Passez la souris sur la carte...
HANGZHOU (1),
Village lacustre de Xitang
(2),
SUZHOU (3),
SHANGHAI (4).
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Hangzhou, Suzhou
et le Grand Canal...

Un célèbre proverbe chinois proclame : "Au ciel, il y a le paradis, sur terre il y a Suzhou et Hangzhou".


HANGZHOU, "jardin des délices"

Tout Chinois rêve donc de visiter HANGZHOU une fois dans sa vie, ce lieu si romantique qui est la capitale du Zhejiang et dont l'origine remonte à plus de 2200 ans.
Un empereur Song s'y retira au XIIe s. après la perte de sa capitale du nord, Kaifeng.
Au XIIIe s., Marco Polo s'y vit confier la perception des taxes pour le compte de l'empereur de la dynastie des Yuan, Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan.
Autour du splendide Lac de l'ouest, Hangzhou est un véritable Paradis Terrestre qui cultive les arts et le raffinement, le thé et la soie.



SUZHOU

SUZHOU est l'une des plus anciennes villes du bassin du Yangtse et située sur le Canal Impérial et sur les rives du lac Tai.
La prospérité de la ville fut liée au développement du Canal Impérial.

Suzhou est surnommée "la Venise de l'Orient" dont les 14 canaux sont enjambés par quelques 359 romantiques vieux ponts de pierre (c'est beaucoup ou pourtant bien peu par rapport aux 6000 ouvrages qu'évoquait Marco Polo mais il est vrai que d'aucuns doute de la véracité de ses dires et de la réalité de ses voyages...).
Ce charme aquatique est complété par ses jardins traditionnels aux noms évocateurs, lieu de méditation des anciens lettrés chinois.

La ville est également renommée pour ses activités textiles à partir de la soie (on la baptise parfois "la cité de la soie" et sa réputation remonte au Moyen-âge puisque Marco Polo en fit l'éloge) surtout à la période Ming (XIVe-XVIIe s.

On y compte une cinquantaine de temples et une douzaine de pagodes, sans oublier ses magnifiques jardins qui lui ont permis d'être classée depuis quelques années au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
.


L
E GRAND CANAL

Le Canal Impérial ou Grand Canal parcourt près de 1800 km (voire 2000) depuis Pékin. C'est la plus longue voie d'eau artificielle du monde. Sur des ébauches (tronçons) qui datent de 2500 ans, ce projet débuta au Ve s. et fut achevé entre 605 et 610, sous le règne de Yangdi (dynastie Sui). Il fut prolongé jusqu'à Pékin au XIIe s. Ce n'est que l'un des nombreux canaux (100 000 km) qui parcourent la Chine.

Ce canal avait l'avantage de mettre en relation les provinces côtières selon un axe nord-sud alors qu'au contraire les fleuves créent autant d'axes (mais aussi de coupures) orientés ouest-est tels le Huang He (Fleuve Jaune) et le Yang Tseu Kiang (Fleuve Bleu). Par rapport aux relations par voie maritime (cabotage), il offrait une sécurité par rapport aux cataclysmes météorologiques (les typhons) et aux pirates... Et surtout, il a permis à la nouvelle capitale, Pékin, de profiter des richesses du sud.




..et Shanghai.

Les plus lointaines origines font remonter la ville à 2500 ans en arrière mais elle n'a eu un vrai statut de ville que depuis l'époque des Song (Xe s.) et elle a connu son apogée au XVIe s. époque où une centaine de riches mandarins à la retraite y créèrent de magnifiques jardins paysagers.

Elle fut édifiée sur un affluent du Yang Tzekiang (ou Yangzi), tout près de son immense embouchure. Le Yangtze, le Fleuve Bleu, est le plus grand fleuve de Chine qu'il traverse sur 63 000 km et neuf provinces, des hautes terres tibétaines à l'ouest jusqu'à la Mer de Chine. Pacifique, il irrigue et enrichi d'alluvions les fertiles terres agricoles mais il peut être dévastateur lors de ses plus tumultueuses et terribles crues. Fleuve de légende bordés de pics fantastiques qui ont excité l'imagination et qui vit longtemps jonques et sampans y naviguer, aujourd'hui au milieu de son cours, il se trouve corseté par le plus gigantesque barrage du monde (le Barrage de Trois Gorges).

L'essor de la ville remonte à la dynastie des Song (Xe-XIIIe s.): urbanisation, drainage...
Son embarcadère fut entouré d'une muraille au XVIe s. par les Ming afin de se protéger des pirates japonais. A ses origines remonte la porte nord désormais intégrée dans la façade d'une maison typique.
Au cours des siècles suivants, la ville se spécialisa dans l'industrie textile.


La nouvelle Shanghai remonte au traité de Nankin, en 1842, mettant fin à la première guerre de l'opium (les Britanniques voulaient développer le commerce de l'opium malgré l'opposition de l'empereur). Les Anglais ouvrirent aussitôt une première concession (avec son parc "interdit aux chiens et aux Chinois") dans ce qui n'était qu'un village de pêcheurs. Ils furent imités par les Français en 1847 puis par les Japonais en 1895.
Les Américains arrivés en 1863 se joignirent aux Anglais dans le cadre d'une importante concession internationale destinée à être la porte de la Chine sur le monde. Le commerce se développa avec l'Occident dans le cadre des bien nommés "traités inégaux".
Les choses commencèrent à changer à la fin des années 1920, les mouvements nationalistes et communistes qui y prennent naissance allaient remettre en cause cette présence. L'invasion japonaise se produisit à partir de 1937. En 1939, 25 000 juifs allemands, polonais ou autrichiens se réfugièrent ici et, grâce aux concessions, furent protégés malgré l'alliance des Nazis et des Japonais. Puis ce fut la brève occupation américaine à la fin de la seconde guerre mondiale et enfin la prise de contrôle par les communistes de Mao au printemps 1949. Ce fut également l'un des pivots de la Révolution Culturelle des années 60.

Avec ses 20 millions d'habitants (1,3% de la population chinoise), Shanghai, véritable pouls économique depuis le début des années 90, rivalise avec Pékin, à 1000 km de là vers le nord, et avec Hong-Kong à 1300 km vers le sud.
La ville s'appuie sur le développement d'un immense port, le plus grand du monde. Il n'y a pas si longtemps, on attribuait 20% du PNB chinois à celle-ci. C'est aussi 25% du trafic maritime international, 15% de l'industrie lourde chinoise
Cette mégalopole moderne est la plus occidentale des villes chinoises. Le soir, la ville est dominée par les buildings illuminés du quartier de Pudong. C'est la plus surprenante métropole de Chine.
Comme un phare, la tour de télévision Jin Mao (5€) domine la ville du haut de ses 400 et quelques mètres mais le Shanghai World Financial Center la surclasse avec ses presque 500 mètres !

Dans le cadre des olympiades de 2008, Shanghai n'a été retenue que comme ville secondaire en n'accueillant que les épreuves footballistiques à l'exclusion de la finale réservée à Pékin. A titre de compensation, Shanghai accueillera l'Exposition Universelle de 2010!
Largement influencée par l'Occident, c'est une ville de contrastes architecturaux, à la pointe de la mode...


 

Les trois jours à venir nous ferons parcourir quelques 200 km seulement entre Hangzhou et Shanghai (à 2 heures l'une de l'autre) car il y a beaucoup à voir dans cette région.

La province du Zhejiang est la plus riche avec celle de Canton (le Guangdong). Ses habitants sont qualifiés de "Juifs chinois". Traditionnellement, la région est réputée pour la fabrication de chaussures.

 

HANGZHOU, (6 millions d'habitants), ancienne capitale des Song du sud, aujourd'hui capitale du thé et de la soie et capitale du Romantisme chinois...

Un célèbre proverbe chinois proclame : "Au ciel, il y a le paradis, sur terre il y a Suzhou et Hangzhou".

La ville se situe à l'extrémité du Canal Impérial ou Grand Canal qui parcourt près de 1800 km depuis Pékin.
Cette ville-jardin s'épanouit toute l'année, lotus en été, pêchers au printemps, magnolias en automne et pruniers en hiver! La ville devient plus prisée que Suzhou... C'est un lieu de villégiature.

et sur mon blog favori...

On ne manque pas de mots pour qualifier cette ville jumelée avec Nice depuis 1998.

Curiosité technologique que nous ne verrons pas, le plus long pont du monde, avec 36 km de long, qui relie les villes les plus orientales de la baie de Hangzhou. Commencé en 2003, il vient d'être inauguré ce 1er mai, la veille de notre arrivée dans cette ville. Une aire de service de 10 000 m² y a été aménagée au milieu.

 

Petit déjeuner. Il est possible de consommer des mets chinois raffinés (outre les classiques sautés et beignets): raviolis, gâteaux de riz noir, farces enveloppées dans des feuilles (de bambou? de bananier?), cuits à la vapeur dans des paniers de bambou divers pâtés que l'on nomme baozi pour les ronds et jiaozi pour ceux en forme de chaussons...


Les baozi sont de petits pains farcis très appréciés dans la cuisine chinoise.
Différents types de farce à base de viande ou de légumes sont enveloppés dans une sorte de pâte levée (jusqu'à une demie journée) à base de farine de blé puis l'ensemble est cuit à la vapeur pendant 10 à 15 minutes. Ils peuvent également être fourrés de purée de haricots rouges ou de crème de lotus, comme le gâteau de lune.

