GRENADE.
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  UNE CUISINE SIMPLE

La cuisine andalouse est moins élaborée que celle des provinces du nord de l'Espagne.
Compte tenu de sa position géographique, on peut en apprécier les fruits, les plats de poissons... mais aussi les charcuteries et les pots au feu.
C'est une cuisine qui fait largement appel à l'huile d'olive et qui est par ailleurs plutôt épicée.

En hors d'oeuvre, on propose des soupes consistantes, sopas.
Le gazpacho selon l'orthographe espagnole (gaspacho en portugais des régions de l'Alentejo et de l'Algarve) est un potage typique du sud de la péninsule ibérique à base de légumes crus mixés (notamment des tomates pelées et épépinées), servie froide, conservant ainsi toutes ses vitamines. On l'allonge avec de l'eau (et éventuellement des glaçons). Ce potage doit son nom au récipient dans lequel il était traditionnellement préparé.
En fonction de ses variantes régionales, il peut être enrichi de mie de pain, jambon en lamelles, de dés de concombre et de morceaux d'oeuf. La préparation est relevée avec de l'ail, du sel, de l'huile et du vinaigre. La variante cordouane, le salmojero est servie chaude.
Gazpacho andaluz: cette soupe de légumes froide faite à partir de tomates écrasées, de concombre, de poivrons, d’oignons, d’ail, servie avec de l’huile d’olive et du pain blanc est très courante.
Sur la côte, on propose des sopas de mariscos, des soupes de fruits de mer.

Les oeufs sont présents dans les célèbres tortillas (qui n'ont rien à voir avec les fines galettes de farine de maïs typiques de la cuisine mexicaine),
En espagnol, le mot tortilla signifie littéralement ‘’petite tarte’’ et sert également à désigner dans cette langue tout type d'omelette, omelette nature (cuite à l’huile d’olive et pliée, et la traditionnelle tortilla de patata, l’omelette fourrée de pommes de terre, ‘’plat du pauvre’’ parfois agrémentée d’oignons. Elle
cuite sur les deux côtés comme une galette. Dans d’autres recettes, les artichauts (alcachofas) peuvent remplacer les pommes de terre.
Elles s'enrichissent parfois d'asperges ou s'accompagnent de petits pois et de jambon (voire de cervelle, rognons de porc et jambon à Grenade).
Au Mexique et en Amérique centrale, les tortillas sont des galettes obtenues à partir d’une pâte à base de maïs, de sel et d’eau cuite sur une plaque appelée ‘’comal’’. Pour réaliser ctte pâte, au nord du Mexique et au Texas, la farine de blé remplace celle de maïs. Elles sont utilisées de deux façons, soit en accompagnement des plats comme notre pain, soit fourrées enroulées (burritos) ou pliées (tacos) comme nos crêpes, avec des garnitures diverses : fromage, oignon, viande de bœuf, haricots, chair de cactus (nopal, nom local du figuier de barbarie), tomates, épices… Les tortillas frites puis farcies avant d’être roulées et recouvertes d’une sauce sont appelées enchiladas.


Dans le domaine de la charcuterie, la région produit d'excellents jambons serrano (des montagnes), boudins, chorizo et saucissons. A Grenade, le jambon peut être accompagné du melon, vin rouge, ail frit...
Le chorizo est un saucisson apparu dans la gastronomie espagnole depuis le XVIe s. Il est élaboré à base de viande de porc assaisonnée de sel et de pimenton, une sorte de paprika qui lui donne sa couleur rouille. Les différentes régions d'Espagne ont produit des variantes (soubressade, txistorra…) dans lesquelles on peut trouver aussi de la viande de boeuf et qui peuvent être servies chaudes.

Jamon de Trevelez: il est fabriqué dans un petit village de montagne des Alpujarras (Sierra Nevada). En séchant dans l’air glacé de l’hiver, il obtient une saveur incomparable, à la fois corsée et douce.
Quant au morcón, c'est un plat constitué d'un mélange à base de langue, de morceaux de porc et de piment.

