de tolérance à l'égard d'étrangers hésitants ou un peu
perdus.
Outre notre voiture et nos jambes et en excluant deux roues et aéronefs, nous
nous sommes déplacés de différentes façons: trains (touristiques et de
voyageurs), bateaux (vedette, ligne de transport, ferry), métro, funiculaire,
téléphérique.
Pas de décalage par rapport à la France.
quelques images...
Récits de Voyages
À l'Hôtel du lac Braies (Pragser Wildsee Hôtel) produit l'un des derniers
épisodes de la Seconde Guerre mondiale en Italie. [3] Après l'armistice du 8
Septembre 1943 , une grande partie du territoire italien a été annexée au Reich
nazie et non plus relégué à la République sociale italienne . Il comprenait le
Trentin - Haut-Adige et de l'ensemble de la province de Belluno ( Operationszone
Alpenvorland , "zone d'opération de pied"), et le Frioul-Vénétie Julienne , l''
Istrie , la baie de Kvarner , l' dalmate et ' Val d'Isonzo ( Operationszone
Adriatisches Küstenland , "zone d'opération de la côte Adriatique"), dans la
pratique, les nazis avait annexé tous les territoires placés sous la règle
austro-hongrois en 1917 .
L'hôtel au bord du lac
En Avril 1945, le Reichsführer de la Schutzstaffel (de commandant suprême de la
SS), Heinrich Himmler , en accord avec la Direction de l'Sécurité du Reich, RSHA
, la contre-nazie, Ernst Kaltenbrunner , a dû se retirer de plusieurs camps de
concentration dispersés pour l'Allemagne tous les prisonniers politiques hors de
vue, et de les laisser se concentrer sur Villabassa en Val Pusteria , dans
l'espoir d'être en mesure d'échanger avec leur sécurité, traiter avec les
Américains. L'ensemble de la zone située entre la Bavière et le Trentin , dans
les intentions des dirigeants du Troisième Reich, était la soi-disant "
Alpenfestung ", à savoir l'extrême nid de résistance à l'avance des Alliés . [4]
Parmi les prisonniers, de nombreux noms célèbres, comme le dernier chancelier
autrichien avant les « Anschluss (annexion de nazi en Autriche , en 1938 ), Kurt
von Schuschnigg , et le dernier premier ministre de la Troisième République en
France, Léon Blum . [ 5]
Lac Braies en hiver
Les négociations ont échoué considéré comme le impresentabilità Himmler pour un
sauf-conduit . Nous avons profité de la SS stationnées en Italie, ils pourraient
échanger la performance et de la vie des personnages mentionnés ci-dessus avec
une passe. La vente des 137 otages aux Alliés survenu à droite au lac Braies, le
4 mai 1945 , lorsque ces personnalités étaient de profiter d'un accueil
chaleureux par le propriétaire de l'hôtel, Emma Heiss-Hellenstainer. [4]
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Les Dolomites
Haut Adige (Südtirol), Trentin et environs
TERENTEN
Lago di Braies, Tre Cime
BRIXEN, Grodnertal
Passeiertal, MERAN, BOZEN
INNSBRUCK
"Rando" en Ahrntal
TRENTE, Riva del Garda
Menu ITALIE DU NORD
ELEMENTS SUR L'HISTOIRE REGIONALE
Le territoire de l'actuelle région Trentin-haut Adige fut occupé dès la plus
haute Antiquité.
Pendant la domination romaine, elle fut rattachée à la Gaule cisalpine.
Dans le giron du Saint Empire puis dans celui des Habsbourg
À partir du IXe siècle, le Tyrol fit partie, comme tout le nord et le centre de
l'Italie, du Saint-Empire romain et à partir de l'année 1363, la région fit
partie de l'Empire autrichien des Habsbourg.
À partir du XIe siècle, la région fut sous le pouvoir temporel des
princes-évêques de Trente et de Bressanone et devint progressivement
germanophone.
La tutelle du Saint Empire restant lointaine et indirecte. Le concile siégeant à
Trente en 1545 illustre le pouvoir temporel et spirituel des souverains.
Cette situation fut remise en cause avec les conséquences de la Révolution
française au début du XIXe siècle. Les guerres napoléoniennes et la dissolution
du Saint-Empire romain germanique marquèrent le rattachement de la région à
l'empire autrichien des Habsbourg. Pendant cette période, le nationalisme
tyrolien se réveilla, face à l'occupation franco-bavaroise.
Après la chute de l'empire napoléonien, de son côté, le Trentin italophone
commença à développer une agitation politique propre à cette période de
printemps des nationalités, avec pour objectif l'unification à l'Italie.
Entre 1871 et 1918, le Trentin, fait partie des terres irrédentes, réclamées par
les nationalistes italiens, afin de clore le processus d'unification.
La Première Guerre mondiale et l'engagement hésitant de l'Italie au côté des
Alliés décidèrent du sort de la région. Les revendications territoriales de
l'Italie firent partie des promesses faites au gouvernement de Rome en échange
de sa contribution dans le conflit.
Par le traité de Saint-Germain-en-Laye signé en 1919, entre les pays de la
Triple-Entente et l'Autriche, le Trentin (WelschTirol) ainsi que le Tyrol
méridional (SüdTirol appelé Haut-Adige) furent cédés par l'Autriche à l'Italie.
Le territoire fut rebaptisé Venezia Tridentina.
L'épineuse question du Südtirol...
À partir de 1922, les Tyroliens du sud furent soumis à une tentative
d’italianisation forcée de la part du régime fasciste, qui favorisa
l'immigration depuis les autres régions italiennes. L'objectif était
l'italianisation de l'ancien Südtirol autrichien en imposant l'usage généralisé
de la langue italienne, surtout grâce à l'enseignement monolingue dans les
écoles, ce qui, non seulement provoqua protestations et rancœur de la part des
habitants de langue allemande, mais aussi provoqua la naissance d'un
enseignement clandestin, dans "les écoles des catacombes". En outre, il favorisa
une immigration italienne massive dans la région.
En 1939, après l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne hitlérienne
en 1938), l'Italie signa un accord avec l'Allemagne aux termes duquel la
frontière du Brenner fut reconnue par les deux parties tandis que les deux
parties s'accordaient pour éloigner le plus grand nombre possible d'Allemands de
la région qui, confrontés au pressions fascistes, furent incités à 'émigrer vers
le Troisième Reich.
Après le 8 septembre 1943, dans un contexte d'effondrement du pouvoir fasciste
en Italie, le Haut-Adige fut gouverné directement par les autorités nazies.
Cette période favorisa la langue allemande au détriment de l'italien. De
nombreux habitants de langue allemande s'engagèrent dans les SS et la Gestapo.
Et à la fin de la guerre, un certain nombre de criminels de guerre nazis
trouvèrent refuge dans le Haut Adige.
En 1945, les germanophones demandèrent un rattachement à l'Autriche, tandis que
les Alliés imposèrent à l'Italie un traité de protection de la minorité de
langue allemande et l'autonomie à la province de Bolzano. Face à cela, en 1946
Vienne et Rome parvinrent à un accord qui reconnaissait l'autonomie en matière
linguistique et scolaire à une région Trentin-Haut-Adige, où les Italiens
étaient la majorité, rendant moins facile l'auto-administration des Tyroliens du
sud. Ce statut parut rapidement insatisfaisant.
En 1961, l'Autriche saisit l'ONU afin d'obtenir un meilleur traitement des
habitants germanophones.
Les années 1960 furent marquées par des attentats contre les symboles et contre
les forces de l’ordre de l'État italien fomentés par le Befreiungsausschuss
Südtirol (Comité pour la libération du Tyrol du Sud) luttant pour l'intégration
du Tyrol au sein de l'Autriche.
Il fallut attendre 1971 pour obtenir une solution au contentieux par la
signature d'un arrangement entre Rome et Vienne.
En 1972, un nouveau statut d'autonomie entra en vigueur. La plupart des
compétences législatives et administratives ainsi que les ressources financières
ont été transférées de la région Trentin-Haut-Adige aux deux provinces de Trente
et Bolzano.
Malgré cela, des germanophones expriment toujours des aspirations
indépendantistes pour créer un État libre du Tyrol du Sud ou se rattacher à
l'Autriche.
La question reste sensible puisque en 2006, presque tous les maires de la
province ont signé une pétition destinée au parlement de Vienne, demandant que
dans la nouvelle constitution autrichienne on indique explicitement le rôle de
l'Autriche comme puissance protectrice des Tyroliens du Sud.
MENU Italie du nord
Etape suivante:
La LOMBARDIE, le Lacs
Mercredi 17 juin après-midi
ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE REGIONALE
LA REGION TRENTIN-HAUT ADIGE
La région Trentin-Haut Adige est limitrophe de l'Autriche (Tyrol du Nord et de
l'Est) au nord et de la Suisse (canton des Grisons) à l'extrême nord-ouest. Le
sud est bordé par la Vénétie et la Lombardie.
Les provinces de Trente ou Trentin (ce dernier nom est dérivé de celui de la
capitale Trente) et de Bolzano (Haut-Adige ou Tyrol du Sud), réunies dans la
région du Trentin-Haut-Adige à l'extrémité nord-orientale de l'Italie,
constituent la partie méridionale du Tyrol.
Ces deux provinces sont appelées autonomes, parce qu'il s'agit des seules
provinces italiennes qui sont dotées de pouvoir législatif et ne sont pas
soumises à la région. En effet, la quasi-totalité des compétences régionales
leur a été transférée. La région ne maintient quelques fonctions: en matière de
cadastre et de sécurité civile.
Le relief est essentiellement montagneux, marqué par les formes verticales des
Dolomites. De grandes vallées pénètrent néanmoins l'espace. Celles de l'Adige et
de l'Isarco sont les plus larges et permettent la communication avec le Nord. Le
col du Brenner est le passage le plus aisé de ce couloir vers l'Autriche et
l'Allemagne. En outre, la partie septentrionale du lac de Garde, le premier lac
italien, appartient au Trentin-Haut-Adige.
La région compte un peu plus d'un million d'habitants répartis à peu près de
manière égale entre les deux provinces.
On y distingue trois groupes linguistiques: italien avec 65% de la population ;
allemand avec 32% et ladin avec 3%.
Les deux provinces diffèrent beaucoup de par leurs situations linguistiques.
Le Trentin est presque complètement italophone, avec quelques îlots
linguistiques allemands et une vallée, la Val di Fassa, ladine, tandis que le
Haut Adige est en forte majorité germanophone (69%).
Cette région est aujourd'hui la seconde plus riche d'Italie, derrière la
Lombardie.
La province autonome de Bolzano
Le territoire entièrement montagneux (Alpes et Dolomites) de la province couvre
7400 km².
Les Dolomites sont caractérisées par des murailles verticales, des falaises
abruptes et une forte densité de vallées très étroites, longues et profondes.
Le sommet le plus élevé du Haut-Adige est l'Ortles (ou Ortler), qui dépasse les
3900 m. d'altitude.
507 657 habitants en 2010 (69 hab/km²).
La majorité des habitants est de langue allemande (69%), parlant un dialecte du
groupe bavarois, appelé Südtirolerisch (tyrolien méridional). Un quart de la
population est italophone (26%) et une petite minorité parle une des formes du
ladin (4,5%). La proportion de germanophone est en accroissement.
Précisons qu'en 1910, presque 90% de sa population était germanophone, contre
2,9% d'italophones.
L'italien et l'allemand sont les langues officielles de toute la province.
Chaque citoyen a le droit de s'exprimer dans sa langue maternelle avec
l'administration publique, même devant un juge. Les écoles sont séparées pour
chaque groupe linguistique.
La province de Tyrol de Sud est considérée comme un modèle de cohabitation
interethnique, pourtant on assiste à la diffusion progressive d'un mal-être de
la population de langue italienne (qui est passée de 35% à environ 25%).
La province autonome de Trente
Le territoire presque entièrement montagneux de la province de la province,
couvre 6200 km².
Le Trentin s'articule sur un axe principal constitué par l'ample sillon
longitudinal du fleuve Adige, avec à l'ouest les Alpes rhétiques méridionales et
à l'est les Dolomites, en contact avec la plaine du Pô et Venise.
Le Trentin est constitué uniquement de plusieurs vallées alpines, marquées par
un rude climat et la présence de glaciers. Vers le bas, des vallées
sous-alpines, des plateaux et de petites plaines profitent d'un climat
méditerranéen, où il est possible de pratiquer la culture de l'olivier.
529 457 habitants en 2010 (85 hab/km²)..
Après la première étape d'hier, une journée autour du Lac du Bourget (900 km
depuis notre Bretagne), nous avons décomposé le trajet de ce jour en 400 km
jusqu'en Lombardie, pour effectuer une courte visite de Bergame, après quoi il
nous restait 300 km pour atteindre notre lieu de séjour en Haut Adige...
Les Dolomites sont une chaîne des Alpes orientales et elles font partie depuis
2009 des 50 sites italiens inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
LES DOLOMITES
Situées dans le nord des Alpes italiennes, le site UNESCO compte 18 sommets de
plus de 3 000 mètres, couvre 141 903 ha et constitue un des plus beaux paysages
de montagne du monde, caractérisé par des murailles verticales, des falaises
abruptes et une forte densité de vallées très étroites, longues et profondes.
Les pics verticaux spectaculaires de couleur claire présentent toute une
diversité de formes sculpturales particulières. Leur point culminant, à 3 343
mètres d'altitude, est la Marmolada.
Outre cette diversité de paysages spectaculaires, le site présente une
importance internationale pour la géomorphologie par ses reliefs glaciaires et
ses systèmes karstiques. Les paysages monumentaux et colorés des Dolomites ont
depuis toujours attiré de nombreux voyageurs et ils font depuis longtemps
l’objet d’interprétations scientifiques et artistiques. Des falaises
vertigineuses, pinacles, tourelles et pics, entrecoupés de surfaces planes, de
ressauts et surplombs et de plateaux dénudés au dessus de vastes dépôts
d’éboulis, contrastent avec des collines basses plus douces couvertes de forêts
et prairies offrant toute une harmonie de couleurs.
Depuis 1876, le nom de Dolomites a été donné en hommage à Déodat Gratet de
Dolomieu (1750-1801), géologue et minéralogiste français qui avait découvert
cette roche calcique particulière qui manifestait peu d'effervescence
lorsqu'elle était soumise à l'action d'acide. En effet, cette roche contient du
carbonate double de calcium et de magnésium et n'a qu'une proportion réduite de
carbonate de calcium.
Les Dolomites étaient, il y a des millions d'années, un massif formé à partir de
récifs coralliens pétrifiés ayant grandi dans la Téthys à la fin du Trias
inférieur.
Arrivée au Südtirol (Haut Adige): TERENTEN
Après l'autoroute A55 sinueuse au sortir du Tunnel du Fréjus et traversant le
Piémont, l'autoroute A4 est particulièrement encombrée, notamment par des
camions, depuis Turin car c'est un axe important qui rejoint Venise. Ajoutons-y
une bonne dose de travaux.
Les choses ne s'arrangent pas après le contournement sud du Lac de Garde (Peschiera
del Garda) pour remonter vers le Col du Brenner par l'autoroute A22. Ce n'est
qu'une 2x2 voies et la voie de droite est encombrée par des milliers de camions
quasiment à l'arrêt en raison de travaux. Pratiquement à touche-touche, je vous
laisse le soin d'imaginer le sport pour entrer et surtout pour ressortir d'une
station de carburant. Se dirigeant vers l'Autriche et l'Europe du nord, on y
trouve diverses nationalités au milieu desquelles la France brille par son
absence: bulgares, roumains, slovènes, espagnols, autrichiens, allemands,
slovaques, polonais, danois...
Au temps normal de trajet de 3 heures et demie, il a fallu rajouter une bonne
heure...
La fatigue ne permet pas d'apprécier pleinement la beauté du paysage de la
vallée de l'Adige qui se fait de plus en plus montagnarde tandis que les
couleurs chaudes de fin de journée mettent en valeur villages, châteaux et
forteresses de pierre claire et damiers des vignobles.
Après Brixen (Bressanone), nous quittons l'autoroute pour le Pustertal (Val di
Pusteria) orienté perpendiculairement, ouest-est. Après avoir dépassé les
vestiges du château de Rio di Pusteria, une belle route remonte sur le flanc de
coteau adret (exposé au sud) vers le village de Terenten (Terento) où nous avons
loué pour une semaine un appartement en rez-de-chaussée de la grosse demeure
Volgger, une famille du crû.
Terenten est une petite commune italienne d'environ 1700 habitants (1000 en
1930), située à 1210 mètres d'altitude dans la province autonome de Bolzano,
région du Trentin-Haut-Adige, à environ 50 kilomètres au nord de Bolzano. On
trouve mention de la paroisse San Giorgio de Terento pour la première fois dans
un document de 1362.
Selon le recensement de 2011, 99,40% de la population parle allemand, italien
0,54% et 0,06% Laden comme première langue.
Comme vos le remarquerez, les localités mentionnées ici sont généralement
indiquées en deux langues et priorité en dialecte germanique (groupe
linguistique austro-bavarois). Et il s'avère que ce n'est pas un gadget
folklorique. Ici, c'est la langue maternelle et la langue du quotidien (le
journal, la radio et même des chaînes de TV). Donc pour demander son chemin,
c'est un peu galère... Heureusement un fils de la propriétaire était aux aguets
tout en tondant la pelouse et nous hélés...
Quel soulagement d'être arrivés après un si long périple et d'être reçu dans un
logement spacieux (prévu pour 4 personnes), bien équipé, confortable et
accueillant (bouquet de fleurs, bouteille de vin blanc, plateau montagnard avec
melon, chiffonnades de jambon séché et dés de fromage), sans oublier une bonne
bouteille de vin blanc italien! Nous sommes chaleureusement accueillis par
Marianne et ses fils, malgré l'obstacle linguistique car la langue commune ici
est l'allemand que malheureusement nous ne parlons pas... Une voisine vient en
renfort et avec un peu d'anglais, on se fait expliquer le fonctionnement de la
machine à laver le linge, le paramétrage du wifi et le fonctionnement du
décodeur pour les chaînes satellitaires. Après quelques tâtonnements, on
trouvera même France 24 (TV5 Monde est indisponible depuis la cyber-attaque du 8
mai 2015).
Trop fatigués pour profiter du soleil sur la terrasse, le dîner vite avalé nous
laisse une longue et calme nuit pour récupérer.
