Passez la souris sur la carte... XI'AN
2 journées à XI'AN
Armée de terre,
Grande Pagode de l'Oie Sauvage, spectacle Tang (1)
Musée du Shaanxi, Mosquée, Tumulus de Liu Qi   (2)

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XI'AN, la ville...

La ville de 3 ou 8 (???) millions d'habitants (dont 100 000 de la minorité musulmane des Hui) s'enorgueillit du plus riche passé de toutes les villes chinoises. Le site avait déjà été occupé dès le néolithique (faïences de la culture yangshao).
Mais surtout, elle fut douze fois capitale royale et impériale pendant plus de 1000 ans, du IIe s. av. J-C jusqu'au Xe s. de notre ère.
En 221 avant l'ère chrétienne, le petit Etat Qin né ici, réussit à unifier la Chine sous l'autorité de son roi Zheng qui prit le titre impérial de Qin Shihuang Di ("le Premier Auguste Souverain") et lança par ailleurs la construction de la Grande Muraille.

La vieille ville actuelle avec ses imposants remparts percés d'une énorme porte fut érigée par les Ming au XIVe s. sur les vestiges de l'ancienne Chang'an (VIIe au Xe s.) de la dynastie des Tang, autour de la Tour de la Cloche, à la croisée des deux grandes avenues. La ville est tracée au cordeau selon un axe principal nord-sud, comme Pékin, avec un réseau de rue en damier.

A l'époque des Tang, c'était la capitale de l'empire mais aussi la plus grande ville du monde puisqu'elle abritait un million d'habitants ! C'était le point de départ de la Route de la Soie (la technique d'élevage et de fabrication fut longtemps tenue secrète). Elle rivalisait en prestige avec Rome et Byzance!

La pagode de la Grande Oie Sauvage datant des Tang (648 ou 652 et reconstruite en 1580) fut construite pour abriter les textes sacrés du bouddhisme rapportés d'Inde par le moine Xuan Zang.
C'est l'époque où la ville reçut 12 ambassades du Japon confirmant une volonté de sinisation de ce pays: création de villes (sur le modèle de Xi'an), palais, religion (bouddhisme) et philosophie (confucianisme), organisation administrative et politique, écriture idéographique, arts...

La région de Xi'an est un véritable musée à ciel ouvert avec quelques 167 nécropoles dont 73 impériales et c'est donc surtout sous terre que se trouvent les témoignages de son prestigieux passé.

 

...et les "fouilles,
L'ARMEE DE TERRE CUITE :

L'armée de soldats de terre cuite enterrée, vieille de plus de 2 200 ans, fut mise à jour fortuitement par des paysans creusant un puits, en 1974 seulement, près du tombeau de Qin Shi Huang Di ("l'empereur jaune des Qin"), premier empereur de Chine dont on vient de parler dans l'encart précédent.

Cet empereur comme tous les anciens souverains des grands empires à travers le monde avait le souci non seulement de graver son souvenir pour la postérité terrestre mais d'assurer sa survie dans l'au-delà.

Ce chantier pharaonique en témoigne de même que la ferveur impériale accordée depuis cette époque à la péninsule du Shandong, à un millier de kilomètres de là. Cette péninsule s'avance à l'es dans le Mer de Chine, en direction du soleil levant, gage de renaissance perpétuelle sinon d'éternité. Berceau des très anciennes dynastie, c'est dans la région que se trouve la montagne la plus sacrée de Chine, c'est là que poussent des plantes médicinales aux pouvoirs magiques, c'est de là (Penglaï) que Qin Shi Huang Di aurait envoyé en direction de la Corée, une expédition maritime de jeunes gens vierges, "les Immortels", à la recherche d'un élixir d'éternité.

Ce site exceptionnel pillé et incendié du vivant de l'empereur ou quelques années après sa mort tomba donc
dans l'oubli pendant plus de 2 millénaires!
Ce n'est que l'une des nombreuses nécropoles de la région et, comme les autres, non encore fouillée. Elles seraient piégées depuis l'origine (leurres, pièges au mercure...) et sont encore
jalousement gardées. Le contrôle des Pouvoirs Publics est tel que toute personne qui creuse le sol (paysans, promoteurs...) évite de le faire trop profondément de peur de tomber sur des vestiges!

Le premier site s'étend sur 210 m par 60 m et n'a pas encore livré tous ses secrets.
Plus de 7000 guerriers avec leurs chevaux, leurs armes (10 000!) en terre cuite,
grandeur nature, et parfois leurs chars en bois ou en bronze, se trouvent dans ces fosses représentant un témoignage historique inestimable. Les armes véritables bien affûtées (pointes de flèches chromées) dont ils étaient équipés, du moins celles qui avaient échappé aux pilleurs, ont été retirées (on n'est jamais trop prudent!).
Trois jours après avoir déblayé les premières fouilles, les couleurs qui recouvraient les soldats ont hélas disparu au contact de l'air.

Bien alignés, dans leur souterrain de 5 à 7 m. de profondeur, en formation de combat répartis en 11 galeries et 38 colonnes, les guerriers font face à l'ouest (où meurt le soleil et où résident les ennemis de l'empereur). Chaque personnage arbore une expression ou un visage différents.
Les statues ont été cuites à 900°, ce qui implique une grande maîtrise pour réussir des pièces de cette taille.
Les archéologues ont redonné un air martial aux premiers rangs de combattants mais lors de la découverte, tout cela avait plutôt l'air d'une armée vaincue avec des corps gisant pêle-mêle face contre terre et souvent sans tête comme sur un champ de bataille...

Cette réalisation titanesque, faite du vivant du souverain
(dès l'âge de 14 ans!), aurait employé 120 000 (700 000 personnes selon d'autres ???) terrassiers et artisans et nécessité 36 ans le labeur (ou un demi-siècle: de 259 à 210 avant J- C ?).

Ce site exceptionnel est classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO
en 1987.

 



ASTRONOMIE et ASTROLOGIE :

LE CALENDRIER CHINOIS

Le temps des Chinois est rythmé par la LUNE donc avec des variations de quelques semaines d'une année à l'autre.
L'année commence entre le 21 janvier et le 19 février et, en raison de la durée du cycle lunaire (29 jours 12 heures 44 secondes), certaines années comptent donc 13 mois comme c'est le cas en 2008.

Il se déroule selon un cycle de douze années symbolisées par un ANIMAL différent.
A noter que les Chinois ont également divisé la journée en deux périodes de douze heures dénommées par les noms des mêmes douze animaux symboliques.

Le point d'orgue est l'année du dragon, animal mythique fabuleux symbole de l'empereur dont il est bon de se prévaloir. La prochaine débutera en 2012. Elle sera suivie par le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien, le cochon, le rat, le buffle, le tigre et enfin le lièvre parfois remplacé par le lapin... A propos de ce dernier animal, il est assez drôle de signaler la variante vietnamienne que le remplace par le chat au grand dommage de l'animal qui est chassé (au sens de gibier!) pour la circonstance...

