DUBLIN.


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    Nous avons fini par atteindre DUBLIN !


DUBLIN - Molly Malone.





Nous profitons d'un l'après-midi libre pour flâner dans les rues du côté de Temple Bar ou faire une pose aux pieds de la statue de Molly Malone, la pauvre petite marchande de coques et de moules, voire pour y pousser sa chansonnette...



Nous en profitons également pour visiter le Musée National d'Irlande, sur la Kildare Street. Nous y admirons les talents d'orfèvres des anciens Celtes au travers des bijoux et riches parures. On y voit également les restes de bateaux vikings et des témoignages d'une histoire plus récente (guerre d'indépendance)...





La soirée se termine dans un authentique pub.

Pour accompagner les danses irlandaises, l'orchestre de musique traditionnelle comporte une partie de ces instruments:

  • fiddle (violon),
  • tin whistle (petite flûte ou flageollet),
  • uillean pipe (cette cornemuse irlandaise posée sur les genoux du musicien est un instrument complexe à soufflets, actionné par des pressions du coude contre le flanc, comportant un chalumeau à anche double ainsi que trois bourdons cylindriques à anche simple et trois tuyaux "régulateurs" à anche double produisant des accords) qui laisse la bouche disponible pour le chant,
  • banjo, psaltérion(instrument de musique à cordes pincées de la famille des cithares) et autres dulcimers...
  • bodhràn (tambour traditionnellement percuté à l'aide de l'ox bone, un os de mouton),


  • Ces Irlandais sont fous en tout cas, qu'est-ce qu'ils s'amusent! Le lieu est bondé, on s'y aperçoit au travers d'un dense nuage de fumée de cigarette. Comme il est impossible d'approcher du comptoir pour commander, c'est par des gestes que les choses se passent ainsi que passent, de main en main, par dessus les têtes, les pintes de Guinness qui se croisent avec les pièces de monnaie. De petites tablettes sont aménagées tout autour de la salle de façon à pouvoir y poser sa consommation. Pour les plus gros consommateurs, un circuit s'organise entre le comptoir et les toilettes!

    Il reste une minuscule piste de danse où certains se déchainent en reels, jigs, polkas au son des morceaux joués par un orchestre traditionnel où alternent des morceaux empreints de mélancolie et d'autres de gaité.





    LA HARPE CELTIQUE

    Le seul peuple celte non romanisé fut celui d'Irlande même si les Anglais ont réussi là où les Romains avaient échoué. Cette particularité a beaucoup contribué au maintien plus tardif qu'ailleurs de la langue (gaélique) et des traditions. C'est le cas de la musique irlandaise et de ses instruments, la harpe en particulier malgré la répression par les Anglais au cours des derniers siècles. C'est donc en Irlande que l'instrument a le plus prospéré et s'est le mieux maintenu, en dépit d'une éclipse au XIXes., à tel point que depuis le XIIe s. elle symbolise toujours ce pays (elle apparaît même sur l'étendard royal de la couronne du Royaume-Uni, Ulster oblige). Le symbole est omniprésent dans la vie quotidenne puisqu'elle est frappée sur les pièces de monnaie et que c'est aussi l'emblème de Guinness!

    Les Celtes n'ont pas manqué de trouver des origines mythiques à cet instrument. La légende voudrait également que la harpe était déjà utilisée près de 2000 ans avant notre ère (bataille de Maigh Tuiread en Irlande).
    Attribut du dieu-druide primitif DAGDA (ou Daghda, dieu précurseur), dotée de pouvoirs magiques, la harpe de DAGDA est une arme redoutable (aux côtés de sa massue) mais c'est aussi un instrument capable d'apaiser ou d'exalter de nobles sentiments selon le mode musical utilisé: celui de la joie (geantraì), celui de la lamentation (goltraì) ou celui du sommeil (suantraì). Grâce à elle, il s'est imposé auprès de la race mythique des Tuatha de Dannan, adversaires des Fomoré, autres descendants des Goïdels (les Gaëls) primitifs...