Jeudi 18 juin
TERENTEN: Le sentier des moulins et des "pyramides de terre"
Le programme de la journée reste des plus raisonnables.
D'abord un petit tour au centre du village pour quelques emplettes et en
profiter pour jeter un oeil à l'église consacrée à Saint Georges. Elle se
distingue extérieurement des églises des autres villages par sa flèche à la
couverture verte alors que la plupart des autres clochers sont rouges ou en
forme de bulbes.
L'après-midi nous permet de faire une petite randonnée sur le Sentiero circolare
dei Piramidi di terra e Vecchi mulini (Sentier des Demoiselles coiffées et des
vieux moulins). En fait, c'est dans le sens inverse de son intitulé que nous le
parcourons. On peut en trouver la description dans le guide Kompass 963 Val
Pusteria n°4 "Mulini di Terna".
Au point haut du sentier, à la lisière de la forêt, nous voyons 5 moulins sur
quelques centaines de mètres (il y en a 2 autres plus bas, près du village). Ils
ne sont pas en fonctionnement mais semblent en assez bon état. Leur
fonctionnement était assuré par des conduites faites à partir d'arbres creusés
placés en dérivation du torrent.
C'est plus bas, que l'on arrive aux Demoiselles Coiffées ou Cheminés de Fées
(appelées ici "Pyramides de terre"). Leur origine remonte à moins de deux
siècles puisqu'elles se sont dégagées des vieilles alluvions à la suite d'un
violent orage survenu en 1837. Plus dramatiquement, 13 personnes périrent, des
maisons, moulins, forge ou scierie furent également détruits par la crue du
torrent Terner. Dans cette partie, l'érosion s'est manifestée sous deux formes:
creusant là des sillons dans les matériaux homogènes et ailleurs dégageant des
colonnes protégées par des blocs là où les matériaux sont hétérogènes.
Promenade de 2 heures, agrémentée d'un petit "crachin breton" en milieu
d'après-midi. Un dénivelé d'un peu plus de 200 mètres, entre 1209 et 1435 mètres
(au Maso Flitschlof).
Vendredi 19 juin
Versant sud du Pustertal (Val Pusteria): Lago di Braies, Tre Cime di Lavaredo et
crochet en Vénétie à Cortina d'Ampezzo
Journée tourisme en voiture. Nous remontons la vallée du Rienza (affluent de
l'Adige) qui permet de passer en Autriche . Mais n'irons pas jusque là.
Après Bruneck (Brunico) dominée par son gros château (XIIIe-XVIe) et située à
840 mètres d'altitude, nous empruntons sur 8km une petite route sur la rive
gauche. Après avoir traversé Prags (Braies) et Sant Veit, nous arrivons à
l'extrémité d'un magnifique lac enchâssé dans les montagnes, le Lago di Braies
dit "la Perle des Dolomites". Du monde mais pas encore la foule. Parking payant
(4€).
La montagne qui ferme le cirque se reflète dans les eaux vertes et translucides
du lac situé à près de 1500 mètres d'altitude. Avec 1,2km de long sur 300 à 400
mètres de large, il couvre 31 hectares et est dominé par le Croda del Becco
(2810 mètres). En faire le tour, prend environ 1 heure et demie.
Sur la gauche, la cabane et le pontons tout en bois donnent une impression
d'Alaska. En 2010 et 2012, l'endroit a servi de cadre au tournage d'une série
diffusées par la Rai dont l'acteur vedette est Terence Hill qui interprète le
rôle de Peter, chef d'escouade.
Nous partons sur la rive orientale en empruntant un sentier étroit et en
montagnes russes dominant le lac par une rive abrupte tandis que la rive
orientale est basse et ramène vers une chapelle et vers le grand hôtel Pragser
Wildsee. Au milieu de ce qui est plus une promenade qu'une randonnée, une pause
pique-nique s'impose dans ce cadre grandiose.
En début d'après-midi, retour dans la vallée du Rienza que nous remontons encore
sur quelques kilomètres avant de remonter le Val di Landro, sur sa rive gauche,
à partir de Toblach (Dobbiaco). Un parcours d'une trentaine de kilomètres nous
faisant passer par Auronzo et Misurina (et son lac en Vénétie). Notre
destination, c'est le panorama sur les Tre Cime di Lavaredo.
Mais, les deniers 5 kilomètres qui y grimpent sont payants et fort chers (24€
pour la journée et 16€ à partir de 15H).
Le temps est incertain, il est 15H et nous tentons quand même d'aller au bout.
Le parking terminus se trouve près du refuge Auronzo à 2320 mètres d'altitude.
La vue porte sur de nombreux sommets encore enneigés mais il faut marcher
pendant une vingtaine de minutes sur un sentier balcon sur 1,6km pour arriver au
refuge Lavaredo (2344 mètres). Ce refuge est situé au pied des Tre Cime, cette
merveille naturelle connue dans le monde de l'alpinisme. Les trois cimes ont des
altitudes variant de 2857 (Cima Piccola, à l'est) à 2999 mètres (Cima Grande,
centrale). Pour avoir encore une meilleure vue sur le site, il faudrait
poursuivre en direction du refuge Locatelli (à plus de 2 heures de marche).
C'est dans le blizzard et sous le grésil que nous regagnons le parking.
Avant de rentrer, nous faisons un petit crochet en Vénétie jusqu'à Cortina d'Ampezzo
(6000 habitants) Dans notre imaginaire, c'est le Chamonix des alpinistes adeptes
des sommets de parois vertigineuses des Dolomites. Mais on ne retrouve pas ici
une vallée étroite bordées de hautes montagnes glacières... Comme ailleurs dans
les Alpes, le développement de la station remonte à la venue de touristes
anglais au XIXe siècle.
Les JO d'Hiver de 1956 s'y sont déroulés et tous les ans on entend parler de la
descente féminine qui se déroule ici, comptant pour la Coupe du Monde de Ski.
Près de là, la chapelle Santissima Trinita à Castello de Zanna.
Les quelques 100 kilomètres pour revenir à Terenten nous ont semblé bien
longs...
Samedi 20 juin
Vallée de l'Eisack (Isarco), BRIXEN (Bressanone), Grödnertal (Val Gardena)...
Encore un circuit d'environ 200km pour ce jour, vallées et routes de montagne.
Nous commençons sous un ciel gris et un crachin.
Première étape un peu avant Brixen, pour visiter la vaste abbaye de Neustift ou
de Novacella. Sa fondation remonte à 1142 et elle a été agrandie à plusieurs
reprises jusqu'à ce que le dix-huitième siècle car elle a été un lieu de refuge
pour les pèlerins venant de l'Europe du Nord et se dirigea vers Rome et la Terre
Sainte. Elle appartient à la Congrégation autrichienne des chanoines réguliers
de Saint-Augustin. Supprimée en 1807 lorsque Napoléon mit fin aux ordres
religieux, elle fut rétablie en 1816.
On y trouve un collège, une maison pour personnes âgées, un centre de congrès...
De son histoire on trouve la trace dans divers styles d'architecture: roman pour
le campanile, gothique pour le choeur et le cloître, baroque et rococo pour
l'église Santa Maria Assunta (XVIIIe) et la bibliothèque...
Le bâtiment le plus remarquable est la chapelle Saint Michel, appelée "Château
de l'Ange" (Engelsburg), en partie de la période romane, au couronnement bien
conservé.
Au centre de la cour principale de l'abbaye se trouve un puits de style
Renaissance ou "Puits des merveilles". C'est un kiosque de forme octogonale sur
les côtés duquel sont représentées les Sept Merveilles de l'Antiquité,
complétées par l'abbaye elle-même. Ces fresques ont été peintes au XVIIe siècle
par l'Autrichien Nicholas Schiel.
Un joli jardin jouxte l'abbaye.
Pour finir, passage à la boutique où l'on vend la production de l'abbaye ainsi
que celles d'autres couvents et monastères (vin, olives, charcuteries, miel,
produits d'hygiène...).
Le soleil est au rendez-vous lorsque nous visitons la ville de BRIXEN (21000
habitants), toute proche. Une ville d'ailleurs célèbre pour son ensoleillement.
Sur le site d'une ancienne cité romaine, après avoir franchi la Porta Croce
("Croix") ou Porta Sole ("Soleil"), on trouve le Duomo dédié à Santa Maria
Assunta, une basilique-cathédrale édifiée dès le Xe siècle, aujourd'hui
reconstruite en style baroque avec une façade à deux clochers de style
néo-classique. Tout à côté, on peut visiter un beaux cloître roman, voûté
d'arrêtes ornées de fresques (XIVe-XVe). Près de là, un émouvant Monument aux
Morts.
DUOMO
Un "dôme" est dans plusieurs pays, particulièrement en Italie (duomo) et en
Allemagne (dom), le nom donné à l'église principale de certaines villes, souvent
une cathédrale.
Le terme vient de l'italien duomo (qui provient lui-même du latin domus,"maison",
dérivé de la racine indo-européenne dom). Il signifie "maison dans le sens de
"maison de Dieu". Il n'y a pas de lien étymologique entre ce terme et son
homonyme qui désigne un toit de forme arrondie. D'ailleurs un duomo n'a pas
toujours un tel dôme.
De même, un dôme n'est pas forcément une cathédrale. Il peut également s'agir
d'une basilique ou même d'une église importante n'ayant jamais été cathédrale.
En allemand, le terme Dom peut également désigner les collégiales.
Sur la place du Duomo, se dresse la façade de l'Hôtel de ville (Palazzo
municipale) qui comporte quelques éléments de la Renaissance, tandis que le toit
crénelé et la tour centrale rappellent la fin du Moyen Age. Il a été construit
au début du XXe siècle.
Plus loin, se dresse l'imposante Tour Blanche (Torre Bianca) du XVIe siècle,
haute de 72 mètres et dotée d'une horloge et d'un carillon de 100 cloches...
Nous quittons Brixen en direction du sud, en passant au pied du Convento di
Sabiona, un couvent de soeurs bénédictines cloîtrées édifié au XVIIe siècle.
Puis nous mettons le cap à l'est en nous engageant dans la verte vallée de
Grödnertal plus connue sous le nom de Val Gardena.
Nous allons nous arrêter un petit moment dans la coquette ville touristique de
Sankt Ulrich (ou Ortisei).
A 1236 mètres d'altitude, Ortisei (4600 habitants) est la capitale culturelle
des Ladins, les quelques 30000 locuteurs d'une langue romane qui était autrefois
parlée de façon beaucoup plus étendue dans cette région alpine.
L'église paroissiale Sant'Ulrico e dell'Epifania del Signore de la fin du XVIIIe
comporte un joli clocher à bulbe. Plus modeste, l'église Saint Antoine date
quant à elle du XVIIe.
On ne peut manquer les superbes hôtels et résidences de style baroque et aux
façades colorées.
Nous poursuivons par les localités de Santa Cristina et de Selva (Wölkenstein)
pour arriver au col appelé Grödner Joch ou Passo di Gardena (2121 mètres) en
croisant de rutilantes Ferrari et autres jolies italiennes de sport, ce qui nous
amène à passer dans la tranquille vallée de Gadertal (Val Badia) pour revenir à
Terenten.
Plutôt que de passer par Bruneck, nous empruntons une route secondaire
conduisant au village d'Ehrenburg (Casteldarne). Un vaste château tout blanc
s'impose au regard. Son origine remonte au XIIe siècle sur le côté sud, et il
comporte une extension baroque du XVIIIe siècle à l'est. Il a été habité par une
même famille pendant plus de 700 ans avant d'être vendu à un homme d'affaires en
2010. On ne visite pas.
Près de là, on peut grimper sur une éminence au sommet de laquelle se dresse une
jolie petite église.
Dimanche 21 juin
Passeiertal (Val Passiria), MERAN (Merano), BOZEN (Bolzano), plateau du Ritten
(Renon)...
Un peu moins de 200km au programme aujourd'hui et toujours pas mal de routes de
montagne.
Nous allons remonter la vallée du Brenner jusqu'à Sterzing (Vipiteno) après
avoir dépasser l'imposant château de Reifenstein (Castel Tasso), en grande
partie du XVe, puis partons vers l'ouest par une route étroite et sinueuse
conduisant au col Jaufenpass (Monte Giovo) à 2094 mètres d'altitude. Le plafond
nuageux est bas et le vent glacial.
L'ambiance se réchauffe en descendant le Passeiertal (Val Passiria) en direction
de Meran.
Arrêt dans la petite ville de Saltaüs (Saltusio) où se termine en fête
tyrolienne, avec les costumes traditionnels, chapeaux à plume et bannières. On
remarquera aussi les tanks à lait rangés au bord de la route pour la collecte
par les fromageries.
Un peu avant Mera, sur la droite, se dresse le Schloss Tirol (Castel Tirolo), un
château dont la construction remonte aux XIe-XIIe siècles mais qui, complètement
en ruines, a été restauré au XIXe.
MERAN est une ville de 38 000 habitants située au bord de l'Adige (Etsch en
allemand). Le site et le climat plurent à l'impératrice Sissi qui y séjourna en
1870 et 1889.
Sur la dalle du grand parking souterrain construit en bordure de la ville se
déroule un rassemblement de "Citroënnistes", fiers de leur véhicule,
principalement dans la catégorie DS (19, 20, 21, 23) et autres ID et encore,
mais rares, 2CV, Ami 8, CX... Des immatriculations d'un peu partout: Italie,
Allemagne, Autriche et quelques voitures venues de région parisienne.
On peut se rendre au centre par des rues piétonnes bordées de maisons sur
arcades aux façades colorées et animées par les oriels (baie en saillie sur la
façade) concentrant les commerces. La cathédrale, le Duomo di San Nicolo est de
style gothique (XIVe siècle) avec une façade à pignon crénelé ornée d'une statue
de Saint Nicolas et dominée par un haut clocher. A l'intérieur, ne pas manquer
de superbes polyptiques gothiques du XIVe, en bois peint. Passage à la chapelle
voisine dédiée à Santa Barbara (XVIe).
Retour en ville et nous arrivons bientôt à la Porta Bolzano du XIVe siècle, au
sud. C'est l'une des trois portes sur les quatre qui autrefois donnaient accès à
la ville.
La vingtaine de kilomètres au long desquels apparaissent des parcelles de vigne
nous amènent à BOZEN (Bolzano), sur l'axe qui remonte vers le Brenner et
l'Autriche. C'est une assez grande ville (105 000 habitants), chef-lieu de la
Province autonome du Haut-Adige (Südtirol).
La circulation y est assez compliquée compte tenu de la confluence des rivières
Isarco, Sarentina et Adige et du relief montagneux qui l'enserre et auquel des
téléphériques donnent accès. C'est le chef-lieu d'une province appartenant à la
région Trentin-haut Adige.
Après quelques détours pour trouver un parking, nous commençons par la visite
par le Duomo, une cathédrale dédiée à Santa Maria Assunta. L'édifice en grès
rose est le fruit de plusieurs époques de construction et d'adaptation,
s'étalant du VIe au XVIe siècle. A l'intérieur de cet édifice lumineux, voir la
belle chaire gothique en grès. A l'extérieur, le campanile de 62 mètres date de
cette dernière phase.
Plus loin, nous arrivons à la sobre et petite église dite Chiesa dei Domenicani
(XIVe-XVIIIe s.) dotée d'un jubé près duquel s'ouvre l'étroite chapelle San
Giovanni entièrement décorées de fresques endommagées.
Il faut reprendre la voiture pour se rendre à la gare du téléphérique conduisant
au plateau du Ritten (Renon). La montée dure une trentaine de minutes. Juste
au-dessus de la ville, on survole tout d'abord des pentes couvertes de vigne.
Puis des pentes boisées où l'érosion a dégagé plusieurs ensembles de Demoiselles
Coiffées. En approchant du plateau, des fermes sont installées au milieu de
vastes herbages ou à proximité de hameaux.
Débarqués du téléphérique à Soprabolzano, nous empruntons un autre moyen de
transport, l'antique petit train électrique (installé en 1907) conduisant à
Klobenstein (Collalbo) en un quart d'heure. Nous disposons d'une heure dans ce
charmant village, temps trop court pour aller un site des Demoiselles Coiffées
(d'autant que les indications ont l'air particulièrement optimistes).
Puis c'est le retour avec les mêmes moyens de transport. Dans le téléphérique
nous engageons la conversation avec 5 Japonais avec lesquels nous échangeons au
sujet de notre prochain voyage dans leur pays. Ils craignent que nous n'aimions
pas la foule tokyoïte...
Retour à Terenten par la nationale parallèle à l'autoroute montant au Brenner
puis, de nouveau, le Pustertal (Val di Pusteria). En cette fin d'après-midi, le
Convento di Sabiona est superbement éclairé.
Une bonne soixantaine de kilomètres... et arrivée à 19H !
Lundi 22 juin
Escapade autrichienne à INNSBRUCK.
Ce sera une belle journée. Va pour Innsbruck puisque la frontière, au col du
Brenner, n'est qu'à environ 60km de Terenten et que la ville n'est alors plus
qu'à 37km, coté autrichien.
Départ avant 9H.
Après un petit trajet en Pustertal, nous remontons la vallée du Brenner, plus
austère que la vallée de l'Adige. Dans une partie resserrée de la vallée, nous
passons sous des fortifications de Franzensfeste (Fortezza) édifiées par
l'empereur d'Autriche François II au milieu du XIXe siècle pour défendre le
passage du Brenner situé 35km plus haut nord. La nationale que nous empruntons
est en fond de vallée, souvent surplombée par les viaducs de l'autoroute A22.
Les versants sont émaillés de ci de là par des châteaux et de petits villages.
Le col du Brenner n'est pas très élevé (1375 mètres). Puis c'est la descente
vers Innsbruck avec une présence policière très affirmée avec radar mobile et
jumelles. A l'horizon, on aperçoit de hautes montagnes enneigées.
Nous apercevons bientôt sur la droite la cabine de départ du tremplin de saut
d'INNSBRUCK utilisé lors des JO d'Hiver de 1964 et de 1976 et utilisé tous les
ans dans le cadre de la Coupe du monde de saut à ski. La ville éclairée par le
soleil s'étend en dessous de la route, sur notre gauche. Au-dessus de la ville
se dresse le sommet de la Nordkette, à plus de 2 000 mètres d’altitude. C'est la
capitale du Tyrol autrichien et sa population est de 121 000 habitants.