Mais dans l'ordre protocolaire le premier signe est celui du RAT (shu) qui s'applique actuellement, en 2008. Dans une course s’achevant par la traversée d’une rivière, le boeuf qui transportait le rat entre ses cornes vit ce dernier sauter à terre et ainsi le devancer. C’est pourquoi il est le premier signe.
Le Rat, premier des animaux par son intelligence, incarne la ruse et le charme (c'est un signe yang, masculin). En 2008, l'année du rat a débuté le 7 février de notre calendrier.

A l'animal sont associés cinq ELEMENTS qui influencent deux années consécutives: métal, eau, bois, feu et terre (tu). Il y a donc retour des éléments sur un cycle de 10 années.

Finalement le "8" de cette année n'est pas aussi favorable que ça à la Chine, du moins jusqu'aux JO (neige et froid dans le sud en février, révolte des Tibétains et menaces de boycott des JO au début du printemps, séisme meurtrier, trombe sd'eau et inondations pour la suite du printemps...).

L'année 2008 commence sa phase biennale avec le dernier des éléments, la TERRE, associé à la couleur jaune/ocre et dont la première année est également de caractéristique yang. C'est l’élément de la stabilité et de la conservation par excellence. On l’associe à la planète Saturne. Il représente l’esprit pratique et la logique qui s’exprime au travers des, pensées, des paroles et des actions.

Petit aveu: votre serviteur a donc l'honneur d'être un Rat de Terre (un rat des champs c'est mieux qu'un rat d'égout)...

Au fil des ans, animaux et éléments de référence vont donc se combiner de différentes manière... sur un cycle long de 60 ans, anniversaire important puisque l'on se retrouve alors dans la configuration de l'année de sa naissance.
Après quoi les deux cycles repartent...

Au Japon, l'anniversaire des soixante ans est fêté par une cérémonie appelée kanreki (achèvement du calendrier).

Hé bien! Dommage que votre serviteur ne soit pas nippon.


A noter que dans la tradition du sud de la Chine, la période de la grossesse était prise en compte dans l'âge d'une personne ! Ici, l'âge était gage de sagesse, donc ajouter ainsi une année était un avantage.


A
UTRE ASPECT DE L' ASTROLOGIE

Outre au calendrier, dans l'ancien monde sinisé donc pas seulement dans le milieu paysan, on accordait une grande importance aux astrologues ou géomanciens et à la divination par le Yijing ( [Yi King]).
Ce système divinatoire d'origine chinoise qui remonte à la fin du premier millénaire avant J - C repose sur huit trigrammes, chacun étant composé d’une combinaison de trois lignes superposées soit pleines, soit brisées.
La combinaison au hasard de deux trigrammes donne des hexagrammes dont les possibilités combinatoires donnent soixante-quatre variantes.
Ces nombres déterminent si un trait est yin ou yang (le taiji élément important de la symbolique chinoise), s'il est "au repos" ou "mobile" (sur le point de se transformer en son opposé).

On recourait au géomancien ou à l'astrologue pour l'emplacement, l’orientation lors de la construction d'un édifice ou d’une maison et pour la disposition du mobilier (le lit en particulier). Il en était de même pour une sépulture. On y recourait encore pour choisir une fiancée à son fils ou pour fixer le jour des fiançailles.
Une bonne gratification préalable pouvait rendre la prédiction (à défaut du sort) favorable à ses désirs...


ET LES FEMMES AUX DENTS NOIRES ET PIEDS BANDES ?

Cette ancienne coutume se pratiquait dans tout le monde sinisé, y compris dans le nord du Vietnam mais aussi en Corée et au Japon. Il faut en parler au passé.

Cette "coloration" se faisait à l'aide de décoctions tirées de plantes. Cette pratique était douloureuse et empêchait le "patiente" de s'alimenter normalement pendant une dizaine de jours.
Quelle était la finalité de cette pratique? Essentiellement esthétique (!), ce qui ne laisse pas de surprendre au regard de nos critères occidentaux... Accessoirement, cela aurait protégé des caries.

Bref, on ne comprend pas pourquoi les hommes, eux, se privaient de tels atouts (voire, atours?)!

En revanche, il paraît que dans certaines contrées de Chine, on pourrait encore voir de très anciennes femmes aux pieds bandés!.


 

 

Partis plus tôt que prévu la veille, cela ne nous a pas empêchés d'arriver plus tard à destination! Allez comprendre... Il est vrai que nous sommes dans la semaine du 1er mai où les Chinois ont l'habitude de prendre quelques jours de congés.

Pendant un interminable trajet de nuit de 14 heures, notre train nous a fait parcourir seulement quelque 650 km depuis Taiyuan et nous arrivons à Xi'An seulement à 8 h15, soit avec un retard de 45 minutes sur l'horaire prévu au départ. Il est vrai qu'à plusieurs reprises et surtout depuis l'aube, le train s'est arrêté sur des voies de garage pour laisser passer des trains apparemment plus rapides. Mais il faut mieux prendre son temps que d'avoir un déraillement pour excès de vitesse comme cela vient justement de se produire sur la ligne Pékin/Qingdao, évènement qui nous met en émoi puisque notre fille qui doit nous rejoindre bientôt est amenée à l'emprunter de temps à autre...
Il faisait encore nuit quand nous avons dû franchir le Fleuve Jaune et l'aurore nous montre toujours un paysage de loess parfois raviné par l'érosion, des cultures et des productions maraîchères. R
égion de maïsiculture aux vastes parcelles sur les plateaux de terre fertile. Dans ce sol friable, de nombreuses maisons troglodytes ont été aménagées. Des collines animent le paysage mais certaines sont artificielles car il s'agit de tertres dissimulant des sépultures impériales comme on le verra.

Dans des coins de champs apparemment délaissés, plus rarement en plein milieu, on peut voir de petits tertres avec une stèle plantée au pied, en direction du sud. Tertres d'autant plus visibles qu'ils sont surmontés d'un bâton auquel sont accrochées des sortes de guirlandes brillantes en papier aluminisé. Ce sont des inhumations faites dans la tradition chinoise selon laquelle il fallait enterrer le défunt pour qu'il puisse se réincarner (tout comme au nord du Vietnam) et les citadins se débrouillaient donc pour avoir un petit lopin à la campagne pour leur dernier repos. Compte tenu de la densité dans l'est de la Chine, cette pratique est interdite et remplacée par celle de la crémation mais les paysans continuent toujours, plus ou moins clandestinement, à enterrer leurs défunts. Quant aux guirlandes qui ornent les tombes, elles ont été placées là il y trois semaines environ à l'occasion de le Fête des Ancêtres, commémoration nouvellement remise en honneur dans ce pays.

