Récit de voyage en INDE: vallées sacrées du Gange et de la Yamuna - de Delhi à Bénarès (Varanasi) - février 2016
INDE DU NORD
De Delhi à Bénarès
1er au 11 février 2016
cartes du voyage
début du récit...
aperçu historique
aperçu géographique
documentation et crédits
bon à savoir...
premières images...
votre avis...
<
>
Japon
voyage précédent
AUTRES VOYAGES...
Religions
Chronologie
Etapes de notre rapide circuit dans le Nord de l'INDE, vallées du Gange et de la Yamuna :
AGRA :
- Taj Mahal,
- Fort Rouge et
- Mausolée d'Itimad-ud-Daulah
LES MOGHOLS
GWALIOR, la Citadelle :
- Palais Man Mandir,
- Temple Teli-ka,
- Temples Sas Bahu,
- Temples rupestres jains
LES RAJPUTES
ORCHHA:
- Le Fort et ses palais,
- Le village et le temple Chaturbhuj
LES CASTES
KHAJURAHO :
- Temples érotiques hindous (dits de l'Ouest)
- Temples jains (dits de l'Est)
et
Réserve de PANNA
LE SEXE SACRE
VARANASI (Bénarès):
- cérémonie de l'Arti, au bord du Gange le soir
- bain rituel dans le Gange au petit matin
- autres aspects de la ville
- sur les ghâts jusqu'au site des bûchers des crémations
et
SARNATH, grand site bouddhiste
LE GANGE
DELHI
De DELHI en DELHI
Pour d'autres thèmes comme:
Art, Langue, Nourriture, Famille, Costume
Allez sur nos voyages de 2007 et 2009
en Inde du sud et au Rajasthan
Sites, paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo .
Passez la souris sur la carte pour naviguer
APERÇUS HISTORIQUES
LES ORIGINES, DE LA CIVILISATION DE L'INDUS A L'ARRIVEE DES ARYENS
En remontant très loin dans le passé, les populations d'Homo sapiens ont atteint le centre de l'Eurasie vers -60 000 ans puis se sont retrouvées isolées par les masses glaciaires de l'Himalaya, de l'Hindou Kouch, ainsi que par les déserts arides (l'atmosphère devient plus sèche lors des glaciations, et les déserts s'étendent) de l'Asie du Sud lors de la glaciation de Wurm II (-55 000 à -40 000 ans). Ils ont été rejoints par des groupes qui ont traversé la Mer Rouge et voyagé le long de la route de la côte autour de la côte de l'Arabie et de la Perse jusqu'à atteindre l'Inde.
Les abris sous roche peints de l'âge de pierre de Bhimbetka dans le Madhya Pradesh constituent les traces connues les plus anciennes d'implantation humaine en Inde. Les premières installations permanentes découvertes à ce jour apparaissent il y a 9 000 ans.
Puis une civilisation brillante, l'une des plus anciennes connues à ce jour, se développe dans la vallée de l'Indus et atteint son apogée entre -2600 et -1900. Ces populations à peau foncée connaissaient l'élevage (bovins, ovins et caprins) et l'agriculture (céréales, coton) avec aussi des formes simples d'irrigation. Maîtrisant certaines techniques (céramiques, travail du cuivre et du bronze), cette civilisation donne naissance à un mode de vie urbain dans des bourgades et des villes (Mohenjo-Daro et Harappa).
Vers -1500, des tribus agropastorales de cavaliers aryens (à peau claire) venues d'Asie centrale auraient émigré en Inde du nord, dominant et chassant une partie du peuplement originel, celui des Dravidiens à peau foncée. Mais cette hypothèse est réfutée par certains chercheurs. Des études génétiques récentes contradictoires n'ont pas encore permis de trancher.
Les Aryens seraient à l'origine de la culture védique, du système des castes et de l'utilisation du sanskrit.
L'HINDOUISME, LE BOUDDHISME ET LES AUTRES RELIGIONS ''NOUVELLES''
Vers -735, on assiste à l'établissement des Parsis en Inde.
Au VIe siècle av. J.-C., un vent de réforme religieuse conduit à l'apparition du bouddhisme et du jainisme, à l'époque du royaume de Magadha, tandis que l'hindouisme classique se développe à partir de la culture védique.
En 326 av. J.-C., Alexandre le Grand, vainqueur des Perses, s'empare du Pendjab tandis que ses successeurs, les grecs de Bactriane (nord de l'actuel Afghanistan), occupent l'Inde du Nord-Ouest jusqu'à Delhi. De leur conversion au bouddhisme naît la civilisation gréco-bouddhique du Gandhara. L'hindouisme s'enrichit des apports de la culture hellénistique (arts).
De la dynastie Maurya, on retient le nom de l'empereur Ashoka (- 273 à - 232) convertit au bouddhisme en - 250.Dans l'Inde du Nord, plusieurs dynasties se succèdent alors à la tête d'un Empire Maurya de plus en plus petit. Cette période est également marquée par la cabale qui aboutit à la contestation du bouddhisme (rois Sungas) et à l'avènement du brahmanisme, entre 184 av. J.-C. et 72 av. J.-C.
La dynastie hindoue des Gupta domine la période "Age d'Or" de l'Inde de 320 à 600, contribuant au rayonnement culturel indien.
Pendant ce temps, dans le sud du sous-continent, se développe la culture Sangam avec sa poésie profane en langue tamoule. Tandis que le pouvoir politique est disputé par trois* royaumes (Colas, Pandyas et Chera). L'économie prospère grâce à la riziculture et au commerce maritime vers la lointaine Méditerranée (à travers la Péninsule arabique) et vers l'Extrême-Orient.
L'EPANOUISSEMENT DES RAJPOUTES
Dans le nord de l'Inde, les cinq siècles suivants sont marqués par la confusion et la division ainsi que par l'arrivée de tribus rajpoutes venues d'Asie centrale à partir du Ve s..
Les arts, les mathématiques, la technologie, l'astrologie, la religion et la philosophie s'épanouissent grâce au mécénat royal.
Le premier millénaire voit beaucoup de royaumes indépendants se développer puissamment, certains acquérant une stature impériale.
Pendant ce temps, le sud du pays poursuit son développement et son organisation.
La dynastie Pallavas qui prédomine à partir du VIIe s. voit la construction des premiers monuments de pierre (à Mahabalipuram et Kanchipuram) et la poésie mystique tamoule.
Du IXe au XIIe s., la suprématie passe à la dynastie Colas qui prospère grâce à l'agriculture irriguée et au commerce vers l'Asie du sud-est.
LES MUSULMANS ET LES MOGHOLS
Durant le deuxième millénaire, la plupart des régions de l'Inde sont assujetties à un pouvoir musulman (de 1000 à 1525, 80 millions d'hindous furent tués), le sultanat de Delhi (qui cédera la place à l'Empire moghol jusqu'à son écrasement complet par les Britanniques).
Si dans ses fulgurantes conquêtes, Gengis Khan, fédérateur de tribus nomades turco-mongoles d'Asie Centrale, a constitué l'Empire Mongol au début du XIIIe s., s'il a dominé pratiquement toute l'Asie, il s'est toutefois arrêté en marge de l'Inde lors de sa campagne de 1218. Au contact du monde islamique (Perse), les Mongols se convertissent au milieu du XIIIe s.
Le territoire sous le contrôle des musulmans de Delhi s'agrandit rapidement et vers le milieu du siècle, les musulmans ont mis la main sur le Bengale et une grande partie de l'Inde centrale. C'est à cette époque que l'Uttar Pradesh et le Madhya Pradesh seront annexés au sultanat turco-afghan ou turco-mongol de Delhi. Le maximum de la poussée du sultanat de Delhi vers le sud se produisit à partir de 1296, sous le règne d'Alauddin, qui tout en repoussant les Mongols (au nord) conquiert le Deccan (au sud) en s'emparant de Madurai, au terme de trois campagnes. Mais le pouvoir du sultanat s'affaiblit rapidement et les royaumes du Deccan ressurgirent au XIVe s., Ce sera notamment le cas de l'Empire hindou de Vijayanagar qui pourra voisiner avec de petits sultanats Bahmanides (avec Mamhmud Gawan Adil Shahi, Adi Sha II...) et qui pourra surtout subsister en marge de l'Empire Moghol.
Ce seront, bien plus tard, les lointains descendants du second fils de Gengis Khan, Djaghataï (dont descend le fameux Tamerlan) qui mit à sac Delhi en 1398. Ils s'attaqueront aux royaumes rajpoutes de l'Inde et y fonderont l'Empire Moghol au XVe s. Tout d'abord, l'empire fondé par Tamerlan en Ouzbékistan tomba en 1507 aux mains des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides, une dynastie musulmane mongole, descendant également de Gengis Khan. Pendant ce temps, au fond de la vallée de Ferghana (à l'est de l'Ouzbékistan), Bâbur ou Babour, un autre descendant à la fois de Tamerlan et de Gengis Khan, tenta d'étendre son royaume à l'ouest en s'attaquant au Khan des Ouzbeks, Muhammad Shaybânî. Deux fois il prit Samarcande, en 1501 et 1511, et deux fois il doit s'en retirer. Il reportera ses ambitions vers le sud, se constituant l'empire moghol après avoir traversé l'Hindu-Kush enneigé, en conquérant le nord de l'actuel Pakistan et de l'Inde. Un empire que son fils et son petit-fils étendront considérablement. Au milieu du XVIe siècle, l'Uttar Pradesh tout comme le Madhya Pradesh sera annexé à l'Empire Moghol.
De ces "grands Moghols", on retient les noms d'Akbar (1556-1605), Jahangir (1605-1628), Shah Jahan (1628-1658) et enfin Aurangzeb (1658-1707). Le fanatisme religieux de ce dernier et ses attaques contre les royaumes autonomes conduisirent à sa défaite et ouvrirent la voie à de nouvelles invasions afghanes et perses.
L'EMPIRE MOGHOL
LA COLONISATION
Après le temps des voyageurs (Marco Polo et la Route de la Soie 1271-1295) vient celui des navigateurs européens découvreurs de la Route des Indes.
Le sud de l'Inde se trouve particulièrement exposé aux appétits coloniaux. Celui des Portugais se traduit par l'arrivée de Vasco de Gama sur la côte du Deccan dès en 1498 puis par celle de son successeur Albuquerque à Goa, en 1510.
Les routes sont tracées pour l'arrivée des commerçants européens (XVe et XVIe s.). Les Portugais sont délogés par les Hollandais (XVIIe s.). Un siècle plus tard, ils se heurtent aux appétits britanniques (East India Company) et aux Français de la Compagnie des Indes Orientales, installés à Pondichéry depuis 1672 (avec Dupleix au service des ambitions de Colbert). Ces deux derniers pays en guerre en Europe transportent leur conflit sur le sol indien. L'apogée de l'influence française au Deccan se situe en 1750 puis elle déclinera du fait de l'infériorité maritime de la France face à sa rivale britannique.
En 1707, avec le décès d'Aurangzeb, disparaît le dernier grand Moghol et l'on assiste à l'éclatement de l'empire moghol qui se fragmente sous les invasions musulmanes (Iraniens et Afghans) et hindoues (les Marathes qui fondent un empire au centre de l'Inde avec l'annexion de divers Etats dont le Madhya Pradesh au XVIIe siècle).
Les Anglais ont alors le champ libre et tirent profit de la division politique du sous-continent. D'une domination commerciale, les Britanniques passent à une véritable colonisation (installation des Anglais à Calcutta en 1690, prise de Delhi en 1803).
Ranjit Singh (1780-1839), fondateur du royaume sikh du Pendjab (ou Pânjab), fut le dernier souverain indien à résister aux Britanniques en Inde, les Britanniques annexant le Pendjab en 1846, peu après sa mort.
VERS L'INDEPENDANCE
En 1857, la révolte des Cipayes, des soldats indiens au service des Britanniques, se transforme en soulèvement populaire général contre la puissance de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Les Indiens considèrent cette révolte comme leur première guerre d'indépendance.
A la suite de cette révolte, l'administration est réorganisée (''Act for the Better Government of India'') et placée sous l'autorité directe de la Couronne représentée par un gouverneur général de l'Inde. En 1877, est créé le Raj, l'empire des Indes dont la reine Victoria est proclamée impératrice.
Après la révolte, les mouvements indiens pour l'indépendance commencent à exiger une indépendance complète et s'organisent politiquement au travers du Congrès national indien (1885).
Mais l'unité du futur Etat est menacée avant même qu'il voit le jour. En 1946, Hindous et Musulmans s'affrontèrent ce qui entraîna d'atroces massacres.
Le chemin vers l'indépendance doit beaucoup aux efforts tenaces que Gandhi, surnommé le Mahatma (''la Grande Ame''), mène depuis 1920. Malgré ses efforts, le pays allait cependant devoir subir la Partition qui va donner naissance à un autre État pour les musulmans.
Gandhi fut l'apôtre non violent et tolérant de la désobéissance civile et de la résistance passive face aux Anglais, notamment par ses spectaculaires grèves de la faim.
Cependant il a des détracteurs qui le considèrent comme un manipulateur et un hypocrite, qui a profité de sa notoriété et de sa médiatisation pour faire croire qu’il était un saint homme.
Il fut assassiné par un nationaliste hindou en 1948.
Le 15 août 1947, l'Inde accède finalement à son indépendance, dans la violence intercommunautaire et au prix de nombreux sacrifices.
L'Inde intègre la plupart des quelques 565 anciens Etats princiers (dont les 18 maharajahs du Rajasthan) qui couvraient 40% du territoire. L'Inde a pour premier Premier Ministre Jawaharlal Nehru (ami de Gandhi) tandis que le Pakistan (avec Muhammad Ali Jinnah) est divisé en deux entités disposées de part et d'autre du couloir Indo-Gangétique et séparées par 2000 km (le Pakistan Oriental devenant un état à part entière en 1971 sous le nom de Bangladesh après une guerre civile).
L'Union Indienne, ''la plus grande démocratie du monde'', est une république fédérale laïque (multi religieuse) socialiste qui dans ses premières années s'était rapprochée du ''grand frère'' soviétique, sans doute pour partie par choix idéologique mais surtout pour écarter la menace du dragon chinois voisin, pourtant ''socialiste'' lui aussi.
Cependant, l'Inde se considérait comme un pays non aligné et cette volonté de non dépendance s'est traduite par son accès à la maîtrise du nucléaire militaire en infraction aux règles imposées par les premiers pays nucléarisés.
DIFFICULTES DE L'INDE INDEPENDANTE
Après 1947, l'Inde participe à quatre guerres contre le Pakistan entraînées par le problème du Cachemire (en 1947, cet état peuplé de musulmans mais au souverain hindou, n'avait opté ni pour l'Inde ni pour le Pakistan), toujours resté non résolu à ce jour...
En 1959 et 1962, malgré l'alliance de l'Inde avec l'URSS, des affrontements ont lieu avec la Chine dans les régions himalayennes, l'Inde accueillant le dalaï-lama (anciennement chef politique et religieux de l'Etat théocratique bouddhiste du Tibet) qui fuyait l'invasion chinoise.
Paradoxalement, dans un pays où le statut de la femme est minoré, Indira Gandhi, fille de Nehru, est en 1966 l'une des premières femmes à accéder aux plus hautes responsabilités politiques d'un pays (après Sirimavo Bandaranaike qui dirige le gouvernement du Sri Lanka voisin dès 1960 et avant Golda Meir, en Israël en 1969) et elle sera reconduite en 1971. Elle sera à nouveau Premier Ministre en 1980 (au Pakistan voisin, une femme, Benazir Bhutto, devient également Premier Ministre en 1988).
En 1974, l'Inde devient une puissance nucléaire (essais au Rajasthan renouvelés en 1998) avec le risque d'entraîner une escalade avec son voisin et ennemi, le Pakistan. Ce qui ne va pas manquer d'advenir puisque ce dernier lui aussi va posséder l'arme nucléaire en 1998…
En 1971 des troubles au Pakistan Oriental (afflux de réfugiés bengalis en Inde) amènent l'Inde à soutenir ce pays contre le Pakistan Occidental qui sera vaincu et devra se séparer du Bangladesh devenu indépendant. De 1975 à 1977, le Premier ministre Indira Gandhi déclare l'état d'urgence, limitant les droits civiques et entraînant la mise en détention de nombreuses personnes sans procès. La destruction de la mosquée Babri Masjid d'Ayodhya en Uttar Pradesh en 1992 et le siège de la mosquée de Srinagar (au Cachemire) en 1993 entraînent plusieurs conflits intercommunautaires en Inde occidentale, entre hindous et musulmans. Par ailleurs, un conflit larvé subsiste entre Hindous et certains Sikhs indépendantistes dont le paroxysme est l'assassinat d'Indira Gandhi en 1984.
En 1999, l'Inde mobilise ses troupes dans le district de Kargil au Cachemire pour repousser des infiltrations de terroristes islamistes et de rebelles indépendantistes kashmiris venus du Pakistan.
Après une période de poussée nationaliste (hindoue) en 1996, les relations se sont améliorées avec le Pakistan et certains déplacements transfrontaliers sont désormais possibles au Cachemire (depuis 2005).
Toutefois, le sujet est encore brûlant comme le montrent les grandes manifestations estudiantines violentes survenues à Delhi ce 15 février 2016 en soutien à un étudiant de gauche arrêté pour avoir participé à une manifestation en faveur de l'indépendance du Cachemire.
En revanche, quelques frictions existent aussi au sud où une partie des habitants de l'Etat du Tamil Nadu apportent leur soutien à leurs ''cousins'' indépendantistes du nord du Sri Lanka qui se manifestent depuis 1973 et qui sont en lutte ouverte depuis 1983 sous le nom de ''Tigres' (ils ont été écrasés par l'armée cinghalaise en 2009). L'armée indienne est intervenue en 1987-88 pour tenter d'apaiser le conflit pendant le gouvernement de Rajiv Gandhi (1984-89, succédant à sa mère assassinée). Son implication dans ce conflit fut sans doute la cause de son assassinat par un indépendantiste tamoul en 1991. Sa veuve, Sonia, d'origine italienne, à la tête du Parti du Congrès en 1998 et opposée aux partis nationalistes hindous, a quant à elle jugé sans doute plus prudent de s'effacer en 2004, au profit du Sikh Manmohan Singh.
De nouveaux soucis pour le gouvernement indien voient le jour, outre l'instabilité à ses frontières avec le Pakistan/Afghanistan dont les effets directs sur le sol indien se sont traduits par les attentats meurtriers (166 morts et plus de 300 blessés) de Bombay en novembre 2008.
Le gouvernement doit faire face a une insurrection des parias connus sous le nom de naxalites, du nom du village de Naxalbari au Bengale où avait éclaté en 1967 une révolte paysanne conduite alors par des dissidents communistes (notamment par Charu Mazumdar à l'origine ou Kobad Ghandy actuellement) qui se réclament des préceptes révolutionnaires de Mao Zedong. Il ne faut perdre de vue que pendant ce temps là, au Népal voisin, un mouvement révolutionnaire maoïste naît à partir de 1996 et lutte contre un système monarchique moyenâgeux (suite à la grève de 2006, la monarchie népalaise finit par céder la place à une république dont le parlement est occupé par un tiers de maoïstes...).
Le mouvement naxalite renaît dans les années 2000. Ses actions auraient entraîné la mort de 6000 personnes depuis le début des années 1980. Il mobilise les dalits (intouchables dits aussi hors castes) et les advasis (populations tribales) qui représentent un quart de la population. Ces défavorisés restent en marge de la société malgré la constitution indienne de 1951 (rédigée par l'intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar) et les beaux discours qui ont suivi sur l'intégration et la lutte contre l'arriération. Rejetant la fatalité attachée à la culture indienne et la non-violence gandhienne, certains de ces parias ont rejoint le mouvement et sont aujourd'hui des virodhi raj, des insurgés présents dans une large bande orientale allant du Sikkim au nord-est et descendant jusqu'au sud de la péninsule. En fin d'année 2009 le gouvernement indien lance la Chasse Verte ("Green Hunt") avec différents corps regroupant 75 000 hommes contre quelques 10 000 révoltés réfugiés dans les forêts.
(CI n°990 22-28/10/2009)
Les castes inférieures rejettent parfois leur soumission au système comme actuellement les paysans Jat de l'état d'Haryana, au nord de Delhi, qui en cette mi février 2016 ont coupé le canal Munak assurant 60% de l'approvisionnement en eau de Delhi. La répression a fait une douzaine de victimes. Les Jats font partie des castes inférieures Vaishya (paysans, artisans) ou Shudra (serviteurs) et revendiquent des quotas d'emplois dans la fonction publique ainsi que des places dans les universités pour leurs enfants, tout comme les intouchables ou dalits. Cette population fortement influencée par l'égalitarisme du sikhisme sont fières de leur passé guerrier aux XVIIe et XVIIIe siècles lorsque leurs troupes s'attaquèrent à Agra et à Delhi.
Un autre conflit de nature territoriale touche l'extrême nord-est du pays, l'Assam, territoire coincé entre la Chine (Tibet et Sichuan) qui le convoite, le Bangladesh et le Myanmar. Dans les années 1970 des rebellions armées de groupes séparatistes sont apparues. Combattus par les autorités indiennes, certains rebelles se sont réfugiés dans des camps installés dans le petit état voisin du Bhoutan. Des opérations ont été menées contre ces camps avec le concours de l'armée indienne en 2003. Cette présence ainsi que l'expulsion de plus de 100 000 réfugiés népalais en 1988 ont déstabilisé ce petit état himalayen en favorisant l'émergence de mouvements révolutionnaires bhoutanais jusqu'à ce que le roi octroie en 2005 une constitution pour une monarchie parlementaire effectivement mise en place en 2008...
L'EMERGENCE DU NATIONALISME
Le Bharatiya Janata Party (BJP) fondé en 1980 après l'éclatement de la coalition du Janata Party est l'héritier d'une tradition nationaliste née avant l'indépendance et hostile au Mahatma Gandhi. Proche du Vishwa Hindu Parishad (VHP), une organisation religieuse, et du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation extrémiste nationaliste hindoue, le BJP émerge réellement au tournant des années 1990, après la destruction de la mosquée d'Ayodhya.
Le BJP a dirigé l'Inde avec une coalition de partis régionaux regroupé dans l'Alliance démocratique nationale entre 1998 et 2004. Depuis les élections générales de 2004 remportée par le parti du Congrès (et plaçant Manmohan Singh comme Premier Ministre), le BJP était le premier parti d'opposition à la Lok Sabha.
Le BJP remporte à nouveau les élections de 2014 où il obtient la majorité absolue pour la première fois de son histoire et son leader Narendra Modi devient le quatorzième Premier Ministre du pays après avoir été ministre en chef du Gujarat de 2001 à 2014. Personnage controversé, il est proche du groupe paramilitaire Rashtriya Swayamsevak Sangh et considéré comme un leader du mouvement nationaliste hindou comme l'a montré sa gestion des violences inter-communautaires au Gujarat en 2002 et son discours islamophobe mais en même temps il est loué pour sa politique économique qui a permis au Gujarat de connaître un important taux de croissance.
En juillet 2015, le BJP revendique110millions de membres, ce qui en ferait le plus grand parti au monde, devant le PCC (Parti communiste chinois) qui en compte 81 millions..
Toutefois, malgré les différents historiques opposant l'Inde et le Pakistan au sujet des territoires disputés, dont le Cachemire, dans la période récente, le 25 décembre 2015, Neranda Modi s'est rendu à Islamabad pour rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif dont c'était l'anniversaire. Son objectif est de reprendre des pourparlers de paix interrompus en 2008 après des attentats islamistes à Bombay (les attaques avaient été planifiées depuis le Pakistan), avaient été relancés en 2011, mais les tensions s'étaient accumulées ces dernières années (des bombardements des deux côtés de la frontière contestée du Cachemire ont fait des dizaines de morts depuis 2014). Mais le chemin vers la paix sera long, si jamais il aboutit, car dès le matin de ce 2 janvier des kamikazes islamistes pakistanais ont attaqué la base aérienne de Pathankot près de la frontière pakistanaise.
Japon
voyage précédent
AUTRES VOYAGES...
APERÇUS GEOGRAPHIQUES...
RELIEF
La superficie de l'Inde est de l'ordre de 3,3 millions de km² ( 6 fois la France).
Avec une superficie de 342 000 km², le Rajasthan est l'Etat indien le plus étendu, mesurant les deux tiers de la France. Il est suivi par le Madhya Pradesh Jusqu'en novembre 2000, le Madhya Pradesh était l'État le plus étendu de l'Inde, jusqu'à ce que l'État de Chhattisgarh fut créé avec ses districts orientaux. Désormais, avec une superficie totale de 308 200 km², il se classe en second position tandis que l'Uttar Pradesh avec 243 300 km² occupe la cinquième place.
Initialement, l'Inde se confondait avec le sous-continent indien qui a la forme d'un quadrilatère reposant sur une pointe dont la partie inférieure baigne dans l'océan indien (avec plus de 7000 km de côtes) tandis que ses deux côtés supérieurs, disposés en forme d'accent circonflexe, sont constitués par des chaînes de très hautes montagnes, l'Himalaya au nord-est (au-delà se situe le Tibet) et l'Hindu Kush et ses prolongements au nord-ouest (au-delà se situe l'Afghanistan).
L'Inde se trouve tout au nord de la plaque tectonique indo-autralienne qui vient s'enfoncer sous la plaque eurasienne à la vitesse de 7cm par an. Cela a deux conséquences: dans le nord-est, c'est l'enfoncement sous la plaque asiatique et donc la surrection de l'Himalaya (avec les divers séismes que cela induit) et la dépression du Gange tandis que dans le sud-ouest, cela entraîne le relèvement du Dekkan avec une érosion qui fait apparaître le vieux socle cristallin. Cette
pointe sud est largement constituée par le vaste plateau aride du Dekkan dont les caractéristiques climatiques se prolongent au Rajasthan et au Penjab.
Sur les contreforts de l'Himalaya sont nichés deux petits états, le Népal et le Bhoutan.
Par ailleurs, l'Himalaya borde l'Uttar Pradesh au nord, mais les plaines couvrent la plus grande partie de cet État.
Quant au Madhya Pradesh, État situé au sud de l'Uttar Pradesh, il est constitué de hauts plateaux qui portent les deux tiers des forêts tropicales du pays.
Depuis la partition de 1947, une frontière traverse le Pendjab, à l'ouest, et inclut le bassin de l'Indus dans le Pakistan. L'Inde quant à elle possède la vallée du Gange, le fleuve sacré qui irrigue ses provinces du nord-est par ailleurs soumises au phénomène des moussons. La partie orientale du delta du Gange ainsi que le cours inférieur du Brahmapoutre (grand fleuve himalayen qui vient du Tibet et contourne le massif montagneux par l'est) échappent à l'Inde puisqu'ils se situent au Bangladesh (avant 1971 et l'indépendance de cet Etat, c'était la partie orientale du Pakistan qui se composait alors de deux entités séparées).
CLIMAT
Climat tropical sec dans le Nord de l'Inde avec faible mousson de mi-juin à fin août.
Semi-désert au Rajasthan
La vallée du Gange est balayée par des vents frais du nord-ouest en hiver et par des vents pluvieux de sud-est en été.
Dans le sud, le phénomène de mousson est plus sensible, surtout sur les côtes, et dure de fin mai à octobre. Les pluies estivales viennent du sud-ouest dans ces régions.
La mousson est un phénomène à la fois attendu, car si la pluie arrive assez vite et en quantité suffisante, c'est le gage de bonne récoltes. C'est aussi un phénomène redouté par ses manifestations extrêmes. Si elle survient trop tard ou trop faiblement, c'est la famine qui s'annonce tandis que si elle est trop intense, c'est aussi un grand malheur (inondations, ouragans, maladies…).
En été, quelles que soient les régions (sauf sur les contreforts himalayens), les températures s'élèvent en moyenne à 35-40° et approchent les 50° au Rajasthan en mai-juin (avant la mousson qui va de juillet à septembre).
En mars, les températures moyennes varient dans la journée de 15° à 32° au Rajasthan et de 20° à 36° dans la vallée du Gange. En mars, les écarts maxima ont pu aller de 0° à 45° !
Pendant ce temps là, dans le sud du pays, en cours de journée, les températures passent de 25 à 35°, avec des écarts allant de 15 à 40°... Ici, les premières pluies arrivent un mois plus tard et la mousson proprement dite, courant mai.
Les meilleurs périodes pour visiter l'Inde se situent autour des mois de mars et octobre, c'est-à-dire de part et d'autre de la mousson.
POPULATION ET DEMOGRAPHIE
La population de l'Inde est de l'ordre de 1,27 milliard d'habitants (contre 1,37 milliard en Chine) avec une densité de 361 hab/km² (110 en France) en moyenne mais qui atteint 1500 hab/km² dans la vallée du Gange et sur le littoral.
La capitale, Delhi, compte une population de 17 millions d'habitants.
L'Inde deviendra le pays le plus peuplé dans 6 ans. Sa population dépassera celle de la Chine vers 2022 (ou 2025?) et non pas aux alentours de 2028 comme on le pensait il y a quelques années.
L'Uttar Pradesh avec une population de 200 millions d'habitants est l’État le plus peuplé de l’Inde (pour une densité de 830 hab/km²) et fortement urbanisé alors que le Rajasthan, État le plus vaste, n'a que 60 millions d'habitants. Si l'Uttar Pradesh était un État indépendant, il serait le 5e pays le plus peuplé du monde.
Le Madhya Pradesh est beaucoup moins peuplé avec 72,5 millions d'habitants (pour une densité de 235 hab/km²).
L'âge légal de mariage est fixé à 20 ans pour les filles et à 22 ans pour les garçons.
La population de l'Inde s'accroît à un rythme annuel proche de 1,35% en particulier en raison d'une fécondité encore élevée (2,6 enfants par femme). De sorte qu'en, l'Inde aura bientôt le même poids démographique que le Chine mais avec une différence structurelle majeure: l'Inde sera un pays jeune tandis que la Chine sera un pays vieillissant ! (cf. '''Deux frères'', chronique de Sabine Delanglade dans l'Express du 07/12/2006).
L'espérance de vie est de l'ordre de 67 ans, sans grand écart selon le sexe (84 et 76 ans en France). A noter que la mortalité infantile est encore de près de 47°/°° (4°/°° en France). La moitié de la population a moins de 25 ans.
A près des ¾, la population est de type rural soit exactement l'opposé de la France.
Le taux d'alphabétisation très faible est de 56% mais de seulement 33% dans les classes inférieures (42% pour les femmes en moyenne et de 10% seulement dans les classes inférieures) ce qui n'empêche pas Indiens de former un grand nombre de mathématiciens et ingénieurs (informatique, spatial, nucléaire…) et appréciés à l'étranger (même aux USA).
L'Etat du Madhya Pradesh regroupe 40% des populations tribales (aadivasi) que compte l'Inde: Gond, Bhil, Baiga, Korku, Bhadia (ou Bhariya), Halba, Kaul, Mariya, Malto et Sahariya.
L'Inde est la terre de naissance de quatre religions majeures – l'hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme – alors que le zoroastrisme, le christianisme et l'islam s'y sont implantés durant le Ier millénaire.
C'est donc aussi une mosaïque religieuse:
79,8% d'hindous
14,2% de musulmans
2,3% de chrétiens
1,7% de sikhs
0,4 de jains
0,6% de parsis, juifs...
L'Inde est une mosaïque ethnique bien que globalement unifiée par l'hindouisme:
Indo-Aryens dans le nord, résultat de l'arrivée des Aryens qui se sont métissés aux Dravidiens restés sur place
Dravidiens repoussés dans le sud
Mongoloïdes dans les montagnes du nord et de l'est.
Aadivasi, populations tribales ou autochtones d'origine antérieure à celles des aryens et dravidiens.
Dans une page suivante, un encart particulier sera consacré au douloureux problème des castes.
RESSOURCES ET PRODUCTIONS
(cf. ''Informatique, la ruée vers l'Inde'' dans l'Express du 07/12/2006 ''Infosys importe des étudiants occidentaux'' dans Courrier International du 07-13/12/2006).
Agriculture
Les ressources du pays sont constituées par l'agriculture (17,5% du PIB): riz (2ème producteur mondial), blé… cultures industrielles : coton (3ème producteur mondial), thé (1er producteur mondial)… et par des produits du sous-sol (houille, fer, pétrole…). Dans une région comme le Rajasthan, seulement 20% des terres sont cultivées malgré la création du canal Indira Gandhi (créé lors de la Révolution verte lancée à la fin des années 60) apportant à cette région aride des eaux himalayennes.
Industrie
L'industrie est en plein développement (25,8% du PIB) dans des secteurs tels que la sidérurgie (pensons au recyclage des navires ou à la prise de contrôle de notre groupe sidérurgique Arcelor par l'Indien Mittal, l'un des grands sidérurgistes indiens (avec Tata et Birla), la métallurgie (automobile), le textile, la chimie… avec des secteurs de pointe comme le spatial et le nucléaire (essais dès 1974) !
Si l'Inde est parfois qualifiée de Bureau d'Etudes du Monde et la Chine d'Atelier ou d'Usine du Monde, cette dernière a tendance à déborder chez son voisin indien où une nombreuse main d'oeuvre ouvrière chinoise (réputée plus productive) vient concurrencer les Indiens sur leurs chantiers intérieurs, ce qui est de plus en plus mal accepté.
Les chiffres récents de la croissance indienne mettent en lumière les principaux secteurs porteurs: télécoms, infrastructures, automobile, pharmacie, agroalimentaire et technologies innovantes (comme les énergies renouvelables et notamment le solaire). Avec Le taux annuel de croissance du marché du solaire indien est de 35% et un objectif de puissance installée multiplié par plus de 30 en 5 ans (passer de 3 GW actuellement à 100 GW en 2020).
Tertiaire
La vraie richesse est le secteur tertiaire indien avec 57% du PIB. Il est surtout connu par les fameux centres d'appel, par l'informatique pas seulement par l'externalisation de services occidentaux de saisie et traitement mais de plus en plus par l'explosion de centres de génie logiciel (Infosys par exemple, avec reflux depuis la Silicon Valley d'ingénieurs indiens et même ''importation'' d'ingénieurs occidentaux) ou par le cinéma avec le célèbre Bollywood (contraction de Bombay et Hollywood) !
Bien plus ''arriéré'' est le petit monde de la distribution et du commerce ce qui, aux yeux des touristes occidentaux, constitue un charme du pays. La grande distribution ne représente que 1% dans le commerce (contre déjà 20% en Chine, 40% en Thaïlande et, évidemment, 80% aux USA). Les choses commencent à changer avec l'arrivée de l'américain Wal-Mart ou de l'allemand Metro tandis que des groupes indiens se lancent (Bharti Enterprises, Reliance Retail…).
L'Internet pénètre lentement (et de façon très inégalitaire) puisque 81% de la population n'y a pas accès (contre 72% en Chine). Un débat anime actuellement le pays à propos de l'offre gratuite mais limitée en nombre d'application par le système "Free Basics" lancé par Facebook en partenariat avec l'opérateur télécom indien Reliance Communications. Le 8 février, les autorités ont interdit le déploiement de ce réseau en considérant que l'offre réduite était discriminatoire.
Le tourisme est peu développé mais en forte croissance, y compris le tourisme médical. Ce secteur représente 18 millions d'emplois et a attiré 4,4 millions de personnes en 2007.
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
Le pays s'est beaucoup développé depuis une quinzaine d'années, en particulier grâce aux réformes lancées en 1991. L'Inde représente 7,1% du PIB mondial contre 3% au début des réformes économiques en 1980.
Le Produit National Net de l'Uttar Pradesh en fait le troisième état de l'Inde, après le Maharashtra et le Tamil Nadu. Si l'agriculture occupe une grande place (44% du PIB), le secteur tertiaire dépasse de peu le secteur agricole pour sa contribution au PIB de l'Etat avec 45%. Cet Etat affiche un taux de croissance annuel proche de 9%.
Jusqu'en 2003, le Madhya Pradesh a été considérée comme l'une des économies les plus "malades" de l'Inde. Après 2005, il a enregistré le taux de croissance du PIB le plus élevé en Inde, avec un taux du PIB de 10,2% en 2011-2012. C'est une région agraire (blé, soja, canne à sucre, riz, maïs, coton, le colza, moutarde...). Le PIB par habitant place cet Etat au 6e plus bas rang dans le classement des Etats indiens.
Le taux annuel de croissance a dépassé 7% en 2015. Mieux que la Chine qui annonce péniblement du 6,9%, chiffre qui serait fortement surévalué puisque la réalité de la croissance chinoise n'aurait été que de 2 ou 2,5%.
En 2013 le PIB indien par habitant est d'environ 4000$ en PPA (Parité de Pouvoir d'Achat) et l'inflation de l'ordre de 10%. Selon Mahipal, le salaire mensuel moyen est de 100€.
Le taux de pauvreté est de l'ordre de 30% avec un chômage d'à peine 9% (15% selon Mahipal, (incidence du chômage caché ?)...
Compte tenu de son enseignement supérieur de très haut niveau, l'Inde a de forte chance de rattraper rapidement la Chine dans la course au développement. Dernièrement, l'exportation de services a plus que doublé. Les experts pensent que d'ici 2025, l'Inde sera passée du 11e au 4e rang économique mondial en rejoignant la Chine.
ORGANISATION POLITIQUE
L'Inde est une république fédérale laïque et, malgré cela, membre du Commonwealth britannique tout comme le Pakistan (ou l'île voisine de Ceylan devenue indépendante en 1948 sous le nom de Sri Lanka).
De ses débuts socialisants (planification industrie lourde sous le regard bienveillant des Soviétiques), le régime est passé au libéralisme, au capitalisme et à plus d'individualisme.
Le pays est partagé en 29 états (le plus récent est le Télangana créé en 2014 à partir de la région ouest de l'Andhra Pradesh) et 7 territoires. Alors qu'un Etat comme le Rajasthan, le plus vaste de l'Inde, s'est constitué en regroupant près de deux douzaines de principauté, de nombreux autres Etats indiens se morcèlent puisque l'on n'en comptait que 14 en 1956 (un 29ème, le Telangana, est en gestation, par démembrement de l'Andhra Pradesh).
L'organisation politique de ces Etats n'est pas uniforme et la suprématie du pouvoir central est plus forte qu'aux Etats-Unis.
Le Président de la République, actuellement le treizième en titre est Pranab Mukherjee du parti du Congrès investi en 2012, n'a qu'une autorité morale car la réalité du pouvoir exécutif appartient au Premier Ministre (actuellement le quatorzième en titre est Narendra Modi du Bharatiya Janata Party (BJP) investi en 2014, désigné par le parti ou la coalition majoritaire.
Le Parlement est constitué de deux chambres groupant quelques 800 parlementaires: la Chambre du Peuple (Lak Sabha élue pour 5 ans) devant laquelle le Conseil des Ministres est responsable et le Conseil des Etats (Rajya Sabha élue pour 6 ans).
L'Uttara Pradesh est l'Etat le plus politisé d'Inde. Il a fournit au pays huit de ses Premiers Ministres sur quatorze, dont le premier, Jawaharlal Neru, ainsi que Indira Gandhi et Rajiv Gandhi et Atal Behari Vajpayee. La plupart sont originaires d'Allahabad.
Fondé en 1984, le Bahujan Samaj Party (BSP), parti dont l'électorat est principalement composé de Dalits (intouchables) et basses castes est fortement présent dans le Nord de l'Inde, principalement en Uttar Pradesh qui compte la plus grande proportion d'intouchables (21%) affecté par un très fort taux de chômage. Une femme, Mayawati Kumari, a dirigé cet Etat en coalition en 1995, en 1997 et de 2002 à 2003 puis seule de 2007 à 2012, ce qui n'empêche pas qu'elle ait été accusée de corruption...
Si des femmes ont eu accès aux plus hautes fonctions gouvernementales comme Indira Gandhi (fille de Nehru, mère Rajiv Gandhi et belle-mère de Sonia) devenue Premier Ministre en 1966, ce sont des exceptions. Certes depuis une loi de 1993, le tiers des sièges des conseils communaux (panchayat) et des postes de chefs de village (sarpanch) leurs sont réservées. Elles s'acquittent de ces tâches à la satisfaction générale mais la généralisation de la mesure aux instances politiques supérieures se fait attendre (elles ne sont que 11% au Parlement et le plus souvent appartiennent aux castes supérieures).
LE CONTEXTE ET L'ORGANISATION DE CE VOYAGE
"We had a dream". Oui, nous avions un rêve après notre visite au Taj Mahal en 2009, c'était de pouvoir y revenir. Nous avions aussi envie de nous immerger un petit moment dans la mythique et mystérieuse cité sainte de Bénarès.
Dans un même mouvement, il s'agissait de faire non pas un pèlerinage mais plutôt une sorte de voyage philosophique sur le sens de la VIE allant d'Agra, avec une vision romantique de l'AMOUR-passion du musulman Shah Jahân traduit dans le poème de pierre qu'est le Taj Mahal, à Bénarès, avec la vision hindouiste de la MORT rédemptrice, porte d'accès au moksha (ou nirvana) grâce à l'eau lustrale et au feu purificateur. Mais étrangement l'itinéraire qui va d'Agra à Bénarès fait passer par Khajuraho avec ses temples révélant un Kâma-Sûtra de pierre où le SEXE prend une dimension tantrique et orgiaque...
Bref, une interpellation sur de grands sujets philosophiques: la VIE, le POUVOIR, l'AMOUR, le SEXE et la MORT.
Lors de notre précédent au Rajasthan en 2009, nous n'avions malheureusement pas choisi un circuit combiné "Rajasthan-vallée du Gange" car nous envisagions alors de faire par la suite le petit circuit "vallée du Gange" qui figurait alors sur les catalogues. Depuis, avec son impact sur le tourisme, la crise a eu pour conséquence de voir disparaître ce circuit des catalogues des "grands" tour operators. Bien qu'encore visible chez Nouvelles Frontières en 2015, ce TO ne le réalisait plus.
Pour 3 personnes, une agence de voyage nous a proposé de le monter en circuit "sur mesure" avec son agence correspondante en Inde, un réceptif intégré dont ce voyagiste français est actionnaire majoritaire. C'est l'un des 7 premiers tours-opérateurs hexagonaux en 2014 et est actionnaire à hauteur de 50%, de 6 réceptifs: en Espagne (Eoh ! et Destino Espana), en Italie (Toutitalie), en Inde (Ker India), au Vietnam (Image Vietnam) et au Maroc (Ker Maroc).
L'agence indienne: Ker India (Mangalam)
Si à son sujet des opinions négatives s'expriment sur les forums, l'avis du Petit Futé est plutôt positif:
«Cette société créée en 1993 est l'un des leaders du tourisme francophone en Inde, reconnue par le ministère du Tourisme et membre du IATO. Cette agence vous propose des séjours sur-mesure dans tous les Etats de l'Inde, avec des possibilités de circuits thématiques pour groupes ou individuels. Elle possède également son propre parc automobile. Dernier point, l'équipe d'interlocuteurs est parfaitement francophone. Bon rapport qualité/prix.»
Evidemment, cela mobilise un budget conséquent par rapport aux circuits standards en groupe, surtout que nous souhaitions nous attacher le service de guides francophones.
Tarif: 2350€ (dont 300€ pour accompagnement par guides francophones) au départ de Paris, base chambre double, avec vols internationaux (Air France) et deux vols intérieurs, frais de visa et d'assurances, guides francophones, transports terrestres, hébergement, restauration et visites.
MALHEUREUSEMENT, nous n'avons pas su tirer les enseignements d'une précédente expérience très positive de voyage "à la carte" à Madagascar en 2012 monté directement avec une petite agence malgache. Notre grosse erreur a été de nous bornés à définir les grands sites et monuments que nous souhaitions visiter.
Nous nous sommes retrouvés avec un "programme à trous" avec près de 6 demi journées de "temps libre" sur un temps de présence effectif de 9 jours en Inde. Je me suis livré à un petit jeu consistant à élaborer un programme optimisé , ce que j'aurai dû faire il y a quelques mois, d'où il ressort que l'on aurait pu faire le programme (et même davantage) avec deux jours de moins.
En effet, nous n'avions pas exprimé clairement nos choix en matière de restauration si bien qu'ils ont été organisés dans un cadre hôtelier de type "pension complète".
Du coup, cela s'est répercuté dans l'organisation des étapes avec de longs trajets d'une traite et de longues périodes creuses. Nous n'avions pas formulé de désirs pour meubler ces trajets et ces périodes par des arrêts ou de petites visites villageoises impromptues, souvent passionnantes. Par ailleurs quelques mises au point faites par échanges d'email n'avaient pas été répercutées au guide.
Dans ces conditions, il aurait été bien préférable que nous partions sur un circuit catalogue de notre T.O. généraliste combinant Vallée du Gange (en fin de circuit) et Rajasthan que nous aurions donc revisité en rattrapage de notre calamiteux voyage de 2009, sur 18 jours. Il ne nous "aurait coûté que 2055€", au départ de Paris, assurances et visa compris. En effet, nous n'avons rien contre les circuits en "regroupé".
A noter que la petite organisation (non testée) basée en France A.C.V. (AMIS-CULTURES-VOYAGES) et spécialisée sur des destinations plutôt asiatiques propose un circuit très complet vers la vallée du Gange "Inde du nord - Extrêmes splendeurs", en formule regroupée (10 à 16 participants) sur 12 jours (au lieu de 11) pour 400€ de moins soit moins de 2000€, en incluant l'ensemble des prestations.
Vous pourriez également vous adresser directement à des guides indiens...
CONSEILS pour éviter nos erreurs en formalisant un programme "sur mesure" ou "à la carte":
- demandez des références de "clients" ayant effectué des voyages similaires afin de recueillir directement leur avis
- pensez à bien définir si vous souhaitez que le programme comporte des "temps libres" et précisez leur importance
- outre la gamme d'hôtels, précisez la localisation souhaitée
- pour les repas principaux, précisez la préférence éventuelle pour les repas pris en restaurants en ville, hors des hôtels
- lors des longs trajets, outre les "pauses techniques" dans les aires de services, indiquez vos éventuelles attentes par rapport à de courts "arrêts ethniques" (20 minute ou une demi-heure) pour être au plus près de la vie indienne: petits villages, ferme, école, briqueterie, fabrique artisanale de sucre, artisanats familiaux (bois, bronze)...
- si techniquement des "temps libres" sont inévitables bien que peu souhaités, essayez d'obtenir que des visites villageoises puissent être réalisées dans les environs des localités où vous ferez étape
- formalisez la possibilité qu'en fonction des aléas liés aux temps de trajet, des visites optionnelles (même payantes) puissent être envisagées à l'initiative du guide ou de vous-même.
Enfin, dès le départ du circuit, assurez-vous bien auprès de votre guide qu'il a exactement votre programme en mains.
Mais HEUREUSEMENT, nous avons eu de BONS GUIDES Mahipal, en tant que guide-accompagnateur de Delhi à Khajurâho, puis des guides locaux, Hanuman à Bénarès et Sohan à Delhi.
En circuit, nous n'avons pas manqué de leur faire part de nos remarques et suggestions en vue d'un encore meilleur service...
Lundi 1er février
Décollage à l'heure prévue, 10H40 puis agréable vol de jour avec Air France (AF226) sur un Boeing 777-330.
Des hublots on a de belles vues sur les montagnes autrichiennes, puis sur les Balkans et surtout sur le Caucase (Erevan, Tbilisi) enneigés. Puis on traverse la Mer Caspienne (Bakou). Puis ce sera l'Afghanistan (Kaboul) et le Pakistan (Lahore). Entre deux coups d'oeil à l'extérieur, il est loisible de se plonger dans l'actualité indienne avec les journaux Hindustan Times et The Times of India...
Nous serions déjà posés à l'aéroport Indira Gandhi de Delhi s'il n'y avait pas un embouteillage dans le ciel On nous fait donc tourner en rond pendant une demi-heure. L'aéroport se situe à 40km au sud de Delhi mais cela tombe bien, nous logeons au sud de la ville.
Bagages récupérés et contrôles passés, nous sommes accueillis par Mahipal , le guide, et par Lakshman le chauffeur de notre Toyota Innova, qui nous accompagneront pendant les 6 jours suivants.
Nous quittons l'aéroport vers minuit et une demi-heure plus tard, nous arrivons à l'hôtel Pluto's Inn **(*) situé au sud de Delhi, au bord d'un boulevard (Aruna Asaf Ali Marg) qui en pleine nuit a piètre apparence. Wifi dans les chambres mais vue sur un mur si l'on tire les rideaux. Dommage pour récupérer la fatigue du voyage, des travaux ont lieu à proximité en pleine nuit...
Poursuivre la visite
Documentation et crédits
mes notes de voyage
"L'Inde" de Maurice PERCHERON aux Editions Fernand Nathan - Paris 1941
"Inde, un destin démocratique" de Max-Jean ZINS aux Editions la documentation française - Paris 1999
"Le grand guide de l'Inde" par divers auteurs aux Editions Gallimard - Paris 1997
"Inde, nord, nord-est et centrale" par divers auteurs aux Editions Nelles - Munich 2001
"Inde du nord, vallée du Gange, marches du Deccan" par divers auteurs Coll.Guides Bleus aux Hachette Livre - Paris 2006
"INDE du nord et NEPAL" par Tiphaine CLOTAULT Coll. Guides Mondeos aux Editions MONDEOS - Paris 2013
"Taj Mahal, Agra, Fatehpur Sikri" par Shalini SARAN aux EDL Editions - Paris 2001
"Kamasutra" (illustré) de Tarun CHOPRA publié en vers. française aux Editions Prakash Books India - New Delhi 2006
"L'Inde a 60 ans: GANDHI" L'Express Magazine du 2 au 8 août 2007
"Pancatantra" contes traduits et annotés par Edouard LANCEREAU NRF Editions Gallimard - Paris 1965
Le N°4 d'octobre-novembre 2005 du Magazine Match du Monde consacré à "L'Inde éternelle"
Le N°236 d'octobre 1998 du Magazine GEO consacré au "Bouddhisme"
et surtout la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU)
l'hebdomadaire toujours essentiel sur l'actualité internationale Courrier International
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook"
et de nombreux autres sites sur la toile...
Pour bien se pénétrer des mystères de l'Inde, il est bon aussi de l'aborder par les romans. Par exemple ''Le Nabab'' d'Irène FRAIN, ''La vingtième épouse'' d'Indu SUNDARESAN, "Taj" de T.N. MURARI, "Fière et intouchable" de Lyane GUILLAUME ou la célèbre ''Cité de la joie'' de Dominique LAPIERRE.
Dans un registre plus austère, on peut lire les extraits des écrits de GANDHI tirés de ''Tous les hommes sont frères'' et publiés sous le titre ''La voie de la non-violence'' (Ed. Gallimard, collection Folio). De même, concernant l'histoire de l'indépendance et l'action de Gandhi, on peut lire "Pour l'amour de l'Inde" de Catherine CLEMENT, "Cette nuit la liberté" de Dominique LAPIERRE et Larry COLLINS ou encore "Il était minuit cinq à Bhopal" des mêmes " Dominique LAPIERRE et Larry COLLINS.
Pour une littérature plus ou moins romanesque, le lien suivant vous donne accès à une petite bibliographie .
BON A SAVOIR
QUAND Y ALLER ?
L'Italie du sud est agréable a visiter de mai à octobre (voire d'avril à novembre) avec des température maximale qui varient entre 20 et 30° et une pluviosité modérée répartie au long de l'année autour de 50mm par mois avec un minimum à 30 en juin et juillet.
Normalement, un voyage dans cette contrée fin mai et début juin devrait donc se dérouler dans les meilleures conditions climatiques... mais il y a l'exception qui confirme la règle. On peut en témoigner...