Il paraît que dès 5 heures, les locaux se livrent à leur gymnastique au sommet de collines situées au sud de la ville. A bon entendeur...
Pour notre part, à 8 heures nous quittons l'hôtel et, avant de prendre le bateau, nous nous contentons d'une petite marche dans le Parc Zhongshan, sur les berges au nord du lac dont l'arrière-plan est barré de collines, elles-mêmes coiffées de pagodes...

Nous n'avons aucune peine à croire que cette ville soit peu polluée et qu'elle justifie sa réputation de "ville de Chine la plus agréable à vivre". Pour l'agrément, beaucoup de vélos circulent ici dont de nombreux vélos électriques. Par ailleurs, la ville est en train de se doter d'un métro. Dans ces conditions, le prix moyen de l'immobilier qui est de 1000€/m² est largement multiplié dans les quartiers résidentiels proches du lac.
Une fois de plus, c'est le genre d'info qui nous est systématiquement et spontanément donné par nos guides (sauf Sophie qui sera notre dernière guide) dans le tout début de nos contacts. Cela montre à quel point les Chinois sont attachés à ces aspects consuméristes, à l'affichage de la richesse et de la réusssite...

Cette balade est l'occasion d'échanger encore avec notre guide sur d'autres sujets. Il nous fait part de sa grande inquiétude quant aux perspectives d'un réel développement de la Chine lorsque nous évoquons nos propres craintes par raport à la mondialisation, le déclin des pays occidentaux concurrencés par les pays émergents dont la Chine est le modèle. Pour lui, il ne faut pas y voir un changement radical dans l'ordre du monde. Tout d'abord, parmi les handicaps de son pays, il évoque lui aussi la rengaine de la corruption mais avec une variante. Dans son propos il ne s'agit plus de "grosses légumes" mais de "nouveaux mandarins". Mais la plus grande source de préoccupation est, à ses yeux, le fossé infranchissable qui s'est creusé depuis une vingtaine d'années entre les 20% d'urbains nouveaux riches et classes moyennes et les 80% de paysans (parfois privés de leur terre) qui survivent dans des conditions proches du Moyen Age (hormis le télévision). Pour lui, c'est surtout cela qui empêchera la Chine de devenir une grande puissance.


Croisière sur le Lac de l'ouest (Xihu) -2 à 8€ selon le type d'embarcation.
C'est en fait une traversée en direction du sud-ouest sur ce lac qui couvre 6,5 km² (pour 15 km de rives).

A 9 heures nous embarquons sur un bateau à propulsion électrique (ici le souci de l'environnement va jusqu'à la lutte contre la pollution sonore) pour une promenade de 40 minutes sur un lac égaillé par les reflets émeraude et la luminosité changeante du ciel, un lac bordé de parcs et parsemé d'îlots.
Au nord du lac se dresse le profil particulier, très élancé, cigariforme, de la pagode Baoshu. Nous laissons de côté l'île de la Colline ou de la Montagne Solitaire (Gushan) avec le Pavillon de la Grue (l'île couvre 3 ha) située au centre du lac. A noter qu'on peut y accéder par deux ponts anciens successifs enjolivés de deux pavillons romantiques.

Il y a aussi des touristes chinois sur notre bateau, avec leurs manières sans gêne
qui ont le don d'irriter notre fille comme elle le (re)dit dans son blog : "(...) à Hangzhou, alors que nous profitions du soleil à l'arrière du bateau qui nous promenait sur le lac de l'Ouest, une Chinoise s'est assise à côté d'un membre de ma famille. Elle s'est collée à elle car elle voulait qu'elle soit sur la photo. La Chinoise a été jusqu'à mettre ses mains sur ses épaules - dans le genre "on est les meilleures amies du monde" - sans même le lui demander. Et voilà une autre occidentale victime du syndrome de la photo-potiche que je ne supporte plus. Elle s'est rapidement dégagée de cette envahissante présence et la Chinoise s'est consolée en se faisant prendre en photo sous toutes les coutures et dans toutes les poses possibles et imaginables".

La promenade permet aussi d'admirer la digue de Su (XIe s.), bordée de saules pleureurs et longue de près de 3 km. Elle fut créée à l'initiative d'un préfet sous la dynastie des Song du nord, Su Dongpo, poète à ses heures.

Justement, on nous débarque au sud-ouest du lac, sur la digue de Su.
Découverte du Parc Huagang avec, juste après être descendus du bateau, un jardin aux nombreux paons en train de faire la roue à qui mieux mieux puis, plus loin "le jardin de la contemplation des poissons". Ce parc, oeuvre d'un ancien mandarin de l'époque des Song du sud (XII-XIIIe s.), se trouve entre le lac de l'ouest et le petit lac sud.

 
 
HANGZHOU - lac de l'ouest
Parcs Zhongshan et Huagang
(photos empruntées)

Court trajet en minibus pour nous rendre à l'ouest de la ville.


Temple Lingyin ("temple de la Solitude Inspirée" ou " temple de la Retraite de l'Ame" ou "temple du Repos Merveilleux") -6/7€ selon que l'on accède ou non à la pagode.

C'est l'un des temples les plus grands et les plus prospères de toute la Chine, l'une des attractions privilégiées de Hangzhou, mais également un lieu de pèlerinage réputé. Ici, les urnes brûle-parfums d'où se dégagent de véritables nuages de fumée d'encens témoignent de la ferveur populaire. Pour acquérir plus de mérites ou pour obtenir plus de grâces, au lieu des 3 bâtonnets requis, on fait souvent des offrandes par paquets entiers (plusieurs dizaines) ou bien on offre de bons gros bâtons d'encens... Mais, après tout, est-ce que ça ne se passe pas exactement de la même façon à Lourdes?

Ce temple bouddhiste de la secte des Chan, nom donné en Chine au bouddhisme zen, fut fondé en 328 sous la dynastie Jin par le moine indien Hui Li. Lingyin était considéré comme l'un des 10 plus importants temples de la secte Chan.
A son apogée, à l'époque des 5 Royaumes sous le règne de Wuyue (907-978), il hébergeait plus de 3000 bonzes et comprenait neufs bâtiments de plusieurs étages, 18 pavillons, 72 halls et plus de 1300 dortoirs.


Ce temple a été détruit par les guerres et catastrophes naturelles puis reconstruit 16 fois. Les bâtiments actuels sont d'anciens édifices restaurés sous la dynastie
Qing (XVIIe s.) et plus récemment (suites aux dommages causés par l'invasion japonaise) mais selon une architecture vieille de plus d'un millénaire, d'inspiration Tang. Il a heureusement été relativement épargné par les Gardes Rouges lors de la Révolution Culturelle dans les années 1960... Actuellement une centaine de moines y vivent.

Nous commençons la visite par le parc et le jardin où il serait agréable de se promener mais impossible d'échapper aux masses de touristes (chinois). On y voit les célèbres grottes de Feilai Feng, "la falaise venue en volant" (pour Hui Li, sa forme ressemblait tellement à un site indien).
Ce parc se situe en contrebas de la colline Lingyin dont l'entrée est marquée par la plus grande pagode en pierre appelée "Ligong", abritant les cendres du moine indien fondateur du temple.
Dans les quatre grottes et sur les parois extérieures en plein air, on peut admirer des centaines de sculptures et fresques bouddhiques rupestres du Xe au XIVe s. (surtout période Yuan des XIIIe-XIVe s.). La caverne principale, au plafond fissuré est dédiée au bodhisattva Guanyin.
A l'extérieur, le haut-relief du Bouddha du Futur, Maitreya, bedonnant (car il prend tout, peines et joies) et souriant réalisé vers l'An Mille est très vénéré.

La visite de ce temple est aussi l'occasion de découvrir une autre facette de notre guide, Philippe. Il évoque le retour à une certaine pratique religieuse. Lui-même évoque l'absurdité d'une existence exclusivement tournée vers l'argent et la consommation. Il fait partie des gens qui sont à la recherche d'un sens à donner à leur vie.
Cela se traduit au cours de la visite par le fait qu'il va distribuer consciencieusement 3 bâtonnets d'encens par 3 bâtonnets (en effet, l'usage est d'offrir 3 bâtons à la fois ou, mieux, un multiple de 3) à chacune des déités hébergées dans les divers pavillons du temple. Attitude étonnante car on s'attendrait de la part de Philippe à une pratique plus abstraite (détachement et compassion ont d'autres façons de se manifester) alors que l'on a là plutôt le témoignage de pratiques magiques relevant de la superstition.
Distribuer est un terme trop péjoratif, en effet, face à l'objet de leur dévotion, les fidèles font trois révérences avec les bâtonnets d'encens qui commencent à se consumer, en les tenant entre les paumes des deux mains à hauteur du front. Dans les espaces extérieurs des temples, il est fréquent aussi de voir aussi les fidèles saluer successivement les quatre points cardinaux (taoisme).

  
  
HANGZHOU - Grottes de Feilai Feng (Xe s.) et temple Lingyin ( XVIIe-XXe s.)
(photos empruntées)

Le temple abrite 7 halls principaux, outre les bâtiments situés sur les ailes.