Après avoir traversé des faubourgs bien tristes, comme c'est souvent le cas au long des voies ferrées, ici comme ailleurs, nous arrivons à XI'AN, l'ancienne capitale de l'Empire, en fait ancienne capitale des six dynasties, au coeur du pays (1500 km de la côte). Cette région fertile du Shaanxi (avec 2 A, à ne pas confondre avec la province voisine du Shanxi d'où nous arrivons), arrosée par un affluent du Fleuve Jaune, était déjà occupée par l'homme il y a un million d'années.

Les noms chinois

Les Chinois, y compris dans les minorités ont utilisé 22 000 patronymes (monosyllabiques, rappelons-le) dont 12 000 pour les Han depuis 5 millénaires.
La raréfaction des noms chinois survint en fait lorsque les Chinois qui n’étaient pas des Han cherchèrent à s’intégrer à cette culture et abandonnèrent leurs noms pour adopter ceux des Han.
Selon les sources, il n'existerait plus que 1 600, 3 500 ou 4 000 patronymes chinois?
Les 100 premiers noms couvrent 87 % de la population et les 19 plus populaires couvrent la moitié de la population.
Les patronymes les plus répandus sont , dans l'ordre, Li, Wang et Zhang (ou Chang) respectivement avec 7,9 %, 7,4 % et 7,1 % du total, soit 270 millions de personnes.

Pour faire face aux problèmes d'homonymie, une réforme a été envisagée afin de permettre la création de nouveaux patronymes bisyllabiques (par mixage des noms des parents!).

Cette fois nous ne sommes pas accueillis sur les quais mais à la sortie de la gare par Mademoiselle Li (prénommée Yuan), notre guide pour deux jours. Cadette d'une famille, ses parents ont dû s'acquitter lors de sa naissance d'une amende de 1 000 € (5000 yuans) au titre d'infraction à la législation sur l'enfant unique.
Elle a suivi 5 années d'enseignement du français à l'université de Wuhan (province voisine du Hubei) qui bénéficie de la forte présence française liée à l'industrie automobile (PSA notamment). Agée de 25 ans, elle travaille depuis deux ans et a eu l'occasion de conduire des touristes sur des circuits classiques à travers diverses contrées chinoises.

Le patronyme LI est le plus répandu avant ceux de Wang et Chang.

L'origine de sa famille remonte à la dynastie des Tang où elle occupait une position mandarinale mais elle tomba en disgrâce par la suite.
Beaucoup plus récemment, pendant la Révolution Culturelle, son père qui était professeur fut envoyé travailler dans les champs comme nombre d'intellectuels.


XI'AN :  (8 millions d'habitants ou 3 comme on le lit ailleurs ?)

Fiche Xi'an

La ville qui abrite 100 000 personnes de la minorité musulmane des Hui s'enorgueillit du plus riche passé de toutes les villes chinoises. Le site avait déjà été occupé dès le néolithique (faïences de la culture yangshao).

Mais surtout, elle fut douze fois capitale royale et impériale pendant plus de 1000 ans (sous les Qin, les Han et les Tang), du IIIe s. av. J-C jusqu'au Xe s. de notre ère.
En 221 avant l'ère chrétienne, le petit Etat Qin né ici, réussit à unifier la Chine sous l'autorité de son roi Zheng qui prit le titre impérial de
Qin Shihuang Di ("le Premier Auguste Souverain") et lança par ailleurs la construction de la Grande Muraille.
Aujourd'hui c'est une grande ville administrative et industrielle et le prix de l'immobilier y est en moyenne de 1000€/m². C'est aussi la troisième ville universitaire de Chine après Pékin et Shanghai. D'immenses quartiers modernes se sont développés au-delà de l'ancienne ville fortifiée. La modernité se voit dans la réalisation
d'un métro et dans un parc automobile important mais qualitativement plus diversifié toutefois qu'à Pékin. On voit des plus petits modèles de voitures et surtout des représentantes des quelques 15 marques chinoises (Dongfeng notamment). Xi'An est aussi la capitale de la conquête spatiale chinoise...

La région de Xi'an est un véritable musée à ciel ouvert avec quelques 167 nécropoles dont 73 impériales et c'est donc surtout sous terre que se trouvent les témoignages de son prestigieux passé car les immenses et fastueux palais en bois ont évidemment disparus. C'est le cas du fameux palais Weiyang ("infini") qui couvrait près de 7 fois la surface de la Cité Interdite soit prés de 500 hectares et qui subsista quand même pluss de mille ans (de -200 à 900) mais fut finalement brûlé par des envahisseurs.

En quittant la gare et en traînant nos bagages vers un parking assez éloigné où nous attend un minibus, on peut apercevoir les hauts (12 m) et longs remparts Ming de la ville qui se déploient (sur 38 km) selon un plan proche du carré mais notre guide n'en fait même pas mention...


Transfert au New Henderson Hotel**(*) dans un quartier de la ville nouvelle.
Petit déjeuner tardif à l'hôtel.

L'hôtel est un grand bâtiment situé sur la West Second Ring Road, c'est tout dire sur sa situation excentrée...
Des immeubles résidentiels voisins se protègent derrière une palissade et leur accès est contrôlé par des vigiles.

En individuel, le programme de visite de notre journée (Armée Enterrée, Grande Pagode de l'Oie Sauvage) revient à 50€ par personne, auxquels il faut ajouter 30€ pour le spectacle de danses suivi du dîner de raviolis.

Pour visiter l'Armée Enterrée de terre cuite, il faut se rendre dans le district de Lintong, à l'est de Xi'an, à une quarantaine de kilomètres.

L'armée de soldats de terre cuite enterrée, vieille de plus de 2 200 ans, fut mise à jour fortuitement par des paysans creusant un puits, en 1974 seulement, près du tombeau de "l'empereur jaune des Qin", Qin Shi Huang Di, premier empereur de Chine (il a vécu de - 259 à - 210).
Cette découverte fit le bonheur du paysans que les autorités exhibent en quelques grandes occasions comme faire valoir. Il faut noter que la Chine ne s'rst engagée dans l'archéologie que tardivement,  à partir des années 1920, et aucune tombe impériale n'a encore été fouillée complètement.