Meteo pour Âgrâ
POURBOIRES, MARCHANDER
A l'opposé du Japon, l'Inde est un pays de pourboires et de bakchichs. Surtout qu'il y a pléthore de personnel qui du coup n'en est que plus mal rémunéré
En voyage organisé en groupe, il faudrait compter tous pourboires confondus: environ 4-5€ par personne/jour (guide, chauffeur, bagagistes, serveurs…). Pour les autres services lorsqu'il est précisé qu'ils ne sont pas inclus, ajouter 10% à la note. En voyage individuel, dès lors que l'on fréquente restaurants et hôtels pour touristes (3* ou plus), la pression au pourboire se ressent plus fortement, même si le service est infime voire quasi inexistant.
Dans certains lieux, prévoir 50 à 100 roupies pour les bagagistes, pour photographier et le double pour filmer. De même, laisser quelques roupies aux gardiens des chaussures lors de la visite des temples, mosquées…
Il faut marchander et bien marchander, notamment le prix de courses en taxi, rickshaw et autres tuk-tuk...
Un proverbe indien ne dit-il pas:
«Quant tu achètes une vache, assure-toi que la queue est comprise dans le prix.»
TENUE VESTIMENTAIRE ET COMPORTEMENT
En février, les températures moyennes varient dans la journée de 10-12° à 25° au Rajasthan et de 15° à 30° dans la vallée du Gange. Un brouillard matinal peut flotter sur Delhi en cette saison. Les écarts maxima ont pu aller de 0° à 50° !
Prévoir une tenue ''mille feuilles'' en raison de soirées ou de début de matinée qui peuvent être frais : lainage ou coupe-vent. Vêtements de coton à manches courtes (polos, tee-shirts), bermudas (pas de shorts) ou pantalons pas trop moulants, chaussures et chaussettes faciles à enlever pour la visite des temples et sites religieux.
Les vêtements en cuir (restes d'animaux morts donc impurs) sont parfois prohibés en certains lieux (dans les temples jains en particulier).
Ne pas s'asseoir en présentant ses pieds face à une personne ou à une divinité... mais pour s'asseoir en lotus il faut un bon entraînement! De même ne pas toucher la tête d'une autre personne notamment des enfants.
Il ne faut pas se méprendre sur l'attitude des hommes indiens qui se promènent parfois en couple, en se tenant par la main ou par l'épaule, c'est un comportement purement amical.
Rendez leur salut aux Indiens d'un namaste, les mains jointes à hauteur de la poitrine. Un homme ne serre pas la main d'une femme. Ne pas donner une poignée de main à un Indien avec une main qui vient d'ôter des chaussures…
Les Indiens ne respectent guère las files d'attente (surtout les femmes lorsqu'il n'y a pas de files séparées) et savent jouer des coudes !
TRANSPORTS ET CIRCULATION
Pays soumis à la colonisation anglaise, la circulation se fait à gauche mais est totalement anarchique selon les critères de nos codes de la route occidentaux. Les animaux divagants y sont la norme et les Indiens qui les vénèrent s'en accommodent bien au prix de slaloms parfois acrobatiques. Ils sont présents mêmes sur les autoroutes où l'on trouve tous types de moyens de transports: charrettes tirées par des buffles, zébus, dromadaires, tracteurs, bicyclettes, vélomoteurs, tuk-tuks chromés aussi appelés auto-rickshaws et un nombre considérable de camions. A cela s'ajoutent les chargements hors gabarit, la circulation à contresens qui n'a rien d'exceptionnel, l'absence fréquente d'éclairage la nuit. Evoquons aussi les chantiers, les véhicules en panne, les chicanes aux entrées de village... tout cela sans présignalisation.
L'état et l'encombrement des routes ne permettent guère d'effectuer les parcours qu'à une moyenne de 40-50km/h. Les chemins de fer ne font guère mieux.
ALIMENTATION ET REPAS
La cuisine indienne est réputée excellente bien qu'épicée (trop).
Même si vous prenez la peine d'insister sur la notion de "no spices" en commandant votre repas, ce que l'on vous servira sera malgré tout encore épicé. Vous pourrez tenter d'ajouter "at all" mais sans garantie. En ce qui me concerne, c'est clair que ce n'est pas l'aspect gastronomique qui m'a laissé le meilleur souvenir car mon système digestif a été mis à rude épreuve tout au long du voyage, rapport aux épices, pourtant nous n'avons pratiquement mangé que dans des hôtels habitués à la clientèle étrangère. Me ferais-je si vieux que cela ? Je n'ai pas le souvenir d'aussi grands désagréments lors de nos deux précédents voyages.
Les lentilles occupent une grande place dans la cuisine indienne. Cette graine légumineuse très riche en éléments nutritifs et particulièrement en protéines, fibres et des sels minéraux (dont du fer) est originaire des régions tempérées chaudes allant de la Grèce à l’Asie centrale, en passant par le Proche-Orient et le Caucase. Les graines des variétés cultivées en Asie sont de couleur jaune, orange, rose ou rouge.
L'immensité du pays, du fait de la multiplicité de ses sols, de ses climats et de ses traditions, induit une grande diversité des ingrédients entrant dans la cuisine indienne, particulièrement connue pour les quelques 25 épices auxquelles elle fait appel : piment, poivre, gingembre, cardamome, muscade, cannelle, cumin, ail, coriandre, safran, menthe, laurier, sésame, aneth…Dans cette cuisine, on utilise également du beurre clarifié (ghee), l'huile de sésame, la noix de coco…
La cuisine indienne est si puissamment parfumée que l'air des rues embaume de son une incroyable richesse. L'un des premiers contacts des sens avec ce pays, c'est un choc olfactif.
En attendant le plat de consistance, on peut grignoter des chips à base de farine de légumineuses (lentilles), les pappadam. On peut aussi se régaler de galettes de froment servies chaudes, les roti tandis que d'autres galettes, les chapati (à la farine blanche délayée au lait et appelées nan quand elles sont cuites au four et puri si elles sont frites) servies chaudes accompagnent le repas ou enveloppent des omelettes.
Dans la cuisine courante, on trouve aussi des légumes relevés enveloppés dans des galettes de farine de lentilles, les masala dosa, les beignets de légumes, les pokara ou encore des chaussons triangulaires fourrés aux légumes, les samosa.
Le meilleur riz indien, le basmati, est cultivé dans le nord du pays.
Evoquons ici trois cuisines indiennes célèbres :
- Kashmiri douce (yaourt, amandes) et parfumée typique du Cachemire
- Tandoori venant du Penjab, avec souvent des cuissons au four au feu de bois (tandoor). Elles a profité des apports des divers envahisseurs (grecs, perses, huns, afghans, mongols) et s'est répandue dans le nord de l'Inde. On y consomme du poulet, de l'agneau, des gambas, des poissons accompagnés d'épices mariées et de yaourt…
- Mughlai : originaire de la vallée du Gange et le l'Indus (aujourd'hui au Pakistan). Les viandes sont essentiellement celles de poulet et d'agneau sous forme grillées, rôties, macérées, en ragoûts… Souvent on relève avec de nombreuses épices et il faut utiliser le yaourt pour adoucir les saveurs ou concombre. Une importante cuisine végétarienne s'est également développée à base de lentilles, petits pois, pois chiches, oignons, fromages et, apport des ''Indes occidentales'', les pommes de terre !
Le repas est servi traditionnellement sur un thali, un plateau.
Du fait des pratiques religieuses existant en Inde, on ne peut s'étonner que la viande de porc ou que celle de bœuf ne trouvent pas place dans la cuisine de ce pays…. Plus de la moitié des Hindous sont végétariens et beaucoup sont même végétaliens (ni poissons, ni œufs) comme les Jaïns.
Les desserts existent à base de fromage frais : jalebi (spirales de pâtes frites au sirop), gulab jamun (lait, yaout et amandes au sirop), rasgulla (boulettes de fromage sucré et parfumé à l'eau de rose). On rencontre aussi le kheer (riz au lait), les firni (crème de riz aux amandes, raisins et pistaches) ou les kufi (glace à la pistache et aux amandes qu'il vaut mieux éviter pour des raisons sanitaires)…
Un bon repas peut être complété par le pan ou paan, combinant une tranche de noix d'arek, une pincée de chaux vive et quelques feuilles de plantes aromatiques à votre convenance, le tout enveloppé dans une feuille de bétel …. Çà facilite la digestion et parfume l'haleine. Il ne reste plus qu'à mâchouiller le tout longuement et à cracher l'excédent de salive rouge vermillon !
A tout moment du jour, on peut aussi grignoter des namkin, graines grillées, épicées ou salées-sucrées.
Quand les Indiens reçoivent, ils ne prennent pas leur repas avec leur invité mais ils le servent. S'il n'y a pas de couvert, les aliments sont portés à la bouche avec la main droite car la main gauche est réservée à la toilette et à l'hygiène. Il faut une grande dextérité pour réussir à déchirer un lambeau de galette (chapati) plus ou moins élastique, en se servant de la seule main droite mais les Indiens seront tolérants avec l'étranger... C'est aussi pourquoi, dans un tout autre domaine, il ne faut pas donner de l'argent avec la main gauche.
SANTE ET PALUDISME
Différentes recommandations figurent dans les guides: vaccinations antitétanique, antipoliomyélitique, anti-hépatiques et anti-typhoïde, prise de médicaments antipaludéens. En cas de séjour prolongé particulièrement dans les zones rurales, les voyageurs sont également mis en alerte contre l'encéphalite japonaise ou la rage.
Toutefois en saison sèche, pour un cours séjour dans cette région du nord de l'Inde, la protection antipaludéenne par spray anti-moustique peut suffire complétée par des vêtements couvrants entre le crépuscule et l'aube (période d'activité des moustiques). En effet, le risque n'est pas absent même en cette période, car on trouve des eaux stagnantes un peu partout, à commencer par celles des égouts à ciel ouvert et des mares plus ou moins putrides.
Un médicament contre le rhume et les angines peut être bienvenu compte tenu des écarts de température et des climatisations.
AUTRES PRECAUTIONS
Comme dans de nombreux pays tropicaux en voie de développement, ne boire que de l'eau en bouteilles capsulées (en cas de doute, les plus paranos peuvent même vérifier l'étanchéité des bouteilles!). De même, il convient de prendre des précautions par rapport à la consommation de fruits et de légumes crus. Ne pas consommer de glaces et sorbets et refuser tout ajout de glaçons dans les boissons. En cas d'ennuis intestinaux, consommer du riz et des yaourts (fréquents sur les tables indiennes).
Sur notre groupe de 19 personnes, trois ont eux quelques soucis digestifs. Les plats trop épicés peuvent aussi être mal supportés par les estomacs et intestins délicats.
Utiliser aussi en boissons, les diverses sortes de chay, le thé implantés par les Britanniques depuis la Chine au XIXe s., les lassi, yaourts battus sucrés, salés ou épicés, le thandaï, lait aromatisé aux amandes… ou encore la bière indienne.
ACHATS ET SOUVENIRS
- Soieries en tuniques, châles, écharpes, étoles ou chemisiers en textiles nobles. Le pashmînâ, souvent appelée « l'or en fibre », est l'un des duvets les plus précieux qui soit (cinq fois plus fin qu'un cheveux) issu de la chèvre Tchang-ra ou chèvre Kaschmir à longs poils (à ne pas confondre avec les chèvres angora ou chèvres du Tibet produisant le mohair). On utilise pour cela les poils des parties les plus douces du cou et du torse. Les poils des autres parties du corps de cette chèvre sont utilisés pour les textiles appelés cachemire.
- Patchworks
- Cotonnades imprimées au tampon ou nouée ou brodées à la main : nappes, draps, serviettes…
- Tapis en soie, en laine ou en coton.
- Miniatures peintes sur soie ou sur os de dromadaire (à défaut d'ivoire dont l'utilisation est interdite afin de protéger les éléphants)
- Broderies aux couleurs vives et incrustées de petits morceaux de miroirs, les shishadar, brocarts brodés aux de fils d'argent ou d'or.
- Lourds bijoux du Rajasthan : bracelets, colliers, broches et anneaux. (bazars spécifiques selon le métal travaillé).
- pietra dura (sorte de fine marqueterie à base de marbre et incrustations de pierres semi précieuses dont la technique remonte au XVIIe s. (illustrée par le Taj Mahal)…
Marchander :
Le prix demandé est en général de 3 voire 4 fois supérieur au prix qui serait payé par un Indien. Il faut donc avec courtoisie affronter le talent de bonimenteurs lyriques des vendeurs. Toutefois, dans beaucoup de magasins destinés aux Indiens ou dans les magasins d'Etat, les Emporiums, les prix sont fixes mais attention, le terme emporium est aussi utilisé par de petits boutiquiers...
MONNAIE ET CHANGE
Emporter des €uros. Le cours est d'environ 59 Roupies pour 1 €uro. Le change peut être effectué dans les hôtels qui acceptent également les cartes de crédit. En dehors des hôtels et de grands magasins, celles-ci ne sont souvent utilisables que pour des retrait au guichet des banques ce qui entraîne de grandes pertes de temps et est soumis aux horaires d'ouverture (distributeurs de billets seulement à Delhi).
Possibilité d'écouler les dernières roupies dans les boutiques de l'aéroport lors du retour.
COURRIER
Contrairement à ce que j'ai dit il y a deux ans et demi au sujet de la lenteur postale et des disparitions de courrier, les envois de cartes postales (sans enveloppe) faits depuis le Rajasthan arrivent bien et sous un bref délai (10-15 jours).
ELECTRICITE
Le courant électrique est de type alternatif (sauf dans certaines régions où il serait en continu !) en 220 V mais souvent avec prises au format américain. Se munir d'un adaptateur polyvalent (les bons hôtels peuvent parfois en mettre à disposition). Une lampe de poche peut être utile en cas de coupure de courant (les guides n'ont pas tort de l'écrire). En fait, elles ne sont ni fréquentes ni prolongées comme on l'a vécu au Rajasthan malgré le côté bricolé du réseau électrique qui ferait craindre le pire. Dans les grands hôtels des groupes électrogènes prennent parfois le relais !
DECALAGE HORAIRE
Le décalage horaire par rapport à la France est de 4 heures et demie hiver et de 3 heures et demie en été car il n'y a pas de changement d'heure saisonnier en Inde...
____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Visites : Visiteurs :
AGRA
ÂGRÂ
TAJ MAHAL
FORT ROUGE
Mausolée d'ITIMAD-ud-DAULAH
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
A PROPOS DES MOGHOLS
LES ORIGINES...
Le nom Moghol (ou Mughal) est dérivé du nom de Mongol porté par les Turcs Timurides originaires des steppes d'Asie centrale autrefois conquises par Genghis Khan et connues sous le nom de Moghulistan ("Terre des Mongols"). Le temps ayant passé, les premiers Moghols avaient été "persanisés" et ils introduisirent la littérature et la culture persanes en Inde, jetant les bases d'une culture indo-persane.
UN EMPIRE...
L'Empire moghol ou mogol est fondé en Inde par Bâbur, le descendant de Tamerlan, en 1526, lorsqu'il défait Ibrahim Lodi, le dernier sultan de Delhi à la bataille de Pânipat. Ainsi il supplante le sultanat de Delhi qui s'était imposé dans le nord de l'Inde depuis le tout début du XIIIe siècle. Le Sultanat s'était peu à peu affaibli notamment au siècle précédent avec la mise à sac de Delhi par Tamerlan, justement l'un des ancêtres de Bâbur.
L'empire moghol marque l'apogée de l'expansion musulmane en Inde. Il se développe considérablement sous Akbar, et son essor se poursuit jusqu'à la fin du règne d'Aurangzeb, au début du XVIIe siècle. Après la disparition de ce dernier, en 1707, l'empire entame un lent et continu déclin, tout en conservant un certain pouvoir pendant encore 150 ans. En 1739, il est défait par une armée venue de Perse sous la conduite de Nâdir Shâh. En 1756, une armée menée par Ahmad Shâh pille à nouveau Delhi.
Après la révolte des Cipayes (1857-1858), les Britanniques exilent le dernier empereur moghol resté, jusqu'à cette date, le souverain en titre de l'Inde.
LES "GRANDS" MOGHOLS...
"Les Grands Moghols" furent les six premiers empereurs de cette dynastie,
- Bâbur (1526-1530),
- Humâyûn (1530-1556),
- Akbar (1556-1605),
- Jahângîr (1605-1627),
- Shâh Jahân (1627-1658) et
- Aurangzeb (1658-1707).
Menu INDE du nord
Etape suivante:
GWALIOR
Mardi 2 février
En cours de matinée, nous sortons un peu de l'hôtel pour découvrir les environs. C'est un boulevard (Aruna Asaf Ali Marg) au trafic assez dense avec des bas-côtés misérables, souvent sans trottoirs, envahis par les broussailles et où des pauvres ont élu domicile sous des abris de fortune. Pourtant, nous arrivons bientôt à hauteur de l'Université Jawaharlal Nehru située de l'autre côté de la voie.
Après le déjeuner pris à l'hôtel, nous quittons Delhi à 13H pour un trajet qui prend plus de quatre heures. C'est l'occasion de longer les travaux de construction d'une section aérienne du métro. Un chantier que ne semble pas avoir beaucoup avancé depuis notre précédent voyage il y a 6 ans et demi déjà.
En gagnant la voie rapide située au sud-est de Delhi, dans le faubourg Bahapur, qui conduit vers Agra, bref arrêt pour jeter un coup d'oeil par dessus un mur délabré afin de voir la magnifique architecture du Temple du Lotus implanté au milieu d'un parc. C'est le temple-mère du culte Baha'i ouvert à toutes les croyances. C'est une oeuvre de l’architecte iranien Fariborz Sahba réalisée entre 1980 et 1986 et qui a reçu de nombreux prix. Elle fait penser un peu à l'Opéra de Sydney. L'édifice consacré au Dieu Un, à l’Unité de la Religion et de l’Humanité se présente sous la forme de 27 pétales disposés sur 9 côtés (chiffre symbolique important pour la foi bahá’ie), recouverts de marbre. Une salle vide, où aucun rituel n'est accompli, sert à la méditation personnelle.
Le bahaïsme ou baha’isme a été fondé en 1863 par le Persan Mirza Husayn-Ali Nuri. Cette religion monothéiste de filiation abrahamique prétend réunir les croyances découlant de cette même origine. Cette religion réunirait 7 millions de fidèles répartis dans 189 pays et affiliés à 8 maisons d’adoration principales dont celle-ci. Le centre spirituel et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël.
Après cela, nous avons encore plus de 200 kilomètres à parcourir en direction d'Agra. Lors de notre précédent voyage de 2009, nous avions souhaité revenir au Taj Mahal et cela tombe bien puisque c'est la direction qui conduit vers Bénarès et le Gange, en suivant son affluent la Yamuna. En revanche, nous ne retournerons pas à Fatehpur Sikri.
La surprise, c'est de pouvoir bientôt circuler sur une voie rapide payante, pratiquement vide, ici en Inde. Un phénomène exceptionnel dans ce pays. Même pas de vaches sur la voie! Il est isolée de l'environnement par des clôtures et mises sous surveillance avec des avertissements rappelant l'interdiction de conduire en téléphonant ou sous l'emprise de l'alcool... Après les villes nouvelles qui sont en train de pousser comme des champignons à u kilomètre de la route, c'est la campagne de l'Etat d'Uttar Pradesh.
Paysage de plaine, celle la Yamuna qui s'en va rejoindre le Gange à Allahabad, 100 kilomètres en amont de Bénarès. Paysage très agricole, champs assez étendus verts du blé pas encore en épis et jaune de la moutarde en fleur dont, dans quelque temps les graines serviront à faire de l'huile... Parfois aussi des zones sèches qui rappellent un peu le Rajasthan. Des temples de village, de petites écoles rurales, de petits mausolées dans les champs (monuments commémoratifs puisque les cendres des morts ont été jetées dans le Gange). Et aussi, des familles qui se déplacent avec ne moto surchargée de passagers...
Dans ces conditions, nous arrivons à Agra vers 17H. Agra est une ville de plus d'un million et demi d'habitant. Haut lieu touristique avec surtout le Taj Mahal, universellement connu, et le Fort Rouge, site classés au Patrimoine mondial de l'UNESCOdepuis 1983.
En partant plus tôt de Delhi, nous aurions certainement pu passer au mausolée d'Akbar et de Mariyam à Sikandra. Dommage!
Le Taj Mahal
Par contre, avant le crépuscule, nous demandons à Mahipal de nous conduire sur la rive nord (rive gauche) de la Yamuna pour avoir un autre point de vue sur le Taj Mahal. Moyennant un droit d'entrée de 100 INR, Mahipal nous conduit dans le jardin Mehtab Bagh. Outre le point de vue sur le Taj Mahal, sons seul autre intérêt est de révéler les fondations de ce qui aurait pu être le mausolée de marbre noir de Shah Jahan qui aurait fait le pendant au Taj Mahal dédié à son épouse Muntaz Mahal. Le chantier ce serait arrêté rapidement du fait du renversement de l'empereur par son fils et en raison de l'épuisement du Trésor impérial, surtout que le marbre noir aurait coûté extrêmement cher car il est rare.
En fait, on aurait pu avoir le même point de vue en descendant à pied la petite rue qui longe le jardin et rejoint la rive...
Revoir le Taj Mahal était un souhait que nous avions fait en 2009 et sa réalisation n'est pas une déception. Même si deux minarets sont entourés d'échafaudages, l'édifice procure toujours un immense sentiment d'émerveillement.
La nuit est tombée et nous rejoignons notre hôtel Taj Vilas **(*) vers 18H30. Wifi au salon près de la réception.
Mahipal nous propose une option spectacle avant le dîner. Il se déroule dans la vaste salle de 585 places du Kalakriti Cultural & Convention Center. Pendant une heure, le spectacle raconte les amours de Shah Jahân et de Muntaz Mahal dans une mise en scène tout à fait bollywoodienne, avec une cinquantaine de comédiens, danseurs et danseuses. C'est joué dans le style de Bollywood, c'est-à-dire surjoué. Rien d'étonnant puisque dans la distribution, on peut voir que les concepteurs du spectacle en sont issus. L'apparition d'une reproduction du Taj Mahal surgissant du sol de la scène constitue le clou du spectacle. C'est une reproduction en marbre, de 3,50 mètres de haut et qui pèse 8 tonnes.
Cher spectacle (30€) surtout que, même sans flash, les photos sont interdites...
Retour à l'hôtel. Dîner et nuitée.
Jeudi 4 février
Cette fois nous ne nous rendons pas au Taj Mahal en calèche mais en voiturettes électrique. Après avoir vu le Taj Mahal à la lumière du crépuscule, il aurait été sympathique de le voir depuis ses jardins dans l'aube brumeuse mais nous ne quittons l'hôtel qu'à 9H. La lumière sera donc déjà assez crue lorsque l'on effectuera la visite. C'est le moment de franchir le monumental portail de grès rouge incrusté de marbre blanc dessinant les arabesques des versets coraniques surmonté de 11 coupoles de marbre blanc (et autant pour ma vue de l'autre côté), tandis que l'influence hindo-rajpoute se voient au travers des chhatris qui l'encadrent. Puis c'est le Char-Bagh, le jardin avec la perspective du mausolée, tout au fond.
Pour vous plonger dans l'histoire romantique de Shah Jahân et de Muntaz Mahal vous pouvez le faire agréablement en vous plongeant dans le roman "Taj" de Timeri N. MURARI (Editions Philippe Picquier, 2007)
Je ne vais pas recopier ici les explications abondantes que j'avais données lors de notre visite en 2009 et je me borne à y renvoyer. Evidemment, ce chef-d'œuvre grandiose construit entre 1632 et 1648 est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
Les visiteurs sont assez nombreux en milieu de matinée et sont essentiellement des Indiens. On peut être surpris d'y croiser aussi quelques moines bouddhistes et des religieuses catholiques accompagnant leurs élèves... Mais après tout, pourquoi pas?
En effectuant un parcours parmi les monuments du site, notamment la mosquée de grès rose à l'ouest (sur la gauche) et son pendant, le Jawab à l'est, nous constatons que les travaux de restauration ou de nettoyage ne portent pas que sur le mausolée mais aussi sur ces annexes. Des petits bandeaux de marbre blanc sont taillés pour remplacer ceux qui ont disparu au niveau d'incrustations ornementales.
La promenade dans le jardin est également un ravissement. Outre les visiteurs humains, on y rencontre des singes, des aigrettes, des perruches et de minuscules écureuils à pelage rayé.
Ici le temps suspend son vol et donc passe toujours trop vite. Il est 11H lorsque nous quittons le Taj Mahal pour nous rendre non loin de là au Fort Rouge.
Le Fort Rouge
Le fort bâti sur les rives de la Yamuna, à 2,5 km à l'ouest du Taj Mahal est protégé par des doubles douves (l'une jadis remplie d'eau tandis que dans la seconde tigres et lions attendaient de téméraires assaillants) et une enceinte de grès rouge longue de 2 km et haute de 25 m. Tout comme le Taj Mahal, ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.
Nous y pénétrons par la porte Amar Singh Pol avec deux tours à demi encastrées dans la muraille et ornées de bandeaux de mosaïque. Après la "rampe des éléphants", nous arrivons au Hauz-i-Jajangir ("bassin de Jahangir"), une sorte de baignoire ou énorme réservoir monolithique (2,4 mètres de diamètre et 1,20 de hauteur) doté de marches extérieures et intérieures permettant d'aller s'y baigner.
La construction initiale du fort fut entreprise par l'Empereur Akbar entre 1565 et 1573 (ou 1564 à 1574 ?). Il n'en subsiste que le Jahangir Mahal en grès rouge dont les décors sculptés mêlent les styles musulmans et hindous, rappelant la religion de ses deux épouses. Il faut admirer la finesse de la sculpture sur les piliers de grés et sur les consoles qui partent des chapiteaux.
D'autres parties en marbre blanc furent reconstruites ou sont venues s'y ajouter jusqu'à l'époque de son petit fils Shâh Jahân qui finit même ses jours emprisonné pendant 7 années (de 1658 à 1666) en ces lieux par l'ingratitude de son propre fils, Aurangzeb. Prison dorée quand même, avec mosquée privée et possibilité d'y recevoir des courtisanes...
Le Diwan-I Am (pavillon des audiences publiques et cour de justice) fût également l'œuvre de Shah Jahân en remplacement d'un précédent édifice. La construction en grès est recouverte de stuc blanc, avec des piliers de marbre blanc incr usté de pierres semi-précieuses, comme au Taj Mahal. Par des fenêtres ajourées les quelque 400 concubines pouvaient se tenir au courant des discussions politiques.
On lui doit également le Diwan-I Khas (pavillon des audiences privées où l'empereur recevait les diplomates étrangers) construit en 1636-37 et le Khas Mahal (palais privé) en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses et en stuc. Ce fut la résidence de Shâh Jahân et de son épouse avant de devenir sa prison où il mourut en 1666. Par les fenêtres ajourées et les balcons à toit bengali (bombé en demi-lune), l'illustre prisonnier avait une vue sur la Yamuna et sur le Taj Mahal.
La Moti Masjid ("mosquée de la perle") fut aussi également bâtie à l'initiative de Shah Jehan vers 1653. Cet édifice de marbre aux proportions jugées idéales porte une inscription à l'intérieur qui le compare à une perle de forme parfaite. Mais elle est en dehors de la partie ouverte aux visites.
Entre le Diwan-I Khas et la mosquée, un monument a été édifié à la mémoire des soldats anglais morts dans l'attaque du fort lors de la révolte des cipayes en 1857. Les Britanniques qui s'y étaient enfermés résistèrent durant quatre mois, jusqu'à l'arrivée des secours envoyés après la reconquête de Delhi.
La partie nord du fort n'est pas visitable car zone militaire. En retournant vers la rampe, nous pouvons observer de près de jolies perruches et, à nouveau, de petits écureuils rayés.
Après une heure et demie de visite nous retournons à l'hôtel pour déjeuner.
Le Mausolée d'Itimad-ud-Daulah
Nous souhaitions visiter un joli mausolée aperçu la veille et situé sur la rive nord de la Yamuna. Après avoir obtenu l'accord (par téléphone) du réceptif et moyennant le paiement d'un modique droit d'entrée (110INR soit 1,50€ + 2,50€ pour le parking), Mahipal nous y emmène vers 14H.
L'Ithmaudaulah ou Itimad-ud-Daulah ou "Baby Taj" ou "Petit Taj Mahal", fut construit entre 1622 et 1628 sur cette rive de la Yamuna à l'initiative de Nûr Jahân, l'épouse de l'empereur Jahangir, pour son père Mirza Ghiyas Beg ("Pilier de l'État") d'origine persane et aussi grand-père de Mumtâz Mahal, l'épouse de l'empereur Shâh Jahân. Achevé quelques années seulement avant le début de la construction du Taj Mahal, c'est le premier mausolée moghol incrusté de décors de pierres semi-précieuses.
Les architectes du Taj Mahal ont aussi pu s'inspirer d'autres édifices tel que le tombeau d'Humayun, le deuxième empereur Moghol. L'édifice a été construit à Delhi en 1570 au centre d'un jardin ayant une géométrie particulière, la "tombe-jardin". Autre possible source d'inspiration avec le tombeau de Jahângîr construit plus tard, en 1637, près de Lahore. Il s'agit d'un petit pavillon placé sur une gigantesque plate forme et cantonné de quatre minarets et comportant un cénotaphe en marbre incrusté.
A l'intérieur du jardin, des femmes s'affèrent à enlever l'ancien enduit recouvrant le mur d'enceinte. Le bâtiment funéraire est agrémenté à chaque coin de tours-belvédères hexagonales coiffées de chhatris faisant symboliquement office de minarets. Les murs sont recouverts de marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses. On peut y accéder par les quatre côtés, par un arc persan après avoir gravi quatre marches. A l'intérieur, quatre antichambres abritant les cénotaphes de membres de la famille occupent les angles. Elles sont reliées entre elles et donnent accès à la chambre funéraire principale en position centrale où l'on voit les cénotaphes (ce sont des monuments mémoriels car les corps sont inhumés deux mètres en dessous, orientés vers le nord et couchés sur le côté droit, tournés ainsi vers La Mecque, à l'ouest) du ministre et de son épouse. Les pièces et niches sont ornées de peinture en stuc montrant de jolies compositions florales.
Vers 16H, nous quittons le mausolée pour revenir à l'hôtel. Après quoi, nous occupons la fin de l'après-midi en déambulant dans la rue assez misérable (Fatehabad Road) où se trouve notre hôtel. On peut y voir de jeunes enfants aux énormes yeux cerclés de khôl puisque dans ce pays on doit enlaidir ainsi les enfants et ne jamais dire qu'ils sont beaux afin d'écarter le mauvais oeil. De même (et comme dans d'autres pays d'Asie), il ne faut pas toucher la tête des enfants car chez les hindous et particulièrement les Brahmanes, la tête, et principalement la région de l'occiput est sacrée. C'est l'endroit qui renferme l'âme....
___________________________________________________________________________________
GWALIOR
GWALIOR
La citadelle
Palais Man Mandir
Temple Teli-ka Mandir
Temples jains Sas Bahu
Temples rupestres jains
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
A PROPOS DES RAJPOUTES
Rajput (du sanskrit raja-putra , "fils d'un roi"). Ils se sont affirmé à la fin du VIème siècle et ont plus ou moins préservé leur pouvoir jusqu'au XXème siècle. Les princes Rajput ont dominé de nombreuses régions du centre et de l'Inde du Nord, y compris les régions orientales de l' actuel Pakistan.
L'apogée des RAJPUTES...
Leurs royaumes situés près de la passe de Khyber (entre l'Afghanistan et le Pakistan), la voie classique d'entrée dans le sous-continent indien, se sont trouvés confrontés à la plupart des invasions, en particulier celles des Arabes et des Moghols.
Les Rajputs, eux-mêmes, sont probablement en partie des descendants d'envahisseurs, en particulier des Huns hephtalites ou Shvetahuna, peut-être de Kouchans et de Scythes.
Ils ont été assimilés par les brahmanes à des Kshatriyas en remerciement pour leur lutte contre l'islam. Malgré leur vaillance sans conteste, leurs origines diverses les empêchèrent de s'unir efficacement contre l'invasion musulmane tout d'abord, puis contre les prétentions mogholes.
Le Rajputana ("Terre des Rajputs") était une région historique qui comprenait l'Etat indien actuel du Rajasthan et des parties de Madhya Pradesh, du Gujarat et le Pakistan. Compte tenu de cette dispersion, il comportait des royaumes disparates. La fidélité à un clan était plus importante que l'allégeance au grand Rajput et cela se traduisait en guerres intestines quand un raja mourait. Cette instabilité a empêché la formation d'un empire Rajput cohérent.
Les clans rajputes se rattachent à trois lignées:
- Suryavamsha ou Suryavanshi (de surya, soleil, lignée solaire): des Kachhwawa de Jaipur et Alwar, Guhilot apparenté aux Shisodia, Rathor de Jodhpur et Bikaner, Shisodia d'Udaipur), Vaghela.
- Somavamsha ou Chandravanshi ou Chandravamsha (de chandra, lune, lignée lunaire): Bhatti deJaisalmer), Chudasama, Jat.
- Agnikula ou Agnivanshi (de agni, feu, lignée du feu): Chalukya apparenté aux Solanki, Chauhan de Kota), Solanki.
Les rois rajputes portaient généralement le titre de raja ou ses variantes rana, rao, rawat, rawal. Le préfixe maha- ("grand") était rajouté pour les monarques plus prestigieux: maharaja, maharana, maharao...
Le déclin des RAJPUTES...
A partir du milieu du XVIème siècle, de nombreux princes Rajput ont noué des relations étroites avec les empereurs moghols et se sont mis à leur service. Certains nobles Rajput ont marié leurs filles aux empereurs moghols pour des motifs politiques. Par exemple, Akbar a contracté 40 mariages pour lui, ses fils et petits-fils, dont 17 étaient des alliances Rajput-Moghol.
La politique diplomatique d'Akbar à l'égard des Rajputs a renforcé les fondements de l'Empire moghol, mais cette politique a été compromise par la politique intolérante menée par son arrière petit-fils Aurangzeb. Par exemple, il a rétablit l'impôt de jaziya, qui avait été aboli par Akbar. Les Rajputs se sont donc révoltés contre l'empire moghol au début des années 1680, lors du règne d'Aurangzeb. Cela a beaucoup contribué au déclin puis à la chute de l'Empire moghol.
Au XVIIIème siècle, les Rajputs sont passés sous l'influence de l' Empire Maratha. Après la période marathe, à son apogée vers 1750, les Rajputes engagèrent des négociations avec la Compagnie des Indes orientales (en 1818, les Etats Rajput avaient formé une alliance avec cette société). Ils acceptèrent assez facilement la domination britannique durant le Raj qui stabilisa les dynasties, leur assurant une pérennité qu'elles n'avaient jamais vraiment connue auparavant.
Lors de l'indépendance de l'Inde en 1947, les États princiers, y compris ceux des Rajputes, ont été placés devant un choix:
- rejoindre l'Inde ou le Pakistan,
- rester indépendant.
En 1949-1950, les princes Rajput des 22 états princiers du Rajputana ont adhéré à l'Inde nouvellement indépendante et pour 18 d'entre eux, en fusionnant dans un nouvel état du Rajasthan. Au départ, les maharajas ont obtenu une pension versée par le gouvernement (Privy Purse) et le titre de rajpramukh en échange de leur adhésion. Lors de la réorganisation des États de 1956, le titre a été aboli et en 1971 Indira Gandhi a supprimé les pensions.
Menu INDE du nord
Etape précédente:
AGRA
Etape suivante:
ORCHHA
Jeudi 4 février, matinée
Départ matinal de l'hôtel à 7H30 car nous devons nous rendre à la gare assez éloignée afin de prendre le train de 8H. Il fait bien frais ce matin sur les quais de la gare où les touristes occidentaux sont noyés parmi les Indiens. Arrivés en avance, nous assistons au nettoyage avec une pompe à haute pression des voies souillées d'étrons et autres déchets qui attirent les rats. Le train arrive juste à l'heure. Suprême luxe, nous avons le privilège de monter en classe CC avec climatisation (superflue ce matin frais), service de rafraîchissement et d'une collation et places réservées... Du moins des places réservées si celles qui vous sont destinées n'ont pas été usurpées par une famille d'Indiens montés dans le train dans une gare précédente. Mahipal n'a pas voulu faire déménager les squatteurs et il nous a tant bien que mal recasés dans des places encore inoccupées (pour ma part, il m'a encore fallu changer de place à deux reprise). Lors du passage du contrôleur, il a fallu lui expliquer ces manœuvres de substitution...
L'itinéraire nous a fait passer par les petites villes comme Dholpur sur les rives de la rivière Chambal (un affluent de rive droite de la Yamuna) avec une plaine tourmentée et profondément ravinée. Puis ayant changé d'Etat à mi-parcours, c'est Morena dans le Madhhya Pradesh. Spectacles habituel de la vie villageoise: petits ateliers de mécanique et de pneus, marchés aux légumes, écoliers sur la route ou dans les cours d'écoles... On peut apercevoir aussi des enfants au crane rasé. Ce n'est pas le résultat d'une chimiothérapie mais d'une tradition.
LES CRÂNES RASÉS
La tête des enfants est sacrée en Inde et plus généralement en Asie comme on l'a déjà vu. On ne la touche pas.
A cela, en Inde s'ajoute une autre tradition.
Les enfants indiens, garçons comme filles (pour ces dernières, on peut parfois lire que l'interprétation n'est pas religieuse mais par coquetterie pour stimuler la repousse), sont soumis à leur première tonte vers l’âge de 3 ans (ou 5 ans?), lorsque l'enfant commence à s'alimenter seul et à se libérer de la dépendance de sa mère. Toute leur chevelure est alors rasée. C’est le Chudakarana (ou Mundana), une des cérémonies de l’hindouisme, l’un de 16 rites sacrés des Védas, vieux de plus de 4 millénaires. On les débarrasse des cheveux qui les lient à leurs vies antérieures car les cheveux sont associés à des mémoires karmiques indésirables.
Le père et la mère s’assoient autour du feu et tandis que la tête du bébé est rasée. Le père récite quelques mantras (des prières) en offrant les cheveux coupés comme aux dieux. Comme tous les rites de passage de l’hindouisme, il est de bonne augure de donner au temple une offrande et d’exécuter un rite avec le feu en ce jour spécial pour son enfant. La tête rasée est enduite de pâte de bois de santal. Parfois ne mèche de cheveux est laissée sur le sommet du crâne, appelée shikha ou chuda pour protéger le crâne et ainsi l’être de la mort.
Hormis le passage de l'enfance, certains se rasent en signe de renoncement avant de s'engager sur une voie spirituelle... A l'instar de la pratique des moines bouddhistes qui remonte par ailleurs en fait à des coutumes hindouistes. D'autres le font en signe de deuil comme on le verra à Bénarès. Ainsi l'homme (généralement le fils aîné) qui va devoir allumer le bûcher funéraire se rase-t-il la tête, ne laissant subsister qu'une petite queue de cheval de la circonférence de l'occiput sensée passer au travers d'une bague...
A Tirupati ainsi que dans les dix plus grands temples des quatre Etats du sud de l'Inde (Karnataka, Tamil Nadu, Kerala, Andhra Pradesh), les hommes et femmes de tous âges vont offrir leurs cheveux au Dieu Viswarupa Sarvadarsanam ou à Shiva, Vishnou ou Muragan en échange d'une vie plus confortable, d'une santé meilleure ou de l'arrivée d'un enfant. Cheveux qui sont vendus pour confectionner des perruques...
A propos de cheveux, il faut savoir que les hommes musulmans de retour d'un pèlerinage à La Mecque se teignent souvent les cheveux et la barbe au henné.
Les 120 kilomètres ont été parcourus en une heure et demie comme prévu.
Gwalior compte près de 2 millions d'habitants, capitale du district de Gwalior, c'était la capitale de la région historique de Gird (XIe siècle).
La citadelle, le palais Man Mandir (XVe-XVIIe s.)
Sortis de la gare, on a un peu de mal à retrouver notre voiture au milieu des parkings d'auto-rickshaws, de motos... Nous devons monter au sommet du plateau de grès coiffé d'une citadelle qui domine la ville. La citadelle mesure 2,4 kilomètres dans sa plus grande longueur, dans le sens nord-sud, et 820 m dans sa plus grande largeur.
Une route étroite et à forte pente y conduit en passant près de grottes excavées dans la falaise pour y vénérer des statues monolithiques de Tirthankaras jains.
La citadelle, située au nord-est de l'enceinte extérieure, est une belle bâtisse de pierre jaune, ornée de carreaux de terre vernissées d'influence chinoise, avec des décors animaliers (canards, tigres, éléphants, crocodiles...). Le palais Man Mandir a été construit par Rao Man Singh (du clan rajpoute des Tomar) à la fin du XVe siècle puis agrandi jusqu'au XVIIe par les empereurs moghols Jahângîr et Shâh Jahân avant que l'empereur Aurangzeb ne le transforme en prison politique. Cela ne lui porta pas chance car lui et son frère Mourad y furent emprisonnés puis exécutés. Le palais comporte deux cours aux décors de grès magnifiquement ciselés et bien conservés et s'élève sur quatre niveaux dont deux enterrés que l'on a pu visiter à la lueur d'une lampe de poche. L'empereur Babur décrivait le palais comme “la perle parmi les forteresses des hindous”.
Un astucieux système de transmission acoustique permettait de communiquer entre les pièces à des étages différents.
En face de la forteresse le musée archéologique que nous visitons rapidement présente de nombreuses statues intéressantes provenant d'édifices hindous et jains mais on ne peut pas y prendre de photos.
En faisant un parcours d'un kilomètre, nous passons près d'une école privée et du temple moderne des sikhs, le Bandichor Gurdwana construit il y a une quarantaine d'années et dédié au 6e gourou des Sikhs, Hargobind (XVIIe siècle) devenu allié des Moghols après les avoir combattus.
La citadelle, le temple Teli-ka Mandir (XIe s.)
Toujours sur le plateau, nous poursuivons la visite par le Teli-ka Mandir, le temple de la corporation des marchands d'huile, les "teli", qui date du XIe siècle a connu une rénovation au XIXe siècle. Probablement dédié à Sûrya à l'origine, il est devenu par la suite un temple jain avant de revenir au culte hindou qui l'a consacré à Vishnu avant de devenir un temple de Shiva au XVe siècle. Il est désaffecté actuellement. L'édifice très élancé est peu orné, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Dans le parc alentour, on peut voir des statues de tirthankaras.
La citadelle, les anciens temples jains Sas Bahu (XIe s.)
Non loin de là, se trouvent les temples Saas Bahu Ka Mandir, dits "de la belle-mère -Sas- et de la belle-fille -Bahu", à ne pas confondre avec l'ensemble homonyme situé à Nagda, dans ce même Etat, à 200 kilomètres plus au sud-est.
Ce groupe a été construit à la même époque que le précédent (en 1092) par le râja Padmapâla et son frère Mahîpâla, peut-être dédié à l'origine à Vishnou, est consacré par la suite au culte jaïn. Le plus grand a perdu une partie de son toit tandis que l'autre, plus petit, est ouvert comme un pavillon et a conservé son toit pyramidal. Tous deux ont un plan en croix et comportent une salle centrale à quatre piliers. Les sculptures ont en partie été martelées par les musulmans du sultan Iltumish lors de la prise du fort au XIIIe siècle.
La citadelle, les grottes jains
En redescendant vers la ville par la route passant sous la porte Urwahi, petit arrêt aux grottes jains avec leurs statues de Tirthankaras dénudés réalisées au XVe siècle. La plus imposante, celle d'Adinath le premier maître du jaïnisme, mesure 17 mètres de haut, ce qui en fait la plus grande statue existant en Inde du nord (le record se trouve en Inde du sud, à Shravanabelgola, avec une statue de 18 mètres qui remonte au Xe siècle).
JAINS ET JAINISME
Le jaïnisme connaît ses débuts en Inde dès le Xe siècle avant notre ère mais c'est avec Mahâvîra, "Le Grand Héros", 24e et dernier Tirthankara jaïn (599-527 avant notre ère), que le jaïnisme connaît une expansion significative, au même moment que le bouddhisme.
Mahavira, appelé aussi Jina qui, comme le Bouddha, parcourut la vallée du Gange.
Comme les Bouddhistes, les Jaïns rejettent le système des castes et la domination des prêtres brahmanes. Ils renient l'origine divine et l'autorité des Veda et vénèrent certains saints, les tirthankaras (''passeurs de gué''), prêcheurs de la doctrine et plus modèles que dieux.
Le respect absolu de la vie fait que les jains les plus orthodoxes sont plus que végétaliens, en refusant la consommation de racines (pommes de terre, carottes...) car les cueillir, c'est tuer la plante. Les jains accompagnent la recherche du salut spirituel d'un respect absolu de toute vie d'où leur alimentation végétarienne et même végétalienne. En pratiquant la doctrine de la non-violence, ils portent le respect de la vie animale à ses plus extrêmes limites. Dans certaines sectes, ils portent un tissu devant la bouche pour éviter que les insectes n'y pénètrent et une brosse pour nettoyer l'endroit où ils s'assoient, pour ne pas déranger ou écraser toute créature vivante.
Les jaïna croient en la réincarnation. La seule manière d'échapper à la douleur est pour le jîva (l'âme) de se libérer des transmigrations (samsara) successives auxquelles l'âme est soumise et de parvenir ainsi au bonheur parfait éternel (nirvana). La libération ou moksha s'obtient grâce aux différents moyens définis comme les Trois Joyaux: la vision juste, la connaissance juste et la conduite juste.
À travers l'Ahimsâ, la non-violence, est enseigné le pardon. A travers d'un mantra, le jain peut demander pardon et effacer ses péchés c'est-à-dire brûler son mauvais karma pour atteindre l'éveil, le moksha. La cérémonie du pardon se nomme Kshamapana et elle a lieu une fois dans l'année lors d'un festival.
Le disciple jaïn doit méditer et pratiquer les quatre vertus suivantes qui sont à la base des cinq grands vœux:
- Maitrî : l'Amitié pour tous les êtres vivants.
- Pramoda : la Joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la libération (Moksha) du cycle des réincarnations.
- Kârunya : la Compassion pour les créatures qui sont malheureuses.
- Mâdhyasthya : la Tolérance28 (ou Indifférence, se tenir au centre comme le Purusha) envers ceux qui sont discourtois ou qui se conduisent mal.
Les cinq vœux majeurs des jaïns sont
- Le vœu de non-violence: ahimsâ. C'est la "non-volonté de faire souffrir les créatures", la "fraternité, compassion, charité universelle" ou "le respect impérieux de toute vie". Un peu à la façon de St François-d'Assise.
- Le vœu de sincérité: satya. En termes simples, c'est ne pas dire de paroles qui font du tort, mais le sens est beaucoup plus large.
- Le vœu d'honnêteté, de refus du vol: asteya. Voler, c'est prendre ce qui n'est pas donné. Les jaïns disent qu'il ne faut prendre que ce que l'on nous a donné.
- Le vœu de chasteté: brahmacharya. Le manque de chasteté est une faute qui peut prendre des formes diverses. Pour les laïcs, le couple jaïn doit pratiquer la fidélité absolue à son conjoint. Pour les ascètes (moines et nonnes), le vœu de pureté signifie le célibat absolu et l'absence de toute pratique sexuelle.
- Le vœu de non-attachement aux choses du monde, ou non-possessivité: aparigraha. L'attachement aux choses du monde consiste à ne pas désirer plus que ce dont on a besoin. Ainsi, l'accumulation de choses, même nécessaires, l'émerveillement devant la richesse des autres, l'avidité... Chez l'ascète (sadhu), cela se traduit par la non-propriété et le renoncement pur et simple
Les deux sectes principales du jaïnisme trouvent leur origine dans des évènements qui se sont produits environ 200 ans après la mort de Mahâvîra. Le schisme se produisit lorsque les chefs spirituels quittèrent le nord de l'Inde pour fuir une famine en gagnant le sud du pays. Pendant cette absence du chef spirituel, les Jains du nord renoncèrent à la nudité, l'une des règles du jainisme originel.
A l'austérité ascétique de leur vie s'oppose la luxuriance de leurs édifices religieux. Ne représentant que 0,4% de la population, ils sont surtout présents dans l'ouest de l'Inde (Rajasthan et Gujurat). Avec seulement 4,4 millions de croyants, le jaïnisme est la plus petite des 10 religions principales du monde, mais en Inde, les jaïns sont surreprésentés dans les secteurs économique et politique.
Gandhi est un hindou mais né dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie. Il a été profondément influencé par la façon de vivre jaïne, paisible et respectueuse de la vie, et il en a fait une partie intégrante de sa propre philosophie. Son premier maître spirituel (Gurû) a été un ascète jaïn, Shrimad Rajchandra.
Le svastika est un symbole du jaïnisme. Les points bleus entre les branches du svastika représentent les quatre mondes: en haut à gauche, le monde des hommes, en haut à droite, le monde des dieux, en bas à gauche, le monde des animaux et des plantes, enfin en bas à droite, le monde des démons.
La visite de Gwalior terminée, une longue route nous attend pour rejoindre Orchha où nous devons déjeuner. Du coup, pas le temps de visiter le palais Jai Vilas du maharaja de Gwalior. Dommage! C'est un vaste palais d'inspiration italienne aux riches collections et avec des gadget comme un train miniature pour transporter alcools et cigares autour d'une table dans la salle d'apparat également dotée d'impressionnants lustres (plus de trois tonnes) en cristal de Baccarat et portant 157 lumières. A Delhi, notre guide local y fera allusion...
Il est plus de 11H30 lorsque nous quittons Gwalior. Nous avons 120 kilomètres à parcourir. Cela semble peu mais dans les conditions de circulation indienne, cela représente plus de 2 heures et demie de trajet. Notre guide et le chauffeur ont quelques difficulté pour trouver les directions car ils sont peu familiers de cet itinéraire (ce d'autant que souvent les touristes vont directement de Delhi à Orchha par le chemin de fer).
Des chantiers apparemment interrompus depuis un bon moment laissent à penser que des améliorations de l'infrastructure routière sont envisagées.
Pour la même raison de temps qui nous empêchés de visiter le Jai Vilas, nous n'aurons pas le temps de faire un crochet par Datia pour voir les collines que coiffent le palais Govind et, sur une autre colline plus à l'est (à droite), la forteresse Rajgarh. Datia était la capitale de l'État princier du même nom fondé par Bhagwan Râo, Etat devenu protectorat britannique en 1804. C'est aujourd'hui une petite ville de plus de 65 000 habitants.
Il est aux environs de 13H. Nous croisons des écoliers qui rentrent après leur demi journée d'école et ceux qui s'y rendent pour la session de l'après-midi. On peut apercevoir aussi des ponts inachevés, des camions chargés de gros sacs en toile de jute (riz?), une moissonneuse-batteuse toute neuve qui ralentit la circulation, un troupeau de buffles, des briqueteries artisanales et de nombreux salon de mariage plus kitsch les uns que les autres... Manifestement, avant la mousson, c'est la pleine saison des mariages.
L'Inde étant le "berceau de la canne à sucre", on croise des tracteurs tirant des remorques chargées de canne récoltée pour être livrée à des ateliers artisanaux qui produisent traditionnellement le "jaggery" ou "gur", un sucre non raffiné obtenu par concentration du jus entier de canne à feu nu, ainsi que le "khansari", un autre sucre artisanal produit selon le même procédé, mais avec cristallisation. Encore une fois, dommage que l'on ne puisse s'arrêter pour faire une visite. Le paysage est souvent plus sec que celui que l'on voyait entre Delhi et Agra. Près des hameaux ou des maisons de paysans isolées on peut voir systématiquement des tas bien arrangés de bouses séchées, un précieux combustible qui permet d'épargner le bois. A voir les immenses affiches électorales, il reste du chemin à faire vers la parité.