Dans cette région, on propose aussi coquillages, crustacés et poissons: gambas, langoustines, langoustes, crabes, coquilles St Jacques... Il faut déguster crustacés et poissons cuits dans une croûte de sel (a la sal), sans oublier les économiques fritures de petits poissons.

Pour les viandes, en dehors des pots au feu (typique queue de taureau à Cordoue) avec épinards, haricots blancs et pommes de terre, il s'agit le plus souvent de grillades accompagnées de frites ou de légumes verts. Les plats de volaille à l'andalouse sont mitonnés en ragoût. Les petits gibiers à plumes sont appréciés (perdrix, cailles).
Conejo al ajillo: la préparation du lapin à l’ail diffère nettement de la cuisine du reste de l’Europe. On fait revenir les morceaux de viande dans l’huile d’olive avec des gousses d’ail entières ; ce plat est servi dans une casserole en terre, accompagné de haricots verts, arrosé d’un verre de rosé.

Quant à la célèbre Paella, cette spécialité à base de riz est emblématique de la gastronomie espagnole. Elle tire son nom de l’ustensile qui sert à la préparer: du catalan paella, poêle. Elle est née dans la région de Valence où une lagune se prêtait à la riziculture. Dans sa forme originelle, on utilise du riz rond et on y ajoute des morceaux de volailles et lapin.
Plus au nord, en Catalogne, on remplace la viande d’animaux de basse-cour par des produits de la mer : coquillages (moules), crustacés (calamars, gambas) et poissons (lotte, congre). On rencontre également une pælla noire (paella negra, arroz negro, ou arroz con calamares) à base d’encre de seiche ou de calamar.
Des formes hybrides se sont répandues mêlant les genres, de la même façon que pizzas et galettes de sarrasins sont accommodées un peu à ‘’toutes les sauces’’.
On pourrait être tenté de faire un rapprochement entre paella espagnole et risotto italien (originaire de la plaine du Pô où, depuis le XVe siècle, les Italiens ont développé plusieurs variétés de riz). Au-delà d’une base commune, le riz, il faut faire quelques distinctions entre ces deux spécialités du nord de la Méditerranée.
Le riz à paella est un riz rond riche en amidon tandis que celui utilisé pour le risotto doit resté plus ferme.
Dans la paella, on commence par faire revenir la viande et les autres légumes
coupés en lanières (tomates, haricots, artichauts…) avant d’ajouter de l’eau et le riz qui cuit jusqu’à évaporation du bouillon de cuisson. Elle doit sa couleur jaune à l’adjonction de safran. La paella se mange avec un rosé bien frais.
Dans le risotto, on fait revenir s
ans une grande poêle plate spéciale le riz dans la matière grasse avant l’ajout progressif d’un bouillon 'de volaille) qui varie selon ce qu’il accompagne (viande, poisson…) et en général il sert d'accompagnement pour une viande, du poisson, coquillages… ou des œufs qui sont cuisinés séparément.


Les tapas, une forme de restauration rapide locale.
Le mot vient du castillan ‘’tapar’’ qui signifie couvrir, fermer, boucher.
En effet, à l’origine, les tapas sont des bouchées, des amuse-gueules faits d’une tartine avec une tranche de fromage ou une charcuterie que l’on posait sur un verre de vin afin que, selon différentes théories, soit pour que sables ou insectes ne tombe pas dans la boisson soit par souci de santé publique les autorités (Alphonse X de Castille, au XIIIe s.) aient voulu limiter les dégâts dus à l’alcool. Plus simplement, ce devait être à l’origine un casse-croûte que les paysans prenaient en cours de matinée en attendant l’heure du déjeuner.
Actuellement, on les trouvent servies de différentes manières : en amuse-bouches, piquées sur des cure-dents (pinchos ou pintxos), servies sur une assiette plus ou moins copieuse : racion ou media racion. Les ingrédients en sont aussi très variés : fromage, jambon, pâtés, rillettes, saucisse (chorizo) et saucisson, boulettes de viande hachée, omelettes, sardines, poulpes, calamars, anchois, olives, légumes verts ou en macédoine… Cela évoque une autre cuisine méditerranéenne mais plus orientale, celle des mezzés levantine, autrement dit du Moyen-orient.
Cette forme de cuisine rapides est très répandue (comme nos crêperies et pizzerias) dans les bars à tapas où l'on consomme des assortiments de hors-d'œuvre froids ou chauds à base de jambon fumé, crevettes grillées, brochettes, omelette, petits légumes et salade, accompagné d'une bière, que l'on consomme généralement debout devant le comptoir, selon son appétit en pincho (grande portion) ou racio (demi-portion). Traditionnellement, le vin d'accompagnement était offert... si ce n'est l'inverse! afin d'éviter l'ivresse !