En pénétrant dans la ville, nous passons devant la jolie collégiale du monastère
Stift Wilten de style baroque (XVIIe siècle) avec sa façade à l'enduit de
couleur saumon. Peu après, sur la gauche cette fois et sous un enduit jaune, se
dresse la basilique de Wilten Nostra Signora sotto le Quattro Colonne ("Quatre
Piliers") dédiée à l'Immaculée Conception. De style baroque rococo, elle date du
XVIIIe.
Mais notre objectif n'est pas là, c'est le centre ville et en particulier
l'avenue Maria-Theresien-Straße parcourue par les rames d'un tramway rouge.
Nous utilisons un parking souterrain de la rue Adamgasse, à 300 mètres et à
moins de 3 minutes de l'Arc de Triomphe à partir duquel commence l'avenue
Marie-Thérèse. Cet arc, Triumphpforte, a été édifié en en 1765 pour célébrer le
mariage de l'empereur Léopold II avec Marie-Louise.
A partir de là, nous visiterons tout le centre à pied.
Sur le côté gauche de l'avenue, se dresse l'église Servitenkirche, dédiée à
Saint Joseph. Cette ancienne église d'un monastère du XVIe-XVIIIe a été
gravement endommagée en 1945 et grandement rebâtie en 1947 en devenant église
paroissiale. Un peu plus loin dans l'avenue, on voit la colonne Annasäule
(Sainte Anne) élevée en 1706 pour célébrer les victoires remportées par les
Tyroliens en 1703 face aux troupes françaises et bavaroises. Puis c'est le
Rathaus, l'Hôtel de ville, puis la Spitalskirche, l'église de l'Hôpital du
Saint-Esprit. L'édifice rococo date du XVIIIe.
La Maria-Theresien-Straße s'achève juste après, au carrefour avec les rues
Marktgraben et Burggraben et se poursuit par la rue Herzog-Friedrich-Straße. Sur
sa gauche se dresse la tour le la ville, Stadtturm dont on reparlera plus tard.
La perspective se ferme sur le Golden Dachl, le Petit Toit d'Or Cette attraction
touristique est en fait un balcon de style gothique protégé par un toit composé
de 2657 bardeaux de cuivre dorés à l'or fin, commandé par l'empereur
Maximilien Ier en 1500. En se tournant vers la gauche, on a la vue sur la
somptueuse maison Helbling avec sa façade rococo réalisée en 1732.
Nous dirigeant sur la droite, par la Hofgasse, nous arrivons à la Hofkirche,
l'église impériale qui voisine avec le Palais Impérial (Kaiserliche Hofburg).
Elle fut achevée en 1553 sous Ferdinand Ier, pour abriter le mausolée de son
grand-père Maximilien Ier (mort en 1519), lequel est finalement resté inhumé non
loin de Vienne. L'édifice sert donc de cénotaphe. La visite (plein tarif à 7€)
est combinée avec celle du musée. Ce musée s'inspire des salles obscures des
parcs d'attraction, faisant appel à des procédés audio-visuels, dans un parcours
conduisant de salle en salle. On y présente l'Empire dans une époque
prestigieuse marquée par le rétablissement militaire et politique de la
situation des Habsbourg et une modernisation de l’administration.
Dans l'église, le cénotaphe de Maximilien Ier est entouré d'une haie d'honneur
de vingt-huit statues de bronze de plus de deux mètres de haut représentant les
ancêtres des Habsbourg au sens large puisqu'on peut y voir Clovis, Charlemagne
et Godefroy de Bouillon mais aussi des héros mythiques comme le Roi Arthur et
des souverains contemporains, hommes et femmes, de Maximilien comme les rois du
Portugal ou d'Aragon. L'entrejambe de la statue de Rodolphe Ier du Saint-Empire
(qui a régné au XIIIe siècle) est polie à force d'être caressée... Un escalier
conduit à la Chapelle d'Argent où se trouvent les tombeaux de l'Archiduc
Ferdinand II et de sa femme.
Après cela, nous faisons un petit tour en face du Palais, en passant près de la
Fontaine Léopold V, prince du Tyrol au XVIIe siècle puis devant la façade
moderne et austère du Théâtre. Sous le chaud soleil de midi, petite balade
rafraîchissante sous les ombrages du Jardin impérial (Hofgarten) à proximité
duquel se trouve la "gare" des calèches.
Nous déjeunons au Fischerhausl, dans une ruelle tranquille adjacente à la rue
Herrengfasse. Pas de touriste mais des cols blancs des administrations et
entreprises de la ville.
Après le repas, nous gagnons les berges de l'Inn et passons le pont Innbrücke
afin d'avoir une vue plus étendue sur le quartier central. Puis nous revenons au
centre afin de visiter la cathédrale Dom Sankt Jakob (Saint Jacques). Sur une
base gothique, c'est un édifice baroque du XVIIIe siècle comme le montre
l'ornementation (peintures, maîtres-autels, chaire, orgues. La nef est surmontée
de trois voûtes peintes en dôme tandis qu'un dôme avec la lanterne domine le
chœur.
De retour en ville, on passerait encore de longs moments devant les vitrines ou
en admiration sous les enseignes en métal forgé ou doré mais il faut songer au
retour. Nous refaisons donc le chemin inverse, en montant toutefois au sommet de
la Tour de la Ville (Stadtturm), un beffroi gothique de 51 mètres de haut, qui
fut construit entre 1442 et 1450 pour flanquer l'ancien Hôtel de ville (plein
tarif 3€). Au bout des 148 marches, on est récompensé par une superbe vue
panoramique sur la ville. Nous avons presque rejoint les couvreurs qui
travaillent sur le toit...
C'est un ciel devenu assez gris que nous quittons Innsbruck, à regret... Paysage
champêtre avec le foin mis à sécher sur des pieux et villages avec leurs églises
à clochers à bulbe. A mi-chemin de la frontière, nous faisons un petit arrêt à
Matrei-am-Brenner, une petite localité de 2600 habitants, car nous sommes
séduits par les jolies maisons à oriels, peintes. Puis, après avoir refranchi la
frontière, nous passons devant un columbarium militaire italien.
Nous sommes de retour à Terenten un pu avant 18H. Une journée bien remplie.
Mardi 23 juin
"Rando" en Ahrntal (Val Aurina)
Pour cette dernière journée en Haut-Adige, départ pas très matinal (9H30) en
raison des nuages qui noient les reliefs. Malgré cela, nous espérons quand même
pouvoir faire la petite randonnée projetée. Notre destination est à une
cinquantaine de kilomètres.
Au niveau de Bruneck, nous remontons une vallée en direction du nord. C'est tout
d'abord le Val di Tures. Une large vallée agricole parcourue par la rivière
Aurino, parfois barrée par des moulins. Sur un éperon, se dresse l'imposant
château médiéval, Castel Taufers, érigé au XIIIe siècle, qui a servi de cadre à
des tournages de films.
Poursuivant la route en traversant de petits villages, nous voyons de mieux en
mieux le fond de la vallée fermé par une barrière de hauts sommets enneigés ou
plus exactement habillés de glaciers (plus de 3000 mètres d'altitude). On peut
voir le foin qui sèche sur des barrières et des maisons surmontées d'une sorte
de petit clocheton.
Tandis que le ciel se dégage, nous poursuivons un peu au-delà de la localité de
Prettau (600 habitants), jusqu'au hameau de Kasern (nom dérivé de käse,
"fromage").
Ce hameau établi à 1600 mètres d'altitude près de la Source du Rocher (Trinkstein)
compte moins de 100 habitants. Il est connu depuis le XIVe siècle. On ne peut
qu'être séduit par sa charmante petite église du Saint-Esprit, de style gothique
tardif (1455) qui conserve quelques fresques intéressantes, un crucifix très
particulier et les statues de la Trinité du début du XVIIe. L'édifice est
protégé des avalanches par un énorme rocher.
Il est déjà midi et il est bien temps d'attaquer notre petite randonnée. Nous
partons vers l'est en empruntant seulement le début du sentier qui conduit au
Refuge Giorgio Lungo. Nous passons près de bergeries et de chalets d'alpage au
milieu de prairies et des champs de rhododendrons encore en fleur.
Petit pique-nique en cours de route, au-dessus d'un torrent qui descend vers la
rivière Aurino. Après quoi nous arrêterons au sommet d'un gros névé qui barre
une sorte de petit col vers 1850 mètres d'altitude. Plaisir de l'ambiance
montagnarde avec marmotte, sonnaille de clarines et vue à 270° sur les sommets
et leurs glaciers. A immortaliser par photo, y compris avec ambiance rétro par
un passage involontaire en mode sépia!
14H, il faut songer à redescendre. Pour le retour au hameau de Kasern, nous
optons pour le chemin dallé et bordé de murets au long duquel on peut admirer
les stations d'un Chemin de Croix sculptées dans des troncs de mélèzes.
Nous reprenons la voiture pour redescendre la vallée avec le plaisir de
retraverser de jolis petits villages, de revoir de coquettes maisons avec leurs
tas de bûches bien rangées en vue de l'hiver prochain, de s'amuser de sculptures
de têtes barbues faites dans des souches. Petit arrêt à Tures pour admirer une
fois encore le Castel ou Schloss Taufers dominant la localité. Plus bas, c'est
le Castello di Casanova, au-dessus de la localité de Gais. Puis c'est Bruneck et
le Pustertal...
17H à Terenten mais il faut faire un peu de ménage et commencer à préparer les
bagages en vue du départ de cette jolie région demain matin.
Mercredi 24 juin, matinée
En quittant la région Trentino-Haut Adige, visite de TRENTO et du nord du Lac de
Garde
Nous quittons Terenten dès 8H. En effet, sur le trajet nous devons visiter la
ville de Trente et longer le Lac de Garde par sa rive ouest, étant précisé que
300km nous séparent de Brescia où nous allons poursuivre nos vacances.
Nous descendons une nouvelle fois la vallée de l'Isarco par la nationale, en
passant près de Neustift, de Brixen, du Convento di Sabiona... pour rejoindre
l'Adige à Brixen.
Au milieu des vignobles et une cinquantaine de kilomètres plus loin, nous sommes
à TRENTE. Cette ville de 120 000 habitants est à la fois le chef-lieu de la
Province autonome du Trentin et la capitale de la région Trentin-Haut-Adige.
Peuplée à l'époque romaine, elle portait alors le nom de Tridentum. Aujourd'hui
la ville est à la limite linguistique entre parler allemand et parler italien.
Pour nous rendre Piazza del Duomo, nous empruntons la rue Giuseppe Verdi passant
devant les locaux universitaires tandis que les étudiants sur leur 31 arrivent
pour la remise des diplômes au Département de Sociologie. Au bout de la rue on
aperçoit l'une des tours de la cathédrale dédiée à Saint Vigile, patron de la
ville. L'édifice a été construit au long des XIe, XIIe et XIIe siècles et
parachevé au XVIe tandis que le dôme a été reconstruit au XIXe. C'est dans le
presbytère de l'église que furent tenues les sessions du Concile de Trente.
Extérieur en pierre claire mais intérieur gothique plutôt sombre. Dans l'aile
droite se trouve la chapelle du Crucifix, un crucifix en bois au pied duquel ont
été promulgués les édits du concile de Trente. Coup d'oeil rapide dans la
crypte.
Le CONCILE de TRENTE
Le concile (du latin concilium, assemblée), incarnation de l'Église universelle,
est l'instance, supérieure au pape, où se juge toute injustice.
Le concile de Trente (1545-1563) est le dix-neuvième et antépénultième concile
œcuménique reconnu par l'Église catholique. C'est l'un des conciles les plus
importants de l'histoire du catholicisme car il y est fait abondamment référence
lors du concile de Vatican II (1962-1965). Entre Trente et Vatican II, il n'y
eut qu'un seul concile, Vatican I (1869-1870).
Convoqué par le pape Paul III le 22 mai1 1542, en réponse aux demandes
d'arbitrage formulées par Martin Luther dans son conflit avec la papauté, le
Concile débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur
dix-huit ans, ses vingt-cinq sessions couvrent cinq pontificats et se tiennent à
Trente dans la cathédrale de San Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à
Trente, dans l'église Santa Maria Maggiore.
Face aux théories protestantes, c'est le concile de la Contre-Réforme qui
confirme la doctrine du péché originel établie en 418, l’autorité de la Bible
spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, le culte des
saints et des reliques... Il crée les séminaires diocésains, destinés à former
les prêtres.
Un côté de la place est bordé par le Palazzo Pretorio et la Torre Civica. Le
Palais prétorien était la résidence de l'évêque jusqu'au milieu du XIIIe siècle.
Avec la Tour Civique et l'imposante structure de la cathédrale de San Vigilio,
ce palais caractérise la Piazza Duomo. Bâti en 1220, c'était le siège épiscopal
des évêques de Trente. La partie principale a été construite sur les vestiges de
deux églises, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Blaise. La façade comporte des
fenêtres trilobées sur le premier étage et des doubles fenêtres au deuxième
étage. La rénovation récente a redonné à cette résidence fortifiée son aspect
d'origine romane du XIIIe siècle. Le Palais Prétorien abrite aujourd'hui le
prestigieux musée diocésain de Trente. La Tour Civique était le donjon du Palais
prétorien. Elle a été construite avant le XIe siècle mais a été surélevée à
plusieurs reprises et dotée d'une grande horloge après avoir été utilisée comme
prison. Le centre de la p lace est occupé par la Fontaine de Neptune.
Nous quittons la place en direction du nord par la Via Rodolfo Belenzani ce qui
nous conduit à l'église baroque San Francisco Saverio construite au début du
XVIIIe siècle par l'ordre des Jésuites. Le fronton est surmonté d'une Croix de
Lorraine. Au-dessus du maître-autel, un tableau représente Saint François-Xavier
baptisant la reine indienne Neachile.
Nous revenons sur nos pas, en passant cette fois par la Piazzetta Diego Lainez
pour nous diriger ensuite vers l'église Santa Maria Maggiore. De style
Renaissance, avec un imposant portail et un campanile de 53 mètres, elle a été
construite au XVIe siècle. L'église a accueilli la troisième session du Concile
de Trente en 1562-63.
Il est temps de regagner notre voiture.
Nous quittons la large vallée de l'Adige pour emprunter un itinéraire détourné
nous conduisant vers le nord du Lac de garde, en passant par Padergnone, Lasino
et Arco. Un itinéraire qui nous fait passer près de jolis petit lacs mais la
route est étroite et sinueuse, se faufilant au milieu de vignobles enchâssés
entre des falaises calcaires.
12H30. Enfin, c'est le lac de Garde et la ville de Riva del Garda.
Sur quelques kilomètres, l'extrémité nord du lac est curieusement rattachée à la
région Trentin-haut-Adige. Au-delà, c'est le milieu du lac qui sert de frontière
aux régions de Lombardie, à l'ouest, et de Vénétie, à l'est.
Riva del garda est une jolie ville de villégiature comptant 17 000 habitants,
située à 65 mètres d'altitude et au pied du Monte Rocchetta (1575 mètres).
En endroit parfait pour pique-niquer...
Après quoi, nous passons en Lombardie. Encore 150 km environ avant de rejoindre
Brescia, y compris un détour à faire au sud du Lac de Garde !
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Les grands lacs
La Lombardie et ses environs
BERGAME
Lac de Garde, Sirmione
Lac Majeur: Îles Borromées
"Lago Maggiore Express"
Lac de Côme
...en Vénétie: VERONE
BRESCIA
MILAN Expo 2015
Lac d'Iseo
MILAN centre: cathédrale...
Menu ITALIE DU NORD
ELEMENTS SUR L'HISTOIRE REGIONALE
Le territoire de l'actuelle Lombardie fut occupé dès la plus haute Antiquité
(troisième millénaire avant JC).
Au quatrième siècle avant JC, la région a été envahie par différents peuples
gaulois.
La suprématie lombarde
Pendant (à partir de la fin du troisième siècle avant JC) et après la chute de
l'Empire romain, l'Italie fut ravagée par des séries d'invasions tribales
germaniques (Hérules, Ostrogoths). La dernière et la plus marquante fut celle
des Lombards, ou Longobardi, qui s'y établirent vers 570, parvenant à établir
des comtés non seulement dans le nord mais aussi dans le sud de la péninsule
(Duché de Bénévent). .
Leur long règne (durant deux siècles) donna à la région, dont Pavie était la
capitale, son nom actuel, la Lombardie.
Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites
pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des
Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations
locales s'améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards
s'assimilèrent avec la culture latine.
La Lombardie convoitée par ses puissants voisins
La fin du règne Lombard arriva en 774, lorsque le roi franc Charlemagne conquit
Pavie et annexa le Royaume d'Italie (principalement l'Italie du nord et
centrale) à son empire. Les anciens ducs et nobles lombards furent remplacés par
d'autres vassaux, princes-évêques ou marquis germaniques.
Le XIe siècle marqua un essor économique important dans la région, dû au
développement du commerce et surtout de l'agriculture. Comme dans d'autres
régions d'Italie, cette prospérité permit aux villes de défier le pouvoir
féodal, représenté par les empereurs germains et leurs légats locaux.
Cette évolution atteint son apogée aux XIIe et XIIIe siècles, lorsque des ligues
lombardes regroupant des villes, généralement menées par Milan, vainquirent
l'Empereur Hohenstaufen Frédéric Ier (dit Frédéric Barberousse) puis son
petit-fils Frédéric II.
A partir de là, le duché de Milan se structura alors sous la domination des
Visconti (1277-1447) puis des Sforza (1450-1535).
À l'issue des guerres d'Italie, la domination espagnole s'imposa sur le duché de
Milan (traité du Cateau-Cambrésis en 1559), puis celle des Habsbourg à l'issue
de la guerre de succession d'Espagne (traité de Baden en 1714).
Conquise en 1797 par Bonaparte qui la transforma en République cisalpine, la
Lombardie (Lombardia) fut rendue par le Congrès de Vienne à l'Autriche qui
l'associa à la Vénétie pour former le Royaume lombard-vénitien.
En 1848, un soulèvement favorable au Risorgimento réussit à chasser
provisoirement les Autrichiens de Milan. Mais après avoir été contrattaquées,
les troupes du Royaume de Sardaigne furent défaites et l'Autriche reprit le
contrôle de Italie du Nord. Ce n'est qu'en juin 1859 que les Piémontais, très
fortement épaulés par les Français, réussirent à prendre le dessus sur
l'Autriche lors des batailles de Magenta et de Solférino. L'armistice de
Villafranca décidait du rattachement de la Lombardie au Royaume de Sardaigne de
Victor-Emmanuel II de Savoie en échange du duché de Savoie et du comté de Nice
pour la France et du maintien de l'Autriche en Vénétie.
