EMPIRE ET ART BYZANTINS


Au tout début du IVe siècle après J.-C., l’Empire romain est une tétrarchie, c’est-à-dire que le pouvoir est partagé entre quatre empereurs : deux augustes principaux pour les Empires d’Occident et d’Orient, et deux césars.
En 305, Constantin succède à son père et devient empereur d’Occident. Durant près de dix ans, il combat un à un ses rivaux puis, à partir de 314, il partage le pouvoir avec Licinius, empereur d’Orient. En 324, il renverse Licinius et règne seul sur l’Orient et l’Occident, rétablissant l’unité de l’Empire.
Premier souverain à se convertir au christianisme (en 312), Constantin le Grand fonde un vaste empire chrétien. À l’extrémité orientale de son territoire, il crée sur le site antique de Byzance une nouvelle ville, Constantinople (aujourd’hui Istanbul, en Turquie), qui deviendra la capitale de l’Empire byzantin jusqu’en 1453.
Ainsi, l'Empire byzantin survécut près de mille ans à l'Empire romain d'Occident qui s'effondra en 476.

En 1054, différentes querelles entre chrétiens d’Orient et d’Occident, notamment à propos de la suprématie de l'évêque de Rome (le pape), amènent l’Église chrétienne à se scinder en deux, à l'image de ce qui advenu de l'empire romain. C’est le Grand Schisme d’Orient, qui voit la naissance de l’orthodoxie en Orient (qui conserve le système du patriarcat) et celle du catholicisme en Occident.
Un patriarche ne dispose pas de pouvoirs administratifs en dehors de son propre territoire, ou patriarcat, et il ne revendique pas l’infaillibilité. Il occupe tout au plus une position privilégiée parmi ses pairs.


L'art byzantin se répandit dans une bonne partie du monde méditerranéen, et, vers l'est, jusqu'en Arménie. L'art et l'architecture byzantins se développèrent pour glorifier l'empereur et l'Église chrétienne d'Orient ou orthodoxe.

Copie d'icône À la différence de l'Église occidentale, dont les fidèles vénéraient encore les reliques de saints à la fin du Moyen Âge, l'Église d'Orient préférait une forme plus contemplative, concentrée sur la vénération d'icônes, portraits de religieux, stylisés et souvent présentés de face.
L'icône était souvent exécutée sur un petit panneau peint.

Une grande partie de l'art byzantin est imprégnée de la qualité sacrée et solennelle des icônes, dont l'origine artistique remonte à la Mésopotamie par ailleurs il subit l'influence de son héritage hellénistique. Néanmoins, l'expression classique fut abandonnée au profit du caractère transcendantal de la foi orthodoxe.

- L'art paléochrétien des IIIe et IVe siècles s'était contenté de reprendre le style et les formes du paganisme classique, dont la plus typique, la statue, avait une présence physique tangible. Avec le triomphe du christianisme, les artistes cherchèrent à évoquer plutôt le caractère spirituel des saints. Les peintres et les mosaïstes, en évitant de prendre un modèle pour leurs personnages, éliminaient toute suggestion de forme humaine réelle. Ainsi, la production de statues fut totalement abandonnée après le Ve siècle.
Les mosaïques étaient la technique préférée pour la décoration intérieure des églises. Faites de petits cubes, ou tesselles, de verre coloré ou couvert de feuille d'or, et tapissant tous les murs et les voûtes intérieurs, elles produisaient un effet lumineux qui exprime bien le caractère mystique du christianisme orthodoxe. En même temps, leur surface riche, semblable à des bijoux, convenait à la magnificence de la cour impériale présidée par l'empereur, maître de l'Église

