La ville du Caire(1 et 3) et le site de Gizeh(2).


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Les pyramides d'Egypte.

Les pyramides d'Egypte, à base carrée, constituent une forme élaborée du tumulus. La pyramide symbolise l’ascension de l’âme du roi vers le ciel.

  • Sous les deux premières dynasties, dans l’Ancien Empire (à partir de 2860 av. J.-C.), furent construits des mastabas, sortes de tumulus de plan carré, en briques crues ou en pierres, reliés par un puits obstrué après l’enterrement à une chambre funéraire profondément creusée dans le sol. Il comprend une chambre secrète, avec la statue du défunt, et une chapelle de culte ornée de fresques représentant des scènes de la vie quotidienne.
    Des mastabas sont visibles sur les sites de Memphis, de Saqqara et de Gizeh.
    Alors que les pyramides étaient réservées au pharaons, les mastabas étaient destinées aux membres de la famille royale et aux dignitaires et courtisans.

  • Les pyramides sont apparues d'abord comme une sorte d'empilement de mastabas, de plus en plus réduites...
    Le premier pharaon à entreprendre la construction de pyramides destinées à contenir le tombeau royal est Djéser (fondateur de la IIIe dynastie), vers 2700 av. J.-C. sur le site de Saqqarah, avec l’aide de son ministre Imhotep. Ce tombeau royal monumental en forme de pyramide à 6 degrés (ou paliers).
    Autre problème technique surmonté: après les Babyloniens, les Égyptiens ont été les premiers à chercher des solutions afin éviter la rupture des linteaux au-dessus de larges ouvertures ou de salles surmontées d'une lourde charge de maçonnerie (salle du sarcophage) grâce à l'invention des arcs particuliers en triangle (arcs de décharge). La technique sera reprise par les Grecs des temps mycéniens vers -1250 (et les Mayas la réinventeront beaucoup plus tard en Amérique centrale, dans la seconde moitié du premier millénaire) tandis que les Romains amélioreront la technique des arcs avec l'arc en plein cintre.

    Un siècle plus tard, vers -2600, Snefrou (fondateur de la IVe dynastie) fait construire deux pyramides sur le site de Dahchour, à quelques kilomètres plus au sud. La première est appelée la pyramide rhomboïdale parce que son inclinaison (verticalité excessive) a été modifiée en cours de construction. La seconde, une pyramide lisse (100 m de haut pour une base de 220 m de côté), atteint pour la première fois en Égypte une forme géométrique parfaite qui sera reprise par ses successeurs sur le site de Gizeh, à une vingtaine de kilomètres plus au nord.

  • Enfin virent le jour les célèbres pyramides à pans lisses du site de Gizeh:
      • Khéops 146 m de haut (137 m maintenant) pour 233 m de côté, vers -2550
      • Khéphren 136 m de haut pour 210 m de côté, vers -2500 (elle paraît plus haute car "posée" sur un plateau plus élevé)
      • Mykérinos 66 m de haut, vers -2450

    Chaque jour, le dieu parcourt le ciel d’Égypte dans sa barque divine puis change d’embarcation pour visiter le monde inférieur, le Royaume des morts, durant la nuit (on comprend la présence de barques portatives dans les temples ainsi que l'existence de lacs sacrés près de ces édifices).
    Mort, Pharaon part rejoindre Rê à bord de la Barque solaire et il accompagne le dieu dans sa course céleste, diurne et nocturne.
    Ainsi, sous la IVe dynastie, on avait placé près de la pyramide de Khéops
    une barque funéraire de 40 m de long (découverte seulement en 1954).