Bien plus tard et encore près de nous, dans les années 1970-1980 ("les années de
plomb"), la région a été secouée par des attentats terroristes conduits par des
mouvements d'extrême gauche.
MENU Italie du nord
Etape précédente:
HAUT ADIGE (Südtirol), les Dolomites
Mercredi 17 juin après-midi
ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE REGIONALE
LA REGION DE LOMBARDIE
La Lombardie est une région du nord-ouest de l'Italie couvre 23 860 km² est
située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et au
nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu.
A la différence de sa voisine nord-orientale, la région autonome du
Trentin-Haut-Adige, c'est une région de statut administratif ordinaire.
RELIEF
Le territoire de la Lombardie est divisé presque également entre les plaines
(qui représentent environ 47% du territoire) et les zones montagneuses (qui
comptent pour 41%). Entre les deux, les collines représentent 12%.
Du nord au sud, on rencontre les premiers reliefs des Alpes, puis les
contreforts Préalpins, suivis par des collines morainiques qui finissent la
transition entre montagnes et vallée du Pô.
Les Alpes lombardes atteignent leur altitude maximale à Punta Perrucchetti
(4020 m.), dans le Bernina.
La région est traversée par des dizaines de rivières (y compris le Pô, le plus
grand fleuve d'Italie) et est baigné par des centaines de lacs, en particulier
de grands lacs d'origine glaciaire.
Entre le Lac majeur, à l'ouest, et le Lac de Garde, à l'est, les Préalpes qui
enserrent les plus grands lacs d'Italie, culminent à un peu plus de 2500 m.
La vallée du Pô va du Piémont à la Romagne, entre les Alpes et les Apennins.
CLIMAT
Le climat de la région est de type continental humide, les hivers sont froids et
humides et les étés sont chauds avec des précipitations plus marquées en été et
en automne.
Mais les nuances sont considérables en relation avec la variété des reliefs.
POPULATION ET DEMOGRAPHIE
La Lombardie compte 10 001 000 habitants en 2015 (419 hab/km²), ce qui en fait
la région italienne la plus peuplée.
En 2006, le taux d’emploi dans la région était de 66,6% (76,4% des hommes contre
56,5% des femmes dont le taux d'emploi progresse).
Sur 4 millions d’emplois (en 2005): 65% relevaient des services, 36% de
l’industrie, et 1 % de l’agriculture.
ECONOMIE
La Lombardie, première puissance économique régionale d'Italie, à produit à elle
seule 21% du PIB italien en 2009 'pour un poids démographique de 16,6%), grâce à
de nombreux pôles industriels, financiers, et commerciaux. Supérieur de 35% la
moyenne européenne, son PIB par habitant s'élevait à 33 647€ en 2008, contre une
moyenne de 26 277€ pour l'Italie.
Secteur primaire
L’agriculture était la base du développement économique de la Lombardie. La
mécanisation et la restructuration du territoire a permis une augmentation sans
précédent de la production agricole. L’agriculture de la région est
principalement axée sur la production de céréales (maïs, soja, blé), de légumes,
de fruits (poires et melons) et de vin.
Secteur secondaire
L’industrie dominée par des PME souvent à caractère familial, mais aussi par de
grandes entreprises, est florissante dans de nombreux domaines: mécanique,
électronique, métallurgique, textile, chimie, pétrochimie, pharmacie,
alimentaire, mobilier, et production de chaussures. La province de Milan
rassemble plus de 40% des entreprises lombardes.
Secteur tertiaire
Le commerce et les finances ont un poids important dans le secteur des services.
Milan accueille notamment la Bourse italienne, les principaux centres financiers
et la Foire de Milan, qui est le plus grand complexe d’exposition d’Europe et où
se tient en 2015 l'Exposition Universelle. Les banques, les transports, les
communications et les services aux entreprises ont aussi une grande part dans ce
secteur, sans oublier le tourisme.ble à celui de l'Île-de-France ou de la région
de Londres. En revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard
économique notable par rapport aux régions du nord.
Après la première étape d'hier, une journée autour du Lac du Bourget (900 km
depuis notre Bretagne), nous avons décomposé le trajet de ce jour en 400 km nous
amenant en Lombardie, pour effectuer une courte visite de Bergame, après quoi il
nous restera 300 km pour atteindre notre lieu de séjour en Haut Adige...
Vous pouvez aussi faire un superbe voyage aux Lacs italiens, tout en images, au
travers du diaporama de notre ami Yves (principalement sur le Lac Majeur et le
Lac de Côme), suite à un voyage très complet effectué en 2013.
Après avoir franchi le Tunnel du Fréjus, nous voici en Italie, dans la région du
Piémont. Nous empruntons l'autoroute A32 qui rejoint Turin. Dans la vallée de
Suse, nous passons au pied du pic de près de 1000 mètres d'altitude, coiffé par
l'abbaye bénédictine Sacra San Michel édifiée au Xe siècle.
Passé Turin, le trafic autoroutier (A4) s'accroît car cet axe relie Venise, en
passant notamment par Milan et plusieurs autres villes de la Plaine du Pô.
Il est plus de midi lorsque nous nous parquons dans la ville basse (Città Bassa)
de Bergame (l'accès de la ville haute nous est interdit) dans un parking de la
Piazza della Repubblica.
Petite visite de BERGAME
Bergame est une ville de 121 000 habitants, chef-lieu de la province éponyme et
faisant partie de la région de Lombardie. Son passé doit aux Ligures etGaulois
qui lui ont donné son nom (berg-hem, "la ville sur le mont"), Romains, Barbares
Goths, Huns (avec Attila,) et Vandales, Lombards et Francs (Charlemagne). En
21098, la ville se proclame "Commune libre" mais vassale du Saint Empire. Elle
est en guerre et vaincue par sa rivale, Brescia, en 1156 et à nouveau en 1191.
Pendant tout le XIIIe siècle et même au-delà, la vie de la ville fut marquée par
des guerres intestines entre le parti des Guelfes (les Colleoni, Rivola et
Bonghi) et le parti des Gibelins (les Suardi, soutenus par les Visconti de
Milan). Au XVe siècle, Bergame se donne à Venise...
Depuis 2006, la ville de Bergame est inscrite sur la liste indicative du
Patrimoine de l'Unesco. La Liste indicative constitue un état prévisionnel des
biens qu'un pays peut décider de proposer pour inscription.
Pour rejoindre la villa haute, la Città Alta, nous utilisons le funiculaire qui
conduit près de la Piazza Mercato delle Scarpe. Pour gagner le centre, nous
suivons la Via Gombito mais les nourritures terrestres ayant la priorité sur les
nourritures culturelles, nous décidons de déjeuner à La Dispensa di Arlecchino
("Le garde-manger d'Arlequin"). Dans la salle voûtée du sous-sol, nous optons
pour le "menu turistico" à 18€ (2 plats+eau en bouteille+café). Correct mais
service un peu lent. Nous n'avons pas encore adopté le rythme italien...
Requinqué, nous allons avoir seulement un aperçu de la ville haute, la cité
médiévale ceinte de remparts datant de la domination vénitienne, construite à
partir de 1561 dans le but d'en faire une citadelle imprenable. Bergame est
l'une des quatre cités italiennes à conserver des remparts demeurés intacts.
Les monuments visités sont concentrés autour de la fontaine du Contarini édifiée
au centre de la Piazza Vecchia, fontaine offerte par le doge de Venise, Alvise
Contarini, en 1780.
Le Palazzo della Ragione ("Palais de la Raison") dont l'origine remonte à 1199
est le plus ancien palais communal d'Italie. Le Lion de Saint-Marc rappelle
l'ancienne domination vénitienne sur la ville. A ses côtés se dresse un beffroi
du XIIe, la Tour Civique ou Campanone (dite aussi "grande cloche" car elle sonne
100 coups tous les soirs à 22 heures, annonçant la fermeture nocturne du portone
de l'enceinte). Juste en face se trouve le grand bâtiment blanc du Palazzo Nuovo
ou Scamozziono abritant la bibliothèque municipale Angelo Mai. Plus au sud, on
peut voir le Duomo dédié à San Alessandro, cathédrale bâtie entre le XVe et le
XIXe siècle. Près de là, c'est la chapelle de Colleoni à la somptueuse façade de
marbre polychrome.
Egalement tout proches, la basilique Santa-Maria-Maggiore, de conception romane
mais inachevée si ce n'est un apport baroque tardif pour l'intérieur, et le
Baptistère. Ce dernier a été construit en 1340 et se trouvait au fond de la nef
centrale de la basilique, où il est resté jusqu'en 1660. Après divers
transferts, il a été installé, en 1898, sur la place en face de la Chapelle
Colleoni.
Retour à la ville basse.
Déjà 15H !
Il faut déjà penser à reprendre la chemin vers les Dolomites. Environ 300
kilomètres d'autoroutes chargées...
Mercredi 24 juin, après-midi
LAC DE GARDE, rive ouest ("Rive des Oliviers"): Limone sul Garda et plateau de
Tremosine; rive sud: Sirmione
Une semaine s'est écoulée dans les Dolomites, en Trentin-Haut-Adige, et nous
voici de retour en Lombardie... Cette région commence 5 km au sud de l'extrémité
nord du Lac de Garde mais n'en fait partie que la moitié occidentale car la
frontière avec la Vénétie passe au milieu du lac...
A une altitude de 65 m., le lac de Garde (Lago di Garda ou Lago di Benaco) est
le plus grand lac du pays par sa surface avec 370 km², pour 52 km de long et une
profondeur maximale de 372 m. Un grand lac, certes, mais petit par rapport au
Léman (580 km² avec ses 73 km de long et 310 m. de profondeur), le lac
helvético-français bien connu.
Toujours avec un grand soleil, nous avons quitté Riva del Garda vers 13H30 et
assez vite fatigués de cette route étroite, sinueuse et ponctuée de tunnels,
nous faisons un premier arrêt en Lombardie dans la petite ville de Limone sul
Garda (à une dizaine de kilomètres au sud de Riva). Limone est un village
pittoresque au nom évocateur du citron. Un fruit rafraîchissant qui par ce chaud
après-midi incite à se rafraîchir d'une glace italienne...
Petit détour sur le plateau de Tremosine pour prendre de la hauteur et profiter
d'un superbe panorama sur le lac.
A nouveau nous voici revenu sur la route qui longe le rivage qui nous est
souvent masquée par les nombreux tunnels, avec passage dans les localités de
Gargnano, Toscolano, Gardone, Salo. Nous voici enfin au sud du lac, à Desenzano
del Garda, et nous mettons provisoirement cap à l'est pour aller sur la
presqu'île de Sirmione. Le site est extrêmement touristique si l'on en juge à
l'ampleur des parkings et les nombreux hôtels.
Arrivés à Sirmione, petite marche à pied pour entrer dans la petite ville
défendue par la Rocca Scaligera, la fière forteresse des Scligere avec ses tours
crénelées des XIIIe-XVe siècles protégées par des douves. De pittoresques rues
piétonnes pavées, des passages voûtés, des jardins fleuris, des allées de
lauriers-roses, des villas-palais... Petit coup d'oeil dans la chapelle
Sant'Anna alla Rocca.
Il est déjà 18H et nous avons encore trois quarts d'heure de trajet pour
rejoindre Brescia où nous avons loué un appartement pour la semaine qui suit...
La location se situe au nord-ouest du quartier historique, rue Marsala. Nous ne
sommes pas accueillis par la propriétaire Claudia mais par Isabella, une de ses
amies qui parle un peu français et s'occupe de nous avec amabilité et
efficacité. Derrière une porte blindée, nous y trouvons le couvert du
petit-déjeuner déjà dressé, des provisions pour les petits-déjeuners de la
semaine (biscottes, thé, café, confitures, mini plaquettes de beurre, de
confiture et de miel, briquettes de jus de fruit) et même pour y préparer des
repas (pâtes diverses, farine, sucre, huile, pesto....), sans oublier une bonne
bouteille de vin blanc italien! Nous disposons de tout l'équipement nécessaire
(y compris machine à laver le linge) et produits. Un seul bémol, il n'y a pas de
wifi. On peut stationner à 5 minutes à pied.
Nous passons une bonne nuit malgré la chaleur mais pour la suite de notre
programme, nous envisageons quelque changement compte tenu des distances et
surtout des temps de trajet. En effet, nous aimerions disposer de deux jours au
Lac Majeur or il faut compter une heure et demie pour s'y rendre, il ne serait
donc pas raisonnable de faire cet aller-retour deux jours d'affilées. Nous
envisageons donc louer quelque chose sur place...
Jeudi 25 juin
Rive ouest piémontaise du LAC MAJEUR: Arona, Iles Borromées, Stresa, Belgirate
A une altitude de 193 m., le Lac Majeur (Lago Maggiore ou Verbano à cause de la
verveine qui pousse sur son rivage) est un lac italo-suisse qui couvre 212 km²
pour une longueur de 66 km, ce qui en fait le plus long du pays, et une
profondeur maximale de 372 m.
Petite tricherie lorsque j'évoque "les lacs de Lombardie": en effet, ici la rive
occidentale se trouve dans la région Piémont puisque la frontière avec la
Lombardie passe au milieu du lac (étant précisé que la partie nord du lac, sur
une quinzaine de kilomètres, se trouve en Suisse)... De la même façon que le Lac
de Garde, dont nous avons parlé plus haut, est partagé avec la Vénétie.
Après l'ouverture de la route du Simplon (entre la Suisse et l'Italie) voulue
par Napoléon (en 1805), le climat doux et la beauté du paysage des rives du Lac
Majeur ont favorisé l'installation de familles de la bourgeoisie et de la
noblesse, transformant les anciens villages de pêcheurs en stations climatiques
et lieux de villégiature..
Nous prenons "la route" dès 8H30. A 10H, nous sommes au sud du Lac Majeur, au
niveau d'Arona, une ville où il semble bien difficile de stationner. Elle fait
face à la ville d'Angera située sur l'autre rive, à 2 km à vol d'oiseau.
Pour notre part, à la sortie nord de la ville nous grimpons sur la colline où
est édifiée la statue de Saint Charles Borromée (San Calo Borromeo, surnommé le
Sancarlone), d'où l'on distingue bien sur l'autre rive le château, la Rocca
d'Angera, la citadelle des Borromée.
Mais revenons à notre statue haute de 35 m. (23,50 m. pour la statue et 11,50 m.
le piédestal) . Elle fut achevée en 1698. Ce colosse de bronze, unique en
Europe, représente un enfant du pays devenu cardinal archevêque de Milan en 1564
et qui se distingua par son courage lors de la peste qui frappa la ville en
1576. Il fut canonisé dès 1610.
Le tarif est de 3€ pour accéder à la terrasse. Si l'on veut grimper jusqu'à la
tête, il faut ajouter 2€ mais attention, il ne faut pas être obèse (donc
également pas de sac à dos), ni sujet à la claustrophobie ou au vertige pour
grimper par une échelle irrégulière et verticale qui termine l'ascension,
au-delà d'un escalier en colimaçon. Deux personnes peuvent se hisser jusqu'à une
étroite plate-forme intérieure au niveau des yeux de la statue. En effet, les
plaques de bronze formant la statue sont supportées par une maçonnerie de pierre
jusqu'au niveau des épaules sur laquelle une armature métallique est accrochée.
L'oeuvre due aux sculpteurs Siro Zanella et Bernardo Falcoli a inspiré
FrédéricAuguste Bartholdi, auteur de la Statue de la Liberté (1886) de New-York.
Au pied du colosse, le long d'un vaste parking se dresse les bâtiments de
l'Istituto di Istruzione Superiore De Filippi, auquel fait face l'église San
Carlo, un édifice classique assez austère.
Après cela, ayant le projet de faire une excursion aux Iles Borromée, nous
remontons la rive et pour notre petit séjour par ici, à l'entrée de Belgirate,
nous jetons notre dévolu sur l'hôtel Milano, un petit établissement familial
situé tout au bord du lac. Réflexion faite, ce n'est pas une nuit mais deux que
nous y dormirons de telle sorte qu'il soit aisé de faire le lendemain
l'excursion "Lago Maggiore Express" qui prend une journée complète, puis de
gagner plus vite le Lac de Côme le surlendemain. Non loin de là, les
propriétaires possèdent un autre établissement dans la Villa Carlotta.
De Belgirate, nous nous rendons à Stresa pour effectuer l'excursion aux Iles
Borromée, îles rattachées à la commune de Stresa. Nous sommes à l'embarcadère de
Stresa à 11H30 et nous nous laissons transporter sur une vedette rapide
concurrente de la Compagnie de Navigation. Outre le parking (10€ pour la
journée), il faut ajouter 10€ par personne pour les deux îles les plus
intéressantes (et visitées): Isola Pescatori et Isola Bella.
Dix minutes plus tard, après avoir eux des aperçus de beaux hôtels (par exemple
le Regina Palace de Stresa) et des villas de Bavano, Verbania et Pallanza, nous
faisons escale à Isola dei Pescatori (ou Isola Superiore), l'Ile des Pêcheurs.
Nous allons y passer près de trois heures, ce qui laisse largement le temps d'en
faire la visite complète (elle mesure 350 mètres de long) et d'y pique-niquer.
De pêcheurs, il n'en reste guère, remplacés qu'ils sont par les restaurants et
boutiques. La chapelle romane San Vittore remonte au XIe siècle mais elle a été
agrandie par la suite pour devenir église paroissiale. L'autel est surmonté par
les bustes en argent des quatre évêques: Saint Ambroise de Milan, Saint
Gaudenzio de Novara, Saint François de Sales et Saint-Charles-Borromée. En
attendant le bateau, nous pouvons observer Isola Bella, à quelques centaines de
mètres plus au sud.
A 13H, nous embarquons justement pour nous rendre sur Isola Bella, l'affaire de
quelques minutes. A mes yeux, Isola Bella (ou Isola Inferiore jusqu'en 1632) ne
présente d'intérêt que dans la mesure où on y visite le Palais Borromée, même si
le prix de l'entrée est élevé (15€).
La construction du palais fut commencée par le comte Charles III Borromée
(Carlo III Borromeo) en l’honneur de sa femme Isabella d’Adda à laquelle l'île
dut d'être rebaptisée. Elle fut achevée par son fils vers 1652 et les jardins en
terrasses ne furent inaugurés qu’en 1671. L’un des principaux événements
historiques qui se déroulèrent à Isola Bella, outre les séjours de Napoléon en
1797 et en 1805, fut la rencontre entre Benito Mussolini, Pierre Laval et Mac
Donald en avril 1935 lors de la conférence de Stresa. C'est ici que maintenant
se déroule le Festival de musique de Stresa.
