Notions sur l'ART ANTIQUE GREC
(Ier millénaire avant l'ère chrétienne)


Période primitive
-3000 à -1100
|Période géometrique
-1100 à -700
|Période orientalisante
-700 à -625
|Période archaïque
-625 à -480
|Période préclassique
-480 à -450
|1er classicisme
-450 à 400
|2nd classicisme
-400 à -323
|Période hellénistique
-323 à -31
Les apports orientaux


LES APPORTS ORIENTAUX...

Les habitants de l’Égée entretenaient de nombreux rapports avec leurs grands voisins. C'était notamment le cas de la Crète qui avait des relations commerciales avec la Mésopotamie et l'Egypte (objets retrouvés en Crète) dès -2000, contacts poursuivis par les Grecs.


Dès le milieu du IIe millénaire, des relations s’étaient nouées entre les territoires grecs et le pays de Pharaon. Aussi n’est-on pas étonné de trouver en Égypte des colonnes qui sont comme le prototype de la colonne dorique même si les profondes différences de plan dans les édifices de culte s’expliquent par des conceptions différentes de la nature des dieux et des cultes.


La Phénicie correspondait à une partie de l'actuel Liban, le long de la côte orientale de la Méditerranée (320 km de long et de 8 à 25 km de large).

Les Phéniciens (parlant une langue sémitique) fondèrent leurs premiers établissements sur la côte méditerranéenne vers 2500 av. J.-C. Leur civilisation se développa rapidement sous l'influence des cultures sumérienne et akkadienne de la proche Babylone. Vers 1800 av. J.-C., l'Égypte, qui commençait alors à étendre son empire sur le Proche-Orient, s'empara de la Phénicie qu'elle conserva jusqu'en 1400 av. J.-C. environ lorsque les incursions des Hittites contre l'Égypte donnèrent aux cités phéniciennes l'occasion de se soulever, et elles devinrent indépendantes de l'Égypte en 1100 av. J.-C.

Ayant reconquis leur autonomie, les Phéniciens devinrent les plus grands commerçants et marins du monde antique. Lesr flottes de leurs cités côtières parcouraient toute la Méditerranée et les autres nations recrutaient même des navires et des équipages phéniciens pour leurs propres flottes. L

Au VIIIe siècle av. J.-C., les cités phéniciennes furent conquises par les Assyriens puis la Phénicie fut rattachée à l'empire chaldéen de Nabuchodonosor II lorsque l'Assyrie s'écroula à la fin du VIIe siècle av. J.-C. En 539 av. J.-C., elle fit partie de l'empire perse.

Lorsque Alexandre le Grand envahit l'Asie Mineure et battit les Perses en 333 av. J.-C.. La dernière cité phénicenne (Tyr) tomba en 332 av. J.-C. Après cette défaite, les Phéniciens perdirent progressivement leur identité propre.

En dehors de leur influence au niveau des expressions artistiques, les Phéniciens ont transmis l'alphabet ainsi que des techniques: le textile et la teinture (pourpre célèbre), le travail des métaux et la fabrication du verre.


Juste retour des choses, c'est alors que l'art grec va, à son tour, influencer d'autres civilisations, proche et occidentale comme celle de Rome (et plus tard la Renaissance) ou lointaine et orientale comme le monde indo-bouddhiste !



CIVILISATIONS PRIMITIVES
L'AGE DU BRONZE...

Vers 3000 av. J.-C., il semble qu'une nouvelle peuplade arrive en mer Égée, en provenance, sans doute, d'Asie Mineure. Les arrivants utilisaient le bronze pour confectionner leurs armes et leurs outils. En Crète, ils inhumaient leurs morts dans des tombes de pierre circulaires, des ossuaires rectangulaires et des souterrains où ils déposaient des offrandes et des objets magnifiques

Civilisation Minoenne


En Crète et dans d'autres îles égéennes (notamment l'île voisine de Cnossos...), des édifices impressionnants, des fresques, des vases et les débuts de l'écriture attestent d'une culture qui s'est développée au IIe millénaire av. J.-C., dès avant l'arrivée des Grecs.
On ne découvrit la culture minoenne (du nom de roi légendaire Minos) qu'après la mise au jour, en 1900, d'un grand palais à Cnossos (nombreuses fresques restaurées). Des sanctuaires étaient dédiés au culte d'une déesse mère, probablement celle que les Grecs nommèrent Rhéa.
La puissance des rois de Cnossos atteignit son apogée vers 1600 av. J.-C., époque à laquelle ils contrôlaient l'aire égéenne tout entière et entretenaient des relations commerciales intenses avec l'Égypte.

