La
langue grecque :
Une
langue, c'est avant toute chose une communication orale...
Un certain nombre de dialectes ont existé du fait en particulier de l'organisation
de la Grèce antique en cité-états même si un dialecte de l'Attique, celui d'Athènes,
avait plus de prestige. C'est avec la conquête d'Alexandre, au IV s. av.
JC qu'apparaît une langue commune qui se maintint pendant 1500 ans, jusqu'à la
fin de l'époque byzantine (XIII s.).
Selon notre guide, la moitié du
vocabulaire grec d'aujourd'hui est directement dérivé du grec ancien. Même si
la prononciation du grec s’est profondément modifiée, si la grammaire s’est simplifiée,
si le vocabulaire s’est renouvelé, le grec reste bien la même langue. Ainsi, une
personne habituée à lire le grec ancien peut ne pas comprendre un mot dans les
rues d’Athènes, en revanche, elle pourra lire le journal. Nous en avons fait
l'expérience avec nos compagnons hellénistes qui avaient étudié autrefois le grec
ancien...
Notre guide (un peu chauvine ?) souligne aussi, document à l'appui,
l'apport considérable de mots d'origine grecque dans les langues d'Europe de l'Ouest
(latines, germaniques) parfois à la suite d'un passage par le latin. Certains
mots sont d'un usage tout à fait banal comme le mot beurre tandis que leu
plus important registre est dû aux "savants" qui ont tiré des mots grecs de l'oubli
(par ex. philosophie au XIe s.) ou qui ont forgé des néologismes (par ex
psychologie au XVIIe s. puis psychologue au XVIIIe s. ou encore
psychiatre au XIXe s)...
Une langue, cela devient
un écrit...
Les écritures anciennes du monde hellénique
nous sont connues par des tablettes d'argile. Après une phase hiéroglyphique crétoise
(−1900 à −1600), apparut une écriture syllabique (−1600 à −1200)
dite chypriote comportant moins d’une centaine de signes dont le plus ancien témoignage
qui nous soit parvenu remonte au XIIIe siècle av. JC. (cette écriture s'est maintenue
à Chypre jusqu’au IIIe siècle av. JC).
L’écriture grecque du Ier millénaire
av. JC, inspirée de l'écriture phénicienne (elle même provenant d'une simplification
de l'écriture hiéroglyphique égyptienne), sera encore plus simple, plus analytique
en attachant chaque son élémentaire à un signe. C'est le premier véritable alphabet
constitué d'une vingtaine de signes car il transcrit non seulement les consonnes
mais aussi les voyelles à l'aide de caractères phéniciens devenus inutiles. De
lui dérive l'alphabet grec qui est si peu compréhensible aux non initiés...
L’alphabet grec s'est très tôt répandu partout dans le
monde méditerranéen, donnant naissance à diverses formes modifiées, comme les
alphabets étrusque, osque, ombrien et romain... donc à notre propre écriture.
Mais une influence plus tardive du grec, par saint Cyrille, l’apôtre des
Slaves, s'est traduite au travers du slavon (IXe s.) qui, par l’intermédiaire
du cyrillique (XIIIe s.), est à l’origine des alphabets modernes russe, biélorussien,
ukrainien, bulgare et serbe.
Les Grecs ont aussi fourni aux Romains
leur peu pratique système d'écriture des nombres à l'aide de lettres de l'alphabet
ce qui a pu entraver le développement des sciences et techniques jusqu'à ce qu'un
millénaire plus tard les Arabes nous transmettent les fameux chiffres indiens...
infiniment plus pratiques à utiliser dans les modes opératoires surtout lorsqu'il
s'agit de grands nombres, ainsi que le "zéro".
|