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OUESTAMERICAIN
Road Trip
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01-CALIFORNIE
SAN FRANCISCO
YOSEMITE National Park
DEATH VALLEY National Park
Etape suivante: AU SUD DU NEVADA
SAN FRANCISCO
Lundi 5 juin
L'ancien village de pêcheurs de San Francisco est devenu une ville à la faveur de la Ruée vers l'Or au milieu du XIXe siècle et la cité compte aujourd'hui 850 000 habitants et son agglomération environ 7 millions.
C'est aujourd'hui une ville de tolérance où vivent diverses communautés.
SAN FRANCISCO
Nous gagnons le centre ville dans la mesure où l'hôtel se trouve au nord du quartier chinois où nous arrivons par Broadway Avenue. Ceci nous permet d'apercevoir les "phares" de la ville que sont les gratte-ciel:
- la caractéristique Transamerica Pyramid de l'architecte William Pereira, haute de 260 mètres et construite en 1972
- la Salesforce Tower de l'architecte César Pelli, haute de 326 mètres en cours d'achèvement (pour 2018).
Installés dès 15H30 dans cet hôtel Sam Wong bien situé mais vieillot et bruyant, nous avons du temps pour partir à la découverte du quartier chinois plutôt que de se laisser aller à la sieste (notre guide Jean nous en a dissuadés). Il fait beau et la température agréable avec 19°. Nous descendons Grant Street jusqu'à la Dragon's Gate débouchant sur Bush Street après être passés devant l'ancienne cathédrale Ste Marie. Cette porte a été offerte par Taïwan en 1970. C'est une petite ville (100 000 habitants) dans la ville. Les Chinois sont arrivés au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, émigrant pour fuir guerres (Guerre de l'Opium) et famines.
Nous poussons jusqu'au quartier commercial autour de Market Street.
C'est l'occasion de voir les rues pentues, parfois empruntées par le Cable car (ligne 61) sur California Street et d'admirer le courage des conducteurs pour les démarrages en côte et le stationnement de leur voiture. Freins et embrayages doivent bien souffrir. A noter qu'ici on ne voit pas de gros pickups mais des berlines au gabarit européen de marques surtout asiatiques et allemandes...
Nous dînons frugalement d'un "Today special" japonais pour 12$ (soupe miso, haricots edamame et 8 demi-sushis au thon.
A 20H30, nous avons rendez-vous pour faire un tour d'une heure en limousine (option kitsch et chère: 45$), un moyen de transport guère confortable au final. La nuit arrive vite et nous nous dirigeons vers le pont Oakland Bay Bridge. Dans une ambiance bien fraîche et ventée, nous profitons d'une superbe vue de la ville illuminée et l'on peut même apercevoir l'ancienne île-prison d'Alcatraz. C'est l'occasion d'ouvrir un magnum de "champagne", un mousseux californien demi-sec pas terrible. Nouvel arrêt sur la petite île de Yerba Buena voisinant avec l'île artificielle de Treasure Island. Nous sommes de retour à 21H30 car il est bien temps de récupérer la fatigue du voyage et le décalage horaire.
SAN FRANCISCO: Oakland Bay Bridge et la ville
Mardi 6 juin
Départ à 8 heures en autocar d'une cinquantaine de places avec notre guide Jean et notre chauffeur Walter.
Nous partons vers le nord-ouest de la ville en direction du fameux Golden Gate Bridge qui est comme une porte entre le Pacifique et la baie. Comme c'est souvent le cas, à l'image de la ville (surnommée "Fog City") le pont est largement noyé dans le brouillard.
Mis en service en 1937, le pont de style Art Déco du Golden Gate a été jusqu’en 1964 le pont suspendu le plus long du monde (portée principale de 1280 mètres). Il constitue aujourd’hui le monument le plus célèbre de San Francisco. Il est en outre aisément reconnaissable de par sa couleur "orange international" ce qui n'est pas tout à fait du "doré". Long de 2737 mètres et dominant la mer de 67 mètres, il est suspendu à deux tours de 230 mètres.
Après le coup d'oeil rapide car il fait frisquet, nous le franchissons pour faire un petit tour à Sausalito, petite ville de 7000 habitants située au nord de la baie. Ses destins ont varié: tripots à alcool pendant la prohibition, chantier naval militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, casse navale, havre pour les hippies des années 1960-70 (house-boats) et aujourd'hui ville résidentielle pour bobos. Ses collines et son joli ports font face à Angel Island.
Retour vers San Francisco et toujours pas de vue dégagée du Golden Gate. Jean nous précise que les choses s'arrangent vers la fin de matinée.
Profitons un peu de la verdure avec un arrêt dans le Golden Gate Park créé à l'aube du XXe siècle (boisement d'eucalyptus, cyprès et pins), avec le San Francisco De Young Museum, ouvert en 1921 et reconstruit en 2055 dans son architecture futuriste (on y expose des toiles d'artistes américains), la place excavée du Music Concourse et le Spreckels Temple of Music à l'architecture néoclassique réalisé en 1894 et le jardin de thé japonais (Japanese Tea Garden) qui fut inauguré en 1894.
Après cela pour regagner la ville, nous traversons le quartier de maisons victoriennes de Haight Ashbury repère des hippies, homos et de la drogue dans les années 1960. Quartier embourgeoisé et lieu de "pèlerinage" désormais mais on y trouve encore des LGBT, des drogués et des nudistes malgré la loi californienne de 2012 prohibant cette pratique.
"La Maison Bleue" de Maxime Le Forestier se trouve à 2 kilomètres de là dans le quartier Castro, bastion gay, près du Mission Dolores Park et elle serait verte maintenant...
Nous allons passer la fin de la matinée autour d'Union Square avec ses grands magasins (Macy's) et boutiques (Disney Store, Apple, Nike, Zara...) et grands hôtels (Hyatt). Nous descendons Powell Street, rue empruntée par l'une des trois lignes de tramway tracté par Cable car (ligne 60 Powell-Hyde), jusqu'à la plate-forme de retournement au carrefour de Market Street. Les début de ce moyen de transport remontent à 1873 et les lignes se sont multipliées pendant la vingtaine d'années suivantes avant d'être supplantées par les tramways électriques à l'infrastructure et au fonctionnement moins onéreux. Les lignes qui subsistent ont failli disparaître mais ont finalement été restaurées et remises en service en 1984.
Nous déjeunons encore chinois au célèbre restaurant Cathay House qui a accueilli des hôtes de marque (les présidents ou ex- J. Carter, G.W. Bush).
En début d'après-midi, le groupe prend une option (30$) pour une heure de croisière dans la baie désormais dégagée de la brume matinale. Départ de Fisherman's Wharf, l'ancien quartier des pêcheurs et des conserveries. Nos partons en direction du Golden Gate en laissant l'île d'Alcatraz sur notre droite tandis que du côté opposé nous avons une vue panoramique sur la ville de San Francisco.
SAN FRANCISCO, la ville vue de la baie
Nous faisons demi-tour après être passé sous le Golden Gate et avoir effleuré les eaux du Pacifique.
Baie de SAN FRANCISCO, le Golden Gate Bridge
Le trajet de retour contourne Alcatraz que nous voyons de près. Cette île une petite base militaire il y a un siècle avant de devenir un pénitencier fédéral de haute sécurité entre 1934 et 1963 (pour visiter la prison, il faut réserver des mois à l'avance). Elle a "accueilli" 1500 prisonniers dont le tristement célèbre Al Capone (de 1934 à 1939) avec une capacité de 260 détenus et de plus de 80 gardiens. Les trois détenus qui s'en sont échappé en 1962 ont-ils pu survivre au froid et aux courants de la baie?
Baie de SAN FRANCISCO, l'ancienne prison d'Alcatraz
Revenus au port, petit détour pédestre vers le quai où se prélassent les bruyantes otaries ou lions de mer de Californie (Zalophus californianus).
SAN FRANCISCO Piers, les otaries sur les quais.
Pour le milieu de l'après-midi, le groupe se partage entre deux options: un tour en Cable car ou la fameuse rue pentue et serpentiforme de Lombard Street. Partis pour cette seconde option, nous descendons la rue entre les quartiers Presidio et Embarcadero ou plus précisément entre les rues Hyde (empruntée par un cable car) et Leawenworth. Pour faire face à la déclivité de 27%, en 1922 il fut décidé d'allonger le parcours en créant des lacets qui ramènent la pente à 16%. La rue est à sens unique dans le sens de la descente. En dehors de la chaussée, les espaces libres sont agrémentés de plantations qui malheureusement masquent un peu la vue d'ensemble.
SAN FRANCISCO Lombard Street.
La perspective s'étend vers la fameuse tour Coit (étrange coïncidence pour nommer cet édifice phalliforme) que fit édifier en 1933 Lillie Coit en hommage aux pompiers, un témoignage d'architecture Art Déco.
Nous quittons les quartiers nord pour l'est par Colombus Avenue en direction du gratte-ciel Transamerica Pyramid après être passés non loin de l'église Saint Pierre et Saint Paul. C'est l'occasion de voir que San Francisco héberge aussi des SDF qui semblent installés sur les trottoirs.
Au revoir San Francisco. Y passer une demi-journée de plus aurait été apprécié...
Nous traversons la baie par le San Francisco-Oakland Bay Bridge formés de deux tronçons avec au centre Yerba Buena Island. L'ouvrage initial est contemporain du Golden Gate (ce dernier est plus jeune de quelques mois). Il n'en a pas la célébrité mais son utilité est indéniable en raison de l'intense trafic autoroutier et ferroviaire qu'il permet avec les villes du "continent" que sont Oakland et Berkeley. Il est 18H30 et nous sommes au coeur de grands embouteillages
150 kilomètres nous séparent de Modesto où nous devons passer la nuit. Le paysage est formé de collines arides, dorées par le soleil couchant. Certaines sont coiffées d'éoliennes qui profitent des brises du Pacifique. O peut même apercevoir quelques vaches noires (Black angus?) qui paissent d'herbes sèches. Un peu de verdure avec l'irrigation de la plaine dans la Vallée de San Joaquim. Ici sont cultivés 80% des fruits et légumes consommés aux Etats-Unis (et aussi 90% des amandes vendues dans le monde) sachant que la moitié de la production est détruite avant sa mise sur le marché (non conformité de taille, couleur ou forme). L'agriculture intensive entraîne une énorme pollution suite à l'emploi massif d'engrais et de pesticides. Les populations indigènes d'abeilles ont été décimées alors qu'elles ont indispensables à la pollinisation des amandiers, de qui oblige à faire transhumer par ici 1,5 million de ruches.
Nous arrivons à Modesto, ville de 200000 habitants, grand centre viticole. Nous logeons au motel Days Inn et dînons encore chinois au buffet du Shangri-La. La communauté chinoise est vraiment bien présente en Californie...
YOSEMITE National Park
Mercredi 7 juin
Après un petit-déjeuner buffet minimaliste servi au motel nous partons à 8H en direction du parc national de Yosemite en empruntant la route qui passe par Merced et Mariposa, un trajet d'environ 200 kilomètres. Après la plaine avec ses cultures légumières, vergers et vignobles, nous arrivons dans une région plus sèche et vallonnée puis plus boisée.
Arrêt dans la petite bourgade de MARIPOSA avec ses quelque 2000 habitants et un bien joli nom ("papillon" en espagnol). Avec son musée de la mine à ciel ouvert et en accès libre, c'est une ville typique de l'Ouest américain devenue touristique. Sa rue principale rappelle les westerns. Sa richesse reposait sur l'or au milieu du XIXe siècle lors de la fameuse Ruée. Cela nécessitait bien aussi un Palais de Justice construit en 1854, le plus ancien en usage à l'ouest des Rocheuses.
Imposant matériel rouillé, maisons, forge et boutiques mettent dans l'ambiance.
MARIPOSA - musée de la mine
Une demi-heure de trajet et nous voici arrivés dans le parc de YOSEMITE situé dans la Sierra Nevada. Un parc de près de 3100 km² (la moitié d'un département français), créé en 1890 et second plus ancien après celui de Yellowstone. C'est l'un des plus célèbres parcs américains parmi les 61 que compte le pays (dont 8 en Alaska et 3 outre-mer) et il a reçu 5 millions de visiteurs en 2016. C'est le troisième en fréquentation après Great Smoky Mountains (dans l'est des Etats-Unis) et le Grand Canyon. Ce fut d'abord un parc régional créé en 1864 à l'initiative du président des États-Unis Abraham Lincoln. Il ne devint parc national qu'en 1913. Les tribus indiennes Miwok et Paiute en ont été chassées.
Il figure au Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO depuis 1984. Nous allons y passer plus de 4 heures mais il faudrait disposer d'une journée supplémentaire voire plus (randonnées) pour l'apprécier.
De bien jolis paysage dans une atmosphère rafraîchissante cependant les paysages de nos Alpes n'ont rien à envier à ce site.
YOSEMITE N.P. - El Capitan (à gauche)
Le parc comprend notamment des falaises, des cascades et des séquoias. Il comporte des sommets de plus de 3500 mètres et même proches de 4000 mètres.
L'étrange Half Dome (une falaise de 1400 mètres), El Capitan (une falaise de 900 mètres), la chute Bridalvell et les chutes de Yosemite, surplombent la vallée centrale Yosemite Valley creusée dans le massif granitique par un glacier lors de la surrection de la Sierra Nevada il y a 20 millions d'années. Son altitude moyenne est de 1200 mètres et elle est parcourue par la rivière Merced (affluente de la San Joaquim River). Trois pinèdes de séquoias géants et de grandes zones sauvages accueillent de nombreuses espèces qui occupent le fond plat de la vallée propice aux prairies humides.
Avant de s'enfoncer en direction des chutes, nous déjeunons des copieux sandwichs bien tartinés de mayonnaise, sans oublier le cheddar, que Jean, est allé prendre ce matin au supermarché, sans oublier ketchup, sacs de chips, cubis de vins et cageot de cerises....
Les chutes de Yosemite sont une suite de trois chutes d'eau totalisant une hauteur de 739 mètres ce qui en fait les sixièmes plus hautes chutes d'Amérique du Nord et les vingtièmes du monde. Le cheminement se fait près de la rivière, au milieu des séquoias et des sapins ainsi que d'arbustes aux grandes "fleurs" blanches de Dogwood Blossoms (Cornus nuttallii). Un peu comme avec les bougainvillées, des bractées blanches en forme de pétales entourent de minuscules fleurs. Autre spectacle coloré cette fois, celui de papillons Adelpha californica.
Les séquoias ont la particularité d'avoir une écorce ignifugée ce qui leur permet aux plus grands de survivre aux incendies qui dégagent le sous-bois et permettent aux graines de germer dans un sol enrichi de minéraux.
YOSEMITE N.P. - Yosemite Falls (vue de la partie supérieure)
Nous quittons le parc par la route sud Wawona Road avec un arrêt à Tunnel View à 1343 mètres d'altitude qui donne une superbe vue en enfilade sur la vallée jusqu'au Half Dome coiffé d'un petit glacier.
YOSEMITE N.P. - Half Dome (au fond)
Cette route de montagne s'élargit pour rejoindre Fresno et Bakersfield (grand foyer de la musique country).
Long trajet monotone d'environ 300 kilomètres vers Bakersfield dans la vallée de San Joaquim avec ses concessions de matériel agricole, ses silos à céréales, ses fermes aux centaines de vaches et ses gares avec des trains de marchandise de l'Union Pacific.
Comme il est déjà 21H lors de notre arrivée à Bakersfield, nous dînons au HomeTown Buffet avant d'aller dormir à nouveau dans un motel Days Inn. La répartition des chambres entre les coursives est mal indiquée, surtout pour une arrivée de nuit, l'accès aux chambres à l'étage est pénible avec nos grosses valises. Mais dans les couloirs, on peut trouver non pas des fontaines mais des distributeurs de glaçons!
DEATH VALLEY National Park
Jeudi 8 juin
Après un petit-déjeuner buffet servi au motel et encore plus lamentable que celui de la veille, nous partons à 7H30 en direction du parc national de la Vallée de la Mort.
Jean avait évoqué hier une alerte météo qu'il avait reçu par rapport aux fortes températures en Vallée de la Mort. En effet, l'accès en est interdit aux autocars à partir de 115°F car les véhicules risquent de tomber en panne de moteur et plus surement de climatisation. Secourir des dizaines de passagers devient alors compliqué.
Par chance, aujourd'hui il ne fait que 110°F donc on peut s'y rendre. A ce propos notre guide nous donne une méthode de calcul de conversion simplifiée:
t°C=(T°F-30)/2
soit
t°C=(110°F-30)/2=40°C
En réalité cela sous-estime un peu la valeur qui dans le cas présent est tout de même de 43,33°C.
Nous traversons l'extrémité sud aride de la Sierra Nevada en direction de Ridgecrest. La moisson est déjà terminée et l'on peut voir des tracteurs pas très gros comme celui qui tracte une ancienne botteleuse à petits ballots. Plus loin, ce sont quelques puits de pétrole et des champs d'éoliennes au milieu d'un paysage vallonné et sec... Après quoi c'est une carrière de borax (nombreuses utilisations notamment dans les produits d'entretien, la fabrication du verre...). Dans un paysage semi-aride, on aperçoit de temps à autre des fermes isolées, de petits hameaux ou des établissements sommaires, mélange de cabanes en tôle, caravanes et bateaux (!). D'ailleurs les voitures ne sont plus des berlines au gabarit européen comme on l'a observé à San Francisco mais des pickups le plus souvent de marques américaines.
Sur le trajet vers la VALLEE DE LA MORT
Nous descendons peu à peu dans Death Valley. C'est un immense parc national de plus de 13 600 km²(plus que l'Ile-de-France ou la moitié de la Bretagne), le plus grand parc américain hors de l'Alaska. Cette zone aride est intégralement située au sud du Grand Basin et au nord du désert des Mojaves. C'est le point le plus bas d'Amérique du Nord avec près de 86 mètres en-dessous du niveau de la mer (le point le plus bas du continent américain est à la Laguna del Carbon Argentine à -105 mètres et le plus bas du monde est la bien connue Mer Morte à -422 mètres). Les secteurs du parc situés en dessous du niveau de la mer représentent une surface totale de 1500 km².
La Vallée de la Mort proprement dite se situe dans la partie médiane du parc, entre le chaînon Amargosa à l'est et le chaînon Panamint à l'ouest, et couvre 7800 km². Cette partie est carrément désertique, avec moins de 300mm de précipitations par an et des températures moyennes au-dessus de 20°C en hiver et qui peuvent atteindre ou dépasser les 50° en été (le record mondial a été mesuré ici en 1913 avec 56,7°) et la température du sol en milieu de journée peut approcher les 100°. Une faune particulière qui vit la nuit peut survivre ici et dans le passé des tribus autochtones s'y étaient établies.
DEATH VALLEY N.P. - Sand Dunes
Nous faisons un arrêt à Mesquite Sand Dunes. Ce décor dunaire a été souvent utilisé par le cinéma dans de nombreux films, comme dans la série Star Wars. La plus grande dune porte le nom de Star Dune et reste relativement stable et stationnaire à cause de la convergence locale des vents. La plus grande profondeur de sable y est d'une quarantaine de mètres. Entre les dunes, on trouve des buissons de créosotier et de prosopis (Prosopis juliflora) qui poussent sur le sable et la boue séchée qui constituent le sol de cette partie de la vallée. Un paysage qui fait penser à ceux du Sahara bien que les massifs dunaires que l'on peut voir en Afrique du Nord n'ont rien à envier à Death Valley.
Toutefois poser le pied ici, pile à midi, à quelques jours du solstice d'été et même sous un ciel plombé, c'est une expérience qui s'avérerait vite "cuisante" si on la prolongeait un peu trop. Une petite demi-heure suffira.
DEATH VALLEY N.P. - Sand Dunes
Changement de décor au bout de quelques kilomètres avec l'oasis de Furnace Creek où nous déjeunons au Wrangler Buffet, non sans quelques soucis en raison d'une panne d'électricité. L'endroit compte un autre hôtel-restaurant (avec boutique), une station service, un bureau de poste, un service d'incendie et un golf (!).
Nous sommes tout proches de la pointe sud de l'Etat du Nevada, à deux heures de route de LAS VEGAS... Pendant une centaine de kilomètres nous descendons vers le sud, toujours en Vallée de la Mort, jusqu'à Death Valley Junction avant de franchir la frontière d'Etat.
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Au sud du NEVADA
LAS VEGAS
VALLEY OF FIRE State Park
Menu OUEST AMERICAIN
Etape précédente: sud de la CALIFORNIE
Etape suivante: à travers l 'UTAH
LAS VEGAS
Jeudi 8 juin en soirée
Nous allons traverser la pointe au sud du NEVADA sur environ 200 kilomètres. Quelques infos sur cet Etat: la prostitution y est légale mais la drogue y est prohibée (emprisonnement), ni le particuliers ni les entreprises (sauf les banques) ne paient d'impôt pour l'Etat (mais peuvent être redevables d'impôts municipaux). C'est aussi dans le nord de cet Etat (à 900 kilomètres de Las Vegas), en plein désert de Black Rock, qu'à lieu la dernière semaine d'août le Festival Burning Man...
Après un passage par la petite ville de PAHRUM (36 000 habitants) où se respire déjà l'air des casinos, nous arrivons à LAS VEGAS ("Les Prairies" en espagnol) un peu après 16H.
PAHRUMP - Casino Gold Town
Cette ville de plus de 600 000 habitants (1,6 million pour l'agglomération) est implantée dans le Désert de Mojave à 620 mètres d'altitude, le plus aride des déserts nord-américains. Profitant de l'existence d'eau souterraine, en 1855, Brigham Young président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, y conduit un groupe de trente missionnaires afin de convertir les Indiens Païutes au mormonisme. Au début du XXe siècle, ils cèdent la place aux affairistes et ouvriers (construction du barrage Hoover), puis à la prostitution et à la mafia qui investit dans les casinos grâce à la légalisation des jeux d'argent (1931). Perdant ses implantations cubaines en 1959, la mafia se replia de plus belle sur Las Vegas. La ville était surnommée Sin City ("la ville du péché") à cause des jeux d'argent, des spectacles pour adulte et de la prostitution. Plus sagement, la ville s'est tournée aussi vers une clientèle familiale avec de nouveaux casinos comme Circus Circus (où nous allons loger), The Mirage ou Excalibur. Avec 120 000 (ou 150 000chambres ?) d'hôtel, cela en fait la deuxième ville hôtelière du monde après Londres.
Quelques mots au sujet du scandale de l'eau.
Les habitants (2 millions) mais également les touristes (40 millions/an) ont une consommation d'eau supérieure au débit du fleuve qui ne représente que les 2/3 de l'eau consommée, d'où une baisse de 3 mètres par an du Lac Mead qui en 10 ans a baissé de moitié. Avec une consommation de près de 1000 litres d'eau par jour un habitant de Las Vegas consomme 4 fois plus qu'un français, même s'il y a une basse depuis vingt ans lorsque chaque résident consommait 1300 litres par jour. En 2010, elle a été ramenée à 947. Sur dix litres qui sont consommés, sept sont avalés par le gazon du jardin et donc impossibles à recycler, car perdus dans le sol.
