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Île de BALI
16 au 22 septembre 2013
Île des dieux...
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ITINERAIRE: une proposition de découverte de l'île de BALI
Aperçu historique
de BALI...
Les origines
Voisine de Java, Bali fut également habitée à l'époque paléolithique (1 million à 200 000 ans avant notre ère), occupation attestée par la découverte d'anciens outils. Des migrations de l'homme moderne ont lieu d'Asie vers l'Australie entre 40 000 et 70 000 ans.
Vers 2000 ou 3000 avant notre ère, les Austronésiens venus de Taïwan en passant par les Philippines s'établissent dans les archipels indonésiens et certains traits culturels de cette période sont encore visibles dans la culture balinaise (sarcophages de pierre, culture du riz...).
L'archéologie montre qu'aux Ier et IIe siècles de notre ère, la côte nord de Bali est située sur une grande route commerciale maritime par laquelle les épices des Moluques et le santal des Petites îles de la Sonde sont acheminés vers l'ouest. Avant que se développent des relations étroites entre Bali et Java, Bali semble avoir établi des liens directs avec l'Inde.
Des pièces de monnaie chinoises appelées kepeng sont en usage à Bali depuis le VIIe siècle.
La période historique
La période historique ancienne est définie par l'apparition, sous la forme de tablettes d'argile portant des inscriptions bouddhistes, des premiers documents écrits à Bali. Ces inscriptions bouddhistes, trouvées sur l'argile de petites figurines stupika sont les premières inscriptions écrites connues à Bali et datent d'autour du VIIIe siècle. Elles sont dans deux graphies, l'écriture devanagari (sanskrit) et en vieux balinais.
À la fin du Xe siècle, la langue des inscriptions balinaises n'est plus le vieux-balinais mais le vieux-javanais. Ce changement linguistique se traduit par une réorientation radicale des liens politiques et culturels. Bali ne privilégie plus les liens directs avec l'Inde, mais développe des relations étroites avec sa voisine Java. L'événement charnière de ce processus est le mariage politique entre le roi de Bali et une princesse javanaise, sœur du roi de Java.
Au XIIe siècle, le roi Jayapangus de Bali est connu pour avoir épousé une princesse chinoise.
En 1248, Bali est envahie par le roi Kertanegara de Singasari (à l'est de Java) mais celui-ci est renversé tandis qu'est établi le royaume javanais de Majapahit.
La tradition balinaise veut que Bali passe au XIVe siècle sous la domination de Majapahit quand Gajah Mada, premier ministre de Hayam Wuruk, défait un roi balinais à Bedulu en 1343. Majapahit aurait apporté la culture javanaise à Bali, en particulier en architecture, en danse, en théâtre avec les marionnettes du théâtre d'ombres wayang, en littérature avec l'introduction de l'alphabet kawi, en peinture et en sculpture.
À la fin du XVe siècle, des querelles de succession entraînent le déclin de Majapahit, qui finit par disparaître en 1478.
L'élite et l'aristocratie hindouiste quittent Java et s'installent à Bali, y implantant solidement la culture hindoue alors que l'Islam gagne les autres îles.
Ainsi, Java est peu à peu conquise par les royaumes musulmans puis passe sous le contrôle de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
La colonisation
Au XVIe siècle, le Portugais Fernand de Magellan aperçoit l'île lors de son expédition (1519-1522) et le britannique Francis Drake y aborde en 1580.
Suivent deux expéditions néerlandaises, en 1597 et 1601, qui accordent une liberté d'établissement et de commerce à leur profit. Mais le commerce restera limité avec cette partie de l'Indonésie.
Le royaume de Gelgel demeure le royaume balinais le plus important jusqu'à la seconde moitié du XVIIe siècle.
Selon la tradition, la royauté balinaise ferait remonter ses origines à Majapahit et aurait continuer à régner à Bali plus de cinq siècles plus tard, jusqu'en 1908, quand les Néerlandais l'éliminèrent.
Au XVIIe siècle, le royaume de Gelgel est menacé par le Sultan Agung de Mataram (Java) et par le royaume de Gowa, au sud de Sulawesi. Affaibli, il laisse se développer neufs royaumes mineurs jusqu'à l'arrivée des Néerlandais au XIXe siècle.
Après la chute du Premier Empire, les Indes orientales sont occupées par les Britanniques de Thomas Stamford Raffles (de 1811 jusqu'en 1816) qui abolissent l'esclavage.
En effet, les rois de Bali vendent généralement comme esclaves des opposants, des débiteurs, des criminels et même des orphelins et des veuves et sont payés en opium.
En 1816, les Britanniques restituent les Indes orientales aux Néerlandais qui imposent des contrats commerciaux aux rois balinais en usant du prétexte de l'éradication de l'esclavage, de la contrebande de l'opium, de la circulation des armes et du pillage des épaves pour imposer leur contrôle.
Une série de trois expéditions militaires entre 1846 et 1849, permettent aux Néerlandais de prendre le contrôle des royaumes du nord de Bali. Deux rebellions sont mâtées en 1858 et 1868. Dans les années 1890, les Hollandais s'emparent de l'est de l'île tandis que le sud tombe en leur pouvoir à la suite d'interventions militaires contre les royaumes méridionaux en 1906 et 1908, sous prétexte de mettre fin à la tradition de pillage des épaves.
Critiqués, les Hollandais deviennent protecteurs de la culture balinaise tandis que le tourisme émerge dès le début du XXe siècle.
Après la fin de l'occupation japonaise en août 1945, en 1946 les Hollandais rétablissent l'administration coloniale en dépit de l'indépendance autoproclamée par Soekarno et Hatta et de la vaine lutte armée conduite à Bali par le jeune colonel Ngurah Rai.
Bali fait partie de la République des États-Unis d'Indonésie à l'issue de la Revolusi, l'indépendance indonésienne le 29 décembre 1949, puis de la République d'Indonésie depuis le 17 août 1950.
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Aperçu géographique
de BALI...
RELIEF
Bali est une île d'Indonésie située entre les îles de Java et de Lombok. Elle fait partie des petites îles de la Sonde. Du fait de sa proximité (moins de 3 km), elle fut reliée à Java (grandes îles de la Sonde) de nombreuses fois au cours de son histoire.
Sa superficie est de 5 637 km² (5558 ?).
L'île de Bali se trouve à 8 degrés en dessous de l'Équateur.
D'est en ouest, l'île mesure approximativement 153 km (140 ?) de large. Elle s'étend sur environ 112 km (80 ?) du nord au sud.
La chaîne montagneuse du centre de Bali comprend plusieurs pics de plus de 2000 mètres d'altitude.
L'île de Bali, comme la plupart des îles de l'archipel indonésien, est le résultat de la subduction tectonique de la plaque australienne sous la plaque eurasienne. Le plancher océanique tertiaire, fait d'anciens dépôts marins tels que l'accumulation de récifs coralliens, fut soulevé au-dessus du niveau de la mer. La déformation locale de la plaque eurasienne créée par la subduction a provoqué la fissuration de la croûte, conduisant à l'apparition de phénomènes volcaniques.
Une chaîne de volcans parcourt la partie nord de l'île, dans un axe ouest-est.
Le plus haut est l'Agung (3142 m), un volcan actif baptisé la "mère montagne". La nature volcanique de Bali contribue à son exceptionnelle fertilité et ses hautes chaînes montagneuses provoquent les fortes précipitations favorisant la forte production du secteur agricole.
La vaste zone descendant du côté sud des montagnes est consacrée à la culture du riz. Les pentes du côté nord descendent plus fortement vers la mer. C'est le principal secteur de la production de café de l'île où l'on trouve également des légumes et du bétail.
Bali n'a pas de voies navigables importantes. Le fleuve le plus long, la rivière Ayung, coule sur environ 75 km. La rivière Ho est cependant empruntée par de petits sampans.
L'île est entourée de récifs coralliens. Les plages du sud sont de sable blanc quand celles du nord et de l'est sont de sable noir. Les plages de sable noir entre Pasut et Klatingdukuh ont été développées pour le tourisme mais en dehors de celles proches du temple de Tanah Lot, elles ne sont pas encore utilisées de manière significative.
Trois petites îles proches situées au sud-est sont séparées de Bali par le détroit de Badung. À l'est, le détroit de Lombok sépare Bali de Lombok et marque la division biogéographique entre la faune de l'écozone indomalaise et la faune distinctement différente d'Australasie.
CLIMAT
L'île de Bali possède un climat tropical marqué par de fortes chaleurs constantes et un contraste entre une saison des pluies de novembre à mars et une saison sèche d'avril à octobre.
Les températures ne varient pratiquement pas au long de l'année, entre 23° et 32°, soit une moyenne de 27-28°.
POPULATION
La population de l'ensemble des îles de la province de Bali était de 3 900 000 habitants en 2010, soit une densité de 690 habitants/km2.
La plus grande ville de l'île est la capitale provinciale Denpasar située près de la côte sud. Sa population était d'environ 491 500 habitants en 2002.
La seconde plus grande ville de Bali est l'ancienne capitale coloniale Singaraja, sur la côte nord, peuplée de près de 100 000 personnes. Les autres villes importantes sont la station balnéaire de Kuta, pratiquement dans la zone urbaine de Denpasar, et Ubud, au nord de Denpasar, connue comme le centre culturel de l'île.
Le chômage est beaucoup plus faible à Bali, de l'ordre de moitié, que dans le reste de l'archipel indonésien, soit environ 3 ou 4%.
LANGUE
La langue balinaise fait partie du groupe dit "bali-sasak" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
En seconde langue, 6% de la population parle anglais (soit environ 185 000 personnes) dans le tourisme et dans l'administration où il est pratiqué à côté du Bahasa Indonesia, la langue officielle.
CULTURE
L'ethnie balinaise représente 90% de la population. Comme de nombreux autres groupes ethniques indonésiens, les Balinais sont détenteurs d'une culture originale, qui est un des éléments de l'attrait touristique de l'île.
La vie balinaise répond au rythme donné par une soixantaine de fêtes religieuses durant l'année.
Une de ses manifestations les plus spectaculaires est la danse, le legong, dont il existe plusieurs types, souvent dansées par de très jeunes filles, habillées de brocart.
On note aussi la musique très caractéristique, exécutée par le gamelan (gongs, métallophones de différents types, xylophones, tambours auxquels peuvent s'ajouter des instruments à cordes) tandis que le théâtre met en scène, la mythique créature balinaise, le Barong, protecteur des villages, contre l'ogresse Rangda. Scène de transes au milieu de kriss (poignards) menaçants...
Hindouistes, les Balinais procèdent à la crémation des morts. Cette circonstance est l'occasion d'une fête, avec défilé dans la ville, musique de gamelan, offrandes de toutes natures déposées sur le catafalque du défunt avant la crémation.
Autres rites originaux découlant d'un type d'hindouisme propre à Bali, Agama Tirtal: le limage des dents ou la réclusion des jeunes filles..
RELIGION
Bali présente la particularité d'être la seule île d'Indonésie à être restée essentiellement hindouiste avec 93% d'adeptes.
On compte également 5% (15% selon Gede?) de musulmans, 1,5% de chrétiens et seulement 0,5% de bouddhistes.
Il existe quelques communautés balinaises qui ont conservé des traditions animistes pré-hindouistes. On les appelle Bali Aga. Les deux plus connues se trouvent dans les villages de Tenganan et de Trunyan.
ECONOMIE
Avant l'essor touristique de la fin du XXe siècle, l'agriculture dominait l'économie balinaise.
Le gouvernement a favorisé le développement du tourisme depuis les années 1970. La fréquentation annuelle atteignait un million de visiteurs en autour de l'an 2000 et alimentait une croissance économique à deux chiffres (14%). Une croissance mal maîtrisée notamment dans la gestion des ressources naturelles (gaspillage d'eau dans les grands hôtels et resorts, pollutions diverses et déchets non traités...).
Ce secteur constitue aujourd'hui la principale ressource de Bali, et fait de cette île une des provinces les plus riches de l'Indonésie. Comme le dit malicieusement Gede "les touristes sont le gisement de pétrole de Bali".
L'économie a cependant beaucoup souffert à la suite des attentats terroristes de 2002 et de 2005. Après cela, la fréquentation touristique a repris, s'établissant alors à près de 1,5 million en 2007, pour atteindre 2,5 millions en 2011 et 3 millions en 2012.
L'activité touristique est importante dans toute l'île, mais surtout concentrée dans le sud (où nous séjournons !).
L'aéroport international de Denpasar Ngurah Rai se trouve à proximité de Jimbaran, sur l'isthme joignant la partie la plus méridionale de l'île à sa partie principale.
Il y a encore trente ans, l'économie de Bali reposait largement sur l'agriculture en termes de production et d'emploi. Environ 600 000 Balinais sont encore des paysans mais ils n'assurent la production que d'environ un quart des denrées agricoles consommées sur l'île.
Même si l'activité touristique est prépondérante, l'agriculture reste le secteur qui emploie le plus de main d'œuvre, notamment dans la culture du riz. Sur près d'un tiers de la surface de l'île, soit 180 000 ha, on produit annuellement près d' un million de tonnes de riz paddy (non décortiqué), grâce à trois récoltes par an.
L'agriculture balinaise produit aussi en petite quantité des fruits (même un peu de vigne) et légumes, du tabac, de la vanille, du cacao, du thé et du café arabica...
Le café arabica est produit sur les hauts plateaux de Kintamani, près du Mont Batur. Le café est généralement transformé par voie humide. Il en résulte un goût sucré, un café doux et une meilleure teneur en bouche. De nombreux producteurs sont membres de fermes traditionnelles appelées subak abian, basées sur la philosophie hindouiste de "Tri Hita Karana" (les trois sources du bonheur sont de bonnes relations avec Dieu, avec les gens et avec l'environnement). Le système subak abian est adapté au commerce équitable. Ici on produit le café le plus rare et le plus cher au monde, le café Kopi Luwak.
La pêche en mer est également une ressource importante.
Bali est aussi célèbre pour son artisanat qui emploie environ 300 000 personnes et produit des batiks et des vêtements, des sculptures sur bois ou sur pierre, et de l'orfèvrerie.
AUTRES VOYAGES...
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Le sud-ouest
Medewi, temple PuraTanah Lot
(temple de la mer)...
L'hindouisme balinais et les temples
Le sud
Sanur, Betubulan, Celuk, Mas, Bedulu (Pura Goa Gajah), Ubud, Jimbaran...
La mort et les rites funérairest
Le nord, Lac Bratan
Baturiti, Lac Bratan (Pura Ulum Danu), Pura Luhur Batukaru,
rizières de Jalituwih...
A propos des noms balinais
Le nord-est, Lac Batur
Tampaksiring (Pura Gunung Kawi, Pura Tirta Empul), volcan Gunung Batur, Bangli (Pura Kehen)...
Des rites de passage
L'est
Gianyar, Pura Besakih, Palais de Justice de Klungklung, Pura Goa Lawah, salines de Kusamba...
Calendriers et fêtes
Sites et paysages classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO
repérés par le logo .
BALI
L'origine du nom est mystérieuse. Faut-il y voir une déformation de pâli, mot indien désignant la langue sacrée proche du sanskrit et dans laquelle sont rédigés les écrits bouddhistes ? Pour d'autres, tout comme Banten (à l'ouest de Java), Bali signifierait "offrande"...
Le patrimoine culturel avec l'attachement à ses traditions et à la spiritualité fait la réputation de Bali: traditions artistiques (danses chargées de préserver l'harmonie et de transmettre les mythes sacrés) et artisanales dans la plupart des villages (ateliers de peinture et galeries du village d'Ubud), et surtout fêtes religieuses (processions, cérémonies dans les temples, crémation du défunt en présence de la famille, de tout le village... et de tous les touristes.
Parfois "préfabriqués" pour le visiteur, néanmoins captivants, sont les spectacles de danses (barong, kechak, legong), avec en point d'orgue le Ramayana, le plus célèbre poème épique de l'Inde, largement étendu à l'Asie du Sud-Est.
Une autre tradition veut que les musiciens des villages se rassemblent pour former un gamelan (gambuh), un orchestre bien particulier et propre à l'Indonésie, qui mêle les sons des xylophones en bambou et les rythmes des tambours.
Les paysages de vertes rizières en terrasses sur fond de volcans font de Bali un véritable chef-d'oeuvre géographique et un vrai musée topographique. Au dessus de ce spectacle permanent, le mont Batur et le mont Agung, les deux volcans sacrés de l'île les plus connus, font l'objet de randonnées inoubliables.
Les côtes La plupart des plages de Bali sont ourlées de hautes vagues recherchées par les surfeurs. Elles ne sont plus désertes depuis longtemps, des endroits de la partie sud tels que Kuta Beach, Legian Beach et Sanur étant même outrageusement occidentalisés. Un déplacement en bemo (petit taxi collectif) vers les rivages du Nord peut toutefois laisser encore entrevoir quelques havres de paix, ce qui n'est jamais assuré si l'on songe que Bali faisait face à l'afflux de quatre millions de touristes chaque année avant le drame de Kuta Beach en 2002 et les attentats de 2005.
Bali est l'île bénie des dieux.
Les Balinais sont très croyants et pratiquants et déposent des offrandes à leurs Dieux mais aussi aux Démons, à tout moment de la journée et les processions et fêtes traditionnelles hindouistes sont magnifiques (comme celle du limage de dents).
Quelques tabous : toucher la tête des enfants (la tête est considérée comme sacrée), montrer les choses de l'index (on préférera le pouce). Il est de coutume que les Balinais offrent quelque chose à boire ou à manger à leurs invités. Dans cette situation, attendez que l'on vous y ait invité ("silahkan" en Indonésien) avant de commencer à boire ou à manger.
La main gauche est considérée comme impure, il faut à tout prix essayer d'éviter de l'utiliser (que cela soit pour manger, saluer, recevoir, donner, etc...)! Il ne faut jamais recevoir ou donner quelque chose avec la main gauche, cela peut signifier que l'on souhaite le malheur à la personne.
Nous pourrions nous rendre au concours de Miss Monde puisque celui-ci qui se déroule du 8 au 28 septembre, a été déplacé de Jakarta vers l'île balinaise Nusa Dua en raison de menaces islamistes (ce qui n'a pas empêché qu'y soit organisé le concours Miss Muslimah World décerné le 18/09 à la Nigérianne Obabiyi Aisha Ajibola). Le titre de Miss Monde 2013 a été décerné à la Philippine Megan Young (la Française Marine Lorphelin a eu le titre de première dauphine); il y avait 129 miss en compétition.
POUR COMMENCER LA DÉCOUVERTE DE BALI...
Comme je le disais en quittant JAVA, le franchissement du Détroit de Bali, large de seulement 2,5km nous prendra plus de deux heures !
Pour se diriger vers Bali, le bateau venant de Java fait un large arc de cercle vers le nord, nous permettant de voir les collines verdoyantes et des plages de sable blanc mais interdites car se situant dans le parc national Balai Taman Nasional.
A 11h45 notre bus débarque du ferry au terminal de Gilimanuk sur l'ile de BALI.
Etrangement, notre guide Yudi, notre bus et son chauffeur, vont nous conduire jusqu'à notre point de chute à Sanur, au sud de l'île de Bali avant de passer le relais à une autre équipe...
Le changement de décor est net par rapport à Java. Ici on est en terre d'hindouisme (à 93%) et on aperçoit dans le moindre hameau de curieux petits temples avec des sortes de pagodes avec des toits empilés couverts de chaume !
Autre changement, ici plus de foulard islamique (hijab) des femmes ou le calot indonésiens des hommes que l'on voyait à Java. A Bali, les femmes gardent la tête nue tandis que les hommes portent une sorte de turban, le udeng, un foulard noué devant le front (traditionnellement cet accessoire protégeant des mauvais esprits est porté à partir de la puberté) et le bas du corps est revêtu d'un pagne appelé ici sarong (ou sarung).
Autres éléments du décor, floral cette fois. Les fleurs nettement plus présentes ici qu'à Java: frangipaniers, bougainvilliers, crotons, hibiscus...
Changement plus anodin, ici on voit un peu partout des chiens plus ou moins errants et galeux, alors que ce n'était pas le cas à Java.
En revanche, comme à Java, il y a une malheureuse constance dans la saleté, notamment celle qui est due à l'invasion par les plastiques en tous genres.
Pas plus que nous n'avons vu de tigres à Java, ici nous ne verrons pas de tigre de Bali (Panthera tigris balica), puisque les derniers ont été vus dans les années 1930 et le tout dernier aurait disparu en 1956.
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Documentation et crédits
mes notes de voyage
"Indonésie" par divers auteurs aux Editions Lonely Planet - Paris 2010
"Indonésie" du magazine GEO n° 225 de novembre 1997
"BALI" du magazine GEO n° 413 de juillet 2013
"Indonésie: Bali, Lombok, Gili, Java-est et Sulawesi" par Laure de CHARETTE dans la collection "Les Guides Mondéos" aux 2ditions Mondéos - Paris 2012
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
QUELQUES IMAGES POUR COMMENCER
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Sud-ouest de BALI
De Gilimanuk à Medewi
Pura Tanah Lot
(temple de la mer)
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BALI, L'HINDOUE...
Les royaumes hindouistes et l’hindouisation de Bali
On ignore précisément comment les civilisations de l'Inde et de Ceylan ont réussi à s'implanter dans l'archipel indonésien, à partir du IVe siècle, surtout à Java: exil de princes, voyages de moines et de marchands, qui introduisirent la civilisation indienne. Les seigneurs des îles, notamment de Java, ainsi touchés par la civilisation indienne firent venir auprès d'eux des lettrés capables de les initier au sanskrit, au bouddhisme et à l'hindouisme. Ils adoptèrent alors l’écriture, les philosophies (brahmanisme, hindouisme, bouddhisme) et les structures sociales de l’Inde (castes).
L'Hindouisme balinais appelé Agama Hindu Dharma, est un mélange de croyances indigènes, de bouddhisme et de shivaïsme d’origine indienne
Bali vécut longtemps à l’écart de cette civilisation, jusqu'à ce qu’une reine de Java, franchisse le détroit entre les deux îles pour épouser un prince et y introduire l'influence hindoue de Java. Par rayonnement la société évolua vers les concepts de l'Inde.
Et lorsque l'islam se répand à travers l’île de Java, l'intelligentsia javanaise de culture hindoue se réfugie à Bali qui devient alors le refuge de l’hindouisme jusqu'à nos jours (y a-t-il seulement 5% de Musulmans à Bali comme l'indiquent les statistiques ou 15% comme nous l'a dit Gede?).
L’hindouisme à la Balinaise
L'hindouisme de Bali est très différent du rituel pratiqué en Inde.
Même si l'on y retrouve le culte d’un dieu suprême et de la trimurti, les trois grandes divinités hindoues (trinité regroupant Vishnu, Shiva, et Brahmâ), ici la pratique religieuse se rapproche d'une religion animiste car à côté de ce panthéon classique, les Balinais considèrent que l’île et la mer sont peuplées d’êtres surnaturels, esprits ou démons. Les divinités des montagnes sont perçues positivement tandis que celles de la mer et des rivières le sont négativement. A cela s'ajoutent des dieux propres à chaque village, chaque maison.
Chaque jour est rythmé par les prières et les offrandes aux divinités. L'offrande quotidienne s'appelle Canang Sari. Elle se présente comme un petit panier ou plutôt un petit plateau carré (ceper), en feuille de palmier ou de bananier tressée, sur lequel sont disposées les offrandes. pour honorer la Trimurti hindoue, on y place de la chaux pour Shiva, la noix de bétel pour Vishnou et le gambier pour Brahma. On y trouve aussi du tabac et des fleurs de différentes couleurs orientées dans des directions bien précises (blanches à l'est, rouges au sud, jaunes à l'ouest et bleues au nord).
A cela s'ajoutent les fêtes au temple, les rites de purification, les processions, les danses, les crémations. Car les balinais ont spiritualisé ou du moins accordent une importance magique à toutes les manifestations de la nature et de la vie, de la famille comme du village.
La tradition balinaise diffère également du modèle indien sur le plan métaphysique. En particulier, la doctrine qui englobe les concepts fondamentaux de dharma (l'ordre du monde), karma (devoir individuel, cycle des causes et des conséquence) et de moksha amenant au nirvana (béatitude absolue par l'extinction des passions et fin du cycle des naissances) en est absente. Par contre le samsara, la notion de réincarnation (le cycle des vies, de renaissance en renaissance), est intégré à la pratique de l'hindouisme balinais.
Les Balinais consacrent la moitié de leur revenu et une soixantaine de jours par an à l'exercice des rituels liés à leur pratique religieuse...
Les castes à Bali
De l'Inde, Bali a hérité le système des castes mais en beaucoup moins rigoureux.
Comme dans les autres religions implantées en Indonésie, dans la conception balinaise, les hommes, tout particulièrement ceux qui occupent un rang prééminent, descendent des dieux. Par exemple, au sud de l'île de Célèbes, les nobles s'appellent To Manurung, "ceux qui descendent".
La tradition balinaise a repris la terminologie indienne des quatre varna (warna en balinais):
- les brahmana (les prêtres), ils sont les seuls habilités à sculpter les masques de barong
- les satria (guerriers et familles royales, noblesse de guerre et ils ont souvent joué un rôle fondamentale dans la résistance contre les Hollandais) divisée en deux groupes principaux: Satria Dalem qui descendent des princes au pouvoir, et Satria Djawa membres des familles des premiers ministres
- les wesia ou vaishyas (nobles et fonctionnaires)
- les sudra ou shudra (paysans), qu'on appelle également wong jaba, "ceux de l'extérieur".
La catégorie des intouchables est inconnue, toutefois certains métiers osnt considérés comme impurs (les teinturiers à l'indigo, potiers, fabricants de sucre ou d'arrack).
En pratique, la société balinaise distingue deux classes: la classe dominante de ceux dont les titres leur confèrent l'autorité qui regroupe les trois premières castes que l’on regroupe sous le nom de trigwansa (qui signifie "les trois peuples") qui parlent l’alus (proche du javanais), et celle de ceux qui n'ont pas ce droit, les sudra qui constituent 90 à 93% de la population et parlent le kasar (langue d’origine malayo-polynésienne).
Contrairement à l'Inde, ici les alliances matrimoniales inter castes sont possibles mais seules les femmes changent de caste (passant dans celle du mari).
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Etape suivante: sud de BALI
AU SUJET DES TEMPLES HINDOUS DE BALI...
En exagérant, on dit qu'à Bali les temples sont plus nombreux que les habitations. On parle de 10 000 à 20 000 temples. Le terme sanskrit Pura signifie "endroit entouré de mur". En effet comme pour les maisons traditionnelles, le temple est entouré d'un mur pour le protéger des mauvais esprits. A l'angle nord-ouest (kangin-kelod), se dresse la tour du tambour ou kulkul (parfois remplacé par, disons une "cloche en bois" pour éviter la confusion avec "cloche de bois").
Les temples sont généralement orientés vers la montagne ou Kaja (est) parfois vers la mer ou Kelod (ouest). La direction Kaja symbolise le spirituel puisque les plus hauts sommets des îles de Java, anciennement hindouiste, et de Bali se situent dans les deux cas à l'est: c'est le mont Semeru (3676 m) que l'on vu au Mont Bromo, pour la première, et c'est le mont Agung (environ 3100 m), pour la seconde.
Un escalier de pierre plus ou moins important conduit au portail d'entrée, Candi Bantar, symbolisant la montagne, qui se présente comme une tour coupée en deux verticalement.
Dans une première cour se dressent divers pavillons ouverts, pour l'orchestre de gamelan, pour les danseuses et les combats de coqs, et enfin pour la préparation des offrandes.
Dans la seconde cour, on trouve des pavillons ouverts où l'on dépose les offrandes, le pavillon de la déité locale. Tout au fond se dresse les hauts sanctuaires ou meru aux toits superposés en nombre impair (jusqu'à 11) représentant la montagne sacrée, le mont Meru (demeure des dieux et centre du monde autour duquel tourne le soleil selon la cosmologie hindoue).
En Indonésie, on fait précéder le nom de la montagne sacrée de la marque de politesse Se issue du sanskrit (au Sri Lanka, ce préfixe de politesse est Sri tandis qu'au Japon c'est le suffixe San qui s'applique aux hommes mais aussi au montagnes). Cela donne donc Semeru, nom de la plus grande montagne de Java.
On y trouve aussi des autels dédiés à diverses divinités. A l'angle nord-est (kanjin-kaja), se dresse le Padmasana, un trône de pierre vénérant Suraya, le dieu soleil, soutenu par les statues d'une tortue portant le monde et de deux serpents najas symboles les enfers ou le royaume des morts dans la culture asiatique et symboles des eaux et gardien des richesses souterraines dans la mythologie indienne.
Les curieux petits temples avec des sortes de pagodes aux des toits empilés couverts de chaume présents dans tous les villages et hameaux nous rappellent donc que l'on est maintenant en terre d'hindouisme... même si de ce côté-ci de Bali on verra encore souvent des mosquées.
Normal que l'on voit tant de temples puisque en plus du temple des origines (Pura Puseh), du temple de village (Pura Desa) et du temple des morts (Pura Dalem, à l'ouest du village, direction du couchant symbolisant la mort dans la plupart des cultures), une grande partie de la cour de chaque maison est occupée par un temple familial certes plus modeste (on pourrait encore parler des Pura Subak des rizières !)...
Ces temples n'ont rien de commun avec les temples hindous que l'on peut voir en Inde ou avec les temples anciens découverts par les archéologues dans diverses régions d'Asie du sud-est. Donc non plus rien à voir dans leur structure et dans leur aspect avec le site hindouiste javanais de Prambanan que nous avons visité dès notre arrivée en Indonésie.
Un temple est constitué d'un ensemble de pavillons aux toits superposés et couverts de chaume correspondant à certaines symboliques ou destinés à différentes fonctions. L'ensemble des constructions patinées par l'humidité du climat prend une couleur brune empêchant aux non-spécialistes de donner un âge même approximatif aux divers édifices...
Aux temples s'ajoutent les autels que l'on voit dans les rizières, les cimetières, les grottes, les marchés, au long des routes. Les autels, les pavillons et tours dans les temples, les statues, parfois les arbres sont habillés d'une pièce de tissu jaune ou à damier rouge, noir et blanc et de petites offrandes y sont déposées.
Gede donne quelques explications sur la symbolique hindoue des couleurs, en rapport avec les déités de la Trimurti: rouge (sud) pour Brahmâ le créateur, noir (nord) pour Vishnu le protecteur, jaune (ouest) ou blanc (est) pour Shiva le destructeur et régénérateur.
La pratique religieuse absorbe parfois la moitié du revenu des Balinais, sans oublier le temps qu'ils y consacrent quotidiennement pour préparer les offrandes et pour se rendre devant les autels et dans les temples, ni pour les cérémonies exceptionnelles comme les crémations, fêtes du temple...
Chaque jour et à tout moment de la journée, on verra les Balinais se rendre dans un autel ou un temple pour y déposer des offrandes et prier, même en dehors de toute cérémonies. Et puis il y aussi les cérémonies diverses: fêtes de temple, crémations...
Au bout d'une trentaine de kilomètres, il est 12h30 déjà, étape déjeuner au restaurant Pelukan de Jembrana, juste après avoir traversé Negara.
Mât d'offrande Temple de village
Nous reprenons la route une heure plus tard et vers 15h, nous nous arrêtons un petit moment près d'un petit village, dans une zone vallonnée couverte de rizières.
Il semble qu'il y ait eu une fête récemment à en juger par les penjors, les mâts d'offrande en bambou qui jalonnent le bord de la rue et qui symbolisent la montagne, demeure des divinités, mâts auxquels des ornements sont suspendus.
De l'extérieur, coup d'oeil dans la cour du temple. Les Balinais hindous ne pratiquent pas uniquement dans les temples publics ou familiaux mais aussi dans les rizières où l'on aperçoit de place en place de petits autels destinés à recevoir de petites offrandes quotidiennes.
Echanges de sourires avec un vieux paysan en train de sarcler sa rizière...
Reprenant la route, nous longeons la mer à partir de Medewi. Pas de chance, crachin et brume mais après tout nous sommes à l'abri et si ça gâche le paysage, au moins ça ne gâte pas de visite. Avec l'espoir qu'il fasse meilleur tout à l'heure à Tanah Lot.
Entrée à Bali: route sud-ouest
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Pura Tanah Lot : le temple de la mer
Mât d'offrande
Il est plus de 16h30 et le soleil est au rendez-vous pour nous faire profiter d'un beau crépuscule sur ce bord de mer de Tanah Lot et sur l'un des sept temples marins qui ponctuent la côte balinaise et où l'on vient toujours vénérer les Divinités de la Mer.
L'endroit est pour l'essentiel l'objet d'un tourisme indigène, du moins en cette saison...
Le site de Tanah Lot est important si l'on en juge à la taille des parkings et à leur remplissage et aussi à l'allée marchande qui y conduit. Le chaland est invité à acheter des phallus en bois sculpté et parfois décoré... Fétichisme ? Godemiché ? Dévotion pour la virilité et pour Shiva dont le symbole est le lingam ? En réalité, ce sont de simples porte-clefs et autres décapsuleurs de fantaisie et du plus parfait mauvais goût.
Ce temple marin remarquable a été édifié sur une rocher à quelques dizaines de mètres du rivage. On arrive bien car la marée est basse et pour y accéder il suffit de se déchausser car il n'y a que quelques centimètres d'eau. Pourtant cela ne suscite guère de vocations dans notre groupe.
Ce temple a été édifié au XVIe siècle par le brahmane Gangh Yang Dwijendra ou Nirartha. Il est d'ailleurs dit qu'un serpent géant créé avec de l'écharpe de Nirartha protègerait le temple. C'est sans doute pourquoi on voit un montreur de serpent dès l'entrée sur le site.
La roche friable a été érodée ce qui a formé des grottes mais qui a aussi nécessité des consolidations en béton dans les années 1980. En fait, les dévotions se font au pied du rocher, là où un filet d'eau coule dans l'une de ces cavités permettant aux fidèles d'y boire une eau purificatrice. Sinon, des prêtres sont là pour apposer au milieu du front des bindis (ou tilaks), sorte de "troisième oeil", faits de grains de riz collés et pour encaisser les offrandes fortement sollicitées.
Pour profiter pleinement des couleurs du soleil couchant, après avoir traversé un parc, nous gagnons un promontoire situé plus à l'est.
Pura Tanah Lot
Nous ne sommes plus qu'à une quinzaine de kilomètres de Sanur où nous allons poser nos valises pour 6 nuits... Un avantage, mais aussi un inconvénient car Sanur, excentré au sud, n'est pas un point idéal pour des excursions rayonnant à travers l'île. Pour cela Ubud eut été plus judicieux comme point de chute...
Première traversée de Denpasar, la capitale de Bali, par laquelle nous devrons transiter pour nos excursions quotidiennes des jours suivants...
Les principaux carrefours à circulation réglée par feux tricolores sont accompagnés d'un décompteur de temps et le vert est précédé par un petit passage à l'orange. A certains carrefours, des haut-parleurs diffusent des messages de sécurité routière (port du casque pour les deux roues motorisés, obligation du permis de conduire pour les automobiles, répression des états d'ébriété...).
Quant aux plaques d'immatriculation, on peut distinguer 4 catégories en fonction de la couleur de fond: noir et caractères blancs pour les véhicules privés, jaune à caractères pour les transports de personnes ou de marchandises, rouge à caractères blanc pour les véhicules de l'Etat, blanc à caractères rouges pour les immatriculations provisoires. Celles du corps diplomatique sont blanche à caractères noirs et l'indication CD.
Hôtel Sanur Paradise
Nous sommes logés au Sanur Paradise. Contrôle rigoureux des véhicules avec un miroir pour inspecter les châssis et aussi les visiteurs mais avec un détecteur à main.
Plus sympathique, l'accueil par un petit orchestre de gamelan et une superbe statue de Garuda.
Notre guide Yudi, le chauffeur et le bus javanais vont nous quitter et repartir dès ce soir (!), l'un vers Jakarta et l'autre vers Yogyakarta.
Passage de relais entre nos guide Yudi et Gede (prononcer [guédeu]). Dans mon récit j'utiliserai ce nom bien que son nom complet soit I Gede Suardana.
Première impression un peu plus positive par rapport à Yudi, le guide javanais qui nous quitte. Gede est souriant voire jovial, il essaie de donner pas mal d'informations mais, hé oui il y a un mais, il cherche souvent ses mots «Comment s'appelle ?», «Comment on dit ça ?»", comme avec Yudi la syntaxe laisse à désirer et malheureusement un fort accent balinais n'arrange rien... En revanche, à par la chemise bariolée imposée par son employeur, il porte le costume traditionnel: jambes couvertes par un sarong noué devant la taille et tête couverte d'une sorte de turban blanc, le udeng, un foulard noué devant le front. Sanur Paradise
GEDE,
Coup d'oeil dans la jolie cour intérieure de l'hôtel Sanur Paradise avec ses piscines et son jardin où un genre d'oiseau tisserin a fait son nid.
Puis ce sont les étages vers les chambres distribuées par de très longues coursives. Mais pour y accéder, l'ascenseur est utile mais par quel genre de bipèdes est-il donc fréquenté puisque sa capacité semble limitée à "17 orang"? Les passagers peuvent effectivement faire le singe mais il faut se souvenir qu'en langue indonésienne le mot orang signifie simplement "homme, individu, personne".
La restauration que nous y aurons lors de cinq dîners et d'un déjeuner est tout à fait convenable: viandes rôties variant chaque jour (poulet, boeuf, porc, agneau en croûte), pâtisseries en réductions...
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Sud de BALI
Sanur
Denpasar
Batubulan et Celuk
Mas
Bedulu
Ubud
Jimbaran
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MORT ET RITES FUNERAIRES...
A la rencontre des pratiques funéraires balinaises (et aussi toraja comme on le verra à la fin du voyage), nous Occidentaux, on serait tenté de dire comme Irène Frain «Est-ce qu'on vit pour les morts? Ils me tirent par les pieds». (extrait de son tout récent roman "Sorti de rien" au Seuil 2013).
En Asie, la mort n'est pas une fin au sens de terminaison, arrêt, comme on le conçoit en Occident, mais de fin, au sens de but, d'objectif, puisqu'elle est passage. La mort à Bali est une affaire publique dont les rites associés concernent l'ensemble de la communauté. Le moment des funérailles est donc aussi l'occasion pour les habitants de régler leurs comptes, de raviver des tensions ou de tisser de nouveaux liens.
Autour du mort
Le voyage de l'âme du défunt vers l'autre monde ne doit pas s'accompagner de trop de peine visible.
Lors du lavement rituel du corps, la douleur est théâtralisée, comme mise en scène, au travers d'activités artistiques, de danses...
A Bali, un mort ne reste pas seul, il est veillé, on défile, on parie, on joue aux cartes à son chevet, en mâchant du bétel (femmes) ou en fumant des kretek (hommes) et en sirotant du brem ou de l'arrack. On discute beaucoup et même on plaisante voire on se moque du défunt, par exemple par l'évocation légendaire de sa vie sexuelle (qu’il soit homme ou femme). Tout cela permet d'exorciser les démons et aussi de rire tous ensemble tout en rappelant le souvenir de l'être disparu... Curieusement, cela n'est pas sans ressemblances avec certaines pratiques malgaches
Les enfants participent toujours à ces cérémonies et à ces discussions collectives, ce qui l’avantage de les familiariser très tôt avec la mort.
Les funérailles: enterrement, crémation et purification finale.
Le Ngaben (la crémation) est la plus grande cérémonie dans la "vie" d’un balinais car elle marque le passage de l’âme entre la terre et l’au-delà avant la réincarnation.
Mais ici, la mort n’est pas aussi tragique qu’en Inde. Les balinais donnent un caractère différent à la crémation, en croyant en la force purificatrice de l'eau et du feu. L’incinération, en réduisant en cendres le corps du défunt permet à l'âme immortelle qui erre sur terre de poursuivre son chemin, libérée de son enveloppe charnelle, et de renaître sous une nouvelle forme. Mais pour que l'âme puisse accéder à l’au-delà, il faut encore que les cendres soient dispersées dans la mer ou dans une rivière.
Toujours est-il que la crémation n'a rien à voir avec nos enterrements ou avec nos incinérations high-tech.
L'enterrement provisoire
Mais la crémation n'est généralement pas organisée dans un court délai après leur décès tandis que les autres sont d'abord enterrés.
À Bali, lorsqu’un décès a lieu, le défunt est très rapidement et provisoirement enterré dans un cimetière, au Pura Dalem, le temple de la mort.
Cependant les prêtres étant les gens appartenant à la caste la plus haute ne sont jamais enterrés Leurs familles les conservent dans leur propre maison jusqu’à avoir rassemblé l’argent pour les incinérer.
Avant l’enterrement, différentes cérémonies ont lieu pour que le corps du défunt soit purifié. Des offrandes et de la nourriture sont également placées à proximité de la tombe.
Cette période qui précède Ngaben (la cérémonie de la crémation) est très mal vécue par les membres de la famille, car ils croient que durant cette période, l’âme du défunt est prisonnier et ne peut pas encore aller au ciel.
Préparer la crémation
Chaque famille balinaise est responsable de ses défunts et doit assumer ce devoir sacré qu'est leur crémation, Ngaben.
Pour les familles plus modestes, il faut parfois très longtemps avant qu'ait été réuni assez d’argent pour payer la crémation. C'est aussi pourquoi certaines personnes restent en terre plusieurs années.
Deux sortes de crémations coexistent dans l’île: l’une individuelle et l’autre collective. La première, plus prestigieuse, est surtout nettement plus onéreuse pour la famille (une petite cérémonie funéraire individuelle s'élève à environ 2000 euros, une importante crémation royale peut dépasser le million d'euros !) que la seconde où le coût est ramené à moins de 300 euros par famille.
Les crémations collectives sont les plus nombreuses et c’est la communauté villageoise qui est alors en charge de l’organisation.
Les familles qui ne sont pas capables de payer peuvent profiter des crémations de personnes importantes ou royales pour faire incinérer leurs morts.
Dès que la famille a réuni les fonds nécessaires, le village tout entier prépare le sarcophage et la tour funéraire, qui s'en iront en fumée avec le corps. La tour (bade), symbole du cosmos, repose sur une tortue qu'enlace un naja. La base représente la montagne et le toit le ciel. Entre les deux sera placée la dépouille. La tour de bambou, couverte de tissu, d’étoffes, de papiers colorés et de morceaux de miroir indique, par sa richesse et par le nombre de ses toits, l'importance du défunt (les castes inférieures n’ont droit qu’à un seul toit).
La date de la crémation est fixée par le grand prêtre (pedanda) sur la base de considérations astrologiques. En août et septembre ont lieu les grandes crémations à Bali.
La crémation
Un jour avant les festivités, une cérémonie se déroule là où est enterré le défunt. Tout les balinais, habillé de manière traditionnelle viennent apporter des offrandes.
Puis le corps est ramené du cimetière et déposé à l'intérieur de la cour de la maison familiale où s'amoncellent les offrandes. On dispose dans le cercueil des mets et des objets qui le préserveront des mauvais esprits. Le défunt est couvert de pétales de fleurs, de riz, de parfums. Le prêtre récite de longues prières dans un profond recueillement.
Pour conduire le défunt au bûcher, quelques dizaines d'hommes arrivent au son du gamelan, saisissent le cercueil et le hissent en haut de la tour funéraire de bambou pour transférer le corps sur le lieu de la crémation. Les porteurs font tourner la tour à plusieurs reprises pendant le trajet pour que l’esprit du mort perde le chemin du retour et ne retrouve le village (encore quelque chose qui rappelle Madagascar). Un peu plus loin d’autres hommes transportent un sarcophage ayant l’apparence d’un animal, souvent un taureau noir. Celui-ci est très grand et savamment décoré à l’aide de tissu coloré.
Le cortège funèbre, suivi d'une longue procession de femmes porteuses d'offrandes, rassemble tout le village.
Le sarcophage est toujours le premier arrivé au temple et attend l’arrivée de la tour funéraire.
Le défunt est ensuite placé dans le sarcophage que le prêtre asperge d’eau bénite et qui est couvert d’offrandes. Les parents et les amis jettent des sous pour payer la rançon destinée au dieu de la mort. Le prêtre récite les ultimes prières. Puis le feu est mis au sarcophage et à la tour.
Pour les balinais, l’âme n’est pas contenue dans le corps, elle est partout. L’incinération est le moment ou l’âme prisonnière du corps s’évade, il faut donc que le corps soit entièrement brûlé. Cet évènement n'est donc pas triste. Il s’agit d’une fête qui concerne l’ensemble du village, le disparu appartenant à la communauté. Alors que la famille nourrit les invités, le village entier regarde le brasier se consumer jusqu'à ce qu'il n'en subsiste que des cendres.
Jadis, une crémation durait en moyenne 5 ou 6 heures, de nos jours, modernité aidant et pressés par le temps, les crémations faisant appel au gaz ne durent plus 5 ou 6 heures voire sont souvent expédiée en 1 ou 2 heures car chacun doit s'en retourner vaquer à ses occupations et... à ses affaires. On gagne en efficacité ce qu'on perd en convivialité. Cela étant, les touristes s'y retrouvent mieux: dans le cadre d’un circuit organisé, on n'a pas de temps à perdre, n'est-ce pas?
Lorsque le bûcher est éteint, la famille recueille les cendres puis participe au broiement des ossements
Les Balinais ne voient pas d'un mauvais oeil la présence voyeuriste des touristes de passage, comme nous !
La purification
Si lors de la crémation, l’âme du défunt a été purifiée par le feu, ce qui lui permet de partir ou ciel, le fait de mettre les cendres dans l’eau permet de libérer l’âme complètement, de manière à ce qu’elle puisse entrer dans la phase de réincarnation et afin de permettre au défunt de devenir pleinement un ancêtre et par conséquent de prendre place symboliquement dans le temple familial.
Après la crémation, a donc lieu la purification finale (mukur) qui n'intervient selon les cas, que 12 ou 42 jours après la crémation, parce qu’elle également coûte assez cher et demande pas mal de préparatifs.
Lors de cette cérémonie, les cendres du défunt sont placées dans un linge blanc et jaune (couleurs de Shiva, le destructeur) et transportées au bord de la mer (ou, si la mer est trop loin, le long d’une rivière qui finira par les amener au large).