Cette réalisation titanesque, faite du vivant du souverain
(le prince Zheng accédant au trône à l'age de 13 ans, il l'engagea dès l'année suivante!), aurait employé 700 000 (500 000 selon d'autres ???) terrassiers et artisans et nécessité 36 (ou 38 voire 50) ans le labeur. Il en avait engagé autant pour la construction de son palais de Xianyang (proche de l'actuelle Xi'an, la capitale disparut dans les flammes à la fin de ce premier empire).
Pour réaliser ce projet pharaonique, l'empereur,
après avoir unifié l'Empire, fit s'installer 120 000 familles (30 000 selon d'autres ???) des royaumes vaincus dans la capitale des Qin, toute proche de l'actuelle Xi'an mais aujourd'hui disparue.
Sous son règne (il exerça vraiment le pouvoir à partir de 22 ans), ce même empereur employa également un autre million de travailleurs pour édifier la fameuse Grande Muraille, à un millier de kilomètres d'ici, plus au nord...
La Chine lui doit l'unification des Sept Royaumes (réalisée en - 221) qui se combattaient depuis des siècles, l'unification des poids et mesures, de la langue écrite classique et du système monétaire.
Mais les fils ne sont pas toujours dignes des pères, aussi prestigieux fussent-ils. Après la mort de
Qin Shi Huang, le premier empire et le plus court de l'histoire chinoise, ne survécut que 4 années (jusqu'en - 206) car son fils fut destitué la suite d'un soulèvement de paysans. Les rêves de grandeur (et une armée de un million de soldats soit 10% de la population) avaient pesé trop lourdement sur les humbles... Il fallut faire place à la dynastie des Han.

Après deux années de fouilles, en 1976, on savait que le site de 20 000 m²comportait trois fosses contenant quelque 8 000 statues de guerriers et de chevaux en terre cuite ainsi que les vestiges d'une centaines de chars en bois.
Ce site exceptionnel est classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1987
.


Le site funéraire voulu par Qin Shi Huang Di obéit aux lois de la géomancie (feng shui) et est donc organisé selon un axe nord/sud avec les montagnes au nord et une rivière au sud. Son armée est disposée à l'ouest, symboliquement pour faire face aux forces maléfiques du crépuscule et de la mort mais aussi aux peuples hostiles installés à l'ouest du jeune empire tandis que son tumulus, distant de1500 m, est installé à l'est, direction cardinale du soleil qui renaît chaque jour. Ce tumulus a un volume supérieur à celui de la pyramide de Kéops.
Déjà l'empereur était préoccupé par le souci de l'immortalité et plus tard il envoya même une expédition maritime, depuis la péninsule du Shandong, à la recherche d'un élixir d'immortalité.

Quoi qu'il en soit, il prit beaucoup de précautions pour la réalisation de son tumulus. Les ouvriers qui y avaient travaillé furent exécutés et la légende veut que divers pièges y attendent les violeurs de sépultures (le cercueil reposerait sur du mercure, des arbalètes y seraient aussi bandées)... Bon thème pour un prochain Indiana Jones!
Mais ce sont plutôt des obstacles d'ordre culturel (respect des sépultures des ancêtres surtout de celle du premier empereur) ou politique qui empêchent d'engager des fouilles directes du tumulus. On se contente pour l'instant de sondages et d'investigations par divers procédés techniques (scanner...).


L
ES "FOUILLES" -9€ pour la visite des 3 fosses.

et sur mon blog favori...

Les galeries étaient recouvertes de plafonds soutenu par des poutres (on en voit la trace) qui supportaient le sol dissimulant les tranchées où se tenaient les colonnes de soldats. Des dommages divers ont altéré le site: du vivant de Qin Shi Huang Di, les fosses furent l'objet de pillages pour se procurer des armes par des populations affamées en raison des dépenses impériales (outre sa nécropole, il fit également construire la Grande Muraille comme on l'a déjà indiqué par ailleurs) et à cette occasion les pilleurs mettaient le feu. Plus tard, s'ajoutant aux dégâts dus à l'humidité, les fosses ont subi des dégradations lorsqu'elles ont été utilisées comme nécropole par les paysans du coin.
Les armes réelles qui restaient lors des fouilles ont été enlevées. On n'est jamais trop prudent!
Les armes de bronze avaient été affûtées et ciselées après le moulage d'un bronze fait d'un alliage idéal de cuivre et d'étain pour obtenir dureté et résistance. Quant aux pointes de flèche, du plomb rentre dans l'alliage ce qui les rend d'autant plus dangereuses (toxicité). De nombreuses armes sont restées in oxydées et très tranchantes car recouvertes d'une mince couche d'oxyde de chrome (il fallut attendre presque deux millénaires pour que cette technique soit connue en Occident )..

Cette réalisation est un exploit par son gigantisme et par sa qualité. Maîtrise de la technique de la terre cuite (à 900°) sur des pièces de cette importance (notamment pour les chevaux) qui étaient formées d'éléments assemblés. Sens artistique dans le rendu des détails vestimentaires et les visages expressifs et tous différents. Il faut dire que les soldats du jeune empire étaient originaires de différentes provinces.

En basse saison touristique, les fouilles se poursuivent.


Dans les halls des fosses 2 et 3, des vitrines présentent quelques beaux spécimens de soldats. Le site compte en tout 180 fosses, plusou moins grandes,et seulement la moitié ont été ouvertes.


La fosse n°1 a été dégagée en 1974 après la découverte fortuite du site par trois paysans qui labouraient leurs champs. Elle occupe un espace de 14 000 m² et fut ouverte aux visites dès 1979. Des 6000 fantassins de la massive infanterie, un peu plus de 1000 ont été dégagés. Ils sont un peu plus grands que nature (entre 1,75 et 1,96 m) et ils disposaient à l'origine de 10 000 armes vraies. Malheureusement, les très belles couleurs dont ils étaient peints disparurent, paraît-il, en trois jours au contact de l'air. C'est pourquoi les fouilles sont inachevées et que certaines parties sont protégées par des bâches.

Cette armée est disposée en ordre de bataille dans 11 galeries sur 9 colonnes protégées sur les côtés par des files de flancs-gardes. Une avant-garde sur trois rangs les précèdent. A la tête des colonnes on trouvait des chars de combat en bois qui ont disparu du fait de l'humidité ou des incendies mais on voit encore la trace d'une roue de chariot tombée à terre et dont l'argile a gardé l'empreinte) et des archers (genou à terre).

 
 
 
XI'AN - L'armée de terre cuite (la grande fosse)

La fosse n°2 aux 1000 soldats fut repérée en 1976, dégagée en 1980 et ouverte aux visites en 1994. Plus profonde et plus endommagée (traces d'incendies), elle n'en est que plus saisissante avec son spectacle désordonné de statues renversées et brisées. Un vrai champ de bataille!
On y voit une partie de quatre corps d'armées formés d'archers, de chariots de combat, de cavalerie et d'infanterie. On peut apprécier la statuaire grâce aux exemples mis en vitrines: archer debout, arbalétrier avec le genou à terre, le palefrenier tenant les rênes de son cheval, des officiers...

 

La fosse n°3 fut découverte également dans les années 1970 et ouverte aux visites dès 1989. C'est le quartier général. Outre une soixantaine de statues d'officiers supérieurs (on les distingue par leur coiffe plus importante et par le fait qu'ils portaient des armes d'apparat). On a dégagé également un quadrige de l'état-major.