Traditionnellement les empanadas sont des sortes de petits pains (dont la pâte est enrichie par ajout d’huile d’olive, d’œufs) fourrés ou farcis de viande, de poisson, d'œuf, de pomme de terre…cuits au four et servis chauds. Aujourd’hui l’enveloppe de ces chaussons est souvent à base de pâte feuilletée. Des variantes ont vu le jour dans les pays de l’ancien empire colonial espagnol aux Amériques ou aux Philippines.


Les fromages sont essentiellement à base de lait de chèvre et de brebis.
La carte des desserts authentiques est peu fournie. Les flans (tocinos de cielo) sont souvent fameux. Pour le reste, on retrouve l'influence arabe par l'emploi du miel, des amandes, de la fleur d'oranger...
Ainsi le Tocino de cielo andaluz est confectionné à base de flan au caramel et surmonté d’un "ciel andalou" fait de jaune d’œuf, de sucre et d’amandes pilées – ce dessert est un doux péché...
...ou encore le Turrón (probablement du mot catalan torrar : griller, torrefier) dans lequel l’influence arabe
(du VIIIe au XVe s.) est indiscutable. Il est fait d’amandes, de miel, de farine, de blancs d’œufs (et de sucre à partir du XVIIIe s.), de noisettes ou d'amandes entières ou pilées. D’autres ingrédients sont parfois venus s’y ajouter : jaune d’œuf, chocolat, noix de coco… Répandus dans tout la péninsule, on en trouve même des variantes en Roussillon.
Cette confiserie qui ressemble au nougat et se présentant sous forme de tablette ou de gâteau était à l’origine réservée à la période allant de Noël à l’Epiphanie, mais on en trouve maintenant toute l’année.

...et les fruits: Chirimoyas, ces fruits originaires d’Amérique du sud sont un délice, la saveur de leur chair très juteuse rappelle quelque peu l’ananas.
Nèfles, fruits jaune clair, de la taille d’une cerise, ne se prêtent pas à l’exportation et on les trouve sur les marchés.

En revanche, favorisée par le soleil, l'Andalousie produit des vins à fort degré, vins d'apéritif ou de dessert dont les célèbres xérès et málaga, en perte de vitesse.
Jerez pour les Espagnols, les Français le nomment xérès et les Anglais, sherry (de l'ancien nom arabe de la ville Sherish)! Ces derniers l'ont apprécié dès le Moyen-Age. L'expédition de Francis Drake contre Cadix, au XVIe siècle, avait pour seul but de faire main basse sur des tonneaux de ce breuvage...
Quant au málaga dit "vin des Dames" (malgré ses 16° obtenus naturellement, sans chaptalisation ni ajout d'alcool), on en connaît surtout les lagrimas, autrement dit "les larmes"!
Des vins plus ordinaires sont également produits ici: rouges, blancs et rosés.

Les Espagnols consomment beaucoup de café, qu'ils prennent dès le petit-déjeuner accompagné d'un grand nuage de lait et de churros, sorte de longs beignets sucrés!



Quelques recettes selon Eric

Un Gazpacho

pour 2 personnes:

3 tomates pelées
1/2 concombre pelé
1/4 d'oignon blanc doux
1/4 de poivron vert
1 gousse d'ail

Mixer le tout et ajouter:

1/2 bouchon d'huile d'olive extra-vierge
1/2 bouchon de vinaigre
sel, poivre
(possibilité d'ajouter de la mie d epain pour rendre plus onctueux)

Mixer à nouveau et mettre au frais.
Mettre au réfrigérateur.