Menu BALI
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Le petit chapitre consacré à Sanur va englober notre découverte des lieux, le soir de notre arrivée après la visite du site de Tanah Lot, les soirs suivants et lors de notre avant-dernière journée à Bali puisque nous étions en séjour libre à Sanur pour la journée (jusqu'au dîner à l'extérieur sur la plage de Jimbaran dont on reparlera à la fin de cette page).
"Sanur plage"
Au Sanur Paradise
Sanur est l'un des quatre districts urbain constituant la ville de Denpasar.
L'hôtel Sanur Paradise est assez agréable en lui-même mais son emplacement n'a rien d'exceptionnel par rapport au quartier et quant à l'accès à la plage. Il se situe à l'angle formé par grande avenue nord-sud parallèle à la côte, le reliant au centre de Denpasar, et la rue transversale Hang Tuah particulièrement lépreuse bien qu'aboutissant sur le rivage. Le stationnement est anarchique, les égouts défoncés, les trottoirs dangereux (cela a abrégé le séjour d'une voyageuse de notre groupe suite à une chute).
Du bout de la rue transformé en parking à motos, on arrive sur des petites jetées destinées aux bateaux conduisant vers les îles Nusa Penida et Nusa Lembongan. Ces jetées n'abritent pas que des crabes mais aussi des rats car on s'étonnerait à moins, des égouts débouchent près de là. Quant à la plage voisine, elle est jonchée de détritus divers.
Pour trouver des plages dignes de ce nom, de beau sable blond et bien nettoyées, il faut aller un kilomètre plus loin vers le sud en empruntant une promenade d'abord bordée d'échoppes et de gargotes appelées localement warung (comme on en a vu quantité à Java) puis d'établissements hôteliers et de restauration de plus en plus chics.
En arrière du front de mer, on trouve par exemple au milieu d'un golf l'hôtel Inna Grand Bali Beach où se tient un congrès du parti politique "BKPP Partai Golkar", l'ancien parti de Soekarno et première force politique du pays (21,5% des voix).
Plein de jolies photos possibles avec en premier plan des pirogues à balancier multicolores échouées sur le sable. Avec des couchers de soleil superbes puis en s'armant d'un peu de patience, un lever de pleine lune... Ce qui donne le temps de répondre à une longue enquête d'étudiants en école supérieure de commerce !
Le soir, la plage peut accueillir des fêtes ou des séances de prière ou de méditation comme celle de la secte Falun Dafa plus connue sous le nom Falun Gong qui a défrayé la chronique chinoise. Cette secte synthétise des éléments des traditions bouddhistes et taoïste au travers d'une pratique particulière du Qi gong, une sorte de gymnastique visant non seulement la santé physique mais l'éveil à une conscience morale. Sa popularité en Chine a fait ombrage au parti communiste (PCC) qui persécute là-bas ses adeptes, les emprisonnant et allant jusqu'à les torturer. Justement les fidèles installés sur la plage ont dressé une exposition pour condamner ces pratiques.
Certaines femmes nettoient les abords de leur boutique et balaient d'une bien étrange façon, tenant le balai de leur seule main droite et tenant la gauche négligemment repliée dans le dos. Mais au fait, pourquoi pas après tout? Cette façon de se tenir permet de se maintenir bien droit...
La prostitution n'est pas visible mais elle existe dans ces lieux de villégiature. Gede nous indique qu'une prostituée se fait payer entre 500 000 et 100 000 Rp (soit de 35 à 70€).
Les amateurs d'art pourraient faire un tour au Musée Le Mayeur tout proche. C'est l'ancienne demeure d'un peintre belge qui a vécu la dernière partie de sa vie ici lorsque Sanur n'était qu'un village de pêcheurs, Adrien-Jean Le Mayeur de Merprès (1880-1958), à ne pas confondre avec Adrien-Charles Louis Le Mayeur de Merprès (1844-1923), peintre impressionniste belge.
En flânant sur la côte, on a également tout loisir d'observer le vol de très grands cerfs-volants, haut dans le ciel., au point de représenter un danger pour la navigation aérienne. Devenu un passe-temps ludique pour certains, au point qu'il y a chaque été un festival consacré à ce loisir, pour d'autres, c'est encore une sorte d'offrande aux dieux pour demander une bonne récolte ou pour les remercier...
En juillet et août, lorsque les vents sont favorables, le ciel de Bali se couvre de milliers de cerfs-volants dont certains peuvent atteindre 5 mètres d'envergure. La fête du cerf-volant a lieu chaque année à Nusa-Dua et attire des participants du monde entier.
Lors de la journée libre, je suis parti en expédition pédestre vers le sud de Sanur.
Près du temple Pura Belangiong, une ruelle partant de la rue Danau Poso conduit à un petit édifice qui abrite le Pilar Batu, "le Pilier de Pierre". C'est le plus ancien monument daté de Bali comme en témoignent des inscriptions en vieux balinais écrite en sanskrit lors du passage du roi Sri Kesari Varma venu enseigner le bouddhisme en 913.
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Denpasar: (800 000 habitants)
contrefaçons et théâtre de Barong pour touristes
Nous avons vu peu de choses dans Denpasar. C'est pourtant la capitale de Bali. L'étymologie de son nom est construite à partir des mots balinais den pour "nord" et pasar pour "marché", c'est donc le "marché du nord".
Denpasar fut la capitale du royaume de Badung. Les Hollandais en firent la conquête en 1926 au cours de leur intervention à Bali (1906). Le palais royal fut pillé et rasé à cette occasion.
C'est sur les plages de Denpasar que les soldats alliés débarquèrent en 1942 pour chasser les occupants japonais.
Dans nos déplacements aussi bien ici que dans les autres îles de notre circuit, nous allons nous familiariser avec quelques mots que l'on retrouvera sans arrêt sur des enseignes, certains étant parfaitement compréhensibles en dehors de toute connaissance de la langue grâce à un transcription en caractères latins: dokter, apotek (notre bon vieux apothicaire) ou notaris. L'aspect des warung ne prête pas à question, puisqu'il s'agit de petites auberges, genre gargotes.
Dans un tout autre ordre d'idées, nous verrons sur certains édifices religieux hindous des croix gammées ou plus précisément des svastikas. Souvenons nous que ce vieux symbole solaire panthéiste et porte-bonheur utilisé par tous les peuples de l'Eurasie de culture indo-aryenne, notamment dans les religion hindoue et bouddhiste a été détourné par les nazis au siècle dernier).
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Lors de notre séjour balinais, en rentrant d'excursion, Gede nous a conduit dans une boutique "Polo Ralph Lauren" présentant tout une gamme homme/femme/enfants, d'habillement, chaussures, bijoux, parfums.
Apparence luxueuse, brigade de vendeuses (j'ai compté 39 employés ! et nous sommes 33 donc chacun hérite d'une sangsue). Interdiction de prendre des photos. Tiens ! Tiens !
Tout à l'air authentique mais j'avoue ne pas être un connaisseur en la matière. Une chose cloche, le nom de la marque n'est pas accompagné du graphisme du joueur de polo (ce graphisme pourrait aussi être contrefait puisque l'on y est) entre les mots RALPH et LAUREN. Vérification faite sur le site de cette marque américaine, il n'y a pas une seule vraie boutique de la marque en Indonésie ! Voici comment ici la contrefaçon a tout à fait pignon sur rue...
contrefaçon de Polo Ralph Lauren contrefaçon de Polo Ralph Lauren
Dans le jardin du théâtre de Barong
Plus intéressant, un autre jour nous avons commencé une excursion par un arrêt au théâtre CV. Catur Eka Budhi présentant un spectacle de "Danse du Barong" et de "Danse du Kriss" d'une durée d'une heure (entre 9h30 et 10h30).
De nombreux cars sont stationnés. Bien qu'il y ait un tarif préférentiel pour les autochtones, pourtant ceux-ci ne sont pas nombreux, en revanche les touristes asiatiques le sont. Il est vrai qu'il s'agit ici d'un spectacle de divertissement et non d'un rituel de purification comme cela se pratique dans les temples à l'occasion de leur anniversaire.
Le Barong ("géant") est l'une des plus importantes créatures de la mythologie balinaise, survivance d'un culte animiste des animaux protecteurs antérieur à l'arrivée de l'hindouisme. Dans la danse du Barong, celui-ci ressemble à un lion est le "Seigneur de la forêt" (Banaspati rajah), chef des forces du bien et ennemi de la reine démon Rangda, chef d'une armée de sorcières. La bataille entre Barong et Rangda représente la lutte éternelle du bien et du mal et se conclut sans vainqueur.
Le spectacle, accompagné par un orchestre de gamelan, commence un prélude comique de 10 minutes avec la présence du Barong qui montre les pieds humains de ses porteurs et un singe. Le costume de Barong est fabriqué avec une armature en rotin couverte de poils et d'un masque stylisé. Seuls les brahmanes, la seule supérieure, peuvent en sculpter les masques.
Le prélude se poursuit pendant 8 ou 10 minutes par la danse balinaise de Legong exécutée par deux danseuses portant une haute coiffure de fleurs. C'est une danse typiquement balinaise qui exprime la féminité et la grâce par la maîtrise des mouvements des mains et des doigts ainsi que par les expressions du visage.
Bon à savoir à propos de danseuses balinaises !
A Bali, les danseuses ornent leur coiffure de belles fleurs blanches du frangipanier, près de l'oreille droite, si elles sont en recherche d'une relation, et sur l'oreille gauche si elles sont prises. Les jeunes filles gardent les cheveux sur le dos tandis que le chignon est l'apanage des femmes mariées.
La danse de Barong que l'on nous présente ensuite se décompose en 7 scènes jouées sur environ 40 minutes:
1- deux serviteurs du prince Sahadewa discutent des malheurs de leur maître qui doit être sacrifié à Durga (avatar de Parvati, l'épouse de Shiva), déesse de la Mort.
2- entrent en scène le Premier Ministre alerté et Kunta, la mère du prince qui est bouleversée. Afin que la reine-mère ne renonce pas à sacrifier son fils, elle est ensorcelée par Kalika, une émissaire de Durga. La reine rendue méchante par le sortilège bat son fils et demande au Premier Ministre de le conduire dans la forêt.
3- celui-ci aimant Sahadewa comme son propre fils refuse mais à son tour touché par la sorcière, il devient méchant, entraînant le prince dans un cimetière où il l'attache à un arbre.
4- Shiva sous l'apparence d'un prêtre prend pitié de Sahadewa et le rend immortel
5- Durga arrive pour tuer le prince. N'y parvenant pas, pour se racheter, elle demande à Sahadewa de la tuer. Ce qu'il fait et permet ainsi à Durga de monter au ciel.
6- la prêtresse sorcière Kalika veut à son tour que Sahadewa la tue. Il refuse ce qui rend Kalika folle de colère. Sahadewa l'a transforme en cochon mais Kalaika se retransforme en ours puis en aigle géant, Garuda, pour attaquer le prince mais sans succès. Pour finir, elle se transforme en Rangda, la reine démon tandis que Sahadewa se transforme en Barong. A forces égales, aucun n'est victorieux.
7-Le Barong fait appel à ses disciples armés de leur poignard ou kriss. Ils attaquent Rangda qui les envoûte, ce qui a pour effet de les faire retourner leur violence contre eux-mêmes en se plantant leur kriss dans la poitrine. Mais le Barong revient avec un prêtre qui en les bénissant met fin à leur envoûtement.
Quatre moments du spectacle Quatre moments du spectacle
Quatre moments du spectacle Quatre moments du spectacle
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Betubulan et Celuk: magasinages en tout genres...
Nous avons eu plusieurs arrêts dans la petite bourgade de Betubulan à l'occasion des excursions vers d'autres parties de Bali.
Arrêt dans l'atelier de sculpture sur pierre de "I Made Sura" (un cadet de famille nommé en rapport avec une sourate (!), à moins que ce soit le sixième). On y travaille de la pierre volcanique grise et du calcaire blanc.
Des pièces classiques de divinités hindoues ou bouddhistes mais aussi des pièces plus fantaisistes voire érotiques, ce qui amène ici les touristes: baisers, représentations de statues avec leur phallus utilisé de façon parfois bizarre...
Atelier I Made Sura à BETUBULAN Atelier I Made Sura à BETUBULAN Atelier I Made Sura à BETUBULAN Atelier I Made Sura à BETUBULAN
Autre matin et autre arrêt. Cette fois dans un atelier de batik artistique produisant des tableaux, "Kartika Chandra" (sans doute un jeu de mots avec l'indonésien pour dire "star" et l'hindi pour désigner "la lune"). Rien de différent dans la technique par rapport au second atelier visitée à Java, sauf que les thèmes sont bien évidemment balinais.
Dans la bourgade suivante, Celuk, nous visiterons en début d'excursion, la boutique d'orfèvrerie "Krisna Yuna", travaillant principalement l'argent. Des boutiques concurrentes, il y en a partout, à côté, en face (gardée par des dogues !)...
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Mas: sculpture sur bois et procession de funérailles
Une autre matinée avait commencé par la visite d'un atelier de sculpture sur bois dans cette bourgade. Les statues sont principalement inspirées des panthéons bouddhiste et hindou. Cette fois, pas de sculptures érotiques (ou si peu et artistiques de surcroît), voire pornographiques comme certains autres ateliers des environs en font commerce...
Le long de la route, on peut voir quantité d'autres ateliers et petites boutiques de menuiserie-ébénisterie présentant des portes d'entrée et des meubles en bois massif chargés de sculptures (ça rappelle le mobilier breton le plus kitsch comme il en fut la mode à une époque). Evidemment les touristes que nous sommes n'en ont rien à faire.
Ce même jour, en traversant le village de Mas alors que nous allions prendre la direction Gyaniar, nous sommes tombés fortuitement sur une fête de funérailles.
Cela a été d'abord un cortège de femmes portant sur la tête des offrandes tandis qu'à côté d'elles marchent d'autres femmes portant une ombrelle. Certaines ont la tête ceinte d'un petit ruban blanc. Elles sont vêtues de leur kebaya, chemisier traditionnel blanc parfois brodé, et elles portent un kamben sarung, un genre de jupe étroite de couleur rouge sombre. La plupart ont le front marqués de bindis (ou tilaks), faits de grains de riz. Autre accessoire, le selandong ou sabuk, une écharpe de couleur rouge ou jaune nouée autour de la taille qui symbolise le désir de contenir les énergies inférieures.
A notre rencontre, elles ne sont pas avares de sourires. La mort n'est pas triste à Bali !
On aura l'occasion d'en reparler un peu plus bas.
Les suit un groupe de musiciens tout aussi endimanchés: chemises blanches et sarongs de couleurs et motifs divers, sans oublier la ceinture et le udeng, un turban fait d'un foulard noué devant le front (traditionnellement cet accessoire masculin protégeant des mauvais esprits est porté à partir de la puberté).
D'autres participants sont massés sur les trottoirs. Bref, au total des centaines de participants.
Arrivés au temple des morts, on voit deux groupes de femmes faisant face au temple, les unes avec leurs offrandes sur la tête, les autres portant une ombrelle. Le cortège que nous avions vu précédemment arrive à son tour. Comme en Inde, il n'y a rien à penser de particulier de l'orientation sexuelle des hommes que l'on voit se tenir bras dessus bras dessous...
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Bedulu: temple de la Grotte de l'Eléphant (Goa Gajah) et stand funéraire
Dans un paysage de rizières, l'entrée de la bourgade va être marquée prochainement par un éléphant en béton armé qui est en cours de construction. Sans doute fallait-il une signalétique appropriée... quel qu'en soit le côté kitsch.
Au coeur de la "vallée des rois" de Bali, ce village est l'ancienne capitale du royaume de Gianyar. Ce royaume aurait été le dernier à résister jusqu'au XIVe siècle à l'empire Majapahit qui cherchait à soumettre les royaumes balinais depuis le XIe siècle.
Accès payant au site de la Grotte de l'Eléphant.
A la Grotte de l'Elephant (Goa Gajah) A la Grotte de l'Elephant (Goa Gajah)
Selon la légende, le géant Kebo Iwa a creusé cette grotte en une nuit avec ses ongles. Creusée en réalité vers le IXe siècle, elle hébergea des moines bouddhistes puis hindous jusqu'à l'exil des souverains javanais Majapahit au XVIe siècle. La grotte abandonnée par la suite fut découverte dans les années 1920 et les bassins attenants dans les années 1950.
Pour la visite de ce temple, nous ne serons pas contraints de revêtir un sarong comme ce sera le cas dans un certain nombre d'autres temples.
La paroi rocheuse qui donne accès à la grotte a été entièrement sculptée en ronde-bosse, non pas en forme d'éléphant, mais sous la forme d'un visage monstrueux, bouche grande ouverte. L'entrée est protégée par deux gardiens dwrapala (celui de droite a beaucoup souffert). A l'intérieur, les galeries se présentent sous forme d'un T. Elles comportent des statues vénérées dans le culte hindouiste. Sur la gauche, on voit une statue du dieu éléphant Ganesh, symbole de la sagesse et de la connaissance. Sur la droite se dressent trois lingams en pierre, symboles phalliques de la fertilité et représentation fréquente du dieu Shiva, le destructeur mais aussi le préservateur et le créateur.
Le bassin attenant est divisé en deux parties. Dans chacune, au mur du fond sont adossées trois statues féminines portant un vase au niveau du ventre et duquel l'eau jaillit.
Le site est mis en Liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1995.
Au sortir de cette visite, après un quart d'heure de route, nous voyons sur notre gauche quelques personnes affairées auprès de ce que d'un premier abord nous prenons pour des chars destinés à quelque carnaval. Grossière méprise !
Gede improvise un arrêt et nous fournit quelques explications.
Nous nous trouvons là près du temple des morts, le Pura Dalem d'un village. Comme c'est l'usage il est situé à l'ouest (kelod), trait commun à presque toutes les cultures traditionnelles sur tous les continents, "l'ouest indiquant la direction du soleil qui décline pour plonger la terre dans le néant".
Quant aux stands bâchés, ils abritent des effigies de monstres grimaçants (lions et animaux ressemblant au Barong) mais aussi de taureau noir. Ce sont en fait des sarcophages destinés à être brûlés comme on le verra par la suite. A cela, s'ajoutent sur de grandes bandes de papier des dessins naïfs évoquant les âges de la vie humaine, le Paradis mais surtout l'Enfer !
Les funérailles sont donc sources de grands frais, c'est pourquoi souvent les familles endeuillées de plusieurs villages se regroupent pour partager la dépense.
Puis en y regardant de plus près, on réalise que certains d'entre nous piétinent des tombes couvertes d'herbe sauvage et tout juste marquées par une petite stèle car c'est là aussi un cimetière. Les choses ont bien l'air de se compliquer à nos yeux d'Occidentaux... A quoi correspond ce mélange de funérailles: enterrement ou crémation ?
Notre "éducation sur ce sujet" sera un peu plus concrète lorsque trois jours plus tard (cf. plus loin) nous repasserons dans les parages alors qu'une incinération se prépare...
Mais comment faire pour VOIR ces manifestations sans s'impliquer sans pour autant être indifférent ou vulgaire voyeuriste ? Ce décentrer, ce placer "à l'extérieur", se donner la bonne conscience de "l'ethnologue du café du commerce" ?
En Asie, la mort n'est pas une fin, au sens de terminaison, arrêt, comme on le conçoit en Occident, mais de fin, au sens de but, d'objectif, puisqu'elle est passage. Cet évènement n'est donc pas triste. Par ailleurs, les Balinais ne voient pas d'un mauvais oeil la présence voyeuriste des touristes de passage, comme nous !
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Ubud: "une crémation, un resto et des tableaux"
(rassurez-vous, ce n'est pas le titre d'un mauvais remake balinais de "Quatre mariages et un enterrement")
Le hasard fait bizarrement les choses puisque poursuivant notre route en direction d'Ubud, juste après les statues de 5 éléphants marquant l'entrée de la "Villa Bumi Sekmabang", le hasard nous fait trouver une autre cérémonie funéraire près de la ville, en plein moment de la crémation.
Nous y retrouvons, à divers stades de consumation, des tours funéraires et des effigies semblables à celles que nous avions vues en exposition quelques jours plus tôt. Tout un système de tubulures et de brûleurs est visible dans un coin, montrant ainsi que l'on recourt à la modernité du gaz pour hâter l'incinération...
Rappelons qu'il s'agit de la crémation non pas de corps de personnes récemment décédées mais des restes de dépouilles précédemment inhumées.
Reposons donc la question: "A quoi correspond ce mélange de funérailles: enterrement ou crémation ?"
D'ETRANGES DOUBLES FUNERAILLES
(cf. plus de détails dans l'encart, en haut et à gauche de cette page)
Mêlant d'anciennes pratiques animistes aux rituels de l'hindouisme, les funérailles balinaises ont lieu en deux étapes. Un enterrement privé puis, un certain temps après, une fête de crémation réunissant beaucoup de monde, de la famille ou de la communauté. Chaque famille balinaise est responsable de ses défunts et doit assumer leur crémation cela porterait la malédiction sur eux. Contrairement à l’enterrement, la crémation est une fête ou tout le monde est très joyeux puisque l’âme du défunt peut enfin continuer son voyage vers le ciel pour être réincarnée. La date la plus favorable pour la crémation est déterminée par un marabout.
Dans les heures qui précèdent l'inhumation, "le mort ne reste pas seul, il est veillé. On défile, on discute, on parie et on joue aux cartes à son chevet, les femmes mâchent du bétel tandis que les hommes fument leurs kretek en sirotant du brem ou de l'arak". On exorcise la tristesse et les démons à l'aide de plaisanteries, de moqueries grivoises comme l'évocation légendaire de la vie sexuelle du mort, façon détournée de se souvenir respectueusement de l'être disparu. Les enfants se familiarisent très tôt avec la mort en participant à ces cérémonies et à ces discussions.
Les funérailles des personnes de lignée noble, la caste supérieure, sont très vite organisées et la crémation individuelle ne tarde pas (le corps est conservé embaumé ou sur table réfrigérante). De grandes et dispendieuses festivités sont organisées lors de le crémation et on recourt au prêtre le plus prestigieux afin que l'âme du défunt arrive au paradis sans tarder. Le coût peut se situer entre 2000 et un million d'euros (soit de 30 millions à un milliard de rupiahs).
Pour les autres, les familles vont procéder à une inhumation et attendre le temps nécessaire pour réunir les fonds nécessaires pour que l'incinération des restes se fasse dans le cadre d'une crémation collective. Il en coûte environ 300 euros soit quand même plus de 4 millions de rupiahs. Le temps entre les deux cérémonies est aussi mis à profit pour régler les différents et les dettes impliquant le défunt. Des offrandes et de la nourriture sont placées à proximité de la tombe. Cette période est mal vécue par les membres de la famille qui croient que l’âme du défunt est prisonnière de son enveloppe charnelle. Tout cela peut prendre des mois voire des années.
La veille des festivités de crémation, une cérémonie a lieu, là où est enterré le défunt. Les participants habillés de manière traditionnelle apportent des offrandes.
Le jour de la crémation, Ngaben, des porteurs transportent un sarcophage éphémère (une effigie ayant souvent l’apparence d’un taureau noir) jusqu'au temple où on attend l’arrivée de la tour funéraire contenant les restes des morts. Cette tour funéraire faite de bois et de bambou pouvant mesurer jusqu’à 10 mètres de haut est portée jusqu’au lieu de crémation par des hommes qui la font tourner et virevolter la tour de manière à ce que le défunt ne retrouve pas le chemin du cimetière. Les restes de défunts sont ensuite placés dans le sarcophage couvert d’offrandes que le prêtre asperge d’eau bénite. Le feu est ensuite mis au sarcophage pour purifier l’âme du défunt et lui permet de partir ou ciel. Modernité aidant et participants pressés par le temps, les crémations faisant appel au gaz ne durent plus 5 ou 6 heures mais 1 heure ou 2.
Les cendres sont récupérées et emportées dans des urnes transportées sur la têtes jusqu'au temple familial en attendant leur dispersion dans une rivière (ou d’une rivière si la mer est trop loin) lors de la purification finale qui n'a lieu que 12 ou 42 jours après la crémation. Les cendres du défunt placées dans un linge blanc et jaune (couleurs de Shiva, le destructeur) sont alors jetées dans la mer, ce qui permet de libérer l’âme complètement et de la rendre disponible pour le cycle de réincarnation. Cette ultime cérémonie (mukur), permet au défunt de devenir pleinement un ancêtre et donc de prendre place symboliquement dans le temple familial.
Cela ne rappelle-t-il pas les pratiques de "retournements des morts par les Malgaches", héritiers lointain d"anciennes traditions austronésiennes ? Un peu similaire aussi à la double inhumation pratiquée dans le nord du Vietnam, au Tonkin (peuple mélano-indonésien animiste arrivé au Tonkin il y a environ 10 000 ans).
Mais bien plus encore, ne trouvera-t-on pas dans quelques jours des éléments de similitude sur l'île de Célèbes, en particulier en Pays Toraja ?
Crémation près d'UBUD Crémation près d'UBUD Crémation près d'UBUD Crémation près d'UBUD
Etrange mise en appétit quant on pense que 5 minutes plus tard nous allions déjeuner. La vie offre parfois de bien curieux raccourcis !
A 300 mètres d'altitude, UBUD est une petite ville agréable de près de 10 000 habitants dans un environnement de collines couvertes de rizières ondulant au fil des courbes de niveau. L'étymologie du nom signifie "médecine". C'est le centre culturel de l'île et un lieu idéal pour partir à la découverte des autres parties de l'île, un emplacement beaucoup plus judicieux que Sanur, excentrée au sud.
Les seigneurs installés ici étaient des vassaux de leurs voisins du royaume de Gianyar ce qui ne les a pas empêché de se bâtir un palais "royal". C'est là un autre sujet...
Pour notre part, nous nous bornerons à déjeuner au restaurant I Made Joni, un resto à groupes de touristes. Il est déjà presque 14h.
Il y a là tout ce qui faut pour apaiser la faim de ceux qui ont n'ont pas perdu l'appétit. Copieux potage à l'oeuf, aux morceaux de légumes et au vermicelle, puis 7 ou 8 brochettes marinées de poulets présentées sur de jolis braseros en terre cuite avec un accompagnement de légumes crus (concombre, piments) ou cuits ainsi que l'inévitable riz blanc vapeur et une sauce brune pas trop piquante. N'oublions pas le dessert: une sorte de croissant saupoudré de sucre glace et beignet de banane.
La salle où nous mangeons donne sur une zone de rizières plates desquelles émergent de place en place de petits autels. D'ailleurs à un moment nous voyons une jeune serveuse portant une offrande enjamber le rebord d'une fenêtre pour aller la déposer sur un autel proche. Sourire gêné d'elle et de ses collègues en constatant que nous n'avions rien perdu d el a scène...
L'établissement fait aussi office de galerie-exposition de peintures balinaises, sur lesquels nous jetons un coup d'oeil. Coup d'oeil également dans le petit jardin où de superbes heliconias sont en fleurs.
Dix minutes de trajet dans la ville et nous arrivons à la galerie d'exposition de peintures Semar Kuning I, qui présente les oeuvres de styles très divers d'artistes regroupés en coopérative. Une partie atelier montre des créateurs à l'oeuvre. Si l'on est intéressé, apparemment il faut sérieusement marchander pour ne pas surpayer les tableaux.
Galerie de peinture à UBUD
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Jimbaran: un dîner "sans spectacle" dans cette station balnéaire de la presqu'île de Bukit
Pour clore cette page sur le sud de Bali, cap au sud ! Vers le "Bali plaisir", "le Bali plage".
A l'issue de notre dernière journée balinaise, notre programme prévoyait un dîner-spectacle: langoustes et danses balinaises...
Jimbaran se trouve à l'entrée de la presqu'île, sur son littoral nord-ouest.
Nous pensions naïvement nous y rendre en milieu d'après-midi pour profiter des plages de sable blanc de ce secteur. Raté !
A 18h, pour s'y rendre nous avons traversé le sud de la zone urbaine de Sanur-Denpasar puis longé le bout de la piste de l'aéroport Bandar Udara International Airport.
Trois quarts d'heure plus tard, nous sommes arrivés au restaurant de fruits de mer "Gekko Ocean Bali Fresh Grilled Seafood" avec la nuit. Les restaurants spécialisés dans les produits de la mer se succèdent sur le front de mer, normal puisque Jimbaran a aussi un port de pêche.
Repas en plein air, sur la plage, les tables étant dressées perpendiculairement au rivage, sur le sable en forte déclivité. Pour s'y installer à peu près confortablement il faudrait être un dahu ou avoir l'expérience de la navigation en haute mer. Pas bien pour ceux qui souffrent du dos et pour ceux qui remplissent leur verre sans faux-col. Pour éviter que le sable colle aux assiettes, elles sont retournées tandis que les couverts sont enveloppés dans du plastique...
Repas copieux mais sans finesse, steak de thon, brochettes et deux demi langoustes dont la saveur naturelle est gâtée par l'abondance de la sauce qui les noie. Rien à voir avec les délices de langoustes que nous avions pu manger à Madagascar un an plus tôt...
Quant au spectacle, point la moindre danseuse dans notre secteur... Etions-nous arrivés trop tôt ou, au contraire, trop tard ?
Revenant en arrière sur la chronologie, la page suivante présente la région montagneuse située plus au nord de BALI.
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Centre-nord de BALI
Batu Riti
Lac Bratan:Pura Ulun Danu
Jatiluwih
Pura Luhur Batukaru
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Menu BALI
Menu INDONESIE...
LES NOMS BALINAIS...
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les Balinais n’ont pas de nom de famille. Mais les noms balinais sont codés afin de révéler à la fois la caste et l'ordre de naissance au sein de la famille.
Les Balinais de basse caste possèdent un système de nom en trois parties de type "Qualité/titre - Rang/Prénom - Nom personnel" qui indique :
- le sexe de la personne : "I" pour les hommes, "Ni" pour les femmes. Du même coup, ces articles indiquent l'appartenance au clan des roturiers,
- le rang de naissance,
- le nom personnel.
Bref, un système qui peut être sources de nombreuses confusions. Pourtant les Balinais se font généralement appeler par leur prénom !
A la naissance, le prénom est donc automatiquement attribué selon le rang d’arrivée dans la famille.
- Le premier enfant sera toujours nommé Wayan ("ancien") ou Putu ou, pour un garçon, Gede. Ce dernier est porté par notre guide.
- Le second enfant Made ou Nengah ou Kadek (qui signifie "moyen, milieu").
- Le troisième enfant Nyoman ou Komang ou Koming ("nouveau, jeune, petit dernier").
- Le quatrième enfant Ketut ("fin").
Cette tradition indique que généralement les parents souhaitaient ne pas avoir plus de trois enfants. S'ils ne parvenaient pas à en rester là, le quatrième était donc désigné comme une "fin" souhaitée... bien relative puisque les familles comptant une dizaine d'enfants n'étaient pas rares.
Et s’il y a un cinquième enfant ? Le cycle recommence on rajoute le terme Balik signifiant "repris" …
Dans les familles royales, la règle des 4 prénoms selon l’ordre des naissances n’est pas appliquée.
Les membres des Tri Wangsa, les "trois", c'est-à-dire l'aristocratie, constituée par les trois castes supérieure: brahmana, satria et wesia, indiquent leur caste par un titre.
Les titres Ida Bagus (masculin) et Ida Ayu (féminin) indiquent l'appartenance à la caste des brahmana.
Chez les satria, les titres Anak Agung ou Cokorda sont destinés aux représentants de la haute aristocratie (qui portent le titre de Prince et de Princesse), tandis que Desak (féminin) et Dewa (masculin) sont réservés à la petite noblesse.
Les hommes de la caste des vaiçyas portent le titre de I Gusti et les femmes celui de I Gusti Ayu.
Un nom personnel est donné par les parents au 3e mois anniversaire de l'enfant, soit au 105e jour. Il est tiré au sort parmi les sept noms écrits sur des feuilles de palmiers par les membres proches de l’enfant puisque ces feuilles sont ensuite jetées dans un brasier. Le dernier nom qui brûle devient le deuxième nom de l’enfant. Ces noms peuvent être très originaux et trouvent leur signification dans :
- ce qui caractérise le bébé
- des évènements naturels récents
- les qualités espérées par ses parents:
Santi = Paisible
Dharma = Bon
Murniati = Cœur pur
Samarta ou Pradnyana = Intelligence
Dharmi ou Susilawati = Gentillesse.
Par exemple, ne nom complet de notre guide qui, comme le veut l'usage se fait simplement appeler Gede est
I Gede Suardana.
En finale, son nom personnel signifie "donner la lumière", en se décomposant en suar pour "lumière" et dana pour "donner".
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Menu INDONESIE...
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8h30, départ en direction des montagnes du nord après un lever à 7h30.
Arrêt photo... il est 11h15 lorsque nous arrivons dans la bourgade de Batu Riti où nous sommes accueillis par deux sculptures monumentales en forme d'épi de maïs puis, plus loin, en forme de fraise. On ne s'y trompe pas, cela signifie que l'on arrive dans une région d'agriculture tempérée grâce à l'altitude des lieux, 900 mètres (les cultures légumières de nos pays apparaissent ici à partir de 800 mètres).
Batu Riti: le marché local
Justement nous allons passer une vingtaine de minutes à visiter le marché aux fruits et légumes, annoncé à l'entrée comme un marché touristique "Pasar Wisata - Jabe Puri Gede - Panca Sari".
Effectivement on y trouve des produits habituel des régions tempérées: pommes de terre, carottes, tomates, courgettes, choux-fleurs, brocolis, oignons, ail, poivrons, haricots... mais aussi des produits tropicaux comme le gingembre et autres tubercules racines, des bananes petit et grand format, des oranges "classiques" et d'autres vertes, des pommes protégées dans un filet individuel (!), des pliages de feuilles séchées utilisés pour présenter les offrandes de biscuits, riz et parfois d'argent dans des sortes de petits paniers appelés canang sari faits de feuilles de bananier.
Moins classique et plus odoriférant, des petits poissons séchés. On voit aussi des des oeufs blancs (les oeufs bronzé sont une spécificité assez française) et ce qui ressemble à une grappe d'oeufs végétaux faisant penser aux fruits de l'aubergine "arbre à oeufs" (Solanum ovigerum ou Solanum melongena). En réalité, c'est un fruit tropical de l'archipel, le duku ou langsat (Lansium domesticum), de même que les fruits du serpent, salak (Salacca zalacca). Evidemment, les papayes sont aussi de la fête. On trouve même des gâteaux, verts, roses...
Sur ce marché, on y trouve aussi un peu de quincaillerie artisanale, justement Gede s'achète un couteau.
Les paysannes qui vendent leurs produits sont coiffées d'une serviette-éponge pliée à la façon de celles que nous avions vues sur les marchés de l'est de la Birmanie. Curieux !
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Lac Bratan: Pura Ulun Danu
Pura Ulun Danu
Un quart d'heure de route et nous voici sur le rivage du Lac Bratan sur le rivage duquel est sont posés des bijoux précieux, les pavillons du temple Pura Ulun Danu ("le Temple de la Tête du Lac"). La parfaite image de carte postale ! Après le temple de Besakih, "le Temple Mère" qui nous présenterons dans une autre page, ce temple vient en seconde position par son importance mais c'est le plus photographié par les touristes, avec celui de Tanah Lot..
Le site hindouiste n'est pas visité que par des adeptes de cette religion ou par des touristes étrangers. On peut y voir des Musulmans ou plus précisément des Musulmanes voilées avec des hijabs de couleur.
On ne nous y impose pas le port du sarong.
Dans le parc précédent le temple, on peut voir un banian sacré ceint d'un tissu à damier noir et blanc.
Notre guide Gede a omis de nous l'a pas signalé mais à nos regards affûtés de voyageurs en Asie n'a pas échappé un stupa abritant un Bouddha qui se dresse sur un carré de verdure situé plus bas. Au pied de l'édifice se tient ce qui semble être plus un brahmane qu'un moine bouddhiste... mais les cas de syncrétisme ou d'échange de bons procédés entre les deux cultes sont fréquents en Asie.
De ce complexe religieux, on doit donc dire qu'il est hindo-bouddhique puisque ce stupa du XIe siècle en est le plus ancien monument.
Le temple hindouiste dédié à Shiva et à Parvati, son épouse a été construit en 1663 par le roi de Mengwi (du sud de Bali), sur les rives d'un lac situé à 1200 mètres d'altitude, ce qui a pour effet de tempérer le climat tropical (on voit même des hortensias en fleur, une plante exotique pour ces régions) et de favoriser l'agriculture sur ces sols volcaniques fertiles. Le lac a une grande importance dans le système d'irrigation appelé subak, est en aval il existe de petits temples liés à cette organisation communautaire gérée par un keiser (rien que cela!), terme assez explicite hérité du Néerlandais. La plupart des subak possèdent des codes coutumiers écrits, appelés awig-awig, qui détaillent les droits et les devoirs de leurs membres.
Le temple et le village se trouvaient à l'origine dans la caldeira, au pied du mont Batur, un volcan actif. Une violente éruption en 1926 a détruit le village et le temple, sauf le sanctuaire le plus important, le Meru à 11 niveaux de toits de chaume dédié à la Déesse des Eaux, Lacs et Rivières, Dewi Danu. Les villageois se sont réinstallés vers le bord de la caldeira où ils ont reconstruit leur village et le temple.
Selon les sources, il y aurait 9 ou 12 temples (je ne les ai pas comptés) renfermant 285 pavillons ou sanctuaires. Trois des meru secondaires comportent des toits de chaume étagés à 9 niveaux qui sont dédiés au Mont Batur, au Mont Abang et Ida Batara Dalem Waturenggong, le roi de Gelgel (XVe siècle).
Le lac lui-même est la destination d'offrandes-sacrifices rituels. On verra une dame venir y sacrifier un canard entravé dans une sorte de filet de bambou afin qu'il ne puisse pas nager. Plus joyeusement, un couple de jeunes mariés s'en va faire un petit tour de pirogue sur le lac en partant de l'îlot au serpent.
Dans l'une des cours du temple, au-delà d'une cour où l'on prépare les offrandes, une cérémonie de prière a lieu, animée par un prêtre barbu accompagné par des musiciens. Les paysans ne manquent pas d'effectuer un pèlerinage ici avant d'irriguer leurs rizières.
Gede indique que selon la tradition, il est risqué pour les couples non mariés de visiter le temple car ce sacrilège entraînera tôt ou tard leur séparation !
Mais à côté de ces fidèles, on compte aussi un grand nombre de touristes photographes qui s'en donnent à coeur joie autour du grand meru qui concentre les attentions. En cherchant un angle de vue plus au nord, on se rend compte de la présence des envahissantes jacinthes d'eau.
Pura Ulun Danu, le grand meru Pura Ulun Danu, le grand meru
Quatre moments du spectacle Pura Ulun Danu, le grand meru Pura Ulun Danu, le grand meru Pura Ulun Danu, le grand meru
Nous revenons un peu "sur nos pas" et obliquons vers le sud-ouest.
Nous déjeunons au restaurant Labhagga à Pacung. Dommage que le paysage soit un peu noyé dans la brume.
Pacung, au restaurant Labhagga Pacung, au restaurant Labhagga
Pacung, au restaurant Labhagga Pacung, au restaurant Labhagga
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La région de Jatiluwih paysages de rizières
Pura Ulun Danu Pura Ulun Danu
Après déjeuner, vers 14h, c'est en minibus de 12 places que nous poursuivons notre circuit sur des routes plus montagneuses qui vont nous conduire jusqu'au temple Pura Luhur Batukaru.
En cours de route, Gede ménage quelques arrêts photos et petite marche au milieu des paysages de rizières en terrasses.
Première pause d'une bonne demi-heure qui permet d'admirer de belles rizières, n'allant pas jusqu'à les qualifier de sublimes par rapport à d'autres dont nous avons la connaissance ou que nous avons vues dans d'autres pays (par exemple autour de Ping'An, en Chine). Elles sont pourtant considérées comme les plus belles rizières de Bali et sont d'ailleurs classées au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2012 au titre du paysage de subak, sommairement évoqué plus haut à l'occasion de la visite du temple Pura Ulun Danu, au Lac Bratan.
Selon l'UNESCO, "le subak reflète le concept philosophique de Tri Hita Karana qui vise à une relation harmonieuse entre les domaines de l’esprit, du monde humain et de la nature. Cette philosophie, issue de l’échange culturel existant entre l’Inde et Bali depuis plus de deux mille ans, a façonné le paysage de Bali. Le système subak recouvre des pratiques agricoles démocratiques et égalitaires qui ont permis aux habitants de Bali de devenir les plus efficaces producteurs de riz de tout l’archipel, malgré la pression d’une grande densité de population".
La route coupe les rizières à mi-hauteur ce qui permet de partir à pied sur les pentes, vers le haut comme vers le bas mais ne donne pas un point de vue d'ensemble. Pour cela, il faudrait aller sur la crête boisée qui se trouve sur l'autre versant de la vallée.
Jatiluwih: rizières
Jatiluwih: rizières
A peine un quart d'heure s'était-il écoulé depuis que nous n'avions repris le minibus que nous croisons un petit cortège.
Des femmes en tunique blanche et portant sur la tête des offrandes ouvrent le défilé. Suivent des hommes en sarong, chemise blanche et turban blanc. On peut y voir des étendards jaunes ou à damiers tricolore (noir, blanc et rouge), deux coffres de bois (reliquaires ou tabernacles de divinités?) portés sur la tête de deux hommes et un Barong poilu comme il se doit porté par quatre autres. Des musiciens jouant de percussions suivent. Un pick-up noir transportant dans sa benne quatre femmes sans doute peu valides clôt le cortège.
Nous nous trouvons là devant une fête villageoise de Odal, à l'occasion de l'anniversaire d'un temple.
Cortège pour la fête anniversaire d'un temple Cortège pour la fête anniversaire d'un temple Cortège
Cortège pour la fête anniversaire d'un temple Cortège
Nous traversons le village de Jatiluwih au nom bien évocateur "Vraiment Merveilleux". Nous voyons dans chaque cour des greniers sur pilotis couverts de tôle. Des penjors, les mâts d'offrande en bambou jalonnent le bord de la rue symbolisant la montagne, demeure des divinités, mâts auxquels des ornements sont suspendus.
15h30. Nouvel arrêt d'une dizaine de minutes et petite marche sur une route qui serpente au milieu des rizières.
Jatiluwih: rizières
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Pura Luhur Batukaru, "le Temple Sublime"
Il est déjà 16h lorsque nous arrivons au temple Pura Luhur Batukaru, au pied du Gunung Batukaru, second sommet de Bali avec ses 2671 mètres. Le site est noyé dans la brume et dans une jungle épaisse qui nous masque le sommet de cette montagne.
Le premier temple construit au XIe siècle et dédié aux ancêtres du Raja de Tabanan fut détruit en 1604.
Le temple actuel date de 1959. Il fait partie des neuf temples majeurs représentant l'Univers Céleste (kayangan jagat) que compte Bali.
Gede nous donne des instructions particulières pour la visite: il faut se couvrir les jambes avec un sarong (noué au niveau du nombril) qu'il faut louer (2000Rp), ne pas entrer dans le temple si l'on a une plaie ouverte ou si l'on est en deuil depuis moins de 15 jours.
Pour les dames, il y a encore deux interdits: ne pas être enceinte et ne pas avoir ses "rangnangnans" !
On franchit l'enceinte extérieure symbolisée par les gardiens dodus et grimaçants, puis le portail d'entrée, Candi Bantar. Dans une première cour se dresse la tour de la cloche (en bois) et les pavillons servant à la préparation des offrandes. Avant d'aller plus avant vers les sanctuaires, petit tour près d'un lac sacré voisin des bassins pour la purification des fidèles. Une autre cour avec des pavillons pour déposer les offrandes et pour les musiciens. Plus loin se dresse les sanctuaires-pagodes à toits empilés, à 3, 5 et 7 niveaux. Le plus haut est dédié à Mahadewa, le Dieu du Mont Batukaru.
Ce temple est la première étape dans l'ascension de Mont Batukaru au sommet duquel un pèlerinage se déroule d'ailleurs tous les ans.
Aujourd'hui, en cette heure déjà tardive, quelques pèlerins y prient encore.
Après avoir repris la route depuis une demi-heure pour redescendre vers Sanur, il est 17h lorsque nous passons près d'un terrain où se tient une fête villageoise, sans la présence du moindre touriste.
Des pavillons de toile temporaires sont dressés, l'un abritant un orchestre masculin de gamelan dont la musique accompagne un groupe de femmes qui exécutent la danse du legong.
Région du Mont Batuakaru, danse villageoise de legong Région du Mont Batuakaru, danse villageoise de legong
Région du Mont Batuakaru, danse villageoise de legong Région du Mont Batuakaru, danse villageoise de legong
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Nord-est de BALI
Sebatu: Pura Gunung Kawi
Tampak Siring: Pura Tirta Empul
Penelokan-Kintamani:Gunung Batur
Bangli: Pura Kehen
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QUELQUES RITES DE PASSAGE...
Depuis sa conception, jusqu'à sa mort, de nombreuses cérémonies rythment la vie d'un Balinais car l'existence est une succession de vies et de morts.
Comme partout, la naissance s’apparente à Bali à une formidable aventure humaine. Une aventure perçue ici comme étant plus spirituelle que physique.
Le tout premier rite directement lié à la naissance se produit… six mois avant l’accouchement! C’est le moment où le fœtus prend définitivement une forme humaine (pededong-gedongan).
Autrefois le mari assistait sa femme lors de l’accouchement notamment pour recueillir le placenta qu’il devait ensuite bien laver et placer dans une noix de coco, avant de l’enterrer tout près de la maison familiale car traditionnellement le placenta est considéré comme le jumeau du bébé. Le placenta (ari ari) enveloppé dans un linge et enfermé dans une coque de noix de coco est enterré à côté de la porte d'entrée (celle de la cuisine), à droite si c'est celui d'un garçon et à gauche si c'est celui d'une fille. Une pierre recouvre la petite "tombe" et chaque jour la mère vient y faire des dévotions.