Dans le premier temple, temple de réception, ce sont surtout les 4 gardiens qui font l'objet de vénération par les paysans. Quant au Bouddha Maitreya, Bouddha du Futur (ce grand bodhisattva vénéré comme une sorte de messie qui devra venir un jour renouveler la doctrine), il nous accueille sous la protection de ses 4 gardiens traditionnels et de Skanda (statue vieille de 800 ans), gardien de la loi bouddhique.
Le pavillon des Quatre Gardiens célestes, devant le temple, avait été nommé "temple bouddhique de la forêt du nuage" par un empereur en visite, sans doute inspiré par la vue du temple au milieu du brouillard et des arbres.

La plus importante construction, le Grand Pavillon ou la Grande Salle, renferme une gigantesque et magnifique statue en bois de camphrier représentant Siddharta Gautama (ou Bouddha Sakayamuni, le vrai Bouddha, le Bouddha historique), haute de 20 m (certains évoquent 30 m mais confondent peut-être avec la hauteur du bâtiment qui s'élève jusqu'à 32 m). Elle fut sculptée en 1956 dans 24 (ou 12???) blocs de camphrier, d'après un original de la dynastie Tang plus que millénaire. L'expressivité du visage et la gestuelle gracieuse sont dues au fait que ces parties de la statues sont faites d'une armature en bois, tendue de lin recouvert d'un enduit laqué.
Derrière elle se dresse une scène de 150 personnages racontant le voyage de 53 enfants sur la voie du bouddhisme.

Plus haut, on trouve encore d'autres édifices: un temple dédié au bodhisattva de la compassion Guanyin, le temple du Pharmacien et le temple de l'Harmonie Familiale.

Sur le parcours, un haut-relief incite les visiteurs adroits à tenter leur chance en essayant de lancer une pièce de monnaie sur une pierre en saillie mais elle finit en général au fond d'un bassin. Plus loin sur un marbre noir, c'est une frise couverte de sinogrammes dorés que l'on est incité à toucher mais encore faut-il réussir à atteindre du bout des doigts les signes les plus favorables (pour ma part, je me serais contenté d'une valeur très confucéenne, l'harmonie).

 

Déjeuner avec entre autres au menu un délicieux sauté d'aubergines, du porc avec une sauce brune légèrement caramélisée, patates douces dans un épais caramel...

 

Court trajet de 5 km en minibus pour nous rendre dans la vallée du thé vert, à sud-ouest de la ville, en empruntant un tunnel creusé sous la colline.

Plantations et conditionnement du thé vert à Mei Jia Wu.

Le thé était désigné sous le terme en vieux chinois (avant notre ère) puis sous celui de chá ([Tcha]) à partir de la dynastie des Tang au VIIIe siècle. A noter que l'on utilise le terme dans un dialecte du sud-est de la Chine (région de Xiamen), ce qui pourrait être à l'origine des appellations occidentales thé et tea...

Depuis la dynastie Tang qui ont répandu la culture du thé depuis le Sichuan, Hangzhou est réputé pour la qualité de son thé Longjin ("puits du dragon") au goût herbeux et néanmoins très fin (!?), le premier grand thé vert chinois parmi les "dix thés renommés de Chine" (les Chinois consomment essentiellement du thé vert). Il est remarquable par sa couleur verte, son arôme parfumé, sa saveur suave et "sa forme esthétique" (!?). Son nom provient de celui d'un village voisin (le village de Longjin).
On distingue cinq qualités par ordre décroissant: "le Lion" (shifeng) servi lors de la Fête des Morts, "le Dragon" (longjin), "le Nuage" (yunxi), "le Tigre" (hupao) et "le Mei" (meijavu). C'est un thé non fermenté, torréfié dès la récolte et dont les feuilles sont roulées à la main.

Le village de Meijawu est éponyme du patronyme Mei qui signifie "abricotier" et qui est porté par 500 familles du village, un village aux maisons blanches couvertes de tuiles sombres. Quand on a vu "les montagnes de thé" d'Inde ou du Sri Lanka, les bas de collines plantés de théiers que l'on voit ici sont bien modestes. De plus, les plantations semblent avoir mauvaises mine, les feuilles semblent grillées ou desséchées (effet du dernier hiver, exceptionnellement rigoureux dans le sud de la Chine ? nous ne le saurons pas). Il y a trois récoltes par an (seulement !?): printemps (la plus appréciée), été et automne.

Nous sommes accueillis dans une sorte de coopérative villageoise qui semble avoir gardé un certain esprit collectiviste de l'époque du communisme orthodoxe.
On nous fait une démonstration de la technique de séchage ou plus exactement de torréfaction.
Après un premier séchage naturel à l'air, les pousses tendres et fraîchement cueillies sont brassées à la main, lentement et longuement, dans une sorte de wok, une bassine à fond arrondi, chauffée à 80° et graissée de temps à autre avec des petites noix de graisse blanche obtenue à partir de graines de camelias (le nom savant du thé n'est-il pas camelia sinensis?). Une nouvelle étape d'aération précède une seconde torréfaction. L'ensemble du processus se déroule sur 8 heures et le thé perd les trois quarts de son poids. Un kilo de thé vert séché contient 72 000 morceaux. C'est ce qui en explique le prix, 20€ les 125 grammes de ce thé primeur (début de saison de récolte), que nous saurons après une dégustation. Certes il est cher mais le thé possède quantité de vertus bénéfiques pour la santé que l'on nous détaille. De plus, on nous précise que ce thé peut être infusé plusieurs fois et qu'après, on peut encore en sécher les feuilles afin d'en garnir des oreillers. Ainsi les vertus médicamenteuses de la plante continueront encore à se manifester pendant le sommeil.

  
Meijawu - manufacture du thé vert dans une coopérative villageoise.
(photos empruntées)

Il y a, paraît-il, plus de 700 établissements à Hangzhou où l'on peut déguster du thé. Si nous avions plus de temps et compte tenu de leur proximité par rapport à notre hôtel, nous aurions pu nous rendre aux salons de la rue Shuguang qui sont particulièrement célèbres.


Court trajet à nouveau, en revenant à Hangzhou, au sud de la ville.

Pagode des Six Harmonies (Liuheta) - 2 à 3 € selon que l'on accède ou non à la tour (ce qui ne sera pas notre cas) dominant la rivière Qiantang Jiang et émergeant de la végétation.
Haute de 72 m. (ou 60 m. ????), cette pagode historique remonte aux époques Song (Xe s.) et Yuan (XIIIe s.). En fait, elle a été reconstruite en bonne partie en 1900 et rénovée au cours du dernier demi-siècle. Sa structure est en bois avec un remplissage en brique. Les 13 niveaux apparents de l'extérieur sont en partie factices (cela accroît l'impression de hauteur) car elle ne compte que 7 niveaux à l'intérieur. Autrefois, elle servait d'amer et de phare pour la navigation fluviale sur la rivière voisine.
Balade dans les jardins paysagers environnants ponctués de petits stupas, pagodons, bassins et kiosques. Mais les moustiques et moucherons qui pullulent ici deviennent vite insupportables.

  
HANGZHOU - Pagode des Six Harmonies (XIe-XIIIe-XXe s.)
(photos empruntées)


En quittant le site, on peut voir le pont métallique à double tablier (ferroviaire et routier), gloire de la technique de la jeune Chine moderne d'avant-guerre (1934-1937).

De retour à Hangzhou, nous avons un petit moment pour nous balader dans un quartier de boutiques en tout genre (à l'est du lac ?).
On n'y trouve pas des maisons de thé au sens d'établissement où l'on déguste ce breuvage préparé dans toute la tradition mais pléthore de vendeurs, et pas seulement de thé. Les stands de marchands forains de souvenirs occupent même le centre de la rue. Dans une ruelle adjacente, il est néanmoins intéressant de visiter une pharmacie traditionnelle ou plus exactement une herboristerie. Ce n'est pas un musée! En effet, une armée de jeunes préparateurs s'affèrent autour des récipients qui, en majorité, contiennent des parties de plantes séchées et en particulier les fameuses racines de ginseng, "le viagra chinois". Certaines pièces de choix valent plusieurs dizaines de milliers d'euros (par exemple, une racine de ginseng à 46 000€)! On y vend également les fameux nids d'hirondelles. Malheureusement, dans cette pharmacie spécialisée dans l'herboristerie, on ne voit pas de préparations plus exotiques faites à partir d'animaux.
Cette promenade est également l'occasion d'acheter du thé vert meilleur marché (2,5€ à 3,5€ les 100 grammes) mais sans doute n'a-t-il subi qu'une simple torréfaction... Dans une autre pharmacie, on peut goûter à l'alcool de serpent.

  
  
HANGZHOU - Quartier de commerces traditionnels (pharmacies...)
(photos empruntées)

Retour précoce à l'hôtel (il n'est que 17 heures).
Au programme: douche, cartes postales toujours ajournées et, après dîner, petite balade nocturne sur les rives du lac dont nous sommes si proches.

Dîner en ville. A retenir: poulet au citron, banane cuite dans un épais caramel (dont les filets se brisent en les plongeant dans un bol d'eau froide)...
Nous prenons congé de Philippe car c'est une jeune guide qui doit venir nous récupérer demain matin.