L'autoroute urbaine Las Vegas Fwy est parallèle au Las Vegas Blvd sur lequel sont implantés les principaux casinos, le "Strip".
Nous dînons tôt au buffet très varié de l'hôtel Circus Circus car nous avons opté pour l'option visite en car et accompagnée (55$) car vu l'éloignement, il serait peu réaliste de faire la découverte du Strip en s'y rendant à pied (une douzaine de kilomètres aller-retour). Dans ces conditions, nous n'aurons pas non plus le temps de jouer dans les casinos. Jean nous précise que des millionnaires font le déplacement en avion direct pour cela et que certains joueurs se mettent des couches afin de ne pas quitter leur table de jeu ou leur machine à sous favorite. De plus, dans les casions de cette ville, on peut se présenter en short et en tongs sans problème, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Nous partons à la découverte des casinos à 19H30 vers le sud du Strip et il fait encore 31°C. Après être passés près de la Tour Trump International Hotel (Trump loue l'usage de son nom mais n'est pas propriétaire du gratte-ciel), le complexe hôtelier Wynn Encore, du Casino Treasure Island, on nous dépose au Palazzo, extension de l'hôtel de luxe Venetian réalisée en 2008.
Puis de là nous gagnons The Venetian, un hôtel-casino de plus de 3000 chambres.
L'ensemble Venetian-Palazzo compte plus de 7000 chambres. L'attraction principale est de réseau de canaux que peuvent emprunter les visiteurs à bord de gondoles pour parcourir le Grand Canal Shoppes, le centre commercial situé au deuxième étage de l'hôtel. Sous un faux-ciel bleu, on y voit également la réplique du pont du Rialto, de la Place Saint-Marc et de palais vénitiens...
LAS VEGAS - Casino The Venitian
Petit saut en car plus au sud, en passant devant le Caesars Palace dont l'image est liée à la chanteuse Céline Dion qui s'y est produite de 2002 à 2007 et elle y revient entre 20101 et 2019.
Cette fois on va consacrer un petit moment au Paris-Las Vegas avec réplique de Tour Eiffel (échelle 1/2), Place de la Concorde, l'Arc de triomphe (réplique aux 2/3). En face se dresse le Casino Bellagio qui se mire dans son plan d'eau animé de "fontaines musicales".
Après être passés devants d'autres casinos-hôtels: Mandarin, MGM, Tropicana, Excalibur Luxor, Mandalay... nouvelle étape avec le car qui nous conduit à l'entrée du Strip "Welcome to Fabulous Las Vegas" où un sosie d'Elvis Presley propose de se faire portraiturer en votre compagnie.
LAS VEGAS - Welcome to Fabulous Las Vegas
Pour la dernière étape de visite, le car remonte l'autoroute urbaine sur quelque 12 kilomètre vers le centre ville pour assister au spectacle sur Fremont Street Experience près des casinos Four Queens et Golden Nugget ("pépite d'or"). C'est un espace utilisant une section de la rue couverte et rendue piétonne dans le quartier des anciens casinos. Le spectacle est au sol avec toutes sortes d'animations et la présence d'excentriques souvent peu vêtu(e)s. Il est aussi sur la voute 460 mètres, sur laquelle sont projetés des Shows visuels et musicaux grâce à 125 millions de LED tandis que des hommes-oiseaux volent avec la tyrolienne SlotZilla.
Sur le chemin de retour à l'hôtel Circus Circus, nous avons l'occasion de voir quelques chapelles de mariage parmi les dizaines existantes (même notre hôtel en comporte une). La cérémonie peut être expresse (mais les formalités remplies auparavant avec passage au "Bureau des Licences") et à peu de frais ou au contraire très onéreuse selon les options prises: du drive à la montgolfière ou au scaphandre... Le mariage peut aussi être annulé dans un délai de 24 heures.
Retour à l'hôtel à 23H30. Un peu tard pour aller se ruiner au casino surtout qu'il faudra se lever à 7H demain matin...
Nous allons cependant profiter de chambres spacieuses (l'hôtel en compte 3770).
VALLEY OF FIRE
Vendredi 9 juin
Nous quittons Las Vegas à 8H30 pour un court trajet de 70 kilomètres qui nous amène à la VALLEY OF FIRE, Parc de l'Etat du Nevada, proche du Lac Mead (640 km²) formé par la création en 1935 du barrage Hoover sur le Colorado à sa confluence avec la Virgin River. On comprend mieux pourquoi on voit tant de bateaux tractés par des pickups dans cette région désertique...
Le parc de la Vallée de Feu, situé dans le désert de Mojave, est modeste en superficie avec 141 km². Sa création est contemporaine de la mise en service du barrage Hoover. Il doit son nom à la couleur flamboyante des rochers de grès formés il y a 150 millions d'années dans le Grand Basin. Protégé dès 1935, le parc est le plus ancien et le plus étendu du Nevada. On peut y voir des arbres pétrifiés et aussi des pétroglyphes laissés par les hommes de la Préhistoire il y a 3 à 4000 ans.
VALLEY OF FIRE - secteur des arches et des "ruches"
Arrivant du sud, nous commençons par le secteur de Arch Rock, Piano Rock, Windstone Arch et les Beehives ("Ruches").
VALLEY OF FIRE - secteur des arches et des "ruches"
Après quoi, non loin des Seven Sisters, nous faisons halte au Visitor Center où l'on peut voir des présentations muséographiques et pédagogiques: échantillons d'arbres pétrifiés, de pétroglyphes, des spécimens de la faune (tarentule du désert, les serpents Gopher et California Kingsnake (dévoreur d'autre serpents), le lézard Chuckwalla et des animaux naturalisés: mouflon canadien Bighorn, puma... On peut aussi y trouver des infos sur l'occupation indienne du site par les Basketmakers ("Faiseurs de paniers") puis par les Anasazis (ou Pueblos) et les Paiutes.
VALLEY OF FIRE
Nous repartons vers le site d'Atlatl Rock (du nom d'une arme indienne, un propulseur de flèches ancêtre de l'arc). On y accède grâce à un escalier métallique et à une passerelle permettant d'observer un ensemble de pétroglyphes évoquant des scènes de chasse.
VALLEY OF FIRE - quelques pétroglyphes de Atlatl Rock
Puis nous faisons un aller-retour sur la route du nord qui conduit aux White Domes, une région où les couleurs se mélangent du rouge foncé au presque blanc. Une visite de 2 heures qui pourrait se prolonger une journée entière...
A 11H30, nous prenons la direction de l'UTAH dont la frontière (Mesquite) est distante d'environ 80 kilomètres.
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Au sud du NEVADA
LAS VEGAS
VALLEY OF FIRE State Park
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LAS VEGAS
Jeudi 8 juin en soirée
Nous allons traverser la pointe au sud du NEVADA sur environ 200 kilomètres. Quelques infos sur cet Etat: la prostitution y est légale mais la drogue y est prohibée (emprisonnement), ni le particuliers ni les entreprises (sauf les banques) ne paient d'impôt pour l'Etat (mais peuvent être redevables d'impôts municipaux). C'est aussi dans le nord de cet Etat (à 900 kilomètres de Las Vegas), en plein désert de Black Rock, qu'à lieu la dernière semaine d'août le Festival Burning Man...
Après un passage par la petite ville de PAHRUM (36 000 habitants) où se respire déjà l'air des casinos, nous arrivons à LAS VEGAS ("Les Prairies" en espagnol) un peu après 16H.
PAHRUMP - Casino Gold Town
Cette ville de plus de 600 000 habitants (1,6 million pour l'agglomération) est implantée dans le Désert de Mojave à 620 mètres d'altitude, le plus aride des déserts nord-américains. Profitant de l'existence d'eau souterraine, en 1855, Brigham Young président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, y conduit un groupe de trente missionnaires afin de convertir les Indiens Païutes au mormonisme. Au début du XXe siècle, ils cèdent la place aux affairistes et ouvriers (construction du barrage Hoover), puis à la prostitution et à la mafia qui investit dans les casinos grâce à la légalisation des jeux d'argent (1931). Perdant ses implantations cubaines en 1959, la mafia se replia de plus belle sur Las Vegas. La ville était surnommée Sin City ("la ville du péché") à cause des jeux d'argent, des spectacles pour adulte et de la prostitution. Plus sagement, la ville s'est tournée aussi vers une clientèle familiale avec de nouveaux casinos comme Circus Circus (où nous allons loger), The Mirage ou Excalibur. Avec 120 000 (ou 150 000chambres ?) d'hôtel, cela en fait la deuxième ville hôtelière du monde après Londres.
Quelques mots au sujet du scandale de l'eau.
Les habitants (2 millions) mais également les touristes (40 millions/an) ont une consommation d'eau supérieure au débit du fleuve qui ne représente que les 2/3 de l'eau consommée, d'où une baisse de 3 mètres par an du Lac Mead qui en 10 ans a baissé de moitié. Avec une consommation de près de 1000 litres d'eau par jour un habitant de Las Vegas consomme 4 fois plus qu'un français, même s'il y a une basse depuis vingt ans lorsque chaque résident consommait 1300 litres par jour. En 2010, elle a été ramenée à 947. Sur dix litres qui sont consommés, sept sont avalés par le gazon du jardin et donc impossibles à recycler, car perdus dans le sol.
L'autoroute urbaine Las Vegas Fwy est parallèle au Las Vegas Blvd sur lequel sont implantés les principaux casinos, le "Strip".
Nous dînons tôt au buffet très varié de l'hôtel Circus Circus car nous avons opté pour l'option visite en car et accompagnée (55$) car vu l'éloignement, il serait peu réaliste de faire la découverte du Strip en s'y rendant à pied (une douzaine de kilomètres aller-retour). Dans ces conditions, nous n'aurons pas non plus le temps de jouer dans les casinos. Jean nous précise que des millionnaires font le déplacement en avion direct pour cela et que certains joueurs se mettent des couches afin de ne pas quitter leur table de jeu ou leur machine à sous favorite. De plus, dans les casions de cette ville, on peut se présenter en short et en tongs sans problème, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Nous partons à la découverte des casinos à 19H30 vers le sud du Strip et il fait encore 31°C. Après être passés près de la Tour Trump International Hotel (Trump loue l'usage de son nom mais n'est pas propriétaire du gratte-ciel), le complexe hôtelier Wynn Encore, du Casino Treasure Island, on nous dépose au Palazzo, extension de l'hôtel de luxe Venetian réalisée en 2008.
Puis de là nous gagnons The Venetian, un hôtel-casino de plus de 3000 chambres.
L'ensemble Venetian-Palazzo compte plus de 7000 chambres. L'attraction principale est de réseau de canaux que peuvent emprunter les visiteurs à bord de gondoles pour parcourir le Grand Canal Shoppes, le centre commercial situé au deuxième étage de l'hôtel. Sous un faux-ciel bleu, on y voit également la réplique du pont du Rialto, de la Place Saint-Marc et de palais vénitiens...
LAS VEGAS - Casino The Venitian
Petit saut en car plus au sud, en passant devant le Caesars Palace dont l'image est liée à la chanteuse Céline Dion qui s'y est produite de 2002 à 2007 et elle y revient entre 20101 et 2019.
Cette fois on va consacrer un petit moment au Paris-Las Vegas avec réplique de Tour Eiffel (échelle 1/2), Place de la Concorde, l'Arc de triomphe (réplique aux 2/3). En face se dresse le Casino Bellagio qui se mire dans son plan d'eau animé de "fontaines musicales".
Après être passés devants d'autres casinos-hôtels: Mandarin, MGM, Tropicana, Excalibur Luxor, Mandalay... nouvelle étape avec le car qui nous conduit à l'entrée du Strip "Welcome to Fabulous Las Vegas" où un sosie d'Elvis Presley propose de se faire portraiturer en votre compagnie.
LAS VEGAS - Welcome to Fabulous Las Vegas
Pour la dernière étape de visite, le car remonte l'autoroute urbaine sur quelque 12 kilomètre vers le centre ville pour assister au spectacle sur Fremont Street Experience près des casinos Four Queens et Golden Nugget ("pépite d'or"). C'est un espace utilisant une section de la rue couverte et rendue piétonne dans le quartier des anciens casinos. Le spectacle est au sol avec toutes sortes d'animations et la présence d'excentriques souvent peu vêtu(e)s. Il est aussi sur la voute 460 mètres, sur laquelle sont projetés des Shows visuels et musicaux grâce à 125 millions de LED tandis que des hommes-oiseaux volent avec la tyrolienne SlotZilla.
Sur le chemin de retour à l'hôtel Circus Circus, nous avons l'occasion de voir quelques chapelles de mariage parmi les dizaines existantes (même notre hôtel en comporte une). La cérémonie peut être expresse (mais les formalités remplies auparavant avec passage au "Bureau des Licences") et à peu de frais ou au contraire très onéreuse selon les options prises: du drive à la montgolfière ou au scaphandre... Le mariage peut aussi être annulé dans un délai de 24 heures.
Retour à l'hôtel à 23H30. Un peu tard pour aller se ruiner au casino surtout qu'il faudra se lever à 7H demain matin...
Nous allons cependant profiter de chambres spacieuses (l'hôtel en compte 3770).
VALLEY OF FIRE
Vendredi 9 juin
Nous quittons Las Vegas à 8H30 pour un court trajet de 70 kilomètres qui nous amène à la VALLEY OF FIRE, Parc de l'Etat du Nevada, proche du Lac Mead (640 km²) formé par la création en 1935 du barrage Hoover sur le Colorado à sa confluence avec la Virgin River. On comprend mieux pourquoi on voit tant de bateaux tractés par des pickups dans cette région désertique...
Le parc de la Vallée de Feu, situé dans le désert de Mojave, est modeste en superficie avec 141 km². Sa création est contemporaine de la mise en service du barrage Hoover. Il doit son nom à la couleur flamboyante des rochers de grès formés il y a 150 millions d'années dans le Grand Basin. Protégé dès 1935, le parc est le plus ancien et le plus étendu du Nevada. On peut y voir des arbres pétrifiés et aussi des pétroglyphes laissés par les hommes de la Préhistoire il y a 3 à 4000 ans.
VALLEY OF FIRE - secteur des arches et des "ruches"
Arrivant du sud, nous commençons par le secteur de Arch Rock, Piano Rock, Windstone Arch et les Beehives ("Ruches").
VALLEY OF FIRE - secteur des arches et des "ruches"
Après quoi, non loin des Seven Sisters, nous faisons halte au Visitor Center où l'on peut voir des présentations muséographiques et pédagogiques: échantillons d'arbres pétrifiés, de pétroglyphes, des spécimens de la faune (tarentule du désert, les serpents Gopher et California Kingsnake (dévoreur d'autre serpents), le lézard Chuckwalla et des animaux naturalisés: mouflon canadien Bighorn, puma... On peut aussi y trouver des infos sur l'occupation indienne du site par les Basketmakers ("Faiseurs de paniers") puis par les Anasazis (ou Pueblos) et les Paiutes.
VALLEY OF FIRE
Nous repartons vers le site d'Atlatl Rock (du nom d'une arme indienne, un propulseur de flèches ancêtre de l'arc). On y accède grâce à un escalier métallique et à une passerelle permettant d'observer un ensemble de pétroglyphes évoquant des scènes de chasse.
VALLEY OF FIRE - quelques pétroglyphes de Atlatl Rock
Puis nous faisons un aller-retour sur la route du nord qui conduit aux White Domes, une région où les couleurs se mélangent du rouge foncé au presque blanc. Une visite de 2 heures qui pourrait se prolonger une journée entière...
A 11H30, nous prenons la direction de l'UTAH dont la frontière (Mesquite) est distante d'environ 80 kilomètres.
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Dans l'UTAH
BRYCE CANYON N.P.
SALT LAKE CITY
Menu OUEST AMERICAIN
Etape précédente: sud du Nevada
Etape suivante: à travers le Wyoming
BRYCE CANYON National Park
Vendredi 9 juin après-midi
Nous avons une soixantaine de kilomètres à faire après la frontière du Nevada pour gagner Saint-George dans l'UTAH, avec une incursion de 50 kilomètres dans le nord-ouest de l'Arizona (un Etat qui ne change pas d'heure l'été et se trouve alors à l'heure de la Californie).
En arrivant dans l'Utah, il faut penser à avancer les montres d'une heure (Mountain Standard Time). Par ailleurs poids lourds et transports en commun doivent passer par un pesage.
Nous déjeunons au copieux buffet du Golden Corral apparemment connu et apprécié des retraités des environs.
A 15H nous reprenons la route en direction de Bryce Canyon distant de plus de 200 kilomètres soit trois heures de route. Le paysage aride cède la place peu à peu à des plaines cultivées grâce à l'irrigation avec la proximité de la Virgin River (affluent du Colorado) et à de grands ranchs d'élevage avec en toile de fond, vers l'ouest, les sommets enneigés des Rocheuses. L'irrigation est indispensable pour l'agriculture si l'on en juge aux nuages de poussière au-dessus de certains champs.
Traversée de petites ville comme Cedar City (29 000 habitants).
L'habitat pavillonnaire est plus coquet et le paysage devient plus boisé tandis que des reliefs rougeâtres commencent à émerger çà et là.
Il est environ 17H lorsque nous parvenons à Bryce Canyon City, ne pas ce méprendre avec ce nom, ce n'est pas du tout une ville puisque ce serait plutôt un hameau de moins de 200 âmes. Jusqu'en 2007, la localité était connue sous le nom de "Ruby's Inn". Elle se situe juste au nord-ouest du parc national de Bryce Canyon, à environ 4 km au nord du centre des visiteur . En fait, c'est une cité ouvrière (company town): tous les bâtiments commerciaux (alimentation, station-service….) et toutes les habitations privées appartiennent à l'entreprise privée Ruby's Inn, propriété de la famille Syrett depuis 1916.
Nous logeons au motel Bryce View Lodge. Dîner BBQ (barbecue) au "Ebenezer's Barb & Grill" voisin à 19H30, un restaurant de style grange aménagé pour recevoir quelques centaines de convives et avec un podium pour une animation de style western (musique et chant). Nous y passons deux heures dont trois quart d'heure d'animation.
Samedi 10 juin matinée
Nous petit-déjeunons au Ebenezer's avant d'accéder au site tout proche.
Départ à 8H30 et un quart d'heure plus tard nous sommes à pied d'oeuvre.
Magnificence de BRYCE CANYON
Créé en 1928, le parc national de BRYCE CANYON est petit avec 145 km². Cependant 1,3 millions de visiteurs s'y rendent chaque année. Il se présente sous la forme d'immenses amphithéâtres naturels parsemés de nombreux hoodoos produits par l'érosion du plateau de Paunsaugunt. Des Mormons y sont venus à la fin du XIXe siècle et le charpentier Ebenezer Bryce lui a laissé son nom. L'altitude du site varie de 200 à 2800 mètres. Les roches sont constituées de sédiments déposés tardivement, au Crétacé (120 à 40 millions d'années), bien plus récentes que les strates qui forment le Grand Canyon. Lors du soulèvement des montagnes Rocheuses, les roches sédimentaires et calcaires assez friables formant ce plateau ont subi l'érosion, l'entaillant, formant arches et fenêtres et dégageant des piliers, sortes de cheminées de fées et des pinacles ("hoodoos"). Ces colonnes résistent assez longtemps à l'érosion grâce à des phénomènes de calcification.
Cette érosion a attaqué successivement les strates en partant du haut: Pink Cliffs, Gray Cliffs, White Cliffs, Vermillon Cliffs et Chocolate Cliffs... La couleur rouge des roches vient de l'hématite, un oxyde de fer, quant à la coloration jaunâtre, elle provient de limonites.
BRYCE CANYON
Nous commençons par la Rim Trail, le sentier situé au-dessus des falaises, en partant de Sunrise Point (2438 mètres).
Nous profitons que le sentier qui s'élève vers Inspiration Point soit ouvert en été pour jouir d'un encore plus grandiose panorama. Avec l'altitude, il fait 20°C, c'est agréable.
Magnificence de BRYCE CANYON
Retour vers Sunset Point d'où nous espérons réaliser la boucle "Navajo Loop Trail". Nous l'abordons dans le sens des aiguilles d'une montre comme l'a conseillé Jean afin de finir par la montée raide à l'ombre. Ce qu'il ignore, c'est que nous sommes vite bloqués en raison d'un effondrement hivernal du sentier (travaux en cour). Il faut rebrousse chemin, occasion d'admirer à nouveau les sculptures naturelles en chandelle comme Thor's Hammer en forme de marteau.
BRYCE CANYON - sur le Navajo Loop Trail: "Thor's Hammer"
Pas découragés, nous reprenons la boucle dans l'autre sens, tout en sachant que cela entraînera un autre aller-retour. Le sentier est vertigineux et semble s'enfoncer au centre de la terre. Il fait frais. Tant mieux. On appréciera au retour. Superbe parcours et l'on aimerait disposer d'une journée pour s'en aller sur d'autres sentiers qui se faufilent dans ce relief chaotique.
BRYCE CANYON - sur le Navajo Loop Trail: "Hoodoo"
Nous finissons la visite sur le Rim Trail en se rendant au Sunrise Point d'où la vue porte sur des formations en dégradés de couleurs plus pâles. Un petit vent se lève.
BRYCE CANYON - depuis Sunrise Point
Pendant nos parcours, nous avons pu voir des touffes de fleurs jaunes ("Bronze Evening Primerose") poussant dans le grès, des écureuils dorés ("Golden-mantled Ground Squirrel"). Dans les creux, poussent diverses espèces de conifères élancés (recherchant la lumière): sapins, pins et épicéas...
Une visite bien remplie de 3 heures et demie mais trop courte.
Déjeuner buffet au restaurant "Historic Rubys'Inn" au village.
Nous reprenons la route à 13H30 pour un long trajet de plus de 400 kilomètres soit 4 heures de route environ en direction de Salt Lake City.
SALT LAKE CITY
Samedi 10 juin après-midi
Nous refaisons un parcours de 90 kilomètres fait la veille en sens inverse afin de rejoindre l'autoroute en repassant dans le joli paysage de Red Canyon qui ressemble à Bryce Canyon, en plus modeste puis par la petite bourgade de Panguitch (1600 habitants). Puis ce sont 350 kilomètres assez monotones sur l'autoroute 15 dite "Veterans Memorial".
Des zones agricoles profitent de la présence de la Sevier River et du Yuba Lake, une rivière qui finit dans le lac Sevier généralement à sec. Vers l'est, les sommets enneigés des Rocheuses sont bien éclairés.
Il est 18H lorsque nous arrivons à SALT LAKE CITY, capitale de l'UTAH. C'est une ville moyenne de 200 000 habitants et cinq fois plus avec son aire métropolitaine. Elle se situe à l'altitude de 1300 mètres, aux pieds des montagnes Wasatch. La ville qui jadis fut esclavagiste est devenue tolérante puisqu'elle abrite une grande communauté gay et depuis les années 1970, c'est un bastion libéral du Parti démocrate au sein d'un État républicain, l'un des plus conservateurs avec le Texas. Les trajets en tramway dans le centre-ville sont gratuits. La majorité des rues de la ville sont dénommées en fonction de leur localisation par rapport au temple mormon de Temple Square. Ici tout est bien ordonné avec les rues quadrillées et tout est bien propret.