Une quatrième fosse avait été prévue mais ne fut pas réalisée en raison de la mort prématurée (maladie) de l'empereur...

Des personnalités de renommée internationale ont visité ce site, par exemple notre Chirac (qui considère ce site comme "la huitième merveille du monde") ou encore la famille Clinton qui a eu le privilège de descendre dans une fosse...

 

  
XI'AN - L'armée de terre cuite (fosses n° 2 et 3) et musée.


Au sous-sol bu bâtiment voisin (boutiques, restaurants et expositions) construit par l'UNESCO en 1999 sont exposés deux chariots de bronze (avec des rênes en argent et en or) à l'échelle 1/2. Ils furent découverts en 1980 dans un sarcophage de bois très endommagé trouvé à proximité du tumulus où est enterré l'empereur.
Une fois reconstitués, ils nous présentent un char d'inspection muni d'un dais (un grand parapluie) que l'on pouvait déployer à l'aide d'une manivelle tandis que le ''char de confort'' destiné aux déplacements de la famille impériale disposait en outre d'eau froide et d'eau chaude à l'intérieur! Ce dernier est formé de 3462 pièces dont un millier sont en or ou en argent. Des décors sont réalisés avec des fils de cuivre d'un demi-millimètre de diamètre ce qui suppose une maîtrise parfaite de la technique du filage et de la soudure.

 
XI'AN - Les chariot de bronze de l'Armée Enterrée

A propos de nouilles et de raviolis...

Contrairement à ce que dit la légende, ce n'est pas Marco Polo qui aurait rapporté de Chine la recette de ces spécialités au Moyen-âge.

Peut-être sont-elles plutôt d'origine arabe (donc diffusion d'un bout à l'autre de la Route de la Soie).

Déjeuner dans un restaurant du site, spécialisé dans les pâtes: raviolis et nouilles.


Spectacle intéressant que la fabrication de ces dernières avec une pâte étirée et repliée plusieurs fois sur elle-même...

 
XI'AN - Les fameuses nouilles et bien autres choses encore...

Après-midi un peu creux mais sous un ciel radieux...

Grande pagode de l'Oie Sauvage, encore désignée sous le nom de Pagode de la Grande Oie Sauvage, Da Yan (3€ pour visiter l'intérieur mais nous nous contenterons de l'extérieur).
Elle se situe au sud de l'ancienne ville. Cette pagode à plan carré témoigne de l'arrivée du bouddhisme dans le pays et c'est l'emblème de la ville avec sa tour de brique de 64 m (ou 74?, une fois de plus les chiffres sont discordants) de 7 étages (5 autres étages ajoutés au VIIIe s. ont disparu depuis).
A proximité, une grande place avec fontaine musicale a été aménagée dans le cadre de la rénovation urbaine de tout ce quartier conduite à partir de 2004.
La pagode évoque le périple légendaire du moine Xuanzang parti étudier près de 20 ans en Inde afin de recueillir le canon bouddhique afin de le traduire en chinois. Assailli par des démons qui voulaient contrarier son projet, c'est par le vol d'une oie sauvage qu'il fut guidé vers sa destination. Peu après son retour, en 647, cette pagode fut érigée en son honneur par la volonté de l'empereur. Elle fut restaurée au XVIe s. à l'époque où les Ming dotaient la ville de ses imposantes fortifications.

Pour meubler le temps, Li se contente de nous conduire dans un pavillon où une frise en bas-relief racontant la vie de Sakyamuni (le Bouddha historique) a été créée récemment à l'initiative des autorités qui n'ont pas lésiné avec ces riches sculptures en jade de diverses couleurs.
Et en attendant la soirée, nous nous contentons de bavarder confortablement installés à l'ombre d'un kiosque voisin.

   
XI'AN - Grande Pagode de l'Oie Sauvage

 

 

 

 


En soirée, le ciel se peuple de
centaines de ballons-lampions ou de lampions volants rouges et de quelques cerfs-volants...

 

 


S
pectacle de la cour des Tang au Shaanxi Grand Opera House.

Scènes se déroulant dans des jardins romantiques à l'ombre de pagodes, grandes envolées de longues manches flottantes...

Danses et chants au son de la musique traditionnelle.

La musique traditionnelle chinoise nous semble dissonante (intervalle entre les notes) car il s'agit d'une musique modale très différente de nos gammes occidentales modernes.

Trois familles d'instruments sont utilisées.
Pour les cordes, le zheng, sorte de cithare sur caisse à chevalets mobiles, à cordes en soie (apparenté au koto japonais), le qin, sorte de luth à 7 cordes, la pipa, sorte de guitare et le huqin, sorte de violon (le erhru n'a que 2 cordes). Pour les vents, le di, sorte de flute traversière à 8 trous, le xiao, flûte droite et le sheng qui peut émettre jusqu'à 4 sons simultanés. Enfin les percussions si facilement repérables dans la musique chinoise: les cloches, gongs, tambours et cymbales et xylophones.
Le métier de musicien était considéré comme vil dans la tradition (comme chez nous celui de comédien).

Le spectacle comporte 10 pièces. Il s'agit d'oeuvres qui étaient présentées à la cour impériale (VIIe-VIIIe s.) ou lors de cérémonies rituelles ou correspondaient encore à des moments festifs populaires (pièces 6, 7 et 9). La beauté des ballets est accrue par les costumes brodés aux longues manches qui se déploient et se replient donnant amplitude et grâce aérienne aux mouvements des danseuses.

  
XI'AN - spectacle de danses, musiques et chants de la Cour des Tang

Les JIAOZI ou "raviolis chinois"

Ne pas confondre avec les baozi...

On les connaît souvent les JIAOZI (jiao: boule et zi: petite) sous le nom de raviolis chinois. Les jiaozi sont une des principales nourritures de la Fête du printemps ou Nouvel An chinois.
Ils diffèrent des baozi décrits plus loin en ce qu'ils sont faits d'une pâte sans levure, que les boules de pâte plus petites sont aplaties en cercles de 5-6 cm qui, une fois garnis, sont repliés en deux formant alors des demi-cercles. Ils sont généralement bouillis pendant environ 30 minutes (à un seul bouillon ou à plusieurs) mais il existe des préparations à la vapeur ou même en friture. Au moment de les déguster, on trempe généralement les jiaozi dans du vinaigre ou un mélange vinaigre et sauce soja.
Ils sont également appréciés en Corée et au Japon (gyoza).

et les baozi alors...

Les baozi (bao: sac, paquet, enveloppe et zi:petit) sont de petits pains farcis cuits à la vapeur et très appréciés dans la cuisine chinoise.