La cérémonie de "coupure/détachement du cordon ombilical" (lepasaon ou kepusodel) est un rituel qui se déroule, en général, quelques jours après la naissance de l’enfant. A partir de ce moment, le cordon est recueilli puis conservé dans un récipient confectionné à partir de feuilles de cocotier tissées (tipattaluh ou ketipatkukur) et ce au moins jusqu’à la cérémonie appelée tigabulanan (105ème jour après la naissance).
La naissance, ou plus exactement la sortie de l’utérus, rend la femme et le bébé impurs durant les 42 premiers jours de la vie du jeune enfant. De nos jours, certaines femmes s’isolent encore durant les quelques jours qui précèdent l’accouchement.
Le nouveau né (réincarnation d'un ancêtre) ne doit pas toucher le sol impur avant son 42ème jour et doit donc être tenu dans les bras ou être dans son petit lit. Passé ce délai, une cérémonie est organisée. Elle symbolise l’avènement des sens de l’enfant tandis que les 108 mauvais esprits qui le hantaient s'en vont.
Cette date marque aussi la fin de l’abstention (tutugkambuhan) et de la période d’impureté de la mère, le cycle de la naissance de l’enfant et de la mort du placenta arrivant à son terme.
Lors d'un autre rituel (tigabulanan), un nom personnel était traditionnellement attribué aux 3 mois du bébé soit 105 jours (toutefois dans certains villages, cette cérémonie de "nomination" peut aussi avoir lieu le 12e jour).
A son premier anniversaire (otonan), selon le calendrier Pawukon-o Wukuo, soit 210 jours après la naissance, une cérémonie au cours de laquelle on rase les cheveux du bébé marque son entrée dans la communauté et correspond à un rite de purification. Souvent on ne laisse qu’une petite touffe devant sur la tête. Dans certains endroits, on rase la tête de l’enfant plutôt lors de la fête du 3e anniversaire (soit 630 jours après la naissance).
La perte de ka première dent constitue aussi un autre passage symbolique. Ce n’est plus un bébé mais un être devenu capable de se nourrir matériellement mais aussi intellectuellement donc d’apprendre et d’étudier.
Bien plus tard, Upacara Pontong gigi, le limage des dents marque enfin l'entrée dans la vie adulte. Ce rituel est généralement exécuté à la puberté et doit en tout cas avoir été effectué avant le mariage. Un prêtre lime alors six dents de devant, les deux canines et les quatre incisives supérieures, afin de contrer le côté "animal" de l'humain.
Ces six dents symbolisent les six vices humains (sad ripu): désir (kama), cupidité (loba), colère (krodha), ivresse (mada), paresse/négligence (moha) et jalousie (matsarya).
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9h, départ en direction des montagnes du nord-est.
Au nord de Tampaksiring (10km au nord d'Ubud), notre programme comporte la visite de deux temples.
Sebatu: Pura Gunung Kawi
Village de Sebatu Village de Sebatu
Après quelques photos d'une rizière avec autel et offrandes, nous allons nous rendre sur le site en traversant le village de Sebatu, situé en hauteur. Evidemment les sources qui alimentent les bains sont dans un point bas.
Nous allons consacrer trois quarts d'heure entre la marche dans le village et la visite du temple.
On voit des villageois occupés à la sculpture sur bois et d'autres désoeuvrés, semblant attendre quelque chose. Coup d'oeil par le portail du temple du village dédié à Vishnu où quelques fidèles font des offrandes et prient. On semble vénérer le serpent cobra dont une statue-effigie est placée dans un creux, entre les racine d'un ficus. Tout en cheminant, nous croisons des habitants qui se rendent tout endimanchés (même un mardi) au temple, les femmes emportant les traditionnelles offrandes sur leur tête tandis que d'autre s'y rendent en moto et en famille.
Sebatu, Pura Gunung Kawi
En nous éloignant du village vers le nord-ouest, nous descendons une rue en forte pente et aux trottoirs rendus glissants par la mousse (Sebatu signifierait "glisser") et bientôt la vue embrasse tout le site de Pura Gunung Kawi Sebatu dans un luxuriant écrin de verdure, avec ses meru en arrière-plan, ses sept bassins de purification, son lac et ses pavillons. Ce complexe religieux un peu secret serait l'un des plus beaux de Bali. Le nom du temple signifierait "Montagne Artificielle" et sur une plaque on peut voir son nom gravé en écriture sanskrite. Il est dédié à Vishnu car selon la légende les villageois ont construit ce temple pour remercier le dieu pour les avoir sauvés face au mauvais roi Maya Denawa qui les avaient contraints à fuir et pour leur avoir donné cette source sacrée.
Le site existe depuis plus d'un millénaire puisque bâti au XIe siècle.
Pour la visite, on ne nous impose pas le sarong pour couvrir le bas du corps qui, en dessous de la ceinture, est considéré impur, mais une simple écharpe en tissu nouée sur les hanches, le selandong ou sabuk, qui symbolise le désir de contenir les énergies inférieures..
Après nous avoir appelé les interdits d'impureté pouvant empêcher de franchir l'enceinte du temple (cf. page précédente le sujet sur le temple Pura Luhur Batukaru), Gede explique que différents bassins étagés sont alimentés par une source sacrée. Vers 17h, les fidèles se purifient en se baignant nus dans le premier bassin. Les bassins suivant sont destinées respectivement aux hommes, femmes et aux enfants. Les bassins les plus proches de la source sont réservés à des usages rituels. L'un deux est réservé à un usage cérémoniel pratiqué tous les 10 ans.
Dans les bassins de purification dont l'accès est défendu par des statues de gardiens, l'eau jaillit de grandes bouches surmontées de statues. Le bain consiste à être dans l'eau jusqu'à la taille et recevoir un jet d'eau fraîche sur la tête, en se déplaçant ainsi peu à peu d'une bouche à l'autre.
Certains bassins du second niveau sont surmontés de statues de Ganesh. Parmi les statues, on peut voir aussi celle du singe blanc Hanoman du Ramayana.
En franchissant le portail coupé, on accède à d'autres cours avec tour de la cloche, pavillons à toit de chaume, quelques uns à trois toits superposés, autels... Bien sûr, on voit les offrandes traditionnelles un peu partout et des traces d'anciennes offrandes comme les pièces de monnaie percées d'un trou carré. Ces anciennes pièces chinoises appelées pis bolong ont circulé ici dès le IXe siècle et ont eu cours jusqu'au XXe siècle. Dans les rituels religieux, elles sont utilisées comme sesari ou "essence d’offrande" ou encore jetée dans le feu des crémations ou dans l’eau comme ici.
Quelques Occidentaux sont en prière sous la direction d'un Balinais, sans doute leur guide.
En revenant sur nos pas, dans le parc, au milieu du grand bassin proche d'un pavillon, se dresse une statue de la déesse Saraswati (déesse de la sagesse et de la connaissance, épouse de Brahma) entourée de quatre grenouilles qui crachent l'eau par la gueule, entourées de carpes koï (on devrait seulement dire koï puisque en japonais cela veut dire carpe), plus ou moins rouges.
Le parc est agrémenté de jolies lanternes de pierre et de cages dans lesquels sont retenus des coqs (en vue de combats?) tandis que d'autres ont le droit à la liberté, au milieu des monuments sacrés.
Sebatu, temple Pura Gunung Kawi
Sebatu, temple Pura Gunung Kawi
Sebatu, temple Pura Gunung Kawi
Notre programme n'incluait pas le complexe des monuments ou mausolées royaux de Gunung Kawi, mentionnés en tant que tombeaux royaux par certains, et datant également du XIe siècle. Ils sont situés non loin d'ici au fond d'une gorge et on y accède par un escalier aux 230 ou 270 ou 315 marches... conduisant à une dizaines de candi, de grandes niches (8 mètres de hauteur) creusées dans la falaise et abritant des statues.
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Tampaksiring: Pura Tirta Empul
Pura Tirta Empul Pura Tirta Empul
Un peu plus loin vers le nord, on se rend aux sources sacrées de Tirta Empul consacrées en 962 (ou 926... inversion de chiffres?), durant la dynastie Warmadewa (Xe au XIVe siècles). Le temple fut dédié à Indra, le roi des dieux et Seigneur du Ciel dans la mythologie védique de l'inde ancienne, sa monture est l'éléphant blanc Airavata. Selon la légende, les soldats d'Indra auraient été empoisonnés à la fois par le méchant roi Mayadanawa. Indra aurait alors percé la terre pour créer une fontaine d'immortalité permettant ainsi de les sauver. Indra a été supplanté par Shiva et Vishnu dans l'hindouisme. D'ailleurs en visitant le temple, on verra qu'on y vénère Shiva ainsi que sa monture.
C'est l'un des temples hindous les plus importants de l'île de Bali d'ailleurs une foule importante de fidèles s'y presse. Nous allons également consacrer trois quarts d'heure à sa visite.
A l'entrée du temple, près d'un banian sacré, ceint d'une grande écharpe à damier, on voit des femmes apportant de grands paniers d'offrandes sur leur tête tandis que d'autres portent des régimes de bananes. Après avoir franchi le portail coupé, on pénètre dans la cour des offrandes. Il n'y a pas que des hindous à se rendre ici puisque l'on peut voir des femmes avec le hijab, le foulard islamique.
Encore un portail et l'on arrive à la piscine en faisant la queue où se mêlent les fidèles attendant leur tour pour le bain et les touristes qui restent au sec.
Dans l'eau des deux bassins de purification les fidèles se suivent, déposent une offrande sur le mur au-dessus des bouches d'où l'eau jaillit. Ils s'en aspergent ou mettent la tête sous le jet, puis se déplace en côté vers la bouche suivante. Il y en a douze par bassin... Comme l'eau monte jusqu'à la ceinture, les enfants sont portés dans les bras de leur père.
Nous passons dans une autre cour où des Balinais en costume traditionnel prient debout ou assis en tailleur. On peut aussi y voir un petit temple avec un très ancien lingam, symbole phallique représentant Shiva, ainsi que le taureau Nandi, sa monture.
Sur le côté gauche, dominant du temple, on voit une villa moderne construite au sommet de la colline avec un accès privatif descendant au temple. Elle fut construite pour la visite du président Sukarno en 1954. Elle est utilisée maintenant pour accueillir des invités importants.
Dans le dallage de la cour, un espace carré en terre battue est ménagé pour que s'y déroulent des combats de coqs (officiellement interdits par le gouvernement central...). Nous arrivons dans le secteur de la seconde piscine.
Passage dans les boutiques à la sortie du temple...
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Penelokan-Kintamani: Gunung Batur et Danau Batur
Avant de déjeuner, nous faisons un arrêt de près de trois quarts d'heure à la plantation "Kayu Manis", un complexe agrotouristique. Ce n'est donc pas la jungle et Gede nous rassure en nous disant que les seuls serpents dangereux et mortels sont les cobras et les serpents verts. On n'aurait pas à craindre l'impressionnant python, si toutefois nous en rencontrions un...
Au bord d'un court sentier on peut voir de jolies fleurs endémiques dites "Rose de Porcelaine" (Etlingera elatior), des cacaoyers (principalement les variétés Criollo de grande qualité et le Forestero très productif) et des caféiers arabica, liberica et surtout robusta (Coffea canephora). Justement la plantation est spécialisée dans le café (introduit par les Néerlandais au XVIIIe siècle) et notamment le "fameux" Kopi Luwak, le typique "café balinais".
C'est une civette asiatique appelée luwak (Paradoxurus hermaphroditus), une sorte de mangouste, qui en assure la récolte ! Mais comment donc? L'animal se nourrit des cerises du caféier, digère leur pulpe mais pas leur noyau, qui se retrouve une trentaine d'heures plus tard dans ses excréments, agglomérés en crottes que les planteurs n'ont plus qu'à récolter, nettoyer et torréfier... Maintenant les animaux sont élevés en cage ce qui facilite la collecte. Et l'intérêt de la chose? Le passage dans le système digestif de la petite bête aurait pour effet de développer les arômes du café qui justifieraient que ce soit le café le plus cher du monde (400 à 500€ les 500gr).
Séance dégustation de divers types de cafés, selon la variété, l'aromatisation (à la vanille...) et évidemment du fameux kopi luwak qui ne me laisse pas une impression extraordinaire.
Inévitable passage en boutique où l'on peut acheter des cafés, cacaos et thés...
Nous reprenons la route de montagne où l'on voit des culture maraîchères des latitudes tempérées, parfois complantées à l'abri de mandariniers: choux, courgettes, salades, potirons "noirs".
Nous sommes bientôt à 1400 mètres et la route surplombe le Lac Batur (Danau Batur) qu'écrase du haut de ses 1717 mètres le volcan Gunung Batur. Il se situe sur une caldeira de plus de 10km de diamètre formée il y a 30 000 ans lors d'une éruption qui lui a fait perdre presque la moitié de sa hauteur. Certains cratères sont actifs. Les dernières éruptions remontent à 1994 et 2000 mais la plus dramatique eut lieu en 1917, causant la mort de milliers de personnes du village de Batur qui se situait alors au fond de la caldeira et détruisant plus de 60 000 maisons et de 2000 temples. Pour apaiser le volcans, les habitants procèdent à de sacrifices en jetant des chèvres vivantes dans le cratère.
A Penelokan, nous déjeunons avec grand appétit car il est déjà 14H. Nous sommes au "restaurant de montagne" Madu Sari. D'autres groupes de touristes y mangent également.
L'établissement est surtout intéressant pour le panorama, avec une vue superbe sur le volcan, ses cratères, les coulées de lave plus ou moins anciennes et, vers la droite, le lac tout bleu.
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Bangli: Pura Kehen
Après déjeuner, en reprenant la direction du sud mais par la route de Bangli et non celle d'Ubud, du côté des villages de Landih et d'Hayu Bihi, nous croisons un joyeux cortège de femmes rentrant de la prière au temple voisin et portant leurs offrandes. Elles portent de jolies tenues colorées et non le chemisier blanc des grandes cérémonies.
Le Pura Kehen (littéralement "Temple de la Volonté") de Bangli est l'ancien temple d'Etat de l'est de Bali, en quelque sorte une réduction de celui de Besakih (lequel sera présenté dans la page suivante). Lui aussi date du XIe siècle. Les cérémonies de couronnement des souverains de Gelgel s'y déroulaient.
Construit sur huit terrasses orientées au sud, en bord de la route, il faut gravir une bonne volée de 38 marches pour atteindre son portail extérieur, non coupé mais percé d'une porte surmontée d’une effrayante tête de démon.
Mais avant cela, il faut avoir loué sarong et écharpe de ceinture...
Dans la première cour un banian sacré abrite à ses pied de petits pavillons tandis qu'un kulkul, un tambour d'alerte, est installé dans sa ramure.
Dans l'encadrement du portail coupé menant à la cour intérieure se profile un haut meru à 11 toits empilés et couverts de chaume. Tout au fond, au nord, se dresse une tour carrée appelée le Padmasana ou "Trône de Lotus" dédié à la Tri-Mûrti hindoue Brahma, Shiva et Vishnu. La tortue et les deux serpents qui supportent le monument symbolisent le monde souterrain.
Bangli, temple Pura Kehen Bangli, temple Pura Kehen
Bangli, temple Pura Kehen Bangli, temple Pura Kehen
Le jour baisse déjà lorsque nous quittons les lieux vers 16h30 et nous avons une heure de route pour retourner à Sanur.
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Est de BALI
Marché à Gianyar
Palais de Justice de Klungkung
Pura Besakih
Pura Goa Lawah
Salines de Kusamba
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CALENDRIERS ET FETES...
Les Balinais ont deux calendriers traditionnels. La combinaison de ces deux calendriers définit le calendrier des fêtes du calendrier complexe des fêtes sacrées qui se tiennent à Bali.
Le calendrier lunaire Saka a commencé dans l'an 78 après JC et a 355 jours. Tous les 3 ans un mois supplémentaire y est ajouté.
Le calendrier Pawukon-o Wukuo dont le cycle est de 210 jours détermine l'Odalan (la fête anniversaire du temple) et l'otonan, le premier anniversaire d'une personne.
Chaque pleine lune est l'occasion de cérémonies au temple où l'on emporte de la nourriture qui sera en quelque sorte bénie avant d'être rapportée à la maison pour être consommée. Cela peut se conjuguer au sacrifice d'un poulet.
Tous les 35 jours, les Balinais font des offrandes à des biens précieux comme les objets en fer (Tumpek Landep), les animaux (Tumpek Kandang), les ombres (Tumpek Wayang), les arbres (Tumpek Uduh) ou encore les instruments de musique, masques et autres objets utilisés lors des cérémonies (Tumpek Krulut).
Sur la base du calendrier wuku, tous les 210 jours, la fête de Galungan célèbre la création de l'univers. Les Balinais croient que les dieux, y compris le dieu suprême Sang Yangh Widi, et les âmes des ancêtres descendent vers les temples. Bali s'anime alors pour donner lieu à d'innombrables cérémonies et les réjouissances culminent dix jours plus tard pour Kuningan.
Chaque temple à Bali célèbre son propre anniversaire (odalan) tous les 210 jours. Les festivités peuvent durer entre un et onze jours selon l’importance du temple. Des fêtes encore plus conséquentes sont organisées lors des dixièmes et centièmes anniversaires des temples.
Selon la calendrier Saka, l’année se termine dans le neuvième mois lunaire avec Pengrupukan (Nouvel An). Cette date varie chaque année entre la mi-mars et la mi-avril.
Quelques jours avant Nyepi, la fête de Melasti est célébrée dans toute l'île. C'est la grande purification. Les Balinais convergent alors vers la mer pour s'y purifier.
A la veille du Nouvel An, des animaux sont sacrifiés par apaiser les mauvais esprits et au crépuscule, les Balinais font autant de bruits que possible avec des casseroles, des poêles et des bâtons en bambou, des canons de bambou... pour faire fuir les mauvais esprits. Un monstre géant fait de papier mâché appelé Ogoh Ogoh est brûlé devant la foule de chaque carrefour.
La nouvelle année commence avec Nyepi (ce qui signifie calme). Ce jour-là tout le monde est silencieux pendant 24 heures jusqu’au coucher du soleil. Même l'aéroport de Bali est fermé. C'est le seul aéroport au monde qui est hors de service un jour par an
Le "Noël balinais" correspond à des festivités qui marquent la fin de la saison sèche et se déroulent au mois d'octobre.
Les grandes cérémonies sont aussi l'occasion de boire l'arrack spécial, fait non pas à partir de vin de palme ou de bière de riz blanc mais à partir de riz noir.
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8h30, départ en direction de l'est pour notre dernière journée en circuit sur Bali.
Notre premier arrêt sera pour visiter un marché traditionnel à Gianyar. L'entrée de la ville est marquée par un monument blanc représentant un char allégorique en forme d'aigle, la monture de Vishnu, tiré par des chevaux et transportant la divinité et son cocher... sauf erreur d'interprétation de ma part...
Pendant ce temps, des couvreurs acrobates travaillent "sans filet" sur un toit de tuiles vernissées bleu foncé et fort brillantes.
Giannyar: marché traditionnel Pasar Umum
Littéralement, Pasar Umum pourrait se traduire par "Marché Commun !" où nous allons passer une demi-heure.
Plus simplement, c'est le marché de jour pour l'alimentation (il y a aussi un marché de nuit Pasar Malam).
Boutiques d'offrandes pour les temples dès l'entrée, puis une marchande d'oeufs et pas exclusivement de couleur blanche comme on le voit le plus souvent à l'étranger, riz au détail, germes de soja, échalotes ou oignons violets, haricots et pois secs, volaille à la coupe...
Un stand de légumes que nous ne pouvons pas qualifier de vert puisqu'il nous en fait voir de toutes les couleurs avec choux-fleurs, choux pommés, brocolis, laitues et autres salades, carottes, tomates, aubergine, poivrons, courgettes, légumes racines divers et légumes feuillages... sans oublier les haricots verts "au mètre", les fameux haricots que l'on voit dans les régions tropicale dont les gousses atteignent le demi mètre... Plus loin, dans une bassine des carrés de tofu baignent dans leur "petit lait". A nouveau, une marchande d'offrandes. Ah! des marchandes de poisson. Viennent-elles de loin? toujours est-il que l'une d'elle est affalée dans son stand. Tient, un panier de salak, le "fruit du serpent". Des fleuristes vendent des inflorescences pour confectionner des offrandes près de leur collègues qui vend des fruits: pommes dans leur filet individuel, d'autres en vrac, oranges et divers fruits exotiques plus ou moins ovoïdes: tamarille ou tamarillo (Solanum betaceum) d'Amérique, ou asiatiques tels que longane (Dimocarpus longan), mangoustan (Garcinia mangostana), duku ou langsat (Lansium domesticum)... Tout le mode dédaigne un banal et énorme jaque (fruit du jaquier) tombé à terre et à moitié entamé. Près de là, une musulmane au hijab rose tient une sorte de mercerie ou de petit bazar "foire fouille".
A la sortie du marché se tiennent les boutiques ou les stands forains qui vendent à manger sur la rue: saté (brochettes), tête de porc rôtie, une sorte de boudin ou d'andouillette peu engageante... Sur la rue, on peut voir aussi deux employés et un petit camion avec deux citernes qui pourraient être des livreurs d'eau potable mais leurs gants en caoutchouc feraient plutôt penser à des égoutiers! Près de là, une camionnette chargée de volailles arrive avec son chargement caquetant.
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Ancien Palais de Justice de Klungkung:
des fresques édifiantes
Vingt minutes de trajet et nous arrivons à l'entrée de la ville de Klungkung (connue aussi sous le nom de Semarapura) où l'on peut voir un éléphant grandeur nature sculpté à même un rocher bordant la route.
Klungkung, pavillon de la Justice
Puis c'est un carrefour au centre duquel est érigé un haut monument tarabiscoté, le Kanda Pat Sari ou Kandi Pat Sare avec une statue protectrice à quatre faces dirigées vers les points cardinaux. Plus loin se dresse un monument plus élancé qu'un stupa, de forme phallique, un lingam-yoni. Inauguré en 1992, il commémore un puputan, le suicide collectif du roi de Klungkung, Dewa Agung Jambe, et de deux cents personnes de sa suite qui eut lieu le 18 avril 1908 au Palais de Klungkung. Puputan est un terme balinais pour désigner un suicide collectif rituel pratiqué pour éviter l'humiliation d'une reddition.
Nous pénétrons dans le parc Taman Gili où se situe l'ancien Palais de Justice, bâti au XVIIIe siècle. Le lieu doit avoir quelque caractère sacré car il faut se munir d'un sarong.
Nous allons consacrer une vingtaine de minutes à cette visite.
C'est d'abord le Kertha Gosa ou "pavillon de la Justice", situé dans un angle du parc. Les litiges importants étaient jugés ici et pour que les coupables soient parfaitement édifiés quant aux conséquences de leur acte, des fresques peintes au plafond leur représentaient le jugement céleste souvent bien plus sévère que celui des juges humains, avec récompenses et châtiments. Les péchés de la chair semblent y occuper une bonne place (prostitution, proxénétisme, adultère). En effet, bien avant l'enfer chrétien, hindouistes (comme bouddhistes d'ailleurs) avaient inventé un Enfer. Le Bhagavata Purana des hindous décrit notamment 28 enfers plus terribles (16 chez les Bouddhistes) que d'autres mais temporaires (comme chez les Bouddhistes). Ces enfers ne sont pas gouvernés par un démon mais par Yama, le dieu de la plus haute vertu au pouvoir inégalé pour juger, aidé par sa soeur Chitragupta.
Les fresques d'origine très détériorée ont été remplacées par ces copies il y a une soixantaine d'années.
Au centre du bassin, se dresse un pavillon qui mérite son nom de "Pavillon Flottant" (Bale Kambang). Des peintures du même style que les précédentes en ornent le plafond.
Klungkung, pavillon flottant
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Pura Besakih: le grand "temple-mère"
Pura Besakih Pura Besakih
Une demi-heure de bus sur une route qui grimpe peu à peu (1000 mètres d'altitude) et à midi nous voici sur le site du grand temple de Besakih, "le temple-mère". Au XVes siècle, ce fut un temple d'Etat de la dynastie Gelgel.
Ce temple est le plus vénéré de tous à Bali car considéré comme le nombril du monde puisqu'il est situé au pied du plus haut sommet de l'île, le mont Gunung Agung (3142 mètres), l'équivalent du mythique Mont Meru de l'Inde. Les fidèles s'y pressent d'autant plus qu'il a été miraculeusement épargné lors de la grande éruption survenue en 1963 qui fit 1700 victimes. Le site est inscrit sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1995.
Moment sportif pour ceux qui n'empruntent pas une ojek (moto-taxi) car du parking au site il y a environ 1500 mètres à parcourir sur "l'avenue", une rue en mauvais état, comme ses trottoirs, bordées d'échoppes, de gargotes (warung) et jonchées de divers détritus.
Le complexe pyramidal de temples occupe six terrasses. Certaines constructions reposent sur des blocs d'origine mégalithiques qui auraient été mise en place il y a au moins deux millénaires. Par la suite, le site a été utilisé comme un lieu de culte hindou au VIIIes siècle sous le nom de Pura Basukihan puis à partir de 1284 lorsque les premiers conquérants javanais se sont installés à Bali. Au milieu d'une vaste pelouse peu avant le temple, on peut voir que l'on vénère une très ancienne pierre phallique plantée là, sans doute pour honorer Shiva.
Le site comporte 22 (ou 19 ou 23?) temples et quelque 90 édifices religieux. Pour en faire la visite complète, il faudrait y consacrer une journée entière explique Gede qui indique aussi que les touristes voyageant en individuels se font souvent arnaquer par des pseudo-guides qui se présentent comme guides officiels et obligatoires. Il y a comme un certain relâchement car tous les visiteurs n'ont pas revêtu le traditionnel sarong.
Les fidèles et les visiteurs sont nombreux mais comme le site est immense, on n'a pas l'impression d'une foule. Gede nous précise qu'il n'en est pas de même avec l'affluence de pèlerins lors des fêtes commémoratives d'anniversaire du temple qui se déroulent à un rythme annuel, décennal et centennal. A ces occasions, il faut y parquer les véhicules jusqu'à 25 km du site !!!
Pura Besakih
Une volée de marches conduit à un premier candi bentar (portail coupé). Dans l'encadrement se découpe la pointe du kori agung, le grand portail précédé d'un escalier aux rampes en forme de serpents conduisant à une seconde cour.
Pour notre part, nous laissons l'escalier central aux nombreux fidèles et empruntons l'escalier de l'ouest, sur la gauche, et redescendrons par l'est, donc dans le sens des aiguilles d'une montre. L'escalier de gauche évoque le Mahâbhârata, le plus ancien (plus de 4000 ans) poème épique à l'origine de l'hindouisme, tandis que celui de droit est relatif au Ramayana, la seconde épopée de l'hindouisme (datant d'environ 2000 ans).
Le temple principal, le Pura Penataran Agung est dédié à Shiva. Deux autres temples permettent de parachever l'hommage à la Tri-Mûrti. A l'est se trouve le Pura Kiduling Kreteg dédié à Brahma et à l'ouest le Pura Batu Madeg dédié à Vishnu.
Au milieu des classiques pavillons à toits empilés et couverts de chaume, dans la partie supérieure se dresse une fine tour pyramidale à 11 ressauts, le Trône de Lotus, en l'honneur des trois dieux majeurs.
Du sommet du site, on a devant nous "une forêt de pagodes", n'exagérons pas quand même (!), disons que l'oeil embrasse une douzaine de hauts meru à 11 niveaux de toits empilés.
Pura Besakih
Comme un certain nombre de fidèles prennent la visite dans le sens opposé, lorsque nous descendons côté est, nous nous trouvons donc dans une bonne position pour les voir face à nous. Généralement souriants, vêtus de leurs habits de cérémonie traditionnels, le front marqué de bindi (ou tilak), sorte de "troisième oeil", faits de grains de riz collés. Certains préparent des offrandes par exemple en découpant tout menu des feuilles de bananier comme s'il s'agissait de ciboulette. D'autres font leur pause pique-nique (nous aussi on a faim)...
Nous avons passé une heure dans l'enceinte du temple et il nous faut retourner au parking, à un kilomètre et demi d'ici. Il est 13h30 et la faim commence à en tenailler certains...
De Besakih à Rendang Image de Rendang
Heureusement seulement un bon quart d'heure nous sépare de notre restaurant situé à Rendang. Pendant un moment nous suivons une camionnette transportant une sorte de grand panier en forme de nasse destiné au transport de cochon vivant.
Nous voici enfin au restaurant Mahagiri. Nous avons mérité ce bon repas où l'on nous sert des brochettes, des nems, un morceau d'agneau, le tout accompagné de riz et légumes sautés et de ...frites!!!
Repas pris en terrasse avec une jolie vue sur des rizières en terrasses.
Nous reprenons la route en direction des plaines du sud et de la côte méridionale. Un trajet d'une petite heure.
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Pura Goa Lawah: le temple de la Grotte des Chauve-souris
Pura Goa Lawah (Temple de la Grotte aux Chauve-souris)
Nous voici au petit mais néanmoins fameux temple de la Grotte (Goa) des Chauve-souris (Lawah) où nous allons passer une heure car une grande cérémonie s'y déroule.
Le site est l'objet de vénération depuis la nuit des temps. Il paraît que la grotte servait aussi à démasquer les menteurs. Comme elle abritait des serpents et autres dragons et animaux maléfiques, si un suspect mis à l'intérieur en ressortait vivant, c'est qu'il était parfaitement intègre. la légende dit qu'un personnage en ressortit à 30km de là, à Besakih mais personne n'a semble-t-il retenté l'expérience.
Dans la cour extérieure des arbres sacrés sont ceint des tissus rituels tandis que des percussions de gamelan sont laissées là sans leur interprète.
L'accès au temple est commandé par un kori agung, un grand portail à trois portes. Le fronton du monument est orné d'une effigie dorée de chauve-souris. Pas de doute, nous sommes à la bonne adresse et nous franchissons la porte gauche car les portes latérales sont réservées aux vulgum pecus de notre espèce...
Des autels-lanternes, un meru à 11 toits empilés. Sur la gauche, abrité dans un pavillon un prêtre officie et psalmodie tandis que son assistante s'en va bénir la foule de fidèles assis à même le sol. A certains moments, ils portent les mains jointes au dessus du front, les yeux fermés dans un silence contemplatif. Ils répètent ce geste trois fois en tenant pincées entre l'extrémité des doigts des pétales ou des fleurs.
Tout à fait au fond, on devine une grotte précédée par un pavillon. A l'arrière, un autel recouvert d'offrandes supporte des pavillons miniatures placés juste devant l'entrée de la grotte habitée par un millier de chauve-souris.
Comme les choses traînent en longueur, certains se faufilent discrètement en passant derrière un pavillon situé sur la droite, afin d'approcher la fameuse grotte. Cela fait, il se trouve que la cérémonie s'achève. La luminosité ambiante empêche de voir distinctement les petits mammifères volants suspendus à la voûte. Mais il est possible d'avoir plus de chance avec des photos, à condition d'avoir un minimum de pause stable et en utilisant retardateur et flash (il n'est pas nécessaire qu'il soit à longue portée).
Nous sortons avec les derniers fidèles tandis que d'autres arrivent en cortège. Un groupe de 6 ou 7 hommes transportent une grosse et lourde male en bambou tressé. Sans doute pour que son contenu soit béni avant d'être remporté au village.
Pendant ce temps, les personnes qui ont assisté à la cérémonie précédente repartent vers leur village dans la benne de camions !
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Kusamba: une saline artisanale
En 5 minutes de bus, nous arrivons sur la côte.
Le nom de Kusamba est lié à la lutte du peuple balinais contre les soldats néerlandais lors de la guerre en mai 1849. Ici, des héros balinais ont tué le Lieutenant-Général Michiel.
Dans cette partie de Bali, les habitants sont pêcheurs. D'autres sont agriculteurs (une quarantaine) et certains de ces derniers complétaient parfois leurs revenus par la vente de sel extrait de l'eau de mer. Cette dernière activité est bien précaire puisque seulement deux familles pratiquent encore ce métier et cela grâce au passage des touristes. Il faut savoir que c'est un métier extrêmement pénible. Celui de saunier dans nos marais salants l'est déjà mais c'est sans commune mesure avec le travail titanesque accompli ici.
Derrière des cocotiers, sur 3km s'étend une plage de sable noir volcanique bordant un bras de mer turquoise du Détroit de Lombok au-delà duquel on distingue à peine la petite île Lembongan qui se confond avec l'île Penida située juste en arrière, île que les pêcheurs de Kusamba ravitaillent tous les jours.
Mais nous ne sommes pas là pour la plage et le paysage mais pour voir comment travaillent les saliniers (ou sauniers) et leurs installations. Dévots comme tous les Balinais, ils ne manque pas de placer leur activité sous les auspices divines puisque près du rivage on peut voir un petit autel à offrandes et des sortes de totems présentant des figures riant aux éclats, comme des masques de Carnaval
Pour les voir vraiment en activité et pas seulement une simple démonstration comme ce soir, il faudrait venir le matin. Ils ont d'abord dès la veille ratissé et lissé un secteur sur la plage.
Munis de seaux de cuir (parfois de bois) suspendus en en équilibre aux extrémités d'une palanche, une perche de bambou portée sur leurs épaules, ils puisent de l'eau dans l'océan. Puis lentement et en rythme, le long du chemin, ils remontent la plage en forte déclivité tout en éclaboussant d'eau de mer la zone de la plage préparée à cet effet. Au cours des heures suivantes, le soleil chauffe la surface du sable noir (cette couleur facilitant l'absorption de la chaleur) où la teneur en sel augmente par évaporation de l'eau. Ce sable très salé est ramassé et emporté dans la hutte voisine. Il est mis dans des sortes de paniers filtrants en fibre de palmiers sur lesquels on verse de l'eau de mer qui va encore se charger en chlorure de sodium traversant la couche de sable pour produire une saumure. Le salinier puise cette eau concentrée en sel et la verse dans un système d'évaporation fait de troncs de cocotiers creusés formant comme des marais salants miniatures. Le produit fini est un gros sel naturellement iodé. Ce processus ne peut se faire pendant les mois secs, entre mars et novembre.
Dans le meilleur des cas, les producteurs de sel sont en mesure de produire 10 kilogrammes de sel par une journée torride, soit une valeur d'environ 100.000 roupies (6 ou 7€).
Grâce au sel qu'ils vendent aux touristes en guise de souvenirs et à quelques pourboires, les producteurs améliorent leur revenu car la vente de leur récolte sur les marchés ou aux grossistes qui revendent ensuite le sel aux usines ou aux commerçants est peu lucrative.
Après ce parcours de BALI, d'ouest en est, nous allons nous envoler vers d'autres cieux pas si lointains que ça mais quand même à 600km, en direction de l'île de Célèbes (ou Sulawesi), en survolant la Mer de Bali puis la Mer de Flores.
Nous allons nous rapprocher de l'Equateur puisque celui-ci sépare la péninsule nord-est du reste de cette île toute en péninsules.
Courte nuit car lever à 3h30.
En guise de petit-déjeuner, l'hôtel nous fournit une boîte pique-nique (oeuf dur, sandwichs, croissant, pain au raisin, fruit du serpent et briquette de jus d'orange) que nous allons "déguster sur le pouce" dans le hall avant de partir en bus prévu à 4h30.
Court trajet puisque le Bandar Udara International Airport se trouve au sud de Sanur.
Embarquement à 6h45 et décollage à 7h. Ce vol domestique est assuré par la compagnie nationale Garuda Indonesia sur un avion CRJ-1000 "nouvelle génération" de 96 places passagers dont 12 en "classe affaires". CRJ, kézako ? C'est un avion court courrier bi-réacteur Canadair Regional Jet de la firme canadienne bien connue Bombardier (avion, métros, trains...). Décidément les Canadiens sont très présents sur ce type de marché (à Madagascar, on a volé sur un DHC-6 du canadien De Havilland Canada).
Avant le vol Denpasar-Makassar Embarquement
Mont Rinjani sur l'île de Lombok Mont Rinjani sur l'île de Lombok
L'avion qui a pris l'air en direction de l'ouest fait un virage juste au-dessus de l'étroit de la péninsule de Bukit puis au-delà des nuages nous trouvons le soleil. Sur la droite, on voit très distinctement le sommet du volcan Gunung Rinjani qui traverse la couche nuageuse. Rien d'étonnant car ce volcan situé sur l'île de Lombok est le second sommet d'Indonésie avec ses 3726 mètres d'altitude.
Bientôt à l'approche de Makassar, nous survolons l'îlot Maccinibaji puis c'est Célèbes avec un parfait quadrillage de rizières de plaine.
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Ile de CÉLÈBES
22 au 25 septembre 2013
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ITINERAIRE: une proposition de découverte de l'île de CÉLÈBES
Aperçu historique des CÉLÈBES...
Les origines
Des fouilles effectuées dans les grottes de Leang-Leang, au nord de Makassar, ont révélé des traces de présence humaine qui remonterait à 5000 ans (3000 av. J.-C.). A cette époque des populations austronésiennes du littoral sud de la Chine du sud commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan puis, vers 2000 avant J.-C., de là partent des migrations vers les Philippines, Célèbes, Timor et les autres îles de l'archipel indonésien. Comme les Dayaks de Kalimantan et les Batacres du nord de Sumatra, les Torajas appartiennent aux plus anciens peuples d'Indonésie. L'arrivée des Austronésiens à Célèbes est donc postérieure à l'occupation des grottes de Leang-Leang et à l'érection de mégalithes de granite, que des études archéologiques ont daté de 3000 à 1300 avant notre ère. La fonction de ceux-ci est inconnue. Une trentaine ont une forme humaine. D'autres sont en forme de pots (Kalamba) et de plats (Tutu'na).
C'est dans l'ouest de Célèbes qu'a été trouvé le plus ancien objet d'art religieux d'inspiration indienne d'Indonésie, une statue de Bouddha en bronze datant du IIIe ou IVe siècle.
PRINCIPAUTES RIVALES ET JEUX EUROPEENS
La domination de Luwu
La Galigo, œuvre centrale de la mythologie des Bugis dont les plus anciens fragments remonteraient au XIIIe siècle , décrit en termes peu précis un monde de principautés côtières et fluviales dont l'économie est fondée sur le commerce. Sont citées Luwu et Cina (rien à voir avec la Chine).
En revanche les noms d'importants royaumes bugis ou makassar comme Bone, Gowa, Tallo (ou Wajo), ne sont pas mentionnés dans La Galigo.
Le décalage observé entre la société décrite dans La Galigo et la réalité des royaumes agraires bugis a amené des historiens à supposer une période de chaos qui séparerait les deux époques. Des fouilles menées à Luwu ont révélé que ce royaume n'est pas antérieur aux premiers royaumes agraires du sud-ouest de la péninsule méridionale de Célèbes.
On pense désormais que les premiers colons bugis se sont établis le long des bandes côtières vers 1300 après J.-C., pour commercer avec les populations indigènes de Luwu.
L'archéologie ainsi que les textes décrivent Luwu comme une confédération, menée par des Bugis, de différentes populations unies par des relations commerciales. Luwu semble être le seul État bugis cité dans le Desawarnana (poème épique écrit en 1365 à la Cour du royaume de Majapahit, dans l'est de Java).
L'économie et la prospérité de Luwu reposent en effet sur la fonte du minerai de fer (armes et outils pour l'agriculture). Au XIVe siècle, Luwu est devenu le suzerain redouté d'une grande partie du sud de la péninsule.
Deux siècles plus tard, au XVIe, la puissance de Luwu est éclipsée par celle montante des principautés agraires du sud.
La domination de Gowa
Selon la tradition bugis, le royaume de Bone a été fondé en 1330 tandis que la tradition orale des Makassar, mentionne le royaume de Gowa (et sa principauté, Tallo) qui aurait été également fondé au début du XIVe siècle.
Alors Gowa contrôle notamment le commerce de l'or produit dans le nord de Célèbes.
Les premiers européens à visiter l'île de Célèbes (qu'ils prennent pour un archipel en raison de sa forme contournée) sont des marins portugais en 1525, venus des Moluques à la recherche d'or. Ils tentent de christianiser le sud de Célèbes, sans succès.
Au début du XVIIe, le royaume de Bone ainsi que les autres principautés makassar et bugis passent sous contrôle de Gowa.
C'est à ce moment que les Néerlandais arrivent, en 1605, rapidement suivis par les Britanniques, qui établissent une manufacture à Makassar.
En 1605, le souverain de Luwu se convertit à l'islam. Cette même année, le roi de Gowa se convertit également et prend le nom d'Alauddin (règne 1593-1639). De 1608 à 1611, il se lance dans une série d'expéditions militaires pour imposer la nouvelle foi aux différentes principautés makassar et bugis, dont le royaume de Bone. À la fin de cette guerre (campagne de 1608 et 1611), Gowa devient la puissance dominante du sud de Célèbes, en pays bugis et makassar. Le sultan Alauddin, peu désireux d'accepter le monopole des Hollandais de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou Compagnie hollandaise des Indes orientales) qui a établit un poste à Gowa en 1609, préfère continuer de traiter avec des marchands asiatiques et européens.
Au XVIIe siècle, le Sultan de Gowa et le Sultan Agung de Mataram (Java) menacent même le royaume de Gelgel (Bali) tandis que vers 1620, le royaume de Luwu abandonne sa capitale Malangke (45 000 habitants) au profit de Palopo, plus à l'ouest (pays toraja).
La domination de Bone
Comme on l'a déjà mentionné, selon la tradition bugis, le royaume de Bone a été fondé en 1330 mais est resté longtemps marginal par rapport à ceux de Luwu ou de Gowa.
En 1660, le prince bugis Arung Palakka de Bone, vassal de Gowa se révolte, appuyé par quelque 10 000 partisans mais les rebelles vaincus trouvent refuge auprès de la VOC à Batavia (Java). En 1666, il appuie la VOC qui lance une flotte contre Gowa, avec à bord des troupes bugis et moluquoises, qui contraint le Sultan Hasanuddin (règne 1653-1669) à se rendre en 1669 et à signer le traité de Bongaya, qui donnait le contrôle du commerce à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Bone et les autres principautés bugis s'affranchissent alors de la suzeraineté de Gowa, Bone devenant à son tour le royaume dominant, tandis que la VOC expulse les autres Européens de Gowa.
En 1672, Arung Palakka prend le titre d' Arumpone ("souverain de Bone"). Il entreprend alors une série de campagnes pour soumettre les autres principautés du sud de Célèbes, provoquant l'exil de nombreux princes bugis et makassar. Il envoie également une armée à Java pour aider la VOC à mater la rébellion du prince de Madura, s'affirmant ainsi comme allié des Hollandais.
Le XVIIIe siècle est marqué par les rivalités entre les différents États bugis et makassar. En 1739, le prince bugis Arung Singkang attaque la cour de Bone, qui est incendiée.
Durant les guerres napoléoniennes, les Britanniques occupent les Indes néerlandaises.
Bone, à la tête d'une alliance de plusieurs principautés, attaque les positions britanniques en 1814 et 1816, mais est défait à chaque fois. Les Néerlandais reviennent en 1816 s'appuyant sur le traité de Bungaya signé en 1667 entre la VOC et Gowa.
En 1824, Bone refuse le renouvellement du traité de Bungaya mais est défait à nouveau par les Hollandais, alliés à Gowa. Le début de la guerre de Java (1825-1830) contraint les Néerlandais à réduire leur présence militaire à Célèbes, et laisse quelque répit à Bone.
Partie de l'Indonésie indépendante
En 1905, l'ensemble de l'île est intégrée aux Indes orientales néerlandaises, jusqu'à l'occupation japonaise de l'Indonésie durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans le sillage de la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie en 1945, l' Arumpone, le souverain de Bone, prend le parti de la jeune république contre les Néerlandais. Cette position lui vaut d'être arrêté par les Néerlandais en 1946, avec Ratulangie, roi de Luwu, bien que depuis le XIXe siècle, Luwu ne soit plus que l'ombre de sa grandeur passée.
Quelques jours après la capitulation du Japon en août 1945, l'Indonésie a autoproclamé son indépendance et abolit les monarchies tribales sur le territoire de la nouvelle république.
Après le transfert de souveraineté en décembre 1949, Célèbes est devenu un état fédéral de la République des États-Unis d'Indonésie (remplacée en 1950 par la République d'Indonésie).
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RELIEF
Célèbes ou Sulawesi est une île d'Indonésie située au nord-est de Java et de Bali, au nord de Florès et Timor au sud, à 300 kilomètres à l'est de Bornéo, à 600 kilomètres au sud des Philippines et à 200 kilomètres à l'ouest des Moluques. Du nord au sud, l'île s'étend sur 800 km de latitude. Des pointes de ses péninsules les plus éloignées, la distance terrestre est d'environ 1500 km, avec un relief très accidenté.
Avec une superficie de 189 035 km2 (ou 174 600 ?), le tiers de la France, c'est la quatrième plus grande île du pays après la Papouasie, Kalimantan et Sumatra, et la douzième (ou onzième ?) plus grande île du monde mais elle ne représente que 7% de la population indonésienne. Le relief, plutôt accidenté, est principalement recouvert par la forêt tropicale. Le point culminant de l'île est le mont Rantemario avec 3 478 (ou 3 455) mètres d'altitude. L'île possède quelque 5 500 kilomètres de côtes.
Sa forme très découpée ressemble à une araignée ou à un scorpion avec sont dard ou encore à la lettre K. Du nord au sud, on distingue quatre péninsules: nord-est (Minahasa), est (Semenanjung Timur), sud-est (Semenanjung Selatan) et sud (Makassar). L'île est bordée par le détroit de Makassar à l'ouest qui la sépare de Bornéo et par la mer des Moluques à l'est que la sépare des Moluques.
Le centre de l'île est formé de montagnes escarpées, de sorte que les péninsules ont eu traditionnellement peu de rapports, les transports étant plus faciles par voie maritime que terrestre.
CLIMAT
Sulawesi bénéficie d'un climat chaud, relativement identique à celui de Bali.
Sulawesi est traversée par l'Equateur dans sa partie nord (trois des quatre provinces, celles du centre, du sud et du sud-est sont dans l'Hémisphère austral), et se caractérisent donc par des durées de jour et de nuit pratiquement égales, avec très peu de variations tout au long de l'année. Le soleil se lève et se couche très vite, l'aube et le crépuscule sont presque inexistants.