La ville a été fondée en 1847 par 148 pionniers mormons composés de 143 hommes, 3 femmes et 2 enfants menés par Brigham Younge par des pionniers mormons de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Venant de l'est, ils avaient traversé les États-Unis fuyant les persécutions religieuses qui avaient abouti au lynchage de leur prophète, Joseph Smith, qui avait fondé l'Eglise en 1830.
Elle est désormais le siège mondial de l'Église. Cette religion repose sur "Le Livre de Mormon" et sur une traduction de la Bible. Les Mormons sont parfaitement intégrés dans la vie de tous les jours, ils ne portent pas de costume comme les Amish.
En 1848, toute la vallée du Grand Lac Salé est cédée par le Mexique aux États-Unis et en 1850, le Territoire de l'Utah que et les mormons considèrent comme leur patrie est formé avec Brigham Young comme gouverneur. Ils développent la ville avec des lotissements autour de Temple Square, sur lequel sont érigés le Temple et le Tabernacle. La population de la ville s’accroît rapidement grâce à l'afflux régulier de nouveaux émigrants mormons, pour beaucoup originaires d'Europe. En 1856, Great Salt Lake City devient la capitale du Territoire de l'Utah. Les mormons entrent rapidement en conflit avec le gouvernement américain et, en 1858 l'Utah put rejoindre l'Union en 1896, à la suite de l'abolition de la polygamie par l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours en devenant le 45e État. L'économie de la ville a été stimulée par la construction de la première ligne ferroviaire transcontinentale en 1869 tandis que lors de la Seconde Guerre mondiale, la demande en métaux crée un essor de l’industrie minière.
Aujourd'hui les principales activités industrielles sont le raffinage pétrolier, la métallurgie, les textiles, l'agroalimentaire et l'exploitation minière.
SALT LAKE CITY - Temple Square
De 18H à 19H30, nous avons quartier libre au centre ville, autour de Temple Square. Cela nous permet d'explore les galeries marchandes (Macy's, Pandora, Apple, Gap...) du City Creek Center avec des rues couvertes joliment aménagée avec un ruisseau qui court en leur milieu de part et d'autre de Main Street. Après cette occupation profane, un autre tour s'effectue dans l'environnement des bâtiments sacrés des mormons.
Le Tabernacle (1867), l'Assembly Hall (1880) et le Temple (1893) forment le cœur religieux et touristique de la ville. La bibliothèque The Family History Library, établie en 1894, jouxtant Temple Square, concentre les plus importantes archives généalogiques au monde, conservées tant sur micro-films que supports papier. Le Church Administration Building (1917) abrite les bureaux du président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, de ses conseillers et de ses 12 apôtres. L'ancien hôtel Utah (1911), restauré en 1987 par l'Église, est devenu le Joseph Smith Memorial Building et sert de centre communautaire.
Après un dîner buffet au Chuck-A-Rama, nous gagnons notre confortable mais excentré hôtel Rodeway Inn situé non loin de l'aéroport international.
Dimanche 11 juin matinée
Nous revenons au centre ville pour nous rendre au centre de conférence des mormons.
The Mormon Conference Center est situé à proximité (200 mètres au nord) du Tabernacle et du Temple de Salt Lake City. En plus de la salle de conférence de 21 000 sièges, il comporte un auditorium. Il est utilisé notamment pour la conférence générale semi-annuelle de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et The Mormon Tabernacle Choir y donne des concerts. Justement cela commence à 9H et dure une heure.
Nous sommes accueillis et placés par des bénévoles assez âgés.
Le choeur est composé de trois-cent-soixante chanteurs bénévoles, hommes et femmes âgés de vingt-cinq à soixante ans parmi lesquels on peut apercevoir un noir et deux métisses. Les choristes accompagnés par l’orchestre à Temple Square répètent (le jeudi) et ont une représentation dominicale chaque semaine. Ce choeur a vu le jour au milieu du XIXe siècle pour une conférence de l’Église le 22 août 1847, vingt-neuf jours après que les premiers pionniers sont arrivés pour coloniser la vallée du lac Salé. Le choeur a emprunté son nom au Tabernacle mormon historique érigé à l’ouest du temple de Salt Lake City trop petit (8000 places).
L’orgue du tabernacle, avec ses 11 123 tuyaux dorés en bois d’Utah sculpté, accompagne le chœur dans le grand auditorium.. Dix tuyaux de l’orgue original, construit en 1867, fonctionnent encore aujourd’hui. Le Chœur du Tabernacle est surtout connu pour son émission dominicale hebdomadaire, Music and the Spoken Word. C’est la plus ancienne des émissions diffusées sans interruption sur le réseau national en Amérique. Le répertoire est très varié. A l'origine du choeur, ses premiers membres, des émigrants gallois ont emmené avec eux leurs chants traditionnels et religieux. Aux cantiques s'est ajouté le répertoire de la musique américaine: spirituals, chansons du folklore américain...
Ronald Reagan, président des États-Unis de 1981 à 1989, a surnommé le Chœur du Tabernacle mormon le "chœur de l’Amérique", en 1981, lorsque le chœur a chanté le jour de son investiture. Au cours de ses tournées, le Chœur s’est produit dans les plus grandes salles de concert dans 28 pays. Aux jeux olympiques d’hiver à Salt Lake City en 2002, le Chœur s’est produit lors des cérémonies officielles de clôture. Les enregistrements du Chœur ont remporté deux disques de platine et cinq disques d’or, y compris une Grammy Award.
SALT LAKE CITY - concert dominical du choeur mormon dans le Mormon Conference Center
Un moment bien agréable que ce concert. A la sortie nous voyons les jeunes missionnaires du monde entier: Corée (du Sud), Allemagne, France... Etrangement ce ne sont que des jeunes femmes souriantes (et leur bas de jupe sous le genou) pour la raison qu'elles sont mieux acceptées dans leur apostolat que les hommes.
Pour la visite des édifices mormons nous serons pris en charge non pas par une française mais par une jeune malgache parfaitement francophone, Sister Tsifanay doublée d'une espagnole car les missionnaire vont toujours par paire. Nous parcourons le parc avec les diverses statues commémoratives (de Joseph Smith, de pionniers...), coup d'oeil à l'Assembly Hall de 1852, une salle de réunion de style gothique victorien dont les murs de granit sont agencés dans un style cruciforme semblable à une petite cathédrale gothique. Il est édifié à l'emplacement du "Vieux Tabernacle", rasé en 1877. On ne visitera pas le Tabernacle (1867) au dôme caractéristique (où pénètrent quelques choristes) pas plus que dans le Temple car l'accès en est restreint, seuls les membres de l'Église sont autorisés à y entrer. Cet imposant édifice date de 1893 et sa haute flèche est surmontée de la statue dorée de l'ange Moroni (personnage du "Livre de Mormon").
Nous reprenons le car et avant de quitter la ville nous faisons un arrêt devant le Capitole de l'Utah. Il ressemble à tous les capitoles américains avec son style néo-classique corinthien dont le dôme culmine à 76 mètres. Il a été achevé en 1916. A côté est érigé The Mormon Battalion Monument. Il commémore la seule unité de quelque 500 volontaires à base religieuse de l'histoire militaire des États-Unis qui a servi au cours de la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.
SALT LAKE CITY - le Capitole et The Mormon Battalion Monument
Nous quittons la ville à 11H10 en passant près d'une grande zone industrielle (pétrochimie). Nous allons nous diriger vers le nord de l'Utah pour rejoindre la ville de Logan où nous allons déjeuner, 130 kilomètres soit une heure et demie de route.
La région est relativement verte en raison des petites rivières qui descendent des montagnes et collines voisines encore garnies de névés pour se jeter dans le Grand Lac Salé soumis à l'évaporation. Nous arrivons à Logan à midi et demi.
Déjeuner "steak seafood salad" au restaurant Sizzler. Au menu boeuf avec pomme de terre barbecue et sauces. Le pavé de boeuf est de taille très raisonnable, environ 170 grammes (soit 6 onces), on n'a pas eu besoin de doggy bag pour emporter nos reste comme dans les steackhouses. En revanche la commande des cuissons est épique bien que pour nous le niveau en ait été ramené de 7 à 3 (saignant, medium et à point) pour un Jean qui a dû compter et recompter ses convives.
Après cela, nous arrivons à Garden City, sur le bord du Lac de l'Ours (280 km², 30 km de long), partagé entre l'Utah et l'Idaho...
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Au WYOMING
JACKSON
GRAND TETON N.P.
YELLOW STONE N.P.
Cody, Greybull...
A
Menu OUEST AMERICAIN
Etape précédente: à travers l'UTAH
Etape suivante: au SUD DAKOTA
Sur la Route de JACKSON
Dimanche 11 juin en soirée
Longeant Bear Lake, nous voici passés par un petit coin au sud-est de l'Etat de l'IDAHO pour un trajet d'environ 70 kilomètres avant d'arriver dans le WYOMING. A l'occasion nous traverserons sans trop nous en apercevoir Paris (500 habitants) et Montpellier avec un seul L (2500 habitants), témoignages des colons français passés par ici. L'Idaho est un Etat agricole qui produit 90% des pommes de terre consommées aux USA, soit 7 millions de tonnes. Une spécialisation telle que des plaques d'immatriculation de cet Etat arborent fièrement la devise "Famous Potatoes"...
Nous voici au Wyoming, le seul Etat avec le Colorado dont les frontières sont parfaitement rectangulaires. C'est l'État le moins peuplé des États-Unis avec ses 563 626 habitants et pour cette raison, il ne compte qu'un seul élu à la Chambre des représentants des États-Unis. Sa capitale et plus grande ville est Cheyenne où nous passerons au retour du circuit. Républicain et conservateur, ce n'en fut pas moins un précurseur pour avoir été le premier Etat à accorder le droit de vote aux femmes et à avoir élu une femme au poste de gouverneur en 1925.
Arrivés au Wyoming, nous avons encore 50 kilomètres avant de nous arrêter dans la petite ville d'Afton qui compte 2000 habitants. Pour nous dégourdir les jambe, il faudra ruser avec l'orage qu'un ciel plombé annonce. La curiosité de la localité est un grand arc de triomphe fait de centaine de bois de wapitis ou "elk" (Cervus canadensis), bois qu'ils perdent à l'automne et qui repoussent l'année suivante. Le tout est surmonté de deux wapitis empaillés en posture d'affrontement.
Quelques mots sur ces animaux dont on reparlera lorsque l'on verra bine vivants dans la nature ou leurs trophées dans les restaurants. Ce sont des cervidés dont le poids peut atteindre 330 kilos (mâles) et les femelles ne portent pas de bois. En taille et masse, ces animaux se situent entre les élans (Alces), grands cervidés pouvant peser 700 kilos (mâles) et le cerf hémione ou "Mule deer" (Odocoileus hemionus) de 910 kilos (mâles). Encore plus légère mais d'une autre espèce, l'antilope d'Amérique ou "Pronghorn" ne dépasse pas les 65 kilos...
Par les devantures garnies de souvenir, on voit que l'on se trouve sur un lieu de passage d'une région très touristique. L'orage survenant, nous trouvons refuge au saloon et dans la boutique attenante. On voit que le prix des bouteilles de vin californien varie entre 12 et 35$. Il est amusant de lire certaines étiquettes comme "Folie à Deux - Ménage à Trois", "Clos du Bois" et les cubis "Franzia"...
Cette météo capricieuse n'augure rien de bon pour la suite et Jean a d'ailleurs reçu une nouvelle alerte météo ("Extreme Urgence Weather") compte tenu du risque de neige à Yellowstone ce qui pourrait entraîner l'annulation de certaines visites.
AFTON (Wyoming) - Arc en bois de wapitis
Nous repartons pour une centaine de kilomètres plus au nord pour gagner le "trou" de Jackson ou "Jackson Hole". Pas tant "trou" que cela puisque dans deux mois, du 24 au 26 août, comme tous les ans, les grands argentiers de la planète (banques centrales) vont s'y réunir.
Jackson est une ville de plus de 9000 habitants, chef-lieu du Comté de Teton. A 1900 mètres d'altitude, la ville vivait auparavant uniquement de l'élevage, puis elle s'est petit à petit concentrée sur les activités de loisirs avec les sports d'hiver et de plein air. A noter qu'on y compte moins de 60 jours sans gelée par an.
Pour le tourisme, elle s'est donnée un style western avec son saloon "Million Dollar Cowboy", ses statues de cervidés ou d'hommes célèbres (Einstein, Davy Crockett...), sa diligence Wells Fargo, son musée et son petit parc avec un arc en bois de wapiti (ces bois sont récupérés par des troupes scoutes qui les monnaient).
Nous dînons mexicain au restaurant "El Abuelito" ("le Grand-père") et nous logeons dans le motel Mountain Modern Hotel. La nuit sera un peu perturbée par l'orage.
GRAND TETON National Park
Lundi 12 juin matinée
Le Parc National de Grand Teton n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres de Jackson. Ce matin, la température est inférieure à 5°. Les sommets des trois Tetons, nom donné par les trappeurs français, sont largement enveloppés par les nuages. Le massif culmine à 4195 mètres (mais le point culminant du Wyoming est le Pic Gannett avec 4209 mètres). Nous remontons vers les 2000 mètres la large vallée de la Snake River qui se jette dans le lac Jackson avant de rejoindre le fleuve Columbia qui se jette dans le Pacifique.
Sur un territoire autrefois occupé par les autochtones Shoshones, le parc national a été créé en 1928 et il couvre une surface de 1255 km². Il reçoit plus de 3 millions de visiteurs par an.
GRAND TETON National Park (Wyoming)
Dommage que le ciel ne soit pas assez lumineux pour photographier les paysages. Nous faisons un arrêt à la Chapel of the Transfiguration, une minuscule chapelle faite de troncs d'arbres. Les praires environnantes sont parsemées de fleurs, de framboisiers sauvages tandis que feuillus et conifères se partagent les bosquets. Nouveaux arrêts au Jenny Lake et au Colder Lake qui forment des miroirs aux montagnes enneigées.
GRAND TETON National Park (Wyoming) - Chapel of the Transfiguration
En car, on traverse bientôt un secteur où les conifères ont été ravagés par des incendies tandis que d'autres ont été mis à terre par des tempêtes. Des gros monceaux de neige subsistent sur les accotements et dans les sous-bois. Puis c'est le Yellowstone Lake. Il est traversé par la Yellowstone River dont les eaux, contrairement à celle de Snake River voisine, ligne de partage des eaux oblige, se déversent dans le golfe du Mexique et par de là dans l'océan Atlantique après avoir rejoint le Missouri et le Mississippi.
YELLOWSTONE National Park
Lundi 12 juin après-midi
Nous sommes maintenant dans le Parc national de Yellowstone ("Pierre jaune"). Contrairement aux apparences, la couleur des pierres provient de l'altération hydrothermale du fer qu'elles contiennent et non du soufre. Créé dès 1872, ce fut le premier parc national américain. Plus vaste que la Corse, il couvre près de 9 000 km², ce qui le place au second rang en surface hors Alaska, après la Vallée de la Mort. Il reçoit plus de 4 millions de visiteurs par an (5ème rang).
Il a été classé au Patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO en 1978.
Compte tenu de l'alerte météo, Jean nous indique que l'on va faire le maximum de visites dans l'après-midi en raison des incertitudes pour la journée du lendemain qui normalement se déroule toute entière dans le parc de de YELLOWSTONE. Pour cet après-midi et demain, il est prévu orage, pluie, grêle et neige avec fort vent et températures descendant à 1 ou 2°C, ce qui ne s'est pas vu pour cette période depuis 4 ou 5 ans (!).
YELLOWSTONE National Park (Wyoming)
La caldeira de Yellowstone, en anglais Yellowstone Caldera, parfois connue sous le nom de "supervolcan de Yellowstone", est un volcan endormi des États-Unis situé dans le parc national de Yellowstone. Cette caldeira fut découverte pendant les années 1960 et 1970. Elle mesure 45 kilomètres de largeur pour 85 kilomètres de longueur et compose aujourd'hui la partie centrale du parc, reposant sur un réservoir magmatique de 19 kilomètres de haut sur 64 kilomètres de long et 40 kilomètres de large.
Une caldeira est une zone plus ou moins arrondie pouvant mesurer plusieurs dizaines de kilomètres, résultant de l'effondrement d'un volcan sur sa chambre magmatique. La caldeira se forme généralement à la suite d'une forte éruption de type explosif, qui disperse violemment et rapidement la partie supérieure de la chambre magmatique provoquant l'effondrement de la croûte terrestre. Elle se serait formée à la suite de l'éruption survenue il y a environ 640 000 ans, d'une puissance telle qu'elle put recouvrir d'une couche de cendre environ la moitié du territoire des États-Unis et la colonne de cendre dégagée par l'explosion a dû s'élever à près de 30 000 mètres. D'après les scientifiques, l'intervalle entre les éruptions de ce volcan serait de 600 000 ans donc la probabilité d'une nouvelle éruption s'accroît de jour en jour. Les millions de tonnes de cendres et de dioxyde de soufre libérées dans l'atmosphère engendrerait un hiver volcanique" comme la Terre en a déjà connu.
La caldeira de Yellowstone est célèbre pour ses phénomènes géothermiques: geysers, fumerolles, sources chaudes, mares de boue. Le parc contient deux tiers des geysers de la planète et de nombreuses sources chaudes.
Le parc situé sur un plateau volcanique des Rocheuses abrite aussi de nombreux grands mammifères comme des ours noirs, des grizzlys, des coyotes, des loups, des orignaux, des cerfs ou encore des troupeaux sauvages de bisons et de wapitis. Il constitue le cœur d'un vaste habitat naturel préservé, l'un des derniers écosystèmes relativement intacts des zones tempérées dont celui de la forêt subalpine.
Nous arrivons à 13H au site du fameux geyser Old Faithful ("Ancien fidèle" nom donné en raison de sa régularité), le plus célèbre des quelque 100 geysers du parc, connu pour sa régularité. Il produit l'un des plus grands jets d'eau chaude et de vapeur au monde, avec le Strokkur islandais. Son cône relativement petit possède un étroit conduit qui le relie à une nappe phréatique bouillonnante, en contact avec une chambre magmatique géante, le fameux supervolcan du Yellowstone. L'eau surchauffée (129°C) et sous pression produit un puissant jet par la cheminée du geyser, toutes les 88 minutes en moyenne (l'intervalle varie de 45 à 125 minutes), un jet qui peut dépasser 55 mètres (pas aujourd'hui comme indiqué ci-après) mais ce n'est pas le plus grand du parc (dépassant les 90 mètres, mais aux éruptions rares -septembre 2014- et irrégulières, c'est le Steamboat situé au sud du Norris Geyser Basin).
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - femme amish devant Old Faithful Geyser
Il faut s'arranger pour déjeuner rapidement dans une cafétéria afin d'assister à l'éruption prévue vers 13H45. Une spécialité locale: le "bison bread" autrement dit une sorte de steak haché de bison...
Après le repas, le ciel est plus que jamais bouché et une forte bise souffle sans que cela décourage des centaines de spectateurs tenus à l'écart derrière des barrières. Le geyser se fait attendre et se borne à fumer et à crachoter avant de se décider à jaillir vers 14H05 et ce pour quelques minutes. Le spectacle est un peu gâché par le vent qui rabat le jet et par la vapeur qui se confond avec la couleur des nuages.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Old Faithful Geyser en action
Après quoi le car nos conduit au site de Midway Geyser Basin avec son parcours aménagé entre ses sources chaudes aux eaux émeraudes et aux bords colorés (Grand Prismatic). Puis arrêt photo sous la pluie à la cascade Firehole Falls sur la rivière du même nom affluente de le rivière Yellowstone.
En milieu d'après-midi nous visitons le site de Norris Geyser Basin pendant près de deux heures sous la pluie et le crachin: Black Basin, Emerald Basin et le superbe Porcelain Basin.
La journée s'avance et nous allons plus au nord puisque la nuit se passera au Montana. Pas trace de mammouths sur le trajet mais des wapitis et surtout un petit troupeau de bisons sauvages avec leurs veaux (nés au printemps et qui seront adultes dans 3 ans) circulant sur la route et provoquant un énorme embouteillage.
Après la séparation des continents, au fil des millénaires, ces bovidés ont supplanté les mammouths et les chevaux sur le contient américain.
Avant l'arrivée des colons qui les ont décimés (notamment pour affamer les Indiens), il y avait au moins 50 millions de bisons en Amérique du nord. Il n'en restait que 325 en 1884 (moins de 50 au Yellowstone en 1902) mais grâce aux apports par les parcs zoologiques, la population s'est reconstituée et atteint un demi million de têtes dont 4000 dans le Parc de Yellowstone. Ces animaux sont mal vus des éleveurs de la région car on les soupçonne de transmettre la brucellose aux bovins et l'abattage annuel de 50 bisons hors du parc est autorisé.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming)
Une dernière visite pour aujourd'hui. Ce sera au site de Mammoth Hot Springs. Pour ceux qui ont visité Pamukkale en Turquie, il y a un air de famille avec ce site. Un grand édifice de travertin s'est formé pendant plusieurs milliers d'années grâce aux eaux chaudes qui ont déposé du carbonate de calcium (plus de deux tonnes d'eau chaudes coulent de ces sources chaque jour). En se refroidissent, elles déposent ce minéral qui, avec le temps, finit par créer des vasques et des plateformes ou terrasses. Des traces d'oxyde de fer expliquent la coloration rougeâtre de certaines terrasses.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Mammoth Hot Springs
Il faut faire vite pour contourner les terrasses et monter au sommet afin de voir les sources. En quittant Yellowstone, nous apercevons une femelle Pronghorn (Antilope d'Amérique) et son petit.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Mammoth Hot Springs
Nous voici au Montana, juste pour dîner et passer la nuit. Livingston se trouve à 90 kilomètres de la frontière de l'Etat. C'est une ville de 7000 habitants.
Avant d'aller dormir à l'Econo Lodge, nous dînons au "The Sport Family Dining Historic Setting" décoré de trophées d'élan, wapiti, cerf, bison, ours grizzli, puma, chèvre blanche des Rocheuses...
Mercredi 13 juin
A priori on va pouvoir passer cette nouvelle journée au Parc de Yellowstone même si la météo va être bien médiocre.
Départ à 9H, passage dans la petite ville de Gardiner et Jean profite du trajet pour nous raconter une le dernier épisode de l'histoire de Mélissa, Jean-Baptiste et du terrible Mac Tyer...
Arrêt aux terrasses supérieures de Mammoth Hot Springs avec les sites Angel Terrace, Canary Spring, Grassy Spring. Il fait 3°C en milieu de matinée et il neige !
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Mammoth Hot Springs
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Mammoth Hot Springs
Après cela, nous allons déjeuner et nous réchauffer à la cafétéria de Canyon Village, au coeur du parc.
