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Les
trois jours à venir nous
ferons parcourir quelques 200 km seulement entre Hangzhou et Shanghai (à
2 heures l'une de l'autre) car il y a beaucoup à voir dans cette région.
La
province du Zhejiang est la plus riche avec celle de Canton (le Guangdong).
Ses habitants sont qualifiés de "Juifs chinois". Traditionnellement,
la région est réputée pour la fabrication de chaussures.
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HANGZHOU, (6 millions d'habitants), ancienne capitale des Song du sud, aujourd'hui capitale du thé et de la soie et capitale du Romantisme chinois...
Un
célèbre proverbe chinois proclame : "Au ciel, il y a le
paradis, sur terre il y a Suzhou et Hangzhou".
La
ville se situe à l'extrémité du Canal Impérial ou
Grand Canal qui parcourt près de 1800 km depuis Pékin.
Cette
ville-jardin s'épanouit toute l'année, lotus en été,
pêchers au printemps, magnolias en automne et pruniers en hiver! La ville
devient plus prisée que Suzhou... C'est un lieu de villégiature.
On ne manque pas de mots pour qualifier cette ville jumelée avec Nice depuis 1998.
Curiosité technologique que nous ne verrons pas, le plus long pont du monde, avec 36 km de long, qui relie les villes les plus orientales de la baie de Hangzhou. Commencé en 2003, il vient d'être inauguré ce 1er mai, la veille de notre arrivée dans cette ville. Une aire de service de 10 000 m² y a été aménagée au milieu.
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Petit
déjeuner. Il est possible de consommer des mets chinois raffinés
(outre les classiques sautés et beignets): raviolis, gâteaux de riz
noir, farces enveloppées dans des feuilles (de bambou? de bananier?), cuits
à la vapeur dans des paniers de bambou divers pâtés que l'on
nomme baozi pour les ronds et jiaozi pour ceux en forme de chaussons...
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Les baozi sont de petits pains
farcis très appréciés dans la cuisine chinoise.
Différents
types de farce à base de viande ou de légumes sont enveloppés
dans une sorte de pâte levée (jusqu'à une demie journée)
à base de farine de blé puis l'ensemble est cuit à la vapeur
pendant 10 à 15 minutes. Ils peuvent également être fourrés
de purée de haricots rouges ou de crème de lotus, comme le gâteau
de lune.
Il paraît que dès 5 heures, les locaux se livrent à leur gymnastique
au sommet de collines situées au sud de la ville. A bon entendeur...
Pour notre part, à 8 heures nous quittons l'hôtel et, avant de
prendre le bateau, nous nous contentons d'une petite marche dans le Parc Zhongshan,
sur les berges au nord du lac dont l'arrière-plan est barré
de collines, elles-mêmes coiffées de pagodes...
Nous
n'avons aucune peine à croire que cette ville soit peu polluée et
qu'elle justifie sa réputation de "ville de Chine la plus agréable
à vivre". Pour l'agrément, beaucoup de vélos circulent
ici dont de nombreux vélos électriques. Par ailleurs, la ville est
en train de se doter d'un métro. Dans ces conditions, le prix moyen de
l'immobilier qui est de 1000€/m² est largement multiplié dans
les quartiers résidentiels proches du lac.
Une fois de plus, c'est le
genre d'info qui nous est systématiquement et spontanément donné
par nos guides (sauf Sophie qui sera notre dernière guide) dans le tout
début de nos contacts. Cela montre à quel point les Chinois sont
attachés à ces aspects consuméristes, à l'affichage
de la richesse et de la réusssite...
Cette
balade est l'occasion d'échanger encore avec notre guide sur d'autres sujets.
Il nous fait part de sa grande inquiétude quant aux perspectives d'un réel
développement de la Chine lorsque nous évoquons nos propres craintes
par raport à la mondialisation, le déclin des pays occidentaux concurrencés
par les pays émergents dont la Chine est le modèle. Pour lui, il
ne faut pas y voir un changement radical dans l'ordre du monde. Tout d'abord,
parmi les handicaps de son pays, il évoque lui aussi la rengaine de la
corruption mais avec une variante. Dans son propos il ne s'agit plus de "grosses
légumes" mais de "nouveaux mandarins". Mais la
plus grande source de préoccupation est, à ses yeux, le fossé
infranchissable qui s'est creusé depuis une vingtaine d'années entre
les 20% d'urbains nouveaux riches et classes moyennes et les 80% de paysans (parfois
privés de leur terre) qui survivent dans des conditions proches du Moyen
Age (hormis le télévision). Pour lui, c'est surtout cela qui empêchera
la Chine de devenir une grande puissance.
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Croisière
sur le Lac de l'ouest (Xihu) -2 à 8€ selon le type d'embarcation.
C'est
en fait une traversée en direction du sud-ouest sur ce lac qui couvre 6,5 km²
(pour 15 km de rives).
A 9 heures nous embarquons sur un bateau à
propulsion électrique (ici le souci de l'environnement va jusqu'à
la lutte contre la pollution sonore) pour une promenade de 40 minutes sur un lac
égaillé par les reflets émeraude et la luminosité
changeante du ciel, un lac bordé de parcs et parsemé d'îlots.
Au nord du lac se dresse le profil particulier, très élancé,
cigariforme, de la pagode Baoshu. Nous laissons de côté l'île
de la Colline ou de la Montagne Solitaire (Gushan) avec le Pavillon de
la Grue (l'île couvre 3 ha) située au centre du lac. A noter
qu'on peut y accéder par deux ponts anciens successifs enjolivés
de deux pavillons romantiques.
Il y a aussi des touristes chinois sur notre
bateau, avec leurs manières sans gêne
qui ont le don d'irriter notre fille comme elle le (re)dit dans son blog :
"(...) à Hangzhou, alors que nous profitions du
soleil à l'arrière du bateau qui nous promenait sur le lac de l'Ouest,
une Chinoise s'est assise à côté d'un membre de ma famille.
Elle s'est collée à elle car elle voulait qu'elle soit sur la photo.
La Chinoise a été jusqu'à mettre ses mains sur ses épaules
- dans le genre "on est les meilleures amies du monde" - sans même
le lui demander. Et voilà une autre occidentale victime du syndrome de
la photo-potiche que je ne supporte plus. Elle s'est rapidement dégagée
de cette envahissante présence et la Chinoise s'est consolée en
se faisant prendre en photo sous toutes les coutures et dans toutes les poses
possibles et imaginables".
La promenade permet aussi
d'admirer la digue de Su (XIe s.), bordée de saules pleureurs et longue
de près de 3 km. Elle fut créée à l'initiative
d'un préfet sous la dynastie des Song du
nord, Su Dongpo, poète à ses heures.
Justement, on nous
débarque au sud-ouest du lac, sur la digue de Su.
Découverte
du Parc Huagang avec, juste après être descendus du bateau,
un jardin aux nombreux paons en train de faire la roue à qui mieux mieux
puis, plus loin "le jardin de la contemplation des poissons".
Ce parc, oeuvre d'un ancien mandarin de l'époque des Song
du sud (XII-XIIIe s.), se trouve entre le lac de l'ouest et le petit
lac sud.
HANGZHOU
- lac de l'ouest
Parcs Zhongshan et Huagang
(photos empruntées)
Court
trajet en minibus pour nous rendre à l'ouest de la ville.
Temple
Lingyin ("temple de la Solitude Inspirée"
ou " temple de la Retraite de l'Ame" ou "temple du Repos Merveilleux")
-6/7€ selon
que l'on accède ou non à la pagode.
C'est
l'un des temples les plus grands et les plus prospères de toute la Chine,
l'une des attractions privilégiées de Hangzhou, mais également
un lieu de pèlerinage réputé. Ici, les urnes brûle-parfums
d'où se dégagent de véritables nuages de fumée d'encens
témoignent de la ferveur populaire. Pour acquérir plus de mérites
ou pour obtenir plus de grâces, au lieu des 3 bâtonnets requis, on
fait souvent des offrandes par paquets entiers (plusieurs dizaines) ou bien on
offre de bons gros bâtons d'encens... Mais, après tout, est-ce que
ça ne se passe pas exactement de la même façon à Lourdes?
Ce
temple bouddhiste de la secte des Chan, nom donné en Chine au bouddhisme
zen, fut fondé en 328 sous la dynastie Jin
par le moine indien Hui Li. Lingyin était considéré
comme l'un des 10 plus importants temples de la secte Chan.
A son apogée,
à l'époque des 5 Royaumes sous
le règne de Wuyue (907-978), il hébergeait plus de 3000 bonzes et
comprenait neufs bâtiments de plusieurs étages, 18 pavillons, 72
halls et plus de 1300 dortoirs.
Ce temple a été détruit
par les guerres et catastrophes naturelles puis reconstruit 16 fois. Les bâtiments
actuels sont d'anciens édifices restaurés sous la dynastie Qing
(XVIIe s.) et plus récemment (suites aux dommages causés par
l'invasion japonaise) mais selon une architecture vieille de plus d'un millénaire,
d'inspiration Tang. Il a heureusement été
relativement épargné par les Gardes Rouges lors de la Révolution
Culturelle dans les années 1960... Actuellement une centaine de moines
y vivent.
Nous commençons
la visite par le parc et le jardin où il serait agréable de se promener
mais impossible d'échapper aux masses de touristes (chinois). On y voit
les célèbres grottes de Feilai Feng, "la falaise venue
en volant" (pour Hui Li, sa forme ressemblait tellement à
un site indien).
Ce parc se situe en contrebas de la colline Lingyin dont
l'entrée est marquée par la plus grande pagode en pierre appelée
"Ligong", abritant les cendres du moine indien fondateur du temple.
Dans
les quatre grottes et sur les parois extérieures en plein air, on peut
admirer des centaines de sculptures et fresques bouddhiques rupestres du Xe au
XIVe s. (surtout période Yuan
des XIIIe-XIVe s.). La caverne principale, au plafond fissuré est
dédiée au bodhisattva Guanyin.
A l'extérieur, le haut-relief
du Bouddha du Futur, Maitreya, bedonnant (car il prend tout, peines et joies)
et souriant réalisé vers l'An Mille est très vénéré.
La visite de ce
temple est aussi l'occasion de découvrir une autre facette de notre guide,
Philippe. Il évoque le retour à une certaine pratique religieuse.
Lui-même évoque l'absurdité d'une existence exclusivement
tournée vers l'argent et la consommation. Il fait partie des gens qui sont
à la recherche d'un sens à donner à leur vie.