Agréable balade nocturne au Lac de l'Ouest sous la conduite de notre guide improvisée, notre petite prof de français. L'atmosphère est agréable, le ciel et les lumières se reflètent dans les eaux du lac.

On s'est promené sur la partie nord de la digue de Su, proche de l'hôtel. A noter que les riches habitants de Hangzhou s'enferment derrière des grilles, sous la protection de vigiles (comme à Xi'an).
Les agréables sentiers en culs-de-sac aménagés sur les rives du lac et noyés dans la pénombre sont des refuges bénis des amoureux. Il n'y a pas de romantisme qu'en France comme le croient ces mêmes Chinois!

Nous ne pourrons pas faire tout à fait le parcours souhaité car en raison d'une réception officielle pour quelques "grosses légumes" l'accès au Parc Quyuan (entre lac de l'Ouest et petit lac Yue) nous est interdit par des policiers (ou des militaires ?). Pourtant, des Chinois à l'air très ordinaire s'engouffrent par des passages ménagés dans la palissade temporaire qui a été installée pour préserver la discrétion de la fête. Même en se mêlant aux Chinois et malgré la pénombre, nous sommes vite repérés et repoussés.
Dommage! Ce parc appelé "Lotus sous la brise..." était à l'époque des Song du sud une ancienne distillerie où l'on produisait un alcool parfumé à la fleur de lotus.

Seconde nuit au Lily Hotel***


Petit-déjeuner.

Le contrôle des naissances en CHINE à partir de 1970 et surtout de 1979

En 1950, le taux de fécondité par femme chinoise dépassait 5 enfants!
Avec la politique de l’enfant unique instaurée en 1979 et sévèrement appliquée dans les villes, la descendance moyenne par femme n’est que de 1,7 enfant ce qui signifie que le renouvellement des générations n’est pas assuré (il faut 2,1 enfants).
Malgré l'efficacité de la "politique de l'enfant unique", ce ne serait qu'à partir de 2050 que la population chinoise décroîtrait mais alors la Chine serait un pays vieux (comme l'est le Japon qui a déjà connu cette évolution).

Les pénalités appliquées lors de la venue d’un second enfant (sauf s’il s’agit de jumeaux) sont énormes : de 1 000 € à
2 000 € selon les régions (ce qui explique bien des avortements). Sophie, notre guide ici tout comme Mlle Li à Xi'an sont des cadettes pour la naissance desquelles leurs parents ont dû s’acquitter de l’amende.
La politique répressive pour non respect de la loi sur l'enfant unique se traduit pour les familles par l'obligation d'acquitter l'amende de 5000 yuans exigée pour enregistrer l'enfant surnuméraire et obtenir le fameux hukou (carte de résident). Beaucoup sont incapables d'y faire face de sorte qu'il y a près de 8 millions (plus de 12 millions selon d'autres sources) de Chinois "au noir", invisibles, transparents, sans identité et sans aucun droit, les heihaizi.
Pendant une période, les contrevenants étaient aussi susceptibles de perdre leur logement voire leur emploi lorsqu’il s’agissait de fonctionnaires et même dans les entreprises privées où le contrevenant passait "aux yeux de son patron et de ses collègues comme un vilain petit canard". La notion est maintenant ancrée dans les esprits et ne pas s'y conformer entraîne un sentiment de culpabilité et de honte, de face perdue... Mais l'application sur le terrain peut être tour à tour laxiste puis draconienne comme cela a été le cas au Guangxi en 2007 (le mouvement de planning familial critiqué par les autorités centrales pour son inefficacité s'est lancé dans une campagne de contrôles et avortements forcés entraînant en retour une révolte du peuple).

A cela il faut ajouter l'impact de la tradition qui survalorise les garçons, le fils (aîné) ayant à prendre en charge ses vieux parents. Il en découle des avortements sélectifs illégaux pratiqués en clinique, surtout dans les villes, ou bien le "traditionnel" infanticide de petites filles parfois encore pratiqué dans les campagnes. Ainsi la Chine (tout comme l'Inde mais pour une autre tradition, celle de la dot) a un déficit de filles de l'ordre de 60 millions ! Ce qui compliquera encore le renouvellement générationnel...

Dans les campagnes, si le premier enfant est une fille, le foyer a droit à une seconde chance.
Notons que parfois les petites filles ne sont même pas enregistrées à l'Etat-Civil, notamment dans les régions rurales... un élément de plus pour comprendre que l'on ne connaît pas précisément l'effectif de la population du pays.

Quant aux ethnies minoritaires, une politique libérale leur permet d'avoir le nombre d'enfants souhaités (à l'exception des Zhuang, la première minorité ethnique de Chine)…A ce propos, en cas de métissage entre Chinois Han et Chinois de minorité ethnique, quelle est la nationalité des enfants ? Ce seront eux qui plus tard en feront le choix, tout simplement!

Un assouplissement a été prévu pour la jeune génération dès lors qu’un nouveau couple est formé par deux enfants uniques, ils ont alors droit d’avoir deux enfants ...sauf qu’il y a un problème !
Ces jeunes qui ont intégré des modèles citadins occidentaux (confort, deux salaires) ne désirent souvent avoir qu’un seul enfant ! En effet la politique de ‘’l’enfant unique’’ a eu pour résultat ‘’l’enfant-roi’’ avec tous les effets pervers que l’on imagine aisément.
De plus la natalité risque aussi d'avoir à souffrir de fait que l'on se marie moins, que l'on se marie tard (il faut aussi savoir qu'un mariage coûte très cher : 100 000 yuans en province et jusqu’à 500 000 yuans à Shanghai) et, qu'en outre, 30% des mariages se soldent par un divorce (en Occident c’est le double).


Nous y retrouvons notre dernier guide qui a dû partir de Suzhou, à 150 km plus au nord, dès 5 heures du matin pour venir nous chercher à Hangzhou.
Il s'agit d'une jeune fille de 26 ans, SOPHIE, le pseudo qu'elle portait encore il y a 9 mois lorsqu'elle terminait sa quatrième année de français à l'Université de Qingdao, dans la province du Shandong, à quelques 1000 km au nord d'ici. C'est justement l'université où notre fille enseigne le français ! et elles ont évidemment des tas de connaissances communes.

Cadette, elle a un frère aîné. Sa famille, tout comme celle de Mademoiselle Li, a dû s'acquitter lors de sa naissance d'une amende de 1 000 € au titre d'infraction à la législation sur l'enfant-unique. Ses parents sont des paysans sans terre d'un village de la région de Qingdao. Tous les villageois ont été expropriés et survivent grâce aux denrées distribuées parcimonieusement chaque année par le chef du village à titre d'indemnité et aussi grâce à de petits boulots.

Elle est guide débutante basée à Suzhou et surtout elle n'a suivi aucune formation spécifique à ce métier. Elle n'a pour l'instant guidé que de petits groupes et elle avoue ne pas aimer les grandes villes (genre Shanghai). Simplement armée de sa connaissance de la langue et de bonne volonté, elle ne peut même pas se reposer sur l'expérience de son chauffeur qui, très jeune, semble encore plus novice qu'elle!


Nous quittons l'hôtel à 9 heures seulement.

Nous avons près de 200 km à parcourir pour arriver au petit village de Xitang. Le réseau routier est bon mais la conduite routière toujours aussi incertaine ce d'autant que la pluie s'en mêle.

Nous changeons de province et arrivons dans le Jiangsu, dans un paysage où des champs de blé commencent à jaunir avant de céder la place à une culture de riz .
Par endroit, c'est aussi un paysage ponctué d'étangs.
Les paysans de cette région d'eau sont prospères, enrichis par la culture des châtaignes d'eau et de lotus, les élevages de canards (avec des sortes de grandes huttes couvertes de paille), poissons, crevettes ou huîtres perlières et l'élevage des vers à soie (et la culture du mûrier qui va de pair). Comme ceux des environs de Hangzhou, ils habitent des villas prétentieuses, à étages, des sortes de petits châteaux kitsch avec tout ce qui faut de tourelles et de balustrades chromées...

Village de Xitang***, à un kilomètre à l'est du grand Lac Tai Hu, troisième plus grand lac naturel d'eau douce de Chine.

Sophie n'y est venue que 3 fois et c'est même une première pour notre jeune chauffeur qui a quelque peine à trouver l'itinéraire d'accès au vieux village. En effet, si l'ancien village n'a que 1 000 habitants, la totalité du village compte 15 000 âmes!

En individuel avec guide, la journée de visite de la petite ville (avec déjeuner) revient à 50€ par personne.


L'origine de ce village remonte à 3 000 ans. Pas (encore) trop touristique et peu fréquenté par les Occidentaux, il
a su préserver tout le charme des villages traditionnels de la Chine du sud: maisons de bois, ponts de pierre enjambant les canaux... La région de Shanghai comporte six villages de ce type, trois dans chacune des deux provinces (Zhejiang et Jiangsu) qui se la partagent.

