Récit de voyage en Catalogne et à Barcelone Carnet de voyage en Catalogne
et à Barcelone Séjour en Catalogne et à Barcelone FRESQUE HISTORIQUE SUR L'ESPAGNE...
LES ORIGINES La péninsule était habitée dès le Paléolithique à l'époque glaciaire
et ils vivaient dans des grottes. Au Néolithiques apparaissent les Ligures puis
les Ibères qui s'installent surtout au sud de la péninsule (les Basques occupant
le nord). Mais des populations celtes, qu'on appellera les Celtibères viendront
ensuite s'y mêler. À partir du IXe siècle avant Jésus-Christ, les Phéniciens,
Grecs, Carthaginois installèrent des comptoirs sur les rivages méditerranéens.
Chassant les Carthaginois d'Hamilcar, les Romains conquirent la péninsule au IIe
siècle av. J.-C. laissant en héritage une langue, un corps législatif (le droit
romain) et la religion chrétienne après la conversion de Rome au christianisme.
Les Grandes Invasions survinrent lors de la chute de l'empire romain au Ve siècle.
Des barbares germaniques, les Suèves et les Vandales ainsi qu'un peuple nomade
d'origine iranienne, les Alains, envahirent l'Espagne après avoir traversé la
Gaule et franchi les Pyrénées. C'est aux Vandales que cette région doit son nom
Vandalusia->Andalucía. A leur suite, les Wisigoths, autre peuple germanique bousculé
par la pression des Huns en Europe Centrale, pénétrèrent dans l'Empire Romain
et après des victoires contre les Romains se virent concéder un royaume en Aquitaine.
Alliés des Romains, ils furent chargés par ceux-ci de rétablir l'ordre dans la
péninsule ibérique. Ils repoussèrent les Vandales en Andalousie (Bétique) et les
contraignirent même à passer le Détroit de Gibraltar (d'où ils essaimeront jusqu'en
Tunisie), les Alains au Portugal (Lusitanie) et les Suèves en Galice. Dès lors,
les Wisigoths dominèrent la péninsule jusqu'à la conquête musulmane. AL ANDALUS,
7 SIÈCLES D'ESPAGNE MAURESQUE La péninsule ibérique se trouve sur la traînée de
poudre des invasions arabes faisant suite à la conquête de La Mecque par Mahomet
moins d'un siècle plus tôt (en 630), les Maures ou Sarrasins, des Arabo-Berbères,
menés par Tariq ibn Ziyad conquirent le pays en 711 (n'oublions pas que dans la
foulée, ils poussèrent même jusqu'à Poitiers). N'y échappent que les régions montagneuses
du Nord (Asturies et Pays Basque). D'abord rattachée au califat sunnite des Omeyyades
de la lointaine Damas, l'Espagne s'émancipe peu à peu à partir de 756 et va se
doter d'un émirat puis d'un califat sunnite en 929, indépendant du califat chiite
de Bagdad (qui a supplanté Damas) et de celui de Tunis (également chiite). Sa
capitale est Cordoue. Les populations rurales se convertirent à l'islam alors
que les capitulations de villes furent assorties de la liberté religieuse pour
les chrétiens. De même, les Juifs persécutés dans les provinces restées chrétiennes
trouvèrent refuge dans les villes maures. LA RECONQUISTA et les CONQUISTADORES
La reconquête chrétienne, la Reconquista, commence dès le VIIIe siècle à partir
du petit royaume wisigoth des Asturies (et également avec Charlemagne). Au siècle
suivant, un autre foyer de reconquête se développe à partir de la Navarre. Au
XIe siècle, le royaume de Castille, au coeur de la péninsule, est devenu le plus
puissant des royaumes chrétiens et mène la "croisade" contre un califat qui s'effondre
peu à peu et se fragmente en micro-états, les Taïfas. Profitant de divisions des
rois chrétiens, les musulmans mènent une contre-offensive au XIIe siècle mais
la reconquête reprend de plus belle sous la direction des castillans. De son côté,
le royaume Portugais reconnu par les Espagnols, participe à cette reconquête.
En 1262, Cordoue est reconquise, évènement hautement symbolique, car il ne subsiste
plus en Espagne qu'un royaume islamique, celui de Grenade. La Reconquista qui
prit fin en 1492 avec l'élimination de la dernière parcelle de pouvoir musulman,
le royaume de Grenade, sous les coups des Rois catholiques, Isabelle de Castille
(qui impose la langue castillane) et Ferdinand d'Aragon qui se sont unis en 1469.
Les rois catholiques se montrent moins tolérants que ne l'étaient les musulmans
et ils s'appuient sur la Sainte Inquisition instituée en 1478! Les derniers musulmans
qui étaient restés en Espagne après la Reconquête, ou morisques, seront convertis
de force dès le début de XVe siècle, et seront finalement expulsés, suite à plusieurs
révoltes au tout début du XVIIe siècles. Pris dans l'exaltation religieuse de
la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent en 1492 de contraindre les
juifs d'Espagne à choisir entre la conversion (devenant marranes) et l'exil (ce
décret de l'Alhambra est resté officiellement en vigueur jusqu'en 1967!). La plupart
d'entre eux ont trouvé refuge en Afrique du nord (les futurs pieds noirs), alors
sous contrôle de l'Empire Ottoman. L'unification de l'Espagne actuelle aboutit
officiellement en 1512. À cette même époque, les Conquistadors bâtirent un immense
empire colonial faisant suite à la découverte de l'Amérique . DE L'APOGÉE AU DECLIN
En 1516, le petit-fils des ''rois catholiques'' Charles Ier d'Espagne accède au
trône puis, à la mort de son oncle Maximilien d'Autriche en 1519, il est élu à
la tête du Saint Empire Romain Germanique sous le nom de Charles V, plus communément
connu sous le nom de Charles Quint, jusqu'à son abdication en 1556 au profit de
son frère Ferdinand Ier de Habsbourg. Son fils Maximilien II lui succédera à la
tête de l'Empire en 1564, après avoir épousé sa cousine Marie d'Autriche, Infante
d'Espagne, en 1548. Quant au frère de Marie, PhilippeII, à partir de1598, il se
contentera de régner sur l'Espagne, les Pays-Bas et la Bourgogne... Ainsi, l'Espagne
devint au cours du XVIe siècle, la plus grande puissance d'Europe grâce aux richesses
tirées du continent américain. Outre ses colonies américaines, l'Espagne contrôle
le sud de l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal (à la suite d'une absence de successeur
au trône du Portugal en 1580 alors que ce pays était devenu indépendant depuis
quelques siècles après s'être libéré des Maures au XIe siècle) mais aussi la Bourgogne,
l'Artois et le Roussillon... Mais la puissance espagnole déclina progressivement
dès le siècle suivant en raison de guerres coûteuses notamment aux côtés des Habsbourg
du Saint Empire confrontés, d'une part, à la contestation religieuse des Etats
protestants soutenus par la France et, d'autre part, à l'épuisement des richesses
coloniales. En témoigne la victoire du petit royaume du Portugal en 1644 sur son
grand voisin qui dut reconnaître l'avènement d'une nouvelle dynartie lusitanienne.
En 1700, la branche des Habsbourg, sans descendant direct, cède la place sur le
trône d'Espagne au duc d'Anjou. Ce petit-fils de Louis XIV (dont la première épouse
était une infante espagnole Marie-Thérèse) devint roi d'Espagne sous le nom de
Philippe V, et fonda la dynastie des Bourbon rois d'Espagne. La France occupa
l'Espagne sous Napoléon Ier, au début du XIXe siècle, et cette présence étrangère
entraîna des conflits et révoltes particulièrement sanglants dans le pays, notamment
du fait de l'intrusion de l'Esprit des Lumières dans un pays ultra-conservateur.
Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au
XIXe siècle, surtout à partir des années 1820 (par exemple la Colombie de S. Bolivar
en 1819, le Pérou et le Mexique en 1821...). Une Première République espagnole
se mit en place brièvement en 1873 et 1874. Les dernières colonies (Cuba, les
Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre
qui opposa l'Espagne aux États-Unis. 350000 musulmans et 150000 juifs avaient
dû quitter le pays et parmi eux beaucoup d'élites! Isolée du reste de l'Europe
qui s'appuie encore sur des empires coloniaux (constitués plus tardivement), l'Espagne
stagna dans un état de relative arriération économique et politique. L'ESPAGNE
MODERNE La Seconde République espagnole chassa la monarchie des Bourbons en 1931.
Mais, après la victoire du Front populaire espagnol en 1936, l'extrême-droite
monarchiste menée par le général Franco (carlistes et phalangistes) se souleva.
Songeons ici aux soutiens de nature diverses qu'apportèrent aux Républicains espagnols
des hommes de bonne volonté et des sympathisants, à ce Malraux qui vint se battre
ici, à ce Nerhu, futur Premier Ministre de la future république indienne qui vint
apporter son soutien en tant que leader socialiste (Parti du Congrès qui militait
pour l'indépendance)... Après une tragique guerre civile qui dura de 1936 à 1939,
l'Espagne fut alors soumise, à la dictature franquiste. Toutefois Franco interdit
à l'armée allemande de traverser le pays pour attaquer Le caudillo décida de conserver
le pouvoir, et de ne faire rétablir la monarchie qu'après sa mort. Après son décès,
en 1975, la royauté fut effectivement restaurée mais l'attachement à la monarchie
reste incertain, au-delà du règne de Juan Carlos Ier, le nouveau roi, auquel le
pays reconnaît le mérite d'avoir rétablit rapidement la démocratie après la tentative
de putch du 23 février 1981. L'Espagne est membre de l'OTAN depuis 1981 et de
l'Union européenne depuis 1986. La nouvelle constitution de 1978 est très libérale
et décentralisatrice. De nombreux partis nationalistes se manifestent dans les
régions où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice,
Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent
d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). L'indépendantisme
le plus radical et le plus violent sera celui de l'ETA basque, organisation terroriste
prônant et pratiquant la lutte armée. La réussite économique de l'Espagne des
trente dernières années qui la distingue de son petit frère ibérique, le Portugal,
induit l'idée d'un miracle économique espagnol qui pourrait ne plus durer très
longtemps notamment en raison de "la bulle immobilière" (particulièrement visible
en Andalousie)... --------------------------------------------------------------------------------
...ET ZOOM SUR LA CATALOGNE LES ORIGINES Au Ve siècle, les Wisigoths s'emparent
de cette région, ce qui expliquerait l'origine du mot Catalunya déformation de
Gothalonia (''Pays des Goths''). La région est ensuite conquise par les Arabes
en 712. Un gouverneur régional est nommé pour administrer la province. En 777,
Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi est wali de Gérone et Barcelone lorsqu'il fait
face à l'armée de Charlemagne. La conquête du pays par Charlemagne (801) se traduit
par la naissance de la Catalogne. Les Sarrasins sont définitivement rejetés de
l'autre côté des Pyrénées en 811. Quelques mots sur ce qui s'appelait ''marche
d'Espagne'', la frontière politico-militaire de l'Empire carolingien dans la partie
orientale des Pyrénées. La domination franque est effective après sa victoire
contre les Musulmans à Gérone (785) et à Barcelone (801). Cette marche est constitué
d'une dizaine de comptés dont trois situés au nord des Pyrénées: Roussillon, Conflent
et Vallespir et un comté transpyrénéen, celui de Cerdagne. Le ''père fondateur''
de la Catalogne serait le goth Wifred (Guifré ou Guifred) le Velu, à la tête des
comtés d'Urgell, Cerdagne et Conflent dans les années 870. Le roi de France Louis
II dit le Bègue lui confie les comtés de Barcelone et de Gérone en 878, au Concile
de Troyes. Guifred le Velu prend le titre de marquis et construit peu à peu l'État
catalan autour du comté de Barcelone, notamment en rejetant la suzeraineté des
rois de France, ce qui a pour effet que ni les derniers Carolingiens, ni Hugues
Capet ne répondront aux demandes de secours de ses successeurs un siècle plus
tard? lorsque Barcelone est assiégé en 987 par Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour.
LA COURONNE D'ARAGON En 1137, Raymond Bérenger IV (1119-1162), comte de Barcelone
et de Provence épouse ''sa voisine'' l'héritière du royaume d'Aragon Pétronille,
un jeune Etat né un siècle plus tôt (1035). À ce moment naît la couronne d'Aragon
qui développe un mode d'administration original, très décentralisé pour répondre
aux fortes différences tant politiques qu'économiques et linguistiques des deux
parties de la Couronne. La Catalogne atteint son apogée au sein de la Couronne
d'Aragon. Cette sorte de confédération catalano-aragonaise a à sa tête des rois
d'Aragon qui en fait sont des Catalans! En 1117, Raimond-Bérenger II de Barcelone
hérite du Comté de Cerdagne. En 1172 Alphonse II, comte de Barcelone et roi d'Aragon
hérite du Comté du Roussillon. L'Andorre, de culture et de langue catalanes, disputée
un temps entre l'évêque d'Urgell et le comte de Foix, réussit à maintenir sa souveraineté,
en marge des grands Etats voisins. La Couronne d'Aragon étend son influence sur
le sud de la péninsule, avec la conquête du royaume de Valence (1238), ainsi qu'en
Méditerranée: les îles Baléares (1229-1230), la Sicile (les émeutes appelées Vêpres
Siciliennes, provoquent la conquête de la Sicile par Pierre III d'Aragon (1282)
et de l'ile de Malte (1283), puis la Sardaigne (1321-25) ), le Royaume de Naples
(conquis par Alphonse V d'Aragon en 1442), et temporairement la Corse (de 1420
à 1434) qui en hérite son drapeau à tête de maure. Les ''almogavres'', mercenaires
catalans, vont même créer un éphémère duché en Grèce. Cette expansion explique
l'usage de la langue catalane de nos jours au Pays Valencien, aux Baléares et
même en Sardaigne (dans l'Alguer). L'Aragon a moins de succès vers le nord après
l'échec dans la Croisade des Albigeois, de l'intervention catalano-aragonaise
ayant soutenus le parti des hérétiques Cathares implantés dans le Languedoc alors
dans la sphère d'influence du Royaume d'Aragon. Le catharisme ne s'appuie pas
sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable et non accessible,
est absent de ce monde. Ils recherchent le sens originel du message du Christ
et adoptent le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés
chrétiennes. Ils se distinguent aussi par le refus de l'alimentation carnée, leur
végétarisme étant un refus de commettre la violence à l'égard d'une créature.
Ils s'opposent aussi à la hiérarchie catholique, à laquelle ils reprochent sa
richesse ostentatoire et ses abus de pouvoir. A l'issue du conflit, la frontière
avec la France est fixée par le traité de Corbeil de 1258 conclu entreGuillaume
de Roquefeuil, ambassadeur de Jacques Ier d'Aragon, et le roi de France Louis
IX: le comté de Toulouse passe à Alphonse de Poitiers, un frère de Saint Louis
(avant d'être purement et simplement annexé en 1271 à la couronne du roi de France)
tandis que le roi de France renonce à ses prétentions sur la Catalogne. Ainsi
le Roussillon et le nord de la Cerdagne dépendent toujours du Comté de Catalogne.
La frontière est établie au sud des Corbières, marquée côté français par les forteresses
de Termes, Aguilar, Niort, Quéribus, Peyrepertuse et Puylaurens et prolongée par
les étangs de Salses. Elle passe au sud de l'ancien comté de Fenouillèdes (intégré
dans l'actuel département des Pyrénées-orientales). Le Comté du Roussillon qui
est dévolu en 1262 au royaume vassal de Majorque (royaume qui disparaît en s'intégrant
à l'Aragon en 1349). En 1276, la Cerdagne fait partie du Royaume de Majorque.
En 1344, le roi Pierre IV d'Aragon annexe le Rousillon et la Cerdagne. La papauté
organisa en 1284 une guerre baptisée "Croisade d'Aragon"pour s'opposer aux conquêtes
de Pierre III d'Aragon en Sicile. Elle lui retira la couronne d'Aragon, pour la
remettre au roi de France Philippe III. Au conflit franco-aragonais se greffa
un conflit familial dans la maison de Barcelone, puisque le roi de Majorque Jacques
II, frère de Pierre III, s'allia à Philippe III. En 1285, Philippe III s'empara
deGérone après en avoir fait le siège. Mais à l'issue d'un conflit qui tourna
au désavantage des Français décimés par la maladie, Philippe III mourut peu après
à Perpignan. Si le conflit eut peu de conséquences pour le royaume de France,
il en eut beaucoup pour le royaume de Majorque puisque le royaume des Baléares
fut confisqué par l'Aragon. VERS LE DECLIN La Catalogne amorce son déclin à la
disparition du roi Martin Ier l'Humain, dernier souverain de la dynastie de Barcelone,
mort sans héritier en 1410. En 1412, un successeur est désigné par élection, il
s'agit de son neveu, le Castillan Ferdinand Ier le Juste qui fonde la dynastie
des Trastamare. En 1462, une rébellion se produit contre son second fils Jean
II de Trastamare en conflit avec son propre fils, conflit don le roi de France
Louis XI profite pour attaquer la Catalogne. Suite au Traité de Bayonne, le Roussillon
et la Cerdagne sont donnés en gage au roi de France et sont administrés par la
France. En 1472, Jean II d'Aragon tente de es récupérer. Finalement, en 1493,
Charles VIII les abandonne à Ferdinand II d'Aragon par le Traité de Barcelone.
Le mariage de Ferdinand II d'Aragon (fils de Jean II et petit-fils de Ferdinand
Ier) avec Isabelle de Castille en 1469 est une date charnière pour l'union entre
les couronnes de Castille et d'Aragon des ''rois catholiques''. Ainsi la Catalogne
se trouve intégrée à l'empire des Habsbourg espagnols. Toutefois, au XVIe siècle,
les couronnes d'Aragon et de Castille restent séparées, même si elles sont placées
sous l'autorité du même souverain. En 1500, la couronne d'Aragon, qui comprend
les royaumes d'Aragon et de Valence, la principauté de Catalogne et les Baléares,
compte un peu moins d'un million d'habitants. La couronne de Castille, qui regroupe
le reste de l'Espagne continentale, abrite, elle, environ quatre millions d'habitants.
Pendant trois siècles, les Catalans se rebellent à de nombreuses reprises pour
défendre leurs droits face à un pouvoir de plus en plus centralisateur et cherchent
à échapper à l'effort militaire de l'empire espagnol. Les Cortes castillanes,
chambres législatives, puis en 1621 le comte-duc d'Olivares (sous le règne de
Philippe IV d'Espagne) réclament une répartition plus équitable de la charge entre
les différents entités et royaumes du Saint-Empire romain germanique. La Catalogne
se refuse à contribuer, car ce qui se passait hors de leurs frontières n'était
pas de leur compétence. Lors de la Guerre de Trente Ans opposant notamment la
France aux Habsbourg d'Espagne et duSaint-Empire romain germanique, en 1638 des
troupes françaises assiégent Fuenterrabía (Guipuscoa, en pays basque) mais la
Députation catalane maintient la Catalogne en marge du conflit, alléguant son
droit à ne pas intervenir hors de ses frontières. En 1639, Olivares choisit délibérément
la Catalogne comme front pour attaquer la France et faire en sorte que la Catalogne
se décide à contribuer aux efforts militaires. En 1640 éclate la révolte ou la
Guerre des Faucheurs (Guerra dels Segadors). Les Catalans s'opposent au très centralisateur
ministre Olivares qui veut supprimer leurs privilèges locaux pour les faire participer
à l'effort de guerre. Les Catalans révoltés prennent Barcelone et le vice-roi
lui-même fut assassiné Conscients de leur incapacité à réduire la révolte et de
leurs difficultés pour diriger un état indépendant, les gouvernants catalans s'allient
avec l'ennemi de Philippe IV : le roi de France Louis XIII, proclamé Louis Ier
comte de Barcelone, lequel nomma un vice-roi français… mais rapidement surgit
un mécontentement de la population catalane contre l'occupation française. Philippe
IV profite de l'occasion pour assiéger Barcelone en 1651 et l'armée française
se rend en 1652. Philippe IV est reconnu comme souverain (Juan de Austria est
nommé vice-roi en Catalogne). Par le traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659,
le roi de France Louis XIV conclut avec le roi d'Espagne un partage de la Catalogne.
La France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et
de Capcir et les bourgs et villages de l'est du comté de Cerdagne(Governació dels
comtats de Rosselló i Cerdanya) . De nombreuses autres clauses portent notamment
sur l'octroi de l' Artois (détach des Pays-Bas espagnols), le mariage de l'Infante
Marie-Thérèse d'Autriche avec Louis XIV... Ce traité est complété le 22 novembre
1660 par le traité de Llivia qui précise les 33 villages du Comté de Cerdagne
qui doivent demeurer au Roi de France tandis que l'enclave de Llívia reste à l’Espagne
(dont la délimitation sera fixée définitivement part le traité de Bayonne le 26
mai 1866). Charles II d'Espagne meurt en 1700 sans laisser d'héritier mais ayant
désigné comme successeur Philippe d'Anjou, le second petit-fils de Louis XIV,
afin d'éviter l'éclatement de l'empire espagnol. C'est l'origine de la Guerre
de Succession d'Espagne opposant la France aux tenants de l'archiduc Charles d'Autriche.
Le conflit s'achève le 11 septembre 1714 par la prise de Barcelone après un très
long siège par les troupes franco-espagnoles. Philippe d'Anjou devient roi d'Espagne
sous le nom de Philippe V d'Espagne, premier de la dynastie des Bourbon. L'Espagne
n'est plus une puissance majeure du continent et ses liens dynastiques avec l'Autriche
sont rompus. Dans cette guerre, la Couronne d'Aragon et donc aussi la Catalogne
ont choisi le mauvais camp, celui de la maison des Habsbourg. Cette défaite est
à l'origine de la fête nationale en Catalogne (Diada Nacional de Catalunya). Elles
sortent sort brisées et soumises de cette épreuve et il faut attendre plus d'un
siècle pour assister à la renaissance de la Catalogne. Par les ordonnances royales
dites ''Décrets de Nueva Planta'', prises entre 1707 et 1716, le royaume d'Aragon
et la Couronne d'Argon disparaissent, étant purement et simplement intégrés dans
l'Etat centralisé de la dynastie bourbonniene. La Catalogne est annexée à l'Empire
français par Napoléon Ier du 26 janvier 1812 au 10 mars 1814 et divisée en quatre
départements (Sègre, Ter, Montserrat et Bouches-de-l'Èbre, réunis en 1813 au sein
des Bouches-de-l'Èbre-Montserrat). UNE RENAISSANCE MODERNE Le 25 mars 1892, une
assemblée de 240 délégués de l'Unió Catalanista se réunit à Manresa et rédige
un document appelé Bases par la ConstituciónRegional Catalana, connu sous le nom
de Bases de Manresa, qui dresse les fondements d'une Catalogne autonome. Elle
obtient un statut d'autonomie en 1932 après la chute du roi Alphonse XIII au sein
de la Seconde République espagnole. Ce statut sera suspendu en 1939, la Catalogne
succombant aux troupes nationalistes durant la guerre civile d'Espagne. Sous le
régime autoritaire (1939-1975) du général Francisco Franco, la Catalogne perd
son statut d'autonomie et le catalan fut interdit Avec le retour de la démocratie,
la Généralité de Catalogne (Generalitat de Catalunya) est recréée en 1978. La
Constitution espagnole de 1978 déclare que l'Espagne est une nation indissoluble
qui reconnaît et garantit le droit à l'autonomie des régions qui la constituent.
On reconnaît à la Catalogne (comme au Pays basque et à la Galice), un statut particulier
de ''communauté historique'' et cela a donné naissance en 1979 au statut d'autonomie
de la Catalogne, réaménagé en 2006. Ce statut fait que la Catalogne, en tant que
''nationalité'' d'Espagne, exerce son autogouvernance comme une communauté autonome,
conformément à la Constitution. Le préambule de 2006 sur le statut d'autonomie
affirme que le Parlement a défini la Catalogne comme une nation, mais que la Constitution
espagnole reconnaît la Catalogne comme une réalité nationale. Le 10 juillet 2010,
le tribunal constitutionnel récuse les nouveaux statuts comme non conformes à
la constitution sur plusieurs points tels que les notions de nation, de justice
autonome et la fiscalité. Cette décision entraîne une manifestation rassemblant
plus d'un million de personnes le lendemain. Retour aux VOYAGES... Drapeau de
l'ESPAGNE (avec la souris découvrez celui de CATALOGNE) Parmi les origines que
l'on prête aux armoiries de la Catalogne, il y en a une qui est tout à fait légendaire
et romantique. En 870, dans une bataille contre les Normands qu'il mène au côté
de l'empereur Charles le Chauve, le comte Guifré le Velu est atteint par une flèche.
Rendant visite au blessé, l'empereur passa la main sur la blessure ouverte de
Guifré et d'un geste s'essuya sur son bouclier couleur d'or, laissant la trace
de ses quatre doigts ensanglantés donnant naissance à cet écusson d'or à quatre
pals de gueules. Le logo choisi par le Conseil Général des Pyrénées-orientales
en est la parfaite représentation... --------------------------------------------------------------------------------
Survol géographique... DE L'ESPAGNE... RELIEF ET CLIMAT : L'Espagne occupe la
plus grande partie de la péninsule ibérique. Son territoire est limité au nord
par le Golfe de Gascogne (sur l'Atlantique) les Pyrénées qui constituent la frontière
avec la France et l'Andorre, avec une enclave en territoire français, Llivia,
non loin de l'Andorre., à l'ouest par une longue frontière nord-sud avec le Portugal,
au sud par le détroit de Gibraltar seulement 15 km de largeur!) qui sépare le
continent de l'Afrique du Nord où elle possède deux enclaves, les deux villes
de Ceuta (rattachée à Cadix) et de Melilla (rattachée à Málaga) au Maroc et conquises
aux XVIe et XVIIe siècles et à l'est par la Méditerranée. Les archipels des Îles
Canaries dans l'océan Atlantique et des Îles Baléares en Méditerranée, sont des
territoires non péninsulaires de l'Espagne. Sur les côtes africaines de Méditerranée,
elle possède aussi les Îles Chafarinas, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de
la Gomera ou l'îlot Persil. L'Espagne est divisée en 17 régions, appelées communautés
autonomes. Ce sont des sortes d'États fédérés disposant d'un certain degré d'indépendance,
même si les compétences cédées par l'état central peuvent beaucoup varier de l'une
à l'autre. Les communautés autonomes sont à leur tour composées d'une ou plusieurs
provinces, en faisant un total de 50. Il s'agit du quatrième pays de l'Europe
quant à extension territoriale, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le
deuxième de l'Union européenne. Avec 506 000 km², sa superficie est d'ailleurs
très proche de celle de la France... En gros, les zones montagneuses s'étirent
parallèlement d'est en ouest, des Monts Cantabriques prolongés par les Pyrénées
au nord, aux Cordillères Bétiques d'Andalousie (Sierra Morena et Sierra Nevada)
au sud, en passant par les chaînes centrales Sierra de Gata, Sierra de Gredos,
Sierra de Guadarrama, Sierra de Cuenca et Sierra de Gudar! Plusieurs fleuves traversent
l'Espagne dont le Douro, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Jucar
et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers
dont la très historique Bidassoa. Le climat océanique et très humide du Nord s'oppose
au climat méditerranéen et très sec du Sud. Dans une grande partie de l'Espagne,
les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème. En Andalousie,
les températures moyennes varient entre 17° en hiver et 30° (littoral)-35° (intérieur)
en été. La pluviométrie est très faible, particulièrement en été, ce qui donne
naissance à des paysages semi-désertiques. POPULATION : L'Espagne comptait un
peu plus de 46 000 000 habitants au 1er janvier 2006. La densité de population,
de 87,41 hab/km², est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe
de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière.
Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours
de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.
Avec seulement 1,2 enfant par femme (il y a sans doute un rapport avec le fait
que la moitié des mariages se soldent très rapidement par des divorces), le plus
faible taux européen et l'un des plus faibles au monde, la population espagnole
serait en régression sans un apport migratoire conséquent. En effet, la population
a augmenté fortement depuis la fin des années 1990 grâce à l'arrivée de plus de
trois millions d'immigrants: en effet, entre 2000 et 2005, l'Espagne a présenté
le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement de l'Amérique
latine, d'Europe de l'Est, du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest. En 2005, 8,47%
de la population espagnole était de nationalité étrangère alimentant une philosophie
xénophobe. L'Etat espagnol a donc mis en place des grillages et des barrières
notamment dans ses enclaves marocaines pour limiter l´immigration africaine qui
tourne donc de plus en plus à la catastrophe humanitaire. Les plus grandes agglomérations
sont (en 2005) : Madrid 5 843 041 Barcelone 4 686 701 Valence 1 694 970 Séville
1 317 098 Málaga 1 074 074 ÉCONOMIE : Restée longtemps un pays agricole, l’Espagne
a connu d’importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XXe
siècle. Elle possède aujourd’hui une économie diversifiée, grâce notamment à la
croissance rapide de l’industrie depuis les années cinquante et à l’essor du tourisme.
Son secteur primaire représente 8% des actifs (contre 5% en moyenne dans la C.E.).
Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38%. À partir de 1964,
une série de plans de développement a contribué à l’expansion économique du pays.
Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale
et de l’extraction minière a été privilégié. L’Espagne est devenue en moins de
vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le chômage y est tombé
de 23% en 1996 à moins de 10% aujourd'hui! L'Espagne a largement bénéficié des
aides de la Communauté Européenne. Elles constituent 1% de son PIB depuis 10 ans
et elles ont surtout été investies dans les infrastructures. L'Espagne est un
des pays les plus visités au monde (notamment touristes de l'Europe du Nord),
avec 50 millions de visiteurs par an, et accueille le siège de l’Organisation
mondiale du tourisme (OMT). Tout cela permet à l'Espagne d'être aujourd'hui la
neuvième puissance mondiale. Son taux annuel de croissance est de 3,8% depuis
l'an 2000. A noter que celui de l'Andalousie est devenu supérieur à la moyenne
nationale, en grande partie en raison du boom de la construction dû à l'arrivée
massive de retraités d'Europe du Nord. Cette région serait en voie de devenir
"la Californie de l'Europe" s'il n'y avait le grand risque d'une crise due notamment
à l'explosion de "la bulle immobilière"... --------------------------------------------------------------------------------
ET DE LA CATALOGNE... RELIEF : Située au nord-est de la péninsule ibérique, la
''Catalogne ibérique'' (en catalan Catalunya, en espagnol Cataluña, en occitanCatalonha)
ou plus exactement la communauté autonome de Catalogne couvre la zone comprise
entre le cours inférieur de la vallée de l'Èbre et les pentes des Pyrénées centrales
et orientales qui la séparent de l'Andorre et de France (Roussillon-Cerdagne appelé
parfois Catalogne Nord ). Dans cette zone les points culminants des Pyrénées sont
le Canigou (2784 mètres d'altitude) et le Pic Carlit (2921 mètres), en France,
et la Pica d'Estats (3143 mètres), le plus haut sommet en Catalogne. Par ailleurs,
la région est bordée par l'Aragon (les provinces de Huesca, Saragosse et Teruel
) à l'ouest, la Communauté valencienne (dans la province de Castellón) au sud
et par la mer Méditerranée à l'est. Physiquement, le territoire de la ''Catalogne
ibérique'' est divisé en trois unités morphologiques: les montagnes des Pyrénées,
une zone où alternent plaines et montagnes (avec des sommets avoisinant ou dépassant
les 1000 mètres (Montseny Montsant, Montserrat) appelée Catalogne méditerranéenne
et une vaste zone centrale formée par l'érosion de l'Ebre (910 km) et de ses affluents.
L'Ebre qui rejoint la Méditerranée à hauteur de Deltebre, dans la province de
Tarragone. La Catalogne couvre une superficie de 31 950 km² (ou 32 114 km²) soit
6% de la superficie de l'Espagne. Barcelone (Barcelona) est la capitale administrative
et économique de laCatalogne. Barcelone se trouve sur la côte, au bord de la mer
Méditerranée, entre les embouchures des fleuves Besòs et Llobregat. En ce qui
concerne son relief, la ville se compose de trois parties distinctes: la montagne
de la Collserola (avec la cime du Tibidabo qui domine la ville avec ses 512 mètres),
la plaine et les deltas du Besòs et du Llobregat et des collines buttes émergeant
au-dessus de la plaine littorale, dont la plus fameuse est celle de Montjuïc à
173 mètres, à proximité du port, et ancien site des Jeux olympiques d'été de 1992.
Barcelone est située à 180 km de la frontière française, au col du Perthus. Côté
français, le relief du département des Pyrénées-Orientales est tout aussi contrasté
que celui de la Communauté de Catalogne. La plaine du Roussillon est délimitée
par des barrières naturelles : la chaîne des Corbières, au nord; celle des Pyrénées,
au sud; le massif du Canigou, à l'ouest; et, à l'est, la Méditerranée. Elle est
parcourue par le Tech, la Têt et l'Agly. CLIMAT : Le climat de la ''Catalogne
ibérique'' est varié et c'est l'un des plus irréguliers du monde. Les Pyrénées
sont caractéristiques d'un climat montagnard, voire d'un climat alpin sur les
plus hauts sommets. L'été est la saison pluvieuse dans les vallées pyrénéennes
avec de fréquentes tempêtes. L'hiver est frais ou froid selon la localisation.
Il neige souvent dans les Pyrénées, y compris à basse altitude, même à proximité
de la côte. Le printemps et l'automne sont généralement des saisons pluvieuses.
L'intérieur (y compris la province de Lérida et la partie intérieure de la province
de Barcelone) est caractérisé par un climat mi-méditerranéen mi-continental. L'intérieur
de la Catalogne est très chaud et sec en été. La température peut atteindre 35°C,
voire 40°C. Les nuits sont plus froides que sur la côte, avec des températures
de l'ordre de 14°C à 16°C. Le brouillard n'est pas rare dans les vallées et les
plaines, il peut être particulièrement persistant et peut être accompagné par
des périodes de bruine verglaçante au cours de l'hiver. Les zones côtières de
Tarragone, Barcelone et Gérone sont concernées par un climat méditerranéen. Dans
la région méditerranéenne, les étés sont secs, chauds et humides, et la température
maximale est d'environ 30 °C. A Barcelone les hivers sont plus secs (45 mm de
précipitations par mois répartis sur une huitaine de jours) que dans les climats
méditerranéens traditionnels parce que la ville n'est pas soumise au vent des
perturbations atlantiques La période de pluies, de forts orages et tempêtes est
particulièrement concentrée entre mai et octobre compris mais spécialement à partir
d'août quand la mer est parvenue à des températures superficielles élevées, avec
l'exception des mois de juin et surtout juillet nettement plus secs (moins de
précipitations que pendant les mois de la saison hivernale). Le climat de Barcelone
est caractérisé aussi par la grande irrégularité de la pluviosité annuelle, qui
est proche de 65 mm mais concentrée sur un nombre limité de jours (75). La température
moyenne annuelle à Barcelone est de l'ordre de 15C. La température des mois les
plus chauds atteint plus de 28°C en moyenne, les minimales les plus froides de
l'hiver sont supérieures à 4°C. Côté français, le climat, de type méditerranéen
bénéficie d'hivers relativement doux, les chutes de neige étant très rares en
plaine. En revanche, les étés sont chauds sans que l'occasionnel fort vent du
nord-ouest, la tramontane, ne le tempère agréablement... DEMOGRAPHIE : La communauté
autonome de Catalogne compte 7,5 millions d'habitants en 2010 soit 17% de la population
espagnole). Les immigres représentent près de 16% de sa population. Entre 1900
et 2001, la population de la Catalogne a été multipliée par trois notamment au
cours des années 1960 et au début des années 1970, favorisée par l'exode rural.
La densité est de 235 hab/km². Barcelone est la deuxième ville d'Espagne en termes
de population et d'activités, la onzième ville la plus peuplée de l'Union européenne
et la sixième en incluant sa banlieue. La région urbaine de Barcelone comprend
5 529 099 personnes et couvre une superficie de 2 268 km². La ville proprement
dite est peuplée d'environ 1 615 908 habitants et couvre une superficie de 10
km² En dehors de Barcelone, il y a d'autres villes importantes, comme Tarragone
(la région métropolitaine de Tarragone compte plus de 80 000 habitants), Sabadell,
Lleida, Gérone, Mataró. Côté français, le département des Pyrénées-Orientales
a une population inférieure au demi million d'habitants et la densité dans son
arrondissement le plus montagnard est de seulement 23 hab/km contre 245 dans celui
de Perpignan. La population est âgée. Le taux de personnes d'âge supérieur à 60
ans dépasse 28% ( alors qu'il est de 21,5% au niveau de la France entière). ÉCONOMIE
: L'économie catalane se distingue dans le contexte espagnol par un profil industriel
plus marqué et ce depuis son développement au XIXe siècle. Elle représente environ
un cinquième de l'économie de espagnole. La répartition des secteurs est la suivante
: - secteur primaire : 3% (Espagne: 4%) - secteur secondaire : 37% (Espagne: 29%)
- secteur tertiaire : 60% (Espagne: 67%) La Catalogne est la principale région
industrielle espagnole, avec la construction automobile (usines des groupes allemands
Volkswagen AG et japonais Nissan), l'électronique, la chimie et le textile et,
depuis quelques années, l'agroalimentaire. Grâce son taux de croissance de 3,7%,
en 2007, le PIB régional de la Catalogne atteint 202 509 millions d'Euros soit
20% de celui de l'Espagne (RAPPEL: pour 6% du territoire et 16% de la population).
Le PIB par habitant s'élève à 24 445 Euros. La Catalogne est la première destination
touristique de l'Espagne. Les principales destinations touristiques de la Catalogne
sont la ville de Barcelone, les plages de la Costa Brava à Gérone et la Costa
Daurada de Tarragone. C'est aussi une place financière, la Bourse de Barcelone
est la deuxième bourse d'Espagne. Les caisses d'épargne ont une grande implantation
en Catalogne. Dix des 46 caisses d'épargne espagnoles sont catalanes. La Caixaest
la première caisse d'épargne de l'Europe. La première banque privée d'origine
catalane est la Banco Sabadell, qui occupe le quatrième rang des banques privées
en Espagne. La crise bancaire induite par l'éclatement de la bulle immobilière
l'affecte donc fortement. Fin 2005, la Catalogne est, après Madrid, la deuxième
communauté d'Espagne où le prix du logement est le plus cher: 3397 euros le m²
et Barcelone est la ville la plus chère d'Espagne, avec un prix moyen de 3700
euros le m². L'endettement de la région, avec 41 milliards d'euros de dette en
2012, est particulièrement élevé, la plaçant dans une situation de quasi banqueroute
et pourrait conduire à un défaut de paiement et la communauté autonome en est
réduite à demander une aide de 5 milliards d'Euros à l'Etat espagnol qui n'est
pourtant pas en meilleure posture. Barcelone est considérée comme une métropole
mondiale en raison de son importance dans les domaines de la finance, du commerce
international, de l'édition, des arts, du divertissement et des médias. Barcelone
est donc un centre économique majeur qui jouit de surcroît d'un des principaux
ports méditerranéens et du deuxième aéroport espagnol derrière celui de Madrid.
