Survol historique...
Les tribus celtes arrivérent en Irlande
entre -600 et -150. Organisés en "clans", ils échappèrent à la colonisation
romaine et ils furent convertis au christianisme seulement à partir du Ve s.
(St Patrick).
Les invasions des Vikings (Normands) commencèrent
à la fin su VIIe s. C'est le roi irlandais Brian BORU qui y mit fin en battant
les Danois en 1014.
Les invasions anglaises débutèrent au XIIe s.
et la domination anglaise pendant les huit siècles suivants s'accompagna des troubles
et de rebellions.
Les suzerains anglais lorgnaient sur les possessions
de grandes famille anglo-normandes C'est au XVIe s. que commence la véritable
colonisation. Henri VIII en rupture avec Rome veut imposer son autorité sur
la terre d'Irlande et dissout les monastères qui avaient si bien su essaimer à
travers l'Europe. Mais c'est avec Marie Tudor qu'eurent lieu les premières
tentatives de colonisation par confiscation des terres des grandes familles des
comptés du nord-est et l'installation de colons anglais. Puis, ce fut sous Elisabeth Ière
que l’Irlande fut matée sans ménagements à la suite d’une suite de révoltes. Les
Anglais sous Henry Bagenal furent mis en déroute à la bataille de Yellow Ford
(1598) par les Clans en dissidence. Les représailles furent terribles, caractérisés
par une campagne d’extermination et de la terre brûlée. En 1601, une nouvelle
révolte avec le soutien des Espagnols tourna une fois encore au désavantage des
Irlandais. La quasi-totalité de l’Ulster fut confisquée par la Couronne récemment
dévolue à la dynastie écossaise des Stuarts qui allaient poursuivre la politique
des Tudor. Sous le règne de Jacques Ier,la propriété foncière changea
de mains dans les six comtés d'Ulster. En 1641, une violente jacquerie survint
en l’Ulster. Pour la réprimer, Cromwell débarqua à Dublin le 15 août 1649 puis
il s’empara sans ménagement de Drogheda (au nord de Dublin) et de Wexford. Le
carnage s’étendit à tout le pays; exécutions, déportation vers les Caraïbes (certains
y échappent par l'exil) et pour le peuple, une déportation vers les terres ingrates
de l'ouest.
Un répit allait venir avec le roi catholique Jacques II
qui espérait s'appuyer sur l'Irlande contre ses adversaires après l'usurpation
de son trône par sa fille Mary et son gendre, Guillaume d’Orange. C'est d'Irlande
qu'il essayat de reconquérir son royaume. Il fut battu sur les rives de la
Boyne (près de Drogheda) le 1er juillet 1690 et s'enfuit en France. Les Jacobites
résistèrent de long mois au siège de Limerick et finirent par signer le 30 octobre
1691 un traité qui mettait fin à la guerre dans l’honneur.
Un siècle
plus tard, les idées de la Révolution française commenceront à contaminer les
ouvriers des comtés du nord par ses idées républicaines. A deux reprises, En décembre
1796 et en août 1798, des troupes françaises viendront prêter main forte aux insurgés
irlandais. L’insurrection de 1798, de l'Ulster au Wicklow, fut noyée dans
le sang. Son leader était Theobald Wolfe Tone, considéré comme le père du nationalisme
républicain irlandais. Ceci mit un terme à ces errements et entraîna la promulgation
de l’Acte d’union de 1800 donnant naissance au Royaume-Uni, qui fait à l’Irlande
un sort paradoxal : elle est privée de liberté pour cause d’insubordination permanente,
tout en se voyant reconnaître toutes les libertés accordées progressivement au
reste du Royaume-Uni par suite du mouvement de démocratisation de la société anglaise.
Le Parlement irlandais qui existait subordonné à la couronne anglaise depuis
1494 (loi de Poynings) était dès lors supprimé et les députés irlandais siègeaient
désormais à Londres.
Pour parachever les désastres militaires (et politiques)
, trois mauvaises récoltes consécutives surviennent de 1846 à 1849. La faim et
le choléra déciment des villages entiers. La campagne irlandaise n’est plus qu’un
immense charnier. Cela conduit à un soulèvement général au cours de l’été de 1848
mais il se réduit à quelques escarmouches peu glorieuses. Résultat: un million
et demi de morts, un autre million d’êtres humains faméliques, contraints d’émigrer.
Avec Charles Parnell, "le roi sans couronne", l'autonomisme irlandais
fait ses premiers pas par la pratique de l'obstruction au parlement dont il est
député. En 1880, il lance une campagne appelant à enfreindre le lois agraires
qui mettent l'Irlande en coupe réglée. La violence ravage alors les campagnes:
saccage des récoltes, mutilation du bétail, massacre de propriétaires... Face
à cette crise sociale, en 1881,le gouvernement anglais finit par adopter une loi
consacrant les droits du paysan sur la terre qu’il cultive. Loi ambitieuses mais
aux maigres résultats...
Les "Pâques sanglantes" de Dublin (avril 1916)
et la guerre d’indépendance anglo-irlandaise de 1919-1921 conduisirent enfin à
l’émancipation nationale sous forme d’une indépendance morcelée avec la "partition"
de l’Irlande imposée par les presbytériens d’Ulster qui refusent d'intégrer un
état à majorité catholique. Le "Government of Ireland Act" est voté par le parlement
de Westminster le 23 décembre 1920. Cette loi crée deux entités distinctes ayant
chacune leurs institutions. Les 26 comtés du sud firent partie de le nouvel état
tandis que les 6 comtés du nord-est formant l'Ulster restèrent rattachés à la
couronne britannique. Le Parlement d’Irlande du Nord fut inauguré officiellement
par le roi George V le 22 juin 1921 et la constitution adoptée par référendum
le 1er juillet 1937 mais ce n'est qu'en 1949 que fut proclamée la République
d’Irlande (dont le nom gaélique est Eire) et son retrait du Commonwealth
(dont elle était membre depuis 1931).
Une partie de
la minorité catholique d'Ulster (sans soutien officiel de la république), au travers
de son armée de libération (l'IRA) a tenté par la violence d'obtenir l'unification
de l'île à partir des années 60. La violence a enflammé l'Ulster en 1968, notamment
à Londonderry et Belfast. Enfin le vendredi de Pâques 10 avril 1998, après
une négociation marathon de trente-six heures et l’intervention du président américain,
Bill Clinton, un accord de paix qualifié d’historique est signé entre les catholiques
et les protestans d'Ulster.
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