Cela se
traduit au cours de la visite par le fait qu'il va distribuer consciencieusement
3 bâtonnets d'encens par 3 bâtonnets (en effet, l'usage est d'offrir
3 bâtons à la fois ou, mieux, un multiple de 3) à chacune des déités
hébergées dans les divers pavillons du temple. Attitude étonnante
car on s'attendrait de la part de Philippe à une pratique plus abstraite
(détachement et compassion ont d'autres façons de se manifester)
alors que l'on a là plutôt le témoignage de pratiques magiques
relevant de la superstition.
Distribuer est un terme trop péjoratif,
en effet, face à l'objet de leur dévotion, les fidèles font
trois révérences avec les bâtonnets d'encens qui commencent à
se consumer, en les tenant entre les paumes des deux mains à hauteur du
front. Dans les espaces extérieurs des temples, il est fréquent
aussi de voir aussi les fidèles saluer successivement les quatre points
cardinaux (taoisme).
HANGZHOU
- Grottes de Feilai Feng (Xe s.) et temple Lingyin (
XVIIe-XXe s.)
(photos
empruntées)
Le temple abrite 7 halls principaux, outre les bâtiments situés sur les ailes.
Dans
le premier temple, temple de réception, ce sont surtout les 4 gardiens
qui font l'objet de vénération par les paysans. Quant au Bouddha
Maitreya, Bouddha du Futur (ce grand bodhisattva vénéré comme
une sorte de messie qui devra venir un jour renouveler la doctrine), il nous accueille
sous la protection de ses 4 gardiens traditionnels et de Skanda (statue vieille
de 800 ans), gardien de la loi bouddhique.
Le
pavillon des Quatre Gardiens célestes, devant le temple, avait été
nommé "temple bouddhique de la forêt du nuage" par
un empereur en visite, sans doute inspiré par la vue du temple au milieu
du brouillard et des arbres.
La plus importante construction, le Grand Pavillon ou la Grande Salle, renferme
une gigantesque et magnifique statue en bois de camphrier représentant Siddharta Gautama
(ou
Bouddha Sakayamuni, le vrai Bouddha, le Bouddha historique), haute de 20 m
(certains évoquent 30 m mais confondent peut-être avec la hauteur du bâtiment qui s'élève jusqu'à 32 m). Elle
fut sculptée en 1956 dans 24 (ou 12???) blocs de camphrier, d'après
un original de la dynastie Tang plus que millénaire. L'expressivité
du visage et la gestuelle gracieuse sont dues au fait que ces parties de la statues
sont faites d'une armature en bois, tendue de lin recouvert d'un enduit laqué.
Derrière
elle se dresse une scène de 150 personnages racontant le voyage de 53 enfants
sur la voie du bouddhisme.
Plus haut, on trouve encore d'autres édifices: un temple dédié au bodhisattva de la compassion Guanyin, le temple du Pharmacien et le temple de l'Harmonie Familiale.
Sur le parcours, un haut-relief incite les visiteurs adroits à tenter leur chance en essayant de lancer une pièce de monnaie sur une pierre en saillie mais elle finit en général au fond d'un bassin. Plus loin sur un marbre noir, c'est une frise couverte de sinogrammes dorés que l'on est incité à toucher mais encore faut-il réussir à atteindre du bout des doigts les signes les plus favorables (pour ma part, je me serais contenté d'une valeur très confucéenne, l'harmonie).
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Déjeuner
avec entre autres au menu un délicieux sauté d'aubergines, du porc
avec une sauce brune légèrement caramélisée, patates
douces dans un épais caramel...
Court
trajet de 5 km en minibus pour nous rendre dans la vallée du thé
vert, à sud-ouest de la ville, en empruntant un tunnel creusé sous
la colline.
Plantations
et conditionnement du thé vert à Mei Jia Wu.
Le thé était désigné sous le terme tú en vieux chinois (avant notre ère) puis sous celui de chá ([Tcha]) à partir de la dynastie des Tang au VIIIe siècle. A noter que l'on utilise le terme tê dans un dialecte du sud-est de la Chine (région de Xiamen), ce qui pourrait être à l'origine des appellations occidentales thé et tea...
Depuis
la dynastie Tang qui ont répandu la
culture du thé depuis le Sichuan, Hangzhou est réputé pour
la qualité de son thé Longjin ("puits du dragon")
au goût herbeux et néanmoins très fin (!?), le
premier grand thé vert chinois parmi les "dix thés
renommés de Chine" (les Chinois consomment essentiellement du thé
vert). Il est remarquable par sa couleur verte, son arôme parfumé,
sa saveur suave et "sa forme esthétique" (!?). Son nom provient
de celui d'un village voisin (le village de Longjin).
On distingue cinq qualités
par ordre décroissant: "le Lion" (shifeng) servi lors
de la Fête des Morts, "le Dragon" (longjin), "le Nuage"
(yunxi), "le Tigre" (hupao) et "le Mei" (meijavu).
C'est un thé non fermenté, torréfié dès la
récolte et dont les feuilles sont roulées à la main.
Le village de Meijawu est éponyme du patronyme Mei qui signifie "abricotier" et qui est porté par 500 familles du village, un village aux maisons blanches couvertes de tuiles sombres. Quand on a vu "les montagnes de thé" d'Inde ou du Sri Lanka, les bas de collines plantés de théiers que l'on voit ici sont bien modestes. De plus, les plantations semblent avoir mauvaises mine, les feuilles semblent grillées ou desséchées (effet du dernier hiver, exceptionnellement rigoureux dans le sud de la Chine ? nous ne le saurons pas). Il y a trois récoltes par an (seulement !?): printemps (la plus appréciée), été et automne.
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Nous sommes accueillis dans une sorte de coopérative villageoise qui semble
avoir gardé un certain esprit collectiviste de l'époque du communisme
orthodoxe.
On nous fait une démonstration de la technique de séchage
ou plus exactement de torréfaction.
Après un premier séchage
naturel à l'air, les pousses tendres et fraîchement cueillies sont
brassées à la main, lentement et longuement, dans une sorte de wok,
une bassine à fond arrondi, chauffée à 80° et graissée
de temps à autre avec des petites noix de graisse blanche obtenue à
partir de graines de camelias (le nom savant du thé n'est-il pas camelia
sinensis?). Une nouvelle étape d'aération précède
une seconde torréfaction. L'ensemble du processus se déroule sur
8 heures et le thé perd les trois quarts de son poids. Un kilo de thé
vert séché contient 72 000 morceaux. C'est ce qui en explique
le prix, 20€ les 125 grammes de ce thé primeur (début
de saison de récolte), que nous saurons après une dégustation.
Certes il est cher mais le thé possède quantité de vertus
bénéfiques pour la santé que l'on nous détaille. De
plus, on nous précise que ce thé peut être infusé plusieurs
fois et qu'après, on peut encore en sécher les feuilles afin d'en
garnir des oreillers. Ainsi les vertus médicamenteuses de la plante continueront
encore à se manifester pendant le sommeil.
Meijawu
- manufacture du thé vert dans une coopérative
villageoise.
(photos
empruntées)
Il
y a, paraît-il, plus de 700 établissements à Hangzhou où
l'on peut déguster du thé. Si nous avions plus de temps et compte
tenu de leur proximité par rapport à notre hôtel, nous aurions
pu nous rendre aux salons de la rue Shuguang qui sont particulièrement
célèbres.
Court
trajet à nouveau, en revenant à Hangzhou, au sud de la ville.
Pagode
des Six Harmonies (Liuheta) - 2 à 3 € selon que l'on accède
ou non à la tour (ce qui ne sera pas notre cas) dominant la rivière
Qiantang Jiang et émergeant de la végétation.
Haute de
72 m. (ou 60 m. ????), cette pagode historique remonte aux époques
Song (Xe s.) et Yuan
(XIIIe s.). En fait, elle a été reconstruite en bonne partie
en 1900 et rénovée au cours du dernier demi-siècle. Sa structure
est en bois avec un remplissage en brique. Les 13 niveaux apparents de l'extérieur
sont en partie factices (cela accroît l'impression de hauteur) car elle
ne compte que 7 niveaux à l'intérieur. Autrefois, elle servait d'amer
et de phare pour la navigation fluviale sur la rivière voisine.
Balade
dans les jardins paysagers environnants ponctués de petits stupas, pagodons,
bassins et kiosques. Mais les moustiques et moucherons qui pullulent ici deviennent
vite insupportables.
HANGZHOU
- Pagode des Six Harmonies
(XIe-XIIIe-XXe s.)
(photos
empruntées)
En
quittant le site, on peut voir le pont métallique à double tablier
(ferroviaire et routier), gloire de la technique de la jeune Chine moderne d'avant-guerre
(1934-1937).
De retour à Hangzhou, nous avons un
petit moment pour nous balader dans un quartier de boutiques en tout genre
(à l'est du lac ?).
On n'y trouve pas des maisons de thé au
sens d'établissement où l'on déguste ce breuvage préparé
dans toute la tradition mais pléthore de vendeurs, et pas seulement de
thé. Les stands de marchands forains de souvenirs occupent même le
centre de la rue. Dans une ruelle adjacente, il est néanmoins intéressant
de visiter une pharmacie traditionnelle ou plus exactement une herboristerie.
Ce n'est pas un musée! En effet, une armée de jeunes préparateurs
s'affèrent autour des récipients qui, en majorité, contiennent
des parties de plantes séchées et en particulier les fameuses racines
de ginseng, "le viagra chinois". Certaines pièces de choix
valent plusieurs dizaines de milliers d'euros (par exemple, une racine de ginseng
à 46 000€)! On y vend également les fameux nids d'hirondelles.
Malheureusement, dans cette pharmacie spécialisée dans l'herboristerie,
on ne voit pas de préparations plus exotiques faites à partir d'animaux.
Cette
promenade est également l'occasion d'acheter du thé vert meilleur
marché (2,5€ à 3,5€ les 100 grammes) mais sans doute n'a-t-il
subi qu'une simple torréfaction... Dans une autre pharmacie, on peut goûter
à l'alcool de serpent.
HANGZHOU
- Quartier de commerces traditionnels (pharmacies...)
(photos empruntées)
Retour
précoce à l'hôtel (il n'est que 17 heures).
Au programme:
douche, cartes postales toujours ajournées et, après dîner,
petite balade nocturne sur les rives du lac dont nous sommes si proches.
Dîner
en ville. A retenir: poulet au citron, banane cuite dans un épais caramel
(dont les filets se brisent en les plongeant dans un bol d'eau froide)...
Nous
prenons congé de Philippe car c'est une jeune guide qui doit venir nous
récupérer demain matin.