Côté français, l'économie est structurée autour de trois secteurs principaux:
l'agriculture, l'industrie et les services notamment grâce au tourisme (estival
et thermal). Le développement de Barcelone et de la Catalogne tire l'économie
locale vers des secteurs tels que logistique, mécanique et électronique. Notre
périple en résumé: J1 24/07 - Trajet vers Le Boulou - Visite de Carcassonne au
passage J2 25/07 - Nord du Roussillon: entre Perpignan, Canet et Salses - Châteaux
"cathares", Fenouillèdes, Ille/Tech, Castelnou J3 26/07 Sud du Roussillon: entre
St Génis, St Cyprien, Banyuls J4 27/07 Départ pour Barcelone: Rambla, quarier
gothique, colline de Montjuic, Sagrada Familia... J5 28/07 Barcelone: pl. de Catalogne,
quartier Eixample, Parc Güell... J6 29/07 Sant Cugat del Vallès, Montserrat, Girona
(Gérone) et retour au Boulou J7 30/07 Villages typique de l'arrière-pays de la
Costa Brava et Cadaquès J8 31/07 - Céret et St Ferréol - Remontée de la vallée
du Tech pour s'installer à Prats de Mollo. -> Grosse panne de voiture (l'assistance
nous prêt un véhicule pour 7 jours + 2 jours de prolongation) J9 01/08 Randonnée
au départ de Prats vers le Miracle J10 02/08 - Randonnée au départ d'Amélie les
Bains-Montalba vers le Roc de France - Visite des gorges de La Fou J11 03/08 Randonnée
au départ de Prats vers la Tour du Mir J12 04/08 Randonnée au départ de Prats-La
Preste vers les col Prégon et Siern J13 05/08 - Randonnée au départ de St Laurent
de Cerdans vers le Mont Capele - Visite des villages de Coustouges et Serralongue
J14 06/0/8 Matinée pluvieuse Petite randonnée ves le Col d'Ares J15 07/08 - Randonnée
au départ de la mine de Batère (à Corsavy) vers le Pic Gallinasse - Arrêt au village
de Montferrer J16 08/08 Trop long (300km) et éprouvant circuit pour visiter la
vallée de la Têt, la Cerdagne et retour à Prats en passant par le Ripollès en
Espagne J17 09/08 - Visite de sites de la vallée du Tech: Arles/Tech, Palalda
d'Amélie, St Martin de Fenollar -> Récupération de notre voiture et retour --------------------------------------------------------------------------------
Régions parcourues, sites et lieux visités: En prolégomènes: Catalunya del Nord
(Pyrénées Orientales) Les Cathares Catalogne ibérique (Nord-est) La langue catalane
Barcelone Antoni GAUDÍ Régions ou villes comptant des sites, paysages ou monuments
classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo .
--------------------------------------------------------------------------------
Documentation et crédits mes notes de voyage "Espagne" Collection Guide de tourisme
(guide vert) aux Editions Michelin - Clermont-Ferrand 1979 "Barcelone et la Catalogne"
dans la Collection Guides VOIR aux Editions Hachette - Paris 201 "Barcelone" Collection
Cartoville aux Editions Gallimard - Paris 2012 "Pyrénées" Collection Guide de
tourisme (guide vert) aux Editions Michelin - Clermont-Ferrand 1980 "Languedoc
Roussillon " par divers auteurs Collection GEOGUIDE aux Editions Gallimard Loisirs
- Paris 2011 "Le pays cathare" magazine L'EXPRESS n°3588 8-14 août 2012 "Canigou,
Cerdagne" de J-P SIREJOL Collection Le Guide Rando aux Editions Rando - Ibos 2011
"Pyrénées-orientales, terre catalane" émission Echappées Belles rediffusée sur
France 5 le 25 août 2012 "Gaudí éternel, Gaudí magique " article publié dans la
Semaine du Roussillon n°839 du 5 au 12 juillet 2012 sans oublier la fabuleuse
encyclopédie libre en ligne Wikipédia (open GNU) ou la base de données cartographiques
libre OpenStreetMap et aussi de nombreux autres sites sur la toile (notamment
http://histoireduroussillon.free.fr/)... --------------------------------------------------------------------------------
LA CATALOGNE, COMMENT S'EST FAIT ET DEFAIT UN ETAT, DU MOYEN AGE A L'EPOQUE MODERNE
L'histoire de la Catalogne est faite de flux et reflux, d'expansion et de déclin.
Le comté de Barcelone créé par les Carolingiens au début du IXe s. dans la ''Marche
d'Espagne'' s'est rapidement étendu vers le nord (Gérone). A la fin du Xe s. les
comtés du Roussillon et d'Ampurias sont séparés (succession de Gausfred Ier) et
dévolus respectivement à ses fils Guilabert et Hug. Copyright: http://histoireduroussillon.free.fr/Thematiques/Biographies/BencionIRoussillon.php
En 1117, le Comte de Barcelone hérite du Comté de Cerdagne (aujourd'hui à moitié
français). En 1137, le comte de Barcelone et de Provence épouse l'héritière du
royaume d'Aragon. En 1172, c'est au tour du Comté de Roussillon de passer par
héritage au Comte de Barcelone. La Couronne d'Aragon étend son influence sur le
sud de la péninsule, avec la conquête du royaume de Valence (1238), ainsi qu'en
Méditerranée: les îles Baléares (1229-1230), la Sicile ( (1282) et de l'ile de
Malte (1283), puis la Sardaigne (1321-25) ), le Royaume de Naples (1442), et temporairement
la Corse (de 1420 à 1434). La dynastie de rois de Catalogne s'éteint en 1410 et
la couronne est dévolue à un neveu castillan. Le Roi de France en profite pour
attaquer la Catalogne. Victorieuse, la France reçoit en gage la Cerdagne et le
Roussillon en 1462 et elle les restituera à Ferdinand d'Aragon, trente ans plus
tard, en 1493. En 1469, Ferdinand d'Aragon épouse Isabelle de Castille, rapprochant
les deux puissants royaumes d'Espagne. En 1652, les Catalans en révolte contre
la dynastie des Habsbourg (à la tête d'un vaste empire) obtiennent le soutien
du roi de France mais ils sont vaincus. Le roi d'Espagne est reconnu comme souverain
de Catalogne. En 1659, leTraité des Pyrénées conclut les hostilités entre la France
et l'Espagne au terme des guerres de Trente Ans et de Quatre-vingts Ans qui ont
opposé la plupart des Etats de l'Europe occidentale du milieu du XVIe s. au milieu
du XVIIe s. sur la base d'ambitions territoriales et de conflits religieux (développement
du protestantisme dans les pays germaniques). Par ce traité, l'Espagne cède à
la France les Comtés du Roussillon et de Cerdagne (la moitié seulement) ainsi
que les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir. Dans la Guerre de Succession
au trône d'Espagne qui débute en 1700, Aragon et Catalogne soutiennent le parti
des Habsbourg contre le parti des Bourbon soutenu par la France qui l'emportera.
Avec les ordonnances royales dites ''Décrets de Nueva Planta'', prises entre 1707
et 1716, la Couronne d'Argon va disparaître morceau par morceau, morceaux qui
sont purement et simplement intégrés dans l'Etat centralisé de la dynastie bourbonniene.
C'est d'abord le Royaume d'Aragon qui est absorbé en 1707. En 1708, Minorque est
prise par les Anglais qui la conserveront jusqu'en 1802. En 1713, la Sicile est
absorbée par le royaume d'Espagne. Les troupes franco-espagnoles prennent Barcelone
en 1714 et Majorque capitule. Cette même année, le Royaume de Naples est absorbé
par le royaume d'Espagne. Pour finir ce sera le tour de la Sardaigne en 1718.
FIN DE CET APERCU. --------------------------------------------------------------------------------
et la CITE DE CARCASSONNE dans tout ça... Un peu en marge! Sur notre long chemin
des vacances (960km pour atteindre notre premier point de chute dans les Pyrénées
Orientales), une étape s'impose à Carcassonne, chef-lieu de l'Aude. Si la Cité
fut gallo-romaine, wisigothique puis sarrasine jusqu'à ce que les Francs s'en
emparent au VIIIe s., selon une légende son nom proviendrait de la sarrasine Dame
Carcas qui, après un long siège mené par Charlemagne (donc plus tard que n'en
atteste l'Histoire), aurait "sonné" l'empereur pour conclure la paix et épouser
le comte Oliban. Au milieu du Moyen Age (XIe-XIIIe s.), Carcassonne appartient
à la dynastie de la famille Trencavel qui domine aussi les comtés de Béziers,
Albi, Nîmes et Razès. Le vicomte prit le parti de l'hérésie cathare (nous en reparlerons
bientôt) mais fut défait en 1209 par l'armée formée dans le cadre de la Croisade
contre les Albigeois, autrement dit l'armée française, et la Cité fut intégrée
au domaine royal en 1224 en tant que Sénéchaussée, tandis que se développait peu
à peu la ville basse, en dehors des murs de la Cité. L'annexion du Roussillon
au royaume de France en 1659, dans le cadre du Traité des Pyrénées provoque le
déclin de la Cité qui perd son rôle de position stratégique à la frontière de
la Catalogne, autrement dit de l'Aragon ou de l'Espagne. Au XIXe s., la Cité dont
les fortifications sont occupées par des garnisons militaires et servent de carrière
est menacée de destruction pour être adaptée aux exigences de l'ère industrielle
mais elle est sauvée sur décision de Napoléon III qui en confie la restauration
à Eugène Viollet-le-Duc en 1844. La Cité est sauvée même si ce gigantesque chantier
de restauration (menée entre 1856 et 1911) n'est pas exempt de critiques comme
tous les monuments touchés par Viollet-Leduc... La Cité est classée au Patrimoine
Mondial de l'UNESCO depuis 1997. . Des trente tours d'origine gallo-romaine, en
subsistent vingt-deux (ou dix-sept?) qui ont été renforcées à partir de 1240 tout
comme le château édifié au siècle précédent. L'enceinte antique longue de 1200m.
(ou 1100m.?) est doublée par une seconde ligne de remparts, à l'extérieur, longue
de 1600m., ponctuée par quatorze tours et trois barbacanes (entrées). Nous pénétrons
dans la Cité par la Porte Narbonnaise, avec la toute proche altière Tour du Trésau
(le Trésor, au sens fiscal du terme!). Nous passerons autant de temps (près de
trois quarts d'heure) à faire la queue pour acheter un ticket (8,50€) pour visiter
le château que pour effectuer la visite. Le château se compose de deux corps de
bâtiments et de deux cours. Une barbacane comportant un chemin de ronde et un
parapet crénelé, suivie de fossés, précède l'entrée avec pont-levis. L'enceinte
du château comporte 9 tours dont la Tour Pinte,. Un système de hourds (échafaudage
en encorbellement) reconstitué, reposait sur l'enceinte afin d'en protéger la
base. Nous grimpons au deuxième étage où nous jetons un coup d'oeil à la maquette
(impossible à photographier: contre-jour, reflets) puis nous traversons au sud-ouest
la Tour Pinte ou tour de guet (la tour la plus haute, à plan quadrangulaire) d'époque
wisigothique (VIIIe s.) qui domine l'ensemble du château et de la Cité. Le chemin
de ronde ménage des vues intéressantes sur le rempart ouest (le long de l'Aude)
et l'église St Gimer (XIXe s.) située tout au pied des fortifications et, au sud
de la Cité, sur la basilique St Nazaire et Saint-Celse (XIIIe-XIVe s.), l'ancienne
cathédrale. Cela nous permet aussi de découvrir les hourds sur le côté est, ce
qui nous amène à avoir une vue sur le rempart nord et au-delà de l'Aude, dans
la bastide St Louis, avec St Michel, anciennement église fortifiée (XIIIe s.)
devenue cathédrale en 1803 et, encore plus loin, sur l'église St Vincent avec
son clocher-tour (XVe s.). Redescendus au premier étage, nous passons à une partie
muséographique en visitant différentes salles: retable de la Passion (église St
Sernin) et calvaire de Villanière du XVe s., gisant et fontaine (abbaye de Lagrasse)
du XIIIe s., stèles funéraires discoïdales du Lauragais dite improprement "cathares"
(et qui ne sont pas sans rappeler les croix celtiques dont toutefois les branches
dépassent de la forme circulaire), vestiges de jolies fresques du combat de chevaliers
du XIIe s.(dans le donjon) , sarcophage du VIe s... IL EST GRAND TEMPS DE PENSER
REPRENDRE LA ROUTE VERS NOTRE POINT DE CHUTE. --------------------------------------------------------------------------------
QUAND PARTIR Le printemps et le début de l'automne sont les meilleures périodes
pour visiter Barcelone et la Catalogne. Pour pouvoir profiter d'un temps clément
et éviter la canicule et l'affluence estivale, il faut partir entre les mois d'avril
et de juin ou en septembre-octobre. L'été est très chaud et la pression touristique
est assez forte. Octobre et Novembre sont les mois les plus pluvieux. --------------------------------------------------------------------------------
LE CATHARISME ET LES CATHARES... Le catharisme est une hérésie assez largement
répandue en Occident vers l'An Mil notamment dans l'Europe germanique où cependant
il a été vigoureusement combattu par les pouvoirs laïcs au nom de la papauté.
S'il a particulièrement prospéré dans ces régions frontières du Midi, c'est qu'ici
coexistaient déjà différents cultes mieux tolérés par une société restée très
féodale. Les adeptes de cette religion ne se désignaient pas sous le terme de
cathares ("les purs", traduction du mot grec catharoi qu'employait St Augustin
au IVe s.). Ici, le terme utilisé en dehors de cette communauté a pris un sens
péjoratif car dans le langage populaire on voit en eux des "sorciers adorateurs
du chat" ("chatiers", de l'allemand katers ou du latin catus) alors considéré
comme animal maléfique en Europe. Cette doctrine repose sur une conception manichéenne
de l'univers: le monde matériel y compris le corps humain est mauvais. Ce n'est
qu'en recevant le Consolament, le baptême, que l'âme cessera d'errer de corps
en corps pour gagner le ciel à la mort du "Bon Homme" ou de la "Bonne Dame". Le
catharisme ne s'appuie pas sur une théologie puisqu'il considère que Dieu, inconnaissable
et non accessible, est absent de ce monde. Ils recherchent le sens originel du
message du Christ et adoptent le modèle de vie, les rites et les sacrements des
premières communautés chrétiennes. Ils se distinguent aussi par le refus de l'alimentation
carnée, leur végétarisme étant un refus de commettre la violence à l'égard d'une
créature. Ils s'opposent aussi à la hiérarchie catholique, à laquelle ils reprochent
sa richesse ostentatoire et ses abus de pouvoir, en rejetant donc l'autorité papale.
On n'est pas surpris de voir l'Église catholique lancer la Croisade des Albigeois
(1208-1229) (ou plus exactement en bon français la croisade "contre" les Albigeois)
pour éradiquer une pratique jugée hérétique qui s'est largement répandue dans
tout le Languedoc. La croisade est d'abord menée par de nombreux barons du Royaume
de France avant que le roi Louis VIII s'y implique car des ambitions bien profanes
finissent par recouvrir les motivations religieuses initiales. L'éradication de
l'hérésie par la papauté sera parachevée à partir de l'instauration de l'Inquisition
en 1233... Dans cette région languedocienne on a tendance à mêler l'histoire des
cathares et celle de l'Ordre des Templiers (fondé au début du XIIe s. pour protéger
les Lieux Saints et les pèlerins s'y rendant) alors qu'ils n'avaient rien en commun
sinon le fait de vivre dans une époque médiévale obscurantiste où l'on fantasmait
sur des pratiques hérétiques et sur d'improbables trésors cachés... --------------------------------------------------------------------------------
En Catalogne BARCELONE Juillet-août 2012 --------------------------------------------------------------------------------
Une terre coupée en deux par une frontière moderne... Retour aux VOYAGES... SITES
D'INTERET, VUS (extérieur) OU VISITES Chateaux dits (improprement) cathares (Aude)
Quéribus et Peyrepertuse Le Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales) Gorges de Galamus
Oratoire St Antoine Aqueduc d'Ansignan Roussillon (Pyrénées-Orientales) plaine
du Roussillon (nord) pays de Salanque pays du Ribéral pays des Aspres plaine du
Roussillon (sud) Côte Vermeille massif des Albères Perpignan: pl. de la Loge,
cathédrale, château des rois de Majorque Forteresse de Salses-le-Château Orgues
d'Ille-sur-Têt village de Castelnou Ortaffa Elne (Ste Eulalie et Ste Julie) Collioure
St Génis-des-Fontaines Le Boulou Conflent et Cerdagne (Pyrénées-Orientales) Prades
(église St Pierre) St Michel-de-Cuxa (extérieur) Corneilla-de-Conflent Villefranche-de-Conflent
Mont-Louis village de Dorres Vallespir (Pyrénées-Orientales) autour de Céret et
d'Amélie autour d'Arles-sur-Tech autour du village de Le Tech autour de Prats-de-Mollo
et en montagne... St Martin-de-Fénolar (Maureillas-las-Lilas) St Ferréol Céret
Amélie-les-Bains-Palalda Arles-sur-Tech : abbaye Gorges de la Fou villages de
Corsavy et de Montferrer St Laurent-de-Cerdans village de Coustouges village de
Serralongue Prats-de-Mollo-la Preste sept petites randonnées Ces localités se
trouvent sur l'un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, notamment sur la
route des pèlerins venant du Languedoc, de Provence ou d'Italie. La partie française
des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle est classée au Patrimoine Mondial
de l'UNESCO depuis 1998 (celle d'Espagne l'a été en 1993). Des TERRES CATALANES
jusqu'à la défaite des Cathares lors de la Croisades des Albigeois au XIIIe s.
Le surlendemain, après un tour dans le nord du Roussillon dont nous reparlerons
par la suite, nous avons fait une incursion du côté de châteaux improprement qualifiés
de cathares, tout au sud du département de l'Aude, le long de la grande barrière
rocheuse marquant à la fois le début des Corbières et la limite administrative
avec le département des Pyrénées Orientales. Châteaux de Quéribus et de Peyrepertuse
Antérieurement à la Croisade, certains petits châteaux construits aux Xe-XIe s.
avaient été susceptibles d'abriter des cathares. Ils furent rasés par le pouvoir
royal français qui établit aux XIIIe-XIVe s. cinq citadelles avec une finalité
double: contrôler ces nouveaux territoires et défendre la frontière avec le royaume
d'Aragon. Ces cinq châteaux furent alors nommés les "cinq fils de Carcassonne":
Puilaurens (sur un ancien site cathare), Aguilar, Termes, Quéribus et Peyrpertuse.
Notre petit périple en terre cathare nous a fait passer au pied des deux derniers
cités qui ont eu la particularité d'être rattachés à la Catalogne pendant quelques
siècles. Ce sont des sites très fréquentés en cette période de haute saison touristique.
Tout d'abord, il s'agit des impressionnantes ruines du château de Quéribus ("Rocher
des buis") qui, perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres d'altitude, domine
d'un côté le Grau de Maury et de l'autre la commune de Cucugan sur le territoire
de laquelle il est bâti. A distance, ce qui s'impose à la vue, c'est son massif
et haut donjon polygonal. En 1020, l'ancien château de Quéribus appartient au
compte de Besalú puis, en 1111, il fait partie du domaine du comte de Barcelone,
à la limite nord du royaume d'Aragon et ce jusqu'en 1255 où le château tombe aux
mains des croisés et entre dans le royaume de France. Nous passons près de la
bourgade de Cucugnan (une centaine d'âmes!) qui doit sa notoriété à une des "Lettres
de mon moulin", nouvelles publiées en 1865 par Alphonse Daudet. Contrairement
aux autres nouvelles dont il est l'auteur, ici l'écrivain n'a fait que transcrire
une nouvelle écrite en provençal. Comme il se doit, la commune ne pouvait pas
négliger de restaurer le moulin à vent qui domine le village. Quelques kilomètres
plus à l'ouest, c'est cette fois au pied des ruines du château de Peyrpertuse
("Pierre percée") que nous nous arrêtons, côté Duilhac-sous-Peyrepertuse. Sur
une longueur de 300m, la forteresse dresse les vestiges de ses défenses en haut
d'une falaise de 30 à 40m., sur une crête à 900m. d'altitude dominant les vignobles
de Corbières. Comme Quéribus, au XIe s., l'ancien château de Peyrepertuse appartient
au comte de Besalú puis, en 1111, il fait partie du domaine du comte de Barcelone.
Lors de la Croisade contre les Albigeois, le château devient une possession française
en 1240. Quatre siècles plus tard, avec le Traité des Pyrénées, ces différentes
forteresses perdirent alors leur importance stratégique puisque la frontière fut
déplacée plus au sud, sur les crêtes des Pyrénées. La préservation de leurs vestiges
n'a été entreprise que depuis les années 1950. --------------------------------------------------------------------------------
Le Fenouillèdes De l'autre côté de cette barrière, nous avons poursuivi par une
incursion dans le Fenouillèdes ("pays des foins"), une région qui correspond à
la vallée supérieure du fleuve Agly, région qui n'a fait partie des Terres Catalanes
que brièvement comme les deux châteaux précédents. Aragonais au XIe siècle, possession
du comte de Besalú puis du comte de Barcelone, le Fenouillèdes est intégré en
1258 au royaume de France par le Traité de Corbeil en 1258 à l'issue de la Croisades
contre les Albigeois qui fixe la frontière avec l'Aragon au sud du Fenouillèdes.
A noter que l'on y parle occitan et non pas catalan. Pour gagner la vallée de
l'Agly ("la rivière des aigles"), nous empruntons les deux kilomètres de l'impressionnante
route en corniche des Gorges de Galamus, reliant Cubières à St Paul-de-Fenouillet,
qui en raison de l'affluence estivale et de l'étroitesse de la voie est soumise
à la circulation alternée. Arrivés du "côté pyrénéen", nous en profitons pour
visiter l'Ermitage St Antoine-de-Galamus. Cet ermitage pour partie construit en
1782 à flanc de falaise utilise aussi pour une autre partie une grotte naturelle.
En 1843, le Père Marie (Joseph Chiron) et le Père Bon s'y retirent. Quelques décennies
plus tard, lors du rude hiver 1870-71, un autre ermite, Pierre Verdier, y meurt.
La grotte servit de refuge aux premiers ermites dès le Moyen Age et des reliques
y furent déposées. Miraculeusement (!), un platane a réussi à s'établir sur la
minuscule placette où se dresse le clocher de l'ermitage. Le son de sa cloche
aurait le pouvoir magique d'exaucer certains voeux, en particulier ceux concernant
les mariages... Nous traversons la vallée au niveau de St Paul-de-Fenouillet pour
gagner la vallée de la Têt, en passant par le site de l'Aqueduc d'Ansignan (IVe
s.). Cet aqueduc-pont long de 170m. fonctionne depuis dix-sept sièce et approvisionne
toujours le village voisin. Ses 29 arches, sur un seul niveau (ce n'est pas le
Pont du Gard!), portent un tunnel permettant de franchir la rivière réellement
à pied sec car le canal qui le surmonte est parfaitement étanche. L'enveloppant
chant des cigales nous accompagne. Après être passés par les villages de Caramany
et de Bélesta, nous quittons le Fenouillèdes. --------------------------------------------------------------------------------
Des TERRES CATALANES jusqu'au Traité des Pyrénées au XVIe s. EN ROUSSILLON: Perpignan
et le nord de la plaine Nous allons effectuer un petit tour du centre ville de
Perpignan. C'est le modeste chef-lieu des Pyrénées-Orientales avec 120 000 habitants
mais il est vrai que le département ne compte que 450 000 habitant... Perpignan
se trouve parfaitement placé au centre d'un triangle équilatéral dont les extrémités
sont Carcassonne, Montpellier et Barcelone, villes distantes d'environ 160km.
Arrivés au centre, nous partons de la Place de Catalogne pour longer les Canal
qui rejoint la Têt par les quais de Lattre de Tassigny et Sadi-Carnot, en passant
par la place Arago (astronome, physicien et homme politique natif des environs
de Perpignan qui effectua ses études secondaires dans cette ville)... Nous passons
devant la Préfecture juste avant d'arriver au Castillet ("Châtelet"), édifice
emblématique de la ville. Il s'agit d'une porte fortifiée tout en brique rose
qui date de XIVe s. Non loin de là, arrivés place de la Loge, nous jetons un coup
d'oeil au bâtiment de la Loge de Mer construit au XIVe s. à l'initiative du roi
Jean Ier d'Aragon pour réglementer le commerce maritime (comme en témoigne l'enseigne
placée à l'angle). Il a été agrandi au XVIe s. après l'entrée triomphale de Charles
Quint. On y trouve aujourd'hui le Café de France. En continuité en trouve l'Hôtel
de Ville qui date également du XIVe s. La cour intérieure et son portique dateraient
du règne de Charles Quint. Nous traversons la place Gambetta ce qui nous amène
devant le portail de la Cathédrale St Jean-Baptiste qui fut achevée au tout début
du XVIes. en style gothique méridional. La maçonnerie de la façade est faite d'une
alternance de galets et de brique. Le volume de la nef est saisissant (80m de
long et 26m de haut). Le retable du maître-autel dédié à Jean-Baptiste date de
la Renaissance. La chapelle de la porte sud abrite un squelettique Dévot-Christ.
Nous n'aurons pas loisir de visiter le Campo Santo voisin également connu sous
le nom d'ensemble funéraire Saint-Jean en forme de cloître. En cette période,
les lieux sont utilisés pour des spectacles en plein air. Un bon kilomètre de
marche à pied nous conduit dans la ville haute, plus au sud, afin de visiter le
Palais des rois de Majorque (tarif 4€,). En milieu de matinée, très très peu de
visiteurs... Construit au XIIIe s., il servait de résidence lors de la venue des
rois de Malorque sur le continent (en 1262 le Comté du Roussillon est dévolu au
royaume vassal de Majorque, vassal du royaume d'Aragon, auquel il s'intégrera
complètement en 1349). C'est une construction faite de galets et de briques dont
le style emprunte au roman et au gothique du fait de son achèvement en 1300. La
Cour d'Honneur est encadrée par quatre corps de bâtiments flanqués de huit tours
dont le donjon-chapelle Ste Croix ou Torre Major situé dans l'axe du palais et
qui abrite à sa base deux superbes chapelles superposées de style gothique flamboyant
(XIVe s.). En traversant la ville pour gagner la côte, nous apercevons les couleurs
vives du "Nouveau Centre du Monde" comme aurait pu le dire Dali. Il s'agit de
la gare totalement rénovée pour la ligne TGV allant sur Barcelone dont les bâtiments
sont habillés d'un dégradé de couleurs (bleu, vert, jaune, orange)... Nous arrivons
bientôt au Canet-Plage: beau temps, belle mer et foule... Nous passons notre chemin,
cap au nord, pour nous diriger vers la Forteresse de Salses, à une quinzaine de
kilomètres, près de l'Etang de Leucate. --------------------------------------------------------------------------------
EN ROUSSILLON, pays de Salanque: forteresse de Salses-le-Château (tarif: 7€, si
possible profiter de visites guidées) Avec des fonds fournis par sa richissime
épouse, la reine Isabelle de Castille, le roi Ferdinand d'Aragon chargea l'architecte
et expert Francisco Lopez Ramiro de concevoir "le type de construction [...] capable
de tenir un siège pendant 30 ou 40 jours, jusqu'à l'arrivée des secours". La Forteresse
de Salses fut construite en un temps record entre 1497 et 1502 afin de défendre
la frontière entre la Catalogne et la France. Salses était capable de loger 300
(ou 100?) chevaux et 1500 (ou 3000?) hommes. Nous profitons d'une visite guidée
sur l'heure de midi, au milieu d'autres touristes, pas trop nombreux toutefois.
La forteresse de Salses, dite également "château des Templiers", est remarquable
par son architecture, révolutionnaire à l'époque. Elle présente un exemple rare
de transition entre le château fort médiéval et les fortifications bastionnées
de l'époque moderne par son système de "fortification rasante" permettant de résister
à l'artillerie à boulet métallique qui se développe alors au XVe s. Les seuls
archaïsmes dans la conception de la forteresse, restent l'existence d'un donjon
et l'utilisation de tours rondes qui ont l'inconvénient de laisser des angles
morts. Ce n'est pas une forteresse enterrée comme on pourrait le penser de prime
abord. En réalité, la construction est bâtie au niveau du sol naturel mais elle
a été entourée d'un volumineux cordon de terre rapportée qui la masque et la protège.
La forteresse est pourvue de murs d'enceinte de 6 à 10m d'épaisseur, de douves
inondables, de très nombreuses meurtrières extérieures, de couloirs étroits en
chicanes défendus par des meurtrières intérieures, de lourdes portes, de petites
cours intérieures défendables par des tirs croisés depuis des meurtrières intérieures
flanquant chaque porte, corridor ou escalier. Elle est entourée de casemates ainsi
que de passages sous le fossé permettant d'accéder aux ouvrages avancés. Les spécialistes
y voient des caractéristiques mauresques, puisqu'il avait travaillé sur l'Alhambra
à Grenade. Assiégée quatre fois, la forteresse fut conquise par les Français en
1642. Vauban fut fortement impressionné en la découvrant et ne fera effectuer
que des adaptations mineures en 1691. Certains n'hésitent pas à dire qu'il s'en
inspira... On accède à la place d'armes après avoir franchi un châtelet, une demi-lune
et trois ponts-levis. Dans la cour où se situe un puits, les bâtiments sud, nord
et est servaient d'écuries et de casernes (les trois niveaux situés au-dessus
des écuries). Les courtines (mur reliant deux tours ou bastions) du chemin de
ronde que nous visitons sur le flanc sud sont particulièrement originales car
elles sont arrondies afin de faire ricocher les boulets et décourager l'escalade
par les assaillants. De même l'emploi de la brique peut sembler étonnant mais
il s'avère qu'elle protège mieux qu'une maçonnerie de pierre qui éclate. Elle
amortit l'impact et évite aussi que les défenseurs soient blessés par des éclats.
Sur une petite cour à l'ouest, on accède au logis du lieutenant du Roi, là il
y a le donjon qui se déploie sur sept niveaux (avec système de ventilation pour
évacuer la fumée des canons, monte-charges, cheminées, éviers, latrines et égouts)
se 20m de haut et "le réduit" (assurant la subsistance: farine et denrées diverses,
eau), sans oublier poudrière et réserves de boulets! Nous quittons la forteresse
enveloppée par le chant des cigales en cette heure très chaude (30-35°). --------------------------------------------------------------------------------
EN ROUSSILLON, au-dessus de la plaine: les pays de Ribéral et d'Aspres En remontant
la vallée de la Têt, on trouve la petite ville d'Ille-sur-Têt (5000 habitants)
surtout célèbre par son site géologique des Orgues immédiatement visible au nord
de la ville, à partir de la route qui traverse les montagnes en direction du Fenouillèdes.
C'est un paysage de "cheminées de fées" plutôt que de "demoiselles coiffées" différents
de ce que l'on peut voir ailleurs en France dans le Queyras ou l'Embrunais (près
du barrage de Serre-Ponçon) et bien modeste par rapport à de grands sites étrangers
(Bryce Canyon aux Etats-Unis ou Cappadoce en Turquie). A une quinzaine de kilomètres
de là, direction sud-est, dans un vallon entre les collines du pays des Aspres,
nous rendons visite au petit village perché de Castelnou en cette fin de journée,
de sorte qu'il reste peu de touristes... Il se serre au pied de son château féodal
de la fin du Xe s.(ou du XIe?) remanié au XIXe s. Ce village médiéval se situe
entre le causse de Thuir et le causse de Majorque. Ce fut le siège de l'administration
militaire des comtes de Besalu puis du vicomté du Vallespir jusqu'en 1321. Curieusement
l'église Santa Maria del Mercadal (Ste Marie du Marché!) du XIIIe s. se situe
en dehors du village où se tenait le marché car ne la chapelle castrale lorsque
la population fut trop importante... Sur une colline voisine au nord-ouest du
village s'élève une tour de guet ou tour à signaux à un seul étage voûté datant
du XIIIe siècle. Elle faisait partie du réseau d'alerte et de défense du Roussillon,
en relation avec la plaine (Millas, St Féliu et Força Réal) et avec les Corbières
(château de Quéribus). Le principe de ces tours est le suivant: leur maillage
devait être en continuité visuelle. Les codes étaient transmis, de nuit, par des
feux et, de jour, par signaux de fumée. Le village a conservé son enceinte avec
huit tours et quatre portes dont la porte nord, dite de Millar, par laquelle nous
y pénétrons. Après un crochet par la Carrer de la Font d'Avall (rue de la fontaine)
, nous empruntons la Carrer d'Avall (bas) puis la Carrer Na Patorra jusqu'à la
place du château (trop tard pour la visite). En parcourant les rues, on retrouve
une ambiance médiévale bien assainie car aujourd'hui Castelnou est surtout un
village d'artistes et d'artisanat pour touristes, sans oublier bars et restaurants.
Toujours dans le pays des Aspres, près de la plaine du Roussillon, nous aurions
aimé visiter le Monastir del Camp, l'ancienne abbaye des Augustins du village
de Passa. Il se situe à 10km au sud-est de Thuir, au milieu des vignes. Si nous
avions bien lu notre guide (visites en saison à 15H, 16H et 17H ou sur rendez-vous),
nous aurions évité un détour inutile et compliqué par la présence d'une manifestation
cycliste et nous ne nous serions pas fait jeter par un propriétaire (ou un régisseur)
atrabilaire ("On ne visite qu'aux horaires indiqués"). Profitant du fait que les
cyclistes ont un point de ravitaillement dans la première cour, nous essayons
d'avoir une vue extérieure des bâtiments monastiques dans la seconde cour mais
nous sommes rattrapés par le personnage toujours peu amène qui nous répète à plusieurs
reprises "Ici, c'est une propriété privée!". Nous apercevrons fugitivement une
façade imposante dominée à une extrémité par une tour. Nous n'insistons pas pourtant
il y aurait plusieurs choses intéressantes et anciennes (XIe-XIVe s.) à voir ici:
une ancienne chapelle romane, le superbe portail en marbre blanc de la collégiale
ou encore le cloître gothique, l'un des plus anciens de la région... Dommage!
Nous profitons cependant d'une belle vue sur le massif du Canigou. --------------------------------------------------------------------------------
EN ROUSSILLON: le sud de la plaine Nous poursuivons notre découverte du Roussillon,
cette fois en direction du sud. Ortaffa se signale à l'attention par l'un des
monuments symboles du village, son clocher ou plus exactement sa Tour de l'Horloge
surmontée d'un campanile méridional en fer forgé. Il fut édifié entre 1898 et
1900 et sa forme est inspirée de la Tour Eiffel réalisée pour l'exposition universelle
de 1889. Pas le moindre touriste en vue... Sur une hauteur, après avoir dépassé
le "château", on arrive à l'ancienne église romane d'Ortaffa construite dans l'enceinte
du cimetière. Elle est dédiée à Ste Eugénie. De style roman, elle est citée par
des textes en 1145. Plus intéressante est l'étape suivante qui nous conduit à
Elne (le nom se référerait au souvenir de l'impératrice Hélène, mère de Constantin)
pour visiter la cathédrale ainsi que le superbe cloître attenant (tarif 4,50€).
En fin de matinée, nous ne sommes que quelques visiteurs. La cathédrale Ste Eulalie
et Ste Julie porte la marque de différentes époques: portail du XIe s., voûtes
du XIIe, chapelle sud des XIVe-XVe avec un retable peint... On y voit une Croix
des Outrages ou croix des Offenses ou Croix de Passion (tout comme on en voit
dans les Alpes à St Véran, en Sicile, en Andalousie et en Amérique du sud) portant
les objets du martyre: clous, marteau, tenaille, lance... Les Croix des Outrages,
Croix des Offenses et leurs "instruments" de la Passion On peut en dénombrer jusqu'à
17... - Le coq du reniement - L'écriteau INRI (Jésus de Nazareth Roi des Juifs)
- Le marteau pour enfoncer les clous - Le vase contenant le vinaigre donné à boire
au supplicié - Les clous (variantes à 3 ou 4 selon que les pieds sont croisés
ou non) - Le calice (pour recueillir le sang du sacrifice) - La lanterne de l'arrestation
au Jardin des Oliviers - La couronne d'épines - Les dés utilisés par les soldats
romains pour tirer au sort la tunique de Jésus - La bourse du salaire du traître,
Judas - La tunique de Jésus - La colonne où Jésus fut attaché pour petre flagellé
- La palme en rappel de l'accueil de Jésus à Jérusalem au milieu des rameaux -
Le sabre avec lequel St Pierre trancha l'oreille d'un soldat - L'éponge imbibée
de vinaigre pour rafraichir la bouche du supplicié - La lance qui perça le côté
de Jésus - L'échelle (pour détacher le Christ?) A voir également, un Dévot-Christ
en croix. Le chevet, à l'est, a une structure trilobée inégale avec une abside
majeure. La seconde tour d'époque moderne défigure un peu l'édifice. Mais c'est
surtout le cloître qu'il faut absolument visiter, un véritable chef-d'oeuvre roman,
l'un des plus beaux de France. La galerie sud, jouxtant la cathédrale, date du
XIIe s., tandis que les trois autres galeries ont été bâties aux XIIIe-XIVe s.
(avec certaines colonnes torsadées) Les arcades sont portées par des colonnes
jumelées dont les chapiteaux qui sont remarquables ainsi que des piliers quadrangulaires
intermédiaires et aux angles dont les chapiteaux sont également sculptés sur trois
faces. On peut observer des représentations d'animaux fantastiques et chimérique,
des scènes évoquant l'Ancien Testament (Adam et Eve endormie) ou le Nouveau Testament
(Annonciation suivie de la visite à Elisabeth, Nativité, Adoration des Mages,
Fuite en Egypte)... Changement de décor en arrivant sur la côte... Mauvaise surprise,
alors que l'arrière-pays était sous le soleil, le littoral est noyé dans une épaisse
brume de telle sorte que ciel et mer se confondent à courte distance. Dans cette
atmosphère les estivants sont peu incités à la baignade comme on le voit à St
Cyprien-Plage. Les choses ne sont pas encore arrangées lorsque l'on passe à Argelès-sur-Mer
avec ses 7km de plage de sable baignés dans une brume de mer pas très chaude.
A quelques kilomètres de là, le soleil refuse même d'illuminer le Château de Valmy,
au milieu des vignes d'un coteau... --------------------------------------------------------------------------------
EN ROUSSILLON: la Côte Vermeille Sur ces rivages rocheux, nous trouvons enfin
un soleil digne et de la saison et de la région. On va encore dépasser les 30°!
Collioure est une vraie perle de la Méditerranée. En ce début d'après-midi, le
moins que l'on puisse dire c'est que nous ne sommes pas les seuls à trouver le
site magnifique. Dans l'Antiquité, c'était le port d'Elne et très tôt sa position
stratégique a dû être défendue. C'était aussi un ancien bourg de vignerons-pêcheurs
a inspirer les peintres de l'école fauviste notamment Henri Matisse, Henri Marre,
André Derain... Nous décidons de visiter le "château royal", l'ancien château
des roi de Majorque (tarif 4€), visite qu'il est souhaitable de faire en étant
guidés. Notre guide nous embarque pour une visite d'une durée annoncée de 1h30.
En réalité, elle durera trois bonnes heures. C'est la ruse habituelle de ce guide
intarissable (il peut conduire la visite pendant cinq heures, nous avoue-t-il
en fin de visite), originaire de Banyuls où il exerce également le talent de vigneron...
Les enfants, attentifs tout au long de cette visite, ont bien mérité le diplôme
qui leur a été remis à la fin! L'ancêtre du château actuel protégeait le petit
port catalan depuis l'an 672, d'ailleurs la base de la tour-clocher de l'église
St Vincent est d'époque romaine. La région tombée dans l'apanage des rois de Majorque,
ceux-ci y ont fait bâtir une résidence à leur mesure pour leurs séjours (estivaux)
sur le continent du XIIIe au milieu XIVe s. puis il devient directement possession
du royaume d'Aragon. C'est l'un des derniers châteaux forts royaux médiévaux subsistant
en France. Un siècle plus tard, il devient de fait espagnol en raison du mariage
de Ferdinand II d'Aragon avec Isabelle de Castille en 1469. partir de Charles
Quint, sous la domination des Habsbourg d'Espagne, les Espagnols l'agrandissent
(un large emploi de la brique en témoigne). Ils surélèvent également la tour du
port qui sert de phare. En 1642, dans le cadre des rivalités opposant les Habsbourg
(Empire) et les Bourbon (France), Collioure est assiégé par 10000 soldats français
dont les mousquetaires avec notre fameux d'Artagnan. Privés d'eau les Espagnols
durent se rendre. En vertu du traité des Pyrénées (1659), le Roussillon et les
comtés voisins sont annexés par la France. Les Français renforcent la forteresse
et l'étendent au détriment de certains habitants et sans doute pour se faire pardonner,
ils construisent l'église Notre-Dame des Anges, au bout du port et du phare voisin
dont ils firent un clocher... La partie médiévale correspond au donjon où se trouvait
le logis du seigneur et de sa cour. Une enceinte permettant de délimiter une basse-cour
permettait d'abriter la population du village en cas d'attaque. Les agrandissements
espagnols ont consisté à créer une forteresse avec un rempart à courtines remplaçant
l'ancienne enceinte tandis que des bâtiments s'y adossent pour accueillir une
garnison. Ils ajoutent une barbacane devant l'entrée et deux bastions. En outre,
ils construisent sur les hauteurs avoisinantes les forts Miradou, tout proche
(simple tour au XIVe siècle, Charles Quint la renforce d'une enceinte en 1554,
Vauban lui donne sa forme actuelle en 1672 et il est actuellement occupé par le
CNEC,le Centre National d'Enseignement Commando - pour les Commandos de Marine)
et St Elme (construit à la demande de Charles Quint à l'emplacement d'une tour
de signal préexistante, il occupe une position stratégique sur une colline entre
Collioure et Port-Vendres ) . Avec les Français, on assiste entre 1671 et 1676
à la destruction des habitations du quartier voisin (au sud-ouest) et même de
l'église fortifiée médiévale Ste Marie qui fut rasée afin de libérer de l'espace
de sorte que Vauban puisse aménager un glacis permettant de tenir l'ennemi à distance
sur ce côté des terres moins facile à défendre. La population déplacée s'installa
dans un faubourg, au sud de la forteresse, au fond de l'Anse de la Baleta, là
où se trouvent le Port et la Plage d'Avall, non loin du couvent des Dominicains.