Original par ses canaux et les 50 ponts qui les franchissent, original par une venelle (long en chinois) de 126 mètres de long que nous empruntons. Elle est si étroite que deux personnes ne peuvent pas s'y croiser normalement... Dans ce village, il y a paraît-il, une autre venelle n'a que 30 cm de largeur! Chaque famille a doté le débarcadère de sa demeure d'un auvent lesquels juxtaposés forment une agréable et bien utile galerie le long de certains canaux (Beizha jie), notamment les jours de pluie comme aujourd'hui ou par grande chaleur...

Pendant une petite demi-heure, promenade silencieuse en sampan, sous la pluie. Maniée avec dextérité, le manche tenu d'une main et une corde de rappel de l'autre, la rame de l'embarcation couverte sert à la fois de gouvernail et, évidemment, de moyen de propulsion.
Nous passons sous de superbes et traditionnels ponts surélevés (ou cambrés) dit "en demi lune" dont certains à trois arches.

  
  
 
  
Village de XITANG
(photos empruntées)

La découverte se poursuit par la visite de quatre maisons-musées: fabrication de boutons de nacre à partir de coquilles d'huître (découpage en rondelles, polissage, tournage du creux et enfin perçage simultané des deux trous pour le fil d'attache, tout cela avec un matériel hors d'âge), présentation de calligraphies, éventails et sceaux anciens (les sceaux les plus simples à réaliser car nécessitant moins d'enlèvement de matière et de précision, sont ceux qui impriment en négatif), visite du jardin paysager de l'ouest (Xiyuan)...alors que la pluie a heureusement cessé.
Sur le retour, nous longeons des boutiques traditionnelles. Qui a une petite faim? On pourrait déguster des oeufs (couvés?) cuits dans du thé ou, plus civilisées (?), quelques écrevisses pêchées sur place.
Nous quittons le centre ancien en empruntant une ruelle très étroite.

 

Avant de déjeuner et après toutes ces visites, une pause toilette s'impose. Rappelons que ce village reçoit pour l'essentiel des touristes ...chinois, ce qui va vous aider à comprendre ce qui suit, et je cite les propos de notre fille dans son blog : "Il s'agissait de toilettes publiques car le restaurant, petit et le plus mauvais du voyage, à mon avis- n'en avait pas. Résultat : nous y sommes allées à trois, dans trois box avec des murets et une porte à mi-hauteur - autrement dit, n'importe quelle personne entrant dans la pièce et s'approchant d'un box peut voir la personne en pleine action. Soudain, j'ai entendu ma mère exploser de rire et en levant la tête, j'ai aperçu une Chinoise qui me regardait par-dessus la porte et qui elle-même était pliée de rire. Ma mère qui avait été observée la première s'amusait de savoir quelle serait ma réaction. Mais, lorsque j'ai vu la Chinoise qui riait sans contraintes, j'ai moi-même éclaté de rire. Bref, moment de récréation tout à fait inattendu dans les toilettes."


Déjeuner dans une maison d'hôtes, "l'occasion de goûter la cuisine du terroir" selon les termes de notre programme. Effectivement c'est très terroir et même terrien.
L'auberge ne comporte que trois tables et les mets sont bien moins nombreux (5 plats) qu'à l'accoutumée et surtout bien plus rustiques: fèves, gros morceaux de lard, soupe contenant des tranches de courges translucides et de lard (encore!)... Le lard au goût bizarre (mariné dans une sauce à base de soja fermenté ? ou dans quoi d'autre ?) est de couleur noire (vous aurez remarqué que les porcs chinois sont noirs de peau mais de là à ce qu'ils le soient aussi à l'intérieur... cela ne vous rappelle-t-il pas une chanson antiraciste de Claude Nougaro à propos de Louis Armstrong?).
Cette couleur peut tout simplement provenir du fait que lard et fèves ont été cuits en même temps, les fèves dégorgeant cette couleur pendant leur cuisson... Nous ferons particulièrement honneur à celles-ci!



Route pour Suzhou, distante d'environ 25 km. Maisons de nouveaux riches paysans (sericiculteurs...).

Etape dans une fabrique de soie (cette "industrie" est pratiquée en Chine depuis 5000 ans). Ici, le climat très favorable à la culture du mûrier permet jusqu'à 5 récoltes par an. Les larves du bombyx s'en gavent pendant un mois avant de tisser leur cocon en quelques jours (il faut 15 cocon pour produire un gramme du précieux textile ou, si l'on préfère une autre évaluation, 1 500 cocons soit 3 kg pour tirer le fil nécessaire pour tisser une légère chemise de soie de 360 grammes ou encore 50 000 de ces créatures pour tisser une élégante robe traditionnelle!).
Petit rappel: un coton contient de un à deux kilomètres de fil. Mais pour l'utiliser avant que leur chrysalide ne devienne papillon (ce qui se produit environ 10 jours après la formation du cocon) et perce le cocon, il faut l'ébouillanter.

Pour commencer, on nous montre le triage manuel des cocons en fonction de la qualité et de la couleur.

Au lieu du traditionnel ébouillantage/dévidage artisanal de cocons que l'on nous présente dans beaucoup de voyages, là on nous fait visiter un atelier assez conséquent avec de grands bancs d'ébouillantage des chrysalides, de dévidage des cocons et de filage, pratiquement automatisés: sur plusieurs emplacement de la machine, huit cocons sont dévidés simultanément pour former un fil unique. Rien ne se perd en Chine car j'ai cru comprendre que les chrysalides mortes étaient utilisées dans la fabrication de cosmétique (tout comme les perles trop petites ou difformes)...

Ensuite et très logiquement on arrive aux métiers à tisser (4 ou 5) de type Jacquard (inventeur français à la fin du XVIIIe s.). Contrairement aux métiers mécaniques plus anciens à navette volante (invention européenne du milieu du XVIIIe s.) commandée par un opérateur, ce que l'on nous montre habituellement, ici le tissage est commandé par un programme sous forme d'un long accordéon de cartons perforés (même principe que le programme musical des orgues de Barbarie). Malgré cela, ils ne sortent que 5 mètres de tissu par jour...
Il est donc très probable que les vêtements et autres produits textiles que nous voyons ensuite dans la salle d'exposition-vente sont fabriqués ailleurs et selon des techniques encore plus modernes (métiers sans navette, dits "à fluide").

Curiosité: les cocons jumeaux sont impropres pour faire du fil car leurs fils sont emmêlés. Après un premier étirage sur une sorte de cintre, ils sont largement étirés manuellement pour former, en plusieurs couches, la garniture douillette de couettes. Nous prêtons nos mains maladroites aux ouvrières pour l'étirage. Moins évident qu'il n'y paraît...

  
  
Industrie de la soie - région de SUZHOU
(photos empruntées)

Passage obliger par le magasin-exposition... A remarquer parmi des tas de belles choses utilitaires (vêtements) et décoratives de très belles broderies en soie à double face (motifs différents parfois!)...

En individuel avec guide, la journée de visite de la ville de Suzhou (avec deux jardins et déjeuner) revient à 50€ par personne.

 

SUZHOU, (6 millions d'habitants), Perle ou Venise de l'Orient, Cité des Jardins... :

Fiche Suzhou
et sur mon blog favori...

SUZHOU est l'une des plus anciennes villes du bassin du Yangtze (VIe s. av. J-C). Elle est située sur les rives du lac Tai (36000 hectares). La prospérité de la ville fut liée au développement du Canal Impérial, créé au VIIe s.

Le Grand Canal Beijing-Hangzhou fait une grande boucle autour de cette belle ville et est relié au lac Taihu qui alimente la ville. La jonction du Grand Canal et du lac Taihu fut l'oeuvre du premier ministre Wu Zixu, du Royaume Wu, il y a 2500 ans, quand il fut chargé de planifier la construction d’une grande ville. Il fit drainer les cours d’eau entourant Suzhou permettant ainsi le transport fluvial et terrestre. Il fit aussi bâtir huit portes, dont cette fameuse porte Panmen, au sud-ouest de la ville. C´est la porte antique la mieux conservée en Chine.

Dans l’ancienne ville, la plupart des habitations ont été bâties au bord des cours d’eau. La porte de devant donne sur la rue, celle de derrière sur un cours d’eau. L’eau fournit aux habitants la source de la vie, en même temps, elle leur apporte le bonheur de vivre.
Là où il y a cours d’eau, il y a ponts. En forme de boutade on va jusqu'à dire que personne ne peut dire combien il y a de ponts à Suzhou. En 1229, on notait que la longueur des cours d’eau de Suzhou totalisait 82 km et qu'ils étaient enjambés par 359 ponts. Aujourd'hui, on dit qu'il y en a 390.
La pollution de ces eaux est un problème ancien. En effet, sous les dynasties des Ming et des Qing, la teinture et le tissage se sont rapidement développés à Suzhou, mais les eaux ont été vite polluées aussi. Pour y parer, 108 sages de la région avaient alors demandé au gouvernement d´interdire la pollution ce que le préfet prit en compte en 1737.

La ville est classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO notamment pour ses magnifiques jardins.


Avant de pénétrer dans Suzhou, nous franchissons le Grand Canal par un tunnel, à l'ouest de la ville.
La ville est formée de trois parties: la ville ancienne ceinturée par des canaux de la rivière Waicheng est faite d'immeubles bas (5 niveaux maximum), le parc industriel (beaucoup d'industriels Singapouriens mais aussi L'Oréal) et universitaire et enfin le parc des nouvelles technologies. Cette ville est également en train de se doter d'un métro.
C'est une "Venise du pauvre" dont les canaux enjambés par des ponts cambrés ne sont pas bordés de palais mais de petites maisons blanchies à la chaux et aux toits de tuiles noires...
Nous passons près de la Porte Panmen, porte antique parfaitement conservée, proche d'un important port fluvial.