La saison humide (et chaude) s'étale de novembre à mars et la circulation sur les pistes est difficile, avec d'assez grandes disparités suivant les années et les lieux. De graves inondations, accompagnées de glissements de terrain, ont eu lieu notamment en novembre 2012.
La saison sèche (et "fraîche"), de mai à août-septembre.
Les températures ne varient guère au cours des douze mois de l'année, aux alentours de 30°, mais chutent fortement en altitude.
En outre, la nature très montagneuse de la topographie de l'île influence le régime des précipitations, les reliefs tendant à retenir les pluies. Les régions sud et sud-est sont relativement sèches, alors que les zones du centre et du nord sont nettement plus arrosées. De même, compte tenu de l'orientation des vents dominants et du positionnement de certains reliefs par rapport à ces vents, les flancs est de l'île reçoivent souvent davantage de pluies que les flancs ouest.
Dans l'intérieur, le pays Toraja, s'élève à plus de 500 m. d'altitude et culmine à près de 3500 m, aussi les températures y sont douces, voire fraîches (18° en soirée à Makale, capitale administrative du Pays Toraja).
POPULATION
Les quelques 17,5 (ou 19?) millions d'habitants de l'île montrent une étonnante diversité ethnique et culturelle. Cette population s'accroît à un rythme supérieur à celui de la moyenne nationale.
Les trois villes principales sont Makassar (Sulawesi du sud) avec 1 339 374 habitants, Manado, (Sulawesi du nord) avec 408 354habitants et Palu (Sulawesi du centre) avec 335 297habitants.
Makassar, la ville principale est aussi nommée sous son ancienne appellation Ujung Pandang. Avec Manado, ville située à la pointe est-orientale de l’île, elle possède un aéroport offrant des liaisons régulières avec les autres îles indonésiennes.
CULTURES
Les principaux groupes ethniques de Célèbes sont les différents groupes Minahasa (500 000 personnes) et les Gorontalos dans la partie nord, les Makassar (éleveurs et agriculteurs de religion musulmane), les Bugis et les Toraja dans la partie sud.
Quelques précisions sur ces deux dernières ethnies...
Les Bugis, concentrés dans les centres urbains et portuaires des régions du littoral sud, avec 4,5 millions d'individus (sur 6,5 millions d'individus de cette ethnie, y compris ceux établis hors de l'île). C'est l'ethnie principale avec le quart de la population de Sulawesi. Les Bugis pratiquent l'Islam sunnite. Largement tournés vers la mer, leur flotte est la plus renommée d'Indonésie.
Les peuples bugis côtiers désignaient sous le nom de Toraja les habitants des hautes terres (to signifie "le peuple" et ri aya signifie "hautes terres") dans le sud de Sulawesi. La tribu des Torajas regroupe les gens qui vivent dans les régions montagneuses. Leurs ancêtres ont une origine chinoise.
Cette ethnie compte environ 650 000 personnes, qui ont su conserver leur culture si particulière, leurs anciennes croyances animistes sont souvent encore présentes dans des rites syncrétiques. 450 000 à vivent toujours dans le "kabupaten" (département) de Tana Toraja ("le pays des Torajas"). Mais une importante diaspora de 5 millions de personnes est dispersée hors du pays toraja. Beaucoup de ses membres contribuent financièrement aux cérémonies funéraires.
Les Torajas sont connus
- pour l'importance de leurs rites funéraires élaborés qui sont d'importants évènements sociaux, qui durent plusieurs jours et auxquels assistent en général des centaines de personnes, ce qui conduit à sacrifier un grand nombre de buffles,
- pour leur sites funéraires familiaux, appelés liang, taillés dans les falaises,
- pour leurs maisons tribales ou foyers coutumiers, des maisons traditionnelles massives aux toits concaves en pointes, connues sous le nom de tongkonan, en forme de bateau (symbolisant la légende de l'origine des Torajas venant par la mer en provenance du Cambodge) ou évoquant les cornes du buffle tant sacralisé...
- et pour leurs dessins et sculptures sur bois colorés.
BUGIS et TORAJAS:
des ennemis ?
L'opinion la plus répandue voit dans les Bugis les ennemis héréditaires des Toraja.
Il est vrai que les Torajas étaient encore au tout de début du XXe siècle un peuple violent de coupeurs de têtes (comme leurs voisins du nord, les Posos ou les Dayaks de Bornéo), en bagarre continuelle avec leurs ennemis héréditaires, les Bugis.
En réalité, au cours de l'histoire, les relations entre les deux peuples furent bien plus souvent pacifiques que belliqueuses. Très tôt, les Toraja ont entretenu des relations avec les princes bugis et pratiqué le commerce avec leurs voisins, échangeant le fer, l'or, les produits de la forêt et, plus tard, le café du pays toraja, contre le sel, le poisson séché, les buffles albinos, la soie et la verroterie.
LANGUES
Avec 114 langues, le rameau des langues célèbiques est l'un des plus importants de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
Les principales langues parlées sont le gorontalo et le minahasa dans le nord de l'île, le pamona dans le centre, le mandar dans l'ouest, le buginais, le makassar et le toraja dans le sud et le buton dans le sud-est.
La langue toraja est donc une variante de la langue malayo-polynésienne.
L'importance de la mort dans la culture Toraja se traduit dans le langage pour exprimer les degrés de douleur et de deuil, la tristesse, la nostalgie, la dépression et la douleur mentale.
RELIGIONS
Les religions modernes, chrétiennes et musulmane, ne sont pas exemptes d'un certain syncrétisme car leurs fidèles font souvent référence aux croyances anciennes (chamanisme...).
Les peuples des montagnes et les Minahasa du Nord sont généralement chrétiens protestants, tout comme les Toraja.
CHEZ LES BUGIS
Les Bugis ont la réputation d'être de fervents musulmans. Ils se sont convertis à l'islam à partir du début du XVIIe siècle.
Ils continuent néanmoins d'observer certains des rites appartenant aux croyances traditionnelles.
CHEZ LES TORAJAS
Jadis féroces coupeurs de têtes, à partir du XVIIIe siècle, les Torajas se sont pour la plupart convertis au christianisme (en hausse, 80%, très majoritairement des protestants), pour le reste, ils sont soit musulmans (en baisse, avec 6%) soit animistes (en très forte baisse, avec 6%).
Notre guide Herman a une tout autre vision de ces données en considérant que l'islam est en forte progression et représente 30% en pays toraja (?).
Une autre grille de lecture considère qu'environ 45% des Toraja confessent le christianisme mêlé de syncrétisme animiste, 5% l'islâm, et que 50% pratiquent exclusivement l'antique animisme de l'Aluk Todolo, basé sur le culte des ancêtres.
ECONOMIE: les touristes...
L'économie de Sulawesi est surtout basée sur l'agriculture: riz, cacao et plantations de palmiers à huile.
La plupart des habitants de Sulawesi vivent de la terre, des forêts et de la mer, au travers de petites exploitations familiales. Le nord et le sud sont plus riches que le centre et du sud-est en raison de la richesse de leur sol volcanique. L'agriculture est possible jusqu'à 2700 mètres d'altitude en raison de la basse latitude.
Les cultures de riz, maïs (50 0000 ha), manioc (dont on fait les galettes dites cassaves), légumes et fruits font travailler plus de gens que n'importe quelle autre activité économique. Le riz est cultivé principalement sur des plaines et terrasses inondées. Sa culture est concentrée sur la fertile péninsule du sud irriguée, d'où un grand surplus est exporté vers d'autres régions de l'Indonésie. Un peu plus d'un million d'hectares sont consacrés à cette culture, soit 5% de la superficie de l'île.
Dans le nord de Sulawesi, la principale richesse agricole provient de l'arboriculture, en particulier pour la production de noix de coco, muscade et clou de girofle. Le commerce du clou de girofle est important dans la péninsule de Minahasa. La région couvre environ 30% de la production de clou de girofle du pays et une véritable "fièvre du clou de girofle" s'est propagée sur toute l'île au cours des dernières décennies, quelques arbres plantés dans une arrière-cour arrière pouvant apporter une petite fortune.
Des cultures commerciales sont également réalisées en complément de la culture du soja (10 0000 ha): le café dans le sud et le cacao dans l'ouest de la péninsule sud-est.
L'élevage bovin est important surtout dans le sud qui est la troisième province productrice de bovins du pays mais il s'agit d'un élevage extensif.
La pêche emploie un grand nombre d'habitants de Sulawesi. Si la pêche côtière avec des bateaux et des techniques traditionnelles est toujours pratiquée, on commence à voir la pêche moderne L'évolution la plus remarquable est l'installation et extension des exploitations de pêche côtière et de fermes aquacoles d'élevage de crevettes (sur 45 0000 ha), principalement dans le sud. Les crevettes surgelées sont exportées à destination du Japon.
D'autres importantes ressources naturelles proviennent de la sylviculture.
La forêt procure d'importants revenus à la région centrale. Le sud-est produit du teck (Tectona grandis). Le rotin est également précieux. Dans le passé, le bois et le rotin ont été exportés sans être transformés mais désormais le gouvernement a interdit les exportations de produits forestiers non transformés.
On compte aussi d'autres plantations forestières à destination industrielle: bois pour pâte à papier (Acacia mangium, Pinus merkuli, eucalyptus, Paraseriantes falcataria...), bois pour l'ameublement, autres que le teck, Swientenia mahagoni, Pericopsis, Insia bijuga...
Les superficies totales possibles de plantations forestières industrielles sont 440 000 ha.
On peut évoquer les mines de nickel de Saroako dans le sud de Sulawesi, où le minerai de faible qualité est partiellement traité pour l'exportation. Le nickel est également exploité à Pomalaa, toujours au sud. Quant à l'asphalte, on l'exploite sur l'île de Pulau Batuata (au sud-est). Les dernières années ont connu une ruée vers l'or en Indonésie. A Sulawesi, cette "fièvre" a été limitée au nord du district de Bolaang Mongondow. Les gisements de cuivre dans le nord sont également prometteurs.
L'industrie a encore peu contribué au développement économique et se limite au secteur agro-alimentaire avec la transformation des produits agricoles à petite échelle: minoteries à Makassar, manufactures qui fabriquent des produits issus des noix de coco dans le nord. Les grandes distances qui séparent Sulawesi des marchés de consommation constituent un vrai défi.
Le secteur des services, comme les transports et le tourisme, se développe.
Depuis les années 1960, un réseau routier a été créé. Les liaisons aériennes entre les capitales provinciales et quelques autres villes ont également été mises en place.
Sulawesi a été célèbre pour son activité maritime pendant des siècles. Les navires à voiles sont encore utilisés pour une grande partie du transport entre les îles.
Enfin, le gouvernement fonde de grands espoir sur le tourisme (à la fin des années 1980, on comptait annuellement 25 000 visiteurs français). Jusqu'à présent, ce développement a été limité au sud de Sulawesi, en particulier le "pays toraja" avec ce que l'on appelle le "tourisme mortuaire", ou dirais-je plutôt "mortifère", et un peu au nord. Ce sont les deux seules régions dotées d'un minimum d'infrastructures pour cette activité.
On oppose ce tourisme à celui de Bali qui est dit "balnéaire" bien que, comme on l'a vu en visitant cette dernière, nous y avons également été souvent mis en présence de rites funéraires !
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SULAWESI ou CÉLÈBES
Sulawesi est le nom indonésien moderne tandis que l'ancien nom de Celebes vient du français Célèbes issu du portugais Pontos dos Celebes ("Cap mal famé").
Désignant une île, en français ce nom n'est pas précédé d'article défini et n'est pas pluriel. Et pour éviter de l'écorcher sous le forme de Célèbres, il vaudrait mieux alors utiliser son nom moderne de Sulawesi.
Pour certains, l'étymologie de SULAWESI proviendrait de termes sanskrits signifiant "trident de fer" à cause de la forme caractéristique de l'île, sorte de K. Mais cette interprétation n'est guère fiable car les anciens Indonésiens ne connaissaient pas la forme de leur île.
Une autre étymologie dit que sula signifie "île" et wesi ou besi "fer": Sulawesi voudrait donc dire "Île du fer". En effet, depuis longtemps les gisements de fer de Célèbes sont connus car peu nombreux dans l'archipel indonésien. Les Javanais du royaume de Majapahit au XIVe siècle, appréciaient le fer à haute teneur de nickel en provenance du royaume de Luwu dans le sud de Célèbes.
POUR COMMENCER LA DÉCOUVERTE DE CELEBES...
Comme je le disais en quittant BALI,les 600 km séparant ces deux îles de l'archipel indonésien sont vite franchis en empruntant la voie des airs.
Sud Sulawesi: îlot Maccinibaji
Rizières du sud de Sulawesi
A l'approche de Makassar, nous avons survolé l'îlot Maccinibaji puis c'est l'île de Célèbes qui se présente avec un parfait quadrillage de rizières dans la plaine qui entoure l'aéroport de Makassar. Il est 8h05, le vol a duré un tout petit peu plus d'une heure.
L'aéroport Bandana Internasional Sultan Hasanuddin se trouve à environ 22 km au nord-est de la ville.
Ce soir, le temps est couvert mais il fait quand même 22°, soit près de 10° de plus que dans l'ouest de la France. Ne faisons pas la fine bouche et apprécions...
C'est toujours un guide employé par Panorama Destination qui nous prend en charge. Bien que le personnage soit petit, c'est facile de le repérer à sa chemise bariolée. Herman ou "petit Herman" comme il lui arrivera de se qualifier lui-même est un Toraja dont l'âge est approximativement de 42-43 ans. Il est né dans le village de Pangala, tout à fait au nord-est du pays Toraja, où il a appris beaucoup de choses sur les traditions ancestrales auprès de son grand-père. Il est marié et a cinq enfants (dans l'ordre GFFFG). Pascale le taquinera souvent en l'affublant du sobriquet de "Tortue Hermann", du nom d'une espèce de tortue du bassin méditerranéen. Mais c'est mal choisi car notre Herman est remarquable par sa vivacité, ce qui n'est pas le cas de ce reptile.
C'est un excellent guide à tout point de vue, je le recommande pour les gens qui voyagent en individuel dans ce pays toraja à la culture si particulière: il est au plus au point soucieux de la logistique, il parle très bien français, il connaît parfaitement la culture de sa région et partage ses connaissances avec passion. Il a suffisamment d'humour pour détendre l'atmosphère et ne pas être ennuyeux. Parfois, sans doute pour titiller notre intellect et vérifier notre attention, il lui arrive de jouer au Marseillais en exagérant le propos...
A noter qu'il guide aussi des groupes hispanophones et même des Japonais auxquels il s'adresse en mixant anglais et japonais (les Japonais ont toujours un accompagnateur qui fait au besoin fonction d'interprète).
HERMAN, guide sur CELEBES MARTIN, assistant guide sur CELEBES
Herman sera responsable de l'ensemble de notre groupe mais comme les routes accidentées de l'île ne permettent que l'utilisation de minibus d'une vingtaine de places, nous allons devoir nous répartir dans deux véhicules. Le second sous-groupe aura pour guide Martin, l'assistant de Herman, sympathique et de bon niveau de français. Lors des arrêts et visites, le groupe se retrouvera au complet et nous aurons parfois des explications de l'un ou l'autre guide, indifféremment.
Cette fois pour nous déplacer, nous avons des véhicules japonais neufs Mitsubishi mais d'une qualité moindre que le standard qui sont livrés dans les pays en développement. Ils se détériorent donc rapidement. Mais ils ont pourtant l'apparence de bus Mercedes Benz ! En effet, le TO Jet Tour aurait exigé du réceptif des véhicules de cette marque pour leur réputation de confort et de fiabilité. Alors ! Alors... des Chinois les ont relookés.
J'aurais tendance à croire cette drôle histoire de maquillage et de contrefaçon. En effet, la sono est infecte (ce qui rend l'écoute difficile même si le guide a peu d'accent) et les suspensions couinent lamentablement comme s'il s'agissait de vieux bus. Le mauvais état des routes n'est pas une excuse valable pour des véhicules aussi récents.
Seul avantage par rapport à nos précédents bus, les vitres ne sont pas pourvues de filtres ce qui rend moins problématique la prise de photo au travers.
Nous aurons encore un très bon chauffeur en la personne de Yunus (musulman peut-être avec ce prénom arabe dérivé du nom biblique de Jonas).
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COMMENCER LES VISITES: de Makassar au Pays Toraja
Documentation et crédits
mes notes de voyage
"Indonésie" par divers auteurs aux Editions Lonely Planet - Paris 2010
"Indonésie" du magazine GEO n° 225 de novembre 1997
"Indonésie: Java-centre et ouest, Sumatra, Kalimantan et les Moluques" par Laure de CHARETTE dans la collection "Les Guides Mondéos" aux 2ditions Mondéos - Paris 2012
"Indonésie: Bali, Lombok, Gili, Java-est et Sulawesi" par Laure de CHARETTE dans la collection "Les Guides Mondéos" aux 2ditions Mondéos - Paris 2012
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (notamment http://fr.wikipedia.org/wiki/Toraja) et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
QUELQUES IMAGES POUR COMMENCER
vers BALI
BON A SAVOIR
QUAND PARTIR ?
Madère est une destination qui peut être appréciée tout au long de l'année du fait de sa situation géographique, le printemps et l'automne tout particulièrement (en évitant l'affluence touristique estivale)...
Sur la côte, les températures ne descendent jamais en dessous de 13° et elles atteignent rarement les 30°. Quant à l'eau de mer, sa température varie peu autour de 20°.
Du fait de sa latitude (à la hauteur de Marrakech) et du fait qu'il est baigné par Gulf Stream, l'archipel bénéficie d'un climat subtropical, doux tout au long de l'année. La température moyenne est de l'ordre de 18-20° en hiver et de 25-26° en été.
Mais en raison de son environnement maritime et de son relief élevé, l'humidité apportée par l'alizé ou les alizés (vent du nord-est) provoque souvent la formation de nuages et de brouillards sur le littoral nord et sur les sommets. A cela s'ajoute une brise plus ou moins soutenue sur les zones les plus exposées (le site de Funchal n'a pas été choisi par hasard). Ce sera malheureusement le cas au cours de la première quinzaine de mai. Toutefois avec 17° le matin et une petite vingtaine de degrés en milieu d'après-midi, c'est 10° de mieux qu'en France !
En fait, on observe de grandes différences à quelques kilomètres de distance en raison de microclimats découlant de l'altitude, de l'exposition ou de la configuration du relief environnant. Certains évoquent 10 microclimats et d'autres vont même jusqu'à 24 ! On a pu constater la réalité de ces microclimats pendant les trois derniers jours où Caniço était plongé dans le vent et le crachin tandis que le soleil s'imposait plus ou moins à Funchal, à une dizaine de kilomètres seulement de là.
Météo à 4 jours à Funchal
TRANSPORTS ET CIRCULATION
Grâce aux aides de l'Union Européenne, l'infrastructure routière de Madère s'est considérablement améliorée à partir de la fin des années 1980 et particulièrement dans les années 1990-2000, avec la construction de nombreux tunnels (55 km) et viaducs, l'élargissement des routes principales et la création d'un axe autoroutier sur la côte sud, entre Ribeira Brava et Machico.
Les routes n'en restent pas moins sinueuses le long des côtes ou dans la traversée des montagnes centrales. A cette difficulté de la conduite automobile s'ajoute l'humidité et la nébulosité sur ces mêmes massifs. Les Madériens conduisent relativement vite mais prudemment. Si vous êtes adepte du démarrage en côte et de la course d'orientation, vous vous régalerez car souvent aucune indication de direction ou même de numéro de route n'existe aux carrefours.
A titre d'information, dans l'île le litre de gasoil vaut actuellement environ 1,35€, donc abordable p ar rapport aux prix en France mais cher pour les locaux...
Si vous n'êtes pas en voyage organisé et si vous n'êtes pas tenté de louer une voiture, il est possible d'emprunter les différents réseaux des transports en commun, urbain et interurbains. La desserte de la côte sud est mieux assurée compte tenu de la densité de population. Pour aller de Funchal à Porto-Moniz (nord-ouest), il faut compter près de 4 heures pour un peu moins de 5€.
En dehors du réseau urbain de Funchal (compagnie Horarios do Funchal), les dessertes interurbaines sont réparties entre les compagnies EACL (Empresa de Automóveis font Caniço, Lda) , SAM (Sociedade de Automóveis da Madeira), Rodeste et Moinho.
Entre l'aéroport et Funchal, il est possible d'utiliser soit la navette aéroport (5€) soit les bus du réseau de transport public (2,10€) ou encore les taxis jaunes (25€). A noter que les taxis se plaignent de la concurrence des "faux-taxis", notamment celle de minibus.
DECALAGE HORAIRE
de - 1 H par rapport à la France, en hiver comme en été.
ACHATS DE CADEAUX ET SOUVENIRS :
Fleurs:
- coupées, rhizomes et bulbes...
Produits d'artisanat:
- broderies
Produits alimentaires, vins et spiritueux:
- pâtisserie tel le "bolo de mel", sorte de pain d'épice au sirop de canne
- vins de Madère:
-secs, demi-sec, demi-doux, doux...
- vieilli en fût pendant 3, 5, 10, 15, 20, 30, 50 ans ou plus encore...
- blancs ou rouges
- d'assemblage ("blend") pour les vins à consommer jeunes ou exclusivement d'un cépage pour les autres
- apéritif local "Poncha", un cocktail à 25° mêlant rhum, miel et jus d'agrumes
ATTENTION:
1 - La plupart des touristes se rendant à Madère empruntent des vols de type charter. Ces compagnies restreignent le poids du bagage en SOUTE à 15 kg, ce qui laisse peu de possibilité pour y mettre des bouteilles. Le dépassement du poids autorisé est facturé 10€ par kilo.
Les producteurs de vins sont évidemment très mécontents de ces dispositions.
2 - Depuis le 6 novembre 2006, à la suite de la tentative d’attentat déjouée à Londres où trois islamistes avaient voulu faire exploser des avions au-dessus de l’Atlantique au moyen d’explosifs liquides, il est interdit d'emporter en bagages de CABINE les produits liquides, gels, pâtes et autres aérosols dont le contenant (bouteille, pot, tube) est égal ou supérieur à 100 ml (sauf médicaments accompagnés d'une ordonnance).
Moralité: achetez votre Madère en duty-free en sachant que les produits de type liquide doivent être remis au passager, avant son embarquement, dans un sac scellé.
Manifestement, on n'est pas encore parvenu à la levée des restrictions qui auraient dû découler de la mise en place de nouveaux portiques de détection des liquides dangereux dans tous les aéroports de l'Union Européenne, disposition qui devait s'appliquer à compter du 29 avril 2013.
FORMALITES
Madère fait partie de l'espace Schengen, la carte d'identité est suffisante pour les ressortissants européens.
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De Makassar
à Rantepao
De Makassar à Pare Pare
De Pare Pare à Rantepao
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EN PAYS BUGIS...
UN PEUPLE DE MARINS
Les Bugis (prononcer [bouguis']), concentrés dans les centres urbains et portuaires des régions du littoral sud se Sulawesi, avec 4,5 millions d'individus (sur 6,5 millions d'individus de cette ethnie, y compris ceux établis hors de l'île), représentent le quart de la population de Sulawesi, en formant l'ethnie principale. Ils pratiquent l'Islam sunnite. Largement tournés vers la mer, leur flotte est la plus renommée d'Indonésie.
On les rencontre partout sur Sulawesi car ils sont majoritairement commerçants.
Traditionnellement, ils utilisaient les voiliers Pinisi (du français "pinasse") célèbres depuis le XIVe siècle pour le transport de marchandises. Ces goélettes sont très recherchées pour leur robustesse qui tient au procédé de la fabrication selon un rigoureux procédé transmis par l'oral puisque sans plan. On n'utilise pas de clous et les planches doivent être placées dans le sens de la pousse du bois... Même si les embarcations sont de plus en plus souvent motorisées, cette flotte reste cependant la plus importante marine marchande à voiles au monde.
Certains Bugis, jadis pirates redoutés, pratiquent encore des actes de piraterie à l'encontre de pêcheurs australiens (en rapport avec des conflits de délimitation d'eaux territoriales) et certains prêtent encore main forte pour attaquer des cargos dans le Détroit de Malacca et même aux fameux pirates somaliens.
BUGIS et TORAJAS:
des ennemis ?
L'opinion la plus répandue voit dans les Bugis les ennemis héréditaires des Toraja.
Il est vrai que les Torajas étaient encore au tout de début du XXe siècle un peuple violent de coupeurs de têtes (comme les Dayaks de Bornéo), en bagarre continuelle avec leurs ennemis héréditaires, les Bugis.
En réalité, au cours de l'histoire, les relations entre les deux peuples furent bien plus souvent pacifiques que belliqueuses.
- Car selon la tradition bugis elle-même plusieurs petites principautés bugis avaient été fondées par des princes torajas au XIVe siècle.
- Car , sur le plan linguistique, la langue la plus proche du bugis est le toraja.
- Car on pense aussi que ce seraient les Torajas qui auraient appris aux Bugis l'art de travailler les métaux, l'or, l'argent et le fer.
- Car très tôt, les Toraja ont entretenu des relations avec les princes bugis et pratiqué le commerce avec leurs voisins, échangeant le fer, l'or, les produits de la forêt et plus tard, le café du pays toraja contre le sel, le poisson séché, les buffles albinos, la soie et la verroterie.
- Car encore, cette fois sur le plan des croyances, on trouve des similitudes dans les mythes des origines des deux populations, à savoir que leurs ancêtres, soit sont descendus du "monde supérieur", soit sont montés depuis le "monde inférieur" pour mettre de l'ordre sur terre (un autre mythe toraja raconte que leurs ancêtres sont venus d'au-delà des mers).
- Car jusqu'au XVIe siècle, les rites mortuaires bugis étaient semblables à ceux des Toraja qui les observent encore aujourd'hui.
L'ISLAM BUGIS ET LES ANCIENS RITES
Les Bugis ont la réputation d'être de fervents musulmans. Ils se sont convertis à l'islam à partir du début du XVIIe siècle.
Ils continuent néanmoins d'observer certains des rites appartenant aux croyances traditionnelles.
Les Bugis reconnaissent qu'il n'y a qu'un seul Dieu, qu'ils nomment Puang Allataala ou Dewata Seuwae. Mais aux côtés de ce Dieu, les Bugis croient qu'il y a aussi toutes sortes d'autres esprits ou dewata (mot d'origine sanskrite qui signifie "divinité") auxquels il faut rendre hommage afin qu'ils veuillent bien intercéder pour les hommes auprès de l'Etre suprême.
Ainsi, ils vénèrent Sangiang Serri, la déesse du riz (connue plus généralement en Indonésie sous le nom de Dewi Sri ou Shridevi). Dans leur croyance, Sangiang Serri meurt au bout de sept jours, enterrée elle réapparaît sous la forme du riz. Les "to tenrita" sont des esprits invisibles qui jouent le rôle d'intermédiaires entre les hommes et les dieux. Parmi eux figurent les esprits gardiens des maisons et des bateaux et les esprits qui habitent les arbres, les pierres et les sources.
Les rites royaux à l'égard des dieux ne pouvaient être exécutés que par un bissu, "un intermédiaire", c'est-à-dire un individu qui n'est ni homme ni femme, en fait un travesti un charge des insignes royaux.
Les rites de la vie quotidienne, comme l'inauguration d'une nouvelle maison ou d'un nouveau bateau, les rites de passage, les fêtes marquant les étapes de la vie, les phases du cycle du riz, étaient exécutés par un chaman, le sanro.
Les rituels pratiqués tant par les bissu que les sanro comprenaient des sacrifices de buffles, chèvres, ou poulets, ainsi que des offrandes de riz gluant.
La plupart des rites de la religion traditionnelle bugis ne sont plus observés. En particulier, les funérailles suivent désormais le rite musulman. L'activité des chamans, les bissu, est de plus en plus limitée.
Toutefois les lieux sacrés ont gardé leur importance, notamment les tombes qui sont des lieux de pèlerinages et l'objet d'un culte des ancêtres. Ce culte se traduit également par des offrandes aux ancêtres devant un autel ou tabernacle de bois dans leur maison.
Enfin, l'épopée sacrée de la Galigo continue d'être récitée en public lors de cérémonies. C'est à la fois un récit de la création, un recueil de rites et c'était un code de conduite pour les rois.
L'ISLAM COMME PRETEXTE A LA DETESTATION PAR LES TORAJA
A en écouter certains, il apparaît que les Torajas n'aiment pas les Musulmans que sont leurs plus proches voisins Bugis. Pour cela, ils mettent en avant les défauts qu'ils leur prêtent et notamment le fait que les hommes exploiteraient les femmes (et encore sans évoquer la polygamie):
- «le matin, les hommes restent couchés, envoyant les femmes à la prière,
- leurs femmes qui après cela leur préparent et leur servent le petit-déjeuner,
- avant de s'en aller seules travailler aux champs tandis qu'en milieu de matinée, ces messieurs se contentent d'aller se rendre compte de l'avancement du travail avant d'aller à la mosquée pour la prière de midi,
- après quoi, ils déjeunent puis font une bonne sieste pendant que les femmes sont reparties aux champs, - jusqu'à une nouvelle inspection dans l'après-midi et la journée tire à sa fin tranquillement...».
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Etape suivante: nord du Pays Toraja
Dix heures de trajet dans la journée, compris la pause déjeuner d'une heure !
L'aéroport Bandana Internasional Sultan Hasanuddin se trouvant à environ 22 km au nord-est de la ville, cela nous permet de prendre directement la route littorale en direction du nord... un paysage qui va nous accompagner pendant plus de trois heures avec la traversée des bourgades de Maros, Pangkajene et Baru, jusqu'à notre étape déjeunatoire à Para Pare.
Complet changement de décor par rapport à Bali. Les temples à toits de chaume empilés ont complètement disparus et sont remplacés par des mosquées de divers styles, dotées d'un lourd minaret et parfois n'en ont pas... La coupole qui recouvre la salle de prière est parfois surmontée d'un bulbe doré ou en inox, bien clinquant, style "aspirateur éolien à ailettes pour cheminée". Donc un style complètement différent de ce que l'on voit au Proche-orient, au Maghreb ou en Inde.
Dans les rues, on revoit beaucoup de hijab même chez les jeunes filles dont c'est un élément de l'uniforme lorsqu'elles sont collégiennes ou lycéennes. On aperçoit plus rarement ces spectres sombres cachés derrière un niqab.
Les nouveaux riches se sont bâti des maisons prétentieuses en ciment, super kitsch comme c'est semble-t-il le cas un peu partout en Asie: plusieurs niveaux, balcons galbés et parfois clinquants avec de rutilants garde-corps en inox.
De Makassar à Pare Pare : en pays Bugis
Herman nous donne des indications pour décoder l'activité des habitants des maisons traditionnelles plus anciennes, en bois. Il faut observer les étranges pointes de pignons orientés vers la rue en général. Les rampants dépassent le faîtage et se croisent de deux façons différentes. En \/, cela symbolise les marins en évoquant la forme d'un bateau, tandis que <> fait penser aux cornes des buffles donc à des familles de paysans éleveurs.
Pays Bugis: maison de pêcheur (pignon en V) Pays Bugis: maison d'agriculteur-éleveur (pignon en <_>
Dans les parcelles de rizières assez vastes, le riz a été récolté et on voit parfois des aires où il sèche avant d'être mis en tas et ensaché. Dans cette région on pratique deux récoltes de riz par an en recourant très peu aux engrais et pesticides.
On franchit des estuaires de rivières où sont installés des carrelets tandis qu'une partie du rivage est occupée par des mangroves. Et par les ponts en construction, on peut imaginer que l'infrastructure routière est appelée à s'améliorer.
De Makassar à Pare Pare, des carrelets
Au bout de trois quarts d'heure, du côté de Bonto Langkasa, arrêt pour la vue vers un joli paysage de montagnes karstiques à l'est (mais moins beau que celui des pains de sucre de la rivière Li en Chine ou que les mogotes de Viñales à Cuba).
Tout au long du trajet, lorsque l'on ne longe pas des rizières, la route est bordée de bassins d'élevage de crevettes et de poissons. Comme nous sommes en saison sèche, il faut oxygéner artificiellement l'eau des bassins en utilisant des sortes de roues à palettes qui brassent l'eau des bassins.
Du bus, vue plongeante sur des cimetières musulmans occupés par des centaines de tombeaux et relativement entretenus, contrairement aux usages minimalistes des sépultures musulmanes du Moyen-orient.
Une vingtaine de minutes avant d'arriver à notre étape de mi-journée à Para Pare, de la route qui longe directement le littoral, on aperçoit les îlots de Cilellang et de Mlawa.
Puis c'est Pare Pare (115 000 habitant). Cette ville portuaire située à un peu plus de 150 km au nord de Makassar et l'un des principaux centres de l'ethnie Bugis.
Le centre ville domine le quartier du port aux toits de tôle rouillée. Nous n'aurons pas l'occasion de voir les pinisis, les goélettes des Bugis, jadis pirates redoutés de ces mers. Leurs bateaux sont très recherchés pour leur robustesse qui tient au procédé de la fabrication selon un rigoureux procédé transmis par l'oral puisque sans plan. On n'utilise pas de clous et les planches doivent être placées dans le sens de la pousse du bois...
Herman précise que certains Bugis pratiquent encore des actes de piraterie à l'encontre de pêcheurs australiens (en rapport avec des conflits de délimitation d'eaux territoriales) et certains prêtent encore main forte pour attaquer des cargos dans le Détroit de Malacca et même aux fameux pirates somaliens.
Il est un tout petit peu plus de midi, lorsque nous nous installons au "Restoran Asia". Ici le chic, ce sont les restaurants du centre, à l'écart du port et de la côte, tout le contraire de ce que recherchent les touristes.
Cependant l'endroit ne semblerait pas convenir à un groupe de touristes allemands qui quittent la salle quelques minutes après s'y être installés. Est-ce parce que cette salle ne comportait pas de baies donnant sur l'extérieur ?
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De Pare Pare à Rantepao : vers le pays toraja
Une heure plus tard, nous reprenons la route pour un trajet de quatre heures et demie, en tournant le dos à la mer. D'abord en plaine, avant d'attaquer les collines couvertes de forêts et de pâturages, et en traversant les localités de Sidrap et de Enrekang, en montant vers Tana Toraja (noter que le terme tana a pratiquement le même sens qu'à Madagascar où il désigne maison, village ou ville), la terre ou le pays Toraja qui est situé aux alentours de 800 mètres d'altitude.
Après une heure de route et le début de la montagne, petite pause d'une quinzaine de minutes auprès d'un petit étal de fruits et légume isolé mais situé en contrebas d'un hameau de quelques foyers. Un groupe de trois femmes avec une fillette y vendent différentes sortes de bananes, petites, classiques moyennes et très longues que je serais tenté de surnommer "cornes de buffle". On fait une farine à partir de cette variété de banane.
J'ai la curiosité de m'enfoncer un peu sur le coteau par un petit chemin pour voir les maisons sur pilotis du hameau voisin.
Après cela, la route devient de plus en plus difficile, sinueuse, étroite et dégradée par endroit. On a souvent l'impression de rouler sur de la tôle ondulée. La mauvaise son et les couinements intempestifs des suspensions du véhicule gênent souvent la compréhension des explications données par Herman.
A mi-chemin, entre Pare Pare et Rantepao
A 16h, seconde pause de l'après-midi dans les parages de Bamba Puang et de Saruran, à 300 mètres d'altitude. Arrêt d'une vingtaine de minutes dans ce magasin d'alimentation pour nécessité de "pause technique", achat de choses à grignoter et profiter d'un superbe panorama vers l'est en direction des crêtes du Buttu Nona et du Buttu Lansa vers les 800 mètres d'altitude, en avant-plan des Batu Noni et Tangru avec leur 1400 et 1500 mètres.
A l'étal de la boutique, riz rouge, riz noir, bananes, ail et oignons, patates douces, courges, papayes, fruits du serpent...
A mi-chemin, entre Pare Pare et Rantepao
Une demi-heure plus tard, arrêt photo vers Mampu (550 mètres d'altitude) pour le paysage de pitons rocheux éclairés par les dernières lueurs du soleil couchant: Buttu Mangisi, Buttu Bolang, Buttu Tananti, Buttu Pema... des pics de 700 ou 800 mètres d'altitude.
Entre Pare Pare et Rantepao
Entre Pare Pare et Rantepao
Entre Pare Pare et Rantepao
La nuit vient vite, surtout dans les vallées de montagne. Il y a encore près de deux heures de trajet avant d'arriver à destination.
Nous arrivons enfin en pays Toraja, "la terre des rois célestes".
Vers 18h30, il fait complètement nuit lorsque nous traversons Makale, la capitale administrative du pays toraja. De nuit, la ville semble assez jolie, disposée autour d'un lac artificiel au milieu duquel est érigée la statue d'un héros local tandis que des croix illuminées signalent des églises des villages sur les collines voisines. La statue est celle de Pongtiku, un héros du pays qui se distingua dans la lutte contre les colons Néerlandais de mars 1906 à la fin juin 1907. Il fut exécuté dix jours plus tard à Sa'dan en juillet 1907.
Il est 18h45 lorsque nous arrivons enfin à l'hôtel, à 2 km au sud du centre ville de Rantepao, la capitale économique du pays toraja.
Le Misiliana Toraja Hotel où nous dormirons 3 nuits a pour origine un hôtel familial de 5 chambres démarré en 1980. Aujourd'hui c'est un parc qui accueille les 101 chambres de l'établissement également pourvu de piscine, courts de tennis, spa et centre de soins et massages. Du fait du climat tempéré par l'altitude, les chambres n'ont pas de clim. L'hôtel accueille aussi banquets, notamment pour les mariages, jusqu'à 700 convives. Dans le parc de l'hôtel, la nuit venue, des criquets ou des grillons donnent un concert de stridulations.
Après avoir franchi l'accueil, dans la semi obscurité, on distingue une allée comportant sur la gauche des copies de maisons traditionnelles torajas sur la gauche, et, leur faisant face, des greniers. La visite de villages traditionnels le lendemain sera l'occasion de les décrire... Plus kitsch sont les grosses maisonnées à un étage comportant quatre chambres (deux par niveau) qui sont disposées au bord d'une allée latérale partant vers la droite.
L'influence du christianisme, plus précisément le protestantisme calviniste, est évidente à la lecture de textes de la Bible ou de l'Evangile qui sont gravés sur des stèles plantées çà et là au long des sentiers.
On y mange correctement en buffet. Au rayon des fruits, on peut notamment y apprécier fruit de la passion, tamarille ou tamarillo (Solanum betaceum). Le fruit du serpent est également toujours disponible ainsi que les oranges vertes et néanmoins délicieuses, ainsi que les bananes.
Il y a assez peu de touristes si l'on en juge aux places libres au restaurant: un autre groupe de Français et des Israéliens. Pour ces derniers, venir ici, dans un pays musulman est une affaire compliquée. Ils n'ont sans doute pas besoin d'un "vrai faux passeport américain" comme on nous l'a dit mais certainement d'un visa spécial de la Direction Générale de l'Immigration.
Pour ce qui est des touristes étrangers rencontrés pendant ce circuit, rappelons qu'on a croisé des Allemands au resto ce midi, sans oublier des Néerlandais lorsque nous étions à Bali...
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Nord du
Pays TORAJA
De Rantepao à Sa'dan
Sa'dan
Palawa
Lempo - Batutumonga
Bolu
Rantepao
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TANA TORAJA...
CADRAGE
Tana Toraja, "le pays toraja" occupe environ 3 205 km² (ou 3 597 km² ?) d'une région relativement accidentée occupant trois larges vallées fluviales avec des plateaux passant de 300 à 2 800 mètres d'altitude.
Comme les Dayak de Kalimantan et les Batacre du nord de Sumatra, les Toraja appartiennent aux plus anciens peuples d'Indonésie. Venus de Chine vers 2000 av. J.-C., ils furent refoulé vers l'intérieur par de nouveau arrivants.
Les peuples bugis côtiers désignaient sous le nom de Toraja les habitants des hautes terres (to signifie "le peuple" et ri aya signifie "hautes terres") dans le sud de Sulawesi. La tribu des Torajas regroupe les gens qui vivent dans les régions montagneuses. Leurs ancêtres ont une origine chinoise.
Cette ethnie compte environ 650 000 personnes, qui ont su conserver leur culture si particulière, leurs anciennes croyances animistes sont souvent encore présentes dans des rites syncrétiques. 450 000 à vivent toujours dans le "kabupaten" (département) de Tana Toraja ("le pays des Torajas"). Mais une importante diaspora de 5 millions de personnes est dispersée hors du pays toraja. Beaucoup de ses membres contribuent financièrement aux cérémonies funéraires.
La langue toraja est une variante de la langue malayo-polynésienne qui est elle-même rattachée à la famille austronésienne. L'importance de la mort dans la culture Toraja se traduit dans le langage pour exprimer les degrés de douleur et de deuil, la tristesse, la nostalgie, la dépression et la douleur mentale.
Jadis , et jusqu'au tout de début du XXe siècle, féroces coupeurs de têtes (comme leurs voisins du nord, les Posos ou les Dayaks de Bornéo), les Torajas étaient en bagarre continuelle avec leurs ennemis héréditaires, les Bugis. Ils se sont pour la plupart convertis au christianisme (en hausse, 80%, très majoritairement des protestants), pour le reste, ils sont soit musulmans (en baisse, avec 6%) soit animistes (en très forte baisse, avec 6%).
Notre guide Herman a une tout autre vision de ces données en considérant que l'islam est en forte progression et représente 30% en pays toraja.
Une autre grille de lecture considère qu'environ 45% des Toraja confessent le christianisme mêlé de syncrétisme animiste, 5% l'islâm, et que 50% pratiquent exclusivement l'antique animisme de l'Aluk Todolo, basé sur le culte des ancêtres.
Les croyances animistes portent le nom de Aluk ("la voie") To Dolo, ("des Ancêtres").
Avant le XXe siècle, les Torajas vivaient dans des villages autonomes, dans lesquels ils pratiquaient l'animisme et demeuraient relativement préservés de tout contact avec le monde extérieur. Au début des années 1900, des missionnaires néerlandais entreprirent l'évangélisation des Torajas des hautes terres.
Les Torajas sont connus
- pour l'importance de leurs rites funéraires élaborés qui sont d'importants évènements sociaux, qui durent plusieurs jours et auxquels assistent en général des centaines de personnes, ce qui conduit à sacrifier un grand nombre de buffles,
- pour leur sites funéraires familiaux, appelés liang, taillés dans les falaises,
- pour leurs maisons tribales ou foyers coutumiers, des maisons traditionnelles massives aux toits concaves en pointes, connues sous le nom de tongkonan, en forme de bateau (symbolisant la légende de l'origine des Torajas venant par la mer en provenance du Cambodge) ou évoquant les cornes du buffle tant sacralisé...
- et pour leurs dessins et sculptures sur bois colorés.
Puang Sambolinggi, le dernier roi Toraja est mort en juillet 2003 à l'âge de 93 ans. En fait il n'a occupé son trône que pendant un an jusqu'à ce que, quelques jours après la capitulation du Japon en août 1945, l'Indonésie ait déclaré son indépendance et aboli les monarchies tribales sur le territoire de la nouvelle république.
LA COUTUME:
famille, village et caste
Le vie des toraja est réglée par la loi coutumière, aluk to dolo, ou voie des ancêtres.
La famille est le groupe social et politique primaire dans la société toraja, une sorte de clan
Femmes et hommes sont égaux et aucune tâche n'est rigoureusement assignée à un sexe ou à l'autre. L'autorité est assumée par le conseil du village, dirigé par le plus ancien, l'Ambe Tonduk, tandis que le sorcier ou guérisseur, Tominaa, est le maître des cérémonies.
Pour exploiter un terrain, le paysan fait une demande au chef du village qui après bornage va lui attribuer une parcelle. Au bout de 7 années d'exploitation, le paysan peut de faire délivrer un titre de propriété reconnu par le gouvernement. Ainsi peu à peu la propriété communautaire disparaît.
Le mode de dévolution de la succession est assez particulier: l'héritage n'échoit pas aux descendants, mais au parent qui a le mieux pourvu au bien-être du défunt, ou qui a sacrifié le plus de taureaux lors des funérailles.
Chaque village est une famille élargie, dont le siège est le tongkonan, une maison traditionnelle portant un nom, qui devient le nom du village.
Les dons notamment à l'occasion de funérailles maintiennent l'unité du village.
Le mariage entre cousins éloignés (cousin au quatrième degré et au-delà) est une pratique courante qui renforce la parenté afin d'éviter la dispersion de la propriété. La solidarité est forte au sein de la famille élargie partager les frais des rituels de sacrifices et payer les dettes.
Dans l'ancienne société Toraja, les relations familiales étaient étroitement liées à la classe sociale ou plus précisément à la caste des personnes selon la loi coutumière:
- Tana Bulaan (Bulaan f= for). Il s'agit des nobles qui ne se marient jamais avec des personnes d'une classe inférieure. Si quelqu'un de cette caste répudie sa/son conjoint, alors il/elle doit lui payer 24 buffles en dédommagement.
- Tana Bassi (Bassi f= fer). Le divorce dans cette caste coûte 10 buffles.
- Tana Karurung (peuple). Le divorce dans cette caste coûte 2 buffles.
- Tana Kuakua (esclaves). L'esclavage qui existait dans certaines zones pour le travail dans les rizières a été aboli en 1909 par le gouvernement néerlandais Indes orientales et n'a vraiment cessé que dans les années 1920.
En pratique, on ne distingue que trois classes en fusionnant la troisième et la quatrième:
- nobles (5%) ou Tokapua,
- bourgeois aisés (25%) ou Tomakaka
- et les travailleurs roturiers (70%) ou Tobuda.
L'attitude condescendante de la noblesse envers les roturiers est encore maintenue aujourd'hui pour des raisons de prestige de la famille.
Encore plus schématiquement, il faut faire la distinction entre "possédants " et "non possédants"
L'appartenance à une caste est héritée par la mère (le contraire de ce qui se passe chez les hindouistes de Bali). Il est interdit de se marier avec une femme de classe inférieure. En revanche, épouser une femme de classe supérieure permet d'améliorer le statut de la prochaine génération.