Le village se trouve ainsi séparé en deux parties bien distinctes. Notre intarissable
guide nous explique comment les escaliers situés dans la contrescarpe du fossé
pouvaient être des piège pour un ennemi au cas où il serait parvenu à franchir
l'enceinte. En effet, notre cerveau se règle automatiquement sur la largeur et
la hauteur des premières marches que l'on emprunte et la ruse consiste alors à
faire que certaines marches comportent un giron (là où l'on pose le pied) plus
ou moins large ou une contre-marche (la hauteur) plus ou moins haute, de sorte
que cela entraîne un déséquilibre sinon une chute! De même, Vauban conçoit des
escalier dont la partie inférieure en bois est amovible tandis que la marche inférieure
en maçonnerie est à 1,50m du fond du fossé, constituant un véritable obstacle.
"Pas-de-souris" et "pas-d'âne"... En mars 1939, le château devint le premier camp
disciplinaire destiné aux réfugiés de la Retirada ("la retraite", autrement dit
l'exode des réfugiés espagnols de la guerre civile), avec la fin de la guerre
civile espagnole. On en reparlera plus tard. Le poète espagnol (et professeur
de français) José María Machado Ruiz, connu sous le nom d'Antonio Machado, épuisé
par sa fuite de l'Espagne franquiste est mort ici le 22 février 1939 et repose
au cimetière. Longtemps utilisés par l'armée, les commandos de marine en occupent
encore aujourd'hui une partie du très long et complexe réseau de souterrains (sur
plusieurs niveaux). Nous finissons justement notre visite par une petite partie
accessible de ces souterrains qui nous ramènent près de l'entrée. Petit tour en
ville où il y a foule de touristes par le boulevard du Boramar qui longe la plage.
Foule également sur la plage qui n'est pourtant qu'une plage de gravier et non
de sable fin... Au pied du château, quelques barques traditionnelles catalanes
posées là pour le décor! Face à la plage, on peut voir un exemple d'ancienne maison
typique de vifneron-pêcheur, étroite et sur quatre niveaux. Visite de l'église
N-D des Anges dont l'origine a été précédemment évoquée. Dans l'édifice très sombre,
il n'est pas aisé de voirles neufs retables en bois recouvert d'or, typique du
baroque espagnol. Retour par la rue Mailly, la rue de la République, la place
du 18 juin et le boulevard Camlille Pelletan. En quittant Collioure, on a un autre
point de vue sur le château royal et l'on aperçoit sur la digue la petite chapelle
St Vincent, en arrière-plan de l'église N-D des Anges. Nous empruntons la route
sinueuse et chargée de circulation en direction de Banyuls. On imagine ce que
cela devait être quelques jours auparavant lors du gigantesque incendie qui a
ravagé 15 000ha en Catalogne, du Perthus à Figères sur près de 25km, bloquant
le trafic sur l'autoroute transfrontalière, trafic qui un moment a été détourné
pour partie soit vers l'Andorre soit par cette route difficile passant par le
Cap Cerbère et Portbou où trois Français ont péri... Le sinistre favorisé par
une sécheresse extrême, pas connue depuis 70 ans, avec un déficit pluviométrique
de l'ordre de 70% suite à l'hiver le moins arrosé depuis 1959 a sévi pendant 5
jours (du 22 au 26 juillet) et mobilisé quelque 1500 pompiers et 25 avions Canadair,
bombardiers d'eau, et hélicoptères qui sont intervenus en terrain difficile. Heureusement
l'eau du lac artificiel de Panta de Boadella a pu être mise à profit. Nous passons
au pied du Fort St Elme puis traversons Port-Vendres en passant devant l'église
Notre-Dame de Bonne Nouvelle (1888). Cette localité s'est faite une double spécificité.
La plus traditionnelle c'est la pêche à la sardine et surtout la pêche à l'anchois
(met catalan prisé) à l'aide de lamparos. L'autre spécificité, c'est son port
de commerce qui reçoit des cargos frigorifiques apportant fruits et légumes exotiques
en provenance d'Afrique du nord et d'Amérique du Sud. C'est le port méditerranéen
le mieux placé pour l'entrée des fruits et légumes dans la communauté européenne.
Puis c'est Banuyls, célèbre pour sa production de vin doux naturel issu de vieilles
vignes cultivées en terrasses sur les coteaux pentus. En fait, les quatre localités
de Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère produisent des vins doux naturels
sous les appellations Collioure (330 ha) et Banyuls (1750 ha, cépage dominant:
grenache noir). La vigne fait partie du paysage de la région depuis que les Phénicien
l'ont introduite au VIe s. av. J-C. La production a été améliorée au Moyen Age
par récupération des eaux de pluie pour irriguer (à l'initiative de l'Ordre de
Templiers). Les vins sont élevés plus ou moins longtemps dans divers contenant
de bois généralement très anciens dans lesquels le vin est laissé au contact de
l’oxygène. L'oxydation qui en résulte est parfois accélérée par un élevage en
plein air. Mais dire de cet apéritif qu'il s'agit de "vin cuit" (spécialité de
Palette, en Provence) est une grave erreur car il s'agit d'un "vin muté", tout
comme les Maury, Rivesaltes (muscat) et Porto.. Il est tard et il faut rentrer
à notre base, au Boulou. Il nous aurait fallu disposer de quelques heures de plus
pour pousser jusqu'au Cap Cerbère, à la frontière, pour grimper à la Tour Madeloc
ou pour passer par les petits villages des Albères Sorède, Laroque ou Villelongue...
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EN ROUSSILLON, les Albères: St Génis-des-Fontaines et Le Boulou St Génis-des Fontaines
est une bourgade située au pied des Albères, à une quinzaine de kilomètres de
la côte et de l'Espagne. Nous en visiterons l'église et le cloître (tarif: 2€).
Il est 9H30 et nous sommes les seuls visiteurs. Dommage pour les autres! L'église
St Michel a été édifiée entre le Xe et le XIIe s. et constitue une partie de l'abbaye
créée vers l'an 780 et dédiée à St-Génis, martyr d'Arles. Après sa destruction
par les Normands, elle fut reconstruite au IXe s. Une voûte a remplacé la charpente
au XIIe s. Le linteau en marbre blanc de Céret placé au-dessus de la porte d'entrée
est orné d'un bas-relief du XIe s., ce qui en fait la plus ancienne pièce romane
datée (1019-1020). Dans une mandorle (une forme ovale, en amande), on peut voir
le Christ en Gloire sur un trône porté par deux anges tandis que deux groupes
de trois apôtres se tiennent debout de part et d'autre. Deux autres bas-reliefs
représentent des défunts ensevelis et un autre, une crucifixion. A l'intérieur,
on peut voir un curieux bénitier reposant sur une chapiteau représentant des béliers
provenant de l'abaaye de St André, non loin d'ici. Plusieurs retables des XVIIe-XVIIIe
s. sont visible sur les côtés de la nef et dans les transepts (notamment celui
de droite dédié à N-D de Montserrat car l'abbaye fut rattachée au célèbre monastère
catalan en 1507)... Dans le choeur, on peut voir des stalles en bois du XVIIe
s. Dans le transept gauche, au pied d'une Croix des Outrages portant le Christ
et les instruments de la Passion, on peut voir une Vierge des Sept Douleurs. Mais
ce qui est plus passionnant, c'est le cloître voisin qui date du XIIe s. (ou XIIIe?),
donc contemporain de celui d'Elne. Mais celui-ci a connu bien des tribulations.
Il s'agissait d'une propriété privée depuis sa vente comme Bien National en 1796.
En 1924, il fut démantelé aux trois quart (ne resta en place que la partie sud-est)
par l'antiquaire Gouvert qui revend une partie des matériaux au propriétaire du
château de château de Mesnuls (Yvelines), le banquier roumain d’origine grecque
Jean Chrissoveloni. Deux arcatures et trois colonnes furent récupérées par le
Musée du Louvre et les piles centrales furent vendues au Musée de Philadelphie
aux États-Unis. L'Etat, par sa Direction du Patrimoine, racheta en 1981 la partie
montée au château de Mesnuls qui a été réinstallée ici en 1988, ainsi que les
éléments du Louvre... Histoire passionnante mais encore plus passionnante "sa
lecture". Sa galerie bordée d'arcs romans appuyés sur des colonnes simples (sauf
celles accolées aux piliers d'angles ou celles engagées dans les piliers intermédiaires)
et supporte une galerie, un déambulatoire fermé. Différents marbres ont été utilisés:
blanc de St Céret, noir de Baixas (près de Rivesaltes), rose de Villefranche...
On y retrouve un bestiaire d'aigles, de monstres et dragons divers, des visages,
des bergers avec des moutons, un évêque avec sa crosse, un homme nu, des sirènes
à double corps... Mon avis de non spécialiste, c'est que l'on a là une facture
plus primitive, en tout cas moins élaborée qu'à Elne... Le Boulou Le Boulou (El
Volo, en catalan) est notre base durant une semaine. Une charmante et proprette
bourgade de plus de 5 000 habitants, par ailleurs station thermale. C'est notre
base pendant une semaine dans la gentille location de Mme Labarrière, au 6bis
rue des Rempart (200€). Des retombées de cendre de l'incendie qui a sévit de l'autre
côté de la frontière sont encore visibles. En ville, quelques jolis décors (cadran
solaire, façade en trompe l'oeil). Sur la vallée, vestige des remparts (nous logions
justement rue de remparts), construits en l'an 1197, subsiste l'une des trois
tours qui la défendait. La tour quadrangulaire, réhabilitée en 1999 et 2005, se
trouve au sud de la ville, rue del Mouli Vell, dominant le fleuve (un grand mot,
surtout en cet été particulièrement sec!) Tech. Il ne subsiste rien du château
qui était mentionné encore au début du XIVe s... Lors de la guerre de 1793 qui
vit la confrontation des armées françaises et espagnoles pour la possession du
Roussillon, une bataille eut lieu au Boulou, les 30 avril et 1er mai 1794, assez
célèbre pour être mentionnée sur l'arc de triomphe à Paris. L'église Ste Marie
du Boulou date du XIe siècle mais elle a été en partie reconstruite au XIVe siècle
et agrandie au XVIIe. Certains éléments de décor sont donc de réemploi. La corniche
du linteau de la porte dû au maître de Cabestany est remarquable. Elle représente
six scènes de l'enfance du Christ qu'il convient de lire de la droite vers la
gauche. Sur sa façade, on peut y voir une pierre tumulaire datée de 1220. A l'intérieur,
on peu voir un intéressant mobilier classé, en particulier 15 panneaux de retables
allant du XVe au XVIIe siècle et un crucifix en bois du XVIIe également. Son autel
consacré à la Vierge et à St Antoine est de style baroque flamboyant (1755). Autre
retable; celui de la Sainte Croix. A voir aussi les panneaux des deux S t Jean
du XVIe s., la prédelle (partie inférieure d'un retable) de la chapelle de la
Ste Croix du XVe (évoquant la Passion du Christ) et le panneau du Rosaire du XVIIe
(évoquant certains épisodes du Nouveau Testament,de l'Annonciation à la Pentecôte,
ainsi que l'Assomption de la Vierge). --------------------------------------------------------------------------------
Un petit tour en CONFLENT et en CERDAGNE Nous n'aurons qu'un aperçu du Conflent
et de la Cerdagne à partir d'un circuit d'une journée effectué depuis notre base
dans le Haut Vallespir, circuit bouclé côté espagnol en passant par Puigcerda
et Ripoll (avec une route éprouvante et sans rien à voir d'une cinquantaine de
kilomètres entre ces deux villes) , soit 300km... Une folie! Dans le mot Conflent,
il faut sans doute voir le terme "confluent" (entre la Têt et le Cady) puisqu'il
y passait à l'époque romaine la Via Confluentana prolongeant la Via Domitia (de
Beaucaire, près d'Arles, au Perthus). Après avoir contournés le Aspres et être
(re)passés par Thuir et Ille-sur-Têt, nous remontons la large vallée de la Têt
en passant au pied du village perché d'Eus, sans faire de détour vers le Prieuré
de Serrabonne dont le site ainsi que l'église sont paraît-il remarquables... De
la même façon, nous négligerons l'abbaye de St Martin-du-Canigou et la montée
au Canigou, qui nécessitent quelques heures de marche et qui sont "encombrés"
en haute saison. Prades A Prades, nous allons visiter l'église St Pierre, au clocher
de style roman-lombard en marbre blanc datant du XIIe s. qui, par la suite, a
été surmonté d'un campanile. L'édifice actuel qui date du XVIIe s. a remplacé
l'ancienne église romane. L'entrée par un latéral, nous met face à un alignement
de chapelles (grande nef flanquée de part et d'autre de quatorze chapelles) pourvues
de retables du XVIIIe s. La voûte en croisée d'ogives est ornées de fresques avec
une dominante de bleus. Mais pour les spécialistes, la pièce maîtresse est le
retable du maître-autel, exécuté par l'artiste catalan Joseph Sunyer, entre 1696
et 1699, et réputé pour être le plus grand retable baroque de France. St Pierre,
au centre, coiffé de la tiare papale est surmonté d’une Vierge faisant la transition
entre le pouvoir terrestre et pouvoir céleste, représenté au sommet. St Pierre
est accompagné par les apôtres et les disciples... au total une centaine de statues
et bas-reliefs. Dans le croisillon gauche, on peut voir un Christ Noir du XVIe
s., la plus ancienne pièce de l'église.. St Michel-de-Cuxa Nous quittons le fond
de la vallée par un détour sur les pentes au pied du Canigou. Cela nous conduit
à l'abbaye de St Michel-de-Cuxa mais comme il est midi, nous trouvons porte close
et devons nous contenter de vues extérieures. Dommage car l'église est un édifice
remarquable par son ancienneté, une construction préromane de la fin du Xes, l'une
des plus grandes à son époque. Cela affirmait la conquête territoriale et religieuse
des ces régions reprises aux musulmans par les carolingiens. C'était un foyer
culturel de l'obédience de Cluny qui rayonnait sur toute l'Europe (propagation
de la Trêve de Dieu" lors des guerres féodales aux temps de l'Avent, Noël, Carême
et Pâques) jusqu'à son déclin à partir du XIIIe s. Aujourd'hui, l'abbaye héberge
une petite communauté monastique de moines de Montserrat. Les petites fenêtre
en arc outrepassé (en fer à cheval) de l'église témoignent de l'architecture wisigothique.
Des deux clochers du XIe s., un seul a résisté aux tremblements de terre. Bien
national après la Révolution, le cloître fut vendu et une partie s'en alla aux
Etats-Unis en 1925 (au Metroplitan Museum de New-York) et il a été à moitié reconstitué
il y a une cinquantaine d'années. Corneilla-de-Conflent et Villefranche-de-Conflent
Ayant repris la route et dédaignant le Canigou qui nous écrase de sa masse, nous
passons près des vestiges d'une chapelle à Taurinya avant d'arriver au village
de Corneilla-de-Conflent et de son église romane (fermée à cette heure zénithale)
Ste Marie. Au tympan de son portail du XIIe s., figure une Vierge à l'Enfant,
encadrée de deux anges. Le chevet est éclairé par trois superbes fenêtres, encadrées
extérieurement de quatre colonnettes avec chapiteaux et voussures décalées formant
embrasure. Nous retrouvons la vallée de la Têt en arrivant à Villefranche-de-Conflent
dominée par le Fort Libéria que nous apercevions depuis un moment déjà. Etrange
site pour une ville fortifiée dès le XIe s., encaissée au fond d'un verrou. Catalane
jusqu'au Traité des Pyrénées, c'était l'une des positions clefs face au "fils
de Carcassonne" (les châteaux improprement qualifiés de cathares) depuis le Traité
de Corbeil (en 1258, conclu à la suite de la Croisade contre les Albigeois). La
ville fut refortifiée au XVIIe s. par Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707),
architecte militaire de Louis XIV, et , à ce titre, elle fait partie des douze
sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 2008. Les 12 sites "Vauban"
inscrits au Patrimoine de l'UNESCO en 2008 - Arras (Pas-de-Calais) - Besançon
(Doubs) - Blaye-Cussac-Fort-Médoc (Gironde) - Briançon (Hautes-Alpes) - Camaret-sur-Mer
(Finistère) - Longwy (Meurthe-et-Moselle) - Mont-Dauphin (Hautes-Alpes) - Mont-Louis
(Pyrénées-Orientales) - Neuf-Brisach (Haut-Rhin) - Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime)
- Saint-Vaast-la-Hougue/Tatihou (Manche) - Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales)
Ambiance peu sympathique en cette période, entre la foule des visiteurs (sans
parler de la difficulté pour stationner) et les boutiques à souvenirs et autres...
Petit tour en ville notamment rue St Jean, avec ses maisons du XIIIe au XVIIe
s., entre la Porte de France et la Porte d'Espagne. A 14h, nous profitons de l'ouverture
de l'église St Jacques le Majeur. L'édifice construit comporte deux nefs accolées,
l'une du XIIe s. et l'autre du siècle suivant avec des chapelles latérales. Pour
les réunir, le mur méridional de la première nef fut percé de grandes arcades,
l'église fut allongée d'un chevet plat (à l'est) et un clocher bâti à l'angle
nord-ouest, surmontant à moitié un portail du XIIe s. Lors de la fortification
par Vauban, le cloître qui se situait à l'ouest fut rasé et le portail fut transféré
sur le mur nord, à gauche du portail d'origine. Ces deux portails sont en marbre
rose, encadrés par quatre colonnes surmontées de chapiteaux sculptés de feuillages,
lions, singes et les voussures du tympan s'adossent à de grossières têtes d'homme
et d'animaux. Les voussures sont très travaillées, celle de l'extérieur ornée
de bossages en forme de têtes humaines, le troisième avec des formes hémisphériques
spriralées ou étoilées (coquilles?) et la quatrième encore plus complexe puisque
sculptée en torsade (genre pas de vis à filet carré) où l'on retrouve les motifs
précédents en taille plus réduite accompagnés de sortes de trèfles à quatre feuilles...
Intéressant système de condamnation par verrou extérieur combiné à une serrure
qui permet de bloquer la poignée de manoeuvre et donc empêche de faire coulisser
l'extrémité de la tige (le pêne) dans la gâche ménagée dans le montant de la porte.
L'autre extrémité est ouvragée en forme de tête démoniaque. Les stalles du choeur
(XVe s.) ont été déplacées puisqu'elles se trouvaient autrefois au fond de l'église.
On peut voir une Croix des Outrages (ou de la Passion), un Christ gisant, une
Vierge habillée, une Vierge à l'Enfant, une Mise au tombeau, le retable de N-D
de la Vie, celui de St Pierre, la chapelle du Christ avec un Christ en Croix,
la toile de la chapelle St Antoine, la chapelle des Fonds Baptismaux avec la grande
cuve baptismale en marbre rose qui garde les grandes dimensions des cuves médiévales
où l'on baptisait par immersion (jusqu'au XVe s.)... Nous n'aurons ni le temps
ni le courage d'affronter les 1000 marches du souterrain conduisant au Fort Libéria.
Nous nous contentons d'un coup d'oeil au pont fortifié sur la Têt conduisant à
l'entrée de ce souterrain et au passage à niveau sur la voie ferrée empruntée
par le Train Jaune. Nous avons encore un long parcours à effectuer. Remontant
le cour de la Têt, nous voyons bientôt le Pont Séjourné qui est plus précisément
un viaduc ferroviaire à deux étages permettant à la ligne de Cerdagne, le Train
Jaune, de franchir la Têt et d'enjamber la route nationale. Contemporain de la
ligne, il fut construit en 1908. La partie centrale est encadrée par deux piles
carrées ornées de créneaux. Mont Louis Nous arrivons à Mont-Louis (1600m), tout
à l'extrémité du Haut-Conflent et pas encore en Cerdagne car contrairement à ce
que l'on croit souvent, la limite géologique entre Conflent et Cerdagne se trouve
au Signal de la Perche (1978m). Mont-Louis est l'une des plus petites communes
(39ha et un peu moins de 300 habitants) de France et c'est la ville fortifiée
la plus haute. C'est l'une des neuf villes créées ex nihilo par Vauban et certainement
la mieux conservée à tel point qu'elle a conservé un rôle militaire puisque occupée
par le Centre National d'Entraînement Commando (CNEC) comme le Château royal de
Collioure dont nous avons parlé plus haut. Comme Villefranche-de-Conflent, elle
fait partie des douze sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis
2008. Cette forteresse fut voulue par Louis XIV pour sécuriser le territoire nouvellement
pris à l'Espagne en application du Traité des Pyrénées. Entre 1679 et 1681, la
forteresse est réalisée tandis que la ville sera bâtie au cours du demi-siècle
suivant. Les défenses sont surtout déployées à l'ouest, vers la Cerdagne, plus
vulnérable en raison d'un relief moins abrupt. C'était la dernière défense avant
la Catalogne espagnole et sa place forte de Puigcerda (puig signifie "colline
ou montagne" en catalan). En 1948, professeur Félix Trombe y expérimente un premier
four solaire. Ces travaux sur les énergies nouvelles seront ensuite développé
par le CNRS avec le grand four solaire d'Odeillo. Petite visite à l'église St
Louis (XVIIIe s.) située dans la ville (il existe aussi une église dans l'enceinte
militaire). L'édifice est tout empreint de rigueur militaire et la modestie du
clocher provient du fait qu'il ne fallait pas qu'il serve de repère à l'ennemi...
En Haute-Cerdagne Nous poursuivons notre chemin par la route de Font-Romeu plutôt
que par celle du col de la Perche, ce qui nous amène en Haute Cerdagne, c'est-à-dire
la moitié de l'ancien compté de Cerdagne, partagé avec l'Espagne à la suite du
Traité des Pyrénées. Cette partie correspond au cours supérieur du Rio Segre qui
coule en direction du sud-ouest (avant de confluer avec le fleuve Ebre dont le
cours lui est perpendiculaire). Après Font-Romeu (1800m), nous pouvons jeter un
regard sur le four solaire d'Odeillo. Haut de 54m, il impressionne par sa gigantesque
parabole réfléchissante qui reçoit la lumière réfléchie par des miroirs plans
orientables et qui, du fait de sa forme, concentre l'énergie reçue du soleil sur
une cible portée à 3500°. Nous ne faisons pas le choix de passer par l'enclave
de Llivia mais de rester sur la route de Targassonne (site connu pour ses chaos
granitiques qui rappellent ceux du Sidobre ou du Huelgoat et également pour sa
centrale solaire qui a connu bien des déboires) afin de pouvoir faire un petit
détour par le petit village de Dorres. Nous ne partagerons pas l'enthousiasme
pour ce village que manifestent certains auteurs de guides. Sympa mais ne valait
quand même pas le détour... Nous regrettons de ne pas lui avoir préféré le village
de Llo, par la route du Col de la Perche. Notre folle boucle nous conduit à la
frontière à Bourg-Madame (un hameau devenu ville seulement en 1815 par la volonté
du duc d'Angoulême, Louis de France, exilé en Espagne par Napoléon, et nommé ainsi
en hommage à son épouse) et à sa voisine espagnole Puigcerda. La suite sera narrée
dans une autre page... --------------------------------------------------------------------------------
Le VALLESPIR, la vallée du Tech (prononcer [tec]) autour de Céret et d'Amélie-les-Bains
d'après cartes postales Nous quittons le Boulou en direction de Maureillas-las-Lilas
afin d'aller visiter la petite chapelle de St Martin-de-Fenollar, au pied des
Albères (tarif 3€), visite très intéressante grâce aux explications fournies par
la personne qui assure la garde du site. Cette modeste chapelle est d'origine
préromane (mentionnée au IXe s.). Située sur la Via Domitia (de Beaucaire, près
d'Arles, au Perthus) se prolongeant au-delà des Pyrénées la Via Augusta (qui allait
des Pyrénées à Cadix), elle constituait sans doute un ermitage rattaché à l'abbaye
d'Arles-sur-Tech. Sa charpente fut remplacée par une voûte de pierre et l'édifice
fut décoré de fresques au XIIe s. Ayant servi de grange et de bergerie, l'édifice
a malheureusement été très dégradé par la création d'une porte (actuellement rebouchée)
dans son chevet plat et par le séjour du bétail. Malgré tout, les gravures subsistantes
sont un petit bijou par la force de son expression et par ses couleurs vives qui
impressionnèrent Picasso et Braque. Sur les murs, on peut voir des scènes de l'Incarnation:
Annonciation, Nativité (Marie allongée sur un lit), les Bergers et les Mages.
La voûte représente un Christ Pantocrator, en majesté, entouré des quatre évangélistes.
Sur le chevet, on peut également voir dans un losange une Vierge Orante (en prière)
entourée par deux anges. Saint Ferréol Nous faisons un détour sur l'autre versant
de la vallée du Tech, à l'Ermitage St Ferréol, à 5km au Nord-Est de Céret. Il
est situé à 300m d'altitude sur un replat rocheux dominant la vallée. La chapelle
a été érigée à la fin du XIIIe s. par les moines bénédictins de l'Abbaye d'Arles-sur-Tech
mais les constructions ont été largement remaniées au XVIIIe s. et une partie
des bâtiments a souffert d'un incendie en 1975. Lors de la réfection des toitures,
les décors peints sur les génoises (XVIIIe s.) ont été refaits à l'identique.
Sur la façade restaurée, on a refait également le cadran solaire. Les reliques
de St Ferréol (saint patron de Céret) et de St Julien sont conservées à Céret.
La région bénéficie d'un climat favorable (300 jours de soleil par an) et de l'irrigation
qui permet des cultures de primeurs et des vergers, notamment les fameux cerisiers
qui sont les premiers à livrer leurs fruits dès la mi-avril. Céret Revenus à l'entrée
de la ville de Céret, nous nous arrêtons pour admirer le Vieux Pont dit aussi
Pont du Diable du XIVe s., avec son arche unique de 45m d'ouverture que s'élève
à 22m au-dessus du Tech. Selon la légende, le Diable avait permis la construction
en échange de l'âme du premier être vivant qui franchirait l'ouvrage. Plus malins
que le Malin, les Cérétans y firent passer un chat noir... Tout près de là, existent
deux autres ponts modernes, routier et ferroviaire. Contrairement à certains touristes
francophones, nous avons plaisir à entendre des habitants qui conversent en catalan...
Avant de remonter tranquillement la vallée du Tech vers notre second point de
chute à Prats-de-Mollo, nous pensions consacrer un petit moment à la vieille ville,
"La Mecque du Cubisme" (Manola, Déodat de Séverac, Picasso) et à son église St
Pierre mais avant cela nous avions le projet d'aller jeter un coup d'oeil sur
le panorama du Pic de Fontfrède ("Fontaine froide", à1093m) embrassant le Roussillon,
le triple sommet du Canigou, les Corbières et la Catalogne espagnole jusqu'à la
baie de Rosas... mais le sort (le Diable ?) en a décidé autrement: à 10h45 grosse
panne (courroie de distribution) après une bonne demi-heure sur l'étroite route
de montée. Appel à l'assistance, remorquage, négociations avec l'assistance pour
un véhicule de prêt le temps de la réparation (9 jours)... Nous pouvons transférer
nos bagages dans le véhicule de prêt à 15h45! Il nous reste à trouver des arrangements
pour prolonger de deux journées notre séjour à Prats-de-Mollo... Fictivement,
renouons le fil des évènements comme si rien ne s'était passé et continuons la
remontée du Tech en explorant ses sites tranquillement. Amélie-les-Bains De la
ville thermale d'Amélie-les-Bains (antique Aquae Calidae, "eaux chaudes") surmontée
par son Fort-le-Bains (1670), nous nous intéresserons surtout à son faubourg de
Palalda, sur la rive gauche du Tech, au débouché du défilé de Mondony. Le village
de Palalda (Palaudà au Moyen Age, en référence à un "palais" ou plutôt un château)
est mentionné dès l'an 833. Les fortifications du XIIIe s. dont subsistent quelques
vestiges sont l'œuvre de Guillaume-Hugues de Serralonga. A la même époque, le
village possédait sur les hauteurs une tour à signaux dans le cadre du réseau
de communication établi par les rois d'Aragon, relais entre la tour de Montbolo
et le château de Cabrenc. L'église du château dédiée à St Martin, datée de l'an
993, devint église paroissiale au XVIIe s. La ferronnerie extérieure de sa porte
est remarquable. Le village de Palalda a été rattaché à Amélie-les-Bains en 1942.
Sources thermales et thermalisme Une source thermale est une source dont l'eau
sort du sol à une température élevée, chauffée par un processus géothermique,
"une chaudière géothermale", c’est-à-dire par absorption au contact de roches
chaudes de l'énergie thermique provenant des profondeurs de la Terre. En effet,
en dehors des zones volcaniques, généralement la température des roches de la
croûte terrestre augmente en fonction de la pression ambiante dans les roches
qui augmente avec la profondeur ('environ 1°C tous les 33 mètres). Les premiers
usages des eaux thermales semblent remonter à 3000 ans av. J-C. Les Thermes ou
gymnase grec, étaient d’immenses bains chauds utilisés pour usage médical (notamment
pour soigner les lépreux ou les soldats blessés), hygiénique mais surtout social.
Quant aux Romains, ils vouaient à l’eau un véritable culte. En France, il y a
plus de 1200 sources thermales. On les trouvent principalement dans les régions
montagneuses où affectées par des phénomènes tectoniques (failles): Pyrénées,
Massif Central, Savoie, Vosges-Alsace, Corse. Le thermalisme connaîtra un engouement
exceptionnel au XIXe siècle, "surfant" sur la vague romantique. En évoquant nos
randonnées nous parlerons de Montalba d'Amélie les Bains (Montalbà en catalan
ce qui signifie "mont blanc"), un hameau de montagne situé au pied du Roc Saint
Sauveur (Roca de Sant Salvador). Le hameau de Montalba apparut au XIIe s. dans
l'ombre du "Castello Monte Donno" (ce qui est traduit en Château du Mont Dony,
établit dès 1020). Il semble n'avoir guère prospéré à l'image de sa petite église
(fermée) Notre Dame de Montalba, construite du XVIIe s. C'est le point de départ
de l'une de nos randonnées. --------------------------------------------------------------------------------
Le VALLESPIR, la vallée du Tech autour de Arles-sur-Tech A Arles-sur-Tech, nous
allons visiter l'église abbatiale Sainte Marie.(tarif: 4€). Au Moyen Age, la ville
disposait d'un important réseau de canaux pour alimenter les fontaines, pour irriguer
où pour actionner moulins et foulons. Au début du XXe s., les activités industrielles
de la ville reposaient sur les tissages et les chocolateries (sept fabriques dont
l'ancêtre de la marque Cémoi) mais l'inondation catastrophique de 1940 et la guerre
leur furent fatales. L'abbaye a pour origine un premier établissement créé en
778 par le moine Castellan sur l'emplacement de thermes romains situés à l'emplacement
d'Amélie-les-Bains mais elle fut déplacée ici à la suite des incursions normandes
du IXe s. Elle a été construite au XIe-XIIe s. et elle est considérée comme l'une
des plus belles de Catalogne. Il s'agissait d'une abbaye bénédictine fortifiée
qui s'étendit avec la création d'un cloître aux XIIIe-XIVe s. tandis que la ville
s'entourait de fortifications (les rues courbes créées à l'emplacement des anciens
fossés (valls en catalan) en conservent le souvenir. Pour y accéder, nous passons
devant l'Hôtel de Ville qui occupe l'ancienne Villa Las Indis, construite en 1900
et 1901 par l'ingénieur civil Joseph-Pierre Monin. Etrange mélange de styles architecturaux:
néo-gothique, néo baroque, néo romain, Art Nouveau et Belle Epoque. Elle est cependant
classée monument historique depuis 1992. Un monument au Morts a été édifié au
fond du parc qui s'étend devant la mairie. L'accès à l'abbaye s'effectue à partir
d'un tout aussi étrange bâtiment en maçonnerie de galets, une sorte de pastiche
de palais néo-gothique avec tour à créneaux d'un goût encore plus douteux. Le
petit jardin qui le précède présente quelques plantes méditerranéennes et l'on
peut se reposer sur les bancs artistiquement peints aux couleurs catalanes. Nous
commençons la visite de l'abbaye par le cloître gothique non voûté, supportés
par des fines colonnes double avec des chapiteaux assez simples à feuillages déployés.
L'église de type basilical comporte trois nefs. Au XIIes. une voûte en berceau
brisé a remplacé la charpente et elle est portée grâce à des piliers qui ont alors
été renforcés. On peut voir, à droite au bas de l'église, "la Rodella", un ex-voto
fait d'un cordon de cire d'abeille enroulé offert par le habitants du hameau de
Montbolo, le grand retable prébaroque (1647) dans la chapelle des Saints Abdon
et Sennen, le retable de St Pierre dans l'ancienne chapelle du Rosaire, une Croix
des Outrages et une Vierge des Douleurs dans l'absidiole sud, une chaire date
du XVIIIe s., le retable de la chapelle St Benoît (rappelons que c'était une abbaye
bénédictine), retable de la chapelle St Antoine avec des prédelles (soubassements)
de forme oblongue dont une avec une Ste Marie-Madeleine couchée... En sortant
de l'édifice, intéressons nous à sa façade. Le très ancien linteau en granit gris
est gravé avec l'Alpha et l'Oméga encadrant une croix. Le tympan hémicirculaire
est orné d'une croix grecque en bas-relief en pierre claire et représentant en
son centre un Christ en Gloire (Pantocrator) tandis que les bras de la croix représentent
chacun des symboles des évangélistes (aigle, lion, taureau et ange). Au-dessus
du tympan, on peut admirer une petite fenêtre à arc roman dont l'encadrement est
sculpté de décors à motifs floraux. Le haut de la façade est occupé par des arcatures
et colonnades de style lombard du premier art roman. Au sud de l'étroit parvis,
dans une sorte de courette est présenté derrière une grille le sarcophage de la
Sainte Tombe. il aurait contenu les reliques d'Abdon et Sennen ramenées depuis
Rome par St Arnulphe. Le sarcophage est considéré comme miraculeux car il a la
particularité de se remplir d'une eau pure. La science ne fait pas de miracle
mais peut en défaire... Les recherches effectuées depuis les années 1960 ont conclu
que le couvercle est fait d'un marbre poreux qui filtre environ 30% de l'eau qu'il
reçoit tandis que la cuve du sarcophage est constituée d'un marbre est imperméable...
Au-dessus du sarcophage, scellé dans le mur se trouve le gisant (qui ne gît plus!)
en forme de croix latine du seigneur Guillem Gaucelm de Tellet qui fut inhumé
en 1211. Les Gorges de la Fou Total changement de décor avec les Gorges de la
Fou ("précipice" en catalan). Chère visite (tarif: 9,50€ soit près du double du
tarif des Gorges de la Diosaz à Servoz, près de Chamonix, certes aménagées seulement
sur 1300m) et pas de réduction car ne figurant pas dans le "Pass inter-site" mis
en place par le département). Les gorges ont été aménagées avec des passerelles
en bois en 1954 (remplacées par des passerelles métalliques dans les années 1980).
Elles sont exploitées pour le compte d'un syndicat intercommunal regroupant les
trois communes de Montferrer, Arles et Corsavy. La Fou, petit affluent du Tech
a entaillé la montagne sur une hauteur de 250 à 300m. Les falaises les plus hautes
de ce canyon atteignent 205m (au Roc du Soldat). Considéré comme le canyon plus
étroit du monde dans sa partie la plus resserré qui ne dépasse pas un mètre de
large, le lit de la rivière est jalonné de marmites de géant et ponctué de nombreux
blocs coincés, galeries et grottes. Le site n'a été exploré qu'en 1928 tandis
que la tradition fait état des exploits d'un dénicheur d'aigles et des Trabucayres,
une bande de détrousseurs de diligences du XIXe s. qui y trouvait refuge.... Sur
les 1739m du canyon, 1500m ont été aménagés avec des passerelles en pente (9%
sur la totalité du parcours) et escaliers métalliques protégés par les filets
également métalliques. La visite est complétée par la présentation de la flore
endémique des gorges et de certaines plantes plus exotiques qui s'y sont adaptées
(ramonada miconi) sans omettre évidemment "L'Herbe aux Femmes Battues" (tamus
communi)! Quittons un moment la vallée pour nous enfoncer sur les coteaux exposés
au sud, dominant les gorges et situés au pied des contreforts orientaux du Massif
du Canigou. Cosavy et les mines de fer de Batère Une longue route sinueuse passe
près de la chapelle romane Sant Marti (St Martin du Xe s.) avant d'arriver au
village de Corsavy (une commune de 200 âmes), à près de 800m d'altitude, dominé
par les ruines d'une tour de surveillance de l'ancien réseau des tours des rois
de Majorque, au XIVe s., tour qui se complétait avec le château voisin (totalement
en ruines). Plus loin, on aperçoit les vestiges d'une autre tour, la tour de Batère
située sur une crête montagneuse à la limite entre le Vallespir et le Bas Conflent.
Si l'on poursuit la route sur une quinzaine de kilomètre plus au sud, on arrive
au site des anciennes mines de fer (l'hématite, un oxyde fer de densité aux environ
de 5) de Batère vers 1500m d'altitude. D'autres mines se situaient sur le versant
nord du Canigou (Sahorre, Fuilla, Corneilla de Conflent et surtout à Baillestavy).
Batère est la mine ayant fourni le plus de minerai de la région. On y extrayait
le minerai du fameux fer du Canigou ou fer catalan connu depuis l'Antiquité (IIe
s. av. J-C), fer qui a la particularité de ne s'oxyder que superficiellement grâce
au manganèse et au chrome qu'il contient naturellement. On devrait d'ailleurs
parler d'acier puisque de fait on a là un alliage naturel qui plus est avec une
assez forte teneur en carbone en raison de la fusion par bas-fourneau. Une partie
du minerai était traité sur place dans des forges et une autre en vallée (Arles,
Le Tech, Prats-de-Mollo pour le Vallespir). Les forges catalanes L'appellation
de "forges catalanes" s'applique en réalité à des aires géographiques plus larges
que la Catalogne puisque ce type de forges à exister jusqu'au XIXe s. dans les
régions de montagnes (pas seulement les Pyrénées mais aussi le Massif Central
et les Alpes). Ce procédé perfectionne et mécanise les anciennes "forges volantes"
ou "forges à bras" dans lesquelles la ventilation était assurée par des soufflets
de cuir actionnés manuellement tout comme le marteau pour l'étape finale. Dans
ce type de forge, la force hydraulique est utilisée pour actionner, d'une part,
un système de ventilation sous pression, la trompe (une innovation qui serait
apparue en Italie au début du XVIIe s.) , destiné à activer la combustion dans
le foyer, et d'autre part, un lourd marteau ou martinet mis en mouvement par des
cames (elles le soulèvent et il retombe sur l'enclume sous l'effet de son poids).