C'est un ensemble en style baroque lombard du XVIIe siècle aux nombreuses salles
ornées de centaines de peintures murales et de tableaux de maîtres (Galleria
Berthier, Salle à manger, Salle du Trône, Salle des Reines, galerie des
tapisseries flamandes...), de caves décorées de galets. Il ne faut pas oublier
les jardins à l'italienne, organisés sous une forme pyramidale en dix terrasses
successives (37 m. de hauteur), comme l'étrave d'un navire lancé sur le lac. On
peut y voir des familles de paons blancs.
A 16H15, nous débarquons et nous parcourons la ville de Stresa pendant une
petite heure. Cette ville de 5300 habitants compte des villas de Stile Liberty,
variation italienne de l'Art Nouveau au début du XXe siècle. Un rassemblement de
voitures de sport se disperse depuis le parking de la promenade du lac.
Malheureusement, nous n'aurions pas assez de temps pour visiter les 20 hectares
du jardin botanique de la Villa Pallavicino.
Pas question de monter au Mottarone pour le panorama car le téléphérique est en
réparation pour plusieurs mois.
Nous sommes de retour à Belgirate à 17H30 et nous allons en profiter pour en
faire la visite.
Le village se trouve au pied de la Motta Rossa, une colline un peu moins de 700
mètres, surplombant le lac Majeur.
C'est un tout petit village de moins de 600 habitants. Les rues étroites de cet
ancien village de pêcheurs sont bordées de maisons ornées de loggias gracieuses,
de portiques. Des rues pittoresques en escaliers de pierre qui serpentent entre
les maisons. La classe moyenne, la noblesse et des intellectuels célèbres y ont
élu domicile. Elle a attiré écrivains et poètes non seulement d'Italie mais
aussi de l'étranger, qui l'ont célébrée à travers leurs œuvres comme Stendhal
qui l'évoque dans son roman historique "La Chartreuse de Parme". Le village
compte beaucoup de villas du XVIIIe, entourées de parcs luxuriants et jardins
aux espèces exotiques: Villa Conelli avec son jardin à l'italienne, Villa
néoclassique Cairoli où a vécu Giuseppe Garibaldi, Villa Carlotta, aujourd'hui
un hôtel, Villa Fontana...
L'église paroissiale du XVIIe siècle est de style baroque est décorée de
fresques et stucs. Construite en l'honneur de San Carlo Bartolomeo, elle fut
achevée en 1618. Parmi les tableaux, on peut admirer la Fuite en Egypte, la Mort
de Saint Joseph, la Mort d'Abel, la Reine Ester, la Cène d'Emmaüs, l'Assomption
de Maria, la Présentation de Jésus au Temple...
Au-dessus de la bourgade, on aperçoit le clocher roman du XIe de l'église
gothique Santa Maria située au pied de la colline Motta Rossa.
Nous terminons tranquillement la soirée à l'hôtel, jouissant de superbes vues
sur le lac depuis la terrasse et depuis le balcon à double orientation de notre
chambre située au deuxième étage...
Vendredi 265 juin
LAC MAJEUR: Circuit "Lago Maggiore Express" Belgirate-Locarno-Belgirate:
croisière lacustre et retour ferroviaire
A 10H20, il faut être à l'embarcadère de Belgirate, à deux pas de l'hôtel pour
prendre le bateau de ligne (compagnie publique Gestione Governativa Navigazione
Laghi Maggiore, di Garda e di Como) venant d'Arona, après voir desservi Angera.
Avec le bateau que nous prendrons à Stresa, il assure la partie lacustre du
circuit "Lago Maggiore Express" qui se déroule sur la journée, en combinant une
croisière jusqu'au nord du lac, à Locarno située en Suisse, puis en effectuant
le retour avec deux trains, un suisse puis un italien... Nous sommes en dehors
de la haute saison, donc pas de problème de réservation.
Quel programme! Il en coûte 34€ par personne transports seulement).
Avant d'arriver à Locarno dans quatre heures, nous aurons 11 arrêts: 2 en rive
orientale lombarde, 7 en rive ouest piémontaise et 2 en rive ouest suisse.
Rive lombarde, c'est d'abord un arrêt au pied de l'ermitage du XIIIe siècle de
Santa Caterina del Sasso (n°1) agrippé à la falaise qui domine le lac.
Changement de rive et nous voici à Stresa (n°2) que nous connaissons un peu
déjà.
Changement de bateau à Stresa et nouveau départ à 11H15.
Puis c'est la localité voisine Carciano (n°3), face à Isola Bella et à Isola dei
Pescatori. L'escale suivante proche, est à Baveno (n°4 sur la commune de
Verbania) où l'on aperçoit la villa Henfrey-Branca, où séjourna la Reine
Victoria, et un petit château néogothique de la fin du XIXe. Après quoi le
bateau passe entre la tranquille île Isola Madre (la plus vaste des Îles
Borromée) et la pointe de Pallanza (n°5 sur la commune de Verbania) avec ses
villas sur les pentes dominant la localité. Après la pointe, arrêt à Intra (n°6
sur la commune de Verbania).
Puis c'est une longue navigation de trois quart d'heure qui nous ramène sur la
rive orientale lombarde à Luino (n°7). Une petite demi-heure de bateau avec
passage près des îlots portant les ruines des châteaux de Malpagga, en avant de
Cannero Riviera avec l'église de la Madonna della Pietà, et l'on revient en
rive piémontaise à Cannobio (n°8).
Peu après, nous passons la frontière suisse et le pavillon de courtoisie de ce
pays est hissé au mât. Nous accostons peu après à Brissago (n°9) puis sur l'une
des proches îles de Brissago où se trouve un jardin botanique, l'Isola di San
Pancrazio (n°10). Retour vers la terre ferme pour un dernier arrêt avant le
terminus. C'est Ascona (n°11) et ses églises de Santi Pietro e Paolo et Santa
Maria della Misericordia.
Nous débarquons à Locarno à 14H30... La ville est dominée par les hauteurs de
Cardada (1350 mètres d'altitude). Il fait très très chaud et l'ombrage des
arbres le long des jetées est un havre bienvenu pour un petit pique-nique car il
faudra prendre le train dans un peu plus d'une heure.
Les voyageurs du Lago Maggiore Express doivent gagner le quai qui convient au
niveau inférieur de la gare. Voici donc le fameux "Express des Cents Vallées"
(Centovalli Express). Un petit train à motorisation électrique, principalement
destiné aux touristes.
Le train quitte Locarno à 15H49 et le parcours commence par des tunnels puis
s'éloigne tout à fait du lac en prenant la direction de l'ouest sur une
cinquantaine de kilomètres, se faufilant plus au moins dans le Val Vigezzo
parcouru par la rivière Melezza. On exagère donc en évoquant les "cent
vallées"... Par contre, la ligne emprunte des dizaines de tunnels et de viaducs
et passe dans une dizaine de localités qui semblent perdues au milieu de
montagnes boisées comme Tegna, Intrana, Camedo, en Suisse puis Re, Santa Maria
Maggiore, Ribellasca, Trontano ou encore Masera, en Italie. Comme la ligne est à
voie unique, à mi-parcours une zone de croisement est prévue pour permettre le
passage du train allant dans l'autre sens.
Puis c'est le Val d'Ossola dans lequel débouchent la route transfrontalière et
le tunnel ferroviaire du Simplon. Arrivés à 17H36 dans la gare de Domodossola,
il faut changer de train sans perdre de temps et passer sur le niveau supérieur
de la gare pour prendre la direction de Milan sur un train plus important et
plus rapide, en provenance de Brig en Suisse. Départ à 17H58 de cette ville à
l'apparence bien triste. Nous nous dirigeons vers le sud-est par la large vallée
du Toce qui débouche dans le Lac Majeur à Verbania, peu après avoir dépassé le
Castello Visconteo de Vogogna. A partir de là, la ligne longe le lac avec de
nombreux passages en tunnels entre lesquels on peut apercevoir fugitivement les
Îles Borromée. Le train dessert Baveno, Stresa et Belgirate où nous descendons à
18H42...
Samedi 27 juin
Rive ouest du LAC DE CÔME: Como, Cernobbio, Tremezzo, Cadenabbia, Menaggio et
rive sud à Bellagio
A une altitude de 198 m., le lac de Côme (Lago di Como ou Lario) est un lac
italien situé à environ 45 km au nord de Milan. Le lac de Côme est le plus
profond des lacs italiens avec 410 m. et l'un des plus importants avec 140 km de
pourtour, 46 km de longueur et 146 km2 de superficie. Sa particularité est
d'avoir la forme d'un Y renversé.
En partant de Belgirate pour rejoindre Como, le gain de distance est d'environ
100 km par rapport au trajet aller-retour que nous aurions dû faire en partant
de Brescia, même en empruntant les autoroutes. N'empêche que c'est une grosse
journée qui nous attend, c'est pourquoi nous quittons l'hôtel dès 8H30. Gros
trafic car c'est l'heure où beaucoup de gens se rendent au travail.
Après un trajet qui a duré un peu plus d'une heure et quart, c'est COMO et nous
nous parquons à l'Autosilo Valducce dans le sous-sol duquel on peut voir des
vestiges des thermes romains des Ier-IIIe siècles.
Nous n'avons pratiquement que la rue et la voie ferrée à traverser pour nous
rendre à la cathédrale Santa Maria Assunta (un office y a lieu) après être
passés devant le Teatro Sociale. Au XVe siècle, le Duomo a remplacé une ancienne
église romane. Cette cathédrale commencée en 1396 comporte une façade construite
en 1457, avec une rosace caractéristique et un portail flanqué de deux statues
de la Renaissance de Pline l'Ancien et de Pline le Jeune. Elle fut achevée en
1740. Sa nef gothique se termine sur un chœur sculpté du XVIe siècle et des
tapisseries dessinées par le célèbre Giuseppe Arcimboldi (plus connu pour ses
portraits burlesques et grotesques). Elle est coiffée par un dôme de style
rococo.
Accolé à la cathédrale, se dresse le Broletto, l'ancien palais communal du XIIIe
à un étage sur arcades et complété d'un campanile. Passage devant l'église San
Giacomo.
Puis nous nous rendons Piazza Cavour et sur la Mafalda di Savoia, la promenade
du port. A son extrémité est érigé le Tempio Voltano, le Temple de Volta
construit en 1928 en mémoire d'un enfant du pays, le célèbre physicien
Alessandro Volta (1745-1827). Au-delà, on devine le peu banal aérodrome de Côme
puisqu'il s'agit d'une zone du lac réservée aux hydravions.
11H15, après avoir consacré une heure et demie à Côme, nous prenons la route qui
longe la rive occidentale.
C'est d'abord Cernobbio et sa Piazza di Risorgimento devant l'embarcadère. Petit
tour en ville jusqu'à l'église San Vicenzo reconstruite au XVIIIe à la place
d'une église romane et dotée d'une façade colorée de style baroque en 1861.
La route s'élève au-dessus du lac et vers 12h20, nous traversons Argegno puis le
village d'Ossuccio avec le campanile original de l'église Santa Maria Maddalena
in Ospedaletto, face à l'île Isola Comacina. Après quoi les localités se
succèdent tandis que la route devient sinueuse et conduit à Lenno puis c'est
Tremezzo avec la Villa Carlotta, un palais néo-classique du XVIIe, niché dans un
superbe parc, où passèrent Flaubert et Stendhal.
Nous dépassons Tremezzo pour aller visiter Menaggio. 13H30, il est bien temps de
pique-niquer le long de l'agréable promenade ombragée. Un petit tour dans cette
jolie ville permet de jeter un coup d'oeil à l'église néo-classique Santo
Stefano construite au XVIIe et dotée d'un carillon à 5 cloches. Puis c'est la
petite église Santa Marta édifiée en 1885. On peut y voir une statue du saint
italien Padre Pio (vénéré à San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles).
14H15, nous revenons en direction de Tremezzo jusqu'à l'embarcadère de
Cadenabbia qui se trouve face à l'église anglicane de l'Ascension construite en
1891. En effet, revenir à Brescia par la côte occidentale serait de peu
d'intérêt et nous ferait perdre du temps, alors nous avons décidé de prendre le
ferry qui relie Bellagio, à la pointe de la rive sud qui sépare les deux
branches méridionales du lac. Nous embarquons à 14H30 et la traversée dure une
demi-heure environ. Belles vues vers Tremezzo et surtout vers Bellagio, le bourg
et un peu à l'écart sur la droite (sud), l'église baroque San Giovanni Battista
du XVIIe.
Bellagio, "La perle du lac" ne faillit pas à sa réputation. Cela grouille de
touristes et trouver une place de stationnement n'est pas le moindre des soucis.
L'engouement pour ce site merveilleux remonte au XIXe lorsque la noblesse
milanaise se mit à y construire des villas posées sur le rivage comme la Villa
Serbelloni (plus ancienne puisque du XVIIIe) ou posées sur les pentes d'un
relief vigoureux. Une agréable promenade permet de parcourir les rues pentues
(comme la Salita Serbelloni), les escaliers et les passages voûtés bordés
d'échoppes, cafés et restaurants. L'église San Giacomo du XIe siècle est typique
du style roman lombard.
16H30, il est temps de quitter cette belle station touristique.
Certes, seulement 120 km nous séparent de Brescia mais la très petite route qui
rejoint Lecco ne se prête pas à la vitesse d'autant qu'on y trouve pas mal de
chantiers et aussi des motards. De plus, il faut contourner Bergame... Bref,
nous mettrons deux heures pour effectuer ce trajet !
Heureux de retrouver l'appartement de Brescia...
Dimanche 28 juin
Un petit tour en Vénétie: visite de VERONE
Par cette très belle journée, nous partons pour une escapade dans la région
voisine la Vénétie. Relativisons car Vérone n'est qu'à 75 km de Brescia...
Nous allons y retrouver l'Adige que nous avions vu la semaine précédente
lorsqu'il était encore enfant dans les Dolomites...
Il est un peu plus de 10H30 lorsque nous stationnons dans un parking proche du
Corso Porto Nuova.
Après la chute de l'empire romain, la ville passe sous le contrôle des
Ostrogoths à la fin du Ve siècle. Elle tombera aux mains de Carolingiens puis
des empereurs du Saint-Empire romain germanique avant de s'émanciper au XIIe en
devenant une commune de la Ligue lombarde. Elle devient au XIIIe siècle une
principauté sous le contrôle de la famille des Scaligers. À partir de 1404,
Vérone fut rattaché à la République de Venise pour quatre siècles, jusqu'à la
décadence économique de la République de Venise et sa conquête par l'armée de
Napoléon. Le centre historique a été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
en 2000.
Aujourd'hui, Vérone est le chef-lieu de la province éponyme, dépendant de la
Vénétie dont elle est la seconde ville par sa population avec environ 265 000
habitants.
Avant notre visite du centre, nous commençons notre visite par un détour jusqu'à
la Porta Nuova, à l'extrémité du Corso Porto Nuova. Cette porte monumentale a
été érigée au XVIe siècle dans le cadre d'un renforcement des fortifications de
la ville.
Nous revenons sur nos pas, remontant tout le Corso Porto Nuova, jusqu'à la Porta
Brà du XIVe contrôlant l'accès méridional à l'ancienne cité. Après l'avoir
franchie, on se trouve sur l'immense Piazza Brà avec, devant nous la statue
équestre de Victor-Emmanuel II, derrière nous, le Palazzo della Gran Guarda, sur
notre droite, le Palazzo Barbieri et surtout face à nous et un peu à droite, les
arènes.
L’Arena est un amphithéâtre de 152 mètres de long qui fut construit au milieu du
Ier siècle, situé à l'époque en dehors des murs de la ville. Il comportait alors
3 niveaux d'arcades (il a perdu le niveau supérieur) mais conservé ses gradins
qui pouvait accueillir 30 000 spectateurs. On le considère comme le troisième
amphithéâtre romain par ses dimensions. Le prix d'entrée n'est pas donné: 10€!
En quittant la place vers l'ouest (le fléchage des sites est bien fait et très
utile), nous gagnons le Castelvecchio édifié au XIVe permettant le contrôle du
Ponte Scaligero franchissant l'Adige, afin de défendre la ville des invasions de
l'extérieur et des révoltes du peuple.. Puis nous remontons le Corso Cavour
(1810-1861), du nom d'un célèbre homme politique partisan de l'unité italienne,
en passant près de l'église San Lorenzo qui date du XIIe puis nous arrivons à la
Porta dei Borsari, une porte monumentale romaine du Ier siècle, autrefois entrée
principale de la ville. On peut la franchir par deux arches surmontées de deux
niveaux d'arcades. Nous poursuivons par le Corso Portoni Borsari au bout duquel
on aperçoit la haute tour, la Torre del Gardello achevée en 1370 et probablement
érigée sur les fondations d'une antique tour de garde. Elle jouxte le Palazzo
Maffei, un palais du XVe siècle à la façade blanche, agrandi en 1629, de style
baroque.
Nous voici donc en haut de la fameuse Piazza del Erbe, à l'emplacement de
l'ancien forum romain.
Au milieu de la place se dressent successivement les monuments suivants:
- la Colonne de Saint-Marc, une colonne de marbre blanc surmontée d'un lion
(XVIe), symbole de la République de Venise,
- la Madonna Verona, le plus vieux monument de la place puisque cette fontaine
est ornée d'une statue romaine du IVe siècle,
- la Tribune ou Capitello du XIIIe siècle où elle était utilisée pour les
cérémonies,
- la Colonne Visconti donnant sur la Via Cappello est une ancienne colonne
surmontée d'un sanctuaire du XIVe siècle dans lequel sont creusés des niches.
Sur le côté nord de la place, se dresse l'Arco della Costa conduisant à la
Piazza dei Signori ("des Messieurs"). L'arc est surmonté d'une passerelle
reliant le Domus Nova et le Palazzo della Ragione (ou Palazzo del Mercato
Vecchio) près duquel s'élève la Torre dei Lamberti. Cette tour médiévale (XIIe)
est lap lus haute de la ville avec ses 84 mètres.
