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A Delphes,
se trouvait le célèbre oracle du dieu Apollon. Le site s'étend à flanc de
colline, au pied du mont Parnasse, en Phocide à environ 600 m au-dessus du
golfe de Corinthe.
La visite de la colline magique de
Delphes, sous un chaud soleil de fin de matinée, s'est faite avec l'accompagnement
mélodieux du chant des sitelles, ces minuscules passereaux qui vivent parmi
les blocs de pierre du site.
Le
site est inscrit au Patrimoine
mondial de l'UNESCO depuis 1987 .
Selon
la légende, Delphes abritait l'oracle de la déesse Terre Gaia ou Gé. Apollon
atteignit d'une flèche le serpent Python qui gardait l'antre de Gaia, et chassa
celle-ci du sanctuaire.
Le site était occupé dès l'époque mycénienne (XIVe
s. av. JC), sans doute en lien avec l'existence de sources (notamment la Fontaine
Castalie ou Cassotit).
Les prêtres développèrent un rituel élaboré, autour
d’une prêtresse principale appelée Pythie ou Pythonisse. C'est probablement
la prise d'hallucinogènes qui avait pour effet de provoquer des transes ponctuées
de cris qui passaient pour être la parole d'Apollon. Pour rendre ses oracles,
la Pythie montait sur le Rocher de la Sybille situé non loin du Trésor des Athéniens.
L'oracle était consulté par les simples citoyens comme par les magistrats, non
seulement des cités grecques mais de tout le monde méditerranéen.
La
richesse de Delphes (les pélerins venant consulter l'oracle versaient un tribut)
en fit l'enjeu de nombreux conflits et pillages (dont ceux des Romains qui dérobèrent
les nombreuses statues et aussi des Celtes!) venant s'ajouter aux effets des tremblements
de terre). Toutefois l'oracle continua jusqu'à ce que les Romains adoptent le
christianisme (avec Théodose en 390).
Les fouilles entreprises à la fin
du XIXIe s. permirent de découvrir des vestiges: temples, murs de l'antique cité,
trésors sur lesquels sont écrits des hymnes à Apollon, ainsi que théâtre (5000
places) et stade construits dans la partie haute du site. Plus de 4 000 inscriptions
gravées sur les monuments constituent une mine d'informations irremplaçable
sur la Grèce antique.
Le chemin dallé de la Voie sacrée que nous
empruntons pour visiter ce site menait au temple d'Apollon était bordée de constructions
abritant les riches offrandes données par les cités-États grecques. Ces trésors
recueillaient parfois la dépuilles des ennemis vaincus. En gravissant cette voie,
l'attention est attirée par la belle restitution du Trésor des Athéniens,
construction en marbre datant de -490, après la victoire de Marathon contre les
Perses, et restaurée en 1906.
Un peu plus loin, on est surpris par la maçonnerie polygonale
du mur de soutènement du Temple d'Apollon, une maçonnerie cyclopéenne (grosses
pierres aux formes les plus diverses et assemblées bord à bord et sans mortier).
D'innombrables inscriptions y sont gravées, ce qui a incité notre guide à mettre
à l'épreuve de traduction nos deux compagnons hellénistes.
Le Temple d'Apollon
(6x15 colonnes) fut reconstruit après un incendie au VIe s. av. JC. Par la suite,
il fut détruit par un tremblement de terre et une nouvelle fois rebâti au IV s.
av. JC.
Au musée, outre le célèbre Aurige de Delphes (v. 477
av. J.-C. Bronze, hauteur : 1,80 m), ex-voto dédié à Apollon, on trouve de
nombreuses oeuvres: mosaïques, frises et autres statues (sphinx...) et kouros,
notamment celle des jumeaux Cléobis et Biton, qu'Héra a endormi pour l'éternité.
Elle les a ainsi récompensé d'avoir tiré le char, à la place des boeufs, dans
lequel leur mère se rendait au sanctuaire.