Tout part du bas-fourneau qui se présente comme une cheminée de taille humaine
(un ou deux mètres de haut) en briques et en terre cuite, dans laquelle on dispose
en alternance une couche de minerai de fer et une couche de charbon de bois. La
combustion du charbon de bois (d'où l'importance des charbonniers dans ces régions
avec le revers de la déforestation) produit du monoxyde de carbone (CO) qui vient
réduire le minerai, c'est-à-dire "prendre" l'oxygène de l'oxyde de fer de sorte
que le résultat de la réaction donne du fer (plus ou moins pur) et un dégagement
de dioxyde de carbone (CO²). Avec ce procédé, on utilisait de préférence des minerais
riches, à fusion facile, tels les hématites brunes. Avec une température de l'ordre
de 900° (les hauts-fourneaux apparus vers le XVes. et répandus à partir du XVIIIe
s. et alors chauffés au coke atteignaient les 1200° nécessaire à la fusion et
à la coulée de la fonte, grâce à une forte ventilation), on obtenait au fond du
four, une masse métallique pâteuse et spongieuse, "la loupe "ou "le massé", très
hétérogène et imparfaitement débarrassée de ses scories (une partie a été éliminée
dans le laitier qui s'écoule du fourneau). On obtient du "fer" sous forme de lingots
ou de barres à partir desquels des forgerons pourront fabriquer outils et armes...
Cette masse malléable retirée du fourneau est ensuite longuement cinglée ou corroyée,
par martelage répété, afin de retirer scories et impuretés et de rendre le métal
homogène dans sa teneur en carbone. Tout en étant l'une des plus anciennes mines
de fer de France et c'est aussi la dernière à rester en activité puisque son exploitation
n'a complètement cessé qu'en 1994 (ou 1987 ?) comme en témoigne l'entrée qui semble
avoir été murée il y a peu et les gros engins abandonnés au bord de la route!
Les déblais de pierre brune déversés au bord des sentiers n'ont pas encore été
colonisés par la végétation. C'est le point de départ de l'une de nos randonnées.
Montferrer En repartant vers la vallée, en direction du village du Tech, nous
passons au village de Montferrer (encore une commune de 200 âmes), ancien site
de forges comme l'indique son nom ("Mont de Fer") est situé à 830m d'altitude,
non loin des ruines de son château féodal.. Petit rafraîchissement à la jolie
fontaine voisine de la petite église romane Ste Marie de Mollet des Xe-XIIIe s.,
dédiée à la Vierge de l'Assomption. Le portail avec une archivolte à quatre voussures
s'appuie sur deux colonnes à chapiteaux de marbre. L'église est surmontée par
un petit clocher-tour avec un toit à quatre pans. A l'intérieur, on peut voir
un sarcophage du XIVe s. de la famille de Castelnou (Dalmau II, son épouse Beatrix
et son fils Pere). Le retable du maître-autel est du début du XVIIIe s. --------------------------------------------------------------------------------
Le VALLESPIR, versant nord de la vallée du Tech, au-dessus du village de Le Tech
Nous changeons de versant: expositon nord sur les coteaux situés en dessous des
montagnes formant la ligne frontière. Le gros village (1300 habitants) de St Laurent-de-Cerdans
(qui nous sert de base de départ pour une randonnée) n'était jadis qu'une annexe
de Ste Marie-de-Coustouges mais le fait de se situer sur une voie de passage transfrontalière
favorisa un développement reposant en partie sur la contrebande. Ses activités
industrielles de tissage et de fabrication d'espadrilles ont périclité quelques
années après la Seconde Guerre mondiale. La fabrication d'espadrilles catalanes
(vigatane) a été introduite depuis la Catalogne ibérique en 1860. La semelle est
faite par enroulement d'une cordelette (cousue) en chanvre, sisal ou jute (importés
du Pakistan) sur laquelle est montée une empeigne de grosse toile. En 1908 fut
fondée une SCOP (société coopérative ouvrière de production) sous le nom de "Union
sandalière" qui produisait alors 10 000 paires par jour. Elle n'employait plus
que 80 personnes au cours des années 1980 et elle a été dissoute en 1988. Au début
du XXe s.cette production occupait un millier (?) d'ouvriers dans une quinzaine
d'usines et encore 450 ouvriers en 1950. Le folklore remplace l'activité puisque
depuis 2002, les Béarnais de Salies-de-Béarn ont lancé un "championnat mondial
de lancer l'espadrilles"! Le Vallespir ne pouvant être en reste, la commune de
Sérralongue organise également chaque été depuis 2009 son "championnat de lancer
l'espadrilles" (la session 2012 avait lieu le 12 août). Une fabrique de toile
a été relancée depuis 1993 et il ne reste que deux artisanats de fabrication d'espadrilles.
Particularité: c'est l'endroit qui détient un record de France pour la quantité
de pluie tombée en 24 heures (1000mm le 17 octobre 1940, toute la région ayant
à souffrir d'inondations catastrophiques). Coustouges Plus intéressant, le coquet
et petit village (commune d'une centaine d'habitants) de Coustouges auquel il
vient d'être fait allusion. Il se situe à 830m d'altitude, à 2km de la frontière.
C'est le second village le plus méridional de France continentale. Le village
mentionné au Xe s. dépendait de l'abbaye d'Arles-sur-Tech. L'église romane fortifiée
du XIe s. dédiée à Notre-Dame des Épines est remarquable. Par chance son portail,
en pierre tendre, le plus élégant de toute la statuaire romane de la région catalane,
se trouve protégé des intempéries par un narthex ajouté aux XIIIe-XIVe s., une
sorte d'avant-nef où les pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle pouvaient
passer la nuit. Le portail de ce narthex est défendu par par une épaisse porte
à deux vantaux munie de pentures en fer forgé catalan, renforcée extérieurement
par des ferrures en volutes ou plutôt en spirales typiquement catalanes que l'on
peut voir sur d'autres édifices de la même période . Une nouvelle fois, on peut
admirer un intéressant système de condamnation par verrou extérieur combiné à
une serrure qui permet de bloquer la poignée de manoeuvre et donc empêche de faire
coulisser l'extrémité la tige (le pêne) dans la gâche ménagée dans le montant
de la porte. L'autre extrémité est ouvragée en forme de tête de dragon avec tout
le détail de la denture... C'est donc un édifice religieux et fortifié, destiné
dans l'Europe chrétienne non pas à servir de refuge aux populations face aux armées
qui n'étaient pas autorisées à pénétrer dans ces lieux sacrés et (normalement)
inviolables mais plutôt pour se protéger de bandes de brigands pendant quelques
heures ou quelques jours (selon les réserves de provisions qui pouvaient se trouver
dans l'édifice). En effet, même une robuste porte revêtue d'un "blindage" de fer
ne saurait résister longtemps à un bélier ou au feu d'un bûcher. Par ailleurs,
les fenêtres même placées en hauteur n'empêcheraient pas qu'on lance des brûlots
au travers pour enfumer les occupants ou que l'on y accède par des échelles. Venons-en
au portail de l'église proprement dite. Ses voussures sont soutenues par quatre
colonnes dont deux sont élégamment torsadées, colonnes surmontées de chapiteaux
en travertin à motif végétal (genre feuilles d'acanthe) ou animaliers (Gorgone,
lions, oiseaux et monstres divers). L'archivolte du tympan est constituée de cinq
arcades très richement ornées de motifs floraux, de visages et d'entrelacs végétaux
que l'on trouve également sur le tympan proprement dit. A l'intérieur, in découvre
la nef unique, sous voûte en berceau brisé. Le chevet comprend une abside flanquée
de deux chapelles aux voûtes d'ogives. Il s'ouvre sur la nef par deux arcades
encadrant un arc triomphal. Une grille en ferronnerie sépare le chœur de la nef.
C'st la plus belle que le Moyen-Âge ait produite avec son millier de spirales
qui s’enlacent autour de hampes métalliques. Une stèle comméèmore le souvenir
des 70 000 républicains espagnols (dont Antonio Machado) qui sont passés par ici
lors de la Retirada. Amusant et instructif de lire les plaques de rue écrites
en français et en catalan... et la munipalité affirme haut et fort son identité
catalane. Florilège de désignations et expressions en catalan Carrer dels Botiguers
Rue des Marchands Tertúlia ample del Consell dels Antecessors Cercle élargi du
Conseil des Anciens Maquinacions de xavals i pubilles en joguineig Manège des
gaillards et filles en badinage Cada casa és un món Chaque maison est un monde
Ajuntament Mairie Font del Serraller Fontaine du serrurier Portal de la cavalleria
Porte (portailà dela cavalerie El Call Batti jueu Quartier juif Pregueu per nosaltres
Priez pour nous El cul de la lleona Le cul de la lionne Factoria de salaons Saloir
Nous espérons trouver un panorama intéressant sur la frontière à Can d'Amont (en
catalan can signifie "chez"). Plutôt décevant et le hameau exsude la misère. Serralongue
Après être redescendus quelque peu, jusqu'à 600m d'altitude à la Farga del Mig
(le mot catalan farga signifie "forge"), petit détour par un autre remarquable
petit village, Serralongue (250 âmes). Un site peuplé de longue date puisque des
urnes funéraires protoceltiques (Xe s. avant notre ère) ont été découvertes au
lieu-dit El camp de las Olles. Serralongue ("Longue Montagne") avait un château
au XIe s. détenu par les seigneurs de Corsavy (village de l'autre versant dont
nous avons parlé). La famille, vassale de Jacques II de Majorque, se divise au
XIIIe s. et le rameau qui demeure ici prend le nom de Serralongue mais le château
est rebaptisé Cabrenç. De ce château et de son donjon détruit par Vauban lors
de la "révolte des Angelets " en 1663-1673 ne subsistent que des ruines sur une
crête à 1300m d'altitude, à 4km plus au sud, près des ruines des vestiges d'une
tour à signaux du XIVe s. En saison, il est intéressant de profiter d'une visite
guidée (tarif: 4€) assurée l'après-midi en haute saison touristique (ou sur réservation)
avec un érudit local, le conservateur du petit musée médiéval, M. René Magna.
Passionnant si l'on veut faire abstraction de son ton récitatif et lorsque l'on
sait qu'il se prête volontiers à toutes les questions des visiteurs. Reposant
sur les fondations d'un édifice wisigothique, l'église romane, un édifice fortifié
en granit rose et bleu, date des XIe-XIIe s. (l'entrée n'est plus libre depuis
que des statues ont été dérobées). Le portail à quatre voussures sans ornement
est défendu par une épaisse porte à 2 vantaux et pentures en fer forgé catalan,
renforcée extérieurement par des ferrures comme on vient de le voir à Coustouges.
Ici on retrouve également le système de condamnation par un verrou extérieur dont
l'extrémité est ouvragée en forme de tête démoniaque, verrou combiné à une serrure...
Originalité: un trou ménagé au bas de la porte servait de chatière car il fallait
penser à protéger contre les rongeurs les provisions accumulées dans l'église
pour tenir face à un "siège"! L'intérieur recèle un retable baroque du XVIIIe
s. et des objets curieux. Ainsi une "rodella", une roue à clochettes du XIIe s.
placée à droite du choeur remplaçait la sonnerie des cloches du Jeudi Saint au
jour de Pâques. Les douze clochettes représentent les douze apôtres. Sans le bas
de l'édifice, on peut voir le petit sarcophage du comte Guillem Hug, sire de Cabrenç,
mort en 1270 lors de la Huitième Croisade dont l'objectif était la Terre Sainte
mais elle fut bizarrement détournée vers Tunis, au cours de laquelle de nombreux
croisés moururent de maladie, dont le roi Saint Louis (Louis IX) qui la dirigeait.
Notre guide nous explique alors que le cadavre des seigneurs et souverains morts
en croisade n'était pas inhumé sur place mais bouilli afin d'être décharné pour
que leurs seuls ossements puissent être rapatriés. Ceci explique la petite taille
du sarcophage qui du coup est plutôt un ossuaire et dans ce cas le nom de sarcophage
est inapproprié puisque ce mot grec signifie "mangeur de chair"! Le couvercle
est orné d'une Croix de Malte encadrée de blasons portant les armoiries des Cabrenç,
c'est-à-dire une chèvre (Cabrenç provient du catalan cabra). Au-dessus, a été
placée l'une des deux poutres cornières peinte provenant d'une salle de réception
du château de Cabrenç (sans doute lors de son démantèlement à la fin du XVIIe
s.). Elle fut retrouvée derrière le retable lors de sa restauration. Une fois
de plus, on peut voir ici une Croix des Offenses du XIVe-XVe s. On peut encore
y voir une cloche de 1783 ainsi que le mécanisme de l'ancienne horloge fabriquée
au XIXe s. dans le Jura (à Morez) par la plus grande horlogerie pour monuments
de Louis-Delphin Odobey Cadet, restaurée par M. Magna qui a calculé qu'en 24 heures,
elles tintait 336 fois! En sortant de l'église, notre guide nous présente l'arbre
qui ombrage la placette voisine du cimetière. Il s'agit d'un micocoulier, un arbre
à feuilles caduques des régions méditerranéennes (provençales en particulier)
voire tropicales. Cet arbre n'est encore vigoureux qu'en apparence car atteint
d'une maladie qui le condamne à moyenne échéance de sorte que les Pyrénées-Orientales
devront se trouver un autre "plus bel arbre du département" (liste qui fut publiée
par "ça m'intéresse" sous le titre "Où voir les plus beaux arbres de France?").
Cet arbre a la particularité de produire naturellement des branchettes fourchues
qui servaient à fabriquer de solides fourches en bois à trois (voire cinq) dents
ou des fouets en tressant les branchettes. Il nous conduit à quelques pas de là,
au sommet d'une petite éminence sur laquelle se dresse une petite tour carrée,
avec un toit à quatre pans couvert de lauzes et dont les façades sont percées
d'ouvertures en plein cintre à encadrement de brique. Il s'agit du Conjurador
du XIVe s., dernier édifice de ce type subsistant en France, qui comme son nom
le laisse supposer, était destiné à conjurer le mauvais sort dont les formes pouvaient
varier (épidémies, orages...). Survivance de pratiques païennes, il fut intégré
par les clercs qui s'y rendaient en procession lorsque les circonstances l'exigeaient,
adressant des prières dans la direction d'où venait la menace tandis que la population
se couchait face contre terre au pied du monticule! La visite guidée se termine
au musée médiéval où quelques scènes de la vie de château ou de la vie paysannes
sont rendues par des personnages de cire, grandeur nature. On peut aussi s'intéresser
aux maquettes animées représentant les activités traditionnelles du Haut-Vallespir:
forge, moulin à farine, moulin à huile, foulons à laine et draps, charpenterie
et sciage, meules charbonnières. En quittant le village, notre guide fait sonner
le carillon récemment installé (2004) sur la mélodie de la chanson "Le temps des
cerises" (composée par Antoine Renard en 1868) ! Il se fait tard et nous ne nous
rendrons pas à 7km plus au sud, au village de Lamanère, le plus méridional de
France... --------------------------------------------------------------------------------
Le HAUT- VALLESPIR, autour de Prats-de-Mollo (prononcer [prats de mo-io]) Prats-de
Mollo (ce qui signifie "Prés, pâturages de la fleur d'olivier") est la dernière
commune de la vallée, mêlant caractère méridional catalan et montagnard (750m
d'altitude). Elle se trouve très isolée de la vallée pourtant voisine du Conflent
par l'imposante masse du Canigou qui présente une sévère face sud. En revanche,
il est plus aisé de communiquer avec le Ripollès de l'autre côté la frontière...
La cité est mentionnée depuis la fin du Xe s. Fortifiée au XIVe s., son enceinte
qui comportait cinq portes fut en partie détruite au siècle suivant par le tremblement
de terre du 2 février 1428 dit de Catalogne (magnitude 6 à 7?) dont l'épicentre
se trouvait de l'autre côté des Pyrénées. Ils furent reconstruits au XVe s. mais
onze ans après le rattachement à la France en vertu du Traité des Pyrénées, en
1670 les troupes de Louis XIV les démolirent en représailles à la suite de la
Révolte des Angelets de la Terra ("Guerre du Sel" par allusion à la contrebande
portant sur cette denrée taxée). Cependant, conscient qu'il fallait protéger la
nouvelle frontière, le Roi-Soleil a fait construire les fortifications modernes
(1677-82) par son maréchal Sébastien Vauban, qui a également construit le fort
Lagarde, surplombant les lieux. Par la suite la ville a débordé hors des murs,
notamment dans sa partie aval. En janvier 1939, durant la Retirada, 100000 réfugiés
espagnols passèrent le col d'Arès, à Prats-de-Mollo. Pour accueillir ces réfugiés
on construisit quatre camps de concentration dans la vallée du Tech qui furent
fermés en mars. L'inondation d'octobre 1940 consécutive aux quatre jours de forte
pluie provoqua une crue du Tech qui dévasta une partie de la ville et emporta
le pont d'Espagne. Ce bourg d'environ 1100 habitants en comptait le double en
1936 et le triple en 1836. Le déclin s'est accéléré après la Seconde Guerre mondiale,
et la population stagne au niveau actuel depuis 1975. En raccourci, on peut dire
que c'est une localité dont l'évolution est complètement opposée à celle de Céret,
en bas de la vallée, qui avait le même effectif en 1836. C'est donc la bien modeste
capitale du Haut-Vallespir... L'activité géothermale se trouve au hameau de La
Preste, 8km plus en amont (1130m d'altitude) où les hôtels ont l'air de fonctionner.
Cette atonie est immédiatement perceptible lorsque l'on aborde le village puisque
l'on trouve en déshérence l'ancien Hôtel Restaurant des Touristes et son annexe
située en face, ainsi que des parkings et l'ancien garage. A la sortie amont,
en direction de La Preste, pas mieux avec l'Hôtel d'Estamariu. Ambiance glauque
à la Stephen King... Seul signe de vie, quelques maisons neuves en amont du village.
A l'unisson de la localité, notre base pendant une semaine sera un appartement
dans la maison bleue déjà ancienne située près du garage fermé... Pourtant en
saison estivale, l'office du tourisme essaie d'attirer ou de retenir les estivants
en organisant des réunions festives les dimanches après-midi sur la place, au
son et au rythme de la sardane (sardana en catalan) jouée par un groupe d'environ
une douzaine de musiciens (cobla), les touristes sont invités à se joindre à la
danse traditionnelle où les danseurs en cercle se tiennent par la main. Cette
danse est plus difficile qu'il n'y paraît car les danseurs doivent compter le
nombre de pas et identifier les changements de rythme. Tant les mélodies que les
danses et même certains instruments (tible et tarota, genres de hautbois) ne sont
pas sans rappeler les traditions festives bretonnes. La ville close Deux parcours
envisageables dans la ville. Par l'extérieur de remparts en passant devant les
quatre portes: départ de la place (Foirail ou Firal) Porte de France jusqu'à la
Porte d'Espagne dédoublée avec le Portal del Rector, en passant près du cimetière
avec la Porte de la Fabrique (au pied du fort) et les ponts de la Guillema (pont
fortifié muni de grilles en fer, un dispositif défensif qui serait unique en Europe
pour interdire les invasions par le torrent et, tout près en amont, le vieux "pont
romain" en dos d'âne) et enfin la Porte du Verger. Cette enceinte aurait besoin
de quelques restaurations et elle a été percée au droit de quelques rues pour
communiquer plus facilement avec le quartier moderne qui s'est formé à l'est.
Autre parcours, par les rues (carrer) à l'intérieur de la ville close et en remontant
peu à peu: rue Stes Justine et Ruffine (chapelle), rue de la Porte d'Espagne,
place d'Armes, rue piétonne et commerçante de la Porte de France avec la place
de la Trinxeria (nom d'un meneur des Angelets) avec la mairie, rue de la Favorite,
rue de la Croix Noire (carrer de la Creu Negra), rue de l'Hospice, place del Rei...
Il est intéressant aussi d'emprunter les rues transverses qui se présentent sous
forme de volées d'escaliers en pas d'âne telle que la rue de la Croix de la Mission
(carrer de la Creu de Missio). La chapelle Saintes Juste et Ruffine, du même nom
que l'église, est située au centre du village. Elle a été construite en 1642,
à l'emplacement de l’auberge où aurait eu lieu un "le miracle du vin". Selon la
légende, elles avaient réussit à retirer l'eau du vin destiné à la messe et frauduleusement
coupé par un aubergiste qui le leur avait fourni. Elle est décorée de vitraux
et peintures de Jean Lareuse, artiste du pays. L'église La visite de l'église
Saint-Juste-et-Sainte-Ruffine s'impose mais au fait sa véritable appellation devrait
être Sainte-Juste-et-Sainte-Ruf(fi)ne car ces deux soeurs, Saintes, Vierges et
Martyres, périrent à Séville vers l'an 287 après avoir été torturées pour avoir
refusé de s'adonner au culte d'Adonis, la première dans sa prison et la seconde
décapitée. De la première église de 982, il ne subsiste que la cuve monolithique
(à gauche de l’entrée). Le clocher crénelé ainsi que le portail roman datent de
l’église de 1245. La nef néo-gothique date du XVIIe s. (1649-1681). Au fond d'un
petit porche, la porte à double ventail du portail est traitée dans le style catalan
du XIIIe s. avec ferrures enroulées en spires selon le procédé des forges catalanes.
A remarquer aussi sur la droite, avant de passer la porte, un étrange ex-voto
e deux mètres de long. Il ne s'agit pas d'une défense d'éléphant comme cela peut
s'entendre mais d'une côte de baleine! A l'intérieur de la nef à cinq travées,
bordée de trois chapelles au sud et de quatre au nord, on est étonné de l'aspect
quelque peu terne pour ne pas dire poussiéreux des dix retables de l'église. Pourtant
depuis 2008-2009, le conservatoire départemental du patrimoine a engagé des actions
sur cet édifice. Face à la porte, la première chapelle annexe dite de la Piétat
date de 1427 et sert de lieu d'exposition. Le retable du maître-autel en bois
doré à la feuille d’or, sculpté par Louis Generes, est l’un des plus beaux de
la région et il représente le martyre des Saintes Juste et Ruffine (leur buste
se trouve de part et d'autre du tabernacle), saintes patronnes de la ville fêtées
le 17 juillet. Le même artiste a également réalisé le retable du Rosaire. On peut
apprécier le travail du doreur Josep Gasch (originaire de Ripoll, de l'autre côté
de la frontière) des retables de Saint Michel et du Saint-Sacrement. Autres retables:
Ste Catherine, St Joseph et St Eloi... On peut aussi voir des toiles des XVIe-XVIIe
s. représentant notamment de St Antoine de Padoue et les Saintes Juste et Ruf(fi)ne
(tableau de l'école du célèbre peintre espagnol Murillo). Malheureusement trois
des quatre statues qui ornaient le retable de St Pierre et St Paul ont été dérobées
au cours de l'année 2007. St Pierre qui a échappé au voleur est maintenant visible
en vitrine dans la chapelle de la Piétat qui sert de salle d'exposition et les
niches du retable sont désormais vides. Dans le cadre de cette exposition-musée,
on peut également voir le tableau restauré de Ste Cécile, de l'orfèvrerie et des
vêtements liturgiques (XVIIIe-XIXe-XXe s.) et différentes statues anciennes. On
y expose aussi une "Roda de Fusta" (roue en bois) de 1,57m de diamètre munie de
maillets qui était placée dans le clocher pour remplacer le son des cloches lors
de la Semaine Sainte afin d'appeler les fidèles. C'est une variante des "roues
à clochettes" (comme celle de Coustouges que nous avons vue prédemment). Sur les
77 roues existant en France, 30 sont localisées dans le seul département des Pyrénées-Orientales
(il y en a aussi en Bretagne). Fort Lagarde Fort Lagarde est une citadelle du
XVIIe siècle dominant la ville, parfait exemple d'adaptation du concept de fortification
bastionnée, de manière à résister à une artillerie ennemie, notamment pour faire
face à un ennemi arrivant en face, par le col d'Ares. Désarmé après la Seconde
Guerre mondiale, il a été acquis par la commune en 1976. La collectivité le restaure
et l'ouvre aux visites d'avril à octobre. Du 16 juillet au 22 août 2012, on y
présente un spectacle d'une et demi intitulé "Une forteresse, des cavaliers" (séances
à 15h et 17h).Une navette permet aussi d'accéder au fort. Ce fort a été construit
d'abord pour protéger la nouvelle frontière du traité des Pyrénées et surveiller
l'entrée du Haut-Vallespir. Il permettait aussi d'éviter que se renouvelle une
révolte de la population mécontente des taxe qui la frappent (sur le sel) et plus
généralement du rattachement des comtés du nord de la Catalogne à la France, sans
oublier la répression culturelle, notamment sur l'usage de la langue catalane
instaurée par l France. La majeure partie de la construction fut réalisée à partir
de 1677 sur des directives de Sébastien Le Prestre de Vauban, commissaire général
des fortifications de Louis XIV qui fortifia de nombreux édifices dans la région
(Fort Bellegarde, château de Collioure, Mont-Louis...). La conception de base
découle des plans de l'ingénieur Christian Rousselot de Monceaux (responsable
des places fortes du Roussillon) repris par Vauban (venu à Prats-de-Molló en 1679).
Au coeur du monument, une tour à signaux médiévale est encerclée par le donjon
construit en 1686. En 1691, Rousselot élabora un plan d'agrandissement que défendit
Vauban mais il fut laborieusement et partiellement mis en oeuvre par manque de
moyens jusqu'au milieu du siècle suivant. La fortification étant incomplète, la
capacité du monument est moitié moindre que celle prévue initialement par Vauban.
Sur le front Sud, deux lignes de défense se succèdent en avant du donjon. Heureusement
le fort Lagarde n'eut pas à soutenir un siège avant la guerre de 1793 qui opposa
les Français et les Espagnols. Le général Ricardos a lancé son offensive initiale
par le col d'Ares, et c'est tout naturellement que le fort Lagarde s'est retrouvé
en première ligne. Il fut pris rapidement et resta aux mains de l'ennemi jusqu'en
1794 Partant du fort, un souterrain de 142 marches datant du XVIIIe (ou XVIIe?)
siècle aboutit plus bas, au sud, à une redoute à mâchicoulis. Ce poste de défense
avancé est également appelé "Tour Carrée". Près de là, part un "chemin couvert"
(ou "tunnel blanc") construit au XIXe siècle, qui débouche à quelques dizaines
de mètres des remparts de la ville. Il a remplacé l'ancien système de protection
par palissade. Cette voie permettait aux soldats, en poste dans la ville, de rejoindre
à couvert le fort en cas d'attaque. Il est tout à fait praticable car maintenant
doté d'un éclairage électrique qui complète l'éclairage parcimonieux fourni par
les fenêtres-meurtrières. Tout à fait en dehors de la cité, notamment par les
sentiers de randonnée, on peut aller au lieu-dit El Mir de Dalt (1450m d'altitude)
pour voir la tour de Mir, tour de guet ou tour à signaux, construite au XIIIe
siècle par Jacques Ier d'Aragon, le roi de Majorque, pour surveiller la frontière
de France. De plan circulaire elle comporte trois niveaux couverts de voûtes en
coupole. Elle a été restaurée par le Conseil Général en 2009, à l'initiative d'une
association de sauvegarde du patrimoine (Velles Pedres I Arrels, Vieilles Pierres
et Racines) et avec l'aide de la fondation du Crédit Agricole. D'accès libre,
sa terrasse offre un superbe panorama sur la vallée. Sur le versant opposé, on
peut aussi se rendre à l'Oratoire du Miracle, à 1250m d'altitude. Selon la légende,
aux Saintes Juste et Ruffine, patronnes de la ville firent jaillir une source
au milieu des roches afin de désaltérer les moissonneurs assoiffés. En contrebas
on trouve en effet une sorte de vasque naturelle alimentée par cinq orifices qu'auraient
percés les deux saintes. --------------------------------------------------------------------------------
Quelques randonnées en VALLESPIR Je me garderai de développer trop ce point car
ce n'est pas le but de ce site de voyages. Une première observation: nous constatons
depuis quelques années une baisse de la fréquentation des sentiers de randonnées
en montagne, quel que soit le massif. C'est sans doute le cas ici car lors de
deux randonnées nous n'avons croisé personne d'autre. Dans un cas on a vu une
douzaine de personnes sur un site attractif (la Tour du Mir) et certaines y étaient
arrivées en 4x4! Sinon, malgré nos départs matinaux (entre 8h et 9h) et malgré
la réputation de cette région cataloguée comme l'une des plus ensoleillées de
France et malgré la grande sécheresse sévissant dans "les Catalognes" (les Pyrénées-Orientales
au régime sec avec un déficit pluviométrique de l'ordre de 70% suite à l'hiver
le moins arrosé depuis 1959), la météo ne nous a pas gâtés. Belles matinées en
général mais arrivée à notre objectif, un point haut généralement, vers 12 ou
13 heures, on ne pouvait pas profiter d'un vaste panorama en raison d'une atmosphère
brumeuse et de nuages masquant les sommets (on a eu bien du mal à voir le Canigou
pourtant à moins de 10 voire moins de 5km à vol d'oiseau). Du Roc de France et
du Mont Capele, noyés dans la brume de chaleur, on aperçoit vers le sud-est le
lac de barrage Boadella et tout au fond la Costa Brava avec les "montagnes" de
la péninsule de Cadaquès et la baie de Rosas. Bref, nous aurions bien voulu un
petit coup de tramontane (vent froid soufflant ici du nord-ouest), juste pour
nettoyer le ciel... Parfois on a ressenti la crainte du feu dans un environnement
très sec que la moindre étincelle suffirait à enflammer. Cela a été particulièrement
le cas lors de notre première randonnée au-dessus de Prats, au milieu des landes
desséchées du Miracle, exposées plein sud. Mauvaise pioche à tous points de vue
pour notre 6e sortie avec pour objectif le Mont Falgas et le Col d'Ares (passage
de la route vers l'Espagne). Orage la nuit précédente, un peu de pluie en matinée.
Départ en débit d'après-midi d'un lacet de la route (1200m) sous un ciel bas et
souvent complètement enveloppés par les nuages. Des sentiers mal entretenus (nettoyage,
balisage). Déception au Mont Falgas (le point haut à 1618m). Rien à voir car nous
arrivons au milieu d'une petite clairière cernée par des sapins qui masquent totalement
le paysage environnant... En revanche, belle et bonne randonnée au Pic Gallinasse
(un millier de mètres de dénivelé montant brut) malgré un ennuagement du midi.
Une randonnée hors sentiers balisés, sans aucune rencontre. Cette fois il s'agit
d'une rando en altitude, puisqu'il s'agit d'accéder à un sommet (2461m) formant
un épaulement du Puig del Roc Negre, contrefort méridional du Canigou, en passant
le Puig de Pel de Ca et le Cincreus. Accès au niveau des anciennes mines de fer
de Batère. Depuis le Col de la Cirère on a une superbe vue en direction du nord
sur les vallée de Conflent (Têt) et les Fenouillèdes (Agly) et bien au-delà vers
les Corbières avec l'impressionnant éperon du Pech de Bugarach (à 40km!). Vue
également en direction de l'ouest sur la côte du Roussillon, ses étangs littoraux
et la Méditerranée (à 50km). Evidemment le Vallespir s'offre à la vue ainsi que
les crêtes du massif des Albères qui forment la frontière. Et par dessus les sommets
des Albères (1100-1400m), la vue porte jusqu'à la Costa Brava (Baie de Rosas,
à plus de 60km!). Donc aucun regret de ne pas s'être joint à la foule qui gravit
le Canigou à partir du parking du refuge des Cortalets (randonnée qui s'effectue
en 3h30, aller-retour), accessible depuis la vallée de Conflent donc à 3 heures
de voiture de notre base de Prats-de-Mollo. "On n'est pas Catalan tant qu'on n'a
pas gravi le Canigou" dit un proverbe d'ici. Nous ne serons donc pas Catalans
cette fois-ci! Une marmotte entendue au loin, pas d'isard en vue mais quelques
vautours volant au-dessus de la crête. A propos de faune et de flore, juste quelques
mots car je ne suis pas spécialiste. Du côté d'Amélie-Montalba, surprise d'entendre
des cigales vers 600m d'altitude mais il est vrai que l'on est à ce niveau dans
un environnement de chênes-verts. Donc plutôt maigre du côté de la faune! Sinon,
en fonction de l'exposition (nous étions souvent sur des versants au nord) et
du terrain, on a rencontré une grande diversité d'arbres. Outre les chênes-verts
évoqués: des chênes à feuilles caduques, des cerisiers sauvages, des bouleaux,
des frênes, des hêtres (laissant d'énormes tapis de feuilles sèches sur le sol),
des châtaigniers, des acacias, des pins, des sapins et épicéas... En sous-bois:
des buis (sols calcaires), des noisetiers, des saules (humidité)... Dans les zones
plus découvertes, la végétation basse varie entre le type lande (fougères, genêts
et bruyères) et maquis (genévriers à port érigé, églantiers, bruyère arborescente...
En zone plus montagnarde, on trouve différentes sortes d'oeillets de montagne,
d petites bruyères, du genévrier rampant, des framboisiers, de rares myrtilliers
et même des rhododendrons (en redescendant du Col de Siern). Bonne surprise également
lors de cette sortie de découvrir sur la ligne de crête entre les cols Prégon
et Siern des praires émaillées de milliers de splendides chardons bleus... --------------------------------------------------------------------------------
A PROPOS DU CATALAN... ...Les Catalans ne mettent ni leur drapeau ni leur langue
dans leur poche!!!! Brève présentation La langue catalane se rattache à la fois
aux langues ibéro-romanes par sa syntaxe et aux langues gallo-romanes par son
lexique et sa prononciation (le mot "table" donne taula en catalan à comparer
avec mesa en castillan, tandis que "fromage" donne formatge à comparer avec queso
en castillan...). Le vocabulaire catalan utilise des termes plus proches du français
et de l’occitan que de l'espagnol et du portugais. Cette langue s'est étendue
au Roussillon, à la Catalogne et au Pays valencien, à l'Andorre, aux Baléares
et à une partie de la Sardaigne, soit sur des parties de quatre Etats modernes:
France, Espagne, Andorre et Italie. On compte environ 6 millions (10 millions
selon d'autres) de locuteurs dans l'ère linguistique du catalane soit près de
30% de la population résidant dans cette zone. Ce taux s'élève à plus de 60% aux
Baléares et en Catalogne, à un tiers en Andorre et seulement à 6% dans le Languedoc-Roussillon.
Ecriture et prononciation On retrouve généralement les mêmes genres qu'en français
(avec des exceptions comme pour la llet, "le lait", que l'on retrouve en castillan)
et leur désignation par des articles assez proches. Articles définis: el (pour
le), l', la, les (parfois transformé en els). Articles indéfinis singuliers un
(prononcer [oun'] et una mais absence d'indéfinis pluriels (par exemple "des chiens"
-> gossos). Les articles contractés du; de la, des donnent en catalan del, de
la, dels (masculin pluriel) et de les (féminin pluriel) Première particularité
avec la consonne palatale initiale L doublée (prononcée [LL]): un llibre (un livre),
la lluna (la lune)... Seconde particularité, les voyelles finales dénasalisées
contrairement au français dans les mots se terminant en n et précédés d'une voyelle.
Le catalan ne garde que la voyelle accentuée. Du latin vinum; le français a tiré
vin et le catalan vi. De même pour Perpignan qui donne Perpinyà. On trouve de
nombreuses diphtongues associant deux voyelles ou [o-ou], eu [e-ou], au [a-ou].
Le X catalan se prononce généralement comme le [ch] français. Par exemple baix
("bas") se prononce [baich]. Les terminaisons en IG en catalan, se prononcent
[tch]: puig [putch] (montagne). Quant au N palatal français représenté par le
graphème GN, les Catalans l'écrivent [ny], comme dans Catalunya. Plus délicate
est la question de la prononciation des voyelles A et O. Non tonique, O se prononce
[ou]. Non accentué, A se prononce [e], comme le "e muet" français. En fin de mot
pluriel, le A non tonique s'écrit E (el guarda -> les guardes), sans modifier
la prononciation. --------------------------------------------------------------------------------
SITES D'INTERET, VUS (extérieur) OU VISITES El Ripollés Abbaye de Ripoll Sant
Joan de les Abadesses Alt Empordà Cadaquès Castello d'Empuries Vestiges antiques
d'Emporion Baix Empordà villes et villages Peratallada Palau-sator Pals Vulpellac
Girona Vieux quartiers Cathédrale et musée capitulaire Santa Maria Bains arabes
et chapelle St Pere de Galligants Eglise Sant Feliu Sant Cugat del Vallès Une
petite histoire Une visite méritée Montserrat Origines géologiques et historiques
Le site et le monastère La montagne El Ripollès De la Catalogne, sur l'autre versant
des Pyrénées, nous n'aurons qu'un aperçu dans le cadre d'une vaste boucle automobile
effectuée en une journée, au départ du Vallespir et en remontant la vallée de
Conflent pour aboutir en Espagne à Puigcerda pour finir la boucle par le Col d'Ares...
De la Basse Cerdagne au Ripollés, il faut emprunter l'éprouvante route qui sur
50km serpente à flanc de montagne avec des centaines de virages serrés et de lacets.
Eprouvante par le tracé sinueux mais heureusement avec un bon revêtement, une
signalisation (des virages) parfaite et souvent des double glissières de sécurité.
Un itinéraire en corniche sans intérêt et monotone, au-dessus de la vallée du
Riu Rigat, avec sur l'autre versant les croupes molles de la Sierra del Cadi (vers
les 2000m) aux sommets jaunis et aux pentes boisées. Aucun village sur ce bout
d'itinéraires et peu de circulation... On le comprend! Route plus tranquille après
Ribes-de-Freser. Traversée du lieu-dit Colonia Molinou puis on passe près du village
de Campdevanol. Enfin, nous voici à Ripoll (prononcer [ri-poye]). Avec 10000 habitants,
c'est une ville importante dans cette région de montagne, la plus importante de
la comarque ("pays") de Ripollés. Nous allons visiter le Monastir de Santa Maria
de Ripoll, monastère bénédictin, situé Plaza de l'Abat Oliba (tarif: 3€). Le monastère
fut fondé par le comte de Barcelone et de Gérone, Wilgred ou Guifred le Velu (Guifré
el Pilós, en catalan) en 880 après qu'il eut en partie chassé les sarrasins de
la région (c'est pourtant un sarrasin que le tuera au combat en 897). Il a également
fondé le monastère de Sant Joan de les Abadesses. Très tôt, ce monastère devint
l'un des centres culturels les plus importants du Haut Moyen Âge. Un édifice à
trois nefs a été réalisé entre le XIIe et le XVIe s. puisque sa voûte s'effondra
en 1428. Tout l'édifice a été reconstruit au XIXes suite à l'incendie qui le ravagea
en 1835. On peut néanmoins en admirer le magnifique portail du milieu du XIIe
s. couvert de sculptures évoquant l'histoire biblique. Sur les panneaux entourant
le portail proprement dit, on trouve l'évocation de l'Apocalypse, l'Exode, les
Rois... tandis que les montants du portail nous amènent aux apôtres Pierre et
Paul. L'intérieur est constitué de cinq nefs et d'un transept à six absides placé
au niveau de l'abside centrale. On peut y voir au fond du transept gauche la tombe
de Wilfred le Velu mort en 897 et à l'opposé, dans le transept droit, celle de
Raymond Berenger III mort en 1131. Au bas de la nef, une grande dalle servant
de pierre tombale est ornée d'un gisant représentant l'évêque Josep Morgades y
Gill mort en 1901, personnage qui contribua beaucoup à la restauration de l'église.