La destruction de Cnossos et l'effondrement de la civilisation minoenne (vers 1450 av. J.-C.) coïncidèrent avec les débuts de la période faste de Mycènes, en Grèce ; les Mycéniens pourraient en être les responsables.
Des milliers de tablettes d'argile retrouvées lors de fouilles révèlent deux types d'écritures syllabiques ainsi qu'un disque d'argile portant des symboles gravés sur ses faces (reproduction par "tampon"). L'une de ces écritures serait du Mycénien, c'est-à-dire l'ancêtre de la langue grecque.

Civilisation Mycénienne

Les cités puissamment fortifiées du continent devinrent les nouveaux centres de la civilisation égéenne.
Les vases peints et les armes que l'on a retrouvés sont illustrés de scènes de chasse et de bataille, suggérant que les Mycéniens étaient des guerriers. Leurs styles sont également plus formels et géométriques que ceux des vestiges plus anciens, anticipant l'art de la Grèce classique.
Une cité mycénienne typique avait, en son centre, le palais fortifié du roi. Les cités étaient fortifiées par des structures massives de pierres grossièrement taillées, appelées murs cyclopéens. Les tablettes de cette époque nomment les dieux grecs, comme Zeus.
Les masques d'or, les armes et les bijoux retrouvés par Schliemann sur le lieu des tombes royales illustrent la richesse et la puissance acquises par les Mycéniens lorsqu'ils s'emparèrent de l'empire commercial crétois.

Peu après 1200 av. J.-C., la civilisation mycénienne s'effondra à son tour. Certains attribuent ce phénomène à des catastrophes naturelles ou, plus probablement, à l'invasion des Doriens. Une période généralement qualifiée de siècles obscurs (v. 1250-900 av. J.C.) s'ensuivit.
Les Doriens s'implantèrent d'abord à Sparte et à Corinthe, dans le Péloponnèse (mythiques descendants d'Héraclès). Puis ils envahirent la Crète, le sud-ouest de l'Asie Mineure et le sud de l'Italie. Ils détruisirent la civilisation mycénienne jusqu'à ce que se produise une fusion des conquérants et des peuples conquis sauf à Sparte dont les habitants furent réduits à l'esclavage, les
hilotes.


Copie en or du masque d'Agamemnon trouvé à Mycènes (-1250)



PÉRIODE GÉOMÉTRIQUE (V. 1050-700 AV. J.-C.)


Au Ier millénaire av. J.-C. on créait de statuettes de terre cuite et de bronze d'aspect primitif, puis de style géométrique ou plus libre. Certains bronzes ornaient des chaudrons offerts dans les sanctuaires.

La tradition géométrique se prolonge à l'époque suivante tandis que dans la seconde moitié du VIIe siècle, les sculpteurs grecs seront influencés par l'exemple de l'Égypte et les figures des objets syro-phéniciens.



PÉRIODE ORIENTALISANTE (V. 700-625 AV. J.-C.)


La grande sculpture grecque est née au VIIe siècle. L'influence orientalisante s'exprime largement dans l'art grec entre 700 et 625 av. J.-C.

Les vestiges architecturaux deviennent plus abondants au VIIIe siècle et surtout au VIIe siècle av. JC. Les temples d'abord semblables aux maisons, sont en terre, de forme ovale ou à abside, mais ont parfois des plans rectangulaires. Ils tendent à se différencier par des dispositions et des modes de constructions particuliers. Bien que bâtis à l'aide de matériaux primitifs, les temples par leurs dimensions (100 pied de long soit 33m) et leur surface amènent les bâtisseurs à soutenir la structure avec de poteaux.