Agréable
balade nocturne au Lac de l'Ouest sous la conduite de notre guide improvisée,
notre petite prof de français. L'atmosphère est agréable,
le ciel et les lumières se reflètent dans les eaux du lac.
On
s'est promené sur la partie nord de la digue de Su, proche de l'hôtel.
A noter que
les riches habitants de Hangzhou s'enferment derrière des grilles, sous
la protection de vigiles (comme à Xi'an).
Les agréables sentiers en culs-de-sac aménagés sur les rives
du lac et noyés dans la pénombre sont des refuges bénis des
amoureux. Il n'y a pas de romantisme qu'en France comme le croient ces mêmes
Chinois!
Nous ne pourrons pas
faire tout à fait le parcours souhaité car en raison d'une réception
officielle pour quelques "grosses légumes" l'accès au
Parc Quyuan (entre lac de l'Ouest et petit lac Yue) nous est interdit par des
policiers (ou des militaires ?). Pourtant, des Chinois à l'air très
ordinaire s'engouffrent par des passages ménagés dans la palissade
temporaire qui a été installée pour préserver la discrétion
de la fête. Même en se mêlant aux Chinois et malgré la
pénombre, nous sommes vite repérés et repoussés.
Dommage!
Ce parc appelé "Lotus sous la brise..." était à
l'époque des Song du sud une ancienne
distillerie où l'on produisait un alcool parfumé à la fleur
de lotus.
Seconde nuit au Lily Hotel***
Petit-déjeuner.
Le
contrôle des naissances en CHINE à partir de 1970 et surtout de 1979
En
1950, le taux de fécondité par femme chinoise dépassait 5
enfants! A
cela il faut ajouter l'impact de la tradition qui survalorise les garçons,
le fils (aîné) ayant à prendre en charge ses vieux parents.
Il en découle des avortements sélectifs
illégaux pratiqués en clinique, surtout dans les villes, ou bien
le "traditionnel" infanticide de petites filles parfois encore pratiqué
dans les campagnes. Ainsi la Chine (tout comme l'Inde mais pour une autre tradition,
celle de la dot) a un déficit de filles de l'ordre de 60 millions ! Ce
qui compliquera encore le renouvellement générationnel... Dans
les campagnes, si le premier enfant est une fille, le foyer a droit à une
seconde chance. |
Nous
y retrouvons notre dernier guide qui a dû partir de Suzhou, à 150 km
plus au nord, dès 5 heures du matin pour venir nous chercher à Hangzhou.
Il s'agit d'une jeune fille de 26 ans, SOPHIE, le pseudo qu'elle portait encore
il y a 9 mois lorsqu'elle terminait sa quatrième année de français
à l'Université de Qingdao, dans la province du Shandong, à
quelques 1000 km au nord d'ici. C'est justement l'université où
notre fille enseigne le français ! et elles ont évidemment des tas
de connaissances communes.
Cadette, elle a un frère aîné. Sa famille, tout comme celle de Mademoiselle Li, a dû s'acquitter lors de sa naissance d'une amende de 1 000 € au titre d'infraction à la législation sur l'enfant-unique. Ses parents sont des paysans sans terre d'un village de la région de Qingdao. Tous les villageois ont été expropriés et survivent grâce aux denrées distribuées parcimonieusement chaque année par le chef du village à titre d'indemnité et aussi grâce à de petits boulots.
Elle
est guide débutante basée à Suzhou et surtout elle n'a suivi
aucune formation spécifique à ce métier. Elle n'a pour l'instant
guidé que de petits groupes et elle avoue ne pas aimer les grandes villes
(genre Shanghai). Simplement armée de sa connaissance de la langue et de
bonne volonté, elle ne peut même pas se reposer sur l'expérience
de son chauffeur qui, très jeune, semble encore plus novice qu'elle!
Nous
quittons l'hôtel à 9 heures seulement.
Nous
avons près de 200 km à parcourir pour arriver au petit village
de Xitang. Le réseau routier est bon mais la conduite routière toujours
aussi incertaine ce d'autant que la pluie s'en mêle.
Nous
changeons de province et arrivons dans le Jiangsu, dans un paysage où
des champs de blé commencent à jaunir avant de céder la place
à une culture de riz .
Par endroit, c'est aussi un paysage ponctué
d'étangs. Les
paysans de cette région d'eau sont prospères, enrichis par la culture
des châtaignes d'eau et de lotus, les élevages de canards (avec des
sortes de grandes huttes couvertes de paille), poissons, crevettes ou huîtres
perlières et l'élevage des vers à soie (et la culture du
mûrier qui va de pair). Comme ceux des environs de Hangzhou, ils habitent
des villas prétentieuses, à étages, des sortes de petits
châteaux kitsch avec tout ce qui faut de tourelles et de balustrades chromées...
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Village
de Xitang***, à un kilomètre à
l'est du grand Lac Tai Hu, troisième plus grand lac naturel d'eau douce
de Chine.
Sophie n'y est venue que 3 fois et c'est même une première pour notre jeune chauffeur qui a quelque peine à trouver l'itinéraire d'accès au vieux village. En effet, si l'ancien village n'a que 1 000 habitants, la totalité du village compte 15 000 âmes!
En
individuel avec guide, la journée de visite de la petite ville (avec déjeuner)
revient à 50€ par personne.
L'origine
de ce village remonte à 3 000 ans. Pas (encore) trop touristique et
peu fréquenté par les Occidentaux, il
a su préserver tout le charme des villages traditionnels de la Chine du
sud: maisons de bois, ponts de pierre enjambant les canaux... La région
de Shanghai comporte six villages de ce type, trois dans chacune des deux provinces
(Zhejiang et Jiangsu)
qui se la partagent.
Original par ses canaux et les 50 ponts qui les franchissent, original par une venelle (long en chinois) de 126 mètres de long que nous empruntons. Elle est si étroite que deux personnes ne peuvent pas s'y croiser normalement... Dans ce village, il y a paraît-il, une autre venelle n'a que 30 cm de largeur! Chaque famille a doté le débarcadère de sa demeure d'un auvent lesquels juxtaposés forment une agréable et bien utile galerie le long de certains canaux (Beizha jie), notamment les jours de pluie comme aujourd'hui ou par grande chaleur...
Pendant
une petite demi-heure, promenade silencieuse en sampan, sous la pluie. Maniée
avec dextérité, le manche tenu d'une main et une corde de rappel
de l'autre, la rame de l'embarcation couverte sert à la fois de gouvernail
et, évidemment, de moyen de propulsion.
Nous passons sous de superbes
et traditionnels ponts surélevés (ou cambrés) dit "en
demi lune" dont certains à trois arches.
Village
de XITANG
(photos empruntées)
La découverte se poursuit par la visite de quatre maisons-musées:
fabrication de boutons de nacre à partir de coquilles d'huître (découpage
en rondelles, polissage, tournage du creux et enfin perçage simultané
des deux trous pour le fil d'attache, tout cela avec un matériel hors d'âge),
présentation de calligraphies, éventails et sceaux anciens (les
sceaux les plus simples à réaliser car nécessitant moins
d'enlèvement de matière et de précision, sont ceux qui impriment
en négatif), visite du jardin paysager de l'ouest (Xiyuan)...alors que
la pluie a heureusement cessé.
Sur le retour, nous longeons des boutiques
traditionnelles. Qui a une petite faim? On pourrait déguster des oeufs
(couvés?) cuits dans du thé ou, plus civilisées (?), quelques
écrevisses pêchées sur place.
Nous quittons le centre
ancien en empruntant une ruelle très étroite.
Avant de déjeuner et après toutes ces visites, une pause toilette
s'impose. Rappelons que ce village reçoit pour l'essentiel des touristes
...chinois, ce qui va vous aider à comprendre ce qui suit, et je cite les
propos de notre fille dans son blog :
"Il s'agissait de toilettes publiques car le restaurant,
petit et le plus mauvais du voyage, à mon avis- n'en avait pas. Résultat
: nous y sommes allées à trois, dans trois box avec des murets et
une porte à mi-hauteur - autrement dit, n'importe quelle personne entrant
dans la pièce et s'approchant d'un box peut voir la personne en pleine
action. Soudain, j'ai entendu ma mère exploser de rire et en levant la
tête, j'ai aperçu une Chinoise qui me regardait par-dessus la porte
et qui elle-même était pliée de rire. Ma mère qui avait
été observée la première s'amusait de savoir quelle
serait ma réaction. Mais, lorsque j'ai vu la Chinoise qui riait sans contraintes,
j'ai moi-même éclaté de rire. Bref, moment de récréation
tout à fait inattendu dans les toilettes."
Déjeuner
dans une maison d'hôtes, "l'occasion de goûter la cuisine
du terroir" selon les termes de notre programme. Effectivement c'est
très terroir et même terrien.
L'auberge ne comporte que trois
tables et les mets sont bien moins nombreux (5 plats) qu'à l'accoutumée
et surtout bien plus rustiques: fèves, gros morceaux de lard, soupe contenant
des tranches de courges translucides et de lard (encore!)... Le lard au goût
bizarre (mariné dans une sauce à base de soja fermenté ?
ou dans quoi d'autre ?) est de couleur noire (vous aurez remarqué que les
porcs chinois sont noirs de peau mais de là à ce qu'ils le soient
aussi à l'intérieur... cela ne vous rappelle-t-il pas une chanson
antiraciste de Claude Nougaro à propos de Louis Armstrong?).
Cette
couleur peut tout simplement provenir du fait que lard et fèves ont été cuits
en même temps, les fèves dégorgeant cette couleur pendant leur cuisson... Nous
ferons particulièrement honneur à celles-ci!
Route
pour Suzhou, distante d'environ 25 km. Maisons de nouveaux
riches paysans (sericiculteurs...).
Etape
dans une fabrique de soie (cette "industrie" est pratiquée
en Chine depuis 5000 ans). Ici, le climat très favorable à la culture
du mûrier permet jusqu'à 5 récoltes par an. Les larves du
bombyx s'en gavent pendant un mois avant de tisser leur cocon en quelques jours
(il faut 15 cocon pour produire un gramme du précieux textile ou, si l'on
préfère une autre évaluation, 1 500 cocons soit 3 kg
pour tirer le fil nécessaire pour tisser une légère chemise
de soie de 360 grammes ou encore 50 000 de ces créatures pour tisser
une élégante robe traditionnelle!).
Petit rappel: un coton contient
de un à deux kilomètres de fil. Mais pour l'utiliser avant que leur
chrysalide ne devienne papillon (ce qui se produit environ 10 jours après
la formation du cocon) et perce le cocon, il faut l'ébouillanter.
