Passez la souris sur la carte... PEKIN

PEKIN,
1er jour (1): Tian An Men, Temple du Ciel

4ème jour (2):   Cité Interdite,
  Colline du Charbon et Palais d'Eté.

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PÉKIN...

Pékin fut longtemps une ville de garnison installée par les Han près de la Grande Muraille.

Toutefois les hordes mongoles de Gengis Khan franchirent la Grande Muraille en 1215 et détruisirent la ville ...avant de la reconstruire et d'en faire la capitale de la dynastie Yuan!
Les Ming, un temps établis à Nankin, en firent aussi leur capitale à partir du XIVe s. avant d'être remplacés par les Qing au XVIIe s.

Après Hongwu, fondateur de la dynastie Ming, le trône échut à Jen Wen mais il en fut dépossédé (siège de la capitale Nankin pendant 3 ans) par un fils de l'ancien empereur, Judi, un rude guerrier, qui prendra comme nom de règne Yongle ("joie éternelle"). C'est à cet usurpateur que Pékin doit son rang de capitale et que la Cité Interdite, reflet du ciel sur terre, doit son existence... sans doute moyens pour lui d'asseoir et de légitimer son pouvoir tout comme son initiative de faire élaborer une encyclopédie des connaissances. Son règne ira de 1403 à 1424 et finira en règne de despote éclairé...

La ville au plan orthogonal, avec ses 13 millions de résidents officiels auxquels s'ajoutent 4 millions d'habitants "flottants" (ils n'ont pas accès au logement ni à l'école gratuite) est aujourd'hui encerclée par six enceintes modernes que sont de larges périphériques autoroutiers! A la pollution automobile due à quelque 3 millions de véhicules, s'ajoute celle de l'industrie, en particulier celle due à un immense complexe sidérurgique (8 km² et près de 80 000 employés) dont le déménagement sera complètement terminé seulement en 2010.

 

 


LE CHINOIS et les Chinois...

LANGUE PARLEE

Le chinois, comme le tibétain, le birman et de nombreuses langues minoritaires d'Asie du Sud et du Sud-Est, appartient à la famille linguistique sino-tibétaine. En plus d'un héritage lexical et phonétique commun, la langue chinoise et la plupart de celles qui lui sont apparentées partagent des caractéristiques qui les séparent de la majorité des langues occidentales : elles sont monosyllabiques, bien que se prêtant à la création de mots composés par juxtaposition de mots monosyllabiques.

Ce sont des langues tonales. C'est-à-dire qu'elles utilisent les différences de hauteur musicale de façon pertinente au niveau lexical permettant de distinguer deux mots constitués de deux séquences de phonèmes identiques, mais prononcés à une hauteur différente.
Le chinois compte 4 tons (contre 5 pour le thaï ou 6 pour le vietnamien).

Ces langues ignorent pratiquement la flexion, c'est-à-dire la modification du mot selon son rôle grammatical dans la phrase.
L'ordre des mots dans la phrase chinoise (sujet + verbe + complément) est donc primordial pour manifester la relation des mots entre eux. Le temps des verbes n'est pas exprimé, le contexte y supplée. A noter que le déterminant précède le déterminé (l'adjectif précède le nom comme dans "longue muraille").
En caricaturant un peu, on dit que le chinois est une langue (presque) sans grammaire.

Le chinois parlé se compose de nombreux dialectes que l'on peut classer en sept groupes principaux. Bien qu'utilisant tous la même forme écrite commune, ces dialectes ne sont pas mutuellement intelligibles, du moins dans leur forme orale, au point qu'on les qualifie parfois de langues.

Cette unité apparente résulte du fait que les idéogrammes chinois servent d'outils de transcription. Les différences qui opposent ces "dialectes" sont, d'une certain façon, analogues à celles qui séparent les langues romanes les unes des autres ou les langues qui utilisent ou ont utilisé l'alphabet arabe comme le persan ou le turc (avant la romanisation de l'alphabet turc).

Toutefois, la plupart des Chinois parlent, en plus de leur dialecte maternel, la langue standard que les Occidentaux appellent le mandarin, et dont la prononciation est basée sur le parler de Pékin. Le mandarin constitue également le fondement de la langue écrite moderne et de la langue officielle de l'Éducation nationale à partir de 1956.

Le Chinois fut exporté dans les pays sous influence (colonisés ou protectorats) tels que le Vietnam ou la Corée.



Langue
Poids
Régions
Mandarin71%Nord du Yang-tseu-kiang et sud-ouest
Wu  9%Est: Shanghai, Suzhou, Hangzhou
Xiang 5%Centre: Hunan
Yue 5%Sudt: Guangxi, Guangdong
Min 4%Sud-est: Fujian et îles de Taiwan et Hainan
Kejia 4%Communautés Hakka du sud-est
Gan 2%Centre: Jiangxi

LANGUE ECRITE

Les idéogrammes ou sinogrammes sont très anciens. Chaque signe est un symbole ou un caractère distinctif unique pour chaque mot de vocabulaire. La connaissance de trois mille caractères est nécessaire pour lire les journaux. Un dictionnaire peut comprendre jusqu'à cinquante mille caractères.

Face à la diversité des parlers, c'est l'écriture qui a cimenté l'unité culturelle de la Chine.

Comme d'autres écritures anciennes, le chinois écrit provient d'une symbolisation picturale dont les premiers témoignages remontent à 14 siècles avant J-C. Cette écriture naissante nous fait penser trivialement à des dessins d'enfants ou, plus savamment, aux hiéroglyphes des Egyptiens ou à l'écriture cunéiforme de Mésopotamie apparus encore 20 siècles auparavant mais qui n'ont pas subsisté aussi longtemps que le chinois...

Le chinois n'a évolué vers une représentation mot à mot de la langue que lorsque ses utilisateurs comprirent que certains termes trop abstraits pouvaient être indiqués par leur son, plutôt que par leur sens.
On trouve donc en chinois des pictogrammes à valeur phonétique, c'est-à-dire l'emprunt du pictogramme d'un mot concret pour indiquer un mot abstrait ayant une prononciation identique ou très proche.
Pour éviter les confusions, on peut adjoindre tout pictogramme, en tant que représentation d'un son, à n'importe quel autre pictogramme pour en indiquer le sens, formant ainsi un composé phonétique. 95% des mots du dictionnaire s'écrivent à l'aide de pictogrammes composés à valeur phonétique.

Différents styles graphiques apparurent il y a deux millénaires. C'est le style cursif qui se prête à des simplifications qui est la norme depuis l'instauration de la République Populaire de Chine contrairement à l'île de Taïwan (ou aux kanjis que les Japonais empruntèrent -importèrent- aux Chinois entre le VIIe et le IXe s., tout en en conservant en général le sens mais en conservant le plus souvent la prononciation de leur propre langue).
Moins d'un millier de caractères ont fait l'objet de cette simplification, il s'agit de ceux qui sont d'usage le plus courant.

Une écriture aussi complexe et qui a elle aussi évolué au fil du temps, a vite donné lieu à un type d'expression artistique au travers de la calligraphie au pinceau. Dans cette écriture du chinois classique, c'est tout un art d'aligner parfaitement, sans repères de traçage, les idéogrammes (chacun s'inscrivant dans un carré virtuel) en colonnes régulières qui se lisent de haut en bas et de droite à gauche. Selon la tradition, l'empereur lettré Qianlong s'y entraînait quotidiennement.
Depuis la révolution, l'écriture des sinogrammes ne se fait plus verticalement de droite à gauche comme on peut le voir sur les stèles mais horizontalement et de gauche à droite.

Le pinyin est un système de transcription phonétique des idéogrammes chinois en alphabet latin, créé à la fin des années 1950. Il est enseigné parallèlement à l'écriture du mandarin simplifié. Le pinyin a donc supplanté le système qu'avait tenté de mettre en place l'Ecole Française d'Extrême-Orient au début du XXe s. Le régime communiste jugeant les sinogrammes anachroniques et constituant un obstacle pour une culture de masses a tenté vainement d'imposer ce type d'écriture alphabétique et phonétique.

De lecture apparemment simple, il présente néanmoins de nombreux pièges pour nous.

Quelques sons approximatifs du pinyin:
Le CH et le Q se prononcent [tch].
Le D se prononce comme un [t] atténué.
Le G initial se prononce [k].
Le G en fin de syllabe nasale est à peine audible.
Le H en début de syllabe se prononce [r].
Le SH se prononce [ch].
Le T est dur (explosif)
Le X se prononce comme un mélange de [s], de [z] ou de [ch] aspiré!
Le Z se prononce [tz].
Le ZH se prononce [dj].

Le AI se prononce [aï].
Le OU se prononce [ô].
Le U se prononce [ou] ...


QUELQUES SESAMES

Chinois
Prononciation
Français
nihao[ni rao] bonjour
xiexie [hsié hsié]merci
qing ni  [tsin ni] s.v.p.
duibuqi[doué bou tsi]excusez-moi
nihoa ma [ni rao ma]comment ça va ?
wan'an [ouanne anne] bonsoir
zaijian[dzaille tiéne] au revoir


...ET LES NOMS DES CHINOIS

Les noms de personnes sont en général composés de trois syllabes (rarement deux): la première correspond au nom de famille, les suivantes sont celles du prénom. Par exemple Hu Jintao. L'usage du prénom est réservé aux intimes.

PEKIN ou BEIJING ("la capitale du nord"),
premier jour en Chine
.


Accueil par notre guide qui se présente sous le pseudo de Marc (prénom français utilisé lors de ses études de français pour simplifier car son nom chinois est difficile à prononcer et à retenir). Il a étudié le français à Pékin pendant 3 années.
Son expérience de 14 années est surtout liée à l'interprétariat ce qui lui a permis de voyager en Europe, en France en particulier, avec des délégations officielles. Ses positions sur le système semblent "orthodoxes".

