Torremolinos (1),
Marbella
et Puerto-Banus (2),
GIBRALTAR
(3),
Tarifa
et Costa de la Luz (4).

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  LA PASSION DE LA FÊTE...

Les Andalous aiment vivre dehors, du moins lorsque le soleil n'est pas trop ardent (après la sieste!) et rentrent chez eux très tard le soir.
Ils adorent la virilité voire la violence des corridas et férias, la triste mélopée des cantadores et les danses endiablées du flamenco.


La fameuse et controversée CORRIDA est une passion typiquement andalouse apparue en Espagne dès les XIIe-XIIIe siècles.

Au départ, à l'époque des Croisades, c'est une sorte de jeu ou d'entraînement réservée aux nobles qui affrontent la course de taureaux à cheval, à coup de javelot. L'animal symbolisant l'ennemi musulman (ses cornes n(ont-elles pas la forme de croissant).
A partir des XVII-XVIIIe siècles, la corrida devient une pratique du peuple. Les toreros deviennent des professionnels et affrontent désormais l'animal à pied. De la place des villes (plaza Mayor), le spectacle se déplace dans des arènes permanentes, les plazas de toros.
Parallèlement, un élevage spécialisé dans les taureaux de combat voit le jour. Dans ces élevages, les ganaderias, on sélectionne les taureaux les plus agressifs.

L'Andalousie compte près d'une centaine d'arènes.

Le combat commence par des veronicas (par allusion à Ste Véronique qui essuya le visage du Christ), passes effectuées à l'aide d'une cape fushia (mais le taureau ne distingue pas les couleurs contrairement à la croyance populaire) effectuées par les matadores qui esquivent le taureau qui les charge.
Viennent ensuite les picadores à cheval et qui, comme leur nom l'indique, piquent trois fois le taureau afin de le rendre de plus en plus furieux. Pour se protéger des cornes du taureau, leur monture est caparaçonnée.
Des hommes à pied, les peones, plantes trois paires de banderillas dans l'échine de la bête.
Enfin les trompettes retentissent annonçant le moment décisif. Le torero, c'est-à-dire le matador auquel échoit la mise à mort se retrouve seul dans l'arène face au taureau. Muni d'une muleta, une cape rouge accrochée à un estoc, il exécute de nombreuses passes et finalement vise par dessus les cornes du taureau devenu immobile, tête basse. Pour l'estocade, le torero enfonce son épée entre les deux omoplates, de sorte que, s'il est adroit, il atteint l'aorte (ou le bulbe rachidien selon d’autres).
Le spectacle est fini, la bête à terre, la foule en délire... L'adresse et le courage du torero sont récompensés par la prise de trophées, une oreille voire deux et, exceptionnellement, la queue de l'animal...

A l'occasion de fêtes populaires, des courses moins spectaculaires et plus ouvertes au peuple existent aussi en utilisant souvent de jeunes taureaux. Le plus souvent, ces courses se déroulent à pied et plus rarement à cheval.







Scandales à MARBELLA
et sur la Costa del Sol

On considère que le quart du patrimoine immobilier a été édifié illégalement. C'est d'ailleurs la raison de grands scandales de corruption qui ont conduit la plus grande partie de membres du conseil municipal de la ville en prison !
La mafia italienne ou plus précisèment sicilienne n'est pas étrangère à ces dérives et l'on parle de la COSTA NOSTRA (par allusion à la Cosa Nostra).


Il est vrai que les rendements de l'immobilier pouvaient faire perdre la raison avec des taux de l'ordre de 15% l'an! mais on observe un tassement après les scandales liés à la corruption et aux nouvelles orientations de la politique gouvernementale (recherche, nouvelles technologies)
en grande partie en raison du boom de la construction dû à l'arrivée massive de retraités d'Europe du Nord.
Cette région serait en voie de devenir "la Californie de l'Europe" s'il n'y avait pas risque de survenue d'une crise particulièrement grave lorsque va éclater "la bulle immobilière".

L'aéroport de Málaga (4e d'Espagne par son trafic) où nous nous posons dès le matin (8 heures) se situe à 10 km au sud-ouest de la ville, à mi chemin de la station balnéaire de Torremolinos.
Nous logerons pour une nuit à TORREMOLINOS dans une "usine à touristes" et à jeunes et bruyants sportifs. Ce sera aussi notre "port d'attache" pour les trois dernières nuits du circuit.