Les statues ne sont pas le simple agrandissement des figurines de bronze ou de terre cuite de l’époque précédente. Sans doute inspirées des statues de culte d’Égypte et d’Orient, elles célèbrent des cultes différents.
La connaissance de ces statues étrangères a donné l’impulsion à la première sculpture grecque, en lui fournissant un schéma, pour l’attitude des figures.
Les sculpteurs grecs réalisent les premières grandes statues typiques notamment avec leur chevelure massive disposée ici en grosses mèches verticales terminées en pointe qualifiée de "perruque".

Les décors des poteries sont constitués de représentations d'animaux parfois imaginaires et de végétaux stylisés (rosaces, palmettes, lotus) et les fameux méandres grecs.

Exemples de "méandres", motif repris sur de nombreuses poteries et céramiques grecques

Dans les vases à figures noires sur fond rouge, les silhouettes schématiques, peintes en vernis noir, se détachant surle fond sont rehaussées de blanc (les rares figures féminines ont une chair blanche). Elles se présentent de profil et l'oeil apparaît plaqué de face (comme chez les Egyptiens). Les batailles navales évoquent des aventures vécues dans le cadre des expéditions coloniales grecques ou celles des héros des poèmes d'Homère.

Retour au MENU


PÉRIODE ARCHAÏQUE (V. 625-480 AV. J.-C.)


Les monuments se multiplient dans les grands sanctuaires de Grèce, mais également en Grèce de l'Est, où l'Ionie développe une civilisation brillante, et dans les colonies. L'art d'Athènes reflète un certain luxe.

  • Architecture
  • Les temples tendent à être réalisés entièrement en pierre, y compris les colonnes lesquelles sont représentatives de divers ordres ou styles architecturaux.

    L'ordre dorique, né en Grèce, s'est répandu partout. La colonne dorique, sans base, se termine par un chapiteau simple fait d'un élément circulaire évasé, l'échine, et d'une dalle carrée, l'abaque.
    Sur les colonnes repose l'entablement, composé dans l'ordre dorique d'une architrave lisse et d'une frise où alternent des éléments à rainures, les triglyphes, et des plaques presque carrées, les métopes, d'abord peintes, puis sculptées.


    Au dessus des linteaux, alternance de tripglyphes et de métopes (-490 à -480)
    Le fût, légèrement renflé et plus large à la base (forme tronconique), porte 20 cannelures contiguës.

    L'ordre ionique s'est épanoui en Grèce de l'Est, mais s'est diffusé également au-delà, notamment à Athènes, où il par la suite modifié à l'époque classique avec l'introduction du chapiteau corinthien, à feuilles d'acanthe, plus décoratif et plus pratique grâce à ses quatre faces semblables.
    La colonne ionique a une base formée de moulures variées et un chapiteau comportant un motif dont les extrémités s'enroulent, formant des volutes sur les deux faces principales, et sur les autres des cylindres, l'abaque est mince et décoré. Le fût, aux proportions plus élancées que la colonne dorique, porte 24 cannelures ou plus, séparées par des bandes.
    Sur l'architrave ionique, à trois bandeaux, repose une frise lisse ou ornée d'une décoration en relief continue. À la puissance et à la rigueur de l'ordre dorique, l'ordre ionique oppose légèreté, richesse décorative et variété.


    Exemples de chapiteaux: dorique (Olympie), ionique (Delphes) et corinthien (Epidaure)


    D'autres types de bâtiments deviennent fréquents, notamment les trésors, élevés dans les sanctuaires pour abriter des offrandes et semblables à de petits temples.





  • Sculpture
  • Deux types dominent : le kouros (jeune homme nu debout au repos) et la koré (jeune fille drapée). Il s'agit d'images idéalisées offertes dans les sanctuaires ou placées sur les tombes. Elles obéissent au principe de la frontalité : leur axe vertical ne subit ni flexion, ni torsion. Jambe gauche avancée, bras le long du corps et poings serrés.
    Chez les Grecs, le culte de la nudité totale était une conséquence de leur sens de la perfection humaine (être à l'état des dieux), et possédait donc un aspect éthique, non seulement physique.

    Kouros d'un  des jumeaux Kléobis et Biton, à Delphes vers -600) Koré avec péplos- Acropole vers -500 Le kouros, qui apparaît vers la fin du VIIe siècle, dérive de modèles égyptiens mais la fabrication en série permet une maîtrise de la technique des sculpteurs caractérisée par un meilleur rendu de l'anatomie.