En route vers 14H, nous apercevons un mouflon canadien en nous rendant aux chutes Lower Falls de la Rivière Yellowstone (l'accès aux chutes supérieures est interdit). La beauté de l'endroit est surtout due aux magnifiques dégradés de couleur des versants de la vallée que l'on peut voir de Lookout Point, Grand View et la bien nommée Inspiration View.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Yellowstone Lower Falls
La température est un peu remontée mais le ciel reste bien bas et l'atmosphère brumeuse.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - Yellowstone Lower Falls
Puis prenant la route de l'est, nous arrêtons aux mares de boue de Mud Volcano, à la source du dragon Dragon Mouth Spring et pour finir inhalation de sulfure d'hydrogène émanant du chaudron Sulfur Caldron...
Avant de reprendre le car pour quitter le parc, on peut voir quelques bisons qui paissent tranquillement et que l'on s'empresse d'aller photographier à dix mètres de distance malgré les avertissements de Jean pour qui il faut au moins respecter une distance de 20 mètres. Il faut savoir qu'un mêle pèse environ 900 kilos (800 pour les bisons d'Europe) et que ces animaux peuvent charger à la vitesse de 50 à 70 km/h. Heureusement ce sont des femelles et elles sont occupées à brouter.
Après avoir longé le lac Yellowstone, c'est dans un environnement hivernal que nous passons le col tout enneigé de Sylvan Pass à 2600 mètres d'altitude.
YELLOWSTONE National Park (Wyoming) - au col Sylvan Pass (2600 m.)
Cody, Greybull, Gillette
Mardi 13 juin soirée
Une longue descente dans des gorges nous amène à Cody à 1500 mètres d'altitude. Et comme par enchantement, le soleil du soir commence à percer à travers des plages de ciel bleu de plus en plus larges.
La ville est installée dans une plaine herbeuse semi-aride et venteuse située entre les Rocheuses du Yellowstone à l'ouest et les Bighorn Mountains, important contrefort des Rocheuses à l'est.
CODY où nous arrivons à 19H30 est une ville de 9500 habitants située sur l’ancien territoire des tribus indiennes Shoshones qui ont donné leur nom à la rivière qui traverse la ville. Mais sa célébrité tient surtout au fait qu'elle a été fondée par William Frederick Cody, alias Buffalo Bill (1846-1917), d'où son nom. Ce personnage est une figure mythique de la Conquête de l'Ouest. Il fut notamment exterminateur de bisons ce qui ne l'empêcha pas de se produire accompagné du célèbre chef indien Sitting Bull dans une troupe théâtrale populaire qui se produisit même en Europe.
Dans la ville qui se veut "capitale mondiale du rodéo", des rodéos s'y déroulent tous les soirs de juin à août avec un temps fort entre de 1er et le 4 juillet.
Au centre de la cité se trouve l'hôtel Irma, que Buffalo Bill ouvrit en 1902 en le nommant d'après le premier prénom de sa fille cadette. C'est là que nous allons dîner. Décor western avec trophée d'animaux, armes anciennes, caisse, portraits (tableaux et photos anciennes dont celle de Buffalo Bill entouré des photos de célébrités britannique lors de sa tournée à Londres en 1887). Pour faire plus authentique, la viande rôtie fondante (porc et boeuf) découpée en généreuses tranches est servie au buffet par un cow-boy portant ceinture- cartouchière et colt (!). Une spécialité fameuse mais étrange en raison de l'endroit: des épinards cuisinés avec des huitres et du bacon.
Nous dormons confortablement au Holiday Inn. Le seul regret sera l'exiguïté de sa salle à manger pour le service du petit-déjeuner le lendemain.
Mercredi 14 juin
Une bien étrange journée qui commence avec un départ à 8H. Notre car roulait depuis 45 minutes sur une autoroute monotone dans un paysage de prairie, avec d'un côté des sommets enneigés et de l'autre des reliefs tabulaire lorsque l'on entend un violant BANG! suivi d'un énergique freinage... Eclatement de pneu? Tir? Regardant alors vers l'avant, je vois le pare-brise tout étoilé à hauteur du visage du chauffeur. Alors que nous roulions à 110km/h un gros oiseau de couleur fauve, probablement un faucon (ou un canard...), s'était envolé du champ voisin et nous avait percutés. Si l'on estime l'énergie cinétique que ce choc représente, elle est de l'ordre 1000 à 1800 Joules (ou près de 100 fois la masse du volatile en kilo/force). On comprend que si le verre feuilleté n'a pas été purement et simplement défoncé, il se trouve complètement bombé vers l'intérieur.
Conciliabule entre le guide et le chauffeur. Appels téléphoniques vers leurs employeurs respectifs et interdiction formelle de descendre du car (il y a des toilettes à bord). Dans un premier temps, il serait possible de nous rapatrier vers la ville la plus proche en school bus mais à cette heure-ci il n'y en a pas de disponible. Finalement à 11H, c'est avec l'escorte d'un sheriff venu de Cody que nous gagnerons à petite vitesse la ville de Greybull (la plus proche et sur notre trajet), notre chauffeur Walter ayant mis la tenue "Safety Glass" de protection contre les éclats de verre: pull, cagoule, lunettes et casquette. On pourrait croire que l'on est pris en otage.
A 11H15, nous stationnons sur la place du supermarché de GREYBULL, une petite ville de 1900 habitants située à 1150 mètres d'altitude et éloigné de tout.
Nous devions déjeuner à Gillette à 300 kilomètres d'ici, en ayant visité le site de Devil's Tower.
Etape forcée à GREYBULL (Wyoming) - Car accidenté et "sinistrés de la route
Jean nous remet 15$ par personne à utiliser pour déjeuner à notre convenance (restaurant ouvrier, pique-nique sur parking) pendant qu'il passe de logs moment au téléphone avec son organisation. Une chose est sure, le bus ne va pouvoir être réparé rapidement car le pare-brise de remplacement va devoir venir de Las Vegas, à 1500 kilomètres (équivalente à un Paris-Madrid). Il a également a s'occuper d'un souci de santé d'un voyageur et met à profit une partie de l'après-midi pour l'accompagner dans une clinique. Expérience intéressante sur les services de santé américains: pour 10 minutes de consultation et un électrocardiogramme, il en a coûté la bagatelle de 2500$ (il y a bien 2 zéros) et il a fallu batailler pour que ne soit pas versée la somme immédiatement (il a fallu obtenir l'engagement de l'assurance)... En outre les médicaments coûtent très cher et beaucoup sont vendus en libre-service.
Etape forcée à GREYBULL (Wyoming)
Pendant notre temps libre nous avons loisir d'être interviewés par les gens du cru fort gentils qui nous offrent des friandises et iraient même jusqu'à proposer le gîte si nous étions moins nombreux. Jean nous indiquera que dans cette contrée de l'Amérique profonde WASP ("White-Anglo-Saxon-Protestant") et supportrice de Trump, nous aurions eu un accueil moins chaleureux si nous avions eu la peau plus sombre.
En déambulant dans la bourgade on verra une communauté latino célébrant un évènement familial dans une église catholique du Sacré-Coeur où l'on vénère différents saints, même lointains comme en témoigne une statue de Sainte Thérèse de Lisieux. On y est bien accueilli (on nous offre une image pieuse de Nuestra Señora Virgen de Guadalupe) mais aucun blanc ne fait partie de la fête.
Par la même occasion Jean nous explique qu'aux Etats-Unis, pour beaucoup de personnes, on n'a d'existence sociale qu'au travers de la communauté religieuse à laquelle on appartient.
A l'entrée du supermarché, des fauteuils roulants électriques auxquels on peut accrocher un caddy sont à disposition de la clientèle obèse qui n'a ainsi que quelques pas à faire depuis le parking. Et justement, tout est fait pour devenir obèse car en entrant on butte presque dans un grand caddy rempli de bonbons et une grande pelle permet de se servir généreusement en remplissant de grands sacs...
En errant au hasard, on passera près d'un camping peu engageant, du bric-à-brac d'un brocanteur... La large route qui coupe la localité est parcourue à vive allure par des trucks, des camions à deux ou trois remorques chargés de charbon ou de paille, par d'immenses camping-cars et d'aussi immenses caravanes tractées par de gros pick-up. Une voie de chemin de fer est parallèle à la route et des trains klaxonnent en passant à la gare bien visible avec de grands silos à céréales.
Etape forcée à GREYBULL (Wyoming)
Un bus de remplacement arrive de Gillette à 16H30 avec Marie, une conductrice qui doit commencer par se restaurer un peu car du coup elle n'a pas pu faire de pause à midi. Long trajet car après une demi-heure de route nous tombons sur un premier chantier routier et au lieu d'une régulation par feux rouges, ici les voitures de passage sont "stockée" pour passer la zone de travaux à petite vitesse précédés par un "Pilot car" un peu comme un "safety car" sur les circuits de Formule 1. Cela donne le temps de voir le paysage, cultures, prairies, puits de pétrole. Jean en profite pour nous annoncer une bonne nouvelle: en compensation des perturbations dans le programme dues à l'accident, le réceptif Go West ,ous offre une option parmi celles qui étaient proposées pour les jours à venir...
Entre Greybull et Gillette (Wyoming)
Enfin "libérés, c'est par la route East16 qui emprunte la vallée de la Tenslep Creek que nous attaquons une zone montagneuse couverte de conifères et encore de quelques névés accumulés derrière des barrières anti-congères. C'est la Bighorn National Forest créée en 1897 dont les altitudes vont de 1500 à 4000 mètres, d'ailleurs on passe un col à 2500 mètres. Le massif mérite son nom puisque l'on aperçoit dans les fourrés quelques bighorns, des mouflons canadiens mais l'on verra aussi des pronghorns, des antilopes d'Amérique.
Nouvelle rencontre avec un chantier routier et la nécessité de se plier au bon vouloir d'un Pilot car. Nous nous retrouvons dans une zone de plaine et passons à Buffalo vers 20H30.
Encore 110 kilomètres à parcourir. Il fait bien nuit désormais et il reste près d'une heure et demie de route avant d'arriver à Gillette ou notre déjeuner va se transformer en dîner très tardif. Marie nous quitte pour un repos bien mérité. Le restaurant Pokey's nous sert un excellent et tendre rosbif en copieuses tranches.
Dès que possible, à 23H15, nous reprenons la route car 130 kilomètres nous séparent de la frontière du Sud Dakota, auxquels il faudra en ajouter encore une centaine pour arriver à Rapid City après 1H30 du matin... Notre chauffeur est maintenant un vieux monsieur tout ridé et équipé d'appareils auditifs. C'est aussi cela l'Amérique...
Si la journée s'était déroulée normalement, c'est en milieu de journée que nous aurions dû nous rendre au site de Devil's Tower distant d'une cinquantaine de kilomètres et situé au nord-ouest des Black Hills. C'est un monolithe de 386 mètres de haut dont le sommet culmine à 1558 mètres qui a été classé monument national en 1906. Il s'est formé lors du soulèvement des Rocheuses par intrusion de magma dans les roches sédimentaires. La phonolite qui le constitue se présente sous forme de longs prismes hexagonaux en colonnes formés pendant le refroidissement. L'érosion a par la suite dégagé les roches sédimentaires environnantes qui étaient plus tendres.
Une légende des tribus indiennes de la région (Arapahos, Crows, Cheyennes, Kiowas, Lakotas, et Shoshones) raconte que quelques filles sioux cueillaient des fleurs, lorsqu'elles furent prises en chasse par des ours. Se sentant pris de pitié pour ces filles, un Grand Esprit souleva le sol sous elles. Les ours qui les poursuivaient tombèrent en griffant les parois de longues marques verticales. Cet endroit est resté sacré pour certaines tribus.
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Au DAKOTA DU SUD
Mount RUSHMORE N.M.
CRAZY HORSE Memorial
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MOUNT RUSHMORE National Memorial
Jeudi 15 juin matinée
De la frontière entre le Wyoming et le Dakota du Sud jusqu'à Rapid City, il y a 100 kilomètres. En pleine nuit, nous passons à Spearfish, "centre géographique des Etats-Unis".
En fait la journée commence très tôt puisque l'on arrive à Rapid City à 00H30 venant de Greybull via Gillette (où nous avons dîné). Au motel Travelodge la nuit sera donc bien courte mais auparavant il faut hisser nos lourdes valises par le raidillon conduisant à notre bâtiment.
RAPID CITY est une ville de 74 000 habitants, située à 975 mètres d'altitude. C'est la plus grande ville de cet Etat sans en être la capitale (qui est Pierre).
Compte tenu de cela, Jean a prévu un départ seulement à 10H30 afin que l'on récupère et parce que le chauffeur doit avoir un repos de 9 heures (dans d'autres Etats il est de 8 heures) car dans le Wyoming d'où vient ce car (De Gillette), les véhicules sont équipés de mouchard. Mais le biorythme est là et l'on se réveille à l'horaire habituel vers 6H30...
En réalité, on ne pourra repartir qu'à 11H pour que le "papy conducteur" ait eu son repos car il nous conduira toute la matinée.
Le trajet vers le site du Mont RUSHMORE sera bref, moins d'une demi-heure. Peu avant le site, nous traversons Keystone (337 habitants) sous un beau ciel bleu.
KEYSTONE (South Dakota) près du Mont Rushmore
Après toute une série de batailles dont celle de Little Bighorn contre les Amérindiens de 1876 à 1877, les États-Unis, attirés par les richesses de l'ouest, conquirent le territoire qui appartenait aux Amérindiens depuis la signature en 1868 du traité de Fort Laramie. C'est cette région des Black Hills (culminant à un peu plus de 2200 mètres) qui fut choisie pour ériger ce monument, afin d'y développer le tourisme.
Le site reçoit plus de deux millions de visiteurs par an.
Mount Rushmore National Memorial (South Dakota)
Le mémorial présidentiel des États-Unis du Mont Rushmore est une sculpture monumentale en granite qui retrace 150 ans de l'histoire du pays. Il s'étend sur 5,17 km² et se situe à 1745 mètres d'altitude. On y voit les têtes de quatre des présidents les plus marquants de l'histoire américaine sculptées dans la masse du rocher et hautes de 18 mètres. En 1925, le président Calvin Coolidge insista pour que deux républicains et un démocrate soient sculptés auprès du président Washington mais il ne fut pas entendu. Entre le 4 octobre 1927 et le 31 octobre 1941, le sculpteur Gutzon Borglum et 400 ouvriers découpèrent et sculptèrent la roche.
Sont représentés de gauche à droite:
- George Washington (1732-1799 qui fut chef d'état-major lors de la Guerre d'Indépendance et Premier président du pays pendant deux mandats 1789-1797),
- Thomas Jefferson (1743-1826, républicain, rédacteur de la Déclaration d'Indépendance, ambassadeur à Paris et troisième président pour deux mandats 180-1809, après John Adams), Thomas Jefferson devait à l’origine se situer à la droite de Washington mais à cause d’une roche non adaptée à la sculpture de son visage, il passa à gauche de Washington.
- Theodore Roosevelt (1858-1919, plus jeune président du pays, républicain, interventionniste il fit aussi deux mandats 1901-1909)
- Abraham Lincoln (1809-1865, républicain en fonction lors de la Guerre de Sécession, anti-esclavagiste il fut élu pour deux mandats en 1860 et 1860 et assassiné au début de son second mandat en 1865, dix jours après son investiture).
Il y a beaucoup de monde sur le site, une densité qu'heureusement on n'a pas rencontrée partout. La raison en est que ce jour là se déroule une fête patriotique, une cérémonie de naturalisation au cours de laquelle les futurs citoyens américains prête le serment d'allégeance au drapeau ("Pledge of Allegiance"). Cette cérémonie a lieu le plus souvent lors des célébrations annuelles de la fête de l'Indépendance le 4 juillet.
Mount Rushmore National Memorial (South Dakota)
Il est midi lorsque nous quittons le site.
CRAZY HORSE Memorial
Court trajet d'à peine une demi-heure pour les 25 kilomètres séparant les deux sites.
Ce mémorial est un monument sculpté dans la montagne d'après le projet de Korczak Ziólkowski (1908-1982, il est décèdéau Crazy Horse Memorial) et situé dans les Black Hills, dans le Dakota du Sud , représentant Crazy Horse (né vers 1840 et mort dans des circonstances troubles en 1877), un guerrier et chef de l'une des sept tribus Lakotas du peuple sioux, le clan Oglala. Son nom en anglais signifie "cheval fou" tandis que son nom en langue indienne veut dire "ses chevaux ont le feu sacré". Allié au Chef Sitting Bull, en 1876 ils remportèrent deux victoires contre la cavalerie américaine à Rosebud River et surtout à Little Bighorn lors de laquelle le général Custer trouva la mort.
Il est représenté monté sur un cheval et pointant le doigt vers l'horizon, plus précisément vers l'Est d'où son venu ses ennemis.
CRAZY HORSE Memorial (South Dakota)
Le mémorial est constitué d'une sculpture monumentale réalisée à même la montagne, de l'Indian Museum of North America (Musée indien d'Amérique du Nord) et du Native American Cultural center (Centre culturel amérindien). Le monument est en cours de réalisation sur la Thunderhead Mountain, sur un sol considéré comme sacré par certains Amérindiens. Korczak Ziólkowski avait participé à la réalisation du Mont Rushmore. En 1939, il fut sollicité par le chef indien Henry Standing Bear désireux de montrer que l'Homme Rouge avait aussi ses héros.
Mais le projet fait l'objet de controverses de la part même d'Amérindiens: sacrilège de casser la montagne, pointer du doigt est impoli et enfin on n'a aucune représentation de Crazy Horse qui refusait d'être photographié (sinon un croquis réalisé en 1934 d'après les indications de sa soeur) et on ignore même où il fut enterré.
Œuvre à but non commercial, le mémorial ne reçoit aucune subvention de la part du Dakota du Sud ou du gouvernement fédéral américain. Ziólkowski s'est vu offrir dix millions de dollars par le gouvernement fédéral en deux occasions, mais a rejeté ces propositions.
CRAZY HORSE Memorial (South Dakota)
Les dimensions finales de la sculpture seront de 195 m de longueur pour 172 m de hauteur. La tête de Crazy Horse mesure 27 m de haut (en comparaison, les têtes des quatre Présidents des États-Unis représentées sur le mont Rushmore mesurent 18 m de haut). La réalisation du monument a débuté en 1948 et il est toujours loin d'être achevé. Après la mort de Korczak Ziólkowski, l'oeuvre fut reprise par sa veuve puis désormais par sept de leurs dix enfants.
Une fois fini, il s'agira d'une des plus grandes sculptures au monde après celle de Shiv Smarak (roi guerrier indien du XVIIème siècle et le fondateur de l' Empire Maratha). En 2017, seule la tête est en partie terminée et le bras ébauché.
Après avoir pu observer le site, il est temps de déjeuner à la cafétéria du mémorial. Après quoi, nous avons le temps de visiter l'Indian Museum of North America et le Native American Cultural center.
Jeudi 15 juin après-midi
A 14H30 nous retrouvons Marie comme chauffeur pour l'après-midi. Elle a envie de parler et donc la première question que Jean lui pose c'est: «Quel âge peut bien avoir son collègue qui a conduit sur le trajet de Gillette à Rapid City?». Sa réponse a été «He is old as dust» (autrement di "Il est vieux comme la poussière"), sans doute la quatre-vingtaine...
Nous avons 90 kilomètres avant de repasser au Wyoming après être passés par la localité de Custer (1950 habitants).
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Retour par le WYOMING
Lusk
Fort Laramie
Cheyenne
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Jeudi 15 juin après-midi
Passage à Lusk
De la frontière entre le Dakota du Sud et le Wyoming jusqu'à Lusk, il y a 90 kilomètres dans un paysage de prairies. Pesage du car une nouvelle fois.
Du temps pour un bavardage de Jean avec Marie, à nouveau notre chauffeur, qui y est toute disposée. Elle est le parfait portrait-type de l'Américain(e): produit du melting-pot et réalisation du "Rêve américain" (réussite affichée dans la consommation)
Voici sa bio ou son CV si vous préférez:
- Amérindienne, originaire de Floride, métisse d'Apache et de Cherokees avec des traces de sang hispanique comme le révèle son ADN
- professeure d'espagnol, conductrice de bus ou cours particuliers lorsqu'elle a du temps libre
- 50 an, 2 grands enfants (établis)
- premier mariage avec un Mexicain
- second mariage avec un homme du Montana dont les ancêtres sont Finlandais et Irlandais. Il est contremaître dans une entreprise d'explosifs
- salaire annuel d'enseignante de 60 000$ dont le tiers disparaît en impôts
- cotisations sociales en partie prise en charge par l'école
- patrimoine! une maison de 300 000$, 2 voitures, 2 motos (Harley Davidson), 2 bateaux, 2 quads et 1 camion (gros pick-up)... car elle prend quand même des vacances !
- adepte et pratiquante des sports de contact: karaté, qwan ki do et boxe (62 combats dont 3 perdus). A bon entendeur !
Arrêt d'une bonne vingtaine de minute à Lusk, bourgade 1600 habitants. Il fait 25°C.
Pause à LUSK (Wyoming) près du Mont Rushmore
FORT LARAMIE, National Historic Site
On repart à 16H30 pour 100 kilomètres. Paysage de plaine ponctué de petits reliefs tabulaire. Un accident, voiture sur le toit, le seul que l'on verra en près de 8000 kilomètres.
Nous arrivons à Fort Laramie, bourgade de 222 habitants à ne pas confondre avec Laramie (une ville de près de 33 000 habitants, près de Cheyenne). Un important comptoir pour le commerce de fourrure y était établi vers 1830 puis ce fut un avant-poste militaire des États-Unis avant que l'armée en prenne le contrôle en 1849 afin de protéger les colons des attaques indiennes et de faciliter leur ravitaillement. C'était en effet une étape importante pour les colons se dirigeant vers l'Oregon ainsi que pour les Mormons ayant pour destination l'Utah et ce fut ainsi l'un des principaux nœuds économiques et l'un des principaux points d'installation des colons de l'Ouest américain.
FORT LARAMIE (fondé sous le nom de Fort William et connu pendant un certain temps comme Fort John) fut un centre de commandement important lors des guerres indiennes. En 1851, un premier traité y fut signé. Son rôle militaire redevint prépondérant dans les années 1860 avec l'accroissement des tensions. Au terme de la guerre de Red Cloud, en 1868, un second traité est signé dans ce fort mettant un terme à cette guerre et consacrant la défaite de l'armée américaine.
Avec l'achèvement du chemin de fer transcontinental, le fort perdit petit à petit de son importance et fut finalement démantelé en août 1890.
Près d'un vieux pont métallique abandonné et d'un ancien cimetière, les structures restantes sont préservées en tant que lieu historique national de Fort Laramie par le service des parcs nationaux. Un bien modeste site que ne reçoit que 40 000 visiteurs par an. Le parking totalement vide est là pour le prouver.
FORT LARAMIE(Wyoming) près du Mont Rushmore
Après une visite libre des casernements, des bâtiments de l'Etat-major et du parc, nous quittons à 18H pour un trajet de près de 200 kilomètres pour rejoindre la ville de Cheyenne.