Nous traversons bientôt la ville Jhansi située au bout d'un appendice territorial de l'Uttar Pradesh qui s'insinue dans le Madhya Pradesh. C'est une cité d'un peu plus d'un demi-million d'habitants. Nous n'en visiterons pas le Fort construit en 1613 par le maharaja d'Orchha, un lieu important lors de la révolte des Cipayes de 1857. Aussitôt nous voici à nouveau en Madhya Pradesh et n'avons plus qu'une quinzaine de kilomètres pour arriver à Orchha...
____________________________________________________________________
ORCHHA
ORCHHA
Le Fort et ses palais
Le village et le temple Chaturbhuj
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
LES CASTES et JATIS...
Ce mot est d'origine portugaise (casta="pure"). Avant l'arrivée des musulmans, l'hindouisme permettait des changements de castes en fonction des mérites et des activités pratiquée. Désormais le système est figé et l'endogamie est encore largement respectée.
Le principe des castes découle de les anciennes Lois de Manou (Manava-Dharmasastra) remontant aux environs du IIe siècle, bien que celle-ci permît une certaine ouverture (contacts, mariages) mais il a été durci sous l'influence des brahmanes. Ceux-ci n'ont étendu leur influence dans le sud de l'Inde qu'à partir du Xe s.
LES VARNAS
Il faut ajouter que le système a encore été exacerbé par les Britanniques avec leur méthode de "diviser pour régner"... La notion de castes issue de l'hindouisme (auquel s'est opposé le bouddhisme) est théoriquement prohibée par la constitution de 1947 (rédigée en bonne part par l'intouchable B.R. Ambedkar) mais elle reste malheureusement solidement ancrée dans les mœurs où elle est subie sans grandes révoltes.
Le terme caste recouvre en réalité deux notions différentes. I
ssu des mythes anciens, le système des VARNA (signifiant "couleur") en distingue quatre, trois ''pures':' au sommet (ceux nés de la parole, ceux nés des bras et ceux nés des jambes) et une ''impure'' au bas de l'échelle (ceux nés des pieds). Généralement on distingue l'appartenance à telle varna par les noms de famille. Ce système ne concerne vraiment que les Hindous. Vu d'Occident, c'est souvent à cette seule notion que l'on réduit les mécanismes de ségrégation sociale particulier à l'Inde. Dans le système des castes, quelque soit la langue, la couleur (et pourrait-on dire la religion !), on distingue donc quatre varna
- Les Brahmanes (à l'origine des prêtres mais aujourd'hui on en trouve dans des tas d'activités). Plus que les autres, ils sont souvent végétariens car manger du vivant est acte impur.
- Les Kshastriyas (à l'origine des guerriers et nobles), caste souvent confuse, ce qui permet certaines tricheries (des personnes des castes inférieures s'inventent parfois des ancêtres Kshastriyas). Dans le nord de l'Inde, des Rajpoutes et beaucoup de Sikhs se sont rattachés à cette caste.
- Les Vaisays (commerçants)
- Puis viennent les serviteur ''impurs'', les Soudras (artisans et paysans), les plus nombreux (52% ?) qui sont au contact direct de la matière brute (la terre, le bois, les métaux…) et qui parfois consomment même de la viande de porc.
On distingue encore deux catégories encore inférieures.
- L'avant-dernière est constituée par les hors castes, les dalits dit ''Intouchables'' (ou parias). Représentant 16% de la population, ils sont placés au plus bas de l'échelle statutaire des castes. Impurs (achoot en hindi), ils sont souvent encore méprisés et relégués aux tâches dégradantes (contact avec les déchets: vidangeurs, tanneurs… soins du corps: barbiers… et soins aux morts : employés des crémations…) et en pratique sont écartés de l'accès aux biens publics. En théorie, leur lente reconnaissance remonte à la Constitution de 1951 due au juriste Ambedkar qui interdit les discriminations.
- A ceux-ci s'ajoutent enfin les populations tribales qui représentent 8,5% de la population.
L'Etat a mis en place divers moyens de revalorisation de ces ''autres classes arriérées'' qui se désignent elles-mêmes sous le terme de dalit, les opprimés. Parmi ces mesures, on trouve la discrimination positive par quotas. A noter qu'outre B.R. Ambedkar déjà évoqué, un intouchable a pu accéder à la présidence de la république en 1997 (K.R. Narayanan).
LES JATIS
Mais, moins connues, aux varna se superposent quelques 200 à 300 JATI qui concernent toutes les populations rurales indiennes, hindoues ou non, y compris dans les tribus.
Cette notion emprunte à celle de confrérie, avec une idée de compétence ou de mérite. Lorsqu'il se superpose aux varna, ce système conduit à des subdivisions supplémentaires dont le critère n'est pas la notion de pureté mais de richesse (terrienne à l'origine). Ainsi des intouchables peuvent appartenir à un jati dominante et des brahmanes à celle des pauvres.
En général, le mariage est endogame (au sein de chaque jati) mais une forme de fluidité sociale existe. Par exemple, une femme d'une jati pauvre et d'une varna élevée peut épouser un homme d'une jati riche mais de varna inférieure. Avec la diversification des métiers, l'alphabétisation et l'urbanisation, on assiste donc à une dilution progressive du système..
Menu INDE du nord
Etape précédente:
GWALIOR
Etape suivante:
KHAJURAHO
Jeudi 4 février, après-midi
Il est 14H30 lorsque nous arrivons à Orchha. Les salons de mariage fleurissent à l'approche de la ville. Mahipal nous indique que c'est un évènement ruineux car le nombre minimal d'invités est d'une centaine mais peut souvent être de quelques milliers et les frais supportés par la famille de la mariée (outre la dot)....
Orchha ("lieu sacré") n'a rien à voir avec les villes précédentes, ce n'est qu'un gros village d'environ 8 500 habitants. Ici le temps semble s'être arrêté et les monuments n'ont pas la magnificence de ceux de Gwalior. C'est une cité médiévale si d'autant plus belle qu'elle est relativement peu connue et hors des circuits touristiques classiques.
Les Bundelâ descendent des Rajputs Gaharwar de Bénarès et sont arrivés à Bundelkhand en 1048 lorsque les armées musulmanes ont expulsé les Rajputs de la vallée du Gange. La petite ville arrosée par la rivière Betwâ, affluent de la Yamuna s'est développée à partir de 1501 avec l'arrivée au pouvoir du premier Râja Bundelâ, Rudra Pratap Singh.
Orchha était alors la capitale de l'état princier du même nom jusqu'en 1783 lorsque les Bundelâ la déplacèrent à Tikamgarh, face à l'expansion de l'Empire Maratha ce qui a abouti à l'intégration de la moitié du territoire dans l'Etat de Jhansi. L'État princier d'Orchhâ subsista jusqu'en 1950 puis fut intégré dans les États du Vindhya-Pradesh puis du Madhya-Pradesh.
Nous passons à l'hôtel de charme Bundelkand Riverside ***(*) pour y déjeuner.
Le Bundelkand Riverside était un ancien pavillon de chasse du maharaja, occupant un terrain pittoresque de 20 hectares sur les rives de la rivière Betwa au lit jonché de gros rochers et est situé tout à fait à l'écart de la localité. Superbe hôtel de charme mais les installations électriques et sanitaires des bungalows installés près du rivage laissent plus qu'à désirer ayant certainement plus qu'un demi centenaire d'âge. Quant au wifi, n'en parlons pas... l'histoire s'est arrêtée ici à la fin de l'Empire des Indes britanniques.
La salle à manger est en tout point conforme au charme désuet de l'établissement.
Le fort et les palais
Après ce déjeuner bien tardif et un trajet vers le village, il est plus de 15H30 lorsque nous commençons la visite des sites d'Orchha.
On entre dans la ville en franchissant une porte couronnée d’un Ganesh rouge.
Après avoir traversé un pont sur un petit bras de la Betwâ, nous arrivons devant un escalier monumental (doublé d'une rampe d'accès pour véhicules) conduisant au fort.
Bâtis sur une éminence, l'ensemble des trois palais qu'il renferme se présente ainsi: face à nous, au fond le Sheesh Mahal, l'encadrant sur la gauche le Jahangir Mahal partiellement utilisé comme hôtel de luxe et à droite le Raj Mahal. Des édifices dont un relevé détaillé a été effectué en 2006.
Le Râja Bir Singh Deo devint un homme puissant en 1605, lorsque le prince Salim, dont il était l’allié, devint l’empereur Jahangir. Nous ne visiterons pas le Jahangir Mahal qu'il fit aussitôt construire en l'honneur de l'empereur Jahangir qui vint en visite à Orchhâ en 1606 et ne l'utilisa qu'à cette seule occasion. Il est typique de l'architecture moghole. On ne le visitera pas. Dommage! On pourrait y voir de magnifiques chambres royales, ornées de peintures murales, aux teintes encore fraîches, décrivant des scènes mythologiques. Par l'extérieur, on remarquera les deux lignes de balcons qui courent sur sa façade ainsi que la balustrade ornementale qui relient les dômes couronnant l'édifice.
En revanche nous allons passer un peu plus d'une heure dans les deux autres palais.
Le Raj Mahal a été construit en 1531 par le troisième rajâ Madhukar Shâh (défait plus tard par Akbar et exilé). Des escaliers étroits et aux marches hautes et inégales permettent d'accéder aux étages et coursives d'où l'on a des vues intéressantes tant sur l'intérieur du fort que sur la bourgade et ses environs. En direction de l'ouest, vues vers le village dominé par l'imposant temple Chaturbhuj et par le palais-temple Ram Raja aux couleurs claires et aux coupoles rose et or, sur sa droite, et plus loin (un kilomètre) encore le temple Lakshmi Narayan au plan en croix construit en 1622 sur les ordres de Bir Singh Deo, un étrange mélange de temple et de fort, peu visité.
Les bâtiments de la dernière cour, à l'est, sont ornés de scènes de la mythologie hindoue (Ramayana avec le "barattage de la mer de lait") et de représentations de Vishnou, Rama, et de Krishna, des peintures parfois dégradées. La chambre de la rani (l'épouse du Râja) est ornée de délicates scènes profanes, de chasse et du gynécée. La porte sud, encadrée d'éléphants de pierre sombre est impressionnante. Après avoir grimpé jusqu'au dernier étage, la vue porte encore vers l'est par les balcons d'où l'on voit divers ruines: résidences d'officiers et ministres, usine de poudre à canon... tandis que de nombreux cénotaphes ou chhatris des gouverneurs parsèment les environs du fort et de la rivière Betwa dans un environnement de jungle (qui évoque un peu le site de Bagan en Birmanie). Au pied du palais, on peut voir une grande meule qui doit parfois encore être utilisée. Bientôt on peut voir un impressionnant vautour venir se poser près de nous, sur un couronnement de coupole en forme de lotus.
Après cela, nous quittons les palais pour, depuis le pied du fort, pouvoir jeter un coup d'oeil sur les côtés ouest et nord de l'ensemble et notamment le Jahangir Mahal, après être passé prés des ruines du siège de l'Etat-Major, Shyam Daua ki Kothi. Près de là on peut voir une statue de pierre objet de dévotion puisque peinte en vermillon et revêtue d'une tunique écarlate. S'agit-il de Lakshmi, la fidèle épouse de Vishnu?
Le village et le temple Chaturbhuj
Nous repassons le pont sur le bras de la rivière Betwâ pour aller visiter le village. Après avoir franchi une porte moderne de couleur jaune, nous tombons dans une assez grande animation car les fidèles achètent des offrandes qu'ils vont faire dans le temple de Rama. Fait unique, c'est un ancien palais reconverti en temple à la suite d'une prophétie. Tous les soirs, la statue du dieu reçoit l'hommage des fidèles et visiteurs tandis qu'un militaire demeure au garde-à-vous devant la statue de Rama pendant tout le temps de la cérémonie. Nous n'avons pas assez de temps pour nous y rendre.
En revanche, nous allons visiter le Chaturbhuj, un ancien temple du IXème siècle construit sur une haute et vaste plate-forme de pierre. Il est dédié au dieu Vishnu. Sa silhouette massive dominée par une très haute tour conique (shikhara) ferait davantage penser à un fort qu'à un temple. L'intérieur vaut le coup d'oeil pour se rendre compte des proportions et du curieux plan cruciforme de l'édifice. De la plate-forme, nous avons une superbe vue sur les palais du fort parfaitement éclairés par la lumière de fin de journée (il est 17H). De là, nous avons également une vue sur des salons de mariage installés sur une place voisine. Pour avoir un panorama plus intéressant, si l'heure n'était pas si avancée, il faudrait monter dans le shikhara...
Pour terminer, petit tour en arpentant la rue principale jusqu'à la porte de la ville, sur la route venant de Gwalior et de Jhansi. Nous voyons la rusticité des transports en commun en remorques agricole (transportant des femmes pour l'essentiel) tandis que nous croisons une procession de femmes se rendant au temple Ram Raja probablement, précédées de deux tambours. Un palefrenier conduit un cheval enrubanné sans doute utilisé pour tracter un carrosse d'apparat pour un mariage. Ici, dans une échoppe un barbier est à l'oeuvre alors que là, sur un trottoir, quatre hommes jouent à un jeu qui ressemble un peu au billard, le carrom, surnommé d'ailleurs "billard indien". Le jeu se joue en équipe de deux, les joueurs d'une même équipe se font face. On joue avec des palets que l'on fait glisser sur un tablier en bois, en simplifiant, on put dire que le but du jeu est de placer tous les pions d'une couleur dans les trous situés aux quatre coins du plateau carré.
Il est un peu plus de 18H lorsque nous revenons à l'hôtel pour constater que le cadenas de l'une de nos valises ne fonctionne plus. Il ne reste plus qu'à demander à un employé de le forcer avec un tournevis... Remis de nos émotions, petit tour sur la terrasse construite au-dessus des bungalows et des bâtiments de réception et de restauration qui encadrent la cour. Joli coup d'oeil sur la rivière au crépuscule.
__________________________________________________________________________
KHAJURAHO
"KHAJURÂHO et
Parc de PANNA
Temples de l'ouest
- Lakshmana
- Kandarya-Mahadeva
- Devi Jagadamba
- Vishvanatha
Temples de l'est
- Parshvanath
- Adinath
- Shantinath
Mini safari au Parc de Panna
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
Le SEXE sacré
Une semi-nudité banalisée...
Il convient de distinguer la nudité rituelle, celle qui est déterminée par des pratiques magiques, de la nudité profane. Par exemple pour les moines adeptes de l’hindouisme ou du jaïnisme la nudité n’est pas seulement un élément d’une grande ascèse, mais aussi le symbole d’une spiritualisation extrême.
A cause du climat tropical et semi-tropical, la nudité et la semi-nudité étaient courantes dans l'Inde ancienne, et l'artiste s'en inspirait.
La nudité mammaire était la norme dans différentes cultures asiatiques avant les invasions musulmanes du XIIIe et XIV siècles. Ainsi les femmes indiennes, notamment dans le sud tropical étaient torse nu avant le Moyen Âge. Des peuplades d'Inde du Sud ne se recouvrant quel le bas du corps d'un pagne comme les Tamouls le long de la côte de Coromandel, les Tiyans et d'autres peuplades de la côte de Malabar, les Nadars sur les îles de Cochin... pratiquaient couramment la nudité mammaire jusqu'au XIXe voire jusqu'au début du XXe siècle. Ailleurs, lorsqu'il était fait usage du sari, seul un sein restait découvert.
Vers la fin du XIXe siècle, l'influence des missionnaires à pousser les femmes à se couvrir la poitrine. C'est à partir de l'époque victorienne, qui débute vers 1832 en Angleterre, que la dissimulation de la poitrine féminine est devenue une obligation. Sous le sari a été ajouté depuis environ un siècle, une sorte de brassière ou de corsage serré (choli) laissant le ventre nu et faisant du même coup fonction de léger soutien-gorge.
Dans le sud du pays, les hommes sont encore légèrement vêtus notamment les paysans, avec un simple pagne ou dhoti.
L'érotisme sacré...
L'oeil occidental peut être choqué ou au moins étonné par l'esthétique religieuse hindoue révélant le corps humain magnifié et exalté dans la sculpture (et parfois la peinture). Les temples de Khajurâho en sont la parfaite illustration.
Ici la notion occidentale, ou judéo-chrétienne, de péché originel, marquée par une interprétation sexuelle était totalement inconnue. Au contraire, une grande partie de la vie religieuse repose sur le principe même de la fécondité.
D'ailleurs la représentation du dieu Shiva, fils de Brahma, dieu destructeur (parricide, il décapita son père incestueux d'où l'existence de sectes où l'on porte un crâne) et régénérateur, le Linga ou lingam, ne prend-elle pas la forme d'un symbole phallique surmontant un bassin circulaire symbolisant le sexe féminin (le yoni)? A l'origine ce symbole était associé à l'érotisme et à la fertilité. Chez les Champa de l'Annam (partie centrale du Vietnam actuel), le lingam n'a pas qu'un forme symbolique mais est une représentation réaliste du phallus (à voir au musée de la sculpture cham à Da Nang)..
Quant à Krishna (9ème réincarnation de Vishnou, marié à Lakshmi), il avait 18 000 femmes. Coquin, il avait dérobé les vêtements des femmes qui se baignaient. Cela n'arriverait plus maintenant car les Indiennes se baignent tout habillées.
Au sud de l'Inde, à Tanjore, le temple de Brihadishvara abritait autrefois 400 danseuses (ou de prostituées) sacrées appelées devadasis. En fait il s'agissait de femmes lettrées pratiquant de nombreux arts (peinture, poésie, musique, danse...). Cela n'est pas sans rappeler les vestales de l'Empire romain ou la pratique de l'Inca qui offrait des Vierges Sacrées, les acllas, aux membres méritants de l'aristocratie.
Ainsi, l'érotisme se mêle souvent au sacré et par là même sont mises en avant les vertus du désir et de l’amour. L'homme et la femme doivent atteindre (purushartâ) quatre buts:
- Kâma, le désir
- Dharma, le devoir et
- Artha, l'acquisition des biens.
Ces trois objectifs sont mis au service d'une finalité suprême la Moksha, la libération.
Le sexe revêt une grande importance dans la mesure où le cosmos tantrique est divisé en principe masculin (potentiel) et principe féminin (énergie) qui ne peuvent aller l'un sans l’autre. Au fond de l'Homme réside toujours un sentiment d'incomplétude variable selon l'importance des parts de féminité et de masculinité de l'individu. Ce que les Chinois traduisent si bien dans le symbole du Yin et du Yang. Et dans nos Religions du Livre, Eve n'est-elle pas générée à partir d'une côte d'Adam? Donc rien d'étonnant à ce que les grands dieux de l'hindouisme n'échappent pas à cette dualité.
Pour ce faire, les divinités féminines du Panthéon hindou représentent à la fois la partie féminine des dieux et leurs épouses. C'est par leur énergie féminine qu'ils agissent mais la fusion peut encore aller plus loin.
Prenons le cas de Shiva Ardhanishwara, sa forme androgyne que l'on peut voir dans des temples du sud (à Mahabalipuram ou Kumbakonam): masculin à droite et féminin à gauche. Il est amusant de faire un rapprochement entre cette représentation de Shiva et les concepts modernes en neuropsychologie. Selon les scientifiques, le raisonnement, activité plutôt masculine, est dirigé par l'hémisphère cérébral gauche qui contrôle la partie droite du corps tandis que l'intuition, activité plutôt féminine, est dirigée par l'hémisphère droit, lequel contrôle la partie gauche du corps.
Puisque nous sommes dans le domaine d la science moderne et à propos de l'ambivalence sexuelle, précisons que même si le sexe de l'embryon est déterminé dès la fécondation, la première ébauche de gonade n'apparaît qu'à la septième semaine de développement. On parle de dimorphisme sexuel. Ce n'est qu'à partir de la douzième semaine que les organes génitaux externes d’un fœtus féminin.
Le Tantrisme...
La tradition raconte qu'un jour, le dieu Kâma Manmatha, chef de l'Eros, fils aîné né du coeur de Brâhma, régit le cycle des incarnations, armé d'un arc et de flèches d'amour (pupashara), en décocha l'une de ses flèches sur le plus puissant des ascètes, Shiva qui méditant solitaire au sommet du mont Kaïlash parvenait toujours à retenir sa semence (c'est ce que symbolise le lingam). Ainsi touché, Shiva ne put échapper à la puissance de l'amour. Kâma mettait ainsi à l'épreuve la puissance de concentration suprême du dieu Shiva et la maitrise implacable qu'il avait acquise sur ses sens. Shiva, furieux du trouble qu'il sentait monter en lui, réduisit Kâma en cendres par le pouvoir de son troisième oeil. Néanmoins vaincu par le désir Shiva céda au charme de la belle et ferme Pârvatî. Il a trouvé "sa moitié" et leurs sexes (lingam et yoni) vont s'unir.
À la suite du védisme (entre 1500-1000 av. J.-C.) qui plaçait le désir (kama) à l’origine de la Création, le brahmanisme avait développé au contraire une idéologie de la rétention. Le tantrisme qui apparut ensuite se positionna en transgression, restaurant le kama en tant que voie de libération (moksha).Il ne faut pas oublier qu'il renouait avec le fondement des cultes phalliques du Lingam
Le Tantra est un terme appliqué à un système métaphysique pratique originaire de la région himalayo-indienne qui considère comme base de l'univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. C'est une voie de transformation de l'être humain qui passe par le corps et les cinq sens. La délivrance est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices yogiques. Le pratiquant (tantrika) doit transmuter son corps pour l'intégrer aux forces de l'univers, en utilisant le désir, énergie du monde, y compris par la sexualisation du rituel.
Pour ses partisans, le tantrisme est une voie authentique et une ascèse difficile, et parfaitement honorable.
Ceux qui le condamnent y voient une dégénérescence avec des rituels orgiaques et une forme de prostitution institutionnalisée par ses prêtres.
(cf. http://www.couleur-indienne.net/Amour-et-erotisme-dans-la-tradition-hindoue_a78.html
Menu INDE du nord
Etape précédente:
ORCHHA
Etape suivante:
VARANASI (Bénarès)
Vendredi 5 février
Départ d'Orchha à 9H pour attaquer pour un trajet de 4 heures pour parcourir à peine 180 kilomètres. Il faut dire que pas mal de sections du réseau routier de cette région sont étroits et mal revêtus.
Au départ, nous passons le pont routier parallèle au pont ferroviaire sur la Betwâ. Plus tard, après Mau Ranipur, nous franchirons la rivière Dhasan, affluent de la Betwâ. Puis ce sera Chhatarpur et nous quitterons la route 75 (ou NH39) à Bamitha pour les 8 derniers kilomètres sur une route confortable nous conduisant à Khajurâho.
Sur ce trajet, spectacle de petit collège rural, de villageois coupant des arbres d'alignement, de paysage très aride et rocheux par endroit nous rappelant le plateau du Dekkan et le Tamil Nadu intérieur, point d'eau à côté d'un cloaque fangeux, laitier transportant une demi douzaine de gros bidons accrochés au porte-bagage de sa moto, pont en construction, crématoire villageois, convoi exceptionnel transportant une grue, dépôts d'ordures plastiques, petits mausolées de pierre ou blanchis à la chaux, bouses mises à sécher, puits-citerne, gracieuses lycéennes à vélo et jeunes écoliers en uniforme, ferme avec des grains (riz? lentilles?) mis à sécher dans la cour. Non loin de Chhatarpur, on peut voir un ancien édifice évoquant un petit palais ou plus probablement un imposant mausolée orné de chhatris aux angles ainsi qu'autour du dôme central. Bien sûr, on n'évitera pas les salons de mariage ou une publicité électorale pour le parti du Congrès qui semble tout ignorer de la notion de parité de genre...
Près du but, nous traversons Bamitha, petite bourgade avec ses artisanats utilitaires puis une maison kitsch en rose saumon, avant d'arriver à Khajurâho. Il est difficile de connaître la population de Khajurâho qui est qualifié de "village", les valeurs que l'on peut trouver vont de 10 000 à 25 000 habitants (en passant par les intermédiaires 15 000 et 20 000 !)...
L'hôtel Ramada **** où nous déjeunons se situe après l'aéroport de Khajurâho et la petite rivière Khudar, à 2 ou 3 kilomètres du village et des sites des fameux temples de Khajurâho. Hôtel, apparemment prisé pour l'organisation de grands mariages à en juger par les décors mis en place. Ici le wifi est payant (400INR par jour!) mais heureusement les chambres sont confortables. Notre chambre en rez-de-chaussée donne sur un parc avec même un petit jardin potager situé à l'arrière. Une piscine est également disponible et l'on peut commander des massages. L'hôtel malgré son aspect moderne est très bruyant par rapport à la circulation dans les couloirs et mal insonorisé entre chambres et entre étages. De plus, les chasse-d'eau sont particulièrement bruyantes et inefficaces..
Le groupe Marriott International a cédé les hôtels Ramada à son concurrent américain Cendant Corporation en 2004 qui les gèrent sous l'entité Wyndham Worldwide.
Déjeuner servi à table et l'on réussi avec le concours de Mahipal à se faire préparer du poulet cuisiné spécialement genre blanquette, sans aucune épice. Par contre, à 107INR, la bouteille d'eau (traitée et non de source) a fait la culbute par rapport à Delhi.
A 15H, nous quittons l'hôtel pour commencer les visites.
Les temples (érotiques) hindous - le complexe ouest
«Œuvre de la dynastie des Chandella, qui connut son apogée entre 950 et 1050, les temples de Khajurâho dont il ne subsiste plus qu'une vingtaine se répartissent en trois groupes distincts. Ils appartiennent à deux religions différentes, l'hindouisme et le jaïnisme et réalisent une synthèse exemplaire entre l'architecture et la sculpture. C'est ainsi que le temple de Kandariya est décoré d'une profusion de sculptures qui comptent parmi les plus grands chefs-d'œuvre de la plastique indienne.»
(cf. http://whc.unesco.org/fr/list/240).
Selon la légende, Khajurâho aurait été fondé par Chardravarman, fils du dieu de la lune (Chandra) qui aurait jeté son dévolu sur une jolie vierge se baignant dans une rivière.
Les temples de Khajurâho qui subsistent ont été construits par les souverains de la dynastie Chandella entre le Xe et le XIIe siècles, Khajurâho étant la capitale religieuse de cette dynastie. Ces temples étaient consacrés aux cultes hindouistes et jaïns.
Des 85 temples édifiés de 900 à 1050, il n’en reste plus qu’une vingtaine (25). L’éloignement de Khajurâho a permis aux temples d’être sauvés des destructions musulmanes. Abandonnés par les dynasties, la jungle repris ses droits. C’est en 1838 que l'officier britannique Burt les redécouvrit. Ils sont classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986.
Le temple actif de Matangeshvara:
A l'extérieur de la zone archéologique protégée, se dresse le temple actif de Matangeshvara utilisé par les fidèles.
C'est l'un des plus anciens temples de Khajurâho puisque élevé au début du Xe siècle par le roi Harsha Il est dédié à Shiva représenté par un lingam de grès poli, haut de huit pieds et considéré comme l'un des plus importants en Inde. Il comporte aussi de magnifiques plafonds. Les murs extérieurs sont sans sculptures contrairement aux suivants.
Le frère de notre guide local, un brahmane, y officie. Matin et soir, la cérémonie de l'Aarti s'y déroule. C'est un rituel hindou au cours duquel la lumière de mèches imbibées de ghi (beurre clarifié) ou de camphre est offerte aux déités.
Le groupe ouest est le plus connu pour ses sculptures érotique
Un site internet à consulter: http://flanerieenasie2.blogs-de-voyage.fr/2014/03/05/khajuraho-et-ses-temples-cultes-du-groupe-ouest/
La visite débute avec le vaste ensemble des temples de l'ouest particulièrement connu pour leurs sculptures érotiques bien que celle-ci ne constitueraient que 10% des sculptures (certains, plus modestes, parlent de 5%). Bien sûr, mine de rien les guides ne manquent pas de signaler les plus croustillantes aux visiteurs qu'ils savent intéressés par la chose. Après, le jeu consiste à en dénicher d'autres par soi-même... Ce genre de sujet se retrouve dans de grands reliefs (les sujets représentés sont nettement détachés du support) de près d'un mètre de haut ainsi que sur de longues frises plus petites courant sur plusieurs niveaux séparant les registres principaux.
Les sculptures illustrent tous les aspects de la vie y compris le sexe. Celui-ci revêtait une grande importance dans la mesure où le cosmos tantrique est divisé en principe masculin (potentiel) et principe féminin (énergie) qui ne peuvent aller l'un sans l’autre.
Ici, contrairement à d'autres temples, du sud notamment, pas des gopis, de naïves bergères jouant de la flûte, mais surtout des apsaras, les danseuses célestes. Bien sûr les Dieux sont présents sur les fresques évoquant les grandes épopées qui constituent le fondement culturel indien, le Mahâbharata et le Râmâyana. D'autres tableaux immortalisent les exploits de rois bâtisseurs et conquérants. Enfin, tout un ensemble d'images mettent en scène la vie quotidienne en partie fantasmée en ce qui concerne les scènes érotiques...
Les murs extérieurs sont pourvus de frises et de médaillons sculptés répondant à une hiérarchie. Les parties basses du temple représentent le niveau humain, les parties hautes, le niveau divin.
- Les frises des parties basses du temple présentent des scènes de la vie ordinaire, quelquefois des scènes triviales. Ainsi, les actes sexuels ont-ils une prédilection pour les postures considérées comme "bestiales", par exemple l'homme debout pénétrant par l'arrière la femme penchée en avant, voire complètement animales avec l'acte sexuel entre un être humain et un animal... On est tenté de voir dans ces représentations l'aspect le plus "bas" de l'activité sexuelle humaine.
- Les accouplements souvent acrobatiques pour lesquels les touristes manifestent beaucoup d'intérêt sont le fait de Yogi experts dans la pratique du du Tantrisme. Ces postures "risquées" de Kama Sutra ne sont pas faites pour le commun des mortels. Ces exploits mettent souvent en jeu plusieurs partenaires et des assistantes qui trouvent manuellement leur satisfaction. Contrairement au commun de mortels, pour ces adeptes le tantrisme est une voie de libération des conditionnements de l'être humain, pour autant qu'elle soit guidée par un enseignant qualifié (guru) et par des motifs non attachés à la jouissance physique. Les postures spéciales adoptées exigent des compétences physiques hors du commun dont les objectifs dépassent largement la sexualité "normale".
- Sur les registres architecturaux où résident êtres célestes, les nymphes gracieuses aux formes voluptueuses et aux courbes sensuelles ont tout pour inspirer des désirs puissants. Leurs activités (se regarder dans un miroir, se coiffer, se maquiller le sourcil, se retirer une épine du pied, faire ou défaire un vêtement de mousseline transparente) n'ont d'autre but que la séduction. Parfois elles ouvrent leur léger vêtement au niveau des cuisses, dévoilant leur sexe. Elles sont représentées accompagnées d'une petite servante ou d'un petit singe à leurs pieds. Cet animal symbolise la passion amoureuse aveugle. D'autres ont un scorpion gravé sur la cuisse, un animal qui évoque la passion sexuelle. Les dieux qu'elles accompagnent et entraînent dans des jeux amoureux sont des êtres parés de tous les attributs de la beauté et de la séduction. On représente ces couples dans des postures sensuelles (par exemple le dieu enlace sa compagne, nymphe ou Shakti, sa main tenant gentiment son sein, et ils se regardent amoureusement), mais pas d'accouplement.
La représentation des divinités se trouve au niveau de la partie sacrée du temple, sous la tour curviligne (shikhara), laquelle surmonte l'espace sacré de la cella. Ici les divinités se trouvent sur trois registres superposés, à plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol.
Lorsqu'ils ne sont pas complètement nus, les personnages ne sont parfois "habillés" que de parures: collier en sautoir passant sur les mamelons, ceinture-string faisant office de cache-sexe. Les nymphes que l'on voit ici n'ont rien à envier pour la beauté plastique aux Vénus antiques et aux Eve de la Renaissance européenne. Elles sont gracieuses et vivantes par leur déhanché, par des attitudes naturelles... Une particularité du canon de la beauté féminine réside ici dans la bien peu réaliste forme parfaitement en demi-pamplemousse des seins de ces dames...
K
hajurâho
amasutra
Le Kamasutra (''sentences sur le désir/plaisir'') est un recueil indien traitant des diverses activités sexuelles, écrit entre les VIe et VIIe siècles (d'autres sources lui donnent deux millénaire d'existence), attribué à un brahmane de haute caste, Mallinga Vatsyayana qui a repris les enseignements d'anciens maîtres (Bhabhravya, Gotamukha et Gonikputra) et a été commenté au XIIIe s. Le recueil destiné aux classes aisées indiennes ne contient des illustrations qu'à partir d'éditions du XVIe siècle. Il a été traduit pour la première fois en anglais par Richard Francis Burton en 1876 (on trouve aussi mention de la date de 1883) et il s’adressait de façon restreinte aux orientalistes.
Il comporte 7 parties (adhikaranas) et c'est surtout la seconde qui a été longtemps considérée en Occident comme un texte obscène et immoral (sa publication ne devint légale au Royaume-Uni qu'en 1963). Ce recueil traite des positions amoureuses, au nombre de 64. Par ces activités, la délivrance ou moksha est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices yogiques procurant le maximum de plaisir sexuel.
Le but des sept livres constituant ce traité est de prodiguer un enseignement pratique destiné notamment à faire des femmes des "femmes Lotus", de parfaites Padmini afin de permettre l'accomplissement de la jouissance physique. une place importante est consacrée à l'amour et la recherche du plaisir sensuel, le kâma, considéré comme l'une des trois ''finalités de l'homme'', la plus éloignée du renoncement, la plus basse (les deux autres étant, la satisfaction des désirs matériels, l'artha, d'une part et la dévotion et la morale, le dharma, d'autre part).
On va donc y trouver des exposés sur les techniques qui concourent au plaisir amoureux (art des préludes), descriptions des variantes de l'amour physique, sur les différents types de partenaires amoureux (jeune fille, épouse, femme d'autrui et courtisane) et des considérations sur leur juste assortiment en fonction de leurs caractéristiques physiques ainsi que le recours aux breuvages aphrodisiaques et autres excitants.
L'art érotique hindou (shringâra rasa) est divers dans son expression et ses supports. Ici à Khajurâho, on est face à un KAMASUTRA DE PIERRE. Il y a un millénaire on a gravé dans la pierre diverses représentations de la sexualité: en solitaire, en couple, en trio, en groupe (les partouzes n'ont rein de contemporain) et avec des animaux. Le rôle de la femme peut aussi bien être actif et dominant que celui de l'homme. Sans parler des plus acrobatiques et risquées réservées aux expert du yoga, avec l'un (le ou la) des partenaires reposant tête en bas, en chandelle, soutenu ainsi que sa (ou son) partenaire par des assistantes...
L'Occidental libéré sexuellement et blasé qui passe ici est fort surpris de voir que le siècle passé n'a rien inventé ni découvert. Normal puisque le sexe est vieux comme l'humanité... Liberté et libertinage...
Le répertoire des caresses et des positions est étendu: masturbation, fellation, cunnilingus, missionnaire, levrette, 69, 99 (ou cuillères), enclume, roseau, charrue, tigre, Andromaque, l'union du crabe, le grand 8, suspendue... sodomie et zoophilie (autant masculine que féminine). A noter qu'influencé par le colonialisme, le Code Pénal indien condamne certaines pratiques jugées déviantes considérées contre nature.
Sur le sujet, vous pouvez lire:
"Kamasutra, le traité le plus ancien du monde sur le sexe et la passion" de Tarun CHOPRA
publié en version française et illustré de centaines de photos en couleur de sculptures et de gravures anciennes (216 pages)
aux Editions Prakash Books India - New Delhi 2006
Disponible sur les sites de vente en ligne dans une fourchette de prix entre 10 et 15€.
Le temple de Varâha:
Ce petit temple est consacré au sanglier, troisième avatar de Vishnu, forme prise par le dieu pour vaincre le démon Hiranyaksh. Il abrite donc une magnifique et imposante statue monolithique en porphyre noir sur laquelle sont gravées des représentations de divinités du panthéon hindou, des démons, naga, génies, musiciens et planètes. Un serpent est lové entre les pattes antérieures du sanglier représenté couché. Cette sculpture monumentale remonte au début du IXe siècle.
Le temple de Lakshmana:
Ce temple dédié à Vishnu a été construit vers 950 durant le règne du rajâ Chandelâ Yasovarman ou un peu après par le roi Dhanga.
Orienté à l'est (son entrée), le complexe est situé sur sa plateforme surélevée (jagati) datant de l'origine. La structure reprend tous les éléments de l'architecture des temples hindouistes. La tour principale ou shikhara (situé au-dessus du garbha griha, le "saint des saints)" représente le mont Kailash, la demeure de Shiva dans l'Himalaya.
Bien qu'étant un des plus anciens sur le site de Khajurâho, il est aussi l'un des plus finement décorés, quasiment recouvert par des représentations de 600 dieux du panthéon indien.
L'extérieur percé de fenêtres à balcon aux balustrades ornées comporte deux rangées de grandes sculptures représentant des divinités, des animaux réels et mythiques, des couples et des scènes érotiques. Comme sur les autres temples on appréciera le côté vivant des scènes avec le déhanchement de personnages vus de face ou de profil et par leur gestuelle. Par exemple, la femme qui semble enlever une épine de son talon, assistée d'une petite servante.
Les scènes érotiques, très explicites, sont situées sur le côté sud du bâtiment mais ne constituent en réalité qu'une portion infime de la décoration. L'une des plus remarquées est celle de l'homme en chandelle (reposant sur la tête) et pénétrant une femme qui enserre son bassin soutenue par des assistantes que l'homme caresse de ses mains libres.
Les murs de soubassement dévoilent des scènes de couples s’unissant dans des positions acrobatiques ou de scènes de zoophilie (un homme s’accouplant avec une jument tandis qu'une femme témoin de la scène se cache le visage). Ou encore, un éléphant qui détourne la tête pour voir la scène et semble sourire ou encore un autre éléphant qui regarde un homme doté d'une érection phénoménale...
La porte du sanctuaire tournée vers l'est est constituée de sept shakhas (panneaux verticaux), celui situé au centre est décoré de plusieurs incarnations de Vishnu. Le linteau représente la déesse Lakshmi flanquée de Brahma et Vishnu.
A l'intérieur, le sanctuaire contient une sculpture de Vaikuntha Vishnu à trois têtes (tête centrale humaine et latéralement de deux autres: de sanglier, représentant Varaha, et de lion, représentant Narasimha) et à quatre bras provenant du Tibet.
Le temple de Kandarya-Mahadeva:
Ce temple tire son nom de Kandara ("grotte") et Mahadeva ("grand dieu"), un autre nom de Shiva dans sa forme d'ascète, est situé immédiatement à l'ouest du temple de Lakshmana. Il a été construit par le roi Vidyadhara vers les années 1025-1050, bien que des légendes locales le fassent remonter à 1000 ans avant J.-C.
C'est le plus grand temple et le plus décoré avec 872 statues. Comme le précédent, il est orienté à l'est. La tour de 30 mètres de haut qui le surmonte est impressionnante.
L'extérieur du temple est décoré de 646 statues mesurant près d'un mètre de haut réparties sur 3 registres avec un grand nombre de scènes érotiques dont certaines très osées et d'autres très acrobatiques.
L'intérieur très dépouillé, comme c'est d'usage, contraste fortement avec l'extérieur foisonnant de sculptures mais compte néanmoins 226 statues dont un lingam en marbre représentant Shiva.
Le temple de Devi Jagadamba:
Le temple de Devî Jagadambâ partage la plate-forme du Kandarîya Mahadeva. Il s'agit de l'un des plus finement décorés, avec en particulier de nombreuses scènes érotiques. Bien que comportant une grande représentation de la déesse Devî, il était probablement consacré autrefois à Vishnu. Il fut construit au début du XIe siècle, à l'apogée de la dynastie des Chandella.
Trois grandes frises de sculptures courent sur les façades du temple. On y voit des sardula, aninaux mythiques moitié animal, moitié humains, des femmes qui servent les dieux et déesses en portant des miroirs, des fleurs et encore des mithuna, ces fameuses sculptures de couples enlacés dans des poses sensuelles. Dans le sanctuaire on peut voir une grande sculpture de la déesse Devi.
Temples de Vishvanatha et du taureau nandi:
Ce temple a été construit en 1002 (ou 999) sous le règne de Dhanga. Des nymphes sensuelles écrivent, jouent de la musique, bercent des nourrissons et toujours des scènes érotiques, entre yoga et tantrisme.
Le modeste temple dédié au taureau Nandi, la monture de Shiva, est situé en face du Temple Vishvanath. Il est surmonté d'une frise érotique. Le Nandi est représenté couché comme c'est la tradition et il mesure 1,80 mètre de haut.
CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, POURRAIENT ALLER VISITER
Au RAJASTHAN, à Ranakpur, dans le même genre, le Temple jain de Parshvanatha (dédié 23èmeTîrthankara) surnommé "le temple des prostituées" à cause des sculptures érotiques décrivant 84 positions du Kâma-Sûtra également représentées sur les murs extérieurs.
Les temples jains - le complexe est
Au cours du règne des Chandela, de nombreuses villes du Bundelkhand, y compris Khajurâho, accueillaient de grandes et florissantes communautés jains. Quelques temples jaïns de cette période ont survécu dans cette partie située à l'est de Khajurâho et sont aujourd'hui situés derrière un mur d'enceinte construit au début du XIIème siècle, à l'exception du temple Ghantai.
Deux des anciens grands temples sont bien conservés.
Le plus grand et le plus beau temple jaïn est dédié à Parshvanath:
Ce temple contient une inscription le datant de 954 (ou 955?) après J-C désignant son constructeur Pahila et mentionnant le roi Dhanga comme le roi régnant alors de la dynastie Chandella.
On peut y voir une curiosité, un carré magique, le Chautisa (trente-quatre) Yantra, puisque l'addition des chiffres en ligne, colonne ou diagonale donne toujours la même somme de 34.
Il comporte une statue récente (XIXe) du 23e Tirthankara Parshvanath dont l'attribut est le naga.
Trois registres de panneaux sculptés ornent l'extérieur et comportent aussi quelques scènes érotiques dans la partie supérieure. Outre les Tirthankara figés, le panthéon hindou est présent avec Vishnu, les quatre gardiens de l'horizon: Vayu (Varuna) dieu du Vent et gardien du nord-ouest, Kubera, dieu des Richesses et gardien du nord, Agni, dieu du Feu et gardien du sud-est et Yama, dieu de la mort et gardien du sud.
Temple d'Adinath:
A côté du temple précédent se trouve celui dédié à Adinath (ou Rishabhadeva), "le Premier Maître" du jaïnisme, le premier éveillé, le premier des 24 Tirthankara (selon la tradition jaïne, il vécut au IXe siècle av. J.-C.). Le temple est plus petit mais comporte de beaux piliers. Pour les Jains, ici le taureau est l'attribut d'Adinath comme il est celui de Shiva pour les hindous.
Une inscription permet de le dater de 1215, pendant le règne roi Madanavarman, de la dynastie de Chandella.
Temple de Shantinath:
Le temple Shantinath est un ensemble composite moderne qui incorpore des sections de plusieurs temples et de plusieurs sanctuaires antérieurs. On peut y voir des représentations de divers Tirthankara dont celle de Shantinath, le seizième maître éveillé du jainisme, avec une inscription de 1085.
En retournant à l'hôtel, un peu avant 19H, petit arrêt au centre du village dans un atelier de sculpteurs qui reproduisent des statues en grès destinés aux amateurs qui souhaitent en orner leur jardin, même sous d'autres cieux
Soirée animée avec un mariage organisé dans une aile de l'hôtel et banquet dans le jardin attenant. A défaut de musique digne de ce nom, beaucoup de bruit délivré par une sono rustique (comme nous en avions vu et entendu en Birmanie) consistant en une remorque équipée de 8 ou 10 haut-parleurs nous inondent d'une musique nasillarde.
Samedi 5 février, après-midi
Avec notre programme mal défini, nous nous retrouvons avec une matinée oisive. Après un tour dans les jardins de l'hôtel où des installations sont en cours de démontage suite à des festivités de mariage, nous faisons un petit tour le long de la large rue conduisant au village et y rencontrons le jeune Reetesh avec lequel nous discutons et découvrons sa jeune activité dans le tourisme.
Mini safari dans le parc de Panna
A 13H, après le déjeuner pris à l'hôtel, une jeep Mahindra nous embarque avec Mahipal pour un mini-safari. Le parc est distant d'une trentaine de kilomètres, après être repassés par Bamitha, sur l'axe principal, nous traversons des hameaux poussiéreux en raison de travaux d'aménagement routier. Nous faisons une étape d'une bonne demi-heure dans le camp des gardes et pisteurs puis une pause au café voisin de l'entrée du parc. En effet on n'y accède qu'à partir de 15H. Au chauffeur s'est joint un pisteur.
Aurons-nous la chance d'apercevoir des animaux notamment le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) qui est l'emblème du parc ?
Sur les 53 tigres adultes recensés dans ce parc, actuellement il en est parfois aperçu un de temps en temps lors des safaris. Il paraît que la saison des pluies s'y prête mieux mais les arbres qui ont alors repris leur feuillage et les herbes qui ont reverdi font obstacle à une bonne observation. Le tigre est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestre. C'est un superprédateur dont les canines peuvent mesurer 9 centimètres qui chasse principalement les cerfs et les sangliers
A 15H, les portes du parc s'étant ouvertes et notre véhicule est le premier à y pénétrer. Nous pénétrons dans un paysage de savane et de forêt dépouillée. En cette saison les tecks ont perdu leurs feuilles. On peut voir également des arbustes tendu ou kendu (Diopyros de la même famille que les kakis et plaqueminiers) dont les feuilles servent pour envelopper le tabac des célèbres bidî, les fines cigarettes indiennes. On nous montre aussi le palmier à bétel (Areca catechu) dont le fruit, la noix d'arec, entre dans la composition des tout aussi célèbres chiques de bétel. Plus loin, autre curieux arbre à l'aspect de cactus...
LA CHIQUE DE BETEL
C'est une sorte de chewing-gum naturel dont les hommes font largement usage en Asie. C'est une substance à mâcher destinée à exciter la sécrétion salivaire et à donner du tonus. Elle est composée d'une feuille d'une plante grimpante de la famille des poivriers, le bétel (Piper betle), au goût poivré, d'une noix d'arec au goût sucré auquel on ajoute des épices variées comme de la muscade, du girofle, de la cardamome et du tabac ainsi que de la chaux parfois obtenue à partir de coquillages ou de corail carbonisés.
L'âcreté qui se dégage à la mastication provoque une sensation de bien-être, d'euphorie légère, de meilleure concentration, de sudation, d'augmentation de ses capacités physiques. Le bétel induit divers effets physiques tels que vasodilatation ou vasoconstriction, accélération du battement du coeur, hypo ou hypertension artérielle, augmentation du tonus, hyper salivation (de couleur rouge sang), contraction de la pupille... Un mâcheur de noix de bétel se repère facilement par une bouche rouge, des dents noires, une haleine forte et des crachats intermittents de couleur rouge sang.
La chique de bétel est l'une des quatre ou cinq principales drogues psycho-actives au niveau mondial, avec le pavot (Papaver somniferum var. album), le kat ou cath (Catha edulis), la coca (Erythroxylon coca) et le cannabis (Cannabis sativa). En outre, le risque d'apparition de cancers est multiplié par 20 chez les chiqueurs en raison du mélange des deux cancérigènes que sont la noix d'arec et le tabac. En effet, la noix d'arec utilisée dans ces chiques provoque des cancers buccaux et œsophagiens par les nitrosamines carcinogènes formées lors de la mastication alors que les feuilles de bétel possèdent un pouvoir protecteur. Notons toutefois que la noix d'arec est utilisée depuis l'antiquité par la médecine chinoise comme médicament pour soigner les migraines, les rhumatismes ou pour abaisser la fièvre ou encore pour éliminer les parasites intestinaux.
Au bout d'une dizaine de minutes, nous rencontrons nos premiers singes langurs gris ou langurs sacrés (Semnopithecus entellus dussumieri) connus aussi sous le nom de semnopithèques ou entelles des Indes puisque leur habitat se trouve au centre de l'Inde. Le corps des adultes peut atteindre 70 cm de long avec une queue de 100 cm. Un petit au pelage doré encore craintif s'accroche à sa mère tandis que les adultes restent tranquillement au bord de la piste.
Puis peu après, grâce aux sens aiguisés de l'observation du pisteur et du chauffeur, nous apercevons de grandes (jusqu'à 1,50 mètre au garrot) antilopes nilgaut (Boselaphus tragocamelus) de la famille des bovidés, antilopes surnommées "vaches bleues" en raison du pelage gris ou gris-bleu du mâle alors que celui de la femelle est roux. C'est un animal typique des savanes et steppes herbeuses ainsi que des forêts claires de la péninsule indienne. Les pattes antérieures sont plus longues que les postérieures. Le mâle possède une touffe de poils au niveau de la gorge et porte de courtes cornes. Ils ont des sens aiguisés pour fuir les prédateurs comme le tigre.
Peu après, c'est la rencontre avec deux espèces d'antilopes. Les sambars (Cervus unicolor ou Rusa unicolor) sont de grands mammifères herbivores de la famille des cervidés (sous-famille de bovidés) vivant en Asie du sud. Nous apercevrons principalement de nombreuses femelles de couleur fauve, un jeune mâle (daguet) aux bois naissants, un grand mâle et un peu plus loin, une biche avec son faon buvant dans un point d'eau. A noter que les faons de cette espèce ont la particularité d'avoir un pelage de couleur uniforme, sans taches blanches.
Egalement, les antilopes chitals sont nombreuses par ici: mâles, biches et faons. Les chitals ou cerfs axis (Axis axis) sont des cervidés répandus dans l'ensemble du sous-continent indien. Leur nom vient de l'hindi cital, issu du sanskrit citrala voulant dire "avec des taches". En effet, leur joli pelage fauve-roux parsemé de rangées de petites taches blanches sur le dos et les flancs fait que cet animal a été largement introduit dans diverses régions du monde. Pour échapper au tigre, les chitals coopèrent avec les langurs. Ces derniers profitent de leur bonne vue et font aussi tomber des fruits dont profitent les chitals qui de leur côté se servent de leur odorat pour détecter le danger. Nous verrons des groupes importants de femelles accompagnées de quelques mâles. Ces animaux sont 5 fois plus légers que les sambars (la hauteur au garrot est inférieure à 1 mètre pour les mâles). Petits mais rapides (40 km/h en endurance et 95 km/h en pointe) et agiles (bonds de 2 mètres).
Arrêt au-dessus d'un étang au bord duquel on peut apercevoir des tortues étoilées d'Inde (Geochelone elegans) et un joli martin-pêcheur perché près du rivage. On peut également voir de curieuses roches d'origine volcanique, des brèches ou poudingues, comportant des incrustations d'autres fragments de roches noires, blanches ou rouges (rhyolite? porphyre?).
Nous reprenons notre quête du tigre. Ce sont à nouveau des antilopes sambars et chitals et des singes langurs. Et de la couleur avec un animal emblème de l'Inde, le paon bleu (Pavo cristatus) en quête de nourriture sur le sol et donc proies possibles pour les tigres et les léopards car son envol vers les arbres est souvent problématique.