Dans les collines surplombant Torremolinos, des tablettes phéniciennes (1000 ans av. J-C) témoignant de son lointain passé furent découvertes. Torremolinos fut autrefois un petit port de pêche mais la station balnéaire qui l'a remplacé ne le laisse pas imaginer.
C'est la station la plus grande, la plus jeune et la plus populaire des stations de la Costa del Sol ("la Côte du Soleil") avec notamment une plage de sable fin qui s'étend sur 9 km de long.

De son passé pittoresque ne subsiste qu'une tour en ruine, la Torre de Pimentel .
Quant aux anciens moulins (molinos) auxquels la ville doit son nom et
aux pittoresques quartiers de pêcheurs de El Bajondillo et de La Carihuela et à l'ancien quartier paysan de El Calvario dont parlent encore certains guides, ils ont disparus ou, pour le moins, passent inaperçus au milieu de la forêt de béton des grandes barres et tours d'immeubles résidentiels ou hôteliers qui forment le front de mer...


Front de mer de TORREMOLINOS !

Heureusement, la Sierra Bermeja et la Sierra Tejada, bien que balafrées par les autoroutes et les carrières de marbre, constituent un majestueux fond de décor à la baie de Torremolinos, avec des altitudes s'élevant jusqu'à 2000 m. Les pentes en sont recouvertes, dans leur partie basse, par une flore méditerranéenne de type garrigue (chênes-verts, chênes lièges, plantes aromatiques...

Nous ne sommes pris en charge qu'à partir du lendemain. Chacun vaque de son côté...

Pour notre part, parcours pédestre de la ville pendant la relative fraîcheur (grand soleil mais bonne brise) de la matinée.

Certains immeubles tentent avec plus ou moins de bonheur de rappeler les villages blancs traditionnels mais tombent parfois dans le pastiche de casbahs maghrebines. Les églises n'y échappent pas.
Seule, la tour de Pimentel est un témoignage monumental de l'ancien village, bien que le flot de touristes qui passe à ses pieds dans la rue pentue conduisant à la plage soit plus intéressé par les boutiques qui se succèdent et nous rapellent le Mont Saint Michel... Cet accès à la mer prolonge la très commerçante rue piétonne San Miguel.

Aperçus intéressants de la flore subtropicale qui prospère ici depuis son introduction à partir du Moyen Age par les Arabes puis par les commerçants en relation avec les Indes occidentales et orientales.
C'est la saison principale de la floraisons azurée des jacarandas ou faux-palissandres (originaires d'Amérique
tropicale) dont le bois est utilisé dans la fabrication des guitares, arbustes tels les hibiscus (Inde) à grandes fleurs, lianes tels les bougainvilliers (Amérique tropicale) allant du blanc au rouge violacé (le plus rustique), yuccas géants (Amérique tropicale) et diverses cactées des plus communes (figuiers de Barbarie, aloès...) ou plus étranges tels ces arbres au tronc en forme de bouteille recouvert de piquants et aux fruits cotonneux (rappellant le kapok).
Petite escapade hors de la ville, dans un parc boisé aménagé pour la détente (aires de barbecues, parc aquatique "crocodilos"...) "enrichi (!)" d'une chapelle pastiche
toute récente, dédiée à San Miguel !

Après-midi de farniente sur la plage car l'eau est encore bien fraîche (selon moi)...



Le jour suivant, début du circuit avec ERIC et départ pour un parcours de quelques 250 km le long de la Costa del Sol, la côte la plus méridionale d'Europe (hormis les îles).
C'est le jour de l'Ascension et nous constatons avec surprise que dans la très catholique Espagne, ce n'est pas jour férié...

Le ruban côtier est occupé pratiquement sans discontinuer par des constructions récentes. L'envahissement du littoral a doublé au cours des dernières années et les rares interstices naturels restants sont appelés à disparaître sous peu comme on peut en juger par la présences de nombreuses grues sur des chantiers.

Avant Marbella, notre itinéraire par autoroute nous fait passer près de Benalmádena et de Fuengirola.
Sur le plan architectural, aux grands immeubles sans caractères (tours et barres), succèdent des pastiches "néo-arabo-berbères"... comme on avait pu déjà le voir à Torremolinos le jour précédent

MARBELLA (120 000 hab.), station chic, où ne pouvons pénétrer en raison des embouteillages est la station la plus ancienne et la plus aristocratique de la Costa del Sol qui s'est développée sur le créneau du tourisme culturel. On dit qu'elle a su préserver un certain charme. Les 18 golfs qui y sont implantés lui garde un certain écrin de verdure...C'est une station très cosmopolite puisqu'une vingtaine de nationalités s'y cotoient. L'arrivée massive de retraités d'Europe du Nord, notamment des Britanniques, fait que cette région serait en voie de devenir "la Californie de l'Europe" s'il n'y avait pas risque de survenue d'une crise particulièrement grave lorsque va éclater "la bulle immobilière" comme le souligne Eric.
Le site était déjà un lieu de villégiature à l'époque romaine (après qu'ils eurent vaincus les Carthaginois en 260 av. J-C). Anciennement, c'était la "ville du sel".