(pour une texture plus homogène, il faudrait peut-etre ôter les pépins...).



Un autre Gazpacho

300 g de tomates bien mûres
1/2 concombre pelé
1 gousse d'ail
50 g de mie de pain (même rassi)
2 cuillerées d'huile d'olive
1/2 cuillerée de vinaigre
25 cl d'eau
sel, poivre

Faire tremper la mie de pain et laisser mariner les ingrédients pendant une douzaine d'heures.
Mixer le tout jusqu'à l'obtention d'un liquide onctueux et qui le sera encore plus si on filtre.
Délayer avec de l'eau jusqu'à la consistance souhaitée.
Mettre au réfrigérateur.

Servir dans un bol ou dans une assiette creuse.

On peut ajouter lamelles de jambon de montagne, dés de concombre, d'oeuf dur ou croutons frottés à l'ail..
.


Truite navaraise

Une recette simple...

Fourrer une truite avec un jambon serrano (jambon séché de montagne).
La rouler dans une poudre d'amande et la mettre au four accompagnée de toùates (farcies ou non).
Assaisonner à convenance.



Truite en salade

Une autre recette simple...

Des tranches de truite fumée
De petits avocats et de petits kiwis (variété solo) coupés en petites tranches.
Assaisonnement à convenance (huile, vinaigre, sel, poivre).


...et une petite dernière
L'échine de porc à l'ail

Faire mariner dans l'huile d'olive des gousses d'ail coupées en deux.
Ajouter des lamelles de viande de porc.
Faire revenir.
Flamber au vin blanc et ajoouter un peu de maïzena pour épaissir la sauce.
Sel, poivre.


AL-ANDALUS

Les Omeyyades, dynastie sunnite originaire de Damas qu'elle dut fuir (révolte menée par les chiites Abbassides) en passant par le Maghreb avant d'aboutir en Espagne où ils fondèrent un émirat à Cordoue en 756, émirat qui se rattachait au califat chiite de Bagdad.
En 929, Abd al-Rahman III se proclame calife (à la même époque existent donc deux autres califats, celui de Bagdad déjà cité et le califat chiite de Tunis!).
Ce sera l'époque de la gloire de Cordoue dont chaque souverain s'attachera à magnifier la grande mosquée que leurs ancêtres Abd al-Rahman Ier et Abd al-Rahman II avaient ébauchée aux VIII et IXe s. La grandeur de cette dynastie reposera sur Al-Mansour, premier ministre et chef des armées d'Hisham II qui repoussera les chrétiens jusqu'au nord de la péninsule. Son fils poursuivra l'oeuvre militaire de son père mais son assassinat marquera le déclin rapide des Omeyyades: les gouverneurs de provinces déclarent leur indépendance et le califat est aboli en 1031.

Ces petits états, Los Reinos de Taifas, sont vulnérables face aux efforts chrétiens de reconquête. Losque Tolède tombe en 1085, les petits royaumes maures demandent l'aide des Berbères Almoravides d'Afrique du nord en 1086 qui parvinrent à stopper l'avancée d'Alphonse VI et à réunifier l'Espagne musulmane pour un temps. Leur fanatisme religieux suscita des révoltes qui affaiblirent leur pouvoir et ramenèrent des divisions.

A nouveau, un siècle plus tard, le pouvoir musulman dû faire appel à l'aide extérieure, celle des Berbères Almohades.
Mais ils ne parviendront pas à contrer la Reconquête qui s'accélère à partir de 1212: Cordoue tombe en 1236, Jaen en 1246, Séville en 1248, Cadix en 1262, Jerez en 1264.
La guerre de Cents Ans qui oppose les grandes puissances européennes donne un coup d'arrêt à la reconquête.

Les réfugiés et notamment les Musulmans se replient dans le dernier royaume musulman, celui des Nasrides de Grenade qui vit alors une véritable renaissance économique et culturelle. Le royaume survivra deux siècles sous l'égide des Nasrides (dynastie issue de Muhammad ibn Yusuf ibn Nasr) qui durent reconnaître la suzeraineté de la Castille et payer un tribut. Les dissensions internes au royaume sont mises à profit par les Catholiques qui relancent la conquête à partir de 1407. Málaga tombe en 1487 puis Almería en 1489 et c'est pour finir la prise de Grenade par Isabelle de Castille en 1492.