Le cloître a étage a été réalisé sur plusieurs siècles, tout comme l'église. La
partie la plus ancienne (XIIe s.) est accolée à l'église. Elle compte treize arcades
soutenues par des colonnes doubles surmontées de chapiteaux corinthiens avec des
représentations animales. Les autres galeries sont du XIVe s. et donc marquées
par le style gothique. Environ 8 km après Ripoll, en direction de la France (par
le Col d'Ares), nous arrivons à Sant Joan de les Abadesses, petite ville de 3500
habitants. Rapide coup d'oeil en passant à l'église Sant Pol, un édifice du XIIe
s. en partie ruiné dont il subsiste l'abside surmontée d'un clocher et la façade,
à l'autre extrémité, avec un portail à deux archivoltes dont le tympan sculpté,
représentant le Christ en Majesté, les apôtres Pierre et Paul, et deux anges a
été enlevé après la fissuration du linteau le supportant. Nous passons également
(sans avoir le temps de visiter, d'ailleurs l'horaire est trop tardif) près du
Monastère de Sant Joan de les Abadesses, joyau du roman catalan, également fondé
par Guilfred Ier au IXe siècle et agrandi au XIIe siècle (superbe chevet). Poursuivant
notre chemin, nous passons par les localités de Sant Pau de Sagurie et par Camprodon
(église romane St Pierre) puis c'est Mollo. Le col n'est plus loin et de l'autre
côté nous regagnons notre base à Prats-de-Mollo... --------------------------------------------------------------------------------
Alt Empordà (Haut Emporda): région de Cadaquès (El Gironès) Peu après le passage
du Perthus, à partir de La Jonquera, nous allons trouver les traces du gigantesque
incendie qui, quelques jours plus tôt (du 22 au 26 juillet), a ravagé 15 000 hectares
de ce côté-ci de la Catalogne, du Perthus à Figuères vers le sud et jusqu'au rivage
de Portbou à l'est, soit sur un quart de cercle de près de 25km de rayon, bloquant
le trafic sur l'autoroute transfrontalière, trafic qui un moment a été détourné
pour partie soit vers l'Andorre soit par la route côtière étroite et sinueuse
passant par le Cap Cerbère et Portbou où trois Français ont péri... Le sinistre
favorisé par une sécheresse extrême, pas connue depuis 70 ans, avec un pluviométrique
de l'ordre de 70% suite à l'hiver le moins arrosé depuis 1959, a sévi pendant
5 jours et mobilisé quelque 1500 pompiers et 25 avions Canadair, bombardiers d'eau,
et hélicoptères qui sont intervenus en terrain difficile. Heureusement l'eau du
lac artificiel de Panta de Boadella a pu être mise à profit. Paysage de désolation
alentour avec des arbres complètement carbonisés et d'autres au tronc noirci et
au feuillage devenu marron. Parfois des constructions isolées qui ont été cernée
par les flammes... Par endroit la végétation du terre-plein central de l'autoroute
A17 a été dévorée par les flammes lesquelles ont aussi fait fondre les panneaux
de signalisation. Nous quittons l'autoroute au niveau de Figuères (Figueras en
castillan), en zappant l'extravagant et surréaliste teatre-museu Dali, pour nous
diriger vers l'est. Ce pays (comarca en catalan) de l'Alt Empordà a pour chef-lieu
Figueres. Nous allons avoir un petit aperçu de la partie rocheuse du nord de la
Costa Brava, avec la péninsule formée par le massif du cap de Creus au pied duquel
s'est installé de Cadaquès. Cadaquès Parcours touristique avec circulation chargée
à travers un paysage de collines couvertes d'une végétation méditerranéenne, de
quelques vignes et oliveraies. Vers le nord, on peut apercevoir La Selva de Mar.
La route débouche au-dessus de Cadaquès. Joli panorama qui rappelle celui des
ports de la Côte Vermeille en Roussillon. Cadaquès est un ancien port de pêche
situé au pied de son église baroque Santa Maria. Salvator Dali qui venait parfois
dans sa maison non loin de Cadaquès (à Port Lligat) a contribué à la notoriété
de la station. Des peintres célèbres y ont séjourné tout comme des artistes du
show-business actuellement. Retour en passant près de la station balnéaire nichée
dans la Baie de Roses (Bahia de Rosas en catalan) considérée comme l'une des plus
belle du monde. De somptueuses villas blanches grimpent à l'assaut des coteaux
("Super Rosas") faisant oublier le passé de port antique puis médiéval. Castello
d'Empuries Nous visitons la ville de Castelló d'Empúries (12 000 habitants). Des
origines romaines probables et une première mention du village de Castelló en
l'an 879 et en 1007 il est fait mention de l'existence de l'église de Santa Maria
de Castelló. Au IXe s. la ville a été élevée au rang de capitale du comté d'Ampurdán
transférée ici depuis sa voisine Sant Marti d'Empúries Nous commençons par le
joli lavoir du XIXe s. situé à l'entrée du village et construit avec des colonnes
toscanes (XVIe-XVIIe s.) de l'ancien cloître St François (fondé au XIIIe s.) aujourd'hui
disparu. Nous passons devant l'ancienne synagogue (XVIIIe s. sur des vestiges
médiévaux), la Casa Sanllehi dans l'ancien quartier juif "El call" ou "Barri jueu".
En effet, une importante communauté juive (300 personnes) était implantée dans
cette ville au XIIIe s. mais elle fut expulsée suite au décret d'expulsion des
juifs, dit décret de l'Alhambra, de 1492 pris par les Rois Catholiques Ferdinand
et Isabelle. En ville, au sud de la basilique, le couvent Santa Clara des soeurs
clarisses n'est plus occupé par des religieuses (elles ont quitté la ville en
1973). Il date des XVIIe-XVIIIe siècles. Jolies demeures: la Casa Joan de la Coloma
des XVIe.XVIIe s., le Palau Macelli du XVIIe s., avec un superbe patio et un escalier
conduisant à l'étage, héberge un hôtel-restaurant. Nous visitons la basilique
de Santa Maria de la Candelera (Ste Marie-de-la Lumière) qui date des XIIIe-XVe
s., époque où les comtes d'Ampurdan tenaient tête à leur suzerains, les comtes
de Barcelone. De style gothique catalan, l'édifice que l'on peut considérer comme
une cathédrale a remplacé l'ancien édifice roman du XIe s. (seuls subsistent les
fonts baptismaux). Une tour-clocher de style roman lombard tardif de 36m de haut
se dresse sur la gauche de la façade qui est ornée d'un portail gothique monumental
du XVe s. à six archivoltes. Les piédroits de l'ébrasement sont ornés de sculptures
des douze apôtres se tenant sous des dais tandis que le tympan représente l’Adoration
des Rois Mages avec la Vierge à l'Enfant. Le haut de la façade est percé d'une
grande rosace gothique. Ce portail serait dû à Pere Sant Joan à moins que ce soit
à l’architecte et sculpteur picard Pierre de Saint Jean (Pere de Santjoan). Il
est difficile de mettre un nom sur les statues (peut-être un St Jean, au fond
sur le côté droit). Qui est ce personnage coiffé d'un chapeau, le deuxième au
fond sur la gauche (St Jacques en raison de la forme de coquille gravée sur le
socle...)? La structure de l'édifice est contrebalancée par de grands et lourds
contreforts couronnés par des gargouilles. L'intérieur comporte trois nefs et
deux chapelles latérales, celle de la Puríssima Sang et celle de la Verge dels
Dolors, ont été ajoutées aux XVIIe-XVIIIe s. Outre les deux sarcophages de la
famille du comté d’Empúries du XIVe siècle, il faut s'intéresser au magnifique
retable en albâtre du XVe siècle, de style gothique flamboyant Renaissance réalisé
par Vicenç Borràs. C'est l'une des sculptures gothiques bourguignonnes des plus
importantes de Catalogne, monument imposant avec une hauteur de 6,5 mètres. Dans
la partie inférieure on peut voir dix anges. La partie supérieure avec ses pinacles
coniques représente la Passion de Jésus, surmontée d'une Vierge de la Candelara
tenant l'Enfant Jésus dans ses bras. Vestiges antiques d'Empuries Très tôt un
comptoir antique gréco-romain fut établi non loin de l'actuel territoire de la
commune de L'Escala, près de Gérone. Le site n'a commencé d'être fouillé qu'à
partir du milieu du XIXe s. et pour l'essentiel depuis 1908. Les peuplades habitaient
la région depuis l'Age du Bronze (IXe s. av. J-C) et jusqu'à l'Age du Fer au VIe
s. av. J-C. Elles entretenaient des relations commerciales avec les Etrusques,
les Phéniciens et les Grecs. Une première cité fut fondée en 580 av. J-C par les
Phocéens (de Phocée, cité grecque de la Mer Egée où se trouve maintenant Izmir,
en Turquie à moins qu'il s'agisse de Phocéens précédemment installé à Marseille).
Le village de Sant Martí d'Empúries est édifié sur l'emplacement de ce premier
établissement. Quelques décennies plus tard, sur un site voisin, une nouvelle
cité entourée d'une enceinte voit le jour sur le rivage où un port est établi.
Il s'agit d'Emporion, nom grec signifiant "entrepôt", "marché", d'où le nom moderne
d'Empúries (Ampurias, en espagnol). Plus tard, aux IIIe et IIe siècle av. J-C,
Emporion s'allie aux Romains dans leur guerre contre le carthaginois Hannibal
lors de la Seconde Guerre Punique. Au Ier s. av. J-C, la ville fut purement et
simplement partie de l'Empire. Une nouvelle ville romaine fut établie sur le large
plateau qui domine le port et les quartiers grecs et connut une ère de prospérité
aux Ier et IIe siècles de notre ère avant d'être ravagée à la fin du IIIe siècle
par une invasion wisigothique venue du nord. L'évêché établi par la suite fut
balayé par l'invasion arabe au VIIIe s. Conquise par les Francs, elle devint capitale
d'un comté jusqu'au XIe s., époque à laquelle le comte déplaça sa capitale à Castello.
Nous pénétrons dans la ville grecque par la porte de l'enceinte grecque, avec
ses tours et murailles en grand appareil. Nous parcourons le dédale des ruelles
et l'on peut voir , l'agora, les traces de temples (Asclepios et aux divinités
d'origine égyptiennes Isis et Zeus Sérapis). Le sous-sol recèle des vestiges de
filtres (tuyaux en terre cuite), de citernes et de tout-à-l'égout. Parmi ces vestiges,
les archéologues ont pu identifier un atelier de salaisons, une maison à péristyle,
dans une autre des restes des mosaïques constituées de pavages en galets avec
l'inscription grecque HDUKOITOS ou plus exactement H?YKOI?OS ("Il est bon d'être
couché")! Entre les sites grec et romain, passage au musée archéologique. On peut
y admirer des "cratères" (grands vases) à figures rouges du IVe siècle av. J.-C.,
par exemple une ménade (femme possédée et ivre accompagnant Dyonisos) poursuivie
par un satyre... Le musée présente une copie d'une grande statue attribuée à Esculape
(Asclepios, dieu de la médecine, fils d'Apollon, particulièrement vénéré dans
son temple d'Epidaure, en Grèce), découverte en 1909 (la plus grande statue grecque
découverte à l'ouest de la Grèce, l'original est au musée archéologique de Barcelone).
On y voit également d'autres objets de grande valeur artistique comme Vénus, Aphrodite,
Apollon ou Zeus. De la ville romaine beaucoup plus vaste (22 ha), seul un cinquième
est fouillé. On peut en voir les vestiges du rempart méridional percé d'une porte
avec une sculpture phallique, symbole de pouvoir et de prospérité, sur une pierre
de taille de la troisième rangée du côté droit de la porte. Autres vestiges à
voir: les fondations de l'amphithéâtre, du forum (avec un portique d'ordre ionique
partiellement reconstitué), des thermes et de villas ou domus. On a retrouvé également
l'emplacement d'un temple dédié à Jupiter, Junon et Minerve et d'un autre dédié
à l'Empereur Auguste. Les rues sont rectilignes et orthogonales (cardo et decumanus).
Ce qui est particulièrement remarquable, ce sont les mosaïques de marbre à motifs
géométriques plus ou moins complexes (swastikas entre autres). --------------------------------------------------------------------------------
Baix Empordà (Bas Emporda), les villages typiques de l'arrière-pays de la Costa
Brava Ce pays a pour chef-lieu La Bisbal d'Empordà, au sud. Après de gros embouteillages
dus à l'afflux vers les plages entre Palafrugell et L'Estartit nous passons enfin
au pied de la colline où est érigé le Castell de Montgri (le château de Montgri)
que nous apercevions depuis un bon moment. Cette imposante forteresse à plan carré
date des XIIIe-XIVe s. Nous nous dirigeons vers l'arrière-pays, entre la côte
et Gérone. Arrivés dans le secteur du Riu Ter, nous traversons une plaine de grande
culture où la moisson du blé a été effectuée et où l'on peut voir de grandes parcelles
occupées par du maïs et des cultures plus exotiques telles que du sorgho et, dans
les parties irriguées, du riz. Nous enfonçant vers le sud, nous passons près des
petits villages d'Ultramort (200 habitants, une petite bourgade autour de son
église romane Santa Eulàlia à tour carrée des XIIe-XIIIe s. qui a succédé à un
édifice du IXe) et de Parlavà (350 habitants, village dominé par l'église romane
Sant Feliu des XIIe-XIIIe s., fortifiée au XIVe et agrandie au cours des deux
siècles suivants). Nous poursuivons vers Ullastret, intéressé par l'important
site archéologique du Puig de Sant Andreu (colline St André) où ont été mis à
jor les vestiges d'un village ibérique du VIe s. av. J-C et occupé jusqu'au IIe
s. av. J-C. Dommage pour nous: site fermé au public car nous nous y présentons
un lundi! Ce site se trouve à quelque distance du village de 350 habitants groupés
autour de son église romane Sant Pere du IXe s, à clocher-pignon. Nous entreprenons
un détour qui va nous conduire dans le "Triangle d'or" que représentent trois
villages médiévaux voisins: Peratallada, Palau-Sator et Pals. Peratallada ("Pierre
Taillée?) Un charmant petit village (200 âmes). Peratallada conserve son aspect
féodal, avec des rues étroites et tortueuses, les vestiges du château du XIe s.
(devenu hôtel de luxe)a avec sa tour fortifiée et son donjon, son mur d'enceinte
et son église. L'enceinte remonte aux XII-XIIIe s., mais la partie supérieure
a subi une réfection aux XVIe et XVIIIe s. Elle comporte, outre la porte, trois
tours carrées. La ville est construite directement sur le rocher et les rues portent
la trace du passage des roues ferrées des charrettes qui ont creusé des ornières
dans le sol. A voir, la Plaça de les Voltes, dotée d’un petit portique et bordée
de maisons anciennes. Face à la Porte de la Vierge, au nord du village, porte
défendue par un fossé taillé dans la roche, se dresse la façade-clocher de l'église
paroissiale Sant Esteve (St Etienne) de style roman tardif (XIIe-XIIIe s.) avec
son cimetière. Palau-Sator Palau-Sator a une origine romaine comme en témoignent
des découvertes archéologiques. Un document de 878 mentionne le lieu sous le nom
de Palatii Murorum ("Murs du Palais"). Ce petit village (300 habitants environ)
conserve une atmosphère médiévale dans ses rues, ses vestiges de murailles et
sa Tour de l'Horloge (Torre de les Hores) qui sert de porte de ville. Du centre
ancien, on peut admirer ses maisons anciennes (arcs en anse de panier faits de
plusieurs rangs de briques) et sa fontaine couverte en cul-de-four, sur une place
au pied des remparts et d'une tour en ruine. Dans le village, on peut voir d'étranges
"becs de gaz" en ferronnerie. Il s'agit en fait de sortes de grils suspendus sur
lesquels on plaçait des bûches. Son château a été construit aux Xe-XIe s. L'église
paroissiale Sant Pere (Saint-Pierre) date des XIIe-XIIIe s. Au centre du village,
cette église est un bel exemple du style roman de l'Ampurdan, avec son plan basilical
et sa très belle décoration lombarde. Autre église ancienne, Sant Feliu, du XVIe
siècle, donc de style gothique tardif, avec une seule nef voûtée et une abside
polygonale. Enfin l'église de Sant Julia de Boada est une église mozarabe (mélange
de styles wisigoth et arabe), une des plus anciennes dans cette région, comme
en témoigne un document de 934. Pals Pals est une petite ville de 2500 habitants.
Son nom proviendrait du latin Palus, signifiant "lieu humide". Toutefois on n'a
pas retrouvé de vestiges romains. Selon d'anciens documents, Pals disposait sur
la côte d'un important port par la pèche à la sardine et au bar. Des tombes creusées
à même la roche ont été découvertes au siècle dernier. Elles ont été réalisées
entre l'époque wisigothique (VIe-VIIIe s.) et l'An Mil. On peut en voir sur la
Carrer Major (Grand'Rue) devant la Ca la Pruna, sur la Placeta et près de la Tour
de l'Horloge Au IXe s., le château primitif était désigné dans un acte roi Eudes
Ier de France sous le nom de "Castellarum Montis Aspero", que l'on peut traduire
par Château du Mont-Aspre. Au XIIIe s., la petite cité autour de son église, de
son château et de son marché commence à s'étendre. La menace que fait planer les
conflits entre le compte d'Empuries et le roi de Catalogne conduit à l'entourer
de murailles pour se défendre. Plus tard, elles servirent à protéger la cité contre
les incursions barbaresques venant d'Afrique du nord au XVe s. Cette enceinte
comporte quatre tours carrées qui datent du IVe siècle: Tour Ramonet, Tour de
Rom, Tour de Xinel-lo et Tour de l'Hôpital Entre les années 1380 et 1482 plusieurs
révoltes paysannes éclatent appelées Remences (contre le système du servage).
Elles culminent lors de la guerre civile catalane (1462-1472) opposant le roi
Jean II et le gouvernement (Generalitat) qui voulait le destituer. En raison de
ce conflit, le château a été gravement endommagé. Il en reste la tour romane circulaire
construite entre le XIe et XIIIe siècles et connue sous le nom de Torre de les
Hores (Tour de l'Horloge). C'est la tour principale de la ville et la mieux conservée,
vestige du château du XIIe-XIIIe s., construite à l'emplacement d'une tour plus
ancienne remontant au IXe s. Elle échappa donc à la destruction lors des révoltes
et de la guerre civile. La grosse cloche du tout début du XVIIIe s. sonne les
heures tandis que la petite qui sonne les quarts date du XVIe s. Le monarque victorieux
autorisa la réutilisation des pierres pour reconstruire l'église de Sant Pere
(Saint-Pierre) également endommagée ainsi que les murs de la ville. En l'an 1501,
sous le règne de Ferdinand, la cité est organisée comme une municipalité indépendante
avec les privilèges et le pouvoir de lever des taxes. Il est fait mention d'une
première église Sant Pere dès le milieu du IXe s. Des vestiges subsistent à gauche
de la façade occidentale de l'église actuelle. Le chevet et la nef centrale datent
du XVe s., la porte occidentale du XVIIe s. et le clocher du XVIIIe s. Dans le
quartier gothique de la ville aux rues pavées, on ne se lasse pas d'admirer porches
et porte avec des arcs en plein cintre, des façades avec fenêtres en ogive et
leurs balcons de pierre. Dans ce village, on retrouve comme à Palau-Sator de système
des "becs de gaz" en ferronnerie... Le panorama du mirador Josep Pla permet de
voir jusqu'à la mer sur laquelle se détachent des îlots pointus, comme une sorte
de "mini baie d'Halong". Vulpellac Nous terminons cette partie du voyage par le
petit village de Vulpellac (environ 300 habitants) dont il fut fait mention dès
le IXe s. mais qui s'est surtout développé aux XIIIe et XIVe siècles. De son enceinte
subsistent quelque parties et en particulier la base d'une tour circulaire et
une tour carrée datant des XIIIe-XIVe s., tout comme le château. Aux XVe-XVIes.,
le château fut profondément remanié pour en faire un palais de style gothico-renaissance.
C'est un bâtiment de deux étages, voisin de l'église, avec une petite cour trapézoïdale
centrale. La tour occidentale du XIVe siècle, construite à la place d'une tour
plus ancienne, est dotée d'ouvertures rectangulaires avec quelques meurtrières
et des créneaux gothiques. L'église paroissiale San Julian (St Julien, martyr
originaire de Phénicie, persécuté par l'empereur Maximien Galère) et Santa Basilissa
(Ste Basilisse, vierge et martyre du IVe s. originaire d'Asie Mineure) est située
à côté du château car c'était son ancienne chapelle. Le bâtiment actuel date du
XVIe siècle et a été construit dans le style gothique tardif, probablement au
moment de la rénovation du château, à l'emplacement d'un édifice roman dont il
subsiste peu de traces. L'église comporte une seule nef avec des contreforts et
une abside polygonale. La façade principale est orientée vers l'ouest et le portail
est de forme ogivale avec un tympan sans décoration. Les seuls éléments décoratifs
de ce portail sont la base des trois archivoltes des décors végétaux et des têtes
humaines. La ville conserve quelques maisons anciennes, datées entre les XVIe
et XVIIIe siècles. Avec plus de temps, on aurait pu visiter la ville de La Bisbal
d'Empordà (ancien château-palais épiscopal, église Santa Maria, quartier juif...
et ses boutiques de produits artisanaux en céramique). --------------------------------------------------------------------------------
GIRONA La ville est nommée Gerona en espagnol et Gérone en français... Elle compte
environ 100 000 habitants. C'est une jolie ville située au confluent des rivières
Onyar, Guell, Galligants et Ter, dont le centre est traversé par le Riu Onyar.
Avant l'installation des colonies et comptoirs grecs et romain, toute la région
s'étendant du Languedoc à Alicante (au sud de Valence) était peuplée par des peuplades
Ibères, également installé dans l'intérieur à partir des vallées fluviales. La
cité était en relation avec le port d'Emporiæ (Empuries) première colonie romaine
péninsulaire dans la région. En 416 les Wisigoths, migrèrent en Espagne où ils
furent envoyés par Rome pour combattre d'autres Barbares. En 711 leur royaume
(avec Tolède pour capitale) fut détruit par les Arabes. Gérone fut délivrée par
l'armée de Charlemagne en 785 qui y établit l'un des quatorze comtés de Catalogne
mais les Maures de Abd al-Malik ne furent définitivement chassés de la région
qu'en 1015. Comme Figueres, Girona se trouve sur le chemin de St Jacques de Compostelles,
venant du sud de la France et passant par le Perthus ou par Portbou. Ce chemin
ibérique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1993 (les chemins
situés en France le sont depuis 1998). La papauté organisa en 1284 une guerre
baptisée "Croisade d'Aragon" pour s'opposer aux conquêtes de Pierre III d'Aragon
en Sicile. Elle lui retira la couronne d'Aragon, pour la remettre au roi de France,
Philippe III. Au conflit franco-aragonais se greffa un conflit familial dans la
maison de Barcelone, puisque le roi de Majorque Jacques II, frère de Pierre III,
s'allia à Philippe III. En 1285, Philippe III s'empara de Gérone après en avoir
fait le siège. Mais à l'issue d'un conflit qui tourna au désavantage des Français
décimés par la maladie, Philippe III mourut peu après à Perpignan. Si le conflit
eut peu de conséquences pour le royaume de France, il en eut beaucoup pour le
royaume de Majorque puisque le royaume des Baléares fut confisqué par l'Aragon.
Gérone revit les Français plusieurs fois sous ses murs, notamment en 1653 et 1694
et lorsque Napoléon s'empara de la ville en 1809. Ajourd'hui Gérone est l'une
des grandes villes d'Espagne où le revenu par habitant est le plus élevé. Son
économie repose sur le commerce et sur des industries agro-alimentaires. Nous
gagnons le centre ville ancien après avoir longé les quais du Riu Onyar, depuis
l'Office de Tourisme. Les vieux quartiers Le Barri Vell (Vieux quartier) correspond
à la vieille ville de Gérone, délimitée par les murailles médiévales et les bastions
de l'époque moderne. Avant 1895 et la démolition (partielle) des remparts, la
ville s'y cantonnait. Les premiers remparts (les muralles en catalan) entourant
le Barri Vell, construits à l'époque romaine, au I Ier siècle avant J-C, ont été
entièrement reconstruit auXIIIe s. sous le règne de Pierre III. Au XIXe s. une
partie de ces remparts a cédé la place aux jolies maisons aux teintes pastel.
De ses fortifications, on peut voir le puissant Portal de Sobreportes, une porte
encadrée de deux tours, construite à la place de la porte nord de l'ancienne Gerunda
romaine, au-dessus de Cardo Maximus. Elle est située sur le côté nord de la Place
de la Cathédrale, à l'extrémité de la Carrrer Forsa. C'est là que se trouvait
le quartier juif où vivaient les Juifs jusqu'au décret d'expulsion des Juifs d'Espagne
de 1492, le Call Jueu, un enchevêtrement de rues médiévales communiquant par des
porches. La cathédrale Santa Maria Au cœur du quartier juif, à côté du Palais
de Justice et de la Cathédrale se trouve la Pia Almoina (Aumône), un organisme
de bienfaisance qui fondée en 1228.Des transformations furent effectuées aux XIVe
et XVIIIe s. La partie supérieure de ce haut édifice est occupée par une galerie
percée d'arcades sur l'extérieur. Le bâtiment accueille l'Ordre des Architectes
de Catalogne. La cathédrale de Santa Maria s'élève à l'emplacement du temple romain
de la ville. Le site fut par la suite occupé par une église wisigothique puis
par les Maures qui l'utilisèrent comme mosquée. Entre le Xe siècle et XIe siècle
un édifice roman ainsi que le cloître lui succédèrent. Un magnifique et imposant
escalier de 86 marches (ou 90?) construit entre les années 1686 et 1699 conduit
au pied de la façade baroque. L'édifice actuel comporte des éléments d'architecture
romane, gothique et baroque à la fois. Sa nef unique fut édifiée au XVe s. C'est
la nef gothique à la plus large portée du monde (23 m) après celle de la basilique
Saint-Pierre de Rome. Elle vint compléter le choeur, le déambulatoire et les chapelles
du XIVe s. Derrière le retable du maître-autel recouvert en argent doré se trouve
un trône dit de Charlemagne. Dans le Trésor-Musée capitulaire (qui jouxte la cathédrale
et le cloître), on peut admirer des objets de valeur accumulés par le Chapitre
de la cathédrale parmi lesquels un fac-similé de la célèbre tapisserie (en fait
il s'agit d'une broderie) de la Création (datant d'environ 1100) avec au centre
un Christ en Majesté, une Vierge du XIIe s., des manuscrits enluminés, des coffrets
mozarabes ... Le cloître roman (XIe s.) présente d'intéressants chapiteaux et
il est surmonté par une tour, vestige de l'ancienne cathédrale romane. Les galeries
sont soutenues par des colonnes dédoublées. Les "Bains arabes" et la chapelle
Sant Pere de Galligants Près de là, du parvis de la cathédrale, on domine les
Bains Arabes (Banys àrabs en catalan) qui se découpent sur la perspective de la
flèche de l'église Sant Feliu. En fait ils n'ont pas été construits par les musulmans.
L'édifice, de style roman, fut construit en 1194 s'est inspiré des thermes et
bains publics romains et a été décoré d'éléments d'inspiration orientale, comme
la coupole à plan hexagonal percée de fenêtres romanes laissant passer la lumière
du jour. En 1671, ces bains furent mis à la disposition du couvent des Capucins
qui les utilisèrent comme local, pour la cuisine. Plus au nord-est, près de la
chapelle romane Sant Nicolau du XIIe s. avec sa coupole-lanterne octogonale et
son abside tréflée se dresse le portail du monastère Sant Pere (Saint Pierre)
de Galligants. L'église fortifiée de l'abbaye bénédictine de Sant Pere de Galligants
est une des constructions les plus réussies ayant survécu du passé roman de Gérone.
Commencée en 992, la nef actuelle date de 1130, de même que le clocher octogonal
de style lombard percé de deux rangées de fenêtres superposées. L'éfifice accueille
le Musée d'archéologie de Catalogne. L'église Sant Feliu En revenant vers l'ouest,
en direction de la rivière, nous arrivons à l'église Sant Feliu (St Félix) est
une église collégiale construite hors les murs (non loin de la rivière) au XIIe
siècle, sur la tombe des martyrs Saint Félix l'Africain et de Saint Narcisse.
L'édifice actuel de style est gothique date du XIVe s., son unique et spectaculaire
clocher carré gothique flamboyant du XIVe (en retrait de la façade) et la façade
baroque, plus récente, du XVIIIe. Le clocher à pinacles surmonté d'une flèche
tronquée par la foudre en 1883 À côté de l'édifice se dresse la copie de la célèbre
Lleona (lionne), un des symboles de la ville. Cette statue médiévale représente
une lionne grimpant à l'assaut d'une colonne. La tradition veut que tout bon Gironais
partant en voyage ou tout voyageur de passage se doit de baiser son derrière pour
que la chance lui sourit. Avec plus de temps, depuis Gérone, il serait intéressant
de se diriger plus à l'ouest vers la ville de Vic au riche patrimoine architectural
historique (cathédrale, musée épiscopal, promenades aménagées à l'emplacement
des anciens remparts). Encore plus à l'ouest, Cardona aurait aussi mérité un détour
avec l'imposant château qui la domine et son église Sant Vincençe et encore, non
loin de là, les mines de sels potassiques de la Montanya de Sal. Toujours depuis
Gérone, mais vers le sud cette fois, des points d'intérêts mériteraient une visite
comme le Parc Naturel du Montseny (classé Réserve de la Biosphère par l'Unesco),
après un petit arrêt au village médiéval fortifié d'Hostalric bien conservé...
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Sant Cugat del Vallès Pourquoi un petit développement sur cette petite ville?
Le hasard ou plutôt le fruit d'une recherche sur Internet, intégrant la commodité
résultant de sa proximité par rapport à Barcelone et au monastère de Montserrat,
la facilité d'accès et d'utilisation des transports en commun et enfin la possibilité
d'y trouver un hôtel à un prix raisonnable... Et, ce qui ne gâche rien, une ville
agréable et non dénuée de monuments intéressants. Cette charmante ville de la
banlieue barcelonnaise tire son nom de celui de son ancien monastère bénédictin
dédié à Saint Cucufa. Une petite histoire... Autour du IVe siècle à l'endroit
où se trouve aujourd'hui le monastère de Sant Cugat, existait un fort romain,
le Castrum Octavianum. Il défendait l'intersection entre la Via Augusta qui allait
des Pyrénées à Cadix (soit 1500 km !) qui prolongeait la Via Domitia du nord des
Pyrénées (allant de Beaucaire, près d'Arles, au Perthus) et la voie reliant Egara
(Terrassa) à Barcino (Barcelone). L'église wisigothe à plan carré du Ve s. fut
détruite par les musulmans en 717 et la région subit des raids mauresques au IXe
s. Le monastère bénédictin fut reconstruit au même emplacement, sur les lieux
du martyre de l'évêque de Barcelone Saint Cucufa (Cucuphas ou Cucufat), sous Dioclétien
en l'an 303 (ou 313?), d'où dérive le nom de Sant Cugat. Pillée par le sarrasin
Mansur (ou Almanzor), l'abbaye de Sant Cugat a été détruite en 985 et reconstruite
à nouveau, plus grande, pour héberger une trentaine de moines. C'était le plus
important monastère et l'un des plus influents du comté de Barcelone pendant les
Moyen-Age et il a beaucoup contribué au repeuplement et la colonisation de la
terre en Catalogne. Par ailleurs, un noyau de peuplement s'était établi autour
de l'église paroissiale de Saint-Pierre (Place du Vieux Marché), un petit bâtiment
pré-roman avec trois absides, avec des autels dédiés à Saint-Pierre Saint-Paul
et Saint-Jean. Le XIIIe siècle marque l'apogée de l'expansion du monastère. A
cette époque, on a construit le cloître et on a reconstruit une partie de l'église
romane (travaux achevés en 1337) en adoptant le nouveau style de l'époque, le
gothique. Lors de la guerre civile catalane (1462-1472) opposant le roi Jean II
d'Aragon à son conseil et aux paysans révoltés des Remences, le monastère prit
parti contre le roi. Son armée s'en empara et mit fin à son autonomie. A la fin
du XVIIIe s., Sant Cugat, à l'écart des grandes voies de communication d'alors,
était une bourgade rurale d'un millier d'habitants assez pauvres vivant de l'agriculture
et de tissage à domicile. Au XIXe s., la viticulture a connu un grand développement
puisqu'en 1860, elle représentait 73% des terres cultivées mais arrive le phylloxéra
en 1887. Parallèlement les deux ateliers de tissage de coton qui avaient occupé
une centaine d'ouvriers ferment... Au début du XXe siècle, l'arrivée des chemins
de fer en Catalogne (en 1917) a fait perdre son caractère rural à la localité
et contribué à son développement. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le secteur
textile (filature, tissage, teinture) a pris à nouveau une grande importance tant
dans plusieurs usines que dans de petits ateliers familiaux. Avec le développement
de la construction et profitant de son sol argileux, dans les années 1920, des
entreprises apparaissent dans le secteur des céramiques pour le bâtiment. Une
demi-douzaine d'entreprises occupe alors une bonne centaine d'ouvriers. La plus
importante étant la Ceràmica del XANDRI fondée en 1926 et la seconde, créée dès
le milieu du XIIXes., était la Gran Terrisseria ARPI, Fabrica de Productes Ceramics
(Grande Poterie ARPI, Fabrique de Produits en Céramique) et qui a duré jusqu'à
ce que la Guerre Civile éclate en 1936. Nous allons bientôt reparler de cette
dernière... Aujourd'hui, c'est une ville de 85 000 habitants, avec une population
appartenant largement à la classe moyenne supérieure. Donc commune plutôt résidentielle
bien qu'accueillant de grandes entreprises comme la télévision espagnole. Elle
profite de la proximité des noeuds autoroutiers au nord-ouest de Barcelone favorable
pour installer des zones industrielles, certes pas comparable aux grandes zones
industrielles des villes voisines Ruby, Sabadell et Terrassa. La ville est dotée
d'établissements d'enseignement supérieur dont l'Université Internationale de
Catalogne. C'est dans cette ville que nous allons dormir pendant deux nuits (156€
en chambre triple) à l'Hoteles H2, profitant de la proximité de Montserrat et
de Barcelone. De la fenêtre de notre chambre, superbe vue en direction de la montagne
de Montserrat distante d'une bonne vingtaine de kilomètres.... D'ici la capitale
catalane est accessible de façon très pratique par les trains FGC (Ferrocarrils
de la Generalitat de Catalunya) qui mettent Sant Cugat à moins de 30 minutes du
centre de Barcelone. Nous logions à 3 minutes à pied de la gare de Volpelerres
desservie par les lignes S2 et S55, ce qui limite l'attente de train de 5 à 15
minutes (en fonction du moment de la journée). ...et une petite visite méritée
L'église abbatiale qui se dresse devant nous est précédée d'un mur crénelé complété
par une tour hexagonale. Au-delà, se dresse l'imposante façade crénelée renforcée
de contreforts du XIIIe s., avec son immense rosace posée au-dessus d'un portail
gothique tout en profondeur avec une dizaine de voussures et d'archivoltes simples
(collonettes). Au-dessus émerge dans l'axe la tour-lanterne du dôme octogonal
(XIIIe s.) placé à la croisée du transept et surmonté d'une petite tour carrée
à deux étages. Déporté sur le côté droit, s'élance le clocher roman à base carrée
de l'édifice du XIe s. auquel fut ajouté ultérieurement un lanternon. Les trois
absides construites entre les XIIe et XIVe siècles sont fondées sur des vestiges
de la forteresse romaine. L'édifice est un bâtiment de 52 mètres de long et 23
de large, possédant trois nefs voûtées et dont la nef principale est éclairée
par une grande rosace de 8,2 mètres de diamètre. On peut y voir un beau retable
gothique de la Toussaint (1375). En 1350, le roi Pierre III d'Aragon a renforcé
les fortifications du monastère en ajoutant quelques tours de défense. Quant à
son impressionnant cloître, l'un des plus grands cloîtres romans de Catalogne.
C'est une parfaite illustration de l'art roman catalan au XIIe siècle. Il se présente
sous forme d'un carré de 30 m de coté dont les arcs sont soutenus par 72 paires
de colonnes. Le second étage de style Renaissance a été ajouté au XIVe s. Près
de là se dresse le Palau Abacial (Palais Abbatial) construit à la même époque
et destiné à servir de résidence aux abbés qui cessent de vivre dans une cellule
du cloître avec les autres moines. Dans le jardin du monastère on peut voir une
statue érigée en mémoire de l'artiste Francesc Cabanas Alibau (1909-1985), peintre
et écrivain d'origine barcelonaise mais qui passa la majeure partie de son existence
à Sant Cugat. Belle vue d'ensemble depuis la vaste esplanade dégagée au sud et
à l'est donnant sur le monastère entouré des fortifications érigées au XIVe s.
Le parcours entre le monastère et le centre est agréable dans des rues propres
où se pratique un tri sélectif méticuleux (y compris pour les piles et batteries),
rues bordées de belles boutiques, le Mercat Municipal Pere San (un marché couvert).
Jolies maisons avec des arcades ou des façades peintes, la gare du centre... Sur
la carrer Santiago Rusiñol, devant la Plaça Octavià, on peut voir l'étrange maison
de style néo-arabe commandée en 1919 par Justo Sanchez en 1919. Les éléments de
céramique y trouvent une large place puisque y était installée la Gran Terrisseria
ARPI, Fabrica de Productes Ceramics (Grande Poterie ARPI, Fabrique de Produits
en Céramique) déjà évoquée. A remarquer sur la façade, sous la petite fenêtre
tout en haut de l'angle brisé, une chauve-souris en céramique rappelant les anciens
emblèmes héraldiques de la ville de Barcelone... Il aurait pu être intéressant,
si nous en avions eu le temps, de visiter non loin de là les monuments de Terrassa,
l'antique Egara romaine (Municipium Flavium Egara), fondée pendant l'époque de
l'empereur Vespasien (69-79 de l'ère chrétienne) qui, plus tard, a fait place
à l'ensemble monumental des églises wisigothico-romanes de Sant Pere. --------------------------------------------------------------------------------
Montserrat Montserrat est un massif montagneux très important et symbolique des
Catalans. Situé à une cinquantaine de kilomètres de Barcelone en Catalogne, ce
massif isolé, visible de loin, abrite l'abbaye bénédictine de Santa Maria de Montserrat
consacrée à la Vierge de Montserrat. En approchant de la montagne, l'autoroute
passe au pied des villes de Castellbell i el Vilar (il est fait mention de son
château au Xe s.) et de Monistrol de Montserrat (créée au XIVe s. autour du pont
et d'un prieuré) situés au pied de la montagne de Montserrat. Pour y accéder,
outre l'accès routier ou autoroutier, il y a d'autres moyens de transport: le
train à crémaillère des Ferrocarriles de la Generalitat de Catalunya (FGC) à partir
Monistrol de Montserrat et un téléphérique à quelques kilomètres plus tôt. Formation
du site et origines du monastère Le nom de Montserrat nom peut se traduire par
"montagne" (mont en catalan) "en dent de scie" ou "sciée" (serrat en catalan)
en raison des rochers ruiniformes qui dominent la montagne. De la vallée, on peut
admirer leur étrange silhouette qui se découpe dans le ciel. Parlons un peu en
termes de géologie et de géomorphologie de ce site remarquable . C'est un massif
d'environ 18 km qui s'élève brusquement à l'ouest de la rivière Llobregat et atteint
1 236 m au sommet du Sant Jeronimo (St Jérôme), le point culminant de la plaine
catalane. Géologiquement parlant, ce massif est intéressant. Cette montagne a
une origine bien ancienne puisque les matériaux qui la composent sont des alluvions
lacustres ou fluviatiles, sous forme de galets déposés dans la Grande Dépression
Centrale de Catalogne depuis les ères primaires et secondaires avant de subir
une "orogénèse". La pression due à leur accumulation a littéralement cimenté ces
dépôts alluvionnaires pour en faire ce que les spécialistes nomment du "poudingue".
Lorsque les Pyrénées se sont formées lors du plissement alpin il y a 40 millions
d'années, de vastes zones alentour ont été entraînées dans cette "surrection".
