GRÈCE 2005 - MYSTRA (ou MISTRA),
églises et monastères byzantins


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SPARTE, à proximité de Mystra :


Ville d'une oligarchie militaire terrienne qui n’est pas centralisée, qui n’a pas de temples ni d’édifices somptueux, SPARTE se composait de bourgades à l'époque antique.

Comme de sa rivale, Troie, il reste peu de choses d’une ville qui a longtemps dominé la Grèce, à part les vestiges des temples d’Artémis Orthia et d’Athéna Chalcioicos, du théâtre et de quelques stèles ou ex-voto. Même si elle a rivalisé avec Athènes pour la domination du Péloponnèse, avant d'être à son tour dominée par Thèbes, SPARTE n’a jamais possédé de monuments importants dont se paraient les autres cités. Elle n'a donc même pas le prestige aux yeux du "touriste archéologue" d'une autre cité homérique telle que Mycènes.

Nous n'avons que traversé cette ville sur le chemin de Mystra. Toutefois, nous avons pu y apercevoir quelques importants chantiers de fouilles.

APARTÉS... ORTHODOXES

A propos de Ste SOPHIE

Notre guide se plait à préciser que selon la tradition chrétienne Ste Sophie avait trois filles: Foi, Espérance et Charité dont la vénération se confond. C'est pourquoi ajoute-t-elle que les personnes prénommées Espérance, comme elle, ont leur fête le jour de Ste Sophie (le 25 mai)...

A noter que la Grèce a adopté le calendrier grégorien seulement au siècle dernier et que l'Eglise orthodoxe russe a conservé le calendrier julien dont les fêtes sont décalées (ainsi Noël est fêté le 7 janvier selon notre calendrier)...


ICONOSTASES et EX-VOTO

Les églises byzantines conservées en bon état, comportent ce que l'on appelle une iconostase, sorte de dressoir d’images pieuses qui chez les orthodoxes sépare les fidèle de l’espace sacré qu'est le sanctuaire (le choeur) où seul officie le clergé.
A noter qu'il en était de même dans les églises de l'Occident catholique et médiéval avec les jubés (ces  clôture durent disparaître à la suite du Concile de Trente, de 1545).

Iconostase dans une église byzantine

Dans une église , on remarquera souvent les ex-voto naïfs qui sont placés sous les icônes, en particulier celle de la Vierge à l'enfant Jésus (à gauche de l'entrée du choeur). En fonction des grâces attendues ou obtenues, dans le domaine de la santé tout particulièrement, les fidèles ont suspendu des petites plaques en métal martelé sur lequel apparaît la forme d'un oeil, d'une oreille, d'une main...

Des ex-voto présentés sur l'iconostase d'une église

A l'origine le mot iconostase désignait le support, sur pied ou en console, d’une icône privilégiée, disposée en avant de l’entrée du chœur comme on peut le voir dans les églises orthodoxes.
Dans une autre acception, le mot s'emploie pour désigner les petits tabernacles qui jalonnent les routes grecques, carrefours ou surtout virages, constituant des ex-votos plus ou moins sophistiqués (de la boîte en tôle jusqu'à une miniature d'église byzantine en béton moulé et peint), en souvenir d'accidents qui se sont bien ou mal terminés... Ils contiennent une image pieuse et une lampe veilleuse (à huile évidemment) dont la famille concernée mais aussi les voisins du mémorial se chargent de l'approvisionnement.

Iconostase (tabernacle) au bord d'une route


POPES, NONNES
et piété orthodoxe

On est frappé par la tenue austère des nonnes et des popes, tout de noir vêtus, tête couverte. Le voile noir des nonnes ne laissant pas paraître le moindre cheveux... ce qui n'est pas sans rappeler certaines pratiques de l'islam intégriste.
Les popes assurant la liturgie dans les paroisses sont mariés mais ne peuvent pas accéder au patriarcat qui est réservé à l'élite monastique (les moines sont astreints au célibat). Leur barbe n'est pas taillée et ils portent les cheveux mi-longs resserrés sur la nuque sous forme d'une petite queue.

On est également surpris de constater la ferveur religieuse des fidèles souvent jeunes, y compris à Athènes. Après avoir pénétré dans une église, devant leur icône favorite, il font une série de signes de croix après avoir touché le sol de la main, en alternance avec des baisers sur l'icône.
De même, on voit des passants aller saluer les popes et embrasser l'anneau qu'ils portent à un doigt.


MYSTRA. Eglise à deux niveaux
MYSTRA - monastère

Construite aux XIVe-XVe siècles, la ville de Mistra, s'étage à flanc de colline, à l'ombre d'une forteresse bâtie en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, seigneur franc. Elle offre un dernier exemple de ville byzantine avec son kastro (ou castrum) et ses faubourgs.

À l’avènement de Manuel II Paléologue (1391), l’Empire byzantin était réduit à sa capitale et à la principauté de Morée, dont la prospérité, sous le gouvernement de vice-rois, contrastait avec la misère de Constantinople. Il est même probable que, sans les Turcs, la Morée grecque aurait été le point de départ d’une renaissance byzantine: les ruines de Mistra, sa capitale, sont encore là pour attester le haut niveau de la civilisation dans ce dernier espace de l’hellénisme.

Au XVe s., afin de résister à la pression croissante des Ottomans, une croisade fut organisée sous la direction du roi de Bohême, Vladislas II, du régent de Hongrie, Jean Hunyadi, et du légat du pape. Elle fut écrasée à Varna (1444) par Mourad II.
Le dernier empereur grec, ancien despote de Morée, Constantin XI, ne pouvait plus espérer aucun secours de l’Occident, en dehors d’un petit contingent génois ; il choisit cependant de résister à l'armée turque, vingt fois plus nombreuse que ses troupes. Après une défense désespérée qui dura sept semaines, la ville fut prise grâce à l’artillerie de Mahomet II, et Constantin, se fit tuer dans la mêlée. En 1460, le despote de Morée, Démétrius Paléologue, livrait Mistra aux Turcs.

Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1989 .

Pour l'essentiel, il n'en subsiste que des ruines du Palais des Despotes ainsi que de nombreuses église et monastères byzantins édifiés aux XIIIe et XIVe s. Ces constructions religieuses s'étagent sur un versant exposé au sud, en descendant de la ville haute, de l'église Sainte Sophie au Monastère de Vrontohion avec les églises de l'Odigitria Afendiko et l'église St Théodore, en passant par les monastères Pandanassa (tenu par des religieuses), Périvleptos, et Métropole (avec l'église St Dimitri).

Dans beaucoup de ces petites églises, les charges sont portées non seulement par les murs et piliers d'angle mais aussi par des piliers intérieurs (conception distyle à 2 colonnes ou tétrastyle à 4 colonnes). L'édifice comporte souvent deux niveaux (parfois surélévation postérieure) et est surmonté d'une coupole centrale de pierre. Dans ce type de disposition, les femmes se tenaient au niveau supérieur afin d'éviter toute promiscuité néfaste au recueillement...
Le plus souvent au plan basilical (disposition en longueur) se superpose, à l'étage, un plan en croix grecque (en T).



MYSTRA - ruines sous la forteresse.

MYSTRA - Eglise Ste Sophie.

MYSTRA. Monastère de la Pandanassa

MYSTRA. En dessous de Ste Sophie

MYSTRA. Icône de la Vierge au Monastère de la Métropole




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