  • La Nubie, au sud de l'Egypte, mérite quelques mots à ce point de la réflexion sur l'archéologie égyptienne. De ce territoire, les Egyptiens ont tiré une grande part de leur richesse au travers de l'or ou des esclaves (souvent représentés sur les bas-reliefs). Pays annexé par Thoutmosis III vers -1500, ce sera pourtant à son tour de dominer son conquérant pendant quatre siècles de -1085 à -660 jusqu'à ce que repoussés par l'Assyrien Assurbanipal, le pharaon nubien Taharka soit chassé d'Egypte et retourne sur ses terres, à Napata. Attaqués par le pharaon Psammétique II, les Koushs (nom donné à ces Nubiens) transférèrent leur capitale à Méroé tandis qu'à la faveur d'une civilisation matriarcale, de grandes reines accédèrent au pouvoir et purent résister aux Romains...
    On n'est donc pas surpris de voir que cette intrication entre Egypte et Nubie ait amené l'adoption par les Nubiens de certains éléments de la culture égyptienne tels que l'écriture (mais pas la langue), la religion (culte d'Amon) ou les pyramides. Ces petites pyramides très pentues et sur une face desquelles était édifiée une chapelle précédée d'un pylône servaient de tombeaux pour les souverains de Méroé. Il en subsiste une cinquantaine.



    La technique de construction des pyramides reste encore assez énigmatique et sujette à des controverses. Il semble que la technique des rampes sur lesquels on montait des charges à l'aide de rouleaux n'était employée que sur de courtes distances et de faibles dénivelés (sinon la rampe aurait vite pris des proportions monstrueuses par rapport à l'édifice qu'elle aurait desservi). Par contre, il est probable que l'on utilisait des sortes de grues archaïques sous forme de balanciers dont l'un des bras supportait la charge à élever...

    Une hypothèse nouvelle est actuellement soulevée concernant l'édification des pyramides (du moins de leur partie supérieure). Il semble que les Egyptiens maîtrisaient parfaitement la technique des mortiers et, plutôt que de tailler et d'acheminer des blocs de pierre, ils auraient pu couler des blocs de béton constitués d'agrégats de pierre.

    Les pyramides de Gizeh représentent 5 millions de m3 qu'il a fallu mettre en place en 80 ans. Les blocs pèsent de 1 à 40 tonnes. Un tel exploit ne peut pas reposer sur une main d'oeuvre d'esclaves comme on l'a pensé pendant longtemps mais sur des ouvriers bien nourris. Confirmant cette nouvelle hypothèse, des vestiges de cité ouvrière et de nécropole ont été découverts par Mark Lehner.

    Loin dans le temps et dans l'espace, environ 3000 ans après les premières pyramides égyptiennes, en Amérique, à 12500 km à l'ouest et par delà désert et océan, sont apparues d'autres pyramides à degrés. Mais à la différence des premières, il ne s'agit pas, à une exception près (cf. site de Palenque) de tombeaux royaux mais de temples.





  • PHARAONS et symbolique sacrée.

    En tant que roi, Pharaon est considéré comme le successeur légitime d’Horus, premier souverain de l’Égypte, dieu-faucon fils d’Osiris et d’Isis.

    Cette origine divine fait qu’un sang divin coule dans les veines de l’enfant royal, garçon ou fille. Ainsi, à la différence des autres civilisations antiques, la reine égyptienne peut, soit exercer la royauté au même titre qu’un mâle, soit transmettre les droits à la couronne à son mari quand il n’est pas héritier légitime.

    Des raisons de lignage et de préservation du droit patrimonial, et surtout le désir de conserver intacte la pureté du sang divin en imitant le couple mythique idéal, celui d’Osiris et d’Isis (tous deux enfants du dieu Geb et de la déesse Nout, qui étaient eux-mêmes frère et sœur) expliquent sans doute la fréquente pratique du mariage incestueux du pharaon avec une de ses sœurs ou demi-sœurs (voir avec ses filles comme ce fut le cas avec Ramsès II).



    La statuaire de Pharaon porte parfois les insignes de son pouvoir terrestre, la crosse pastorale et le fléau d'Osiris, que la statue du pharaon tient croisés sur la poitrine (notamment dans les piliers dits "osiriaques').