    Les korés de l'Acropole d'Athènes (-500) illustrent en majorité un type ionien qui s'est imposé aux dépens de conceptions plus sobres. Le corps féminin intéresse moins les artistes que les jeux de plis et les multiples détails de la parure.

    De 575 à 500 av. JC environ, kouros et korés arborent le "sourire archaïque" qui leur confère un aspect animé et plaisant mais les oeuvre tardives apparaissent même maussades.


    La sculpture en ronde-bosse comporte diverses illustrations comme "le Moscophore", ou porteur de veau au rendu maladroit (v. 570, musée de l'Acropole), des groupes équestres, des sphinx posés sur des colonnes ("Sphinx des Naxiens" -570 à Delphes) ou couronnant des stèles et surtout des personnages assis.

    Par ailleurs, les principes de la sculpture architecturale se mettent en place. Les frontons tendent vers l'unité du thème et de l'échelle et font appel à la ronde-bosse (temple d'Apollon à Delphes).

    Les métopes des temples et des trésors doriques reçoivent un décor en relief témoignant de la richesse inhérente à l'architecture ionique, avec ses caryatides en façade, ses deux frontons sculptés et une frise continue traitant un thème par face ; le côté le plus en vue étant plus travaillé.

  • Céramique
  • Vase et amphore à figures noires - PARIS (Petit Palais) Les vases attiques, appréciés pour leur forme et leur décor, prennent la place de la céramique corinthienne qui dominait lors de la période précédente.

    Les peintres de vases athéniens adoptent la technique de la figure noire, dans un premier temps, en peignant de grandes figures, puis en se portant vers la décoration orientalisante où les scènes mythologiques sont toujours présentes. Par la suite, les artistes s'inspirent der la vie quotidienne (l'ivresse dyonisiaque) et améliorent le rendu des plis et des visages, parfois de face.

    Vers 530 apparaît la figure rouge sur fond noir, invention athénienne . La technique consiste à réserver les figures en peignant le fond en noir. Les détails intérieurs sont indiqués au pinceau à l'aide de vernis plus ou moins concentré. Les artistes représentent des attitudes complexes, des détails anatomiques et s'efforcent de rendre le volume par le dessin, mais aussi en ombrant de lavis des zones en retrait.

    Retour au MENU


    PÉRIODE CLASSIQUE (V. 480-323 AV. J.-C.)


    La période classique, de la fin des guerres médiques au règne d'Alexandre le Grand, correspond à la maturité de l'art grec.

    Période préclassique ou sévère (480-450 av. J.-C.)
    Après la victoire des Grecs sur les Perses, la nécessité de remédier aux destructions provoque une intense activité artistique, notamment à Athènes, devenue première puissance politique et économique de la Grèce. L'austérité des formes et des visages fait parler de sculpture sévère.

  • Architecture
  • Dans la construction, le style dorique domine. Un bon exemple est offert par le temple de Zeus à Olympie, construit vers 460, comportant un péristyle classique à 13 rangées de 6 puissantes colonnes.

  • Sculpture
  • L'Aurige de Delphes (-477) Les sculptures du temple de Zeus sont particulièrement représentatives de cette période. Le fronton est évoque les préparatifs de la course de chars. La centauromachie du fronton ouest et certains des travaux d'Héraclès représentés sur les métopes continuent la tradition des scènes mouvementées.
    L'Aurige de Delphes (v. 477 av. J.-C. Bronze, hauteur : 1,80 m) est l'une des rares oeuvres de ce type que l'on ait retrouvée. Il s'agit d'un ex-voto, c'est-à-dire une offrande dédiée à Apollon dans son temple de Delphes. La sculpture représente un conducteur de char vainqueur d'une course, et on peut apprécier le rendu du mouvement, la finesse du portrait et l'intensité du regard.
    Dans les représentations humaines, le poids du corps se porte sur une jambe, au-dessus de laquelle le bassin se relève. Les femmes portent le péplos, tunique de laine épaisse stricte. La forme humaine est simple: le profil grec — nez prolongeant le front-, visages souvent impassibles ou graves.