Pour
commencer, on nous montre le triage manuel des cocons en fonction de la qualité
et de la couleur.
Au lieu du
traditionnel ébouillantage/dévidage artisanal de cocons que l'on
nous présente dans beaucoup de voyages, là on nous fait visiter
un atelier assez conséquent avec de grands bancs d'ébouillantage
des chrysalides, de dévidage des cocons et de filage, pratiquement automatisés:
sur plusieurs emplacement de la machine, huit cocons sont dévidés
simultanément pour former un fil unique. Rien ne se perd en Chine car j'ai
cru comprendre que les chrysalides mortes étaient utilisées dans
la fabrication de cosmétique (tout comme les perles trop petites ou difformes)...
Ensuite
et très logiquement on arrive aux métiers à tisser (4 ou
5) de type Jacquard (inventeur français à la fin du XVIIIe s.).
Contrairement aux métiers mécaniques plus anciens à navette
volante (invention européenne du milieu du XVIIIe s.) commandée
par un opérateur, ce que l'on nous montre habituellement, ici le tissage
est commandé par un programme sous forme d'un long accordéon de
cartons perforés (même principe que le programme musical des orgues
de Barbarie). Malgré cela, ils ne sortent que 5 mètres de tissu
par jour...
Il est donc très probable que les vêtements et autres
produits textiles que nous voyons ensuite dans la salle d'exposition-vente sont
fabriqués ailleurs et selon des techniques encore plus modernes (métiers
sans navette, dits "à fluide").
Curiosité: les
cocons jumeaux sont impropres pour faire du fil car leurs fils sont emmêlés.
Après un premier étirage sur une sorte de cintre, ils sont largement
étirés manuellement pour former, en plusieurs couches, la garniture
douillette de couettes. Nous prêtons nos mains maladroites aux ouvrières
pour l'étirage. Moins évident qu'il n'y paraît...
Industrie
de la soie - région de SUZHOU
(photos empruntées)
Passage obliger par le magasin-exposition... A remarquer parmi des tas de belles choses utilitaires (vêtements) et décoratives de très belles broderies en soie à double face (motifs différents parfois!)...
En
individuel avec guide, la journée de visite de la ville de Suzhou (avec
deux jardins et déjeuner) revient à 50€ par personne.
SUZHOU, (6 millions d'habitants), Perle ou Venise de l'Orient, Cité des Jardins... :
Fiche
Suzhou
et
sur mon blog favori...
SUZHOU est l'une des plus anciennes villes du bassin du Yangtze (VIe s. av. J-C). Elle est située sur les rives du lac Tai (36000 hectares). La prospérité de la ville fut liée au développement du Canal Impérial, créé au VIIe s.
Le Grand Canal Beijing-Hangzhou fait une grande boucle autour de cette belle ville et est relié au lac Taihu qui alimente la ville. La jonction du Grand Canal et du lac Taihu fut l'oeuvre du premier ministre Wu Zixu, du Royaume Wu, il y a 2500 ans, quand il fut chargé de planifier la construction dune grande ville. Il fit drainer les cours deau entourant Suzhou permettant ainsi le transport fluvial et terrestre. Il fit aussi bâtir huit portes, dont cette fameuse porte Panmen, au sud-ouest de la ville. C´est la porte antique la mieux conservée en Chine.
Dans
lancienne ville, la plupart des habitations ont été bâties
au bord des cours deau. La porte de devant donne sur la rue, celle de derrière
sur un cours deau. Leau fournit aux habitants la source de la vie,
en même temps, elle leur apporte le bonheur de vivre.
Là où
il y a cours deau, il y a ponts. En forme de boutade on va jusqu'à
dire que personne ne peut dire combien il y a de ponts à Suzhou. En 1229,
on notait que la longueur des cours deau de Suzhou totalisait 82 km
et qu'ils étaient enjambés par 359 ponts. Aujourd'hui, on dit qu'il
y en a 390.
La pollution de ces eaux est un problème ancien. En effet,
sous les dynasties des Ming et des Qing,
la teinture et le tissage se sont rapidement développés à
Suzhou, mais les eaux ont été vite polluées aussi. Pour y
parer, 108 sages de la région avaient alors demandé au gouvernement
d´interdire la pollution ce que le préfet prit en compte en 1737.
La
ville est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
notamment pour ses magnifiques jardins.
Avant de pénétrer dans Suzhou, nous franchissons le Grand
Canal par un tunnel, à l'ouest de la ville.
La ville est formée
de trois parties: la ville ancienne ceinturée par des canaux de la rivière
Waicheng est faite d'immeubles bas (5 niveaux maximum), le parc industriel (beaucoup
d'industriels Singapouriens mais aussi L'Oréal) et universitaire et enfin
le parc des nouvelles technologies. Cette ville est également en train
de se doter d'un métro.
C'est une "Venise du pauvre" dont
les canaux enjambés par des ponts cambrés ne sont pas bordés
de palais mais de petites maisons blanchies à la chaux et aux toits de
tuiles noires...
Nous passons près de la Porte Panmen, porte
antique parfaitement conservée, proche d'un important port fluvial.
Arrivée en milieu d'après midi (un peu plus de 16H!) à l'hôtel
Riverside, au nord-est de la ville...
Que faire si tôt? Des cartes
postales ou de l'internet? ou plutôt une balade ?
Sous
la conduite de notre routarde, nous nous hasardons à faire un petit tour
dans un quartier assez lépreux mais en rénovation, en nous faufilant
dans un labyrinthe de ruelles desservant des immeubles populaires en direction
de l'est puis du sud. Au hasard de nos pas, nous passons devant de petites maisons
où un mainate nous salue d'un bruyant "ni hao", devant
de minuscules boutiques et ateliers. Cela nous conduit aussi dans un marché
traditionnel. On y voit notamment des sortes de grosses grenouilles, en fait des
crapauds d'eau ...comestibles! Nous longeons de petits canaux peu engageants mais
pourtant empruntés par des barques, avant de gagner des axes plus importants,
la rue Baita que nous prenons en direction de l'ouest puis les rues Lindun et
Qimen en direction du nord, en longeant un canal et en coupant la rue Dongbei,
non loin du Jardin de l'Humble Administrateur. Surpise, une Renault Scénic,
la seule de son espèces vue pendant ce voyage (Renault a raté son
implantation commerciale en Chine contrairement au groupe PSA qui s'en est meiux
tiré).
Quartier
nord-est de SUZHOU
(photos empruntées)
Dîner
à l'hôtel où l'on nous sert notamment beignets d'oignon, oeuf
brouillé, curry de légumes, nems, beignets de crevettes...
Nuit très calme au Riverside Hotel*** où nous sommes
parfaitement installés (dans une sorte de bâtiment annexe). Pour
notre logement en triple, une chambre communicante, avec un vrai lit confortable,
a été prévue pour loger notre fille.
Dans ce quartier populaire, on ne farniente plus à 7 heures, donc réveil par des crieurs. Ce sont des colporteurs et des récupérateurs (cartons).
Petit
déjeuner.
Les jardins de Suzhou sont des exemples parfaits du paysagisme classique
chinois qui cherche à recréer des paysages naturels en miniature,
empreints de symbolisme "yin/yang" (oppositions ou plutôt complémentarités).
Le choix des végétaux a aussi été fait afin que chaque
saison puisse exprimer une beauté particulière. Il faut donner l'illusion
de l'infiniment grand dans un espace infiniment petit comme "la nature
contenue dans une graine de moutarde". Tout comme les cités impériales,
ils s'organisent du sud vers le nord : espaces de réception, espaces de
vie et jardins où des rocailles forment de mini montagnes au nord
Le
jardin, c'est aussi une autre expression d'un art qui se retrouve dans la poésie
et dans la peinture classique chinoise.
Ces jardins privés réalisés
sous différentes dynasties illustrent de manière fort différente
une même conception de l'harmonie du monde et évoquant les plaisirs
simples des lettrés.
Jardin
du Maître des Filets*** (wangshi yuan) -3€, tarif doublé
en soirée à la belle saison.
Ce jardin situé au sud de
la ville, le plus petit (ou le second ?) avec ses 5000 m², serait le
plus beau des jardins de la ville, voire de Chine et ...même du monde!
Il date du XIe s. (restauré au XVIIIe s.) et est donc considéré
comme le plus raffiné des jardins de la ville. Son nom évoque poétiquement
le pêcheur, pour faire allusion à un haut fonctionnaire qui aspirait
plus à la tranquillité qu'aux honneurs. La forme de ses "toits
volants" est le signe du pouvoir du fonctionnaire qui y demeurait. En
revanche, les faîtières avec des oiseaux au bec fermé indiquent
qu'ici la politique n'avait pas place.
Divisé
en trois parties, on y trouve une illusion d'espace naturel grâce à
quelques arbres (bonsaïs) à ports variés, rochers et ruisseaux
judicieusement disposés. Ajoutons-y kiosques, murs percés d'ouvertures
(échappées très étudiées pour le regard) et
ornés de tableaux sculptés en haut-relief et ronde-bosse, petits
ponts et allées couvertes en zigzag (comme il se doit car on ne se protège
jamais assez des démons) pour parfaire l'illusion...
La partie centrale
du jardin est entourée de kiosques et pavillons ouverts sur le lac central:
au sud le pavillon d'été ("pavillon du Bosquet d'Osmanthes")
ouvert au nord, à l'ouest le pavillon du printemps (pavillon où
l'on contemple les pins) ouvert à l'est, au nord le pavillon d'hiver ("bibliothèque
des Cinq Cimes") ouvert au sud et, enfin, à l'est le pavillon d'automne
("kiosque de la Brise et de la Lune") orienté à
l'ouest qui permet d'admirer simultanément quatre reflets de la lune: dans
le ciel, dans le lac, dans un miroir et à la surface ...d'une tasse de
thé! Les pins plantés dans le jardin sont un autre symbole de la
longévité.
Les allées sont pavées de minuscules
galets clairs et sombres permettant de créer des figures à valeur
symbolique: grues pour la longévité, chauves-souris pour le bonheur.
Certains motifs dans les pavages rappellent aussi la forme des monnaies: un cercle
("le ciel") évidé par un trou carré ("la terre").
Exemples
de pièces de monnaie chinoises
de 118 av. J-C (dynastie Han)
à 1736 (dynastie Qing)
Dans
la partie résidentielle, les superbes mobiliers en bois précieux
sont d'époques Ming et Qing. Les riches occupants de ces lieux laissaient
entrer la lumière extérieure au travers de fins tissus de soie brodée
et non de simple papier huilé. L'étage était réservé
aux chambres.