CE QU'ILS DETESTENT...
UNE SOCIETE SUR LA DEFENSIVE ?
Les Toraja seraient-ils un peu, voire beaucoup, xénophobes ?
Cela tiendrait-il à leur statut de minorité brimée et dévalorisée ?
Les Toraja n'aiment pas trop les Japonais du fait de l'occupation qu'ils ont pratiquée pendant la Seconde Guerre Mondiale et du fait qu'aujourd'hui ils vendraient des produits déclassés dans les pays en développement...
Les Toraja n'aiment pas trop les Chinois et les jalousent en raison du fait qu'ils monopolisent peu à peu tout le commerce, tout en reconnaissant que c'est une activité dans laquelle ils excellent. L'Indonésie n'est qu'une première étape dans leur ascension. Après quoi, les Chinois émigrent vers Singapour, puis vers l'Europe, avant d'attendre l'eldorado étasunien.
Herman fait part de deux anecdotes au sujet des Chinois.
- Afin de ne pas payer de droits de succession, ils ne déclarent pas les décès. Les morts sont discrètement enterrés sous leur maison, ce qui a l'avantage de placer très directement la famille sous la protection des ancêtres...
- De la même façon, ils mettent leur magot à l'abri sous terre afin de le protéger d'incendies éventuels et de vols, protection relative dans ce dernier cas car les voleurs se sont adaptés et creusent des galeries sous les maisons des Chinois.
Les Torajas n'aiment pas les Musulmans que sont leurs plus proches voisins Bugis. Pour cela, ils mettent en avant les défauts qu'ils leur prêtent et notamment le fait que les hommes exploiteraient leurs femmes (et encore sans évoquer la polygamie):
- «le matin, les hommes restent couchés, envoyant les femmes à la prière,
- leurs femmes qui après cela leur préparent et leur servent le petit-déjeuner,
- avant de s'en aller seules travailler aux champs tandis qu'en milieu de matinée, ces messieurs se contentent d'aller se rendre compte de l'avancement du travail avant d'aller à la mosquée pour la prière de midi,
- après quoi, ils déjeunent puis font une bonne sieste pendant que les femmes sont reparties aux champs, - jusqu'à une nouvelle inspection dans l'après-midi et la journée tire à sa fin tranquillement...».
En contrepoint, Herman dresse un portrait pas très flatteur des Toraja.
Ceux-ci sont, paraît-il, très complexés de leur apparence physique face aux Occidentaux, notamment par leur nez à tel point que ceux qui ne sont pas habitués au contact des touristes se cachent le nez de leur main, baissent la tête et sont rouges de honte...
Nous n'en avons pas vus de cette sorte. Quant aux nez, ils n'ont rien de plus ou moins disgracieux que bien d'autres (cf . photos de portraits dans les diaporamas de ce récit)...
CE QU'ILS AIMENT,
CE QU'ILS MANGENT...
L'alimentation traditionnelle des paysans toraja fait aussi l'objet de quelques remarques de la part d'Herman.
C'est une alimentation solide: pas de potage mais des légumes verts et surtout du riz al dente pour qu'il tienne au corps. Comme le riz a séché sur le sol, on y trouve donc aussi du sable ce qui fait dire que "ici il faut avoir "un gésier de poulet plutôt qu'un estomac" pour le digérer. Ils mangent tout, même les cartilages voire les petits os dès lors qu'ils ne peuvent pas blesser. Quant à certains poissons locaux remplis d'arêtes, les Toraja ont une façon bien particulière de les manger en mastiquant les bouchées et en les roulant longuement de sorte à isoler les arêtes afin de les recracher (je dirais "régurgiter").
C'est une alimentation riche en énergie, salée, épicée et sucrée...
VERS LE DECLIN
OU LA DISPARITION ?
Minoritaire, la culture toraja est menacée.
Confrontée à la modernité et à la mondialisation, elle s'altère et les jeunes s'en détachent.
Notre guide Herman le déplore tout en étant lui-même un vecteur de cette évolution...
Menu CELEBES (Sulawesi)
Menu INDONESIE...
Etape précédente: Makassar à Rantepao
Etape suivante : sud du Pays Toraja
Nuit assez calme bien que l'hôtel Misiliana Toraja soit proche de la route mais à partir de 5 heures, ce n'est plus un concert de grillons qui se fait entendre comme en soirée, mais celui donné par des dizaines de coqs qui se répondent ou se défient par leur chant d'une basse-cour à l'autre. A cela s'ajoutent les cris puissants et étranges d'animaux que je n'identifie pas bien (porcs ?), cris qui me rappellent un peu ceux des indris de Madagascar...
Puisque je me trouve ainsi réveillé bien trop tôt, je décide d'en profiter pour me balader dans le parc de l'hôtel.
A l'hôtel Misiliana Toraja
Là de jour, on voit bien les grosses maisonnées kitsch où nous logeons. Un grand tour du côté de la piscine, de la grande salle de banquet, retour vers l'accueil par la grande allée bordée des maisons traditionnelles et des greniers qui leur font face. Entre la route et les bâtiments où nous logeons, dans un espace mal entretenu, je remarque quelques petits potagers et de petits bassins ou viviers avec des lotus aux fleurs roses.
Petit tour sur la route voisine. Quelques maisons avec leur potager et leur basse-cour dont les coqs sont en pleine action. Garage de bus d'un transporteur, marchand d'articles funéraires, une dame récoltant des feuilles de patates douces, un chat noir sans queue sur un toit, la rivière Sadang qui coule en contrebas de la route en venant de Sa'dan...
Au nord et au sud du pays toraja, nous allons visiter quelques uns des dix sites inscrits sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2009, notamment Palawa au nord, Londa et Lemo au sud.
L'UNESCO prend en compte un patrimoine qui a été transmis de génération en génération depuis au moins 700 ans ou même plus et qui reste une culture vivante malgré les changements survenus au cours du temps. Leurs coutumes funéraires ont évolué surtout depuis le XVIIe siècle, lorsque le Bugis de la zone côtière, au sud, ont envahi Tana Toraja. Avant cette date, les restes humains et des cadeaux funéraires précieux étaient placés dans des cercueils de bois sculptés. Pendant l'invasion, beaucoup de de cercueils joliment décorés ont été détruits et pillés. Depuis lors, les Toraja ont commencé à fabriquer des cercueils moins décorés et les ont placés en haut de falaises, tout en maintenant une sculpture plus complexe pour les portes de tombes et statues de portrait du défunt, les tau-tau. La cosmologie Toraja représente une cosmologie ancienne commune aux communautés du Sud-Est asiatique qui est maintenant en train de disparaître.
De Rantepao à Sa'dan
Nous quittons l'hôtel à 8h30 pour commencer notre visite du nord du Pays Toraja (Utara Toraja).
Nous traversons Rantepao, une ville d'environ 45 000 habitants, avec un aspect un peu Far West et un "urbanisme désordonné" pourrait-on dire si les deux termes n'étaient pas antinomiques. Pour faire typique, on n'hésite pas à construire de grands bâtiments pastichant le style des maisons traditionnelles que nous allons justement voir dans un petit moment.
La présence du christianisme s'affiche par de nombreuses églises dont le clocher est parfois surmonté d'un coq. Pourtant rien à voir avec notre symbole "gaulois", ici la symbolique du coq est omniprésente mais autre.
Ici les becak ou cyclopousses à pédales sont remplacés par une version motorisée, avec la nacelle à deux places à l'avant comme sur la version à propulsion humaine.
Au-delà de la ville, c'est un paysage de rizières, à différents stades de culture: préparation de la boue, repiquage... Herman nous fait remarquer que ce que l'on pourrait prendre pour des croix sommaires plantées dans les rizières sont en réalité des supports d'épouvantails. Des buffles attachés à un piquet et parfois accompagnés d'un pique-boeuf paissent dans les parcelles qui ont été récoltées.
Les buffles, en fait, on les voit un peu partout, au pâturage, au bain de boue ou au bain dans la rivière mais jamais au travail car c'est ici un tabou. Herman nous explique que c'est une spécificité toraja. Le buffle mâle est sacré même si on le sacrifie lors des funérailles mais jusqu'à son sacrifice, il est entouré de tous les soins. Son maître le lave 3 ou 4 fois par jour avec du savon ou du shampoing (!), on lui apporte de l'herbe en plus de celle qu'il a pu brouter et s'il y a de l'orage la nuit, son maître vient auprès de lui pour le tranquilliser...
Le fait d'en posséder plusieurs est un évident signe de richesse. Leur prix que l'on évoquera lors de la visite d'un marché en apporte la preuve évidente.
Traversée de hameaux avec les bâtiments traditionnels que je qualifierai de "bicornes", aux toits de tôle plus ou moins rouillée, un type d'habitat que nous n'allons pas tarder à mieux découvrir.
Dans les champs, nous commençons à voir des tombeaux familiaux modernes en béton, surmontés d'une croix.
Curieusement, au bord dans une rizière où l'on ne voit ni des travailleurs ni des animaux, un reporter est en train de filmer avec une grosse caméra professionnelle. Il est vrai que sa caméra est plutôt dirigée en direction de notre bus qui passe à ce moment là... le sujet du reportage est peut être le tourisme...
A l'heure où ils se rendent à l'école, rencontre avec les collégiens tout de blanc vêtus.
Petit étal sur le bas-côté de la route: bouteille d'essence vendue au détail pour les utilisateurs des petites motos et même des balles de jeu sepak takraw, en bambou tressé.
Ces balles d'une quinzaine de centimètres de diamètre servent à pratiquer un jeu de balle collectif, plus qu'un vrai sport, ressemblant un peu au volley pratiqué dans les pays d'Asie du Sud-Est. Chaque équipe de trois joueurs doit envoyer la balle par dessus le filet en direction de l'autre équipe. Les joueurs doivent exclusivement utiliser les pieds, les genoux, les épaules ou la tête, à l'exception des bras ou des mains, la balle ne devant ni toucher le sol ni sortir du terrain. En Indonésie, Malaisie et Singapour, la version ludique s'appelle sepak raga, takraw en Thaïlande, chinlone en Birmanie, sipa aux Philippines, kator au Laos et da cau au Vietnam. Quant à la variante sportive de ce jeu pratiquée en Indonésie, Malaisie et Singapour, elle est nommée sepak takraw (du malais-indonésien sepak, qui signifie "donner un coup de pied", et du thaï takraw, signifiant "balle").
Si on a vu pratiquer ce jeu au Vietnam ou en Birmanie, nous n'avons encore eu aucune occasion de le voir en Indonésie, pas plus à Java, qu'à Bali ou à Célèbes (on verra plus tard des garçons y jouer dans une cour d'école). Pourtant à 2 ou 3 reprises, nous avons vu des boutiques vendant les balles destinées à ce jeu. Il semble que ce jeu traditionnel d'équipe a été supplanté par un jeu plus individuel et devenu universel, le badminton (issu d'un jeu pratiqué par les Amérindiens) dont nous avons plusieurs fois vu des adeptes...
On a dépassé le village de Palawa, village où nous allons nous arrêter au retour tandis que la route grimpe et vire sérieusement.
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Village de Sa'dan
Maison toraja ''tongkonan''
Maison toraja ''tongkonan''
Maison toraja ''tongkonan''
Grenier toraja ''alang''
Après une heure de trajet, nous voici à Sa'dan - Sangkombong, un village traditionnel assez bien conservé comme il en existe encore quelques dizaines dans le pays toraja. Nous allons consacrer une heure à sa visite.
Près de l'entrée, nous sommes accueilli par un gros buffle et par un étal de vente d'essence au détail. Elle est chère au litre, 8000 Rp au lieu de 6500 pour les automobiles dans les stations services (5500 pour le biocarburant diesel à 5% d'huile de palme). A noter que pendant tout le circuit sur ces trois îles indonésiennes, nous n'avons vu que des pompes à l'enseigne de Pertamina abréviation de Perusahaan Pertambangan Minyak dan Gas Bumi Negara ("entreprise d'État pour l'exploitation du pétrole et du gaz naturel").
A l'entrée du village, une pancarte indique obyek wisata - perumahan adat - pusat pertenunan asli toraja, ce qui signifie "site touristique - habitat autochtone - tissage original du centre du pays toraja".
Le village est organisé de part et d'autre d'une allée centrale orienté ouest-est. Sur le côté gauche, le côté le plus ensoleillé, donc ici au nord, c'est la rangée des imposantes habitations traditionnelles à l'architecture d'origine austronésienne, appelées tongkonan (du mot tongkon signifiant "s'asseoir, assis côte à côte)". C'est l'élément le plus voyant d'une culture unique au monde. Selon le mythe, la première maison Toraja a été construite dans le ciel par Puang Matua, le Créateur.
Ces maisons que j'ai qualifiées de "bicornes" ont pour trait distinctif d'avoir un toit à double pente, à la ligne faîtière concave, débordant des pignons au-dessus desquels de longues (10m.) pointes incurvées appelées longa s'élancent vers le ciel. Du fait de l'importance du buffle dans la culture toraja, je pencherais donc plus pour une symbolique en rapport avec les cornes de l'animal plutôt que pour l'évocation de bateau comme le propose Herman pour qui les ancêtres de ces montagnards chassés de Chine ou d'autres îles de l'archipel seraient venus du nord par la mer. Il existe encore une autre interprétation selon laquelle la forme du toit en forme d'arche évoque le ciel.
A l'origine, seuls les nobles avaient le droit de construire des tongkonan tandis que les roturiers vivaient dans des demeures plus petites et moins décorées, appelées banua. Mais aujourd'hui les nouveaux riches bousculent la tradition...
Trois types de tongkonans différents peuvent être distingués. Le premier appelé tongkonan layuk appartient aux autorités coutumières (adat) les plus élevées, les nobles. Le deuxième type appelé tongkonan pekamberan appartient à un clan familial de chefs coutumiers. Le troisième type appelé tongkonan batu appartient à des gens ordinaires.
Au centre de la rangée, les deux plus anciennes maisons vieilles de cinq siècles sont conservées avec leur toit de chaume supporté par une charpente en bambou. L'ossature des maisons traditionnelles est faite de poteaux et de poutres en "bois de fer", le bois le plus dense et le plus résistant qui soit. La section des pilotis est carrée afin d'empêcher les serpents de s'enrouler et de grimper dans la maison. Comme les chalets forestiers avec lesquels jouent nos (petits) enfants, ces constructions sont assemblées avec des emboîtement des différentes pièces, sans recours à aucun clou ou vis.
Le Créateur, Puang Matua, est associé avec le nord, donc la tongkonan doit aussi faire face nord. Le sud de la maison est associée à l'Au-delà (le Ciel ou Puya) et les ancêtres. L'Occident et l'Orient sont associés avec les mains gauche et droite du corps humain, mais aussi avec le monde des dieux (est) et les ancêtres dans leur forme divinisée (ouest).
Ces maisons sont dites "maisons fumées" (rumah asap) ou maisons patriarcales car destinées à l'habitation, elles ne peuvent être ni achetées ni vendues.
Sous la partie habitée, entre les pilotis, cet espace bala bala est l'endroit où l'on stocke de l'outillage et ou l'on peut abriter des animaux (volailles, porcs). Une sorte de terrasse surélevée est aménagée à l'abri de l'avancée du pignon. Le longa, l'avancée du pignon, est utilisé pour les tâches liées à la filature ou au tissage.
La partie supérieure destinée à l'habitation à laquelle on accède par un escalier extérieur, se décompose en trois parties: au nord une chambre plus ensoleillée aux jeunes filles, au centre une salle commune qui sert à la fois de cuisine (avec le foyer placé à l'est) et de chambre pour les jeunes hommes, enfin au sud, la chambre des parents qui y stocke dans des paniers (batutu) leurs biens les plus précieux.
Dans la chambre des parents, au sud, on peut aussi installer pendant un certain temps un défunt embaumé dans son cercueil en attendant les funérailles, un délai qui se compter en années (parfois jusqu'à une vingtaine), afin qu'il puisse faire face au sud, où vivent les ancêtres dans le ciel. Tant que la cérémonie funéraire n'a pas eu lieu, la personne est considérée comme "malade" (to masaki en langue toraja). Et on continue de lui mettre son couvert à table. L'âme du défunt est sensée s'attarder autour du village jusqu'à la cérémonie des funérailles, après quoi il fera son voyage vers le Puya, le Paradis.
Martin nous cite l'exemple de sa grand-mère décédée depuis 4 ans et qui repose dans un cercueil est resté dans la maison de famille. Ses funérailles auront lieu cette année, en décembre. Les pauvres qui n'ont pas le moyen de faire embaumer les défunts continuent de recourir à des herbes aromatiques pour masquer les odeurs de putréfaction jusqu'au dessèchement du corps.
Autre exemple, les funérailles de Puang Sambolinggi, le dernier roi Toraja mort à 93ans en juillet 2003, n'ont eu lieu que cinq ans plus tard. Dans le cercueil, sa momie traitée avec des conservateurs naturels était enveloppée dans 320 mètres de tissu.
Dans la suite du récit, nous reparlerons à plusieurs endroits des différents rites funéraires torajas.
Les villages se constituaient par agrandissement de part et d'autre de la maison du fondateur. Ici les tongkonan aux pointes de toit encore plus élancées et couvertes de tôle ont une cinquantaine d'années. Parfois des sortes d'appentis sont venus s'y greffer.
Les murs extérieurs sont ornés de dessins stylisés et des motifs géométriques divers de couleur blanche ou noire sur un fond rouge mais il est effacé sur les maisons les plus anciennes. Ce sont souvent des spirales contiguës (qui pourraient évoquer l'eau, source de vie), des carrés, des genres de losanges, de méandres grecs, de croix de Malte... De grands motifs noirs sont des têtes de buffles stylisées. Dans la partie haute du pignon, on peut voir deux coqs se faisant face, perchés sur deux disques représentant le soleil. Ce dessin symbolise la Justice. Herman nous précise qu'autrefois les Torajas n'ayant pas d'écriture, leurs dessins avaient un sens symbolique, par exemple:
- le coq pour l'autorité, le chef
- 3 barres parallèles verticales pour l'égalité
- le cercle pour représenter le soleil ou la lune
- le buffle pour l'amour filial et la richesse
Bien d'autres dessins symboliques pourraient encore être repérés par une observation approfondie.
Une effigie de tête de buffle en bois sculpté est accrochée au pignon. Tandis qu'un mât de bambou est fixé à l'avancée du longa, la pointe sud du pigon, pour y suspendre des paires de cornes de buffles sacrifiés. Plus il y en a et plus le rang de la famille est élevé. On peut aussi voir sur certains pignons des guirlandes faites d'ossements de mandibules.
A côté des maisons traditionnelles, des "maisons individuelles modernes" et banales ont aussi fait leur apparition... Herman précise que dans les constructions pastiches qui se multiplient, la décoration s'appauvrit et devient plus grossière.
Devant certaines maisons tout comme au bord des rizières, on voit parfois une plante ornementale aux feuillage rouge, la cordyline, une sorte d'agave originaire de ces régions entre Asie et Océanie.
Les Toraja ont encore d'autres types de "maisons". C'est l'église ou "maison de la religion" si la communauté a le moyen d'en bâtir. Mais ce sont les "maisons sans fumée", autrement dit les tombeaux qui constituent l'autre élément typique de la culture toraja. Nous aurons plusieurs occasions d'en parler pendant les deux jours de notre circuit dans cette région.
Maintenant, parlons des constructions situées au sud et faisant face aux maisons. Il s'agit des alang, des greniers, certaines familles en possédant parfois plus d'un. En dehors du fait qu'ils sont sur pilotis, ils n'ont rien de comparable avec ceux que l'on a vu au centre de Bali, à Jatiluwih.
En plus réduits, ils ont le même aspect que les maisons et les mêmes types de décors. On en retrouve même sur la face inférieure de leur plancher avec des frises représentant des buffles noirs et albinos (les plus onéreux) ou des porcs. Pour ces greniers sur pilotis, on utilise des troncs parfaitement lisses du palmier banga. Pour une conservation de longue durée du riz (par exemple dans la perspective d'organiser des funérailles dans 2 ou 3 ans), on y stocke le riz laissé en bouquets, de petites gerbes non battues. Le riz noir est en ce domaine ce qui est le plus précieux car de faible rendement et occupant plus longtemps le terrain de culture.
Les grandes cérémonies agricoles de l'année toraja sont célébrées dans la région entre les maisons et les greniers.
Pendant la visite du village, Herman évoque les 7777 règles qui organisent la vie des communautés toraja selon une tradition purement orale connue des patriarches. C'est un code constitué d'obligations et d'interdits (ou tabous).
Il est interdit par exemple de renier ses parents, d'avoir des unions consanguines, de tuer une personne, de faire travailler un buffle, de piller les sépultures...
Il faut orienter son couchage d'une certaine manière, de même qu'il y a une façon de s'asseoir...
Tout au bout de l'allée, on peut voir une grand-mère tisserande accompagnée de sa petite-fille. Dans ce village, il ne subsiste que deux ou trois tisserandes...
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Village de Palawa (site inscrit en 2009 sur la liste indicative de l'UNESCO )
Maison toraja ''tongkonan'' Maison toraja ''tongkonan''
Maison toraja ''tongkonan'' (détail) Grenier toraja ''alang''
Une dizaine de minutes de trajet nous permettent de voir quelques constructions de type traditionnel et d'autres tout à fait contemporaines, des garçons jouant en équipe de trois au jeu traditionnel sepak takraw avec la balle tressé en bambou.
Et nous voici au village de Palawa auquel nous allons également accorder une heure de visite.
A l'entrée du village, cette fois-ci pas un buffle pour nous accueillir mais des morceaux de lard bien épais disposés sur un bout de tôle. Ils fondent plus qu'ils ne sèchent. Hum! Miam miam!
Herman nous parle de boucanage mais ce n'est pas vraiment le terme approprié car cette technique de séchage fait aussi appel à la fumée. Dire qu'on en goûtera tout à l'heure dans un plat appelé Babi Pamarasan mais on l'ignore encore !
Avec une disposition semblable à celle de Sa'dan, le village de Palawa est mieux conservé dans sa forme d'origine car tous ses tongkonan, ses maisons traditionnelles, ont gardé leur toit de chaume traditionnel. Les toitures les plus dégradées sont en cours de restauration. le site comporte 11 maisons et 15 greniers.
Sur les maisons les plus anciennes, les décors sont peints en rouge et noir dans des gorges sculptées dans le bois qui conserve sa patine naturelle. Herman nous indqiue la symbolique des couleurs chez les Toraja: blanc pour la pureté, jaune pour la gloire et la puissance (tiens donc, c'est la couleur impériale en Chine), rouge pour la vie et noir pour la mort.
Les pignons de certaines maisons sont dotés de plusieurs mâts ornés de paires de cornes de buffles. Sur l'une d'elles, on peut même voir une tête de dragon à l'extrémité d'un long cou.
Un coup d'oeil dans une habitation dans laquelle on pénètre par un escalier situé à l'ouest, permet d'avoir une idée du mobilier sommaire: nattes en paille de riz sur le plancher, couvertures et coussin empilés dans un coin et, dans l'une des chambres, une intruse... sous forme d'armoire à glace!
Sur une aire dans la cour, des rondelles d'igname sèchent après quoi elles seront réduites en farine. Petit détour à l'arrière d'une maison où l'on peut voir un abri où dorment deux énormes porcs à peau noire. Sans doute le couple dont le mâle se distinguerait pas sa taille et par ses longues canines recourbées dépassant de la gueule, ce qui laisserait supposer quelque métissage avec un cousin sauvage babiroussa....
On ne voit pas de tisserande en activité mais des marchandes de tissu et autres souvenirs typiques neufs ou d'antiquité: tableaux et maisonnettes, boîtes pour le riz cuit à la vapeur, poteries, colliers, figurines naïves en bois et même des tau tau, des effigies funéraires que l'on aura l'occasion de voir ailleurs à leur vraie place...
Remarque incongrue: s'il n'y a pas ici de chiens errants galeux comme à Bali, c'est la laideur des chats que l'on remarque parce qu'ils ont la queue coupée. Herman nous précise que cela résulte d'une tradition toraja selon laquelle si on enterre la queue du chat près de la cuisine, celui-ci restera toujours dans les parages immédiats, non pas pour qu'il chasse mieux les éventuels rongeurs mais pour toujours être en mesure d'observer ses mimiques qui sont interprétées comme annonciatrices de tel ou tel phénomène météorologique.
''tongkonan'' et ''alang'' du village toraja de PALAWA
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Paysage des environs de Lempo et Batutumonga
Nous reprenons notre bus en direction de l'ouest, vers Batutumonga (batu signifie "rocher, pierre, roc"). Dans un paysage de montagne, nous devons y voir des rizières particulières.
Après être repassés près de Rantepao, par endroit la route étroite est carrément défoncée, bien pire que celles que nous avons empruntées en Birmanie, et c'est en 4x4 qu'il faudrait circuler. On peut voir des peintres en train de décorer le pignon d'une nouvelle tongkonan, un décor il est vrai plus sommaire que celui des anciennes maisons. Nous passons près de champ où sont érigé des tombeaux tout à fait syncrétiques, en ciment peint, et surmontés d'un toit en tôle rappelant celui des maisons traditionnelles. Les hameaux traversés nos révèlent un mélange de ces maisons d'une époque intermédiaire (couvertes en tôle) et de maisons super kitsch avec balcons et ravalements de couleur vive.
Plus loin et plus haut, c'est avec difficulté que nous croisons un camion qui revient de la montagne, sa benne remplie de gros troncs de bambou et de jeunes bûcherons.
En route Herman prend des renseignements sur l'état de la route car il n'y est pas venu par ici depuis quelque temps. En raison d'éboulements et de chutes de rochers, nous nous arrêterons au bout de trois quarts d'heure, avant le village de Lempo.
Nous ne verrons donc pas la crête spectaculaire où est édifié le village de Batutumonga et le panorama qu'elle offre à 1300 mètres d'altitude ni ses 56 menhirs disposés en cercle.
Dans la montagne du côté de Lempo
Dans la montagne du côté de Lempo
Dans la montagne du côté de Lempo
Comme on l'a déjà vu précédemment, des buffles se vautrent dans la boue des rizières pour se protéger du soleil (dangereux pour les albinos) et des parasites et autres insectes. Mais par ici les rizières ont ceci de particulier, c'est qu'on a l'impression que des hippopotames s'y vautrent également. Un regard plus attentif révèlent qu'il s'agit de gros rognons de rochers, ce qui ne doit pas faciliter les travaux agricoles.
Les plus gros rochers ont été transformés en tombeaux comme en témoignent les ouvertures qui y ont été percées ainsi que les toits "bicornes" qui les surmontent, vestiges des sarcophages-corbillards utilisés pour amener les cercueils lors des funérailles.
Nos bus profitent d'un emplacement où ils peuvent se garer près d'un hameau car nous allons devoir marcher un peu, la route pouvant être dangereuse plus loin et ne pas se prêter à la manoeuvre.
Les maisons et greniers de style traditionnel sont couverts en tôle. Une "maison moderne" semble être la propriété d'un paysan riche puisqu'elle est entourée par trois greniers alang. Près de là, munie d'un bâton, chemine une vieille dame pliée en deux, rendue presque bossue par le dur labeur qu'elle a pratiqué dans les rizières. Changement de décor avec la rencontre de la jeune génération, des écoliers en uniforme qui rentrent chez eux car il est déjà midi et demi.
Au fil de la promenade, Herman nous donne quelques indications sur la flore que l'on peut voir: girofliers, caféiers... Les cerises de caféiers pourtant bien mures ne sont pas récoltées. L'économie locale se trouve probablement bouleversée... par le tourisme, peut-être...
En passant près d'une bambouseraie et avisant près de là une échelle locale, il nous fait une démonstration de son agilité. "L'échelle" n'est qu'une tige de bambou percée de place en place de trous dans lesquels le grimpeur insère seulement ses gros orteils !
En cheminant, on peut voir plusieurs spécimens de tombeaux creusés dans des rochers qui émergent des rizières. Un tombeau est remarquable en ce qu'une niche y a été aménagée pour placer les effigies peintes d'un couple de vieillards qui y sont inhumés. A certains tombeaux, un portail en ciment a été ajouté. D'autres tombeaux en ciment et surmontés d'une croix ont été édifiés au-dessus d'un rocher où les dépouilles familiales se trouvaient sans doute à l'étroit. Les plus gros rochers contiennent parfois plusieurs sépultures et sont l'équivalent en réduction, de la falaise funéraire de Lemo qui sera présentée dans la page suivante. Comme eux, ils sont sans doute postérieurs au XVIe siècle et à l'utilisation d'outils de carrière introduits lors de la colonisation.
Après avoir marché sur environ un kilomètre et demi, nous arrivons dans un virage là où l'éboulement à eu lieu, tout près d'un hameau. Cette "route de l'amitié Indonésie-Japon" (jalan persahabatan indonesia-jepang), telle que la désigne un panonceau, aurait à nouveau grand besoin des subsides de son généreux donateur. Herman nous montre les arbres à "bois de fer" d'apparence banale utilisés pour les pilotis des maisons et, tout près de là, le palmier banga à tronc lisse utilisé pour les pilotis des greniers.
Toujours à pied, nous refaisons le chemin inverse pour rejoindre les bus. Sur le bord de la route, on peu voir de magnifiques cacaoyers (y compris de criollos à cabosses rouges) dont les cabosses ne sont pas récoltées et pourrissent dans les arbres. Même constat qu'avec les caféiers... Il semble vraiment que les paysans n'ont plus de motivation pour exploiter ces plantations industrielles. Herman nous fait goûter aux fèves violacées, peu amères et peu sucrées sous cette forme.
Nous repassons près de la bambouseraie où des bûcherons s'affèrent à abattre de grosses tiges qui peuvent atteindre plus de 20 mètres de haut. Au bord de la route, les fougères arborescentes prospèrent ainsi qu'un arbuste invasif (un parmi les 100 pires au monde), le lantana. Cette jolie fleur originaire d'Amérique latine et d'Afrique est utilisée comme répulsif dans les rizières pour lutter contre les escargots et pour son pouvoir répulsif contre les insectes des céréales, tandis que jadis les Toraja enduisaient les flèches qu'ils tiraient avec leur sarbacane avec la sève très toxique (gêne respiratoire, troubles neurologiques problèmes digestifs) de ses feuilles ou de la pulpe de ses drupes.
Rizières de montagne aux environs de Lempo
Il est plus de 13h lorsque nos bus reprennent en cahotant le "chemin" pour redescendre vers Rantepao. Nous n'avons toujours pas déjeuné!
Points de vue sur de jolies rizières du côté de Rantepangli. Longeant la rivière Sadang, on aperçoit les gravières qui y sont installées pour extraire des matériaux de construction tandis que tout près de là un buffle albinos prend son bain.
Nous passons dans la périphérie de Rantepao, à 3km au nord-est, dans le secteur du pont suspendu de Kakondongan sur la route de Palopo, non loin de Bolu.
Nous déjeunons au Celebes Restaurant... Rien à voir avec un restaurant de rue ou une gargote Warung ou Rumah Makan (nom parfois abrégé en "RM", dont la traduction littérale est "maison manger").
Nous y croisons un sympathique groupe d'Allemand dont une dame qui parle parfaitement français.
Le restaurant est situé sur le bord d'une zone de rizières dont l'eau à pris une couleur rouille due à la présence d'algues.
De petit parc où poussent des "roses de porcelaine" (Etlingera elatior) épanouies et un tamarillo (Solanum betaceum), l'arbuste aux délicieux fruits ovoïdes. On aperçoit à l'ouest le clocher du hameau de Tantanan surmonté d'un coq multicolore.
Mais si l'on est là, ce n'est pas tant pour le paysage ou pour la flore tropicale que pour manger car il est déjà 14h15. On va déguster deux spécialités culinaires du pays toraja:
- Pa'piong Manuk, du poulet cuit à l'étouffée avec de la banane et du lait de coco dans un cylindre de bambou fendu. Ça nous rappelle un délicieux repas dans les rizières en terrasse de Ping'An en Chine.
- Babi Pamarasan, du lard tout noir, non seulement noir de la couenne mais aussi le gras et le maigre car il a cuit dans une sauce noire d'encre faite avec le pamarasan, rien à voir avec le parmesan puisque c'est une poudre tirée des noyaux du fruit de l'arbre kepayang (Pangium edule) également connu de ces archipels de l'Insulinde (Indonésie, Malaisie et Philippines) sous les noms de kluwek, keluwek, keluak ou atau kluak. Un moment de recul justifié après le spectacle du boucanage au soleil vu ce matin à Sa'dan et aussi par le souvenir d'un infect lard noir que l'on a goûté, toujours en Chine, mais au village de Xitang (non loin de Suzhou). Appréhension injustifiée car ce plat roboratif est tout à fait mangeable bien que grassouillet...
Pour faire bonne mesure et rester dans les traditions, on accompagne tout cela de riz vapeur, de légumes sautés et d'un petit coup de vin de palme que l'on appelle tuak ou balok. En revanche on ne nous propose pas l'arrack, l'alcool ambré, obtenu notamment à partir de riz, fabriqué du Sri Lanka jusqu'en Asie du sud-est (qui n'a donc rien de commun avec les araks proche-orientaux d'eau-de-vie de raisin anisée).
Au ''Celebes Restaurant'' Poulet ''pa'piong manuk' Porc 'babi pamarasan''
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Pasar Bolu: le marché pas ordinaire de BOLU
A partir de maintenant, je ne vais plus suivre la chronologie dans la suite de ce chapitre et pour commencer en traitant de Bolu et de son grand marché (que nous n'avons vu que le lendemain matin 24/09).
Deux raisons à cela: finir de couvrir nos visites dans la partie nord du pays toraja et permettre un enchaînement plus logique des visites en rapport avec les pratiques funéraires des Toraja qui seront présentées dans la page suivante.
Le bus nous dépose à quelque distance du marché car ses environs sont bien encombrés par des camionnettes transportant des bestiaux et les triporteurs motos-pousse pétaradants ou même des minibus et de pleines camionnettes amenant villageois et chalands.
Pour ne pas rater ce marché, il est très important d'être bien informé de la tenue de ce marché car il n'a pas lieu à jour fixe mais il se tient ici tous les 6 jours et tourne dans 5 autres villages des environs les jours suivants. En dehors du pays toraja, les marchés ont lieu généralement deux fois par semaine.
Le marché est immense. Au bord d'une rue terreuse, on rencontre tout d'abord de nombreux acheteurs et vendeurs de coqs dont ils testent déjà l'agressivité en vue de futurs combats (prohibés par l'Etat sauf à Bali). Un coq ordinaire, juste bon pour la casserole, vaut environ 50 000Rp (un peu plus de 3€), alors qu'un coq de combat peut valoir de 400 000 à 700 000Rp (de 30 à 50€).
Plus loin des paysans vendent du riz de différentes qualités: blanc, rose (réduit en farine, il sert d'aliment aux bébés), rouge, noir, cassé. Puis c'est un marchand de poisson installé en plein soleil, des vendeurs de tubercules (patates douces, ignames et manioc). D'autres marchands de fruits (bananes, oranges, tamarillos, jaques, fruits de la passion, melons blancs, pastèques, pommes)... et légumes (navets, piments, poivrons, légumes-feuilles...), noix de coco, oranges vertes ou pas, farine de palme, sucre brun de coco en demi-sphères... marchand de volailles et oeufs, marchandes de lard "boucané" posé à même le sol pour faire le babi pamarasan. Un peu plus loin encore, on trouve d'ailleurs un vendeur de poudre noire de pamarasan. Puis encore: vendeurs de petits poissons et anguilles, de crabes d'eau douce, de café...
Petit tour dans la halle des poissonniers: poissons frais et poissons séchés. Sur une allées latérales des boutiques plus particulières sont installées: boutiques de couturières, de coiffeurs...
En ressortant, on trouve aussi du tabac brut en feuilles ou de l'essence vendue en bidons en plastique.
Maintenant on attaque le morceau de choix, le marché aux buffles dont une partie se tient en plein air. Toutefois ce n'est pas le meilleur moment pour juger de l'affluence. En début de saison sèche (juin à août), les animaux sont trois fois plus nombreux, au plein moment de la grande période des funérailles et donc de celle des sacrifices de buffles. C'est pourquoi ce marché est l'endroit où l'on peut s'informer de prochaines cérémonies funéraires dans les environs.
Le temps fort de ce marché se déroule entre 9h et 10h.
On n'y voit que des mâles car seuls ces animaux représentent une valeur. De plus, en vue des sacrifices lors des funérailles, les animaux doivent être parfaitement conformés, avoir leur deux cornes tout comme leurs deux testicules...
Ces bestiaux qui peuvent peser une tonne valent environ 15 millions de rupiahs (un peu plus de 1000€ alors que le revenu mensuel du paysan ne dépasse pas 100€) et certains individus exceptionnels, des "spécimens rares repérés", comme les albinos peuvent valoir dix à vingt fois plus, soit trois à six fois le prix d'un superbe taureau en France ! La couleur de la peau est un critère important, les animaux albinos, donc blancs aux yeux bleus sont plus chers et en les sacrifiant on s'assure de conserver son rang au pays des morts.
Marché aux porcs de BOLU
QUELQUES MOTS SUR LES BUFFLES
Les buffles (de l’italien bufalo, dérivé du grec boúbalis signifiant "antilope", "bœuf sauvage") sont des bovidés originaires d'Asie où leur domestication a commencé il y a 5000 ans, même si une branche s'est répandue aussi en Afrique (genre Syncerus caffer), en se différenciant un peu morphologiquement (par exemple, cornes très incurvées vers le haut). En Asie, outre les espèces naines des Anoas (Bubalus quarlesi et Bubalus depressicornis) et du buffle d'eau sauvage (Bubalus arnee), d'Asie du Sud-Est (Inde, Népal, Bhoutan et Thaïlande), on rencontre essentiellement le buffle domestique appelé aussi buffle d'Asie, buffle d'eau, kérabau ou karbau (genre Bubalus bubalis), parfois hybridé avec le boeuf domestique. Les mâles adultes pèsent environ une tonne, légèrement plus lourds que leurs cousins africains, et s'en distinguent au premier coup d'oeil par leurs immenses cornes légèrement incurvées vers l'arrière et qui peuvent mesurer jusqu'à 2 mètres. Les buffles peuvent vivre une vingtaine d'années mais ici, en Pays Toraja, on les sacrifie quand ils ont une dizaine d'années.
Les buffles ont une lointaine parenté avec les zébus (Bos taurus indicus), bovidés domestiques descendants de l'auroch, originaires de la péninsule indienne puis répandus au Moyen-Orient et en Afrique.
Un peu plus loin, sous une halle se tient le marché aux cochons. Les animaux sont étroitement entravés à l'aide de grosses tiges de bambous et de lanières le plus souvent en plastique au lieu d'être faites de la même matière très résistante qu'est le bambou. Impressionnant cet étalage de centaines de porcs étalés sur le flanc et ligotés sur ces sortes de brancards en bambou.
Un porc gras vaut 5 fois moins qu'un buffle, de 2 à 4 millions de rupiahs.
La plupart de ces porcs ont une bonne épaisseur de lard sous leur peau noire. Certains sont tachetés de rose car issus de croisement avec des races élevées en Occident. Quant aux porcelets transportés dans des sacs en plastique, ils auraient tendance à s'échapper à la première occasion. On peut les comprendre...
Nous quittons le marché au moment où après le négoce, les buffles sont embarqués dans des camions. Quant aux porcs, ils restent dans l'inconfort de leurs entraves pour voyager sur le porte-bagages de petites motos !
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Rantepao: un convoi funéraire hors norme
La traversée de Rantepao par l'axe principal est interdite aux triporteurs motos-pousse mais la circulation n'en reste pas moins chaotique. Un encombrement sur cette voie est l'occasion de découvrir un autre aspect étonnant pour nous de la culture toraja.
Venant face à nous, on croit voir un cortège motorisé de ce qui semble être une manifestation, pétaradant, klaxonnant et toutes sirènes hurlantes.
Voici ce que l'on voit: en tête, tourné vers les "manifestant", un caméraman professionnel, deux motards de la police (polisi) et une marée de petites motos et scooters pilotés par des hommes, une voiture avec rampe lumineuse sur le toit, des voitures et un bus transportant des femmes, deux ambulances suivies d'autres voitures, puis une camionnette avec une sonorisation et le portrait d'un vieil homme planté au-dessus de la cabine, transportant des hommes, enfin, une camionnette ferme la marche en transportant couronnes et gerbes de fleurs.
Passé un moment de surprise, nous avons compris, tout comme vous qui lisez ce récit, de quoi il s'agissait. C'était un convoi funéraire, d'ailleurs dans une des ambulance on pouvait distinguer une vieille dame qui avait tout l'air d'être une veuve, tandis qu'à l'arrière on pouvait distinctement apercevoir un cercueil. Ainsi, les ambulances servent donc de corbillard. Le cortège conduisait la dépouille mortelle au village natal et à la maison patriarcale pour la grande fête familiale des funérailles.
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Sud du
Pays TORAJA
Madandan
Londa
Lemo
Kambira
Makula
Buntu Kalando
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Menu CELEBES (Sulawesi)
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LES FUNÉRAILLES...
L'enterrement "officiel" peut avoir lieu longtemps (parfois plusieurs années) après la mort. Tant que la cérémonie funéraire n'a pas eu lieu, la personne est considérée comme "malade" (to masaki en langue toraja) et on lui met toujours son couvert à table.
Ces grandes funérailles réunissant la famille élargie ont lieu généralement à la saison sèche, entre juin et octobre.
Les festivités qui rassemblent en général des centaines voire des milliers de personnes durent plusieurs jours.
Les rituels mortuaires donnent lieu à de nombreux sacrifices de buffles car les Toraja croient qu'ils accompagnent le défunt au pays des morts, tout comme les Malgaches qui sacrifient des zébus dans le même but.
Ces sacrifices sont essentiels pour se concilier les faveurs du défunt notamment pour obtenir de lui une influence bénéfique sur l'agriculture. Le cérémonial sacrificiel doit de dérouler selon les règles, en immolant le plus grand nombre possible de buffles pour que l'âme, Anitu, du défunt tienne son rang dans l'au-delà, le Puya, la "région de la félicité", soit accompagnée de celle des animaux sacrifiés, dont l'importance détermine le bien-être dans l'au-delà. Mais, sur un plan plus terre à terre, c'est aussi un signe de prestige.
Le premier buffle immolé l'est toujours à l'ouest de la maison. Des enfants se précipitent pour recueillir son sang dans des tubes de bambou. C'est un adulte qui l'a fait lors du sacrifice auquel on a assisté.
A la fin des festivités, le défunt dans son cercueil est conduit au tombeau. A un moment donné, le cortège funèbre s'arrête sur le chemin de la sépulture, les femmes et les enfants retournant au village car ils ne sont pas admis à escorter le défunt jusqu'à son liang, un tombeau creusé dans la falaise. Enveloppée dans un linceul rouge et orné d'or (ce qui incite au pillage), la dépouille est hissée le long d'un échafaudage jusqu'à la porte du caveau. Chaque caveau, fermé par un système de verrouillage secret, abrite les membres d'une même famille.
Sur des balcons situés devant les tombes creusées dans des falaises, des niches abritent des tau-tau (mot dérivé de tau ou to, "personne"), des effigies en bois de jaquier, sculptées à l'image des défunts. La position des mains de ces effigies est rituelle, une main, paume tendue vers le ciel, reçoit les bienfaits que l'autre rend. Ainsi les vivants peuvent contempler les morts et inversement.
Observons que dans l'archipel voisin des Philippines, des traditions d'inhumation dans des grottes perdurent également, notamment dans le site "touristique" de Sagada (île de Luzon).
Toutes ces pratiques funéraires nous rappellent celles de Madagascar que nous avions observées l'an dernier... car n'oublions pas que le fond du peuplement malgache est d'origine austronésienne, donc de ces contrées, à la croisée de l'Océan Indien et du Pacifique...
Ainsi, bien que située à l'autre extrémité de l'Océan Indien (à 8 500 km au sud-ouest), la population malgache a hérité non seulement du fonds linguistique, de la culture du riz, des pirogues à balancier... mais aussi de rites funéraires et du culte des ancêtres, intercesseurs auprès des divinités.
Le "retournement" des morts pratiqué à Madagascar n'est pas sans rappeler les grandes funérailles d'ici, l'enterrement "officiel". De plus ces évènement ont tous les deux un caractère festif et s'accompagnent du sacrifice de nombreux bovidés, de buffles, ici, de zébus, là-bas.
Autres similitudes: des effigies ou totems sont érigées devant les tombeaux familiaux malgaches. Enfin, comme ici, les grottes des falaises sont utilisées comme tombeaux à Madagascar (notamment par les Baras du centre et par les Vazimbas de l'ouest).
Menu CELEBES (Sulawesi)
Menu INDONESIE...
Etape précédente : nord du Pays Toraja
Etape suivante: de Ranteapao à Makassar
Dans cette page, nous nous affranchissons de la chronologie en parlant maintenant de fête de funérailles alors que nous ne nous y sommes rendus que le lendemain (25/09) matin, sur le trajet de retour vers Makassar. Il en sera de même, juste après, dans l'évocation du site de Lemo et de ses grottes funéraires que nous avons vu la veille (23/09).
Deux raisons à cela: regrouper nos visites dans la partie sud du pays toraja et permettre un enchaînement plus logique et progressif des visites en rapport avec les pratiques funéraires des Toraja. Pratiques qui, bien que restant surprenantes, évoluent et se dénaturent sous l'influence de la christianisation, puis de l'indonésianisation et de la mondialisation dont le tourisme est une des manifestations.
Le 24, lors du déjeuner au "Panorama Restaurant & Cafe" de Sangalla, nous avons recroisé le groupe d'Allemands déjà croisés la veille au resto "Celebes Restaurant". Ils nous ont appris qu'ils revenaient d'assister aux préparatifs de funérailles dans un village du pays et ils en étaient enthousiastes. C'est ce qui a pu amener Herman à nous proposer de nous y rendre tôt le jour du retour vers Macassar.
En effet, les touristes ne sont pas du tout malvenus lors de ces cérémonies de funérailles. En revanche, il est d'usage que chacun fasse un petit présent. Herman l'évalue à 10 000 Rp (0,66€) par personne qu'il va transformer en cigarettes.