Arrivée en milieu d'après midi (un peu plus de 16H!) à l'hôtel Riverside, au nord-est de la ville...
Que faire si tôt? Des cartes postales ou de l'internet? ou plutôt une balade ?

Sous la conduite de notre routarde, nous nous hasardons à faire un petit tour dans un quartier assez lépreux mais en rénovation, en nous faufilant dans un labyrinthe de ruelles desservant des immeubles populaires en direction de l'est puis du sud. Au hasard de nos pas, nous passons devant de petites maisons où un mainate nous salue d'un bruyant "ni hao", devant de minuscules boutiques et ateliers. Cela nous conduit aussi dans un marché traditionnel. On y voit notamment des sortes de grosses grenouilles, en fait des crapauds d'eau ...comestibles! Nous longeons de petits canaux peu engageants mais pourtant empruntés par des barques, avant de gagner des axes plus importants, la rue Baita que nous prenons en direction de l'ouest puis les rues Lindun et Qimen en direction du nord, en longeant un canal et en coupant la rue Dongbei, non loin du Jardin de l'Humble Administrateur. Surpise, une Renault Scénic, la seule de son espèces vue pendant ce voyage (Renault a raté son implantation commerciale en Chine contrairement au groupe PSA qui s'en est meiux tiré).

  
  
Quartier nord-est de SUZHOU
(photos empruntées)

Dîner à l'hôtel où l'on nous sert notamment beignets d'oignon, oeuf brouillé, curry de légumes, nems, beignets de crevettes...

Nuit très calme au Riverside Hotel*** où nous sommes parfaitement installés (dans une sorte de bâtiment annexe). Pour notre logement en triple, une chambre communicante, avec un vrai lit confortable, a été prévue pour loger notre fille.

Dans ce quartier populaire, on ne farniente plus à 7 heures, donc réveil par des crieurs. Ce sont des colporteurs et des récupérateurs (cartons).

Petit déjeuner.

Les jardins de Suzhou sont des exemples parfaits du paysagisme classique chinois qui cherche à recréer des paysages naturels en miniature, empreints de symbolisme "yin/yang" (oppositions ou plutôt complémentarités). Le choix des végétaux a aussi été fait afin que chaque saison puisse exprimer une beauté particulière. Il faut donner l'illusion de l'infiniment grand dans un espace infiniment petit comme "la nature contenue dans une graine de moutarde". Tout comme les cités impériales, ils s'organisent du sud vers le nord : espaces de réception, espaces de vie et jardins où des rocailles forment de mini montagnes au nord
Le jardin, c'est aussi une autre expression d'un art qui se retrouve dans la poésie et dans la peinture classique chinoise.

Ces jardins privés réalisés sous différentes dynasties illustrent de manière fort différente une même conception de l'harmonie du monde et évoquant les plaisirs simples des lettrés.


Jardin du Maître des Filets*** (wangshi yuan) -3€, tarif doublé en soirée à la belle saison.
Ce jardin situé au sud de la ville, le plus petit (ou le second ?) avec ses 5000 m², serait le plus beau des jardins de la ville, voire de Chine et ...même du monde!
Il date du XIe s. (restauré au XVIIIe s.) et est donc considéré comme le plus raffiné des jardins de la ville. Son nom évoque poétiquement le pêcheur, pour faire allusion à un haut fonctionnaire qui aspirait plus à la tranquillité qu'aux honneurs. La forme de ses "toits volants" est le signe du pouvoir du fonctionnaire qui y demeurait. En revanche, les faîtières avec des oiseaux au bec fermé indiquent qu'ici la politique n'avait pas place.

Divisé en trois parties, on y trouve une illusion d'espace naturel grâce à quelques arbres (bonsaïs) à ports variés, rochers et ruisseaux judicieusement disposés. Ajoutons-y kiosques, murs percés d'ouvertures (échappées très étudiées pour le regard) et ornés de tableaux sculptés en haut-relief et ronde-bosse, petits ponts et allées couvertes en zigzag (comme il se doit car on ne se protège jamais assez des démons) pour parfaire l'illusion...

La partie centrale du jardin est entourée de kiosques et pavillons ouverts sur le lac central: au sud le pavillon d'été ("pavillon du Bosquet d'Osmanthes") ouvert au nord, à l'ouest le pavillon du printemps (pavillon où l'on contemple les pins) ouvert à l'est, au nord le pavillon d'hiver ("bibliothèque des Cinq Cimes") ouvert au sud et, enfin, à l'est le pavillon d'automne ("kiosque de la Brise et de la Lune") orienté à l'ouest qui permet d'admirer simultanément quatre reflets de la lune: dans le ciel, dans le lac, dans un miroir et à la surface ...d'une tasse de thé! Les pins plantés dans le jardin sont un autre symbole de la longévité.
Les allées sont pavées de minuscules galets clairs et sombres permettant de créer des figures à valeur symbolique: grues pour la longévité, chauves-souris pour le bonheur. Certains motifs dans les pavages rappellent aussi la forme des monnaies: un cercle ("le ciel") évidé par un trou carré ("la terre").


Exemples de pièces de monnaie chinoises
de 118 av. J-C (dynastie Han) à 1736 (dynastie Qing)


Dans la partie résidentielle, les superbes mobiliers en bois précieux sont d'époques Ming et Qing. Les riches occupants de ces lieux laissaient entrer la lumière extérieure au travers de fins tissus de soie brodée et non de simple papier huilé. L'étage était réservé aux chambres.
Deux salles de réception étaient prévues, un pour chaque sexe. La salle réservée au maître et à ses invités mâles était plus grande, plus haute, plus claire et plus richement décorée que l'autre...

  
  
SUZHOU - Jardin du Maître des Filets (XIe-XVIIIe s.)
(photos empruntées)

Court trajet en busvers l'ouest de la ville.

Jardin Liu*** (liu yuan) -2€- dit aussi "Jardin de la Flânerie", "Jardin de l'Attardé" ou du "Pas Pressé".
Ce jardin de 3 hectares fut créé au XVIe s. et curieusement nommé aussi "Jardin de l'Est" alors qu'il est situé au nord-ouest et il fut rebaptisé du nom actuel en 1895. Sa surface qui dépasse les deux hectares lui apporte une renommée comparable à celle du Jardin de l'Humble Administrateur. Les trois parties qui le composent sont le quartier résidentiel à l'est, le plan d'eau au centre avec une galerie en zigzag de plus de 300 m et enfin des espaces naturels à l'ouest.
On profite d'intéressants effets d'optique, d'ombre et de lumière, grâce à la disposition des rocailles, des bâtiments, des plans d'eau aux eaux couleur de jade ainsi qu'aux ouvertures joliment et judicieusement découpées dans les palissades. Intéressant jardin de bonsaïs au fond de la propriété... Ici aussi, de magnifiques pavages faits de galets disposés en motifs floraux... Nous tombons sur un couple de retraités, le mari effectuant ses exercices de tai-chi à l'ombre d'un kiosque. C'est l'occasion pour notre guide Sophie de réviser la technique... A nos yeux: mouvement gracieux, gestion savante des déséquilibres, éloge de la lenteur...

Le tai-chi-chuan est un art martial intégrant le Kung Fu qui était autrefois utilisé pour repousser les assaillants. C'est aujourd'hui une gymnastique matinale très en vogue dans ce pays visant à améliorer la santé Gestes lents et parfaitement coordonnés entre les membres du groupe de pratiquants qui semblent s'adresser aux quatre points cardinaux. Même grâce et perfection de mouvement que dans celle du pinceau du calligraphe.

Le parcours poétique est agrémenté par la musique de différents instruments traditionnels utilisés par des interprètes installés dans certains pavillons.

Des pavillons lambrissés d'acajou ouvrent sur les galeries en zigzag. On peut admirer dans ces bâtiments des collections de porcelaines et céladons et aussi des curiosités comme la microcalligraphie de poésies sur des cheveux blancs ou sur des grains de riz (il faut un grossissement au moins x10 pour le voir)...
Ici, il n'y a qu'un unique salon de réception conçu sur le principe d'un "inséparable couple de canards mandarins". En effet, il est curieusement divisé en deux parties dans le sens de sa longueur. La partie arrière, orientée au nord, était réservée aux femmes qui pouvaient suivre la conversation des hommes sans avoir le droit d'y participer.

  
  
SUZHOU - Jardin du Maître Liu (XVIe-XIXe s.)
(photos empruntées)

 

Court spectacle d'opéra local Kunqu, différent du type Opéra de Pékin (c'est ce qui s'écrit à ce sujet car nous ne pouvons pas en juger puisque nous n'avons pas vu ce dernier genre). La troupe réduite à deux comédiens est accompagnée par un petit orchestre pendant le quart d'heure que dure le spectacle.