Différents types de farce à base de viande ou de légumes sont enveloppés dans une sorte de pâte levée (jusqu'à une demie journée) à base de farine de blé puis l'ensemble est cuit à la vapeur pendant 10 à 15 minutes. Ils peuvent également être fourrés de purée de haricots rouges ou de crème de lotus, comme le gâteau de lune (à l'occasion de la fête de la mi-automne ou fête de la lune).
Les baozi sont souvent dégustés au petit-déjeuner.


Pour les confectionner, il faut prendre une petite boule de pâte, l'aplatir dans la pomme de la main gauche en une sorte de galette de 10-12 cm et y mettre une bonne cuillère de farce. La pâte étant très élastique, il ne faut pas hésiter à tirer dessus. Après garnissage avec la farce, les bords sont repliés vers le haut pour sceller la pâte. Les déposer sur un support fariné pour éviter qu'ils collent. Pour la cuisson dans le panier de bamabou, mettre les baozi sur des feuilles de lotus, parapyrus ou autre, afin qu'ils ne collent pas au panier. Si la saveur ne satisfait pas le palais, on peut utiliser la sauce des jiaozi.

A l'instigation de LI, notre dîner en ville se transforme en dîner de raviolis servi dans le théâtre même, à l'issue de spectacle.
Copieux supplément de ...8€ quand même!

Les raviolis sont la spécialité de Xi'an et on nous en sert 17 variétés, cuits à la vapeur dans des paniers de bambou.
Ils sont petits mais leur forme évoque le contenu de la farce: canard, porc, poisson, légumes divers... parfois, place à l'imagination!

   
XI'AN - banquet de minis baozi ou raviolis chinois "sculptés"


Nuit au New Henderson Hotel**(*) où le chauffeur nous reconduit sans la guide rentrée directement chez elle.

Hôtel de 112 chambres, ouvert récemment dans un quartier populaire, à 10 minutes du centre: déjà WC bouchés, fissures diverses sur les murs et plafonds...


Fiche Xi'an

Petit-déjeuner.


En individuel, le programme de visites de notre jouréne reviendrait à 50€ par personne pour le Musée, les remparts, la Grande Mosquée... auxquels il faudrait ajouter 40€ pour le tombeau de Jing Di.

Musée historique du Shaanxi -3,5€- de Xian.

et sur mon blog favori...

On y expose admirablement depuis 1992 une multitude d'objets (40 000 pièces) provenant des sites archéologiques des environs, en particulier de très belles fresques et une collection d'objets funéraires qui ornaient les nécropoles princières.
Les pièces présentées remontent à la préhistoire (âge du bronze et du fer) et à l'antiquité avec des ustensiles de terre cuite ou de métal tripodes (dont une impressionnante grande urne de bronze) datant des XIe-Xe s. avant J-C. (dynastie des Zhou). Des armes occupent diverses vitrines... Beaucoup de pièces portent des calligraphies des anciens styles de l'écriture chinoise primitive.
Viennent ensuite des céramiques plus élaborées: porcelaines et céladons et des pièces d'orfèvrerie... Des statuettes en jade de différentes couleurs notamment... et aussi la pièce la plus précieuse du musée, un coupe en forme de corne, en agate d'une couleur rouge très rare, datant de l'époque Tang (618-907) et provenant probablement de l'artisanat parthe (Perse).
Des cartes ou maquettes pédagogiques montrent les diverses variantes terrestres ou maritimes de la Route de la Soie et la diffusion de la technique de fabrication du papier depuis la Chine au Ier s. jusqu'en Europe aux XVe-XVIes. (ce pays nous a transmis aussi la boussole, la poudre à canon, le collier de traction pour le cheval ou le gouvernail).

  
 
XI'AN - Musée historique du Shaanxi



De là nous passons dans un magasin de vente d'objets de jade. On se rend compte que le jade n'est pas seulement vert (en Thaïlande, le fameux Bouddha dit d'Emeraude du Palais Royal de Bangkok est fait de ce type de jade) mais qu'il peut prendre toutes sortes de couleurs (blanc, ivoire, rose, rouge, brun...) et de veinages. On ne l'utilise pas qu'en joaillerie car on le sculpte aussi pour façonner divers objets décoratifs parfois imposants: vases, statues.
Le coût de certaines pièces est astronomique (des dizaines de milliers d'euros). Dans le petit atelier annexé au magasin, on peut admirer le travail minutieux de sculpture par fraisage pour la réalisation, par des espaces évidés, d'impossibles mais pourtant bien réelles boules emboîtées (jusqu'à 5 ou 6), des sortes de boules gigognes (genre "poupées russes")... bref de vrais casse-tête chinois!

 

Déjeuner de fondue chinoise dans le restaurant jouxtant le musée.
Rien de bien particulier à souligner sinon le fait que c'est amusant mais que ça peut être dangereux et, comme il faut faire tout soi-même et que ça peut être compliqué (comme ressortir avc les baguettes des nouilles de l'eau bouillante), finalement on mange léger: légumes verts, fines tranches de viande de porc, boeuf et mouton...

Il n'est pas dans les bonnes manières de parler des commodités lorsque l'on est à table. Tant pis! C'est toujours dans ces moments là que le sujet vient sur ...le tapis.
Dans l'ensemble, jusqu'à maintenant nous n'avons pas encore été confrontés aux toilettes chinoises traditionnelles dont nombre de récits de voyageurs font état, le fameux caniveau sans séparation. Ici, rien de tel. Cependant un épisode cocasse s'est produit ici, vécu par nos dames qui nous l'ont raconté. Un chinoise s'installe sans aucune pudeur dans l'un des cabinets, sans en fermer la porte, et à peine s'est-elle reculottée qu'une autre chinoise s'y engouffre en la bousculant presque.

Il a fallu négocier durement avec LI (et, par son intermédiaire nous dit-elle, avec le chauffeur) pour obtenir que le programme soit peu ou prou respecté et qu'elle nous conduise dans la vieille ville.

Nous ne mettrons pas les pieds sur les remparts (4€) ni dans la Tour du Tambour (3€)...

La ville au tracé en damier est encerclée par des vestiges de ses murailles qui ont survécu aux invasions et à la révolution. Son cosmopolitisme résulte de son passé d'ancienne cité marchande sur la Route de la Soie.

et sur mon blog favori...

Promenade dans les vieux quartiers.
Après nous avoir bien mis en garde sur les dangers (!?) que l'on pouvait courir dans ce quartier, LI se borne à nous déposer à l'entrée du quartier musulman où vivent 30 000 membres de la communauté Hui.
Nous avons quartier libre pendant environ une heure et demie seulement car le Musée que nous devons visiter en fin de journée, sur le trajet de l'aéroport, ferme à 17H.

Enseignes bilingues, quelques femmes avec un foulard et des hommes en calotte blanche, pâtisseries "arabes", galettes, brochettes, farçons enveloppées dans des feuilles de bambou (ou de lotus ? de bananier ?)...
Au pied des murailles, près de la Tour du Tambour (du XIVe s., au début de la dynastie Ming) , se situe un lieu de rencontre des joueurs de majong où l'on sert des galettes, de minuscules brochettes épicées sous des lanternes oranges (surtout en soirée paraît-il) et des pâtisseries à base d'amandes et de sésame...