De l'aéroport de Lantinagchang, près du 6ème périphérique, au centre de Pékin, il faut compter une bonne douzaine de kilomètres...

PREMIER CHOC AUTOMOBILE
Finie, l'image d'Epinal de marées de vélos...
Pour entrer dans Pékin, il faut affronter la circulation dense puisque le district compte 3 millions de voitures (pour 13 à 17 millions d'habitants). Ce ne sont que des grandes berlines rutilantes aux vitres teintées (et quelques coupés sport rouges bien voyants pilotés par d'élégantes jeunes femmes) de grandes marques européennes, coréennes ou japonaises, véhicules souvent occupés par une seule personne: Volkswagen en tête (5 usines en Chine), puis sans ordre cette fois, BMW, Audi, Mercedes, Volvo, Ford, Buick, Jeep,
Toyota, Nissan (mais aucune Renault), Honda, Suzuki, Hyundai, Daewoo, Kia, Samsung... quelques Citroën et de rares voitures chinoises. Pour l'essentiel, toutes ses voitures de modèles récents sont fabriquées par des usines implantées en Chine, à Pékin, Shanghai, Wuhan... D'importation sans doute, quelques Rolls, Jaguar, Alfa Romeo et même une limousine seront croisées dans la ville les jours suivants...
Les berlines familiales coûtent de 8000 à 15000€ (par exemple 10000€ pour une VW modèle "Jetta"). Les petites voitures (du gabarit de la Clio, de la 206 ou même de la 307), rares dans la capitale sont accessibles à partir de 4000€)
. Avec un revenu mensuel de 2800 yuans (280€) pour une profession intermédiaire ou indépendante, complété par le revenu d'une autre activité ou par le salaire d'une seconde personne, l'acquisition d'une voiture est tout à fait possible... Le litre de carburant coûte un peu plus de 5 yuans (0,5€) pour l'essence et de 6 yuans pour le diesel mais il est vrai qu'au lieu d'être taxé comme chez nous, le carburant est encore subventionné ici (tout comme en Inde d'ailleurs) mais cela ne va peut être pas durer avec le renchérissement du pétrole...
Les taxis reconnaissables de loin à leur peinture bicolore sont souvent de marque Volkswagen, les fameuses Santana. Ce modèle remonte à l'implantation de Volkswagen en Chine dès 1985, d'abord produit dans des usines d'assemblage avant d'être intégralement fabriqué à Shanghai. C'est encore la voiture la plus vendue en Chine même si les nouveaux riches de Pékin lui préfèrent d'autres modèles et marques...

La Chine compterait aujourd'hui environ 75 millions de voitures (15 fois plus qu'en 1990) et son parc se serait accru d'environ 5 millions par an.
De la sorte, la Chine sera vite le premier producteur d'automobiles
(prespective de production en progression annuelle de l'ordre de 10% soit 10 à 15 millions de véhicules supplémentaires par an à très court terme), devançant les Etats-Unis (10 millions d'immatriculations par an)! Mais avec la crise économique mondiale qui se dessine, ce sera peut être le cas avant 2010, compte tenu de son important marché intérieur en plein développement. Songeons que seulement 10% des ménages chinois disposent d'une automobile! En une dizaines d'années, le parc automobile chinois pourrait atteindre les 200 millions de véhicules!

Dans ce grouillement motorisé, on est surpris par un usage modéré du klaxon (par rapport au Vietnam par exemple) qui lorsqu'il est utilisé n'est pas employé sur un mode agressif mais simplement pour se signaler. On fera à peu près le même constat dans les autres régions.
Afin de limiter la pollution par les motos et les risques liés au mélange des genres, le district de Pékin n'attribue plus de plaques d'immatriculation aux motos et scooters (d'ailleurs on n'en voit pratiquement pas). Quant aux autobus, ils sont récents et confortables.
Sur les grands axes urbains, de confortables pistes cyclables occupent de spacieuses contre-allées et on y voit beaucoup de vélos électriques.
Donc rien de commun avec les moyens de transports rustiques et vétustes que l'on peut observer en Inde, au Sri Lanka ou encore au Vietnam ou en Thaïlande...


Et quelles infrastructures ! En incluant, l'enceinte de la Cité Interdite qualifiée de premier périphérique, Pékin est doté de six périphériques ceinturant la ville (au moins 2x4 voies), un septième est en projet. De grandes pénétrantes
à 8 ou 10 voies (!) avec force tunnels et échangeurs suspendus éventrent l'ancienne voirie en s'enfonçant jusqu'au coeur historique de la ville, bordées de grands immeubles récents ou encore en construction comme en témoignent les grues qui grignotent les derniers vieux quartiers, ""les hutongs"", abritant les fameuses maisons basses à cour carrée (siheyuan), aux murs de brique et aux toits de tuiles grises. Des quartiers anciens aujourd'hui éventrés subsistent au sud de Tien Anmen et dans le secteur de la Tour du Tambour.

Il est bon de savoir que la Chine se dote de 5 000 km d'autoroutes nouvelles chaque année (soit le total de ce dont dispose la France). Ainsi le réseau autoroutier chinois s'étend sur 65 000 km (celui des Etats-Unis est de 100 000 km, sachant que le territoire chinois, avec 9,5 millions de km², n'est guère supérieur à celui des Etats-Unis).
Mais toutes ces infrastructures montrent déjà des signes de saturation et ce n'est pas fini car le parc automobile chinois s'accroît quotidiennement de 13 000 véhicules (3 000 à Pékin et 4 000 à Shanghai).
.. à moins qu'une profonde crise de l'énergie ne vienne s'y opposer!


PASSEZ LA SOURIS sur le futur siège de la CCTV

L'entrée nord de la ville est défendue par la statue martiale du général Li, célèbre combattant de la Chine impériale. Le long des grandes avenues, la série de grands immeubles résidentiels et de bureaux est rythmée par des centres commerciaux urbains sur plusieurs niveaux, baptisés à l'américaine, malls. Des enseignes familières à nos yeux fleurissent ici, Mac Do, IKEA...
Au premier regard, on peut dire que l'urbanisme et l'architecture du nouveau Pékin sont d'une grande banalité. Banalité de ces quartiers d'immeubles-tours denses, de type grands ensembles comme il en fut tant commis chez nous. Ces bâtiments comptent de 28 à 30 étages (une centaine de mètres de haut).
Seuls quelques bâtiments phares émergent çà et là comme
l'arche en forme de pince tordue de la télévision CCTV (architecture par le cabinet OMA) en voie d'achèvement ...

L'immobilier pékinois est très cher. Un appartement coûte 1500€/m² (3000€ dans le centre) soit quand même 60% du prix pratiqué dans une ville de province française !

On réalise immédiatement que "la Chine est un immense chantier".


Bien que le ciel soit dégagé, nous sommes accueillis par un air bien frais (15°) pour la saison et surtout par un vent soutenu et soufflant parfois en violentes bourrasques, ce qui est classique au printemps dans le nord-est du pays.


Pour déjeuner, grâce aux périphériques et pénétrantes, nous nous rendons directement au centre de Pékin, dans un restaurant tout proche de la place Tian An Men.
Accueil beaucoup moins chaleureux qu'au Vietnam et surtout qu'en Thaïlande ou en Inde du sud, malgré l'abondance de mets (une dizaine de plats, ce sera le régime habituel!)...
Une particularité des voyages organisés en Chine, un verre de boisson est compris dans la prestation, outre le thé qui lui est toujours à disposition (thé vert en général). A noter que les Chinois se contentent le plus souvent d'eau chaude.
Il nous faut nous familiariser ou nous remettre dans le bain de l'utilisation des baguettes. Mais il ne faut pas en faire tout un plat puisque dès l'âge de 4 ans, les petits Chinois savent s'en servir à ce qu'il paraît.

Pékin fut longtemps une ville de garnison installée par les Han près de la Grande Muraille.

Toutefois les hordes mongoles de Gengis Khan franchirent la Grande Muraille en 1215 et détruisirent la ville ...avant de la reconstruire et d'en faire la capitale de la dynastie Yuan!
Les Ming, un temps établis à Nankin, en firent aussi leur capitale à partir du XIVe s. avant d'être remplacés par les Qing au XVIIe s. qui, fait exceptionnel et heureux pour la préservation d'un tel patrimoine, conservèrent le même palais.

La ville au plan orthogonal est aujourd'hui encerclée par six enceintes modernes que sont de larges périphériques autoroutiers! A la pollution automobile due à quelque 3 millions de véhicules, s'ajoute celle de l'industrie, en particulier celle due à un immense complexe sidérurgique (8 km² et près de 80 000 employés) dont le déménagement sera complètement terminé seulement en 2010.

La ville abrite 13 millions de résidents officiels auxquels s'ajoutent 4 millions d'habitants "flottants", les "mingong", des ouvriers-paysans en quelque sorte hors statut (ils n'ont pas accès aux logements, ni à l'école gratuite). A ces déracinés manque le fameux hukou, ce document à la fois passeport intérieur et livret de famille mis en place il y a plus d'un demi siècle pour contrôler les déplacements rattache les citoyens à leur seule zone de naissance. Pour avoir accès aux sevices publics et sociaux (école, soins médicaux, aides au logement, indemnités de licenciement...). A moins d'être dimplômé, le mariage avec un citadin est l'un des seuls moyens de l'acquérir... Mais supprimer le hukou, ce serait encore accroître le flux de l'exode rural et rendrait problématique l'intégration de ces nouveaux habitants.

Pour visiter la Place Tian an Men, le Temple du Ciel et la Cité Interdite en une journée, le coût en individuel est de l'ordre de 40€ par tête de pipe, déjeuner compris.

A PROPOS DES J.O.

Pékin fut choisie par le CIO en 2001 comme ville d'accueil des JO de 2008 en contrepartie des engagements du gouvernement chinois de respecter les Droits de l'Homme. Nul n'envisageait alors que le périple de la flamme des Jeux Olympiques coïnciderait avec des mouvements de révolte au Tibet, soutenus par les opinions publiques occidentales et réprimés par la Chine puis avec les diverses rumeurs de boycotts...
De plus les Chinois ont déjà dénaturé jusqu'à l'esprit de cette rencontre en la hissant en manifestation ultranationaliste.