Ce genre de théâtre remonte au début du XIXe s. tandis que les costumes sont ceux de la dynastie Ming (XVIIe s). La déclamation est très théâtrale... L'opéra met en scène les grands thèmes sociétaux traditionnels: loyauté, fourberie, mariages arrangés, respect dû aux parents. Tous les rôles sont tenus par des hommes.
Un thème très populaire est celui de la jeune fille riche amoureuse d'un garçon pauvre lequel, pour la conquérir, fait des études et devient mandarin mais il est trop tard car pendant ce temps elle a été mariée à un garçon riche.
Rien de tel dans la saynette présentée ici. D'après ce que l'on peut en deviner, cela raconte les aventures d'un voleur (jouant avec forces mimes et grimaces) surpris par le propriétaire lourdement maquillé et richement vêtu. Le voleur tente de l'amadouer et le maître le met devant son destin qui ne pourra être que funeste.

La musique traditionnelle chinoise, qui accompagne ici le spectacle ou celle que nous avons entendue tout au long de notre visite, nous semble dissonante (intervalle entre les notes) car il s'agit d'une musique modale très différente de nos gammes occidentales modernes.
Trois familles d'instruments sont utilisées.
Pour les cordes, le zheng, sorte de cithare sur caisse à chevalets mobiles, à cordes en soie (apparenté au koto japonais), le qin, sorte de luth à 7 cordes, la pipa, sorte de guitare et le huqin, sorte de violon (le erhru n'a que 2 cordes). Pour les vents, le di, sorte de flute traversière à 8 trous, le xiao, flûte droite et le sheng qui peut émettre jusqu'à 4 sons simultanés. Enfin les percussions si facilement repérables dans la musique chinoise: les cloches, gongs, tambours (gu) et cymbales (bo) et xylophones.
Le métier de musicien était considéré comme vil dans la tradition (tout comme chez nous celui de comédien).

Déjeuner avec au menu: salade faite de fines tranches de lard, de bambou et de champignons, curry de pommes de terre, pastèque jaune...

Pendant une demi-heure, promenade en bateau à moteur sur les grands et moyens canaux de la rivière Waicheng. Nous avons pris cette chère option à 10€ (!) proposée par Sophie car aujourd'hui le beau temps est de retour... alors profitons-en!

  
  
Canaux de SUZHOU
(photos empruntées)

Le canal va se rétrécissant et nous passons sous quelques jolis ponts à arche surélevée. Dans la perspective, à l'horizon, émerge la pagode du Rocher Nuageux du temple Yunyan, sur la colline Huqiu (la Colline du Tigre), signal et symbole de la ville depuis quatre siècles et également surnommée "la Tour de Pise de l'Orient" parce qu'elle penche. Sur cette colline, en partie artificielle, fut enterré un roi de l'époque des "Printemps et Automnes" (VIIIe-Ve s. avant J-C) précédant la fondation du véritable empire chinois.

Retour à pied par des rues piétonnes animées par un marché (oeufs couvés avec poussin prêt à éclore, cuits dans le thé) puis par des boutiques d'artisanat et de souvenirs (broderies à double face).


POUR DE PLUS LONGS SEJOURS A SUZHOU
Visite des prestigieux "Jardin de la Politique des Simples " (zhuozheng yuan) et "Jardin de l'Humble Administrateur".

Promenade en barque sur le Canal Impérial.

La Colline du Tigre (Huqiu) dont je viens de parler, couronnée de la pagode penchée du Rocher Nuageux, entourée de jolis pavillons dans un environnement de jardins de bonzaïs.

Célèbres broderies à double face.




Route pour Shanghai distante de quelques 85 kilomètres.

De cette région littorale où l'on cultive le riz depuis 700 ans, on n'aperçoit qu'un paysage plutôt désolé, fait de cabanes et d'entrepôts et ateliers miséreux... Sur le trajet, comme tous les jours, des accrochages (étonnement mais heureusement bénins)...
Puis ça change: autoroutes et échangeurs suspendus qui s'entrecroisent sur quatre niveaux, grands immeubles, voitures de toutes marques et modèles... Présignalisation moderne des embouteillages (panneaux lumineux de présignalisation indiquant des tronçons en orange ou en rouge).

  
Arrivée à SHANGHAI
(photos empruntées)

Il fait bon vivre à Shanghaï, le climat favorable (lauriers roses) dispense d'installation de chauffage, le salaire moyen (6-7000 yuans) y est 4 fois supérieur à la moyenne nationale mais la vie y est chère.

En individuel avec guide, la journée de visite de la ville de Shanghai (avec déjeuner) revient à 50€ par personne.



SHANGHAI (20 millions d'habitants),
littéralement "la ville au-dessus de la mer",
ou moins poétiqement, la Perle de l'Orient ou la Tête du Dragon

Fiche Shanghai
et sur mon blog favori...


Arrivée à SHANGHAI

Les plus lointaines origines font remonter la ville à 2500 ans en arrière mais elle n'a eu un vrai statut de ville que depuis l'époque des Song (Xe s.) dont elle fut la capitale au XIIe s. Mais elle a connu son apogée au XVIe s., époque où une centaine de riches mandarins à la retraite y créèrent de magnifiques jardins paysagers.

C'est la ville la plus peuplée de Chine avec 20 millions d'habitants (sacahnt qu'un quart des habiatants sont des ouvriers-paysans, des mingong, sont ignorés dans les statistiques) et la ville la plus prospère puisqu'elle concentre 12% du PIB (et 20% du PNB). C'est non seulement un grand centre industriel (automobile), le plus grand port fluvial et maritime (porte-conteneurs) du monde mais c'est surtout le centre financier de la Chine. Une rivalité l'oppose à Pékin qui l'a toujours considérée comme une ville trop cosmopolite et compromise avec l'Occident depuis longtemps. Rivales qui vont néanmoins être reliées par un TGV "made in China" en 2011... C'est la ville de l'exponentiel, en moins de 20 ans, bien des choses s'y sont multipliées par des facteur 10, 20,30 voire 40 : la longueur de réseau routier, les budgets R&D, l'activité boursière... Pas de lignes métro en 1995, 400 km aujourd'hui et probablement plus du double dans 10 ans!
Ce n'est pas le coeur d'une province mais d'un district de 6500 km² (soit un territoire équivalent à la moitié de l'Ile de France), sur la rive droite (sud) de l'embouchure du Yangtze. La ville est traversée par la rivière Huangpo qui s'y jette.

Dans le cadre des olympiades de 2008, Shanghai n'a été retenue que comme ville secondaire, en n'accueillant que les épreuves footballistiques et à l'exclusion de la finale réservée à Pékin. A titre de compensation, Shanghai accueillera l'Exposition Universelle de 2010!
Largement influencée par l'Occident, c'est une ville de contrastes architecturaux, à la pointe de la mode...

J'ai déjà parlé de pont maritime gigantesque à propos de celui qui vient d'être mis en service sur la Baie de Hangzhou. Il détrône ainsi le précédent record du monde que détenait depuis 2005 le Pont Donghai de Shanghai avec ses 32,5 km de long.



Promenade dans la partie est de la Rue de Nankin (Nanjing Dong Lu), rue commerçante et animée située en arrière du Bund et gardant quelques vestiges de l'époque coloniale. Le long de cette avenue principale, avec ses passerelles circulaires, depuis 1864 se rassemblent sur 5,5 kilomètre la plupart des grands magasins et des milliers de boutiques rivalisant de publicités et de néons clignotants. Connue sous ce nom depuis lors, c'est autour de cette artère que s'organisait la concession internationale.
On parcourt pendant une heure (2 km aller-retour) la partie qui forme une large rue piétonne de Henan Lu à Xizang Lu ou à la Place du Peuple (Renmin). La rue piétonne est coupée par la circulation de quelques voies transversales (Zheijiang, Fujian, Shanxi). Plus de 60 grands magasins, boutiques de luxe et sièges d'entreprises sont rassemblés ici.
C'est l'artère commerciale la plus animée de Chine: plus de 2 millions de promeneurs aux styles éclectiques voire excentrique y déambulent décontractés chaque week-end notamment sur le kilomètre de rue piétonnisée depuis 1999. Donc beaucoup de badauds, touristes, rabatteurs en tous genres et vendeurs à la sauvette de contrefaçons (Rolex...) très collants, mendiants, pickpockets aussi d'après Sophie et, tout ça, malgré une présence policière bon enfant mais plus voyante que partout ailleurs. Voiturettes policières et petits trains électriques pour touristes paresseux qui vous surprennent toujours lorsque l'on a le nez levé...

Nos points de repères, signaux architecturaux modernes, qui bornent notre domaine aujourd'hui sont, à l'est, la tour de l'hôtel Westin (301 chambres, 5*) couronnée par des excroissances architecturales en forme de pétales de fleur de lotus, tandis qu'à l'ouest l'horizon est accroché par la pointe de flèche du gratte-ciel proche du musée d'urbanisme de la place du Peuple. Sous celle-ci se trouve une importante station de métro tandis que son parc accueille dans un îlot de verdure la mairie, le musée et l'Opéra, tout de verre, du Français J-M Charpentier.
C'est aussi l'un des secteurs où subsistent d'anciens immeubles de l'époque coloniale.