Deux salles de réception étaient prévues,
un pour chaque sexe. La salle réservée au maître et à
ses invités mâles était plus grande, plus haute, plus claire
et plus richement décorée que l'autre...
SUZHOU
- Jardin du Maître des Filets
(XIe-XVIIIe s.)
(photos
empruntées)
Court
trajet en busvers l'ouest de la ville.
Jardin
Liu*** (liu
yuan) -2€- dit aussi "Jardin de la Flânerie", "Jardin
de l'Attardé" ou du "Pas Pressé".
Ce jardin
de 3 hectares fut créé au XVIe s. et curieusement nommé
aussi "Jardin de l'Est" alors qu'il est situé au nord-ouest
et il fut rebaptisé du nom actuel en 1895. Sa surface qui dépasse
les deux hectares lui apporte une renommée comparable à celle du
Jardin de l'Humble Administrateur. Les trois parties qui le composent sont le
quartier résidentiel à l'est, le plan d'eau au centre avec une galerie
en zigzag de plus de 300 m et enfin des espaces naturels à l'ouest.
On profite d'intéressants effets d'optique, d'ombre et de lumière,
grâce à la disposition des rocailles, des bâtiments, des plans
d'eau aux eaux couleur de jade ainsi qu'aux ouvertures joliment et judicieusement
découpées dans les palissades. Intéressant jardin de bonsaïs
au fond de la propriété... Ici aussi, de magnifiques pavages faits
de galets disposés en motifs floraux... Nous tombons sur un couple de retraités,
le mari effectuant ses exercices de tai-chi à l'ombre d'un kiosque. C'est
l'occasion pour notre guide Sophie de réviser la technique... A nos yeux:
mouvement gracieux, gestion savante des déséquilibres, éloge
de la lenteur...
Le
tai-chi-chuan
est un art martial intégrant le Kung Fu qui était
autrefois utilisé pour repousser les assaillants. C'est aujourd'hui une
gymnastique matinale très en vogue dans ce pays visant à améliorer
la santé Gestes lents et parfaitement coordonnés entre les membres
du groupe de pratiquants qui semblent s'adresser aux quatre points cardinaux.
Même grâce et perfection de mouvement que dans celle du pinceau du
calligraphe.
Le parcours poétique est agrémenté
par la musique de différents instruments traditionnels utilisés
par des interprètes installés dans certains pavillons.
Des
pavillons lambrissés d'acajou ouvrent sur les galeries en zigzag. On peut
admirer dans ces bâtiments des collections de porcelaines et céladons
et aussi des curiosités comme la microcalligraphie de poésies sur
des cheveux blancs ou sur des grains de riz (il faut un grossissement au moins
x10 pour le voir)...
Ici, il n'y a qu'un unique salon de réception conçu
sur le principe d'un "inséparable couple de canards mandarins".
En effet, il est curieusement divisé en deux parties dans le sens de sa
longueur. La partie arrière, orientée au nord, était réservée
aux femmes qui pouvaient suivre la conversation des hommes sans avoir le droit
d'y participer.
SUZHOU
- Jardin du Maître Liu
(XVIe-XIXe s.)
(photos
empruntées)
Court spectacle d'opéra local Kunqu, différent du type Opéra
de Pékin (c'est ce qui s'écrit à ce sujet car nous ne
pouvons pas en juger puisque nous n'avons pas vu ce dernier genre). La troupe
réduite à deux comédiens est accompagnée par un petit
orchestre pendant le quart d'heure que dure le spectacle.
Ce
genre de théâtre remonte au début du XIXe s. tandis que
les costumes sont ceux de la dynastie Ming
(XVIIe s). La déclamation est très théâtrale...
L'opéra met en scène les grands thèmes sociétaux traditionnels:
loyauté, fourberie, mariages arrangés, respect dû aux parents.
Tous les rôles sont tenus par des hommes.
Un thème très
populaire est celui de la jeune fille riche amoureuse d'un garçon pauvre
lequel, pour la conquérir, fait des études et devient mandarin mais
il est trop tard car pendant ce temps elle a été mariée à
un garçon riche.
Rien de tel dans la saynette présentée
ici. D'après ce que l'on peut en deviner, cela raconte les aventures d'un
voleur (jouant avec forces mimes et grimaces) surpris par le propriétaire
lourdement maquillé et richement vêtu. Le voleur tente de l'amadouer
et le maître le met devant son destin qui ne pourra être que funeste.
La
musique traditionnelle chinoise, qui accompagne ici le spectacle ou celle que
nous avons entendue tout au long de notre visite, nous semble dissonante (intervalle
entre les notes) car il s'agit d'une musique modale très différente
de nos gammes occidentales modernes.
Trois familles d'instruments sont utilisées.
Pour les cordes, le zheng,
sorte de cithare sur caisse à chevalets mobiles, à cordes en soie
(apparenté au koto japonais), le qin, sorte de luth à 7 cordes,
la pipa, sorte de guitare et le huqin, sorte de violon (le erhru
n'a que 2 cordes). Pour les vents, le di, sorte de flute traversière
à 8 trous, le xiao, flûte droite et le sheng qui peut
émettre jusqu'à 4 sons simultanés. Enfin les percussions
si facilement repérables dans la musique chinoise: les cloches, gongs,
tambours (gu) et cymbales (bo) et xylophones.
Le métier
de musicien était considéré comme vil dans la tradition (tout
comme chez nous celui de comédien).
Déjeuner
avec au menu: salade faite de fines tranches de lard, de bambou et de champignons,
curry de pommes de terre, pastèque jaune...
Pendant
une demi-heure, promenade en bateau à moteur sur les grands et moyens
canaux de la rivière Waicheng. Nous avons pris cette chère option
à 10€ (!) proposée par Sophie car aujourd'hui le beau temps
est de retour... alors profitons-en!
Canaux
de SUZHOU
(photos empruntées)
Le
canal va se rétrécissant et nous passons sous quelques jolis ponts
à arche surélevée. Dans la perspective, à l'horizon,
émerge la pagode du Rocher Nuageux du temple Yunyan, sur la colline Huqiu
(la Colline du Tigre), signal et symbole de la ville depuis quatre siècles
et également surnommée "la Tour de Pise de l'Orient"
parce qu'elle penche. Sur cette colline, en partie artificielle, fut enterré
un roi de l'époque des "Printemps
et Automnes" (VIIIe-Ve s. avant J-C) précédant la
fondation du véritable empire chinois.
Retour à pied par
des rues piétonnes animées par un marché (oeufs couvés
avec poussin prêt à éclore, cuits dans le thé) puis
par des boutiques d'artisanat et de souvenirs (broderies à double face).
POUR DE PLUS LONGS SEJOURS A SUZHOU
Visite des prestigieux "Jardin de la Politique des Simples " (zhuozheng yuan) et "Jardin de l'Humble Administrateur".
Promenade en barque sur le Canal Impérial.
La Colline du Tigre (Huqiu) dont je viens de parler, couronnée de la pagode penchée du Rocher Nuageux, entourée de jolis pavillons dans un environnement de jardins de bonzaïs.
Célèbres broderies à double face.
Route pour Shanghai distante de quelques 85 kilomètres.
De
cette région littorale où l'on cultive le riz depuis 700 ans, on
n'aperçoit qu'un paysage plutôt désolé, fait de cabanes
et d'entrepôts et ateliers miséreux... Sur le trajet, comme tous
les jours, des accrochages (étonnement mais heureusement bénins)...
Puis
ça change: autoroutes et échangeurs suspendus qui s'entrecroisent
sur quatre niveaux, grands immeubles, voitures de toutes marques et modèles...
Présignalisation moderne des embouteillages (panneaux lumineux de présignalisation
indiquant des tronçons en orange ou en rouge).
Arrivée
à SHANGHAI
(photos
empruntées)
Il fait bon vivre à Shanghaï, le climat favorable (lauriers roses) dispense d'installation de chauffage, le salaire moyen (6-7000 yuans) y est 4 fois supérieur à la moyenne nationale mais la vie y est chère.
En
individuel avec guide, la journée de visite de la ville de Shanghai (avec
déjeuner) revient à 50€ par personne.
SHANGHAI
(20 millions d'habitants),
littéralement "la ville au-dessus
de la mer", ou
moins poétiqement, la Perle de l'Orient ou
la Tête du Dragon
Fiche
Shanghai
et
sur mon blog favori...
|
Les
plus lointaines origines font remonter la ville à 2500 ans en arrière
mais elle n'a eu un vrai statut de ville que depuis l'époque des Song
(Xe s.) dont elle fut la capitale au XIIe s. Mais elle a connu son apogée
au XVIe s., époque où une centaine de riches mandarins à
la retraite y créèrent de magnifiques jardins paysagers.
C'est la ville la plus peuplée de Chine avec 20 millions d'habitants (sacahnt
qu'un quart des habiatants sont des ouvriers-paysans, des mingong, sont
ignorés dans les statistiques) et la ville la plus prospère puisqu'elle
concentre 12% du PIB (et 20% du PNB). C'est non seulement un grand centre industriel
(automobile), le plus grand port fluvial et maritime (porte-conteneurs) du monde
mais c'est surtout le centre financier de la Chine. Une rivalité l'oppose
à Pékin qui l'a toujours considérée comme une ville
trop cosmopolite et compromise avec l'Occident depuis longtemps. Rivales qui vont
néanmoins être reliées par un TGV "made in China"
en 2011... C'est la ville de l'exponentiel, en moins de 20 ans, bien des choses
s'y sont multipliées par des facteur 10, 20,30 voire 40 : la longueur de
réseau routier, les budgets R&D, l'activité boursière...
Pas de lignes métro en 1995, 400 km aujourd'hui et probablement plus
du double dans 10 ans!
Ce n'est pas le coeur d'une province mais d'un district
de 6500 km² (soit un territoire équivalent à la moitié
de l'Ile de France), sur la rive droite (sud) de l'embouchure du Yangtze. La ville
est traversée par la rivière Huangpo qui s'y jette.
Dans
le cadre des olympiades de 2008, Shanghai n'a été retenue que comme
ville secondaire, en n'accueillant que les épreuves footballistiques et
à l'exclusion de la finale réservée à Pékin.
A titre de compensation, Shanghai accueillera l'Exposition Universelle de 2010!
Largement
influencée par l'Occident, c'est une ville de contrastes architecturaux,
à la pointe de la mode...