CHEYENNE
Paysage rural avec des tracteurs agricoles de taille modeste, rampes d'irrigation, petits troupeaux, réfection de voirie, petit train de voyageurs (c'est si rare) mais train géant de charbon long de 2 kilomètres (2 motrices tractantes, 135 wagons et un pousseur), centrale électrique (au charbon), cimetière...
Passage en périphérie de CHEYENNE, à 1848 mètres d'altitude. Ville de rodéos avec un festival en juillet. C'est la petite capitale (64 000 habitants) excentrée du Wyoming dont on aperçoit fugitivement le Capitole.
Nous dépassons Cheyenne d'une quinzaine de kilomètres pour aller dîner au Terry Bison Ranch (voisin du The Senator's Steakhouse). Nous sommes pratiquement sur la frontière avec l'Etat du Colorado.
Dans un environnement vide l'établissement tout autant que son voisin ne semblent pas reluisants.
Je tente quand même une option, un supplément de 12$ pour un steak de bison. Déception: malgré une cuisson correcte, le morceau s'avère coriace et léger pourtant dans d'autres tablées, ce fut correct. Je regrette d'avoir réglé.
Le service y est également bancal: la bière commandée n'arrivera jamais et pour les encaissements, les employés comptent sur leurs doigts... Selon Jean, les habitants de cet Etat ne sont pas très futés...
A CHEYENNE: Terry Bison Ranch (Wyoming)
Après cela, nous remontons à Cheyenne vers 22H car le motel Microtel Inn où nous dormons se trouve au sud de la ville.
Mary nous quitte et doit rapatrier son car vers Gillette...
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Au COLORADO
DENVER
VAIL
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Vendredi 16 juin
Ayant retrouvé notre car et Walter le chauffeur, nous quittons Cheyenne à 8H en passant près de la centrale électrique au charbon. Un quart d'heure plus tard nous sommes dans le Colorado. C'est le premier Etat qui a légalisé le cannabis en 2014, même pour usage "récréatif". Il est plus facile de s'en procurer que de l'alcool!
Une fois encore, pesage du car.
Jean évoque avec Walter les propos qu'il a échangés avec Marie qui nous conduisait précédemment. Il découvre que Walter refuse de cotiser à l'assurance maladie trop chère (1500$ par mois pour la famille) à ses yeux même dans le cadre de la loi "Obamacare" de 2010. Il préfère s'acquitter de l'amende de 750$ par an (peine en vigueur depuis mai 2014). Les personnes non assurées comme lui restent sans soin pour les "petits problèmes" sinon pour les gros ennuis, elles ont recours aux urgences, aux consultations des hôpitaux publics ou à but non lucratif, aux centres de santé communautaires... Jean essaye de convaincre Walter que son attitude sur ce sujet grave n'est pas raisonnable.
DENVER
DENVER où nous arrivons à 9H30 après 150 kilomètres de route fut fondée en 1858 et était une étape incontournable pour les pionniers du XIXe siècle. Le fondateur de la ville, le général William Larimer nomma la ville Denver City en hommage au gouverneur territorial du Kansas James W. Denver.
C'est la capitale du COLORADO et la ville la plus importante avec 635 000 habitants (2,9 millions pour l'agglomération) dans un rayon de près de 950 kilomètres. En bordure des Plaines et des Rocheuses, son altitude est 1610 mètres. La cité accueille également les bâtiments de l'United States Mint qui abrite environ 33% des réserves en or du pays.
DENVER dispose de deux centres-villes situés côte à côte. Le premier où nous sommes, est appelé Downtown. Il accueille de nombreux gratte-ciel (30 de plus de cent mètres) et l'artère principale de ce centre (16th Street) est piétonne. Les rues de Denver sont organisées selon un plan quadrillé orienté vers les points cardinaux.
Pour la visite du Capitole et du centre ville, Jean nous accorde deux heures et demie.
DENVER (Colorado) - le Capitole
Devant l'entrée du capitole est érigée une statue en bronze d'indien chasseur de bison. Les marches servent de repère d'altitude pour marquer le niveau "One mile above sea level". Ce marqueur à varié entre la 15ème marche et la 18ème pour finalement être au niveau de la 13ème marche marquée d'une plaque commémorative indiquant cette altitude symbolique.
L'édifice au plan en croix grecque, fut construit dans les années 1890 avec du granite blanc du Colorado. Son dôme fut recouvert de 5,6 kilos de fines feuilles d'or depuis 1908 (avant il était en cuivre) pour commémorer la ruée vers l'or qu'a connue la région lors de la seconde moitié du XIXe siècle. Rénové en 2013, on a plus utilisé que 1,8 kilo cette fois.
L'intérieur du bâtiment utilise largement l'onyx marbre rose du Colorado, une pierre rare et provenant d'une carrière près de Beulah, ainsi que du marbre blanc provenant de carrières situées à proximité de la localité de Marbre, la bien nommée. Dans l'axe de la rotonde, un magnifique escalier d'honneur en marbre avec 57 marches et 176 balustres rutilantes en cuivre. Superbes vues vers le haut sur l'intérieur de la coupole 58 mètres au-dessus du rez-de-chaussée et vers le bas sur le puits de lumière. Au premier étage, on peut admirer le vitrail d'Emily Griffith. Par ailleurs les murs sont ornés de fresques de 1940 racontant l'histoire du Colorado. Aux étages suivants, les fenêtres sont faites de vitraux qui dépeignent des personnalités ou des évènements de l'histoire du Colorado.
Les halls de la rotonde du second étage sont décorés des présidents des États-Unis mais le portrait de Donald Trump n'est pas encore mis en place.
On peut circuler librement dans les différents étages. On pourrait même se présenter au secrétariat du gouverneur et on peut jeter un coup d'oeil dans les salles de la Chambre du Sénat (35 membres) ou dans celles des Représentants (65 membres). Réunies, les chambres forment l'Assemblée Générale.
Certains élus ont prévu des petits objets distrayant sur leur bureau pour les moments d'ennui...
DENVER (Colorado) - le Capitole: vitrail d'Emily Griffith
En face, à l'ouest du Capitole se trouve la mairie de la ville. Quelques centaines de mètres de marche sur Colfax Avenue puis nous remontons la 16th Street Mall piétonne mais cependant utilisée par le tramway. Un large rue commerciale agréablement aménagée y compris pour les obèses en fauteuil électrique, plantée et avec un bon mobilier urbain et d'animation (free piano). Egalement agréable température de 22°C. En croisant la Tremont Pl on aperçoit la Trinity United Methodist Church.
Quelques immeubles centenaires comme le Temple des Francs-Maçons (The Masonic Temple Building) datant de 1889 ou la Daniels and Fisher Tower de 1911 ont été épargnés part les immeubles modernes et gratte-ciel.
Nous partons à gauche sur Lawrence Street pour rejoindre la 14th Street que nous redescendons jusqu'au Colorado Convention Center où nous devons nous retrouver. Le bâtiment ouvert en 1990 e agrandi en 2004 ne passe pas inaperçu. A sa façade s'appuie The Big Blue Bear, un ours bleu géant (12,20 mètres) qui regarde par les vitres ce qui se passe à l'intérieur en se disant "I See What You Mean". Cette oeuvre de Lawrence Argent date de 2005. Pour la réaliser, il a fallu 5 tonnes de ferraillage et de béton.
DENVER (Colorado) - Convention Center & Big Blue Bear
On nous rendant à notre car, nous croisons de jeunes diplômés encore coiffé du fameux mortarboard (le mortier ou toque de forme carrée). Ce qui n'empêche pas de voir un SDF un peu plus loin...
Nous quittons le centre de Denver à midi.
Court trajet de quelques kilomètres du côté de Federal Boulevard pour déjeuner au restaurant Denny's. Pas de buffet mais un bon repas de poisson (tilapia) servi à table.
VAIL, station de sports d'hiver
Départ de Denver à 13H30 en direction de l'est pour une étape de 150 kilomètres à travers les Rocheuses, soit plus de deux heures et demie de trajet jusqu'à la station de sports d'hiver de Vail créée en 1962. La route de montagne monte aux environs de 3000 mètres. Arrêt photo au bord du lac artificiel Dillon Reservoir édifié en 1963 à 2748 mètres d'altitude.
DILLON RESERVOIR (Colorado) dans les Rocheuses
Trois quarts d'heure plus tard, pause plus longue à Vail. C'est une très charmante et paisible (du moins en été) petite ville de 5300 habitants à 2484 mètres d'altitude.
Des épreuves s'y déroulent dans le cadre de la coupe du monde de ski alpin et les championnats du monde 1999 s'y sont disputés.
Jolie rues, arcades et maisons peintes. Du kitsch qui ferait penser à la Bavière ou au Tyrol...
Trajet vers Grand Junction (Colorado)
Nous quittons Vail à 16H. Encore 250 kilomètres avant Grand Junction où doit se terminer la journée, soit trois heure de route encore...
Il fait pratiquement nuit lorsque nous arrivons à l'hôtel Ramada en périphérie de Grand Junction (60 000 habitants soit la ville la plus importante dans l'ouest de l'Etat).
Nous dînons de l'autre côté de la ville, près du centre commercial Rimrock Market Place, au restaurant Golden Corral. Buffet très apprécié tant en quantité qu'en qualité.
Il fait 31°C lorsque nous quittons l'établissement à 22H.
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Retour par l'UTAH
ARCHES N.P.
DEAD HORSE POINT S.P.
Sud de l'Utah, vers Monument Valley
Menu OUEST AMERICAIN
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Samedi 17 juin
Départ matinal de l'hôtel à 7H30 car Jean doit d'abord aller récupérer au centre commercial les vivres qu'il a commandées hier soir pour le pique-nique d'aujourd'hui. Un caddy plein de sandwiches avec ou sans fromage, mayonnaise et ketchup, sacs de chips, oranges... Le Père Noël...
70 kilomètres jusqu'au passage dans l'UTAH puis 130 autres kilomètres pour arriver au parc des ARCHES soit plus de deux heures de trajet.
Paysage de plateau aride, plus rien à voir avec les Plaines ou les Rocheuses. Pesage avant de passer dans l'Utah.
ARCHES National Park
Le parc national des ARCHES est situé en Utah, non loin du parc national de Canyonlands, autre parc national (que nous ne visitons pas). Il a été créé en 1971. Il reçoit annuellement plus de 1,5 million de visiteurs.
Au cœur du plateau du Colorado, à une altitude variant entre 1245 mètres et 1723 mètres, le parc couvre seulement 310 km² d'une zone semi-désertique majoritairement constituée de grès rouges travaillés par l'érosion. Grâce à l'action de l'eau et des fortes amplitudes thermiques sur le ciment des grès rouges, l'érosion a dégradé certaines couches plus friables, laissant des couches supérieures plus résistantes intactes.
L'occupation humaine remonte à 10 000 ans. Avant la colonisation européenne, le site fut occupé par les indiens Pueblos puis Païutes.
Sur le parking du Visitor Center, il est amusant de rechercher les plaques minéralogiques "exotiques". On trouvera une plaque d'Hawaï, une d'Alaska et même une de Puerto Rico (notez au passage que ce territoire qui n'est pas un Etat de l'Union - tout comme les Iles Vierges- et qui n'a donc ni son étoile sur la bannière étoilée ni représentants élus, a obtenu de revenir à son vrai nom hispanique).
ARCHES National Park (Utah) Park Avenue
Nous commençons par le site nommé PARK AVENUE situé au sud du parc national.
Nous allons parcourir deux kilomètres du sentier pendant une heure entre Park Avenue Viewpoint et Courthouse Towers Viewpoint. C'est un secteur d'érosion sous forme de tours.
Au sol, on peut voir des reste de dunes pétrifiées et tandis que les bords de la vallée sont surmontés par les tours les plus caractéristiques: Three Gossips ("3 curiosité"), l'Orgue et la Tour de Babel, le Fauteuil...
ARCHES National Park (Utah) - The Three Gossips
ARCHES National Park (Utah) - The Organ and Courthouse Towers
En reprenant le car pour se rendre dans le secteur des arches, nous passons non loin de Balanced Rock, un rocher perché en équilibre précaire sur un pilier.
ARCHES National Park (Utah) - Balanced Rock Towers
Dans le secteur des arches principales (en tout il y en a 90), nous commençons par la North Windows que nous contournons. Puis nous revenons vers Turret Arch.
ARCHES National Park (Utah) - Turret Arch Towers
Nous finissons sous l'ardent soleil du solstice (presque) d'été et à 12h15 par The Parade of Elephants et par la fameuse Double Arch.
ARCHES National Park (Utah) - Double Arch Towers
Encore un parc où l'on pourrait passer une journée entière voire plus...
DEAD HORSE POINT State Park
Nous quittons le site des Arches vers 13H. Une soixantaine de kilomètres vers le sud pour se rendre au Parc d'Etat de DEAD HORSE POINT. Son nom vient du fait que les cowboys utilisaient la configuration du site pour capturer les chevaux sauvages qu'ils y acculaient quand les plus fougueux ne se précipitaient pas du haut des falaises, justifiant ainsi le nom de l'endroit.
DEAD HORSE POINT State Park (Utah)
Il n'est pas loin de 14H30 donc il est temps de s'attaquer au pique-nique qui a été préparé. Les choses sont (trop) bien faites: un abri couvert au bord du site et même des chaises disposées comme pour un spectacle...
On s'installe en réorganisant l'espace par affinités et l'on met en perce les cubis de vin et ouvre les sacs de chips quand soudain une dame élégante, organisatrice de mariages, nous fait comprendre qu'il faut tout remettre en place en vue de la cérémonie qui doit se dérouler ici. D'ailleurs les invités commencent à arriver. Nous reprendrons donc nos agapes un peu à l'écart après avoir tenté de bien remettre les chaises en place...
DEAD HORSE POINT State Park (Utah)
Jusqu'à 16H, nous avons tout loisir de nous promener le long de la corniche qui domine une superbe boucle du Colorado taillée dans le plateau. Le canyon est bien moins profond (610 mètres) qu'en Arizona mais ici on a l'avantage de voir le fleuve.
DEAD HORSE POINT State Park (Utah)
On aperçoit des bassins d'évaporation de potasse d'un bleu azur ou d'un bleu électrique irréel. Contraste saisissant avec le paysage environnant. Plus précisément la société Intrepid Potash (le plus important producteur de chlorure de potassium aux États-Unis) extrait ici du chlorure de potassium. Estimée à 125 ans, c'est la plus grande réserve de chlorure de potassium aux États-Unis.
La potasse provient du bassin du Paradox qui s'étendait ici il ya 300 millions d'années et se trouve actuellement à 900 mètres de profondeur dans le sous-sol. L'extraction (1000 tonnes par jour) nécessite le forage de puits dans les mines et le pompage d'eau chaude pour dissoudre le potassium. Le colorant bleu cobalt est ajouté à la saumure pour faciliter l'absorption de la lumière du soleil et l'évaporation modifie l'intensité de la couleur. Le processus prend 300 jours.
Nous quittons le site à 16H. Nous avons près de 100 kilomètres pour arriver à Green River. Etrange point de chute qui fait remonter vers le nord alors que nous redescendrons plein sud le lendemain. Le logement y est sans doute moins onéreux...
Une localité de 950 habitants, au milieu de nulle-part, un endroit qui regroupe quelques hôtels, motels et restaurants.
Coucher de soleil à GREEN RIVER (Utah)
Nous dînons au restaurant Tamarik à quelques centaines de mètres de l'hôtel Americas Best Value Inn. Le seul intérêt du restaurant, c'est qu'il se trouve au bord de la Green River.
Un bien joli coucher de soleil....
Au sud de l'Utah, vers MONUMENT VALLEY
Dimanche 18 juin matin
Départ à 7H45. Nous allons traverser l'Utah du nord au sud sur sa partie orientale. Au bout d'une heure de route, nous passons à Moab (5200 habitants).
A l'est du parc national de Canyonlands, après être passés près de la superbe Wilson Arch, à mi-chemin entre Moab et Monticello (2200 habitants), localité où nous faisons un arrêt "pause technique" dans une station service. Ce que présente la boutique est édifiant, on peut voir toutes les cochonneries permettant de devenir obèse: sodas de toutes sortes, bonbons, barres chocolatées...
Nous quittons Monticello à 10H. Dans un paysage de plaine, nous passons près du lac-réservoir de Carrol.
Au nord de MONUMENT VALLEY (Utah) - Mexican Hat
A partir de White Mesa, le paysage devient plus tourmenté avec l'apparition de reliefs tabulaires. Après Bluff, nous passons près du "chapeau mexicain (Mexican Hat) puis à Olijato, avant de passer en Arizona, nous avons une déjà une superbe vue sur les tables de Monuments Valley, vues depuis le nord donc avec un petit contrejour puisqu'il est 11H30...
Arrivée à MONUMENT VALLEY (Côté Utah)
Nous allons franchir la limite d'Etat avec l'Arizona pour arriver au Visitor Center du parc tribal...
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Au nord de l'ARIZONA
MONUMENT VALLEY T.P.
LAKE POWELL
GRAND CANYON
Desert View
Survol en hélicoptère
South Rim à pied
SELIGMAN Route 66
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MONUMENT VALLEY
Dimanche 18 juin en milieu de journée
Nous sommes à 12H20 au Visitor Center de MONUMENT VALLEY Tribal Park des Navajos. En navajo, le site est appelé Tsé Bii'Ndzisgaii, ce qui signifie "Vallée des roches".
Ce parc de 371 km²occupe une part insignifiante de la plus grande réserve des Etats-Unis, une réserve qui couvre 71 000 km², plus de deux fois la Belgique, s'étendant surtout au nord-est de l'Arizona, au nord-ouest du Nouveau Mexique et par une petite partie tout au sud-est de l'Utah. 160 000 Navajos et 10 000 Hopis y vivent.
Casse-tête horaire !!!
L'Arizona n'applique pas l'horaire d'été comme son voisin du nord l'Utah pourtant dans le même fuseau horaire. Donc à la période où nous voyageons, l'Arizona a la même heure que la Californie. Mais les choses vont sérieusement se compliquer dès que vous allez entrer en territoire Navajo réparti sur quatre états comme on vient de le voir car il est important pour eux d'avoir une seule et même heure pour l'intégralité de leur nation. Les indiens Navajos observent donc l'heure de l'Utah ainsi que, par conséquent, l'heure d'été, y compris pour les territoires situés en Arizona sauf Antelope Canyon. Quant à la réserve Hopi, bien que complètement enclavée dans celle des Navajos, elle est à l'heure de l'Arizona !
Vous n'êtes pas perdu ? En tout cas, grande prudence pour les horaires qui peuvent vous être indiqués par ici...
MONUMENT VALLEY Tribal Navajo Park (Arizona)
Un site qui a fait rêver et dont on ne peut vraiment saisir l'ampleur et la beauté qu'en y étant confronté physiquement. Un joyau que les plus grands westerns ont fait connaître au monde entier
On fait un petit tour dans le Visitor Center avant d'embarquer dans les 4x4 des Navajos (prestation incluse au programme). Seulement 8 familles vivent à l'intérieur du parc en élevant des moutons.
Cette partie du plateau du Colorado est érodée mettant en valeur des buttes-témoin. Les couleurs vives de la roche viennent de l'oxyde de fer et de manganèse. Les buttes, dénommées inselbergs, sont constituées de trois strates principales: un schiste Organ à la base surmonté de grès (dit Grès de Chelly) et au sommet un autre schiste.
Dans un nuage de poussière rouge, nous allons nous enfoncer dans le parc pendant trois quarts d'heure avec cependant un premier arrêt aux boutiques d'artisanat indien (tomawaks...). En cours de route sur la Monument Valley Scenic Drive, on a pu admirer les West and East Mitten Buttes.
Après cela, autres curiosités naturelles: Three Sisters, Camel Butte et Elephant Butte. Arrêt pour le point de vue John Ford Point où il est possible de louer un cheval pour faire "la photo du siècle" en imitant John Wayne dans le film "La prisonnière du désert" produit en 1956.
MONUMENT VALLEY Tribal Navajo Park (Arizona) - Camel Butte
Nous gagnons la zone de pique-nique au pied de Rain God Mesa où va nous être servi le pique-nique navajo "monumental". Les deux petits abris de tôles avec tables et bancs ne suffisent pas pour abriter tout le monde. Quelques uns d'entre nous se joignent pour aller s'installer au pied de la falaise d'un rouge intense où l'on peut trouver de l'ombre.
A 13h15, deux jeunes indiennes nous servent dans une assiette en carton un repas typique, une tortilla (de blé et de maïs) garnie d'un rajout de mouton et de haricots rouges. Une heure plus tard, avant de repartir, un navajo à casquette et bedonnant entonne un chant monotone en s'accompagnant d'un tambour comme le battement du cœur de son peuple. Le relai est pris par une jeune fille "encasquettée" également joue de la flûte, un air reposant qui serait parfaitement adapté pour pratiquer le yoga ou la relaxation.
MONUMENT VALLEY Tribal Navajo Park (Arizona)
Puis, après un coup d'oeil par la North Window, c'est le retour au Visitor Center où nous avons un petit moment pour aller aux toilettes. Un coup d'oeil à un hogan, exemple d'habitat navajo. Le type principal est dit "femelle". Il avait primitivement une forme circulaire associée à une représentation particulière du monde et les mythes navajos et s'ouvrait par une seule porte orientée à l'est. Le hogan servait essentiellement d'habitation d'hiver. Sa structure en bois (des branches) est recouverte de terre qui constitue une bonne isolation contre le froid comme contre la chaleur. Sa forme traditionnelle a évolué à la fin du XIXe siècle lorsque le chemin de fer et les contacts avec les Blancs ont apporté des pièces de bois plus longues et plus solides.
Rapide passage au musée avant de quitter le site vers 15H.
MONUMENT VALLEY Tribal Navajo Park (Arizona) - Hogan
Long trajet, plus de deux heures pour arriver à Page.
Lac Powell (Page)
Page est une petite ville de 7600 habitants. On la remarque surtout par les cheminées de la centrale thermique à charbon des Navajos construite en 1976 et qui serait susceptible de fermer en 2019. Elle fournit de l'énergie électrique aux clients situés en Arizona, au Nevada et en Californie . Elle permet également de pomper l'eau du fleuve Colorado.
LAKE POWELL & GLEN CANYON DAM (Arizona)
Arrêt sur le côté sud du barrage Glen Canyon Dam construit sur le Colorado entre 1957 et 1964 et devint alors le quatrième plus grand barrage des États-Unis. C'est un barrage voûte de 216 mètres de hauteur. Le lac couvre un peu plus de 65 000 hectares. En aval, le Colorado traverse Glen Canyon, Marble Canyon, le Grand Canyon avant d'atteindre le barrage Hoover qui retient le Lac Mead, non loin de Las Vegas, puis de continuer son cours amaigri vers le Mexique.
Une route emprunte le barrage ce qui économise un détour de 320 kilomètres. Il a été controversé à l'origine et l'est toujours. On lui reproche des déperditions considérables d'eau par évaporation et certains demandent sa destruction.