Par l'arche, nous nous rendons Piazza dei Signori. Elle est entourée d'édifices
intéressants reliés par des galeries d'arcades et de loggia: l'élégante Loggia
del Consiglio (XVe siècle) jouxtant le Palazzo del Podestà (ou Palazzo del
Governo) qui abrite la préfecture. Le centre de la place est occupé par une
statue de Dante, poète du XIIIe siècle et "père de la langue italienne". Dans
l'angle opposé est érigé le Pallazo del Commune (XIIe).
Nous voici arrivés à l'Arche Scaligere. Entre les palais de cette famille et
leur petite église Santa Maria d'époque romane, c'est une sorte de nécropole
familiale (entrée payante) où sont édifiés des mausolées gothiques entourés de
balustrades en marbre.
Par le Corso San Anastasia, nous arrivons à l'église gothique dominicaine du
même nom construite aux XIIIe-XIVe. Elle comporte de superbes fresques et aussi
un curieux bénitier supporté par un bossu ("gobbo"). Un côté de la même place
est occupé par la petite église San Gorgetto. Un peu de marche pour arriver au
Duomo. La cathédrale Santa Maria Matricolare, romane (XIIe) pour son magnifique
portail et le chœur, et gothique pour la nef aux superbes piliers de marbre
rose, est née de l'effondrement de deux églises lors du tremblement de terre de
1117. Une messe s'y déroule (on est dimanche).
Nous sommes proche du Ponte Pietra, ce pont, chef-d'œuvre romain était demeuré
intact pendant 2 000 ans jusqu'à sa destruction par les Allemands en 1945 avant
d'être reconstruit plus tard en utilisant les pierres tombées dans le fleuve.
Nous changeons de rive. Nous y trouvons un coin ombragé près de l'église Santo
Stefano. Idéal pour pique-niquer car il est 13H. Cette église romane (fermée) a
pour origine une basilique paléochrétienne du Ve siècle, et agrandie au Xe
siècle. C'est l'une des rares églises de ne pas subir de graves dommages au
cours du tremblement de terre de 1117. Plus loin, on aperçoit le dôme de
l'église San Giorgio in Braida (XIIe-XVIe). Plus loin la colline est coiffée par
le Santuario Madonna di Lourdes, un gros édifice circulaire construite en 1958.
Il a remplacé une église de N-Dame de Lourdes détruite par les bombardements
lors de la Seconde Guerre mondiale. La nouvelle église a été installée dans la
forteresse autrichienne de 1838 bâtie sur une colline surplombant Vérone, un
lieu qui a servi de lieu de détention de prisonniers politiques pendant la
Seconde Guerre mondiale.
Le théâtre romain construit au Ier siècle av. J-C et restauré au XVIIIe siècle
est adossé à la colline au pied de laquelle nous nous trouvons tandis que son
sommet porte les vestiges du Castel San Pietro, une forteresse érigée au XVe par
les Visconti à l'emplacement d'un vieux château du IXe siècle. Le funiculaire
qui y conduit est en travaux.
Sur le chemin du retour, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur la Casa di
Giulietta. La légendaire maison de Juliette, au conditionnel... avec son balcon,
elle aurait appartenu aux Capulet... Le porche qui conduit dans la cour est
complètement couvert de graffiti et autres écrits romantiques. La maison est
devenue un musée mais les visiteuses sont surtout intéressées d'être
photographiées au balcon. Dans la même cour se trouve un hôtel VIP.
LES DOLOMITES
La tragédie de Roméo et Juliette puise ses origines dans une série d'histoires
d'amour tragiques remontant à l'Antiquité.
Les noms des familles rivales, Capuleti et Montecchi, apparaissent au XIVe
siècle dans la Divine Comédie de Dante mais seuls les Montaigu sont de Vérone.
Les Capulet sont de Crémone, et la rivalité entre les deux maisons s'inscrit
dans le conflit entre guelfes et gibelins dans toute la Lombardie, sans qu'il
soit fait mention d'aucune histoire d'amour.
L'intrigue est reprise par plusieurs auteurs italiens aux XVe et XVIe siècles.
La version publiée en 1554 par Mathieu Bandello est traduite en français en
1559. De cette traduction est tirée la traduction en anglais et en vers réalisée
par Arthur Brooke en 1562. C'est de cette intrigue que William Shakespeare
s'inspirera.
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) est une tragédie de William Shakespeare.
Écrite vers le début de sa carrière, elle raconte l'histoire de deux jeunes
amants dont la mort réconcilie leurs familles ennemies. Probablement rédigée
entre 1591 et 1595, la pièce est publiée pour la première fois en 1597. Depuis,
Roméo et Juliette a connu de nombreuses adaptations sur divers supports :
théâtre, cinéma, opéra, comédie musicale.
Les amants de Vérone ne sont victimes ni d’une faute ni de leur amour mais sont
promis au tragique par un destin qui leur est hostile. Ils sont seulement nés
sous une mauvaise étoile, une suite de circonstances malheureuses mettront à
mort cet amour.
L'INTRIGUE:
A Vérone, où les Montaigu et les Capulet se vouent une haine ancestrale, Roméo,
fils de Montaigu, est amoureux de Rosaline, tandis que Capulet s’apprête à
donner une grande fête pour permettre à Juliette, sa fille, de rencontrer le
comte Pâris qui l’a demandée en mariage. Parce qu’il croit que Rosaline s’y
trouvera, Roméo se rend au bal et éprouve un coup de foudre pour Juliette. Sous
le balcon de la jeune fille, il lui déclare le soir même son amour puis, le
lendemain, prie frère Laurent de les marier et de réconcilier leurs familles
ennemies.
Mais voici que, sur une place de Vérone, Tybalt, cousin de Juliette, provoque
Roméo qui refuse de se battre. Mercutio, son ami, dégaine à sa place, mais
lorsque Roméo voit Mercutio mortellement frappé par Tybalt, il décide de le
venger: Tybalt tombe à son tour, et ce qui était une comédie vire à la tragédie.
Juliette est accablée par la mort de son cousin et le malheur de Roméo condamné
à l'exil à Mantoue. Le père de Juliette décide de la marier au comte Pâris mais
elle refuse.
Frère Laurent élabore un plan pour aider les amants. Il confie un narcotique à
Juliette qui la fera passer pour morte; pendant ce temps, Roméo, averti par ses
soins, reviendra de Mantoue pour enlever sa femme. Juliette annonce à son père
qu’elle consent à épouser Pâris. A Mantoue, le serviteur de Roméo, ignorant tout
du plan de frère Laurent, lui annonce la mort de Juliette. Roméo, résolu à
rejoindre sa bien-aimée dans la mort, se procure du poison et retourne à Vérone.
Frère Laurent apprend trop tard que son message n’est jamais parvenu à Roméo. Il
se précipite au cimetière, mais arrive trop tard: Roméo, après avoir tué Pâris
qui l’a surpris auprès du caveau, a déjà bu le poison. Juliette se réveille,
découvre le corps de son bien-aimé et se poignarde. Capulet et Montaigu se
réconcilient dans un deuil commun.
Nous quittons Vérone vers 14h30 pour arriver à Brescia vers 16h15.
Il y a de quoi occuper la soirée ici...
Dimanche 28 juin, fin d'après-midi et mardi 30 juin, fin d'après-midi
BRESCIA, le centre, les vestiges romains et le complexe de Santa Giulia (Musée)
Nous aurons un gros avantage pour visiter cette ville, c'est d'y être logé et
qui plus est, dans le centre. Donc uniquement d'agréables parcours pédestres.
Le monastère de Santa Giulia et la zone archéologique du Capitolium, qui
appartiennent tous deux au site “I Longobardi in Italia – I luoghi del potere”
(“Les Lombards en Italie. Les lieux du pouvoir -568-774 apr. J-C)”, ont été
inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2011, à l’instar d'autres sites
dispersés sur tout le territoire péninsulaire italien.
La ville trouve son origine dans le nom romain de la ville appelée colonia
civica Augusta Brixia en l'honneur d'Auguste mais qui fait référence à la
présence gauloise antérieure, une langue dans laquelle brica ou briga signifiait
"sommet, colline, hauteur". Après le déclin de l'Empire, elle devint la capitale
d'un duché lombard et elle fut l'apanage de plusieurs de leurs rois, de 568 à
774. Le dernier roi, Didier naquit à Brescia et régna de 756 à 774. Il fonda le
Monastère de San Salvatore. Aillant eu maille à partir avec les Francs de Pépin
le Bref, en 770, il donna en gage sa fille Désirée (également appelée
Ermengarde) en mariage à Charlemagne (roi des Francs depuis 768), espérant avoir
en ce prince un allié sûr. Mais dès l'année suivante, Charlemagne la répudia
sous prétexte de stérilité. Charlemagne intervint à la demande de la papauté
menacée par Didier et s'empare de Pavie, la capitale lombarde, en septembre
773. Didier capitula en mars 774 et le duché fut annexé dans l'Empire
carolingien. Didier fut envoyé à l'abbaye de Corbie (Picardie) où il finit ses
jours.
Aux alentours de l'an 1000, Brescia devint Commune libre et participa à la lutte
contre Frédéric Barberousse.
Brescia est aujourd'hui une ville de près de 200 000 habitants, chef-lieu de la
province éponyme et qui malgré cette taille moyenne est dotée d'une ligne de
métro depuis 2013 (chez nous, en 2002, Rennes avec une population à peine
supérieure a donc bien été la devancière avec le titre de "plus petite ville du
monde à être dotée d'un métro").
Dimanche 28 juin, fin d'après-midi: les monuments centraux
Nous commençons notre périple à 18H. Un peu tard déjà...
Partant à pied de la Via Marsala en plein quartier du Carmine, notre visite
commence par l'église des Carmélites, Santa Maria del Carmine. Elle a été
construite au XVe siècle pendant la domination vénitienne (le lion de Saint-Marc
du portail en est le symbole) de la famille Scala, avec de nombreux ajouts
ultérieurs. Le style gothique est visible, notamment dans l'abside. Le portail
principal est un élément artistique précieux qui fusionne divers styles, en
particulier, à nouveau, gothique et Renaissance.
Nous passons un long moment sur la Piazza della Loggia bordée par de nombreux
monuments formant un ensemble homogène de style Renaissance. Cette place de
style vénitien a été créée en 1432. La Logggia qui date des XVe-XVIe abrite
l'Hôtel de ville. Ce bâtiment de deux étages est surmonté d'une couverture en
plomb. Le quartier est vivant, avec des cheminements piétonniers et on aperçoit
même une sorte de sâdhu cycliste...
A gauche de la Loggia, se trouve les palais des Monte di Pietà Vecchio e Nuovo
(XVe) réunis par une petite loge de style vénitien.. En face de la Loggia est
édifiée la Tour de l'Horloge (XVIe), une horloge astronomique, copie de celle de
Venise, avec ses deux jaquemarts de bronze qui sonnent les heures en frappant la
cloche de leur marteau. Au centre est érigée la statue en marbre de "la belle
italienne" ou Bell'Italia , mémorial de la "guerre des dix jours de Brescia" (la
révolte populaire contre les Autrichiens en mars 1849).
Cette place a aussi été le cadre d'un massacre en mai 1974 lorsque lors d'une
manifestation syndicale, l'explosion d'une bombe provoqua la mort de 8 personnes
tandis que près de cent autres personnes étaient blessées. Un monument sous les
arcades de l'Horloge commémore cet évènement.
Puis nous gagnons la longue Piazza Paolo VI ou Piazza del Duomo. Sur la gauche
le bâtiment austère est le Broletto, l'ancien palais communal dont l'origine
remonte au XIIIe siècle. Sa haute tour civique (Torre del Popolo ou del Pégol)
du XIIe est dotée d'un balcon des Proclamations.
Mais ce qui retient surtout le regard c'est l'imposante masse de marbre blanc du
Duomo Nuovo. La cathédrale dédiée à Santa Maria Assunta a été construite au
XVIIe sur les vestiges (crypte) d'une église du IXe. Un office du soir s'y
déroule (nous sommes le dimanche).
Le Duomo Nuovo a supplanté son voisin, le Duomo Vecchio ou Rotonda. L'édifice
est de style roman lombard puisque bâti au début du XIIe sur les vestiges d'une
église paléochrétienne détruite par l'incendie qui a ravagé la ville en 1095.
La place est un lieu animé, notamment avec les terrasses des bars et restaurants
installés face aux monuments.
Nous poursuivons en passant par la Piazza della Vittoria. A la place de l'ancien
quartier des Poissonniers, cet ensemble urbanistique moderniste a été réalisé
dans les années 1930 en s'inspirant du rationalisme architectonique, en
particulier Il Torrione, le premier gratte-ciel d'Italie et l'un des premiers
gratte-ciel construits en Europe. Plus récemment, des bâtiments tels que l’hôtel
de Poste et le parc de stationnement souterrain le plus central de la ville y
ont trouvé place.
Nous repartons en passant près d'un édifice moins connu et pourtant emblématique
de la ville, la Torre della Pallata. Cette tour médiévale carrée, de 31 mètres
de hauteur, a été construite au milieu du XIIIe avec des matériaux d'édifices
romains. Un clocher y a été ajouté au XVIe et une fontaine ajoutée à sa base au
siècle suivant.
Mardi 30 juin, fin d'après-midi, les sites UNESCO: la zone archéologique du
Forum et le complexe monastique de San Salvatore-Santa Giulia (Museo della
Città)
Pour compléter nos visites d'avant-hier, aujourd'hui, nous commençons notre
périple à 15H30...
En nous rendant à l'est des quartiers centraux, nous ne pouvons manquer
d'apercevoir la citadelle qui occupe le sommet de la colline Cidneo. Le Castello
est occupé par le Museo del Risorgimento et le Musée des armes anciennes. A
l'emplacement d'un temple romain, les Visconti ont édifié cette forteresse au
XVe siècle. A l'oeuvre des Milanais, les Vénitiens ont ajouté au siècle suivant,
des bastions ainsi qu'une entrée monumentale avec pont-levis. Des différente
tours: Torre Coltrina, Torre dei Prigionieri, Torre dei Francesi, mais c'est la
Torre Mirabella qui se voit le plus, jusque dans notre quartier du Carmine.
Cette tour cylindrique de 22 mètres de haut conserve pas mal de mystère comme
l'origine de son nom ou sa période de construction.
Mais restons dans la ville basse, au pied de la colline.
Piazza Labus, on peut voir un bâtiment dont les murs intègrent des éléments de
la Basilica Romana construite à la fin du Ier siècle. La notion de basilique de
l'époque romaine, bâtiment civil destiné à ternir des réunions, ne doit pas être
confondue avec les édifices chrétiens construits plus tard.
Près de la Piazza del Foro, sur le côté oriental de la place, on peut apercevoir
une zone de fouilles, tandis qu'elle débouche sur l'ancien Forum, avec au nord
les vestiges du Temple Capitolin (dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve)
construit en 73 de l'ère chrétienne et ceux du théâtre romain adjacent. Les
vestiges de celui-ci laissent peine à imaginer qu'avec ses 86 mètres de large,
il a été l'un des plus grands théâtres à l'époque romaine en Italie, et pouvait
contenir 15000 spectateurs.
Par la Via dei Musei, nous arrivons près du l'ancien monastère bénédictin de
Santa Giulia, bien caché derrière ses murs. Ce monastère a eu une existence plus
que millénaire jusqu'à sa fermeture en 1798 lors de l'arrivée des troupes
françaises. Un musée qui couvre 3000 an d'Histoire et contient environ 11000
œuvres d'art et pièces archéologiques y a trouvé place. L'entrée coûte 5€ mais
en vaut vraiment la peine car ce musée gagnerait à être connu alors que le
nombre des employés est bien supérieur à celui des rares visiteurs que nous
avons rencontrés.
La visite est passionnante au travers d'un cheminement complexe. En effet, la
découverte de différents monuments, Santa Maria in Solario, San Salvatore, Coro
delle monache (le Choeur des Moniales), le cloître... sont des lieux ou des
niveaux différents. A cela s'ajoute un parcours muséographique de 14000m²
répartis dans les diverses constructions et trois niveaux couvrant des
millénaires: de la préhistoire au Moyen Age, époque des seigneuries et des
communes. Nous allons allègrement entremêler les deux parcours et nous y perdre
un peu.
Nous commençons avec la statue de Santa Giulia, une martyre chrétienne du Ve
siècle qui, pour avoir refusé de sacrifier aux dieux romains, fut crucifiée (une
autre version dit que ses bourreaux lui avaient coupé les seins)... Cette
sculpture en marbre blanc du XVIIe est due aux frères Cara. Puis c'est une
fresque du XVe venant de l'église San Salvatore et représentant l'ermite
Saint-Antoine-le-Grand (IVe siècle). Nous continuons avec un morceau de
sarcophage du IIIe siècle avant J-C représentant la Bataille des Amazones.
Nous passons au rez-de-chaussée pour visiter la chapelle Santa Maria in Solario
construite vers le milieu du XIIe siècle, un édifice carré sur deux niveaux.
L'étage inférieur comporte quatre voûtes, tandis que la salle supérieure est
surmontée d'un dôme hémisphérique et présente trois absidioles dans le mur
oriental. A l'intérieur, on voit des fresques du début du XVIe siècle, et deux
des pièces les plus importantes du trésor de l'ancien monastère, le reliquaire
de Brescia (composé d'une petite boîte d'ivoire, datant du IVe siècle) et la
Croix de Didier ou de Desiderius (en argent et feuille d'or, ornée de 212
pierres précieuses et camées) du VIIIe siècle.
A travers la cour, nous avons une très belle vue vers le bâtiment du Choeur des
Religieuses et son clocher.
Avec un total mépris pour la chronologie mais en tentant de gérer le
chronomètre, il est déjà 16H30, nous voici dans la préhistoire avec l'Age du Fer
pour retrouver bientôt l'archéologie romaine très représentée, également
présente en sous-sol, autour du cloître et au Domus dell'Ortegglia (le jardin):
mosaïques (comme Dionysos à la panthère), sarcophage, Victoire Ailée en bronze
(IIIe siècle avant J-C), les têtes d'empereurs en bronze doré, poteries,
éléments de tombeaux provenant de la nécropole (Ier siècle avant J-C au IVe).