J'ai déjà parlé
de pont maritime gigantesque à propos de celui qui vient d'être mis
en service sur la Baie de Hangzhou. Il détrône ainsi le précédent
record du monde que détenait depuis 2005 le Pont Donghai de Shanghai avec
ses 32,5 km de long.
Promenade
dans la partie est de la Rue de Nankin (Nanjing Dong Lu), rue commerçante
et animée située en arrière du Bund et gardant quelques
vestiges de l'époque coloniale. Le long de cette avenue principale,
avec ses passerelles circulaires, depuis 1864 se rassemblent sur 5,5 kilomètre
la plupart des grands magasins et des milliers de boutiques rivalisant de publicités
et de néons clignotants. Connue sous ce nom depuis lors, c'est autour de
cette artère que s'organisait la concession internationale.
On parcourt
pendant une heure (2 km aller-retour) la partie qui forme une large rue piétonne
de Henan Lu à Xizang Lu ou à la Place du Peuple (Renmin). La rue
piétonne est coupée par la circulation de quelques voies transversales
(Zheijiang, Fujian, Shanxi). Plus de 60 grands magasins, boutiques de luxe et
sièges d'entreprises sont rassemblés ici.
C'est l'artère
commerciale la plus animée de Chine: plus de 2 millions de promeneurs aux
styles éclectiques voire excentrique y déambulent décontractés
chaque week-end notamment sur le kilomètre de rue piétonnisée
depuis 1999. Donc beaucoup de badauds, touristes, rabatteurs en tous genres et
vendeurs à la sauvette de contrefaçons (Rolex...) très collants,
mendiants, pickpockets aussi d'après Sophie et, tout ça, malgré
une présence policière bon enfant mais plus voyante que partout
ailleurs. Voiturettes policières et petits trains électriques pour
touristes paresseux qui vous surprennent toujours lorsque l'on a le nez levé...
Nos
points de repères, signaux architecturaux modernes, qui bornent notre domaine
aujourd'hui sont, à l'est, la tour de l'hôtel Westin (301 chambres,
5*) couronnée par des excroissances architecturales en forme de pétales
de fleur de lotus, tandis qu'à l'ouest l'horizon est accroché par
la pointe de flèche du gratte-ciel proche du musée d'urbanisme de
la place du Peuple. Sous celle-ci se trouve une importante station de métro
tandis que son parc accueille dans un îlot de verdure la mairie, le musée
et l'Opéra, tout de verre, du Français J-M Charpentier.
C'est
aussi l'un des secteurs où subsistent d'anciens immeubles de l'époque
coloniale.
Près de la place
du Peuple , le "Park Hotel" en brique rouge, construit en 1934
par l'architecte hongrois Ladislac Hudec, fut le premier gratte-ciel d'Asie. Décoré
en style Art Déco, cet hôtel comporte 252 chambres. De l'autre côté,
se trouve une des églises de Shanghai, la Mu'en Church.
Près
de là, citons encore le très populaire Magasin N°1 ("Department
Store 1") presque à l'angle de la rue Xizang (autrement dit du
Tibet), oeuvre architecturale chinoise de la même époque, le Grand
Cinéma à la façade carrelée, l'Hôtel Pacific
avec sa coupole.
SHANGHAI
- Rue de Nankin, ancienne concession internationale (depuis 1842) - tradition
et modernité (?)
(photos empruntées)
Spectacle
d'acrobatie du célèbre cirque de Shanghai ("Shanghai
Center Theatre" ?).
En
individuel avec guide, le spectacle revient à 25€ par personne.
A
19h30 commence un spectacle à couper le souffle d'une heure et demie. Numéros
de contorsionnistes, d'équilibristes, de jongleurs, pyramide d'antipodistes...
double cage d'écureuil entraînée de l'extérieur et
surtout la sphère de la mort dans laquelle finissent par tourner en tous
sens, tels les électrons d'un atome, 6 motos lancées à vive
allure et même éclairées à la seule lueur de leur phare.
Le premier motard a bien dû tenir ainsi plus de dix minutes! Grosse dose
d'adrénaline ...même pour les spectateurs!
SHANGHAI
- Cirque
(photos
empruntées)
Pour trouver le bon itinéraire, notre chauffeur et notre guide ont pas
mal de difficultés. Nous nous engageons par erreur sur une bretelle de
sortie d'autoroute, freinage, velléité de revenir en marche à
arrière pour finalement prendre l'optique de passer par la zone zébrée,
derrière le plot de protection. Mais il y avait justement un motard de
la police en faction à cet endroit. Contrôle de papiers du chauffeur,
verbalisation: amende (combien ?), retrait de 2 points seulement sur le permis
(qui en compte 12 comme chez nous). Si notre chauffeur avait été
riche, il aurait pu tenter de s'en tirer en corrompant le policier.
Se réinsérer
sur l'autoroute avec un trafic dense restait encore une gageure, sans bretelle
d'accélération et sans aide du policier! Ouf, on s'est encore tiré
d'un mauvais pas.
Dîner
en ville: 6 petits plats + 8 grands plats + soupe + riz + fruit (pastèque)
+ jelly!
Lard (encore!) mais bien cuisiné dans une épaisse sauce
noire légèrement sucrée (à base de soja?), poulet
frit au citron, jujubes...
Nuit au Jiulong Hotel**(*). Un peu vieux déjà mais
bien situé, tout au plus à un kilomètre au nord du Bund.
S'il n'était pas déjà tard, il y aurait bien eu une escapade
à faire de côté du quartier de Pudong pour aller admirer le
paysage urbain illuminé depuis la tour de télévision. On
y pensera pour le dernier soir...
A cet hôtel, je retire une étoile
sans hésiter quand je vois dans quelles conditions la prestation en chambre
triple y a été assurée. Pour nous deux lits corrects mais
pour notre fille, un lit de camp très léger et déglingué
qui s'est refermé sur elle comme une tapette à rat dès qu'elle
s'y est posée! Du coup, pour ne pas se compliquer la tête, nous lui
avons cédé l'un des lits.
Petit
déjeuner.
|
Plongée dans
la circulation urbaine matinale.
Grands carrefours aménagés
avec des passerelles pour piétons. Autoroutes et échangeurs qui
s'entrecroisent sur plusieurs niveaux. Nuées de motos et grosses mobylettes.
Flots de voitures, de quelques Citroën ZX aux limousines (une pour un mariage)
en passant par une seule Renault aperçue (un Scénic) ou une New
Bettle...
Accrochages quotidiens également! Nous y sommes habitués,
mais par chance et de façon inexplicable compte tenu de la densité
de circulation et de la façon de conduire, nous n'avons été
témoins que de cas anodins.
Ça ne s'arrangera pas car le parc
automobile de Shanghai s'accroît quotidiennement de plus de 400 véhicules!
Nous
nous rendons au nord de l'ancienne Concession française.
Temple
du Bouddha de Jade (Yufosi) -1,5€-, l'un des temples les plus
fréquentés de Chine, il abrite deux des cinq splendides Bouddhas
de couleur ivoire rapportés de Birmanie en 1882 par un moine chinois (un
se trouve à Luoyang, ancienne capitale impériale succédant
à Xi'An, les autres emportés à Pékin furent détruits
lors de la guerre avec le Japon). Sont-ils de jade ou plus simplement de marbre
blanc?
Le
temple construit pour la circonstance ne date donc que de 1882. Il est desservi
par une cinquantaine de moines et l'on y pratique le bouddhisme zen (chan,
en chinois).
Curieusement, la fameuse statue aux traits gracieux est visibleà
l'étage, ce qui fait davantage penser à un musée qu'à
un temple. En position assise, incrustée de pierres précieuses (émeraudes
et agates), elle mesure cependant près de 1,9 mètres et pèse
une tonne.
Toujours à l'étage, une statue de jade plus petite,
de facture apparemment plus récente est présentée en position
couchée. C'est également un véritable chef-d'oeuvre d'expressivité.
C'est
simplement masquées par des coffrages en bois recouverts de portraits du
président Mao dont il était interdit de toucher le portrait qu'elles
purent échapper à la fureur destructrice des Gardes Rouges lors
de la Révolution Culturelle des années 1960. Incroyable mais vrai!
Deux
surveillantes par salle, donc bien difficile pour les nouveaux pilleurs d'images
d'échapper à leur vigilance d'autant que pour une fois elles ont
l'air de faire sérieusement leur travail! Pourtant ça n'empêche
pas régulièrement des touristes peu discrets ou maladroits de voler
des clichés au flash, ce qui leur attire de simples réprimandes.
SHANGHAI
- Temple du Bouddha de Jade
(XIXe s.)
(photos
empruntées)
Les
autres pavillons sont également occupés par des Bouddhas blancs
de (faux?) jade mais de facture récente. Des alignements de statues très
dorées ornent également certaines salles.
Deux cérémonies
de prières funèbres se déroulaient au même moment dans
deux salles, réunissant chacune une dizaine de moines psalmodiant et frappant
le gong ainsi que des laïcs, sans doute des membres de la famille du défunt.
Touristes et fidèles, aussi bruyants les uns que les autres, produisent
un joyeux brouhaha (il y a un office le soir).
A l'extérieur, on brûle de l'encens souvent offert par paquet de 50 ou 100 baguettes. On brûle aussi de la fausse monnaie afin de subvenir aux besoins des défunts dans l'au-delà et on offre aussi des messages porte-bonheur écrits à l'encre d'or sur papier rouge.
Promenade
(1 km) sur le fameux Bund ou Waitan qui se déroule parallèlement
à la rivière Huangpu et qui garde au sud des vestiges de l'époque
coloniale.
C'est le symbole du "Paris de l'Orient" ou
du "Chicago de la Chine" construit dans les années 30
sur des marais asséchés. Ceci explique que le quartier s'est déjà
enfoncé de quelques mètres depuis les premiers travaux d'assèchement
réalisés par les Britanniques à partir de 1842. De quartier
impérialiste honni des gouvernants communistes pendant une quarantaine
d'années, il est revenu en grâce depuis les années 90 et le
nouveau règne du "socialisme de marché".
Le Bund est une sorte de Croisette réaménagée pour la troisième fois depuis la Révolution de 1949 où déambulent badauds et touristes, un quai surplombant la rivière où dans la journée s'écoule le flot ininterrompu de cargos, péniches, jonques, sampans et autres barges, avant une vacuité nocturne. La promenade élargie est rendue agréable également par le fait que le trafic automobile (sauf bus et taxis) est caché grâce à un tunnel de 3 km de long !