Bientôt nous arrivons sur le rivage de la rivière Ken, affluent de la Yamuna. Assez loin, il faut utiliser zoom et jumelles, on aperçoit sur un rocher un crocodile ou plus exactement un gavial du Gange (Gavialis gangeticus). Il est impressionnant par sa taille (6 mètres soit autant que le crocodile du Nil) et remarquable par sa gueule effilée mais redoutable seulement pour les poissons et autres animaux aquatiques qui forment son ordinaire. Cependant il pourrait mordre si on venait le déranger mais il a aussi le handicap de se déplacer difficilement hors de l'eau. Cet animal est le "véhicule" de la déesse Ganga (le Gange).
Toujours des animaux mais pas de tigre. D'autres véhicules parcourent les pistes et les pisteurs communiquent entre eux. Près de la rivière d'où nous venons, un tigre aurait été aperçu.
Il faut s'accroche car notre chauffeur lance la jeep à toute allure sur les pistes puis sur le rivage rocheux. Une bonne douzaine de véhicules sont là mais point de tigre. Y en a-t-il vraiment eu un ? Est-il reparti? Et il est déjà 17H15!
Nous repartons sans grand espoir. A tort car pas plus de cinq minutes se sont écoulées que notre pisteur signale des tigres dans les broussailles sur notre gauche. On s'éloigne avec l'espoir de les voir couper la piste plus loin, dans un vallon où l'on s'arrête. Bientôt on entend les singes crier. C'est bon signe. Les autres véhicules, une dizaine, se sont également arrêtés sur l'autre versant. Bientôt on voit apparaître la fourrure rousse rayée de noir d'une majestueuse et nonchalante tigresse connue des pisteurs suivie par ses deux jeunes, un mâle et une femelle nous dit-on, âgés d'environ 17 mois. Ils quitteront leur mère et son territoire à l'automne prochain, à moins qu'ils soient expédiés vers un autre parc. Leurs rayures qui servent au camouflage sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et constituent une véritable "carte d'identité". Nonchalants certes mais avec de belles foulées et il peut courir sur de faibles distances à la vitesse de 50 km/h. Les mâles peuvent peser de 100 à 300 kilos pour une hauteur au garrot proche du mètre.
Nous aurons le loisir de les observer pendant 7 ou 8 minutes, approchant de la piste, la traversant puis s'enfonçant dans les hautes herbes de l'autre côté. Face à ces superbes gros chats qui passaient nonchalamment à moins de 10 mètres de la jeep, on aurait presque envie de descendre pour aller les caresser.
Nous n'avons pas rencontré de lynx ou de sangliers, pourtant assez communs. Ni de léopard indien (Panthera pardus fusca) pourtant le parc en accueille une soixantaine dont la moitié ont leur habitat dans la zone ouverte aux visites. Il cohabite donc avec le tigre. Plus petit (environ 60 cm au garrot) et léger (une cinquantaine de kilos pour les mâles) que le grand félin mais bon sauteur, il jette son dévolu sur les chitals.
A 18H, nous sortons du parc après avoir à nouveau croisé toutes sortes d'animaux et une demi-heure de route pour revenir à l'hôtel.
Nous devions par la même occasion nous rendre aux cascades de Pandav (ou Pandava) sur la route entre Panna et Khaujrahi Nahri mais ce n'est pas possible actuellement en raison de travaux routiers. De hauteur modeste (30 mètres), les eaux d'un affluent de la rivière Ken la rejoignent ici. Selon la tradition, les cinq frères Pandavas, les demi-dieux héros de l'épopée mythologique Mahabharata, avaient résidé dans les grottes situées près des chutes et ils auraient visité la région au cours de leur période d'exil de 13 années pendant leur combat contre les Kaurava, combat qu'ils finiront par gagner.
Après notre dîner, vers 20H30 nous nous joignons un moment au début des festivités d'une soirée animée de banquet d'un grand mariage. Ambiance musicale et décors super kitsch et très bollywoodiens. Le marié arrive dans un carrosse rutilant de petites lumières multicolore tandis que la mariée en robe rouge est entourée de ses amies. Comme la veille, une remorque sono portant de 8 ou 10 haut-parleurs qui nous inondent d'une musique nasillarde sur laquelle les invités se mettent à danser et invitent les pensionnaires de l'hôtel venus là en curieux tandis que le marié (corpulent) est porté en triomphe sur les épaules de ses amis.
Vers 21H30, les Indiens se rendent au banquet installé dans l'un des jardins de l'hôtel. Nous n'avons qu'à espérer que ceux des invités qui logent à l'hôtel ne seront pas trop bruyants après leurs agapes... Par la télé, nous apprenons que des grèves ont lieu à Delhi pour obtenir des augmentations de salaires...
Menu INDE DU NORD
______________________________________________________________________________________
Tantra est un terme appliqué à un système métaphysique pratique originaire de la région himalayo-indienne. Dans ce système on considère comme base de l'univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. Le tantra traditionnel est une « voie de transformation intégrale de l'être humain », qui passe par le corps et les cinq sens.
À la suite du védisme (entre 1500-1000 av. J.-C.) qui place le désir (kama) à l’origine de la Création, le brahmanisme développe au contraire une « idéologie de la rétention ». Le tantrisme apparaît transgressif, en réaction pour restaurer le kama en tant que voie de libération (moksha). La délivrance est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices yogiques. Le pratiquant (tantrika) doit transmuter son corps pour l'intégrer aux forces de l'univers, en utilisant le désir, énergie du monde, y compris par la sexualisation du rituel (et non l'inverse comme le perçoivent les Occidentaux), une démarche religieuse et spirituelle initiatique complexe et rare.
il convient de distinguer la nudité rituelle, ou celle déterminée par des pratiques magiques, de la nudité profane. Par exemple pour les moines adeptes de l’hindouisme ou du jaïnisme la nudité n’est pas seulement un élément d’une grande ascèse, mais aussi le symbole d’une spiritualisation extrême.
Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir ce corps humain magnifié et exalté dans la sculpture et la peinture, en Inde. Il ne faudrait d'autre part pas s'étonner du caractère parfois quelque peu choquant, pour un oeil occidental, de l'esthétique religieuse hindoue. A cause du climat tropical et semi-tropical, la nudité et la semi-nudité étaient courantes dans l'Inde ancienne, et l'artiste s'inspirait le plus souvent de ce qu'il percevait lui-même. De plus, même dans l'explosion sensuelle, qui fleurit dans toute l'iconographie, il faut retenir que la notion occidentale, ou judéo-chrétienne, de péché est totalement inconnue : la conception indienne et hindoue n'est pas tributaire d'une conception d'un péché originel, marquée par une interprétation sexuelle. Au contraire, une grande partie de la vie religieuse repose sur le principe même de la fécondité. L'union sexuelle apparaît même parfois comme le support même de l'Esprit masculin et de la Nature féminine, dans une perspective créatrice.
Le tantrisme propose deux voies différentes pour expliciter le chemin qui est susceptible de conduire l'homme jusqu'à la délivrance, par un système de vie bien particulier. La première voie se concentre sur l'énergie cosmique, qui se trouve incorporé à l'individu sous la forme d'un serpent lové au bas de la colonne vertébrale, dans un cercle : c'est cette énergie qu'il convient de faire monter progressivement, à travers les différentes parties du corps, jusqu'au sommet du crâne, lieu du siège de Çiva. Cette première voie, dite voie de droite, dakshinâcâra, repose donc sur la conception de différents centres énergétiques, à l'intérieur du corps humain, six centres qui sont couronnés par le septième, au sommet du crâne, tandis que le centre inférieur est le siège de la Déesse, laquelle, sous la forme du serpent, symbolise toute l'énergie cosmique. Toute la méthode tantrique, pour cette première voie consiste donc à faire monter l'énergie, de sa forme la plus inconsciente à sa forme la plus élevée, où elle pourra permettre l'identification de l'âme humaine avec Être absolu, le Brahma universel. Cette voie de droite peut être considérée comme une sublimation de l'acte sexuel, tandis que la seconde voie manifeste beaucoup plus des tendances érotiques, cette voie étant alors appelée voie de gauche, vâmâcâra. Le principe même de cette voie réside dans l'affirmation qu'on ne peut se libérer de ses passions qu'en les assouvissant, donc en donnant libre cours à toutes ses sensations, à tous ses sentiments. Ainsi, certaines sectes tantriques n'hésitent pas à développer des pratiques sexuelles dans le cadre de leur liturgie, avec des mises en scènes individuelles ou collectives de réalisation sexuelle. Le but de cette stimulation érotique se présente comme une cure d'homéopathie : pour éprouver la vanité de toutes les jouissances corporelles, il faut les avoir éprouvé8 totalement. Mais, comme il s'agit de pratiques rituelles, toute fantaisie se doit d'être exclue : l'acte sexuel lui-même est alors accompli selon des règles très strictes qui visent à manifester qu'il s'agit en fait d'une véritable ascèse qui peut conduire l'individu jusqu'à la délivrance, en réveillant la puissance femelle qu'il porte en lui, celle-ci étant comparable à la puissance du serpent, et en l'amenant à s'unir à l'atman, principe mâle, qu'il porte également en lui ; de cette union rituelle réalisée peut naître la joie parfaite, en même temps que la délivrance définitive du cycle des réincarnations. Il va sans dire que cette deuxième voie est jugée comme périlleuse, voire pernicieuse, pour l'ensemble des fidèles hindous : elle ne peut être exercée que par certains privilégiés, considérés comme des héros ou des saints, et qui ont longuement pratiqué une certaine ascèse pour parvenir à leur condition actuelle.
Selon les explications du tantrisme, l'acte sexuel permet aux individus de se placer directement dans le cadre même des origines de l'univers, puisqu'à ce moment-là le couple divin s'unissait pour que naisse l'univers. En libérant sa propre énergie, l'homme participe pleinement à l'énergie créatrice du monde.
En manifestant une plus grande dévotion à la Déesse, complément et puissance inséparable du Dieu, quel que soit le nom sous lequel celui-ci est invoqué, le tantrisme ne pouvait échapper à la nécessité d'introduire le domaine de la sexualité dans le cadre de la religion. Mais c'est aussi sous l'influence de cette doctrine que s'est répandu le culte voué à la déesse : l'hindouisme classique est resté très attaché à la dévotion à l'aspect féminin des différentes divinités, si bien que les déesses ont fini par supplanter, d'une certaine manière, les dieux mâles, dans le culte liturgique.
http://www.couleur-indienne.net/Amour-et-erotisme-dans-la-tradition-hindoue_a78.html
Amour et érotisme dans la tradition hindoue. Aucune civilisation n’a autant que l’Inde souligné les valeurs du corps dans son essence, sa genèse…et par là-même autant mis en avant les vertus du désir et de l’amour. Plus loin que les gentillettes et romantiques philosophies de l’amour courtois propre à la civilisation européenne, l’Inde a dans sa culture toute une philosophie de l’amour et une métaphysique de la chair. Cela se répercute dans ses créations artistiques : sa peinture avec les miniatures suggestives des positions du kama sutra, les fresques et sculptures des temples hindous… Philosophie du désir et de l'amour dans la tradition indienne. Si l'on se réfère à la tradition hindoue, chaque aspect de la vie de l'homme est définie et agencée en fonction des époques et de leur finalité. L'homme et la femme doivent garder en tête quatre buts à atteindre. Kâma, le désir fait partie de ces objectifs assignés à l'homme, au même titre que Dharma, le devoir et d'Artha, l'acquisition des biens. Ces trois objectifs sont mis au service d'une finalité suprême la Moksha. Ces quatre « purushartâ » (buts) constituent donc la trame directrice que les hommes et femmes doivent toujours garder à l'esprit dans la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Dans cette optique classique, Kâma concerne les plaisirs et l'exploration des sens susceptibles de libérer toute la saveur des jouissances terrestres, tout en conservant la sphère des devoirs humains et l'acquisition des biens en toute éthique. Cependant d'autres doctrines philosophiques tel que le Tantrisme exaltent l'amour et l'élève au rang d'absolu. Kâma, désir essentiel d'une sensualité, voire une sexualité-passionnée, devient alors le centre de toute une théorie et d'une pratique initiatique qui s'ancrent dans une vision énergétique de la physiologie du corps. Le corps doté d'une puissance créatrice et sexuelle connaît alors sa véritable dimension cosmique. Commentaires sur la théorie tantrique de l'amour. Un bon nombre de personnes pensent qu'une partie de la pensée Hindoue a évolué, à la fin du premier millénaire, vers des cultes dans lesquels la sexualité a été proposée comme voie spirituelle de Réalisation de soi. C'est la base du Tantrisme. Selon leurs préférences propres, certains pensent que le Tantrisme est une voie authentique et une ascèse difficile, et parfaitement honorable. Pour d'autres cependant, le Tantrisme est une dégénérescence dans laquelle les cultes orgiaques, la prostitution institutionnalisée par les prêtres des temples sont les aspects les plus voyants de pratiques décadentes que l'on justifiait par une soi-disant recherche de Libération Spirituelle. D'autres encore ont quelques raisons de penser que le Tantrisme est une affaire sérieuse, un enseignement difficile dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Qu'une poussée temporaire de Tantrisme se soit produite il y a quelques siècles ne doit pas faire oublier que le fondement s'en trouve dans les cultes phalliques du Lingam, même si ces cultes se sont assagis et popularisés pour les faire accepter de tous. Il est clair qu'il y a une méconnaissance de la part des occidentaux de cette philosophe que l'on veut trop limiter à sa dimension sexuelle, en négligeant toute la signification et la symbolique qu'elle sous-tend Pour mieux comprendre ce qu'est le Tantrisme, on lira avec profit des ouvrages d'Alain Danielou, par exemple. Le culte de Kâma et la naissance de l'amour dans le coeur de Shiva. Un culte est voué à Kâma, dieu de l'amour et des plaisirs charnels. Cette divinité dispense des joies voluptueuses et sait combler tous les désirs. Kâma, chef de l'Eros, fils aîné né du coeur de Brâhma, régit le cycle des incarnations et connaît pour chacun le destin qui doit s'accomplir. Par sa force originelle, absolument créatrice, l'érotisme est une voie d'accès et d'excellence vers la transcendance de l'être. La tradition raconte qu'un jour, le dieu Kâma Manmatha (de son appellation complète) "celui qui agite l'esprit", armé d'un arc et de flèches de fleurs, décocha l'une de ses premières flèches sur le plus puissant des ascètes, Shiva en personne. Celui-ci méditait solitaire au sommet du mont Kaïlash et ne put évincer la puissance de l'amour qui s'installa en lui par le biais de la flèche "traitresse". Pour Kâma c'était une manière hardie de mettre à l'épreuve la puissance de concentration suprême du dieu Shiva et de déjouer la maitrise implacable que ce dernier avait conquise sur ses sens. Irrémédiablement touché par cette pupashara (flèche) d'amour, Shiva, furieux du trouble qu'il sentait monter en lui, réduisit Kâma en cendres par le pouvoir de son troisième oeil. Néanmoins ému et distrait par l'irrésistible parfum de l'amour, Shiva, dompté par ce charme, consentit à épouser la belle et ferme Pârvatî, dont l'ascèse magistrale et l'absolue dévotion sut conquérir son coeur. "La femme que je puis accepter doit être belle, pratiquer le yoga" -(dans le sens d'ascèse)-" et être capable de supporter l'ardeur de mon sperme. Elle doit être une yogini quand je pratique le yoga et une femme amoureuse quand je pratique l'amour." C'est en ces termes que Shiva désormais aspire à l'amour. Il exprime aussi un idéal de la femme propre à la Shakti à la philosophie tantrique hindoue. C'est pourquoi Pârvati est aussi considérée comme la déesse de l'amour pour certains...et est le symbole même de ce sentiment, parmi tous les attributs qu'on lui prête. De son côté Pârvatî, exalte son amant : "Tu es le plus grand des yogin, mais par l'effet de ta piété , tu es devenu ardent en amour." On dit que depuis lors, pendant plus de mille ans, intensément unis l'un à l'autre, ils se livrèrent à sans interruption aux jeux délicieux et savants de l'amour... Shiva et la Shakti ou l'union du linga avec la yoni Lingas et yonis Lingas et yonis Dans la tradition Shivaïste, apparaît l'indissociable union du dieu Shiva et de son énergie féminine, la Shakti, figure de puissance que l'on trouve dans tous les ouvrages d'inspiration shivaïste et dont le couple "sculpté" formé par le linga et la yoni constitue le symbole. Le plus souvent sculpté dans la pierre, ou simplement érigé, le linga ou phallus repose sur la yoniqui a la forme d'une vulve ou sexe féminin. Le linga est toujours dressé, gonflé de création potentielle, car Shiva retient toujours sa semence. Tel un refrain célébrant la puissance exemplaire et phallique du dieu indissociable de sa Shakti, c'est la yoniqui met en oeuvre et en "branle" ses propres facultés divines créatrices qui autrement resteraient inertes et sans vie. En effet sans elle, Shiva serait "Shava" c'est à dire un cadavre. Le linga et la yoni figurent l'union du mâle et de la femelle, du ciel et de la terre, et par là même constituent une représentation de la totalité de l'existence. En résumé, par l'union du linga et de la yoni, l'Absolu qui se déploie dans le monde prouve qu'il surmonte l'antagonisme mâle-femelle ou spirituel-matériel. Le linga représente également le cosmos, mais aussi le pouvoir de connaître, la conscience comme axe de la réalité. Non plus orienté vers la finalité naturelle de force de vie et d'incarnation, le phallus dressé vers le ciel représente le rassemblement des énergies du yogi sur le plan sensible et leur conversion vers un niveau subtil. D'emblée ce lien prodigieux et privilégié entre l'ascétisme et l'érotisme est posé, créant une configuration particulièrement originale et paradoxale du désir où la force spirituelle et l'accomplissement sexuel s'exaltent mutuellement. Pour en revenir au linga lui-même, il est une représentation religieuse tout à fait commune en Inde, sans que le carractère sexuel soit minimisé ou occulté. Pierres, galets ou fourmilières constituent des lieux d'élection, des lingas "spontanés". Les lingas svayambhû ("automanifestés") sont les plus sacrés, à l'image de celui d'Amarnath, une formation de glace naturelle. Le linga est souvent oint de lait et de ghî (beurre fondu) ou entouré de fruits, de sucreries, de feuilles et de fleurs. On trouve le thème de la quête entre les deux extrêmes que sont l'ascétisme et l'érotisme, réconciliés dans beaucoup d'oeuvres artistiques de l'Inde, dans la poésie classique et même dans la littérature indienne. Exemple d'expression de l'érotisme dans les temples hindous, l'exemple de Khajuraho Les temples, outre leurs fonctions sacrées de lieux où résident les divinités, jouaient, et bien sur jouent toujours, le rôle de livres d'images. Dans nos églises d'occident, l'iconographie peinte ou sculptée est relativement limitée : scènes de la vie de Jésus et saints divers. Il n'en va pas de même dans les temples hindous. Une profusion extraordinaire d'images, le plus souvent de pierre, est la règle. Images de dieux sous leurs diverses formes, et l'on sait qu'elles sont innombrables. Images toujours des êtres célestes compagnons des dieux, ou ennemis (démons divers...). Illustrations en fresque des grandes épopées qui constituent le fondement culturel de tout Indien : le Mahâbharata et le Râmâyana. Série d'images des rois bâtisseurs et conquérants qui désiraient immortaliser dans un matériau durable l'évocation de leurs exploits. Et puis tout un ensemble d'images contant les scènes quotidiennes. Bien que l'on ne puisse réellement les considérer comme l'expression d'un vécu quotidien (!!), les images érotiques des temples veulent illustrer les réalités de la vie et elles ont donc une fonction didactique. A la visite de temples comme ceux de Khajuraho les plus connus dans le domaine des sculptures érotiques, on constate plusieurs faits qu'il convient de méditer pour se faire une idée sur les sculptures érotiques en général: Les sculptures érotiques ne représentent qu'une toute petite partie de l'ensemble des images de pierre, environ 5 %. En ne voyant que cela, on se focalise sur un sujet tout à fait mineur. Les touristes occidentaux sont fascinés par ces scènes de sexe, alors que les touristes indiens les regardent comme le reste..., c'est à dire rapidement. Un temple hindou est une construction complexe qui non seulement suit des règles architecturales précises, mais en plus est dotée de significations symboliques. Prenons deux exemples simples : 1. Le mandapa, ou hall à piliers, est une salle qui, une fois franchie l'entrée extérieure, constitue un espace intermédiaire qui précède la partie réellement sacrée du temple (la cella ou garbha griha) où réside la divinité (on simplifie). Or, on constate que les murs extérieurs du mandapa ne sont pas ornés de divinités. Celles-ci se trouvent au niveau de la partie sacrée du temple, sous la tour curviligne (la shikhara), laquelle surmonte l'espace sacré de la cella. En l'occurrence, à Khajuraho, les divinités se trouvent sur trois registres superposés, à plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol. 2. Les murs extérieurs du temple sont pourvus de frises et médaillons sculptés dans les parties basses. Les parties basses du temple représentent le niveau humain, les parties hautes, le niveau divin. Les frises des parties basses du temple présentent des scènes de la vie ordinaire, quelquefois des scènes triviales. Ainsi, les actes sexuels ont-ils une prédilection pour les postures considérées comme "animales", par exemple l'homme debout pénétrant par l'arrière la femme penchée en avant, voire complètement animales puisqu'il s'agit d'un acte sexuel entre un être humain et un animal... On est tenté de voir dans ces représentations l'aspect le plus "bas" de l'activité sexuelle humaine. A l'appui de cette opinion que certains jugeront peut-être moraliste, on notera deux images du temple de Lakshmana : sur l'une d'elles, citée plus haut, l'homme pénètre la femme "bestialement". Mais à sa droite, se trouve un éléphant qui détourne la tête pour voir la scène. L'éléphant semble sourire et dire : "Comment ! un homme qui fait ça !". Une deuxième scène montre encore un éléphant qui regarde avec effarement un homme doté d'une érection phénoménale... L'homme serait-il attiré sexuellement par l'éléphant(e) ? Sur les registres architecturaux où résident êtres célestes, nymphes gracieuses et dieux, le spectacle n'est pas le même. Les nymphes aux formes voluptueuses ont tout pour inspirer des désirs puissants. Leurs activités (se regarder dans un miroir, se maquiller le sourcil, se retirer une épine du pied, faire ou défaire un vêtement de mousseline, oh combien légère et transparente), tout acte, toute posture évoque avec grâce leur capacité de séduction. Quelquefois, on les voit ouvrir leur vêtement au niveau des cuisses, dévoilant leur sexe fendu bien apparent. Elles sont aussi représentées accompagnées d'un petit singe à leurs pieds. Cet animal symbolise la passion amoureuse aveugle. D'autres ont un scorpion gravé sur la cuisse. Cet animal évoque également la passion sexuelle. Les dieux qu'elles accompagnent et entraînent dans des jeux amoureux sont des êtres parés de tous les attributs de la beauté et de la séduction. On représente ces couples dans des postures certes sensuelles (par exemple le dieu enlace sa compagne, nymphe ou Shakti, sa main tenant gentiment son sein, et ils se regardent amoureusement), mais pas d'accouplement. Les accouplements souvent acrobatiques, qu'admirent tant ces chers touristes, en regrettant de ne pouvoir les pratiquer, sont le fait de Yogi avancés dans les voies complexes du Tantrisme. Ces postures de Kama Sutra ne sont pas faites pour le commun des mortels. Elles sont d'ailleurs sans intérêt particulier pour une relation sexuelle réussie (opinion personnelle). Ces exploits mettent souvent en jeu plusieurs partenaires et des assistantes qui trouvent manuellement leur satisfaction. Nous retiendrons que la statuaire érotique des temples de Khajuraho peut être vue et comprise à trois niveaux : Le niveau de la vie "ordinaire". Le sexe existe, c'est une fonction naturelle de l'être humain; autant bien l'assumer et savoir comment. L'homme, mené par son sexe, a souvent tendance à s'en servir de manière pas très noble, en asservissant la femme à ses désirs, voire en se servant d'animaux. Le niveau de la vie pas ordinaire des pratiquants du tantrisme, pour lesquels la pratique sexuelle constitue, au contraire, une voie de libération des conditionnements de l'être humain, pour autant qu'elle soit guidée par un enseignant qualifié (guru) et pour des motifs non attachés à la jouissance physique. Les postures spéciales adoptées exigent des compétences physiques hors du commun et ont des objectifs qui dépassent largement la sexualité "normale". Le monde des dieux, êtres quasi-immortels engagés dans l'interaction des polarités Shiva/Shakti. Nous ne pouvons que l'imaginer. L'origine variée des scènes qui se déroulent sur les murs de certains temples en Inde montre que les temples de Khajuraho ne constituent pas une singularité. Cependant il est également vrai que beaucoup de ces images érotiques ont été, au fil des siècles, saccagées d'abord par les musulmans, hostiles à toute représentation de l'être humain, mais aussi tout simplement par les effets du temps.
________________________________________________________________________________
VARANASI
VARANASI (Bénarès)
et SARNATH
A BENARES, sur la rive du Gange:
Cérémonie de l'Arti le soir
Bain rituel matinal
Sur les ghats, vers les bûchers
Autres aperçus du sud de la ville
SARNATH, grand site bouddhiste
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
Le GANGE sacré,
un sacré égout
La longueur du Gange varie suivant les sources de 2 500 à 3 090 km, son bassin couvre entre 907 000 et 2 1365 000 km² (!). Son large delta est commun avec celui du Brahmapoutre au niveau du Golfe du Bengale. Il s'y dédouble en formant la Hooghly qui traverse Calcutta et la Padma, une autre branche majeure qui coule au Bangladesh avant de se joindre au Brahmapoutre pour former la Meghna.
Dans la partie aval du fleuve, subsiste une population de quelque 3000 dauphins du Gange ou sousouc ou bhulan (Platanista gangetica gangetica). C'est une espèce en voie de disparition que l'on trouve aussi dans le Brahmapoutre. De l'autre côté de la péninsule indienne, une espèce cousine fréquente l'Indus. Cette espèce d'eau douce est différente du dauphin de l'Irrawaddy présent aussi dans le Mékong, qui est un dauphin océanique.
Un fleuve sacré...
Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l'Inde dont fait d'ailleurs partie son principal affluent, la Yamuna. Le fleuve sacré est considéré par les Hindous un peu comme une mère céleste "Maa Ganga". D'où le genre féminin utilisé ici pour désigner le fleuve "la Gange".
Depuis toujours, pour les Hindous, l'eau du Gange possède la vertu de purifier le corps des humains et de libérer l'âme des défunts. Quand un pèlerin se baigne dans le Gange, c'est dans une démarche de recherche de l'union avec l'ultime vérité.
Selon la mythologie religieuse hindoue, telle qu'elle est narrée dans le Mahabharata et le Ramayana, le roi Bhagiratha fut exaucé par la déesse Akash Ganga de son voeu demandant la prospérité pour la terre. Il fut exaucé mais la déesse trop généreuse croyant que les flots du Gange submergeraient la terre, les mit dans la chevelure du dieu Shiva qui libéra le fleuve de ses cheveux, fleuve qui descend de l'Himalaya afin de purifier les êtres de leurs péchés.
Mais en Asie du sud-est, même en pays bouddhistes, d'autres fleuves sont vénérés comme la "déesse Ganga", c'est par exemple le cas des habitants du sud de la Thaïlande. Encore plus loin, e nom khmer du Mékong signifie "Mère Gange"...
Dépollution problématique...
Si le Gange est considéré par les Hindous comme un fleuve sacré, il est aussi l'un des plus pollués de la planète. Sacrée et polluée, l'eau du Gange est un véritable paradoxe...
Bénarès en est le parfait révélateur.
Entre 1898 et 1917, fut construit le premier égout pour l’évacuation des eaux usées domestiques de Bénarès. Surnommé transewer, il traverse la ville du sud vers le nord pour rejoindre la Varuna puis le Gange, en aval de la ville. Conçu pour une population de 200 000 habitants, il constitue aujourd’hui encore l’armature principale du réseau, alors que la population de Varanasi atteint 1,2 million d’habitants. D'autres canaux à ciel ouvert écoulant à la fois des eaux usées domestiques et pluviales aboutissent dans les rivières Varuna et Asi.
Au cours des dernières décennies, on a eu recours au pompage électrique, l’objectif étant de rediriger les eaux usées arrivant au Gange où ont lieu les usages religieux, jusqu’au transewer, lequel débouche sur le Gange en aval de la ville comme on l'a indiqué plus haut. Entre 1986 et 1993, il a fallu procéder à la réhabilitation des cinq pompes électriques construites dans les années 1970 et procéder à la construction d’une nouvelle station de pompage.
"Face au 1,7 milliard de litres d'eaux usées déversés chaque jour dans la rivière sacrée, les capacités des usines de traitement s'avèrent insuffisantes. Malgré le milliard d'euros dépensé jusqu'ici par le gouvernement indien dans le cadre du Ganga Action Plan (GAP), le Gange continue de suffoquer." (cf. Libération, article du 31/01/2005 - "Le Gange, un dépotoir à fleuve ouvert").
Si l'on a eu la sagesse de passer à l'électricité le crématoire situé en amont de Bénarès, au Harishchandra Ghât, il n'en est pas de même de celui situé en aval, le Manikarnika Ghât, où sont jetés à l'eau divers résidus et restes humains incomplètement carbonisés. Sans compter les cadavres dispensés de crémation (femmes enceintes, enfants, malades de la variole ou lépreux, sâdhus, ports de morsure de cobra et vaches) et jetés ou plus ou moins immergés dans le fleuve...
Un fleuve toujours pollué...
Paradoxe bien indien: on vient de purifier dans une eau polluée...
Les analyses montrent qu'au niveau de Bénarès, les taux de pollution bactériologique et de pollution par les métaux lourds sont de 10 à 20 fois supérieurs aux normes admissibles.
Pourtant certains experts dont la compétence et la partialité peuvent être mises en doute ont de bien curieuses opinions sur le sujet. Selon eux, l'eau du Gange serait incorruptible. Il aurait été constaté qu'elle a des caractéristiques particulières qui font qu'elle ne "pourrit" pas et qu'elle a même d'étonnantes propriétés de régénération et d'épuration naturelle et spontanée. Un ingénieur environnemental aurait observé que le Gange semble nettoyer les particules en suspension 15 à 20 fois plus rapidement que d'autres fleuves.
Menu INDE du nord
Etape précédente:
KHAJURAHO
Etape suivante:
DELHI
Dimanche 7 février
Avec notre programme mal défini, nous nous retrouvons à nouveau avec une matinée oisive.
Nous avons rendez-vous dans le hall de l'hôtel à 12H15 où nous retrouvons Mahipal. Il nous accompagne à l'ancien aéroport, tout proche de l'hôtel et il prend congé de nous.
Nous aurons donc tout le temps de "déguster" les paniers-repas dont on nous a gratifiés puisque l'avion ne décollera qu'à 14H.
Cet aéroport qui va prochainement être remplacé par un nouvel équipement est vieillot bien qu'équiper des portiques de contrôles en double, une file pour les hommes et une file pour les femmes. Petit aéroport puisqu'il n'a qu'une porte d'embarquement. On ne risque pas de se tromper...
A l'heure prévue, le Boeing 737-800 de la compagnie Jet Airways assure le vol 9W2424 à destination de Bénarès où nous nous posons 40 minutes plus tard. Un cours vol qui nous fait repasser dans l'Etat d'Uttar Pradesh. Doit-on être rassurés de voler avec cette compagnie? Récemment des pilotes ont laissé un groupe donner un mini concert pendant un vol. Cela peut-il faire rétrograder son "classement sécurité" qui est actuellement plutôt correct, B sur une échelle allant de A à D?
Nous sommes attendus à l'aéroport Lal Bahadur Shastri par notre un chargé de transfert vers l'hôtel et par nouveau chauffeur conduisant à nouveau une Toyota Innova.. En trajet, nous sommes joints téléphoniquement par nouveau guide, Hanuman pour convenir d'un rendez-vous en fin d'après-midi. Précisons que Hanuman est le nom d'un héros du Ramayana qui à l'apparence d'un singe. Dans cette épopée, il aide Râma à retrouver sa femme, Sita, enlevée par les démons....
L'aéroport se situe à 22 kilomètres de l'hôtel Meraden Grand *** (sur la rue Patel Nagar, non loin de l'avenue Raja Bazar), au nord-ouest. Donc nous y sommes rapidement. Le quartier n'est pas très animé mais suffisamment pour les chambres du côté rue, chambres mal isolées.
L'hôtel se trouve entre la gare et la rivière Varuna qui se jette dans le Gange 7 ou 8 kilomètre plus à l'est. Non loin, dans le centre d'un carrefour est occupé par un avion de chasse (un Follant Gnat britannique du milieu des années 1950 que l'Inde a amélioré pour en faire le HAL Ajeet) placé là en mémoire d'un pilote héroïque tandis que pointe la croix surmontant la flèche de la cathédrale catholique Sainte Marie construite en 1946.
BÉNARÈS: cérémonie de l'Arti, le soir sur les ghâts
Le nom de Varanasi provient du fait que c'est là que 2 rivières, la Varuna au Nord et l'Assi au Sud, convergent vers le Gange. Les colons anglais avaient du mal à prononcer ce nom qu'ils ont déformé en Bénarès. Du coup, j'utilise indifféremment l'un ou l'autre nom selon l'humeur du moment. Cette ville est considérée comme l'une des villes les plus anciennement habitées du monde. Aujourd'hui, c'est la ville compte un peu plus de 1,2 million d'habitants.
Selon la tradition hindoue, c'est depuis cette ville que Shiva s'élança en direction du ciel sous la forme d'une colonne de lumière d'où l'autre nom de la ville, Kashi, "la ville de la lumière". Bien que la tradition la fasse remonter à 3000 ans avant notre ère, la ville de Bénarès a été probablement fondée au VIIe siècle avant J.-C., ce qui en fait l'une des villes les plus anciennement habitées du monde.
Dédiée principalement à Shiva, à ce titre, c'est l'une des 7 villes sacrées de l'hindouisme avec Haridwar (Uttaranchal), Ayodhya (Uttar Pradesh), Mathura (Uttar Pradesh), Dwarka (Goujerat), Kanchipuram (Tamil Nadu) et Ujjain (Madhya Pradesh). C'est un peu la Jérusalem des religions monothéistes, La Mecque des musulmans où le Lourdes des catholiques...
Depuis 1998, Bénarès est inscrite sur la liste indicative du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
En dehors de la population locale permanente et des touristes, il y a deux types de pratiquants hindous qui se rendent à Bénarès. Les (encore) bien portants qui viennent en pèlerinage se purifier ("remettre leur karma à zéro" oserait-on dire) et les mourants que l'on ne voit pas dans des mouroirs voisins des ghâts jusqu'à l'issue fatale où on voit leur dépouille sur les bûchers au bord du fleuve.
Notre guide Hanuman et le chauffeur passent nous récupérer à 17H. Notre fin de journée va être "consacrée à la découverte de la grande cérémonie hindoue qui a lieu chaque soir sur les ghâts du Gange (les marches qui descendent au fleuve), le Ganga Arti. Selon la manière plus ou moins fine de voir les choses, cette ville compte de 90 ghât à plus d'une centaine, qui s'étendent sur plus de 6 kilomètres.
En effet, le fleuve sacré est considéré par les Hindous un peu comme une mère céleste "Maa Ganga", issue de la chevelure (étrangement, certaines publications parlent de "la sueur des pied" !) de Shiva et descendue de l'Himalaya afin de purifier les êtres de leurs péchés. D'où le genre féminin utilisé ici pour désigner le fleuve "la Gange". Long de 2700 kilomètres, le Gange est un des 5 plus grands fleuves du monde grâce à son débit. Il traverse l'Inde du nord et s'écoule de l'Himalaya, au confins du Tibet, au delta du Bengale. Il est considéré par les Hindous comme le fleuve le plus sacré d'Inde et il joue, également, un rôle très important dans l'irrigation des terres.
Dix minutes de voiture en direction des ghâts distants de moins de 5 kilomètres mais pour aller jusqu'au bout il faut changer de moyen de locomotion en raison de la circulation la plus chaotique que nous ayons jamais vues (nous sommes un dimanche n'est-ce pas?).
Le relais est pris par des vélos rickshaws (ou trishaw) plus ou moins brinquebalants pour une vingtaine de minutes. L'immersion dabs le chaos est plus saisissante et on se demande à tout instant comment on peut éviter d'être tamponner par les véhicules plus importants, donc de fait prioritaires, surtout qu'aucune règle ne semble s'appliquer sinon l'usage universel des klaxons pour tous les véhicules motorisés. Lorsque l'élan est cassé ou que la route monte, le conducteur est obligé de descendre et de tirer l'engin par le guidon. A deux passagers adultes c'est vrai que la charge doit être de l'ordre de 140-150 kilos. On a alors très mauvaise conscience, avec l'envie de descendre pour le soulager mais ce serait faire insulte car c'est son gagne-pain. Aucun famille indienne faisant appel à ce moyen de transport ne le ferait d'ailleurs. Au bout de l'avenue Benia Bagh, nous passons près de l'imposante église Saint Thomas au crépis jaune pâle construite au XVIIe siècle dans le style néogothique géorgien. A ce carrefour, nous avons tourné sur la rue Godowlia qui conduit aux ghâts.
BENARES, trajet vers les ghâts
Peu après, les rickshaws ne peuvent plus continuer donc nouvelle façon de se déplacer pour parcourir le dernier tronçon, la marche à pied. Mais c'est aussi une aventure. Il faut tout d'abord savoir réussir à traverser un carrefour que coupe des véhicules motorisés (auto rickshaws et motos) sans se faire renverser. Pour cela Hanuman a une méthode infaillible qui consiste à faire une chaîne de ses touristes en les faisant se donner la main. On a presque l'impression de faire partir d'une couvée de canetons. Après ce passage délicat, le risque c'est de se perdre de vue dans un indescriptible grouillement de gens qui se pressent dans la même direction, surtout que le soir venant, il est plus de 17H30, la lumière baisse. L'avenue à deux chaussées est tout particulièrement encombrée côté gauche (circulation à l'anglaise oblige). A l'approche du fleuve, le long de la barrière séparative, on voit des gens assis, sans qu'on sache s'il faut les considérer comme des mendiants. Hanuman nous précise qu'il s'agit de pauvres venus en pèlerinage à Bénarès, logés près de là dans un baraquement de tôles tordues qu'il nous désigne, et qui attendent que les pèlerins plus fortunés leur fasse une aumône, le plus souvent de nourriture. En effet, le pèlerinage à Bénarès ne serait pas valide si tous les rituels ne sont pas accomplis: prière de l'Arti comme ce soir, bain rituel dans le Gange, prière au temple Kashi Vishwanath et faire l'aumône. La rue est bordée de boutiques de vêtements, saris et robes à la mode. Les trottoirs sont envahis de marchandises diverses et d'offrandes notamment des colliers et guirlandes d'oeillets d'Inde...
A 17H45, nous prenons place sur une terrasse sur le côté sud du ghât de Dashashwamedh ("le sacrifice des dix chevaux") à proximité du temple de Vishwanath, avec le confort d'être assis sur des chaises en plastique et avec vue directe sur les longues marches descendant vers le fleuve et les autels, moyennant l'équivalent d'un ou deux euros.
L'Arti (Arti) ou aarti ou encore arati est un culte en l'honneur de la déesse Ganga, principalement célébré au ghât de Dashashwamedh. A sa droite est érigé un petit oratoire, le temple Shitala, déesse de la variole, avec un lingam pour commémorer le sacrifice légendaire des dix chevaux.
Une foule considérable se presse à quelques mètres en dessous, foule dans laquelle on peut même apercevoir quelques musulmans avec leur calotte blanche, des moines bouddhistes et forcément de faux et vrais sâdhus (renonçants qui ont fait vœu de pauvreté). Evidemment, une vache participe aussi au rassemblement, couchée tout en haut des marches. D'autres pèlerins nous font face, sur des centaines de barques bondées. Autour d'eux flottent des coupelles portant des bougies. Combien sommes-nous ici et sur un autre ghât moins important ? 10 000 ? ou 20 000 ? puisque généralement les pèlerins restent ici deux jours selon Hanuman... On peut lire parfois le nombre de 60 000...
Huit parasols lumineux encadrent sept autels. Un peu avant 18H, les prêtres commencent à se rassembler sur l'autel dressé au centre au-dessus duquel une banderole porte l'inscription "Ganga Seva Nidhi", le nom d'une association qui commémore la mémoire de Satyendra Mishra (Munnan Maharaj) né à Bénarès en 1951 et disparut en 2013 après avoir célébré ici l'Arti pendant de nombreuses années....
A 18H15, les sept brâhmanes officiant sont rassemblés à l'autel central et commencent à prier ensemble durant quelques minutes avant de rejoindre chacun leur autel. Ils vont officier pendant trois quarts d'heures, accompagné par un chant retransmis par la sono et par le tintement de dizaines de clochettes suspendues à des portiques et accrochées à des fils que tirent des fidèles ou de celles tenues par les prêtres, par des battement de tambours et sons de conques. Mais ce n'est rien à côté des rassemblements Ganga Mahotsave et Dev Deepawali qui ont lieu fin novembre au cours desquels on peut voir 21 brahmanes effectuant le Ganga Aarti tandis que 41 jeunes filles chantent des hymnes et des prières.
Les officiants sont jeunes car ils vont rester debout exécutant une succession d'offrandes-bénédictions plutôt physiques dans les quatre directions cardinales: à l'est face au fleuve, puis au sud, à l'ouest (vers nous, vers les gens debout sur les ghâts) et au nord pour finir. Cela commence avec des bâtons d'encens, puis un brûloir dégageant beaucoup de fumée (bois de santal?), puis une fleur, puis un lourd chandelier pyramidal à six couronnes de bougeoirs surmonté d'une mèche sans doute imbibée de ghi (beurre clarifié) ou de camphre, puis un flamme puissante jaillissant d'une lourde vasque surmontée de 7 têtes de cobra tenue à bout de bras et enfin un éventail en plumes de paons.
Même pour nous, c'est une atmosphère à la fois irréelle et prenante tant les participants vivent intensément ce rituel.
Nous quittons un peu avant 19H afin de ne pas être trop pris dans la foule puis des embouteillages inextricables. Trois quarts d'heure plus tard nous serons à l'hôtel pour dîner et dormir d'un sommeil rempli de rêves étranges.
BÉNARÈS: bain rituel du matin, un jour consacré à la Lune
Lundi 8 février
Ce sera notre second lever matinal du voyage. Très matinal même puisque Hanuman vient nous chercher à l'hôtel dès 5H45. Nous partons le ventre vide pour retourner aux ghâts afin d'assister au bain sacré.
La dernière partie du trajet est à nouveau pédestre et à 6H nous arrivons sur la rive du Gange au ghât de Dashashwamedh, au même endroit que la veille au soir. La bonne heure pour une salutation au soleil qui va apparaître exactement face à nous.
Nous attendons un petit moment l'arrivée du batelier qui a été réservé par le guide pendant que la foule s'étoffe. Les fidèles (et les touristes) peuvent acheter des coupelles fleuries portant une petite bougie et destinées à être déposées par la suite sur le Gange où elles s'en vont à la dérive emportant de frêles lumières.
Hanuman nous fait par de sa demi surprise face à cette affluence et l'explique par la conjonction de deux éléments du calendrier:
- dans l'univers hindi le lundi (Somavara en sanskrit) signifie, comme pour nous dans la plupart des langues indo-aryennes, "le jour de lune" (du latin lunae dies)
- de plus nous sommes au premier jour d'une nouvelle lune, précisément début d'une nouvelle année lunaire.
Avec l'humour dont il est coutumier, il nous indique que quelque part dans la foule se trouvent son épouses et sa belle-soeur qui en tel moment ne peuvent se dispenser du bain rituel, pour leur salut mais aussi pour préserver leur mari... Selon Hanuman, cet attachement peut aussi être obtenu par l'épouse qui fait 108 fois le tour d'un banian sacré en enroulant un fil autour de son tronc. Foi de brahmane puisque telle est la caste de notre guide... Ainsi, en respectant le patrivat (voeux de consécration à l'époux), la femme accompli son dharma. Il faut savoir que le veuvage pour les femmes hindoue reste une malédiction. A la mort de son époux, une femme ne peut pas se remarier et souvent la belle-famille la rend responsable de la mort de son époux...
A 6H20, nous montons sur une petite barque qui va remonter le Gange, c'est-à-dire vers le sud. Cela peut sembler curieux car le cours général du fleuve le fait descendre de l'Himalaya donc du nord mais au niveau de Bénarès il effectue une boucle. Quelques minutes après le départ du Dashashwamedh Ghât nous sommes abordés par un vendeur de coupelles-bougeoirs à déposer sur l'eau. Avec tout ce qui se dit à propos du Gange, on pourrait s'attendre à ce que ses eaux dégagent des odeurs incommodantes où qu'y flottent des déchets divers voire des restes humains. Rien de cela, du moins dans cette partie amont du fleuve.
Alors que le jour se lève à peine, nous allons passer successivement devant une série de ghâts plus ou moins fréquentés et rendus un peu flous par une atmosphère vaporeuse et comme irréelle, certes magique mais guère plus propice que l'obscurité à la prise de photos:
- Ahalya Bai Ghât construit au pied d'un imposant palais (XVIIIe s.)
- Munshi Ghât également au pied d'un palais de la même époque que le précédent
- Rana Ghât, pas vraiment sacré puisqu'utilisé par les musulmans, au pied du palais du maharana d'Udaipur
- Raja Ghât est très repérable par ses marches recouvertes de draps un peu grisâtres mis à décher là par les dhobi, les blanchisseurs. Il est surmonté par la résidence construite par un prince marathe au XIXe pour héberger les brahmanes
- puis se sont de petits temples du Someshwara Ghât consacré à la lune comme son nom hindi l'indique
- Manasarowar Ghât avec un palais de Man Singh d'Amber
- des égouts débouchant dans le fleuve
- Kedar Ghât où se presse la foule des pèlerins originaires du sud comme en témoigne l'architecture du temple bâti ici et dédié à Shiva
- vers 6H45 nous rebroussons chemin à hauteur du Harishchandra Ghât, un ghât de crémation situé en amont du fleuve et pour cela modernisé pour effectuer des crémations au four électrique.
Nous ne remonterons pas les 6 Ghâts suivants jusqu'à l'embouchure de la rivière Asi. Maintenant nous redescendons le fleuve un peu plus au large des ghpats pour faire place aux barques qui nous suivent. Nous passons devant le ghât principal, le Dashashwamedh Ghât, un peu noyé dans la brume qui s'élève du fleuve. Face au disque solaire tout rose, dans la brume matinale, nous voyons les fidèles allant jusqu'à s'immerger totalement dans l'eau à plusieurs reprises et on peut en voir qui en boivent une gorgée dans le creux de la main. Les hommes sont torse nu, vêtus d'un simple slip, short ou pagne. Les femmes sont généralement en sari sous lequel elles portent une sorte de brassière ou de corsage serré (choli) laissant le ventre nu0.
le bain sacré est l'une des nombreuses méthodes prétendant conduire sur le chemin de la Moksha (ou libération). Pour sa part, compte tenu des circonstances, Hanuman se contentera de s'asperger le visage à trois reprises en se penchant sur le bord de la barque.
Maintenant nous allons passer successivement devant:
- Man Mandir Ghât est dominé par le plus ancien et plus beau palais, bâti au tout début du XVIIe par le maharaja de Jaipur Man Singh Ier et jouxtant l'un de ses observatoires astronomiques (il en avait bâti trois autres à Jaipur, Delhi et Ujjain). Hanuman a acheté un sachet et nous savons bientôt qu'il contient des graines qu'il jette à la volée sur le fleuve ce qui a pour effet d'attirer des mouettes (c)rieuses qui se chamaillent en tourbillonnant autour de nous. Venant de Sibérie, elles descendent dans ces contrées entre octobre et mars.
- Lalita Ghât construit au XIXe par le roi du Népal en l'honneur de la déesse Lalita et surmonté par un temple népalais
- Manikarnatika Ghât est l'un des plus connu puisque c'est là qu'on lieu les crémations traditionnelles sur des bûchers. Une partie du site est sommairement aménagée en déclivité vers le fleuve tandis que plus haut on peut voir des terrasses et des tas de bûches. Il ya encore peu de fumée car selon Hanuman les crémations n'ont lieu que le jour (à partir de 6H en ce moment) contrairement à ce que j'ai pu lire par ailleurs où l'on évoque 24H/24 mais il y a peut-être confusion avec le feu sacré qui sert à allumer les bûchers et qui brûlerait depuis 2000 ans dans leur temple... C'est le domaine de la caste des Doms, concessionnaires héréditaire de cette activité de crémation dont ils tirent une certaines richesses (et nos Pompes Funèbres alors?) comme en témoignent quelques demeures voisines.
La crémation est le rite important attaché aux défunts, il permet à l'âme immortelle qui erre sur terre de poursuivre son chemin, libérée de son enveloppe charnelle, et de renaître sous une nouvelle forme si définitivement libérée, elle n'atteint pas le moksha, la libération définitive et finale de la vie.
Vers 7H15 nous débarquons à l'arrivée au Scindia Ghât et nous laisserons donc de côté les 6 Ghâts allant jusqu'à l'embouchure de la rivière Varuna. Scindia Ghât est très particulier avec son temple dédié à Shiva en train de s'enfoncer dans le Gange. Il a été construit au XIXe par la rani (épouse du maharaja) de Gwalior et devait être le plus monumental.
Passant au dessus du Manikarnika Ghât, le ghât des crémations, en se faufilant entre les tas de bûches, Hanuman nous guide vers le dédale des ruelles de la vieille ville, le Chowk, une sorte de bazar. Comme le Petit Poucet, vaches sacrées et chiqueurs de bétel ont chacun à leur manière balisé leur itinéraire, ici de bouses et là de crachats sanguinolents. Donc il faudrait avoir un oeil fixant le bout de ses chaussures. On passe auprès de minuscules oratoires-temples le plus souvent dédiés au dieu régénérateur Shiva si l'on en juge par les lingams (symbole phallique) et yonis (sexe féminin) ou par le taureau Nandi qui le symbolisent. Au pied d'anciens palais décrépits on à quelques peines à croiser des vaches tant les ruelles sont étroites.
A ce moment, le grand souci d'Hanuman, c'est de savoir si l'on pourra passer au Kashi Vishwanath, autrement appelé Temple d'Or, qui voisine avec une mosquée. En effet l'accès à toutes les ruelles entourant le pâté de maisons est contrôlé par des militaires du fait de sa proximité avec la mosquée d'Aurangzeb et cela rappelle une longue histoire émaillée de conflits inter-religieux.
DESTRUCTIONS ET RECONSTRUCTIONS MULTIPLES DU KASHI VISHWANTH (ou "Temple d'Or")
Un premier temple est évoqué par un texte sacré de l'hindouisme, le Skanda Purana écrit 5 siècles avant l'ère chrétienne. Le temple original a été détruit à la fin du XIIe siècle lors des premières invasions musulmanes. Reconstruit peu après il est à nouveau détruit par le sultan de Delhi au XVe siècle. Il est encore reconstruit peu après, pendant l'empire moghol, jusqu'à sa dernière destruction par le très intolérant empereur Aurangzeb en 1669. A sa place, il fait bâtir une mosquée que l'on connaît sous le nom de Gyanvapi Masjid (ne pas confondre avec la mosquée d'Aurangzeb située au niveau du Panchganga Ghât), en réemployant des matériaux de l'ancien temple. Au milieu du XVIIIe siècle, l'Empire marathe avait envisagé de détruire cette mosquée pour rebâtir le temple à sa place mais finalement le maharaja de Jaipur choisit une solution plus pacifique en achetant des terrains dans le voisinage immédiat de cette mosquée afin d'y reconstruite un temple. Ce qui fut fait au siècle suivant et il fut embelli grâce aux généreuses donations en argent ou en or, don de 800 kilos d'or (certains donnent le chiffre de 500kg) par un maharaja sikh afin de recouvrir les plaques de cuivre des dômes.