La majeure partie des épreuves olympiques se dérouleront dans la capitale qui compte la plupart des 31 sites.
On y trouve "le nid d'oiseau ou de rossignol", le fameux stade olympique pouvant accueillir 91 000 spectateurs pour les grandes cérémonies, les épreuves d'athlétisme et la finale du football.
Autre édifice, "le cube d'eau" ou Centre National de Natation qui se veut écologique en ne consommant pas d'énergie.
Plusieurs autres sites (surtout dans le nord de la ville) complètent le dispositif.

Hors de Pékin, quelques villes bénéficieront de certaines épreuves olympiques.
Shanghai (à 2 heures de la capitale) sera la ville du foot (sauf la finale!). En forme de compensation, cette ville accueillera l'Exposition Universelle de 2014.
Au sud de la péninsule montagneuse du Shandong qui s'avance en Mer de Chine et que d'aucuns surnomment "petite Suisse orientale", la ville côtière de Qingdao, "riviera chinoise" peu connue, hébergera les épreuve nautiques.
Enfin, Hong-Kong, au statut bâtard, sera l'hôte des sports équestres.

Des noms à retenir, ceux des Fuwa, les cinq mascottes olympiques: Beibei, Jingjing, Huanshuan, Yingying et Nini.

et sur mon blog favori...

Premiers pas dans la capitale chinoise sur la place Tian An Men (parfois orthographiée Tien par les Français), nom qui signifie "la Paix Céleste" mais n'est guère mérité notamment après que les manifestants y furent massacrés le 1er octobre 1989.

En ce jour anniversaire (le 19ème), 22 avril, précisément date du début des évènements de la place Tian An Men de 1989 , il n'y a pas foule, ni de nostagiques en pélerinage ni de forces de l'ordre.

C'est la plus grande place du monde avec ses 40 hectares (800mx500m), d'où "Mao Tsé Toung" (comme on avait tradition de l'écrire il y a quelques années) ou plutôt Mao Zedong proclama la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, et place où peuvent se tenir un million de personnes! L'espace est si vaste que l'on a l'impression de vide même lorsque 30 000 personnes y sont présentes.


Ce gigantesque parvis face à la Cité Interdite est encadré au sud par la Porte Qianmen (ou Porte Antérieure) précédée par le Mausolée de Mao, à l'est par le Musée d'Histoire et de la Révolution (1959), à l'ouest par l'immense Palais de l'Assemblée et du Peuple (1959 également) et, au nord, par la célèbre porte Tian An Men qui conduit à la Cité Interdite que nous visiterons dans quelques jours.

On croise ici de nombreux groupes de Français. Evidemment il y a aussi des groupes de Chinois (dont des scolaires) dûment "encasquettés" et embrigadés derrière les fanions de guides braillant dans des mégaphones.

 

 
 
PEKIN - Porte Qian Men, place et porte Tian An Men, Assemblée du Peuple et Monument au Héros.

Sur cette place, l'une des (ou la ?) plus grandes du monde, s'il n'y avait pas tout ce vent, on pourrait admirer des dizaines de cerfs-volants virevoltant dans le ciel. C'est l'heure d'une relève de la garde...

Au nord, se dresse désormais le mausolée de Mao dont la dépouille embaumée reçoit la visite de milliers de visiteurs. Au centre , se dresse le Monument aux Héros de la Révolution.
De la place, en arrière plan par rapport
au Palais de l'Assemblée, on peut apercevoir, une sorte de grosse bulle aplatie ou de soucoupe volante de verre et de titane, c'est le nouvel Opéra conçu par l'architecte Français Paul Andreu, édifice qui a mis une décennie à voir le jour (on lui doit le terminal E de CDG ...qui s'était effondré il y a quelque années).



Découverte du Temple du Ciel ("tian tan") -3€-, bâti au XVe s. (entre 1406 et 1420, comme la Cité Interdite) sous les Ming lorsqu'ils firent de Pékin leur nouvelle capitale. Cet ensemble est considéré comme le plus bel édifice de Chine (? mais le plus original par son architecture, certes...).
Pour faire bonne mesure, au nord de la Cité Interdite, on trouve un Temple de la Terre, à l'est, un Temple du Soleil et, à l'ouest, un Temple de la Lune...
Nous sommes accueillis dans le parc qui précède le site par des présentations florales des mascottes des JO...
Son classement au Patrimoine mondial de l'UNESCO date de 1998 .

Sur ce site comme sur Tian An Men, on retrouve encore des groupes de Français. Curieusement, nous sommes environnés aussi par une troupe de militaires ...indonésiens (!).

Autrefois s'y déroulaient des rites solennels taoïstes célébrés par le Fils du Ciel (l'Empereur) afin de favoriser les moissons et d'obtenir la clémence divine lors au printemps. C'est la seule occasion où les augustes genoux de l'Empereur touchaient le sol.

Les dynasties impériales chinoises se donnent une légitimité divine tout comme nos anciens monarques (ou comme
la lignée impériale japonaise issue d'une ancêtre légendaire Amaterasu Omikami, divinité consacrée au Soleil et à la lumière dans la religion shinto).

 
PEKIN - Temple du Ciel

Cet ensemble qui s'étend sur 270 ha, présente quelques traits originaux majeurs liés au symbolisme impérial: la forme circulaire des édifices (le ciel), la couleur bleue des tuiles (couleur céleste), l'omniprésence de la symbolique des chiffres 3 et 9 et de leurs multiples (81, 360)...

  


PEKIN - Temple du Ciel,
Salle des Prières pour de Bonnes Moissons

Au nord, reposant sur une terrasse carrée (symbolisant la Terre), la majestueuse rotonde (le cercle symbolise le Ciel) de la Salle des Prières pour de Bonnes Moissons, édifiée sur une triple terrasse et couverte d'un triple toit de tuiles bleues vernissées s'impose au regard.


En contrebas, des temples annexes sont dédiés à des divinités secondaires (
on y trouve un temple dédié à la Terre, un à la Lune et un autre au Soleil).
Le complexe dédié au Ciel fut complété au siècle suivant.


Une allée de 360 mètres (chiffre symbolique correspondant à la durée de l'année lunaire) conduit d'abord au plus modeste Temple de la Voûte Céleste Impériale où est abritée la tablette de la divinité céleste tandis qu'une enceinte circulaire est une curiosité en raison de ses propriétés de transmission acoustique... s'il n'y avait pas un fort bruit ambiant. De même, les trois premières dalles au pied de l'édifice ont des propriétés d'écho particulières.
Au sud, le troisième lieu dédié au ciel est l'Autel (rebâti au XVIIIe s.). D
ans un enclos carré (symbolisant la terre) se dresse un tertre circulaire (symbolisant le ciel) formé de trois terrasses de marbre, ceintes par 360 balustres de marbre ouvragé. Au centre, un petit dôme marque l'emplacement où se tenait l'empereur présentant les tablettes sacrées des divinités en automne. Cette pierre est entourée d'un premier cercle formé de 9 dalles, tandis que 8 autres cercles concentriques s'ajoutent jusqu'au plus grand comportant 81 dalles (9x9, chiffre impérial). Lors de la cérémonie, les brûle-parfums étaient allumés et des offrandes étaient déposées sur le tertre, tandis que des animaux étaient sacrifiés près de là...

  
PEKIN - Temple du Ciel, Temple de la Voûte Impériale et Autel

PROPOS GASTRONOMIQUES...

En Chine, un bon repas doit offrir des aliments divers donc un équilibre (on retrouve le yin et le yang) avec des mets croquants, fondants, onctueux et secs, des goûts frais et fermentés, des saveurs sucrées, aigres, amères et épicées, du frais et du chaud...
Les aliments se présentent en petits morceaux afin d'accélérer la cuisson et de faciliter leur manipulation finale avec les baguettes!
Dans un repas chinois, on finit par le plus chaud, c’est-à-dire la soupe servie en fin de repas. La boisson qui accompagne les mets est le thé vert (nature ou au jasmin) si l’on est riche sinon de l’eau chaude tout simplement.
Traditionnellement il n’y a pas de dessert et c’est une faveur faite aux Occidentaux que nous sommes de nous présenter quelques quartiers d’orange ou de pastèque. Les fruits considérés comme des aliments froids ne devraient être consommés qu’en dehors des repas (avec un délai d’au moins 30 minutes) afin de ne pas entraver la digestion.

 

A PROPOS DE GASTRONOMIE PEKINOISE...

Le fameux canard laqué (kaoya), héritage de la cuisine impériale, est la spécialité de Pékin.
Selon l'une des versions, le volatile est enduit d'une sauce aigre-douce à base d'huile et de miel avant cuisson et badigeonné à plusieurs reprises avec son propre jus pendant la cuisson dans un four ouvert de sorte que la peau caramélisée devienne croustillante.
Au moment de le déguster, le morceau de canard doit être trempé dans une sauce à base de soja, de sésame et de sucre avant d'être déposé dans une crêpe de lotus. Après y avoir ajouté du poireau émincé, du concombre... il reste à la rouler, toujours avec les baguettes, avant d'envisager de porter le rouleau à la bouche!
Autre variante, on enroule les morceaux dans des crêpes de blé, avec de la ciboule, et on déguste avec une sauce brune à base de haricots.

A Pékin, on peut aussi déguster les "baozi", petites brioches blanches fourrées à la viande et aux légumes et cuites à la vapeur dans des paniers de bambou. Il faut aussi se laisser tenter par les "jiaozi", les raviolis pékinois aux farces variées (pas avariées!) bouillis et que l'on trempe dans du vinaigre noir...

...ET, PLUS LARGEMENT, CHINOISE

Quelques rubriques basées sur notre courte expérience, de plus limitée territorialement...