  • Peinture et céramique
  • Plat au musée de MYCENES

    Les artistes parviennent à rendre l'émotion sur les visages et la transparence des draperies, mais la principale innovation concerne l'espace : au lieu de reposer sur le bord inférieur, les personnages sont placés à différents niveaux, avec des éléments de décors (bâtiments, végétation). L'œil n'apparaît plus de face dans les visages de profil, comme c'était le cas à l'époque archaïque.

    Comme les peintres, les décorateurs de vases créent la profondeur, étagent les personnages, tentent d'exprimer les émotions et créent un décor polychrome sur fond blanc.


    Retour au MENU


    Premier classicisme (450-400 av. J.-C.)

  • Architecture
  • Le premier classicisme est représenté avant tout par les monuments du Parthénon d'Athènes créés sur l'initiative de Périclès et sous la direction du sculpteur Phidias sur la colline de l'Acropole (vestiges antérieurs à -1500) qui domine la ville de 50 m environ.

    Les constructions de marbre du mont Pentélique (au nord d'Athènes), sont réalisées avec un souci extrême de la perfection technique (inclinaison des colonnes vers l'intérieur pour plus de stabilité par rapport à la poussée des toits) tout en étant pleines de raffinements. Les décors des frises révèlent l’extraordinaire virtuosité du drapé, qui tantôt révèle les formes et tantôt les dérobe au profit d’une animation nerveuse des étoffes.

    Une fois franchis les Propylées (entrée monumentale sous forme de porche), le Parthénon (vers -440), dorique, domine l'ensemble par sa masse (69 m sur 31 m) Il abritait la statue colossale d'Athéna Parthénos, sculptée par Phidias et autre salle renfermait le trésor d'Athènes. Autour de l'ensemble (y compris un vestibule) se développe un péristyle de 8 colonnes sur 17. Les statues réunies dans les frontons représentent à l'est la naissance d'Athéna en présence des dieux de l'Olympe, à l'ouest la dispute de la déesse et de Poséidon pour la possession de l'Attique.

    L'Érechthéion (421-407 av. J.-C.), construit dans un style ionique raffiné, dédié à Athéna Polias, protectrice de la cité, comporte plusieurs salles mais est célèbre par sa tribune des Caryatides qui surmonte le tombeau d'un roi mythique dont on reparlera un peu plus loin.

    Pour Athéna Niké (victorieuse) a été érigé un temple ionique de dimensions modestes mais remarquable par sa finesse et sa position au sommet du bastion sud-ouest de l'Acropole.

  • Sculpture
  • Le Style riche qui s'exprime au Parthénon, s'est diffusé. L'une des Sept Merveilles du monde, malheureusement disparue, était une statue chryséléphantine géante (14 m en ivoire et argent montés sur une armature en bois) de ZEUS au temple d'Olympie, réalisée vers 450 av. J.-C. par Phidias, le créateur du style classique auquel on devait la grande statue d'Athéna Parthénos à Athènes.
    En dehors des sculptures des frises et frontons, beaucoup de statues de cette époque étaient des bronzes dont peu nous sont parvenus directement. En revanche des copies sur marbres ont été réalisées plus tard par des artistes romains telles que le Discobole ou la Vénus Génitrix.

    Les représentations masculines s'attachent à exprimer le canon de la beauté en s'attachant aux proportions du corps humain tel "le Doryphore" de Polyclète d'Argos de -450 à -440 (la tête représente 1/7 de la hauteur totale du corps) ou à rendre le mouvement tel le Discobole de Myron de -460 à -450 (on perçoit la dynamique du lancer du disque). Concernant le rendu de la chevelure, les cheveux courts, bouclés, ont succédé aux "nappes ciselées" de l’archaïsme.

    les Caryatides de l'Acropole vers -420 à -400 Vénus Génitrix: détail du ''drapé mouillé'' Vers -400
    Dans les représentions féminines, partiellement vêtues, dans un style maniéré, on soigne le drapé avec des plis, nombreux et variés qui s'enroulent autour des formes pour en souligner le galbe ou dessinent des ondulations qui rendent le mouvement.C'est le cas des statues-colonnes que sont les 6 "Caryatides" de la tribune de l'Érechthéion sur l'Acropole (421- 406 av. J.-C.). Quant au "drapé mouillé", il se caractérise par des vêtements qui collent au corps pour le mettre en valeur. C'est notamment le cas de la Vénus Génitrix, copie romaine d'un bronze que l'on attribue à Callimachos (fin du Ve siècle av. J.-C).