    Pharaon porte une couronne (une sorte de tiare) soit celle symbolisant la Basse-Egypte soit celle symbolisant la Haute-Egypte soit encore celle symbolisant l'union des deux territoires. Cette dernière couronne combinant les deux autres est appelé pschent (porté par la statue colossale de Ramsès II (trouvée à Memphis).

    A partir du Moyen Empire (-2000), ces couronnes portent au-dessus du front une représentation de cobra dressé, (son souffle brûlant anéanti les ennemis). Au cobra, d'autres pharaons tels que Ramsès II ou Toutankhamon, ajoutent un faucon, symbole d'Horus (dont le pharaon est une manifestation vivante). Comme les dieux, pharaon porte souvent une barbe postiche (de même la fameuse régente Hatchepsout).

    Quant aux talismans (amulettes) et symboles sacrés, ils étaient nombreux et certains plaisent tant aux touristes (simple coquetterie ou vieux fond de superstition osiriaque, n'est-ce pas Mesdames?) que cela fait le bonheur des orfèvres.
    Citons entres autres l'ankh, la croix symbolisant l'éternité. Quant à l'oeil oudjat, l'oeil de Ré repris par Horus à Seth (le mythe et le symbole du bon oeil contre la mauvais oeil se retrouvent aussi bien en Turquie ou en Grèce), son origine remonte à Sumer. Enfin, le scarabée, c'est le gardien du coeur humain pour l'au-delà.

    ankhoudjatscarabee

    Partis de Nantes, après plus de 5 heures de vol (3500 km), nous nous posons à l'aéroport international du Caire, situé au nord-est de cette agglomération de plus de 10 millions d'habitants, où nous attend une chaleur étouffante (40°C sous un ciel grisâtre de pollution et de poussière) ainsi que notre charmante guide...

    LE CAIRE - Image de rue. Le Caire rassemble plus du quart de la population égyptienne et est à la fois la plus grande métropole du monde arabe et d'Afrique. C'est une ville relativement jeune puisque constituée progressivement autour de la mosquée édifiée par le conquérant arabe Amr ibn al-As au milieu du VIIe s. Elle se développera surtout à partir du Xe s.
    C'est une ville grouillante où se côtoient archaïsme et modernité, luxe et pauvreté, orient et occident...



    Une voie rapide (Shari Salah Salim) conduisant vers le centre nous fait passer au pied de la Citadelle de Saladin el Awouby sur laquelle est érigée la mosquée d'albâtre de Mohammed Ali (ou Memet Ali) dont la construction s'est achevée en 1857.

    Peu après, cette fois à l'est, nous longeons les quartiers déshérités des potiers et du cimetière appelé "la Cité des Morts" qui est, en fait, habité par les chiffonniers du Caire (connus en France en raison de l'action humanitaire de Soeur Emmanuelle).

    Les Mamelouks, héritiers d'une tradition remontant au pharaons, faisaient des mausolées des lieux de fête: au milieu de fleurs, parfums et encens, on y donnait des repas et le cimetière devenait aussi le lieu de courses de chevaux ou de concours de tir à l'arc et de chasse! Plus paisiblement les cimetières musulmans servent de lieu de promenade voire de lieu de pique-nique familial!
    Ici, une population importante s'est appropriée des chapelles funéraires splendides dont une bonne partie sont équipées de l'électricité et de l'eau courante !
    On estime que 3 millions de Cairotes y ont élu domicile, un luxe auquel  bon nombre de  pauvres ne peuvent que rêver...

    LE CAIRE - Mosquée Mohamed Ali dans la Citadelle. LE CAIRE - Le quartier des Potiers. LE CAIRE - La Cité des Morts.

    Mosquée Mohamed Ali dans la Citadelle.
    LE CAIRE
    Le quartier des Potiers.

    La Cité des Morts.

    La ville est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979 .


    Notre tour de ville, nous fait remonter vers le nord, vers le centre moderne proche du fleuve, pour y visiter le Musée Egyptien. Malgré les pillages des sites et les "emprunts" des anciennes grandes puissances coloniales, ce sont des richesses archéologiques considérables que l'on peut y voir.