- salades :à base de cerneaux de noix, d'abricot (saveur kirschée), salade de fines tranches de lard ( !) de bambou et de champignons, émincé de jeunes pousses (les pandas ont bon goût), salade à base de tofu...

- sautés mixte de viande et légumes : de méduse (en fines lanières), de jujubes (fruits rouges séchés et dénoyautés) et châtaignes d’eau, de fougère et de poulet , de porc caramélisé à l'ananas, de boeuf séché et pommes de terre, de poulet aux cacahuètes, de poulet au citron, d'aubergines (très fréquent et souvent délicieux), de porc avec une sauce brune caramélisée…
...et currys de divers légumes mélangés, de pommes de terre...

- légumes/fruits sucrés ou caramélisés : courge au jus d'orange , patates douces caramélisées et sésame, banane au caramel...

- légumes bouillis : du colza (!), plat très fréquent (selon moi, c'est plutôt une sorte de petit chou), choux, "épinard d'eau"...

- poissons grillés ou rôtis (poisson-chat)…

- œufs : omelette genre provençale (avec tomate), oeufs sur le plat en sauce avec des aubergines, oeuf poché frit

- baozi ou raviolis chinois (cf. ci-dessous): de 6 à 17 variétés (végétarien et farces mêlées de légumes, de bœuf, de porc, de mouton, de volaille, de poisson…) cuits à l'eau ou, mieux, à la vapeur dans leurs paniers de bambou... et aussi parfois pains chinois ou jiaozi (cf. ci-dessous)
sans oublier les nouilles (une spéciale avec les grosses nouilles de farine d'avoine)...

- farce de porc et riz cuits à l'étouffée à l'intérieur de gros morceaux de bambou... un délice!

- beignets et mets frits : beignet de citrouille, nems frits entiers ou en tranches … aux légumes, boulettes frites de riz gluant fourrées à la pâte de haricots rouges, rondelles d’oignon, oeuf brouillé, crevettes, poulet frit au citron, oeuf poché frit...
...et frites à la française!

- lard: gros morceaux de lard noir au goût bizarre (mariné dans une sauce à base de soja fermenté ?), soupe de courges et de lard (encore!), morceaux de lard dans une épaisse sauce noire légèrement sucrée (à base de soja? plutôt savoureux finalement), agréable salade de fines tranches de lard ( !) de bambou et de champignons...

- soupes : le plus souvent soupes à base de bouillon de cuisson du riz et améliorée avec de l’œuf battu, soupe jaune et sucrée à base de maïs, soupe de courges et de lard ( !)...

- fruits nature en dessert (hors des petits-déjeuners occidentaux) : quartiers de pastèque rouge presque toujours, quartiers d'orange et, à une occasion, pastèque jaune

- desserts sucrés vendus sur la rue (centre du pays) : une sorte de gâteau ressemblant à de la nougatine. A l'aide de deux maillets de bois, deux confiseurs écrasent sans ménagement un mélange fait de cacahuètes, graines de sésame, sucre et morceaux de gingembre... c'est tout à fait délicieux.
Autre curiosité, cette fois pâtissière, la fabrication de crêpes gaufrées sur de petits galets noirs chauffés dans une sorte de wok.
Sinon, des sucreries plus communes dans les quartiers musulmans (à Xi'An).

En moyenne, une dizaine de plats sont présentés car ce sont des repas de fête comme ceux qui sont servis à des invités de marque, non compris le riz auquel, dans ce cas, on touche à peine...
Bien sûr, on ne parvient pas à vider les plats qui retournent à moitié pleins ou à peine entamés. Quel gâchis dans un pays où tant de gens ne mangent pas à leur faim!
Quel bilan pour nous ? En deux semaines, on a perdu 2 kg, sans se priver, bien au contraire! Allez y comprendre quelque chose... Même constat qu'au Vietnam!

PAINS CHINOIS ET RAVIOLIS CHINOIS ou BAOZI et JIAOZI

Ce que les touristes néophytes confondent...

Parlons d'abord des baozi...

Les baozi (bao: sac, paquet, enveloppe et zi: petit) sont de petits pains farcis cuits à la vapeur et très appréciés dans la cuisine chinoise.
Différents types de farce à base de viande ou de légumes sont enveloppés dans une sorte de pâte levée (jusqu'à une demie journée) à base de farine de blé puis l'ensemble est cuit à la vapeur pendant 10 à 15 minutes. Ils peuvent également être fourrés de purée de haricots rouges ou de crème de lotus, comme le gâteau de lune (à l'occasion de la fête de la mi-automne ou fête de la lune).
Les baozi sont souvent dégustés au petit-déjeuner.
Pour les confectionner, il faut prendre une petite boule de pâte, l'aplatir dans la pomme de la main gauche en une sorte de galette de 10-12 cm et y mettre une bonne cuillère de farce. La pâte étant très élastique, il ne faut pas hésiter à tirer dessus. Après garnissage avec la farce, les bords sont repliés vers le haut pour sceller la pâte. Les déposer sur un support fariné pour éviter qu'ils collent. Pour la cuisson dans le panier de bambou, mettre les baozi sur des feuilles de lotus, parapyrus ou autre, afin qu'ils ne collent pas au panier. Si la saveur ne satisfait pas le palais, on peut utiliser la sauce des jiaozi.

et les jiaozi alors ?

On les connaît souvent sous le nom de raviolis chinois. Les jiaozi (jiao: boule et zi: petite) sont une des principales nourritures de la Fête du Printemps ou Nouvel An chinois.
Ils diffèrent des précédents en ce qu'ils sont faits d'une pâte sans levure, que les boules de pâte plus petites sont aplaties en cercles de 5-6 cm qui, une fois garnis, sont repliés en deux, formant alors des demi-cercles. Ils sont généralement bouillis pendant environ 30 minutes (à un seul bouillon ou à plusieurs) mais il existe des préparations à la vapeur ou même en friture. Au moment de les déguster, on trempe généralement les jiaozi dans du vinaigre ou un mélange de vinaigre et sauce soja.
Ils sont également appréciés en Corée et au Japon (gyoza).

 

 

Dîner de canard laqué de Pékin dit "Beijing Kaoya" (coût en individuel de l'ordre de 35€ par tête de pipe) mais peut être plus dans le restaurant où l'on nous conduit car c'est le plus réputé de Pékin pour cette grande spécialité (info donnée quelques mois après ce voyage par des Chinois séjournant en France).

Nous gagnons le sud de la ville, non loin de l'ancienne porte Dahongmen.

Le restaurant se trouve très exactement en face  d'un bureau de poste (Southern District Post Office) et de l'un des trois magasins Carrefour de la ville (la ville est dotée d'autres chaînes internationales de grande distribution comme l'allemande Metro ou l'américaine Wal Mart). Il n'y a pas de manifestation hostile devant l'établissement comme on pouvait s'y attendre mais le boycott semble efficace car les chalands ne se bousculent pas.






PEKIN - Repas de canard laqué


Le canard laqué,
héritage de la cuisine impériale, est la spécialité de Pékin.

Les volatiles sont élévés dans la région de Pékin (car se sont les meilleurs paraît-il) avec le l'orge, du maïs ou du soja. Ils sont sacrifiés vers l'âge de 6 mois et ils pèsent alors de 2 à 2,5 kg.

Il se passe 24 heures entre l'abattage du volatile et sa présentation aux convives.
Après plusieurs heures au frigo afin que la peau perde de son eau, son abdomen éviscéré est recousu à l'aide d'une paille de maïs afin d'être rempli d'eau bouillante et il est ligaturé au niveau du cou tel une outre, en vue de la cuisson. (D'autres versions font état du décollement de la peau obtenu par insufllation d'air entre peau et chair, à partir du cou de l'animal puis d'un ébouillantage externe avec de l'eau parfumée au gingembre).
Celle-ci est réalisée immédiatement après, au four, sur une broche verticale, pendant une heure et demie et à une température de 180°.
Le canard est en quelque sorte bouilli de l'intérieur et rôti de l'extérieur. Le volatile est enduit d'une sauce aigre-douce à base d'huile et de miel (d'autres mentionnent vin de riz et sauce de soja) avant cuisson puis badigeonné à plusieurs reprises avec son propre jus pendant la cuisson qui se fait avec des bois de fruitiers: jujubier (arbre dont nous reparlerons car ses fruits sont très largement utilisés en Chine), pommier ou poirier.

Le découpage est un autre art: le découpeur armé d'un couteau très tranchant ressemblant à un spatule doit en tirer 108 morceaux (le total des chiffres fait bien 9, le fameux chiffre magique ou plutôt impérial), tous devant comporter une petite parcelle de la si délicieuse peau.

Il ne nous reste plus,
après les avoir trempées dans une sauce à base de purée de haricots rouges fermentés, sucre et huile sésame (d'autres versions parlent de sauce épaisse de soja ou encore de sauce d'huître), qu'à nous escrimer avec nos baguettes pour placer ces fines tranches sur une fine crêpe (de lotus? de riz ?) à y ajouter quelques émincés et fins bâtonnets de légumes (poireau et concombre), à enrouler le tout, et à faire en sorte que l'ensemble atteigne sans encombre nos bouches avides...