La loi de l'état du Colorado, qui remonte à 1922, partage l'utilisation de l'eau du fleuve Colorado entre sept États du sud-ouest américain: en amont 52% reviennent au Colorado, 23% à l'Utah, 14% au Wyoming, 11% au Nouveau-Mexique; en aval, la Californie prélève 59%, l'Arizona 37% et le Nevada 4%. Ici, l'eau est utilisée essentiellement pour les activités agricoles en vertu du vieux principe américain qui, lors de la conquête de l'Ouest, attribuait la propriété des ressources à ceux qui les ont valorisées en premier. Elle est en effet détenue en majorité par 700 familles descendantes des pionniers, qui pratiquent une agriculture irriguée dévoreuse d'eau (luzerne: 12 récoltes par an, betterave à sucre) en plein désert grâce à l'eau des canaux.
LAKE POWELL (Arizona) - Glen Canyon Dam
Nous le franchissons à pied puis après s'être ainsi dégourdi les jambes, le car nous conduit à l'hôtel où l'on peut se reposer pendant une heure avant se rendre à l'aéroport vers 18 heures car 25 personnes ont pris l'option survol en avion (185€). Avant d'embarquer, il faut décliner son poids. Il y a trois avions: équipages jaune (nous), bleu et rouge.
Le vol est assuré par la compagnie Air Tours avec des avions Cessna Grand Caravan à 10 places (pilote compris) pour le circuit "GPP-1". Le vol va durer une bonne demi-heure. Avec le casque, un programme musical et des explications nous sont données et il serait possible de parler également avec le pilote.
Décollage à 18H20 pour un vol très agréable, sans la moindre turbulence, et offrant les belles lumières de la fin de journée. Ce tour comprend le survol du barrage Glen Canyon, puis en aval de Horseshoe Bend ("Courbe en fer à cheval") en direction de Marble Canyon.
LAKE POWELL (Arizona) - Horse Shoe Bend
Revenus vers le lac, nous passons devant Wahweap Marina avec la splendeur des eaux profondes bleues et vertes du lac Powell. Après quoi nous sommes en Utah avec Wahweap Bay, Alstrom Point et Gunsight Bay puis Padre Bay avec Cookie Jar Butte et encore Last Chance Bay. Sans oublier les îlots Gregory Butte ou Padres Butte. Retour au-dessus de l'Arizona avec Cummings Mesa avec Tower Butte puis Antelope Island.
LAKE POWELL (Arizona)
Les trois cheminées de la centrale thermique des Navajos nous signalent que nous sommes tout près de nous poser. Il est 18H55.
Dîner western country et nuit au Motel 6.
GRAND CANYON National Park- Desert View
Lundi 19 juin
A 6H30, petit-déjeuner non pas au motel mais dans un Denny's, et servi à table S'il vous plaît...
Long trajet de 200 kilomètres pour rejoindre le GRAND CANYON en passant par Lechee, Willow Springs et Camerone sur la route 89 puis en bifurquant sur la route 64. On aperçoit beaucoup de lieux-dits habités par des Navajos et des abris circulaires qui semblent bâtis en pierre.
Le parc national du Grand Canyon a été créé en 1919. Il couvre 4931 km². Le parc reçoit plus de 4 millions de visiteurs chaque année.
GRAND CANYON - Desert View (Arizona)
Le Grand Canyon par ses dimensions (plus de 445 kilomètres de long, de 1,5 à 30 kilomètres de large entre Nord Rim et South Rim, et 1460 mètres de profondeur en moyenne mais jusqu'à 1600 par endroit) est le plus grand canyon du monde et un des plus impressionnants musées géologiques naturels. Les deux rives sont distantes en moyenne de 16 kilomètres à vol d'oiseau, mais par la route, cela en fait près de 350.
Le canyon s’est formé il y a 5 à 6 millions d’années mais l’âge des couches rocheuses qui constituent les parois du Grand Canyon sont de périodes différentes. Le calcaire du plateau de Kaibab qui culmine à 2817 mètres au-dessus du niveau de la mer a été déposé il y a environ 270 millions d’années. Les roches les plus anciennes qui sont au fond du canyon ont plus de 1,8 milliard d’années ! C’est la pression causée par la collision des plaques tectoniques qui a poussé le plateau du Colorado, l’élevant ainsi du niveau de la mer à plus de 3000 m d’altitude tandis que le Colorado érodait la roche en la tranchant.
GRAND CANYON (Arizona) - Desert View
Nous débarquons au point de vue de Desert View, à 2267 mètres d'altitude, c'est le point le plus élevé de la rive sud et le plus éloigné Grand Canyon Village. Il a l'avantage d'offrir une vue en enfilade sur le fleuve Colorado avec sa tour d'observation en pierre de 21 mètres de haut sur 4 niveaux, construite en 1932. Sur ses murs intérieurs, on peut voir quelques peintures indiennes, et à son sommet la vue à 360° est magnifique.
Sur la route vers l'étape suivante, on voit un panneau routier signalant la présence de pumas.
GRAND CANYON National Park- Survol en hélicoptère
Visite un peu rapide car nous devons gagner l'aéroport de Tusayan, au sud de Grand Cayon Village à une vingtaine de kilomètres pour effectuer les vols en option ("offerts" pour ceux qui le veulent par le réceptif en compensation de l'incident survenu au Wyoming): 6 personnes en avion (compagnie Grand Canyon Airlines) et 31 en hélicoptère (sachant que 7 autres personnes ont préféré l'option Universal Studios à Los Angeles).
Sur ce genre d'aéronef, il ne suffit pas de déclarer un poids mais on doit se soumettre à une pesée en règle devant le comptoir car l'équilibrage de la charge est essentiel pour la sécurité et l'on est placé en fonction du poids.
L'option pour le vol en hélicoptères de 30 minutes coûte 229€. Avec sa flotte de 48 hélicoptères, la compagnie Papillon Tours a transporté plus de 600 000 touristes en hélicoptère sur les sites magiques depuis 1965. Le plus efficace et le plus agréable moyen de découvrir le Grand Cayon reste l'hélicoptère. Comparé à l'avion, l'hélicoptère laisse plus de visibilité grâce à ses vastes fenêtres latérales. Par ailleurs, il vole à basse altitude, ce qui permet de s'approcher des crêtes et de profiter d'un vol plus fluide.
Tous les vols au-dessus du Grand Canyon sont strictement contrôlés. Les hélicoptères volent à des altitudes prédéterminées et suivent des routes précises, notamment pour leur point d'entrée dans le Canyon. Avec le casque, comme la veille en avion au-dessus du Lac Powell, le bruit auquel on s'attend disparaît complètement remplacé par un programme musical et des explications qui nous sont données et il serait possible de parler également avec le pilote.
Survol en hélicoptère du GRAND CANYON (Arizona)
Nous sommes 6 personnes par appareil, pilote compris. Nous partons sur le circuit nord, après le survol de la splendide forêt Kaibab, c'est la partie centrale et la plus profonde et la plus large du Grand Canyon où la géographie est la plus diverse. Le canyon y a une largeur de près de 18 kilomètres et près de 1600 mètres de profondeur au Dragon Corridor. On peut admirer d'immenses formations rocheuses comme la Tower of Ra et des profondes vallées majestueuses.
GRAND CANYON vu d'hélicoptère (Arizona)
A midi et demi, nous déjeunons près de là au Registration Restaurant à Tusayan.
GRAND CANYON National Park- marche sur la corniche sud (South Rim Trail)
Nous avons une bonne heure pour parcourir le chemin de corniche sud, entre le Visitor Center et le Village, soit environ 3,5 kilomètre mais il faut tenir compte des arrêts à divers points de vue.
La corniche nord plus basse (2000 mètres), moins accessible est moins fréquentée bien qu'offrant de meilleurs points de vue.
Pour les marcheurs aguerris, il existe des randonnées permettant de descendre plus ou moins avec des dénivelés de 400 à près de 1000 mètres. Une journée de marche...
Corniche sud du GRAND CANYON (Arizona) - Mather Point
Pour nous, ce ne sera qu'une promenade sous un ciel bleu agrémenté de cumulonimbus qui n'augurent rien de bon.
C'est d'abord Mather Point, particulièrement spectaculaire avec une échancrure permettant d'apercevoir un tout petit bout du Colorado au loin. D'autres éperons non protégés offrent des vues vertigineuses. Puis c'est Yavapaï Viewpoint pour finir à la Hopi House. La fin du parcours se fait au pas de course sous le grondement de l'orage.
GRAND CANYON, la corniche sud - Mather Point (Arizona)
En ordre dispersé le groupe rejoint le car sauf 4 collègues qui ont mal compris la consigne et sont partis à droite (vers l'est), en direction de Grandview Point. Jean part à leur recherche mais finalement ils arrivent avec 40 minutes de retard, en ayant pris une navette.
Nous ne ferons pas l'attraction à la mode, située beaucoup plus en aval, un peu avant le lac Mead. Il s'agit de la passerelle de Grand Canyon Skywalk que les indiens Hualapai, de Peach Springs (Arizona) sur la Route 66, ont fait construire en surplomb au bord du canyon. Avec une avancé de 22 mètres, la passerelle de verre (10cm) et d'acier (500 tonnes) surplombe le fleuve large de 500 mètres qui coule 1200 mètres plus bas. Le Skywalk est capable de supporter un poids de plus de 70 tonnes (soit l'équivalent de 800 personnes de 90 kg), cependant la capacité est volontairement limitée à 120 personnes. Le coût de la passerelle mise en service en 2007 est estimé à 40 millions de dollars, financés par l'architecte du projet, David Jin (auquel on doit notamment la Mandala Bay de Las Vegas ou la vertigineuse Taipei 101, une tour de 509 mètres), qui récupère la moitié du ticket d'entrée. Cette folie architecturale fut voulue par lui, frustré de constater que de la corniche, il est souvent impossible d'apercevoir le fleuve...
SELIGMAN, sur la Route 66
Nous quittons Grand Canyon Village à 16H. Plusieurs wapitis sont aperçus dans une clairière. Quelques gouttes de pluie, pourtant Jean a reçu une alerte météo "grosse chaleur" pour demain...
Il nous reste encore près de 350 kilomètres pour arriver à Laughlin (à la pointe sud du Nevada).
A mi-chemin, vers 18H, nous faisons un arrêt de vingt minutes à SELIGMAN, sur la Route 66, une ville emblématique de la route 66, dite "mother road". Mais beaucoup de bourgades ne se pas remises de leur contournement par l’Interstate 40.
Le pèlerinage à Seligman est en revanche obligatoire. Ce petit village est en effet le berceau du renouveau de la Route 66: c’est ici qu’a été créée la première association destinée à préserver la "Route Mère", en 1987. On doit à Angel Delgadillo, un barbier de Seligman, la création de la Route 66 Association of Arizona. Dans le cabinet de la babershop trône toujours le fauteuil au cuir patiné tandis que les autres pièces de la boutique sont un bric-à-brac de vieux instruments de musiques, de plaques minéralogiques et de souvenirs en tout genre.
SELIGMAN (Arizona), sur la Route 66
Nous n'allons pas emprunter le tronçon de la Route 66 qui subsiste entre Seligman et Kingman mais l'autoroute 40 plus rapide. Après cette dernière localité, encore 50 kilomètres. Nous franchissons le Colorado, limite d'Etat, et sur la rive occidentale, nous voici enfin à Laughlin...
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Tout au sud du NEVADA
LAUGHLIN
Menu OUEST AMERICAIN
Etape précédente: retour par l'ARIZONA
Etape suivante: retour par la CALIFORNIE
LAUGHLIN
Lundi 19 juin en soirée
Le Colorado franchi, nous voici tout à la pointe sud du Nevada. Il fait encore 47°C à 20H30 à l'arrivée à LAUGHLIN surnommée "Little Las Vegas"; petite ville de 9000 habitants. Le jeu dans les casinos est principale attraction mais à une échelle beaucoup plus réduite qu'à Las Vegas car les joueurs y sont beaucoup moins riches.
Sur le Colorado qui arrose la ville, on peut pratiquer la voile, nager, pêcher, faire du ski nautique.
Nous sommes logés dans une annexe de l'imposant hôtel-casino Colorado Belle (*** avec wifi payant) construit sous forme d'un pastiche de bateau à roues à aubes comme ceux qui naviguaient sur le Mississipi et qui fait face au Tropicana, autre hôtel-casino. Il a été mis en service en 1987 par Circus Circus Enterprises également propriétaire du Edgewater Laughlin voisin. Cette entreprise est devenue Mandalay Resort Group en 1999 puis rachetée par MGM Mirage en 2005.
Nous devons passer par un long couloir sordide (plafond très bas, moquette sale), pour passer du côté du fleuve plus engageant.
LAUGHLIN (Nevada) - Colorado Belle Casino Hotel
Nos dînons au Grand Buffet Rio Vista Room dans le sous-sol de l'hôtel Edgewater.
LAUGHLIN - Petit joueur aux machines à sous !
A 22H30, pour prolonger la soirée, nous décidons de jouer aux machines à sous sans complexe puisqu'ici on trouve de petits joueurs. Nous dépenserons dollar par dollar, en misant parfois seulement sur un cent afin de faire durer le plaisir. Deux ou trois fois, ces modestes mises produirons des gains de quelques dollars (jusqu'à 3,57$) que nous nous empresserons de ...rejouer et de perdre.
A 23H30, on trouvera que l'amusement aura assez duré et qu'il est bien temps de songer à dormir.
Mardi 20 juin au matin
Pendant que le chauffeur remet nos valises en soute, on peut voir sur le parking moche, genre parking d'hypermarché, des plaques d'immatriculation exotiques: Hawaï, Alaska.
Nous reprenons la route à 8H et il fait déjà 33°C.
LAUGHLIN - Tropicana Casino Hotel
Face au Colorado Belle, le Tropicana est encadré par l'Aquarius Casiono Resort et par le Golden Nugget.
Nous repassons très temporairement en Arizona pour une quarantaine de kilomètres jusqu'à Needles où commence la Californie.
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De retour en CALIFORNIE
Amboy, Route 66
JOSHUA TREE National Park
Palm Springs
Cabazon outlets
LOS ANGELES
Observatoire Griffith
Centre ville
Quartier mexicain
Hollywood Boulevard
Universal Studios
Santa Monica
Menu OUEST AMERICAIN
Etape précédente: retour par le sud du NEVADA
Mardi 20 juin
AMBOY, Route 66
A partir de Needles, nous nous dirigeons vers l'ouest sur une centaine de kilomètres: passage à Fener à partir d'où nous empruntons une section de l'ancienne Route 66 jusqu'à AMBOY en passant par Essex, Danbly et Chambless.
AMBOY - Route66
A 10H, nous sommes à Amboy pour une "pause technique" d'un quart d'heure. C'est une localité minuscule perdue dans le Désert de Mojave et oubliée depuis l'ouverture de l'Interstate 40 en 1973. Elle ne compte que quelques habitants (4 hommes !), avec pour seul lieu marquant le Roy's Café & Motel passablement délabré. Il a été ouvert en 1938 par Roy Crowl. C'était le seul arrêt de l'essence, de la nourriture et de l'hébergement à des kilomètres de la partie de l'est du Désert de Mojave. "La ville" passée de mains en mains est devenue un décor pour le tournage de films et devait rouvrir au public en 2008 mais le restaurant a dû fermer en 2014 faute d'un approvisionnement suffisant en eau potable et en 2015, le motel a également fermé. Une boutique de souvenirs reste ouverte au café.
JOSHUA TREE National Park
Après quoi nous nous enfonçons vers le sud, dans le désert. Nous passons dans le Dry Bristol Lake puis en bordure des Cleghorn Lakes, des plaines sèches et désolées mais ce n'est pourtant qu'un semi-désert car on voit par ci par là quelques constructions isolées sommaires ou délabrées, quelques unes présentant un meilleur aspect. On a l'impression qu'habitent ici aussi bien des personnes rejetées par la société américaine, les White trashes ("Déchets blancs") que d'autres (anciens hippies...) qui ont choisi cet autre mode de vie. Leur approvisionnement en eau est un grand souci (livraison en citerne, éolienne).
Sachons que la Californie est l'Etat le plus riche des Etats-Unis (et le plus peuplé avec ses 39 millions d’habitants) et que son Produit intérieur brut (PIB) a dépassé celui de la France en 2015, ce qui virtuellement en fait la sixième puissance économique mondiale.
DESERT DE MOJAVE - Dry Bristol Lake
Au bout d'une centaine de kilomètres, dans un relief granitique qui se relève, nous arrivons au JOSHUA TREE National Park créé en 1994. L'érosion par les eaux souterraines qui sont infiltrées par des fissures a dégagé les roches les plus dures, le gneiss et le granit. En 2016, ce parc a vu passer 2 millions de visiteurs, un nombre record après les 1,8 millions venus en 2014.
Cette moitié ouest du parc que nous parcourons, assez montagneuse se rattache au Désert de Mojave. L'autre moitié plus basse, à l'est, relève de l'écosystème du Désert du Colorado.
JOSHUA TREE National Park - Hidden Valley
Avec 3200 km², c'est la moitié de la surface d'un de nos départements. Il possède un écosystème particulier car on y trouve l'habitat de l'Arbre de Josué (Yucca brevifolia), une espèce que l'on rencontre uniquement au Sud-Ouest des États-Unis. Ce nom curieux a été donné par un groupe de mormons qui traversait le désert de Mojave au milieu du XIXe siècle. C'est une espèce de yucca arborescent de la famille des agaves qui peut dépasser la dizaine de mètres de hauteur. Il supporte les températures extrêmes qui règnent perpétuellement dans ces zones de déserts, et il peut vivre près de 200 ans..
On trouve dans le parc diverses espèces de cactées et buissons épineux. Y poussent également le pin piñon (Pinus monophylla), le genévrier californien (Juniperus californica), le chêne arbustif turbinelé(Quercus turbinella), le chêne Tucker (Quercus john-tuckeri) et le Chêne Muller (Quercus cornelius-mulleri).
JOSHUA TREE National Park - Hidden Valley
On ne va pas être dérangé par les touristes...
Par 39°C et pas d'ombre, nous passons une vingtaine de minutes pour une courte balade dans la vallée cachée derrière des chaos rocheux, The Hidden Valley.
Après cela, avec le car, nous nous enfonçons d'une dizaine de kilomètres vers le sud pour atteindre le panorama de Keys View qui offre une vue époustouflante sur la Coachella Valley où passe la faille de San Andreas et, dans le lointain, Palm Spring. "La faille" est en fait un système de failles qui s'étend sur environ 1300 kilomètres de long et 140 kilomètres de large courant de San Francisco jusqu'au Golfe de Californie, au nord-ouest du Mexique, en passant par Los Angeles et des lacs salés (Salton Sea, Laguna Salada). Cette faille provoque environ 300 séismes par an (1 tous les 3 à 5 kilomètres).
Selon Wikipédia, The Big One qui est le nom donné à un tremblement de terre dévastateur devrait survenir tôt ou tard sur la côte ouest des États-Unis. Le dernier grand tremblement de terre a été provoqué par un mouvement le long de la faille de San Andreas, en 1906. Ce phénomène se reproduirait périodiquement, tous les 150 ans environ avec une probabilité de 62% qu'il se produise avant 2032 (!).
La faille de San Andrea depuis Keys View (Joshua Tree NP)
Palm Springs
Il est midi et quart et nous reprenons la route pour une quarantaine de kilomètres vers Yucca Valley où nos allons déjeuner au restaurant Applebee's. Une heure après, départ vers Palm Springs. Peu avant d'arriver à cet oasis, au nord, se déploient des fermes d'éoliennes (Wind Farms) comportant des milliers de machines (3218) de différentes tailles.
Jean a dû céder à la pression des "acheteuses" qui réclament depuis quelques jours un arrêt dans des magasins outlets ou magasins d'usines censés offrir de bons prix. Cela va se faire au détriment d'un arrêt à Palm Springs que nous ne ferons que traverser. Une autre bonne excuse, c'est qu'à 15H, il y fait pratiquement 50°C (ce jour là, le bus sont interdits dans la Vallée de la Mort où il fait 52° C).
PALM SPRINGS
PALM SPRINS compte 44 500 habitants se situe dans une sorte d'oasis, grâce aux sources, à 143 mètres d'altitude. Son nom vient du haut "palmier à jupon" (en raison des branches sèches retombantes sous la cime) ou palmier de Californie (Washingtonia filifera), qui abonde dans la région et dont le "bas de jupe" est bien taillé ici.
Le climat chaud, ensoleillé et sec (presque 300 jours de soleil par an et moins de 150 millimètres de précipitations annuelles) fait de cette petite ville un lieu de villégiature très apprécié des stars hollywoodiennes et les riches retraités californiens. Officiellement, la ville compterait 7% d'homosexuels (1% pour l'ensemble des Etats-Unis) mais il se dit que la proportion réelle serait d'un tiers.
Cabazon outlets
Nous reprenons la route vers l'ouest pour une quarantaine de kilomètres jusqu'à Cabazon pour s'arrêter au centre commercial regroupant quelque 180 boutiques d'outlets réunissant des grandes marques internationales ou plus spécifiquement américaines et offrant des prix remisés de 25 à 65%.
Petite déambulation dans les rue commerçantes agréablement aménagées pendant que nos collègues vaquent à leurs achats. Ils ne sont pas seuls car des hordes d'Asiatiques sans vont les bras chargés de paquets. On aura la surprise d'y voir une affiche publicitaire pour les montres Mido illustrée avec une photographie de l'Opéra de Rennes.
CABAZON centre commercial - Desert Hills Premium Outlets®
A 17H, après une bonne heure ici, nous repartons pour 130 kilomètres vers Norwalk, ville de la banlieue de Los Angeles, située à 27 kilomètres au sud-est du centre ville. Elle compte 107 000 habitants et a été incorporée dans le Grand Los Angeles en 1957.
Nous tombons dans les horaires d'embouteillages sur les méga autoroutes qui desservent la grande ville et ses banlieues: 2fois 5 voies ordinaires auxquelles s'ajoutent 2 fois 2 voies rapides pour les transports en commun et les véhicules à plusieurs passagers.
On remarquera au passage que le gabarit et le style de voitures n'est plus celui des grosses cylindrées et pickups de l'intérieur du pays mais ceux des berlines que l'on voit en Europe sauf qu'il n'y a de marques européennes qu'allemandes et encore elles sont minoritaires face aux asiatiques...
LOS ANGELES
Nous arrivons à 19H pour dîner dans un restaurant mexicain Casa Adelita sale, à l'image d'un quartier peu engageant et très mal situé.
A Norwalk, le motel Guesthouse Inn où nous nous rendons ensuite ne mérite pas plus d'éloge. S'il y a bien sa cour intérieure avec palmier et piscine, son environnement est nul car il est cerné par l'autoroute, une voie ferrée et un vaste parking d'un loueur et revendeur de voitures...
Nous sommes surpris que le réceptif nous organise une fin de circuit aussi peu reluisante car généralement ces organisations font en sorte que les voyageurs finissent sur une bonne impression par rapport à ces prestations de restauration et d'hôtellerie...