Puis nous enfonçons dans le souk où sont présentés des souvenirs peu chers et de piètres valeurs (faux cloisonné, éventails, flacons peints de l'intérieur, faux objets anciens et monnaies anciennes...).

  
  
  
XI'AN - quartier musulman, Tour du Tambour


XI'AN- Salle de prières de la Grande Mosquée

Nous nous décidons à visiter la Grande Mosquée (2,5€). C'est un havre avec ses jardins, ses portiques et ses kiosques qui conduisent jusqu'à la salle de prières (où l'on n'a pas accès) qui peut contenir 1000 fidèles (on dit ailleurs que 30 000 fidèles peuvent se rassembler à la mosquée ?! peut-être... mais pas tous dans la salle de prières). On peut admirer des stèles en chinois et des calligraphies en arabe (mais réalises dans l'esprit des idéogrammes et parfois même présentées verticalement!).
Elle fut construite au VIIIe s. (742) à l'initiative d'un empereur Tang puis agrandie et restaurée au cours des dynasties suivantes. C'était un moyen de s'assurer la docilité des Musulmans... L'ensemble couvre 13 000 m² dont la moitié occupé par des constructions. Plus d'un million de visiteurs ont découvert ce monument depuis l'ouverture de la Chine il y a 30 ans.

Dans la première cour, après avoir franchi le portique en bois datant du milieu du XVIIe s., on traverse le pavillon aux 5 salles et l'on parvient à la terrasse supportant le portique de pierre à trois arches (époque Ming). Dans la troisième cour se trouve le pavillon impérial, le bâtiment le plus ancien. Une stèle décrit le mode de calcul du calendrier musulman (calendrier lunaire calculé à partir de la date de l'hégire, la fuite de Mahomet de La Mecque vers Médine en l'an 622). Au milieu de cette cour se dresse une pagode octogonale à trois niveaux, "la Tour de l'Introspection" qui est en fait le très original minaret de la mosquée bien que l'appele à la prière ne se fasse pas de cet endroit. La cour suivante révèle la splendeur du "Pavillon du Dieu Unique" plus connu sous le nom de "Pavillon du Phoenix" car le bâtiment central octogonal et plus élevé, relié aux constructions latérales à plan triangulaire évoque l'oiseau mythique prêt à prendre son envol. Au delà, la vue est fermée par le grand bâtiment de la salle de prières au toit couvert de tuiles vernissées vertes, couleur de l'islam, et aux colonnes ornées de calligraphie en arabe.

 
  
  
XI'AN - la Grande Mosquée


ET CE QUE NOUS AURIONS AUSSI PU VOIR...

La Tour de la Cloche -3€- se trouve au coeur de la ville, au croisement des deux axes principaux et à environ un kilomètre de la Tour du Tambour -3€. On y sonnait la cloche le matin pour commander l'ouverture des portes de la ville tandis qu'au crépuscule, on battait les tambours dans l'autre tour pour annoncer leur fermeture...

En direction de la porte sud, près des remparts, flâner dans la rue Shuyuan Men ou rue des pinceaux et de la calligraphie (magasins vendant des pinceaux, pierre à encre, nécessaires à thé).

Découverte de la petite Pagode de l'Oie Sauvage -10,5€ ?!)- du VIIIe s. avec son ancienne tour endommagée.

Visite de la "Forêt des Stèles" dans le Musée Provincial du Shanxii -3€, ancien temple de Confucius, véritable bibliothèque de pierre qui permet d'appréhender la calligraphie chinoise de l'époque des Han (-200) à celle des Ming (XVIIe s.). Un vrai livre de pierre à l'étude duquel des érudits peuvent consacrer toute une vie.
Quelques 1100 pierres dont certaines gravées il y a plus de 2000 ans que portent toujours sur leur dos d'infatigables tortues (symboles de la longévité)!


ET CE QUE NOUS AURIONS AUSSI PU VOIR DANS LES ENVIRONS...

Aperçu du tombeau de Qin Shihuang, premier empereur de Chine qui a réussi à unifier le pays (voir le film " Hero " de Zhang Yimou), non loin des Fouilles.

Dans le cadre du paysage de loess et de villages troplodythiques, à 80 km de la ville, il faudrait aussi visiter les tombeaux Qianling de l'époque Tang (VII-Xe s.) aux magnifiques peintures murales.


 
En quittant XI'AN

Ayant pris la direction du nord-ouest (et de l'aéroport), au bout d'une trentaine de kilomètres nous faisons une dernière étape.


V
isite "inédite" (selon notre programme!) du musée du tombeau de l'empereur Jing Di (appelé aussi Liu Qi) à Han Yangling -3€.
C'est le tombeau impérial de Jin Di, 4ème empereur de la dynastie Han du IIes. av. J-C (nouvel empire succédant au premier empire, celui des Qin) et de son épouse dont des parties ont été ouvertes à la visite: nombreux objets et statuettes d'une exceptionnelle qualité artistique.

En 1999, un ouvrier a déterré des morceaux de terre cuite lors de la construction de la voie express menant à l'aéroport. Il s'est révélé que le mausolée recèle des milliers de petites statuettes en terre cuite. Un musée fut ouvert aussitôt et complété en 2006 pour l'étonnant musée souterrain (unique en Chine) construit à l'emplacement même de la tombe que nous allons visiter après y être descendus par une rampe. Le site comporte 81 fosses où l'on a dénombré 400 000 statuettes mesurant environ 50 centimètres. Ce chantier nécessita 28 années de travaux.

Aprés être passés près des vestiges d'une tour de guet, à l'entrée du musée, on nous distribue pour la visite des  petits chaussons de papier comme dans un service de soins intensifs puis on pénètre dans la grande salle où l'on peut apercevoir les fosses. Les fouilles ne sont pas terminées.
On marche sur un plancher en verre, et on peut voir sous nos pieds toutes les pièces en terre cuite. Le musée est extrêmement moderne avec un éclairage mettant bien en valeur les objets.

L'empereur, dès son accession au trône, avait décidé de reproduire en miniature, à l'échelle 1/10e, toute sa cour pour qu'elle repose avec lui après sa mort. L'utilisation de mingqi, ces substituts funéraires, permettait d'éviter la pratique de l'ancien rituel qui consistait à enterrer avec le souverain out son entourage (épouses, concubines, fonctionnaires, serviteurs).
Soldats, domestiques, musiciens et danseuses, éléments de cuisine, et animaux (cochons, chevaux, chiens, coqs, poules, moutons etc). Bref quelque chose qui tiendrait de la dînette et des petits soldats de ...terre cuite!
A l'origine, les petites statuettes étaient habillées avec des vêtements en soie et les bras étaient en bois. Au bout de 2000 ans, les bras articulés (au niveaux des épaules) en bois ainsi que les vêtements ont évidemment pourri et disparu. On peut donc maintenant déterminer les 3 sexes des statuettes: homme, femme, eunuque! On peut constater la grand variété des expressions des visages qui regardent en direction du tombeau de l'empereur.