Les Romains cèdent la place aux Lombards arrivés en Italie après les Goths. Puis
les Lombards s'effacent devant les Carolingiens, laissant les uns et les autres
des témoignages: croix d'or, bijoux et fibules, coq girouette, costumes,
armes... Le cadre choisi est en accord avec la période couverte puisqu'il s'agit
de la basilique de San Salvadore bâtie au VIIIe siècle par le roi Didier. De
superbes fresques illustrant la vie de Sant'Obizio dus au brescian Girolamo di
Romano, dit "il Romanino" (vers 1484-1566) ornent les murs. L'édifice est
construit au-dessus d'une crypte romane dont les voûtes sont soutenues par de
nombreuses colonnes de marbre. A l'étage, le Choeur des Religieuses leur
permettait d'assister aux offices célébrés à San Salvatore.
Encore une époque plus récente avec la section des Communes et des Seigneuries
(1038-1426): quelques fresques, chapiteaux, dalles funéraires. On peut y admirer
de superbes fresques comme Saint Pierre et Saint Paul, une Madone à l'enfant
accompagnée des archanges, une Crucifixion de Floriano Ferramola.... On peut
également y voir des monuments funéraires, sarcophages et pierres funéraires de
la période vénitienne pour des personnages tels que Nicolo Orsini, Ottaviano
Luzzago et surtout le somptueux mausolée Martinengo du début du XVe.
Mais le musée accueille également dans la section Ospite Eccelente ("Invité
d'honneur"), avec notamment la collection de peintures représentatives de
l'Ecole de Brescia qui normalement sont exposées dans le cadre de la Pinacoteca
Tosio Martinengo, située Piazza Poretto (au Palazzo Martinengo) actuellement en
cours de travaux.
Comme Bergame, et dans le domaine de l'histoire de l'art, Brescia a tissé de
nombreux échanges avec Venise.
On peut aussi y voir deux oeuvres du célèbre Raphaël (Raffaello Sanzio
1483-1520): "le Christ rédempteur bénissant" et "l'Ange". Remarquons également
"l'Adoration des Bergers" du Vénitien Lorenzo Lotto (1480-1156).
On peut évidemment voir de nombreuses oeuvres des peintres brescians, dont
"Salomé" de Moretto (de son vrai nom Alessandro Bonvicino 1498-1554), "le jeune
flûtiste" de Giovanni Gerolamo Savoldo (né vers 1480-1548) , "le Christ en croix
et Marie-Madeleine " de Girolamo di Romano, dit il Romanino (vers 1484-1566)...
Ces trois peintres forment à Brescia, une école homogène.
Avec "Saint Georges et la princesse", on est en présence d'une oeuvre du
miniaturiste Antonio Cicognara (1480-?)
Le maniérisme est aussi présent avec "l'Automne" d'Antonio Rasio (fin XVIIe). Un
siècle après le Milanais Arcimboldo, il reprend un style bien particulier, celui
de Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus (1527-1593) qui était un
peintre maniériste de portraits grotesques composés à l'aide de fruits, légume,
fleurs, animaux... qui exaltent la puissance de l'empereur Maximilien II. Une
inspiration empruntée à l'Antiquité notamment aux masques formés d'éléments de
la nature.
Le paupérisme est une autre expression avec les tableaux du brescian Giacomo
Ceruti (1698-1767) dit le Pitocchetto (de pitocchi signifiant "misérables") qui
prend le contrepied de l'académisme qui met en scène la beauté, la richesse ou
la gloire...
Pour finir, un petit tour du côté de la Collection de Arts Appliqués qui
présente des pièces précieuses, antiques ou plus récentes, en verre de Murano,
en porcelaine, ivoires, camées, horloges...
17H45, il faut partir car le musée ferme à 18H.
Il est 18H30 lorsque nous sommes de retour à la location et il faut faire nos
bagages en vue du retour...
Lundi 29 juin
EXPO 2015 "Nourrir la Planète - Energie pour la Vie"
L'Exposition Universelle se tenant en ce moment à Milan, on s'est décidé à aller
y faire un tour. Elle se déroule pendant 6 mois, du 1er mai au 31 octobre 2015.
Le ticket acheté en ligne auparavant coûte 34€.
Nous avons une overdose de voiture et pour éviter d'affronter des parkings
géants et des navettes, nous décidons d'y aller en train, depuis Brescia
puisqu'une gare nouvelle a été créée à Rho (banlieue nord-ouest de Milan) pour
l'Expo. Celle-ci ouvre à 10H, heure à laquelle part notre train pour une arrivée
sur le site à 11H20. Correct car dans ce genre d'endroit, on trouvera la journée
assez longue, surtout qu'il faut grand beau et chaud... Petite marche à pied
d'un bon kilomètre pour se rendre à la Gare de Brescia...
A l'arrivé à Rho, l'esplanade entre la gare et l'entrée ouest de l'Expo est
décorée de statues géantes dans le style maniéristes des portraits grotesques
d'Arcimboldo (Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus - 1527-1593). A la
réflexion, rien de plus normal. D'abord, le thème de l'Expo ne porte-t-il pas
sur la nourriture et ensuite, Arcimboldo n'était-il pas Milanais?
Les pavillons sont disposés de chaque côté de la World Avenue, une vaste et
longue allée(1,5 kilomètre) orientée ouest-est, protégée par de grands velum et
agrémentée de diverses présentations évoquant le pays d'accueil: foudres à vin,
pressoirs, étals et moulin à vent, voitures (Fiat 500, Ferrari de F1...),
reproduction du quadrige de Saint-Marc de Venise, des trulli d'Alberobello... On
peut aussi y déguster les produits italiens.
En une journée, il est bien impossible de visiter les pavillons des 130 (ou 140
ou 145?) pays exposants. Trois ensembles de pavillons collectifs sont destinés
aux pays d'Asie (par exemple Myanmar, Cambodge...), d'Afrique et d'Amérique
latine qui n'ont pas investi dans la construction de pavillons particuliers. A
tous ces pavillons, s'ajoutent les pavillons d'organisations publiques
internationales, d'ONG ou d'entreprises. Il faudrait y passer une semaine ! Les
pavillons présentent leurs productions agricoles le plus souvent typiques ou
destinées à l'exportation, leur agriculture plus ou moins productiviste ou, au
contraire, écologique et certains pavillons sont plutôt des vitrines
touristiques. Plusieurs pavillons font un clin d'oeil à l'écologie en utilisant
des structures en bois (entre autre celui de la France). Il se dit aussi depuis
2014, que la construction des 74 (ou 80?) pavillons a été entachée de pratique
mafieuses. Après, l'Expo, à l'exception du pavillon de l'Italie, ils seront
démontés...
Nous allons donc en effectuer un survol, "à la japonaise".
Côté sud de l'allée, après être passé devant l'Irlande, le premier pavillon
visité est désert. En effet, c'est celui du Népal, un pays qui a d'autres soucis
actuellement suite au séisme survenu le 25 avril. Des urnes sont disponibles
pour effectuer des dons. Après quoi, nous sautons le Soudan et la Belgique.
Plus de chance avec le Vietnam où nous en profitons pour prendre l'entrée
(rouleau de printemps à 8€) de notre déjeuner, il est 12H15. Passage dans les
"pavillons collectifs du riz, du cacao et du café" (Myanmar, Laos, Cambodge...
Cuba, Timor...). 13H15, dans le pavillon collectif du café où est installée
l'Ethiopie, on se laisse tenter (14€) par ce qui ressemble furieusement à une
galette de sarrasin bretonne. L’injera, est une galette de farine de teff
légèrement fermenté, on s’en sert comme couvert où l'on dispose la garniture
(sauté de légume, morceau de poulet, oeuf...), en la découpant au fur et à
mesure que le repas avance. Le teff est un genre de mil ancien. Par contre la
présentation de la torréfaction artisanale est interminable et on renonce à la
dégustation.
La foule se densifie déjà. Heureusement que nous avions décidé d'éviter un
week-end
Requinqués, nous repartons d'un bon pied. Nous ne résistons pas au pavillon
résolument moderniste d'un petit pays, l'Azerbaïdjan avec sphère de verre est
gadgets technologiques à effets lumineux. Son voisin le Kazakhstan dont il est
séparé par les Emirats Arabes Unis, est très impressionnant de l'extérieur mais
on ne peut pas tout visiter. Un tour dans le pavillons de Royaume-Uni où l'on
prend le frais (à la bière si l'on est tenté) ou dans une superstructure faite
d'un treillage métallique parcourue d'étranges effets sonores. Nous passons la
Hongrie. Le pavillon de l'Espagne est assez quelconque, vaste et je m'y suis
ennuyé. Son presque voisin, le Mexique est plus original et on s'y arrête un
peu.
Au milieu des deux rangées de pavillons, l'Italie, pays d'accueil s'est attribué
la place royale, entre l'entrée sud et l'Arbre de la Vie. Nous la zappons car il
va y avoir trop de monde (!). Nous passons devant le pavillon très végétal de
l'Autriche où il y a une grosse queue. Nous passons devant le Chili et nous
arrêtons par curiosité chez son voisin d'expo, l'Iran. Nous sautons le suivant,
le Maroc pour visiter l'imposant pavillon du Qatar qui ressemble à un village
fortifié. On voit qu'il y a des pays riches, bien que petits. L'Indonésie qui
suit nous retient un peu également, nous rappelant de bons souvenirs. Nous voici
au bout de la rangée méridionale et il est déjà 16H. Il faudra accélérer pour
voir l'autre côté de l'allée en repartant vers l'ouest.
Sur le côté nord, nous devrons être plus rapides ou sélectifs. Nous jetons un
oeil au pavillon du Sultanat d'Oman et snobons celui de l'Estonie. En revanche,
le pavillon de la Russie est trop imposant pour ne pas y entrer. Des
illustrations reprenant des affiches soviétiques et des oeuvres modernes égaient
les salles. Nous sautons la Slovaquie pour nous joindre à l'interminable queue
qui se presse devant le pavillon du Japon. Pour des raisons personnelles, nous
décidons d'y sacrifier. Le pavillon offre une surface d'exposition de 4200m² et
se présente comme une structure tridimensionnelle laissant filtrer la lumière.
La construction utilise du le bambou et 17000 pièces de bois, inspirée des
techniques constructives traditionnelles conçues pour résister aux tremblements
de terre. Nous prenons la file à 16H15 et après trois quart d'heure au soleil,
la queue se prolonge à l'ombre avec quelques écrans pour faire patienter. Il est
17H15 lorsque nous accédons au "saint des saints". Dans la pénombre des salles,
on a un peu l'impression d'être au Futuroscope. Des murs écrans présentent de
superbes graphismes typiquement japonais, puis on circule dans une salle au
milieu de ce qui ferait penser à des feuilles de lotus ou plutôt à des assiettes
sur des tiges flexibles. Viennent ensuite des panneaux lumineux présentant les
produits de base et les mets qui en s ont issus, une tablée au design très
épuré. Pour finir, c'est un show dans une vaste salle au centre de laquelle deux
animateurs costumés mettent l'ambiance. Dans la pénombre, nous sommes installés
à des tables comme au restaurant, avec des baguettes. En guise d'assiette, on a
sous les yeux un écran sur lequel différents mets s'affichent et le jeu consiste
à simuler la prise de l'aliment avec dextérité, ce qui est contrôlé par une
petite caméra... Il est déjà 17H50.
Passage devant le joli pavillon de la Turquie évoquant les poteries et
céramiques ornées des traditionnelles tulipes et devant celui des Etats-Unis. Il
ya foule devant le pavillon de l'Allemagne. Nous repassons devant la seconde
série de pavillons de l'Italie avec au fond le Palazzo Italia près de l'Arbre de
la Vie. Comme il est déjà 18H, il faut presser le pas et sauter des étapes. Nous
ne pouvons quand même pas ignorer le pavillon de la France. Il a été conçu par
l'agence parisienne d'architecture X-TU. Précédé par un jardin fait de
micro-parcelles de cultures, ce pavillon à l'allure futuriste, fait de 2600
pièces de bois, avec une présentation originale des produits du pays incrustés
dans les caissons du plafond. A la suite, le plus petit état du monde tient
boutique, le Vatican! Pas assez de temps pour visiter les pavillons des
Pays-Bas, de la Pologne, de l'Argentine (avec ses 7 gros silos en tôle) ou de la
Colombie. Cependant on s'accorde le droit de visiter celui de la Chine, un
pavillon à la mesure du pays, avec un mélange de tradition (la vitrine
touristique) et de modernité (les effets lumineux simulant les ondulations d'une
culture sous l'effet du vent). Après passage devant l'Uruguay, petit arrêt en
Thaïlande où la foule se presse. La notoriété touristique de ce pays y est sans
doute pour beaucoup et la présentation du pavillon accentue ce trait (naga doré
à 5 têtes du Palais royale de Bangkok, marché flottant). Courte visite pour la
Malaisie. Il est déjà 19H30 et notre train part à 20H10. Il nous reste encore à
remonter un bon bout d'allée (Biélorussie, Lituanie, Moldavie, Corée du sud,
Brésil, Angola...) et l'esplanade conduisant à la gare.
Au passage, vous n'aurez pas été sans noter notre penchant certain pour
l'Asie...
Nous en avons plein le pates et apprécions donc l'heure et quart de trajet pour
nous reposer dans le train avant d'arriver à Brescia où nous aurons encore un
quart d'heure de marche pour retourner à notre location...
Mardi 30 juin, jusqu'en milieu d'après-midi
LAC D'ISEO
Pour notre excursion, aujourd'hui nous n'avons que la modeste distance de 30km à
parcourir pour atteindre la rive méridionale du Lac d'Iseo, ce qui ne nous
empêche pas de quitter Brescia dès 8H30.
Au fond du Val Camonica, le lac d'Iseo (Lago d'Iseo ou Sebino) est le quatrième
des lacs des Préalpes italiennes par sa superficie de 65 km². Son originalité
tient au fait qu'il possède la plus grande île lacustre d’Italie avec le Monte
Isola qui se dresse à 400 mètres au-dessus du niveau du lac, ce qui en fait
l'île lacustre la plus élevée d'Europe. Elle et est accompagnée de deux petites
îles de Loreto et San Paolo. Autres caractéristiques: 25 km de long, 251 m. de
profondeur et à une altitude d'environ 200 m. Enchâssé entre des montagnes qui
culminent aux environs de 1000 mètres, il occupe une position relativement
centrale, entre les lacs de Garde de Côme, tandis qu'il est partagé en son
milieu entre les provinces de Bergame (ouest) et de Brescia (est).
Nous pensions remonter vers le nord du lac au plus près du rivage mais
à l'approche d'Iseo, nous sommes piégés par notre GPS qui nous embarque sur la
route P510, également nommée Galleria Covelo. Une route plus rapide mais qui a
l'inconvénient d'être à l'écart du rivage, d'avoir peu de sorties et surtout en
tunnels sur de très longs parcours.
Nous nous en échappons à Pisogne, dans la partie nord du lac. Cette ville de
plus de 8000 habitants.
Le centre historique de Pisogne est un petit bijou avec sa place du marché en
pente, entre la montagne et le lac, avec ses murs médiévaux, ses arcades et ses
palais (Palazzo Fazango). La Torre del Vescovo (la Tour de l'Evêque), aussi
appelé Torre Grande ou Pegul, de mètres de haut, construite en pierre
ferrugineuse, date du XIIe. Au pied de la montagne, l'église paroissiale de
Santa Maria Assunta, qui date du XVe siècle abrite un bel orgue et une fresque
représentant l'Assomption de Marie. A l'entrée, on peut voir un avis annonçant
la première messe d'un jeune prêtre qui vient d'être ordonné.
Nous poussons tout à la pointe nord du lac, jusqu'à la petite ville de Lovere
(5500 habitants) qui fait face à Pisogne mais tournée vers l'est. C'est une
ville attrayante et pleine de charme. Une belle promenade en bord de lac avec
des statues en l'hommage au Comte Luigi Tadini, un collectionneur d'art italien
établi à Lovere, fondateur de l''Académie des Beaux-Arts, et à Garibaldi,
incontournable héros de l'indépendance et de l'unité italienne. Un monument plus
récent honore la Marine italienne et l'amiral Paolo Emilio Thaon di Revel
(1859-1948). L'Académie Tadini installée dans un bâtiment néoclassique, situé
près de la Piazza Garibaldi, est parmi les plus anciens musées de Lombardie,
ayant été officiellement fondé en 1829.
Les rues pentues incitent à les explorer.
Nous grimpons jusqu'au Monastère de Sainte-Claire, construit au début du XVIe
siècle et prolongé à plusieurs reprises dont la partie formant le Sanctuaire de
l'Institut des Sœurs de la Charité. Après quoi nous gagnons le centre, Piazza
V.-Emanuele II, avec la Torre Civica du XVe siècle et dotée d'un couronnement du
XIXe et utilisée comme Tour de l'Horloge. L'accès en est gratuit (fermé
d'octobre à mars) et une bénévole donne des explications. Du sommet, à une
quinzaine de mètres de hauteur et au niveau de la grosse cloche, on a une belle
vue panoramique sur la ville et le lac. Plus loin, nous passons au pied de la
Torre Soca, un édifice du XIIIe intégré au XVIe à l'église Saint-Georges dont il
forme l'abside. Nous terminons notre tour par l'église paroissiale Santa Maria
in Valvendra construite en 1473. C'est une grande église à trois nefs, la
centrale est surmontée par une grande voûte et séparée des latéraux par
d'élégantes colonnes de marbre rose. Les murs et voûtes des nefs latérales sont
couverts de fresques. Nous avons la chance de tomber sur le sacristain qui nous
allume la lumière et nous ouvre les vantaux masquant l'orgue et peints sur leurs
deux faces. On peut y admirer l'Annonciation peinte par Florian Ferramola et les
Saints Faustino et Jovita peints par Alessandro Bonvicino dit Moretto (célèbre
peintre de Brescia). Compte tenu que l'édifice est bâti sur un terrain en forte
déclivité, l'entrée qui se fait dans l'axe de la nef est "enterrée" et on
descend littéralement dans l'église par un escalier aux nombreuses marches alors
que classiquement on accède souvent aux églises après avoir monté des marches.
L'autre entrée est latérale et en accès depuis la rue.
Nous quittons la ville pour redescendre le long de la rive orientale du lac,
sans reprendre la route des tunnels. Nous repassons à Pisogne et après avoir
longé la rive pendant un quart d'heure, nous passons devant l'église San Zenone
de Passirano. Du rivage de Marone (3300 habitants), nous avons une belle vue sur
l'îlot privé, Isola di Loreto. Un château néogothique y a été édifié en 1910 sur
les vestiges d'un couvent du XVe vite abandonné et passé à la famille Martinengo
de Brescia.