  • Céramique et peinture
  • C'est le dernier grand moment de la céramique attique à figures rouges, au travers du style miniaturiste rivalisant avec celui des sculpteurs: sujets mythologiques savamment composés, où prédominent les figures féminines donnant lieu à des effets de drapé tour à tour mousseux et plaqué au corps, qualité extrême du graphisme.
    Toutes les femmes (jeunes femmes à leur toilette ou à leurs travaux de filature et de tissage, joueuse de flûte, fillettes jouant à la balle, préparatifs de mariage) sont jeunes, jolies, vêtues de tissus précieux dont la transparence révèle le charme de leur corps notamment par la perfection du drapé mouillé.

    D'autres oeuvres imitent la sculpture du courant maniériste, y compris sur les vases funéraires, en accentuant la valeur décorative avec un rendu d'étoffes de broderies. La technique à fond blanc connaît un grand succès tandis que se développe la polychromie par la maîtrise de la cuisson des pigments bleus et du verts. En parallèle, on note aussi un retour de la figure rouge sur fond noir.

    Dans la peinture de fresques sur les constructions, les artistes ont résolu les problèmes de la perspective et du clair-obscur et ils maîtrisent le trompe-l'œil.


    Retour au MENU


    Second classicisme (v. 400-323 av. J.-C.)
    La défaite d'Athènes dans la guerre du Péloponnèse ouvre une période de rivalités entre les cités, à la faveur desquelles Philippe II, roi de la Macédoine voisine (359-336 av. J.-C.), réussit à imposer sa domination sur la Grèce (338). Son fils Alexandre (336-323) conquiert l'Empire perse ; à sa mort, le monde grec comprend l'Égypte et tout le Proche-Orient, jusqu'à l'Inde. Dans ce monde en transformation, l'art reflète la diminution du sens communautaire lié à la cité et l'émergence de l'individu, avec sa sensibilité et ses passions.

  • Architecture
  • Dans les temples doriques, les espaces intérieurs se dégagent et s'enrichissent grâce à des matériaux colorés et au décor, auquel participe le chapiteau corinthien. Les recherches décoratives concernent en particulier les tholos, édifices ronds, doriques construites à Delphes (v. -380) et à Épidaure (360-330), ainsi que la tholos ionique d'Olympie (Philippeion -330).
    L'ordre ionique connaît une renaissance surtout en Asie Mineure (Éphèse vers -330).
    Peu après le milieu du siècle commence la série des tombes macédoniennes qui dure environ deux cents ans. Creusées sous la terre, elles comportent une voûte en berceau surmontée d'un tumulus et comprennent une chambre et un vestibule derrière une façade à décor architectural.

  • Sculpture
  • Après une période marquée par la poursuite du maniérisme, la sculpture retrouve une certaine sobriété ; elle se distingue du premier classicisme, épris de grandeur, par des préoccupations plus humaines.

    L'Athénien Praxitèle, introduit dans l'art la jeunesse et la grâce, en portant un intérêt nouveau à la féminité avec une Aphrodite au bain, première représentation en sculpture de la déesse nue mais pudique.
    Hermès portant Dionysos(marbre de 2,10 m vers -340) - temple d'Héra à Olympie
    Les personnages masculins adoptent une pose plus sinueuse, parfois athétique, parfois efféminée: modelé moelleux du torse, visage rêveur aux lignes estompées (sfumato),draperie réaliste, introduction d'éléments naturels dans la composition (troncs d'arbres).
    Dans son Hermès portant Dionysos (marbre de 2,10 m vers -340) du temple d'Héra à Olympie, Praxitèle, exprime grâce et sensualité.
    Le sculpteur Lysippe annonce l'art hellénistique par le traitement réaliste des mouvements et de la musculature tandis que dans son système de proportion plus réaliste où la tête équivaut à un huitième de la dimension de la statue lui donnant une allure plus élancée que dans la période précédente (cf. "Doryphore" de Polyclète). Travaillant aussi le bronze, on lui attribue l'Ephèbe d'Anticythère (-340).
    Scopas de Paros, également architecte, est réputé pour des expressions intenses et pathétiques: bouche entrouverte, narines palpitantes, mais surtout le traitement de la zone des yeux. Comme Praxitèle ou Lysippe, il inaugure une veine, exploitée à l'époque hellénistique.