    Centre ville et Tour du Caire sur l'île Guézira.

    Après avoir franchi le Nil nous traversons l'île de Guezira où se trouve la Tour du Caire puis un bras du fleuve et nous arrivons dans le faubourg de Giseh (cette ville agglomérée au Caire compte près de 2 millions d'habitants!) après avoir longés des canaux à moitié comblés par des détritus.



    GIZEH - Vue des grandes pyramides depuis la chambre d'hôtel.
    Notre hôtel, oh surprise! est tout proche du site des pyramides, visibles à moins de 2 km de notre chambre, vers l'ouest. Il se situe sur une artère perpendiculaire au boulevard Shari-al-haram.

    Le quartier est en cours d'urbanisation, avec des parcelles encore incultes où des nomades élèvent un peu de bétail (moutons, chèvres) et de volaille. L'air est vraiment pollué, rempli d'odeurs chimiques et le temps est rythmés par les appels (
    adhan) à la prière lancés par les muezzins depuis les mosquées du voisinage.








    LES 7 MERVEILLES DU MONDE ANTIQUE...

    • La pyramide de Khéops de Memphis (Gizeh ou Gizâ), en Égypte
    • Les jardins suspendus de Babylone, en Mésopotamie (Irak actuel)
    • Le temple d'Artémis à Éphèse, appelé aussi l'Artémision, en Ionie, Asie Mineure (Turquie actuelle)
    • La statue de Zeus en majesté dans son temple d' Olympie, en Élide (Grèce actuelle)
    • Le tombeau de Mausole, dit le Mausolée, à Halicarnasse, en Carie, Asie Mineure (Turquie actuelle)
    • La statue de bronze d'Hélios, dite le Colosse de Rhodes en Grèce
    • La tour-fanal de Pharos, dite le Phare d'Alexandrie en Égypte.


    ET LES 7 NOUVELLES MERVEILLES DU MONDE...

    Le 7 juillet 2007, The New7Wonders Foundation a officiellement dévoilé la liste des 7 nouvelles Merveilles du Monde, désignées à la suite d'un vote massif sur internet parmi une liste de 21 propositions.

    • La grande Muraille de Chine
    • La cité de Petra en Jordanie
    • La statue du Christ Rédempteur au Brésil
    • Les ruines du mont Machu Picchu au Pérou
    • La cité maya Chichén Itzá au Mexique
    • Le Colisée de Rome
    • La Taj Mahal en Inde.

    En ROUGE: sites non encore visités...

    Tôt, le lendemain, nous nous rendons en bus sur le site de Giseh vraiment tout proche, pour y passer la matinée. Nous avons tout loisir de faire une promenade autour des 3 célèbres pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos (cette dernière accompagnées de 3 petites pyramides-satellites) espacées d'environ 500 m les unes des autres, alignées direction nord-est/sud-ouest, afin que le soleil ne soit pas masqué pour aucune.
    Nous sommes littéralement écrasés par la masse de la pyramide de Khéops, bâtie en 2500 av. J-C, avec ses 2,3 millions de blocs de calcaire d’un poids moyen de 2,5 t pièce (certaines pesant jusqu'à 10 tonnes). Plus de 30 000 ouvriers durent y travailler pendant plus de 20 ans, notamment des paysans pendant la période des crues.

    Outre le pillage des sépultures qui s'y trouvaient (par exemple celle de Khéphren pillée en 1200 par le fils de Saladin), leur beau parement lisse en granit rose et en calcaire a été prélevé comme matériau de construction pour la ville voisine et ce jusqu'au début du XIXe s. et ne parlons pas des feuilles d'or qui en recouvraient la pointe!.

    Il faut être bien conscient qu'à l'époque où ces pyramides étaient construites, en Europe de l'ouest, les peuples qui ont précédés les Celtes en étaient encore au néolithique, ne maîtrisant ni l'agriculture, ni les métaux (et évidemment pas l'écriture) et qu'ils se bornaient alors à dresser leurs grossiers mégalithes...