Ici, c'est un lieu propice aux frictions, voire pire. Des émeutes ou des attentats ont parfois lieu et peuvent survenir à tout moment, comme en 2006 (une quinzaine de victimes). Depuis, seuls les fidèles sont autorisés à pénétrer dans l'édifice et peuvent voir dans le Saint des Saint, un lingam noir poli reposant sur un autel d'or. Au mieux les non-hindous doivent se contenter d'entrapercevoir la flèche depuis l'étroit boyau qui y conduit. Mais rien que pour cela, le suspense dure jusqu'au dernier moment. Hanuman joue de son appartenance à la caste des brahmanes pour négocier avec l'un des siens qui tient une boutique de tissus bien située puisque justement adossée au temple. Ce commerçant en joue à son tour pour négocier notre passage auprès du militaire qui contrôle l'accès au passage. Après avoir laissé nos sacs dans la boutique à la garde du commerçant, nous nous insérons dans la file qui se faufile dans une allée étroite, juste pour prendre une vague photo d'une flèche du temple. Bien des soucis pour pas grand chose. Très vite de retour dans la boutique, on se sent un peu obligé d'y faire de menues emplettes d'autant que l'on nous sert du thé masala, le thé indien au lait très sucré et parfumé aux épices. Problème: "nous sommes plutôt "thé vert non sucré". Pour ne pas faire d'affront, je me sacrifie stoïquement... Je me préoccupe inutilement du nettoyage de l'ustensile car ces coupelles en argile sont à usage unique mais malheureusement l'usage de verres et tasses en plastique se répand, entraînant un lot de déchets supplémentaire...
Chai, le thé masala à l'indienne
Chai [tcahi] veut tout simplement dire thé en hindi ! C’est un dérivé du chinois mandarin cha. La culture du thé originaire de Chine arrive en Inde en 1830, apportée par les colons britanniques inquiets du monopole chinois sur sa production. Aujourd'hui, plus de 80 % de la production est destinée au marché indien !
L’ancêtre du thé masala est une boisson aux épices, dont l’origine remonte aux textes ayurvédiques. Le mélange d’épices est directement infusé dans de l’eau bouillante avec le thé ainsi que le lait et le sucre. La préparation peut varier: certains suivent la méthode sri-lankaise, dans laquelle le lait est bouilli séparément et mélangé au thé épicé dans un shaker juste avant d’être servi. La méthode indienne orthodoxe consiste à bouillir le thé noir, le sucre et les épices longuement dans le lait, qui peut être ou non mélangé avec de l’eau. Parmi les épices utilisées on trouve de la cannelle, de la cardamome, du clou de girofle, de la noix de muscade, du poivre, du gingembre.
Au moment du service, le chaï est "étiré" de la casserole à la verseuse en un long jet, pour refroidir mais également oxyder le breuvage. De plus, ce service impressionnant est aussi un argument de vente: le chaiwallah avec le sens du spectacle le plus prononcé pour attirer les clients.
À l’origine, le chai était servi dans des coupes d’argile à usage unique, donc d'une certaine façon recyclables à l’infini. Modernité oblige, il est dorénavant servi le plus souvent dans des gobelets en plastique, ce qui n’est pas toujours très pratique lorsqu’il est bouillant et contribue à la pollution par les déchets dont on se passerait bien…
Nous reprenons notre balade dans les ruelles voisines et par une porte bouchée par un plexiglas crasseux on peut apercevoir la mosquée Gyanvapi Masjid, voisine du temple d'Or. Nous arrivons bientôt sur des rues plus larges et l'avenue du ghât de Dashashwamedh bordée d'anciennes constructions de l'époque coloniale afin de rejoindre notre véhicule.
BÉNARÈS: un aperçu de la ville (Université, temples de Durga et de la "Mère Inde")
Il est environ 8H15 lorsque nous partons faire un tour dans les quartiers sud. Nous passons sous la porte Shri Guru Ravidass avant de franchir celle qui donne accès au vaste campus de l'Université Babaras Hindu University (ou Bharat Kala Bhavan en hindi). Fondée en 1816 d'après Hanuman qui la connaît bie puisqu'il y a fait ses études, c'est la plus grande université du pays et même d'Asie avec 40 000 étudiants et 4000 professeurs (fondée en 1918 et accueillant 20 000 étudiants selon Wikipédia). Organisée sur un plan hémicirculaire, c'est une petite ville en marge de la ville. En effet, elle regroupe 14 facultés (dont l'une dédiée à l'astrologie!), 5 instituts professionnels et un hôpital, sans compter les résidences destinées aux professeurs et aux étudiants pauvres et méritants, de petits squares, une banque et un temple...
Non loin de là, après être passés par des rues sales avec des cochons fouinant dans les détritus, nous apercevons le vaste temple de Durga (Durgakund) au bord d'un bassin entouré de ghâts. L'édifice tout de couleur pourpre date de la fin du XIXe siècle. Nous nous contenterons d'une vue extérieure. Il est dédié à un avatar de Parvati, épouse de Shiva, considérée comme la shakti (l'énergie) de l'Absolu. C'est l'une des divinités principales du panthéon hindou. L'autre avatar de Parvati est Kali avec son collier de crânes, déesse de la préservation, de la transformation et de la destruction des mauvais esprits.
En un petit quart d'heure pour 6 kilomètres, nous revenons vers le centre de la ville et les anciens quartiers coloniaux, non loin de la gare. Spectacles de rue toujours étonnants comme cette famille, une mère et six enfants d'âges divers transportés sur un vélo-rickshaw. Une fois de plus passage au carrefour proche de l'église Saint Thomas puis traversée d'un marché installé sur le trottoir et nous sommes à destination.
Nous allons visiter rapidement un monument qualifié de mandir, autrement dit de "temple" alors qu'il s'agit plutôt d'une sorte de musée poussiéreux et un peu laissé à l'abandon, le Bharat Mata Mandir, consacré à la "Mère Inde". Pas de statue ici mais sur une centaine de m² le sol est occupé par une immense carte en relief de l'Inde faite de plus de 700 blocs de marbre sculptés en relief. L'ouvrage voulu par les nationalistes Shiv Prasad Gupta et Durga Prasad Khatri fut inauguré par le Mahatma Gandhi en 1936. On peut descendre en demi sous-sol afin d'avoir une vue rasante du relief et en perspective, notamment depuis le sud, ce qui permet d'apercevoir tout à l'opposé l'Himalaya dans la mesure où l'échelle du relief a été volontairement exagérée. Pour la vue aérienne depuis l'étage, "il faudra repasser" car pour des raisons de sécurité la porte qui y donne accès est condamnée.
Moins de 10 minutes plus tard nous sommes à l'hôtel pour prendre un petit-déjeuner un peu tardif, puisqu'il est 9H15, et mérité après tant de mouvements.
SARNATH: site bouddhique commémorant le premier sermon du Bouddha
Hanuman nous a donné rendez-vous à 11H30 pour une dernière visite en sa compagnie. Il s'agit de se rendre à Sarnath, localité située au nord-est de Bénarès et distante d'une petite douzaine de kilomètres du centre, un trajet d'une bonne demi-heure.
Ici le Bouddha prononça son premier prêche il y a plus de 2500 ans (vers 500 avant J-C), c'est pourquoi c'est l'un des quatre grands lieux saints du bouddhisme (il vient chronologiquement après Lumbini, lieu de naissance du Bouddha aujourd'hui situé au Népal, Bodh Gaya, lieu de l'éveil et avant Kushinagar, lieu de sa mort et de son accès au nirvana). Bouddha avait réuni là sa petite communauté (Shanga) naissante avant de l'envoyer en mission pour répandre la doctrine (Dharma). L'expansion du bouddhisme fut favorisée à partir du IIIe siècle avant J-C par l'empereur Ashoka, un empereur également tolérant avec les autres "religions indiennes" tels que l'hindouisme et le jainisme. Le site continua à être un lieu de vénération et de grands monastères s'y établirent jusqu'au XIIe siècle, hébergeant des milliers de moines.
Brutalement tout va disparaître, la religion et ses monuments. Le site est rasé par le sultan de Delhi Qutb ud-Din Aibak en 1194 et on assiste à la quasi disparition du bouddhisme de la terre indienne dont une partie se converti de force à l'islam tandis que la majeure partie semble retourner à ses croyances hindouistes issues du brahmanisme (900 à 400 avant J-C) et encore plus loin, du védisme (un millénaire avant J-C).
Le site tombe alors dans l'oubli durant six siècles jusqu'en 1794, lorsque Jagat Singh, le dîvân (ministre des Finances) du raja de Bénarès, récupère des briques du Stupa Dharmarajika pour les utiliser comme matériau de construction. Les fouilles plus ou moins sauvages commencèrent alors et au début du XXe siècle les vestiges du sanctuaire principal ainsi que le Pilier d'Ashoka brisée, malheureusement.
Dans le joli Parc aux Daims d'environ 15 hectares ne subsistent que les vestiges du vaste complexe érigé jadis en briques rouges de différentes factures témoignant de différentes époques, entre le règne de l'empereur Ashoka et de celui du sultan Aibak.
En marchant à travers le site peu fréquenté, on verra des centaines de bases de stupas votifs à base carrée ou circulaire ainsi que de divers temples. Selon Hanuman, a présence d'escaliers monolithiques à 7 degrés s'enfonçant dans le sol semble prouver que les fouilles ne sont pas descendues au véritable niveau d'origine.
Puis nous passons successivement devant
- un élément imposant d'un garde-corps monolithique en grès, de près de 2,50 mètres de long par 1,50 mètres de largeur,
- quatre morceaux de la colonne ou Pilier d'Ashoka en grès poli qui à l'origine mesurait une quinzaine de mètres et dont le chapiteau est exposé au Musée que l'on va visiter tout à l'heure
- les fondations du Mulagandha Kuti Vihara qui indiquent la place où le Bouddha passa sa première mousson
- nous approchons de l'imposant stupa reliquaire Dhamek (son nom ancien était Dharma Chakra), dont la structure originelle date des premiers siècles de notre ère. On pense qu'un tumulus de terre préexistait ici comme tombeau d'un ascète. Dans le stupa construit par l'empereur Ashoka, on aurait enchâssé de petits fragments d'os calcinés du Bouddha et de ses disciples. Le monument cylindrique en brique, remanié et agrandi plusieurs fois, mesure encore environ 35 mètres de hauteur (42,60 avec les fondations) pour une trentaine de mètres de diamètre. Il a été agrandi à six reprises (notamment aux VIe- VIIe siècles) mais la partie supérieure est encore inachevée. Sa base habillée de pierres jusqu'à 11 mètres de hauteur est décoré de superbes frises de bas-reliefs représentant des fleurs, des oiseaux ou des humains, des inscription en l'écriture brahmanique et creusé de 8 niches orientées vers les points cardinaux et intermédiaires. La forme cylindrique de ce stupa faisant penser à un chapeau est différente de la forme habituelle des stupas dans les pays bouddhistes d'Asie du Sud et du Sud-est où ils ont l'apparence bol à aumône retourné ou de demi-sphère posé sur une base carrée et surmonté d'une flèche. Des pèlerins tibétains en costumes traditionnel pratiquant une circumambulation dans le sens des aiguilles d'une montre ou sens solaire (pradakshina) autour du monument en récitant des mantra et en faisant tourner un moulin à prière.
Après cela,nous visitons le musée ouvert dès 1910 à l'initiative des archéologues britanniques. Il expose des sculptures datant du IIIe siècle av. J.-C. au XIIe siècle de l'ère chrétienne, tant hindoues que bouddhistes, prélevées sur le site lors des fouilles. Malheureusement les photos, même sans flash, y sont interdites. Les pièces les plus remarquables sont exposées dans le hall notamment le magnifique chapiteau du Pilier d'Ashoka en grès poli comme du marbre, ce qui est extraordinaire compte tenu de la structure granulaire de ce matériau. Il représente l'avant-corps de quatre lions dont l'un n'a subi aucune mutilation. Ils symbolisaient cette inde impériale et symbolisent maintenant la République indienne. Remarquable également, une imposante ombrelle en pierre, en forme de lotus, qui protégeait la statue d'un bodhisattva. Il faudrait passer des heures pour admirer toutes les statues présentées, non seulement dans le hall mais aussi dans deux galeries latérales.
En quittant le site, face aux fondations d'un ancien monastère, se dresse le stupa Chaukhandi, érigé (d'après la tradition) à l'endroit de la rencontre du Bouddha et des Bhadravargiya, ses cinq premiers disciples, et sur lequel Akbar (règne de 1556 à 1605) fit élever une tour octogonale en mémoire de son père Humayun (règne de 1530 à 1556).
Un quart d'heure de trajet pour aller faire une visite rapide dans un atelier de tissage traditionnel de la soie, une activité traditionnellement dévolue aux musulmans de Bénarès qui réalisent les tissus de saris avec les motifs que leur commandent les hindous d'un peu partout. Mais cette activité est renaissante suite à de graves difficultés. En 1998 l'Inde a ouvert certains pans de l'économie aux entreprises chinoises. Leur concurrence a mis en difficulté ce secteur du fait qu'ils recourent au tissage mécanique des tissus à base de soie artificielle débitant jusqu'à 50 mètres de tissu par jour tandis que pour les brocarts ils utilisent du fil d'argent doré au lieu de fil d'or. En 2007, le gouvernement a fait marche arrière en versant une aide aux anciennes familles tisserandes et en les exonérant de taxes.
L'atelier que nous visitons pendant une bonne demi-heure utilise deux types de métiers à tisser: un très ancien où il faut le travail de deux ouvriers pour produire 1 centimètre par jour d'un tissu de luxe avec jusqu'à 70 nuances de couleurs. Plus commun, le métier Jacquard semi-automatisé (dessins programmés par carte imprimée) est plus productif, 10 centimètres par jour avec un ouvrier mais seulement l'utilisation de 7 couleurs.
Il est 14h lorsque Hanuman prend congé de nous à l'hôtel, non sans nous avoir suggéré de retourner sur les ghâts le lendemain matin puisque notre vol pour Delhi ne part qu'en milieu d'après-midi. Il conseille de faire appel à des vélos-rickshaws (plutôt qu'à des auto-rickshaws) qui nous y conduiront pour 150INR (2€) par vélo donc pour deux.
Dîner à l'hôtel où l'on est impressionné par le grouillement de personnel en cuisine, une dizaine de personnes. Après le déjeuner, petit tour dans le quartier. Le ciel est bien laiteux et l'air un peu frais car il a neigé sur l'Himalaya. Tout près de l'hôtel, nous passons près d'une famille très pauvre, une femme et des enfants sales et en hayons qui semblent habiter là sur un coin de terrain envahi d'ordures et qui vivent en élevant quelques poules et des cochons. Ce sont des intouchables particulièrement démunis. On essayera de s'en souvenir lors de notre balade du lendemain. Nous faisons un petit bout de chemine sur le boulevard Raja Bazar très animé puis passons au carrefour où est érigé le monument avec un avion de chasse, non loin de la cathédrale Sainte Marie.
BÉNARÈS: un dernier tour vers la vielle ville, les ghâts et les bûchers de crémations
Mardi 9 février
Nous avons fait provision de viennoiseries au buffet du petit-déjeuner pour en faire profiter la famille pauvre qui réside non loin de l'hôtel, sur le chemin pour aller vers les vélos rickshaws stationnés à un carrefour proche. Ces pauvres petites indiennes et leur mère n'en reviennent pas de cette pourtant bien modeste attention à leur égard.
Un peu après 8H30, nous sommes au point où stationnent les rickshaws. Pas de problème avec les conducteurs, le tarif annoncé par le guide (sans doute majoré par rapport à celui appliqué aux Indiens) est bien celui qu'on nous demande. Comme nous sommes trois, il est fait appel à un second conducteur. On nous fait même comprendre que les conducteurs sont près à nous attendre le temps de notre courte balade d'environ deux heures et l'on ne paiera qu'au retour. Et c'est parti, direction le quartier de Godoulia. Un parcours un peu différent de celui de la veille dans sa première partie, avant de retrouver l'avenue Benia Bagh et, près de l'église Saint Thomas, le carrefour avec la rue Godowlia aboutissant aux ghâts. Comme les rues sont moins encombrées que les jours précédents, le trajet aura duré seulement une vingtaine de minutes et il est plus facile d'observer la vie local: enfants allant à l'école à pied ou en rickshaw, livreur de coupelles à thé masala, troupeau de chèvres, bâtiments coloniaux, moines bouddhistes près d'un temple...
Le premier conducteur s'en va stationner les engins dans l'arrière-cour d'un magasin tenu par son frère qui se propose d'ailleurs de nous accompagner ainsi que les conducteurs.
Nous abordons les ghâts au niveau de l'Ahalya Bai Ghât tandis qu'il y a toujours des pèlerins se baignant au Munshi Ghât. Nous voici bientôt au ghât principal, Dashashwamedh. De là nous nous enfonçons une nouvelle fois dans les ruelles du Chowk, la vieille ville. Là aussi, on circule plus aisément que la veille.
Puis nous revenons vers les ghâts au niveau du Lalita Ghât. Sur des ghâts pratiquement déserts, nous poursuivons vers le nord, par le Jalsain Ghât. Retour sur les marches où se prélassent des chèvres tandis qu'un marchand d'offrandes attend le chaland.
A 9H30, nous arrivons "dans le dur", au Manikarnika Ghât avec ses bûchers de crémation qui se signale à nous par un bruit de cognée tapant sur un coin d'acier pour fendre de grosses bûches.
Ici, "[...] nous nous trouvons brutalement confrontés à l'innommable: la mort, cette mort à laquelle nous sommes, nous autres Occidentaux, si mal préparés..." (extrait de "Fous de l'Inde", Régis Airault)
Selon la croyance hindoue, celui qui meurt à Varanasi atteint directement le moksha (nirvana) et son corps brûlé échappe au cycle des renaissances tandis que les cinq éléments dont il est composé (la Terre, l'Eau, le Feu, l'Air et l'Ether ou force vitale) sont libérés par le feu du bûcher, pour enfin ne faire plus qu'un l'Absolu, le Tout. La crémation, c'est la troisième naissance de l'homme débarrassé de son enveloppe charnelle. La première est le fruit de l'union des parents et la deuxième à lieu dans le mariage.
Par rapport à la veille où l'on apercevait des fumées depuis la barque, aujourd'hui il ne semble pas ya avoir beaucoup d'activité pourtant il paraîtrait que jusqu'à 300 corps par jour se consument ici (probablement si l'on inclut l'autre ghât dédié d'Harishchandra). Cependant tout en bas, près de l'eau, sur des ghâts qui ont disparu sous des épaisseurs de cendres, braises et de tissus non consumés, d'offrandes de fleurs et de bouses, une crémation se prépare. Une famille modeste sans doute car les terrasses supérieures sont destinée aux personnes aisées et castes supérieures (brahmanes). Il va de soi que l'on ne photographie pas ce rituel on ne peut plus privé même si l'il n'est pas mal vu d'y assister. Peu d'activité, il y aurait donc eu une première crémation avant notre passage, donc vraiment pas d'odeur de chair brûlée...
Au milieu de chiens errants et près d'une vache négligemment couchée, un "guide local" qui se prétend au service d'un hospice-mouroir pour vieillards et malades nous propose de nous expliquer le rituel en anglais. C'est un bon communicant car les nuls en anglais que nous sommes se sont sentis devenir soudainement intelligent, grâce à son débit lent, bien articulé et sans doute un vocabulaire simple adapté à notre niveau. Si l'on n'a pas compris de travers, les crémations n'auraient lieu que durant la journée mais j'ai un doute car les blogs évoquent souvent cette activité 24H/24...
Seuls les hommes participent à la crémation. On pourrait penser que cela aurait quelque rapport avec un notion d'impureté souvent invoquée dans diverses religions mais c'est plus prosaïque, c'est parce que les femmes pleurent facilement, ce qui retient les âmes des défunts sur terre. Par le passé, elles se jetaient dans le bûcher de leur défunt mari comme le faisaient autrefois les satis, la femme ne méritant pas de survivre à son époux (pratique barbare à laquelle les autorités britanniques mirent fin en 1829).
Pendant une demi-heure, le guide nous explique tout d'abord que cinq types de personnes ne sont pas soumises à la crémation, des personnes déjà sauvées, dont la dépouille n'a donc pas besoin d'être brûlée pour atteindre le salut:
- les femmes enceintes
- les enfants de moins de 10 ans (d'autres sources parlent de 11 ans) considérés comme innocents
- les lépreux, ayant perdu leurs membres ils ne peuvent pas faire de mal et punis de leur vivant (comme des morts de la variole évoqués par d'autres sources et rappelons qu'il y a un temple dédié à cette maladie sur le ghât principal)
- les personnes mordues par un cobra (signe de Shiva)
- les sâdhus, ces sages et maîtres spirituels, à la conduite exemplaire, vénérés comme des dieux
A cette liste s'ajoutent les cadavre de vaches que l'on sait sacrées ici.
Il ajoute que ces cadavres dispensés de crémation sont immergés dans le Gange, assis dans la position du lotus, lestés d'une lourde pierre. Certains blogs évoquent pourtant le fait que l'on peut voir flotter non seulement quelques fragments mais parfois aussi des corps...
Par ailleurs, j'ai pu lire que ne sont pas incinérés les corps de ceux qui sont morts suite à un accident, une maladie, un meurtre car leur mort brutale ne peut être que le fruit d'un mauvais karma.
Nous voyons à ce moment là un homme au crâne rasé avec un petit épi de cheveux, une sorte de petite queue de cheval de la circonférence de l'occiput, simplement vêtu d'un pagne blanc, s'en allant jeté dans le Gange ce qui ressemble à des tisons mais qui sont en fait des ossements qui se carbonisent plus difficilement, le sternum pour les hommes, le bassin pour les femmes, ce qui arrive souvent lorsque la famille n'est pas assez riche pour payer tout le bois nécessaire. Ici, d'après le guide, il s'agissait de restes du père de cet homme. A noter que ce ghât des crémations est situé relativement en aval de la ville, ce qui explique que la navigation des touristes ne dépasse généralement pas ce ghât...
"Notre guide" explique que selon la corpulence du défunt, il faut de 130 à 300 kilos de bois et que le kilo coûte de 200 à 300INR selon la qualité du bois (le santal utilisé par les riches est plus cher). Une fortune pour beaucoup d'Indiens puisque cela établit un tarif entre 200 700€ quand on sait que beaucoup ne gagnent que l'équivalent de 10 à 15€ par mois. Une fortune pour les intouchables et doms qui travaillent sur ce ghât. La crémation dure de deux à trois heures. Y préside le membre masculin le plus proche du défunt.
Venons-en à la crémation proprement dite qui se déroule à quelques pas de nous.
Le corps du défunt avait été amené en procession enveloppé dans un tissu (blanc pour les hommes, rouges pour les femmes, orange pour les personnes âgées). Puis simplement enveloppé d'un linceul blanc, il avait été placé sur une civière de bambou et plongé dans le Gange à plusieurs reprises avant qu'on lui verse de l'eau du Gange dans la bouche.
Nous arrivons à ce moment du rituel. Il s'agit d'une femme. Le corps est hissé de sa civière de bambou sur la base du bûcher. Le mari au crâne rasé et vêtu d'un dhoti blanc procède à diverses onctions avec des huiles au niveau du visage qu'il découvre pour ce faire. Il disparaît un petit moment puis revient du temple dédié à Shiva où il est allé enflammer un torche faite de feuilles de roseau au feu sacré qui brûle sans discontinué dans le temple depuis 200 ans. Suivi des quelques autres hommes de la famille, il effectue cinq fois (pour les 5 éléments) le tour du corps (dans le sens solaire) et tentant à chaque passage d'enflammer le linceul au niveau de la tête pendant que des mantras sont récités. Pour finir, avant que la torche soit complètement consumée, il l'a glisse dans le foyer ménagé à la base du bûcher. Déjà, les doms commencent à empiler d'autres bûches sur le corps...
Notre temps étant compté et ne souhaitant pas assister au rituel jusqu'à la fin nous prenons congé du guide en lui remettant la valeur de quelques kilos de bois pour ses futurs morts indigents. Il nous dira en partant que les Indiens vivent cette séparation sereinement puisque c'est l'aboutissement attendu de leur destinée et que l'on ne revient pas en visite sur ce lieu comme on le fait dans nos cimetières.
D'après ce que l'on peut lire sur le sujet, pendant la suite de la crémation, les dom veillent à entretenir le feu en rassemblant les morceaux au centre du foyer à l'aide des perches en bambou qui servaient de brancard. C'est également avec ces perches que l'officiant (ici le mari) brise le crâne du mort afin de faciliter sa libération... Autre façon de procéder à cette ultime délivrance, l'officiant brise le crâne calciné avec une noix de coco pour que l'âme puisse s'échapper de son enveloppe charnelle. A la fin de la crémation, le sol est sommairement nettoyé, les cendres balayées dans le fleuve. L'officiant qui est resté le dernier remplit alors une vasque en terre cuite d'eau du Gange tourne alors le dos au lieu de la crémation et jette le récipient par dessus son épaule en guise de geste d'adieu. J'ai également lu que la cruche remplie d'eau était placée inclinée près du bûcher afin de se vider peu à peu, symbolisant la vie qui s'échappe...
Finalement, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce rituel n'a rien de macabre. Au contraire, au-delà du respect témoigné au défunt. Pas de tristesse mais une grande sérénité se dégage de cette cérémonie. En un mot: émouvant...
A 10H, après avoir passé le Man Mandir Ghât, nous regagnons le ghât principal. Nous faisons un petit détour au temple dit "népalais", réplique d’un temple de Pashupatinath au Népal (lieu de crémation sur la rivière Bagmati qui se jette dans le Gange) particulièrement original avec sa double toiture en pagode. Il est construit en brique et en bois sur lequel on peut voir quelques bas-reliefs érotiques. Après quoi, nous allons marcher tranquillement en direction du sud pour nous arrêter avant le Raja Ghât, le ghât des blanchisseurs.
Nous revenons sur nos pas. Quelques personnes se baignent encore du côté du Munshi Ghât. On peut voir un guru shivaïte sur le front duquel sont tracées à la cendre trois barres horizontales, assis en lotus, portant une longue barbe, torse nu et bas du corps couvert d'un pagne. Puis c'est un charmeur de serpent et un sâdhu au corps couvert de cendre et totalement nu. Arrivés au Dashashwamedh Ghât, nous rencontrons un sâdhu aperçu la ville au soir, au corps également couvert de cendre. Il est couché, vêtu d'un seul pagne et bien bedonnant. Ce qui semble indiquer qu'il n'a pas renoncé à tout. Les vrais sâdhus vivent sans argent. Il accepte d'être photographié sans rien nous demander. Il ne touche pas le billet que nous tendons mais c'est "un jeune disciple" qui s'en charge. Coup d'oeil à de petits temples, à un coiffeur qui rase la tête d'un homme qui a perdu un proche et se prépare ainsi pour la crémation.
LES ETAPES DE LA VIE: de la naissance au renoncement
Pour l'hindouisme, l'homme naît trois fois.
- La première fois, il naît de son père et de sa mère.
- Puis une seconde fois par le mariage. L’homme est symboliquement vêtu en blanc (le sperme) et la femme en rouge (le sang).
- Enfin, quand il meurt et qu'on le dépose sur le bûcher, c'est alors qu'il naît pour la troisième fois.
Chez les hindous, entre deux réincarnations, la vie est découpée en quatre étapes:
- jeunesse (de 5 à 25 ans),
- mariage et activité (25 à 50 ans),
- retraite (de 50 à 75 ans), les parents vivent en cohabitation avec leurs enfants et petits-enfants et se consacrent au domaine du spirituel. A 60 ans, c'est le second "mariage" symbolique (avec la même femme). Cette fois, l’homme est en blanc et la femme en jaune. Le fils, généralement l'aîné, prend alors en charge tous les aspects matériels de la vie. Il est donc essentiel que chaque famille ait au moins un fils, trop de filles sont, de ce fait, craintes et la dernière parfois abandonnée.
- et renoncement pour finir.
Après 75 ans, les sâdhu ou renonçants, hommes ou femmes, se retirent du monde pour devenir ermites.
Les sâdhu ou sanyasin sont des ''renonçants'' (souvent shivaïtes) qui ont trouvé la sagesse dans l'ascèse, libres, errant sur les routes et faisant de temps à autre étape dans des ashrams (ermitages et lieux de retraite) lors de la mousson. Ainsi vivent-ils dans l'attente de leur délivrance du monde. Ils expriment leur détachement de ce monde par la cendre dont ils se couvent le corps, ce corps qui se consume à petit feu et qui exceptionnellement ne sera porté au bûcher mais enterré à leur mort pu jeté dans un fleuve sacré, comme le Gange à Bénarès.
En retournant vers l'endroit où sont parqués les rickshaws nous traversons un petit marché tout près de l'endroit où les pauvres sont installés, attendant des offrandes. A 10H30, nous voici repartis vers l'hôtel et une demi-heure plus tard nous y sommes. Il ne reste qu'à payer la course en y ajoutant une petite gratification bien méritée.
Ce que nous avons vu ce matin ne nous a pas retournés comme on pouvait s'y attendre et nous aurons le temps de déjeuner tranquillement puisque c'est à 13H que le chauffeur vient nous chercher pour nous conduire à l'aéroport Lal Bahadur Shastri...
Comme pour le trajet entre Khajuraho et Bénarès, nous prenons le vol 9W2424 de la compagnie Jet Airways sur Boeing 737-800. Décollage comme prévu à 15H25 pour une durée de vol d'une heure trente... Pour les passagers se rendant à Delhi, c'est une escale seulement.
Menu INDE DU NORD
______________________________________________________________________________________
"Sur les eaux du Gange ,
les fumées s'évaporent ,
étrange mélange de vie et de mort.
Immuable beauté d'une enfant qui s'endort,
le nez percé d'un anneau d'or.
Juste une page d'amour
dans l'histoire des hommes.
[...]
Vieillard étendu
caressé par les flammes.
Le temps s'est tût
quand se sont tues les armes.
Vers le soleil rouge
s'envolera son âme.
Plus rien ne bouge.
On entend que des larmes.
Juste une page d'amour
dans l'histoire des hommes ..."
(The Charts, ancien groupe de Calogero)
Les sadhu ou sanyasin sont des ''renonçants'' (souvent shivaïtes) qui ont trouvé la sagesse dans l'ascèse, libres, errant sur les routes et faisant de temps à autre étape dans des ashrams (ermitages et lieux de retraite) lors de la mousson. Ainsi vivent ils dans l'attente de leur délivrance du monde. Ils expriment leur détachement de ce monde par la cendre dont ils se couvent le corps, ce corps qui se consume à petit feu et qui exceptionnellement ne sera porté au bûcher mais enterré à leur mort.
Guru : maître à penser dans l'hindouisme aidant à franchir les différents degrés vers la sagesse. Le vrai guru est un maître dont le but n'est pas de modeler des copies conformes et encore moins des disciples serviles mais de faire en sorte que l'élève devienne indépendant et que sa "science" dépasse même celle du maître. Il y a aussi de faux gourous prêts à escroquer de naïfs Occidentaux...
Le yoga est l'un des moyens d'arriver à une totale maîtrise du corps permettant un détachement des biens matériels et des passions. Les yogis ont leur correspondance dans les fakirs musulmans qui sont plutôt des magiciens.
Sutra : texte qui sert de précepte et qui peut se trouver sous forme d'aphorismes dans les doctrines religieuses ou philosophiques de l'Inde.
Mantra (''instrument de pensée'' en sanskrit): expression sacrée (à usage spirituel ou magique) du brahmanisme et repris par le bouddhisme. Les fidèles s'y adonnant croient au pouvoir des paroles rituelles.
Mandala (''cercle'' en sanskrit): figure géométrique souvent limitée par des cercles concentriques (surtout au Tibet) dessinée sur le sol ou peinte sur toile symbolisant l'univers et servant de support à la méditation dans le tantrisme hindou et bouddhiste (ce dernier doit beaucoup à un gourou hindou de Lahore qui fit des emprunts à trois religions).
Il en existe aussi sous forme de sculptures ou d'objets plus ou moins sophistiqués ou imposants, de la petite pyramide en pâte de riz au grand sanctuaire, en passant par des objets de bronze doré.
Quelques traits de l'hindouisme. Un univers cyclique, sans commencement, ni fin.
Entre deux réincarnations, la vie est découpée en quatre étapes:
- jeunesse (de 5 à 25 ans),
- activité (25 à 50 ans),
- retraite (de 50 à 75 ans les parents vivent en cohabitation avec leurs enfants et petits-enfants
- et renoncement. A partir de 75 ans où les sâdhu ou renonçants, hommes ou femmes, se retirent du monde pour devenir ermites.
Les sâdhu ou sanyasin sont des ''renonçants'' (souvent shivaïtes) qui ont trouvé la sagesse dans l'ascèse, libres, errant sur les routes et faisant de temps à autre étape dans des ashrams (ermitages et lieux de retraite) lors de la mousson. Ainsi vivent ils dans l'attente de leur délivrance du monde. Ils expriment leur détachement de ce monde par la cendre dont ils se couvent le corps, ce corps qui se consume à petit feu et qui exceptionnellement ne sera porté au bûcher mais enterré à leur mort pu jeté dans un fleuve sacré, comme le Gange à Bénarès..
L'incinération est le rite important attaché aux défunts, il permet à l'âme immortelle qui erre sur terre de poursuivre son chemin, libérée de son enveloppe charnelle, et de renaître sous une nouvelle forme.
En revanche sont inhumées les personnes déjà sauvées, dont la dépouille n'a donc pas besoin d'être brûlée pour atteindre le salut: les sadhus, les enfants (moins de 10 ans) considérés comme encore innocents, les personnes décédées d'une morsure de cobra (signe de Shiva)…
L'homme naît trois fois. La première fois, il naît de son père et de sa mère. Puis une seconde fois par le mariage et, enfin, quand il meurt et qu'on le dépose sur le bûcher, c'est alors qu'il naît pour la troisième fois.
L’homme se marie une première fois vers 30 ans puis, vers 60 ans, se consacre au domaine du spirituel à l’occasion d’un deuxième "mariage"(avec la même femme). Lors du premier mariage l’homme est en blanc (le sperme) et la femme en rouge (le sang). Lors du second, l’homme est en blanc et la femme en jaune. leur fils prend alors en charge tous les aspects matériels de la vie. Il est donc essentiel que chaque famille ait au moins un fils, trop de filles sont, de ce fait, craintes et la dernière parfois abandonnée.
;
Je viens à vous comme un enfant à sa mère.
Orphelin, je viens avec amour et humilité.
Sans abri, je viens à vous, dispensateur de repos sacré.
Tombé à terre, je viens pour être relevé.
Malade, je m'en remets à vous, le médecin parfait.
Le cœur sec et assoiffé, je viens vers l'océan de vin doux.
Faites de moi ce que vous voudrez.
...
"... Lorsque soudain, au détour d'une rue, un lépreux nous touche de ses moignons gazés, ou que, sur le trottoir, un vieillard agonise dans l'indifférence générale, nous nous trouvons brutalement confrontés à l'innommable : la mort, cette mort à laquelle nous sommes, nous autres Occidentaux, si mal préparé..."
Fous de l'Inde, Régis Airault
...
...
???
Entre 1898 et 1917, le premier égout pour l’évacuation des eaux usées domestiques est
construit. Surnommé transewer, il traverse la ville en arc de cercle du sud vers le nord pour
rejoindre la Varuna puis le Gange, en aval de la ville (Carte 5). Conçu pour une population de
200 000 habitants, il constitue aujourd’hui encore l’armature principale du réseau, tandis que
la population de Varanasi atteint 1,2 million d’habitants en 2001
. Par pompage électrique, l’objectif est de rediriger les eaux usées
arrivant sur le tronçon du Gange où ont lieu les usages religieux jusqu’au transewer au travers
de canalisations non gravitaires155, lequel débouche sur le Gange en aval de la ville [UPJN,
2007]. , entre 1986 et 1993, la
réhabilitation des cinq pompes électriques construites dans les années 1970, la construction
d’une nouvelle station de pompage
’un égout principal qui
traverserait la ville en arc de cercle du sud vers le nord pour rejoindre la Varuna puis le
Gange, en aval de la ville
l’égout
principal construit à l’époque anglaise soit aux canaux à ciel ouvert ou aux rivières Assi et
Varuna, de sorte que le premier est rapidement surchargé et que les seconds contiennent à la
fois des eaux usées domestiques et pluviales
Malgré toute la pollution qui règne ici, ce n’est pas un hasard si Bénarès, qui doit son nom de Varanasi, aux deux rivières, la Varuna et l'Assi qui se jettent dans le Gange, porte aussi le nom de Kashi, la cité de Lumière.
Le paradoxe du Gange
Nul ne peut en douter : si le Gange est considéré par les Hindous comme un fleuve sacré, il est aussi l'un des plus pollués de la planète. Sacrée ou polluée, son eau est un véritable paradoxe...
Face au 1,7 milliard de litres d'eaux usées déversés chaque jour dans la rivière sacrée, les capacités des usines de traitement s'avèrent insuffisantes. Malgré le milliard d'euros dépensé jusqu'ici par le gouvernement indien dans le cadre du Ganga Action Plan (GAP), le Gange continue de suffoquer." (Libération, article du 31/01/2005 - Le Gange, un dépotoir à fleuve ouvert )
Lire l'article en entier :
http://web.radicalparty.org/pressreview/print_250.php?func=detail&par=12213
... une eau incorruptible
Certains scientifiques ont observé les caractéristiques particulières de cette eau qui "pourrit pas " et a d'étonnantes propriétés de régénération, dans les circonstances où on pourrait s'attendre à trouver une multiplication des germes ( cadavres, déchets...). Un ingénieur environnemental a mesuré que quantitativement, le Gange semble nettoyer les particules en suspension 15 à 20 fois plus rapidement que d'autres fleuves.
From Science Frontiers #94, JUL-AUG 1994. © 1994-2000 William R. Corliss
The Incorruptibility Of The Ganges
_______________________________________________________________________
DELHI
DELHI
OLD DELHI:
- mosquée Jama Masjid
- bazar Chandni Chowk
NEW DELHI centre:
- Gurudwara Bangla Sahib
(temple shik)
- Laksmi Narayan Mandir
DELHI sud:
- Temple du Lotus
- Qutb Minar et
mosquée Quwat-ul-Islam
Menu INDE du nord
Religions
Chronologie
L'INDE, un pays à la recherche d'une capitale
DELHI, une ville qui s'est cherchée
L'INDE, de capitale en capitale...
Au IIIe siècle avant J-C, Ashoka, troisième empereur de la dynastie des Maurya régnant sur l'Asie du sud, de l'Afghânistân au Bengale et sur la plus grande partie de l'Inde actuelle, établit sa capitale à Patna (Pataliputra). Son empire va peu à peu se déliter au cours de siècles suivants en royaumes rivaux (Pallava, Ska, Vakataka, Magadha...). Le sud de la péninsule est contrôlé par les Chera, les Chola et les Pandya.
Par la suite, l'Empire Gupta (IVe-VIe siècle) établit au nord de l'Inde eut successivement pour capitales Patan puis Ujjain. Après avoir rayonné largement sa culture en Asie du sud-est, l'empire fit place à divers royaumes rivaux en Inde du nord.
Le Moyen Âge indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux: un court empire Harsha centré sur la vallée du Gange avec Kânauj pour capitale. Il est en conflit avec les Pala, Chalukya et surtout avec les Pallava de Kânchî, qui, dans le sud, s'opposent aux Chola et aux Pandya.
Après le Xe siècle, les clans nomades musulmans d'Asie centrale pénètrent régulièrement dans les plaines du nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création du Sultanat de Delhi. Qûtb ud-Dîn Aibak se déclara Sultan de Delhi en 1206 et son successeur Qûtb ud-Dîn Aibak fonda la dynastie des esclaves bientôt attaquée de toutes parts par les Mongols et la révolte des rajpoutes.
La dynastie des Khalji arriva au pouvoir en 1290 puis céda la place à la dynastie des Tughlûq à partir de 1320.
Pendant ce temps, dans le sud, au début du XIVe siècle, les pillards musulmans ont causé la chute de tous les royaumes hindous jusqu'à se que s'établisse à la tête du royaume de Vijayanâgar des dynasties qui vont durer jusqu'à la fin du XVIIe siècle où le royaume va éclater entre Mysore et Nizam.
En 1398, arrivant d'Asie centrale, Tamerlan mit Delhi à sac.
La dynastie des Sayyîd s'installa en 1414 à Delhi, remplacée peu après, dès 1456, par les Lodî. Sikandâr Lodî décida en 1504 de construire Âgrâ et d'en faire sa capitale.
Le turco-mongol Bâbur, descendant de Gengis Khan et de Tamerlan, arrivant lui aussi d'Asie centrale, franchit l'Indus en 1526 et eut raison du Sultanat de Delhi. Humâyûn, son successeur à la tête de la dynastie des Moghols, fut le constructeur de la septième ville de Delhi, Dilli Sher Shahi, en 1534. Son fils et successeur Akbar préféra Âgrâ à Delhi et il construisit Fatehpur Sikri pour en faire sa capitale tandis que le petit-fils Jahangir passa son temps entre Âgrâ, Lahore et le Cachemire.
Delhi revint sur le devant de la scène avec Shah Jahan, le fils rebelle de Jahangir, qui en 1638 (ou 39) décida la construction d'une nouvelle ville à Delhi sous le nom de Shahjahanabad.
Au XVIIe siècle, survient une rébellion contre les Moghols menée par les Marathe qui arrivent à s'imposer sur une grande partie de la vallée du Gange et de l'Inde centrale.
En lutte avec l'Empire Moghol, au XVIIIe siècle, le vaste Empire marathe finit par se fractionner en entités régionales vassales confédérées qui s'émancipèrent rapidement après la défaite marathe devant une invasion afghano-moghole en 1761.
En 1739 et 1757 la ville de Delhi fut prise par les rois de Perse. En 1803, la dynastie moghole affaiblie et en proie à des rivalités fit appel aux Britanniques pour l'aider à faire face aux Marathes.
En 1857 Delhi fut le siège de la Révolte des Cipayes. Les Cipayes étaient des soldats indiens enrôlé dans l' Armée de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Parmi les causes de l a révolte, on peut évoquer l'emploi de nouvelles cartouches (1853) graissées au suif de porc ou de boeuf (ce que ne pouvaient accepter les hindous et les musulmans) et l'obligation nouvelle (1856) de servir Outre-mer La mutinerie de ces soldats indiens enrôlés dans l'armée anglaise fut réprimée et la Couronne britannique prit le contrôle du Raj, déplaçant la capitale de Delhi à Calcutta. Mais la décision fut prise en 1911 de construire une nouvelle capitale à Delhi, New Delhi, où le Vice-Roi s'installa en 1929.
Avec l'Indépendance, New Delhi est devenue la capitale de l'Union indienne depuis 1947.
Les différentes DELHI...
Les restes de huit cités majeures ont été découverts à Delhi. Les cinq premières se trouvaient dans ce qui est aujourd'hui le sud de l'agglomération de Delhi.
1 - Indraprastha, cité légendaire qui aurait été fondée en 1450 av. J.-C. par les Pândavas, héros du Mahabharata
2 - Lal Kot en 736 rebaptisée Qila Rai Pithora en 1180
3 - Siri en 1304
4 - Tughlaqabad en 1321
5 - Jahanpanah en 1334
6 - Ferozabad en 1354
7 - Dilli Sher Shahi ou Dinpanah ou Purana Qila en 1534
8 - Shahjahanabad en 1638.
En 1929, les Britanniques s'installent à New Delhi.
Menu INDE du nord
Etape précédente:
VARANASI (Bénarès)
Mardi 9 février, soirée
Nous sommes récupérés à l'aéroport Indira Gandhi par un chauffeur chargé de notre transfert. En cours de route, les 40 kilomètres qui séparent l'aéroport de la ville, nous sommes appelés par Sohan qui sera notre nouveau guide ici, à Delhi, afin de convenir du rendez-vous du lendemain. Il est fixé à 10H seulement. N'est-ce pas bien tard ?
Nous retrouvons l'hôtel Pluto's Inn **(*) sur le un boulevard Aruna Asaf Ali Marg où nous avions logé lors de notre arrivée à Delhi il y a un peu plus d'une semaine. Nuit plus tranquille que lors de la première nuit... Accueil aussi froid que le premier jour mais cela n'a pas été mieux à Agra et à Orchha...
Lors de notre précédent voyage en 2009, à l'issue d'un tour au Rajasthan, nous n'avions pu découvrir que très partiellement cette ville (Tombeau d'Humayun, mausolée de Gandhi (Raj Gath) et l'arc de triomphe India Gate), c'est pourquoi nous avons aujourd'hui un programme complémentaire. Nous espérons que la visite de Delhi ne sera pas affectée par les troubles sociaux engendrés par les paysans de la sous-caste Jat de l'état d'Haryana, au nord de Delhi, qui en cette mi février 2016 ont coupé le canal Munak assurant 60% de l'approvisionnement en eau de Delhi comme on a pu le voir ces derniers jours dans les bulletins d'informations télévisées.
Sous le terme générique de Delhi, il faut entendre " territoire de la Capitale nationale de Delhi" qui regroupe 5 municipalités et comptant 17 millions d'habitants. L'une d'elles est New Delhi, la capitale politique de l'Union indienne qui ne compte que 250 000 habitants tandis que l'agglomération considérée plus globalement compte au total 25 millions d'habitants, ce qui en fait la deuxième plus grande du monde.
Mercredi 10 février
En attendant le départ, coup d'oeil sur l'avenue toujours aussi peu engageante. Des ouvriers sont en train d'installer des chapelets de guirlandes d'oeillets d'inde devant l'hôtel, en forme d'arc de triomphe car un banquet de mariage va certainement y être organisé.
OLD DELHI, la ville moghole: mosquée Jama Masjid et bazar Chandni Chowk
A 10h, Sohan et le chauffeur viennent nous prendre à l'hôtel. Logés au sud de la ville, nous allons devoir la traverser pour gagner Old Delhi, tout à fait au nord de la ville, afin de commencer les visites. Nous passons dans les quartiers centraux de New Delhi où l'on peu apercevoir les bâtiments de différents ministères. Nous apercevons sur notre gauche l'India Gate, "la Porte de l'Inde" édifié en 1921 à la mémoire des 82 000 soldats de l'armée indienne morts pendant la période 1914-21 lors la Première Guerre mondiale sur divers champs de bataille, notamment en France. Puis nous passons en bordure du Parc Shanti Vana où se trouve édifié le Raj Ghat, le mémorial du Mahatma Gandhi, marquant le site de sa crémation en 1948.
Il est plus de 11H lorsque nous arrivons dans le quartier complètement embouteillé du bazar (Meena et Urdu bazars) et de la grande mosquée.
Il faut verser un écot au gardien des chaussures avant de passer le portail nord de la mosquée...
La mosquée de Shahjahânabâd ou mosquée (Masjid) du vendredi (Jama) de Delhi, est la plus grande d'Inde. En effet, elle peut accueillir 25 000 personnes sur le parvis. Elle a été construite entre 1650 et 1656 sous le règne de l'empereur moghol Shâh Jahân. Elle est revêtue de grès rouge. Sur un plan moghol, elle se compose d'une grande cour pavée sur laquelle donnent trois hautes portes, une sur chaque côté. La salle de prière ou haram (61x27,50 mètres) s'ouvre par une façade avec un portail en forme d'arc (iwan ou pishtak) entouré de fines colonnettes et surmonté de chatris. Elle est entourée de deux minarets élancés (40 mètres), également surmontés de chatris, et surmontée par trois dômes bulbeux à hauts tambours. Les trois premiers étages des minarets sont en grès rouge, le quatrième en marbre et le cinquième en grès. À l'intérieur, alors que le minbar est plutôt petit, le mihrab est imposant.
A cette heure, les fidèles et les touristes sont peu nombreux. En revanche, les graines semées dans la cour attirent les pigeons et il faut donc faire attention aux "tirs" des pigeons qui lâchent leur fiente. Du bord de la cour, à 500 mètres de là, on aperçoit bien le Fort Rouge, construction contemporaine de la mosquée. Au pied de la mosquée, sur les marches menant au portail est, des Indiens sont allongés prenant tranquillement le soleil.
En 2006, deux explosions ont blessé treize personnes (sur les 1000 fidèles réunis) dans la mosquée lors d'un attentat et en 2010 des tireurs sur une moto ont ouvert le feu sur un bus stationné près de la mosquée blessant deux touristes.
Après un peu plus d'une demi-heure de visite, petite marche à pied et courte visite dans le bazar notamment dans les rues Patel Gali et dans Dariba Kalan qui aboutit sur Chandni CHowk, l'axe central de la ville moghole mais nous n'irons pas jusque là car il faudrait au moins consacrer une demi-journée à parcourir ce bazar. Le grand bazar fut établi en 1648 par la princesse Jahanara Begum Sahib, la fille de Shah Jahan. Dans ces rues il y a profusions d'étals de fruits et légumes, cuisines de trottoir pour manger sur le pouce, artisanats divers (matelas), tenues et accessoires pour les mariage... Au-dessus de la rue, un inextricable réseau de fils électriques masque presque le ciel et sert aux singes équilibristes pour se déplacer rapidement, ni vus ni connus.
NEW DELHI: temple sikh Gurudwara Bangla Sahib
Il est un peu de midi lorsque nous repartons en voiture vers le centre de la ville notamment en bordure du Parc Shanti Vana où se trouve édifié le Raj Ghat, le mémorial du Mahatma Gandhi, marquant le site de sa crémation en 1948.
A 12H45, Sohan nous conduit visiter le temple plus grand temple shik (sikh signifie "disciple") de Delhi, le Gurudwara Bangla Sahib (sur Ashoka Road), bâti à la fin du XVIIIème siècle. Tout de marbre blanc, coiffé d’un dôme doré et agrémenté d’un vaste bassin pour les ablutions des fidèles, il fut bâti au 18ème siècle en souvenir de la visite du huitième Gourou Harkrishan, en 1664.
Un visite très originale et instructive... Le temple est un lieu ouvert à tous.
SIKHS ET SIKHISME
En Inde, on estime la communauté Sikh à quelque 20 millions de personnes, soit à peine 1,7% de la population indienne.
Le sikhisme (sikh signifie "disciple") est une religion monothéiste fondée dans le nord de l'Inde à la fin du XVe siècle par le Gurû Nanak, né près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Avant de forger sa doctrine, il a voyagé à travers l'Inde, les pays voisins de religion bouddhiste et a parcouru le monde musulman. Il voudrait lutter contre les guerres et discriminations, telles les castes, qui ont souvent une origine religieuse. La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix Gurûs. La majorité des convertis au sikhisme est issue de la caste des Jats, l’élite rurale du Pendjab, et une minorité de convertis sont des Dalits (intouchables).
La foi sikhe se réfère au "Nom Vrai" (Satnam) éternellement "Un", Dieu souverain et omnipotent, à la fois transcendant et immanent, créateur et destructeur, intemporel et partout présent. Les sikhs ne croient pas en l'adoration des idoles, dans les rituels ou les superstitions.