Au ''Panorama Restaurant & Cafe'' de SANGALLA' Au ''Panorama Restaurant & Cafe'' de SANGALLA'
Le souvenir de notre voyage à Madagascar ,il y a exactement un an, va nous amener dans les points suivants à formuler diverses observations quant à un étroit parallélisme de pratiques et de rites funéraires communs au pays toraja et à Madagascar.
Etranges similitudes ! Deux pays distants de 8000 km, séparés par toute la largeur de l'Océan indien... Mais justement, ne faut-il pas au contraire dire rapproché par un océan ? En effet, le fond culturel malgache, y compris la langue, a une origine austronésienne...
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MADANDAN: funérailles et sacrifice de buffles
La route pour se rendre à Madandan est sinueuse et étroite et l'on traverse peu de villages ou de hameaux. Le trajet dure une heure. C'est pourtant la route qui dessert l'aéroport local Pong Tiku (du nom du héros des Toraja). Un petit plateau où l'on a pu aménager une unique piste. Deux fois par semaine, une liaison est assurée par un Foker.
Tout près de là, nous arrivons au village, juste à 8h30. La circulation automobile y est rendue impossible mais cela est admis dans les usages locaux pour de telles circonstances.
Les sacrifices de taureaux étaient fréquents en Europe jusqu'en Asie, en passant par le Moyen-Orient durant la préhistoire et l'Antiquité. Il suffit de penser à Hieron II de Syracuse (en Sicile) qui, au IIIe siècle avant J-C, organisait le sacrifice de 450 taureaux à la fois lors de grandes fêtes organisées à la gloire des dieux grecs. La Bible, mentionnait aussi de tels sacrifice en expiation (quand ce n'est pas un bouc, c'est en quelque sorte un taureau-émissaire) ou, au contraire, en action de grâce ou encore pour la consécration des prêtres...
La tradition de tels sacrifices de taureaux à l'occasion de funérailles subsiste toujours à Madagascar, comme on a pu le découvrir lors d'un voyage l'an dernier, ou en Afghanistan .
"Le funérailles sont une institution coutumière pour les autochtones, une attraction vivante et une curiosité folklorique pour les visiteurs. La fête est d'abord un acte collectif rituel en rupture momentanée de l'ordre social établi".
Pour en savoir plus, allez sur "Coutume, religion et politique chez les Toraja à Sulawesi-Sud".
L'ensemble de la "fête" se déroule parfois sur 3, 4 voire 5 jours. Ici, elle dure seulement sur 3 jours et nous en sommes donc au milieu.
SCHEMA CLASSIQUE DU DEROULEMENT DES FUNERAILLES TORAJA
Le premier jour des funérailles commence par une procession. Le cercueil contenant le corps du mort, souvent depuis des mois ou des années, est installé dans un corbillard magnifique, du même style que les maisons toraja. Des dizaines d'hommes du village et de la famille sont chargés de le transporter en le secouant et en poussant des cris pour chasser la tristesse accumulée depuis le décès tandis que les femmes ouvrent et ferment la marche sous des draps rouges et blancs. Le nombre de personnes prédécant le corbillard représente celui des buffles qui vont être sacrifiés tandis qu'en queue de procession, quelques buffles décorés font également la parade. Arrivé à la maison patriarcale, si le défunt est de haut lignage, une statue de bois tau tau le représentant est placée près du cercueil. Le prêtre dit la messe tandis que les hommes tournent autour du cercueil en chantant, puis on hisse le cercueil en haut d’une tour surplombant le site de cérémonie.
Ce premier jour ou le suivant, la famille reçoit les invités, aussi bien les proches que le reste du village et même les voyageurs, pour un repas en l’honneur du défunt (refuser est un outrage !). En remerciement, il est coutumier d’offrir des présents. Les parents qui ne peuvent pas se permettre de donner pour le sacrifice un cochon, sans parler d'un buffle, s'engagent souvent par une sorte de reconnaissance de dette que leurs enfants seront parfois amenés à honorer (!). Les hommes dansent autour des bêtes qui seront sacrifiées pour l’occasion.
Le deuxième ou le troisième jour a lieu le sacrifice très sanglant des buffles sur lequel je reviendrai plus loin, puisque c'est cette partie du rituel que nous avons vue.
Enfin, le troisième ou le quatrième jour, le cercueil sera conduit au tombeau en cortège funèbre. Si la tradition est respectée, les femmes et les enfants n'iront pas sur le lieu de la sépulture et retourneront au village. Comme frappés de folie, les hommes transporteront le cercueil jusqu’au tombeau, en le secouant joyeusement... La dépouille enveloppée dans un linceul rouge et or sera hissée le long d'un échafaudage donnant accès au caveau de la famille creusé dans une falaise ou moins traditionnellement dans un tombeau de ciment édifié en bordure de rizière, au pied d'une colline. Les plus pauvres sont simplement enterrés.
Nous reviendrons plus loin sur les sépultures traditionnelles dans les falaises, notamment les cercueils suspendus, et dans les grottes, lorsque nous allons visiter des grottes et falaises funéraires à Londa et Lemo.
C'est ici que se déroulent "les grandes funérailles" d'une vieille dame de 90 ans décédée depuis 7 ans.
Première similitude avec Madagascar (où l'on pratique le "retournement des morts"): les funérailles en plusieurs temps, la grande fête de funérailles après le deuil privé.
Cela fait aussi écho aux doubles funérailles qui se pratiquent non loin de là à Bali ou, plus loin, au Tonkin... Cela rappelle aussi la vieille "civilisation des Jarres" qui a existé jadis du Sri Lanka jusqu'au Laos, une tradition des funérailles secondaires lorsque les ossements étaient placés dans des jarres.
Le délai pour conduire un défunt au tombeau est variable car il faut régler tous les différents et dettes qu'il pouvait avoir, choisir une période qui convienne au maximum d'invités et surtout réunir les moyens financiers pour faire face aux frais engendrés par les funérailles. D'ailleurs avant leur mort, les Torajas anticipent en achetant des buffles et en constituant un stock de riz dans leurs greniers... Les funérailles sont devenues si coûteuses que de nombreux jeunes Toraja partent vers les villes, voire d'autres pays tels que la Malaisie, à la recherche de meilleurs emplois afin qu'ils puissent faire face aux frais lorsque des parents meurent.
Tant que la cérémonie funéraire n'a pas eu lieu, la personne est considérée comme vivante mais to masaki', "malade" et l'on continue de lui mettre son couvert à table.
Seconde similitude avec Madagascar où, lors des cérémonies de retournement d'un mort de haut lignage, on peut réunir également un millier de personnes.
Ici, les funérailles sont l'occasion d'une grande fête réunissant un large cercle familial et le voisinage qui aide à assurer certains préparatifs.
Ici, pour loger un millier d'invités (certaines funérailles rassemblent 5 000, 10 000 invités ou davantage, congestionnant toute une contrée), toutes les maisons traditionnelles du clan familial ont été réquisitionnées et il a fallu encore aménager des salons provisoires (lantang) sous des hangars ou construire de toute pièce des abris sur un échafaudage au bord de la jungle. Ici, la famille n'a pas poussé le luxe, comme c'est parfois le cas, jusqu'à faire bâtir des tongkonan provisoires, à structure de bambou et couverts de feuilles de palmiers ou de bananiers.
Tous les bâtiments accueillant les invités sont décoré de tentures rouges et, afin que les personnes s'y retrouvent, de grands numéros ont été accrochés sur les pavillons (ici, de 01 à 50). Peu de participants ont endossés des habits traditionnels, sarong et chemise noire pour les hommes mais beaucoup de jeunes portent jeans et casquettes. On ne voit aucun participant manifester quelque tristesse que ce soit, au contraire beaucoup sont souriants. L'aspect festif semble l'emporter sur l'aspect cérémoniel.
Troisième similitude avec Madagascar où les funérailles sont un moment fort de syncrétisme mêlant rites religieux chrétiens et animistes.
L'énorme cercueil cylindrique contenant la dépouille a été installé sur un balcon situé sous l'avancée de toit d'une tongkonan, une maison traditionnelle.
Le portrait de la défunte est accroché dans divers endroits.
Au pied du balcon trois grosses couronnes mortuaires ont été déposées par les paroisses de Madandan et de Rantetayo, le village voisin, pour se "joindre au deuil" (turut berduka cita). Le cercueil est placé de telle façon qu'il donne sur le rante, l'aire de sacrifice située à l'ouest de la maison comme le veut la tradition.
Pour ma part, j'aurais beaucoup aimé discuter avec le clergé local, catholique ou protestant, sur les accommodements que les ministres du culte doivent apporter aux dogmes chrétiens afin de les concilier avec les anciennes pratiques animistes.
Une partie des invités se sont installés pour le "spectacle" sacrificiel sur les plates-formes situées sous les alang, les greniers traditionnels construits au sud de la maison. Quant à nous, nous nous allons prendre place dans un abri provisoire car selon Herman, il est dangereux de rester dans la cour et il n'a pas tort. On le verra par la suite.
Pour nous faire patienter on nous sert à boire et on nous propose des canapés et petites pâtisseries mais pour la plupart, nous avons déjà l'estomac noué. Si nous avions eu le temps de passer la journée ici, on nous aurait également offert à déjeuner.
Pendant ce temps, l'équipe d'hommes qui s'occupe des sacrifices nettoie l'aire de terre battue, où un buffle a déjà été sacrifié puisque l'on enlève sa paire de cornes tandis que l'on jette du sel (?) sur le sang en train de sécher sur l'aire. D'autres animaux moins nobles, porcs ou volailles, ont certainement déjà été sacrifiés par dizaines (tués d'un coup de parang, une sorte de machette ou de long couteau, dans le coeur) tôt ce matin ou dès la veille pour restaurer les invités. On peut encore voire certaines entrailles. Des hommes s'affairent à renforcer les piquets qui vont servir à attacher les buffles qui vont être sacrifiés par la suite.
Un caméraman (encore un) filme tout ce qui se passe. Pour garder un souvenir des défunts, la technologie vient remplacer les effigies sculptées et peintes des tau tau que l'on va voir tout à l'heure...
Conciliabule entre les organisateurs. Finalement, avant de commencer les sacrifices, pour montrer la grandeur d’âme du défunt, pourquoi ne pas organiser des combats de buffles dans les prairies en contrebas du village ?
A noter que ces combats de buffles, tout comme ceux de coqs, sont pourtant interdits... Nous avons sans doute manqué les combats de coqs qui certainement ont eu lieu ou vont avoir lieu comme il est de coutume lors des funérailles.
Ainsi fait.
Ce ne sont pas trois menhirs que l'on voit dans ce champ mais trois gros poteaux en ciment dont l'usage m'échappe. En fait, ils pourraient servir à attacher les animaux en vue de sacrifice mais ici ce ne sera pas le cas, puisque les sacrifices se dérouleront dans la cour de la maison...
Revenons donc à nos animaux encore bien vigoureux. Ils ne mettent pas une très grande ardeur dans leurs duels et les plus légers sont assez malins pour prendre la fuite devant des adversaires plus puissants. On se demande comment ils se démêlent les cornes, sans qu'il s'en arrache.
Les familles nobles peuvent sacrifier plus d'une centaine de buffles dont 7 "spécimens rares repérés", des animaux aux caractéristiques particulières dont la valeur peut atteindre un milliard de rupiahs (soit environ 70 000€ !), soit un prix moyen de 200 à 300 millions par tête. Animaux exceptionnels qu'il faut parfois aller chercher jusqu'au Cambodge.
Le plus coté a un encornement dissymétrique
Le second a de longues cornes
Le troisième a un encornement retourné vers le bas (le contraire du buffle africain)
Viennent ensuite un buffle albinos, des buffles marron...
Dans la caste supérieure, on doit sacrifier au moins 24 buffles, une douzaine dans la seconde caste, deux ou trois (on trouve également mention de six) dans la troisième et un dans la caste inférieure, celle des anciens "esclaves".
Quatrième similitude avec Madagascar où lors des cérémonies de retournement des morts, on sacrifie jusqu'à 5 zébus (Bos taurus indicus) un bovidé plus léger (250 kg) que le buffle.
Malgaches et Torajas croient que, sacrifiés, ces animaux accompagnent le défunt au pays des morts, tout en éloignant le malheur de la famille et en étant le gage de bonnes récoltes.
Aujourd'hui, c'est donc le jour du sacrifice des buffles pour les funérailles afin de permettre l'accès à Puya (le "paradis toraja") de l'âme du défunt.
Retour de tout le monde à la maison en vue du sacrifice.
On assiste alors à un défilé ou une sorte de présentation des divers buffles et sans doute à une sélection quant à l'ordre de passage. Certains repartent, petit sursis, tandis que quatre restent.
Deux choses sont étonnantes, la douceur et les dernières caresses qu'un jeune bouvier prodigue à l'animal qui attend son tour et la placidité des animaux qui assistent au sacrifice de leur congénère.
Le moment du sacrifice est arrivé.
A tour de rôle, les buffles sont attachés par un pied avec une corde nouée sur un piquet. Le sacrificateur muni d'un parang, une sorte de machette, égorge l'animal avec plus ou moins d'efficacité, tranchant normalement d'un seul coup les carotides et la trachée artère. Certains buffles se débattent longuement autour du piquet et parfois l'égorgeur doit s'y reprendre avant que la bête s'effondre à bout de sang. Même si contrairement aux porcs les buffles ne crient pas pendant leur agonie, celle-ci n'en reste pas moins insoutenable. Même au sol, après des dizaines de secondes (plus d'une minute?), ils soulèvent encore leur tête et l'abattent violemment dans une flaque de sang...
Lorsque le premier buffle est tombé, un homme s'est approché du cou de l'animal d'où le sang giclait pour en remplir un gros tube de bambou. Sans doute pour en faire un boudin (même si c'est le sang de porc qui est utilisé le plus souvent pour cela) ou une saucisse de sang...
Le sacrifice de ces quatre buffles s'est déroulé en l'espace d'un quart d'heure qui nous a semblé une éternité.
Un buffle avait été sacrifié auparavant et trois autres devaient l'être après. En outre, quatre buffles seront offerts: un pour l'église, un pour la région, un pour l'administration locale chargée notamment de l'entretien des routes et un correspondant à une taxe gouvernementale appliquée à ces sacrifices, de l'ordre 16$ par buffle et de 9$ par cochon. Le chef du village enregistre sur un grand livre les noms des donateurs, l'animal qu'ils ont livré et l'impôt qu'ils ont payé.
Soit un total de douze buffles qui seront sacrifiés ou offerts, ce qui correspond au rang de la seconde caste.
Après notre départ vers Makassar, les animaux vont être dépiautés et leur cuir est transformé par une compagnie nationale. Quant à la viande qui n'a été consommée pendant la fête, elle est partagée entre les invités (soit environ 3 kg par personne).
Le diaporama présenté ci-dessus en "version light" ne reprend que quelques photos des sacrifices.
Un autre diaporama a été réalise mais il est déconseillé aux âmes sensibles.
Sommes-nous là pour essayer de comprendre une culture en jouant les journalistes ethnologues du café du commerce ou par pur voyeurisme? A nos yeux d'Occidentaux post-modernes, urbains de plus ou moins longue date, ces sacrifices ressemblent à un carnage inadmissible dans la manière d'y procéder. Pourtant d'où venons-nous? Notre propre culture n'est-elle pas issue de civilisations antiques du bassin méditerranéen qui procédaient aussi à ce genre de sacrifice? Les trois religions monothéistes qui s'inspirent de la Bible, n'en ont-elles pas plus ou moins repris les pratiques sacrificielles?
Comment s'ériger en juge ici? Notre présence même n'apporte-t-elle pas une caution à cette pratique? N'est-on pas un peu schizophrènes? On voudrait que les animaux soit au moins assommés avant d'être égorgés comme on le faisait dans nos abattoirs il y a encore quelques dizaines d'années (désormais l'animal est anesthésié par un coup de pistolet d'abattage tiré dans le front)... alors que des centaines de millions de fidèles se réclamant du judaïsme et de l'islam mangent des viandes casher ou hallal provenant d'animaux égorgés sans étourdissement préalable (y compris en France qui accorde des dérogations), immobilisés jusqu’à la fin de la saignée et donc conscients, leur occasionnant ainsi une agonie dans de grandes souffrances...
Et puis, il faut bien être conscient que la maltraitance animale a toujours cours chez nous au stade de certains types d'élevages. Par ailleurs, dans certaines campagnes, on tue encore les porcs ou la volaille en saignant les animaux à vif...
Club Méd, ici Club Dead, "les touristes raffolent du tourisme mortuaire !".
Après ce couplet philosophique, en toute logique, nous allons maintenant visiter les sites funéraires de Londa et de Lemo, sur les traces de notre ancien président Jacques Chirac comme Herman nous le précise.
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LONDA: sépultures (liang), cercueils suspendus et grotte funéraire (site inscrit en 2009 sur la liste indicative de l'UNESCO )
La visite de ce site de LONDA situé à 6 km au sud de Rantepao se fait obligatoirement avec des guides locaux munis de lampes à pétrole afin d'éclairer l'intérieur de la grotte.
Au pied d'une falaise en surplomb, on peut voir des "corbillards" abandonnés en forme de maisons tongkonan ainsi que des affiches-souvenirs, l'une exprime la tristesse (menyatakan duka mendalam) de la paroisse à l'égard de Marthen Tapang, dit "Papa Andri" et l'autre la douleur des enfants et petits-enfants (anak cucu).
Cinquième similitude avec Madagascar où plusieurs ethnies (Baras, Vazimbas) utilisent des grottes dans des falaises pour y établir des sépultures.
A une dizaine de mètres de hauteur, au flanc de la falaise calcaire, on peut voir des cercueils suspendus, comme dans l'archipel voisin des Philippines, notamment dans le site "touristique" de Sagada (île de Luzon) où perdurent des traditions d'inhumation dans des grottes.
Ce type de sépulture suspendue (tout comme celle des tombeaux creusés dans les falaises à Lemo) destiné à des personnes de rang élevé, était d'abord un moyen d'éviter que des bêtes viennent s'attaquer aux restes des défunts et de limiter les risques de vol et de pillage. C'était aussi une manière symbolique de rapprocher du ciel l'âme du défunt. En revanche, la grotte ne présente pas les mêmes avantages même si les légendes y faisaient vivre quelque monstre.
Bien que l’ancien rite funéraire consistant à suspendre les cercueils le long des corniches verticales soit toujours pratiqué par quelques minorités ethniques dans la région de Sagada depuis plus de 2000 ans, ce n’est pas une exclusivité des Philippines.
Comme on le voit ici, ce rite se retrouve également en Indonésie.
Les cercueils suspendus existent aussi en Chine du Sud, dans les provinces de Fujian (Wuyi Mountains), Hubei, Jiangxi (Longhushan, peuple Guyue), Sichuan (Qutang, une des trois gorges) et Yunnan. Rien d'étonnant puisque c'est du Sichuan que serait originaire cette ancienne pratique du peuple Bo. Le peuple Bo, une minorité ethnique, vivait à cheval sur ce qui est de nos jours la frontière entre les provinces chinoises du Sichuan et du Yunnan où il développa, il y a plus de 3000 ans, une brillante civilisation (détruite par la dynastie Ming aux XIV-XVIIe siècles).
La pratique des Toraja serait donc antérieure à l'invasion de leurs terres par les peuples côtiers bugis au XVIIe siècle...
Herman nous explique que les cercueil les plus hauts accrochés le plus en hauteur (jusqu'à 50 mètres) sont ceux de nobles tandis que ceux qui sont situés plus bas sur la gauche sont ceux de chrétiens. Certains cercueils très anciens, en forme de bateaux (comme les maisons) et sculptés sont tombés et se sont plus ou moins disloqués sur le sol. Dans des interstices de la falaise ont été déposés des crânes et des os récupérés à la suite de ces chutes.
Ce type de sépulture serait antérieur au XVIe siècle puisque les outils adaptés au creusement de tombeau dans la roche n'ont été disponibles qu'après les débuts de la colonisation par les Européens, ce qui a permis en revanche la création des tombeaux de Lemo dont je parlerai juste après cette visite.
Sur la droite, un grand balcon couvert a été construit sur une échafaudage pour abriter les tau tau ("petites personnes"), les effigies de défunts de la caste supérieure, les nobles (to parange', "garants de la tradition"). En bois de jaquier peint et grandeur nature, elles sont une représentation réaliste de défunts en position assise, mains posées sur les genoux, revêtues des habits du mort, avec chapeau conique, lunettes, bracelets... Gardiens du tombeau, elles sont là pour matérialiser et pérenniser le lien entre vivants et défunts, fixant l'éternité de leurs yeux de coquillages.
LONDA, la falaise et les grottes funéraires LONDA, la falaise et les grottes funéraires
Eclairés par nos guides, ceux qui le souhaitent peuvent pénétrer dans les grottes funéraires qui accueillent les sépultures de gens ordinaires. Aucune odeur particulière à laquelle on aurait pu s'attendre. On n'a guère d'attention pour admirer stalactites et stalagmites...
On voit qu'il y a eu là des inhumations plus ou moins anciennes, dans tous les recoins, même au-delà de passages étroits.
La présence de couronnes, d'offrandes en cigarettes ou petites coupures atteste de funérailles récentes. Ces offrandes font l'affaire des guides qui les empochent prestement. En revanche d'autres cercueils sont en mauvais état. La tragédie "Roméo et Juliette" de Shakespeare connue jusqu'ici et est devenue comme un mythe universel recyclé pour évoquer le suicide d'un couple d'amoureux dont on peut voir les crânes.
On retourne au hameau voisin en descendant dans la vallée d'où nous avons une vue d'ensemble ce qui permet de distinguer de petites grottes funéraires très haut sur la falaise.
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LEMO: falaises funéraires (site inscrit en 2009 sur la liste indicative de l'UNESCO )
Poursuivons par la visite d'un autre site funéraire, LEMO, à 10 km au sud de Rantepao.
Ici plus de grotte funéraire ni de cercueils suspendus comme à Londa.
Ce site plus récent (XVIIe siècle) a pu être créé grâce à un outillage introduit par les colons européens, tout comme les rognons rocheux émergeant des rizières du côté de Lempo (cf. page précédente)
Falaise funéraire de LEMO
Après avoir traversé le hameau où l'on peut voir de très anciennes maisons tongkonan, au chaume couvert de végétation, le site principal se caractérise par une série de balcons plus ou moins grands, non pas construits comme à Londa, mais formant des niches creusées dans la falaise. C'est la partie du site réservée à la noblesse.
Arrivés au pied de la falaise, tout en bas, deux "corbillards" en forme de tongkonan sont abandonnés.
Les tau tau en position debout, tendent les mains selon une position rituelle d'intercession, paume droite tournée vers le ciel pour recevoir la récompense d'une vie bien réglée, paume gauche vers le côté ou le bas dans un geste de don et de protection des descendants.
Le creusement de tels tombeaux nécessite plusieurs mois de travail et coûte une fortune:
- trois buffles, un cochon, un coq, un chien, des cigarettes et un certains nombre de gerbes de riz
ou
- un buffle albinos.
Entre les balcons ont été creusées les petites ouvertures carrées de tombeaux familiaux très profonds, 8 ou 10 mètre, puisque destinés à accueillir jusqu'à 10 voire 20 dépouilles. Les portes de certains tombeaux ont disparu laissant apparaître cercueils et linceuls.
Nous continuons la découverte avec Martin, en empruntant le sentier qui part en montée douce vers la gauche. Cela nous permet de passer auprès d'autres sites aménagés dans la falaise.
Le second site est moins prestigieux, destiné à une caste plus modeste puisque sans tau tau. Des funérailles y ont eu lieu récemment si l'on en juge à la présence de couronnes et de souvenirs. La aussi on peut voir des tombeaux qui n'ont plus de porte ou au contraire des tombeaux avec une porte neuve ornée d'une peinture de tête de buffle stylisée. Sur le côté du sentier poussent des kepayang (Pangium edule), ces arbres qui donnent des fruits dont la noix réduite en poudre noire donne le pamarasan utilisé dans des plats traditionnels que nous avons déjà goûtés.
Nous poursuivons notre montée et arrivons au dernier site qui domine la rizière et le hameau, l'horizon étant fermé par des montagnes. De nombreuses couronnes montrent que le site est encore très utilisé bien que de nombreux tombeaux plus anciens n'ont plus de porte. Des pieds de cordyline, une plante sacrée aux couleurs chatoyantes, ont été plantés face aux tombeaux. Le prestige de ce site est intermédiaire entre les deux précédents.
En quittant le dernier site et avant de redescendre vers les rizières, on passe par une boutique de souvenirs où l'on peut voir des fruits de kepayang et des petites figurines. Nous descendons dans la rizière en passant par l'atelier d'un sculpteur de tau tau. Il vend aussi des souvenirs: figurines, masques, statues d'éléphants, de cochons, de buffles.
Traversées de la rizière où des canards protégent le riz contre ses prédateurs tout en préservant l'environnement en limitant l'apport de pesticides.
Retour au village d'où l'on aperçoit au pied de la falaise un petit groupe de tombeaux modernes en béton, construits au sommet d'un ensemble d'escaliers et de terrasses.
Petit coup d'oeil dans les boutiques. Il semble que le tabagisme soit répandu malgré les mises en garde figurant sur les paquets de cigarettes "le tabagisme peut provoquer des crises cardiaques, le cancer, l'impuissance et des troubles de la grossesse et du fœtus" (merokok dapat menyebabkan kanker serangan jantung, impotensi dan gangguan kehamilan dan janin). Moins grave, le spectacle d'une coutière à l'oeuvre avec sa Singer tandis que l'on peut acheter près de là des bracelets de pacotille mais de vraies balles de sepak takraw en bambou tressé ou en rotin.
En voyage individuel dans la région de Baruppu, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Rantepao, vous pourriez découvrir une tradition appelée Ma'nene consistant à ressortir le squelette momifié du défunt du tombeau (ma' pane) tous les trois ans, au mois d'août, pour le ramener au village.
Sixième et étroite similitude avec Madagascar avec la pratique du Ma'nene, quasi identique aux cérémonies malgaches de "retournement des morts".
Cette fête se déroule sur trois jours. C'est l'occasion de retrouvailles pour les membres de la famille dispersés qui peuvent ainsi renouer les liens familiaux au village, tout en honorant les esprits de leurs ancêtres momifiés.
Le premier jour est consacré également à nettoyer la momie et à lui remettre "d'anciens habits neufs".
La seconde journée est celle où la dépouille est reconduite au tombeau en procession.
Le dernier jour est festif et on consomme pas mal de boissons alcoolisées...
C'est à un certain Pong Rumasek que serait due cette pratique dans la région de Baruppu. Selon la légende celui-ci aurait découvert un cadavre dans une forêt. Il l'aurait emporté pour le vêtir puis l'enterrer dignement. Son acte de charité et de compassion fut récompensé par sa bonne fortune à la chasse et dans ses travaux agricoles.
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KAMBIRA: sépultures de bébés dans les arbres
Nous descendons maintenant vers le sud-est du pays toraja pour aller visiter l'un des sites funéraires qui étaient dédiés selon les traditions aux sépultures de bébés. Il existe des sites similaires aux quatre coins du pays toraja, notamment du côté de Tombang-Tampangailo, de Pana-Tikala...
Ce type de sépulture concernait les enfants morts à la naissance ou avant la percée de la première dent (donc généralement avant 7 mois).
Cette pratique a cessé depuis une vingtaine d'années. Tout comme les foetus, les bébés en bas âge sont maintenant enterrés debout à l'est de la maison. Plus grand, ils ont la même sépulture que les adultes.
Les Torajas considéraient que ces enfants n'étaient pas tout à fait à terme, c'est pourquoi ils les inhumaient dans niches, des trous carrés creusés dans le tronc d'arbres secrétant une sève ou un latex blanc comme le lait maternel tels que les banians (Ficus benghalensis) ou les fromagers (Bombax ceiba), de telle sorte que les bébés s'en nourrissent pour continuer de grandir. Les bébés mort-nés y étaient inhumés avec le placenta en position du foetus et les nourrissons qui n’avaient pas encore de dent étaient placés emmaillotés en position debout.
Descendus dans une bambouseraie, nous voyons ce grand arbre décapité par les typhons avec sur le tronc des sortes de portes faites de bambou et de crin de coco, plaquées ça et là pour fermer les niches funéraires. Peu à peu, l'arbre en poussant refermait les cicatrices et absorbait les petits corps. Au bout de 6 ans, une cérémonie marquait son départ vers le Puya, le Paradis.
Au pied de l'arbre, sont déposés de petits paquets enveloppés dans des tissus devenus gris. Ils renferment le placenta de bébés morts-nés ou morts en bas âge.
KAMBIRA KAMBIRA, arbre aux sépultures de bébés
Remontés de la bambouseraie, nous avons le loisir de voir dans le village des détails de construction d'une maison tongkonan... Les poteaux carrés (en bois de fer) et les poutres sont assemblés sans recours à aucun clou ou vis. Herman nous précise qu'une telle maison coûte une fortune, environ 50 000€ (plus de 700 millions de rupiahs soit le prix de 5 ou 6 buffles albinos). Famille et amis s'entraident pour une telle réalisation.
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MAKULA: menhirs (riante) toraja
Poussant encore un peu plus loin vers le sud-est, Herman nous conduit pour visiter un site mégalithique.
Nous voici arrivé au petit site mégalithique du côtéde Makula, moins célèbre que ceux de Batutumonga (56 menhirs disposés en cercle), qu'en raison de l'état de la route nous n'avons pu visiter, ou de Bori, avec de hauts et fins menhirs.
Le centre de Sulawesi possède plus de 400 mégalithes de granite érigés entre 3000 et 1300 avant notre ère et leur fonction est inconnue. La taille de certains atteint 4,50 mètres. Ils sont de forme variable (certains ont une forme humaine) selon les sites.
Des interprétations populaires leur attribuent une origine plus récente, considérant que ces menhirs étaient érigés lors de funérailles de personnages importants. Les Toraja les utilisent comme poteaux pour attacher les buffles lors de sacrifices rituels.
La dizaine de menhirs que nous voyons dans un terrain en friche sont de forme grossière (comme ceux de Sulluhang) et sont très curieusement inclinés vers l'est (faut-il y voir quelque symbole?). Le plus gros a la forme étrange de fourche ou de Y car il possède deux têtes.
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BUNTU KALANDO: la fanfare de l'orphelinat
En repartant en direction du nord, Herman nous conduit non loin de Buntu Kalando, non pas pour visiter le musée des traditions locale mais par nous rendre dans un orphelinat un peu particulier "Yayasan Mala'bi" (la Fondation Malabi), une fondation néerlandaise également dénommée "Stichting Het Schone Streven" (Fondation du Bel Avenir). L'orphelinat administrativement situé à Sangalla n'est pas très éloigné de la tombe du roi de Suaya. L'établissement a été initialement créé en 1998 sous le nom "Yayasan Ma'panundu".
Sous la direction de Marteen, les orphelins en costumes, adolescents garçons et filles, interprètent des morceaux de musique avec des instruments à vent rudimentaires du genre orgues à bouche en bambou, appelés Pa'Pompang ("musique en bambou") ou Pa'Bas. Chaque instrument ne jouant me semble-t-il qu'une partie de la gamme, ce qui requiert un orchestre assez fournit divisé en plusieurs pupitres, de façon à pouvoir jouer une mélodie pentatonique complète.
Même des standards de chez nous y passent comme "Frère Jacques". Pour compléter, ils exécutent certaines danses traditionnelles paysannes et miment des combats de buffles.
A la fin du spectacle, nous sommes entrés dans la danse pour une grande farandole. Nos oboles étaient bienvenues, simple don ou achat de leur DVD "Music Bambu - Yayasan Mala'bi" vendu 100000Rp soit 7€).
Orphelinat Yayasan Mala'bi Orphelinat Yayasan Mala'bi
onmouseout= Orphelinat Yayasan Mala'bi
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Sur le trajet de retour vers Rantepao, nous allons profiter des dernières images du pays toraja.
Environ 20 minutes après avoir dépassé Sangalla, juste avant de rejoindre la route principale qui longe la rivère Sa'dan entre Makale et Rantepao, nous pouvons apercevoir près d'un hameau, des pavillons provisoires en forme de tongkonan servant de logements aux invités à des funérailles (se préparent-elles ou ont-elles eu lieu ?)...
Paysages bucoliques de rizières et de buffles reconduits à la ferme, maisons plus ou moins traditionnelles dans le style tongkonan, dernier bain de la journée dans la rivière pour les buffles.
Herman nous arrête auprès d'une cabane où une installation faisant penser à un moulin sert à décortiquer le riz paddy que les villageois y apportent.
Rizières au sud de Rantepao
Rizières au sud de Rantepao
Nuit en pays toraja
Peu après, la nuit étant pratiquement tombée, nouvel arrêt imprévu dans un hameau où des combats de coqs sont en train de se dérouler. Un coq ordinaire, juste bon pour la casserole, vaut environ 50 000Rp (un peu plus de 3€), alors qu'un coq de combat peut valoir de 400 000 à 700 000Rp (de 30 à 50€).
Sauf à Bali où ils sont encore autorisés, les combats de coq interdits peuvent coûter très cher aux contrevenants s'ils sont pris en flagrant délit par la police: 6 millions de rupiahs (plus de 400€) d'amende et 6 mois de prison! Ces sanctions n'ont pourtant l'air guère dissuasives...
Donc bien que cela soit interdit, notre présence est accueillie avec de larges sourires et on nous fait place pour que l'on prenne des photos. Un coq multicolore va affronter un coq blanc. Un ergot métallique bien tranchant et mortel est fixé sur l'une de leur patte. Les propriétaires excitent leur bête puis les lâchent sur l'aire de combat.
En deux minutes, le sort du coq multicolore est définitivement scellé.
Le propriétaire du vaincu doit payer 3 ou 4 fois la valeur du coq au propriétaire du vainqueur. Celui-ci prend l'oiseau mort, en prélève une cuisse avant de le rendre à son propriétaire.
Pour une visite plus approfondie de Tana toraja, contrairement à nous qui y avons séjourné deux jours, cela nécessite d'y passer un peu plus que cela. Il faudrait y passer trois ou quatre journées pleines. Pour l'ensemble du sud de Sulawesi, il faudrait une bonne semaine et pour avoir un aperçu de l'ensemble de l'île, c'est d'au moins deux semaines qu'il faudrait disposer.
A l'opposé, les voyageurs pris par le temps pourraient condenser un peu la découverte du pays toraja en privilégiant des sites où l'on peut voir plusieurs particularités. Par exemple au village de Kete' kesu pourvu de maisons tongkonan, de greniers à riz avec des mégalithes alentour et à environ 100 mètres derrière ce village, une falaise accueille un site de tombes troplodytiques et de tombes suspendues, accompagnées de tau tau datant des XIVe et XVe siècles. Le village de Marante serait aussi une bonne destination.
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De Rantepao à Makassar
De Rantepao à Pare Pare
De Pare Pare à Makassar
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Menu CELEBES (Sulawesi)
Menu INDONESIE...
QUELQUES ESPECES DE FAUNE SAUVAGE...
Herman nous parle de la faune endémique de ces régions et en particulier de Sulawesi.
Ainsi, on peut rencontrer en montagne de vieux pythons (plus de 6 mètres de long et plus de 100 kg). Il s'agit notamment de pythons réticulés (Broghammerus reticulatus) répandu dans toute l'Asie du sud-est y compris les archipels car ce serpent nage, y compris en mer. Quant aux crocodiles, on n'en rencontre pas au-dessus de 300 mètres d'altitude.
Pour tenir à l'écart des villages les animaux indésirables (pythons, serpents verts, varans, iguanes), la nuit les villageois dont de petits feux autour des habitations.
Herman parle ensuite d'animaux plus sympathiques.
Il évoque d'abord des oiseaux qu'il qualifie de "toucans" en raison du fait que ce nom nous est familier et qu'ils en ont un peu l'apparence. Il s'agit d'oiseaux aussi surnommés "perroquets froissés". En fait, ce sont des calaos ("Hornbill"). Toucans et calaos appartiennent en réalité à deux familles d'oiseaux tropicaux qui ont pour seul point commun d'être pourvus d'un bec énorme. Mais les toucans (famille des Ramphastides) habitent les forets d’Amérique du Sud (Amazonie) alors que les calaos (famille des Bucerotides) se rencontrent surtout en Asie du Sud-est (Malaisie et Indonésie) et plus rarement en Afrique. L'énorme bec des calaos même s’il est proportionnellement un peu plus petit que celui des toucans, souvent très coloré, se singularise aussi par la présence d’un casque qui le surmonte et sert à amplifier les sons que produit l’animal pour la communication à grande distance avec ses congénères.
L'espèce la plus répandue est celle des Calaos bicornes (Buceros bicornis).
De même, le nom de phacochère nous est connu, c'est pour cela que Herman en fait mention. En réalité, le porcin à peau sombre et sans soies bien particulier auquel il fait allusion est le babiroussa (Babyrousa babyrussa) qui n'existe que dans quelques îles indonésiennes dont Sulawesi. Les longues (30cm) canines supérieures des mâles se recourbent vers le haut, transperçant le museau et se dirigeant vers l'arrière parfois jusqu'à percer le crâne et provoquer la mort de l'animal.Il se sert peu de son groin pour fouiner dans le sol, sans doute à cause de cette dentition extravagante.
Sur une autre 'île indonésienne, à Bornéo, existe aussi un porcin original, le sanglier barbu (Sus barbatus) qui se rencontre aussi en Malaisie et aux Philippines. Bien d'autres espèces de sangliers vivent encore sous ces latitudes: à Célèbes (Sus celebensis), à Java (Sus verrucosus) et aux Philippines (Sus ahoenobarbus, Sus cebifrons, Sus oliveri, Sus philippensis).
Les Bugis, de religion musulmane, veillent à ce que ces animaux impurs (porcs) ne viennent pas souiller leurs cultures. Pour s'en débarrasser, à la fin de la saison sèche, ils les chassent et les piègent avec différentes techniques: fosse cachée par des branchages, noix de coco posée sur un piège qui se referme sur le groin, piège qui est attaché à un arbre, à un pieu ou à un gros morceau de bois que l'animal va traîner en s'épuisant. Ensuite les animaux capturés sont suspendus au bord de la route à l'intention des Chinois qui en sont friands...
Herman évoque également les anoas. Il s'agit du nom donné ici à certaines espèces de bovins du genre Bubalus, proches du buffle mais que l'on pourrait qualifier de naines. Très grossièrement, on pourrait dire qu'ils ont un peu l'apparence de gros chamois ou de grosses chèvres. Espèces endémiques à Sulawesi, on y trouve l'anoa des montagnes (Bubalus quarlesi) et l'anoa des plaines, curieusement nommé également anoa de Malaisie (Bubalus depressicornis). La première espèce est plus petite (140 cm de longueur, 70 cm de hauteur, moins de 150 kg), couverte d'une pelage laineux, portant des cornes (mâles et femelles) de moins de 20 cm. Leurs congénères des plaines sont plus costauds (180 cm de longueur, 85 cm de ahuteur, jusqu'à 300 kg), couverts d'un poil court, portant des cornes (mâles et femelles) pouvant dépasser les 30 cm. Les anoas se servent de leurs cornes pour grimper dans les arbres ce qui fait penser tout de suite aux chèvres marocaines perchées dans les arganiers...
Menu CELEBES (Sulawesi)
Menu INDONESIE...
Etape précédente: sud du Pays Toraja
Nous mettrons 9 heures pour effectuer le trajet de Madandan en pays toraja, jusqu'à Makassar.
De Rantepao à Pare Pare : adieux au pays toraja
Les rizières en eaux et les tongkonan vont se faire plus rares.
Les premières mosquées et les femmes avec le hijab, le foulard, font leur apparition. Notre route s'insinue entre des montagnes que l'on voit cette fois dans la pleine lumière de midi.
Puis dans la région de Mampu (550 mètres d'altitude) pour le paysage ce sont les pitons rocheux que nous avions vus trois jours plus tôt dans les lueurs du soleil couchant (Buttu Mangisi, Buttu Bolang, Buttu Tananti, Buttu Pema...), des pics de 700 ou 800 mètres d'altitude.
Il est dans les midi et demi lorsque nous faisons une pause d'un quart d'heure, au même endroit qu'à l'aller, dans une boutique située dans les parages de Bamba Puang et de Saruran.
Avec une lumière moins favorable car trop écrasante, on a toujours cependant un superbe panorama vers l'est en direction des crêtes du Buttu Nona et du Buttu Lansa et, en avant-plan, des Batu Noni et Tangru.
On va y découvrir une friandise locale ressemblant à une crotte de chien, enveloppée dans des spathes de maïs (les sortes de feuilles qui enveloppent l'épi). Cette épaisse pâte noire et collante est confectionnée à base de farine de riz noir et de sucre de coco. Ça salit les doigts mais c'est tout à fait mangeable...
Nous reprenons la route vers les plaines. Les mosquées deviennent nombreuses, le paysage est plus sec et d'ailleurs le riz est récolté. Juste avant d'arriver à Pare Pare, au bord de la route, une machine à décortiquer le riz est en action.
Sur notre gauche, nous passons au pied d'un lotissement de logements sociaux cubiques.
Il est 15h05 à Pare Pare lorsque nous arrivons au Sunset Restaurant pour déjeuner. Au menu: potage d'asperges, poisson grillé, crevettes en sauce, beignets de calamars, légumes bouillis, riz et banane en dessert.
Service express compte tenu de l'heure tardive et du trajet qui reste à parcourir...
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De Pare Pare à Makassar : en pays bugis
Départ à 16h pour le pays Bugis.
Le trajet semble bien monotone. Bref, nous avons retrouvé les bassins de pisciculture, les estuaires de rivières et la côte, les aires de séchage du riz vers lesquelles convergent des camions bondés de gros sacs blanc en plastique. Vers 17h30, après être passés devant le marché Pasar Bonto Bonto, nous pouvons contempler du bus un superbe coucher de soleil bien doré sur la mer juste avant de nous retrouver dans les embouteillages à cette heure de pointe. Pourtant nous n'avons pas à nous plaindre car sur l'autre chaussée, en provenance de Makassar, un embouteillage énorme est dû à des contrôles de police.
Herman nous raconte à ce sujet la malice des policiers qui lorsqu'ils prennent quelqu'un en infraction ou, ce qui est fréquent, en l'absence de permis de conduire se laissent soudoyer mais n'oublient pas de prévenir leurs collègues un peu plus loin pour qu'ils fassent subir à nouveau le même sort au contrevenant...
Il est près de 19h lorsque nous arrivons à l'hôtel Singgasana où nous allons passer notre dernière nuit indonésienne. L'hôtel est situé en plein coeur de la ville et à 500 mètres du rivage. Les chambres sont vastes mais certaines salles de bains sont étriquées. Quant aux moquettes tant des couloirs que des chambres, elles sont à remplacer.
Makassar (ou Macassar, à la française) est la capitale de Célèbes et compte environ un million et demi d'habitants. De 1971 jusqu'en 1999, la ville a officiellement été connue sous le nom d'Ujung Pandang, nom qui était en fait celui d'un village englobé par la ville moderne.
La région est peuplée par les Makassar à la forte tradition maritime puisqu'ils allaient jusque sur la côte nord de l'Australie. Makassar fut, dès le Moyen Age, un important centre de commerce entre Java et Bornéo. Les goélettes à voiles noires du port de Paotere et des fortifications rappellent l'âge d'or du royaume de Gowa, au sud de la ville. C'était le siège d'un puissant royaume, particulièrement au XVIIe siècle où son influence s'exerçait jusqu'à Bali. Puis Portugais et Anglais disputèrent la place aux Hollandais, qui débarquèrent en 1625 et mirent 40 ans pour soumettre Sulawesi. Les Makassar s'allièrent aux Hollandais qui avaient là une base indispensable pour contrôler le trafic maritime de tout l'archipel.
Ne séjournant pas à Makassar, nous n'aurons pas le loisir de visiter le Fort Rotterdam, vestige de l'occupation néerlandaise et résidence du gouverneur jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Ainsi se termine notre découverte (superficielle) de trois îles indonésiennes, avec de telles différences culturelles que l'on a l'impression d'avoir visité trois pays différents...
Après une bonne nuit, à 8h30, nous reprenons notre bus pour rejoindre l'aéroport Bandana Internasional Sultan Hasanuddin qui se trouve à environ 22 km au nord-est de la ville. Nous y arrivons une demi-heure plus tard.
C'est avec un petit pincement au coeur que nous nous séparons de "petit Herman" qui en si peu de jours a tout fait pour nous faire découvrir et aimer son pays. Nous espérons qu'il réalisera son projet de vie, non pas de préparer ses grandes funérailles comme c'est le cas pour la plupart de ses compatriotes, mais son rêve de voyager comme nous, de visiter la France et tout particulièrement Lourdes (!). Souhaitons que la cagnotte qu'il constitue à cet effet grossisse encore (elle est de 850 pour l'instant), sans priver sa nombreuse petite famille...
En plusieurs occasions Herman a laissé entrevoir une forme de nostalgie à propos de la disparition ou de l'altération de la culture toraja, du désintérêt des jeunes du pays pour cette culture... Lui-même n'en est-il pas acteur ? Mais soyons indulgents à son égard car ne sommes-nous pas tous un peu schizophrènes ? Et dans un monde globalisé, est-ce souhaitable et est-ce seulement possible de s'isoler ?
Et puis, faut-il être aussi pessimiste ? Après tout, dans une île comme Bali, soumise depuis plus longtemps et intensément au tourisme de masse, les traditions semblent plutôt bien se maintenir... mais il est vrai qu'il y a peut-être à tenir compte d'une notion de masse critique: d'un côté près de 4 millions d'hindouistes balinais contre un demi million de cristiano-animistes torajais (qui de plus se réclament de diverses églises chrétiennes concurrentes)...
Après avoir acquitté la taxe de sortie de 100 000Rp (elle est de 150 000 au départ de Jakarta et 50 000 au départ de Kalimantan ou de Nlle Guinée-Papouasie).
Décollage à 12h05 et vol d'une durée de près de trois heures à bord d'un A320-400 de la compagnie SilkAir (filiale régionale de Singapore Airlines) à destination de Singapour où nous allons avoir une longue escale meublée par un "city tour".