  • Peinture, mosaïque, céramique
  • La peinture grecque atteint son apogée malheureusement beaucoup d'oeuvres de l'époque ont disparu. Les figures se détachent sur le fond blanc, dessinées d'un trait rapide, soulignées par des hachures pour rendre les volumes ; la couleur est appliquée par touches selon une manière qualifiée d'impressionniste. L'ensemble est peu coloré, mais traduit profondeur et expression.
    La mosaïque grecque prend son essor au IVe siècle av. J.-C. ; réalisée à l'aide de galets naturels, elle offre un revêtement de sol décoratif comme un tapis et facile à laver.
    La peinture de vases n'est plus guère représentée à Athènes mais davantage en Italie du Sud. Le décor est souvent surchargé, comme la forme. Les personnages ne sont plus réservés, mais peints sur le fond noir.


    Retour au MENU


    PÉRIODE HELLÉNISTIQUE (V. 323-31 AV. J.-C.)


    L'art hellénistique se développe en Grèce et dans l'Orient conquis par Alexandre le Grand. Après une phase de conflits (v. 323-275 av. J.-C.), les réalisations les plus originales apparaissent dans les royaumes issus de la division de l'empire d'Alexandre le Grand (v. 275-150), en particulier Alexandrie en Égypte et Pergame en Asie Mineure. Des formes mixtes naissent de la rencontre de l'art grec avec les traditions orientales.
    La troisième phase (150-31) correspond à la domination romaine mais le vaincu subjugue son farouche vainqueur, déjà familier de l'art grec du fait de la présence de colonies helléniques installées en Italie. Les artistes romains deviennent les émules.
    Les progrès dans l'imitation de la réalité (mimésis) en constituent l'apport majeur, mais l'art est aussi marqué par une tendance tournée vers le passé. Ce style réaliste a un retentissement considérable, puisqu'on le décèle jusqu'en Chine.

  • Architecture, urbanisme
  • L'architecture des temples montre une évolution, surtout à partir du IIe siècle. Ils deviennent plus petits et leur plan traduit une tendance à accentuer la façade. Au lieu d'être au centre d'un espace, visibles sous toutes les faces, avec une mise en scène du temple dominant un complexe impressionnant de terrasses et d'escaliers (îles de Rhodes et de Kos). Des sanctuaires spécialement aménagés sont prévus pour les divinités orientales.

    Les ordres s'adaptent à des effets nouveaux. Les colonnes ioniques très espacées traduisent une recherche de légèreté qui entraîne aussi la diminution de la hauteur de l'entablement. Dans l'ordre dorique, les colonnes deviennent minces, presque sans galbe ; on compte 3 métopes par entrecolonnement à l'entablement des temples (au lieu de 2 antérieurement). La partie inférieure du fût peut rester lisse tandis que, dans le haut, les cannelures laissent la place à des facettes. Désormais, l'ordre dorique et l'ordre ionique se combinent dans les colonnades extérieures et le chapiteau corinthien se répand dans le péristyle des temples.

    Théâtre d'Epidaure (vers -320)
    Les édifices cultuels perdent leur primauté au profit de l'architecture fonctionnelle, représentée par des bâtiments publics liés à la vie sociale, situés en majorité autour de l'agora. Un édifice remplit presque toutes les fonctions : le portique. Souvent de grande dimension, à plusieurs nefs et à étage, il peut abriter des salles contre le mur du fond. Pratique, il joue également un grand rôle esthétique, conférant un aspect monumental aux espaces qu'il borde, aussi bien dans les sanctuaires qu'en ville. Des portiques dignes d'une capitale apparaissent à l'époque hellénistique sur l'agora d'Athènes.