D'un côté, à l'ouest, une cinquantaine d'édifices d'allure victorienne, aux somptueuses et imposantes façades Art Déco, en granite, datant de l'époque des concessions étrangères. Au sud, le grand bâtiment surmonté d'une coupole de la Hong Kong & Shanghai Bank (1923, architectes Palmer & Turner) repris par la municipalité voisin du lourd immeuble des Douanes surmonté d'un carillon (1927, par les mêmes). Plus au nord, le Peace Hotel construit pour un juif iraquien en 1929 (toujours les mêmes architectes) et rendu célèbre pendant la Seconde Guerre Mondiale pour avoir hébergé 500 Juifs ayant fui l'Europe. Font suite la Bank of China (1937) , Banque de l'Indochine (1911)...
Les
Juifs sont présents à Shanghai depuis 1842, début de la guerre
de l'opium. Les Anglais font appel à eux afin de développer un grand
port. Le premier arrivé est un juif irakine, Victor Sassoon qui, plus tard,
fit construire le Peace Hotel.
Pendant la Seonde Guerre Mondiale, fuyant l'Europe
envahie par les nazis, quelque 25 000 Juifs vivaient ici dans le district
de Hongkou, une sorte de ghetto avec écoles, cafés, synagogues (il
en reste une, construite en 1920, sur les six qui existaient alors). En effet,
Shanghai n'exigeait pas de visa d'entrée. De même, les Chinois facilitèrent
la fuite des Juifs vers les Etats-Unis et l'Australie en raison de l'alliance
de leurs envahisseurs japonais avec les Allemands.
L'immeuble
des Douanes (1927) surmonté par sa tour de l'horloge. A sa gauche, l'ancienne
et imposante banque de Hong Kong et de Shanghai coiffée d'un dôme
(en arrière duquel perce la crête du gratte-ciel contemporain de
l'hôtel Westin).
Mais il n'y a rien à faire, le regard est
irrésistiblement attiré par les tours modernes qui font face à
l'ancien Bund. En effet, de l'autre côté de la rivière, se
dressent les gratte-ciel du nouveau quartier d'affaires de Pudong surnommé
"le Manhattan chinois", construit à l'est de la rivière
sur l'ancienne zone maraîchère, zone de marais et à la place
d'un ancien village de pêcheurs, à partir de 1990. Ce quartier au
statut de "zone économique spéciale" est 74 fois plus
vaste que celui de la Défense!
Avec ses immeubles de bureaux et
hôtels de prestige, c'est le symbole de la modernité qui sert de
toile de fond au port où transitent des montagnes de conteneurs. Mais ceux
qui ont également visité Hong Kong trouvent que cette dernière
ville surpasse de loin Shanghai en gigantisme et modernité de son architecture.
Une sorte d'OVNI, la célèbre tour de télévision aux sphères futuristes de 428 mètres (la troisième du monde par sa hauteur), "La Perle de l'Orient" a eu longtemps le statuts d'édifice le plus haut de Chine. Elle est dépassée par la tour Jin Mao inaugurée en 1998, la plus haute de Chine avec ses 468 mètres et ses 88 étages (l'hôtel de luxe Grand Hyatt, 555 chambres 5*, y est installé à partir du 56e étage et son bar qui justifie bien son nom, le "Cloud 9", est au 87e!) dont les huit derniers sont en forme de pagode. Mais le record vient d'être battu par le Shanghai World Financial Center de 492 mètres (91 étages), presque terminé. Réalisation japonaise dont l'achèvement a causé des frictions diplomatiques car le sommet en forme de coin devait contenir en son centre une forme de soleil fort mal vu ici. Disons plutôt que l'allure de ce Centre mondial des finances est celui d'un décapsuleur...
SHANGHAI
- Le Bund (XXe s.) et Pudong (après les années 1970)
(photos
empruntées)
Déjeuner
dans un immeuble, en étage.
Après
déjeuner, nous allons dans l'ancienne ville chinoise, nanshi,
à l'est de la ville moderne. Ses remparts circulaires édifiés
en 1553 subsistèrent jusqu'en 1912 et furent remplacés par une avenue
circulaire car elle est lovée dans un méandre du Huangpu, au sud
de la rue de Nankin. Au temps des concessions, ce quartier malfamé était
réservé aux Chinois.
On nous dépose près du parc
Gucheng (serait-ce Jardin de la Joie construit en 1552 sur deux hectares?).
Bazar
du Jardin Yu et Maison de thé du Pavillon Huxingting (d'époque
Qing), sur le chemin du Jardin Yu, dans la
"vieille ville chinoise", en fait dans le quartier de Yuyuan, sorte
de bazar pastiche et kitsch.
Grouillement incroyable de gens dans ce grand
centre commercial construit dans le style des maisons traditionnelles accolées,
avec auvents et "toits volants" dans la Old Shanghai Street.
Interminable queue en milieu de journée pour les amateurs de petits pains chinois farcis cuits à la vapeur, les fameux baozi de la maison Lubolang fort réputée.
La maison de thé est bâtie au milieu d'un étang et on y accède par un pont aux neuf zigzag "afin d'empêcher les démons d'y venir" (car, rappelons le une fois de plus, ils ne peuvent se déplacer qu'en ligne droite!). Comme ces derniers, nous rencontrons aussi quelques difficultés de déplacement sur la place et sur le fameux pont car il faut se frayer un chemin parmi quantité d'autres démons!
SHANGHAI
- Bazar du Jardin Yu - baozi et jiaozi
(photos empruntées)
Jardin
du Mandarin Yu** (yu yang) -3€-.
Ce magnifique jardin fut
dessiné en 1578 (dynastie Ming) par
un mandarin, gouverneur du Sichuan. Il eut trois propriétaires successifs
et de ses 4 ha d'origine, seuls 2 ha subsistent..
Après divers
avatars au cours du temps, il fut complètement rénové en
1980. Dans la tradition des jardins de lettrés, il représente le
monde en miniature avec ses rocailles, son plan d'eau à cascade et ses
pavillons.
L'un de ces pavillons servit de quartier général
à une secte qui voulait faire tomber la dynastie mandchoue au milieu du
XIXe s. Ce jardin de 2 hectares est merveilleusement ordonnancé mais
hélas trop fréquenté (il faudrait le visiter tôt le
matin). Ses kiosques, ses bassins grouillant de carpes koï (on devrait seulement
dire koï puisque en japonais ce terme veut dire carpe) rouges et voraces que les
visiteurs tentent de saisir et ses galeries percées de vues, bien étudiées
par leur découpe et leur emplacement, créent des paysages sans cesse
renouvelés. Bien sûr, on y trouve un pont en zigzag pour piéger
les mauvais esprits!
Ici, les oiseaux des faîtières ont le bec
ouvert (tient donc, l'un des oiseaux de brique dialogue avec un chat bien vivant
!), ce qui signifie qu'y vivait un mandarin "bien en cour" et que l'on
pouvait donc y parler politique. Il allait jusqu'à affirmer son pouvoir
en plaçant des statues de lions devant le pavillon principal comme devant
un palais impérial. Détail intéressant prouvant la maîtrise
technique, le sculpteur a dégagé une boule captive à l'intérieur
de la gueule du fauve.
Mobilier parfois kitschissime comme les fauteuil et
table faits de racine tortueuses.
SHANGHAI
- Jardin du Mandarin Yu (XVIe s.)
(photos empruntées)
La
visite terminée, Sophie nous laisse 3 heures de temps libre, de 14 à
17H.
Flânerie
dans la vieille ville de SHANGHAI (Nanshi).
Au hasard, nous nous
enfonçons dans un labyrinthe de ruelles animées et parfois sales,...à
la recherche du passé mythique et exotique de la cité. Ce genre
de quartier s'appelle ici lilong. Les courées qui s'y trouvent s'appellent
ici des shikumen. Le shikumen de Shanghai est au siheyuan
- la maison à cour carrée de Pékin- ce que la lilong
shanghaien est au hutong -quartier traditionnel pékinois.
Avec
son système de séchage du linge au-dessus de la rue, il a un petit
air napolitain. Mais on peut aussi passez près d'un mosquée massive.
On y voit des restaurants et échoppes étroites, vieillottes et sans
vitrine qui feraient plutôt penser à des garages. Des lampions rouges
égayent des gargotes.
Par ici, on pourrait se faire masser les pieds
(les masseurs aveugles sont les plus experts à ce qu'il paraît).
Et en cas de petite faim, il serait possible de goûter les fameuses ravioles
de Shanghai, les "xiaolong bao" aux farces variées à
moins que l'on préfère plus frugalement des pattes de poulet...
On pourrait même y manger du canard laqué! A moins que l'on préfère
des poussins encore dans leur coquille brisée, cuits dans une sauce foncée
(thé ou jus de soja?). On se contentera plus simplement d'acheter quelques
menues pâtisseries et quelques souvenirs. Les magasins pour touristes sont
rares, sauf en revenant vers le bazar moderne...
Il fait déjà
chaud dans cette région subtropicale, on peut faire la sieste n'importe
où et c'est aussi pour cette raison que l'on peut apercevoir quelques hommes
se promenant ventre à l'air, leur vêtement enroulé au-dessus
de l'estomac, pratique commune en Chine en temps de canicule... Ceci fait un juste
pendant aux jeunes enfants dont les fond de culottes sont fendus,une pratique
encore répandue en Chine que l'on soit ici dans la très policée
Shanghai, à Pékin, à Chengde, à Xi'an ou à
Guilin! Contrôle d'étal de commerçants, verbalisation d'un
4x4 en stationnement sur un trottoir avec prise de photo pour preuve...
SHANGHAI
- Dans la vieille ville chinoise
(photos empruntées)
A pied, à cheval ou en voiture, ou plus exactement à vélo, en moto ou en voiture, la police a les Chinois bien à l'oeil...
SHANGHAI
- Dans la vieille ville chinoise: la présence policière est généralement
rare mais pas ce jour là en cet endroit
(photos
empruntées)
On
reprend le minibus près du parc Gucheng.
Dîner
dans une sorte de cafeteria bruyante située au sud-ouest de la ville. Une
heure et quart de trajet en heure de pointe pour un bien piètre repas et
un spectacle nul. Le clou du spectacle, une minable animation de chants et danses
soi-disant de minorité "thaï".
Ce n'est pourtant pas
un établissement pour touristes occidentaux mais pour Chinois plutôt
jeunes dont, une fois de plus, nous avons pu apprécier la célérité
à prendre leur repas comme c'est la tradition dans ce pays...
Sophie
nous propose une visite nocturne des beaux quartiers de la ville. Proposition
intéressante même si elle annule le projet d'aller dans la Jin Mao
jouir d'un panorama étendu.