GRENADE (250 000 habitants, 400 000 en considérant l'agglomération).

La vieille ville fondée par les Maures en 756 s'étend sur trois collines, à 690 m. d'altitude, au pied de la Sierra Nevada. Sa richesse est due aux travaux d'irrigation réalisés par les Maures et qui ont donné sa fertilité à la plaine de la Vega.
On dit que tout y est calme et beauté... mais que les habitants ont mauvais caractère, , celui du lait caillé! (ce qui se confirmera par la suite avec un commerçant dans le quartier de la cathédrale...).

D'abord capitale d'un petit état indépendant (Zirides), les arabes chassés de Cordoue viendront s'y réfugier au XIIIe siècle.
Dernière ville reconquise, elle resta la capitale du dernier royaume mauresque jusqu'à la fin du XVe siècle (1492, année faste pour les souverains castillans puisque c'est aussi celle de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, pour le compte de l'Espagne).

Grenade a vu naître l'épouse de Napoléon III, l'impératrice Eugénie de Montijo et également l'un des plus grands noms de la littérature espagnole, Federico Garcia Lorca (1898-1936), fusillé par les Franquistes dès le début de la Guerre Civile.

- Une partie de la matinée est destinée à effectuer la visite du quartier de l'Albaicín en descendant tranquillement les ruelles pentues en direction du centre ville établi sur les rives du Darro.
Notre guide, Eric, en connaît tous les secrets puisqu'il habite Grenade et a même failli habiter ce quartier.

Notre parcours nous fait partir de l'ancienne ville, un peu au-dessus de l'Alcazaba (forteresse) dont nous voyons des vestiges de fortifications derrières lesquelles on aperçoit le Couvent Ste Isabelle et, en second plan un vue imprenable sur l'Alhambra et enfin, dans le lontain, les neiges de la Sierra Nevada.



 
GRENADE - Quartier de l'Albaicín


L'Albaicín est le lieu où fut construite la première forteresse arabe et c'est là que se réfugièrent les Maures lors de la conquête de la ville par les chrétiens au XVe s. Ils y furent tolérés jusqu'à leur révolte en 1568.
Certains descendants de ces familles qui s'exilèrent au Maroc conservent encore la clef de la demeure que possédaient leurs ancêtres dans ce quartier!

C'est un quartier de maisons blanches bâties le long des rues pentues et de villas avec jardin aux voisinage des places.
Ce quartier classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1984, qui était populaire à l'origine, s'embourgeoise ou plus exactement devient le quartier des "bobos".

Belles propriétés de la Plaza Larga ("Grande place").
En passant par la place San Salvador (avec l'église du même nom), descente vers la place St Nicolas (avec l'église du même nom) d'où l'on a un extraordinaire panorama sur la ville basse et sur la colline de l'Alhambra, avec sur la droite les fortifications de l'Alcazaba et sur la gauche, se découpant sur le fond de la Sierra Nevada, les palais maures et le palais de Charles Quint..

En continuant de descendre doucement, nous pouvons admirer le portail gothique du Couvent Ste Isabelle avant d'arriver sur la place St Michel d'en bas (avec l'église du même nom). C'est un "mirador" idéal sur l'Alhambra tandis que nous dominons encore la cathédrale mais nous allons vite rejoindre le centre-ville







- Arrivant dans le centre, nous longeons la Capilla Real (Chapelle Royale) de style gothique finissant (début XVIe s.) .
C'est là que les rois très catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon reposent après avoir parachevé l'oeuvre de reconquête et d'unification de l'Espagne.

Jouxtant la cathédrale, l'édifice du Sagrario ("Tabernacle") est de style rococo.