Nous pouvons maintenant voir la côte orientale de l'île Monte Isola. "L'Île
Montagne" est une petite commune d'à peine 1800 habitants et couvrant 1260
hectares. Avec ses 400 mètres au-dessus du lac, cela porte son altitude
sommitale à 600 mètres. Seuls les résidents peuvent y utiliser des motos, à
l'exclusion des automobiles. Des services de bateaux la desservent à partir de
Sulzano, Sale Marasino et Tavernola Bergamasca. Sur cette côte assez boisée
(oliviers...), on aperçoit les localités de Carzano, au nord, et de Peschiera
Maraglio, au sud. La côte occidentale comporte davantage de localités. Sur un
éperon rocheux au sommet, le Sanctuaire Madonna della Ceriola, dans la localité
de Cure, a été édifié vers 1500. Au sud-ouest de l'île, moins élevé, on aperçoit
au-dessus de la localité de Sensole le Castello Oldofredi construit au XIVe,
face à Tavernola. On aperçoit également la petite île privée, Isola di San Paolo
qui avait jadis porté un monastère.
12H30, pique-nique sur le rivage à Sulzano (2000 habitants) avec le spectacle
aquatique de canards, cygnes et leurs peu élégants cygneaux de couleur fauve.
Il est un peu tard pour envisager de se rendre sur l'île et nous gagnons Iseo.
Iseo est une charmante ville de 9200 habitants. La promenade aménagée sur le
rivage est bien agréable, tout comme les gelaterie en cette heure chaude (14H)
de la journée. Sur les places au bas de la ville, sont érigées des statues,
l'une en hommage à Giuseppe Garibaldi et une autre à l'écrivain et patriote du
pays Gabriele Rosa (1812-1897). Nous remontons les rues en cherchant l'ombre
jusqu'à l'église paroissiale Sant'Andrea dont l'origine remonte au Ve siècle.
Malheureusement elle est fermée à cette heure et nous ne pourrons en admirer les
tableaux et sculptures. Sur a même place on peut voir l'église San Giovanni
Battista et l'ancien oratoire, Oratorio dei Disciplini.
15H, une petite glace et en route pour notre dernière soirée à Brescia.
Pour visiter agréablement le Lac d'Iseo, une suggestion issue des informations
trouvées sur place.
Il semblerait judicieux de profiter des excursions-croisières à la journée qui
ont lieu deux fois par semaine, le mercredi à partir de Sarnico (9H15-17H50) ou
d'Iseo (9H50-18h30) ou le vendredi au départ de Pisonge (9H30-18H30) ou Lovere
(9H50-18H40). Elles comportent des visités guidées des localités et un tour
panoramique de Monte Isola, d'Isola di San Paolo et d'Isola di Loreto. Tarif:
18€ ou 22€ avec déjeuner inclus.
Pour les amateurs, les samedis en période d'été, des croisières nocturnes avec
repas et animations sont organisées. Tarif: 37€ et 40€ pour les croisières
gastronomiques. Se renseigner.
Mercredi 1er juillet, matinée
Au centre de MILAN, la cathédrale, le musée...
A 8H30, nous prenons la route du retour avec pour objectif de faire une halte à
Milan pour en visiter le centre, la cathédrale en particulier. La circulation
étant sévèrement réglementée dans le centre ville, nous optons pour un
stationnement en périphérie, à la gare de San Donato, au sud-est de la ville.
Merci le GPS. On trouve très facilement à stationner sur rue, sans parcmètre, à
quelques centaines de mètres de la gare. C'est à la fois une gare ferroviaire et
un terminus de la ligne n°3 du métro qui dessert justement la station Duomo.
Le ticket de métro ATM vaut 1,50€ et il a une validité de une heure et demie. On
ne pourra évidemment pas faire le retour dans ce délai...
MILAN est la seconde ville d'Italie avec une population de 1,350 million
d'habitants (Rome en compte 2,9) mais avec son agglomération, elle constitue
toutefois la plus grande aire urbaine du pays avec plus de 7 millions
d'habitants, formant le cœur industriel de l'Italie. C'est la capitale de la
région de Lombardie.
Il est à peine 10H lorsque nous posons les pieds sur la Piazza del Duomo au
centre laquelle est érigée une statue équestre de Vittorio Emmanuele II, premier
roi de l'Italie unifiée, en 1861. Sur l'une des plus grandes places d'Italie,
nous avons aussitôt sous les yeux la blancheur d'un chef-d'oeuvre de
l'architecture gothique flamboyante, le Duomo à la fois colossal et léger,
hérissé de clochetons, pinacles, orné de multiples statues.
Avec une superficie de 11700m², c'est la troisième plus grande église du monde,
quasi ex-æquo avec la cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville, venant après la
basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro (3000mm²) et la basilique
Saint-Pierre de Rome (22000m²).
Ici se dressaient autrefois la cathédrale Santa Maria Maggiore et d'autres
églises construites au Ve siècle. La construction de la cathédrale actuelle a
commencé à la fin du XIVe et s'est poursuivie au long des quatre siècles
suivants. En 1805, lorsque Napoléon Ier veut se faire couronner Roi d'Italie en
la cathédrale, il fait accélérer les travaux de finition de la façade. Après la
Seconde Guerre Mondiale, les anciennes portes en bois ont été remplacées par des
portes en bronze.
On ne peut qu'être surpris de constater qu'une telle merveille n'est pas encore
inscrite au patrimoine de l'Unesco (l'église de Santa Maria delle Grazie est le
seul édifice milanais qui y a été inscrit, en 1980). Une demande a été faite en
ce sens en 2013.
Pour réduire l'afflux de visiteurs du fait de l'Exposition Universelle, la
gratuité d'accès à la cathédrale est suspendue pendant les 6 mois que dure la
manifestation. Le ticket à 2€ donne aussi accès au Musée du Duomo. Tant pis, ça
en vaut vraiment la peine. Pour 4€ de plus, le ticket donne accès au baptistère
paléochrétien (où l'on accède au bas de la nef mais, sauf à être spécialiste,
ayant pris cette option, il me semble qu'elle n'en vaille pas la peine. autre
solution, à 15€, qui ajoute l'accès aux terrasses (séparément cette option coûte
7€ pour grimper les 148 marches ou 12€ avec l'ascenseur). Mais nous ne prendrons
pas cette option onéreuse d'autant plus que nous ne disposons pas d'assez de
temps.
La cathédrale est bien gardée, avec des militaires postés à ses points d'entrée
ou de sortie. Ces militaires sont des Alpini, les chasseurs alpins du pays,
coiffés d'un petit bien curieux chapeau portant une plume sur le côté gauche du
couvre-chef. Ca ne donne pas un air très sérieux malgré leur fusil
mitrailleur...
En faisant la queue, il est loisible d'admirer les statues et reliefs qui ornent
l'immense façade aux cinq portails. Une fois à l'intérieur, on est saisi par le
contraste avec l'extérieur. Ici, on n'est pas à la basilique St-Marc de Venise.
Le lieu est sombre et austère. Les cinq nefs principales sont séparées par une
cinquantaine de piliers massifs et très hauts (la nef est haute de 45 mètres).
L'édifice à la forme d'une croix latine dont les dimensions principales sont 148
mètres (nefs) et 91 mètres (transepts). Le sol est couvert de savantes mosaïques
florales en marbre polychrome.
A l'intérieur, on remarquera les chapiteaux originaux des piliers, ornés de huit
niches abritant de grandes statues. On pourrait prendre les Fonts Baptismaux
pour une baignoire. En fait, la cuve représente un sarcophage romain en
porphyre. Dans le transept droit, on remarquera la statue de Saint Barthélémy
écorché et aussi le mausolée dédié au mercenaire Gian Giacomo Medici (aucunement
apparenté aux Médicis, banquiers de Florence), dit le Medeghino ("le Petit
Médicis"). En contournant le choeur et le maître-autel, on accède à une crypte
et au Trésor où l'on peut voir dans la pénombre des objets de culte en argent et
orfèvrerie ainsi qu'une cassette en argent contenant les restes de Saint-Charles
Borromée, archevêque de Milan au XVIe siècle.
Avant de ressortir, au bas de la cathédrale, nous accédons au baptistère (nous
avions acheté cette option) par un escalier qui conduit aux fouilles et aux
vestiges des anciennes cathédrales (Santa Tecla) et du baptistère octogonal San
Stefano alla Fonti du IVe siècle.
En ressortant, on contourne d'édifice dont certaines flèches sont en
restauration afin d'avoir un point de vue également très intéressant sur le
chevet et les impressionnants contreforts surmontés de pinacles.
Pour compléter la visite de la cathédrale, il est intéressant de se rendre au
Museo del Duomo, tout proche puisque sur un côté de la place. Ouvert en 1953, il
renferme de très riches collections bien présentées depuis sa réouverture en
2013. Il est très vaste, avec une douzaine de salles.
Dans la salle du Trésor, on peut notamment y admirer le Crucifix d'Alibert
(Croce di Ariberto d'Intimiano) du XIe siècle, une couverture d'évangéliaire.
Dans la salle suivante, sont présentés des calices, ostensoirs, tiare et
vêtements liturgiques.
Ailleurs on peut voir la maquette en bois du Duomo, haute de 5 mètres. De la
période des Médicis, on voit des sculptures dans un gréco-romain (visage de
"Dieu le Père" par Jacopino da Tradate). Plus loin ce sont 11 anciennes
gargouilles et des petites statues des chapiteaux des piliers de la cathédrale
dont une "vierge" portant des jumeaux nouveau-nés. Suivent un St-Sébastien
transpercé de flèches, une tapisserie flamande (de France) de la période des
Sforza (XVe). Après quoi, nous arrivons à la salle des 55 vitraux (XVe-XVIe).
Dans la salle Borromée, le Tintoret (peintre vénitien 1518-1594) nous accueille
avec un "Jésus au milieu des Docteurs de la Loi". On y voit aussi certains
modèles de bas-reliefs en terre cuite dédiés à la vie de la Vierge Marie inspiré
d'un tableau de Gaspare Vismara "la Création d'Eve" (1629).
Puis ce sont quatre tapisseries données par St-Charles Borromée. Sala della
Madonnina est présentée l'armature d'origine en fer de la statue de 4,16 m qui
était placée au sommet de la grande flèche (à 108 mètres du sol) et a été
remplacée en 1969 par de l'acier inoxydable...
Déjà 11H15, on a passé plus d'une heure dans le musée, sans voir le temps
passer.
Nous allons maintenant jeter un coup d'oeil dans la Galerie Victor-Emmanuel II
qui ouvre sur un côté de la place. En forme de croix, cette immense galerie est
surmontée d'une voûte en verre qui culmine à 51 mètres et accueille magasins de
luxe, cafés... Joli sol fait de mosaïques parfois curieuses comme "la Louve
allaitant Romulus et Rémus" ou le taureau, symbolisant la Maison de Savoie, dont
les testicules ont disparu à force d'être foulés (les écraser porterait chance).
Dans l'axe principal, on débouche sur la Piazza della Scala au centre de
laquelle est érigée une statue de Léonard de Vinci. La Scala, le théâtre lyrique
le plus célèbre au monde, donne sur le côté nord-ouest de cette place
parfaitement carrée. Le vaste édifice (3600 places) date de la fin du XVIIIe.
Sur un autre côté, la Banque d'Italie occupe la Galerie d'Italie.
Il est midi. Il y a deux heures que nous sommes arrivés sur la place. Il
faudrait bien d'autre heures, quelques jours, pour visiter les autres monuments
de cette jolie ville...
Retour en métro vers la gare de San Donato. Pique-nique au cul de la voiture
toujours parquée à l'ombre dans un quartier tranquille...
La dolce vita italiana est terminée. Il faut faire route vers la France. Jusqu'à
la banlieue de Lyon (Bron) où nous comptons dormir, il nous reste environ 650
kilomètres.
Passage du tunnel du Fréjus à 16H et le plaisir de trouver la Savoie sous un
grand soleil, comme l'Italie que nous quittons. Par rapport au temps d'il y a 15
jours, on a carrément l'impression d'être dans un autre pays. Nous serons à Bron
vers 18H. Une bonne nuit de repos et demain, nous repartirons vers notre
Bretagne.
Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule
italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint-Empire romain germanique, il
était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination
française au début duxvie siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg
d'Espagne (1535-1706) puis d'Autriche (1706-1796).
Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout
la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume
d'Italie. Il se situait au centre de l'Italie du Nord, de chaque côté de la
partie médiane de la vallée du Pô
La famille Visconti est une famille italienne de la noblesse lombarde, du parti
gibelin, qui a régné sur le duché de Milan pendant le Moyen Âge jusqu'à
la Renaissance, de 1277 à 1447.
La République ambrosienne, en italien Repubblica Ambrosiana, est le nom du
gouvernement républicain créé à Milan, en 1447, par un groupe de nobles et de
juristes de l'université de Pavie, gibelins et viscontiens, à la suite du vide
laissé par la mort du duc de Milan, Philippe Marie Visconti.
Le fils cadet de Muzio Attendolo, Francesco Sforza (1401-1466) marié à Blanche
Marie Visconti, unique descendante du duc de Milan, Philippe Marie Visconti,
reprit le titre de duc de Milan en 1450 après la disparition de ce dernier et de
la République ambrosienne (1447-1450).
Sous le règne de FrançoisIer, les Français revinrent en 1515 et, après
la bataille de Marignan, ils firent prisonnier Maximilien.
Les français contrôlèrent Milan jusqu'en 1521 quand les Espagnols imposèrent le
jeune frère de Maximilien, François II Sforza
La domination espagnole[modifier | modifier le code]
L'Empereur et le roi de France réclamèrent le duché, ce qui engendra de
nouvelles guerres. L'Empereur garda le duché, où il installa son fils Philippe.
La possession du duché par l'Espagne fut finalement reconnue par la France lors
de la signature dutraité du Cateau-Cambrésis en 1559.
Le duché de Milan resta entre les mains espagnoles jusqu'à la guerre de
Succession d'Espagne au début du xviiie siècle, quand il fut conquis par
les Autrichiens. Milan devient alors un centre de la Contre-Réforme.
La domination autrichienne[modifier | modifier le code]
Le traité de Baden, qui mit fin à la guerre de Succession d'Espagne, céda Milan
à l'Autriche. Le duché demeura aux mains des Autrichiens jusqu'à sa conquête par
l'armée française de Napoléon Bonaparte en 1796 qui fonda l'éphémère République
transpadane. En 1797, le duché fut officiellement cédé par l'Autriche à la
France par le traité de Campo-Formio. Il forma alors la partie centrale de la
nouvelle et tout aussi éphémère République cisalpine dont Milan fut la capitale
La famille de Médicis compta jusqu'à dix filiales bancaires :
à Venise, Rome, Naples, Milan, Pise, Genève, Lyon, Avignon, Bruges etLondres.
On pourrait penser que l'histoire de la Lombardie et que l'histoire des Lombards
se confondent. Il n'en est rien!
Petit résumé.
la Lombardie actuelle est sous domination étrusque avant d'être occupée par des
peuples Gaulois(ive siècle av. J.-C.), puis par les Romains
(iiie siècle av. J.-C.). Elle est intégrée à l'Italie romaine avec l'ensemble de
laGaule cisalpine au ier siècle av. J.-C.. Une fois l'Empire romain foulé aux
pieds à la fin du ve siècle, elle passe sous la domination des Ostrogoths
(Royaume ostrogoth d'Italie ayant pour capitale Ravenne), puis des Byzantins et
finalement des Lombards.
Les Lombards étaient un peuple germanique venu de la Baltique, appartenant plus
précisément au groupe desGermains de l'Elbe mais originaire
de Scandinavie méridionale, du sud d ela Norvège, selon leur tradition
orale.Leur nom serait en fait un surnom du au fait qu'ils possédaient des
hallebardes à longs fers, longobardi.
Aux premiers siècles de notre ère chrétienne, ils sont établis en Pannonie, une
contrée d'Europe centrale (actuelles Autriche orientale et Hongrie). Vers la fin
du ve siècle, en effet, ils obtiennent dans cette région un traité de
l'empereur Justinien, devenant des fédérés de Rome.
La destruction du royaume Ostrogoth après la mort du grand Théodoric en 526
avait créé un véritable vide politique dont le Lombards profiteront bientôt.
Au début de l'année 568, ayant franchi la frontière du Frioul, plus de 200 000
Lombards et leurs nombreux alliés, notamment les redoutables cavaliers avars
venus de la steppe, et les Gépides, peuple germanique installé dans les
Carpates, envahissent la plaine du Pô mais, une fois dans la péninsule, ils se
heurtent bientôt aux ouvrages défensifs qui entourent les villes ainsi qu'aux
nombreuses forteresses romano-byzantines. Aussi, comme tout peuple barbare, les
Lombards préfèrent la campagne aux villes et constituent des résidences rurales
dans la fertile plaine du Pô
Ce sont les rois Authari (élu en 584) et surtout Agilulf qui installent
véritablement le « royaume lombard » en Italie.
cadre, essentiellement rural, constitue la structure dans laquelle vivent des
paysans italiens romans coloni, désormais liés à la terre.
Le royaume lombard d'Italie connait sa plus large étendue sous les règnes des
rois Agilulf (591-615), Rothari (636-652), Grimoald (662-671) et
surtout Liutprand (712–744), le plus grand des rois lombards, qui amène le
royaume à son apogée même si sa tentative d'unir l'Italie sous son autorité
échoue face à l'Empire romain d'Orient.
L'avenir du royaume se joue en 752 sous le règne d'Aistolf lorsque le
pape Étienne IIintroduit les Carolingiens pour régler une crise lorsque les
Lombards cherchent à atteindre la suprématie dans la péninsule.
Vingt ans après, ils ont perdu le combat : Charlemagne met fin au royaume
en 774 par une invasion suivie d'une dévolution du pouvoir. Cette terre devenue
la Lombardie devient une possession du Saint-Empire romain germanique en 952.
À la fin de la rapide conquête franque (774) et avec la suppression des duchés
de Toscane (Tuscie), de Spolète et de Cividale (Duché de Frioul) en 776, un seul
duché lombard résiste plus ou moins en Italie méridionale : le duché de
Bénévent qui se considère comme l'héritier du royaume lombard et qui s'élève en
principauté. Relativement proche de l'Empire romain d'Orient sur le plan
culturel (par l'intermédiaire du duché de Naples), il demeure indépendant
jusqu'à la conquête normande au xie siècle, bien qu'il ait été brièvement soumis
par les Francs à partir de 787.
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