Sa plage de sable fin s'étend au fond d'une baie fermée par des lointains montagneux.



On longe la Costa del Sol jusqu'à Puerto-Bañus, le grand port de plaisance à l'architecture néo-mauresque de la station balnéaire de Marbella où de grands bateaux de croisière viennent faire escale.
A 10 heures, il fait déjà 25°...


PUERTO-BAÑUS, port de plaisance de Marbella


Au pays de l'argent roi, les yachts voisinent avec de rutilantes limousines et de non moins prétentieux cabriolets.


Puis le trajet se poursuit direction sud-ouest avec en arrière-plan de la côte, la Sierra Vermera, nom d'origine berbère désignant la roche rouge. De même, les Berbères ont légué le nom "Ouda (de Oued) Obon" que les Espagnols font précéder d'une désignation pléonastique "Rio"!
Paysage de vallons coupés par des arroyos où coulent des rivières lors des pluies d'automne. On y voit un peu d'élevage mais surtout des cultures d'agrumes (outre les traditionnelles oranges, on produit aussi des mandarines originaires d'Asie comme l'indique le nom et des clémentines issues des oranges amères), avocatiers, néfliers du Japon... mais on observe un recul de l'agriculture vivrière familiale (fincas et cortijos) en raison de la concurrence pour l'espace et pour l'eau. Les désastreuses plantations d'eucalyptus (voraces en eau et destructeur des sols) font place à un retour des plantations de chênes verts et chênes-lièges.



Après quelques 120 km de route (plutôt d'autoroute), nous arrivons en vue de GIBRALTAR. Ce territoire britannique depuis 1704 est aujourd'hui une ville d'environ 30 000 habitants. La superficie de Gibraltar est d'à peine 6 km2 (6x1 km) d'où une densité de 5 000 hab/km²!

De La Línea de la Concepción, la vue porte évidemment sur le Rocher de Gibratar mais aussi sur le port d'Algésiras (autrefois nommée "la presqu'îles verte") et même sur l'autre rive de la Méditerranée.
On peut y "admirer" aussi la débauche publicitaire politique qui ici comme partout dans le pays s'impose en ce moment en raison des élections municipales très prochaines (27 mai). Il faut savoir que dans ce pays quasi-fédéral et en tout cas largement décentralisé les institutions régionales mais aussi municipales ont de larges pouvoirs (d'où aussi la corruption!).


Le rocher de GIBRALTAR vu de La Línea de la Concepción


Ce cap rocheux appelé le Rocher de Gibraltar qui culmine à 426 m, forme l'extrémité méridionale de la péninsule Ibérique et contrôle l'entrée occidentale de la Méditerranée par le détroit qui porte son nom et le sépare de l'Afrique du Nord par à peine 15 km et qui marquait le bout du monde pour les Grecs (alors que les Phéniciens s'aventuraient au-delà). Un détroit dangereux par la force des courants puisque l'effet de marée est de 40 cm à Malaga.
Le détroit correspond à une zone d'effondrement (2000 m) résultant d'une faille séparant l'Afrique de l'Eurasie, zone sismique où s'entrechoquent les deux masses continentales et qui sont à l'origine de fréquents tremblements de terre.
L'isthme étroit et sablonneux, reliant le rocher au continent, est une zone neutre séparant la dépendance britannique de l'Espagne.


Gibraltar, coté européen, et le Mont Acho, coté africain (situé à Ceuta, enclave espagnole au Maroc qui en conteste la possession tout comme celle de Melilla ou du Rocher du Persil), constituaient les Colonnes d'Hercule, signalées au moyen de colonnes d'argent pour les marins phéniciens, indiquant les limites de la navigation en eaux sûres en Méditerranée.

La visibilité exceptionnelle donne une vue sur la côte marocaine et notamment la masse calcaire du Mont Acho, autrement nommé Djebel Sidi Moussa ou Mont Moïse, qui culmine à 1950 m.