Ancienne
concession française (Luwan). C'est là qu'eut lieu la
première réunion du Parti Communiste Chinois en 1921!
Sophie
a quelques difficultés à s'orienter. D'abord, on ne va pas dans
la bonne direction puis on nous fait effectuer un tour complet autour du quartier
sans le repérer précisément. Une fois déposés
dans le quartier chic et bien réhabilité de Xintiandi, notre "guide"
(!) se trompait encore de rue. On a fini pour nous en remettre à notre
routarde préférée qui y était venue il y a quelques
mois mais de jour.
Petite balade dans une partie de la concession car elle
est très étendue. Petits immeubles dont on a du mal à apprécier
exactement l'architecture occidentale (notamment dus aux architectes Veyssère
et Léonard) dans la nuit, d'autant qu'ils sont bâtis en brique grise.
Les terrasses animées des cafés et restaurants qui envahissent
la rue font tout à fait penser à de petites places parisiennes.
On y retrouve même la très parisienne enseigne du boulanger "Paul".
SHANGHAI
- L'ancienne concession française (à partir de 1848)
(photos
empruntées)
Pleine de bonne volonté,
Sophie nous propose maintenant de nous faire voir l'aspect nocturne de la Rue
de Nankin et du Bund...
Nanjing
Lu by night. Autre lieu revu mais de nuit cette fois. Toujours autant
d'animation et des quantités de néons accrochés aux bâtiments
(immeuble Samsung, bouteille de Coca-Cola, thermomètre néon qui
marque 23°...) bien qu'en quantité limitée car on n'est pas
le week-end.
SHANGHAI
- Rue de nankin la nuit
(photos empruntées)
|
Promenade
nocturne sur le Bund,
face à l'ultramoderne Pudong.
Les illuminations donnent un autre
aspect au quartier surtout du côté des gratte-ciel de Pudong. Dommage
qu'elles soient réduites en dehors des week-ends.
Trafic fluvial ralenti:
bateaux de promenade et bateaux restaurants, bateaux à publicité
lumineuse...
POUR DE PLUS LONGS SEJOURS A SHANGHAI
Visite du musée de Shanghai, l'un des 3 plus beaux musées de Chine, qui abrite des collections extraordinaires de bronzes, de sculptures, de calligraphies Mi Fu et Zhao Mengfu, de céramiques, de porcelaines, de jades, de sceaux de la Chine Ancienne, des monnaies rondes (ciel) percées d'un carré (terre) et des mobiliers...
Des vases aux formes extraordinaires de dragons, phénix... luisent de leur patine verte.
120 000 oeuvres d'art pour 40 siècles de civilisation!...ET POUR DE PLUS LONGS SEJOURS DANS LA REGION: YANGZHOU
Yangzhou, ville à la croisée du Yangtse et du Grand Canal. Visite du jardin Ge, créé sous la dynastie Qing, et du pavillon Pingshan, érigé pour commémorer un grand poète de la dynastie des Song du Nord.
Promenade en bateau sur le lac Etroit de l'Ouest, l'un des plus beaux endroits de Yangzhou.
Retour et dernière
nuit au Jiulong Hotel**(*) et dernière nuit en Chine...
Petit
déjeuner.
TAI CHI CHUAN (taijiquan) Le
tai-chi-chuan
ou "boxe taoïste" chinoise (l'observateur a l'impression que le
pratiquant se bat avec une ombre ce qui explique le nom donné aux révoltés
de 1900, les "Boxers", adeptes de cet art) est un art
martial vieux de 2500 ans (et couramment pratiqué en Chine depuis un millier
d'années sous l'influence de la secte bouddhiste chan, autrement
dit zen, qui a intégré cet art martial) intégrant
le Kung Fu qui était autrefois utilisé pour repousser les
assaillants. Le tai-chi est un art martial dit interne, développant une
force souple et dynamique par opposition à la force physique pure, c'est
un combat avec un adversaire absent, c'est agir sans agir... subtilités!
Réprimé pendant la Révolution Culturelle ("pratiques
féodales et superstitieuses"), cett pratique traditionnelle est revenue
en grâce dès la fin des années 1980. |
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Tôt le matin, transfert à l'aéroport international de Pudong, distant d'une trentaine de kilomètres au sud-est de Shanghai.
A 7 heures du matin, en quittant la ville, nous pouvons voir un groupe d'une trentaine de personnes s'adonnant au tai-chi tandis que d'autres sortent leurs oiseaux en cage. Derniers clins d'oeil à la Chine des traditions.
Malgré
l'autoroute qui relie la ville à l'aéroport, il faut environ 1h30
de trajet à ces heures de pointe matinales. Parallèlement à
l'autoroute, nous avons plusieurs fois le loisir d'observer le fameux MAGLEV,
le train à sustentation magnétique. Cette technologie complexe et
énergivore a été expérimentée antérieurement
par le Japon et l'Allemagne. D'ailleurs ce train a été fabriqué
par Siemens et il a été mis en service en 2007. Le train chinois
met dix minutes pour rejoindre l'aéroport et sa vitesse de pointe atteint
420 km / h mais sa mise au point a connu de nombreux déboires
car l'infrastructure réalisée par les Chinois n'avait été
faite avec toute la minutie requise (l'écart entre la rame et les rails
doit être régulièrement de 1 cm!).La ligne devrait être
prolongée vers le sud-ouest, à partir de Shanghai, pour relier Hangzhou
à près de 200 km.
L'aéroport très moderne
et fonctionnel est doté d'un second terminal depuis 2008, dû au célébre
architecte français Paul Andreu (concepteur également de Opéra
de Pékin, du terminal E de Roissy...). C'est le premier aéroport
de Chine pour le fret et le second pour le trafic passagers (50 millions).
Envol
à 11h30 à destination de la France (9500 km soit 500 de
plus qu'à l'aller) soit une douzaine d'heures de vol. D'abord, vol au tracé
non direct (plein ouest sur la Chine puis plein nord vers la Sibérie avant
de faire route vers l'ouest).
Vol dans les nuages et les turbulences au-dessus
de la Chine, évidemment au moment du déjeuner! Puis le ciel dégagé
permet d'observer les vastes zones désertiques au sud de la Mongolie (avec
des aménagement de haies brise-vent afin de fixer les dunes) avant d'aborder
la Sibérie avec ses immenses forêts ponctuées de lacs.
Arrivés
au-dessus de l'Allemagne, nous volons de concert avec un autre avion d'Air France,
par moment très proche bien qu'un peu plus bas. Il faut espérer
que le contrôle aérien veille au grain.
Arrivée
à Charles de Gaulle à 17h15. Notre province profonde est encore
loin...
Mais les contrôles sont interminables (nous sommes la veille
du 8 mai): trois quarts d'heure. Quant à la navette Air France qui doit
nous conduire à la gare, elle est en retard d'une demi heure et le trajet
dure une heure et demi au lieu de trois quarts d'heure. Avec cette accumulation
de retards, nous devions normalement voir notre train nous filer sous le nez.
Hé bien non! La SNCF avait aussi eu des problèmes, un premier train
retardé, remplacé par un train dédoublé et à
étage que nous avons pu prendre de justesse à 21 heures mais sans
place assise et avec les couloirs bondés de passagers "surbookés"...
ON
ME DEMANDE UN BILAN ! Contrastes.
Tradition et modernité. Oppositions entre grandes villes du XXIe s.
de l'est en pleine modernisation et centre du pays au paysage agricole mité
par une industrie lourde digne du XIXe s. Immensité et gigantisme du pays, des villes et des monuments, qu'il s'agisse de la Grande Muraille, de la Cité Interdite, des temples et palais, des mausolées, des ''maisons'' et ''jardins'' d'anciens aristocrates (mandarins) et riches bourgeois et marchands Splendeur des sites et paysages : Grande Muraille, la Cité Interdite, Palais d'Eté, Armée de terre cuite, Villages Dong, rizières en terrasses, rivière Li, villes et villages lacustres Gastronomie riche, variée, digeste et diététique (perte de 2 kg en 15 jours !). Bien sûr, dans ce genre de circuit, on est nourri royalement, c'est à tous les repas menu de fête et le plat de riz qui arrive vers la fin du service n'est là que pour le décor car on a déjà mangé à satiété... alors que les Chinois peuvent se contenter d'un plat unique Circulation
routière cauchemardesque et objectivement dangereuse. Les personnes
facilement angoissées auraient intérêt à éviter
ce voyage
Quand je pense que nous avons dû parcourir quelque 1800 à
2000 km avec nos six minibus! Guides.
Je renvoie à la page d'accueil pour un plus long développement.
Et
les gens ? Etant guidés, on échappe sans doute au stress d'une
véritable immersion dans la foule que les personnes résidant en
Chine ressentent généralement. Ici, on n'a pas eu plus de sensation
de masses humaines qu'à Bangkok ou à Saïgon. Par rapport aux circuits couramment proposés et plus courts, nous avons eu l'avantage de pouvoir découvrir un tronçon peu fréquenté de la Grande Muraille, de visiter Chengde encore plus au nord, villégiature des empereurs de la dernière dynastie, de découvrir au centre du pays, la région de loess à partir de laquelle l'empire s'est constitué. De Pékin, notre programme n'a permis de percevoir que certaines images de cartes postales sur les principaux sites (mais plusieurs autres sites intéressants nous ont échappés) et, face à cela, la modernité des infrastructures, des quartiers neufs et l'omniprésence du parc automobile. Une grande lacune, c'est de ne pas avoir eu de temps consacré à ce qui reste des anciens quartiers de hutongs. De la Chine profonde, on a eu un aperçu dans la région montagneuse à l'ouest de Guilin mais cette région est en voie de transformation profonde du fait du développement du tourisme qui forcément la dénature peu à peu. Si la météo avait été plus clémente lorsque l'on s'y est rendu, peut-être aurions-nous pu approcher un peu plus la réalité du monde rural, à la faveur de pauses dont notre programme faisait mention Parmi les villages lacustres de la région de Hangzhou-Suzhou, le choix de celui de Xitang a semblé judicieux (malgré la pluie !) car pas trop touristique, du moins pas trop fréquenté par les Occidentaux. Malgré la durée de ce circuit, il ne nous a pas été donné de voir Hong Kong dont, paraît-il, la modernité efface ce que l'on peut dire de Shanghai et qui est une curiosité sur le plan humain. Une ville peuplée de Chinois aux manières british (propreté, discrétion, élégance...) bref rien de chinois! UN
VOYAGE QUE L'ON NE PEUT PAS OUBLIER ...même
si, entre les lignes, on peut percevoir des regrets.
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