    GIZEH - Les grandes pyramides.

     

    Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979 .


    Lors de cette visite, il faut à tout prix éviter de se faire "embarquer" par les chameliers qui harcèlent les touristes et dont le commerce consiste à les emmener dans leur campement puis à exiger un nouveau paiement pour le retour.


    GIZEH - Pyramides de Khéphren et Mykérinos (vue nord-est). GIZEH - Pyramide de Khéphren.

    Pyramides de Khéphren et Mykérinos.
    Site de GIZEH
    Pyramide de Khéphren.
    GIZEH - Pyramides de Mykérinos, Khéphren et Khéops (vue ouest).

    Pyramides satellites et pyramides de Mykérinos, Khéphren et Khéops.


    PRECOCITE D'UNE CIVILISATION.

    Le progrès des civilisations se mesure par divers critères: agriculture, domestication et élevage des animaux, écriture, expression artistique, maîtrise des métaux...
    Prenons quelques faits concernant l'Egypte...

    Concernant l'agriculture
    Des meules et des lames de faucilles datant d'il y a 18 000 à 11 000 ans ont été découvertes dans la vallée du Nil, révélant des activités de récolte intensive et une alimentation utilisant des produits végétaux.
    Vers 500 av. JC, le blé et l'orge se diffusent à partir du Moyen-Orient et se répandent le long de la vallée du Nil, en même temps que l'usage de la charrue.

    Concernant l'industrie des métaux
    Vers 5000 av. J.-C., les Égyptiens (mais aussi les Chaldéens et les Assyriens) extrayaient du plomb, du mercure, de l’argent et de l'or.

    Le cuivre a été le premier métal utilisé par l'homme car le minerai est abondant et sa fusion facile à obtenir dès lors qu' l'Hommel eût une meilleure maîtrise du feu.
    Elle touche l'Egypte vers 3500 av. J.-C.
    Cette technique permet de dépasser les 600° indispensables à la cuisson des poteries ordinaires pour atteindre les 1 100° nécessaires pour la fusion du cuivre.
    A noter que le travail de l’or et de l’argent n'exige pas ces hautes températures...
    Le cuivre sert à fabriquer des haches, des ciseaux ou des épingles  mais, sans alliage, ce métal n’offre pas une grande résistance.

    L’ajout d’étain au cuivre, dans une proportion d’environ 10%, a permis aux métallurgistes de la protohistoire d’obtenir un alliage plus résistant, le bronze.
    Son origine est difficile à situer (Malaisie, Golfe persique pour les premiers courants) notamment du fait des échanges commerciaux.
    L'Egypte en aurait eu la maîtrise vers 2500 av. J.-C (l'Europe de l'ouest vers 1000-500 av. J.-C.) ce qui a facilité le travail de la pierre pour la réalisation des grands monuments.

    Enfin l'homme a pu obtenir des outils en fer en obtenant encore de plus hautes températures (plus de 1500°).
    Les conditions technologiques de cette nouvelle métallurgie apparaissent entre 1500 et 1000 av. J.-C. (ou 1700 à 1500) dans une région qui va de l’Anatolie à l’Iran.
    Les Grecs et les Égyptiens l’utilisent depuis le IXe siècle avant J.-C. (l'Europe de l'ouest vers 700 av. J.-C.).

    Nous terminons la visite du site, par le Sphinx, distant d'un peu plus de 500 m de la pyramide de Khéphren, vers l'est.



    GIZEH - Le Sphinx. La statue du SPHINX date de -2600. C'est une représentation du Dieu-Soleil avec un corps de lion et une énigmatique tête de pharaon, taillée directement dans le rocher naturel.
    Il est long de 73 m et haut de 20 m. Il regarde vers l'est en veillant sur la nécropole (alors que le monde des morts se situe à l'ouest, vers là où à la fin de chaque jour disparaît le soleil).


    Plus de mille ans plus tard, le pharaon Thoutmosis IV lui fit ajouter une barbe postiche...