Le Sikhisme est une religion égalitaire, fondée sur l’absence de discrimination basée sur le genre ou la caste. Or, en Inde, les noms de famille réfèrent à la caste, la religion, la région d’appartenance, le métier. Pour éviter ce marquage, les Sikhs utilisent comme "middle name" le nom Singh qui signifie "Lion" pour les hommes et Kaur pour les femmes, ce qui signifie "Princesse".
Mais attention, pas plus que le turban ne fait le sikh, le nom Singh est porté par des Indiens qui ne sont pas sikh mais peuvent par exemple appartenir à la caste hindoue kshatriya des nobles et des guerriers.
Durant le XVIIIe siècle, les Sikhs firent l'objet de répressions et de persécutions de la part des autorités dans un contexte de fanatisme exacerbé. Ils durent faire des sacrifices extrêmes pour protéger et préserver leur foi et leur identité. Les Sikhs profitèrent du délitement de l'Empire Moghol pour établir leur propre royaume qu'ils achevèrent de constituer sous le Maharaja Ranjît Singh (1780-1839). L'empire sikh dura un demi-siècle et fut annexé par les anglais en 1849 cependant l’armée britannique indienne est réorganisée en 1890 sur la base de « races martiales », en particulier les Jats sikhs.
Dans le sikhisme comme dans beaucoup de religions qui prônent la tolérance, souvent les fidèles offensés n'en restent pas moins de simples humains qui n'accordent pas le pardon et ripostent par la violence. Le 5 juin 1984, le temple d'Or d'Amritsar, haut lieu du sikhisme, fut le théâtre d'une opération militaire ordonnée par le Premier ministre indien, Indira Gandhi, dans le but de déloger les indépendantistes sikhs (mouvement apparu dans les années 1970) qui s'y étaient retranchés. Ce massacre fit officiellement 587 morts dont 493 sikhs (100 femmes et 75 enfants) et334 blessés. Précisons que ce temple incendié durant l'opération, a été reconstruit. La violation de leur lieu saint fut considérée comme une insulte majeure par certains sikhs, ce qui conduisit à l'assassinat d'Indira Gandhi quatre mois plus tard par ses propres gardes du corps sikhs, les sikhs étant très présents dans l'armée. En réaction à cet assassinat, des émeutes anti-sikhs frappent l'Inde, et plus spécifiquement la région de Delhi, faisant 2000 morts, et voire même 3000...
Quelques mots sur ce qui rend les Sikhs bien visibles, notamment ceux qui se conforment à la Khalsa.
Le Khalsa (mot d'origine persane qui signifie "pur"), est le nom, initialement donné par Gurû Gobind Singh, à l'ordre chevaleresque des Sikhs qu'il créa en 1699. Par extension, le mot désigne chaque membre de cet ordre, chaque Sikh (homme ou femme) qui a été" baptisé" ou initié en recevant l'Amrit.
Les Sikhs initiés (sikhs amritdaris), doivent suivre la règle des "5 K":
- Kesh: avoir les cheveux longs et la barbe qu'ils ne coupent pas car ce sont des cadeaux de Dieu (mais ils doivent les peigner deux fois par jour),
- Kangha: avoir un peigne dans les cheveux en permanence
- Kachera: porter un pantalon permettant de monter à cheval sans être gêné dans ses mouvements (le dhoti des Hindous s'y prête mal) ) et un turban (pagri)
- Kawra: porter un bracelet en fer symbolisant l'unité (boucle sans fin)
- Kirpan: porter un poignard recourbé représentant la valeur du courage en mémoire des persécutions subies.
Les sikhs non initiés ne portent pas tous ces attributs.
Le Turban sikh appelé pagri mesure entre 4,30 et 7 mètres de long. Il est généralement en coton de texture fine. Au dessous de celui-ci, un sikh porte généralement, un keski, (une pièce de tissu d’environ 1mètre) qu'ils conservent par exemple pour aller à la piscine ou faire du sport. Les femmes amritdharies portent le keski recouvert d’une chuni, une écharpe. La couleur du turban (souvent bleu foncé, safran ou blanc) n‘a pas de signification particulière mais le rouge ou le magenta sont souvent préférés pour un mariage et le blanc lors de funérailles. La signification religieuse du turban se double aussi d’une signification culturelle. Après la mort d’un chef de famille, le fils aîné reçoit un turban qui symbolise la responsabilité et la dignité d’un chef de famille. A l’occasion d’un mariage, les parents du couple échangent des turbans comme symbole de leur respect et estime mutuelle.
Si quelqu’un commet un acte impardonnable, il arrive qu’il pose son turban aux pieds de l’offensé en signe d’humiliation. Déranger, faire tomber ou enlever le turban de la tête de quelqu’un est une insulte grave, un manque de respect total. Les sikhs ont souvent dû lutter pour obtenir le droit de porter le turban en toute circonstance et d’avoir leur photo d’identité prise en portant le turban.
Attention, tout indien enturbanné n'est pas un sikh. Au Rajasthan, un type de turban est utilisé qui était à l'origine porté par les fermiers et bergers vivant dans une région à dominante désertique pour se protéger la tête.
Quelques sikhs célèbres:
- Bhagat Singh (1907-1931) combattant nationaliste indien,
- Giani Zail Singh (1916-1994) qui fut président de l'Inde de 1982 à 1987,
- Montek Singh Ahluwalia, économiste indien né en 1943, directeur adjoint du Commissariat au Plan indien après avoirt travaillé à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international,
- et surtout Manmohan Singh né dans l'actuel au Pakistanen 1932, économiste et un homme politique, membre du Congrès national indien et devenu Premier ministre de 2004 à 2014.
Pour être reconnu comme un temple sikh officiel, il faut que le Gurudwara arbore le drapeau orange, contienne le livre sacré et soit en mesure d'offrir gîte et nourriture. En effet, en sortant, il est possible d'aller manger au Langar (cantine communautaire gratuite créée à l'origine pour lutter contre la séparation des castes). Ce concept a été lancé au XVIe siècle par le Guru Nanak, le premier guru sikh, puis répandu par le Guru Angad. Le même rituel alimentaire des repas servis gratuitement se produit dans les gurdwaras (temples) sikhs partout sur la planète.
Mais commençons par le commencement. Pour y entrer, il faut se déchausser et se couvrir la tête. Mis à notre disposition, on utilise un fichu orange que l'on noue pour en faire une sorte de bonnet ou de semblant de turban. Nous commençons la visite par la salle principale du temple qui contient le Guru Granth Sahib sous un dais. Les sikhs se prosternent devant le livre sacré et déposent un don d'argent (sachant qu'ils consacrent normalement 10% de leurs revenus au Gurdwara) avant de s'asseoir par terre pour prier.
Après cela Sohan nous conduit vers les cuisines près desquelles des personnes s'affèrent aux corvées de pluches tandis qu'une foule de centaines de personnes attend patiemment l'ouverture de la "cantine gratuite" ou langar.
Tous les jours, 10 000 (on trouve aussi le nombre de 100 000 !) repas sont servis gratuitement au Temple d'Or, appelé Harmandir Sahib, situé dans la ville d'Amritsar, au nord-ouest de l'État du Pendjab. A Dehli, les langars des gurdwârâ les plus importants servent plus de 50 000 repas quotidiens. Des donateurs fournissent les moyens en matériels et denrées tandis que des bénévoles assurent la préparation, le service, la vaisselle et le nettoyage. Les hommes et les femmes sikhs doivent redonner à la communauté et, par exemple, se porter volontaires pour aider à la préparation des repas. L'idéologie sous-jacente aux cuisines communautaires appelées pangot, instaurées par le guru Arjan, un des dix prophètes fondateurs du sikhisme, est de promouvoir le devoir de charité et l'égalité entre tous: pauvres et rois s'assoient et mangent au sol, comme des égaux. Tout le monde est bienvenu, sans distinction de confession. Ce n'est donc pas un service directement destiné aux plus pauvres. Nourrir son prochain est un geste religieux.
La nourriture est végétarienne car elle permet à tous de manger sans distinction, avec un menu est classique, invariable: thalis, naan, riz au curry, lentilles… Le végétarisme est une norme culturelle dans le sikhisme prônée dans le "Livre Saint" des sikhs, le Guru Granth Sahib. Nous ne nous laisserons pas tenter d'autant que pour ma part j'imagine que le dosage en épices serait inapproprié. Les cuisines que nous traversons sont impressionnantes, avec une machine qui cuit à la chaîne les galettes chappattis que de petites mains ont étalées au préalable sur une table voisine. Plus loin, c'est une batterie d'une demi-douzaine de grosses marmites et cuivre et d'autres cocotes. Une autre batterie, de woks cette fois, sert à cuire des lentilles (les dahls). De seaux métalliques de 10 litres sont remplis, près pour la distribution.
La porte du vaste réfectoire propre et clair s'ouvre. Des centaines de convives entrent silencieusement dans une discipline impeccable et s'assoient sur des nattes, par doubles rangées en se tournant le dos, jambes croisés et plateau calé entre les pieds ou posé devant ses genoux. Des sikhs circulent au milieu des rangs pour remplir les plateaux. Extraordinaire...
Nous quittons le temple vers 13H15. Si nous n'avons pas profité de l'hospitalité sikh, le spectacle de ce repas nous a néanmoins ouvert l'appétit.
Mais nous allons encore patienter un peu car Sohan nous fait passer devant le temple hindou Lakshmi Narayan ou Birla Mandir, à 500 mètres de là. C'est le premier de la série de temples construits dans diverses régions de l'Inde par des membres de la riche famille d'industriels Birla. Il est consacré au dieu Vishnu et à son épouse Lakshmi. Il a été inauguré en 1939 par le Mahatma Gandhi qui a demandé qu'il soit ouvert aux gens de toutes les castes. Le temple à trois étages, dans les couleurs ocre jaune et pourpre, est construit dans le style Nagara des temples hindous du nord de l'Inde.
Arrêt photo de quelques minutes...
Pour aller déjeuner au restaurant The Waves, il faut aller dans les quartiers au sud de New Delhi, au-delà du périphérique Mahatma Gandhi, soit à une douzaine de kilomètres de distance ou une demi-heure du centre. Nous passons près de la cathédrale catholique du Sacré Coeur (1930) et repassons devant le temple sikh Gurudwara Bangla Sahib puis devant le Shangri-la Eros Hotel. Peu après, c'est le parc bordant le Raj Path où l'on peut voir les fonctionnaires se dorer sur les pelouses (il est 13H30). Puis nous empruntons sur une bonne partie l'avenue Sri Aurobindo (nom d'un des leaders du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, philosophe, poète et écrivain spiritualiste qui a développé une approche nouvelle du yoga) tandis qu'un camion d'incendie des pompiers nous dépasse sirène hurlante. C'est l'occasion de voir que le centre de Delhi est propre et que beaucoup de véhicules roulent au gaz pour limiter la pollution, même les autos rickshaws, et ils arborent le logo CNG (Compressed Natural Gas).
Nous passons devant l'Ashram Sri Aurobindo, une institution animée par un guru où des élèves séjournent pour suivre les enseignements d'un maître. Tout près de là, nous voici enfin au restaurant The Waves. Il est 14H passées. Le restaurant est bondé mais agréable. En tout cas cela nous change des salles à manger des hôtels et de leurs buffets.
Nous avons déjeuné dans le sud de la ville car le restaurant est proche de notre prochaine visite, 2 kilomètres soit quelques minutes...
Au sud de DELHI: le temple du Lotus (rappel) et le complexe du Qutb Minar
Puisque nous gagnons le sud de Delhi, c'est l'occasion de raccrocher une indente au sujet du Temple du Lotus que nous avons aperçu au début du circuit, en quittant Delhi pour Agra
Arrivant au sud de Delhi, il faut voir la magnifique architecture du Temple du Lotus implanté au milieu d'un parc dans le faubourg Bahapur. C'est le temple-mère du culte Baha'i ouvert à toutes les croyances. C'est une oeuvre de l’architecte iranien Fariborz Sahba réalisée entre 1980 et 1986 et qui a reçu de nombreux prix. Elle fait penser un peu à l'Opéra de Sydney. L'édifice consacré au "Dieu Un, à l’Unité de la Religion et de l’Humanité" se présente sous la forme de 27 pétales disposés sur 9 côtés (chiffre symbolique important pour la foi bahá’ie), recouverts de marbre. Une salle vide, où aucun rituel n'est accompli, sert à la méditation personnelle.
Le bahaïsme ou baha’isme a été fondé en 1863 par le Persan Mirza Husayn-Ali Nuri. Cette religion monothéiste de filiation abrahamique prétend réunir les croyances découlant de cette même origine. Cette religion réunirait 7 millions de fidèles répartis dans 189 pays et affiliés à 8 maisons d’adoration principales dont celle-ci. Le centre spirituel et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël.
Le complexe archéologique du Qutb Minar situé à Mehrauli est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis 1993 (l'entrée coûte 250INR).
C'est avec le minaret qu'à commencer la construction du complexe. Nous y reviendrons.
A 15H15 notre visite commence sans suivre a chronologie mais la simple logique du parcours.
Tout d'abord, au nord du site, s'élève le Ala-i-Minar. La construction de ce minaret avait été entreprise par Alauddin Khilji, après qu'il eut fait doubler la taille de la mosquée Quwwat ul-Islam voisine. Cette tour devait être deux fois plus élevée (soit environ 150 mètres) et plus grosse que le Qutb Minar pour être en bonne proportion avec la mosquée agrandie. La construction a toutefois été abandonnée lorsque le noyau de moellons grossiers a atteint 24,5 mètres de haut, après la mort de Ala-ud-din en 1316. Le chantier n'a jamais repris par ses successeurs de la dynastie Tughlûq.
Passant à l'ouest du site, nous visitons le mausolée du sultan Iltutmish, le second sultan de Delhi (règne de 1211 à 1236), construit en 1235. La chambre centrale de 9m², à trompes, suggère l'existence d'un dôme qui a dû s'effondrer. Le cénotaphe principal, en marbre blanc, est placé sur une plate-forme surélevée au centre de la chambre. La façade est ornée de sculpture ainsi que les murs intérieurs. La niche de prière (mihrab) en marbre est également ornée de calligraphies de versets du Coran. Le monument amalgame de motifs hindous à l'architecture islamique. La tombe à laquelle on n'accède pas, se trouve en dessous, au bout de 20 marches.
Nous arrivons aux vestiges de la mosquée proprement dite. La Quwwat-ul-Islam ("Puissance de l'Islam") mosquée également connue sous le nom de mosquée Qutub ou Grande Mosquée de Delhi. Elle a été construite en 1193 par Qutb-ud-din Aibak, fondateur de la dynastie des Mamelouk ou dynastie des Esclaves, sur les ruines du Lâl Kot, le Fort Rouge de la ville de Dhilî (construit par le Râi Pithora vers 1180), pour marquer sa victoire sur Rajputs. Ce fut la première mosquée construite à Delhi après la conquête islamique de l'Inde et l'exemple le plus ancien d'architecture Ghurid subsistante. La mosquée a été construite avec des matériaux récupérés après la destruction de vingt-sept temples hindous et jaïns. Les personnages qui ornaient les colonnes ont été martelés en vertu d'un iconoclasme motivé tant par la politique que par la religion. On retrouve encore des représentations féminines au déhanché bien connu. La mosquée est construite sur une cour pavée mesurant 43x32 mètres, entourée de colonnades abritant une galerie-cloître ajoutée par Iltutmish entre 1210 et 1220.
Sur le côté ouest de la mosquée se dresse le "Pilier de Fer", un pylône de plus de 6 tonnes remontant au tout début du Ve siècle et érigé par le raja gupta Chandragupta II en l'honneur de Vishnu. Haut de 7,20 mètres, composé de 98% de fer, il a résisté depuis 1600 ans à la corrosion due au climat de mousson et aux tentatives de destruction. Il porte une inscription sanskrite en script Brahmi.
Egalement, du côté ouest où se trouvait le mihrab subsiste les quatre des cinq arcs d'un mur-écran. Le pilier de Fer s'encadre parfaitement dans l'alignement de l'arc principal.
La visite du site est troublée par le fréquent survol par des avions de lignes car l'aéroport est tout proche (moins de 10 kilomètres).
Le clou de la visite est évidemment le Qutb Minar ("Tour de la victoire"). C'est le minaret indien le plus haut et le troisième du monde (après ceux d'Alger avec 265 mères et celui de Casablanca avec 210 mètres). Le Qûtb Minâr mesure 72,50 mètres de haut (80 à l'origine) et comporte un escalier de 379 marches mais l'accès en est interdit (suite à un mouvement de panique mortel survenu en 1981 et à des suicides). Le diamètre de la base est de 14,3 mètres tandis que celui du dernier étage est de 2,7 mètres. Les trois premiers niveaux cannelés sont en grès rouge tandis que les niveaux supérieurs sont en marbre avec des anneaux de grès rouge. Des versets du Coran sont calligraphiés sur les cannelures. Il faut admirer les balcons ouvragés supportés par des encorbellements muqarnas, autrement dit "en forme de nids d'abeilles".
Qûtb ud-Dîn Aibak (fondateur de la dynastie des Esclaves ou Mamelouks), le premier sultan de Delhi commence la construction du Qûtb Minâr en 1192 (ou 1199?) mais ne réalise que le premier niveau. En 1220, son successeur, Îltutmish, lui ajoute trois niveaux supplémentaires. Le dernier étage s'écroula suite à un séisme en 1368 (ou 1369?) et le sultan Fîrûz Shâh Tughlûq le fit construire en le dédoublant, ce qui matérialise les cinq niveaux actuels. Des séismes ultérieurs, en 1505 et 1903 lui ont occasionné quelques dommages qu'il a fallu réparer. Les fondations ont bougé puisque le sommet s'écarte de 65 centimètres par rapport à la verticale, ce dont on ne se rend pas compte depuis le sol.
Nous terminons par le portail principal Ala-i-Darwaza situé à l'angle sud-est de la mosquée Quwwat-ul-Islam. Il a été construit en 1311 par le second sultan Khilji de Delhi, Ala-ud-din Khilji. Le Ala-i Darwaza est le premier exemple d'architecture comportant de vrais arcs en ogive et vrais dômes en Inde. Le dôme est décorée de rouge grès et blanc incrusté décorations en marbre. Près de là est édifié le petit mausolée de l'Imam Zamin.
Après une heure et demie de visite, nous quittons le site à 16H30. De la voiture on aperçoit le dôme du mausolée Bhool Bhulaiya construit au XVIe siècle pour Muhammad Akbar Adham Khan, un général de l'armée d'Akbar.
Nous remontons vers le nord puisque le restaurant est dans cette direction. Pour nos éventuels derniers achats, Sohan a prévu un passage dans un emporium privé, Mughal Jewels & Crafts sur l'avenue Sri Aurobindo. Nous y sommes à 17H et y passons trois quarts d'heure avant de nous diriger vers le restaurant RDX, situé juste à l'extérieur du périphérique Mahatma Gandhi. Après avoir tâtonné un peu nous le trouvons à l'arrière dune place un peu fouillis. Dernier dîner et Sohan prend congé nous laissant aux bons soins du chauffeur pou nous reconduire à l'aéroport.
Heureusement que la marge horaire était large. L'aéroport Indira Gandhi n'est distant que d'un quinzaine de kilomètres mais le trafic est dense et surtout on ne pouvait pas prévoir une crevaison. Par dessus le marché, le chauffeur a eu les plus grandes difficultés pour débloquer la roue de secours, ce qui lui a pris un quart d'heure rien que pour l'extraire et une bonne suée tandis que, ne nous sentant pas trop en sécurité dans la voiture mal stationnée, nous avons jugé plus prudent de gagner le trottoir pendant ce temps-là.
"Pas de problème" comme on dit souvent ici. Avant 21H nous étions dans l'aéroport et nous avions plus de trois heures d'attente avant d'embarquer puisque le décollage n'avait lieu qu'à 1H30 du lendemain...
Jeudi 11 février
1H30. Décollage du Boeing 770-330 d'Air France assurant le vol AF225 à destination de Paris, un tranquille vol de nuit et une arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle un peu avancée, à 6H00.
Ne reste plus qu'à attendre patiemment un TGV pour la Bretagne...
PETITES CONSIDERATIONS PHILOSOPHICO-ETHNOLOGIQUES AU TERME DE CE VOYAGE...
De nos petites expériences de voyages express, c'est l'un des deux ou trois voyages qui nous ont le plus confrontés à un décalage culturel. Pourtant il s'agit de pays bien différents...
De notre récent voyage au Japon, on a retiré l'impression d'avoir nager à la surface d'un océan face à un iceberg dont on ne percevait que la partie émergée (10%), tout en pressentant combien de subtilités enfouies nous échappaient. Un Japon tout en discrétion et retenue. Illusion ! Sa façade occidentalisée et lisse n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Ici en Inde (et dans une moindre mesure on l'a aussi ressenti en Indonésie), on est aussitôt plongé sous la surface et on reçoit en pleine figure toute une masse de faits, de vécu... Au-delà d'un flot de couleurs, d'odeurs, de bruits et de contradictions (nonchalance et agitation, tolérance et violence...), on se trouve tout aussi démuni d'une compréhension globale face une inextricable complexité des relations interconfessionnelles et intercommunautaires, des pratiques au sein même d'un hindouisme au panthéon protéiforme, de la hiérarchie sociale mêlant castes et jatis...
En une semaine, ce petit bout de chemin en INDE nous aura plongés au fond des grandes spéculations philosophiques qui hantent l'humanité depuis toujours: POUVOIR, AMOUR, SEXE, MORT...
Menu INDE DU NORD
________________________________________________________________________________________________
; puis une ruelle tortueuse remplie de commerce (Vishwanath Gali) qui mène au sanctuaire principal de la ville, le Vishwanat Temple, construit il y a 1000 ans, archi surveillé par l'armée par peur d'attentats.
À proximité du Ghat se trouve le Jantar Mantar, un observatoire construit en 1737 par le Maharaja Jai Singh II de Jaipur
Je viens à vous comme un enfant à sa mère.
Je viens comme un orphelin pour vous, humide avec amour.
Je viens sans refuge pour vous, dispensateur de repos sacré.
Je viens d'un homme tombé à vous, uplifter de tous.
Je viens défait par la maladie à vous, le médecin parfait.
Je viens, mon cœur sec avec la soif, pour vous, l'océan de vin doux.
Faites de moi ce que vous voudrez.
chaque matin au lever du soleil et surtout chaque soir à la tombée de la nuit, la cérémonie de l'aarti puja rend hommage à la déesse Ganga, mère de tous les hindous.
Entre 18h et 19h, en fonction de la période de l'année, la Maine Gath est le lieu principal où officient les brahmans.
C'est un moment de communion pour les hindous qui voient une représentation du paradis dans cette cérémonie.
Tous les codes ne nous sont pas révélés pour comprendre cette ferveur mystique mais c'est assurément une chose qu'il faut voir au moins une fois si vous venez à Varanasi.
Chaque jour, au coucher du soleil cette cérémonie se répète dans Ghâts Dasaswamedh et Man Mandir Varanasi . La cérémonie se veut très solennelle, elle rassemble de nombreux fidèles qui viennent à pied ou en bateau. Pendant le rituel, où la fumée, le feu et l'eau sont les protagonistes, on entend des chansons résonner au rythme des cloches et des tambours, puis ils brûlent le bois de santal, et commencent à repartir les offrandes qui sont destinées au Gange sacré.
Enfin, lorsque le soleil se couche, fatigué d'avoir brûlé des heures durant, les ghats se remplissent et la Arti (cette cérémonie du feu que l'on avait tant apprécié à Hardiwar) peut débuter : face au Gange, plusieurs Brahmanes allument les mèches imbibées de camphre et font tourner les plateaux de cérémonies sur eux-mêmes puis les font circuler dans la foule de dévots. Ainsi, chacun peut profiter de la bénédiction des divinités, en approchant ses mains des flammes avant de les porter à son front.
Tous les sens sont sollicités lors de cette cérémonie. Outre le spectacle qui émerveille les yeux et l'odeur d'encens qui chatouille le nez, la musique a une place essentielle dans le rituel. Les chants hindous diffusés dans les haut-parleurs sont dédiés aux divinités, ils les glorifient et attirent leur attention, donnant toutes les chances de libération aux pujaris. Les dieux remerciés, le spectacle prend fin et la ville peut commencer à s'endormir paisiblement.
Mourir à Varanasi
Ils sont portés par les familles sur des brancards, enveloppés dans des tissus dorés pour les vieillards, rouges pour les femmes ou blancs pour les hommes, tissus dont les restes non calcinés brillent sur les marches du ghât.
Pourtant un des ghats est toujours actif, là-bas dans l'obscurité, c'est celui des crémations, le Manikarnika Ghât. Il fonctionne 24h/24 et semble être le ghat le plus sacré de Varanasi. Et pour cause, selon la croyance hindoue, qui meurt à Varanasi atteint directement lamoksha : le corps brûlé échappe au cycle des renaissances et les cinq éléments dont il est composé (la Terre, l'Eau, le Feu, l'Air et l'Ether - la force vitale -) se confondent avec le feu du bûcher, puis avec celui du soleil, pour enfin ne faire plus qu'un avec le Brahmane, l'Absolu. Cela constituerait selon le Shatapatha-brahmana (texte écrit par Yâjñavalkya, théoricien de la réincarnation) la troisième naissance de l'homme. La première est celle issue de l'union des parents et la deuxième se fait par le mariage.
Cette troisième naissance débute par un cortège funéraire : enveloppé de tissu, recouvert de papiers dorés et de colliers de fleurs, le corps est porté à travers la ville (c'est toujours étrange de voir passer un cadavre pendant que l'on boit tranquillement un chai dans les ruelles!) jusqu'au ghat de crémation où il est déposé sur le bûcher après avoir été lavé une dernière fois dans l'eau divine. La tradition veut que les femmes et les enfants n'assistent pas à la cérémonie, les pleurs pourraient déranger le rituel, plutôt banalisé dans l'hindouisme, contrairement à l'aspect tragique de la mort dans nos cultures.
A peine le corps brûlé, les membres de la famille s'en vont avec en tête l'assurance d'avoir laissé le défunt dans un paisible voyage pour le Nirvana. Pas le temps de détourner le regard qu'un autre corps prend place. La mort n'attend pas à Varanasi. Ou si, elle attend mais avec impatience. C'est l'effet que donnent ces mouroirs autour du ghat, remplis de vieillards, presque pressés de vivre leurs dernières heures dans la ville de Shiva. Le Nirvana est un bien précieux.
Mais la crémation n'est pas le lot de tous les hindous. Pour les saints, les femmes enceintes et les enfants, la sépulture se fait dans les eaux du Gange, témoignant de leur place sacrée dans la hiérarchie religieuse. Une image qui fait toujours un peu peur lorsque un bruit sourd tape contre la barque!
Une journée à Varanasi
À l'aube, laissez-vous rêver pendant la ballade en barque et découvrez comment s'éveille l'une des villes les plus anciennement habitées du monde (Varanasi daterait du VIIe siècle av. J-C. environ). Silence reposant et couleurs mystiques titillent notre imagination et donnent l'impression de flotter sur le Gange. Ici, des sadhus et des croyants s'adonnent à la purification dans l'eau sacrée. Là, les petits yogis, tout de rose vêtus, effectuent avec zèle les asanas (postures de yogas) que leur maître énonce énergiquement dans le micro.
La ballade mystique continue : un troupeau de buffles imposants traverse d'une rive à l'autre, des femmes lavent leur linge. Un vendeur flottant vous propose des coupelles de fleurs pour effectuer une puja dans le Gange. Impossible de refuser, l'ambiance donne plus qu'envie de remercier Shiva et ses compères de ces scènes magiques, que l'on ne peut voir qu'ici.
Mais où sommes-nous exactement ? La question revient souvent dans nos têtes tant le temps semble s'arrêter et les images si improbables.
A coups de mantras et d'offrandes, les croyants ne semblent jamais lassés de se donner aux dieux qui leur permettront de réaliser correctement leur Dharma (odre universel, morale hindoue) et de s'assurer un bon karma.
SOMMAIRE INDEX
Attention ! Certaines photos peuvent choquer !
...
La mort pour les Indiens
L'arrivée du mort
La préparation du bûcher
La crémation
...
La mort pour les Indiens...
...
"... Autour des bûchers, nous voyons beaucoup d'Indiens, recroquevillés, avec leurs inévitables guenilles. Aucun ne pleure, aucun n'est triste, aucun ne se préoccupe d'attiser le feu : tout le monde semble simplement attendre que le bûcher s'éteigne, sans impatience, sans le moindre sentiment de douleur, ou de peine, ou de curiosité..."
L'odeur de l'Inde, Pier Paolo Pasolini
...
Dans le religion hindoue, mourir c'est se libérer de l'état où nous sommes actuellement pour passer à un état meilleur. Pour cette raison, le sens de la mort est si peu dramatique pour les Hindous, qu'ils souhaitent finir leurs jours au bord du Gange, et veulent après être incinérés, que leurs cendres se mêlent à l'eau du fleuve sacré.
Loin de constituer un tabou, la vie et la mort s'entremêlent étroitement tout au long de l'existence.
Sans destruction, il ne saurait y avoir de création.
La mort est donc omniprésente dans le quotidien de tous les Hindous.
Bodhgaya (Bihar)
Varanasi (Uttar Pradesh)
Il faut s'attendre à y être confronté à chaque coin de rue...
...
"... Lorsque soudain, au détour d'une rue, un lépreux nous touche de ses moignons gazés, ou que, sur le trottoir, un vieillard agonise dans l'indifférence générale, nous nous trouvons brutalement confrontés à l'innimmable : la mort, cette mort à laquelle nous sommes, nous autres Occidentaux, si mal préparé..."
Fous de l'Inde, Régis Airault
...
La crémation selon les Hindous permet de libérer l'âme des morts.
Le lieux de crémation sont innombrables. On en trouve sur les rives de toutes les rivières sacrées de l'Inde. Et comme toutes les rivières sont sacrées... Mais certains lieux ont une importance particulière...
Le Mani Karnika ghat à Varanasi est le site le plus sacré de tout le sous-continent. Y être incinéré signifie pour le défunt la fin du cycle des réincarnations. L'accession directe au Nirvana. Nuits et jours les cadavres ne cessent de s'y consumer sur des dizaines de bûchers.
...
L'arrivée du mort...
...
En bus, accompagnés de toute leurs familles, ou bien en rickshaw, accompagnés de leurs plus proche parent, les morts arrivent en permanence sur les lieux sacrés où se déroulent les crémations.
Le cadavre est traditionnellement attaché sur un brancard en bambou et transporté par quatre personnes.
"Ram nam satia eh"
Le nom de Rama est sacré !
Tous ceux qui portent et accompagnent le défunt scandent sans cesse ces paroles sacrées. L'arrivée sur les ghats peut être très discrète... Parfois, le défilé qui accompagne le défunt est important et c'est l'occasion de chant, de musique et de danse.
Les femmes n'assistent pas à la crémation. Il est dit que les larmes des femmes seraient un obstacle à la Libération...
Le plus proche parent du défunt (le fils aîné, le frère, le mari...) commence par se faire raser la tête. Il ne garde de sa chevelure qu'une petite touffe à l'arrière du crâne. La touffe doit passer au travers d'un anneau.
...
La préparation du bûcher...
...
Le bois est devenu une denrée rare et chère... que l'on fait venir par bateaux de l'amont du fleuve.
De la découpe à la vente du bois en passant par la pesée, le bûcher funéraire nécessite une attention toute particulière.
La balance fait la fortune
des vendeurs de bois -
Varanasi (U.P.)
200 kilos de bois minimum sont nécessaires pour assurer la combustion complète d'un corps. Sachant que le kilo de bois se négocie aux environs de 60 roupies le kilo... Le prix d'une incinération n'est pas à la portée de tout le monde...
... On raconte que les plus grosses fortunes de Varanasi sont les marchands de bois...
...
La crémation...
...
Tous les Indiens n'ont pas droit au bûcher...
Seuls ceux qui sont décédés d'une mort naturelle "normale" peuvent prétendre à l'incinération. Les enfants de moins de 10 ans, les défunts victimes de la variole ou de la lèpre, ainsi que les saddhus et les femmes enceintes ne peuvent pas atteindre à la Libération par le biais de l'incinération.
Ceux qui sont morts suite à un accident, une maladie, un meurtre n'ont également pas le droit de brûler le long du fleuve... leurs cadavres ira directement rejoindre les eaux sacrés. Leur mort brutale ne peut être que le fruit d'un mauvais karma... Aussi le salut par la crémation leur est-il refusé.
Les saddhus, déjà assurés d'atteindre à la Libération, n'ont donc pas besoin du feu purificateur et salvateur. Une fois lestés, ils sont immergés, assis dans la position du lotus, directement dans les eaux sacrées du gange.
Parfois, c'est un cadavre décapité qui descend le fleuve...
Varanasi (U.P.)
Le défunt est généralement enveloppé dans un linceul de couleur. Rouge s'il s'agit d'une jeune femme, orange s'il s'agit d'une personne âgée et blanc s'il s'agit d'un jeune homme.
La cérémonie en elle-même se déroule selon un rituel sacré.
Le cadavre est transporté jusqu'aux abords du fleuve sur le brancard en bambou. On immerge le corps à plusieurs reprises. On le dépose ensuite sur la berge où on lui versera de l'eau du Gange dans la bouche.
Puis on dresse le bûcher funéraire, sur lequel viendra reposer le défunt. Le fils aîné (à défaut le plus proche parent), préalablement rasé et vêtu d'un simple dothi blanc, ira cherché le feu sacré. Il tournera ensuite autour du bûcher un nombre variable de fois avant d'y mettre le feu.
Pendant la crémation, les "doms" affectés au bûcher veillent à entretenir le feu et rassemblent les morceaux au centre du foyer. Ils manient pour cela les grandes perches en bambou qui servaient de brancard au défunt. C'est également avec ces perches qu'il brise le crâne du mort afin de faciliter l'élévation de l'esprit...
A la fin de la crémation, la plupart des restes sont balancés dans le Fleuve. La place est sommairement nettoyée. Le fils aîné remplit alors une vasque en terre cuite d'eau du Gange. Il est le dernier. Tous les autres sont déjà partis. Il tourne le dos au lieu de la crémation et balance le pot par dessus son épaule. C'est l'ultime geste d'adieu. Le fils, sans se retourner, peut maintenant s'éloigner. Il a effectué son devoir.
Il reste également la possibilité de passer par l'incinérateur électrique... C'est beaucoup moins cher... Mais beaucoup en ignore même jusqu'à l'existence et puis... cela ne va pas avec la tradition...
...
L'incinérateur électrique, Harischandra Ghat,
...
???
Entre 1898 et 1917, le premier égout pour l’évacuation des eaux usées domestiques est
construit. Surnommé transewer, il traverse la ville en arc de cercle du sud vers le nord pour
rejoindre la Varuna puis le Gange, en aval de la ville (Carte 5). Conçu pour une population de
200 000 habitants, il constitue aujourd’hui encore l’armature principale du réseau, tandis que
la population de Varanasi atteint 1,2 million d’habitants en 2001
. Par pompage électrique, l’objectif est de rediriger les eaux usées
arrivant sur le tronçon du Gange où ont lieu les usages religieux jusqu’au transewer au travers
de canalisations non gravitaires155, lequel débouche sur le Gange en aval de la ville [UPJN,
2007]. , entre 1986 et 1993, la
réhabilitation des cinq pompes électriques construites dans les années 1970, la construction
d’une nouvelle station de pompage
’un égout principal qui
traverserait la ville en arc de cercle du sud vers le nord pour rejoindre la Varuna puis le
Gange, en aval de la ville
l’égout
principal construit à l’époque anglaise soit aux canaux à ciel ouvert ou aux rivières Assi et
Varuna, de sorte que le premier est rapidement surchargé et que les seconds contiennent à la
fois des eaux usées domestiques et pluviales
Malgré toute la pollution qui règne ici, ce n’est pas un hasard si Bénarès, qui doit son nom de Varanasi, aux deux rivières, la Varuna et l'Assi qui se jettent dans le Gange, porte aussi le nom de Kashi, la cité de Lumière.
Le paradoxe du Gange
Nul ne peut en douter : si le Gange est considéré par les Hindous comme un fleuve sacré, il est aussi l'un des plus pollués de la planète. Sacrée ou polluée, son eau est un véritable paradoxe...
Un fleuve pollué...
" Face au 1,7 milliard de litres d'eaux usées déversés chaque jour dans la rivière sacrée, les capacités des usines de traitement s'avèrent insuffisantes. Malgré le milliard d'euros dépensé jusqu'ici par le gouvernement indien dans le cadre du Ganga Action Plan (GAP), le Gange continue de suffoquer ." ( Libération, article du 31/01/2005 - Le Gange, un dépotoir à fleuve ouvert )
Lire l'article en entier :
http://web.radicalparty.org/pressreview/print_250.php?func=detail&par=12213
... une eau incorruptible
Certains scientifiques ont observé les caractéristiques particulières de cette eau qui "pourrit pas " et a d'étonnantes propriétés de régénération, dans les circonstances où on pourrait s'attendre à trouver une multiplication des germes ( cadavres, déchets...). Un ingénieur environnemental a mesuré que quantitativement, le Gange semble nettoyer les particules en suspension 15 à 20 fois plus rapidement que d'autres fleuves.
From Science Frontiers #94, JUL-AUG 1994 . © 1994-2000 William R. Corliss
The Incorruptibility Of The Ganges
Le nom de Varanasi provient du lieu de rencontre entre 2 rivières : la Varuna au Nord et l'Assi au Sud. Les colonisateurs anglais qui avaient du mal à prononcer Varanasi, ont déformé ce dernier par Bénarès, plus facile à prononcer...
Il est dit que c'est la ville de Shiva car c'est depuis cette ville que Shiva s'élança en direction du ciel sous la forme d'une colonne de lumière (d'où un autre nom de la ville qui est Kashi, la ville de la lumière).
Cette ville est composée de 90 ghat qui s'étendent sur plus de 6 kms; puis une ruelle tortueuse remplie de commerce (Vishwanath Gali) qui mène au sanctuaire principal de la ville, le Vishwanat Temple, construit il y a 1000 ans, archi surveillé par l'armée par peur d'attentats.
Nous arrivons sur le bord du Gange, nous pouvons observer les ablutions de ces hindous, se lavant dans le Gange, buvant son eau; plus loin lavant les vêtements, pour ensuite en fin de vie avoir la "chance" d'y voir ces cendres déversées.
Le spectacle est impressionnant. Le guide du Routard nous dit qu'on n'en sort pas indemne. Pas faux! Il est difficile pour nous, occidentaux, d'arriver à être persuader que cette eau est pure! Nous avons la connaissance qui nous rappelle à 100% que cette eau est polluée plus que de raisons, et qu'elle est loin d'être pure! Mais face à ces pèlerins, qui nous rappellent à 2000% que leur foi est leur plus grande connaissance, et que pour eux cette eau est une purification réelle nous fait douter quelques secondes et arriverait presque à nous tenter de toucher cette eau... voire la boire. Mais non!
Nous nous intégrons à ces hindous, nous mêlant à eux durant leur procession.
Des bébés prennent leur premier bain dans le Gange. Des femmes boivent à 3 reprises l'eau. Des hommes se lavent par-ci, par-là, partout...
Il faut le voir pour de vrai pour y croire, pour ressentir le choc ressenti.
C'est un mélange d'étonnement, de joie, de vie, de mort, de pureté des actes, de déchets, de couleurs, de personnes, d'odeurs, de sentiments, d’émerveillement, de beauté... tout se mélange. On a l'impression de tout comprendre. Mais non...
Une chanson de ma jeunesse me revient...
"sur les eaux du Gange, les fumées s'évaporent,
étrange mélange de vie et de mort.
Immuable beauté d'une enfant qui s'endort,
le nez percé d'un anneau d'or..."
(the Charts (ancien groupe de Calogero)).
Pourquoi tant d'indiens vont-ils à Varanasi?
60 000 pélerins par jour viennent effectuer leurs ablutions rituelles dans le Gange. Parce que mourir à Varanasi est un grand privilège pour les Hindous; c'est en finir une bonne fois avec le cycle des réincarnations. Il est facile d'y voir de nombreuses personnes âgées, venir ici pour finir leurs jours. Un ghat est dédié aux bûchers funéraires. Les corps sont enveloppés dans des linges blancs et attendent d'être brûlés sur le bûcher de bois.
Pour les plus pauvres, ne pouvant s'offrir le bois nécessaire à la crémation, un crématorium électrique a été construit un peu plus loin...
Il faut savoir que le fleuve est vénéré comme une déesse vivante et on lui attribue un pouvoir purificateur illimité.
Les textes sacrés de l'hindouisme disent que des bains quotidiens dans le fleuve préparent l'âme pour le dernier voyage.
Ok, jusque là j'ai compris. On incinère les corps, et comme l'an passé, nous pouvons voir qu'ils jettent les cendres (ou presque) dans le fleuve, la rivière, ou au mieux : Le Gange. Sauf qu'il y a une information importante à connaitre : seuls les personnes mortes d'une mort "normale" ont le droit d'être incinérées!
On nous explique alors que les enfants de moins de 10 ans, les malades de la lèpre ou variole, les femmes décédées en étant enceinte, les sadduhs ne peuvent pas atteindre la libération par l'incinération : ils sont jetés en position du lotus, tout entier dans le Gange... ARGHHHHHH j'ai bien fait de ne pas la toucher cette eau!!!!!
Pour la petite histoire c'est parce qu'une mort brutale est signe de mauvais karma qu'on ne peut avoir le salut par le bûcher. Et pour les Saddhus? Et bien car ils sont assurés d'atteindre la libération, et n'ont donc pas besoin de ce feu salvateur...
(pour les courageux, certaines photos sont visibles en tapant "cadavre dans le Gange" sur votre moteur de recherche - session image). Âmes sensibles s'abstenir.
__________________________________________________________________________________
DIVERS
HINDOUISME
Cette religion introduite par les Aryens remonte au XVe s. avant J-C en Inde. Les écrits concernant cette période relatent de manière symbolique des faits historiques. Rédigés en sanskrit, il s'agit de longs écrits poétiques, les Védas : le Ramayana (48000 vers), plus philosophique que religieux, le Mahabharata (200000 vers, sorte d'Iliade indienne) influencés des Upanishad. Ce n'est pas une religion révélée mais le résultat d'une tradition qui n'a été écrite qu'entre 800 et 300 avant J-C.
Le panthéon hindouiste est très fourni et principalement constitué de divinités mâles.
Parmi les divinités originelles :
- INDRA, roi-dieu guerrier et agraire, dieu du temps qu'il fait
- AGNI, dieu du feu (terme repris par le latin ignis et que l'on retrouve dans le mot ignifuger)
- SOMA, le fluide naturel (pensez à notre adjectif psychosomatique tellement galvaudé !)
- …
Entre le VIe et le IIe s. avant J-C, est apparue la triade divine (trimûrtî) plus puissante et plus proche de l'humanité
- BRAHMA, créateur de l'univers
- VISHNU, conservateur dont il faut citer deux incarnations humaines
o KRISHNA, dieu enfant très populaire dont la ''bible'' est le Mahabharata (avec le long poème de la Bhagavad) datant du début de l'ère chrétienne.
o RAMA, héros aux amours légendaires évoquées dans le Ramayana (même époque que le texte précédent).
- SHIVA, destructeur et régénérateur
Ces dieux ont évidemment eu des enfants tels que GANESH, le dieu à tête d'éléphant, fils de SHIVA dont un avatar, au sens religieux du terme (métamorphose humaine d'une divinité) est Kali, la déesse noire de la mort et de PARVATI. Citons HANUMAN, le dieu singe et GARUDA, le dieu oiseau, qui selon la légende aidèrent Rama à ramener dans le nord de l'Inde son épouse Sita où le dieu Ravana la séquestrait au Sri Lanka.
Déjà marqué par les divers clivages sociaux et identitaires (âge, sexe, caste, région, langue, situation matrimoniale et familiale), chaque hindou a une totale liberté de choix de pratiques et de dévotions dans ce panthéon protéiforme.
Les diverses pratiques de l'hindouisme comportent quelques notions essentielles guidant la vie des êtres humains :
- l'ordre du monde, le dharma,
- le cycle des réincarnations, le samsara,
- le devoir individuel (agir justement), le karma,
- et l'espoir d'atteindre l'état de béatitude absolue obtenu par l'extinction des trois passions (désir, haine et erreur) délivrant l'être humain du cycle des naissances, le moksha amenant au nirvana.
Les hindouistes, tout comme les bouddhistes à leur suite, croient en la réincarnation. Celle-ci dépend de l'accumulation de bons et de mauvais karma dans ses différentes vies. Le but ultime est d'échapper au cycle des réincarnations grâce à l'ascèse (dépassement de soi et des vanités terrestres par l'austérité et les privations volontaires) qui permet d'atteindre le Nirvana (la paix éternelle) ou état de béatitude absolue obtenu par l'extinction des trois passions (désir, haine et erreur).
L'hindouisme étant issu du brahmanisme, son architecture sacrée est très codifiée. Le temple est une représentation du cosmos au centre duquel réside la divinité et les étages représentent la superposition des cieux et la tour les surmontant, l'axe de l'Univers.
On n'est hindouiste que parce que l'on est né dans une caste hindoue. On ne peut pas se convertir à cette religion. C'est en quelque sorte un droit du sang.
L'hindouisme a été introduit en Insulinde à partir du IVe siècle où il s'est transformé sous l'effet des anciens cultes animistes et il a peu à peu reculé à partir du XVe siècle, sauf à Bali, avec l'implantation progressive de l'Islam introduit par les marchands arabes.
________________
JAINISME
Le jaïnisme connaît ses débuts en Inde dès le Xe siècle avant notre ère mais c'est avec Mahâvîra, "Le Grand Héros", 24e et dernier Tirthankara jaïn (599-527 avant notre ère), que le jaïnisme connaît une expansion significative, au même moment que le bouddhisme.
Mahavira, appelé aussi Jina qui, comme le Bouddha, parcourut la vallée du Gange.
Comme les Bouddhistes, les Jaïns rejettent le système des castes et la domination des prêtres brahmanes. Ils renient l'origine divine et l'autorité des Veda et vénèrent certains saints, les tirthankaras (''passeurs de gué''), prêcheurs de la doctrine et plus modèles que dieux.
Le respect absolu de la vie fait que les jains les plus orthodoxes sont plus que végétaliens, en refusant la consommation de racines (pommes de terre, carottes...) car les cueillir, c'est tuer la plante. Les jains accompagnent la recherche du salut spirituel d'un respect absolu de toute vie d'où leur alimentation végétarienne et même végétalienne. En pratiquant la doctrine de la non-violence, ils portent le respect de la vie animale à ses plus extrêmes limites. Dans certaines sectes, ils portent un tissu devant la bouche pour éviter que les insectes n'y pénètrent et une brosse pour nettoyer l'endroit où ils s'assoient, pour ne pas déranger ou écraser toute créature vivante.
Les jaïna croient en la réincarnation. La seule manière d'échapper à la douleur est pour le jîva (l'âme) de se libérer des transmigrations (samsara) successives auxquelles l'âme est soumise et de parvenir ainsi au bonheur parfait éternel (nirvana). La libération ou moksha s'obtient grâce aux différents moyens définis comme les Trois Joyaux: la vision juste, la connaissance juste et la conduite juste.
À travers l'Ahimsâ, la non-violence, est enseigné le pardon. A travers d'un mantra, le jain peut demander pardon et effacer ses péchés c'est-à-dire brûler son mauvais karma pour atteindre l'éveil, le moksha. La cérémonie du pardon se nomme Kshamapana et elle a lieu une fois dans l'année lors d'un festival.
Le disciple jaïn doit méditer et pratiquer les quatre vertus suivantes qui sont à la base des cinq grands vœux:
- Maitrî : l'Amitié pour tous les êtres vivants.
- Pramoda : la Joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la libération (Moksha) du cycle des réincarnations.
- Kârunya : la Compassion pour les créatures qui sont malheureuses.
- Mâdhyasthya : la Tolérance28 (ou Indifférence, se tenir au centre comme le Purusha) envers ceux qui sont discourtois ou qui se conduisent mal.
Les cinq vœux majeurs des jaïns sont
- Le vœu de non-violence: ahimsâ. C'est la "non-volonté de faire souffrir les créatures", la "fraternité, compassion, charité universelle" ou "le respect impérieux de toute vie". Un peu à la façon de St François-d'Assise.
- Le vœu de sincérité: satya. En termes simples, c'est ne pas dire de paroles qui font du tort, mais le sens est beaucoup plus large.
- Le vœu d'honnêteté, de refus du vol: asteya. Voler, c'est prendre ce qui n'est pas donné. Les jaïns disent qu'il ne faut prendre que ce que l'on nous a donné.
- Le vœu de chasteté: brahmacharya. Le manque de chasteté est une faute qui peut prendre des formes diverses. Pour les laïcs, le couple jaïn doit pratiquer la fidélité absolue à son conjoint. Pour les ascètes (moines et nonnes), le vœu de pureté signifie le célibat absolu et l'absence de toute pratique sexuelle.
- Le vœu de non-attachement aux choses du monde, ou non-possessivité: aparigraha. L'attachement aux choses du monde consiste à ne pas désirer plus que ce dont on a besoin. Ainsi, l'accumulation de choses, même nécessaires, l'émerveillement devant la richesse des autres, l'avidité... Chez l'ascète (sadhu), cela se traduit par la non-propriété et le renoncement pur et simple
Les deux sectes principales du jaïnisme trouvent leur origine dans des évènements qui se sont produits environ 200 ans après la mort de Mahâvîra. Le schisme se produisit lorsque les chefs spirituels quittèrent le nord de l'Inde pour fuir une famine en gagnant le sud du pays. Pendant cette absence du chef spirituel, les Jains du nord renoncèrent à la nudité, l'une des règles du jainisme originel.
A l'austérité ascétique de leur vie s'oppose la luxuriance de leurs édifices religieux. Ne représentant que 0,4% de la population, ils sont surtout présents dans l'ouest de l'Inde (Rajasthan et Gujurat). Avec seulement 4,4 millions de croyants, le jaïnisme est la plus petite des 10 religions principales du monde, mais en Inde, les jaïns sont surreprésentés dans les secteurs économique et politique.
Gandhi est un hindou mais né dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie. Il a été profondément influencé par la façon de vivre jaïne, paisible et respectueuse de la vie, et il en a fait une partie intégrante de sa propre philosophie. Son premier maître spirituel (Gurû) a été un ascète jaïn, Shrimad Rajchandra.
Le svastika est un symbole du jaïnisme. Les points bleus entre les branches du svastika représentent les quatre mondes: en haut à gauche, le monde des hommes , en haut à droite, le monde des dieux, en bas à gauche, le monde des animaux et des plantes, enfin en bas à droite, le monde des démons.
________________________________
a
BOUDDHISME et RELIGION(s).
Le bouddhisme est la quatrième plus grande religion du monde. On estime le nombre de bouddhistes avec une immense fourchette, entre 350 millions et 1,7 milliards de fidèles (dénombrement difficile du fait de pratiques syncrétiques et de l'hostilité de certains gouvernements d'Asie). Son aire principale correspond à l'Asie du sud-est et à l'Asie orientale. Les communautés les plus importantes vivent à Ceylan (actuel Sri Lanka), au Japon, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée du Sud. Il était naguère très présent au Tibet, au Cambodge, au Laos, au Vietnam ou en Chine..., avant que ces pays passent sous influence communiste où l'athéisme s'impose face aux religions. Mais on assiste à une renaissance dans certains de ces pays... En revanche, le bouddhisme qui a été introduit en Insulinde à partir du Ve siècle dans le sillage de l'hindouisme a peu à peu été supplanté par celui-ci au cours de la période allant jusqu'au XIIe siècle, avant de disparaître à son tour, à partir du XVe siècle, dans la plus grande partie de l'archipel sous la poussée de l'Islam.
