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Nous quittons notre hôtel de bon matin (8h) car 300 km nous séparent d'Udaipur, notre prochaine étape mais nous avons une visite importante à effectuer en cours de route ce à quoi s'ajoute la traversée de la chaîne des Monts Arawallis...
Faux départ car nous faisons un arrêt magasin et atelier de textile:
couvre-lits, nappes et foulards brodés, brocarts, patchworks... Shriganeshaml
Exports fournit des grandes marques (Kenzo, Hermès, Armani... ) et
des chaînes comme Maisons du Monde ou Maison Coloniale.
Cependant les
brodeuses n'ont pas l'air de respirer le bonheur et encore moins le luxe.
Enfin,
c'est le vrai départ de Jodhpur, il est déjà 9h30.
Toujours
un paysage désertique mais assez peu de dromadaires par ici.
A partir
de Pâli, sur près de 60 km donc plus d'une heure de route, nous
allons vivre des moments riches en émotions et en frayeurs sur le N14 (branche
de la N8 qui relie Delhi à Bombay), au milieu d'un flot de camions surchargés
se livrant à d'impossibles dépassements tandis que des obstacles
surgissent à tout moment: attelages, animaux en liberté (voire sauvages
comme les nilgaus au bord de la route!)...
Avec
soulagement, au niveau d'une bourgade nous quittons cet axe pour une route secondaire
en direction des montagnes. On cultive l'orge et le mil dans cette région.
Arrêt
surprise à midi et demi pour observer pendant une vingtaines de minutes
le fonctionnement d'un archaïque pressoir familial à huile de sésame
(à d'autres périodes on y presse l'arachide également). Un
manège entraîné par un boeuf aux yeux masqués entraîne
une sorte de pilon de bois dans un mortier en pierre afin d'y broyer les graines.
L'attelage est conduit par une vieille femme qui prélève la pâte
(mélange d'huile et de son) et réalimente l'engin. La belle-fille
s'occupe de filtrer l'huile et d'étaler la pâte à sécher
en fine couche au soleil. La dessiccation produit des copeaux qui font une sorte
de confiserie assez insipide.
Une demi-heure plus tard nous faisons un arrêt dans la petite ville de Sadri où l'on peut voir des Bishnois au marché. Les hommes portent des turbans rouges et les femmes des vêtements très colorés et d'imposants bracelets en os de dromadaire qui enserrent même les avant-bras.
Dix minutes de route et nous allons enfin déjeuner,
il est 13h40. Accueil musical et déjeuner sous les paillottes et sous les
manguiers (fruits à maturité en mai) du jardin tropical du Maharani
Bagh. Au menu, ragoût de poulet (lapin?), agneau (chevreau?)... De jolis
oiseaux, genre geais...
Une petite demi-heure de trajet et nous arrivons sur le site du temple d'Adinath (ou Adinatha) vers les 15 heures. Tenue correcte exigée: bras et genoux couverts. La visite durera environ une heure et quart.
On
l'appelle aussi le temple aux 1444 colonnes. C'est, paraît-il, le plus beau
et le plus grand temple jain du monde 3600 m² et 33 m de haut).
Il fut élevé au XVe s. (1439) et dédié au premier
des 24 prophètes (tirthankara) du jainisme. Tout de marbre blanc,
finement ciselé et poli.
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RANAKPUR
- Temple jain d'Adinath
En
forme de croix grecque, avec des cours à ciel ouvert, il s'organise sur
trois niveaux desservant 29 chapelles (mandapas). Le bâtiment est centré
sur la cella, qui abrite limage dAdinath dont les quatre visages font
face aux quatre points cardinaux (on ne peut pas le photographier).
Petite
frise érotique (y compris scènes de zoophilie!) sous le porche d'entrée
afin de laisser là le monde profane... Raffinement des coupoles sculptées
en véritable dentelle de marbre et clés pendantes... haute tour
toiture sikhara également très ouvragée (en travaux
lors de notre visite).
Dans ce royaume extraordinaire, on dit que l'un des
piliers a été volontairement construit légèrement
de biais pour signifier que la perfection n'appartient qu'à Dieu!
Des sculptures diverses: l'homme au cinq corps au plafond, plaque représentant Pârshvanâtha, le 23ème et avant-dernier Tîrthankara, reconnaissable au cobra à mille têtes déployé au-dessus de lui, éléphants.
D'une petite éminence toute proche, on a une bonne vue d'ensemble du temple dans son écrin de montagnes et on aperçoit d'autres temples que Dilip ne nous fera pas visiter...
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POUR CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, ILS POURRAIENT ALLER VISITER
Il est près
de 16 heures quand nous reprenons la route pour près de 100 km en
grande partie par une route de montagne à travers les Arawallis.
L'altitude reste quand même modeste, environ 1000 m (le massif culmine
à 1721 m).
La route serpente dans un massif forestier austère
car les arbres sont dépouillés de leur feuillage. Des écriteaux
mettent en garde les piétons contre les léopards (nous sommes dans
une réserve). Pas de léopards à l'horizon mais des singes!
Petits
villages de tribus Bhils qui aux dires de Dilip étaient encore occasionnellement
anthropophages il y a quelques décennies. Les touristes avaient alors intérêt
à éviter la panne. Légers frissons dans notre groupe, d'autant
que le crépuscule approche.
Les villageois font actuellement la récolte
à la faucille, protègent les meules de fourrages avec des chapeaux
coniques en roseaux...
Nous arrêterons cependant voire le fonctionnement d'une noria entraînées par un manège actionné par un boeuf. Puis ce sera l'heure du cocktail "Rajasthan Libre" sur une petite colline tout en assistant au coucher du soleil.
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Il fait bien nuit lorsque nous rejoignons une autoroute en chantier où circulent souvent sans le moindre éclairage tous types de moyens de transport et même des piétons et des animaux errants. Nous l'empruntons même à contresens, sur une courte distance il est vrai, afin de faire la pause technique dans une station service.
Il
ne sera pas loin de 20 heures lorsque nous arriverons à l'hôtel Paras
Mahal d'Udaipur.
Beaucoup de bruit côté rue.
Internet
en principe disponible à l'accueil (100 roupies l'heure) mais le service
est indisponible...
un comble au pays de l'informatique !
RAJASTHAN