Premier point de la conquête musulmane de l'Espagne, le Rocher de Gibraltar doit son nom à Jabal al-Tàriq (en arabe, "montagne de Tariq") en l'honneur du général qui envahit l'Espagne en 711. Gibraltar restera l'un des derniers territoires de la péninsule sous domination musulmane (jusqu'en 1502).
C'est par un quiproquo lors de la Guerre de Succession d'Espagne, qu'en 1704 le perfide Sir Rooke hissa le drapeau anglais sur la ville au lieu du drapeau autrichien (l'Autriche revendiquait ce territoire). On dit qu'à la suite à la bataille de Trafalgar, le corps du victorieux Nelson, mort de ses blessures, fut conservé ici dans un baril de rhum avant d'être renvoyé en Angleterre!
Cette possession est toujours contestée par l'Espagne tandis que les Britanniques continuent de s'accrocher à ce rocher comme des mollusques. D'ailleurs de 1969 à 1982, Franco ferma la frontière est la Grande Bretagne dû mettre en place un pont aérien pour ravitailler les habitants du Rocher. Cette situation d'enclave fait que les jeunes qui désirent poursuivre des études universitaires doivent s'expatrier au Royaume-Uni après leur baccalauréat (ils ne suivent que quelques heures de cours d'espagnol par semaine). Cela ne doit pas aller sans quelques problèmes du fait du changement de climat et même par rapport à la langue car ici langue commune mêle espagnol et anglais!

Le Rocher fut plusieurs fois décimé par des épidémies et dû être repeuplé par des colons britanniques s'ajoutant aux apports gênois ou maltais ou encore aux juifs sépharades (que l'Espagne avait expulsés en 1492) et aux musulmans.
Dans la perspective de l'adhésion de l'Espagne à la Communauté Européenne, un compromis fut cependant conclu avec les Britanniques en 1986. Depuis 1991, Gibraltar est un "Territoire d'Outre Mer" britannique et depuis 2006, les Espagnols sont autorisés à utiliser l'aéroport du Rocher tandis qu'un accord a été trouvé au sujet des retraites des Espagnols qui avaient fait leur carrière à Gibraltar.

Première surprise, la route d'accès au Rocher coupe la piste de l'aéroport (heureusement les vols sont peu nombreux) dont une bonne part est construite sur un remblai maritime.
Seconde surprise, dans cette enclave tout à fait British, une coutume britannique fait exception. ici on circule à droite (depuis 1925).

Nous partons pour un tour de ville en minibus proposé en option (20€). Cela nous permet de faire le tour du Rocher. Nous passons de l'autre côté, à l'extrême pointe appelée la Pointe de l'Europe où nous avons la surprise de découvrir une mosquée toute proche de la chapelle N-Dame de l'Europe! Puis nous grimpons vers la Grotte St Michel dont les concrétions mises en valeur par des éclairages sont pratiquement "mortes" (insuffisance d'eau) et nous continuons pour rendre visite aux Singes de Barbarie, en fait des macaques malicieux installés au-dessus du port sur des pentes plein sud. Ils furent introduits par les Maures dès le XIe s.. On dit que les Britanniques resteront sur le Rocher tant qu'il y aura des singes! Mais leur attachement est-il aussi réel que cela quand on sait que la reine d'Angleterre n'a visité le Rocher qu'une seule fois et il y a fort longtemps, en 1954...


Les macaques sur le rocher de GIBRALTAR


En redescendant vers la ville, nous passons près des Tunnels du Grand Siège (siège de 1779-1783 mené par l'Espagne pendant la Guerre d'Indépendance Américaine) puis du Château Arabe (reconstruit en 1333) dominant la ville.

Après avoir franchi la Porte des Casemates et la place qui lui fait suite, au nord de la ville, shopping dans cette enclave classée zone franche qu'est Gibralatar, aux commerces animés de Main Street en raison de la vente de produits détaxés (tabacs et alcool à moitié prix et parfums à prix réduit d'un quart en l'absence de TVA).
Ce paradis fiscal héberge quelques 800 sociétés "off shore" dont le siège n'est rien d'autre qu'une boîte aux lettres.

La rue principale est un espace cosmopolite grouillant d'activité. Outre de nombreux touristes, on y croise des Britanniques bon teint mais aussi des juifs (souvent commerçants) et des musulmans à une heure où les mères de famille reviennent de l'école avec leurs chérubins.


GIBRALTAR - Forteresse arabe vue depuis Main Street


Nous avons encore quelques 130 km à parcourir pour atteindre San Fernando, à l'entrée du Golfe de Cadix.

Nous passons près d'Algésiras, grand port de 115 000 habitants où s'effectue un important transit de travailleurs maghrebins grâce au ferries avec le Maroc (Tanger).
La conférence internationale qui eut lieu en cette ville en 1905 fut le point de départ de l'établissement du protectorat français sur le Maroc (il dura jusqu'en 1956).