Il y a 25 millions d'années, l'érosion commence, facilitée par des failles verticales
provoquées par le plissement. Erosion physico-chimique dans laquelle interviennent
la pluie, le vent, le gel... qui a attaqué moins vite la roche à ciment dur et
calcaire par rapport à la la roche à ciment plus argileux. En raison de l'hétérogénéité
des matériaux de ce massif, l'érosion a donc sculpté différents reliefs: aiguilles,
grottes (dues à la décomposition chimique du calcaire). Un paysage qui 'est pas
sans faire penser à celui des Météores, en Grèce, reliefs qui ont le même type
d'origine... Malgré l'altitude, la végétation emprunte aussi au climat méditerranéen:
chênes verts, romarin, thym, achillée millefeuille et buis. Quant à la faune,
outre une grande variété d'oiseaux, elle comporte des sangliers, écureuils, chèvres
sauvages, geckos et lézards, grenouilles tachetées, salamandres... Parlons maintenant
de l'aspect religieux du site. Selon la légende, un samedi de l'an 880 (ou 942?),
à la tombée de la nuit, des bergers virent descendre du ciel une puissante lumière
accompagnée d'une belle mélodie. Le samedi suivant, la vision se répéta. Les quatre
samedis suivants le recteur d'Olesa les accompagna et put constater la vision
miraculeuse. Après avoir vu une lumière dans les montagnes, les enfants ont trouvé
une statue de la Vierge Noire dans une grotte. Selon une autre légende, sculptée
par l'apôtre St Luc, elle aurait été apportée en Catalogne par St Pierre et ,
bien plus tard, dissimulée ici dans une grotte pour échapper aux Maures. Depuis
la fin du XIXe s. la Vierge de Montserrat est la sainte la patronne de la Catalogne
et elle est fêtée le 27 avril. Au-delà de cette légende, l'origine du monastère
est floue. Au IXe s., l'un des cinq monastères situés dans la montagne fut donné
à l'abbaye bénédictine de Ripoll. On sait que, vers 1011 (1025 ?), un moine de
la monastère de Santa Maria de Ripoll se rendit ici à l'ermitage de Santa Cecilia
existant depuis le VIIIe s., au flanc de la montagne (à une altitude de 720 ou
725 mètres). En 1082 le nouveau monastère a son propre abbé (indépendamment de
celui de Ripoll) et à la fin du siècle suivant il hébergeait une douzaine de moines.
Le monastère bénédiction se réfère à l'Ordre de St Benoît dont la devise est Ora
et Labora ("Prière et Travail"). Ce n'est qu'au tout début du XIVe s. (ou XVe
s. ?) que le monastère fut reconnu comme complètement indépendant de celui de
Ripoll et au siècle suivant fut relié au monastère castillan de Valladolid. En
1493, Bernardo Boyl, frère mineur de cette abbaye, accompagna Christophe Colomb
lors de l'un de ses voyages en Amérique. L'église de Montserrat construite en
XVIe siècle possédait une seule nef, avec une structure encore gothique mais les
piliers, balustrades et décors correspondaient à des modèles de la Renaissance.
. Lors de la Guerre d'indépendance espagnole qui opposa la France et l'Espagne,
en 1808, l'église fut incendiée par les Français et seule la nef a subsisté mais
en perdant toute la décoration et ses œuvres d'art. Napoléon imposa son frère
Joseph comme roi d'Espagne malgré la rébellion du peuple se transformant en guérilla
mais aussi en guerre civile car une partie de la population aspirait à mettre
fin à la féodalité et l’absolutisme de l'ancienne monarchie. Dans ce long conflit,
le monastère a été pillé et brûlé deux fois par les troupes de Napoléon, en 1811
et 1812. Il a été entièrement reconstruit au XIXe siècle, après la destruction
de la guerre d'Indépendance, et la façade qui a remplacé celle de 1592 a été terminée
en 1901. La congrégation de Valladolid ayant disparu, Montserrat est devenu indépendant
à nouveau après sa reconstruction en 1844, bâtiments sans grand intérêts d'ailleurs...
Lors de la Guerre Civile (1936-39), le monastère fut fermé et 213 religieux furent
martyrisés. Par la suite, sous le régime du général Franco, le monastère fut un
refuge pour les savants, les artistes, les politiciens, les intellectuels et les
étudiants qui s'opposaient à la dictature. La communauté se compose actuellement
d'environ 80 moines. L'ensemble du monastère se compose de deux corps de bâtiments
avec des fonctions différentes: la basilique avec les dépendances monastiques
et d'autres bâtiments pour les pèlerins et visiteurs... Le Monastère La basilique
a été restaurée au dix-neuvième siècle, avec une décoration hétéroclite, du style
néo-byzantin à l'éclectisme, avec des éléments modernistes... Autour de la nef
se trouvent plusieurs chapelles. Juste au-dessus du maître-autel paré d'émaux
se découpe une sorte de niche ou de fenêtre donnant sur la chapelle de la Vierge,
à laquelle on accède après avoir traversé une porte d'albâtre ornée de scènes
bibliques. Il faut être patient pour se glisser dans la longue file des touristes
et pèlerins qui défile devant la statue de la Vierge de Montserrat (cela rappelle
une autre file devant Nuestra-Senora de la Guadalupe à Mexico). On y voit une
statue de la Vierge à l'Enfant assis sur ses genoux. Elle mesure environ 95 centimètres
de hauteur et elle est recouverte d'or à l'exception du visage et des mains. En
signe de vénération, les pèlerins baisent le globe qu'elle tient dans la main
droite. Usés par tant de ferveur, cette main ainsi que l'Enfant Jésus ont dû être
remplacés! Cette statue de la Vierge Noire appelée familièrement la Moreneta ("la
noiraude"!) en raison de sa couleur sombre, a été taillée à la fin du XIIe siècle
mais on dit que son expression annonce déjà le gothique. Cette statue en bois
de peuplier (étrange couleur avec ce bois plutôt clair! la fumée des cierges aurait-elle
suffi à la noircir ainsi?) comme il y en a en quelques endroits d'Europe (comme
la Vierge de Rocamadour, en France) et ailleurs dans le monde (N-Sa de la Guadalupe).
Le cloître du monastère comporte deux ailes du cloître gothique bâti en 1477 et
pourle reste il est dû à l'architecte Josep Puig. Il comporte deux étages dont
les galeries sont soutenues par des colonnes en pierre. Le niveau inférieur donne
sur un jardin et sur une fontaine qui en occupe le centre. Sur les murs du cloître
on peut voir quelques éléments du Xe siècle. La bibliothèque du monastère compte
environ 300 000 volumes. Un musée abrite des œuvres d'art réalisées par de nombreux
peintres et sculpteurs éminents, y compris des œuvres de El Greco, Dalí, Picasso...
La manécanterie (l'Escolania), l'un des plus anciens chœurs d'enfants en Europe
puisqu'il a été fondé au XIIe siècle (ou XIIIe?). Il est réputé pour son répertoire
de musique baroque religieuse. il est composé d'une cinquantaine de garçons de
neuf à quatorze ans qui résident au monastère et y étudient, outre le chant (une
heure par jour) et la musique. Chaque année, deux millions et demi de visiteurs
se pressent pour venir écouter le choeur chanter à 13 heures puis à 18h45 (aux
vêpres). Notre programme (toujours) chargé fait que nous devrons quitter le site
à midi... Dommage! En dehors du monastère et de la Sainte Grotte (Santa Creu en
catalan), le massif compte nombre de petites églises et d'ermitages abandonnés
dédiés à Santa Ana (Sainte-Cécile), Sant Benet (Saint-Benoît), Sant Joan (Saint-Jean),
Santa Magdelene (Sainte Marie-Madeleine), Sant Miquel (Saint Miche), Sant Jeroni
(Saint Jérôme), Sant Jaume (Saint-Jacques) ou le moins connu Sant Onofre (Saint-Onofre
ou Nofré)... Depuis l'abbaye, on peut rejoindre la Santa Creu (Sainte Grotte)
et la chapelle Sant Joan par deux funiculaires. Nous empruntons celui qui mène
non loin de l'Ermitage St Jean. Il est exploité par la compagnie des chemins de
fer FGC (propriétaire de l’installation depuis 1986) et il en coûte 8€ pour un
aller-retour (l'aller simple coûte 5€). Les ermitages de la montagne Nous allons
passer là-haut environ une heure et demie et nous verrons des vestiges d'ermitages
et différents rochers aux formes étranges. Le milieu de journée n'est pas le meilleur
moment pour la qualité de lumière, néanmoins compte tenu de la direction des vues
en majorité vers le nord-ouest, c'est plutôt favorable. Rattachés au monastère,
durant le Moyen Age, 13 ermitages virent le jour dans la montagne. Chacun avait
ses lieux de prière, d'habitation et son petit potager. Avant le XIXes. (la Guerre
d'Indépendance), on compta jusqu'à 300 moines ayant choisi cette vie solitaire
d'anachorètes (du grec anakhôrein signifiant "se retirer") par rapport à leurs
frères cénobites vivant en communauté. Entre 1811 et 1812, ces ermitages furent
détruits par les armées napoléoniennes. Quelques sites furent restaurés par la
suite. De la station haute du funiculaire, au Pla de les Tarentules, on a une
vue superbe et très ouverte sur des pics aux alentours des 1100m.: sur la gauche
(à l'ouest) avec les rochers dit La Gora Marinera, les Magdalenes i la Gorra Frígia
("Le Bonnet de marin, les Madeleines et le Bonnet phrygien") au pied desquels
on aperçoit l'Ermitage Sant Benet (St Benoît), sur la droite (au nord-ouest) avec
La Prenyada, l'Elefant i la Mòmia ("La Femme enceinte, l'Eléphant et la Momie").
Au bout de 400m, sur la droite, au flanc d'un rocher, on aperçoit les vestiges
de l'Ermitage Sant Jaume (St Jacques). Encore 300 ou 400m de là, en laissant sur
notre droite les Escales de Jacob (L'Escalier de Jacob), on arrive à la chapelle
St Jean qui ne date que du XIXe s. puisque bâtie en 1858. Elle a été construite
sur un promontoire en dessous du site de l'Ermitage Sant Joan (St Jean-Baptiste)
qui existait déjà au XVIe s. (le roi Philippe III y passa), l'un des ermitages
les plus importants que quelques efforts supplémentaires suffisent à atteindre.
Il avait été construit auprès de l'Ermitage Sant Onofre (ou St Onuphre) auquel
le relie un passage aménagé à flanc de falaise, profitant de l'existence d'une
grotte où étaient aménagées des citernes (il y en encore de l'eau). Ils furent
rasés lors de la Guerre d'Indépendance en 1812. Plus loin, après avoir grimpé
un raidillon, on arrive aux ruines de l'Ermitage Santa Magdalene détruit en 1812.
Il avait été construit en 1499 à la place d'un ermitage primitif dans le col entre
les aiguilles dites Magdalenes. On peut également y accéder depuis un sentier
situé plus bas par l'Escalier de Jacob. Par une faille, en direction du nord-est,
la vue plonge sur le monastère par El Pas dels Francesos ("Le Passage des Français"
qui antérieurement était curieusement dénommé "Détroit de Gibralatar"). La vue
porte également plus loin encore vers le nord-ouest, au-delà de la Panxa del Bisbe
("la Panse de l'Evêque"), vers un roc dressé tel un menhir se découpant dans le
ciel, El Cavall Bernat ("Le Cheval Bernat?")... A quelques centaines de mètres
plus à l'ouest, on arrive au Miranda de la Magdelene, un point de vue offrant
un vaste panorama sur la partie occidentale du massif et sur la plaine s'étendant
à ses pieds, notamment lorsque l'on pousse jusqu'au bout du promontoire. Petit
détour jusqu'au croisement avec le sentier qui se prolonge à bonne distance de
là, vers le nord-ouest, en direction de l'Ermitage Sant Jeroni. Après être revenus
sur nos pas vers la station supérieure du funiculaire, nous profitons du temps
qui nous reste pour nous remonter quelques centaines de mètres plus à l'est, sur
le sentier conduisant à la Chapelle St Michel, à la recherche d'un petit point
de vue. Enfin, de la terrasse de la gare supérieure, nous profitons d'une vue
plongeante sur le monastère pr la faille du funiculaire. Bref, un bien intéressante
balade d'environ 3km. Avec plus de temps, nous aurions pu faire le choix de redescendre
à pied vers le monastère, du côté est en passant par la Chapelle St Michel, ou
du côté nord en passant par l'Ermitage de Santa Ana et le Pas dels Francesos...
Les plus courageux, au-delà de Santa Magdelene, peuvent se rendre jusqu'à l'Ermitage
Sant Jeroni pour profiter de son haut belvédère (1238m) et redescendre au niveau
de la route par un funiculaire près de l'Ermitage de Santa Cecilia. Il est midi
et demie lorsque nous revenons au monastère et nous de disposons pas de temps
suffisant pour écouter la chorale. Nous redescendons au Monistrol de Montserrat
où déjeunons de bonnes et avantageuses tapas (4 à 6€/pièce) dans la petite "brasserie-bar
à tapas" Ca La Roca (située Plaça Font Gran), tout en bas de la petite ville.
Au terme de ce périple très rapide en Catalogne, un regret, ne pas avoir eu le
temps d'aller un peu plus au sud, jusqu'au fameux monastère cistercien de Poblet
(XIIe s.) et à l'antique Tarragone, tous les deux classés au Patrimoine Mondial
de l'UNESCO, respectivement en 1991 et 2000... Last but not least ___________________________________________________________________________________
Antoni GAUDÍ, architecte de génie... Antoni Gaudí i Cornet (1852-1926) est l'architecte
d'origine catalane emblématique de l'Art Nouveau catalan au moment de son paroxysme,
au tournant du XIXe et du XXe siècle. L'Exposition Universelle de 1888 organisée
dans la capitale catalane en fut un catalyseur. Au travers de son art, Gaudí milite
aussi en faveur du courant nationaliste catalan. Sur un plan spirituel, Gaudí
est un personnage dont le côté mystique va aller en s'accentuant. Cela introduit
une touche conservatrice à la modernité profane de son oeuvre. Sa capacité de
travail, son sens artistique affûté, sa puissance imaginative et son intuition
de l'oeuvre, dans sa globalité autant que dans ses détails, en ont fait un créateur
hors du commun. Une sorte de Léonard de Vinci de l'architecture moderne. Loin
de l'orthodoxie, il a su emprunter aux techniques et aux maîtres anciens, tout
en intégrant les techniques et matériaux nouveaux et aussi en innovant. C'est
un maître de la synthèse en matière de techniques, styles, métiers (ferronnerie,
menuiserie, charpente, céramique...) et matériaux. Cela se traduit en bouffées
néo-gothiques aussi bien qu'en formes ondulantes et dissymétriques à base de cônes,
hélices et spirales, paraboles et hyperboles... Avec tout cela, il produit des
oeuvres que l'on qualifie d'organiques, imprégnées de naturalisme, et riches de
symboles. Comme le dit le maître «La vertadera originalitat consisteix en tornar
als origins» ("La véritable originalité consiste à revenir aux origines"). La
première commande importante qu'il reçut fut la Casa Vicens (1883-1888). À l'Exposition
universelle de Paris de 1878, Gaudí exposa une vitrine dont la conception moderniste
plu à l'industriel catalan Eusebi Güell au point qu'il lui passa commande de divers
projets. Point de départ d'une amitié entre l'architecte et le mécène: les Caves
Güell à Garaff, les Pavillons Guëll (1884-1887), le Palais Güell (1895-1900) et
le Parc Güell (1900-1914) à Barcelone et la Crypte de la Colonia Güell (1898-1917)
à Santa Coloma de Cervelló. En 1883, il accepta de reprendre (et de repenser)
le projet du Temple expiatoire de la Sainte Famille, la fameuse Sagrada Familia.
Il n'en verra qu'une réalisation partielle: Crypte (1890-1893), façade de la Nativité
(1905-1926). Entre 1904 et 1910, il construisit la Casa Batlló (1904-1906) et
la Casa Milà (1906-1910), deux de ses œuvres les plus emblématiques. Le génie
de Gaudí a été reconnu au travers du classement de sept de ses œuvres au patrimoine
mondial de l'Humanité par l'UNESCO. D'abord en 1984 avec trois oeuvres: le Palais
Güell, le parc Güell et la Casa Milà. Classement étendu à quatre autres oeuvres
en 2005: la Casa Vicens, la Casa Batlló, la façade de la Nativité et la crypte
de la Sagrada Família et la Crypte de la Colonia Güell. Gaudí a certainement contribué
à la renommée des architectes catalans. De l'Escola Provincial d'Arquitectura
de Barcelona fondée en 1875 et devenue depuis l'Escola Tècnica Superior d'Arquitectura
de Barcelona au sein de l'Université polytechnique de Catalogne sont issus des
architectes célèbres tel Ricardo Bofill qui a signé de nombreuses oeuvres en France:
quartier Antigone à Montpellier en 1978, Espaces d'Abraxas à Marne-la-Vallée en
1982, place de Catalogne à Paris (Montparnasse) en 1985... Citons encore Manuel
Núñez Yanowsky auquel la ville de Noisy-le-Grand doit les deux immeubles en forme
de Camembert du quartier des Arènes de Picasso. ________________________________________________________________
SITES D'INTERET, VUS (extérieur) OU VISITES Barri Gotic le quartier l'église Sta
Maria la cathédrale Sta Eulalia Rambla(s) l'avenue (Boqueria, Mercat...) Plaça
Reial (Place Royale) Palau Güell Plaça de la Pau (Place de la Paix) Montjuic l'ancien
secteur du Marché aux Fleurs Palau Nacional (Musée National d'Art de Catalogne
- MNAC) Plaça d'Espanya (Place d'Espagne) et Poble Espanyol Sagrada Familia présentation
façade de la Passion (ouest) Intérieur façade de la Nativité (est) crypte - musée
Plaça de Catalunya, quartier Eixample (Quadrat d'Or) Plaça de Catalunya (Place
de Catalogne) Palau de la Musica Catalana Illa de la Discordia (sud du Passeig
de Gracia), Casa Batllo nord du Passeig de Gracia-Avinguda Diagonal, Casa Mila
Parc Güell l'entrée (maisons de gardiens, double escalier et fontaine) la place
et le banc Pendant une journée et demie, depuis notre base banlieusarde de Sant
Cugat des Vallès, nous allons partir à la découverte de Barcelone, le clou de
notre escapade estivale en Catalogne. Comme d'habitude j'ai prévu un programme
bien chargé. Première demi-journée: - vieille ville ("Gotic") et cathédrale, -
Rambla et Plaça Reial et Palau Güell, - colline de Montjuic (partie Expo universelle)
- Sagrada Familia Seconde journée: - Plaça de Catalunya, Palau de la Musica Catalana
et Quadrat d'or (maisons et palais modernistes du quartier de l'Eixample) pour
la matinée - Parc Güell pour l'après-midi. Petit aspect pratique, nous allons
utiliser 4 fois les transports banlieue-métropole (donc en zone tarifaire 2) et
4 fois les transports urbains (zone 1). L'utilisation de tickets à accès multiple
est avantageuse puisque par utilisation le prix est 2 à 3 fois moindre qu'au tarif
du ticket à usage unique. Comme nous sommes 3 personnes, il nous faudra donc -
pour la zone 2: un ticket T10z2 (10 unités) à 18,75€, validité de 1h30 + 2 tickets
simples au prix unitaire de 2,70€ - pour la zone 1: un ticket T10z1 (10 unités)
à 9,45€, validité de 1h15 + 2 tickets simples au prix unitaire de 2,00€. Barri
Gotic et la cathédrale Santa Eulalia Le Bari Gotic connu sous le quartier gothique,
est l'un des quatre secteurs qui composent le quartier de la vieille ville de
la ville de Barcelone et son centre historique correspondant à l'antique Barcino
de l'époque romaine fondée à la fin du Ier s. avant l'ère chrétienne. Une occupation
antérieure par les Grecs et les Carthaginois est plausible. La ville romaine fut
fortifiée au IIe s. et plus de 70 tours furent ajoutées au IVe s. pour protéger
les quelques 10000 citoyens qu'elle hébergeait. Certaines de ces tours subsistent
aux abords de la cathédrale. Cela ne l'empêcha pas de tomber aux mains des Wisigoths
au VIe s. puis, au VIIIe s., dans celles des Sarrasins d'Al-Hurr ath-Thaqafa qui
rebaptisa la ville Madinat Barshaluna. En 801, les Carolingiens conquirent la
ville qui devint la capitale du comté de Barcelone au sein de la Marche d'Espagne.
Attaqué par les Sarrasins de Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour, en 985, le
comte de Barcelone ne recevant pas l'aide auquel était tenu son suzerain Hugues
Capet en vertu du droit féodal dénonça ses liens de vassalité et prit son indépendance.
De nombreux Mozarabes (populations d'origines ibérique ayant vécu sur le territoire
du califat de Cordoue) et Juifs fuyant les persécutions dans le califat de Cordoue
vont trouver refuge en Catalogne, y apportant leurs connaissances (transmises
par les Arabes comme l'irrigation), leur culture et parfois leur argent et faisant
de Barcelone l'une des principales puissances méditerranéennes du XIIIe au XVe
siècle. Il est très agréable de s'enfoncer dans le dédale des rues moyenageuses
du centre ancien de Barcelone. Entre la Rambla et lel Barri del Call (le quartier
juif), l'église gothique Santa Maria se dresse Plaça del Pi. Elle fut construite
au XIVe s. à l'emplacement d'une église romane qui existait là au Xe s. Deux tours
octogonales se dressent sur les côtés de l'édifice (celle du sud est imposante
du haut de ses 54m). Elle a été endommagée (notamment la rosace) lors du tremblement
de terre survenue en Catalogne en 1428, ce qui provoqua plusieurs décès. La façade
a été endommagée par un incendie survenu en 1936 et refaite entre 1939 et 1943.
Après avoir longé les vestiges des fortifications et tours(romaines), nous arrivons
sur Plaça Nova où se dresse la cathédrale. A sa gauche, une sorte e petit château
abrite le Musée Diocésain. A l'emplacement de l'actuelle cathédrale gothique Sainte
Eulalie avaient préexistés un temple romain, une église wisigothe (détruite par
Al-Mansour en 986) et une cathédrale romane (consacrée en 1058)... Sa construction
s'est échelonnée entre 1298 et 1450. Mais sa façade néo-gothique a attendu plus
de quatre siècles (!) puisqu'elle n'a été achevée qu'en 1889 à l'occasion de Exposition
Universelle de 1888. Elle a été rénovée en 2005. Au centre, la tour-lanterne est
surmontée d'une haute flèche, flanquée de deux aiguilles annexes. Elle est dédiée
à la Santa Creu (Sainte-Croix) et à Santa Eulalia, une jeune vierge barcelonaise
martyrisée à l'âge de 13 ans, en 304 sous l'Empire romain. C'est l'une des deux
Saintes Patronnes de la ville, l'autre étant la Mare de Déu de La Mercè (Mercedes,
"la Mère de Dieu de la Miséricorde"). En 1519, le futur empereur Charles-Quint
y fut investi comme comte de Barcelone. C'est en son honneur que le peintre Juan
de Borgonya décora les 51 panneaux des dossiers des stalles des chanoines dans
le chœur (datant du XIVe) avec les armoiries des Chevaliers de l'Ordre de la Toison
d'Or. Après avoir franchi le portail (droit d'entrée de 6€), on se trouve sous
la tour-lanterne (XVe-XXe s.) octogonale de style gothique, au plafond à caissons
en bois. L'édifice possède trois nefs et est bordé par 17 chapelles sur les latéraux
(Baptistère compris), chapelles aux retables richement décorés avec des styles
variés en fonction des époques: St Barthélemy et Ste Isabelle (XVe), St Jean-Baptiste
(XVIe), chapelle du Baptistère (XVe)... Auxquelles il faut ajouter les 10 chapelles
disposées autour de l'abside. La crypte, située sous le chœur, abrite un sarcophage
en albâtre (1339) où sont vénérés les restes de Sainte Eulalie date du début du
XIVe siècle. Moyennant 2€, le petit ascenseur (file d'attente!) situé dans la
chapelle des Saints Innocents permet de monter sur le toit de la cathédrale. Depuis
les passerelles métalliques dominées par les imposantes silhouettes des deux tours-clochers,
de la tour-lanterne et des aiguilles gothiques de la cathédrale, on a une superbe
vue panoramique sur la ville. Jouxtant la cathédrale, le cloître gothique (XIVe-XVe
s.) actuel occupe le même emplacement que le petit cloître roman. On y accède
par le portail de la Pietat i de Santa Eulàlia, en marbre blanc. Trois des galeries
sont bordées par une vingtaine de chapelles (saints Rita, Pancrace, Antoine...)
attribuées à des corporations ou à certaines familles patriciennes (chapelles
funéraires). Dans le jardin, 13 oies blanches rappellent le martyre de la jeune
Eulalie, à l'âge de 13 ans. Du cloître on peut accéder à la Salle du Chapitre
utilisée comme musée (photos interdites, même sans flash): peintures, retables,
ustensiles liturgiques en or et en argent... --------------------------------------------------------------------------------
Las Ramblas, de la Plaça de Catalunya à la Plaça del Portal de la Pau en passant
par la Plaça Reial et le Palau Güell. La Rambla fut construite sur le lit comblé
(d'où son nom où l'on reconnaît le mot "remblais") de l'ancien ruisseau d'en Malla
qui longeait les murailles, lesquelles furent remplacées à leur tour par des maisons
aux XVIIIe-XIXe s. On évoque souvent "les" Ramblas parce que cette longue promenade
de 1700 m de long insérée au milieu de deux boulevards (largeur de 35m pour l'ensemble)
est formée de cinq sections (du nord-ouest au sud-est: Rambla de Canaletes, Rambla
dels Estudis, Rambla de Sant Josep, Rambla dels Caputxins, Rambla de Santa Mònica).
On va ainsi par cet axe commerçant bordé de boutiques à la mode, de la place de
Catalogne jusqu'au vieux port, au niveau de la place de la Porte de la Paix (Portal
del Pau). On passe près de la Fontaine de Canaletes (Font de les Canaletes, ce
qui signifie "fontaine des petits canaux"), l'une des fontaines typiques de la
ville. La fontaine actuelle bâtie au XIXe s. remplacé la source. On dit que "qui
a bu de son eau y reviendra". A bon entendeur... Des édifices plus cossus les
uns que les autres se succèdent: hôtel Montecarlo, la Reial Acadèmia de Ciències
i Arts ("Académie Royale des Sciences et des Arts" fondée en 1764), le Palau Moja
qui est une maison de maître de style néoclassique (1774), le Palau de la Virreina
ou Palais de la Marquise, un bel exemple d'architecture baroque et rococo (1772-78)
construit par le marquis de Castellbell, vice-roi du Pérou. Puis nous arrivons
au niveau de la Plaça de la Boqueria (le nom est apparenté à "bouc" car jadis
on vendait ici la viande de cet animal). Sur le sol, on peut voir une mosaïque
circulaire à grands éléments réalisée en 1976 par Joan Miró (Joan Miró i Ferrà,
1893-1983), artiste catalan, peintre, sculpteur, graveur et céramiste, inventeur
des tableaux-poèmes. Son art subit des influences fauvistes, surréalistes, cubistes
et expressionnistes, avant d'évoluer vers une peinture plane, avec un certain
côté naïf souvent inspiré par les peintures médiévales. Mais ce qui retient surtout
l'attention ce sont les halles du Mercat de Sant Josep, un marché couvert de 2600m²
comportant quelque 300 stands. Il a été construit en 1836, en remplacement d'un
ancien couvent de l'Ordre du Carmel établi ici en 1586. En face, de l'autre côté
de la Rambla, on est intrigué par l'éclectique Casa Bruno Quadros (construite
en 1858 et transformée par Josep Vilaseca i Casanovas en1883), également connue
sous le nom de Casa dels Paraigües ("Maison des Parapluies") car s'y trouvait
une boutique où l'on vendait des parapluies, parasols, ventilateurs, tables et
mobiliers ornés de scènes japonaises. A l'angle du bâtiment, on voit un grand
dragon tenant une lanterne au-dessus d'une enseigne en forme de parapluie tandis
que l'on voit des parapluies en céramique incrustés dur la façade. Désormais les
parapluies ont été remplacés par une boutique de luxe Lladró vendant des figurines
en porcelaine fine très appréciée des Japonais notamment. Bientôt sur la droite
nous longeons le Gran Teatre del Liceu ("Grand Théâtre du Lycée"), porte-drapeau
de la culture catalane et fief traditionnel de la bourgeoisie barcelonaise. Ce
théâtre construit en 1847 est destiné aux représentations d'opéras et à promouvoir
l'enseignement musical (d'où le nom de Lycée). Un peu plus loin, sur la Rambla
dels Caputxins, c'est au tour du façade courbe du Teatre Principal (ancien Théâtre
de la Sainte Croix qui datait du XVIes, reconstruit au XVIIIe s.) dont la longue
façade épouse l'arrondi de la voie. Il a pris ce nouveau nom en 1840 et il a été
doté en 1847 de la façade néo-classique que l'on peut voir. La proximité de ces
deux théâtres a été fatale au second qui a fermé définitivement en 2006 (après
des tentatives de réouverture en 1979 et 1998). Avant de quitter la Rambla, je
vous propose deux détours. Place Royale Un premier sur la "rive orientale" de
la Rambla, par la Place Royale (Plaça Reial), nommée ainsi en l'honneur de Ferdinand
VII. Elle a remplacé en 1848 l'ancien couvent des Capucins détruit par un incendie
en 1835. Au centre, elle est ornée de réverbères de Gaudí qui encadrent la fontaine
en fer Les Tres Gràcies ("Les Trois Grâces") édifiée en 1876. Cette place qui
a été rénovée en 1982 est la place la plus vivante de la ville. Elle a certes
un peu perdu de son caractère bourgeois des origines pour devenir plus populaire.
C'est un endroit où l'on vient s'asseoir pour bavarder à l'ombre des palmiers
près de la fontaine ou pour prendre un verre en plein air sur la terrasse ou sous
les arcades. Les galeries accueillent de nombreux bars et restaurants dont le
célèbre Restaurante Les Quinze Nits (étrange orthographe!), que l'on repère facilement
par la queue qui se forme devant l'établissement. C'est une adresse incontournable
ainsi qu'une valeur sure. Il faut donc être patient pour se restaurer ici, surtout
pour avoir des places en terrasse (115 couverts)! Les plus pressés trouverons
plus facilement une place en intérieur sur 2 étages (185 couverts). Sa carte que
nous avons testées est riche mais néanmoins abordable (5 à 12€): soupes, tapas,
entrées, pâtes et riz, viandes, poissons entre 4 et 11€. Des exemples: plats de
salmo planxa laminas (saumon), bacalla compota poma (morue) ou dorada planxa (daurade)
pour des prix allant de 9 à 10€. Bref "un resto gastronomique à petit d'amis".
C'est la cantine de l'acteur John Malkovitch lorsqu'il est de passage ici... Palau
Güell Second détour, sur la" rive occidentale" cette fois, en s'engageant sur
moins de 100 m dans la Carrer Nou de la Rambla où se dresse le fameux Palau Güell.
Ce palais néogothique édifié entre 1895 et 1900 est la première oeuvre majeure
d'Antonio Gaudí réalisée pour un riche client, Eusebi Güell, qui lui permit de
travailler "à budget ouvert", ce dont Gaudí ne se priva pas! On y voit profusion
de marbre, de ferronneries savantes que l'on pourrait qualifier de gothiques (au
sens actuel que lui donne la jeunesse). Du fait de l'étroitesse de la rue, la
façade n'est pas vraiment mise en valeur sauf les deux portes en arc parabolique
et il faut être candidat au torticolis pour essayer d'entrevoir les flèches colorées
en forme de cornets de glace qui surmontent la façade. Quant à l'intérieur (non
visité, tarif 10€), il est intégralement l'oeuvre de Gaudí, y compris le mobilier.
L'édifice figure sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1984 (avec
les autres oeuvres de Gaudí que sont le Parc Güell, la Casa Mila ), révisée en
2005 (avec ajout de la Casa Batlló, la Casa Vicens, la crypte et la façade de
la nativité de la Sagrada Família, la Crypte de la Colonia Güell). Place de la
Paix Revenus sur la Rambla, nous voici arrivés sur la Place de la Paix (Plaça
de la Pau) qui précède les bassins du vieux port (Port Vell). Au centre de la
place a été élevé le Monument a Colom, une colonne métallique creuse (un ascenseur
y est installé) de 60m de haut qui porte à son sommet la statue en bronze du navigateur
Christophe Colomb (7m.). Elle commémore son passage ici en 1493, au retour de
sa première expédition (dans les Caraïbes). Elle fut érigée à l'occasion de l'Exposition
Universelle de Barcelone en 1888. Curieusement, il pointe l'index de la main droite
vers la mer, donc vers l'est... Donc à l'opposé de l'Amérique, à moins que ce
soit vers l'Inde, qu'il pensait atteindre en veant de la direction opposée, ou
vers Gênes, sa patrie d'origine... En bordure de la place, on peut voir également
les anciennes Douanes (Aduanas), un immeuble néo-classique construit par Enric
Sagnier en 1902. De l'autre côté (Passeig de Colom), le bâtiment de l'Autorité
du Port (Junta de Obras del Puerto) date de 1907. Sur la droite de la place (en
regardant vers la mer) et inséré avant la place suivante (Plaça de la Carbonera),
tout un îlot est occupé par le Musée Maritime (Museu Maritim) actuellement en
travaux, sur le site des anciens arsenaux (Reial Drassanes). On peut encore voire
des tours de défense du XIIIe s. Un peu plus loin, de l'autre côté de l'Avinguda
Parallel, témoignant de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle et
débuts du XXe siècle, se dressent trois anciennes cheminées en brique d’une centrale
électrique transformée en ensemble immobilier (bureaux et résidentiel). --------------------------------------------------------------------------------
La colline de Monjuic Haute de 184 mètres (ou 213m?), le nom de la colline de
Montjuïc qui domine la ville pourrait avoir deux origines, soit du catalan ancien
signifiant "colline des Juifs" (cimetière juif au Moyen Age), soit de la déformation
du latin Mons Jovicus (Colline de Jupiter)... A la fin du XVIIIe siècle, ce promontoire
verdoyant a été choisi comme point le plus méridional pour effectuer leur mesure
d’une portion de l’arc du méridien de Paris. La colline de Montjuic est connue
à plusieurs titres. D'abord pour sa citadelle (Castell de Monjuic) édifiée au
XVIIIe s. devenue au milieu du XXe s. musée militaire et actuellement en cours
de transformation en centre international pour la paix. Nous n'y sommes pas allés
(accès possible par téléphérique depuis le terminal du funiculaire pour 9,60€
AR). La colline a également été rendue célèbre par les équipements sportifs créés
pour les Jeux Olympiques de 1992, les premiers JO organisés en Espagne. Ils se
situent un peu plus bas que la citadelle et, tout comme elle, dans le jardin botanique.
Le Parc olympique de Montjuic accueille les principaux sites des compétitions:
le Stade olympique Lluis Companys (athlétisme et cérémonies), le Palau Sant Jordi
(gymnastique, volley-ball et handball), la Piscine Bernat Picornell (natation
et water-polo), l'Institut National d'Education Physique de Catalogne (lutte),
le Palais de sports de Barcelone (gymnastique rythmique et volley-ball), le Palais
de la métallurgie (escrime), la Piscine municipale de Montjuic (plongeon et water-polo)
et le Pavillon de l'Espagne industrielle (haltérophilie). Enfin, la colline est
célèbre pour le cadre qu'elle a offert pour l'Exposition Universelle de 1929.
C'est à cette partie que nous avons consacré une promenade. Pour nous y rendre,
après notre descente de la Rambla, nous avons gagné la station de métro Parallel
qui assure la correspondance avec le funiculaire de Montjuic. Ce dernier a été
inauguré en 1928 dans la perspective de l'exposition que se tenait l'année suivante.
Modernisé depuis, notamment à l'occasion des JO de 1992, il est exploité par les
TMB (Transportes Municipales de Barcelona rebaptisés Transports Metropolitans
de Barcelona en 1986). Il est accessible avec un ticket de transport "zone 1"
(commun avec les lignes de bus et de métro des TMB et avec les trains des FGC).
Arrivés au-dessus du restaurant la Font del Gat (la Fontaine du Chat), nous coupons
les jardins de Laribal par un escalier, pour rejoindre, un lacet plus bas, l'allée
Passeig de Santa Madrona. Nous abordons l’espace scénique municipal Marché aux
Fleurs fondé en 1983 sur le site du Palais de l’Agriculture construit entre 1927
et 1929 (architectes: Josep Maria Ribas i Casas et Manuel Maria Mayol i Ferrer).
Le Palais de l'Agriculture était l’un des plus grands pavillons de l’Exposition,
avec une surface de 16 000 m². Il se composait de plusieurs bâtiments de style
"noucentiste" tardif (le noucentisme est un mouvement artistique catalan né dans
les années 1900, en opposition au modernisme, dont le nom joue sur le mot nou
qui a un double sens en faisant allusion au nombre "neuf" et au qualificatif "nouveau"),
style marqué par des influences de la Renaissance italienne, bâtiments organisés
autour d’une grande cours centrale. Partiellement démoli après la guerre civile
afin de construire un immeuble d’habitations, ce complexe situé à l’est du Palacio
Nacional a été occupé par le marché aux Fleurs jusque dans les années 1970, avant
d'être rénové dans les années 1980. On arrive en face du Teatre Lliure ("Libre")
qui ne fait plus qu'un depuis 1989 avec son voisin du Marché aux Fleurs (Teatre
Mercat de les Flores), à l'angle de la Carrer de Lleida. Ce théâtre né en 1976
dans les locaux de la Coopérative La Lleialtat entant que théâtre à vocation publique
s'est imposé comme étant l'un des plus prestigieux de Catalogne. Il s’est installé
ici en 2001, dans une aile du Palais de l’Agriculture. Face au théâtre se dresse
le tout aussi remarquable édifice qui héberge le Musée d'Archéologie. Lui faisant
suite et sans aucun rapport en tant que contenu, on trouve l'Institut de Cartographie
(!) installé depuis 1982 dans un pavillon à l’architecture hétéroclite précédemment
occupé par la Caisse d’épargne de Barcelone (Caja de Ahorros y Pensiones de Barcelona)
réalisé par les mêmes architectes que le Palais de l'Agriculture à l’occasion
de l’Exposition Universelle, mais il s'agit ici d'une construction d’initiative
privée. Parmi les multiples curiosités architecturales situées en contrebas du
Palacio Nacional figurent également l’ancien palais des sports, bâti en 1955 à
l’emplacement du palais des Arts décoratifs et appliqués, puis rebaptisé Barcelona
Teatre Musical en 2000, ainsi que le palais de la Presse. Plus loin, nous nous
retrouvons en contrebas de l'écrasante façade du Palau Nacional (Palacio en espagno
castillan!) devenu Musée National d'Art de Catalogne, également construit pour
l'Expositon Universelle de 1929 (dans son aspect industriel, l'exposition ibéro-américaine
à caractère général se déroulait à Séville). L'ascension vers ce monument n'est
pas trop pénible car des escaliers mécaniques ont été installés à l'occasion des
Jeux Olympiques de 1992 car il ne faut pas oublier que le parc olympique se trouve
juste derrière le Musée et on peut apercevoir au-dessus des arbres le sommet de
la très plastique antenne de télécommunication qui y est érigée. Le Palau Nacional
se présente sous la forme d'un vaste édifice austère composé d’un imposant corps
central rectangulaire surmonté d’une grande coupole ovale, d’un dôme et de quatre
tours carrées, ainsi que de deux petites ailes latérales couronnées elles aussi
de dômes. Il a été bâti dans l’alignement de la place d’Espagne et de l’avenue
María-Cristina abrite actuellement le Museu Nacional d'Art de Catalunya (Musée
national d’art de Catalogne, abrégé en MNAC). Le fonds du MNAC, que nos n'avons
pas visité, est constitué d’échantillons de tous les arts et prétend donner une
perspective globale de l’art catalan, depuis l’art roman jusqu’au milieu du XXe
siècle. Le Palais National héberge également le Museu d’Art Contemporani de Barcelona
(Musée d’Art Contemporain de Barcelone, abrégé en MACBA) qui se consacre exclusivement
à recueillir les principales tendances et créations dans le domaine de l’art contemporain.