De la cathédrale
(XVI-XVIIIe siècles) construite à partir de 1528, nous ne verrons que la façade (XVIIes.) ainsi que le cardinal archevêque venu saluer ses ouailles bourgeoises fort endimanchées: messieurs imposants en costumes sombres voire en en redingote et dames coiffées de mantilles noires! Comme la Chapelle Royale, elle mêle styles gothique et renaissance.

Nous allons déambuler quelque temps sur la place de las Pasiégas (devant la cathédrale) puis, près de là, sur la vaste place de Bibarrambla.
Puis nous allons pousser une petite reconnaissance dans les étroits passage de l'Alcaiceria, l'ancien souk qui a perdu tout son caractère du fait de sa reconstruction au XIXe s. et de son envahissement par des commerces de pacotilles (cuir, laiton...).






GRENADE - Le Sagrario et la façade de la Cathédrale



- Visite guidée de l'ALHAMBRA ("forteresse rouge", de la couleur des briques largement utilisées pour sa construction), l'un des plus prodigieux édifices arabes.

Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984 .

Cette cité fortifiée édifiée sur une colline est entourée de remparts ouvrant sur les quatre points cardinaux.
On y trouve l'Alcazar (autrement dit le château) au centre et, sur l'avancée ouest, les vestiges de la Alcazaba (la citadelle, on retrouve ici le mot arabe casbah). Il furent construits du IXe au XIIIe siècle.

A Cordoue, c'est l'architecture religieuse de la grande mosquée que les rois catholiques préservèrent, ici c'est ce grandiose palais...

Témoignage de l'art des Almohades (dynastie d'origine berbère régnant au cours de la période XII-XVe siècles) l'Alhambra est un oeuvre au raffinement sans égal.

L'Alhambra de GRENADE - Galeries du patio del Muxuar


Seul édifice important de la dynastie des Nasrides conservé en Espagne, l'ancienne citadelle fortifiée des rois maures du sultanat de Grenade domine la ville, au pied de la Sierra Nevada. L'Alhambra est un des plus beaux témoignages de l'art hispano-mauresque.

Le palais de l'Alhambra se trouve à l'intérieur d'une vaste enceinte édifiée sur une colline.
Elle renferme, outre la Alcazaba, le palais ou plutôt, devrait-on dire, LES palais: celui de Yusuf Ier et celui de Muhammad V.

Les pièces sont coiffées de coupoles étoilées et sont richement décorées (salles des Deux Soeurs, des Abencérages, des Ambassadeurs). Les patios (des Lions, des Myrtes...) sont décorés de stucs et d'azulejos.
Des fenêtres, le regard embrasse de splendides jardins, évocateurs du Paradis du Coran...


Nous pénétrons dans l'enceinte par la Porte de la Justice située au sud.

Dans le Palais de Yusuf Ier, la visite commence par le Patio del Muxuar pavé de marbre et aux étranges chapiteaux.

Muhammad V fit construire, au nord, le cuarto Dorado ("la Chambre Dorée") et, au sud, le cuarto de Comarés.
La façade
d'azulejos et de stuc sculpté en fine dentelle est percées d'élégantes fenêtres. Les fines boiseries les garnissant (formant moucharabieh) abritaient du regard des épouses (jusqu'à quatre selon les normes du Coran) et les concubines qui y avaient leurs appartements.


Puis nous passons dans le Patio de las Arrayanes. La Cour des Myrtes est toute en grâce avec son bassin bordé de haies de myrtes, sa galerie sud portée par de fragiles colonnes alors que l'ensemble est surmonté par l'austère et massive Torre de Comares qui se reflète dans l'eau du bassin.
Par la galerie, nous pénétrons dans la sala de la Barca, c'est-à-dire "de la barque" comme le laisserait penser la forme de son plafond ou "de la chance" (baraka en arabe)?


En arrière, sous la tour de Commares, le vaste salon des Ambassadeurs ("salon de los Embajadores") n'a rien à voir avec l'aspect extérieur de la tour qui l'abrite. Sa coupole en cèdre est une marquetterie de 8000 pièces de cèdre évoquant la voûte céleste étoilée tandis que les murs ornés d'azulejos portent des calligraphies de versets du Coran en écriture coufique.