    Au XIXe s, les mameluks l'endommagèrent en le prenant pour cible lors de leur entraînement au tir au canon, lui faisant perdre son nez (à moins que son nez n'ait été détruit dès 1378 par un fanatique luttant contre les idoles païennes) et sa barbe postiche... Par ailleurs, le vent du désert conduit à son ensablement et il a fallu le dégager à plusieurs reprises.
    Le développement de l'égyptologie doit beaucoup à la campagne d'Egypte de Napoléon en 1798.


     

     


    GIZEH - Le Sphinx (Pyramide de Khéphren en arrière-plan). GIZEH - Le Sphinx (Pyramide de Khéops en arrière-plan).
    Le Sphinx (Pyramide de Khéphren en arrière-plan). Le Sphinx (Pyramide de Khéops en arrière-plan).




     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Sur un circuit dense mais court, il faut faire certains sacrifices.

    Pour compléter notre visite de Gizeh, il eut été logique de se rendre à Saqqarah, à 20 km au sud du Caire, qui est le premier site où apparurent les premières pyramides.

    L'autre offre était la visite du centre du Caire.
    Alors fromage ou dessert ?



     




    Notre moitié de groupe craignant la chaleur et la fatigue a fait le choix de la visite du centre du Caire.

    Nous musarderons à l'ombre (relative car le soleil est haut) des rues et ruelles du quartier du souk de Khan-al-Khalili avec non loin de là, la mosquée Muayyad Shaykh et l'université islamique al-Azhar. Ce bazar connu pour ses bijoux en or et en argent et son artisanat oriental fut créé au XIVe s.

    LE CAIRE - Khan-al-Khalili (mosquée Muayyad Shaykh). LE CAIRE - Khan-al-Khalili (mosquée al-Azhar).
    Khan-al-Khalili (mosquée Muayyad Shaykh). Khan-al-Khalili (mosquée al-Azhar).

    Notre visite se poursuit par la visite de 4 lieux de cultes de chacune des "3 Religions du Livre" (la Bible).

    C'est d'abord l'église St Serge à la riche décoration de boiseries et d'ivoire puis l'église copte Ste Barbara (selon la légende, la Sainte Famille s'y serait réfugiée lors de sa fuite de Palestine en Egypte) où à lieu une interminable cérémonie (lecture psalmodiée sur un ton monocorde). Ces églises ont la disposition des églises orthodoxes, avec une iconostase qui sépare totalement les fidèles des célébrants. A noter qu'il en était de même dans les églises de l'Occident catholique et médiéval avec les jubés (ces clôture durent disparaître à la suite du Concile de Trente, de 1545).

    Puis nous visitons la synagogue Ben Ezra.
    Pour finir, nous arrivons à la sortie de la troisième prière (celle de la fin d'après-midi) à la mosquée d'Amr ibn al-As. Cette mosquée à portique est le plus ancien monument islamique d'Egypte puisque son origine remonte à 641 ou 642 donc aux tout premiers temps de l'Islam. Elle a été reconstruite et agrandie depuis (au XVe s. en particulier).

    LE CAIRE - mosquée d'Amr ibn al-As.
    Mosquée d'Amr ibn al-As (VIIe s.)

    En parlant de religion, notre guide, non voilée, insiste pour nous convaincre qu'à ses yeux le terme islamisme ne doit pas avoir la connotation extrémiste que nous lui accordons. Pourtant ce courant religieux, représenté dans ce pays par les Frères Musulmans, prône ni plus ni moins un retour à la lettre du Coran. Et dans le même temps, notre guide s'épanche sur les réalisations "socialistes" de Nasser et de ses successeurs et sur la scolarisation des filles ! sans ajouter que plus de 90% des jeunes filles égyptiennes subissent encore l'excision et que plus du tiers d'entre elles approuvent cette pratique d'un autre temps...





    Puis c'est l'envol vers d'autres merveilles, vers Abou Simbel, à près de 900 km au sud, au-delà du Tropique du cancer, presque à la frontière du Soudan...



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