En 1957, après 2500 ans d'existence, le monde bouddhiste a fêté le "mi-temps" de l'ère bouddhique qui doit, selon la tradition, durer encore 2500 ans.
Le prince Siddharta Gautama, qui vivait dans le nord de l'Inde au VI-Ve s avant J- C découvrit peu à peu la dureté du monde et s'engagea dans la voie du renoncement. C'est ainsi qu'il parvint vers l'âge de 30 ans (ça fait penser à J-C) "l'illuminé" ou "BOUDDHA" ou encore Sakyamuni, et décida d'en ouvrir l'accès aux autres humains. C'est plus un sage qu'un dieu bien que le bouddhisme soit considéré comme une religion monothéiste.
Curieusement, une partie de sa doctrine rappelle celle du philosophe grec Héraclite, contemporain du Bouddha, affirmait que tout, à chaque instant, est soumis au changement: "Vous ne pouvez jamais descendre deux fois dans la même rivière, car de nouvelles eaux s’écoulent toujours sur vous.
Deux siècles plus tard sa doctrine fut adoptée comme religion d'Etat par l'empereur Ashoka qui envoya des missionnaires indiens dans les pays voisins. Des fortes communautés naquirent notamment à Ceylan ou en Thaïlande, à Nakhon Pathom (50 km à l'ouest de Bangkok). Ce n'est pas qu'une pensée religieuse (ou philosophique) qui se répandit à partir de l'Inde mais aussi une influence culturelle (langue), artistique (danse...) et scientifique.
L’enseignement du bouddhisme repose sur la vie et l’expérience de Bouddha. Selon la tradition, après avoir passé plus de sept ans à fréquenter les ascètes de son pays, il aurait réfuté les principes philosophiques essentiels de l’hindouisme et aurait fondé une communauté monastique dans le but de partager son expérience d’Éveil en empruntant "la Voie du Milieu", entre ascèse et hédonisme. Le Dharma, l'enseignement du Bouddha ou "Loi bouddhique" est pratiqué par la Sangha, la communauté bouddhique faite des moines, nonnes et laïcs de deux sexes.
Bouddha étant contemporain de l'époque où le brahmanisme devenait l'hindouisme, sa doctrine en a partiellement hérité. La loi du karma est un concept central non seulement dans le bouddhisme mais dans nombre de religions indiennes. Comme les hindous, les jaïns et les sikhs, les bouddhistes croient en la réincarnation sous de multiples formes d'êtres vivants, selon un cycle infini (samsara) dont la nature dépend des actes accomplis au cours des vies antérieures (karma). Le karma est une notion désignant communément le cycle des causes et des conséquences liées à l'existence des êtres sensibles et tout acte (karma) induit des effets qui sont censés se répercuter sur les différentes vies d'un individu, formant ainsi sa destinée. Comme les hindous, les jaïns et les sikhs, les bouddhistes se soumettent au dharma, c'est-à-dire l'ensemble des normes et lois, sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques.
Mais à ce principe, Bouddha a ajouté que l’homme peut atteindre la sagesse et la paix de son âme (appelée le nirvana) en méditant et en renonçant aux biens matériels. Tout est soumis à la Loi d’Impermanence. Les choses et les êtres sont comme les eaux des rivières constamment changeantes. Ils sont impermanents et donc différents lors de deux instants consécutifs aussi rapprochés soient-ils. C'est le volet le plus philosophique de la doctrine. Dans certains école du bouddhisme, notamment le zen et le bouddhisme tibétain cela a conduit à des pratiques telles que le yoga, la méditation ou une pratique monastique tibétaine telle que la création et l'effacement des magnifiques mais éphémères mandalas de sable coloré.
A noter que dans cette culture, la femme possède un statut dévalorisé du fait d'un karma défavorable résultant d'une vie antérieure insuffisamment méritante. C'est pour cela que les moines mendiant ne peuvent recevoir directement l'aumône des mains d'une femme...
Paradoxalement, le bouddhisme né en Inde en a pratiquement disparu 15 siècles plus tard, vers le XIe s. Il semble qu'il n'était jamais parvenu à pénétrer en profondeur les classes populaires indiennes restées attachées à l'hindouisme.
________________________________________
De nombreuses écoles ont vu le jour, définissant au fil du temps trois courants bouddhiste essentiels.
• "Le Petit Véhicule" (ou Hinayana) est resté proche de l’une des plus anciennes sectes bouddhiques, l'école Theravada ("la voie des anciens"). Autrement dit le salut n'est qu'à la portée des moines et des dévots.
Le bouddhisme Theravada, ancré à CEYLAN (Sri Lanka) dès le IIIe s. av. J-C.
Dans ce courant, "l'éveil" n'est accessible que grâce à son mérite individuel lequel résulte de la stricte observance des préceptes bouddhistes.
Aujourd’hui, outre le Sri Lanka, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, la Birmanie et le sud Vietnam sont des pays de religion bouddhiste, dans la tradition du Petit Véhicule.
On le rencontre aussi, mais à un moindre degré, au Cambodge où se sont mêlés bouddhisme et brahmanisme. Cette influence du brahmanisme a néanmoins existé, comme en témoignent les vestiges du passé, dans les contrées de Thaïlande (Lopburi, Phimai...) qui furent à certaines époques (XIIe s.) sous domination khmère.
L'école du Theravâda, qui s'est développée au Sri-Lanka (Ceylan) et est aujourd'hui présente dans toute l'Asie du sud-est et ses enseignements sont suivis par environ 100 à 150 millions de fidèles, en se référant à la fourchette basse du nombre de bouddhistes dans le monde.
• Le bouddhisme dit du "Grand Véhicule" (ou Mahayana) est apparu dès le IVe s. av. J-C. Avec ce nouveau courant, le bouddhisme originel que l'on pouvait à peine qualifier de monothéisme glisse vers une sorte de polythéisme puisque le Bouddha historique est lui-même déifié et que des sortes de "saints" lui sont adjoints..
Dans ce courant, le Bouddha historique (Siddharta Gautama), n'est que le quatrième des 5 bouddhas de la méditation, les bouddhas incarnés qui font suite au Bouddha primitif Amitabha. Le dernier bouddha, celui de l'avenir Maitreya est représenté assis sur un siège et sous un aspect jovial et ventripotent qu'affectionnent particulièrement les Chinois, sous son nom de Milefo ou Ru-Lai-Fo (Miroku au Japon et Di-lac Bo Tát au Vietnam)...
Le bouddhisme Mahayana fait intervenir des médiateurs, "les Bodhisattvas" (sortes de "saints") qui font l'objet d'une grande vénération puisque avec leur aide le salut est accessible aux plus simples. C'est un bouddhisme de la compassion dans lequel on peut recevoir une aide (et en apporter). Les Bodhisattvas peuvent même être représentés sous la forme féminine, comme Avalokitesvara, la déesse de la miséricorde, nommée Kouan Yin en Chine, Quan An au Vietnam ou Kannon au Japon.
La statuaire représentant le BOUDDHA se développe pour focaliser la piété des fidèles.
Ce courant du bouddhisme est pratiqué surtout dans le monde sinisé: Chine, Corée, nord Vietnam, Japon. Il était présent au Cambodge ainsi qu'en Thaïlande, au XIIe s., avant un retour au bouddhisme theravana dans ces pays.
On estime le nombre de ses fidèles de 200 à 350 millions (fourchette basse).
• Quant au " Véhicule Tantrique, " Véhicule du Diamant" ou Vajrayana (de yâna "véhicule" et vajra diamant") qui correspond à un bouddhisme ésotérique élitiste moins connu et moins répandu qui se greffe au bouddhisme Mahayana à partir VIIe au XIIe s. et intègre les anciens cultes tibétains bonpos, d'ailleurs on l'appelle aussi bouddhisme tibétain ou bouddhisme lamaïste. Le Vajrayâna s'est développé en Inde avant de gagner l'ensemble de l'Asie bouddhiste. En Asie du sud-est, il a été présent durant de nombreux siècles, avant d'être supplanté par les enseignements du bouddhisme "ancien" du Theravâda.
Il accorde une grande place à une discipline mystique exigeante. Un tel courant a peut être d'abord touché l'hindouisme. Dans cette discipline le maître ("siddha" et "sadku") guide ses disciples vers l’illumination grâce à des exercices physiques (yoga) et mentaux (méditation) rigoureux, visant à canaliser l'énergie du pratiquant afin de lui permettre de progresser plus rapidement sur la voie de l'illumination. Le but est de devenir un bodhisattva, ce qui signifie "être promis à l'Éveil". Ayant atteint l'éveil, le bodhisattva n'entre pas en nirvana mais reste dans le samsara, afin d'aider tous les êtres à se libérer de la souffrance, dans une démarche de libération collective.
On le rencontre au Népal, au Tibet (le Dalaï Lama) et en Mongolie. C'est à ce courant que s'apparente le "zen" japonais, héritier du "chan" chinois aujourd'hui disparu.
Les enseignements du Vajrayana sont suivis par environ 25 à 50 millions de fidèles (fourchette basse).
________________________________________
Des ambigüités voire des contradictions existent au sein de la doctrine bouddhiste.
Le bouddhisme écarte la notion de Dieu créateur et de "cause première unique". Dans le cas du culte aux "dieux", le bouddhisme considère qu'il s'agit d'une pratique des "êtres non-instruits". Il le "tolère... Dans le cas du culte au Bouddha lui-même, il devrait s'agir seulement d'un "hommage" plus que d'un culte. On vénère celui qui a transmis l'enseignement.
S'il n'y a pas de Dieu, comment pourrait-il y avoir des "Saints"? Pourtant cChez les bouddhistes, certains considèrent comme tels les 10 grands disciples du Bouddha et chaque grands courant du bouddhisme en fait de même pour ses grands maîtres historiques. Il est vrai qu'à l'origine le bouddhisme a été confronté à la multitude des déités du panthéon hindouiste...
Quant aux Bodhisattvas, s'ils ne sont pas des saints, ils s'en rapprochent. Dans le bouddhisme Hinayana un bouddha avant que celui-ci n'ait atteint l'éveil tandis que dans le bouddhisme Mahayana ainsi que dans le bouddhisme Vajrayana , leur rôle est d'aider d'abord les autres êtres sensibles à s'éveiller tout en progressant lui-même vers son propre éveil définitif, qui est celui d'un bouddha. Le "Bouddha aux Mille Bras", Guanyin, la seule représentation féminine vénérée dans le Bouddhisme, est un bodhisattva.
Et que faire des Gardiens Célestes, sortes de dieux à l'apparence démoniaque qui gardent l'entrée des temples ? La croyance bouddhiste a été influencée par l'Hindouisme (où ils portent le nom de Lokapalas). Ils veillent sur les quatre points cardinaux du monde et protègent la Loi bouddhiste. Ils habitent le mythique mont Meru aux portes du paradis d'Indra, le protecteur du bouddhisme. Les Gardiens célestes sont les acolytes d’Avalokiteshvara ou Guanyin dont on vient de parler. À l'origine, les gardiens étaient considérés bienveillants, mais au fil du temps ils ont été représentés en guerriers menaçants vêtus d'une armure et d'un heaume ou d'une couronne. Ils ont participé à la naissance de Bouddha Gautama et soulevé les sabots de son cheval pour qu'il puisse quitter sans bruit le palais de son père à son départ pour le monde extérieur. Le chef des Gardiens Célestes, Vaisravana, veille sur le nord et l'hiver. Son nom signifie "Celui qui sait". Il est le seigneur des Yakshas, des êtres divins qui protègent et servent leur souverain. Le Gardien du sud, Virudhaka, "Le puissant", combat l'ignorance et protège l'étincelle de bonté qui brille au coeur des hommes et gouverne l'été. Au Tibet, il est souvent représenté avec un heaume en forme de tête d'éléphant. Le Gardien de l'est, Dhritarashtra, " Celui qui maintient le royaume de la Loi", règne sur le printemps et préserve l'Etat. Enfin, le Gardien de l'ouest, Virupaksha, "Celui qui voit tout", généralement représenté vêtu d'une armure et debout sur un rocher ou un tas de démons, règne sur l'automne. Dans le bouddhisme indien, on y parle beaucoup des Enfers... L'Enfer, quelle que soit la civilisation, est un symbole courant de la souffrance extrême.
________________________________________
Dans la réalité des pratiques du bouddhisme, un véritable syncrétisme "à géométrie variable" se rencontre selon les lieux et les circonstances, du fait de l'absence de rites et de culte organisés. On trouve un mélange des divers courants du bouddhisme mais aussi de l'hindouisme (culte de Shiva, dieu de la conservation) ou de l'animisme.
Les pratiques animistes se manifestent dans la croyance aux amulettes magiques et dans le culte domestique rendu aux "esprits du lieu".
Ainsi, en Thaïlande, les maisons des esprits (chao thi) sont de petits édicules (que les touristes pressés confondraient avec de jolis nichoirs pour oiseaux) présents devant les habitations et magasins et orientés de telle façon qu'ils soient face à la pièce la plus importante et hors de l'ombre. L'esprit qui y habite, seigneur de la terre et du bien, est honoré régulièrement par des offrandes quotidiennes (nourriture, bombons, encens, fleurs). En Birmanie, les Esprits sont les 37 Nats.
Dans les pays sinisés (Chine, Corée, Vietnam), le syncrétisme associe au bouddhisme deux autres doctrines ou philosophies apparues en Chine à peu près à la même époque que le bouddhisme apparaissait en Inde, le confucianisme et le taoïsme. Au Vietnam, on voit devant les commerces un autel aux génies de la prospérité...
Au Japon, outre le bouddhisme et le confucianisme, s'ajoute la vieille religion de la nature, le shintoisme...
La dévotion au culte bouddhiste des fidèles s'exerce de façon solitaire et se manifeste face à divers "supports" matériels tels que les tours-reliquaires "stûpas" nommées chedis en Thaïlande et dagobas au Sri Lanka, les autels domestiques, les temples de monastères voire les statues extérieures.
En guise d'offrande, sans les pays du Petit Véhicule, les fidèles collent des feuilles d'or sur les statues (les plus fortunés offrent même des statues en ex-votos), déposent de jolies couronnes à leurs pieds. Dans l'ensemble du monde bouddhiste, les fidèles allument des battons d'encens et se prosternent devant le Bouddha.
D'autres pratiques populaires sont moins religieuses et relèvent plutôt de la superstition. Par exemple, pour connaître leur destin, certains agitent des cornets remplis de baguettes devant la statue. La baguette qui en tombera leur donnera des indications sur leur avenir.
Face à cela, le moine (que l'on nomme aussi bonze bien que le terme d'origine japonaise ne devrait s'appliquer qu'aux moines du Japon, de Chine et du Vietnam) qui n'exerce aucun sacerdoce, se borne à offrir sa vie pauvre et chaste (sauf dans certaines sectes) en exemple.
Le moine adepte du "Petit véhicule" voyage seul ou en compagnie d’un disciple, la tête rasée, vêtu d’une simple robe orangée découvrant l'épaule droite et ne possède que son bol pour l’aumône de riz quotidienne. Du lever du soleil à midi, il mendie sa nourriture en silence (ce qui n'est pourtant plus le cas au Sri Lanka). Le jeûne bouddhique va du midi (dernier repas du jour) à cinq ou six heures le lendemain matin (rupture du jeûne)
Respectant toute vie, le moine est végétarien. Il ne travaille pas mais consacre son après-midi à l’étude et à la contemplation.
Peu à peu les moines se sont sédentarisés et regroupés en communautés.
En Thaïlande, il est d'usage que les jeunes gens soit moines pendant au moins pendant trois mois, en certaines circonstances tel un deuil ou avant le mariage ou encore, de façon plus opportuniste, le temps de la saison des pluies. Dans un pays comme la Thaïlande, on compte 250 000 moines et davantage en Birmanie avec un demi-million!
La vie monastique est accessible aux femmes qui deviennent nonnes (ou bonzesses !). En Birmanie, elles n'accèdent pas à l'ordination.
Les monastères se recommandant du "Grand véhicule" exercent parfois des activités de type commercial, "vendant" de l'hébergement touristique, des stages divers (cours d'arts martiaux...).
Une notion qui résume assez bien les principes bouddhistes :
"Ce n'est pas au moine qui reçoit l'aumône de remercier mais c'est au donateur à qui a été ainsi "offerte" l'occasion de faire la charité".
(à méditer)...
Sous forme d'UNE ANECDOTE à propos du bouddhisme, on peut retenir l'image suivante
• "le Petit Véhicule", c'est comme un vélo dont chaque fidèle est seul responsable pour le conduire au but,
• "le Grand Véhicule", c'est comme un autobus avec chauffeur auquel on fait appel à plusieurs et à frais partagés...
_____________________________
Eléments sur l'ISLAM
En 2010, on comptait environ de 1,6 milliards de musulmans dans le monde pour 2,2 milliards de chrétiens, et 49 pays ont une majorité de population musulmane. En 2050, les deux religions devrait faire jeu égal compte tenu d'un plus fort taux de croissance (le double) des adeptes de l'islam par rapport aux christianisme.
Les sunnites sont ultra majoritaires, environ 86%. Les chiites représentent environ 10 à 13% et des estimations donnent un effectif allant entre 154 et 200 millions d'adeptes.
UN HOMME, MAHOMET
Le fondateur, l'inspirateur est Mahomet (Mohamed, Mohammed, Muhammad, Mehmet, Mohand... du fait des variations possibles que la langue arabe introduit au niveau des voyelles) qui vécut de 570 à 632 dans la péninsule arabique.
Dans la continuité monothéiste de la Bible la révélation divine qu'il reçut de l'archange Gabriel en 610, amena Mahomet à prêcher à La Mecque, sa ville natale où l'on continuait de vénérer des idoles dans la Ka‘ba. L'hostilité de la population le conduisit à s'installer à Médine ("l'hégire" en 622 devenu An 0 du calendrier musulman) où il fut bien accueilli et divers pouvoirs lui furent confiés. Il engagea et remporta une guerre contre La Mecque (630). Avec le ralliement d'autres tribus se forma ainsi un Etat arabe dont Mahomet fut brièvement le chef temporel.
UNE DOCTRINE, L'ISLAM
Venu après le judaïsme et le christianisme, l'islam se réfère au Dieu d'Abraham qui s'est révélé aux hommes par ses prophètes, Moïse, Jésus et Mahomet. Cette dernière révélation venant clore les temps prophétiques.
En un peu plus d'un siècle, l'islam s'est répandu au fur et à mesure des fulgurantes conquêtes arabes dans tout le Proche-Orient, autour de la Méditerranée, jusqu'au Maroc et même à l'Espagne (jusqu'à la fin du XVe s) à l'ouest mais aussi jusqu'à la péninsule Indienne à l'est. Il s'est diffusé encore plus loin, ponctuellement, à la faveur de migrations (Indonésie, Asie du sud-est, Chine...).
On compte aujourd'hui plus d'un milliard de fidèles à l'Islam, répartis sur les 5 continents.
Le chiisme reste très minoritaires jusqu'au XVIe siècle où la dynastie safavide qui conquiert l'Iran en fait la religion d'Etat et convertit la population par la force. Aujourd'hui, les Chiites forment une importante minorité de 155 à 200 millions de fidèles (un tiers en Iran, un autre tiers réparti entre Pakistan et Inde).
Le Coran et la Sunna
L'Islam repose sur le Coran, texte sacré contenant les révélations divines transmises par l'ange Gabriel à Mahomet, le prophète (en 610).
Il prône la foi en un Dieu unique, créateur et juge de la vie des hommes qu'il sanctionne par l'accès au jardin (paradis) ou par une sorte d'enfer mais différent de celui des Chrétiens car la géhenne n'y est pas éternelle.
La Sunna est une autre source essentielle de la foi aux yeux de beaucoup de musulmans. Il s'agit de recueils montrant l'exemplarité du prophète, les hadith dont le contenu a été fixé par la tradition au IXe s.
Notions éparses sur le dogme et les institutions
A la base, l'islam est une religion sans clergé, où il n'y a pas de prêtre entre Dieu et l'homme. Le musulman est tout simplement "celui qui se soumet à Dieu". Toutefois, le chiisme duodécimain se caractérise par l'existence d'un clergé (mollah, ayatollah).
Dans l'Islam, il n'y a pas de Démon mais un ange qui pousse aux mauvaises actions face à l 'ange gardien qui incite aux bonnes actions. Le bilan de la vie écrit sur le livre est examiné par Dieu le jour du Jugement Dernier avec l'intercession de Mahomet. Les Mauvais iront en Enfer qui est plutôt un Purgatoire où après un séjour variable ils rejoindront les Bons au Paradis...
Outre la foi, l'absence de corruption et la charité sont des qualités fondamentales des croyants selon cette religion.
Même si le statut de la femme fut revalorisé par la nouvelle religion (interdit de l'infanticide des filles, fidélité des époux, droit à une demi-part d'héritage, polygamie limitée à quatre épouses), il apparaît aujourd'hui bien en retrait des concepts occidentaux.
Mais l'idéal islamique dépasse la seule sphère privée dans la mesure où il vise à l'établissement de "la Loi de Dieu sur Terre". Cette vision théocratique vient donc en opposition aux courants modernistes venant d'Occident et prônant la démocratie. Pourtant certains pays où l'islam est très présent ont institué des Etats laïcs (Turquie notamment).
Ailleurs, à des degrés divers, la Loi Islamique, la Sharia, sert de référence religieuse, morale et juridique. Evidemment, elle s'appuie sur le Coran et la Sunna mais aussi sur l'interprétation par raisonnement analogique de théologiens et juristes de l'islam et enfin sur le consensus de la communauté, lesquels peuvent être sujets à controverses.
Cinq écoles de la loi existent territorialement, quatre sunnites (Inde-Turquie, Afrique du Nord, Asie du sud-est et Arabie) et une chiite (Iran).
Le chiisme, outre ses divergences à propos des premiers califes (cas de Ali évoqué un peu plus loin), se distingue sur le plan du culte en reconnaissant des "saints" et en disposant d'un clergé structuré. Sa pratique se différencie également du sunnisme par l'utilisation d'images, les processions, le culte de Marie, aux pouvoir intercesseur des prières et à l'idée de rédemption. En cela, on pourrait dire qu'il partage des caractéristiques avec le catholicisme.
Chez les sunnites, le courant salafiste prônant un retour à la pureté des origines est une forme d'intégrisme qu'il ne faut pas systématiquement assimiler à l'intégrisme djihadiste violent que connaît notre époque.
Les sunnites revendiquent 85% des musulmans contre 15% pour les chiites (surtout présents en Iran, Irak et Liban).
A cela s'ajoute des courants que l'on pourrait dire marginaux voire sectaires tels que les confréries soufies, un courant mystique engageant le corps. Ou encore les Chiites alevis de Turquie, les plus hétérodoxes des musulmans.
La pratique
Les 5 piliers de la foi islamique sont
la profession de foi en Dieu et en son prophète Mahomet,
les cinq prières quotidiennes: aube (as-soubh ou al-fajr), début d'après-midi (adh-dhouhr ), milieu de l'après-midi (al-'asr), crépuscule (al-maghrib) et la nuit (al-'icha, avant le coucher) mais trois seulement pour les Chiites, dites en direction de La Mecque et selon un rituel (enchaînement de postures diverses: debout, génuflexion, prosternations, assis accompagnant la récitation de textes du Coran). Le vendredi, ces prières peuvent être dite dans une mosquée où elles sont complétées par le prêche d'un imam (chef estimé de la communauté et instruit dans les choses de la religion). Après le Ramadan (9ème mois du calendrier lunaire islamique commémorant la première révélation reçue par Mahomet) ou lors du pèlerinage à La Mecque, d'autres prières et dévotions s'ajoutent.
l'aumône, à l'origine un véritable impôt est devenue un acte de charité volontaire
le jeûne et l'abstinence (privation de nourritures, boissons et relations sexuelles) pendant le mois du Ramadan, de l'aube au crépuscule. En cas d'empêchement, cette obligation peut être différée.
enfin, le pèlerinage à La Mecque où le croyant est tenu d'effectuer un certain nombre de rites.
"Les Occidentaux" retiennent surtout de l'islam un certains nombres d'interdits qui les étonnent voire les choquent en fonction de leur culture libérale, égalitaire et de plus en plus athée. Interdiction de consommer de la viande de porc ou de l'alcool (mot d'origine arabe !), de représenter Dieu et le Prophète. Obligation faite aux femmes de ne sortir qu'accompagnées d'un homme de leur famille, de cacher leurs cheveux voire leur visage...
POUVOIR TEMPOREL, LES CALIFATS
Les premiers califes (632-661)
Les successeurs de Mahomet, dirigeants à la fois laïques et religieux en leur qualité de chefs suprêmes de la communauté musulmane, avaient le titre de califes et exerçaient leur pouvoir depuis l'Arabie.
L'unité dura seulement 24 ans, le temps des quatre premiers califats ("successeur" en arabe). En l'absence de directives, les chefs de tribus choisirent une personne apparentée au prophète: son beau-père. Il désigna un membre influent pour lui succéder. Puis ce fut au tour d'un gendre de Mahomet (mari de Fâtima, sa quatrième fille) mais voulant intervenir sur la doctrine, il fut assassiné par des troupes hostiles. Un cousin et gendre du prophète, Ali, fut désigné à son tour (quatrième calife) mais fut aussitôt contesté par Mu'awiya, un parent du précédent calife assassiné. Après affrontements et tentatives de conciliation, il fut assassiné par ses propres adeptes opposés à ses atermoiements. Ses fils Hasan et Hussein (petits-fils de Mahomet) furent assassinés en 669 et 680. Il en fut de même pour les 8 imams qui suivirent. C'est à ces derniers que le chiisme se rattache.
Ces événements sont à l’origine de la scission de la communauté musulmane entre sunnites et chiites. Les sunnites, partisans de Mu’awiya, sont attachés à la tradition (sunna) du prophète et se considèrent comme ses successeurs. Ils légitiment les premiers califes. Les chiites, partisans (chia, en arabe) d’Ali, considèrent qu’il est le premier guide (imam) après Mahomet, et ne reconnaissent donc pas les trois premiers califes comme légitimes. Les chiites évincés du califat considèrent les sunnites comme les usurpateurs du califat. Après les invasions mongoles (Gengis Khan) et turco-mongoles (Tamerlan) des XIIIe-XIVe siècles, les Safavides reconquièrent une bonne partie du territoire iranien à partir de l’Azerbaïdjan iranien au XVIe siècle puis l’Iran se convertit au Chiisme duodécimain au XVIe siècle, sous l’impulsion d’Ismail Ier, premier souverain Safavide. Cette conversion résulte d’une volonté de s’affirmer face à la domination des Ottomans sunnites.
Les Omeyades (661-750)
Ce sont des sunnites installés à Damas. Au temps de ces califes issus d'une tribu nomade, l'expansion de l'islam fut fulgurante, grâce à la mobilisation de troupes indigènes (notamment les Berbères). Pourtant, sur le plan intérieur, les sunnites eurent à faire face à plusieurs révoltes des chiites. Le califat devint héréditaire.
Des Abbassides puissants et contestés (750-1258)
Les chiites réussirent enfin à coaliser les diverses oppositions aux Omeyades qui furent renversés. Mais le dogme resta aux mains des sunnites sous l'autorité d'un oncle du prophète qui fonda le plus long des califats, celui des Abbassides (du nom de Abu al-Abbas) qui devait durer cinq siècles et dont le centre était à Bagdad. Ce fut la période où l'islam connut son apogée sur le plan économique et culturel.
Durant le deuxième millénaire, la plupart des régions de l'Inde sont assujetties à un pouvoir musulman (de 1000 à 1525, 80 millions d'hindous furent tués), le sultanat de Delhi. Le territoire sous le contrôle des musulmans de Delhi s'agrandit rapidement et vers le milieu du XIIIe siècle, les musulmans ont mis la main sur le Bengale et une grande partie de l'Inde centrale. Le maximum de la poussée du sultanat de Delhi vers le sud se produisit à partir de 1296, sous le règne d'Alauddin, qui tout en repoussant les Mongols (au nord) conquiert le Deccan (au sud) en s'emparant de Madurai, au terme de trois campagnes. Bientôt déferleront les turco-mongols, lointains descendants du second fils de Gengis Khan, Djaghataï, dont le fameux Tamerlan qui mit à sac Delhi en 1398.
3 califats concurrents...
A la faveur du déclin des Abbassides et en raison de la grande étendue des terres islamisées, deux autres califats virent le jour parallèlement dans l'ouest de la Méditerranée et durèrent environ deux siècles.
L'un chiite, en Tunisie, en 909. Ce califat est dit Fatimide (de Fatima, la fille du prophète et épouse d'Ali). Ce califat rayonnait sur l'Afrique du Nord. Les Fatimides furent vaincus par Saladin, sultan d'Egypte, en 1171.
L'autre en Espagne, en 929. Ce califat sunnite fut institué par un descendant des Omeyades qui avaient fui en 755 le massacre perpétué par les Abbassides. La capitale en était Cordoue. En 1031, il éclata en plusieurs petits états.
Le pouvoir des califes Abbassides de Bagdad s'affaiblissant au fur et à mesure du développement d'une administration, il s'écroula sous la poussée des Turco-Mongols (prise de Bagdad et exécution du calife en 1258) convertis à l'islam sunnite au cours de leur longue migration vers l'Ouest.
Cependant des Abbassides réussirent à s'enfuir au Caire où ils n'eurent qu'un pouvoir des plus réduits, sans aucun pouvoir politique, sous le règne des sultans mamelouks.
Les Ottomans (1516-1924)
Le titre de calife fut par la suite pris par les sultans ottomans (les Ottomans sont des peuples asiatiques arrivés tardivement au Moyen-Orient) installés à Istanbul (ancienne Constantinople), évidemment sans que les règles originelles de liens de parenté avec le prophète n'entrent en ligne de compte. Ceci fut rendu possible par leur prise de contrôle des pays islamisés, y compris l'Arabie, et par le prestige ou une forme de légitimité, liés à la prise de Constantinople intervenue en 1453.
Après la Première Guerre Mondiale qui favorisa l'avènement de la jeune république laïque turque, le califat n'avait évidemment plus sa place en Turquie.
En Inde, les turco-mongols s'attaqueront aux royaumes rajpoutes et y fonderont l'Empire Moghol au XVe s. Au fond de la vallée de Ferghana (à l'est de l'Ouzbékistan), Bâbur ou Babour, un descendant à la fois de Tamerlan et de Gengis Khan, tenta d'étendre son royaume à l'ouest puis reporta ses ambitions vers le sud, se constituant l'empire moghol après avoir traversé l'Hindu-Kush enneigé, en conquérant le nord de l'actuel Pakistan et de l'Inde. En 1526, Delhi se rend Un empire que son fils et son petit-fils étendront considérablement.
Le congrès musulman du Caire en 1926 ne permit pas de réinstaurer un nouveau califat. Certains auraient bien vu les fondamentalistes sunnites wahhabites d'Arabie Saoudite en prendre la tête, ce d'autant que cette mouvance riche de ses pétro-dollars est à l'origine d'une certaine propagation de l'islam (formation d'imams, financement de mosquées...) depuis quelques décennies.
SYMBOLES
Le croissant et l'étoile formaient le symbole de l'Empire Byzantin qui fut repris par l'Empire Ottoman après la chute de Byzance en 1453. Ce symbole qui était apparu bien avant en Egypte et en Mésopotamie était donc connu des tribus turques lors de leur migration à travers l'Asie. Il a été adopté par les paix islamiques bien après l'apparition de l'Islam.
La couleur verte est par contre vraiment associée à l'Islam car pour les peuples des déserts d'Arabie, elle évoque l'oasis, le jardin et pour les Musulmans, le Paradis. C'était la couleur préférée de Mahomet et elle fut celle des étendards des conquérants musulmans.
Quelques mots sur le Misbaha, le chapelet musulman, généralement formé de 99 grains évoquant les 99 noms d'Allah et qui est aussi une sorte de passe-temps.
5 prières
de l'Islam
Salat
en arabe
Namaz
en turc
Aube
Aurore
fajr
duhan
imsak
sabah (günes)
Midi
dhur
ögle
Après-midi
asr
ikindi
Soir
maghrib
aksam
Nuit
isha'a
yatsi
_______________________________________
NOS GUIDES
Mahipal,
notre guide entre Agra et Khajuraho
Mahipal Singh DEORA
Village-Mer-Mandawara
District Sirohi (RAJ)
Tél. +919999437056
Email: deora.mahipal89@gmail.com
Hanuman,
notre guide à Bénarès
Hanuman PANDEY
SA-2/240KM-2
Behind Parvati Nagar colony
Pandeypur, Varanasi - 2210002 (U.P.)
Tél. 0542-2500201 Mob. 91-9305015749
Email: pandeyhanumat@hotmail.com
Site: http://varanasihomestay.co.in
Sohan,
notre guide à Delhi
Sohan Singh RATHOD
Email: rathodsohansingh@gmail.com
Mahipal est originaire de Jodhpur et appartient à la caste des guerriers (singh). Il a (parfaitement) appris le français à l'Alliance Française de Pondichéry. Il n'est pas encore venu en France.
Depuis 2008, il guide pour divers Tours Operators (Salaun-Mangalam, Visiteurs, Maison des Indes...).
Il peut répondre à des demandes individuelles.
Hanuman vit à Bénarès et appartient à la caste des brahmanes. Il parle avec humour le français qu'il a appris ici, à l'Université de Bénarès. Il est venu en France en 1998.
Il est guide généraliste pour divers Tours Operators donc pas seulement guide local et par ailleurs il gère avec son épouse des maisons d'hôtes.
Il peut répondre à des demandes individuelles. Sohan est originaire du Gujurat (ouest de l'Inde) et appartient à la caste des guerriers (singh). Il parle (parfaitement) le français qu'il a appris à l'Alliance Française de Pondichéry. Il n'est pas encore venu en France.
Il est guide généraliste pour divers Tours Operators donc pas seulement guide local.
Il peut répondre à des demandes individuelles.
A Khajuraho, on se baladant sur la grande rue où se situait notre hôtel, nous avons fait connaissance avec un jeune qui propose des circuits à la carte différents, c'est-à-dire qu'à côté des sites incontournables, il invite à "découvrir l'Inde autrement", celle des Indiens en approchant la vie locale au plus près (petits villages...) et pour un moindre coût.
Reetesh est originaire de Khajuraho, fils de commerçant, donc de la caste des vaishyas. (la troisième et dernière caste "noble") et il a appris le français à l'Alliance Française de Pondichéry: ...
Reetesh DWEVEDI
Old village
Khajuraho-471606 (M.P.)
Mob. +91-9893772499
Email: reeteshdwevedi@hotmail.com
Site: http://www.indiavidyatours.com
Sa petite structure INDIA VIDY A TOURS assure un service de guidage en plusieurs langues outre le français, en anglais et italien...
Si vous souhaitez voyager avec un guide-accompagnateur et en relation directe avec lui, économiquement les deux parties doivent y gagner. Les marges bénéficiaires des intermédiaires (TO, réceptifs ou autres agences) sont supprimées et le guide peut être moins chichement rémunéré...
En traitant directement avec des guides ou des agences locales, pour éviter nos erreurs, quelques CONSEILS à formaliser dans votre programme:
- demandez des références de "clients" ayant effectué des voyages similaires afin de recueillir directement leur avis
- pensez à bien définir si vous souhaitez que le programme comporte des "temps libres" et précisez leur importance
- outre la gamme d'hôtels, précisez la localisation souhaitée
- pour les repas principaux, précisez la préférence éventuelle pour les repas pris en restaurants en ville, hors des hôtels
- lors des longs trajets, outre les "pauses techniques" dans les aires de services, indiquez vos éventuelles attentes par rapport à de courts petits "arrêts ethniques" pour être au plus près de la vie indienne: petits villages, ferme, école, briqueterie, fabrique artisanale de sucre, artisanats familiaux (bois, bronze)...
- si techniquement des "temps libres" sont inévitables bien que peu souhaités, essayez d'obtenir que des visites villageoises puissent être réalisées dans les environs des localités où vous ferez étape
- formalisez la possibilité qu'en fonction des aléas liés aux temps de trajet, des visites optionnelles (même payantes) puissent être envisagées à l'initiative du guide ou de vous-même.
Enfin, the last but not the least, pour avoir un minimum de sécurité financière pour votre projet, une fois le programme arrêté, achetez directement les billets d'avion et négociez afin de ne virer qu'une somme minimale à titre d'acompte, le solde étant versé à l'arrivée.
________________________________________
NOS GUIDES
Mahipal,
notre guide entre Agra et Khajuraho
Mahipal Singh DEORA
Village-Mer-Mandawara
District Sirohi (RAJ)
Tél. +919999437056
Email: deora.mahipal89@gmail.com
Hanuman,
notre guide à Bénarès
Hanuman PANDEY
SA-2/240KM-2
Behind Parvati Nagar colony
Pandeypur, Varanasi - 2210002 (U.P.)
Tél. 0542-2500201 Mob. 91-9305015749
Email: pandeyhanumat@hotmail.com
Site: http://varanasihomestay.co.in
Sohan,
notre guide à Delhi
Sohan Singh RATHOD
Email: rathodsohansingh@gmail.com
Mahipal est originaire de Jodhpur et appartient à la caste des guerriers (singh). Il a (parfaitement) appris le français à l'Alliance Française de Pondichéry. Il n'est pas encore venu en France.
Depuis 2008, il guide pour divers Tours Operators (Salaun-Mangalam, Visiteurs, Maison des Indes...).
Il peut répondre à des demandes individuelles.
Hanuman vit à Bénarès et appartient à la caste des brahmanes. Il parle avec humour le français qu'il a appris ici, à l'Université de Bénarès. Il est venu en France en 1998.
Il est guide généraliste pour divers Tours Operators donc pas seulement guide local et par ailleurs il gère avec son épouse des maisons d'hôtes.
Il peut répondre à des demandes individuelles. Sohan est originaire du Gujurat (ouest de l'Inde) et appartient à la caste des guerriers (singh). Il parle (parfaitement) le français qu'il a appris à l'Alliance Française de Pondichéry. Il n'est pas encore venu en France.
Il est guide généraliste pour divers Tours Operators donc pas seulement guide local.
Il peut répondre à des demandes individuelles.
A Khajuraho, on se baladant sur la grande rue où se situait notre hôtel, nous avons fait connaissance avec un jeune qui propose des circuits à la carte différents, c'est-à-dire qu'à côté des sites incontournables, il invite à "découvrir l'Inde autrement", celle des Indiens en approchant la vie locale au plus près (petits villages...) et pour un moindre coût.
Reetesh est originaire de Khajuraho, fils de commerçant, donc de la caste des vaishyas. (la troisième et dernière caste "noble") et il a appris le français à l'Alliance Française de Pondichéry: ...
Reetesh DWEVEDI
Old village
Khajuraho-471606 (M.P.)
Mob. +91-9893772499
Email: reeteshdwevedi@hotmail.com
Site: http://www.indiavidyatours.com
Sa petite structure INDIA VIDY A TOURS assure un service de guidage en plusieurs langues outre le français, en anglais et italien...
Si vous souhaitez voyager avec un guide-accompagnateur et en relation directe avec lui, économiquement les deux parties doivent y gagner. Les marges bénéficiaires des intermédiaires (TO, réceptifs ou autres agences) sont supprimées et le guide peut être moins chichement rémunéré...
En traitant directement avec des guides ou des agences locales, pour éviter nos erreurs, quelques CONSEILS à formaliser dans votre programme:
- demandez des références de "clients" ayant effectué des voyages similaires afin de recueillir directement leur avis
- pensez à bien définir si vous souhaitez que le programme comporte des "temps libres" et précisez leur importance
- outre la gamme d'hôtels, précisez la localisation souhaitée
- pour les repas principaux, précisez la préférence éventuelle pour les repas pris en restaurants en ville, hors des hôtels
- lors des longs trajets, outre les "pauses techniques" dans les aires de services, indiquez vos éventuelles attentes par rapport à de courts petits "arrêts ethniques" pour être au plus près de la vie indienne: petits villages, ferme, école, briqueterie, fabrique artisanale de sucre, artisanats familiaux (bois, bronze)...
- si techniquement des "temps libres" sont inévitables bien que peu souhaités, essayez d'obtenir que des visites villageoises puissent être réalisées dans les environs des localités où vous ferez étape
- formalisez la possibilité qu'en fonction des aléas liés aux temps de trajet, des visites optionnelles (même payantes) puissent être envisagées à l'initiative du guide ou de vous-même.
Enfin, the last but not the least, pour avoir un minimum de sécurité financière pour votre projet, une fois le programme arrêté, achetez directement les billets d'avion et négociez afin de ne virer qu'une somme minimale à titre d'acompte, le solde étant versé à l'arrivée.