L'Alhambra de GRENADE - palais de Yusuf
patio de las Arrayanes

Puis nous pénétrons dans le Palais de Muhammad V. Le Patio de los Leones doit son nom à la fontaine aux 12 lions qui normalement en ornent le centre. Ce pation est momentanément défiguré par des travaux, les lions sont absents pour travaux de restauration et remplacés par d'inesthétiques échafaudages.

Cependant la beauté du lieu réside surtout dans les arcades qui bordent la cour et sont soutenues par 124 élégantes colonnettes jumelées de marbre blanc. Beauté des arcs en plein cintre surélévés, arcs brisé à stalactites... Les avancées de toit protègent une superbe frise
sculptée, en bois de cèdre. A chaque extrémité du patio s'avancent deux grâcieux pavillons couverts de tuiles.
Puis nous traversons les salles, salle des Abencerrajes, salle des Rois et salle de las Dos Hermanas ou "des Deux Soeurs" (nous nous sentons écrasés sous la blancheur de la coupole à stalactites, creusée de plus de 5000 alvéoles, que la photographie est incapable de rendre).

Visite rapide de la cour du lourd Palais classique de Charles Quint (XVIe s.), en rupture totale de style, plan carré à l'extérieur, cour centrale circulaire à galerie. Rupture logique quand on sait qu'il a été financé grâce à un impôt payé par les morisques (musulmans et parfois juifs convertis au catholicisme) jusqu'à ce qu'ils se révoltent en 1568 et soient expulsés. Charles Quint laissa par ailleurs à Grenade une université (1531).
Les bâtiments de ce palais abritent des musées (les fameux lions en cours de restauration y sont visibles).


L'Alhambra de GRENADE - Façade du palais de Charles Quint


L'Alhambra de GRENADE - jardins du Generalife
patio de la Acequia

Des jardins del Partal, tour d'horizon en direction de la ville et des collines qui l'entourent : colline de l'Albaicín, ancien Carmen de los Martires (musée Manuel de Falla), Palais d'été du Generalife.
Coup d'oeil en direction des diverses autres constructions qui sont érigées dans l'enceinte de l'Alhambra.

Le temps semble se gâter. Nous allons éviter l'orage mais pas le coup de froid qui l'accompagne à quelque distance.
Une longue rue montante nous fait passer près de l'église Santa Maria faite de brique et de pierre, de l'hôtel America (un ancien palais) et du Parador (hôtel de luxe appartenant à la chaîne gérée par l'Etat espagnol) ainsi que près de ruines de l'ancienne medina (fouilles).

Puis, en franchissant une enceinte et un pont surmontant un profond fossé, nous nous rendons dans les
Jardins des Généralités ou Generalife (en arabe: "jardin des Elevés" ou "jardin de l'Architecte").
Conçus au XIVe siècle, ces jardins sont des trésors de l'architecture arabo-mauresque et étaient le cadre de la résidence de campagne des rois de Grenade.
Massifs de roses, grenadiers en fleurs, allée de cyprès et de lauriers-roses conduisent au petit palais célèbre pour son Patio de la Acequia ou Patio de los Surtidores dont l'étroit bassin reçoit l'eau des jets qui s'entrecroisent.



  Quelques 150 kilomètres à parcourir vers le sud-ouest pour revenirs à notre premier "port d'attache", Torremolinos...

Pour cela, nous avons d'abord suvi plein ouest l'autoroute jusqu'à Antequera (région de culture d'asperges vertes) puis nous sommes allés plein sud, en direction de Málaga, par un parcours sinueux empruntant de petites gorges au milieu de montagnes sèches où l'on cultive oliviers et amandiers tandis qu'avocatiers et agrumes profitent de petits vallons plus fertiles.



En revanche, si nous étions partis une centaine de kilomètres plein est de Grenade, au nord du Parc de la Sierra Nevada, nous aurions atteint la région désolée du Désert de Tabernas qui a servi de décors à beaucoup de westerns spaghettis (dont "Le bon, la brute et le truand") de Sergio Leone mais aussi à "Lawrence d'Arabie" ou à "Indian Jones".



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