De l'esplanade du palais, s'ouvre une magnifique perspective en direction de la
Place d'Espagne, au nord-est. L'horizon est fermé par les collines du Puig Aguilar
et autres... surmontées de diverses antennes. Ce sont d'abord les bassins immédiatement
en contrebas de l'esplanade, puis des escaliers qui descendent vers les quatre
colonnes monumentales en pierre construites en 2011 à l’emplacement des colonnes
d'origine, démolies en 1928, entre le palais Alfonso XIII et le palais de la reine
Victoria-Eugenia. Les colonnes monumentales (20m de haut et 2,50m de diamètre)
imaginées par Josep Puig i Cadafalch et construites en 1919 ont connu une histoire
mouvementée. Ces quatre colonnes en brique, à chapiteaux ioniques, symbolisant
les barres du drapeau catalan devaient être surmontées de statues ailées commémorant
des victoires militaires catalanes. Elles furent démolies en 1928, afin qu’elles
ne puissent pas promouvoir le nationalisme catalan. Immédiatement en dessous des
quatre colonnes, on aperçoit la Fontaine Magique (Font Magica). Puis c'est la
longue perspective de l'Avenue de la Reine Marie-Christine, bordée sur la gauche
par le Palais de la Métallurgie et sur la droite par le Palais des Congrès. Suivent
deux grandes colonnes, de style vénitien, construites en briques, qui délimitent
la jonction entre l'avenue et la place, constituant une sorte de porte monumentale
invitant à s'élever vers le site de l'Exposition Universelle. En arrière de la
Place d'Espagne, le bâtiment des anciennes arènes s'impose au regard. Elles virent
le jour, en 1900, à l'initiative du banquier Josep Marsans i Rof. L'architecte
August Font i Carreras les conçut dans un style hispano-musulman. L'enceinte du
bâtiment est construite avec près de 3 millions de briques! La piste avait un
diamètre de 52 m et ses gradins pouvaient accueillir près de 15000 spectateurs.
Une dernière corrida s'y est déroulée en 1977. Depuis 2001, elles font l'objet
de travaux pour en faire un centre commercial et de loisirs... Mais revenons au
pied du Palais National afin de se chercher un autre itinéraire de descente vers
la Place d'Espagne. L'un de nos guides nous propose un itinéraire piétonnier vers
l'ouest, permettant de rejoindre la Place d'Espagne en traversant le Village Espagnol
(el Poble Espanyol), également construit dans le contexte de l'Exposition Universelle.
Grossière erreur car aucun accès n'est possible en haut du "village" qu'il faut
contourner par la Carrer de la Foixarda, pour la (bonne? et) simple raison que
l'entrée est payante: 9,90€ pour des pastiches de villages de différentes parties
d'Espagne. Nous nos bornerons à y jeter un coup d'oeil à la sauvette depuis les
entrées. Le Poble espanyol est un musée architectural à l’air libre construit
entre 1928 et 1929 qui regroupe sur une surface de 49 000m² (ou 42 000?) les reconstitutions
de 117 bâtiments caractéristiques des différentes régions espagnoles. Il fut Imaginé
par Josep Puig i Cadafalch et réalisé par Francesc Folguera et Ramon Reventós.
Il devait être démoli dès la fin de l’Exposition mais l'engouement populaire (pas
le nôtre!) a été tel qu'il a été conservé jusqu’à aujourd’hui. Nous rejoignons
l'avenue de la Reine Marie-Christine en empruntant l'avenue Marquès de Commilas,
ce qui nous fait passer devant le Caixaforum (en arrière du Palais de la Métallurgie),
un centre culturel et éducatif installé dans les locaux réhabilités de l’ancienne
fabrique textile Casaramona. Une station de métro bienvenue nous attend sur la
place... --------------------------------------------------------------------------------
La Sagrada Familia On ne peut venir à Barcelone sans visiter son monument le plus
emblématique, la Sagrada Familia, de son nom complet Temple Expiatori de la Sagrada
Família (" Temple Expiatoire de la Sainte Famille"). Cette oeuvre moderniste inachevée
mais néanmoins monumentale de l’architecte catalan Antoni Gaudí (né 1852 et décédé
suite à un accident de la circulation en 1926). Un petit déplaisir: le manque
de perspectives pour bien apprécier le gigantisme du monument... Il faut payer
pour accéder à cette église, démarche inhabituelle certes mais néanmoins justifiée
par le fait qu'il s'agit aussi d'un monument grandiose et qu'il convient de participer
ainsi au financement de son achèvement qui est géré par une fondation. En effet,
les donations et aumônes faites en expiation des faiblesses humaines ne suffisent
à mener à son terme ce projet non subventionné... Le mécénat y contribue également
un peu (notamment ce fut le cas du bien connu comte Eusebi Güell) Tarif adulte:
8€, +4€ pour l'ascenseur permettent d'accéder aux tours et encore +4€ pour le
prêt d'un audioguide. Compte tenu du temps dont nous disposions, nous avons pris
cette seule dernière option mais pas l'ascenseur. Cette oeuvre est remarquable
en tant que prouesse technique et au plan esthétique et plastique. En 1984, dans
le cadre du classement des oeuvres remarquable de Gaudí au Patrimoine Mondial
de l'UNESCO (également dénommé Patrimoine de l'Humanité), seules les parties réalisées
du vivant de l'architecte ont été retenues, c'est-à-dire la crypte (où Gaudí est
inhumé) et la façade de la Nativité (à l'est). Munis d'un excellent audio-guidage,
nous voici partis pour une véritable expédition et pour un inventaire artistique
débridé... Tout d'abord, quelques notions de mesures et de démesure... Le plan
de l'édifice est classiquement en croix latine avec une abside comportant un déambulatoire
à chapelles rayonnantes, une nef à cinq vaisseaux (vaisseau central flanqué d’un
double collatéral de part et d’autre, lesquels supportent des galeries) ouvrant
sur un transept à trois nefs. Mais l'orientation de cette église n'est pas du
tout conventionnelle puisque le maître-autel est situé au nord-ouest alors que
toutes les autres églises en Europe sont orientée selon un grand axe Est-Ouest,
avec l'autel à l'est, en direction de Jérusalem (notez que dans orientation il
y a Orient), et la porte principale à l'ouest. Gaudí voulait exprimer une tout
autre dimension symbolique forte (qui avait court dans des civilisations antiques).
Il voulait que la vie soit présente à l'est, en direction du soleil levant avec
des images de plantes et d'animaux, l'évocation de la naissance et de l'enfance
du Christ. A l'opposé, face au soleil couchant, il a situé la façade de la mort
avec des images de la Passion. Entre les deux, le maître-autel exprime la présence
divine apportée aux hommes. La façade principale, éclairée par le soleil de midi
doit exprimer la gloire de Jésus ressuscité. Mais en réalité, les axes de l'édifice
réalisé ne correspondent pas à ces directions cardinales mais à des directions
intermédiaires. Pourquoi? Il pourrait y avoir une raison pratique dans la mesure
ou le plan quadrillé du quartier répond à une orientation intermédiaire, nord-ouest
à sud-est. Inscrire une église à axe strictement est-ouest (orientation classique)
ou nord-sud (symbolique Gaudíenne) selon les diagonales d'un quadrilatère de 150
mètres de côté aurait conduit à la construction d'un édifice étriqué. Néanmoins,
dans la présentation qui suit, on fait comme si l'orientation souhaitée par Gaudí
avait été respectée... Des chiffres et des dimensions... La longueur intérieure
de l'édifice est de 90 mètres depuis la façade de la Gloire jusqu’à l’abside,
la moitié de cette longueur correspondant à la nef. Le transept fait 60 mètres
entre les façades de la Passion et de la Nativité. La voûte de la nef centrale
a une hauteur de 45 mètres tandis que la hauteur de la voûte au-dessus de l'abside
est portée à 75 mètres. Mais vu de l'extérieur, ce qui s'impose et s'imposera
encore plus à l'avenir ce sont ses tours surmontées d'audacieuses flèches. Il
y en aura dix-huit. Chiffre considérable qui correspond évidemment à toute une
symbolique. Chacune des trois façades est dotée de quatre tours correspondant
à quatre apôtres, de sorte que l'on obtient bien la douzaine requise. Huit sont
achevées: celles de la façade de la Nativité (est) avec deux tours centrales de
107 mètres et deux latérales de 98 (ou 100?) mètres et celles de la façade de
la Passion (ouest) avec deux tours centrales de 112 mètres et deux latérales de
107 mètres. Les pointes des flèches sont ornées de mosaïques vénitiennes. Au-dessus
de la croisée de transepts viendront s'ajouter les six tours les plus imposantes,
celles des quatre évangélistes hautes de 130 mètres, celle de la Vierge sur laquelle
on trouve des chiffres divergents, 120 ou 140 mètres, et enfin au milieu de tout
cela la tour du Christ surmontée d'une "croix de Gaudí" (tridimensionnelle) monumentale
qui s'élèvera jusqu'à 170 mètres, de sorte que cette réalisation humaine ne dépasse
pas la plus haute colline des environs, oeuvre divine... Treize ascenseurs permettront
de monter dans les tours pour éviter les quelque 300 ou 400 marches des escaliers
conduisant à la base des flèches. Terminée, la Sagrada devrait pouvoir accueillir
plus de 13 000 personnes. ...et un peu d'histoire. Après un projet avorté d'église
néo-gothique complété par des écoles de l'architecte Francesc de Paula Villar
i Lozano conçu en 1881, à 31 ans Gaudí prit la relève en 1884 avec un projet très
différent et infiniment plus ambitieux de style naturaliste-moderniste. Après
1910, il y consacra l'essentiel de son activité, tellement absorbé et inspiré
qu'il lui arrivait de dormir sur le chantier. Compte tenu de l'ampleur de son
projet et de la modestie des moyens financiers dont il disposait pour le réaliser,
Gaudí se doutait bien qu'il ne le verrait se concrétiser que partiellement. Pour
que par la suite le projet ne soit pas amputé et dénaturé (cela a souvent été
le cas pour la construction d'édifices monumentaux, civils ou religieux), il ne
suffisait pas de laisser des plans et des esquisses et maquettes. Il eut l'idée
astucieuse de réaliser en priorité des éléments qui allait imposer une continuité
"naturelle" à ceux qui poursuivraient son oeuvre. Pour cela, il fallait en figer
et le gabarit et le style. C'est ainsi que la façade de la Nativité (ou façade
du Levant) fut l'une de ses priorités et sa construction débuta en 1891. On pourrait
dire que c'est la mesure-étalon qu'il imposa pour la suite. En 1925, la première
flèche d'une des deux tours latérales (100m de haut) était terminée, un an avant
le décès du maître. Cette façade fut achevée en 1936 (ou 1930?) par l'assistant
de Gaudí, Domènec Sugrañes. Durant la Guerre Civile espagnole, la crypte et la
majeure partie de l’atelier de Gaudí fut incendiée par les Républicains en guise
de protestation au soutien apporté à Franco par l'Eglise catholique. En raison
de la destruction d'une grande partie des ébauches, des maquettes et instructions
laissées par Gaudí, il fallut surtout se référer à ses idées lorsque la construction
fut reprise en 1944 et conduite par les architectes Francesc Quintana, Isidre
Puig i Boada et Lluís Bonet i Garí ainsi que par le sculpteur Jaume Busquets.
Les travaux de fondations de la façade de la Passion commencèrent en 1954 (aide
de Japonais) et les tours furent achevées pour le cinquantième anniversaire de
la mort de Gaudí en 1976. Mais il y manquait le décor. En 1986, le sculpteur Josep
Maria Subirachs s'attaqua à la réalisation de la statuaire de la façade de la
Passion et la livraison des premières statues en 1990 provoqua de nombreuses polémiques
en raison de leur style très différent de celui de la façade de la Nativité. La
dernière statue, l'Ascension, un bronze à revêtir d'or, de 5 mètres de haut, a
été mise en place en 2005 à 60 mètres au-dessus du parvis!. La crypte qui est
un lieu de prière lorsque l'église est ouverte aux visiteurs fut achevée seulement
en 1958 et le petit musée voisin ouvrit en 1961. Les travaux des voûtes des nefs
commencèrent en 1995 par les quatre collatéraux (deux de chaque côté de la nef
centrale) suivis en 2000 par la nef centrale. La couverture de l'édifice a été
terminée en 2008. Joan Vila-Grau est l’artiste auquel a été confiée la réalisation
des vitraux. Tâche menée à bien en ce qui concerne les vitraux de l'abside et
des transepts qui viennent remplir des baies de style néo-gothique (avec rosace
pour celles de l'abside) disposées sur deux niveaux. Les plus basses font 20m
de haut tandis que les baies situées en hauteur en font la moitié. Les baies de
la nef sont remplies avec du verre blanc. A ce stade, on voit donc qu'il reste
encore beaucoup à faire, notamment à ériger la façade de la Gloire, le portail
principal orienté au sud, qui comportera quatre tours (comme les façades des transepts)
a commencé en 2002 mais les travaux ont peu avancés et les mener à bien va s'avérer
délicat car sur l'emplacement du futur parvis il faudra démolir un immeuble de
55 appartements. Du côté des six tours centrales, il reste un immense et difficile
chantier en hauteur à conduire. La structure porteuse de la tour de la Vierge
a été commencée en 2009. Cependant étant hors d'eau et hors d'air, selon le jargon
des maîtres d'oeuvre, l'église a pu être consacrée par le pape Benoît XVI en novembre
2010 et est donc ouverte au culte. Quant au cloître entourant "le temple", ébauché
par Gaudí dès 1895, se verra-t-il un jour réalisé? On estime et espère que la
construction pourrait s’achever en 2026, l'année du centenaire de la mort de Gaudí.
La façana de la Passio (La façade de la Passion) Curieusement, la visite ne suit
pas une logique bien Gaudíenne puisque l'on commence par la façade de la Passion.
Il a été achevé en 2005 après un demi siècle de travaux. Le portail de la Passion
est fait de six colonnes de pierre ressemblant à des os inclinés vers l’intérieur
et formant des sortes d'arcs-boutants. Il est surmonté d’une corniche qui soutient
une galerie couverte de dix-huit petites colonnes en forme d’osselets. Elle est
conforme sinon à la lettre du moins à l'esprit de ce que voulait le Maître, quelque
chose qui inspire l'horreur et l'effroi. En fait c'est une mise en images de la
Passion: la Cène, le Baiser de Judas et le carré magique de valeur 33 (l'âge de
Jésus à sa mort, le Reniement de Pierre, la lâcheté de Pilate, le Jugement, la
Flagellation, des étapes du Chemin de la Croix (Véronique, Simon de Cyrène), les
soldats romains qui jouent la tunique, la Crucifixion et la Mise au Tombeau et
enfin, seule touche optimiste, au-dessus de tout cela l'Ascension du Christ. Pour
ma part, la facture moderne de la statuaire ne me choque pas. Elle a quelques
chose de carré, de géométrique, de dur qui certes ne ressemble en rien à celle
de la façade opposée mais qui correspond bien à l'idée générale de cette façade.
L'intérieur du "temple" Après avoir franchi les portes aux ventaux en bronze sur
lesquelles des parties des évangiles sont reproduits en lettres majuscules en
relief, on pénètre à l'intérieur de l'édifice. Avec l'élégance de ce volume, c'est
une toute autre impression qui nous envahi. Emerveillement et quiétude (malgré
les visiteurs qui vont et viennent). Tout y contribue: l'immensité des volumes,
les élévations, les couleurs notamment des vitraux, la noblesse des matériaux
(colonnes en granite gris ou rose, basalte sombre, solide et superbe porphyre
d'Iran pour soutenir abside et transept). Les voûtes sont la continuation de la
structure porteuse de forme parabolique, leur poussée étant transmise aux colonnes
intérieures, ce qui dispense des contreforts à la mode du gothique. Ainsi, les
murs n'ont à supporter que leur propre poids. Les monumentales colonnes (45 mètres
de hauteur) légèrement inclinées de la nef centrale et de l'abside d'inspiration
naturaliste ont la forme d'arbres: leur section se réduit de la base ver le haut,
les cannelures finissent par disparaître au niveau de sortes de noeuds d'où partent
des colonnes plus fines comme des branches. Au-dessus de l'autel, on peut voir
une croix étrangement suspendue à un dais doré sous une voûte où est également
accroché un triangle doré symbolisant la Sainte Trinité. Quant aux vitraux modernes,
abstraits, je considère qu'ils respectent les recherches chromatiques dont on
a la manifestation dans d'autres réalisations de Gaudí (y compris sur des céramiques
comme dans la Casa Batllo). On peut admirer de savants et harmonieux dégradés
avec des couleurs tantôt chaudes et tantôt froides. La façana del Naixement (La
façade de la Nativité) Nous ressortons par le transept droit qui débouche sur
la façade de la Nativité. Elle a été achevée en 1936 après un demi siècle de travaux.
Sortis, face à celle-ci, elle offre au regard trois portails symbolisant les trois
vertus théologales du christianisme mais dans un ordre un peu bousculé. De gauche
à droite, Espérance, Charité et Foi. Sans doute qu'aux yeux de Gaudí, la Charité
méritait bien le portail principal, au centre... Elles foisonnent de sculptures
de style figuratif représentant des personnages du Nouveau Testament et de quantité
d'autres représentations très profanes puisqu'il s'agit de la flore et de la faune
de Palestine aussi bien que de Catalogne Les sculptures du portail de l'Espérance
évoquent le Christ à venir avec es Fiançailles de Marie, ou l'enfance d'un Jésus
encore dans vie profane avec Joseph en passant par la Fuite en Egypte ou l'enfance
à Nazareth auprès de Joseph... Au portail de la Charité, on trouve l'Annonciation
(1966), la Nativité (1959), le choeur des Anges chanteurs et musiciens (recréé
suite aux destructions lors de la Guerre Civile), l'Adoration des Mages, la Cène
et le Couronnement de la Vierge. L'ensemble est surmonté par un cyprès en céramique
sur lequel sont posées des colombes. Les colonnes de ce portail reposent sur deux
tortues. Une tortue marine pour soutenir la colonne de la "partie méridionale"
(gauche, du côté de la mer). Une tortue terrestre pour soutenir une colonne de
la "partie terrestre" (droite,du côté de la terre). Le portail de la Foi évoque
la Visitation à Elisabeth, Jésus au temple, l'Immaculée Conception, la Trinité...
St Jean-Baptiste, St Zacharie, la barque de St Pierre... Le Sacré-Coeur, la Providence
ou l'Eucharistie y sont également représentés. La crypte et le musée En faisant
le tour de l'abside, on aperçoit par des arcades vitrées l'intérieur de la crypte
située sous l'abside où un office du soir s'y déroulait lors de notre visite.
C'est un espace quasi-circulaire de 40x30m, de style néo-gothique entouré de sept
chapelles et qui sert d'église paroissiale. La crypte fut en partie réalisée du
vivant d’Antoni Gaudí. Une première partie fut réalisée entre 1890 et 1893 et
elle fut inaugurée en 1885 et Gaudí y fut inhumé en 1926. Lors de la Guerre d'Espagne,
la crypte fut incendiée et dut être restaurée en 1940. Elle a été achevée en 1958
mais des faiblesses dans ses matériaux ont nécessité des travaux de renforcement
pour supporter la charge de la superstructure, travaux achevés en 2002. En sous-sol,
à côté de la crypte et plus précisément sous la croisée du transept, un musée
a été aménagé depuis 1961. Il occupe l'emplacement des anciens ateliers de l’édifice.
En 2002, le musée a été agrandi en réutilisant l’espace libéré par les écoles
de la Sagrada Família qui ont été déplacées dans le quartier voisin. On peut y
voir des maquettes, plans, dessins anciens et originaux, des photographies ainsi
que des outils destinés aux études préparatoires conçus par Gaudí, dont le système
empirique de cordelettes lestées de petits sacs utilisé pour l'étude des forces.
Des maquettes des sculptures de la façade de la Passion de Josep Maria Subirachs
i Sitjar y sont également présentées ainsi que des mobiliers. La Sagrada Família
est un hymne à Dieu ou un poème mystique tout en symboles dans lequel chaque pierre
est une strophe. Sa complexité et son gigantisme empêchent de la cataloguer. Evocations
naturalistes, figuratives et parfois naïves qui renvoient à une pensée médiévale
et se mêlent à une modernité cubiste et à l'expérimentation permanente et audacieuse...
Oeuvre individuelle cohérente et oeuvre collective empreinte de contradictions...
Ruine ou oeuvre inachevée et au long court tout comme le furent les grandes cathédrales
gothiques... La puissance mystique qui se dégage du lieu pourra être à l'origine
de conversions comme jadis celle de l'écrivain athée Paul Claudel dans la cathédrale
N-Dame de Paris lors de la messe de Noël 1886, pendant le chant du Magnificat.
Puis, converti, il ressentait une profonde émotion en contemplant vitrail à la
Vierge Bleue de N-Dame de Chartres où il aimait se rendre. A propos de Chartres,
rappelons aussi la conversion de Charles Péguy à la vue des flèches de cette cathédrale
en 1912 lors d'un pèlerinage entrepris suite à un voeu... La Sagrada Familia est
le monument le plus visité d'Espagne, plus que l'Alhambra de Grenade. Les chiffres
varient entre 2,5 et 3 millions de visiteurs chaque année. Pour ma part, je pense
que ce monument devrait faire l'objet d'un classement spécifique au Patrimoine
Mondial de l'UNESCO, dans sa globalité, incluant évidemment la contribution majeure
de Gaudí. Cela viendra peut-être lorsque l'édifice sera achevé... J'aimerais vivre
assez longtemps pour revenir visiter l'ouvrage achevé, avec son Portail de la
Gloire et surmonté de toutes ses tours. L'heure de la fermeture étant arrivée,
c'est à regret que nous quittons ce lieu envoûtant. Nous terminons la soirée en
gagnant l'Avenida Diagonal qui aboutit à l'est à la Plaça de les Glories Catalanes.
Plus on s'en rapproche et plus le quartier semble sinistre. C'est un quartier
en devenir autour du phare que constitue la Tour Agbar plantée là comme un phare
ovoïde fait de verre et d'acier ou, plus trivialement, comme un gigantesque suppositoire!.
Ce centre d'affaires de l'architecte français Jean Nouvel a été réalisé en 2005
et constitue le troisième plus haut (144 m) gratte-ciel de la ville, d'où son
nom Agbar tiré de l'arabo-persan Akbar signifiant "le plus grand" (comme dans
l'invocation Allah akbar). Nous revenons vers le centre par la Carrer de la Deputacio,
en passant devant les arènes de La Monumental (édifiée en 1914 et comportant près
de 20 000 places). Pour dîner, nous choisissons le restaurant La Gran Peña ("le
Grand Rocher"), Carrer de la Marina, à deux pas de la station de métro Monumental.
Tapas variées et excellentes. --------------------------------------------------------------------------------
Plaça de Catalunya et quartier de l'Eixample Notre seconde journée à Barcelone
commence Place de Catalogne où le train nous conduit depuis Sant Cugat del Valles.
L'urbanisation de la vaste Place de Catalogne (5ha) a commencé à la fin du XIXe
s. et surtout dans la perspective de l' Exposition internationale de 1929. Parmi
les sculptures qui ornent la place, on peut voir le monument érigé en 1991 en
l'honneur du nationaliste (à l'origine d'une action armée lancée en 1926 depuis
Prats de Mollo, du côté français, et qui a proclamé la "République catalane" en
1931) Francesc Macia dû à Josep Maria Subirachs ou encore le cheval cabré de la
Sagesse (Saviesa) dû à Miquel Oslé (1928). Citons aussi la Font dels Sis, première
oeuvre à orner la place en 1936 sur un thème mythologique, la naissance de Vénus
évoquée sous forme d'une coquille en pierre, entourée de figures d'Eros, sous
forme de chérubins en bronze. Cette oeuvre du sculpteur Jaume Otero en vue l'Exposition
universelle de Barcelone en 1929. Autour de la place on peut voir de nombreux
sièges de banques, des centres commerciaux (FNAC), des cafés et des théâtres...
C'est aussi le lieu où les indignés catalans se sont réunit en mai 2011. Palau
de la Musica Catalana Pour nous rendre au Palau de la Música Catalana (Palais
de la Musique Catalane), nous nous dirigeons vers l'est, par la Carrer Fontanella
et la Via Laietana. Dans la mouvance du nationalisme catalan du début du XXe s.,
l'Orfeó Català (Orphéon Catalan) a été à l'origine de cet édifice remarquable.
C'est un symbole de l'avant-gardisme catalan faisant appel à des motifs floraux
et aux courbes que l'on retrouve aussi dans les oeuvres de Gaudí. Nous n'en verrons
que l'extérieur. Dommage car l'intérieur est de toute beauté, notamment la coupole
renversée en verre polychrome qui éclaire la salle de concert. Construite en 1908,
cette structure métallique stabilisée par des contreforts et des voûtes d'inspiration
gothique est habillée de vitraux, de verre, de mosaïques et de ferronneries est
l'oeuvre de Lluís Domènech i Montaner, architecte auquel la ville doit aussi l'Hospital
de la Santa Creu i Sant Pau. D'ailleurs ces deux édifices ont été classés au patrimoine
de l’humanité par l’UNESCO en 1997. Retour Place de Catalogne puis nous empruntons
le Passeig de Gràcia, en direction du nord-ouest. Le Quadrat d'Or, au cœur du
quartier de l'Eixample. L'Eixample, pour nous francophones, nous aurions tendance
à croire que le mot sert à désigner une quartier qui serait un Exemple d'urbanisme
et d'architecture. En réalité ce mot catalan a un sens beaucoup plus trivial puisqu'il
signifie l'Extension par rapport au centre ancien antique et médiéval (Gotic)...
Parmi ces îlots tracés par l'ingénieur Ildefons Cerdà i Sunyer à la fin du XIXe
siècle, nous allons pouvoir observer des exemples d'architecture de différents
maîtres de l'Art Nouveau au tournant des XIXe-XXe s. Notamment des oeuvres (maisons
et palais) de Lluís Domènech i Montaner (déjà mentionné à propos deu Plais de
la Musique), Josep Puig i Cadafalch, Joseph Domenech i Estapà ou, last but not
least, le célèbre Antoni Gaudí dont on a déjà évoqué deux oeuvres majeures, le
Palais Güell (à proximité de la Rambla) et la Sagrada Familia. Rappelons que l'oeuvre
de Gaudí a fait l'objet d'un classement au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 2005.
Retour Passeig de Gràcia, orné par les grâcieux "lampadaires-barques" en fer forgé
signés Pere Falqués i Urpí (1906). Sur la gauche, à l'angle formé avec la Gran
Via de les Corts Catalanes est occupé jusqu'en 1934 par la Comedia, ancien Palau
Marcet (par Tiberi Sabater i Carné, 1887), puis devint un théâtre jusqu'en 1960
et enfin un cinéma. Illa de la Discordia Deux pâtés plus loin, également sur la
gauche, nous arrivons à l'Illa de la Discordia, îlot ainsi nommé en raison des
contrastes architecturaux qu'offre cet ensemble. On peut imaginer sans peine les
rivalités entre architectes à cet belle époque où leur art explosait. A l'angle
de Gracia se dresse la plutôt sobre Casa Lleo Morana (1900-10), si ce n'est sa
curieuse tour en forme de tiare, oeuvre de Lluís Domènech i Montaner. A la suite,
on trouve plusieurs maisons remarquables. La Casa Ramon Mulleras construite par
Paul Martorell en 1868 (pour Ramon Comas). La Casa Amatller due à Josep Puig i
Cadafalch mêle style médieval et architecture des pignons en escalier des rives
de la Baltique... Et surtout la fameuse Casa Batlló sur laquelle nous allons revenir
en détail. Sur la voie transversale, Carrer d'Arago, la Fundacio Tapies s'impose
avec sa façade surmontée de la sculpture "Nuage et Chaise". Le bâtiment (1879)
dû à Lluís Domènech i Montaner abrite le musée consacré à l'artiste Antoni Tapies
depuis 1984, après avoir hébergé des architectes et écrivains. Revenus sur le
Passeig Gracia, nous allons consacrer une heure et quart à la visite de la Casa
Batlló (tarif: 20,35€, audioguide inclus). C'est le résultat d'une commande que
l'industriel du textile Josep Batlló i Casanovas avait passée à Antoni Gaudí.
Ce chef d'oeuvre restauré de 1981 à 2000 reçoit environ 600 000 visiteurs chaque
année. La Casa Batlló Antoni Gaudí en a dirigé la réalisation de la Casa Batlló
entre 1904 et 1906, à partir d'une construction antérieure (1877) qu'il a complètement
transformée en renforçant le rez-de-chaussée et le premier étage par un mur porteur
en grès de Monjuic, en ajoutant tribune et balcons en façade et en la surélevant
de deux étages et d'un grenier. Passant de 21 à 32m d'élévation, cette construction
est ainsi plus haute que ses voisines. Cette réalisation rompant trop avec l'académisme
fut à l'origine de conflit entre Gaudí et la mairie de Barcelone laquelle dut
finalement se résigner à accorder le permis de construite en 1913, soit sept ans
après son achèvement et alors qu'elle était habitée. La maison offre environ 4300m²
de surface utile puisque chaque niveau couvre 1000m². La Casa Batlló est ouverte
au public depuis l’année 2002, date de la commémoration de l’année internationale
Gaudí. Maintenant, plongeons en plein symbolisme(s)... La Casa Batlló est parfois
surnommée Casa de los Huesos ("Maison des os") en raisons de la forme des balcons
et des fenêtres qui évoquent des crânes et des orbites. Plus plaisamment, d'autres
voient des masques vénitiens dans les balcons des étages supérieurs. On est dans
l'organique et l'évocation naturaliste... En fait, toute la construction serait
une allégorie de Sant Jordi (Saint Georges) terrassant le dragon qui se tortille
et dont la crête dorsale s'arque jusqu'au niveau de la terrasse dont les tuiles
en céramique japonaise irisée font penser à des écailles. Tandis que d'autres
plongent dans un monde plus onirique voire enfantin imprégné de culture Disneyland,
en y voyant un palais de Belle au Bois Dormant ou une maison de Schtroumpfs ou
de Nains de Jardin... Jeux permanents d'équilibre et d'harmonie. Jeux des formes,
des couleurs et de la lumière naturelle. La façade principale, ondulée et composée
d'une mosaïque polychrome de verre et céramique, donne sous l'effet du soleil
l'impression d'être en mouvement et d'onduler comme des vagues. Les colonnes vers
le bas de l'édifice rappellent des troncs d'arbres pour certains et des tibias
ou des fémurs pour d'autres... Le dégradé de couleur est très bien pensé: couleurs
chaudes pour les parties inférieures moins éclairées et couleurs plus froides
de bleu-vert vers le haut de la façade, ce qui peut faire penser aux troncs et
à la ramures de arbres d'un bosquet... L'intérieur est tout aussi imaginatif.
Rien n'est carré, rien n'est droit, tout est en courbes, plafonds, ouvertures.
Main courante de l'escalier en forme de colonne vertébrale tordue. Place à la
modernité avec un ascenseur, il est vrai que l'immeuble comporte six niveaux,
plus le grenier. À l'intérieur il réorganisa les espaces afin d'obtenir plus de
ventilation et de lumière naturelle notamment grâce à un extraordinaire puits
de lumière où l'on retrouve à nouveau une judicieuse utilisation des dégradés
du blanc au bleu de cobalt: carreaux clairs pour les niveaux inférieurs forcément
plus sombres et teintes plus soutenues aux niveaux supérieurs. En partie basse
des ouvertures donnant sur ce puits, un dispositif à lamelles de bois permet l'aération.
Au premier étage, on visite la salle à manger dont le plafond évoque des éclaboussures
des gouttelettes. Les ouvertures aux contours ondulants du grand salon sont ornées
de vitraux tandis que le plafond prend la forme d'un spirale qui part d'un luminaire
en forme de soleil rayonnant. Dans la pièce voisine, on trouve une cheminée en
forme de champignon ou d'alambic (cuivre) Les greniers sont aménagés sous une
série d'arcs dissymétriques qui donnent l'impression de se trouver dans le thorax
d'un animal dont on voit les côtes de l'intérieur. La terrasse du toit c'est l'échine
du dragon. D'étranges cheminées revêtues de céramique surgissent par groupe. L'immeuble
est surmonté d'une tour à bulbe supportant une croix à quatre bras orientés vers
les points cardinaux, typique de Gaudí, déportée sur le côté gauche de l'arrête
du toit. Elle porte les monogrammes de Jésus, Marie et Joseph. De retour au niveau
inférieur, côté cour, nous passons sur la terrasse qui permet de découvrir la
façade arrière. La terrasse au sol en céramique fait penser à un tapis oriental.
Faisant face à la porte, se dresse une mosaïque en forme parabolique rappelant
les arcs du grenier. L'élément décoratif majeur de cette façade est constitué
par la ferronnerie des balcons tandis que la partie supérieure recouverte de mosaïque
polychrome qui vient donner la touche finale de cohérence à l'ensemble. Par la
Carrer d'Arago, nous arrivons au Passatge del Mercat. Nous jetons notre dévolu
pour déjeuner sur le Restaurant Pepe, voisin de la plus chic et plus chère Casa
d'Amelia. Fraîcheur assurée en raison de la proximité du marché couvert très moderne
(Mercat de la Concepcio). Nord du Quadrat d'Or Après le déjeuner, nous poursuivons
notre recherche d'édifices typiques dans le Quadrat d'Or en suivant un chemin
parallèle au Passeig Gracia, par la Carrer de Rouger de Lluria qui coupe les rues
Valencia et Mallorca. A l'angle de cette dernière se dresse le Palau Ramon Montaner
dû aux architectes Joseph Domenech i Estapà et Lluis Domenech i Montaner. Il fut
commencé en 1889 et achevé en 1893. La partie haute du bâtiment est décorée de
grands panneaux de mosaïque émaillée représentant l'invention de l'imprimerie
et la grande frise qui court au niveau des combles est ornée d'un aigle en relief
(façade sur la Carrer de Mallorca). Sur la Carrer Mallorca, on peut également
voir la façade néogothique de la Casa Thomas, oeuvre de Lluís Domènech i Montaner,
1895-1898). Sir l'Avinguda Diagonal, la Casa Terrades (également appelée Casa
de les Punxes) est l'oeuvre de Josep Puig i Cadafalch. "La maison aux Flèches"
a été réalisée en 1905 (ou 1903?). Ses six tours néogothiques en brique évoquent
quelque château du nord de l'Europe. Le Palau del Baró de Quadras est un bâtiment
moderniste mêlant les styles gothiques et mauresques. Il fut construit par Josep
Puig i Cadafalch pour le baron de Quadras entre 1904 et 1906. Il est également
situé sur l'Avinguda Diagonal et héberge la Maison de l'Asie. Nous voici revenus
sur le Passeig de Gracia. Nous voici devant la Casa Milà également surnommée La
Pedrera, autrement dit "La Carrière" en raison de son apparence brute (cette architecture
déplut d'ailleurs à ses propriétaires). Par ses murs courbes et ses balcons en
ferronnerie, elle évoque le monde marin. Aspect brut de falaises et de grottes
envahies par une végétation faite de fer forgé... C'est l'oeuvre civile la plus
importante d'Antoni Gaudí. Elle fut construite entre 1906 et 1910. Un élément
de modernité particulier s'y manifeste avec un parking souterrain qui était destiné
à recevoir des véhicules hippomobiles! L'intérieur se caractérise aussi par 270
arcs paraboliques. Cette maison est très visitée (nous n'en verrons que l'extérieur).
En prenant un peu de recul, on aperçoit ses étranges cheminées à l'allure de chevaliers
casqués, protégés par leur heaume. Pour les maisons Gaudíennes, nous en resterons
là et nous ne pousserons pas plus au nord, à un bon kilomètre au-delà de l'Avinguda
Diagonal (Carrer de les Carolines), pour voir la première réalisation de Gaudí,
la Casa Vicens (1883-86), mélange de styles néomauresque, baroque et Art Nouveau.
De même, nous n'irons pas jusqu'au Passeig Sant Joan, plus à l'est, où se trouve
la Casa Macaya, conçue par Josep Puig i Cadafalch en 1901. --------------------------------------------------------------------------------
Parc Güell Notre dernière visite à Barcelone sera consacrée à une visite plus
reposante et gratuite, si l'on fait abstraction du bon petit bout de chemin à
parcourir et de la grimpette depuis la station de métro Lesseps... Si nous étions
venus par la station Vallcarca, nous aurions pu profiter d'un escalier mécanique
dans la montée la plus raide. Le Parc Güell résulte d'une commande du mécène,
Eusebi Güell, industriel catalan (ennobli en 1908) passé à Antoni Gaudí en vue
de réaliser une cité-jardin comportant une soixantaine de maisons et une chapelle
sur la colline Carmel, au nord de la ville. La mode de ces ensembles résidentiels
était venue d'Angleterre. Le projet fut réalisé entre 1900 et 1914 mais faute
de moyens, seul le parc et deux maisons virent le jour. Propriété de la ville
depuis 1923 qui l'a ouvert au public trois années plus tard, il a fait l'objet
de restaurations dans les années 1980-90. C'est une œuvre originale tout en courbes
évoquant la nature. Peut-être les vagues de la Méditerranée que l'on aperçoit
depuis la place... Le parc Güell est avant tout un jardin, puisque seules quelques
constructions à l'intérieur du parc y ont été achevées. Deux étranges maisons
construites entre 1901 et 1903, en forme de champignons, encadrent l'entrée. Il
s'agit des Casas dels Guarda ("Maisons de Gardien") qui font penser à des maisons
des Schtroumpfs. Une fois passé le portail en fer forgé à motifs rayonnants, le
visiteur se trouve devant un double escalier monumental avec fontaine centrale,
en particulier l'emblématique fontaine en forme de salamandre multicolore faite
de mosaïque, symbole du feu. En haut de ces escaliers on accède à la "Salle Hypostyle
aux cent colonnes" doriques, qui n'en compte en fait que 86. Les ondulations du
plafonds sont égayées par des cercles de mosaïque, de trencadis, des morceaux
de céramique et de verre brisé. La place et le fameux banc ondulant Au-dessus,
la place initialement prévue pour un marché attire la foule des visiteurs qui
s'y reposent et les marchands à la sauvette. Sa périphérie est aménagée comme
le plus long banc du monde. Ce banc tout en ondulations offre à la fois un espace
intime et une ouverture vers les voisins et vers la place. Il est habillé de trencadis.