Observatoire Griffith
Mercredi 21 juin
Grosse journée en perspective d'où un départ dès 7H pour une journée consacrée à LOS ANGELES. La ville compte 4 millions d'habitants mais son aire urbaine approche les 19 millions. Avec l'étalement des villes américaines, elle offre un aspect de la déstructuration urbaine à laquelle la municipalité tente de remédier en densifiant et en animant le centre.
LOS ANGELES - Observatoire Griffith
Toujours beaucoup de circulation. Les "palmiers à jupon" ou palmiers de Californie sont parfois utilisés comme arbres d'alignement au bord des voies expresses et autoroutes urbaines. Nous devons traverser une partie de la ville, du sud-est au nord-ouest en direction de Glendale distante de 40 kilomètres. Nous allons au sommet de la colline où est implanté l'Observatoire Griffith au milieu d'un parc. Certes on n'est pas ici à Berverly Hills mais la montée vers le site dans un environnement boisé permet d'observer de superbes et spacieuses villas.
LOS ANGELES - L'une des villas du parc Griffith
Du haut de ses 495 mètres, on aurait une belle vue panoramique depuis l'observatoire sur Los Angeles si la ville n'était pas noyée dans le smog car on ne peut que deviner les gratte-ciel du centre des affaires. En revanche, à cette altitude l'air est clair et l'on voit parfaitement le fameux panneau Hollywood implanté en 1923 au sommet de la colline voisine qui culmine à 600 mètres. Dans un buisson fleuri, on a le plaisir de voir un colibri calliope à plastron rouge en vol stationnaire.
Température agréable d'environ 25°C.
LOS ANGELES - Downtown et Civic Center
Après trois quarts d'heure à l'Observatoire, il est 9H, nous redescendons en car pour nous rendre au centre ville et du quartier des affaires ponctués de tours de verre.
Nous parcourons le quartier dans la zone de West First Street et de South Grand Avenue. Du Music Center, on a une jolie vue sur l'Hôtel de ville, distant de 500 mètres, à travers la sculpture "The Dance and Door" (de Steven Keylon - 2013) et le Grand Park. Remarquer une autre sculpture, "Peace on Earth" (Jacques Lipchitz - 1969). La tour de la mairie (City Hall), haute de 138 mètres et au sommet pyramidal est un exemple d'Art Déco puisque construite en 1928. Jusqu'en 1967, ce fut l'édifice le plus haut de la ville qu'il était interdit de dépasser pour des raisons de risque sismique mais depuis lors les techniques de construction peuvent s'en affranchir.
LOS ANGELES - Downtown
Près de là, on ne peut pas manquer le Walt Disney Concert Hall (de Frank Gehry - 2003). Le projet put voir le jour grâce à une première donation de cinquante millions de dollars faite en 1987 par Lillian Disney, veuve de Walt Disney. L'architecture de l'édifice est complexe tant intérieurement qu'extérieurement, avec sa forme d'ailes enchevêtrées et habillées d'inox qu'il a fallu dépolir en 2005 en raison des plaintes pour éblouissement et surchauffe (effet miroir parabolique) formulées par des occupants des immeubles voisins et même des conducteurs.
LOS ANGELES - Walt Disney Concert Hall
Un lieu secret s'y cache. Il faut monter des marches et chercher ce jardin en libre accès pour le trouver.
Le Blue Ribbon Garden est un jardin de près d'un hectare installé sur le toit du Walt Disney Concert Hall. Il est caché derrière le hall et il fait l'objet d'un aménagement paysager luxuriant et fleuri tout au long de l'année. L'un des points remarquables du jardin est "A Rose for Lilly", une fontaine conçue par Frank Gehry qui rend hommage à Lillian Disney et à son amour pour les vases et les roses de porcelaine de Delft. La fontaine a l'aspect d'une énorme rose habillée d'une mosaïque de milliers de morceaux de porcelaine bleue et blanche.
LOS ANGELES - A Rose for Lilly
LOS ANGELES - quartier mexicain El Pueblo
Tout proche, l'ancien quartier mexicain d'El Pueblo est enclavé entre Chinatown et Downtown. Le centre ville que justement nous quittons vers les 10H en passant près de l'architecture moderniste de la Cathédrale Notre-Dame des Anges (Rafael Moneo - 2002).
Pour nous rendre au Pueblo, nous devons passer par un noeud autoroutier dont l'espace autour des bretelles aériennes est mis à profit par des SDF qui y ont monté leur tente tandis que les murs de soutènement en béton ont été utilisé comme support de street art.
Avant d'entrer dans le quartier mexicain, nous passons près d'un autre bâtiment moderniste de l'école des Beaux-arts "Ramón C. Cortines - Central High School for the Visual and Performing Arts" (Coop Himmelb - 2009).
El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de los Ángeles ("Le village de notre dame la reine des anges ") est un village de type espagnol fondé en 1781 à l'emplacement d'une mission qui comptait onze familles de 44 personnes). Au cours du XXe siècle la métropole américaine de Los Angeles s'est formée autour de ce noyau. Le Pueblo de Los Angeles a été la deuxième ville créée lors de la colonisation espagnole de la Haute Californie.
LOS ANGELES - El pueblo de Los Angeles
De nos jours, le plan original du Pueblo est préservé car classé comme "El Pueblo de Los Ángeles Historical Monument". Le quartier historique est centré sur la place avec un petit parc et son kiosque. Une jolie croix en bois sculpté commémore la fondation du village.
On peut y admirer l'église de Nuestra Señora la Reina de los Angeles construite en 1814 à l'emplacement d'une église bâtie en 1784. Autres édifices anciens: Pico House (1870), Garnier House (1890)...
LOS ANGELES - Nuestra Señora la Reina de Los Angeles
La rue Olivera aligne plusieurs boutiques, des restaurants, des cafés et des étals de produits mexicains.
Au n°10, se trouve la plus ancienne maison de Los Angeles. L'Avila Adobe figure parmi les bâtiments sauvés et restaurés. C'était une résidence de standing de Los Angeles, construite en 1818, par Francisco Avila, propriétaire du ranch Las Cienegas et d'une entreprise de bétail florissante. Elle a été transformée en musée en 1976 après une restauration rendue nécessaire suite au tremblement de terre de 1971. Ses murs sont faits de briques d'adobe, autrement dit d'argile et de fibres végétales, séchées au soleil .On peut y voir restitués les aménagements de nombreuses chambres, salles, bureau ou salle de bain. Une vaste cour entourée de galeries accueille une cuisine extérieure, les écuries et un atelier.
De l'autre côté de la Rue Olivera se trouve la Maison de Eloisa Martinez de Sepulveda (1887) qui est actuellement le lieu d'accueil des visiteurs du quartier historique de la Place de Los Angeles.
LOS ANGELES - Hollywood Boulevard
A 10H30, nous reprenons le car pour gagner Hollywood Boulevard. Pour cela, nous retraversons la ville sur une douzaine de kilomètres, du sud-est au nord-ouest. Le quartier se trouve au pied de la colline de l'Observatoire Griffith et de la colline d'Hollywood.
Hollywood Boulevard est l’une des plus célèbres avenues du quartier d'Hollywood. La municipalité de Hollywood est annexée à la ville de Los Angeles en 1910. C'est l'un des hauts lieux du tourisme.
Devant le Grauman's Chinese Theatre (construit en 1927 et appartenant actuellement à un groupe chinois) où sont projetés de nombreux films en avant-première, nombre de stars ont immortalisé leur passage en laissant une empreinte des pieds et des mains dans du ciment frais. Cette tradition commença avec une vedette de cinéma muet, Norma Talmadge, qui, en visite sur le chantier en 1927, posa par accident son pied dans le ciment encore frais. Elle a été imitée par plus de 200 vedettes (Marylin Monroe, Fred Astaire, John Wayne, John Travolta, Clint Eastwood...).
LOS ANGELES - célèbres empreintes sur Hollywood Boulevard
Sur une idée lancée en 1953, le Hollywood Walk of Fame ("la Promenade de la célébrité") est créé en 1958, de Gower Street jusqu'à La Brea Avenue a été créé en 1958 puis étendue entre Yucca Street et Sunset Boulevard, avec les fameuses étoiles des vedettes qui ont commencé a y être scellée depuis 1960, afin d’honorer les différentes personnalités hollywoodiennes du monde du cinéma, de la musique, de la télévision et de la radio. L'étoile de chaque vedette célébrée est insérée une dalle carrée d'environ 80 cm de côté scellé sur le trottoir. Seule l'étoile du boxeur Mohamed Ali est scellée sur un mur car il ne voulait pas que les gens puissent piétiner le nom du prophète.
Selon certaines sources, ce sont les acteurs Mary Pickford et Douglas Fairbank qui furent les premières étoiles du Walk of Fame. Pour d'autres, il s'agit de Joanne Woodwar mais avec des dates hésitant entre 1958 et 1960... D'autres encore, attribuent la première étoile à Stanley Kramer. Sur le trottoir, une étoile commémorative indique quant à elle que les 8 premières étoiles furent décernées à Olive Borden, Ronald Colman, Louise Fazenda, Preston Foster, Burt Lancaster, Edward Sedwick, Ernest Torrance et Joanne Woodward le 15 août 1958.
Bref, la 2500ème a été attribuée à Jennifer Lopez en 2013. Elles sont attribuées au rythme d'environ deux étoiles par mois et le nombre de 2600 serait maintenant dépassé et Charles Aznavour doit y trouver place au cours de l'été 2017, venant après une vingtaine d'artistes français (Maurice Jarre, Sarah Bernhardt, Maurice Chevalier, Michèle Morgan...).
En 1978, le Walk of Fame a été classé monument historique par la ville de Los Angeles.
Nous n'avons pas le temps de parcourir tout le trottoir. Déambulant sur le trottoir, on pourra y croiser Mickey, Superman
Revenons aux étoiles. On remarquera que certaines étoiles provoquent des attroupements. Un peu de succès pour Robin William, pour Elton John ou pour Celine Dion. Davantage pour Mickey Mouse ou pour Michael Jackson. Quant au nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, ce n'est pas une haie d'honneur que lui réservent les visiteurs mais une haie de la honte car son étoile est régulièrement souillée (vomi, excréments) malgré ses supporters qui la nettoient. Au moment où j'y suis passé, de bons Américains lui faisaient même un doigt d'honneur...
LOS ANGELES - l'étoile de D. Trump sur Hollywood Boulevard
Nous arrivons au Dolby Theatre (architecte David Rockwell - 2001) où sont décernés les Oscars du cinéma depuis mars 2002. Jusqu'à la faillite de Kodak en 2012, il était nommé Kodak Theatre. Le hall d'entrée avec un escalier monumental est flanqué de colonnes affichant le palmarès des films primés depuis 1927-1928 dans la catégorie "Oscar du meilleur film".
Après avoir gravi l'escalier, d'une terrasse, on a une vue sur la colline d'Hollywood avec son inscription dont les lettres de 14 mètres de haut s'étalement sur 107 mètres de long.
LOS ANGELES - HOLLYWOOD depuis Hollywood Boulevard
Pour finir, un petit coup d'oeil dans l'immense supermarché de souvenirs et de kitsch hollywoodien La La Land où est exposée l'une des Cadillac d'Elvis Presley.
LOS ANGELES - Cadillac d'Elvis au magasin La La Land sur Hollywood Boulevard
Il est déjà midi et il est grand temps de quitter ces lieux pour ceux qui ont choisi de passer l'après-midi aux Universal Studios. Nous sommes une quinzaine dont les 7 personnes qui ont choisi cette option en compensation de l'incident du Wyoming. Pour nous il en coûte 110€ (tarif pour la journée, il n'y a pas de tarif demi-journée) et Jean nous remet 15$ pour le repas que l'on pourra prendre sur le site.
LOS ANGELES - Universal Studios
Trajet de 5 kilomètres vers le nord-ouest. Le site d'Universal Studios se déploie sur le versant nord de la vallée de la Rivière de Los Angeles.
LOS ANGELES - entrée à Universal Studios
A midi et quart, sous 32°C, nous sommes à pied d'oeuvre et il ne faudra pas perdre de temps pour profiter du maximum d'attractions. Jean nous a conseillé en priorité le spectacle de cascade Waterworld basé sur le film éponyme de Kevin Reynolds (1995). L'accès n'en sera ouvert qu'à 13H pour un spectacle qui ne commence vraiment que trois quarts d'heure plus tard.
Cascades et truquages s'enchaînent dans les explosions et les flammes pendant un quart d'heure mais cela en vaut la peine.
LOS ANGELES - spectacle Waterworld (Universal Studios)
Un peu de calme après cela avec la balade en petit train dans le Studio Tour au milieu de 13 pâtés de maisons qui servent de décors sur plus d'un hectare et demi: tout un quartier d'immeubles cossus de pierre et de brique dans le style du siècle dernier, quartier de villas également cossues sur Colonial Street.
LOS ANGELES - décors Studio Tour (Universal Studios)
Nous entrons dans un hangar obscur où sur les deux cotés est projeté l'impressionnant "King Kong et les T-Rex" en 3D à 360° (P. Jackson - 2012). Après un effrayant combat entre King Kong et les dinosaures, on repart en passant devant un parc de voitures, vieilles américaines et voitures futuristes ou fantaisistes et véhicules militaires. Puis c'est un morceau de jungle en béton et silicone.
Nous arrivons dans un petit village mexicain où l'on nous montre des effets spéciaux: pluie diluvienne puis inondation "Flash Flood" qui balaie tout sur son passage. Plus loin, c'est une ville du Farwest avec magasin, forge, banque, relais de diligence...
Nouveau hangar avec simulation d'une gare souterraine au moment où survient le Big One, le grand tremblement de terre "The Great Los Angeles Earthquake", attraction présentée depuis 1989. Le plafond s'effondre et s'ouvre béant sur une rue tandis qu'un camion-citerne glisse dans la gare, se fracasse contre un pilier et s'enflamme au même moment un train arrive et déraille... Superbes effets spéciaux.
Nous voici maintenant près de Jaws Lake (littéralement "Lac des mâchoires") pour un spectacle en extérieur inspiré des "Dents de la mer", second long métrage de Steven Spielberg sorti en 1975. L'attraction a été mise en place dès 1976 à Singapour. Celle qui est présentée depuis 2001 est une évolution baptisée "Jaws on fire".
LOS ANGELES - villa-décor du quartier de Colonial Street (Universal Studios)
Maintenant nous sommes dans le quartier de villas de Colonial Street. Des maisons plus vraies que nature et plus belles les unes que les autres. Arrêt pour voir la reconstitution d'une scène de Psycho ("Psychose"), film d'horreur américain en noir et blanc réalisé par Alfred Hitchcock, sorti en 1960. On voit Norman Bate propriétaire de motel sortir en portant le cadavre de Marion dans le coffre de sa voiture puis sortir un couteau de sa veste et se dirige vers nous. Pas rassurant... mais le train repart. Ouf !
LOS ANGELES - décors War of the Worlds (Universal Studios)
Après cela, nous voici sur le site de l'énorme crash d'avion créé pour le film War of the Worlds ("La Guerre des Monde") sorti en 2005, dirigé par Steven Spielberg qui s'est inspiré du roman écrit par H.G. Wells en 1898.
Spielberg et l'équipe de tournage ont travaillé ici pendant trois jours (5 au 7 janvier 2005). Pour les besoins du film, un avion commercial Boeing 747 a été acheté par la production, puis a été coupé en morceaux et transporté ici et depuis il est resté dans l'état du tournage. L'avion a coûté 60 000 $ mais il faut y ajouter les coûts de transport vers Universal Studios avec véhicule de convoi exceptionnel, escorte de police et un hélicoptère, ce qui s'élevait à 20 000 $. Très réaliste: alarme de voiture fracassée qui hurle, turbine de réacteur qui tourne encore, un autre réacteur qui fume, maisons éventrées...
Nous entrons maintenant dans ce qui semble être un garage pour réparation de camion. On va être entraîné dans une folle course poursuite "Fast and Furious" en 3D, une attraction depuis 2015.
Trois quart d'heure que l'on n'a pas vu passer tant il y a d'attractions variées.
Nous voici revenu dans la partie haute des studios. Il est bientôt 16H et on a une furieuse envie de manger car on n'a pas encore déjeuné . Par atavisme, nous nous rendons dans "le quartier français" mais le sandwich que l'on y mange rappelle de bien loin la "french baguette". Les 15$ prévus, ça fait un peu juste pour le sandwich et une bouteille d'eau.
Mais il est déjà trop tard pour l'attraction dans le château de "The Wizarding World of Harry Potter", une attraction récente (2016).
LOS ANGELES - The Wizarding World of Harry Potter (Universal Studios)
Nous nous contenterons des vues extérieures dans le village aux toits enneigés et de l'impressionnant Hogwarts Castle bâti sur un éperon de (faux) rocher et dardant ses tours vers le ciel.
LOS ANGELES - The Wizarding World of Harry Potter: Hogwarts Castle (Universal Studios)
Un rapide tour aux attractions de la partie basse. Trop tard pour Jurassic Park, on voit l'arrivée "éclaboussante" du bateau.
En l'absence des habituelles queues extérieures, on se laisse néanmoins tenter une animation 3D à effets dynamiques "Transformers" (en place depuis 2012). Le piège, c'est que le labyrinthe d'attente se trouve dans le bâtiment et cela nous fait craindre de ne pas ressortir à temps pour notre rendez-vous avec le guide à 18H, à l'extérieur de studios. Ce sera juste mais on aura eu le temps de prendre notre dose de secousses, chutes, virages brutaux et marches arrières au milieu de robots tos plus menaçants les uns que les autres...
En quittant, le parc, on croise le sosie très réaliste de Marilyn qui, accompagnée d'un garde du corps, semble avoir terminé sa journée et nous laisse à peine le temps de prendre quelques photos.
LOS ANGELES - le sosie de Marylin vous salue bien ! (Universal Studios)
SANTA MONICA
A 18H, nous retrouvons Jean au car et nous avons une trentaine de kilomètres à parcourir pour arriver sur la côte, à Santa Monica après un long parcours contournant le secteur de Beverly Hills. On nous dépose non loin de la jetée Santa Monica Piers à 19H15. Nous y rejoignons nos collègues qui ont utilisé leur après-midi en passant plus de temps sur Hollywood Boulevard puis en se baladant sur la promenade le long de la côte entre Venice Beach et Santa Monica.
Cette ville balnéaire compte 90 000 habitants. C'est l'une des extrémités de l'historique et mythique Route 66, l'autre étant Chicago à 3945 kilomètres d'ici.
SANTA MONICA
SANTA MONICA - fin de la mythique route
Grâce à son agréable climat, Santa Monica est un lieu de détente apprécié depuis le début du XXe siècle où se rendent de nombreux touristes. Le pier (jetée sur pilotis surplombant la plage et l'océan) avec des montagnes russes, grande roue, restaurants et nombreux magasins attire la foule. On y fait un petit tour avant le repas.
Le restaurant qui nous accueille pour le dîner d'adieu est le Bubba Gump installé sur cette jetée, spécialisé dans les menus à base de crevettes. Il fait partie du Bubba Gump Shrimp Company Restaurant and Market, une chaîne internationale de 44 restaurants de fruits de mer créée en 1996 et inspirée par le film Forrest Gump (sorti en 1994). Bubba convainc le héros du film, Forrest, d'entrer dans les affaires de crevettes avec lui au début de la guerre du Vietnam.
SANTA MONICA - Pier (la jetée)
Il faut patienter car il y a foule dans le restaurant où nous sommes servis à table. La présentation du plat de crevettes et frites est originale puisque les ingrédients sont posés sur un facsimilé de une d'un journal imaginaire, le "Greenbow County Dispatch", qui relate les exploits de Forrest...
SANTA MONICA - set de table original au Bubba Gump
21H, dernier petit tour sur la jetée avant de reprendre le car pour Norwalk. Il faut traverser la ville d'ouest en est, un trajet de 40 kilomètres et une arrivée à l'hôtel à 22H30 seulement.
Nous quittons Walter qui repart demain en circuit à thème pour 35 jours avec des musiciens.
Jeudi 22 juin et Vendredi 23 juin
C'est le jour du départ. Ennuyeuse matinée libre puisqu'il n'y a rien à faire et rien à voir autour du motel. De plus le ciel contribue à la morosité, il fait gris (smog) et seulement 17° puis ça se dégage en fin de matinée.
Repas libre ce qui se traduit par l'achat de quelque chose de grignotable dans la minuscule boutique d'alimentation que l'on peut trouver dans les environs.
A 14H nous quittons le motel avec un car pour le transfert vers l'aéroport. Pour atteindre l'aéroport, nous refaisons en gros le trajet inverse de celui de la soirée du jour précédent puisque l'aéroport international de Los Angeles (LAX) est situé à 5 kilomètres au sud de Venice Beach.
Los Angeles International Airport (LAX)
En quittant les Etats-Unis, on ne passe pas sous un simple portique de sécurité à détection magnétique mais face à un scanner corporel où vous devez poser les pieds sur des repères au sol et lever les bras au ciel, une machine et un opérateur qui vous "voit" nu. Drôle de sensation quand on le sait.
En outre, les employés des sociétés de sécurité aéroportuaire peuvent aussi se montrer tatillons. J'en ai fait l'expérience que voici: mis de côté, on m'a palpé et repalpé des pieds à la tête pendant de longues minutes, j'ai dû déplier mon mouchoir et pour finir l'agent a effectué un prélèvement en frottant une sorte de petit buvard sur la paume de main pour un contrôle de détection d'explosifs ("swabbing'') à moins que ce soit pour la détection de drogue. Les dernières choses manipulées avec mes doigts était tout bonnement des chips Lay's achetées à l'aéroport même de Los Angeles... Premier passage dans la machine de détection: alerte rouge. Je me vois mal embarqué. Ma méconnaissance de l'anglais jointe au stress fait que je ne comprenais rien aux indications que l'on me donnait. Deuxième prélèvement et cette fois le test fait passer le détecteur au vert. Ouf!!! Comment sont choisies "les victimes"? Aléatoirement par tirage au sort ou en fonction de critères particuliers? Lesquels (barbe...)?
Après ces fortes émotions (j'ai mis une bonne heure à évacuer mon stress), c'est sur un Boeing 777-300 d'Air France (vol AF65) que nous ferons les quelque 9500 kilomètres au bout desquels nous retrouverons la France, le lendemain en fin de matinée (11H).
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A PROPOS DE...
LA NOUVELLE ESPAGNE
L'Empire espagnol constitue entre 1535 et 1821 une vice-royauté, la Nouvelle-Espagne, qui, outre les Philippines, va inclure une vaste partie des l'Amérique du nord correspondant aux territoires actuels du Mexique et des Etats américains de Californie, Nevada, Nouveau-Mexique, Arizona, Texas et Floride.
Les Espagnols seront confrontés aux velléités des Anglais avec le pirate F. Drake qui après avoir mis à sac Valparaiso au Chili fait escale en Haute Californie en 1579. Plus tard, au nord-ouest, ils seront concurrencés par les Russes qui s’installent le long de la côte Pacifique.