    Au Moyen-Age, on retrouve des témoignages (littéraires et iconographiques) de la présence de la harpe dans la culture des peuples celtiques. A cette époque, elle comportait de 20 à 30 cordes en boyau ou en métal. L'instrument et l'interprète avaient toujours quelques privilèges ainsi la harpe était insaisissable par décision de justice comme le livre et l'épée (sans doute une coutume ignorée de Cromwell en Irlande) et le musicien-chanteur(-compositeur parfois) appelé harpeur en Bretagne (l'équivalent du trouvère ou du troubadour des contrées voisines ou plus éloignées ou encore du ménestrel, simple interprète) était admis dans les châteaux
    La conquête anglaise puis l'influence culturelle anglaise sur l'aristocratie ont fait disparaître la harpe des milieux dominants au cours des années 1700. Alors, comme d'autres instruments de musique, la harpe a été utilisée par des musiciens populaires, souvent aveugles. L'Irlandais Torlogh O'CAROLAN en a été la brillante illustration. Il a enrichi la musique traditionnelle sous l'influence de la musique "savante" (Renaissance italienne) et a légué aux harpeurs un répertoire qu'en exagérant à peine, on peut qualifier d'inépuisable (200 chansons) et, "hommage suprême", il aurait même été plagié par l'un des grands de la musique classique, F. Haendel ! Grâce au festival de Dublin lancé en 1720 et jusqu'au milieu du XIXes., trois autres Irlandais ont beaucoup contribué à la préservation de la musique pour harpe: les interprètes Denis HEMPSON , l'aveugle Arthur O'NEILL et le "collecteur" Edward BUNTING.

    L'ancienne harpe irlandaise, Cláirseach ([klorchok]), plus que les autres harpes d'Europe de l'Ouest, avait atteint un degré de perfection inégalé et elle avait pu s'y maintenir le plus longtemps.
    L'originalité irlandaise dans la pratique de la harpe,

  • par la façon de le tenir à gauche,
  • par son cordage en bronze,
  • et par son matériau, le saule des tourbières.

    L'intérêt de la harpe, c'est qu'en tant qu'instrument à cordes, elle libère la bouche pour la parole ou le chant mais aussi qu'elle laisse les deux mains libres pour un double jeu musical, une polyphonie







  • Après dissipation des vapeurs d'alcool des bières noire, brune ou rousse, la matinée suivante est consacrée à une visite de la Bibliothèque du Trinity College où nous nous intéressons au fameux Livre de Kells, un véritable trésor. il s'agit d'un manuscrit des évangiles écrit en latin et enluminé de motifs purement celtiques (entrelacs) réalisé vers l'an 800 par des moines de l'île d'Iona (ouest d pays).
    A l'étage, se situe la grande salle, "Long Room", de 65 m. de long et contenant quelque 20 000 volumes anciens.

    Au centre de la galerie se trouve la harpe à cordes en laiton, dite de Brian Boru (roi d'Irlande mort en 1064). Sa caisse de sésonnace est faite en bois de chêne et de saule. C'est la plus ancienne harpe irlandaise qui subsiste mais elle est postérieure de 4 siècles au vieux roi.

    IRLANDE - Trinity College. IRLANDE - Trinity College : Long Room. IRLANDE - Trinity College:
    DUBLIN: au Trinity College.



    St Patrick est le saint patron de l'Irlande. Né à la fin du IVe s en Grande-Bretagne (pas encore Angleterre mais cela n'allait pas tarder car les légions romaines étaient prêtes à se retirer face aux invasions germaniques et scandinaves), enlevé par des pirates irlandais, il s'enfuit en Gaule où il aborde la prêtrise. Revenu en Irlande, il en commence l'évangélisation en procédant à certaines adaptations aux pratiques claniques des Gaëls.


    La fin de matinée se poursuit par une visite de la cathédrale anglicane St Patrick, ancien lieu de culte catholique maintenant dévolu aux anglicans et voisin d'une autre cathédrale anglicane, Christ Church.

