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CALICUT La
ville tire son nom du calicot (toile
de coton de qualité ordinaire). |
Après
un lever à 5 heures, départ tôt le matin pour prendre le train
à 6h45 à Ernakulam.
Nous voyageons en première classe (climatisée
avec couchettes) dans une voiture à compartiments (ouverts), en compagnie
de familles indiennes. Dans ce train, il y a quatre classes (la dernière
est sans couchettes et non climatisée), certains en ont cinq. Pour un même
trajet, Cochin-Cannanore, l'écart tarifaire va de 1 à 30 (7 à
220 roupies)!!!
Le trajet initialement prévu
était de 150 km vers le nord jusqu'à CALICUT (Kozhikode)
mais il y a un imprévu. Grève générale à
Calicut!
Les fameuses grèves générales qui
surviennent parfois dans le Kerala au sujet desquelles Sanjay nous avait prévenu.
Dans ces conditions, plus question d'arrêt dans cette ville.
Nous allons donc poursuivre une cinquantaine de kilomètres plus au
nord, jusqu'à Tellicherry. A noter que la grève ne touche pas les
chemins de fer qui sont de compétence fédérale.
Le chemin de fer suit un tracé parallèle à la Côte
de Malabar.
Ce trajet sera donc toute une aventure...
Train Cochin-Tellicherry.
Nous sommes surpris par le confort du train dû en partie
à la qualité de la voie qui est réalisée en rails
soudés (comme on a dû le faire pour notre TGV) et la ligne est électrifiée.
Mais la voie est unique, les gares nombreuses et les travaux également.
Cela fait terriblement baisser la moyenne.
Aux
arrêts dans les gares, nous en profitons pour nous ravitailler de petits
amuse-gueules auprès des vendeurs ambulants.
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Nous
passons devant Calicut. La ville a vraiment l'air morte, totalement paralysée
par la grève générale. Rues quasi désertes, boutiques
aux rideaux baissés.
Par contre, à partir de là,
nous trouvons en surréservation. Cela cause quelques quiproquos avec des
nouveaux passagers soit qu'ils tentent de faire valoir leur droit à occuper
nos place, soit, au contraire, qu'ils restent debout l'air gênés...
Mais avec un peu de bonne volonté tout s'arrange car là où
tiennent à l'aise 6 personnes on peut en mettre 8!
Après
un temps d'observation, l'ambiance se détend
également avec les petits enfants. certains leur apprennent à construire
avec des pages de journaux des coquettes, des bateaux et, ce qui est plus amusant,
des avions et des fusées qui finissent par se loger dans la chevelure d'autres
passagers ou par plonger dans le décolleté de quelque touriste.
Finalement
nous n'avons pas vu le temps passer. Nous arrivons à Tellicherry à
12h15, après 5 heures 30 de voyage. Notre bus nous cherche, finit par nous
trouver et nous déjeunons dans un restaurant persan (que le guide à
substitué à celui qui était prévu).
Dans
le nord du Kerala, nous remarquons d'ailleurs que l'Islam est de plus en plus
visible par ses mosquées et ses femmes voilées.
Après
déjeuner, nous prenons la route pour un trajet de l'ordre de 250 km
vers le nord-est, en direction de MYSORE.
Quelques jours plutôt, nous avions déjà franchi ces montagnes
en sens inverse et plus au sud.
Ce trajet permet de découvrir le paysage spectaculaire
de montagne des Western Ghats aux immenses plantations de caféiers,
théiers, eucalyptus
Trajet en direction de Mysore
à travers les Ghâts- plantation de
thé.
C'est
dans le relatif inconfort dû à une route sinueuse et défoncée
que nous profitons de notre faible allure pour jouir d'un paysage qui n'est jamais
monotone.
Cette montée sur le plateau du Dekkan se fait
à travers la jungle et les plantations.
Drapeaux communistes
en pleine forêt vierge ici.
Femme cantonnière là.
Plantations de théiers, de bananiers
et de palmiers
plus loin.
Petites rizières et quelques mûriers (pour l'élevage
des vers à soie) ailleurs...
...bus local en panne (les passagers le
poussent), mosquée,
procession catholique en pleine
campagne ...
Mais
nous approchons de la frontière entre les Etats du Kerala et du Karnataka.
Dans une petite ville, Sanjay doit s'acquitter des formalités d'usage dans
un bureau situé dans un de ces minuscules hôtels que l'on voit régulièrement.
Trajet en direction de Mysore à travers les Ghâts- avant de passer dans
le Karnataka.