Ce banc de 110 mètres de long a été conçu par Josep Maria Jujol, collaborateur
de Gaudí mais sa restauration effectuée il y a une vingtaine d'années par José
Antonio Martínez Lapeña et Elías Torres a été critiquée. Certaines allées sont
soutenues par des viaducs de pierre dont la forme évque des troncs d'arbres. Plus
loin, on passe près de la maison de Gaudí, surmontée d'un clocher, qui a été construite
par Francesc Berenguer, un collaborateur de Gaudí. Gaudí u resta enfermé lors
de la Semaine Tragique de 1909 à l'occasion de manifestations anticléricales et
d'attentats contre des lieux de culte. y vécut jusqu'à son installation dans la
Sagrada Familia. Ce bâtiment a été transformé en musée (notamment pour y présenter
du mobilier). A l'ouest, le Calvaire occupe le plus haut point de la colline,
à l'emplacement initialement prévu pour édifier une chapelle. Au fond du parc,
au nord, a été construite la Casa Trias entre 1903 et 1906 pour le compte de l'avocat
Martin Trias, par l'architecte Juli Batllevell, disciple de Domenech i Muntaner
(collaborateur de Gaudí). Suite à une "initiative législative populaire", le parlement
catalan s'étant prononcé pour l'abollition de la pratique barbare de la corrida
en juillet 2010 avec prise d'effet au 1er janvier 2012, , la dernière corrida
s'est déroulée ici le 25 septembre 2011. _____________________________________________________________________________________________
Catalunya del Nord Pyrénées Orientales Terres catalanes Châteaux cathares et Fenouillèdes
Roussillon, Conflent, Cerdagne et Vallespir LE CATHARISME ET LES CATHARES Quéribus
et Peyrepertuse Gorges de Galamus Oratoire St Antoine Aqueduc d'Ansignan plaine
du Roussillon (nord) pays de Salanque pays du Ribéral pays des Aspres plaine du
Roussillon (sud) Perpignan: pl. de la Loge, cathédrale, château des rois de Majorque
Forteresse de Salses-le-Château Orgues d'Ille-sur-Têt village de Castelnou Ortaffa
Elne (Ste Eulalie et Ste Julie) Collioure St Génis-des-Fontaines Le Boulou Côte
Vermeille massif des Albères Prades (église St Pierre) St Michel-de-Cuxa (extérieur)
Corneilla-de-Conflent Villefranche-de-Conflent Mont-Louis village de Dorres Vallespir
(Pyrénées-Orientales) autour de Céret et d'Amélie autour d'Arles-sur-Tech autour
du village de Le Tech autour de Prats-de-Mollo et en montagne chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
Languedoc, de Provence ou d'Italie classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO Patrimoine
Mondial de l'Humanité la Croisade des Albigeois cinq fils de Carcassonne Puilaurens
(sur un ancien site cathare), Aguilar, Termes les purs mot grec catharoi St Augustin
sorciers adorateurs du chat chatiers katers du latin catus conception manichéenne
de l'univers le Consolament, le baptême, DIEU, paganisme, secte hérésie hérétiques
le roi Louis VIII le royaume de France le royaume de Catalogne le royaume d'Espagne
le royaume d'Aragon l'Inquisition l'Ordre des Templiers trésor Jérusalem les Lieux
Saints et les pèlerins époque médiévale Moyen Age comte de Besalú le Grau de Maury
la commune de Cucugan moulin Lettres de mon moulin Alphonse Daudet château de
Peyrpertuse Pierre percée Duilhac-sous-Peyrepertuse défenses, remparts fortifications
murailles crête montagne collines vallées rivières fleuves les vignobles de Corbières
le Traité des Pyrénées stratégie et tactique le Fenouillèdes pays des foins Aragonais
le Traité de Corbeil langue parler occitan catalan langue d'oil l'Agly route en
corniche des Gorges de Galamus, reliant Cubières à St Paul-de-Fenouillet la rivière
des aigles l'Ermitage St Antoine-de-Galamus ne grotte naturelle ermites le Père
Marie Joseph Chiron et le Père Bon Pierre Verdier refuge reliques cloches et clocher
arches tunnel villages de Caramany et de Bélesta Montpellier chef-lieu département
quais de Lattre de Tassigny et Sadi-Carnot place Arago Préfecture juste avant
d'arriver au Castillet Châtelet bâtiment de la Loge de Mer roi Jean Ier d'Aragon
l'entrée triomphale de Charles Quint empereur le Café de France l'Hôtel de Ville
place Gambetta Cathédrale St Jean-Baptiste style gothique méridional style gothique
catalan maçonnerie de la façade pierre brique le retable du maître-autel la Renaissance
porte la chapelle statue du Dévot-Christ le Campo Santo ensemble funéraire Saint-Jean
en forme de cloître Palais des rois de Majorque vassal et suzerain la Cour d'Honneur
la gare Nouveau Centre du Monde Salvador Dali au Canet-Plage: beau temps, belle
mer, plage et foule l'Etang de Leucate Forteresse de Salses pays de Salanque la
reine Isabelle de Castille, le roi Ferdinand d'Aragon architecte Francisco Lopez
Ramiro défendre la frontière hommes et chevaux écuries casernes le château fort
médiéval les fortifications bastionnées de l'époque moderne l'artillerie à boulet
métallique tours rondes bastions angles morts tirs croisés douves inondables fort
forteresse meurtrières chicanes barbacanes casemates fossés portes et passages
dérobés souterrains l'Alhambra à Grenade Vauban a place d'armes une demi-lune
et trois ponts-levis cour et puits courtines logis du lieutenant du Roi donjon
la fumée des canons latrines poudre poudrière ville d'Ille-sur-Têt son site géologique
des Orgues cheminées de fées plutôt que de demoiselles coiffées le Queyras ou
l'Embrunais près du barrage de Serre-Ponçon Bryce Canyon aux Etats-Unis ou Cappadoce
en Turquie pays des Aspres petit village perché de Castelnou château féodal le
causse de Thuir et le causse de Majorque vicomté du Vallespir l'église Santa Maria
del Mercadal Ste Marie du Marché une tour de guet ou tour à signaux réseau d'alerte
et de défense plaine Millas, St Féliu et Força Réal des feux et signaux de fumée
Millar la Carrer de la Font d'Avall Carrer Na Patorra le Monastir del Camp ancienne
abbaye des Augustins du village de Passa chapelle romane le massif du Canigou
Ortaffa Tour de l'Horloge campanile méridional en fer forgé Tour Eiffel l'exposition
universelle de 1889 Ste Eugénie style roman Elne souvenir de l'impératrice Hélène,
mère de Constantin cathédrale Ste Eulalie et Ste Julie ne Croix des Outrages ou
croix des Offenses ou Croix de Passion dans les Alpes à St Véran, en Sicile, en
Andalousie et en Amérique du sud martyr les objets du martyre: clous, marteau,
tenaille, lance chevet de l'édifice un véritable chef-d'oeuvre roman l'un des
plus beaux galerie arcades sont portées par des colonnes jumelées les chapiteaux
piliers quadrangulaires sculptés la baignade comme on le voit à St Cyprien-Plage
Argelès-sur-Mer Château de Valmy et ses vignes coteau Collioure est une vraie
perle sur la Méditerranée un ancien bourg de vignerons-pêcheurs qui a inspiré
les peintres de l'école fauviste notamment Henri Matisse, Henri Marre, André Derain
la tour-clocher de l'église St Vincent apogée résidence apanage possession la
domination des Habsbourg d'Espagne les Espagnols les Bourbon soldats les mousquetaires
avec notre fameux d'Artagnan l'église Notre-Dame des Anges phare une garnison
les forts Miradou et Saint Elme CNEC,le Centre National d'Enseignement Commando
- pour les Commandos de Marine Port-Vendres un glacis siéège assiégé un faubourg
l'Anse de la Baleta le Port et la Plage d'Avall couvent des Dominicains la contrescarpe
escalier marches Pas-de-souris pas-d'âne premier camp disciplinaire destiné aux
réfugiés de la Retirada la retraite la fuite l'exode poète espagnol José María
Machado Ruiz l'Espagne franquiste boulevard du Boramar baroque espagnol la rue
Mailly, la rue de la République, la place du 18 juin et le boulevard Camlille
Pelletan chapelle St Vincent l'autoroute transfrontalière gigantesque incendie
de juillet 2012 le Cap Cerbère et Portbou sinistre une sécheresse extrême avions
Canadair, bombardiers d'eau, et hélicoptères lac artificiel de Panta de Boadella
l'église Notre-Dame de Bonne Nouvelle la pêche à l'anchois à l'aide de lamparos
Banuyls sa production de vin doux naturel culture en terrasse cépage dominant:
grenache noir irriguer irrigation les vins sont élevés foudres fûts barriques
apéritif vin cuit (spécialité de Palette, en Provence vin mûté Maury, Rivesaltes
(muscat) et Porto la Tour Madeloc les petits villages des Albères Sorède, Laroque
ou Villelongue L'église St Michel de St Génis-des Fontaines destruction par les
Normands murs et charpente voûte croisée de transept le linteau en marbre blanc
une mandorle une forme ovale, en amande le Christ en Gloire sur un trône deux
anges apôtres bas-reliefs crucifixion l'abbaye de St André la nef et dans les
transepts Notre-Dame N-D de Montserrat monastère le choeur Vierge des Sept Douleurs
vente Bien National en 1796 démantelé l'antiquaire Gouvert propriétaire du château
de Mesnuls (Yvelines) banquier roumain d’origine grecque Jean Chrissoveloni Musée
de Philadelphie aux États-Unis le Musée du Louvre une galerie, un déambulatoire
Le Boulou (El Volo) station thermale rue des Remparts vestige des remparts rue
del Mouli Vell le fleuve Tech l'Arc de Triomphe à Paris L'église Ste Marie décor
remploi réemploi la corniche maître de Cabestany la façade mobilier classé un
crucifix en bois crucifix autel St Antoine est de style baroque flamboyant gothique
flamboyant la Sainte Croix St Jean la Passion du Christ le Rosaire Nouveau Testament,de
l'Annonciation à la Pentecôte, ainsi que l'Assomption de la Vierge un aperçu du
Conflent et de la Cerdagne confluent entre la Têt et le Cady à l'époque romaine
y passait la Via Confluentana prolongeant la Via Domitia de Beaucaire, près d'Arles,
au Perthus les Aspres et être (re)passés par Thuir et Ille-sur-Têt le village
perché d'Eus le Prieuré de Serrabonne l'abbaye de St Martin-du-Canigou l'église
St Pierre clocher de style roman-lombard un latéral croisée d'ogives fresques
l'artiste catalan Joseph Sunyer les disciples le croisillon Christ Noir l'abbaye
de St Michel-de-Cuxa construction préromane un foyer culturel de l'obédience de
Cluny Trêve de Dieu de l'Avent, Noël, Carême et Pâques une petite communauté monastique
de moines de Montserrat fenêtre en arc outrepassé (en fer à cheval) l'architecture
wisigothique au Metroplitan Museum de New-York)une chapelle à Taurinya village
de Corneilla-de-Conflent une Vierge à l'Enfant au tympan de son portail colonnettes
avec chapiteaux et voussures décalées formant embrasure Villefranche-de-Conflent
dominée par le Fort Libéria Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), architecte
militaire de Louis XIV rue St Jean la Porte de France et la Porte d'Espagne l'église
St Jacques le Majeur un chevet plat condamnation par verrou extérieur combiné
à une serrure le pêne dans la gâche têts monstres diables démons démoniaque lions
singes dragons les stalles du choeur bas-flancs un Christ gisant une descente
de Croix une Mise au tombeau N-D de la Vie Christ en Croix, la toile de la chapelle
St Antoine, la chapelle des Fonds Baptismaux avec la grande cuve baptismale en
marbre rose baptême par immersion le Train Jaune Latour-de-Carol le Pont Séjourné
un viaduc ferroviaire Mont-Louis Haut-Conflent col Signal de la Perche Puigcerdà
le professeur Félix Trombe y expérimente un premier four solaire CNRS avec le
grand four solaire d'Odeillo 3500° l'enceinte militaire Haute-Cerdagne cours supérieur
du Rio Segre fleuve Ebre gigantesque parabole réfléchissante l'enclave de Llivia
mais de rester sur la route de Targassonne chaos granitiques du Sidobre ou du
Huelgoat petit village de Dorres le village de Llo la frontière à Bourg-Madame
Maureillas-las-Lilas visiter la petite chapelle de St Martin-de-Fenollar la Via
Augusta qui allait des Pyrénées à Cadix Picasso et Braque des scènes de l'Incarnation
Annonciation, Nativité les Bergers et les Mages un Christ Pantocrator, en majesté,
entouré des quatre évangélistes ne Vierge Orante en prière l'Ermitage St Ferréol
les moines bénédictins toits toitures peintures peints peintes sécors les génoises
le cadran solaire St Julien Céret le Vieux Pont dit aussi Pont du Diable le Malin,
les Cérétans La Mecque du Cubisme Manola, Déodat de Séverac le panorama du Pic
de Fontfrède Fontaine froide la baie de Rosas Roses Rosés Rosès Amélie-les-Bains
antique Aquae Calidae, eaux chaudes faubourg de Palalda éfilé de Mondony Palaudà
au Moyen Age l'œuvre de Guillaume-Hugues de Serralonga la tour de Montbolo et
le château de Cabrenc église paroissiale siècle la ferronnerie VIIIe IXe Xe XIe
XIIe XIIIe XIVe XVe XVIe XVIIe XVIIIe XIXe XXe thermes romains thermales thermalisme
chaudière géothermale gymnase grec bains chauds les lépreux phénomènes tectoniques
failles Montalba d'Amélie les Bains Montalbà en catalan mont blanc Roc Saint Sauveur
Roca de Sant Salvador Castello Monte Donno ce qui est traduit en Château du Mont
Dony l'église abbatiale Sainte Marie Arles-sur-Tech un important réseau de canaux
fontaines manufactures usines sources activités industrielle les tissages et les
chocolateries Cémoi l'inondation catastrophique Castellan incursions normandes
l'Hôtel de Ville qui occupe l'ancienne Villa Las Indis ingénieur civil Joseph-Pierre
Monin. Etrange mélange de styles architecturaux néo-gothique, néo baroque, néo
romain, Art Nouveau et Belle Epoque église de type basilical nefs piliers colonnes
la Rodella un ex-voto Saints Abdon et Sennen l'absidiole une chaire la chapelle
St Benoît forme oblongue Ste Marie-Madeleine l'Alpha et l'Oméga tympan hémicirculaire
symboles l'encadrement sculpté de décors à motifs floraux arcatures et colonnades
de style lombard l'étroit parvis le sarcophage de la Sainte Tombe Rome par St Arnulphe
seigneur Guillem Gaucelm de Tellet inhumé Gorges de la Fou précipice Gorges de
la Diosaz à Servoz, près de Chamonix passerelles syndicat intercommunal communes
de Montferrer, Arles et Corsavy Pass inter-sites canyon au Roc du Soldat marmites
de géant Trabucayres, une bande de détrousseurs de diligences la flore endémique
L'Herbe aux Femmes Battues tamus communi contreforts orientaux du Massif du Canigou
Corsavy et les mines de fer de Batère Sant Marti St Martin altitude Sahorre, Fuilla,
Corneilla de Conflent et Baillestavy minerai la fusion par bas-fourneauforges
catalanes la force hydraulique un lourd marteau ou martinet l'enclume charbon
de bois les hématites brunes la loupe le massé cinglé corroyé par martelage lingots
ou de barres Montferrer Ste Marie de Mollet la Vierge de l'Assomption la famille
de Castelnou Dalmau II, son épouse Beatrix et son fils Pere coteaux St Laurent-de-Cerdans
Ste Marie-de-Coustouges contrebande tissage et de fabrication d'espadrilles ont
périclité la Seconde Guerre mondiale espadrilles catalanes vigatane semelle cordelette
corde chanvre sisal jute empeigne de grosse toile SCOP coopérative Union sandalière
fête folklore les Béarnais de Salies-de-Béarn ont lancé un championnat mondial
de lancer l'espadrilles festival coquet et petit village de Coustouges habitants
Notre-Dame des Épines narthex pentures en fer forgé catalan bandes de brigands
brûlots en travertin feuilles d'acanthe Gorgone Méduse entrelacs végétaux en berceau
brisé arc triomphal Maquinacions de xavals i pubilles en joguineig Manège des
gaillards et filles en badinage El Call Batti jueu quartier juif Can d'Amont le
hameau Serralongue la Farga del Mig urnes funéraires protoceltiques El camp de
las Olles la révolte des Angelets détruit destruction rasé vestiges un érudit
local, le conservateur du petit musée médiéval, M. René Magna rodella , une roue
à clochettes comte Guillem Hug, sire de Cabrenç Huitième Croisade Saint Louis
Tunis morts de la peste un ossuaire chèvre cabra une Croix de Malte armes armoiries
écusson l'ancienne horloge dans le Jura à Morez Louis-Delphin Odobey Cadet arbre
un micocoulier branchettes fourchues fabriquer des fourches et des fouets une
petite éminence couvert de lauzes ouvertures en plein cintre Conjurador conjurer
le mauvais sort musée maquettes animées moulin à farine, moulin à huile, foulons
à laine et draps, charpenterie et sciage, meules charbonnière le carillon Le temps
des cerises composé par Antoine Renard village de Lamanère HAUT- VALLESPIR autour
de Prats-de-Mollo montagnard le Ripollès le tremblement de terre du 2 février
1428 Révolte des Angelets de la Terra Guerre du Sel démolition destruction représailles
le Fort Lagarde déclin hameau de La Preste Hôtel Restaurant des Touristes l'Hôtel
d'Estamariu ambiance glauque à la Stephen Kingsur la place, au son et au rythme
de la sardane cobla la danse traditionnelle où les danseurs en cercle sardana
tible et tarota, genres de hautbois Foirail ou Firal), de la Porte de France jusqu'à
la Porte d'Espagne dédoublée avec le Portal del Rector cimetière les ponts de
la Guillema vieux pont romain en dos d'âne la Porte du Verger rue Stes Justine
et Ruffine place de la Trinxeria rue de la Favorite, rue de la Croix Noire carrer
de la Creu Negra rue de l'Hospice, place del Rei Croix de la Mission carrer de
la Creu de Missio le miracle du vinvitraux et peintures modernes de Jean Lareuse,
artiste deux soeurs, Saintes, Vierges et Martyres, périrent à Séville Rufine culte
d'Adonis la mythologie clocher crénelé cuve baptistère un petit porche double
ventail ventaux travées la Piétat Louis Generes tabernacle doreur Josep Gasch
Saint Michel et du Saint-Sacrement Ste Catherine, St Joseph et St Eloi tableau
de l'école du célèbre peintre espagnol Murillo l'orfèvrerie et des vêtements liturgiques
sacerdotaux statues Roda de Fusta roue en bois artillerie ennemie répression culturelle
maréchal commissaire général plans de l'ingénieur Christian Rousselot de Monceaux
places fortes le général Ricardos une redoute à mâchicoulis Tour Carrée chemin
couvert ou tunnel blanc El Mir de Dalt la tour de Mir le Conseil Général association
de sauvegarde du patrimoine Velles Pedres I Arrels, Vieilles Pierres et Racines
un superbe panorama sur la vallée l'Oratoire du Miracle randonnées la Costa Brava
tramontane landes desséchées le Mont Falgas et le Col d'Ares Pic Gallinasse épaulement
du Puig del Roc Negre le Puig de Pel de Ca et le Cincreus le Col de la Cirère
l'impressionnant éperon du Pech de Bugarach refuge des Cortalets arbres et arbustes
chênes-verts évoqués: des chênes à feuilles caduques, des cerisiers sauvages,
des bouleaux, des frênes, des hêtres, des châtaigniers, des acacias, des pins,
des sapins et épicéas sous-bois: des buis, des noisetiers, des saules la végétation
basse lande (fougères, genêts et bruyères) et maquis (genévriers à port érigé,
églantiers, bruyère arborescente) d'oeillets de montagne, de petites bruyères,
du genévrier rampant, des framboisiers, de rares myrtilliers et même des rhododendrons
splendides chardons bleus langue catalane se rattache aux langues ibéro-romanes
par sa syntaxe et aux langues gallo-romanes par son lexique et sa prononciation
taula mesa formatge queso termes vocabulaire occitan Pays valencien, à l'Andorre,
aux Baléares et à une partie de la Sardaigne locuteurs articles définis indéfinis
contractés déterminants consonne palatale voyelles finales dénasalisées nombreuses
diphtongues palatal graphème la comarque pays de Ripollés Monastir de Santa Maria
de Ripoll Plaza de l'Abat Oliba le comte de Barcelone et de Gérone, Wilgred ou
Guifred le Velu Guifré el Pilós les Sarrasins l'incendie qui le ravagea l'Apocalypse,
l'Exode, les Rois Bible et histoir bibilique Ancien Testament Raymond Berenger III
l'évêque Josep Morgades y Gill chapiteaux corinthiens Sant Joan de les Abadesses
l'église Sant Pol Monastère de Sant Joan Guilfred Ier les localités de Sant Pau
de Sagurie et par Camprodon la vallée du Riu Rigat la Sierra del Cadi Ribes-de-Freser
Colonia Molinou La Jonquera Alt Empordà (Haut Emporda) Paysage de désolation arbres
complètement carbonisés calcinés dévorée par les flammes Figuères Figueras l'extravagant
et surréaliste teatre-museu Dali pays comarca cap de Creus au pied duquel s'est
installé de Cadaquès La Selva de Mar ports de la Côte Vermeille en Roussillon
Languedoc église baroque Santa Maria Port Lligat station balnéaire la Baie de
Roses (Bahia de Rosas) Castelló d'Empúries comté d'Ampurdán transférée ici depuis
sa voisine Sant Marti d'Empúries lavoir cloître St François colonnes toscanes
l'ancienne synagogue Casa Sanllehi El call Barri jueu décret d'expulsion des juifs
les Rois Catholiques le couvent Santa Clara Casa Joan de la Coloma le Palau Macelli
un superbe patio et un escalier la basilique de Santa Maria de la Candelera Ste
Marie-de-la Lumière grande rosace gothique Pere Sant Joan sculpteur picard Pierre
de Saint Jean Pere de Santjoan des gargouilles la Puríssima Sang et celle de la
Verge dels Dolors en albâtre par Vicenç Borràs sculptures gothiques bourguignonnes
ses pinacles coniques l'Enfant Jésus Vestiges antiques d'Empuries L'Escala l'Age
du Bronze jusqu'à l'Age du Fer les Etrusques, les Phéniciens et les Grecs les
Phocéens (de Phocée, cité grecque de la Mer Egée où se trouve maintenant Izmir,
en Turquie)Marseille Sant Martí d'Empúries Emporion, nom grec signifiant entrepôt
marché Ampurias le carthaginois Hannibal lors de la Seconde Guerre Punique les
Francs murailles en grand appareil dédale des ruelles l'agora et les traces de
temples (Asclepios et aux divinités d'origine égyptiennes Isis et Zeus Sérapis)
l'inscription grecque HDUKOITOS ou plus exactement H?YKOI?OS musée archéologique
des cratères (grands vases) ménade Dyonisos Esculape dieu de la médecine, fils
d'Apollon temple d'Epidaure, en Grèce Vénus, Aphrodite, Apollon ou Zeus l'amphithéâtre,
du forum portique d'ordre ionique Jupiter, Junon et Minerve et à l'Empereur Auguste
cardo et decumanus swastikas Baix Empordà (Bas Emporda), les villages typiques
de l'arrière-pays les plages entre Palafrugell et L'Estartit le Castell de Montgri
Riu Ter cultures rizières maïs sorgho Ultramort Santa Eulàlia Parlavà Sant Feliu
Ullastret Puig de Sant Andreu (colline St André) Triangle d'or Peratallada, Palau-Sator
et Palsaspect féodal a Plaça de les Voltes la Porte de la Vierge l'église paroissiale
Sant Esteve (St Etienne) Palatii Murorum Murs du Palais Tour de l'Horloge (Torre
de les Hores) arcs en anse de panier sa fontaine couverte en cul-de-four église
paroissiale Sant Pere (Saint-Pierre) une seule nef voûtée et une abside polygonale
Sant Julia de Boada Palus tombes l'An Mil Carrer Major (Grand'Rue) devant la Ca
la Pruna, sur la Placeta roi Eudes Ier de France sous le nom de Castellarum Montis
Aspero les incursions barbaresques Tour Ramonet, Tour de Rom, Tour de Xinel-lo
et Tour de l'Hôpital révoltes paysannes éclatent appelées Remences (contre le
système du servage) la guerre civile catalane le roi Jean II et le gouvernement
(Generalitat) rues pavées panorama du mirador Josep Pla becs de gaz grils Vulpellac
église paroissiale San Julian (St Julien, martyr originaire de Phénicie, persécuté
par l'empereur Maximien Galère) et Santa Basilissa (Ste Basilisse, vierge et martyre
du IVe s. originaire d'Asie Mineure) forme ogivale La Bisbal d'Empordà église
Santa Maria Girona Gerona en espagnol et Gérone en français rivières Onyar, Guell,
Galligants et Ter Riu Onyar des peuplades Ibères port d'Emporiæ les Barbares Wisigoths
l'armée de Charlemagne carolingiens les Maures de Abd al-Malik pape papauté Croisade
d'Aragon conquêtes Pierre III d'Aragon en Sicile Jacques II, frère de Pierre III,
s'allia à Philippe III Napoléon Barri Vell (Vieux quartier) les muralles Portal
de Sobreportes l'ancienne Gerunda romaine Cardo Maximus Carrrer Forsa le Call
Jueu enchevêtrement porches la Pia Almoina (Aumône) cathédrale de Santa Maria
le Trésor-Musée capitulaire le Chapitre de la cathédrale la célèbre tapisserie
(en fait il s'agit d'une broderie) de la Création des manuscrits enluminés, des
coffrets mozarabes Bains arabes et la chapelle Sant Pere de Galligants Banys àrabs
la coupole à plan hexagonal romanes couvent des Capucins la chapelle romane Sant
Nicolau sa coupole-lanterne octogonale et son abside tréflée Musée d'archéologie
de Catalogne l'église Sant Feliu (St Félix) église collégiale Saint Félix l'Africain
et de Saint Narcisse la célèbre Lleona (lionne) la ville de Vic Cardona église
Sant Vincençe et encore, non loin de là, les mines de sels potassiques de la Montanya
de Sal le Parc Naturel du Montseny village médiéval fortifié d'Hostalric Sant
Cugat del Vallès ancien monastère bénédictin dédié à Saint Cucufa (Cucuphas ou
Cucufat) Castrum Octavianum Egara (Terrassa) à Barcino (Barcelone) le sarrasin
Mansur (ou Almanzor) Place du Vieux Marché la viticulture le secteur textile (filature,
tissage, teinture) céramiques Ceràmica del XANDRI la Gran Terrisseria ARPI, Fabrica
de Productes Ceramics (Grande Poterie ARPI, Fabrique de Produits en Céramique)
les chemins de fer Ruby, Sabadell et Terrassal'Université Internationale de Catalogne
les trains FGC (Ferrocarrils de la Generalitat de Catalunya) lanternon retable
gothique de la Toussaint le Palau Abacial (Palais Abbatial) l'artiste Francesc
Cabanas Alibau la vaste esplanade le Mercat Municipal Pere San Justo Sanchez les
anciens emblèmes héraldiques Municipium Flavium Egara le règne de l'empereur Vespasien
l'abbaye bénédictine de Santa Maria de Montserrat consacrée à la Vierge de Montserrat
Castellbell i el Vilar Monistrol de Montserrat un téléphérique rochers ruiniformes
leur étrange silhouette de géologie et de géomorphologie la rivière Llobregat
Sant Jeronimo (St Jérôme)alluvions lacustres ou fluviatiles galets dépôts alluvionnaires
poudingue roches rochers Pyrénées plissement alpin l'érosion failles les ères
primaires et secondaires orogénèse comme les Météores, en Grèce bergers apparition
le recteur d'Olesa vision une statue de la Vierge Noire grotte l'ermitage de Santa
Cecilia Ora et Labora Prière et Travail Valladolid Bernardo Boyl, frère mineur
de cette abbaye, accompagna Christophe Colomb voyages expéditions balustrades
style néo-byzantin à l'éclectisme, avec des éléments modernistes d'émaux niche
file de pèlerin comme pour Nuestra-Senora de la Guadalupe à Mexico la Moreneta
la noiraude bibliothèque des œuvres El Greco l manécanterie (l'Escolania) ancien
chœur d'enfants répertoire le choeur la Sainte Grotte (Santa Creu) Santa Cecilia
(Sainte-Cécile), Santa Ana (Sainte-Anne), Sant Benet (Saint-Benoît), Sant Joan
(Saint-Jean), Santa Magdelene (Sainte Marie-Madeleine), Sant Miquel (Saint Miche),
Sant Jeroni (Saint Jérôme), Sant Jaume (Saint-Jacques) ou Sant Onofre (Saint-Onofre
ou Nofré) vie solitaire d'anachorètes (du grec anakhôrein) Pla de les Tarentules
La Gora Marinera, les Magdalenes i la Gorra Frígia La Prenyada, l'Elefant i la
Mòmia Le Bonnet de marin, les Madeleines et le Bonnet phrygien La Femme enceinte,
l'Eléphant et la Momie citernes grimper un raidillon l'Escalier de Jacob El Pas
dels Francesos Le Passage des Français la Panxa del Bisbe la Panse de l'Evêque
El Cavall Bernat Le Cheval Bernat Miranda de la Magdelene, un point de vue auberge
tapas Ca La Roca située Plaça Font Gran monastère cistercien de Poblet l'antique
Tarragone (sur la Costa Daurada) Antoni GAUDÍ architecte de génie GAUDI i Cornet
Exposition Universelle de 1888 capitale catalane nationaliste catalan plan spirituel
mystique sacré modernité profane intuition créateur organique naturalisme nature
La vertadera originalitat consisteix en tornar als origins mécène l'industriel
catalan Eusebi Güell les Caves Güell à Garaff, les Pavillons Guëll (1884-1887),
le Palais Güell (1895-1900) et le Parc Güell (1900-1914) à Barcelone et la Crypte
de la Colonia Güell (1898-1917) à Santa Coloma de Cervelló Temple expiatoire de
la Sainte Famille, la fameuse Sagrada Familia œuvres les plus emblématiques l'Escola
Provincial d'Arquitectura de Barcelona l'Escola Tècnica Superior d'Arquitectura
de Barcelona Ricardo Bofill Antigone Espaces d'Abraxas Manuel Núñez Yanowsky Noisy-le-Grand
Camembert du quartier des Arènes de Picasso Barri Gotic l'antique Barcino de l'époque
romaine Sarrasins d'Al-Hurr ath-Thaqafa qui rebaptisa la ville Madinat Barshaluna
les Sarrasins de Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour son suzerain Hugues Capet
les Mozarabes califat de Cordoue la Rambla et leBarri del Call (le quartier juif),
l'église gothique Santa Maria se dresse Plaça del Pi la Plaça Nova le Musée Diocésainune
haute flèche la Mare de Déu de La Mercè Mercedes, la Mère de Dieu de la Miséricorde
le peintre Juan de Borgonya stalles des chanoines Chevaliers de l'Ordre de la
Toison d'Or plafond à caissons en bois cathédrale gothique Sainte Eulalie St Barthélemy
et Ste Isabelle St Jean-Baptiste chapelle du Baptistère Saints Innocents la Pietat
i de Santa Eulàlia sainte Rita, saints Pancrace, Antoine a Salle du Chapitre remblais
Las Ramblas, de la Plaça de Catalunya à la Plaça del Portal de la Pau en passant
par la Plaça Reial et le Palau Güell ruisseau d'En Malla Riera d'En Malla Rambla
de Canaletes, Rambla dels Estudis, Rambla de Sant Josep, Rambla dels Caputxins,
Rambla de Santa Mònica a place de la Porte de la Paix (Portal del Pau) canaux
la Fontaine de Canaletes (Font de les Canaletes l'hôtel Montecarlo, la Reial Acadèmia
de Ciències i Arts Académie Royale des Sciences et des Arts le Palau Moja style
néoclassique le Palau de la Virreina ou Palais de la Marquise architecture baroque
et rococo le marquis de Castellbell, vice-roi du Pérou la Plaça de la Boqueria
une mosaïque circulaire Joan Miró i Ferrà artiste catalan, peintre, sculpteur,
graveur et céramiste, inventeur des tableaux-poèmes. Son art subit des influences
fauvistes, surréalistes, cubistes et expressionnistes naïf naïve les halles du
Mercat de Sant Josep marché couvert l'Ordre du Carmel l'éclectique Casa Bruno
Quadros Josep Vilaseca i Casanovas Casa dels Paraigües Maison des Parapluies une
boutique de luxe Lladró vendant des figurines en porcelaine fine touristes japonais
le Gran Teatre del Liceu Grand Théâtre du Lycée la bourgeoisie barcelonaise opéras
Teatre Principal (ancien Théâtre de la Sainte Croix) Teatre Principal (ancien
Théâtre de la Sainte Croix Ferdinand VII l'ancien couvent des Capucins a fontaine
en fer Les Tres Gràcies Les Trois Grâces à l'ombre des palmiers la terrasse ou
sous les arcades le célèbre Restaurante Les Quinze Nits nids almo planxa laminas
(saumon), bacalla compota poma (morue) ou dorada planxa (daurade) l'acteur John
Malkovitch resto gastronomique la Carrer Nou de la Rambla le fameux Palau Güell
Place de la Paix (Plaça de la Pau) vieux port (Port Vell) le Monument a Colom
les anciennes Douanes (Aduanas) Enric Sagnier Passeig de Colom le bâtiment de
l'Autorité du Port Junta de Obras del Puerto Plaça de la Carbonera Musée Maritime
(Museu Maritim) anciens arsenaux (Reial Drassanes) l'Avinguda Parallel la colline
de Monjuic Mons Jovicus (Colline de Jupiter) l’arc du méridien de Paris la citadelle
(Castell de Monjuic) les Jeux Olympiques de 1992, les premiers JO organisés en
Espagne le pac le jardin botanique compétitions Stade olympique Lluis Companys
le Palau Sant Jordi la Piscine Bernat Picornell l'Institut National d'Education
Physique de Catalogne le Palais de sports de Barcelone le Palais de la métallurgie
la Piscine municipale de Montjuic le Pavillon de l'Espagne industrielle le funiculaire
de Montjuic les TMB (Transportes Municipales de Barcelona rebaptisés Transports
Metropolitans de Barcelona) restaurant la Font del Gat (la Fontaine du Chat) l'allée
Passeig de Santa Madrona l’espace scénique municipal Marché aux Fleurs site du
Palais de l’Agriculture Josep Maria Ribas i Casas et Manuel Maria Mayol i Ferrer
style noucentiste tardif le noucentisme Teatre Lliure Libre Teatre Mercat de
les Flores à l'angle de la Carrer de Lleida la Coopérative La Lleialtat le Musée
d'Archéologie l'Institut de Cartographie la Caisse d’épargne de Barcelone (Caja
de Ahorros y Pensiones de Barcelona) Barcelona Teatre Musical Palau Nacional (Palacio)
Musée National d'Art de Catalogne Museu Nacional d'Art de Catalunya MNAC dans
l’alignement de la place d’Espagne et de l’avenue María-Cristina Museu d’Art Contemporani
de Barcelona (Musée d’Art Contemporain de Barcelone - MACBA) collines du Puig
Aguilar en contrebas de l'esplanade Alfonso XIII et le palais de la reine Victoria-Eugenia
Josep Puig i Cadafalch la Fontaine Magique (Font Magica) le Palais de la Métallurgie
et sur la droite par le Palais des Congrès arènes banquier Josep Marsans i Rof
architecte August Font i Carreras hispano-musulman hispano-mauresque le Village
Espagnol (el Poble Espanyol) la Carrer de la Foixarda Francesc Folguera et Ramon
Reventós avenue Marquès de Commilas Caixaforum Palais de la Métallurgie l’ancienne
fabrique textile Casaramona monument le plus emblématique, la Sagrada Familia
Temple Expiatori de la Sagrada Família Temple Expiatoire de la Sainte Famille
prouesse technique et au plan esthétique et plastique la puissance, l'audace et
la grâce croix latine déambulatoire à chapelles rayonnantes vaisseau central flanqué
d’un double collatéral orientation axes levant couchant aube crépuscle vie mort
la façade de la Gloire l'architecte Francesc de Paula Villar i Lozano style naturaliste-moderniste
Domènec Sugrañes la Guerre Civile espagnole dictaure Franco franquiste les architectes
Francesc Quintana, Isidre Puig i Boada et Lluís Bonet i Garí le sculpteur Jaume
Busquets la façade de la Passion le sculpteur Josep Maria Subirachs la statuaire
de nombreuses polémiques la façade de la Nativité parvis Joan Vila-Grau est l’artiste
auquel a été confiée la réalisation des vitraux l'église a pu être consacrée par
le pape Benoît XVI en novembre 2010 La façana de la Passio une corniche la Cène,
le Baiser de Judas et le carré magique de valeur 33 le Reniement de Pierre, la
lâcheté de Pilate, le Jugement, la Flagellation Chemin de la Croix (Véronique,
Simon de Cyrène) la Crucifixion et la Mise au Tombeau et l'Ascension un dais la
Sainte Trinité La façana del Naixement les trois vertus théologales du christianisme
Espérance, Charité et Foi les Fiançailles de Marie la Fuite en Egypte ou l'enfance
à Nazareth l'Annonciation (1966), la Nativité (1959), le choeur des Anges chanteurs
et musiciens l'Adoration des Mages, la Cène et le Couronnement de la Vierge la
Visitation à Elisabeth, Jésus au temple, l'Immaculée Conception, la Trinité...
St Jean-Baptiste, St Zacharie, la barque de St Pierre... Le Sacré-Coeur, la Providence
ou l'Eucharistie la crypte les écoles Josep Maria Subirachs i Sitjar ateliers
maquettes, plans, dessins anciens et originaux, des photographies ainsi que des
outils un hymne à Dieu ou un poème mystique conversions l'écrivain athée Paul
Claudel dans la cathédrale N - Dame de Paris chant du Magnificat la Vierge Bleue
de N - Dame de Chartres Charles Péguy la Plaça de les Glories Catalanes la Tour
Agbar centre d'affaires de l'architecte français Jean Nouvel Torre Agbar l'Hôtel
Arts et la Tour Maphre la Carrer de la Deputacio, en passant devant les arènes
de La Monumental initiative législative populaire abollition de la Corrida La
Gran Peña le Grand Rocher Carrer de la Marina Plaça de Catalunya et quartier de
l'Eixample rassemblement des indignés catalans en mai 2011 Josep Maria Subirachs
Francesc Macia la Sagesse (Saviesa) dû à Miquel Oslé la Font dels Sis Eros chérubins
angelots Jaume Otero sièges sociaux banques FNAC centres commerciaux Palau de
la Música Catalana (Palais de la Musique Catalane) la Carrer Fontanella et la
Via Laietana l'Orfeó Català (Orphéon Catalan) la coupole renversée en verre polychrome
salle de concert l'oeuvre de Lluís Domènech i Montaner l'Hospital de la Santa
Creu i Sant PauLe Quadrat d'Or le Passeig de Gràcia l'ingénieur Ildefons Cerdà
i Sunyer Josep Puig i Cadafalch, Joseph Domenech i Estapà lampadaires-barques
en fer forgé signés Pere Falqués i Urpi la Comedia, ancien Palau Marcet (par Tiberi
Sabater i Carné) îlots Illa de la Discordia Casa Lleo Morana la Casa Ramon Mulleras
construite par Paul Martorell en 1868 (pour Ramon Comas) la Casa Amatller Carrer
d'Arago, la Fundacio Tapies la Casa Batlló Batllo commande de l'industriel du
textile Josep Batlló i Casanovas tribune et balcons en façade l'académisme Casa
de los Huesos Maison des os crânes et des orbites thème macabre une allégorie
de Sant Jordi (Saint Georges) terrassant le dragon un monde plus onirique voire
enfantin imprégné de culture Disneyland un palais de Belle au Bois Dormant ou
une maison de Schtroumpfs ou de Nains de Jardin Rien n'est carré, rien n'est droit,
tout est en courbes puits de lumière éclairage et ventilation aération polychromie
dégradé chromatique couleurs luminaire plafond baies une tour à bulbe supportant
une croix tridimensionnelle à quatre bras greniers arcs paraboliques et hyperboliques
Passatge del Mercat Mercat de la Concepcio restaurant Pepe Casa d'Amelia le Palau
Ramon Montaner la Carrer de Mallorca la Casa Thomas la Casa Terrades (également
appelée Casa de les Punxes) la Carrer del Rossello, le Palau del Baró de Quadras
la Casa Milà également surnommée La Pedrera, autrement dit La Carrière Carrer
de les Carolines la Casa Vicens Passeig Sant Joan, plus à l'est, où se trouve
la Casa Macaya Le Parc Güell Le Park Güell Le Parque Güell réaliser une cité-jardin
la colline Carmel Casas dels Guarda Maisons de Gardien double escalier monumental
avec fontaine centrale l'emblématique fontaine en forme de salamandre Salle Hypostyle
aux cent colonnes doriques la place le plus long banc du monde vagues ondulant
serpentant Josep Maria Jujol, collaborateur José Antonio Martínez Lapeña et Elías
Torres critiques la Semaine Tragique de 1909 à l'occasion de manifestations anticléricales
et d'attentats contre des lieux de culte originale originalité exubérance le Calvaire
la Casa Trias pour le compte de l'avocat Martin Trias, par l'architecte Juli Batllevell,
disciple de Domenech i Muntaner (collaborateur de Gaudí)
C'est là que les mystiques, millénaristes et autres adeptes des mythes New Age doivent se rassembler le 21 décembre 2012 afin d'échapper à la fin du monde (qui surviendrait ce jour là selon des interprétations numérologiques du calendrier maya) à bord d'un vaisseau extraterrestre qui serait dissimulé dans l'une des grottes qui recèleraient aussi moultes autres trésors (celui des Templiers!)...
CIU Convergència i Unió autonimie indépendance autonomiste indépendantiste parti La Catalogne est une grande région industrielle assurant 24% de la production espagnole et même 28% des exportations Artur Mas référendum d'autodétermination
MORAUTHELI