SECOND CHOC AUTOMOBILE
Sur le trajet de
retour à l'hôtel, notre chauffeur est surpris par un automobiliste (jeune chauffeur) qui roulant sur la voie de gauche d'une autoroute urbaine s'avise qu'il a manqué la sortie et nous fait une queue de poisson. Freinage énergique qui projette l'une des passagères presque sur le tableau de bord mais freinage qui n'empêche pas de percuter le flanc droit de la voiture fautive. Plus de peur que de mal. Mais dans les secondes suivantes, un suraccident survient sur l'autre chaussée et nous sommes à l'arrêt dans une position bien dangereuse en attendant l'arrivée de la police (elle arrivera effectivement très vite). Pour se tirer de là, on enjambe les glissières de sécurité, on hèle des taxis qui s'arrêtent n'importe comment sur la chaussée, nous exposant à un nouvel accident et ils repartent dans le flot de circulation sans plus de précaution... A partir de maintenant, ceux d'entre nous qui se trouvent à occuper les places les plus exposées auront tendance à attacher leur ceinture de sécurité car les véhicules en sont équipés.
Comment un tel chaos peut-il être aussi général alors que le permis de conduire en Chine est une chose sérieuse puisqu'il comporte quatre épreuves pratiques, qu'il est doté de 12 points comme chez nous ? Mais de grosses fautes n'entraînent pas de grosses pertes de points (2 points enlevés pour circulation à contre-sens, paraît-il! à vérifier quand même). Mais surtout la police est plus laxiste ici et de plus éminemment corruptible. En outre la mort ne fait pas plus peur que le gendarme puisque l'on compte 300 décès quotidiens (donc environ 100 000 par an!) en Chine du fait des accidents de la route (face à cela rappelons que le parc automobile chinois s'accroît de 1300 véhicules par jour). Rapporté à la population des régions urbanisées de l'est du pays, cela représente une mortalité routière 5 ou 6 fois supérieure à celle de la France (13 morts par jour sur les routes françaises).

Sinon, quelles que soient les manoeuvres gênantes voire dangereuses des autres conducteurs, les Chinois comme de nombreux autres asiatiques (thaïlandais, vietnamiens...) restent parfaitement calmes, du moins en apparence
(est-ce la souci de la "face", l'attitude compassionnelle bouddhique ou l'empreinte confucéenne du respect du plus fort?) alors que les Occidentaux se perdraient en invectives et gestes insultants.

Pour compléter le tableau, sachez encore que le plus souvent on ne s'embarasse pas de précaution pour signaler les pannes ou accidents: pas de triangle de présignalisation ni de gilet réfléchissant, de même aucun panneau pour signaler les chantiers sur les axes de circulation. Comme on le verra souvent au cours des jours suivants, on se borne à poser quelques gros cailloux sur la chaussée sur quelques dizaines de mètres en amont du problème, dans le meilleurs des cas les cantonniers sont munis d'un gilet à bandes réléchissantes.



Nuit au Rainbow Hotel*** ou ***** ? avant de partir pour Chengde, hôtel rénové en 2006 (57€ la nuitée). Emplacement idéal au centre de Pékin, près de la rue des Antiquités, du Temple du Ciel et le Tian an Men.
Pour oublier nos émotions fortes, nous sommes accueillis royalement dans nos chambres spacieuses avec magnifiques bouquets offerts par notre agence.
L'hôtel, un haut bâtiment, est situé au sud de la ville dans un quartier en plein bouleversement comme le reste de la ville d'ailleurs. Sous nos fenêtres subsiste encore un lambeau de quartier traditionnel condamné à brève échéance, d'ailleurs toute la nuit nous entendrons des ouvriers afférés à déblayer des gravats. Si les chantiers avancent aussi vite en Chine, c'est parce qu'ils tournent 24 heures sur 24... La destruction atteint 70 à 90% des quartiers anciens!

  
PEKIN - au Rainbow Hotel




PEKIN (suite) ,quatrième jour en Chine (après 2 jours passés à la Grande Muraille et à Chengde).

Fiche Pékin

Petit déjeuner pékinois (après deux jours passés à Chengde).


La Cité Pourpre Interdite ("zijin cheng" ou Vieux Palais "gu gong") -6€.

et sur mon blog favori...

C'est Mao qui nous accueille dans cet extraordinaire ensemble monumental de Pékin au coeur de la Cité Impériale dû au troisième empereur Ming, Yongle, qui décida en 1403 de transférer la capitale de Nankin (Nanjing "capitale du sud, précédemment appelée Jianging) à Pékin (Beijing ou "capitale du nord"). L'ensemble monumental fut édifié à la place d'anciens palais mongols selon les plans de l'architecte eunuque d'origine vietnamienne Joan Han (ce qui ne fut pas apprécié des fonctionnaires traditionnels).

L'ensemble fut donc bâti par 100 000 ou 200 000 ouvriers, prisonniers pour la plupart, à l'époque des Ming, entre 1406 et 1420 (ou entre 1404 et 1421? voire même entre 1417 et 1420 seulement mais après une préparation de chantier d'une bonne vingtaine d'années!!!). Elle fut réalisée à l'initiative de l'empereur Yongle comme un moyen de légitimer son règne après qu'il eut dépossédé du pouvoir impérial son frère qui régnait depuis Nankin.
Pour faciliter sa réalisation, l'empereur Yongle fit restaurer le Grand Canal Impérial par lequel plus de 2 millions de tonnes de briques auraient été transportées. Le marbre provenait de carrières situées à une centaine de kilomètres de là tandis que les bois précieux venaient des provinces des montagnes et du sud (par la mer puis par le Grand Canal).
Cette folie des grandeurs, qui n'est pas sans rappeler celle de notre Roi Soleil, plongea le pays dans de grandes difficultés économiques même si sous son règne une politique d'ouverture dont le pays n'était pas coutumier conduisit la flotte chinoise de l'amiral Zheng He, un eunuque, jusque sur les côte orientales de l'Afrique, avant une nouvelle politique de repli.


La Cité Interdite fut pendant 5 siècles (1421 à 1911) le lieu de résidence de 24 empereurs des dynasties
Ming puis des Qing, cette dernière d'origine mandchoue, et le centre de leur pouvoir politique. Cette succession dynastique dans un même ensemble palatial est un fait exceptionnel car, habituellement, la cité impériale précédente était détruite par la nouvelle dynastie. Ce ne fut donc pas le cas avec les Qing, qui eurent l'adresse d'endosser les fastes de l'ancienne Chine...

Avec ses 72 hectares (960x750 m.), c'est l'ensemble palatial le plus vaste et le mieux conservé du monde.

Son classement au Patrimoine mondial de l'UNESCO date de 1987
.
L'important chantier de restauration dont la Cité est l'objet ne sera complètement achevé qu'en 2010.


L'entrée monumentale de la Cité Impériale ("zijin cheng") par le sud (direction cardinale privilégiée) correspond à la Porte de la Paix Céleste,
Tian An Men donnant sur la place du même nom.
L'entrée de la Cité Interdite proprement dite se fait par la Porte du Midi
ou du Méridien ("wu men"), porte impressionnante avec ses 92 m de large et 40 m de hauteur et ses deux ailes qui servait aux proclamations et aux revues militaires.

La cité interdite a servi de modèle aux souverains d'anciennes colonies ou pays vassaux. A Séoul, le palais de Kyongbok de la dynastie coréenne Yi (établie en 1392), fut construit à l'image de la Cité interdite de Pékin à l'époque des Ming. De même, au Vietnam (nommé alors Dai Viet), une Cité Impériale et une Cité Interdite existaient à Hanoï (alors nommée Thang Long). Elles furent déplacées à Hué, nouvelle capitale du Vietnam des empereurs Nguyen à partir du XIXe s.



La Cité Interdite est comme retranchée du monde car entourée de douves de 52 mètres de large (alimentées artificiellement, tout comme la "Rivière aux Eaux d'Or", par un ingénieux système de canalisations) et ceinte d'un haut mur pourpre (10 m de haut, fait de briques lisses pour le rendre infranchissable) couronné par un chemin de ronde de 4 km, ponctué par quatre tours d'enceinte. Sa couleur rouge, symbole du ciel, est réservée à l'empereur.
Orientée selon un axe nord-sud et voulue comme étant le centre de l'Univers, elle est entourée par la ville impériale protégée par des remparts tandis que la vieille ville "chinoise" la jouxte au sud.
Immense avec ses 720 000 m², on dit que la cité comporte 9 999 pièces (en réalité 8 886! ou bien 8 700? réparties entre quelque 800 bâtiments) car seul le Palais Céleste peut en avoir 10 000, tout cela pour symboliser la puissance impériale auquel le chiffre neuf est réservé (c'est le plus grand chiffre impair et il est le symbole masculin extrême). On voit aussi des portes à 9 rangées de 9 clous.

Pendant 500 ans, il fut interdit au commun des mortels de franchir ses douves et ses enceintes pourpres (qu'il était même interdit de regarder sous peine de mort!).

Selon les principes du fengshui, la cité est orientée selon un axe nord-sud afin de profiter des énergies et courants cosmiques. Orientée vers le yang, principe masculin, au sud représentant le ciel, pour capter la chaleur et la prospérité, elle tourne le dos au yin, principe féminin, au nord représentant la terre, d'où viennent le froid sibérien et les envahisseurs. Cette protection est accrue par le relief, en l'occurrence la Colline du Charbon qui est une création artificielle tout comme l'est, à l'opposé, la Rivière aux Eaux d'Or.