Au terme d'une guerre qui dura de 1810 à 1821, le Mexique devint indépendant du Royaume d'Espagne et de l'Empire espagnol. En 1808, Napoléon évince Ferdinand VII du trône espagnol au profit de son frère ainé Joseph "roi des Espagnes et des Indes'. La révolte des Mexicains commence en 1810. Ferdinand VII retrouve son trône en 1814 tandis que la guérilla mexicaine se poursuit de 1815 à 1820. La monarchie absolue est violemment contestée en Espagne même ce que les Mexicains mettent à profit en 1821 pour négocier leur indépendance avec le vice-roi.
La guerre américano-mexicaine éclate avec le vote par le Congrès américain de l'annexion du Texas en 1845. Elle s'achève en 1848 avec la victoire de Washington. En conséquence, le Mexique doit céder aux Américains un vaste territoire correspondant à la Californie, au Nevada, à l’Utah, à une partie du Wyoming, au Colorado et au Nouveau-Mexique actuels, soit approximativement à Sud-Ouest des États-Unis, soit près de 1,4 million de kilomètres carrés.
LA NOUVELLE FRANCE
Dès le début du XVIe siècle, des navigateurs français s'aventurent dans le golfe du Saint-Laurent. Différentes sources indiquent que des pêcheurs bretons et basques y venaient déjà pour pêcher la morue et s'approvisionner en huile de baleine, en profitant pour échanger divers objets, en particulier des objets de métal, contre les fourrures des Amérindiens.
Pour le compte du royaume de France, Jacques Cartier et Samuel de Champlain sont à l'origine de la colonisation du Canada à partir du fleuve Saint-Laurent. A l'issue de son troisième voyage, obnubilé par les richesses que les Espagnols ramènent des Amériques, il rapporte des échantillons de minéraux qui, selon lui, sont de l'or et des diamants, selon lui. il sera ridiculisé car son or n'est que de la pyrite de fer, communément appelé l'or des fous, tandis que ses diamants se révèlent être des cristaux de quartz.
À partir des années 1660, la France s'engage dans une politique d'expansion en Amérique du Nord, depuis le poste de Québec. L'un des objectif est de trouver un passage vers la Chine (Passage du Nord-Ouest). Les Français (Louis Jolliet et Jacques Marquette en 1673 puis Cavelier de La Salle en 1682) tentent cette exploration en remontant fleuve Saint-Laurent, ce qui les conduit aux Grands Lacs puis ils "tombent" sur le Mississipi qu'ils descendent jusqu'a la Nouvelle-Orléans. Ainsi nait la colonie française de Louisiane qui correspond au bassin du fleuve Mississipi (y compris son grand affluent le Missouri).
Des trappeurs s'en vont explorer les Montagnes Rocheuses. Beaucoup s'intègrent dans les communautés autochtones, épousant des Amérindiennes.
Les Français fondent ainsi la vice-royauté de Nouvelle-France qui va exister de 1534 à 1763, incluant les colonies de l'Acadie (laissée aux Anglais, avec les territoires autour de la Baie d'Hudson, en 1713 suite au traité d'Utrecht), de la Louisiane et du Canada (ce terme désignait alors seulement une partie de l'Etat actuel, ce qui correspond en gros au Québec).
Vu de France, les fourrures et la pêche tirées de Nouvelle France ne valaient pas un effort démesuré pour maintenir et développer cette colonie, surtout que la colonie n'ouvrait pas la voie à la Chine.
Ce territoire français aux Amériques servait surtout à contrer l'expansion anglaise. En effet, la position géographique de la Nouvelle-France empêchait l'expansion vers l'ouest des colonies britanniques d'Amérique du Nord ce qui entraîna de nombreuses tensions conduisant à la guerre de la Conquête ou Guerre de Sept Ans.
Lors de la Guerre des Sept Ans (1756-1763), après avoir été défaits par les Anglais qui s'emparent de Québec (1759) et de Montréal (1760), les Français abandonnent aux Anglais le Canada et l'est de la Louisiane (au-delà du Mississipi) par le traité de Paris de 1763 tandis que la Nouvelle-Orléans et la Louisiane occidentale reviennent à l'Espagne par le traité de Fontainebleau de 1762.
Cette Louisiane occidentale ainsi que ainsi que La Nouvelle-Orléans reviendront brièvement à la France napoléonienne par le traité de San Ildefonso de 1800, en échange du duché de Parme. Après avoir hésité entre les Antilles et la Louisiane, le 30 avril 1803, Napoléon vend cette dernière aux Etats-Unis (4 fois la surface de la France près du quart des Etats-Unis actuels) pour 15 millions de dollars, coupant le pied aux velléités annexionniste de la Grande-Bretagne et se procurant ainsi des subsides pour financer ses guerres continentales contre la même Angleterre. Comble de l'ironie, les Etats-Unis doivent emprunter les 80 millions de francs dus à la France auprès d'une banque anglaise et au taux de 6% (cela doublera la dépense pour les Etats-Unis).
Plus tard, en 1863-64, à la faveur de la Guerre de Sécession, Napoléon III avait rêvé d'établir un empire vassal englobant l'ouest des Etats-Unis et le Mexique avec à sa tête l'archiduc d'Autriche Maximilien de Habsbourg.
LA SEGREGATION ET RACISME ENVERS LES AFRO-AMERICAINS
La traite négrière fut l'élément (in)''humain'' dans le Commerce triangulaire établi entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique entre le XVe et le XIXe siècles.
Les esclaves noirs sont employés dans les plantations de tabac du sud mais aussi pour le développement des infrastructures. Un esclavage à fondement racialiste s'institutionnalise progressivement, à un rythme variable selon les colonies, dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
Alors que la traite des Noirs est supprimée au niveau fédéral en 1808 et que les États du Nord ont aboli l'esclavage entre 1777 et 1804, les planteurs du Sud continuaient de défendre cette institution. Seule une petite minorité de Blancs dispose d'esclaves: sur 6 millions de Blancs dans les États du Sud en 1850, 347 000 possèdent des esclaves. Au total, les Treize colonies puis les États-Unis font venir environ 600 000 Africains, soit 5 % du total des esclaves déportés vers les Amériques, jusqu'à l'interdiction de la traite atlantique en 1808. Avant la guerre de Sécession, le recensement américain de 1860 dénombre quatre millions d’esclaves dans le pays (soit 13%, même proportion actuelle d'Afro-américains) pour une population totale de 31 millions d'habitants.
Juste après la fin de la Guerre de Sécession, en 1866 et 1869, trois nouveaux amendements à la constitution sont votés pour abolir l'esclavage, libérer les quatre millions d'esclaves, leur donner la citoyenneté (mais pas aux Amérindiens qui ne pourront y prétendre qu'à partir de 1890) et le droit de vote (mais beaucoup d'Amérindiens sont en fait privés de droit de vote jusqu'en 1948). Cependant les lois Jim Crow introduisent la ségrégation raciale dans le Sud, jusque dans les années 1950-1960.
Pendant l'entre-deux guerres le racisme atteint des proportions considérables avec le Ku Klux Klan (KKK) qui compte alors 4 millions de membres (encore 8000 aujourd'hui) souvent issus de l'ancienne armée confédérée. Une organisation raciste qui refait surface après les guerres (1918, 1945, 1975, 2011).
L'histoire intérieure du pays est marquée par le mouvement afro-américain des droits civiques dans les années 1950 et 1960 menées par des leaders afro-américains comme Martin Luther King ou Malcolm X dans la lutte contre la ségrégation raciale, un autre "apartheid".
En effet, sur le plan de la société, on peut rapprocher les Etats-Unis d'Amérique d'un autre pays, l'Afrique du sud, en ce qui concerne le racisme institutionnel (le Canada, l'Australie ou la Rhodésie ont un passé guère plus glorieux - et la France ?- et on pourrait encore faire certains parallèles avec l'Allemagne nazie). Les deux pays ont eu recours à une main d'oeuvre "importée" de l'extérieur et réduite en esclavage. Ici, il s'agissait d'Africains et, là-bas, d'Asiatiques venus d'Asie du sud-est (Malaisie et Indonésie). L'esclavage a été aboli (en théorie) ici en 1865 et là-bas en 1833. Mais tout cela n'a pas empêché que le racisme institutionnel perdure encore un siècle. Ici sous la forme de la ségrégation raciale (1876-1964) et là-bas sous la forme de l'apartheid (1948-1991 et même 1994 pour les Bantoustans et townships). Une différence majeure, c'est que les Etats-Unis comptent 13% d'Afro-américains pour 80% de Blancs alors qu'en Afrique du sud il y a 79% de Noirs pour 9% de Blancs.
Les deux pays ont également largement exterminé leurs indigènes puis ont parqué (déporté) ce qui en restait. Ici, dans des Réserves indiennes "Indian reservation" (1851), et là-bas dans des pseudo-états, comme le Zululand ou le KwaNdebele, du XVIIe au début du XXe siècle.
En cinquante ans, l’écart de revenus entre Noirs et Blancs ne s’est pas réduit aux États-Unis. Quant au taux de pauvreté des Noirs demeure plus élevé que celui des Blancs, atteignant 28% en 2011, contre 10%.
Le patrimoine global d’un Blanc est de 142.000$. Celui d’un Noir est de 11.000$. Un foyer noir est en moyenne 90% moins riche qu’un foyer blanc.
Les Blancs sont 40% à obtenir un niveau Licence ou plus, contre seulement 20% pour les Noirs, et ce malgré les mesures de discrimination positives prises depuis les années 1970.
Depuis les années 1960, c’est aussi une constante : le taux de chômage des Noirs est systématiquement au moins deux fois supérieur à celui des Blancs,. En 2013, près d’un travailleur noir sur cinq s’est retrouvé au chômage. Pour les Noirs, le taux est de 13,4% contre 6,7%, c'est-à-dire que la probabilité d'être au chômage pour un Noir est deux fois plus importante qu'elle ne l'est pour un blanc.
Un homme noir avait en 2010 six fois plus de chance de se retrouver en prison qu’un homme blanc. Il faut savoir que 5% des Afro-américains adultes de sexe masculin sont en prison (contre 0,7% des Blancs). La moitié des emprisonnés à tort sont des Afro-américains (les Noirs ne représentent que 13% de la population du pays).
ET DES AMERINDIENS
Depuis 1927, la théorie la plus communément admise est celle de l'immigration de peuples asiatiques il y a 12 000 ans par le détroit de Béring. Toutefois, certaines découvertes archéologiques relevées au cours des dernières années donnent de nouvelles orientations quant au processus de colonisation préhistorique de l'Amérique du Nord.
Le débat sur l'origine et la date de l'arrivée des Amérindiens ou Native Americans en Amérique du Nord n'est pas clos. Il était encore récemment admis que le peuplement primitif des Amériques était le fait de populations mongoloïdes venues d’Asie (Sibérie) par franchissement du détroit de Béring lors d’épisodes glaciaires entre – 15 000 et – 8 500. D'autres hypothèses font remonter l'arrivée des humains à – 40 000. Les découvertes archéologiques indiquent que l'est des États-Unis est habité depuis plus de 12 000 ans. Par ailleurs, du fait qu'une empreinte de pied datant de - 12 500 a été retrouvée au Chili, il faut désormais envisager qu'une diffusion aussi rapide n'a pu se faire que par des migrations utilisant le bateau pour se déplacer. Certains scientifiques croient que les premiers habitants auraient traversé l'océan Pacifique par bateau pour arriver d'abord en Amérique du Sud. D'autres spécialistes pensent que des populations auraient pu arriver sur les côtes nord, 17 000 ans avant notre ère, lors de la déglaciation des régions du nord.
Les chevaux sont présents lorsque les premiers hommes arrivent d'Asie par la lande de terre qui relie l'Asie et l'Amérique au niveau du détroit de Béring actuel. Mais l'espèce s'était mystérieusement éteinte sur le continent américain à la fin de la dernière période glaciaire vers 7000 ans avant J-C... Jusqu'à leur réintroduction par les colons européens à partir du XVe siècle.
Ne connaissant les techniques de la métallurgie, ils ne disposent pas d'outils en fer et travaillent la terre au moyen d'instruments agraires simples, en bois. Avant l'arrivée des Européens, plusieurs civilisations se sont développées sur le territoire actuel des États-Unis: les Mound Builders ont aménagé les premiers tertres vers 3 400 av. J.-C. La cité de Cahokia, près de Saint-Louis comptait au XIIe siècle quelque 15 000 à 30 000 habitants et 120 tumulus. Dans les plaines centrales se sont installés les Sioux, chasseurs de bisons. Le sud-ouest, fut le territoire des "faiseurs de pluie" et habitants troglodytes, rebaptisés Pueblos par les Espagnols, bientôt évincés par les Apaches et les Navajos... La plupart des historiens s'accordent pour estimer la population qui vivait sur le territoire actuel des États-Unis de 8 à 10 millions de personnes en 1492 (certains avancent 18 ou 19 millions voire même de 30 à 50 millions, ça fait beaucoup, même en incluant le Canada).
Ils ont formé de multiple tribus parlant un millier de langues... Langues qui auraient des racines sino-tibétaines, introduites par des émigrants proto-asiatiques... Il y a environ 296 langues autochtones parlées (ou anciennement parlées) au nord du Mexique. Les Indiens des Plaines avaient développé une langue des signes auxiliaire pour communiquer par-delà la variété de leurs langues maternelles. Beaucoup de langues amérindiennes sont aujourd'hui menacées de disparition.
Au XVIe siècle, des tribus d'éleveurs et d'agriculteurs, Apaches, Comanches ou Pueblos, habitent les Rocheuses. Les terres situées à l'est des montagnes Rocheuses sont peuplées par des tribus amérindiennes: Cheyennes, Crows, Sioux, Hurons, Iroquois, Cherokees et Creeks qui chassent le bison mais aussi pratiquent la culture (maïs, tomates, haricots, fèves rouges, tournesol, potirons...), la cueillette, l'élevage et la pêche. Leurs seuls animaux domestiques étaient le chien et la dinde jusqu'à la réintroduction du cheval aux Amériques par les colons européens. Au nord-est, les six grandes tribus des Iroquois vivent dans la vallée du Saint-Laurent, dans le secteur des lacs Érié et Ontario, dans la vallée du fleuve Hudson et dans la partie ouest des Appalaches.
Les formes de leur habitat traditionnel sont variables: tipi dans les plaines, maison en bois dans le nord-ouest (Oregon), "maisons longues" dans l'est, maisons de terre (hogan) dans le sud-ouest (Navajos). Avec une semi-sédentarité de 15 à 20 années. La notion de propriété privée avait peu court sauf chez les sédentaires et plus la sédentarité était affirmée, plus les tribus étaient belliqueuses.
La plupart des peuples amérindiens d'Amérique du Nord étaient matriarcaux, notamment chez les Navajos et les Iroquois où le mode de filiation est matrilinéaire.
Leur fond cultuel est animiste avec la croyance en un Dieu créateur avec un panthéon de divinités ou d'esprits secondaires (soleil, lune, vent, feu, tonnerre, chasse, ruse...) dont les ancêtres.
Les Amérindiens partagent des rites communs qui ont comme principale caractéristique d’être cycliques. Avant les prières ou les grandes cérémonies (départ à la chasse, à la guerre, passage à l'âge adulte), les Amérindiens doivent se purifier: ils utilisent pour cela la hutte à sudation ou les bains rituels. Les moyens d’entrer en transe ou d’avoir des visions sont multiples : fumer ou brûler des plantes (tabac, sauge, écorce de bouleau), jeûnes ou prise de drogues comme le peyotl. Il existe bien d’autres rituels destinés à se concilier les esprits tels que les offrandes à la Terre-Mère pour faire pousser le maïs ou bien à l’esprit de l’animal tué à la chasse. Les pratiques religieuses ne sont pas le monopole d’un clergé à proprement parler. Le chaman est chargé d’entrer en contact avec les esprits et d’interpréter les signes surnaturels par l'observation de la nature, par le rêve et la transe. Sa sagesse lui permet de guérir les malades et d'atténuer la douleur par l'usage de plantes et par l'hypnose.
Les croyances relatives au passage de ce monde dans l'autre variaient selon les tribus, mais la plupart des Indiens croyaient qu'un homme avait au moins deux âmes: l'une était libre de toute attache et pouvait quitter le corps durant le sommeil et la maladie, l'autre était chevillé au corps. La première gagnait immédiatement le monde des esprits après la mort. La seconde subissait le même sort que le corps périssable ou, du moins, restait attachée à lui pendant un certain temps. Les Amérindiens (Lakotas notamment) enveloppaient leurs morts dans des peaux peintes accompagnés d'objets personnels , puis les plaçaient sur des échafaudages ou des fourches d'arbres.
Ainsi même si la qualification de génocide appliquée au traitement de ces populations suscite le débat, dans la mesure où il n’y a pas de volonté gouvernementale arrêtée d’exterminer les Amérindiens, ces derniers seront affamés (prime au massacre de bisons), spoliés de leurs terres par la violence et la fourberie (non-respect des accords signés) et privés de leur liberté de culte ainsi que du droit de parler leurs langues. Il ya bien eu un ethnocide, terme désignant l’extermination d’une culture.
La conquête de l'Ouest s'achève avec le massacre de Indiens de Wounded Knee (environ 200 indiens sioux, hommes, femmes et enfants ainsi que le chef Big Foot, furent massacrés) en 1890, en représailles après l'humiliante défaite de l'armée de Custer à Little Big Horn en 1876 par les Sioux et les Cheyennes dirigés par Sitting Bull et Crazy Horse. Pour affamer les Indiens et afin d'accaparer leurs terres, 10 millions de bisons furent abattus (le célèbre Buffalo Bill s'illustra dans ce carnage) tandis que les maladies occidentales (variole, petite vérole, typhus, tuberculose, rougeole), et l’acculturation (alcool, armes à feu) les décimaient. Ceux qui résistaient furent exterminés, scalpés (invention des Blancs), réduits en esclavage ou déportés dans les Réserves (actuellement on en compte 296 qui ne couvrent que 3% du territoire du pays). Au temps de la Guerre de Sécession et encore au début du XXe siècle, pour des personnages aussi en vue que la général Philip Sheridan (1831-1888) et le président Theodore Roosevelt (1858-1919) ''un bon Indien est un Indien mort''. Au recensement de 1860, le pays ne comptait plus que 44 000 (!) Amérindiens. Vers 1900, les Amérindiens n'auraient plus été que de 400 000 à 750 000, certains même ramenant l'effectif à 100 000 (!), le recensement en décomptant pour sa part 237 000.
En 1830, l’Indian Removal Act inaugure la politique de déplacement des populations indiennes toujours plus vers l’Ouest. Jusqu’en 1850, 100 000 Amérindiens sont déportés. En 1887, le Dawes Act permet la mise en vente des terres des tribus à des particuliers. Il resta en application jusqu'en 1934.
Les Cinq tribus "civilisées" est le terme qui désigne cinq nations d'Amérindiens du sud-est des États-Unis, considérées comme "civilisées" par la société blanche pour avoir adopté beaucoup de coutumes occidentales (dont la possession de plantations, de maisons à l'européenne et d'esclaves noirs1) et pour avoir de bonnes relations avec leurs voisins. Ces cinq nations sont les Cherokees, les Chickasaws, les Choctaws, les Creeks et les Seminoles.
Les Amérindiens ne pourront prétendre à la citoyenneté qu'à partir de 1890 et seront en fait privés du droit de vote jusqu'en 1948 malgré l'Indian Citizenship Act de 1924, reconnaissant leur participation dans la Première Guerre mondiale.
Les Indiens mènent aussi leur lutte antiraciste dans les années 1960, avec l'arrivée massive d'indiens venus de tout le pays, occupant la prison tristement célèbre d'Alcatraz pendant six mois. Les occupants se désignèrent " Indiens de toutes les tribus" et rédigèrent une déclaration intitulée "Nous tenons le Rocher" dans laquelle ils proposèrent d'acheter Alcatraz avec des perles de verre et des chiffons de toile, comme les Blancs l'avaient fait pour Manhattan trois cents ans auparavant. Le siège et l'occupation de Wounded Knee (territoire situé sur la réserve de Pine Ridge, en Dakota du Sud) du 27 Février au 8 Mai 1973 resta certainement l'évènement le plus emblématique de cette fin de XXème siècle pour tous indien américain. L'AIM (American Indian Movement), organisation tout juste constituée, fît appel à tous les indiens du pays pour engager la lutte pour la reconnaissance de leurs droits civiques ainsi que la préservation de leurs traditions ancestrales. Ce lieu a pour eux une signification toute particulière. En effet, en 1890, environ 200 indiens sioux, hommes, femmes et enfants ainsi que le chef Big Foot, furent massacrés par les soldats américains. Cet acte de barbarie, faisant écho à la dernière grande victoire des indiens à Little Big Horn en 1876.
Sur un autre plan, une procédure d’enquête pourrait être lancée afin de mettre au grand jour le crime génocidaire contre les enfants autochtones des nations originelles aux Etats-Unis, enfants qui furent, comme au Canada, arrachés à leurs familles et incarcérés dans des pensionnats gérés par le gouvernement fédéral et les églises. Des dizaines de milliers d’entre eux ont ''disparu'' entre 1820 et les années 1980. Il est important qu’une enquête soit menée de manière indépendante sans s’en remettre ni aux autorités fédérales qui masquent le crime depuis plus de 100 ans, ni à l’ONU, inféodée à l’empire par le financement de ses divers commissions et groupes de ''recherche''.
En 1988, par l’Indian Gaming Regulatory Act, les Amérindiens obtiennent l'autorisation d'ouvrir et de gérer des casinos. En 2004, ils avaient ouvert 350 établissements de jeu dans le pays qui rapportent 12 milliards d’euros par an.
La population amérindienne est passée, États-Unis et Canada confondus, d'un peu moins de 500 000 individus en 1930 à plus de 3 000 000 en 2000 (3,5 millions actuellement). En 2001, on comptait quelque trois cents réserves indiennes aux États-Unis et environ deux mille cinq cents au Canada. Mais près de 75% des Indiens des États-Unis et 42% des Indiens du Canada vivent en dehors, à la recherche d'un emploi et de meilleures conditions de vie.
Un peu plus de la moitié des Etats américains portent un nom d'origine autochtone (26/50).
ET MOINS SERIEUSEMENT, DE LA PETITE HISTOIRE DES JEANS
Le nom de ce pantalon vient de la déformation de Gênes, république maritime qui utilisait ce tissu pour les voiles de sa marine au XVIe siècle. Des tisserands de Nîmes améliorent encore ce tissu à base de coton et à armure de serge avec un petit motif oblique, le denim. Il était alors teint à l'indigo d'où la couleur bleue du blue-jean....
Quant à l'invention au milieu du XIXe siècle du pantalon qui prendra le nom de jean ou jeans, elle revient à des Américains d'origine allemande (Levi Strauss) et lettone (Jacob Davis). Le premier faisait commerce de la toile de denim et le second y coupe des pantalons de travail à coutures fortes en double X et renforcés par des rivets en cuivre au niveau des points les plus fragiles. Leur invention alors nommée Waist Overalls fut brevetée en 1873 puis imitiée à l'infini depuis lors...
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