  
 
HAN YANGLING - tombeau de l'empereur Jing Di (ou Liu Qi)

 

Arrivés tard par le train la veille à Xi'an, Hé bien! nous en repartirons également en retard, mais en avion...
Transfert à l'aéroport et envol pour Guilin (à près de 1000 km, au sud) mais comme l'avion décolle bien plus tard que prévu, à 21h20 seulement, le dîner prévu à Guilin a lieu très tôt, dans la cafétéria de l'aéroport de Xi'an, avec la qualité qui sied à ce genre d'endroit.


Les Hans et les minorités...

Les Han constituent la majorité de la population chinoise dans 28 provinces sur 30, à l’exception du Xinjiang et du Tibet. En Mongolie-Intérieure par exemple, ils représentent 84,5 p. 100 de la population.

En dépit de leur faible poids démographique (8% de l'ensemble), de leur diversité ethnique et de leur dispersion spatiale, les 55 minorités revêtent une importance géopolitique certaine, dans la mesure où elles occupent plus de 60 p. 100 du territoire, surtout dans les régions périphériques frontalières du Nord-Est, du Nord, du Nord-Ouest, de l’Ouest, ainsi que dans les provinces du Sud et où certaines aires d’habitat constituent des zones particulièrement sensibles. Dix-huit de ces peuples comptent plus de 1 million d’individus.
L’ensemble se répartit en cinq groupes : Altaïque (Ouïgours, Mandchous, Mongols, Coréens, Kazakhs), Hui (Huis), Sino-Thaï (Zhuangs, Buyis, Dongs, Lis, Dais), Tibéto-Birman (Yis, Tibétains, Bais, Hanis, Lisus) et Miao-Yao (Miaos, Tujias, Yaos).

Les Zhuangs (15,5 millions en 1990) vivent à 92 p. 100 dans la région autonome du Guangxi. Une grande partie d’entre eux sont fortement assimilés. Les 8,6 millions de Huis, ou musulmans chinois, sont regroupés dans la région autonome Hui du Ningxia, au Gansu et au Qinghai. Les Ouïgours (environ 7,2 millions), turcophones, peuplent la région autonome du Xinjiang, dont ils constituent la moitié de la population. Les Yis (environ 6,5 millions) sont largement sinisés et vivent surtout au Sichuan, au Yunnan et au Guangxi. Les 7,4 millions de Miaos peuplent le Guizhou, le Hunan et le Yunnan. Les Tujias (5,7 millions) vivent principalement dans le Hubei, le Hunan et le Sichuan. Les Tibétains (près de 6 millions) vivent dans la région autonome du Tibet, au Sichuan et au Qinghai. Enfin, 4,8 millions de Mongols se partagent un espace qui comprend la Mongolie-Intérieure, le Gansu et le Xinjiang.

La Chine du Sud-Est est une véritable mosaïque ethnique. Elle abrite de nombreux peuples (Thaï, Miao, Yao, Lisu, Hani, Bai, Yi, etc.), refoulés au fil des siècles par les Han lors de leur progression vers le sud, et qui se sont réfugiés, pour la plupart, dans les montagnes méridionales (Yunnan, Sichuan, Hunan, Guangxi) délaissées par les Chinois, voire au-delà des frontières actuelles (Vietnam, Thaïlande, Laos).

Jusqu’en 1964, la croissance démographique des minorités était inférieure à celle des Han. Mais cette tendance s’est inversée entre 1964 et 1990 (+ 10,8 p. 100 pour les Han, + 35,5 p. 100 pour les minorités). Ce phénomène s’explique à la fois par le réveil identitaire des peuples minoritaires et par la possibilité qui leur est généralement donnée d’avoir une fécondité plus élevée que dans les provinces orientales, de l’ordre de 2 ou 3 enfants par femme.

QUESTION: En cas de métissage, quelle est la nationalité des enfants ?
REPONSE: Ce sont eux qui en feront le choix, tout simplement!

Arrivée à 23h10 après environ 1h50' de vol avec quelques turbulences...
Cela nous donne le temps de parcourir le "China Daily" du jour (29 avril) où un court article en couverture évoque la campagne engagée par le gouvernement et le PCC pour lutter contre la corruption.
Comme c'est étrange! Ne vous arrive-t-il jamais de faire des rêves prémonitoires ?
Ce que nous vivons, c'est plus fort que çà car il y a 2 ans, dans un voyage au Vietnam, lors d'un transfert aérien intérieur, nous lisions exactement la même ritournelle
dans "Le Courrier du Vietnam", organe de l'Agence vietnamienne d'information, du 22 février 2006... Incroyable mais vrai! Serait-ce que dans ces deux pays frères, il y aurait des éditions spéciales, avec toujours cette même antienne communiste, à le seule destination des voyageurs étrangers ?

Nous sommes accueillis par Jean (un pseudo de son temps d'étudiant en français) qui sera notre guide au cours des trois jours suivants. Elément original, ce garçon (il cherche à épouser une jeune Française) de 33 ans appartient à la minorité ethnique des Zhuang (l'une des 55 minorités de Chine qui toutes réunies ne représentent que 8% de la population du pays), la plus importante des 12 minorités présentes dans la province du Guangxi. Cette province limitrophe du Vietnam, est distante de 450 km de la frontière de ce pays et de 700 km d'Hanoi.
Pendant 4 ans à l'université de Nanning, la capitale de la province, il a étudié le français qu'il parle bien et il n'a encore jamais eu l'occasion de sortir de sa province! Fils de paysans, son travail de guide ne l'occupe pas à plein temps et il rejoint souvent sa campagne.

Je viens de parler de corruption, à son tour, Jean mettra souvent en cause les "grosses légumes" qu'il appelle aussi "la force noire" mais avec une nuance par rapport à son collègue de Taiyuan car, derrière l'expression, ce sont carrément les politiques corrompus qu'il vise.

 

Nuit à l'Universal Hotel*** à Guilin, dans le quartier commerçant du centre ville, sur la rive droite (ouest) de la rivière Li, près d'un carrefour important au niveau du Pont Jiefang.
Le centre de la ville est cerné par la rivière et par un réseau de petits lacs.

Donc un bon emplacement, dans la ville, avec vue directe sur la rivière Lijiang, les promenades de ses berges et ses pagodes "lacustres" illuminées, ses pics et collines que l'on aperçoit dans la semi obscurité brumeuse...



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