Seule une partie de la Cité Interdite est ouverte à la visite. En outre, comme sur nos cathédrales gothiques, des chantiers permanents de restauration tournent sur le site. En effet, certains parties du site ne sont jamais ouvertes et d'autres sont temporairement fermées (ni même visibles pour certains dissimulés par les échafaudages), même lors des JO au mois d'août (il y a me semble-t-il, entre autres, le prestigieux pavillon de l'Harmonie Suprême et le Palais de la Tranquillité Compatissante) .
Une fois passée la Porte du Midi (wu men), on peut admirer une vaste cour (4 ha) traversée par la Rivière aux Eaux d'Or que l'on franchit par 5 ponts de marbre, il faut alors passer la Porte de l'Harmonie Suprême (taihe men), après quoi s'ouvre une autre vaste cour au fond de laquelle, sur une triple esplanade de marbre blanc surélevée (7 m), se dresse un très vaste pavillon (2360 m² à la charpente soutenue par 9 imposantes colonnes) portant ce même nom
taihe dian, ce "centre du monde", hélas dissimulé par des échafaudages. Il abrite la salle du trône d'où l'empereur gérait les affaires du monde (on y intronisait l'empereur, procédait aux mariage, célébrait les anniversaires et le Nouvel An lunaire, proclamait les résultats des concours mandarinaux...). C'était le plus haut bâtiment (35 m) de Pékin et nul ne devait l'oublier sous peine de mort. Ses trois terrasses de marbre blanc supportent — sur vingt-quatre colonnes — la double toiture de tuiles vernissées jaunes. Les guides évoquent les colonnes centrales, à l’intérieur, qui sont dorées, tandis que les colonnes latérales sont laquées de rouge. Le plafond à caissons présente un riche décor peint en bleu et vert. Sur une estrade, le trône en palissandre doré et orné de dragons est gardé par 9 dragons. Dommage que l'on n'ait pas pu voir cela. En Chine, comme dans les pays voisins plus ou moins sinisés (Vietnam, Corée et Japon), on vénère le dragon, être mythique aquatique puissant que l'on associe aux phénomènes climatiques, aux fleuves et à l'autorité. On peut y voir une similitude avec le fabuleux serpent nâga à plusieurs têtes  vénéré  dans la mythologie hindoue (temples d'Angkor) et dans le bouddhisme (Laos, Thaïlande).
Ce pavillon est suivi par ceux de l'Harmonie du Milieu ou Harmonie Parfaite
(zhonghe dian), salle de réception, et de l'Harmonie Préservée (baohe dian) où avait lieu la Fête du Printemps, salle de banquet et d'examens et de réception des diplomates étrangers. A l'arrière de ce bâtiment, la rampe centrale de l'escalier, une imposante dalle de marbre sculptée de près de 17 m de long pour un poids de près de 300 tonnes, provient d'une carrière située à 80 km (elle fut traînée ici au froid de l'hiver sur des chemins au sol rendu volontairemeent verglaçant).
Ces trois pavillons principaux furent détruits par la foudre lors d'un violent orage à la fin du règne de Yongle.


   
  

PEKIN - la Cité Interdite, les palais du devant


On peut être surpris par la relative pauvreté du mobilier et des décors mais il faut savoir que cette partie antérieure de la Cité Interdite fut pillée en 1900
lors de l’intervention des détachements militaires envoyés par les différentes puissances étrangères pour mettre fin à la rébellion menée par les Boxers soutenus par l'impératrice Cixi, Boxers qui assiégèrent les légations étrangères à Pékin pendant près de deux mois (18 juin-14 août 1900). Les sortes de grands chaudrons en bronze (c'étaient des réserves d'eau pour parer au risque d'incendies) placés devant les palais en gardent la trace car le plaquage d'or qui les revêtait fut gratté par les soldats étrangers (alors que les récipients de la partie privée sont restés en leur état original).

Les palais latéraux qui servaient à héberger les visiteurs de marque et leur suite servent de salles de MUSEE où l'on peut voir des collections d'armes et armures anciennes, vêtements impériaux, monnaies, céramiques...

Un ingénieux système de chauffage par le sol, au charbon, existait sous ces palais qui en hiver auraient été de vraies chambres froides. Sur les terrasses accueillant les bâtiments, Marc nous fait remarquer les trappes qui permettaient d'alimenter le système.
Le sol des cours est robuste car formé de 5 couches de briques grises.



PEKIN - la Cité Interdite,
rampe arrière du Palais de l'Harmonie Préservée
et Porte de la Pureté Céleste

La Porte de la Pureté Céleste (qianqing men) sépare la partie officielle de la partie privée. Aucun homme, hormis l'Empereur (et les eunuques) n'avait accès à cette partie de la cité et les femmes ne pouvaient se rendre dans l'autre partie.
Derrière cette porte, faisant pendant aux trois palais précédents, toujours par souci d'équilibre et d'harmonie, se trouvent trois autres palais d'apparat, plus petits cependant: le Palais de la Pureté Céleste
(qianqing gong) était encore un espace de réception: audience, banquet (les 108 bols des repas impériaux!), salle funéraire...). Le Palais de la Puissante Fertilité (jiaotai dian) ou Palais de l'Union, palais nuptial au magnifique plafond, servit de salle du trône de l'impératrice et enfin le Palais de la Tranquillité Terrestre (kunning gong) servait, à l'origine, de résidence aux impératrices et de lieu de sacrifices chamaniques. Plus tard, la chambre nuptiale y fut aménagée (parure de lit brodée de suggestifs dessins d'enfants).


 
 
  
PEKIN - la Cité Interdite, des parties de la "Cour intérieure"


 

 

Au-delà s'étend le jardin impérial (yuhua yuan ) qui s'efforce de donner une représentation microcosmique de la nature: arbres centenaires, rochers tourmentés évocateurs de pics érodés, jardin néanmoins agrémenté de kiosques. Nous profitons de la floraison des pivoines. A l'ouest se dresse le kiosque des Mille Automnes (l'ouest, direction symboliquement terminale) et à l'est celui des Dix Mille Printemps (l'est, direction de l'éternel renouveau).


En dehors de l'axe des grandes cours et palais se trouvent d'autres palais, temples et sanctuaires... L'un de ces palais, est un musée des clepsydres, pendules (souvent d'origine étrangères: cadeaux des missionnaires jésuites) et des automates qui passionnaient énormément la cour des Qing (XVIIIe s.). On peut y voir les 99 bols qui servaient aux repas de l'empereur Yongle (il ne touchait qu'à quelques uns, après son goûteur, évidemment!)...

Dans cette partie, se trouve le Palais de la Longévité Tranquille. Qianlong y organisa à l'occasion de ses 60 ans, un banquet pour 6 000 vieillards de toutes provenances et de tous milieux...
Les concubines vivaient dans le Palais de la Tranquillité Compatissante.

Les portes des édifices sont gardées par des animaux de bronze: mythiques dragons symboles du pouvoir spirituel suprême, celui de l'empereur, l'oiseau phénix également mythique, symbole de l'impératrice, tortues, symboles de longévité et de sagesse, grues symboles de longévité, lions, symboles de puissance et de prestige (leur représentation fantaisiste repose sur le témoignage d'ambassadeurs ayant voyagé vers l'ouest, en Afghanistan notamment, à la recherche d'alliances pour lutter contre les Huns)... Vu face à l'entrée, le lion se trouve toujours à droite, patte droite posée sur une sphère et la lionne à gauche, patte gauche affectueusement posée sur un lionceau...
Les dragons qui se font face sur l'arrête des toits sont là pour protéger les édifices des incendies... De même dans le jardin, le pavage fait de galets dessinant une chauve-souris et un porte-bonheur.
Sur les toits, toute une ménagerie de chi wen occupe aussi les tuiles d'arrête, toujours en nombre impair (9 figures marquent un édifice impérial puisque ce nombre est réservé à l'empereur), afin d'écarter les mauvais esprits.
La fabrication de tuiles et figurines pour les toits de la Cité Interdite relève exclusivement de deux ateliers aux techniques traditionnelles (secret au sujet du fameux émaillage jaune impérial).

  
  
PEKIN - la Cité Interdite dans la "Cour intérieure"

 

 

Au lieu de l'harmonie et de la tranquillité qu'évoquent les noms des palais de la Cité Interdite, on est confronté tout au long de la visite au flot de touristes chinois munis de casquettes (souvent rouges) voire de vestes, précédés par leur guide portant haut un fanion de reconnaissance et surtout un détestable mégaphone ce qui aboutit à une complète cacophonie entre les divers groupes de visiteurs... En moyenne, on compte quotidiennement 50 000 visiteurs mais en période estivale il faut en compter trois fois plus! On n'a donc pas trop à se plaindre...


Conformément à la tradition chinoise, les palais sont en bois de cèdre (colonnes, poutres, encorbellements et charpente), construits de plain-pied sur une terrasse en maçonnerie. Les chapiteaux complexes qui assurent la liaison entre colonnes et toitures sont des éléments essentiels. Tout est assemblé par emboîtement sans clous ou chevilles et ces savants assemblages de charpente résistent aux intempéries et séismes. Ce type d'assemblage est pratiqué en Chine depuis 2000 ans... Quant aux murs, ils sont de simples parements de remplissage.
Pour protéger le bois, on utilise LE laque (en effet, dans ce sens, le mot est du genre masculin!).
C'est une sorte d'enduit ou de vernis végétal fabriqué à partir de la sève ou gomme résineuse de certains arbres extrême-orientaux tel le laquier (arbre de la famille des sumacs, originaire de Chine). Cette matière a une double fonction: protection (contre le pourrissement et les insectes notamment) et décoration. La technique du laque artistique de qualité nécessite de passer jusqu'à 20 couches de laque, avec ponçage entre chaque application.
Dans les bâtiments, pour la réfection des poteaux qui ont le plus à souffrir des intempéries malgré les généreuses avancées des toits, après décapage, on applique en alternance un enduit fait de chaux et d'huile et deux couches de tissu avant de procéder à un nouveau laquage.

L'époque de la puissante dynastie Ming favorisa aussi les arts (ainsi les célèbres porcelaines "Bleu et Blanc" apparues sous les Yuan deviennent vraiment célèbres avant de céder du terrain face aux nouvelles porcelaines polychromes à double cuisson, la "famille rose").



LE DERNIER EMPEREUR

Aixinjueluo Puyi (7 février 1906-17 octobre 1967), appelé également Xuantong, fut le douzième et dernier empereur de la dynastie Qing, qui régnait alors sur la Chine. Il est le fils d'un prince de la lignée impériale des Ming.

Il fut couronné à seulement trois ans (1909), selon le souhait de l'impératrice douairière Cixi, alors que la cour impériale est en plein désordre. Les révoltes d'octobre 1911 le conduisirent à abdiquer le 12 février 1912. Malgré la proclamation de la République de Chine, il put continuer à résider quelques années supplémentaires dans la Cité interdite, en n'exerçant aucun pouvoir, avant d'en être expulsé en novembre 1924.