    Des installations spécifiques comprennent des salles de réunion destinées aux assemblées et équipées de gradins, des tribunaux, des théâtres, du type de celui d'Épidaure (v. -300), des bibliothèques, dont les plus célèbres se trouvaient à Pergame et à Alexandrie.


    Pour l'hygiène et le sport se multiplient des bains, des stades, des gymnases avec des pistes aériennes et couvertes et des palestres, ensembles de salles autour d'une cour à péristyle et cadres d'activités culturelles autant que physiques. S'y ajoutent des installations liées à l'artisanat, à l'industrie et au commerce. Le phare d'Alexandrie, installé dans l'île de Pharos, compte parmi les Sept Merveilles du monde.

    Des villes nouvelles, au plan régulier (sosu réserve d'adaptation au relief) s'accompagnent de belles demeures témoignant de l'enrichissement des particuliers. Elles comportent un péristyle autour de la cour intérieure et des pièces variées: salles de réception, salle à manger, cuisine, salle de bains, latrines, chambres et appartements des femmes à l'étage ; des locaux indépendants servant de boutiques s'ouvrent sur la rue.
    La fonction royale entraîne la construction de palais. Des villes de plus en plus nombreuses s'entourent de remparts.

  • Sculpture
  • La sculpture renonce à privilégier la beauté et représente sans restriction les âges, les activités, les conditions sociales et les races. Elle explore la sensibilité et la conscience, traite de l'amour et de la souffrance mais aussi des états particuliers comme l'ivresse et le sommeil. L'intérêt pour l'individu bénéficie avant tout au portrait.
    Sur ce courant réaliste se greffent un goût pour l'exotisme et une veine qualifiée de rococo qui met l'accent sur les sujets mineurs, charmants ou bizarres, essentiellement décoratifs. Le baroque est la plus impressionnante des nouvelles formes de goût (École de Rhodes - Victoire de Samothrace, v. 190 av. J.-C.).
    L'admiration pour l'art du passé s'accompagne de la constitution de collections et de la production de copies et d'œuvres dérivées, en particulier à la demande des Romains (par exemple la Vénus de Milo (v. 100 av. J.-C., musée du Louvre).

  • Peinture et autres arts
  • Remplaçant les pavements et mosaïque de galets, l'emploi de tesselles, petits cubes de pierre et d'autres matériaux colorés, permit une réalisation plus raffinée et plus réaliste des motifs des mosaïques grâce aux variations de couleurs permettant de créer l'illusion du relief.

    La peinture dont peu de traces subsistent, atteint la plénitude de ses moyens avec des thèmes très variés: mythologie, religion, histoire, scènes de la vie ordinaire, natures mortes, paysages champêtres...
    Une forme de décoration murale imitant une construction luxueuse se développe avec l'emploi de stuc modelé et coloré sur les parois mais la perspective géométrique reste imparfaite car toutes les lignes ne convergent pas vers un point de fuite unique.



    Dès la période hellénistique, vers -300, l'usage de la voûte et de l'arc se développent dans l'architecture. Deux siècle plus tard, lorsque l'ancien monde grec est dominé par Rome, l'usage de la voûte, de l'arc en plein cintre et d'une autre innovation, le béton (opus cæmenticum, mortier et agrégats à base de chaux, sable et brique pilée), vont conduire à des ruptures (dissociation entre forme et structure) avec la tradition architecturale grecque ou à des hybridations.
    L'Empire byzantin reprendra pour partie l'héritage, puis ce sera le tour du Moyen-Age roman en Occident, après les invasions barbares...

    Notre époque reconnaît la richesse et la virtuosité de l'art hellénistique, longtemps jugé décadent et même méprisé, mais apprécie surtout l'art archaïque d'où exhalent la fraîcheur et la vie.

    Période primitive
    -3000 à -1100
    |Période géometrique
    -1100 à -700
    |Période orientalisante
    -700 à -625
    |Période archaïque
    -625 à -480
    |Période préclassique
    -480 à -450
    |1er classicisme
    -450 à 400
    |2nd classicisme
    -400 à -323
    |Période hellénistique
    -323 à -31
    Les apports orientaux

    Notions d'architectures sacrées à travers le temps et l'espace...