    Suite aux guerres du XVIIe, elle a été rebâtie au XIXe grâce à la générosité de la famille Guinness. C'est un peu un "Panthéon" des célébrités culturelles du pays, à commencer par l'écrivain Jonathan Swift, l'un de ses anciens doyens, qui y est inhumé. On y voit aussi la statue de St Patrick, non pas en chair et en os, mais en bois et en pierre ou encore un ex-voto représentant O'Carolan, le célèbre barde s'accompagnant à la harpe.

    IRLANDE - Cathédrale St Patrick.


    IRLANDE - Statue en bois de St Patrick. IRLANDE - Statue en pierre de St Patrick. IRLANDE -  O'Carolan - ex-voto dans la cathédrale St Patrick.
    Cathédrale St Patrick
    Statue en bois de St Patrick.
    Cathédrale St Patrick
    Statue en pierres de St Patrick.
    Cathédrale St Patrick
    O'Carolan - ex-voto.

    Un dernier tour de ville, nous montre différents quartiers commerçants ainsi que des quartiers résidentiels aux maisons victoriennes de la bourgeoisie locale (souvent protestante). Nous arrivons aussi dans un ancien faubourg maintenant inclus dans la ville, plus industrieux et ouvrier où se trouve une partie des brasseries Guinness, une famille anglicane restée dans ce pays catholique qui apprécie tant le breuvage qu'on y fabrique...


    Le whisky s'obtient à partir de la fermentation de céréales (outre l'orge, les Américains utilisent aussi seigle, blé voire maïs comme dans le bourbon), ici de l'orge (comme pour la vodka). Si l'on n'utilise pas directement le malt (orge germé libérant une enzyme réalisant l'hydrolyse de l'amidon en maltose qui est un sucre fermentescible comme l'est le fructose), on moud les céréales et on y ajoute du malt obtenu par ailleurs puis on procède à une cuisson afin de mieux dissoudre la cellulose et de libérer l'amidon.

    Après refroidissement, on ensemence le moût ainsi obtenu avec des levures (bactéries) qui, par la fermentation, vont transformer les sucres en alcool éthylique, avec dégagement de gaz carbonique.

    C'est cette bière qui va ensuite être distillée dans des alambics (ici en cuivre). Le liquide y est porté à ébullition se qui provoque l'évaporation de l'alcool qui, plus léger, va être séparé de la vapeur d'eau par un système de colonnes et se condense par refroidissement en passant dans un serpentin.

    Le whisky obtenu par mélange (pour le vin on parlerait de coupage) est dit blend. Il est en général plus léger, onctueux, plus doux et moins typé que le whisly non mélangé.

    Le whisky irlandais (whiskey) est beaucoup moins varié que le whisky écossais et il est souvent obtenu par mélange. Il s'en différencie aussi par une distillation triple dans de grands alambics.

    La dernière étape est le vieillissement en fûts de bois, de 2 à 12 ans selon la noblesse du produit (souvent de 5 à 8 ans)... Il y prend certains arômes ainsi que sa couleur ambrée (contrairement à la vodka qui reste un alcool blanc).

    Nous quittons Dublin en mettant le cap plein ouest, pour traverser l'Irlande par son milieu, direction Galway. 200 km à parcourir par une route "civilisée". Ce qui nous autorise une étape aux vieillottes distilleries Locke's où nous découvrons le processus de fabrication de whiskey (un whisky irlandais vieilli dans des fûts à Porto et dont l'intérieur est brûlé à la tourbe). Dégustation... achats.

    Distilleries Locke's    
    Chaudière et alambics


    Pendant la traversée de la grande plaine centrale, nous apercevons encore des tourbières et une grande centrale thermique chauffée à la tourbe et produisant de l'électricité.

    Arrivés en soirée à Galway, nous assistons dans le quartier du port, à un remuant et claquant spectacle River Dance...



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