En quittant la côte de Célèbes, joli spectacle sur des îlots entourés de coraux et même parfois de petits lagons...
Au milieu du vol, nous survoleront le sud-ouest de Bornéo (partie indonésienne nommée Kalimantan) sur plus de 500km et, malgré la brume et l'altitude, le spectacle est moins charmant car on distingue des plantations parfaitement alignées, il s'agit des "fameux" palmiers à huile (Elaeis guineensis), originaires d'Afrique de l'ouest. L'Indonésie, longtemps deuxième producteur d'huile de palme après la Malaisie, est passée en tête en 2012. Tout cela pour satisfaire la demande des pays développés pour cette huile qui à température ambiante se présente en fait comme une graisse. Leur industrie agroalimentaire en fait un large usage, au détriment de la santé des consommateurs (mauvais cholestérol d'où maladies cardio-vasculaires), ainsi que leurs industries chimiques et pétrolières notamment pour l'incorporation dans les bio-carburants. La forêts primaire et aussi la biodiversité sont donc doublement menacées, d'abord par l'exploitation du bois puis, après arasement, par cette monoculture qui peu à peu stérilise les sols.
Sur le chemin du retour, volons vers notre longue escale-découverte de SINGAPOUR...
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NOFRAMES
de nombreux types de torajas plats traditionnels au cours de funérailles traditionnelles et les cérémonies de grâces.Comme un animal sacrifié, porc fait partie de la cuisine traditionnelle locale. "Pa'piong» est la façon dont les habitants cuisinent des plats traditionnels, dans un bâton de bambou sur un feu ouvert. Il ya "Pa'piong Manuk" (poulet mélangé avec du lait de noix de coco, la tranche de vapeur jeune banane et épices), "Pa'piong Ikan Mas" (carpe fraîche mélangée avec du lait de coco, la tranche de vapeur jeune banane et épices), "Pa «Piong Babi» (porc mélangé avec "mayana", un légume traditionnel et épices), et "Pa'piong Kerbau" (viande de buffle mélangé avec mayana). A côté Pa'piong, il ya aussi "Pamarasan", la façon locale de faire cuire la nourriture dans leurs épices noires spéciales Toraja. Il ya "Babi Pamarasan" (porc cuit dans Toraja épices noires), "Kerbau Pamarassan" (viande de bison cuit dans Toraja épices noir), "Tollo Bale Pamarrasan" (eau carpe fraîche cuite dans Toraja noir épice). Un autre aliment traditionnel est "Babi Kecap" (porc cuit dans une sauce soja sucrée épicée), "Lawo" (poulet cuit avec de la fougère et le jeune tige de banane pour être ensuite grillé), "Masak Katapi" (poisson frais cuit avec des fruits »kecapi ')
pa'piong - qui est la viande farcie dans des tubes de bambou avec la noix de coco et légumes et très lentement cuit sur ??un feu.
Pa'piong Manouk est appelé ainsi «Ayam masak di Buluh» => faire cuire le poulet dansle bambou
nasi goreng, ou mia goreng
type de viande noir A'la Torajan peut être utilisé de la viande de poulet, de porc ou poisson d'or. L'utilisation d'épices tamarin et plusieurs ensuite ajouté avec quelque chose d'épices noir appelé «keluak 'dans mon jargon [javanais] et ils sont dit de tamressan« quelque chose => Pamarasan
A VOIR absolument: http://fr.wikipedia.org/wiki/Toraja
On commence par le grand marche hebdomadaire. Aux alentours du marche, des artisans fabriquenrt des couteaux destines a la decoupe de la viande (tres importante ici...). Les 'etals' de fruits sont composes de bananes, tamarins, fruits de la passion, melons blancs, pasteques, et pommes. Il y a eglament beaucoup de vendeurs de cafe, de tabac, de pate epicee, de coq de combat, de riz (il existe du riz noir, si c'est pas dingue ca !!!)...
On passe ensuite au marche des betes. Ici les buffles sont importants non pas pour pour la viande, mais pour les sacrifices...Les buffles accompagnent les ames des defunts au Paradis. Un buffle coute de 45 millions a 300 millions de roupies selon la couleur. Les blancs aux yeux bleus sont plus chers que les noirs car grace a leur sacrifie, on garde son rend au pays des morts. Vu leur prix, seuls les tres riches defunts peuvent se le payer !
Un cochon (2.5 millions pour un gros) glande tranquillement a l'ombre avec ses collegues en attendant d'etre attache par les pieds, puis attache a un de bambou pour etre facilement transporte.
On finit la visite par les stands de viande sechee (miam miam le bon steak de buffle qui traine sur le sol de puis trois semaines) et les stands de poissons avec leurs anguilles de rizieres.
On part ensuite voir une ceremonie funeraire.
(Sur la route on croise une procession chretienne (les Chretiens sont majoritaire ici). Les autos suivent les camions qui suivent les motos. Dans les bennes des camions, les gens chantent et font de la musique. Tout le monde est joyeux, ca change pas mal des processions de chez nous !!!)
Beaucoup de personnes assistent a la ceremonie, tous vetus de noir. A notre arrivee, 6 buffles sont au milieu du site, trois deja decoupes,les tetes gisant au sol et trois attendant leur sacrifice.
Le site est constitue de la maison du defunt, de huttes provisoires qui accueillent les invites et de greniers a riz magnifiquement decores (on dirait des maisons). les decorations des greniers sont a l'effigie du coq (utilise pour les fetes gaies), l'effigie de buffle (fetes funeraires) et du porc (faut bien manger..). La femme, l'homme, les maisons y sont aussi representees. Le corps du defunt est expose en hauteur dans un. corbillard en bois. Les petites enfants, en costumes traditionnels accompagnent les invites. La famille distribue cigarettes et the aux invites. Les voisins pilonnent le riz en cadence. Certains membres de la famille jouent de la flute...
L'organisation d'une grande ceremonie (nombreux greniers a riz, nombre eleve de buffles sacrifies et presence de buffles blancs) est tres importante pour garder le rang de la famille. Une ceremonie funeraire coute extremement cheres. Parfois la famille attend plus de cinq ans avant de faire la ceremonie. En attendant la ceremonie funeraire, le corps du defunt est conserve dans sa maison...
je recois un accueil des plus chaleureux. Deux buffles sont en train d'etre decoupes. Les 'bouchers' picolent pas mal d'alcool local. Les enfants aident a nettoyer les peaux qui sechent ensuite au soleil (avant d'etre vendues pour la confection de porte monnaie, sacs et autres produits en cuir).
Tout autour du site des participants preparent les porcs. Tout d'abord, ils les tuent d'un coup de couteau dans le coeur. Ils reccueillent ensuite le sang dans des bambous avant de le cuire. Puis ils brulent la peau afin d'eliminer les poils avant de decouper la bete. Vient ensuite l'heure du partage de la viande selon l'importance des invites.
Moi, je mange du poisson grille, du porc, legumes, riz... Les gens veulent me faire gouter a tous les plats mais j'en peux plus moi ! (saya kenang !)
Apres toutes ces emotions, on reprend la route au milieu de la jungle, des rizieres et des villages traditionnels afin de visiter les sites toraja du coin. On commence par la visite d'un arbre abritant des corps de bebes. Puis une grottes avec des cercueils vieux de 400 ans. Ils ont la forme de bateaux (comme les maisons) et sont tous superbement graves. Beaucoup sont detruits, leur contenu etant entasse dans un coin. Un peu plus loin on visite une falaise abritant des tombes famililaes creusees dans la roche. Au pied de la falaise, des corbillards (d'usage unique) pourrissent.
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Île de JAVA
(Jawa)
12 au 16 septembre 2013
Au royaume des volcans...
cartes du voyage début du récit... aperçu historique aperçu géographique documentation et crédits bon à savoir... premières images... votre avis...
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ITINERAIRE: une proposition de découverte de l'île de JAVA
Aperçu historique
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Les origines
On peut décomposer l'histoire de Java en quatre périodes: la préhistoire, la période classique des grands royaumes hindou-bouddhiques, le début de l'époque moderne avec l'essor des royaumes musulmans et les débuts de la présence hollandaise, et la période moderne qui commence avec la mise en place des Indes néerlandaises.
Java fut habitée à l'époque paléolithique (1 million à 200 000 ans avant notre ère). Au centre de l'île, à Sangiran, au nord de Solo (ou Surakarta), on a trouvé les restes d'un hominidé de l'espèce Homo erectus qu'on a surnommé le Pithécanthrope ou l'Homme de Java qui vivait il y a 500 000 ans.
Le premier Homo sapiens dont on a trouvé les restes dans l'est de Java, appelé l'Homme de Wajak, y vivait il y a 40 000 ans.
Vers 2000 ou 3000 avant notre ère, les Austronésiens venus de Taïwan en passant par les Philippines s'établissent dans les archipels indonésiens.
La période historique
Les plus anciens documents écrits trouvés à Java sont des inscriptions en sanskrit et en écriture pallava, trouvées dans la région de Jakarta. Elles datent du Ve siècle et attestent de l'existence du royaume de Tarumanagara qui s'étendait à l'est de Jakarta.
Des inscriptions du VIIIe siècles se réfèrent à des souverains pratiquant soit la religion hindouiste shivaïste (royaume shivaïte de Mataram) qui a construit Prambanan vers le IXe siècle) soit la religion bouddhique (Yogyakarta qui a construit le plus grand stupa du monde à Borobudur vers le IXe siècle).
C''est à cette époque que des raids sont menés sur les côtes vietnamiennes.
Au Xe siècle, la capitale du royaume est transférée dans l'est de l'île. Les Javanais semblent avoir eu quelques visées sur le Cambodge.
Au XIe siècle, Java devient le centre d'une brillante culture et le "vieux- javanais" devient la langue des inscriptions.
Le débarquement d'un corps expéditionnaire sino-mongol à dans l'est de Java en 1292 coïncide avec l'avènement d'un nouveau royaume, Majapahit, dont la capitale est construite près de l'actuelle Mojokerto au sud-ouest de Surabaya.
À la fin du XVe siècle, des querelles de succession entraînent le déclin de Majapahit, qui passe en 1478 sous le contrôle des princes de Kediri.
L'élite et l'aristocratie hindoues quittent Java et s'installent à Bali qui devient l'île refuge de l'hindouisme dans un archipel qui s'islamise. Au même moment un Chinois musulman fonde la principauté de Demak sur la côte nord de Java, qu'on appelle le Pasisir.
Au XVIe siècle, Demak imposera son hégémonie aux royaumes de l'ouest de Java jusqu'à ce qu'il soit à son tour dominé par un prince musulman du centre de l'île, le sultan Agung, qui s'empare des côtes et interdit le commerce maritime. Les souverains du nouveau Mataram se proclamaient héritiers de l'ancien royaume de Majapahit.
La colonisation
En 1597, Cornelis de Houtman, qui dirige la première expédition hollandaise vers l'Asie, fait escale dans le sultanat de Banten (dans l'ouest de Java).
En 1619, la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou "Compagnie hollandaise des Indes orientales"), conquiert Jayakarta. Sur ses ruines, les Hollandais construisent Batavia, où la VOC installe son siège.
Par deux fois, le sultan Agung tente vainement de s'emparer de Batavia. Après sa mort en 1646, Mataram entame son déclin.
Pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, les Hollandais de la VOC prennent le contrôle de l'ensemble de l'île, à l'exception du sultanat de Yogyakarta et, ce jusqu'à la faillite de la compagnie en 1799. Le pouvoir passe alors aux mains du gouvernement des Pays-Bas.
Après la chute du Premier Empire, les Indes orientales sont occupées par les Britanniques jusqu'en 1816, où ils restituent les Indes orientales aux Néerlandais.
La Guerre de Java, de 1825 à 1830, qui oppose les Hollandais au prince de Yogyakarta fait 15 000 morts dans l'armée hollandaise et plus de 200 000 dans la population javanaise et aboutit a la confiscation de ce territoire.
Après la Guerre de Java, les Hollandais mettent en place le cultuurstelsel, un système d'agriculture forcée (les paysans doivent travailler 60 jours par an pour le gouvernement) orienté vers les cultures commerciales qui va permette aux Pays-Bas d'échapper à la faillite. Le système sera aboli en 1870.
En 1908, de jeunes nobles javanais créent le Budi Utomo ("l'intelligence suprême"), un premier mouvement national indonésien.
Après la fin de l'occupation japonaise en août 1945, en 1946 les Hollandais rétablissent l'administration coloniale en dépit de l'indépendance autoproclamée par Soekarno et Hatta.
Java fait partie de la République des États-Unis d'Indonésie à l'issue de la Revolusi, l'indépendance indonésienne le 29 décembre 1949, puis de la République d'Indonésie depuis le 17 août 1950.
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Aperçu géographique
de JAVA...
RELIEF
Java se situe entre Sumatra à l'ouest et Bali à l'est et entre Bornéo au nord et l'île Christmas au sud.
Java couvre environ 139 000 km². L'île s'étend sur 1050 km de long et 210 km) de large.
C'est le 13e plus grande île du monde. Java est entourée par la mer de Java au nord, le détroit de Sunda à l'ouest, l'océan Indien au sud et les détroit de Bali et de Madura à l'est.
Java est une île presque entièrement d'origine volcanique. Le quart des volcans sont actifs.
Trente-huit montagnes forment une colonne vertébrale est-ouest et ont à un moment ou un autre été des volcans actifs. Le plus haut volcan de Java est le mont Semeru (3676 m) et le volcan le plus actif à Java, et aussi en Indonésie, est le mont Merapi (2968 m).
La plus longue rivière est le fleuve Solo avec 600 km de long, jusqu'à son embouchure dans la mer de Java près de la ville de Surabaya.
Montagnes et hauts plateaux divisent l'intérieur en une série de régions relativement isolées où l'on pratique la culture du riz irrigué; les rizières de Java sont parmi les plus riches du monde.
Java est le premier endroit où le café indonésien a été cultivé, à partir de 1699. Aujourd'hui, l'arabica est cultivé sur le plateau Ijen.
CLIMAT
Les températures moyennes varient peu au long de l'année, entre 22° et 29°, et le taux d'humidité est de 75%.
Les plaines côtières du nord sont généralement plus chaudes avec en moyenne 34° en journée pendant la saison sèche. La côte sud est généralement plus froide que dans le nord.
La saison des pluies commence en octobre et se termine en avril. Pendant la saison humide, la pluie tombe surtout l'après-midi et par intermittence pendant les autres périodes de l'année. Les mois les plus humides sont janvier et février.
L'ouest de Java est plus humide que l'est tandis que les régions montagneuses reçoivent des précipitations beaucoup plus importantes.
Les hauts plateaux de Parahyangan, à l'ouest de Java, reçoivent plus de 4000 mm par an, contre 900 mm sur la côte nord-est
NATURE et ENVIRONNEMENT
L'environnement naturel de Java est la forêt tropicale, avec des écosystèmes allant des forêts côtières de mangroves sur la côte nord, aux falaises côtières rocheuses de la côte sud, et aux forêts tropicales des basses terres et d'altitude sur les pentes des régions montagneuses volcaniques.
Le climat se modifie progressivement d'ouest en est, on passe de la forêt tropicale dense et humide dans les régions occidentales, à une savane à l'est.
La faune originaire de Java se caractérise par sa biodiversité, avec de nombreuses sous-espèces endémiques, telles que l'aigle-faucon, le paon, le gibbon argenté, la souris, le chevreuil, le léopard et le fameux le rhinocéros de Java...
Aujourd'hui, seul un petit nombre de rhinocéros de Java survivre dans Ujung Kulon, c'est le rhinocéros le plus rare au monde.
Avec plus de 450 espèces d'oiseaux dont 37 espèces endémiques, Java est un paradis pour les ornithologues.
Depuis les temps anciens, les gens ont défriché la forêt tropicale, altéré l'écosystème, façonné les paysages en développant la riziculture en terrasses afin de faire face à la croissance de la population.
Cet accroissement démographique a exercé une forte pression sur la faune de Java confinée aux pentes des montagnes ou des péninsules isolées, en raison du recul des forêts tropicales. Certaines des espèces endémiques de Java sont aujourd'hui gravement menacées d'extinction, et certaines ont déjà disparu. Ainsi, les tigres endémiques de Java se sont éteints au milieu des années 1970.
Aujourd'hui, plusieurs parcs nationaux existent sur l'île de Java afin de protéger cette faune fragile.
POPULATION: langues, culture et religions
Avec une population totale de 139 millions d'habitants (y compris 3,6 millions de Madura) en 2011, Java accueille plus de la moitié (57%) de la population de l'Indonésie.
La population de Jakarta, capitale de l'île de Java et de la République d'Indonésie, approche les 10 millions d'habitants, mêlant opulence et extrême pauvreté.
C'est l'île la plus peuplée au monde et la densité y atteint 1062 personnes par km², ce chiffre ne tenant pas compte des zones inhabitables en raison de nombreux volcans. Malgré de forts taux de natalité dans le centre de Java, Java-Est, et Yogyakarta, ces régions ne s'accroissent pas en raison d'une émigration massive vers le côté ouest de Java, Sumatra, Bornéo et la Papouasie.
L'ouest de Java a une densité de population encore plus élevé dépassant 1400 habitants par km².
Depuis les années 1970 jusqu'à la chute du régime de Suharto en 1998, le gouvernement indonésien a mis en oeuvre un programme de transmigration visant à installer une partie de la population de Java sur d'autres îles moins peuplées d'Indonésie. Ce programme a donné des résultats mitigés, entraînant parfois des conflits entre les autochtones et les nouveaux colons.
LANGUES
Outre la langue nationale de l'Indonésie, l'indonésien ou Bahasa indonesia, on parle à Java les langues régionales suivantes: le betawi (un créole malais parlé par les Jakartanais "autochtones"), le javanais proprement dit, le soundanais (non pas le soudanais) dans la partie ouest, et le madurais dans l'île de Madura et une partie de l'est de Java.
Ces langues appartiennent toutes à la famille austronésienne.
Les autres langues parlées sont l'Osing et le Tenggerese (étroitement liées au javanais), le Baduy (étroitement liée à Sundanese), le Kangeanese (étroitement liée à Madurais), balinais, et le Banyumasan. L' Une grande majorité de la population parle l'indonésien en tant que langue seconde.
CULTURE
Malgré sa forte population et à la différence des autres grandes îles d'Indonésie, Java est relativement homogène dans sa composition ethnique. Seuls deux groupes ethniques sont originaires de l'île: Javanais et Sundanese. Un troisième groupe est formé par les Madurais qui habitent l'île de Madura sur la côte nord-est de Java qui ont immigré en grand nombre dans l'est de Java depuis le XVIIIe siècle.
Le découpage "ethnique" est déterminant. Face aux Javanais proprement dits, les Sundanais de l'ouest de Java, les Betawi de Jakarta et les Madurais de l'île voisine affirment une identité distincte, fondée notamment sur la langue.
Les Javanais représentent environ les deux tiers de la population de l'île, tandis Sundanese et Madurais représentent respectivement 20% et 10%. Le quatrième groupe est constitué par les gens qui parlent un dialecte malais, les Betawi descendants des personnes vivant autour de Batavia au XVIIe siècle. Ce sont des créoles descendants de divers groupes ethniques de l'archipel indonésien mélangés avec des groupes ethniques étrangers tels que portugais, hollandais, arabe, chinois et indien.
Mais dans l'ouest de l'île, Banten de langue soundanaise, et Cirebon de dialecte javanais, ainsi que Java oriental également de langue javanaise, revendiquent une culture distincte.
En outre, il faut distinguer la culture du Pasisir (la côte nord de Java) de celle de l'intérieur représentée surtout par les anciennes capitales royales que sont Surakarta et Yogyakarta. Enfin, les régions "intermédiaires", comme le pays de Banyumas, qui marque la transition entre le pays Sunda et Java, ou la région de Banyuwangi, héritière de l'ancienne principauté hindouiste de Blambangan et longtemps sous influence balinaise, ont leur caractère propre.
RELIGIONS
Java a été un creuset de cultures et de religions.
Outre les six religions reconnues officiellement par la Constitution indonésienne (islam, protestantisme, catholicisme, hindouisme, bouddhisme et confucianisme), on compte 63 sectes religieuses à Java. Parmi celles-ci, 35 se trouvent dans le centre de Java, 22 dans l'ouest et 6 dans l'est de l'île.
Le mot kejawen (de Jawi, "Java") désigne un ensemble d'éléments considérés comme propres à la culture javanaise. Il inclut des croyances animistes et des pratiques antérieures à l'Islam, qu'on pourrait qualifier de "religion traditionnelle" javanaise et qu'on appelle kebatinan (de l'arabe bathin, "intérieur, spirituel").
La population, notamment dans les campagnes, est imprégnée de croyances et pratique des rites antérieurs à l'arrivée du bouddhisme, de l'hindouisme et de l'islam.
La loi indonésienne ne reconnaît pas le kejawen comme religion.
Il existe encore quelques enclaves d'hindouisme à Java: dans la région de Banyuwangi, dans des enclaves le long de la côte orientale proche Bali, où vit une population appelée Osing, dans le massif montagneux du Tengger autour du volcan Bromo, et sur le flanc ouest du volcan Lawu à l'est de Solo et sur les flancs de volcan Lawu à l'est de Solo. Banyuwangi est héritière de la principauté de Blambangan, vassale de Bali au XVIe siècle.
Parmi les Javanais "de souche", le bouddhisme est marginal. Les Indonésiens d'origine chinoise sont généralement bouddhistes et confucianistes ou chrétiens.
On ne connaît pas encore très bien les circonstances qui ont amené à l'introduction de concepts et de modèles culturels et religieux indiens à Java. On peut seulement constater leur présence au moins dès 450 après J. C., par une inscription en sanscrit et en écriture pallava trouvée à l'est de Jakarta.
Sur la côte sud de Java, dans le village de Balekambang, se trouve, à 100 mètres de la plage, un îlot sur lequel on peut voir un petit temple hindouiste, sur le modèle de Tanah Lot à Bali. On peut encore citer le royaume shivaïte de Mataram qui a construit Prambanan. Il coexistait avec le royaume bouddhiste dans le centre de Java, qui a édifié le temple de Borobudur vers le IXe siècle.
La majorité des Javanais au sens ethnique sont musulmans. Les autres groupes ethniques de Java : Betawis, Madurais et Sundanais, sont traditionnellement à majorité musulmane. Les Sundanais maintiennent une tradition de croyances et de pratiques antérieures à l'islam.
Plus de 90 pour cent de la population de Java est musulmane. Les adeptes de l'Islam à Java se répartissent entre l'abangan (plus classique et syncrétique avec des emprunts à l'animisme pré-islamique et à des concepts hindous) et le santri (plus orthodoxe et pour cela considéré moderniste).
Il est impossible de dater l'arrivée de l'islam à Java. Dans un mausolée à Leran près de Surabaya, il y a une stèle musulmane datée de 1082. Sur le site de la capitale du royaume de Majapahit, au sud-ouest de Surabaya, on trouve une série de tombes musulmanes dont la plus ancienne est datée de 1376 et est peut-être celle d'un membre de la famille royale. L'essor de la route de la soie maritime, contrôlée par des marchands musulmans, qui passait par l'archipel indonésien, conduisit les princes de ces ports à se convertir à l'islam, ce qui dans un premier temps ne fut pas le cas des populations.
On voit qu'entre la date de 1082 pour la stèle de Leran et celle de 1770 pour la conversion du dernier prince hindouiste de Blambangan, la diffusion de l'Islam a été un long processus.
Ce sont les Hollandais qui ont introduit le christianisme à Java. Enfin, il existe encore une synagogue à Surabaya, autour de laquelle se trouve une minuscule communauté juive d'origine irakienne.
ECONOMIE
Initialement, l'économie de Java s'est fortement appuyée sur le riziculture. Un peu plus de 5 millions d'hectares sont consacrés à cette culture, soit près de 40% de la superficie de l'île.
Le commerce avec d'autres régions d'Asie comme l'Inde et la Chine a prospéré dès le IVe siècle puis avec le commerce mondial des épices de l'Antiquité jusqu'à l'ère Majapahit,
Pendant la période coloniale, les Hollandais ont introduit la culture de plantes commerciales en Java, telles que canne à sucre, caoutchouc, café, thé et la quinine. A la fin du XIXe siècle, le café javanais a acquis une renommée mondiale
Les réseaux de transport routier a été développé pour le transport du café provenant de plantations à l'intérieur de l'île. Des routes à péage ont été construites depuis Suharto afin de relier les grands centres urbains et les zones environnantes.
L'île a un beau potentiel touristique, avec ses petites îles paradisiaques au large de sa côte nord telles les îles Seribu, les îles Karimunjawa et les îles Kangean, ses plages de la côte sud, ses vestiges archéologiques dont les plus connus sont les temples bouddhiques de Borobudur et les temples shivaïtes de Prambanan. Les anciennes villes princières comme Cirebon, Surakarta (aussi appelée Solo) et Yogyakarta. Ajoutons-y ses nombreux volcans et ses réserves naturelles dont celle d'Ujung Kulon, où vivent les derniers spécimens de rhinocéros asiatique.
Sur 3,5 millions de visiteurs étrangers ayant séjourné en hôtel en 2004, 90 000 ont séjourné à Yogyakarta, principale destination touristique de Java et 705 000 à Jakarta contre 1,65 million à Bali.
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La langue
Sites et paysages classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo .
JAVA
L'origine du nom reste mystérieuse: "Île lointaine" ou "Île de l'Orge"...
Le vaste ensemble bouddhique de Borobudur (IXe siècle), en forme de pyramide, est l'un des grands sites archéologiques mondiaux.
Il se compose de quatre étages de galeries ornées de mille six cent quarante bas-reliefs racontant les vies passées et présentes du Bouddha, de trois terrasses circulaires renfermant soixante-douze stupas surmontées d'un grand stupa au sommet. Chaque année, entre mai et octobre, le Borobudur reçoit les acteurs du Ramayana.
Non loin de là, les temples hindouistes de Prambanan (VIIIe-IXe siècle) supportent la comparaison.
Le couple Borobudur/Prambanan est le duo incontournable de Java.
Les temples des hauts plateaux de Dieng sont également intéressants, mais la région est toutefois mieux connue pour le spectacle de ses geysers de soufre. Pour les passionnés de volcanisme, Java est le centre du monde. Plus de cent volcans hérissent son relief, dont vingt-cinq sont en activité. Les grands classiques pour l'observation d'éruptions ou pour des randonnées dans les alentours sont le Merapi (qui a été pris de fureur en mai 2006), le Semeru, point culminant de l'île, tous les deux d'accès éprouvants. Citons aussi le Papandayan, aux grondements si réguliers qu'ils lui ont valu le qualificatif de "forge", le Kawa Idjen.
Une randonnée de quelques heures conduit au Bromo et à ses cratères à l'intérieur du Tengger, la "mer de Sable", qui fait l'objet d'un pèlerinage annuel en décembre. Il faut ajouter à cette longue liste le Perbuatan, sur l'îlot voisin de Krakatau, dont le bruit de l'éruption du 27 août 1883, entendu à 2000 km, n'a jamais été égalé. L'Anak Krakatau, que l'on peut approcher, est l'enfant naturel de son terrible père.
Bien plus qu'à Jakarta (anciennement Batavia à l'époque coloniale, ce qui rappelait ses origines bataves), capitale démesurée (9 ou 11 millions d'habitants selon les sources) et plutôt quelconque, mis à part son Musée national, il faut s'attarder à Solo et surtout dans sa presque homonyme, Jogjakarta. L'intérêt culturel, l'artisanat (batik) et les traditions (danseurs, marionnettistes) se rapportant aux épopées mais aussi à la vie politique se mêlent pour faire de ces deux villes de l'intérieur les plus plaisantes de Java...
POUR COMMENCER LA DÉCOUVERTE DE JAVA...
A l'aéroport de Solo, nous sommes un groupe de 33 voyageurs (32 à la fin du circuit après qu'une voyageuse eût chuté et se fût fracturée la cheville), de l'ouest mais aussi du sud, du centre, de l'est et même de Belgique... De la petite et alerte quarantaine au double ! et une majorité de retraités. Bref, un groupe apparemment plus nombreux qu'à l'accoutumé avec notre voyagiste pour cette destination. Il est vrai qu'il y avait une promotion sur cette date qui, par ailleurs, a été avancée d'une semaine par rapport au catalogue... Cela aura de petites conséquences comme on le verra.
Un groupe où l'on compte aussi beaucoup de férus de l'image aussi bien photo que vidéo si l'on en juge par le matériel utilisé (reflex numériques, caméscope sur trépied)...
Le contrôle de police est dans mon souvenir le plus cool et souriant qu'il nous soit arrivé de rencontrer dans nos voyages. Dans ce pays musulman, aucun problème avec les visas israéliens qui traînaient sur nos passeports.
Le passage en douane est tout aussi décontracté.
Yudi sera à Java notre guide, plutôt décevant. Difficile à comprendre du fait qu'il a du mal à s'exprimer en français (syntaxe des phrases) et de son accent, sans doute ce pourquoi il sera peu disert, et également avare de sourires mais c'est autre chose...
Petite remarque: nous n'aurons pas de mal à repérer nos différents guides de Panorama avec leur chemise bariolée.
YUDI,
De même nos bus en "orange pétant" ne passent pas inaperçus...
Toujours est-il qu'au-delà d'une apparence de jeunesse et d'une propreté impeccable, la suspension couine désagréablement et la clim est capricieuse. Autre désagrément, les vitres des bus modernes comportent des filtres anti-infrarouges et anti-UV pour notre confort mais cela à l'inconvénient de modifier complètement les couleurs des photos prises au travers des vitres. Ici, ce n'est pas une nuance bleue comme parfois mais bien verte.
Bons points quand même: la distribution de bouteilles d'eau gratuitement, un conducteur qui connaît tous les pièges de la circulation chaotique commune à ces latitude.
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Documentation et crédits
mes notes de voyage
"Indonésie" par divers auteurs aux Editions Lonely Planet - Paris 2010
"Indonésie" du magazine GEO n° 225 de novembre 1997
"Indonésie: Java-centre et ouest, Sumatra, Kalimantan et les Moluques" par Laure de CHARETTE dans la collection "Les Guides Mondéos" aux 2ditions Mondéos - Paris 2012
"Indonésie: Bali, Lombok, Gili, Java-est et Sulawesi" par Laure de CHARETTE dans la collection "Les Guides Mondéos" aux 2ditions Mondéos - Paris 2012
"Indonésie, les forçats du volcan" (à propos di sinistre gisement de soufre du Kawah Ijen ) - Série documentaire "Les routes de l'impossibles" de Sophie LAINE - rediffusé sur Arte le 24 août 2013
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
et de nombreux autres sites sur la toile...
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Solo (Surakarta)
Prambanan
Borobudur
Yogyakarta
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QUESTION DE RELIGION...
ELEMENTS DE CADRAGE
D'une façon très générales, le phénomène religieux a été évoqué dans les encarts de présentation historique et géographique, tant de l'Indonésie dans sa globalité, que dans ceux concernant plus spécifiquement Java.
On peut également se reporter à un synopsis présentant les principes et pratiques des religions (animisme, hindouisme, bouddhisme, islam) qui ont influencé les cultures de l'archipel avant l'arrivée des colons européens.
ECLAIRAGE SUR QUELQUES PRATIQUES EN RAPPORT AVEC L'ISLAM EN INDONESIE
Excision et circoncision
En Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, l'excision est une tradition très ancrée si bien que l'interdiction édictée en 2006 n'était pas respectée, "les gens se retournant vers les médecins traditionnels non formés". Dès le plus jeune âge, les petites filles subissent une mutilation du clitoris. Dans certaines provinces indonésiennes, la quasi-totalité des petites filles sont excisées malgré les pressions exercées par l’ONU qui souhaite y mettre fin. En 2010, face à cette dénonciation, le gouvernement indonésien s'est contenté de défendre une excision plus "soft", une variante "symbolique" que les autorités indonésiennes ont rebaptisée "circoncision féminine". Ainsi, seul est autorisé "le frottage" du capuchon clitoridien, sans blesser le clitoris.
Autre pratique attachée à l'islam, la circoncision des garçons. Elle est réalisée vers l'âge de 10-11 ans.
Notre guide, Yudi ajoute que c'est une source d'infections ce qui peut entraîner deux mois d'absentéisme scolaire, assortis d'un redoublement comme ce fut son cas.
Polygamie
La polygamie est une tradition ancienne dans l'archipel indonésien. Elle n'était pas forcément absente dans les civilisations bouddhistes et hindouistes qui ont précédé l'arrivée de l'islam à partir du XIVe siècle.
L'union multiple jadis pratiquée par les sultans de Java est acceptée par la République indonésienne sans toutefois bénéficier du même statut que l'union monogame. Plus récemment, le fondateur et premier président de la République d'Indonésie, Soekarno en était un fervent adepte avec ses sept femmes. La loi autorise les musulmans à se marier quatre fois à la mosquée, mais elle ne reconnaît juridiquement que le premier mariage. Pour ses tenants, ?«les hommes n'ont plus besoin d'entretenir de liaisons extraconjugales, davantage de femmes pauvres peuvent accéder au confort matériel et la balance démographique favorable au sexe féminin peut être rééquilibrée».
Toutefois, l'Indonésie connaît une augmentation substantielle du nombre de divorces au cours de la dernière décennie en raison du fait qu’un nombre croissant de musulmanes rejettent la polygamie, préférant divorcer de leur mari plutôt que de rester dans un mariage polygame.
Alcool
En Indonésie, la production et la consommation d'alcool sont traditionnelles et très courantes, malgré la pratique majoritaire de la religion musulmane et la montée en puissance des fondamentalistes musulmans.
Il s'agit de boissons alcoolisées obtenues par fermentation, par exemple un genre de bière de riz, brem (terme plutôt indonésien) ou tuak (terme plutôt malaisien ou toraja), ou de vin de palme et autres vins obtenus à partir de différents fruits comme le populaire "wine" fait à partir de papaye verte. L'alcool fort est l'arrack mais ce nom ne doit pas prêter à confusion avec l'arak, l'alcool anisé du Moyen-Orient. Il s'agit ici d'un alcool obtenu par distillation de boissons alcoolisées dont on vient de parler. Avec cet alcool, on fabriques des cocktails: arrack madu (arrack + miel + citron), arrack atak (arrack + miel + citron vert + sprite ou coca)... Mais il existe aussi des alcools frelatés où l'on trouve un alcool hautement toxique, le méthanol (alcool de bois) au lieu de l'éthanol.
D'une manière générale, jusqu'à présent la vente d’alcool est légale pour satisfaire la demande d’un nombre restreint d’habitants et surtout celle des touristes. Mais quelque 350 districts indonésiens, sous-districts, villes et des villages ont adopté des réglementations locales contre l’alcool au cours des 15 dernières années. Pour légaliser ces dispositions, le FPI (Front Pambela Islam), le Front des Défenseurs de l’islam, ne s'appuyant pas que sur des motifs religieux mais invoquant aussi l'avis du Conseil des Savant d’Indonésie affirmant que l’alcool était l’une des sources de la criminalité dans le pays, a intenté un recours devant la Cour Suprême. Ces islamistes ont obtenu gain de cause puisque la décision de la Cour Suprême rend désormais légales ces réglementations.
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Etape suivante: est de JAVA
Depuis l'Adi Sumarmo International Airport, à 14km au nord de la ville, notre guide Yudi nous conduit au centre de SOLO.
SOLO ou SURAKARTA (500 000 ou 600 000 habitants !):
Grand Marché et Marché aux Puces
La ville fondée en 1745 devint la nouvelle capitale de l'éphémère royaume de Mataram (1745-1757), dont un vaste palais subsiste, le Kraton Kasunanan. Son éclatement en deux royaumes a notamment donné naissance à celui de Yogyakarta. A la fin des années 1990, la ville se révolta contre le régime de Suharto, emboîtant le pas aux émeutiers de Jakarta. De son passé prestigieux, la ville garde le titre de sultanat mais purement symbolique, contrairement à celui de Yogyakarta dont on reparlera plus loin.
Solo se trouve au coeur d'une riche région agricole, rizières et cocoteraies, grâce aux sols fertilisés par les cendres et laves décomposées issues des éruptions des volcans Lawu et Merapi (ce dernier a connu au cours de son histoire une soixantaines d'éruptions dont les plus récente en 2006 et 2010). Ici on fait deux récoltes de riz par an, contre trois à l'ouest, au climat plus humide, et une seule à l'est, plus sec.
En remontant très loin dans le passé, des restes fossilisés d’Homo erectus ou Pithécanthrope connu sous le nom d'Homme de Java (daté entre 1,7 et 0,7 million d'années) ont été découverts dans les années 1930à Sangiran, non loin de Solo. Le site a été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1996.
Pour commencer nous nous rendons au grand marché Pasar Gede (pasar signifie "marché" et gede "grand"). La circulation est particulièrement encombrée aux alentours avec des camionnettes et une marées de petites motos en circulation ou stationnées entre lesquelles il faut se faufiler.
Au passage, on remarque que le métier de graveur de plaques minéralogiques doit être un bon créneau dans la mesure où ces plaques doivent être changées régulièrement. Outre le codage du véhicule avec une série de 1 ou 2 lettres (indicatif de circonscription, par exemple AD pour Yogyakarta ou N pour Malang) suivies de 4 chiffres puis encore de 1 ou 2 lettres, vient s'ajouter une date (mois et année) indiquant l'échéance pour le prochain contrôle. Et cela concerne non seulement les voitures et camions mais aussi les motos.
Dans ce marché, on trouve de tout: fruits (dont le fameux "fruit du serpent", salak) et légumes (on trouve dans le pays plus de 40 variétés de bananes) , viandes, oeufs, poissons vivants, morts ou séchés, tortues...
Tout à côté, se dresse le petit temple chinois Klenteng Tien Kok Si dont nous n'aurons que la vue extérieure.
On peut également se soigner dans une échoppe non loin de là si on a des problèmes de santé: vertige, migraine, cholestérol et triglycérides, hypertension, rhumatismes... C'est l'occasion de constater que la langue indonésienne n'est pas totalement hermétique pour nous, grâce à l'emprunt de l'alphabet latin et de nombreux mots de vocabulaire occidentaux adaptés (vertigo, migren, rheumatik, hipertensi, kolesterol, trigliserida...).
Cinq minutes de trajet, et nous nous garons sur un grand terrain au sol de terre et servant de parking à quelques autobus de tourisme qui ont largué leurs passagers se rendant à pied non loin de là au marché aux antiquités où nous rendons également. Au fond du terrain se dresse un ancien bâtiment colonial hollandais de 1874 qui abritait le commandement d'un régiment de "Kavallerie-Artillerie".
Le Pasar Triwindu ("marché des trois tigres") est un petit marché aux puces est une sorte de grande brocante. On y trouve des masques colorés, des coquillages (porcelaines en particulier), pierres semi-précieuses, papillons, statues et figurines à thèmes religieux ou non, marionnettes, potiches chinoises et vaisselle, landau, peintures naïves, instruments de musique (percussions), jeux de société en forme de bateau ou de plateau (mak-yek ou surakarta)... et même casques coloniaux !
En quittant la ville, nous passons devant une enseigne bien connue chez nous, Carrefour !
Très répandu dans le pays, le becak est le moyen de transport public le plus rudimentaire. Contrairement à Jakarta, où les pousse-pousse ou vaudrait-il mieux dire les cyclos-pousse, sont interdits car présentant un danger pour la circulation, ils prospèrent à Yogyakarta.
Le becak est un véhicule tricycle non motorisé, non pas comme le rickshaw (ou trishaw) indien ou à la cubaine où le conducteur est à l'avant, mais le véhicule d'ici ressemble plutôt au cyclopousse vietnamien, la nacelle de transport étant à l'avant. Il est également différent de l'engin utilisé chez les voisins philippins ou birmans, des sortes de "vélo-sidecars", la nacelle étant déportée sur un côté et les passagers assis côte à côte, dans la version philippine, ou dos à dos, dans la version birmane.
Quant aux femmes musulmanes, même jeunes, elles sont de plus en plus nombreuses à porter le voile. Mais ici on n'est pas chez les wahhabites saoudiens, le hijab est donc très souvent porté avec coquetterie, plus comme un accessoire de mode, de façon branchée, plutôt que comme un classique signe de piété. Et elles ne rechignent pas sur le maquillage, les cosmétiques employés devant toutefois être garantis hallal. Bref, il s'agit plus de se mettre en valeur que de se cacher des regards...
Sous un climat tropical, je m'attendais à un jaillissement de fleurs mais on n'en voit très peu à Java, que ce soit en campagne ou dans les villes et villages. Haut de page
PRAMBANAN, le grand temple hindou
Un peu moins de trois quarts d'heure plus tard, nous déjeunons au Kali Opak R.E.S.T.O., à Prambanan.
Après le repas, un court trajet nous amène sur le site du complexe de temples hindouistes de Prambanan.
Tarif: 1970 00 Rp pour les touristes. Horaire: 6:00 à 18:00.
Le nom initial était Siwagrha ou Siwalaya, puisque le lieu est dédié à Shiva. L'étymologie du nom donné par la suite est sujette à des interprétations diverses.: "Là où il y a beaucoup de brahmanes", "le Brahman Suprême"...
Par la multiplicité des temples, ce site diffère des temples hindous de la même période au sud de l'Inde mais par leur architecture, on retrouve l'aspect des constructions et de la statuaire de la même époque que l'on peut voir dans l'Etat indien du Tamil Nadu.
A PROPOS DE L'INFLUENDE DES DYNASTIES HINDOUES DU SUD DE L'INDE A LA FIN DU PREMIER MILLENAIRE
La dynastie commerçante Pallava (VIe-VIIIe s.) a pu facilement exporter sa culture et sa civilisation parallèlement au commerce maritime, notamment la religion hindoue (avec son architecture) vers les royaumes de Shrivijara (Java, Sumatra, Malaisie), du Kambuja (Angkor au Cambodge) et du Champa (Annam au Vietnam).
Leurs successeurs Cholas ou Colas (IXe-XIVe s.) y ont quant à eux exporté également la danse (Bali).
Ici, à Prambanan, les constructions rappellent notamment les temples Brihadishvara de Tanjore, Gangaikondacholapuram de Kumbakonam ou encore Airavateshvara de Darasuram qui furent bâtis sous la dynastie des Chola sensiblement aux mêmes époques.
Ce complexe religieux disposé sur une plate-forme rectangulaire de 390x220 mètres a été édifié entre le VIIIe et le Xe siècle, par les hindous Sanjaya du royaume de Mataram, d'ailleurs une pierre datée indique 856
Il a été abandonné dès 930 (suite à une éruption du Merapi?) et supplanté par une nouvelle capitale dans l'est de Java. De plus, il fut gravement endommagé par un tremblement de terre au milieu du XVIe siècle.
En ruines et envahi par la végétation, le site qui comportait 240 temples fut redécouvert en 1733. Le site fut partiellement dégagé en 1885 et un début de restauration fut entrepris en 1918 mais des travaux sérieux n'ont été réalisés qu'à la fin des années 1930.
Le tremblement de terre de Bandul survenu en 2006 a de nouveau endommagé le site, notamment le temple de Brahma.
La mise en valeur à visée touristique remonte aux années 1990, avec le déplacement des villages installés ici tandis que la restauration était entreprise en parallèle. Le site classé a été au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO en 1991, en même temps que le temple bouddhiste de Borobudur (pas de jaloux) que nous verrons le lendemain. Il accueille plus d'un million de visiteurs par an. Couvrant plus de 8 hectares et demi, c'est l'un des plus grands complexes religieux hindou d'Asie du sud-est.
Le monument formait une représentation symbolique sur trois niveaux croissants allant vers les déités et évoquait aussi les trois castes existantes à Java.
Site hindouiste de PRAMBANAN Site hindouiste de PRAMBANAN Site hindouiste de PRAMBANAN Site hindouiste de PRAMBANAN
Au niveau supérieur, dans l'espace central surélevé, on trouve 8 temples principaux (dédiés à la Trimurti Shiva, Vishnu, Brahma. Le temple (candi) principal, en position centrale est dédié à Shiva Mahadeva. Non loin de là, au nord, se dresse le Candi Vishnu tandis que vers le sud, c'est le Candi Brahma qui fait le pendant. Sur une rangée parallèle, on trouve les temples de leurs "montures", le taureau Nandi, l'aigle Garuda et l'oie Angsa.
A cela s'ajoutent 8 petits temples toujours sur la partie centrale. Ce sont essentiellement ces temples qui ont été restaurés.
Le site comportait également 224 temples disposés en quatre rangées concentriques, soit 56 sur chaque côté du quadrilatère. Pour cette partie du complexe, certaines sources évoquent 249 sanctuaires, d'autres 256... Ces édifices qui représentaient le second niveau étaient nommés Candi Sewu ("Mille Temples") ou Candi Perwara. Il n'en reste que des amas de pierre.
L'extérieur constituait le premier niveau.
Site hindousite de PRAMBANAN
Les côtés du complexe sont orientés en direction des points cardinaux. On accède au site par l'est, donc à contre-jour à l'heure de notre visite en milieu d'après-midi. Dommage. A cela s'ajoute la couleur sombre de la roche andésitique et patinée.
Nous reprenons le bus pour gagner notre hôtel. La nuit vient très vite sous ces latitudes. Le jour baisse déjà dès 17h30 et il fait totalement nuit à 18h.
Dîner et nuit à l'hôtel Jayakarta Jogja, à Yogyakarta. Nous allons y dormir pendant deux nuits. Pot d'accueil sous forme d'un cocktail épicé, à base de gingembre.
Buffet varié. En plats: potage consistant, beignets de poisson, légumes sautés, saté (brochettes) de poulet, boeuf en sauce, nouilles chinoises et forcément riz sauté et riz vapeur. Et en desserts, des fruits: les ananas sont petits et peu sucrés (pleine maturité en décembre-janvier), pastèques, papaye, oranges vertes mais néanmoins délicieuses, bananes courtes ou longues (l'Indonésie est au coeur de la région d'où les bananiers sont originaires), sans oublier le salak [Salacca zalacca, fruit d'un petit palmier endémique] ou "fruit du serpent", peu goûteux, sa pulpe recouvre un ou deux noyaux (trois lors de mon essai de dégustation, ce qui doit être rare), considéré comme "anti-turista"... et aussi des entremets et des gâteaux.