_____________________________________
2016 INDE NORD - Vallées sacrées Gange Yamuna - Delhi Bénarès Varanasi)
capitale DELHI carnet voyage récit voyage
Récit voyage Inde nord
Carnet voyage Inde nord
Séjour Inde nord
MORAUTHELI
carnet bord carnet route gastronomie cuisine nourriture climat patrimoine mondial humanité universel UNESCO palais contes fées Pays Rois Rajpoutes Empereurs Moghols Inde Mille Nuits
- Uttar pradesh Madhy Pradesh Himalaya Hindou Kouch Bhimbetka vallée Indus tribus agropastorales cavaliers aryens royaume Magadha Alexandre Grand civilisation gréco-bouddhique Gandhara dynastie Maurya empereur Ashoka Gupta culture Sangam tribus rajpoutes Rajpoutes sultanat Delhi musulmans conquêtes Gengis Khan fédérateur tribus nomades turco-mongoles monde islamique sultanat turco-afghan turco-mongol règne Alauddin Empire hindou Vijayanagar sultanats Bahmanides Mamhmud Gawan Adil Shahi Adi Sha II... Djaghataï Tamerlan qui mit sac Chaybanides vallée Ferghana Bâbur Babour Hindu-Kush Empire Moghol Marco Polo Route Soie navigateurs européens découvreurs Route Indes Portugais Hollandais Français Britanniques Anglais comptoirs Compagnie Indes Orientales Aurangzeb division politique sous-continent Ranjit Singh Pendjab Pânjab souveain résistant résister 1857 révolte Cipayes guerre indépendance gouverneur général Inde Raj reine Victoria Congrès national indien Gandhi surnommé Mahatma 'la Grande Ame'' quatre guerres contre Pakistan problème territorial Cachemire dalaï-lama Indira Gandhi fille Nehru Premier Ministre assassinée par gardes sikhs Bangladesh destruction mosquée Babri Masjid Ayodhya conflits intercommunautaires Ceylan Sri Lanka naxalites nom village Naxalbari Bengale Charu Mazumdar constitution indienne 1951 rédigée par intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar virodhi raj insurgés péninsule paysans Jat état Haryana canal Munak Vaishya paysans artisans Shudra serviteurs intouchables dalits Assam territoire coincé entre Chine Tibet Sichuan rebellions armées groupes séparatistes Bharatiya Janata Party BJP Vishwa Hindu Parishad VHP organisation Rashtriya Swayamsevak Sangh RSS Manmohan Singh Lok Sabha leader Narendra Modi Nawaz Sharif kamikazes islamistes base aérienne Pathankot superficie plaque tectonique indo-autralienne Dekkan forêts tropicales pays fleuve sacré phénomène moussons cours inférieur Brahmapoutre grand fleuve himalayen rivières affluents delta confluence massif montagneux Climat tropical pluies inondations fécondiité démographie populations tribales aadivasi natalité contraception densité taux alphabétisation tribus Gond Bhil Baiga Korku Bhadia Bhariya Halba Kaul Mariya Malto Sahariya religions hindouisme jaïnisme bouddhisme sikhisme mosaïque religieuse ethnique Dravidiens Mongoloïdes Aadivasi populations tribales autochtones agriculture paysans main oeuvre croissance Bharti Enterprises Reliance Retail… Free Basics Reliance Communications Maharashtra revenu PNB PIB salaires région agraire PPA Parité Pouvoir Achat pauvreté chômage sous-emploi Nos guides Mahipal Hanuman Sohan températures Pranab Mukherjee Chambre Peuple (Lak Sabha Conseil Etats Rajya Sabha Rajiv Gandhi Atal Behari Vajpayee. plupart originaires Allahabad Bahujan Samaj Party BSP femme Mayawati Kumari,conseils communaux panchayat postes chefs village sarpanch dimension tantrique orgiaque grands sujets philosophiques VIE POUVOIR AMOUR SEXE MORT tours-opérateurs hexagonaux 2014 Il actionnaire hauteur 50% 6 réceptifs Espagne Eoh Destino Espana Italie Toutitalie Inde Ker India Vietnam Image Vietnam Maroc Ker Maroc réceptif agence indienne Ker India Mangalam Petit Futé A.C.V. AMIS-CULTURES-VOYAGES Balkans surtout Caucase Erevan Tbilisi Afghanistan Kaboul Pakistan Lahore journaux Hindustan Times The Times of India aéroport Indira Gandhi Lakshman chauffeur notre Toyota Innova voiture véhicule hôtel Pluto's Inn boulevard Aruna Asaf Ali Marg bibliographie Météo Âgrâ POURBOIRES namaste moyens transports charrettes tirées par buffles zébus dromadaires tracteurs bicyclettes vélomoteurs tuk-tuks chromés aussi appelés auto-rickshaws chargements hors gabarit nourriture épicée no spices lentilles dal dhal piment poivre gingembre cardamome muscade cannelle cumin ail coriandre safran menthe laurier sésame aneth beurre clarifié ghee ghi pappadam chapati galettes masala dosa beignets légumes pokara encore chaussons triangulaires fourrés légumes samosa Mughlai originaire vallée Gange Kashmiri Tandoori desserts jalebi gulab jamun boulettes rasgulla kufi bétel pan paan combinant tranche noix arek namkin mukhwas composés graines chay thé masala lassi yaourts thandaï lait aromatisé amandes pashmînâ pietra dura broderies brocarts shishadar Saris punjabis Kurta Parjama Kurta Churidar tunique pantalon boutiques magasins Emporiums monnaie change roupie INR
- AGRA Moghol Mughal Turcs Timurides originaires steppes Asie centrale Moghulistan bataille Pânipat apogée expansion musulmane Nâdir Shâh faubourg Bahapur Temple Lotus implanté milieu parc. C'est temple-mère culte Baha'i secte religions architecte iranien Fariborz Sahba bahaïsme baha’isme Persan Mirza Husayn-Ali Nuri monothéiste culte rives rivage jardin Mehtab Bagh épouse Muntaz Mahal mausolée marbre noir spectacle Kalakriti Cultural & Convention Center mise scène tout fait bollywoodienne copoles chhatris dômes Jawab grandiose monument merveilles patrimoine mondial UNESCO visiteurs fort rouge Hauz-i-Jajangir bassin palais audiences Jahangir Mahal chapiteaux consoles grès rouge son petit fils Shâh Jahân pavillon Diwan-I Am marbre blanc incrusté pierres semi-précieuses concubines Diwan-I Khas Moti Masjid Mausolée Itimad-ud-Daulah Ithmaudaulah Itimad-ud-Daulah Baby Taj Nûr Jahân épouse cénotaphe chhatris minarets stuc funéraire niches ornées décorées motifs floraux arc portail porte pistakh Fatehabad Road
- GWALIOR princes gwalior Huns hephtalites Shvetahuna peut-être Kouchans Scythes Rajputana brahmanes Kshatriyas Leurs royaumes situés près Passe Khyber clans Suryavamsha Suryavanshi soleil Suryavamsha Suryavanshi de surya soleil lignée solaire) Kachhwawa Jaipur Alwar Guhilot apparenté Shisodia Rathor Jodhpur Bikaner Shisodia Udaipur Vaghela Somavamsha Chandravanshi Chandravamsha de chandra lune lignée lunaire) Bhatti deJaisalmer Chudasama Jat Agnikula Agnivanshi de agni feu lignée feu) Chalukya apparenté Solanki Chauhan Kota Solanki rois rajputes portaient généralement titre raja ses variantes rana rao rawat rawal monarques plus prestigieux maharaja maharana maharao impôt jaziya Empire Maratha Marathes pension versée par gouvernement Privy Purse titre rajpramukh rafraîchissement collation Dholpur Chambal Morena villages Madhhya crânes rasés cheveux têtes Chudakarana Mundana cérémonies rituels offrandes offertes chevelure rites passage shikha chuda Dieu Viswarupa Sarvadarsanam Shiva Vishnou Muragan citadelle forteresse palais Man Mandir vénérer statues monolithiques Tirthankaras jains Man Mandir Rao Man Singh du clan rajpoute Tomar temple Bandichor Gurdwana guru gourou Sikhs Hargobind Teli-ka Mandir temple corporation marchands huile teli Sas Bahu belle-mère belle-fille râja Padmapâla son frère Mahîpâla édifié contruit bâti dédié consacré toit tour clocher sultan Iltumish porte Urwahi grottes temples rupestres maître prophète Adinath Mahâvîra passeurs gué jaïna croient réincarnation jîva âme transmigrations samsara successives Trois Joyaux Ahimsâ non-violence mantra prière pardon éveil moksha Kshamapana Maitrî Amitié Pramoda Joie Kârunya Compassion Mâdhyasthya Tolérance vœux non-violence ahimsâ sincérité satya honnêteté refus vol asteya chasteté brahmacharya moines nonnes prêtres on-attachement choses monde non-possessivité aparigraha nudité austérité ascétique Gurû spirituel Shrimad Rajchandra Jai Vilas lustres Datia palais Govind et autre colline plus droite forteresse Rajgarh sucre canne feu nu ainsi que khansari autre sucre artisanal jaggery gur
- ORCCHA CASTES JATIS casta pure impureté Lois Manou Manava-Dharmasastra brahmanes brahmanisme varna mythes anciens couleurs notion ségrégation sociale Kshastriyas nobles Vaisays (commerçants les Soudras artisans paysans), les hors castes dalits dit Intouchables discriminations positives classes arriérées opprimés JATIS subdivisions richesse Bundelâ descendent Rajputs Gaharwar Bundelkhand affluent Rudra Pratap Singh capitale Tikamgarh Bundelkand Riverside pavillon chasse hôtel charme wifi wi-fi internet Sheesh Mahal Jahangir Mahal partiellement utilisé comme hôtel luxe droite Raj Mahal Orchhâ architecture moghole rajâ Madhukar Shâh défaite victoire battu vaincu Chaturbhuj Ram Raja Bir Singh Deo coursives balcons point vue panorama Lakshmi Narayan Ramayana barattage mer lait gouverneurs Shyam Daua ki Kothi ruines jungle dévotion divinité dieux déités Vishnu Vishnou shikhara Jhansi tracteurs remorques barbier coiffeur jeux billard indien carrom procession tambours apparat
- KHAJURAHO sexe sacré semi-nudité banalisée nudité mammaire torse nu peuplades côte Malabar Nadars îles Cochin sein restait découvert poils pubiens touffe dissimulation poitrine féminine devenue obligation pratique puritaine dissimulation poitrine féminine brassière ou corsage serré choli corps humain magnifié exalté dans sculpture organes génitaux prépuce gland verge tige vagin petites lèvres grandes lèvres pénétration intromission stimulation philtre d'amour copulation jouir jouissance orgasme poitrine poils poilues méat
péché originel dieu destructeur parricide il décapita son père incestueux Linga lingam prend-elle forme symbole phallique surmontant bassin circulaire symbolisant sexe féminin yoni Krishna marié Lakshmi Brihadishvara danseuses prostituées sacrées appelées devadasis Rome vestales Inca Vierges Sacrées acllas érotisme se mêle souvent sacré buts purushartâ Kâma désir Dharma devoir Arth aMau Ranipur Dhasan Mau Ranipur Bamitha artisanats Ramada luxe grands maraiages décors somptueux guirlandes fleurs oeillets Inde Khudar groupe Marriott International a cédé hôtels Ramada son concurrent américain Cendant Corporation entité Wyndham Worldwide temples érotiques hindous complexe ouest cosmos tantrique sentiment incomplétude parts féminité masculinité individu dimorphisme sexuel ambivalence sexuelle,Kâma Manmatha chef Eros fils aîné né coeur Brâhma flèches amour pupashara mont Kaïlash ascète semence belle Pârvatî védisme système métaphysique originaire région himalayo-indienne La délivrance est atteinte intégrant désir spiritualité yoga pratique rituels exercices yogiques pratiquant tantrika prostitution institutionnalisée Chardravarman lune Chandra Chandella siècles années actif Matangeshvara roi Harsha reliefs registres tableaux scènes gopis naïves bergères jouant flûte grandes épopées qui constituent fondement culturel indien Mahâbharata Râmâyana frises médaillons sculptés postures bestiales triviales accouplements souvent acrobatiques exploits partenaires accouplements souvent acrobatiques nymphes gracieuses formes voluptueuses courbes sensuelles désirs séduction attributs beauté jeux amoureux shakti saint saints espace sacré cella parures colliers ceintures Vénus antiques Eve Renaissance européenne Kamasutra sentences désir/plaisir haute caste Mallinga Vatsyayana maîtres Bhabhravya Gotamukha Gonikputra anglais par Richard Francis Burton 1876 7 parties adhikaranas texte obscène immoral positions amoureuses nombre 64 femmes Lotus parfaites Padmini breuvages aphrodisiaques excitants art érotique hindou shringâra rasa KAMASUTRA PIERRE chandelle répertoire caresses préludes préalables masturbation fellation cunnilingus missionnaire levrette 69 cuillères enclume roseau charrue tigre Andromaque union crabe grand 8 suspendue... sodomie zoophilie Varâha préliminaires génitoires testicules bourses avatars démon Hiranyaksh nagas génies serpent statue sanglier Lakshmana rajâ Chandelâ Yasovarman peu après par roi Dhanga structure plan plateforme surélevée jagati garbha griha panthéon indien s'accouplant jument éléphant chien érection phénoménale pénis vulve lèvres tétons aréoles mamelons pubis mont vénus shakhas panneaux verticaux incarnations Vaikuntha lion représentant Narasimha Kandarya-Mahadeva Vidyadhara Devi Jagadamba déesse Devî façades sardula aninaux mythiques sardula aninaux mythiques taureau Nandi véhicule Shiva monture temple Ghantai Parshvanath son constructeur Pahila Chautisa trente-quatre Yantra carré magique quatre gardiens horizon Vayu Varuna dieu Vent gardien nord-ouest Kubera dieu Richesses gardien nord Agni dieu Feu gardien sud-est Yama dieu mort gardien sud Adinath Rishabhadeva Madanavarman Shantinath banquet Reetesh Mini safari dans parc Panna jeep Mahindra tigre Bengale Panthera tigris tigris forêt dépouillée tecks savane arbustes tendu kendu Diopyros célèbres bidî fines cigarettes indiennes palmier bétel Areca catechu CHIQUE BETEL bétel Piper betle tabac concérigènes noix arec singes langurs gris langurs sacrés Semnopithecus entellus dussumieri semnopithèques entelles Indes antilopes nilgaut Boselaphus tragocamelus famille bovidés antilopes surnommées vaches bleues sambars Cervus unicolor Rusa unicolor chitals cerfs axis Axis axis cervidés hindi cital issu sanskrit citrala tachetés tortues étoilées Inde Geochelone elegans joli martin-pêcheur gavial Gange Gavialis gangeticus rivière Ken a fourrure rousse rayée noir tigresse trois tigres jeunes léopard indien Panthera pardus fusca lynx sangliers cascades Pandav Pandava route entre Panna Khaujrahi Nahri
- VARANASI BENARES dauphins Gange sousouc bhulan Platanista gangetica gangetica). mère céleste Maa Ganga Mère Gange purifier corps humains libérer âme défunts voeu Bhagiratha transewer égout Varuna Asi pompage canaux épuration Ganga Action Plan GAP asphyxié paradoxe pollution bactériologique pollution par métaux lourds normes admissibles aéroport Lal Bahadur Shastri compagnie Je Airways Meraden Grand rue Patel Nagar Raja Bazar chasseur Follant Gnat britannique HAL Ajeet cérémonie Arti soir ghâts Bénarès Kashi ville lumière 7 villes sacrées hindouisme Haridwar Uttaranchal Ayodhya Uttar Pradesh Mathura Uttar Pradesh Dwarka Goujerat Kanchipuram Tamil Nadu Ujjain Madhya Pradesh leur dépouille bûchers bord fleuve delta Bengale avenue Benia Bagh église Saint Thomas rue Godowlia pauvres mendiants pèlerins pèlerinage ghât Dashashwamedh Vishwanath marches escaliers aarti Shitala déesse variole sâdhus renonçants barques coupelles bougies parasols lumineux encadrent sept autels mémoire Satyendra Mishra Munnan Maharaj sept brâhmanes officiant festivals rassemblements Ganga Mahotsave Dev Deepawali fumée flamme cobra cohue embouteillages lundi Somavara sanskrit salutation bénédiction nouvelle lune précisément début nouvelle année lunaire patrivat voeux consécration époux veuve malheur sati sacrificeAhalya Bai Ghât Munshi Ghât Rana Ghât Raja Ghât Someshwara Ghât Manasarowar Ghât Kedar Ghât Harishchandra Ghât ghât crémation bain baigner immersion immergés boire ablutions Man Mandir Lalita Manikarnatika a caste Doms concessionnaires héréditaires Scindia Ghât rani épouse maharaja monumental vieille ville Chowk minuscules oratoires-temples Kashi Vishwanath autrement appelé Temple Or policiers militaires armés Skanda Purana écrit Gyanvapi Masjid Panchganga Ghât 800 kilos or versé thé lat épices chaiwallah Université temples Durga Porte Shri Guru Ravidass campus facultés Il environ 8H15 lorsque nous partons faire tour dans quartiers sud. Nous passons sous Porte Shri Guru Ravidass avant franchir celle qui donne accès vaste campus Université Babaras Hindu University Bharat Kala Bhavan Durgakund musée poussiéreux Bharat Mata Mandir nationalistes Shiv Prasad Gupta Durga Prasad Khatri Mahatma Gandhi SARNATH site bouddhique commémorant premier sermon Bouddha Sarnath prêche lieux saints bouddhisme il vient chronologiquement après Lumbini lieu naissance Bouddha aujourd'hui situé Népal Bodh Gaya lieu éveil avant Kushinagar lieu sa mort son accès nirvana communauté Shanga doctrine Dharma croyances hindouistes issues brahmanisme Jagat Singh dîvân ministre Finances Stupa Dharmarajika vestiges ruines Pilier Ashoka fondations Mulagandha Kuti Vihara imposant stupa reliquaire Dhamek Dharma Chakra sens aiguilles sens solaire pradakshina ombrelle galeries ancien monastère se dresse stupa Chaukhandi Bhadravargiya ses cinq premiers disciplesatelier tissage traditionnel soiemétier Jacquard quartier Godoulia Ahalya Bai Ghât Jalsain Ghât moksha nirvana cinq éléments dont il composé la Terre Eau Feu Air Ether force vitale cendres braises chiens errants cadavres dispensés crémation femmes enceintes enfants malades variole lépreux sâdhus morts morsure cobra vaches lavé baigné linceul blanc torche roseaux brancard bambou civière temple népalais Pashupatinath Raja Ghât ghât blanchisseurs charmeur serpent sâdhu corps couvert cendre totalement nu sâdhu sanyasin
- DELHI Patna Pataliputra royaumes rivaux Pallava Ska Vakataka Magadha... Chera Chola Pandya Gupta Patan Ujjain Kânauj Pala Chalukya surtout Pallava Kânchî qui dans sud s'opposent Chola Pandya Qûtb ud-Dîn Aibak dynastie Esclaves dynastie Muizzî encore appelés Mamelouks Khalji Tughlûq Sayyîd Sikandâr Lodî Dilli Sher Shahi Shahjahanabad invasion afghano-moghole cartouches graisse suif mutinerie Indraprastha cité légendaire Lal Kot 736 rebaptisée Qila Rai Pithora Siri Tughlaqabad Jahanpanah Ferozabad Dinpanah Purana Qila Shahjahanabad New Delhi India Gate Parc Shanti Vana se trouve édifié Raj Ghat mémorial Mahatma Gandhi Meena Urdu bazar bazaar mosquée Shahjahânabâd Jama Masjid Vendredi portail forme arc iwan pishtak salle prière cour haram minbar plutôt petit mihrab imposant rues Patel Gali dans Dariba Kalan qui aboutit Chandni CHowk axe central ville moghole a princesse Jahanara Begum Sahib temple sikh Gurudwara Bangla Sahib Gourou Harkrishan doctrine sikhisme Nom Vrai Satnam adoration idoles superstitions Maharaja Ranjît Singh Amritsar massacre incendie incendié Khalsa sikhs amritdaris règle 5K Kesh Kangha Kachera turban pagri Kawra Kirpan keski chuni Bhagat Giani Zail Montek Singh Ahluwalia Manmohan Langar cantine communautaire gratuite e Guru Nanak premier guru sikh répandu par Guru Angad Guru Granth Sahib sous dais repas bénévoles donateurs cuisines communautaires appelées pangot thalis naan riz curry végétarisme végétarien légumes batteries Lakshmi Narayan Birla Mandir style Nagara restaurant The Waves Shangri-la Eros Hotel avenue Sri Aurobindo ashram pollution smog logo CNG Compressed Natural Gas Ala-i-Minar Mehrauli Quwwat ul-Islam Dhilî construit par Râi Pithora architecture Ghurid colonne statues martelées Pilier Fer pylône Chandragupta II inscription sanskrite script Brahmi. Qutb Minar Tour victoire versets Coran calligraphiés cannelures encorbellements muqarnas Îltutmish Fîrûz Shâh Tughlûq Ala-i-Darwaza Imam Zamin Bhool Bhulaiya Muhammad Akbar Adham Khan RDX dîner déjeuner Mughal Jewels & Crafts
les vélo-rickshaws trishaw triporteurs confondre cyclo-pousses ouvertures finement ajourées chatri typique restaurant Samode Haveli prolongeons par court spectacle quart heure! marionnettes Hathputli bazars sud-est vieille ville Johari bijoux saris Bapu vêtements Champol bijoux Tripolia poteries cuivre Choto Chaupar fleurs légumes sucreries cinéma Raj Mandir sorte grosse meringue Rambagh Palace Albert Hall Museum palais miniatures Bissau House Khetri Niwas Chand Pol cénotaphes marbres blanc souverains Gaitor Fatehpur Sikri Fathehpur Sikri folie empereur Akbar Bharatpur Yamuna affluent sacré Gange GRANDS MOGHOLS Bâbur tigre Humâyûn béni Akbar plus grand Jahangir possesseur monde Shâh Jahân roi monde Aurangzeb ornement trône Sheikh Salim Chisthi Lahore aujourd'hui Pakistan Patrimoine Mondial UNESCO Mondial Humanité universel UNESCO Mondial Humanité porte Nakkar Khana Panch Mahal appelé aussi Bagdir Tour Vent vaste cour Pachhisi kiosque Astrologue salle trésor jalis claustras pierre finement ciselés bassin carré Anup Talao Diwan Khana-i Khas pavillon Sultane Turque cour haramsara harem Sunehra Makan appelé aussi maison dorée maison Myriam Palais Birbal Buland Darwaza Porte Sublime conduit Jama Masjid mosquée impériale mausolée marbre blanc Sheikh Salim Chisthi Réservoir terrasses Abhaneri sultan Sikander Loti fonda ville Âgrâ Shâh Jahân Roi Monde persan tonga calèche indienne risque dattentat fomenté par Al-qaida mausolée marbre blanc érigé par empereur Shâh Jahân mémoire son épouse chérie Arjumand Bânu Begum plus connue sous nom Mumtaz Mahal la lumière merveille palais Taj Mahal signifie Palais Couronne architecte Usad Ahmad Ustad Isa Khan Lahore Ithmaudaulah Itimad-ud-Daulah Itimâd-ud-Daulâ pilier État Âgrâ surnommé petit Taj Mahal initiative Nûr Jahân épouse empereur Jahangir pour son père Mirza Ghiyas Beg Bîbî-qa-Mukbara Aurangâbâd septième et dernière ! nouvelles merveilles monde parmi liste 21 grands sites suite vote par Internet organisé par The New7Wonders Foundation arcs carène rappelant notre gothique inspiration persane perle art musulman Inde technique pietra dura incrustation pierres précieuses jaspe cornaline rubis jade corail onyx turquoise malachite agate lapis-lazuli cristal grenat... pour constituer décor floral polychrome lotus tulipes Agra arni BUFFLE EAU buffle indien Bubalus bubalis ZÉBU Bos indicus bovin sud Asie Fort Rouge Âgrâ porte Amar Singh Pol Jahangir Mahal grès rouge Khas Mahal palais privé marbre blanc incruté pierres semi-précieuses struc Moti Masjid mosquée perle tombeau Akbar SIKANDARA Sikandar dieu amour séduction Krishna pélerinage dans ville Mathura temple Jaigurudeo gourou très connu kitsch Delhi fut ancienne capitale rajpoute clan Tomara Qutb-ud-din ancien lieutenant turc souverain irano-afghan Mu'izz al-Din fonde dynastie Mameluk les Esclaves y établit sultanat spécialité poulet Tandoori barbecue dans petit restaurant Lazeez Affaire quartier gouvernement Palais Présidentiel Rashtrapati Bhawan parlement arc triomphe India Gate Tombeau-mausolée Humayun second empereur moghol sa veuve Begum Biga octogonal marbre blanc notable Isa Khan Niyazi mausolées Nila Gumbad Nai-ka-Gumbad dont couvert faïence bleue New Delhi Old Delhi Fort Rouge Lal Quila porte Lahore conduit rue marchande bazar Chatta Chowk mosquée Jama Masjid plus grande mosquée sous-continent indien Raj Ghat monument érigé emplacement crémation Mahatma Gandhi septième merveille Hindustan Qutab Minar mosquée Kuwwait-al-Islam Puissance Islam datant Sultanat Delhi plus ancienne pays puisque fondée par premier sultan Qutb-ud-din Pilier Fer vénérant Vishnu datant IVe s Colonne Ashoka IIIe s. av. J-C Shantivana sépulture Jawahar Lal Nehru premier Premier Ministre Indépendance National Museum Musée Moghol prêtres brahmanes Bazaar Chandni Chowk Jantar Mahal observatoire astronomique moins spectaculaire que celui Jaipur)" conseils communaux panchayat chefs village sarpanch Gitans Gitanos Kalés parfois appelés Tziganes Tsiganes Romanichels Manouches Gypsies Bohémiens Rom nomades
Impurs achoot hindi gastronomie
______________________________________________
2016 INDE DU NORD - Vallées sacrées du Gange et de la Yamuna - De Delhi à Bénarès (Varanasi)
capitale DELHI, carnet de voyage, récit de voyage,
Récit de voyage en Inde du nord
Carnet de voyage en Inde du nord
Séjour en Inde du nord
MORAUTHELI
carnet de bord, carnet de route, gastronomie cuisine nourriture climat patrimoine mondial humanité universel UNESCO, palais contes fées Pays Rois Rajpoutes Empereurs Moghols Inde Mille Une Nuits
- Uttar pradesh et Madhy Pradesh, de l'Himalaya, de l'Hindou Kouch, Bhimbetka vallée de l'Indus tribus agropastorales de cavaliers aryens royaume de Magadha, Alexandre le Grand, civilisation gréco-bouddhique du Gandhara dynastie Maurya, l'empereur Ashoka Gupta la culture Sangam tribus rajpoutes Rajpoutes le sultanat de Delhi musulmans conquêtes, Gengis Khan, fédérateur de tribus nomades turco-mongoles monde islamique sultanat turco-afghan ou turco-mongol le règne d'Alauddin, 'Empire hindou de Vijayanagar sultanats Bahmanides (avec Mamhmud Gawan Adil Shahi, Adi Sha II...) Djaghataï, Tamerlan qui mit à sac Chaybanides vallée de Ferghana Bâbur ou Babour, l'Hindu-Kush l'Empire Moghol Marco Polo et la Route de la Soie navigateurs européens découvreurs de la Route des Indes Portugais Hollandais Français Britanniques Anglais comptoirs Compagnie des Indes Orientales Aurangzeb, la division politique du sous-continent Ranjit Singh Pendjab (ou Pânjab), souveain résistant résister 1857, la révolte des Cipayes, guerre d'indépendance gouverneur général de l'Inde le Raj la reine Victoria Congrès national indien Gandhi, surnommé le Mahatma (''la Grande Ame''), quatre guerres contre le Pakistan problème territorial du Cachemire le dalaï-lama Indira Gandhi, fille de Nehru, Premier Ministre assassinée par des gardes sikhs Bangladesh destruction de la mosquée Babri Masjid d'Ayodhya conflits intercommunautaires Ceylan Sri Lanka naxalites, du nom du village de Naxalbari au Bengale Charu Mazumdar la constitution indienne de 1951 (rédigée par l'intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar) des virodhi raj, des insurgés péninsule les paysans Jat de l'état d'Haryana, canal Munak Vaishya (paysans, artisans) ou Shudra (serviteurs) les intouchables ou dalits l'Assam, territoire coincé entre la Chine (Tibet et Sichuan) rebellions armées de groupes séparatistes Bharatiya Janata Party (BJP) Vishwa Hindu Parishad (VHP), organisation Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), Manmohan Singh Lok Sabha leader Narendra Modi Nawaz Sharif kamikazes islamistes base aérienne de Pathankot, superficie plaque tectonique indo-autralienne Dekkan forêts tropicales du pays le fleuve sacré phénomène des moussons cours inférieur du Brahmapoutre (grand fleuve himalayen rivières affluents delta confluence massif montagneux Climat tropical pluies inondations fécondiité, démographie, populations tribales (aadivasi) natalité, contraception, densité, taux d'alphabétisation tribus Gond, Bhil, Baiga, Korku, Bhadia (ou Bhariya), Halba, Kaul, Mariya, Malto et Sahariya religions hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme mosaïque religieuse ethnique Dravidiens Mongoloïdes Aadivasi, populations tribales ou autochtones agriculture paysans main d'oeuvre, croissance (Bharti Enterprises, Reliance Retail…) Free Basics Reliance Communications Maharashtra revenu PNB PIB salaires région agraire PPA (Parité de Pouvoir d'Achat) pauvreté chômage sous-emploi Nos guides Mahipal Hanuman et Sohan températures Pranab Mukherjee la Chambre du Peuple (Lak Sabha Conseil des Etats (Rajya Sabha Rajiv Gandhi et Atal Behari Vajpayee. La plupart sont originaires d'Allahabad Bahujan Samaj Party (BSP), femme, Mayawati Kumari,conseils communaux (panchayat) et des postes de chefs de village (sarpanch) une dimension tantrique et orgiaque grands sujets philosophiques: la VIE, le POUVOIR, l'AMOUR, le SEXE et la MORT tours-opérateurs hexagonaux en 2014 Il est actionnaire à hauteur de 50%, de 6 réceptifs: en Espagne (Eoh ! et Destino Espana), en Italie (Toutitalie), en Inde (Ker India), au Vietnam (Image Vietnam) et au Maroc (Ker Maroc) réceptif L'agence indienne: Ker India (Mangalam) Petit Futé A.C.V. (AMIS-CULTURES-VOYAGES) les Balkans et surtout sur le Caucase (Erevan, Tbilisi) l'Afghanistan (Kaboul) et le Pakistan (Lahore) journaux Hindustan Times et The Times of India 'aéroport Indira Gandhi Lakshman le chauffeur de notre Toyota Innova voiture véhicule hôtel Pluto's Inn boulevard (Aruna Asaf Ali Marg) bibliographie Météo Âgrâ POURBOIRES namaste moyens de transports: charrettes tirées par des buffles, zébus, dromadaires, tracteurs, bicyclettes, vélomoteurs, tuk-tuks chromés aussi appelés auto-rickshaws les chargements hors gabarit nourriture épicée no spices lentilles (dal ou dhal) piment, poivre, gingembre, cardamome, muscade, cannelle, cumin, ail, coriandre, safran, menthe, laurier, sésame, aneth beurre clarifié (ghee ou ghi pappadam chapati galettes masala dosa, les beignets de légumes, les pokara ou encore des chaussons triangulaires fourrés aux légumes, les samosa Mughlai : originaire de la vallée du Gange Kashmiri Tandoori desserts jalebi gulab jamun boulettes rasgulla kufi bétel pan ou paan, combinant une tranche de noix d'arek, namkin, mukhwas sont composés de graines chay, le thé masala lassi, yaourts thandaï, lait aromatisé aux amandes pashmînâ pietra dura broderies brocarts shishadar Saris et punjabis Kurta Parjama ou Kurta Churidar tunique pantalon, boutiques magasins Emporiums monnaie change roupie INR
- AGRA Moghol (ou Mughal) Turcs Timurides originaires des steppes d'Asie centrale Moghulistan la bataille de Pânipat l'apogée de l'expansion musulmane Nâdir Shâh faubourg Bahapur, Temple du Lotus implanté au milieu d'un parc. C'est le temple-mère du culte Baha'i secte religions architecte iranien Fariborz Sahba bahaïsme ou baha’isme Persan Mirza Husayn-Ali Nuri monothéiste culte rives rivage jardin Mehtab Bagh épouse Muntaz Mahal mausolée de marbre noir spectacle au Kalakriti Cultural & Convention Center mise en scène tout à fait bollywoodienne copoles chhatris dômes le Jawab grandiose monument merveilles patrimoine mondial de l'UNESCO visiteurs fort rouge Hauz-i-Jajangir bassin palais audiences Jahangir Mahal chapiteaux consoles grès rouge son petit fils Shâh Jahân pavillon Diwan-I Am marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses concubines Diwan-I Khas Moti Masjid Mausolée d'Itimad-ud-Daulah Ithmaudaulah ou Itimad-ud-Daulah ou Baby Taj Nûr Jahân, l'épouse cénotaphe chhatris minarets stuc funéraire niches ornées décorées motifs floraux arc portail porte pistakh Fatehabad Road
- GWALIOR princes gwalior Huns hephtalites ou Shvetahuna, peut-être de Kouchans et de Scythes Rajputana les brahmanes à des Kshatriyas Leurs royaumes situés près de la Passe de Khyber clans Suryavamsha ou Suryavanshi soleil Suryavamsha ou Suryavanshi (de surya, soleil, lignée solaire): des Kachhwawa de Jaipur et Alwar, Guhilot apparenté aux Shisodia, Rathor de Jodhpur et Bikaner, Shisodia d'Udaipur), Vaghela Somavamsha ou Chandravanshi ou Chandravamsha (de chandra, lune, lignée lunaire): Bhatti deJaisalmer), Chudasama, Jat Agnikula ou Agnivanshi (de agni, feu, lignée du feu): Chalukya apparenté aux Solanki, Chauhan de Kota), Solanki rois rajputes portaient généralement le titre de raja ou ses variantes rana, rao, rawat, rawal monarques plus prestigieux: maharaja, maharana, maharao l'impôt de jaziya, l'Empire Maratha des Marathes une pension versée par le gouvernement (Privy Purse) et le titre de rajpramukh rafraîchissement et d'une collation Dholpur Chambal Morena villages Madhhya crânes rasés cheveux têtes Chudakarana (ou Mundana) cérémonies rituels offrandes offertes chevelure rites de passage shikha ou chuda Dieu Viswarupa Sarvadarsanam ou à Shiva, Vishnou ou Muragan citadelle forteresse palais Man Mandir vénérer statues monolithiques de Tirthankaras jains Man Mandir Rao Man Singh (du clan rajpoute des Tomar) temple Bandichor Gurdwana guru gourou des Sikhs, Hargobind Teli-ka Mandir, le temple de la corporation des marchands d'huile, les teli Sas Bahu belle-mère et belle-fille râja Padmapâla et son frère Mahîpâla édifié contruit bâti dédié consacré à toit tour clocher sultan Iltumish porte Urwahi, grottes temples rupestres maître prophète d'Adinath Mahâvîra passeurs de gué jaïna croient en la réincarnation jîva (l'âme) transmigrations (samsara) successives Trois Joyaux l'Ahimsâ, la non-violence, mantra prière pardon l'éveil, le moksha Kshamapana Maitrî : l'Amitié Pramoda : la Joie Kârunya : la Compassion Mâdhyasthya : la Tolérance vœux non-violence: ahimsâ sincérité: satya honnêteté, de refus du vol: asteya chasteté: brahmacharya moines nonnes prêtres on-attachement aux choses du monde, ou non-possessivité: aparigraha nudité austérité ascétique Gurû spirituel Shrimad Rajchandra Jai Vilas lustres Datia palais Govind et, sur une autre colline plus à l'est (à droite), la forteresse Rajgarh sucre canne à feu nu, ainsi que le khansari , un autre sucre artisanal jaggery ou gur
- ORCCHA CASTES et JATIS casta pure impureté Lois de Manou (Manava-Dharmasastra) brahmanes brahmanisme varna mythes anciens couleurs notion ségrégation sociale Kshastriyas nobles Vaisays (commerçants) les Soudras (artisans et paysans), les hors castes, les dalits dit Intouchables discriminations positives autres classes arriérées les opprimés JATIS subdivisions richesse Bundelâ descendent des Rajputs Gaharwar Bundelkhand affluent Rudra Pratap Singh capitale Tikamgarh Bundelkand Riverside pavillon de chasse hôtel de charme wifi wi-fi internet Sheesh Mahal, Jahangir Mahal partiellement utilisé comme hôtel de luxe et à droite le Raj Mahal Orchhâ architecture moghole rajâ Madhukar Shâh défaite victoire battu vaincu Chaturbhuj Ram Raja Bir Singh Deo coursives et balcons point de vue panorama Lakshmi Narayan (Ramayana avec le barattage de la mer de lait gouverneurs Shyam Daua ki Kothi ruines jungle dévotion divinité dieux déités Vishnu Vishnou shikhara Jhansi tracteurs et remorques barbier coiffeur jeux billard indien carrom procession tambours apparat
- KHAJURAHO sexe sacré semi-nudité banalisée nudité mammaire torse nu 'autres peuplades de la côte de Malabar, les Nadars sur les îles de Cochin un sein restait découvert la dissimulation de la poitrine féminine est devenue une obligation la pratique puritaine de la dissimulation de la poitrine féminine brassière ou de corsage serré (choli) le corps humain magnifié et exalté dans la sculpture de péché originel dieu destructeur (parricide, il décapita son père incestueux Linga ou lingam, ne prend-elle pas la forme d'un symbole phallique surmontant un bassin circulaire symbolisant le sexe féminin (le yoni) Krishna marié à Lakshmi Brihadishvara danseuses (ou de prostituées) sacrées appelées devadasis Rome vestales Inca Vierges Sacrées, les acllas l'érotisme se mêle souvent au sacré buts (purushartâ) : Kâma, le désir Dharma, le devoir et Arth aMau Ranipur, Dhasan Mau Ranipur, Bamitha artisanats Ramada luxe grands maraiages décors somptueux guirlandes de fleurs d'oeillets d'Inde Khudar groupe Marriott International a cédé les hôtels Ramada son concurrent américain Cendant Corporation entité Wyndham Worldwide temples érotiques hindous complexe ouest le cosmos tantrique sentiment d'incomplétude parts de féminité et de masculinité de l'individu dimorphisme sexuel l'ambivalence sexuelle,Kâma Manmatha, chef de l'Eros, fils aîné né du coeur de Brâhma, flèches d'amour (pupashara), mont Kaïlash ascète semence belle Pârvatî védisme système métaphysique originaire de la région himalayo-indienne La délivrance est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité yoga pratique de rituels et d'exercices yogiques pratiquant (tantrika) prostitution institutionnalisée Chardravarman lune (Chandra) Chandella siècles années actif Matangeshvara roi Harsha reliefs registres tableaux scènes gopis, de naïves bergères jouant de la flûte les grandes épopées qui constituent le fondement culturel indien, le Mahâbharata et le Râmâyana frises et médaillons sculptés postures bestiales triviales accouplements souvent acrobatiques exploits partenaires accouplements souvent acrobatiques nymphes gracieuses aux formes voluptueuses et aux courbes sensuelles poils pubiens touffe désirs la séduction attributs beauté jeux amoureux shakti saint des saints espace sacré de la cella parures colliers ceintures Vénus antiques et aux Eve de la Renaissance européenne organes génitaux prépuce gland verge tige vagin petites lèvres grandes lèvres pénétration intromission stimulation philtre d'amour copulation jouir jouissance orgasme poitrine poils poilues méat
Kamasutra sentences sur le désir/plaisir haute caste, Mallinga Vatsyayana maîtres (Bhabhravya, Gotamukha et Gonikputra) en anglais par Richard Francis Burton en 1876 7 parties (adhikaranas) texte obscène et immoral positions amoureuses, au nombre de 64 femmes Lotus de parfaites Padmini breuvages aphrodisiaques et autres excitants art érotique hindou (shringâra rasa) KAMASUTRA DE PIERRE chandelle répertoire des caresses préludes préalables masturbation, fellation, cunnilingus, missionnaire, levrette, 69, cuillères, enclume, roseau, charrue, tigre, Andromaque, l'union du crabe, le grand 8, suspendue... sodomie et zoophilie Varâha avatars le démon Hiranyaksh nagas génies serpent statue sanglier Lakshmana rajâ Chandelâ Yasovarman ou un peu après par le roi Dhanga structure plan plateforme surélevée (jagati) garbha griha panthéon indien s'accouplant jument éléphant chien érection phénoménale pénis vulve lèvres tétons aréoles mamelons pubis mont de vénus shakhas (panneaux verticaux), incarnations Vaikuntha lion, représentant Narasimha Kandarya-Mahadeva Vidyadhara Devi Jagadamba déesse Devî, façades sardula, aninaux mythiques, sardula, aninaux mythiques, taureau Nandi véhicule de Shiva monture temple Ghantai Parshvanath son constructeur Pahila le Chautisa (trente-quatre) Yantra, carré magique quatre gardiens de l'horizon: Vayu (Varuna) dieu du Vent et gardien du nord-ouest, Kubera, dieu des Richesses et gardien du nord, Agni, dieu du Feu et gardien du sud-est et Yama, dieu de la mort et gardien du sud Adinath (ou Rishabhadeva) Madanavarman Shantinath banquet Reetesh Mini safari dans le parc de Panna jeep Mahindra tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) forêt dépouillée tecks savane arbustes tendu ou kendu (Diopyros célèbres bidî, les fines cigarettes indiennes le palmier à bétel (Areca catechu) CHIQUE DE BETEL bétel (Piper betle), tabac concérigènes noix d'arec singes langurs gris ou langurs sacrés (Semnopithecus entellus dussumieri) semnopithèques ou entelles des Indes antilopes nilgaut (Boselaphus tragocamelus) de la famille des bovidés, antilopes surnommées vaches bleues sambars (Cervus unicolor ou Rusa unicolor) chitals ou cerfs axis (Axis axis) cervidés de l'hindi cital, issu du sanskrit citrala tachetés tortues étoilées d'Inde (Geochelone elegans) et un joli martin-pêcheur un gavial du Gange (Gavialis gangeticus) rivière Ken préliminaires génitoires testicules bourses fourrure rousse rayée de noir tigresse trois tigres jeunes léopard indien (Panthera pardus fusca) lynx ou de sangliers cascades de Pandav (ou Pandava) route entre Panna et Khaujrahi Nahri
- VARANASI BENARES: dauphins du Gange ou sousouc ou bhulan (Platanista gangetica gangetica). mère céleste Maa Ganga Mère Gange purifier le corps des humains et de libérer l'âme des défunts voeu Bhagiratha transewer égout Varuna Asi pompage canaux épuration Ganga Action Plan (GAP), asphyxié paradoxe pollution bactériologique et de pollution par les métaux lourds normes admissibles aéroport Lal Bahadur Shastri compagnie Je Airways Meraden Grand rue Patel Nagar Raja Bazar chasseur Follant Gnat britannique HAL Ajeet cérémonie de l'Arti, le soir sur les ghâts Bénarès Kashi, la ville de la lumière 7 villes sacrées de l'hindouisme avec Haridwar (Uttaranchal), Ayodhya (Uttar Pradesh), Mathura (Uttar Pradesh), Dwarka (Goujerat), Kanchipuram (Tamil Nadu) et Ujjain (Madhya Pradesh) leur dépouille sur les bûchers au bord du fleuve delta du Bengale avenue Benia Bagh, église Saint Thomas rue Godowlia pauvres mendiants pèlerins pèlerinage ghât de Dashashwamedh Vishwanath marches et escaliers aarti Shitala, déesse de la variole sâdhus (renonçants barques coupelles bougies parasols lumineux encadrent sept autels la mémoire de Satyendra Mishra (Munnan Maharaj) sept brâhmanes officiant festivals rassemblements Ganga Mahotsave et Dev Deepawali fumée flamme cobra cohue embouteillages lundi (Somavara en sanskrit) salutation bénédiction nouvelle lune, précisément début d'une nouvelle année lunaire le patrivat (voeux de consécration à l'époux) veuve malheur sati sacrificeAhalya Bai Ghât Munshi Ghât Rana Ghât Raja Ghât Someshwara Ghât Manasarowar Ghât Kedar Ghât Harishchandra Ghât, un ghât de crémation bain baigner immersion immergés boire ablutions Man Mandir Lalita Manikarnatika a caste des Doms, concessionnaires héréditaires Scindia Ghât rani (épouse du maharaja) monumental la vieille ville, le Chowk, minuscules oratoires-temples Kashi Vishwanath, autrement appelé Temple d'Or policiers et militaires armés le Skanda Purana écrit Gyanvapi Masjid Panchganga Ghât 800 kilos d'or versé thé au lat et aux épices chaiwallah Université, temples de Durga Porte Shri Guru Ravidass campus facultés Il est environ 8H15 lorsque nous partons faire un tour dans les quartiers sud. Nous passons sous la Porte Shri Guru Ravidass avant de franchir celle qui donne accès au vaste campus de l'Université Babaras Hindu University (ou Bharat Kala Bhavan Durgakund musée poussiéreux Bharat Mata Mandir nationalistes Shiv Prasad Gupta et Durga Prasad Khatri Mahatma Gandhi SARNATH: site bouddhique commémorant le premier sermon du Bouddha Sarnath prêche lieux saints du bouddhisme (il vient chronologiquement après Lumbini, lieu de naissance du Bouddha aujourd'hui situé au Népal, Bodh Gaya, lieu de l'éveil et avant Kushinagar, lieu de sa mort et de son accès au nirvana) communauté (Shanga) doctrine (Dharma) croyances hindouistes issues du brahmanisme Jagat Singh, le dîvân (ministre des Finances) Stupa Dharmarajika vestiges ruines Pilier d'Ashoka fondations Mulagandha Kuti Vihara imposant stupa reliquaire Dhamek Dharma Chakra sens des aiguilles sens solaire (pradakshina) ombrelle galeries ancien monastère, se dresse le stupa Chaukhandi Bhadravargiya, ses cinq premiers disciplesatelier de tissage traditionnel de la soiemétier Jacquard quartier de Godoulia Ahalya Bai Ghât Jalsain Ghât moksha (nirvana) cinq éléments dont il est composé (la Terre, l'Eau, le Feu, l'Air et l'Ether ou force vitale) cendres braises chiens errants les cadavres dispensés de crémation (femmes enceintes, enfants, malades de la variole ou lépreux, sâdhus, morts de morsure de cobra et vaches) lavé baigné linceul blanc torche de roseaux brancard de bambou civière temple népalais Pashupatinath Raja Ghât, le ghât des blanchisseurs charmeur de serpent et un sâdhu au corps couvert de cendre et totalement nu sâdhu ou sanyasin
- DELHI Patna (Pataliputra) royaumes rivaux (Pallava, Ska, Vakataka, Magadha...) les Chera, les Chola et les Pandya Gupta Patan puis Ujjain Kânauj les Pala, Chalukya et surtout avec les Pallava de Kânchî, qui, dans le sud, s'opposent aux Chola et aux Pandya Qûtb ud-Dîn Aibak dynastie des Esclaves (ou dynastie de Muizzî) encore appelés Mamelouks Khalji Tughlûq Sayyîd Sikandâr Lodî Dilli Sher Shahi Shahjahanabad invasion afghano-moghole cartouches graisse suif mutinerie Indraprastha cité légendaire Lal Kot en 736 rebaptisée Qila Rai Pithora Siri Tughlaqabad Jahanpanah Ferozabad Dinpanah ou Purana Qila Shahjahanabad New Delhi India Gate Parc Shanti Vana où se trouve édifié le Raj Ghat, le mémorial du Mahatma Gandhi Meena et Urdu bazar bazaar mosquée de Shahjahânabâd Jama Masjid du Vendredi portail en forme d'arc (iwan ou pishtak) salle de prière cour haram le minbar est plutôt petit, le mihrab est imposant les rues Patel Gali et dans Dariba Kalan qui aboutit sur Chandni CHowk, l'axe central de la ville moghole a princesse Jahanara Begum Sahib temple sikh Gurudwara Bangla Sahib Gourou Harkrishan, doctrine du sikhisme Nom Vrai (Satnam) adoration des idoles superstitions Maharaja Ranjît Singh d'Amritsar massacre incendie incendié Khalsa sikhs amritdaris règle des 5K Kesh Kangha Kachera turban (pagri) Kawra Kirpan keski chuni Bhagat Giani Zail Montek Singh Ahluwalia Manmohan Langar (cantine communautaire gratuite e Guru Nanak, le premier guru sikh, puis répandu par le Guru Angad Guru Granth Sahib sous un dais repas bénévoles donateurs cuisines communautaires appelées pangot thalis, naan, riz au curry végétarisme végétarien légumes batteries Lakshmi Narayan ou Birla Mandir style Nagara restaurant The Waves Shangri-la Eros Hotel avenue Sri Aurobindo ashram pollution smog logo CNG (Compressed Natural Gas) Ala-i-Minar Mehrauli Quwwat ul-Islam Dhilî (construit par le Râi Pithora architecture Ghurid colonne et statues martelées Pilier de Fer un pylône Chandragupta II inscription sanskrite en script Brahmi. le Qutb Minar Tour de la victoire versets du Coran sont calligraphiés sur les cannelures encorbellements muqarnas Îltutmish Fîrûz Shâh Tughlûq Ala-i-Darwaza Imam Zamin Bhool Bhulaiya Muhammad Akbar Adham Khan RDX dîner déjeuner Mughal Jewels & Crafts
les vélo-rickshaws (ou trishaw), triporteurs à ne pas confondre avec les cyclo-pousses, ouvertures finement ajourées (chatri), le typique restaurant Samode Haveli et prolongeons par un court spectacle (un quart d'heure!) de marionnettes Hathputli, bazars au sud-est de la vieille ville: Johari (bijoux et saris), Bapu (vêtements), Champol (bijoux), Tripolia (poteries et cuivre), Choto Chaupar (fleurs, légumes, sucreries), cinéma Raj Mandir, sorte de grosse meringue, Rambagh Palace, Albert Hall Museum, palais miniatures : Bissau House, Khetri Niwas, Chand Pol, cénotaphes en marbres blanc des souverains à Gaitor, Fatehpur Sikri ou Fathehpur Sikri, folie de l'empereur Akbar, Bharatpur, la Yamuna, affluent sacré du Gange, LES GRANDS MOGHOLS, Bâbur (le tigre), Humâyûn (béni), Akbar (le plus grand) , Jahangir (possesseur du monde), Shâh Jahân (roi du monde) et Aurangzeb (ornement du trône), le Sheikh Salim Chisthi, Lahore (aujourd'hui au Pakistan), Patrimoine Mondial de l'UNESCO Mondial Humanité , universel de l'UNESCO Mondial Humanité , la porte Nakkar Khana, le Panch Mahal (appelé aussi Bagdir, la Tour du Vent), la vaste cour du Pachhisi, kiosque de l'Astrologue, la salle du trésor, Des jalis, claustras de pierre finement ciselés, d'un bassin carré, Anup Talao, le Diwan Khana-i Khas, pavillon de la Sultane Turque, la cour du haramsara, le harem, la Sunehra Makan, appelé aussi la maison dorée ou la maison des Myriam, le Palais de Birbal, La Buland Darwaza, la Porte Sublime, conduit à la Jama Masjid, mosquée impériale, Le mausolée de marbre blanc de Sheikh Salim Chisthi, Réservoir en terrasses d'Abhaneri, Le sultan Sikander Loti fonda la ville d'Âgrâ, Shâh Jahân (Roi du Monde, en persan), en tonga, calèche indienne, risque dattentat fomenté par Al-qaida, mausolée de marbre blanc érigé par l'empereur Shâh Jahân à la mémoire de son épouse chérie Arjumand Bânu Begum, plus connue sous le nom de Mumtaz Mahal (la lumière ou la merveille du palais), Taj Mahal signifie Palais de la Couronne, l'architecte Usad Ahmad (ou Ustad Isa Khan) de Lahore, l'Ithmaudaulah ou Itimad-ud-Daulah ou Itimâd-ud-Daulâ (pilier de l'État) d'Âgrâ, surnommé le petit Taj Mahal, à l'initiative de Nûr Jahân, l'épouse de l'empereur Jahangir, pour son père Mirza Ghiyas Beg, le Bîbî-qa-Mukbara à Aurangâbâd, la septième (et dernière !) nouvelles merveilles du monde parmi une liste de 21 grands sites, à la suite d'un vote par Internet organisé par The New7Wonders Foundation, arcs en carène (rappelant notre gothique) sont d'inspiration persane, la perle de l'art musulman en Inde, la technique de la pietra dura d'incrustation de pierres précieuses: jaspe, cornaline, rubis, jade, corail, onyx, turquoise, malachite, agate, lapis-lazuli, cristal, grenat... pour constituer un décor floral polychrome de lotus, tulipes, Agra, l'arni ou BUFFLE D'EAU ou buffle indien (Bubalus bubalis), ZÉBU (Bos indicus), bovin du sud de l'Asie, le Fort Rouge d'Âgrâ, la porte Amar Singh Pol, le Jahangir Mahal en grès rouge, le Khas Mahal (palais privé) en marbre blanc incruté de pierres semi-précieuses et en struc, La Moti Masjid (mosquée de la perle), le tombeau d'Akbar à SIKANDARA (ou Sikandar), dieu de l'amour et de la séduction Krishna, pélerinage dans la ville de Mathura, le temple Jaigurudeo d'un gourou très connu, kitsch, Delhi fut l'ancienne capitale rajpoute du clan Tomara, Qutb-ud-din, ancien lieutenant turc du souverain irano-afghan Mu'izz al-Din, fonde la dynastie de Mameluk (les Esclaves) et y établit un sultanat, spécialité de poulet Tandoori (barbecue) dans un petit restaurant Lazeez Affaire, quartier du gouvernement: Palais Présidentiel (Rashtrapati Bhawan), parlement, l'arc de triomphe, l'India Gate, Tombeau-mausolée d'Humayun, second empereur moghol, sa veuve, la Begum Biga, octogonal de marbre blanc du notable Isa Khan Niyazi, les mausolées Nila Gumbad et Nai-ka-Gumbad dont l'un est couvert de faïence bleue, New Delhi et Old Delhi, Le Fort Rouge (Lal Quila), La porte de Lahore conduit à la rue marchande au bazar de Chatta Chowk, la mosquée Jama Masjid, la plus grande mosquée du sous-continent indien, le Raj Ghat, monument érigé à l'emplacement de la crémation du Mahatma Gandhi, La septième merveille de l'Hindustan, le Qutab Minar, la mosquée Kuwwait-al-Islam (Puissance de l'Islam) datant du Sultanat de Delhi, la plus ancienne du pays puisque fondée par le premier sultan, Qutb-ud-din, le Pilier de Fer vénérant Vishnu et datant du IVe s, la Colonne d'Ashoka du IIIe s. av. J-C, Le Shantivana, sépulture de Jawahar Lal Nehru (premier Premier Ministre à l'Indépendance), Le National Museum, Le Musée Moghol, prêtres et brahmanes, Le Bazaar de Chandni Chowk, Le Jantar Mahal (observatoire astronomique moins spectaculaire que celui de Jaipur)" conseils communaux panchayat chefs village sarpanch, Gitans, Gitanos ou Kalés , parfois appelés Tziganes (ou Tsiganes), Romanichels, Manouches, Gypsies, Bohémiens, Rom, nomades
Impurs (achoot en hindi) gastronomie
____________________________________________________________
La vache sacrée est un terme d'origine occidentale pour nommer la zoolâtrie à l'égard des bovins, en particulier en Inde. Le terme indien et originel est Gao Mata (en hindi), c'est-à-dire "Mère Vache" ou "Vache Mère". Elle représente la sacralité de toutes les créatures. Le mot vache viendrait du sanskrit vaç désignant une génisse. Les vaches laitières sont également appelées aghnya qui signifie "que l'on ne peut pas tuer". La vache (les zébus femelles, mais aussi les bufflonnes) est donc vénérée dans toute l’Inde.
Les bovins étaient déjà très importants pour le peuple de l'Inde ancienne, et plusieurs textes sacrés de l'Inde antique leur sont consacrés (dont le Rig Véda qui remonte à environ 2500 ans). Depuis le Ve siècle avant J.-C., en Inde, la vache (en fait un zébu) est considérée comme la mère nourricière du peuple Hindou et à ce titre est "sacrée" (les singes et les serpents le sont également).
La vache mène donc une vie paisible, en pleine ville au milieu du trafic automobile ou à la campagne, achevant parfois sa vie dans une "maison de retraite pour déesse" (goshala, des refuges pour les vaches). Autre privilège, lorsque les vaches sacrées meurent, elles sont comme 5 catégories d'êtres humains (femmes enceintes, enfants, malades de la variole ou lépreux, sâdhus, morts de morsure de cobra) directement jetées dans le fleuve.
La vache étant sacrée, la tuer ou même l'insulter est un crime. Etre pris à tuer une vache ou à avoir de la viande est passible de 5 ans d'emprisonnement et d''une forte amende (145€). On peut citer une rumeur infondée remontant à 2014 selon laquelle le footballeur Nicolas Anelka aurait été condamné à 40 ans de prion (!) pour avoir consommé de la vache lors d'un barbecue.
Cet animal fournit un aliment de première nécessité, le lait et ses dérivés. Parmi ces derniers, il faut citer particulièrement le ghi (beurre fondu), servant à la fois de produit de luxe que l’on ajoute au riz et comme offrande par excellence à la Divinité. On en oint les statues et emblèmes des Dieux, on en jette dans le feu sacré qui transmet aux Dieux les prières et invocations des hommes. La vache donne la bouse, laquelle, mélangée avec des végétaux et séchée, fournit du combustible. Cette même bouse, combinée à l’eau et répandue sur la terre battue qui constitue le sol de la plupart des habitations, éloigne les insectes, y compris les scorpions. La bouse et l’urine de la vache entrent aussi dans la fabrication de mélanges utilisés dans la médecine populaire. La bouse réduite en cendre sert aux yogis sâdhus qui s'en enduisent le corps.
Dans les hautes castes hindoues, la viande est impure, en revanche les intouchables consomment du porc et même la viande de boeuf. Suivant le principe de la non-violence, les Hindous pratiquants évitent de blesser les animaux, ne mangent pas de bœuf, et la plupart sont végétariens. Pour leur karma, les conducteurs ont tout intérêt à ne pas avoir d'accident avec cet animal, prioritaire entre tous...
Avec le développement économique et l'internationalisation de la culture, dans les classes sociales supérieures, à ne pas confondre forcément avec caste supérieure (!), les traditions se diluent peu à peu, qu'il s'agisse de la pratique religieuse, du mariage ou même plus simplement de la nourriture. Un signe de réussite sociale, c'est aujourd'hui de consommer ostensiblement des mets carnés, y compris du sacro-saint boeuf voire même du porc, aliments qui dans la tradition n'étaient admis que pour les intouchables...
Si la vache donne naissance à un mâle qui deviendra un bœuf, ce dernier n'aura pas le statut privilégié de sa mère car seule la vache, possède l'exclusivité de ce statut sacré. Se nourrir de la vache se trouve donc proscrit pour tous, mais le bœuf est mangé par les basses castes et les intouchables. Cette pratique est répandue dans les Etats du sud comme le Tamil Nadu où les hautes castes sont peu nombreuses. On a pu le constater lors d'un précédent voyage dans le sud, cela se traduit par la vente de bouefs (et non de vaches) du Tamil Nadu pour les abattoirs du Kérala qui compte des mangeurs de viande tels que les musulmans ou les chrétiens. Kérala qui de plus est un Etat communiste et laïc. Cependant les choses changent avec les nationalistes hindous au pouvoir dans certains Etats comme le Maharashtra où depuis l'an dernier la consommation de viande de boeuf est passible de 5 ans d'emprisonnement et d''une forte amende (145€), une tolérance subsiste pour celle de buffles.
En fait, quand on parle de vache en Inde, on confond sous un même vocable plusieurs espèces de bovins. Il s'agit le plus souvent du ZÉBU (Bos indicus), bovin du sud de l'Asie, sauvage à l'origine puis domestiqué. On pense que le zébu descend du banteng, le bœuf sauvage de Java et de Bornéo. Sa caractéristique principale est une grande bosse musculeuse sur le dos, entre les épaules. Les zébus ont des oreilles pendantes et d'énormes fanons (grand pli cutané situé sous la gorge de certains bovidés). Si la plupart des zébus sont réputés avoir de courtes cornes, ce n'est pas vraiment le cas dans le sud de l'Inde où ils sont souvent bien pourvus... Ces animaux sont utilisés en Asie et en Afrique comme bêtes de somme, pour leur lait (et leur viande! éventuellement) du fait qu'ils sont très résistants à la chaleur et aux maladies tropicales.
Autre bovin typique, l'arni ou BUFFLE D'EAU ou buffle indien (Bubalus bubalis). Il a l’aspect lourd (jusqu'à 1200kg) et massif et il possède un corps robuste qui ne présente ni bosse ni fanon. Mâles et femelles portent de puissantes cornes, souvent en forme de croissants. Le buffle d'eau est la seule domestiquée des quatre espèces de buffles existantes. Adapté aux milieux marécageux, c'est donc l'animal de trait idéal dans les rizières.
Mais d'autres espèces bovines plus communes ont été introduites, notamment les races de vaches laitières très productives sélectionnées en Europe ou en Amérique du nord (frisonnes, holsteins). Ces animaux sont-ils bien adaptés au climat et aux ressources du pays? On peut également voir dans la campagne indienne certains produits de leur croisement avec les espèces indigènes.
L'Inde possède plus de bovins que n'importe quel autre pays et ils représentent une richesse appréciable pour l'économie indienne (animaux de trait, production de lait). Leur peau n'est utilisée qu'après leur mort naturelle.
_________________________________________________________________
Visites :
Visiteurs :
Tous les récits et carnets de voyages