Il vécut alors quelque temps une vie mondaine dans les milieux occidentaux des concessions où il fut approché par les services secrets japonais. Ces derniers en firent un fantoche qu'ils mirent à la tête du Manzhouguo (la Mandchourie d'où la dynastie Ming était originaire), sous le nom d'empereur Kangde, en 1934.

En 1945, il fut capturé par les Soviétiques et déporté en Sibérie puis livré en 1949 aux communistes chinois qui l'interneront dans le "camp de rééducation pour criminels de guerre" de Fushun Pendant 10 ans.
Libéré en 1959, il s'installera à Pékin sur autorisation du Président Mao, et trouvera un emploi de simple jardinier au Jardin botanique de la ville avant de devenir bibliothécaire dans une administration. Il est décédé en 1967.

De son histoire a été tiré le film italo-britannique "le Dernier Empereur"
(The Last Emperor) réalisé par Bernardo Bertolucci et sorti en 1987.


Dans cet univers vivait une cour impressionnante, outre les épouses, il y avait une foule de concubines et favorites (jusqu'à 3 000 mais ce chiffre est sans doute exagéré), sans oublier les dames de compagnie et les 3 000 eunuques qui étaient à leur disposition 24h/24. Les eunuques étaient souvent des prisonniers soumis à la castration (opération qui coûtait la vie à 2% de ceux qui y étaient soumis) et le pire autre malheur qui pouvait leur arriver était de voir détruits ou perdus les organes de la génération dont ils avaient été amputés car ils n'avaient plus alors l'espoir d'une réincarnation avec leur virilité recouvrée...
L'empereur, le seul mâle habilité à procréer entre les quatre murs de la Cité Interdite, exprimait son choix de courtisanes au cours du déjeuner et un eunuque servait de messager pour la convier au rendez-vous galant qui lui était fixé en soirée dans l'un des palais...
La plupart des femmes admises dans le gynécée de ce palais ne pouvaient plus jamais en sortir et nombre d'entre elles ne furent jamais invitées à rencontrer l'empereur. C'était néanmoins un privilège de compter dans sa famille une courtisane et même un eunuque (on réduisait parfois à cet état un petit garçon avec l'espoir de le voir admettre au service de l'empereur). Au décès de l'empereur, en dehors des femmes qui lui avaient donné un enfant, certaines femmes étaient enterrées vivantes en sa compagnie tandis que les autres terminaient leur vie dans un monastère.
C'était aussi un lieu d'intrigues diverses pouvant donner lieu à des empoisonnements (malgré les goûteurs). En effet, les beaux principes moraux confucéens d'harmonie à tous niveaux de la société et présentant le devoir comme contrepartie du pouvoir n'étaient pas toujours respectés. C'est ainsi que l'ancienne concubine devenue l'impératrice douairière Cixi fit jeter dans un puits la concubine Perle qui la défiait.

Cette plongée dans la Chine ancienne ne passionne pas que les touristes occidentaux. Dans la Chine moderne en plein bouleversement, certains sont en recherche d'identité et de racines. Des feuilletons sur l'époque impériale réussissent à avoir une audience de 300 millions de téléspectateurs (presque un Chinois sur quatre!)...


Ascension de la colline de (ou du) Charbon, nommée aussi Colline des Perspectives ou encore Parc Jingshan ("jingshan gongyuan") -0,5€- qui se présente à nous dès que l'on a franchi la porte du Génie Militaire, au nord de la Cité Interdite.

Après la montée au milieu des cyprès et autres essences, on découvre un très beau panorama de la Cité Interdite aux toits dorés fait de 150 000 tuiles jaunes et, au fond, la sphère argentée et aplatie du nouvel Opéra. Rappelons que la couleur jaune des tuiles de la Cité, symbole de la terre, est réservée à l'empereur, dont l'habit brodé est de cette couleur... que son propre fils n'est pas autorisé à porter!
De l'autre côté, au nord, la vue porte en direction du Parc Beihai, avec un grand stupa blanc, non loin du lac Beihai.

L'agréable rejoignait l'utile car selon les principes du fengshui, les palais de la Cité Interdite devaient être protégés des influences néfastes du nord par une colline, fut-elle symbolique et en partie artificielle puisque constituée en partie avec la terre tirée des douve de la Cité Interdite. Son nom vient du fait qu'à son pied on stockait le charbon nécessaire au chauffage. Elle fut aménagée en 1420 et couronnée bien plus tard par le pavillon Wanchun, en 1751. Des kiosques sont disposés sur les sentiers qui descendent sur les côtés ouest et est de la colline.

Dans une empire en décomposition, c
'est au sommet de cette colline que le dernier empereur Ming se pendit face à la menace de ses voisins manchous (futurs Qing) et à une jacquerie paysanne.

  
  
  
PEKIN - la Colline du Charbon

Il paraît qu'en ce lieu beaucoup de Pékinois s'adonnent à la danse, au chant ou à la calligraphie éphémère (à même le sol) mais nous n'aurons pas la chance d'assister à ces types de manifestation en cette fin de matinée. Descente en direction des kiosques de l'ouest mais pour "certain", quelques instants d'égarement...
Les meilleurs moments pour la visite de ce site sont le matin et le soir, pour la qualité de lumière dans laquelle baigne alors la Cité Interdite.

environ 20 km de route vers les faubourgs au nord-ouest de Pékin, pour se rendre au Palais d'Eté.

En quittant le centre, nous apercevons d'anciens quartiers de hutongs derrière des palissades. La plupart sont destinés à la démolition afin de céder la place à des opérations immobilières. Marc nous signale qu'un quartier sera toutefois préservé et restauré mais, on le comprend vite, il s'agit d'une démarche muséographique. En revanche, on peut se demander quel sort est réservé aux populations modestes qui habitaient ces quartiers. Comment vont-elles pouvoir financièrement accéder aux grands ensembles périphériques récents ? Comment vont-elles pouvoir s'y adapter après que leur réseau social aura disparu ? Mais ne jetons pas trop vite la pierre aux Chinois à ce sujet. Le géographe-urbaniste que je fus, se souvient qu'il y a tout juste une quarantaine d'années, on a fait exactement la même chose chez nous avec les politiques de rénovation urbaine et de restauration dans les secteurs sauvegardés (lois Malraux et autres...).


Palais d'Été (Yihe yuan, "jardin où l'on cultive la concorde") -3€ l'entrée (coût en individuel de l'ordre de 30€ par tête de pipe sur une demi-journée avec guide). Son classement au Patrimoine mondial de l'UNESCO date de 1998 .

Toujours par grand vent, découverte d'un ensemble architectural d'exception qui longe le lac Kunming (lac artificiel), lieu de villégiature de la cour impériale afin d'échapper aux chaleurs étouffantes de la Cité Interdite et qui témoigne du raffinement artistique chinois à la fin du XIXe s. Etrangement le nom du lac est celui de la ville capitale de la province du Yunnan... L'explication vient du fait que lors d'un voyage de l'empereur dans cette lointaine province méridionale (jouxtant le Laos et la Birmanie), il avait été séduit par la beauté d'un lac qu'il voulait retrouver près de sa capitale.

Remplaçant le palais des Jin qui avait été édifié ici au XIIe s., les jardins voulus par l'empereur Qianlong (empereur Qing du XVIIIe s. qui, bien que d'origine mandchoue, était passionné de culture chinoise), s'inspirent de ceux de la Chine méridionale.

Lieu de villégiature, c'est aussi un lieu de représentation politique. Concession aux vaincus du Tibet (1750), Qianlong fit construire en leur honneur une lamasserie au nord du parc.

Pour remplacer les Palais d'Eté de Yiheyuan et de Yuanmingyuan incendiés en 1860 par les troupes franco-britanniques (seconde guerre de l'opium) et dont subsistent des ruines, l'impératrice Ci Xi fit reconstruire près de là, en 1888 (ou 1886), le nouveau Palais d'Eté.
Celui-ci fut endommagé en 1900 (tout comme la Cité Interdite) lors de l’intervention des détachements militaires envoyés par les différentes puissances étrangères pour mettre fin à la rébellion menée par les Boxers soutenus par l'impératrice Cixi, Boxers qui assiégèrent les légations étrangères à Pékin pendant près de deux mois (18 juin -14 août 1900). A la suite de cela, l'impératrice entreprit de nouveaux travaux de reconstruction en 1902.

Intelligente et belle, la concubine Yehenala était entrée à la cour à l'âge de 15 ans.
Fait unique dans l'histoire chinoise, cette ancienne concubine de cinquième et dernier rang, devint impératrice douairière de la dynastie Ming après avoir intrigué avec l'aide d'eunuques pour accéder à la couche de l'empereur dont elle fut la favorite pendant trois mois. Ci Xi (plus connue sous le nom de
Ts'eu-hi)
détint la réalité du pouvoir pendant 48 ans (1861-1908). De cette union naquit en 1856 un fils ce qui lui ouvrit la porte du pouvoir dans la mesure où l'impératrice n'était pas parvenue à engendrer.
Influençant déjà la politique du vivant de l'empereur, après son décès en 1861, elle assura la régence de son propre fils Tongzhi âgé de 6 ans (même devenu majeur, ce personnage falot ne fut qu'un pantin aux mains de sa mère) puis, après le décès de ce dernier en 1875, celle de son neveu Guangxu qu'elle imposa sans attendre que sa bru, l'impératrice, ait accouché! C'est encore elle qui détint la réalité du pouvoir, allant même jusqu'à emprisonner le jeune empereur au Palais d'Eté.
Les affaires de la Chine allaient de mal en pis (famines, présence étrangère à Nankin, Shanghai, Ningpo, Canton, Hong Kong, Xiamen, Fuzhou, Tianjin et Pékin et aussi révoltes notamment celle des Boxers en 1900). Après le sac de la Cité Interdite par les troupes des corps expéditionnaires étrangers et le décès de Ci Xi en 1908, le trône revint à son petit-neveu de 3 ans, Xuantong, qu'elle avait désigné comme héritier. Ce dernier empereur de Chine, qui prit le nom impérial de Puyi dut abdiquer 4 ans plus tard!