La zone très venteuse du détroit est propice à l'exploitation de l'énergie éolienne. La dépendance énergétique de l'Espagne (gaz d'Algérie et de Russie, pétrole du Vénézuéla et de Norvège) est très grande, c'est pourquoi une politique en faveur des énergies renouvelables est mise en oeuvre depuis 2004: notamment éoliennes comme à Tarifa ou vers Cadix (15% de l'énergie dans cette dernière région), panneaux photovoltaïques (Séville) et capteurs pour la production d'eau chaude...

De TARIFA, à l'extrême pointe sud de la péninsule ibérique, on aperçoit la côte marocaine distante d'à peine 15 km. A noter que, malgré les risques sismiques correspondant  à une zone d'effondrement (2000 m) résultant d'une faille séparant l'Afrique de l'Eurasie, où s'entrechoquent les deux masses continentales et qui sont à l'origine de fréquents tremblements de terre,  un projet de tunnel destiné à rejoindre Tanger a vu le jour en 1996 mais est au point mort, faute de financement.

C'est une jolie petite ville appréciée des véliplanchistes. Elle est protégée par ses murailles qu'il faut franchir par la puerta de Jerez et par l'ancienne forteresse de Abd-al-Rahman III très remaniée et devenue le Castillo de Gúzman el Bueno.


De TARIFA, vue sur le Djebel Sidi Moussa au Maroc


Puis c'est la Costa de la Luz, la bien nommée "Côte de la Lumière", orientée à l'ouest sur l'Atlantique.

Nettement moins hospitalière que la Costa del Sol en raison de ses eaux plus fraîches et du vent (toutefois apprécié des véliplanchistes), elle possède de longues plages de sable doré (celui de la Costa del Sol est plutôt gris). De plus les perturbations atlantiques bloquées par la Sierra Morena donnent des précipitations assez importantes. Par endroit, on y voit des forêts de pins pignons ou pins parasols.
Les montagnes à l'est de Cadix reçoivent jusqu'à 2000mm d'eau par an (en automne et surtout au printemps: mars, avril). C'est le secteur le plus arrosé d'Espagne à tel point qu'on y trouve une espèce de pin fossile vivant de l'ère tertiaire.
La plaine littorale ondulée est occupée par des marais, d'herbages, des cultures sur de riches terres noires (betterave sucrière, tournesol, riziculture sèche, fèves) et un peu de vigne (vin blanc) sur les coteaux.
Dans cette région on élève des bovins de race locale pour la viande et on pratique aussi l'élevage taurin à partir de la race andalouse (taureaux à robe noire pesant environ 600 kg) dans les ganaderias où l'on sélectionne les taureaux de combat (seuls 10% des novillos iront dans l'arène). L'activité taurine représente 1% du PIB espagnol mais est plus une activité de prestige pour de riches familles (souvent aristocratiques) qu'une véritable activité lucrative. Les anciennes enseignes Osborne en silhouette de taureau nous le rapellent. Symboles de l'hispanité (avec celles du danseur de flamenco), elles
sont désormais classées et entretenues par les autorités publiques.
Toujours dans cette région, on élève les chevaux andalous, à robe grise-blanche, très appréciés dans les cirques en raison d'un écart particulier entre leurs membres.
On peut apercevoir au sommet des pylônes électriques de nombreux nids de cigognes (avec des cigogneaux) qui ont de plus en plus tendance à se sédentariser et, dans le ciel, quelques aigles et des milans (communs et noirs).


Nous passons au pied de la petite ville perchée de Vejer de la Frontera, à 10 km du funeste Cap Trafalgar où eu lieu en 1805 la fameuse défaite de la flotte française de l'amiral Villeneuve opposé à l'amiral Nelson où périrent 8 500 marins pour l'essentiel français (les Français eurent l'imprudence de quitter l'abri de la rade de Cadix et d'affronter les Anglais avec une tactique inappropriée, sur deux lignes que la flotte de Nelson enfonça).


Nous arrivons enfin au sud du Golfe de Cadix, à San Fernando (100 000 habitants) , ville édifiée dans une zone de marais où commence à se développer une activité piscicole. Au nord, de l'autre côté de la rade de Cadix, depuis l'hôtel "Bahia Sur", nous apercevons les installations portuaires de la ville. Sur le site de San Fernando existait un temple de Neptune que l'océan a recouvert.


De SAN FERNANDO, vue sur la rade de CADIX


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