Hôtel Jayakarta Jogja Hôtel Jayakarta Jogja Hôtel Jayakarta Jogja
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BOROBUDUR, le grand temple bouddhiste
Longue journée en perspective donc lever dès 5 heures pour un départ une heure plus tard. Il est vrai que le site de Borobudur ouvre au public dès 6 heures et qu'il est situé à 42km d'ici.
Il est 7 heures lorsque nous passons près du temple Candi Mendut, sur le bord droit de la route, 3 km avant le site principal de Borobudur situé plus à l'ouest. Ce temple isolé date du IXe siècle (précisément de 824) et il est l'oeuvre de la dynastie bouddhiste Sailendra, adepte du bouddhisme mahayana également dit du "Grand véhicule", variante du bouddhisme des Anciens.
L'étymologie du nom de Borobudur est diversement interprétée comme d'habitude: boro pour Bore (nom de lieu) ou "Temple", budur pour "Ancien" ou "Montagne". Cela donne "Ancien Bor", "Montagne de Bore", ou encore "Temple de la montagne" si boro était la déformation de pura...
Tarif: 220 000 Rp pour les touristes. Horaire: 6:00 à 18:00.
Pendant une bonne heure, notre guide locale Lina nous fera découvrir le site, en l'abordant par l'est et en associant quatre noms du Bouddha aux quatre directions cardinales. Bien que probablement musulmane à en juger par son voile, Lina connaît parfaitement ce superbe ensemble bouddhique que l'on dit être le plus grand du monde, non pas par ses dimensions ni par la taille de son stûpa central puisque que sa superficie est d'environ 1,3 hectare (selon les sources, il mesure 113, 118 ou 123 mètres de côté) et que son grand stupa central plein mesure 35 ou 40 mètres de haut (et culmine à 95 mètre au-dessus de la base de la première terrasse périphérique). En effet, en Birmanie, la Pagode Shwedagan de Rangoon couvre 5,6 ha et son grand stûpa mesure pratiquement 100 mètres de haut pour 138 mètres de diamètre.
Alors qu'est-ce qui en fait le plus grand temple bouddhiste ? Cela s'explique par le volume des matériaux mobilisés: 2 millions de blocs de pierre volcanique andésitique (le même matériau qu'à Prambanan), représentant 55 000 m² et surtout parce que sa visite représente un parcours initiatique d'environ 5 km, en empruntant les différents niveaux de terrasses de ce véritable mandala de pierre, dans le sens des aiguilles d'une montre comme il se doit.
La construction pyramidale utilise la forme naturelle d'une colline de 300 mètres de haut qu'elle vient coiffer. De plus, l'ensemble par sa forme globale est comme un grand stupa.
Symbolique de l'orientation des temples bouddhistes.
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Nord-ouest
Mercredi a-midi
Rahu (ou Yahu)
Eléphant sans défense
Nord
Vendredi
Vénus
Cochon (ou taupe)
B. Gautama (n°4)
mudra Abhaya
Nord-est
Dimanche
Soleil
Garuda (aigle)
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Ouest
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Jupiter
Rat
B. Kassapa (n°3)
mudra Dhyana
DIRECTION
JOUR
PLANETE
ANIMAL
BOUDDHA
mudra Dharmachakra
Est
Lundi
Lune
Tigre
B. Kakusanda (n°1)
mudra Bhumiparsha
Sud-ouest
Samedi
Saturne
Serpent (naga)
Sud
Mercredi matin
Mercure
Eléphant à défenses
B. Konagamana (n°2)
mudra Verada
Sud-est
Mardi
Mars
Lion
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Le monument fut construit aux environs de l'an 800 par la dynastie Sailendra alors a son apogée et fut abandonné trois siècles plus tard. Il faut souligner qu'au cours du IXe siècle, un prince de la dynastie hindoue Sanjaya épousa une princesse de la dynastie bouddhiste Sailendra.
Borobudur est resté caché des siècles par les cendres volcaniques et la jungle. Le dégagement du monument fut mené à bien entre 1815 et 1835 et il faillit être démantelé à la fin du XIXe siècle. Heureusement, il n'en fut rien et une première restauration fut réalisée entre 1907 et 1911.
L'UNESCO engagea une restauration dès 1948 mais la grande restauration fut effectuée entre 1975 (1973 voire 1963 pour certaine sources) et 1982 (ou 1984), se concrétisant par le classement du site au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991, conjointement avec le site hindou de Prambanan. A noter qu'en 1985, neuf stûpas furent gravement endommagés par neuf bombes posées par des terroristes islamistes.
Exploité par une société semi-privée, avec 2,5 millions de visiteurs dont seulement 20% d'étrangers, c'est le monument le plus visité d'Indonésie car c'est aussi un lieu de pèlerinage bouddhiste, notamment le jour de commémoration de la naissance du Bouddha selon le calendrier lunaire, entre mai et octobre, Borobudur reçoit alors des acteurs interprétant le Ramayana (le 26 mai cette année). On peut d'ailleurs voire quelques fidèles en dévotion.
Les superstructures du monument reposent sur 9 terrasses (retenons ce chiffre symbole de l'idéal, du savoir, du spirituel...) concentriques épousant le sommet de la colline et symbolisant autant d'étapes sur le chemin de l'Illumination. Une centaine de gargouilles sculptées sont placées au coin des terrasses pour évacuer l'eau de pluie
- La première terrasse carrée correspond au "monde des désirs", Kamadhatu.
- Les 5 suivantes sont celles du "monde formel", Rupadhatu. Les façades de ces terrasses et des garde-corps sont ornées de quelques 2670 (ou 1640?) bas-reliefs délicatement sculptés: 1 460 sont narratifs (160 sont sur la base cachée" découverte en 1885) et 1212 sont décoratifs (musiciens, danseuses, éléphants, guerriers...). Leur surface totale est de 2500 mètres carrés sur une longueur de 3000 mètres. Des statues du Bouddha sont placées dans 432 niches (total des chiffres=9) sur l’extérieur des garde-corps. A l'origine, ces représentations étaient peintes.
- Suivent 3 terrasses circulaires représentant le "monde informel" ou Arupadhatu. Elles comportent un rang de 72 stûpas (total des chiffres=9) perforés abritant des statues de bodhisattvas et sont dominées par le stupa central plein, symbole du nirvana. Les jours percés dans les stûpas de la dernière terrasse (16 stûpas) sont carrés et reposent sur leur base, symbole de stabilité, alors que ceux des deux précédentes (24 et 32 stûpas), en forme de losanges reposant sur la pointe, évoque plus de précarité.
Site bouddhiste de BOROBUDUR
Lina nous fait la démonstration d'une enchaînements de six mudras correspondant à des positions codifiées et symboliques des mains du Bouddha. Après le mudra bhumiparsha, celui de la "prise de la terre à témoin", elle enchaîne avec celles des statues des quatre garde-corps des terrasses carrées qui indiquent les points cardinaux tandis que celles contenues dans les stupas des terrasses circulaires supérieures évoquent le zénith, autrement dit le ciel. Elle conclut par le mudra vitarka, celui de l'enseignement .
Peu après la visite, sur le trajet de retour vers Yogyakarta, arrêt dans un magasin d'orfèvrerie Borobudur Silver fondé en 1989, plus précisément en argent: souvenirs et bijoux, notamment de beaux travaux de filigranes.
Un peu plus loin, nous arrêtons dans un atelier de sculpture de statues en pierre.
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YOGYAKARTA (400 000 ou 800 000 voire 1 million d'habitants !):
Kraton, boutiques, artisanat, marché aux "oiseaux" et spectacle de Ramayana
Kraton de Yogyakarta
Kraton de Yogyakarta: le Gedhong Kaca
Il est un peu plus de 10h30 lorsque nous commençons la visite du Kraton, un quartier d'un km² où se situe le palais du sultan de Yogyakarta, une ville fortifiée dans la ville... La cité fut fondée en 1755 par un prince du royaume de Mataram qui prit le titre de sultan et se trouva alors à la tête du plus puissant Etat javanais.
Parmi les 34 provinces qui forment l'Indonésie d'aujourd'hui, on compte deux régions spéciales, Jakarta et Yogyakarta, deux anciens sultanats. Seul celui de Yogyakarta, à la tête duquel se trouve le sultan Hamengku Buwono X (né en 1946) et sa rani (Gusti Kanjeng Ratu Hema), dispose encore de quelques pouvoirs propres, en vertu de la "Charte du Maintien" (Piagam Penetapan) octroyée par le président Soekarno en compensation de l'implication du sultan dans la Guerre d'Indépendance contre les Pays-Bas entre 1945 et 1949. A la libération, pendant un an, la ville fit fonction de capitale de l'Etat indonésien en gestation. Après avoir été membre du gouvernement provisoire en 1946, le sultan s'était vu attribuer le rôle de gouverneur par Soekarno, sans avoir recours aux élections, jusqu'en 1998. Toutefois le gouvernement central envisagea en 2011 la suppression du statut de semi-autonomie dont dispose le territoire mais cela fit descendre 3 millions d'habitants dans la rue. Rien ne permet de penser que cette exception durera car le sultan n'a pas de descendance masculine (il n'est pas polygame comme ses ancêtres) mais a 5 filles, situation qui impliquerait de modifier les règles successorales.
Lors de grands évènements, les parades donnent encore une idée du faste passé. Dans ce défilé figurent un taureau blanc, sept chevaux, quatre éléphants et un millier de gardes royaux...
En 2009 sa candidature à la présidence de la République fut écartée par la Cour Constitutionnelle comme celle des autres candidats indépendants.
Sachant que le sultan paie désormais des impôts à l'Etat central, parmi les fonctions honorifiques dont dispose encore le sultanat, il y a celle d'avoir une garde personnelle et celle de maintenir l'enseignement de l'écriture sanskrite dans les écoles...
SYSTEME SCOLAIRE ET SCOLARISATION EN INDONESIE
Le taux d'alphabétisation et le taux de scolarisation sont sensiblement au même niveau, soit 90%.
Si l'école est obligatoire en Indonésie, le travail des enfants existe encore car aller à l'école entraîne des frais (uniforme par exemple), empêchant les plus pauvres d'y accéder. Phénomène aggravé depuis 1998, suite à la crise économique qui a alors frappé l'Asie du sud-est.
Il n'y a pas de crèches publiques en Indonésie. Les rares écoles maternelles (taman kanak-kanak) accueillent pendant 2 ans les enfants à partir de 5 ans. L'école primaire (sekolah dasar) commence à l'âge de 7 ans et dure 6 ans. Les cours ont généralement lieu le matin. À l'école primaire succède un premier cycle secondaire de 3 ans dans les collèges (sekolah menengah pertama). L'instruction est obligatoire jusqu'à la fin de ce premier cycle.
Après réussite d'un examen, on peut accéder au deuxième cycle en lycées (sekolah menengah atas), qui dure également 3 ans mais moins de la moitié des jeunes Indonésiens intègrent le cycle secondaire.
L'accès à l'université, publique ou privé, nécessite le passage d'un examen difficile. Les cours de religion (agama) correspondant à la religion de chacun sont obligatoires dès l'école primaire. Les écoles privées, dépendant généralement de mosquées ou d'églises, assurent un bon niveau d'enseignement mais sont très chères.
La visite du palais du Kraton (Horaire: de 8:00 à 14:00, Tarif: 5 000Rp pour les touristes) est effectuée en compagnie d'un guide local qui ne manque pas d'humour, y compris à l'égard de son sultan d'employeur.
Le site est inscrit sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1995.
Un pavillon destiné aux audiences de justice précède l'entrée du palais.
On pénètre dans le palais par le côté sud, comme dans les temples, l'entrée étant précédés par deux grandes statues de gardiens, les Dwarapala, l'un destiné à encourager le Bien et l'autre à éloigner le Mal.
Le kraton est un quartier formant un vaste complexe de bâtiments publics et privés (25000 habitants) édifié en 1755 après le traité de Giyanti signé avec les Hollandais, au centre duquel se trouve le palais du sultan, le Proboyekso, avec de nombreux pavillons implantés dans des cours intérieures et construits par les souverains successifs. Ils symbolisent les différentes îles de l'archipel et étaient dévolus au sultan, à ses épouses, à ses fils et à ses filles. On y trouve aussi les appartements privés de la famille de l'actuel sultan dans la partie ouest. Le plan du palais est organisé selon deux axes: est-ouest, axe du privé et du sacré, nord-sud, axe de l'officiel et du cérémoniel.
En passant d'une cour à une autre, le portail d'accès est précédé d'un porche où l'on voit sur la droite un gros tambour suspendu et sur la gauche une sorte de tube horizontal qui est une "cloche de bois" ou pour éviter toute ambiguïté avec l'expression triviale, disons plutôt une "cloche EN bois".
Certains édifices sont devenus des musées (notamment pour y présenter des cadeaux des monarques européens de l'époque coloniale). Pour les piliers des pavillons, on a abondamment utilisé le teck tandis que les sols des édifices sont dallés de marbre. Dans ces pavillons, on peut voir des mobiliers, cages, gamelans, tambours, chaise à porteur... Il est 11 heures et un officiant chante à la gloire du sultan.
Particulièrement riches, le pavillon de réception (Pagelaran) et le pavillon d'or (Bangsal Kencana). Plus loin, se trouve des bâtiments qui servaient de théâtre, de salle de banquet, d'écuries...
Il est un peu plus de midi mais avant de déjeuner, Yudi nous conduit dans une fabrique de marionnettes traditionnelles javanaises plates, en cuir, wayang kulit.
Elles sont faits dans un cuir de buffle très fin (presque translucide), ciselé et peint. Elles sont actionnées grâce à des tiges de bambou, sont manipulées par le dalang, derrière un drap et derrière lequel se tient en général un orchestre de gamelan. Le spectacle est visible des deux côtés du drap, l'un se présentant comme un théâtre d'ombres. Les histoires qui sont racontées reprennent les légendes indiennes issues du Ramayana et surtout du Mahabharata qui mettent en scène la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Ce théâtre d'ombre remplit une fonction rituelle et le spectacle peut durer plusieurs heures voire toute une nuit.
Nous n'avons malheureusement pas assisté à un tel spectacle.
Yogyakarta: marionnettes de cuir Yogyakarta: marionnettes de cuir Yogyakarta: marionnettes de cuir Yogyakarta: marionnettes de cuir
Nous déjeunons au restautant Pendopo nDalem où nous sommes accueillis par un petit orchestre gamelan tandis qu'une danseuse se produit un peu plus tard pendant le repas.
Yogyakarta: restaurant Pendopa nDalem Yogyakarta: restaurant Pendopa nDalem Yogyakarta: restaurant Pendopa nDalem Yogyakarta: restaurant Pendopa nDalem
Après le repas, on se rend en bus ou en becak (cyclopousse), au Marché des Oiseaux ou disons plutôt des "animaux de compagnie".
Visite intéressante et surprenante.
On trouve ici des oiseaux multicolores et/ou chanteurs (ménate...) certes mais aussi des volailles, coqs et poules. On y trouve de grands serpents (pythons de 8 ou 10 mètres) et de petits serpents sans doute pas inoffensifs et donc près de là des cages de souris blanches destinées à leur servir de pitance. Et ailleurs des tortues, des crocodiles, des cochons d'Inde, des lapins, des écureuils volants (yomis, endémiques de Malaisie et d'Indonésie), des chats sauvages d'Asie du sud-est (chats dits dorés, marbrés, pêcheurs, léopards...), des sortes de salamandres et des insectes et des larves....
Après ce tour d'un marché bien spécial, nous nous rendons dans la fabrique de tissus en batik Batik Plentong. On nous y présente la technique qui consiste à "peindre" progressivement une pièce de tissu en protégeant de la teinture certaines parties de la matière ou du dessin déjà réalisé avec de la cire. Cette cire fond dans un bain d'eau chaude et l'opération peut se poursuivre. C'est en quelque sorte une forme de peinture au pochoir
Plus rapide en ce qui concerne le dessin des motifs, on y pratique aussi le batik au tampon.
A l'occasion de nos déplacements, nous sommes surpris par l'importance de la publicité pour les marques de cigarettes. Les Indonésiens sont de grands fumeurs, en particulier de leurs cigarettes "nationales, kretek, faite avec un mélange de tabac et de clous de girofle.
Technique du batik...
Le batik (du javanais, "peinture à la cire"), est une technique de teinture sur tissu d’origine indonésienne, pratiquée par application préalable de cire sur l’étoffe dans les endroits où l'on ne veut pas que prenne la teinture. La technique du batik, connue dès l’Antiquité chez les Sumériens, a été développée de manière très élaborée à Java et au Sri Lanka.
Les motifs sont d’abord dessinés à la cire fondue sur les deux faces du tissu. À l’origine, la cire était appliquée à l’aide d’un morceau de bambou, mais à partir du XVIIe siècle, on la versera avec un pot en cuivre à plusieurs becs.
Le tissu est ensuite plongé dans une teinture qui est absorbée par les parties non recouvertes et qui laisse intactes les parties enduites de cire, créant ainsi un motif clair sur le fond plus sombre. Cela nécessite une grande maîtrise dans l'élaboration et l'utilisation de bons fixateurs. Les premiers dessins ressortaient en blanc sur le fond teint à l'indigo.
Après retrait de la cire (par ébullition ou dissolution), le procédé peut être répété de nombreuses fois pour parvenir à un dessin complexe et à des couleurs variées (divers bains de teinture sur les mêmes zones non recouvertes de cire produisent des nouvelles couleurs par combinaisons). Certains motifs multicolores datent du XVIIIe s. Ils ont été rendus possibles par les nouveaux procédés de teinture introduits par les Indiens musulmans.
Nous poursuivons dans le batik mais d'un autre genre, celui très artistique de tableaux (Yudi nous a précisé que c'était du "batik Picasso" !) en visitant les ateliers et la galerie d'exposition "Wiji Hartono Kabul - Batik Painting Gallery" où l'on peut voir des oeuvres du grand maître du batik javanais W.H. Kabul. Les photos ne sont pas autorisées dans la galerie d'exposition.
Après cela, retour à l'hôtel pour se préparer à se rendre au dîner-spectacle de danse Ramayana, non loin du palais du sultan, et aussi pour commencer à préparer nos valises qui doivent être disponibles dans le hall de l'hôtel à 22h30 afin d'être embarquées dans notre bus puisque demain matin nous partons en train, sans nos valises...
Le dîner a lieu au Gazebo Garden Restaurant qui fait partie du Ramayana Ballet Purawisata qui assure quotidiennement ce spectacle depuis 1976
Tarif spectacle seul: 160000Rp, combiné avec le dîner: 270000Rp
Horaire: 19h-21h30
Basé sur un poème épique hindou, le RAMAYANA est l'histoire du roi Rama transmise par la tradition orale.
Cette épopée retrace l'affrontement entre la vertu et le vice, le courage et la faiblesse, le monde céleste et le monde terrestre... Pour tuer le démon Ravana, Vishnou s'incarna en Rama (septième avatar du dieu). Ravana captura et emprisonna Sita, la femme de Rama. Rama et son fidèle commandant en chef Hanuman, roi des singes, conduisirent une armée composée d'hommes et d'animaux, destinée à détruire Râvana et libérer Sita.
En Indonésie (c'est également vrai dans d'autres pays d'Asie du sud-est), les noms des héros peuvent être différents. Ici, Sita devient Shinta, Râvana devient Rahwana (ou Kumbakama ou Dasamuka), Hanuman devient Hanoman, le royaume de Lankâ (le Sri Lanka) est ici Alengka. Le Ramayana a aussi été traduit en vieux-javanais ou kawi vers 870.
Le spectacle conserve la trame en l'adaptant pour devenir une danse locale, englobant le style, la culture et la musique de gamelan javanaise.
Synopsis du RAMAYANA...
Le spectacle présenté ici en plein air met donc en scène l'épopée légendaire du Ramayana. L'histoire est résumée dans quatre scènes, à savoir l'enlèvement de Shinta, la mission de Hanoman à Alengka, la mort de Rahwana, et les retrouvailles de Rama et de Shinta.
L'histoire commence quand Prabu Janaka, le roi de Mantili-Uni, a organisé un concours pour déterminer qui pourrait épouser sa fille Shinta. C'est finalement Rama Wijaya qui remporte. La scène se poursuit avec les aventures de Rama, Shinta et Laksamana, le jeune frère de Rama, dans la forêt Dandaka. Là, ils ont rencontré Rahwana qui était désireux de posséder Shinta depuis qu'elle était considérée comme la réincarnation de la déesse Widowati, une femme qu'il cherchait depuis longtemps. Afin d'attirer l'attention de Shinta, Rahwana a changé en cerf d'or l'un de ses disciples nommé Marica ou Kalamarica. Sa ruse a été couronnée de succès puisque Shinta a demandé à Rama de chasser le cerf. Shinta a cru que Rama était blessé et voulut envoyer Laksama a son secours. Celui-ci sachant que c'était un leurre de Rahwana refusa mais pour prouver sa bonne foi, il s'émascula puis, avant de rejoindre Rama, il laissa Shinta seule, protégée par un cercle magique qu'il avait dessiné autour d'elle afin que personne ne puisse l'enlever. La protection n'a pas réussi à préserver Shinta bernée par Rahwana qui s'est donné l'apparence d'un vieillard assoiffé. Elle lui a tendu à boire, par delà le cercle et Rahwana a pu saisir cette main et enlever Shinta. Jatayu le roi des oiseaux a appris à Rama la nouvelle de l'enlèvement. En route vers Alengka, Rama a rencontré Hanoman, le roi blanc des singes auquel il a prêté son aide. En retour Rama lui a demandé son aide. Après une longue bataille, Hanoman réussi à délivrer Shinta. Rama finit par vaincre et tuer Rahwana. Cependant, Rama n'avait plus confiance en Shinta et s'estimait déshonoré car la rumeur publique répandit le bruit qu'elle aurait commis un adultère au cours de sa captivité. Afin de prouver sa virginité, Rama lui a demandé Shinta de subir l'épreuve du feu (dans d'autres versions indiennes, Sita s'était réfugiée avec ses fils auprès d'un ermite pendant plusieurs années). Shinta n'en est ressortie que plus belle et, enfin, Rama l'a prise pour épouse.
Après cela, retour à l'hôtel Jayakarta Jogja pour une courte nuit puisque réveil programmé à 5h30 !
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Cliquez sur les zones entourées
Est de JAVA
Train pour Mojokerto
Port de Pasuruan
Monts Penanjakan - Bromo
Embarquement vers BALI
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LA LANGUE INDONESIENNE...
L’indonésien (bahasa Indonesia), littéralement "langue de l'Indonésie" est la langue officielle de la République d'Indonésie depuis 1945. C'est une des formes du malais (bahasa Melayu). C'est la langue maternelle de moins d'un quart des Indonésiens tandis que le javanais est la langue la plus répandue, avec un bon tiers des idiomes, ce qui a une forte influence sur l'indonésien, notamment sur son vocabulaire.
Si on ajoute le malais (très présent à Sumatra) à l'indonésien, l'ensemble fait poids égal avec le javanais.
Le malais a été pendant des siècles la lingua franca qui permettait de communiquer dans un archipel et son alphabet dérivait de l'écriture sanskrite.
L'indonésien diffère du malais de Malaisie d'abord pour des raisons historiques. Les colonisations anglaise, sur la péninsule malaise, et hollandaise ,sur l'archipel indonésien, ont eu un impact majeur sur la langue.
NIVEAUX DE LANGUE
L'indonésien permet de distinguer un niveau formel, le langage soutenu, et un niveau informel, le langage courant ou familier.
pour un étranger, il est difficile de comprendre à partir de quand on peut passer du registre formel à l'informel.
ÉCRITURE
Mais c'est dès 1908 que l'administration coloniale néerlandaise avait mis en place une commission en vue de transcrire les langues régionales indonésiennes à l'aide de 26 caractères latins.
Le principe d'adopter une langue nationale remonte à 1928 lorsque des associations d'étudiants et de jeunes des Indes néerlandaises réunis en congrès et prononcent le "Serment de la jeunesse" (Sumpah Pemuda) et adoptent trois idéaux: la nation indonésienne (Bangsa Indonesia), l'indonésien (Bahasa Indonesia) : une patrie, l'Indonésie comme patrie (Tanah Air Indonesia).
Bien que nationalistes, ce mouvement avait adopté l'alphabet latin avec la graphie néerlandaise.
Sur cette base, retouchée en 1947 et surtout en 1972 avec l'adoption d'une graphie commune à l'indonésien et au malais, l'indonésien se prononce comme le français à quelques exceptions près:
- u se prononce [ou].
- c se prononce entre [tch] et [ti].
- j se prononce entre [dj] et [di].
- e se pronce comme le "e muet" français.
- le groupe ai se prononce [a]-[i] comme "eille" ou "aille".
L'accentuation des mots indonésiens tombe typiquement sur la dernière syllabe du mot.
ÉLÉMENTS GRAMMATICAUX
De premier abord, l'indonésien est perçu comme une langue "facile".
Pas d'articles indéfinis (un, une, des), ni d'article définis (le, la, les).
Le focus qui indique sur quoi se focalise le discours (action, agent ou objet) détermine la structure de la phrase et des mots. C'est ce qui explique que la structure de phrase peut être "objet + sujet + verbe" (OSV) au lieu du classique "sujet + verbe + objet" (SVO).
Les verbes sont invariables: ni temps ni conjugaison. Seulement l'emploi de pronoms personnels qui ont valeur de possessifs.
Le temps ne ressortit pas à la grammaire en malais-indonésien. Il est possible de ne pas indiquer si l'action se déroule dans le présent, le passé ou le futur. Pour préciser, on utilise des adverbes indicateurs de temps et des marqueurs d'aspects.
Le pluriel est souvent marqué par le redoublement, par exemple:
- mes livres: buku-buku saya
- nos filles: putri-putri kami
mais le redoublement peut aussi marquer une atténuation.
VOCABULAIRE EMPRUNTÉ
L'indianisation de l'archipel, fait que l'indonésien comporte de nombreux mots d'origine sanskrite.
L'islam a apporté des mots d'origine arabe et persane. La présence ancienne de communautés chinoises, notamment sur la côte nord de Java, a introduit de nombreux mots chinois.
La colonisation hollandaise a laissé quelques mots néerlandais. Elle a aussi introduit de nombreuses racines d'origine gréco-latines, ainsi que des mots français empruntés par le néerlandais. Ainsi, de nombreux mots en "_iste" se retrouvent pratiquement sans altération en indonésien, le suffixe devenant "-is" (comme pluralis) et des mots en "—tion" "se retrouvent avec un suffixe "_si" (comme demokratisasi). Depuis l'indépendance, de nombreux emprunts sont faits à des mots anglais notamment dans le domaine technique.
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Réveil matinal à 5h30 afin de rejoindre la gare à une heure de grands encombrements afin d'effectuer un voyage en train qui doit durer toute la matinée et nous conduire dans la partie orientale de Java...
Départ de la gare de Yogyakarta à 7h25 pour un trajet d'environ 280km. Nous mettrons à peine 4 heures pour l'effectuer. Par la route qui est sensiblement parallèle à la voie ferrée, le temps moyen est plus long d'une heure !
Avec quelques autochtones embarqués dans le train express du matin (pagi) Sancaka Pagi, nous avons droit à une voiture confortable "Eksecutif" de la Kereta Api (littéralement "wagon feu"), la compagnie nationale des chemins de fer indonésiens. Coût du billet: 17 0000Rp.
Un écran en bout de voiture passe des vidéos publicitaires sur le pays et affiche le nom des gares. Un panonceau indique même le nom de notre responsable clientèle et affiche sa photo et son numéro. Nous aurons l'occasion de voir ce jeune homme aller et venir moult fois. Peut après le départ un aréopage de trois personnes passe pour effectuer le contrôle des billets: un contrôleur à casquette type "SNCF", notre jeune responsable clientèle qui semble un peu perdu dans un listing de pointage et enfin un militaire en treillis...
Le voyage se poursuit tranquillement avec vues principalement sur des paysages de rizières de plaine à divers stades de culture, avec parfois des groupes de paysans avec leur chapeau conique. Ailleurs on récolte la canne à sucre à en juger par le chargement des camions. Et le paysage devient de plus en plus sec.
Plaisons nous à rêver de jungle, de tigre mais aucune chance d'apercevoir ce magnifique animal puisque les derniers tigres de Java (Panthera tigris sondaica) ont été vus dans les années 1950 (en 1923 selon Yudi ?) et le tout dernier aurait disparu en 1979.
Les minarets ou plus souvent les dômes des mosquées sont comme des phares qui signalent ces localités par avance. Vues plongeantes sur quelques cimetières musulmans. En revanche les clochers sont très rares. Nous passons dans différentes villes et bourgades: Klaten, Solo-Surakarta, Sragen, Madiun, Jombang... Dans cette dernière, une fête avec un défilé de chars semble se préparer, sans doute pour ce week-end (nous sommes samedi), on aperçoit des formes colorées, de gros oiseaux en papier doré.
Sur notre gauche, entre Yogyakarta et Solo, on aperçoit le Gunung Merapi (2911 m) un peu noyé dans la brume. Puis les montagnes volcaniques se présentent sur notre droite: d'abord le Gunung Lawu (3265 m) avec un nuage accroché à l'un de ses flancs puis ce sont dans le lointain les Gunung Ngliman (2435 m encore un peu plus ennuagé), Kelud (1730 m) et Arjuno (3340 m) .
En traversant Solo, nous franchissons la Bengawan, la plus longue rivière de Java puis ce sera un affluent au niveau de Madiun. Enfin, un peu avant Jombang, nous franchissons la rivière Brantas.
A 11h20, c'est le quatrième arrêt et c'est là que nous quittons le train à Mojokerto, une petite ville (120 000 habitants quand même) située 45km à l'ouest de la grande ville de Surabaya (près de 3 millions d'habitants).
Nous y retrouvons notre bus pour nous diriger vers le sud.
Une heure et quart plus tard, nous arrivons à Gempol, entre Surabaya et Pasuruan, pour déjeuner au restaurant Rumah Makan Kartikasari.
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Au port de PASURUAN (200 000 ou 300 000 habitants !)
Nous avons repris la route vers l'est et vers le littoral. Cette région est peuplée de nombreux Chinois et de Madurais (habitant de la petite île bordant Java au nord-est), notamment dans la ville de Bangil (25 000 habitants) que nous traversons.
Port de PASURUAN
Port de PASURUAN
Une demi heure plus tard, nous arrivons au port de Pasuruan, une ville d'environ 200 ou 300 000 habitants. Du XIe au XVe siècle, ce fut le centre d'une petite principauté avant de devenir la principale puissance musulmane de l'est de Java au XVIe siècle.
Après les mosquées, avec ou sans minaret mais alors avec un dôme, nous passons près d'une église.
Le port est l'une des attractions touristiques de la ville.
Comme dans beaucoup de villes portuaires, ce genre de quartier ne reluit pas par sa propreté. La vétusté des bateaux est bien visible tandis que la prospérité des armateurs s'affiche par le kitsch de leur demeure.
Quelques bateaux débarquent leur pêche car c'est l'heure du retour au port (vers 15h-15h30). On trouve de nombreuses espèces: mérous, calamars, crevettes, sardines... Pendant ce temps les femmes disposent les poissons à même les quais pour les sécher. La pesée du poisson frais placés dans de grands paniers est archaïque car on utilise une balance romaine appuyée sur les épaules de deux porteurs.
Dans les parages, on peut également voir un chantier naval. Le calfatage est réalisé avec de la fibre de coco en guise filasse ou d'étoupe.
C'est à nouveau la route pour un long trajet monotone, en direction de Malang, à une cinquantaine de kilomètres plus au sud. Longueur du trajet surtout due aux embouteillages...
Yudi nous donne quelques informations sur la riziculture très importante à Java qui assure 70% de la production du pays. Le kilo de riz est payé au producteur de 6000 à 8000 Rp selon la qualité (il y en a trois). Chaque habitant consommerait 40 kg de riz par an alors que les statistiques officielles donnent des chiffres de 140 ou 150 kg... (mais parle-t-on de riz blanc ou de riz paddy, non décortiqué)?
L'est de Java et tout particulièrement le nord-est affecté par une moindre pluviosité n'a qu'une récolte par an et les variétés de riz cultivées à sec ont un cycle végétatif de cinq mois et demi au lieu de deux mois et demi en culture inondée comme cela se pratique dans le centre (2 récoltes par an) et l'ouest (3 récoltes) de Java.
Yudi nous délivre également une information permettant de décoder la signification de la couleur des calots portés par les hommes indonésiens. Noir, ils n'ont pas fait le hadj, le grand pèlerinage à La Mecque. Blanc, ils y sont allés, ce qui leur a coûté environ 2700€ (incluant vols, demi-pension pour un séjour de deux semaines).
Il fait pratiquement nuit lorsque nous arrivons à Malang, une ville de 800 000 à un million d'habitants où nous allons dormir, peu. Entourée par des massifs volcaniques (Butak à l'ouest, Arjuna au nord, Bromo-Semeru à l'est), cette ville est considérée comme l'une des plus agréable d'Asie du sud-est.
Nous n'aurons pas le loisir de découvrir les anciens temples hindous des anciens royaume Singosari et empire Mojopahit qui subsistent dans les environs.
Pour les Musulmans, pas de problème pour s'orienter à l'heure de la prière, à l'hôtel Santika Malang 4*, il suffit d'ouvrir le tiroir du chevet et de voir que l'on y a collé une flèche indiquant la kiblat, donc l'ouest...
De la chambre, à l'ouest également, superbe coucher de soleil sur la montagne volcanique Gunung Butak (2868 m), distante d'une douzaine de kilomètres.
La nuit sera très courte !
En effet, il s'avère qu'habituellement les groupes de taille plus restreinte sont hébergés au pied du Penanjakan, à Tosari, au Bromo Cottages, distant d'une dizaine de kilomètres et à moins d'une demi-heure du Mont Penanjakan afin de voir l'aube éclairer le Mont Bromo, ce qui permet aussi de prendre un vrai petit-déjeuner après l'aube...
Certes, pour s'y rendre depuis Malang il n'y a qu'environ 70 km mais c'est par des routes de montagne, cela représente donc près de trois heures de trajet ! Pourquoi ce changement ?
"Excuses possibles": notre groupe trop important pour y être hébergé, des économies sur le programme qui est à un tarif promotionnel... Pour nous consoler, Yudi précise que nous avions un hôtel plus confortable, certes mais nous n'allons y dormir qu'une bien courte nuit, de deux ou trois heures.
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Aube au mont Penanjakan et vue sur le mont Bromo
Réveil à minuit et demi !
Nantis d'un panier pique-nique, nous partons de l'hôtel à une heure du matin en minibus en direction de Tosari par une très sinueuse route de montagne qui contourne les épaulements du massif par le nord-est.
Nous arrivons à 3h du matin à Tosari, sur un parking où l'on nous transfère dans des 4x4.
Pendant une quarantaine de minutes on suit une étrange procession motorisée de milliers (?) de motos pétaradants et fumantes en folie et de centaines (?) de 4x4 partis à l'assaut de la montagne sur une route en lacets mais néanmoins goudronnée. Nous passons enfin les lieux-dits Wonokitri et Dingklik.
Il est donc environ 3h45 lorsque nous débarquons dans la nuit noire (la lune est couchée depuis 2h45) près du sommet du Penanjakan.
Nous étions prévenus, il fait frais à près de 2800 mètres d'altitude, environ 10° (il peut faire moins à certaines périodes) et heureusement il n'y a pas de vent, ce qui n'abaisse pas la température ressentie. Il ne neige jamais ici mais il y a parfois des averses de grêle.
Nous improvisons notre pique-nique petit-déjeunatoire dans l'une de gargotes installées près du site. Ça grouille de monde. Pour l'essentiel des touristes du pays. Il est vrai que l'on est dimanche.
A 4h15 nous gagnons la terrasse du Penanjakan (2770m) qui est déjà pratiquement bondée. Pour avoir le choix des places, il aurait presque fallu arriver la veille et ne pas dormir du tout !
On arrive à se glisser vers le milieu ou la gauche de la terrasse, là où la foule est moins dense, car à défaut d'instructions de la part de Yudi, nous ignorions que pour voir le Bromo s'éclairer à l'aube, il faut se placer sur le côté droit. Dommage, comme on le redira.
Dans ce genre d'agglomérat de foule, les Indonésiens ne sont ni plus ni moins disciplinés que les autres. Soudain l'envie prend à ceux qui ont un siège de se mettre debout voire de monter sur le banc, d'user et d'abuser de leurs lampes, de nous faire écran avec leurs fameuses tablettes iPad et autres.
A partir de 4h30, les toutes premières lueurs de l'aube se manifestent à l'est. De l'emplacement où nous sommes, on assiste en fait à l'aurore derrière les mont Argapura ou Argopuro (3088 m), à gauche, et le mont Raung (3332 m), à droite et en arrière-plan. Avec plus de lumière, à partir de 5h, dans cette direction, on arrive à distinguer le cratère d'un volcan de plus faible altitude situé en avant du Gunung Argapura. Superbe !
Sur la droite, en direction du sud, par dessus les têtes, on peut apercevoir au fond de l'ancienne et immense (10 km de diamètre) caldeira du Tengger, avec de gauche à droite, les cratères des volcans Batok (2440 m ou 2470 m ?), Bromo (2392 m) au cratère empli de fumée et enfin le Kursi (2581 m). Tout au fond, à une bonne quinzaine de kilomètres, se dresse le cône parfait du majestueux Gunung Semeru, haut de 3676 mètres, le volcan le plus élevé de Java. Semeru qui laisse de temps à autre (en gros toutes les trois minutes) échapper des bouffées de fumée ou plutôt de gaz et de cendres.
Au sommet du PENANJAKAN
Expérience faite, il est évident que pour bien voir l'intérieur de la caldeira du Tengger s'éclairer, Yudi aurait dû conseiller de se porter vers la droite de la terrasse lorsque la foule se disperserait.
Nous quittons la terrasse à 5h30 dans une cohue indescriptible tandis que l'on croise un plus mince flux de visiteurs qui montent nous remplacer et qui, peut-être arrivés plus tard n'avaient pas pu accéder avant à la terrasse. Les touristes regagnent leur 4x4, leur moto qui en fait est souvent une moto-taxi ou ojek, moyen de transport auquel font appel les routards.
Ayant regagné nos 4x4, un peu avant la bifurcation de Dingklik, Yudi nous fait descendre pour avoir un point de vue plus proche sur le Bromo et sur la mer de sable volcanique qui l'entoure. Superbe !
On voit déjà des caravanes de 4x4 sur les pistes au fond de la caldeira et même déjà des touristes partis à l'assaut des 253 marches conduisant sur le bord du cratère du Bromo, de 800 mètres de diamètre et de 200 mètres de profondeur. Il fume mais n'est pas en phase d'éruption comme ce fut le cas encore entre novembre 2010 et janvier 2011 puis encore pendant 4 mois à partir d'avril 2011. Sur la gauche, dans le lointain, on aperçoit le Gunung Argapura et sur la droite, le cône de Semeru.
Mais autre déconvenue du jour, nous n'aurons pas le plaisir de parcourir la mer de sable dans la caldeira ni de faire l'ascension du cratère du Bromo. Notre programme est ambigu dans sa formulation:
"[...] excursion en 4x4 au Mont Bromo pour admirer le lever du soleil (ascension au cratère parfois interdite en raison de son activité [...] Depuis le Mont Penanjakan, superbe panorama sur le Bromo [...] Ascension dans la caldeira du volcan [...]"
Au sommet du PENANJAKAN, au centre le Bromo qui fume
Petit arrêt plus loin sur la route regagnant Tosari.
Vers l'ouest, dominant la ville de Malang, on voit au-dessus de la brume matinale les sommets jumeaux des monts Arjuno (3339 m) et Welirang (3156 m) dans la lumière du soleil levant. On se trouve un peu en dessous du village et de là où nous sommes nous voyons les cottages où nous aurions dû dormir...
Agriculture de montagne à Tosari (Bromo)
La fraîcheur due à l'altitude permet de cultiver des pommes de terre. La route est jalonnée de petits oratoires ou autels, en effet, nous sommes dans une région restée de culture hindouiste et les habitants y placent des offrandes de même qu'ils considèrent que les montagnes ont un caractère sacré, notamment le Bromo (cérémonie de Kesada, d'offrandes au cratère) et le Semeru.
Nous allons retrouver notre bus habituel à 45km de là mais après de 2 heures de trajet, à Probolinggo.
Encore deux heures de route avant de déjeuner à Jember, en gros à mi route de Kalibaru, notre destination finale pour aujourd'hui.
Dans le paysage, on peut voir des cultures d'oignons placées sous des filets pour les protéger des attaques des chauve-souris de cette région qui en raffolent. Sur le bord de la route sont dressés des étals avec des paniers de fruits de la passion. Arrêt au bord d'une rizière.
Paysage de rizière
Plus loin, la route longe un grand canal d'irrigation de 20km qui fut creusé par les Hollandais au XIXe siècle afin de mettre en valeur cette région et dont les berges sont en cours de réfection. La région plus sèche se prête à la culture du tabac pour cigares et cigarettes et de la canne à sucre et aux élevages intensifs de volaille.
A midi, nous sommes au restaurant Taman Mangli Indah, à Jember. Certes il n'est pas tard mais notre "petit petit-déjeuner" est bien loin. Etrange construction et horrible pastiche parfaitement déplacé de l'architecture traditionnelle du pays toraja sur l'île de Célèbes. Un aperçu dont on se serait passé volontiers.
Restaurant Taman Mangli Indah à Jember Restaurant Taman Mangli Indah à Jember
Plantation du Kalibaru Cottages
1h30, nouveau départ pour un trajet d'une heure et demie vers Kalibaru, tout à fait au sud-est de Java.
Des rizières, c'est le moment de la moisson et des battages, bonne occasion d'aller à la rencontre de paysans accueillants. On bat le riz alors qu'il est à peine sec puis on le met à sécher sur des aires cimentées voire parfois au bord des routes.
Culture d'ignames et de manioc. Plantations industrielles aussi: bois précieux comme teck et acajou mais aussi hévéas pour le caoutchouc.
Au long de la route, on peut voir de petites boutiques qui vendent des bouteilles d'un litre remplies d'un liquide jaunâtre. Ce n'est pas de l'huile de table mais de l'essence au détail pour les nombreux utilisateurs de motos.
Nous arrivons à Kalibaru, 430 mètres d'altitude, au pied du Gunung Raung.
Yudi comptait nous faire visiter une plantation située du côté de Glenmore, au-delà de la petite localité (4000 habitants) de Kalibaru Kulon (Kalibaru "ouest")où les axes routiers et ferroviaires se croisent. Mais il est dit que l'on joue de malchance aujourd'hui dimanche car c'est jour de carnaval et la circulation est complètement coupée pour une durée indéterminée. Notre chauffeur est contraint d'entreprendre une manoeuvre compliquée, avec une longue marche arrière et un demi-tour acrobatique sur la route.
On revient donc sur nos pas pour nous rendre directement à notre hôtel Kalibaru Cottages situé à Kalibaru Manis, alors que franchement nous aurions préféré faire un petit tout au carnaval.
Yudi se contentera donc de nous faire une petite visite dans la plantation proche de l'hôtel, plantation dont on ne semble guère tiré profit à en juger par le café à maturité et non cueilli. On peut quand même y apercevoir deux employés dont un qui est occupé à cuire du jus de coco pour en faire des petits blocs cylindriques de sucre.
Dîner et nuit à l'hôtel Kalibaru Cottages assez agréable.
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Vers le Détroit de BALI
Lever à 6h. 75mm et une heure et demie de trajet entre Kalibaru et le terminal des ferries Ketapang de Banyuwangi-Kaliporo.
Départ à 7h.
Kalibaru est sur notre trajet et Carnaval terminé, on peut y faire une courte halte d'un quart d'heure pour y voire des chaudronniers travailler l'aluminium pour en faire toutes sortes de récipients de cuisine. D'autres travaillent l'inox qui sert à fabriquer les étranges couronnements en forme de rutilants bulbes à ailettes surmontant les dômes des mosquées.
Nous reprenons la route en agrémentant le trajet par deux arrêts dans des rizières. Les terrasses sont bien vertes, en plein milieu de la période végétative.
Dans l'une on peut voire les méfaits des escargots et un petit exemple d'une parade écologique originale consistant à recourir à des volatiles voraces, en l'occurrence des canards afin de limiter le recours aux engrais et pesticides. Il faut savoir que l'utilisation de ces palmipèdes serait grandement utile à l'agriculture si elle était généralisée: 150 canetons lâchés dans une rizière d'un hectare vont tout à la fois faire économiser l'usage de pesticides en se nourrissant d'escargots, larves, vers et insectes suceurs genre cicadelle, faire économiser des engrais grâce aux fientes qui enrichissent le sol et enfin réduire les dégagements de méthane. Au total: des rendements accrus avec de moindre frais, un environnement mieux respecté et des bons canards à passer à la casserole...
Plus loin, on assiste au travail préparatoire au repiquage qui consiste à ratisser la boue puis au repiquage proprement dit.
Rizières au sud-est de Java
Rizières au sud-est de Java
Etrangement, notre guide, notre bus et son chauffeur embarquent sur le ferry car ils vont nous conduire jusqu'à notre point de chute au sud de l'île de Bali avant de passer le relais à une autre équipe...
A 9h30, notre bus est sur le ferry (coût du passage pour le véhicule: 390 000 Rp) assurant la liaison entre le terminal de Ketapang à Java et celui de Gilimanuk à Bali, en franchissant le Détroit de Bali large de seulement 2,5 km mais parcouru par un fort courant. Le bateau fait un large arc de cercle vers le nord, nous permettant de voir les collines verdoyantes et des plages de sable blanc à l'ouest de Bali mais interdites car se situant dans le parc national Balai Taman Nasional.
Les ferries affichent des slogans bien patriotiques "We serve the Nation", " We love Indonesia" !
Une si courte distance et pourtant nous ne débarquerons à BALI, au port de Gilimanuk, qu'à 11h45.
Récit de voyage en Indonésie
Récit de voyage à Bali
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MORAUTHELI