Etat du Karnataka L'Etat
du Karnataka couvre 190 000 km² et est peuplé de 55 M.
d'habitants. Il correspond à l'ancien Etat de Mysore. Bangalore (6 millions d'habitants),
ville située au sud de l'Etat, en est la capitale. |
Vaches sacrées, Suivant le principe de la non-violence, les Hindous pratiquants évitent de blesser les animaux, ne mangent pas de buf, et la plupart sont végétariens. Depuis
le Ve siècle avant J.-C., en Inde, la vache (en fait un zébu)
est considérée comme la mère nourricière du
peuple Hindou et à ce titre est "sacrée" (les singes
et les serpents le sont également). Cependant
comme on a pu le voir il y a quelques jours en pénétrant au Kerala,
cela n'empêche pas un certain trafic avec vente d'animaux pour les abattoirs
dans des Etats qui comptent des mangeurs de viande tels que les musulmans ou les
chrétiens.
Autre
bovin typique, l'arni ou BUFFLE D'EAU ou buffle indien (Bubalus
bubalis). Il a laspect lourd (jusqu'à 1200kg) et massif et il
possède un corps robuste qui ne présente ni bosse ni fanon. Mâles
et femelles portent de puissantes cornes, souvent en forme de croissants. Mais
d'autres espèces bovines plus communes ont été introduites,
notamment les races de vaches laitières très productives sélectionnées
en Europe ou en Amérique du nord (frisonnes, holsteins). Ces animaux sont-ils
bien adaptés au climat et aux ressources du pays?
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Il
est 17 heures et nous
allons également pénétrer dans la Nilgiri Biosphère
Reserve créée en 1973
dans le cadre du Tiger Project concernant 27 réserves dans tout
le pays (1600 tigres sur les 4000 qui subsistent).
Sur
le territoire de la réserve vivent
cinq peuples tribaux .
La
Nilgiri Biosphère Reserve
est commune à trois Etats
dont les parcs sont respectivement nommés Tudumalai au Tamil Nadu,
Wyanad au Kerala et Bandipur au Karnataka où nous
sommes maintenant.
C'est ce dernier que nous allons traverser, à
une altitude d'environ 700 m., dans une forêt desséchée
(c'est la fin de la saison sèche) de teck, santal et bois de rose.
Sur la piste traversant le Parc de Bandipur, que nous allons parcourir pendant deux heures à la vitesse de 10-15 km/h, nous sommes rapidement accueillis par des macaques à bonnet et des macaques à face rouge.
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Puis
c'est le spectacle désolant de bambouseraies en train de mourir.
Mais Sanjay nous rassure. C'est parfaitement naturel. Cette espèce de bambou
que l'on trouve dans de nombreux pays à la particularité de fleurir
partout en même temps mais tous les 50 ans seulement, après quoi
la graminée géante meurt, ses graines se ressèment et le cycle
recommence. Or ces bambous ont fleuri partout dans le monde en 2006...
Tout s'explique donc...
...puis ce sont des huttes des
tribus, quelques cultures, des cabanes dans des arbres (?). Sanjay nous explique
que les tribus vivent en dehors des circuits traditionnels. Elles sont autorisées
à chasser et elles pratiquent le troc (gibier contre riz, par exemple).
Mais
nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous allons apercevoir de jolis oiseaux:
paons sauvages et une sorte de geai bleu.
Puis ce sera
un cerf aboyeur et des petites hardes de daims sambars, au total une
quinzaine d'animaux en trois ou quatre groupes. Selon Sanjay, cela signifie
que nous n'aurons pas la chance de voir de tigres, bien que le parc de Bandipur
en compte environ 80. C'est donc par ici qu'il faut penser à une indispensable
"escale technique" après tant de chaos...
Mais nous
aurons une autre veine, celle de voir une douzaine d'éléphants
en trois groupes, dont des femelles avec leur éléphanteau et
tout cela à moins de 20 m du bus! Mieux valait que les grands mâles
ne soient pas dans les parages! Il est vrai que l'on dénombre quelques
3500 éléphants dans ce parc.
Le seul dommage dans l'affaire,
c'est que le crépuscule arrivait.
Fin d'une journée
qui aurait pu sembler interminable et qui pourtant ne l'a pas été
!
Après 6h30 de bus, nous atteignons Mysore. Il est 20 heures 30.
Au total, 12 heures de voyage dans la journée! Nuit de repos bien
méritée...
INDE du sud