Les 290 hectares du parc du Palais d'Eté qui s'étend au pied du Monts de l'Ouest sont occupés aux 3/4 (220 ha) par le lac Kunming au pied de la Colline de la Longévité Millénaire.
La succession de pavillons et de palais ne dégage pas un sentiment de désordre mais d'harmonie. On y trouve une flore arborée de pêchers (arbre du bonheur), de grenadiers (fécondité), de pins et de cyprès (longévité)...

Le Lac de l'Eternel Printemps est divisé en trois parties et une trentaine de ponts l'enjambent (dont le Pont aux 17 Arches et le Pont de la Ceinture de Jade, à l'arche en demi-lune ou pont cambré).
Ci Xi commença la reconstruction par le bateau de marbre, long de 36 mètres (pour cela elle puisa dans les crédits destinés à la Marine Impériale!).

On accède au site au niveau des boutiques et restaurants (ancien théâtre et résidence des concubines), tout près du fameux Bateau de Marbre.

 
 
PEKIN - le Palais d'Eté

 

 


 

Déjeuner dans un restaurant du Palais d'Eté avec serveuses en costumes de cour.

Parmi les plats, signalons une salade à base de cerneaux de noix, un sauté de méduse ! (en fines lanières), un sauté de jujubes (fruits rouges séchés et dénoyautés) et châtaignes d'eau, une omelette genre provençale (avec tomate)...

 



Restaurés, nous commençons la visite.


On ne grimpera pas la Colline de la Longévité Millénaire couronnée par la pagode du Parfum de Bouddha,
dite aussi pavillon des Fragrances Bouddhiques ou du Bouddha Parfumé, Foxiang ge.
Dominant le lac, cette pagode basse, héberge un "Bodhisattva aux 1000 mains" (un bodhisattva est une sorte de saint dans certains courants du bouddhisme) et est fréquentée par des fidèles.

En revanche, on empruntera une longue galerie couverte de 728 m. qui longe le lac, construction unique au monde. Elle est décorée de quelques 14 000 (8 000 selon d'autres sources?) peintures et dessins (scènes paysagères, scènes de vie intérieure et évocations historiques).

  
   
PEKIN - le Palais d'Eté

 

Des noms poétiques émaillent le parcours parmi les pavillons laqués: Nuages Ordonnés, Vagues de Jade, Vertu et Harmonie, Joie et Longévité... tout un programme!


Jardin de l'Harmonie Vertueuse avec ses rochers dont celui récupéré par l'empereur à la suite de la faillite d'un marchand trop prétentieux, s
es allées aux pavages faits de petits galets créant des motifs (fruits...) et ses pivoines en fleur.


Le Palais de la Longévité Bienveillante est précédé d'animaux de bronze: Chimère, Dragon (symbole de l'empereur) et Phénix (symbole de l'impératrice). Non loin de là, elle avait transformé le Palais des Vagues de Jade en prison où elle séquestrait son neveu, l'empereur Guangxu, qu'elle avait pourtant mis sur le trône. Elle résidait dans le palais de "la Joie dans la Longévité", vu un peu plus tôt, où elle se faisait servir 128 plats!


On peut admirer la minutieuse maçonnerie de briques grises, posées presque sans joint car elles ont été polies afin d'en éliminer toute irrégularité et elles sont assemblées avec un mortier fait de chaux, de sable très fin et du bouillon de cuisson de ...riz gluant (!).


 
 
PEKIN - le Palais d'Eté

Après être passés près de la vache de bronze, nous irons jusqu'à l'île du lac du sud à laquelle on accède par les 150 m du Pont aux 17 Arches dont les garde-corps sont sculptés de lions de marbre blanc, tous différents.
Les promenades en bateau ou en pédalo sur le lac ne sont pas au menu du jour car la forte brise qui souffle du nord depuis plusieurs jours à presque mis le lac en tempête (les vagues moutonnent près de la berge sud).

 
PEKIN - le Palais d'Eté

Tout à l'opposé, au-delà du jardin mais donnant l'illusion d'en faire partie, se dresse une haute pagode à 7 niveaux sur une colline surplombant le lac.

Retour à Pékin.

Si notre séjour pékinois s'était prolongé, on aurait pu envisager bien d'autres découvertes...

Par exemple, une heure et demie en cyclo-pousse à travers les hutongs (25€ la demi-journée avec guide en individuel)... qui sont peu à peu rasées pour faire place à des magasins, hôtels et grands immeubles en béton...
...ou le quartier de Shishahai que domine la Tour du Tambour...
...ou la fameuse rue des antiquaires...
...ou encore, au nord de la ville, le Temple des Lamas -3€- ("yonghe gong") du XVIIIe s., ancien palais princier où résidaient les autorités tibétaines de passage à Pékin et demeure d'un prince des Qing, qui abrite une magnifique statue de Bouddha Maytreya de 18 m de haut sculptée dans un seul morceau de santal blanc et du Temple de Confucius -1€- ("kong miao") et sa forêt de stèles. La tradition de respect de la hiérarchie introduite par cette véritable idole perdure et les pouvoirs successifs ont su s'en servir...
...ou le seul temple taoïste de Pékin, le temple des Nuages Blancs...
...ou encore le parc Beihai -1
€-, au nord de la Cité Interdite, ancien coeur de la ville au temps des Yuan. Au milieu du lac, sur une île, fut construit en 1651 un temple bouddhiste dans le style tibétain. Sa couleur blanche tranche avec les couleurs des monuments impériaux de la ville
...ou soirée d'Opéra de Pékin
(25€ la demi-journée avec guide en individuel)
.

Visite d'un magasin de perles d'eau douce.
Chaque huître "ensemencée" par des greffons va peu à peu les enrober de nacre et produire jusqu'à une vingtaine de perles mais rien que pour obtenir les plus petites, il faut patienter au moins 5 ans. Avec les perles impropres à une utilisation en bijouterie, on fait une poudre utilisée dans la fabrication d'une crème à usage cosmétique. En fait les perles n'ont pas toutes la couleur laiteuse commune, certaines sont dorées, rosées voire presque noire avec un éclat métallique.
Certains colliers valent des petites fortunes (dizaines de milliers d'euros).


Dîner à Pékin.
En attendant l'ouverture du restaurant situé près d'un ancien quartier traditionnel, nous faisons une courte incursion dans un autre monde fait de vieux vélos et tricycles dont le plateau est chargé de matériaux hétéroclites (cartons ou plastiques récupérés), de trottoirs encombrés, de rues sales, de petites maisons basse en briques grises... Nous hasardons même dans une impasse tout aussi peu reluisante et où les seuls éléments colorés rouges et or sont les décorations apposées sur les maisons il y a deux mois à l'occasion de la Fête du Printemps (le nouvel an lunaire)...


PEKIN - dans un hutong dégradé

Nous aurions aimé visiter des hutongs, ces anciennes rues pékinoises et, par extension abusive, ces maisons à cour carrée (siheyuan) et aux toits de tuiles vernissées mais le temps passé à Pékin est compté...
Ces quartiers étaient organisés sur une trame de rues ou ruelles perpendiculaires, les axes nord-sud étant généralement destinés aux boutiques et commerces et les axes transversaux, ouest-est, aux résidences. A l'origine, une hutong était une vaste maison familiale (pour trois générations cependant) composée de cinq éléments. Un pavillon en bord de rue donne sur une cour intérieure et lui fait face un autre pavillon. Ces deux bâtiments étaient des pièces de réception ou de séjour mais le pavillon ouvert au sud était le logement des vieux parents du maître des lieux. Sur les deux autres côtés de la cour se dressaient les deux autres pavillons (chambres, espaces privatifs de repos). Chaque maison dispose d'un mur-écran situé face au portail donnant accès à la cour intérieure.
Ce beau schéma a volé en éclat au XXe s. avec la paupérisation de l'ancienne bougeoisie liée à la chute de l'empire puis avec les flux migratoires qui ont déferlé sur la capitale de sorte que plusieurs familles se sont partagé chaque hutong, ce qui a contribué à la dégradation de ces constructions.

Gare de Pékin. Pour nous y rendre, notre minibus passe dans le quartier des ambassades repérables par les forces de police qui en assurent la sécurité. Puis pendant un long moment, on traverse tout un quartier russe.

Arrivés à destination, nous nous retrouvons sur un immense parvis, doté d'un tout aussi immense panneau à affichage vidéo. Encombrés de nos gros bagages de voyageurs occidentaux, il faut faire face aux bousculades pour faire la queue car, comme dans un aéroport international, ici pour prendre le train, il faut subir des contrôles de sécurité. Mais nous commençons à savoir faire respecter notre place face à ces Chinois sans gêne.
Même notre guide doit ressentir un certain stress. Un fait révélateur, déjà constaté lors des jours précédents, alors qu'il me précède, il lâche un gros pet, pas un hypocrite
et bien retenu pet de bonne soeur, non, un gros pet, bien appuyé. Sans doute encore un exemple d'application de précepte de la médecine populaire comme quoi il ne faut rien retenir des humeurs corporelles... Toujours est-il que lui-même a du mal à s'orienter dans la gare et doit demander plusieurs fois des renseignements.

Salle d'attente des premières classes puis embarquement dans notre compartiment doté de couchettes molles 1ère classe (ruanwo, pour 4 personnes par compartiment avec air conditionné, télévision et prise électrique pour recharger les batteries de nos appareils) et départ pour Taiyuan à 20h30. Nos passeports ne sont pas contrôlés comme on s'y attendait (d'après ce qu'on nous avait dit) pourtant ce genre de train est doté d'escouades de "stewardesses" en grand uniforme!
Encore u n peu de couleur locale car les passagers sont majoritairement chinois.
Nuit à bord.



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