- Durant la période protobyzantine, les styles d'architecture des églises sont tout aussi variés que les styles artistiques. Néanmoins, il en existe deux types principaux : celui de la basilique, avec une nef bordée de colonnes terminée par une abside en demi-cercle et couverte d'une charpente, et celui de l'église, centrée à voûte de pierre, dont les composantes sont regroupées sous un dôme central. Ce type prédomina toute cette période.
L'Église orientale intégrait les œuvres d'art, mais certains de ses membres, les iconoclastes, s'opposèrent à toute représentation de scènes et de personnages sacrés. Cela déclencha l'iconoclasme ; en 726, l'empereur Léon III ordonna la destruction dans tout l'Empire, non seulement des icônes, mais de toutes les représentations de la personne humaine, parallélisme étonnant avec les lois du jeune Islam, proche et menaçant! Durant cette période, cependant, les arts décoratifs prospérèrent, avec d'autres thèmes. Cela est visible dans les riches volutes de feuilles d'acanthe du Dôme du Rocher (685-705) à Jérusalem, et les délicieux paysages d'arbres au feuillage léger

- Avec l'avènement de la dynastie des Macédoniens (867-1056), l'interdiction des représentations figuratives fut enfin levée en 843. Ainsi commença un second âge d'or pour l'art byzantin
Étudiant leurs prédécesseurs classiques, les artistes byzantins reprirent leurs conventions pour la représentation des personnages, dont les vêtements drapés, très près du corps, révèlent les formes (tyle drapé mouillé). Ils suggérèrent aussi le modelé par des jeux d'ombre et de lumière, qui créent l'illusion d'un espace en trois dimensions et cela tout en évitant le modelé réel, donc toute apparence trop corporelle.
Les caractères réguliers de l'église centrée se fixèrent, et les thèmes abordés dans les mosaïques des églises furent systématisés, pour se conformer à la foi et aux pratiques orthodoxes. Le type courant de l'église centrée médio-byzantine était la croix grecque inscrite
Dans les fresques, les saints de second ordre étaient relégués dans les zones les plus basses et les moins visibles de l'église. Les plus importants étaient bien en vue sur les éléments essentiels du bâtiment. Les grandes surfaces de murs et les niveaux élevés sous la coupole étaient réservés aux scènes des Évangiles et de la vie de la Vierge. Les thèmes célestes comme l'ascension du Christ étaient représentés sur les voûtes.

Lors de la 4ème Croisade, le 13 avril 1204, les croisés mirent à sac la capitale de l'Empire car l'un des objectifs des croisades est de faire hâter le déclin de l’Empire byzantin (après l'échec de 1145 lors de la 2nde Croisade) qui subissait des attaques de toutes parts. L’Empire byzantin fut partagé entre Venise et les Francs.

- L'avènement des empereurs Paléologues (1258-1453),

MYSTRA, monastères et églises du XIIIe au XVe s. Monastères des METEORES (XIVe au XVIe s.) - monastère de Varlaam La dernière dynastie byzantine, met fin en 1261 à la période pendant laquelle Constantinople subit la loi de l'Occident. Ce fut à cette époque que fleurit une dernière fois l'art byzantin. Sa vitalité ainsi que sa créativité demeurèrent inchangées.
De nouvelles formes architecturales, qui s'annonçaient déjà durant la période des Comnènes, prirent alors leur essor. En général, les lignes verticales des églises s'accentuèrent, et l'église à cinq coupoles devint la norme. Les fresques remplacèrent partout les mosaïques, plus coûteuses. Les règles de disposition hiérarchique des personnages furent aussi le plus souvent abandonnées.



La tradition vigoureuse et créative de l'art paléologue se perpétua dans les Balkans jusqu'au milieu du XVe siècle. À cette date, les jours glorieux de Constantinople étaient révolus. Harcelé par les Turcs, l'Empire appauvri était réduit à peu de chose près à la ville elle-même. La prise de Constantinople par Mehmet II, en 1453, sonna le glas de l'Empire.
Néanmoins, son art et son architecture ont survécu jusqu'à nos jours, bien qu'influencés par l'art occidental...