Près de la place du Peuple , le "Park Hotel" en brique rouge, construit en 1934 par l'architecte hongrois Ladislac Hudec, fut le premier gratte-ciel d'Asie. Décoré en style Art Déco, cet hôtel comporte 252 chambres. De l'autre côté, se trouve une des églises de Shanghai, la Mu'en Church.
Près de là, citons encore le très populaire Magasin N°1 ("Department Store 1") presque à l'angle de la rue Xizang (autrement dit du Tibet), oeuvre architecturale chinoise de la même époque, le Grand Cinéma à la façade carrelée, l'Hôtel Pacific avec sa coupole.

  
  
  
SHANGHAI - Rue de Nankin, ancienne concession internationale (depuis 1842) - tradition et modernité (?)
(photos empruntées)

Spectacle d'acrobatie du célèbre cirque de Shanghai ("Shanghai Center Theatre" ?).

En individuel avec guide, le spectacle revient à 25€ par personne.

A 19h30 commence un spectacle à couper le souffle d'une heure et demie. Numéros de contorsionnistes, d'équilibristes, de jongleurs, pyramide d'antipodistes... double cage d'écureuil entraînée de l'extérieur et surtout la sphère de la mort dans laquelle finissent par tourner en tous sens, tels les électrons d'un atome, 6 motos lancées à vive allure et même éclairées à la seule lueur de leur phare. Le premier motard a bien dû tenir ainsi plus de dix minutes! Grosse dose d'adrénaline ...même pour les spectateurs!

  
  
 
SHANGHAI - Cirque
(photos empruntées)

Pour trouver le bon itinéraire, notre chauffeur et notre guide ont pas mal de difficultés. Nous nous engageons par erreur sur une bretelle de sortie d'autoroute, freinage, velléité de revenir en marche à arrière pour finalement prendre l'optique de passer par la zone zébrée, derrière le plot de protection. Mais il y avait justement un motard de la police en faction à cet endroit. Contrôle de papiers du chauffeur, verbalisation: amende (combien ?), retrait de 2 points seulement sur le permis (qui en compte 12 comme chez nous). Si notre chauffeur avait été riche, il aurait pu tenter de s'en tirer en corrompant le policier.
Se réinsérer sur l'autoroute avec un trafic dense restait encore une gageure, sans bretelle d'accélération et sans aide du policier! Ouf, on s'est encore tiré d'un mauvais pas.

Dîner en ville: 6 petits plats + 8 grands plats + soupe + riz + fruit (pastèque) + jelly!
Lard (encore!) mais bien cuisiné dans une épaisse sauce noire légèrement sucrée (à base de soja?), poulet frit au citron, jujubes...

Nuit au Jiulong Hotel**(*). Un peu vieux déjà mais bien situé, tout au plus à un kilomètre au nord du Bund. S'il n'était pas déjà tard, il y aurait bien eu une escapade à faire de côté du quartier de Pudong pour aller admirer le paysage urbain illuminé depuis la tour de télévision. On y pensera pour le dernier soir...
A cet hôtel, je retire une étoile sans hésiter quand je vois dans quelles conditions la prestation en chambre triple y a été assurée. Pour nous deux lits corrects mais pour notre fille, un lit de camp très léger et déglingué qui s'est refermé sur elle comme une tapette à rat dès qu'elle s'y est posée! Du coup, pour ne pas se compliquer la tête, nous lui avons cédé l'un des lits.

 

Petit déjeuner.

Plongée dans la circulation urbaine matinale.
Grands carrefours aménagés avec des passerelles pour piétons. Autoroutes et échangeurs qui s'entrecroisent sur plusieurs niveaux. Nuées de motos et grosses mobylettes. Flots de voitures, de quelques Citroën ZX aux limousines (une pour un mariage) en passant par une seule Renault aperçue (un Scénic) ou une New Bettle...
Accrochages quotidiens également! Nous y sommes habitués, mais par chance et de façon inexplicable compte tenu de la densité de circulation et de la façon de conduire, nous n'avons été témoins que de cas anodins.
Ça ne s'arrangera pas car le parc automobile de Shanghai s'accroît quotidiennement de plus de 400 véhicules!

Nous nous rendons au nord de l'ancienne Concession française.

Temple du Bouddha de Jade (Yufosi) -1,5€-, l'un des temples les plus fréquentés de Chine, il abrite deux des cinq splendides Bouddhas de couleur ivoire rapportés de Birmanie en 1882 par un moine chinois (un se trouve à Luoyang, ancienne capitale impériale succédant à Xi'An, les autres emportés à Pékin furent détruits lors de la guerre avec le Japon). Sont-ils de jade ou plus simplement de marbre blanc?

Le temple construit pour la circonstance ne date donc que de 1882. Il est desservi par une cinquantaine de moines et l'on y pratique le bouddhisme zen (chan, en chinois).
Curieusement, la fameuse statue aux traits gracieux est visibleà l'étage, ce qui fait davantage penser à un musée qu'à un temple. En position assise, incrustée de pierres précieuses (émeraudes et agates), elle mesure cependant près de 1,9 mètres et pèse une tonne.
Toujours à l'étage, une statue de jade plus petite, de facture apparemment plus récente est présentée en position couchée. C'est également un véritable chef-d'oeuvre d'expressivité.

C'est simplement masquées par des coffrages en bois recouverts de portraits du président Mao dont il était interdit de toucher le portrait qu'elles purent échapper à la fureur destructrice des Gardes Rouges lors de la Révolution Culturelle des années 1960. Incroyable mais vrai!

Deux surveillantes par salle, donc bien difficile pour les nouveaux pilleurs d'images d'échapper à leur vigilance d'autant que pour une fois elles ont l'air de faire sérieusement leur travail! Pourtant ça n'empêche pas régulièrement des touristes peu discrets ou maladroits de voler des clichés au flash, ce qui leur attire de simples réprimandes.

  
  
SHANGHAI - Temple du Bouddha de Jade (XIXe s.)
(photos empruntées)

Les autres pavillons sont également occupés par des Bouddhas blancs de (faux?) jade mais de facture récente. Des alignements de statues très dorées ornent également certaines salles.
Deux cérémonies de prières funèbres se déroulaient au même moment dans deux salles, réunissant chacune une dizaine de moines psalmodiant et frappant le gong ainsi que des laïcs, sans doute des membres de la famille du défunt.

Touristes et fidèles, aussi bruyants les uns que les autres, produisent un joyeux brouhaha (il y a un office le soir).

A l'extérieur, on brûle de l'encens souvent offert par paquet de 50 ou 100 baguettes. On brûle aussi de la fausse monnaie afin de subvenir aux besoins des défunts dans l'au-delà et on offre aussi des messages porte-bonheur écrits à l'encre d'or sur papier rouge.

 

Promenade (1 km) sur le fameux Bund ou Waitan qui se déroule parallèlement à la rivière Huangpu et qui garde au sud des vestiges de l'époque coloniale.
C'est le symbole du "Paris de l'Orient" ou du "Chicago de la Chine" construit dans les années 30 sur des marais asséchés. Ceci explique que le quartier s'est déjà enfoncé de quelques mètres depuis les premiers travaux d'assèchement réalisés par les Britanniques à partir de 1842. De quartier impérialiste honni des gouvernants communistes pendant une quarantaine d'années, il est revenu en grâce depuis les années 90 et le nouveau règne du "socialisme de marché".

Le Bund est une sorte de Croisette réaménagée pour la troisième fois depuis la Révolution de 1949 où déambulent badauds et touristes, un quai surplombant la rivière où dans la journée s'écoule le flot ininterrompu de cargos, péniches, jonques, sampans et autres barges, avant une vacuité nocturne. La promenade élargie est rendue agréable également par le fait que le trafic automobile (sauf bus et taxis) est caché grâce à un tunnel de 3 km de long !

D'un côté, à l'ouest, une cinquantaine d'édifices d'allure victorienne, aux somptueuses et imposantes façades Art Déco, en granite, datant de l'époque des concessions étrangères. Au sud, le grand bâtiment surmonté d'une coupole de la Hong Kong & Shanghai Bank (1923, architectes Palmer & Turner) repris par la municipalité voisin du lourd immeuble des Douanes surmonté d'un carillon (1927, par les mêmes). Plus au nord, le Peace Hotel construit pour un juif iraquien en 1929 (toujours les mêmes architectes) et rendu célèbre pendant la Seconde Guerre Mondiale pour avoir hébergé 500 Juifs ayant fui l'Europe. Font suite la Bank of China (1937) , Banque de l'Indochine (1911)...

Les Juifs sont présents à Shanghai depuis 1842, début de la guerre de l'opium. Les Anglais font appel à eux afin de développer un grand port. Le premier arrivé est un juif irakine, Victor Sassoon qui, plus tard, fit construire le Peace Hotel.
Pendant la Seonde Guerre Mondiale, fuyant l'Europe envahie par les nazis, quelque 25 000 Juifs vivaient ici dans le district de Hongkou, une sorte de ghetto avec écoles, cafés, synagogues (il en reste une, construite en 1920, sur les six qui existaient alors). En effet, Shanghai n'exigeait pas de visa d'entrée. De même, les Chinois facilitèrent la fuite des Juifs vers les Etats-Unis et l'Australie en raison de l'alliance de leurs envahisseurs japonais avec les Allemands.

L'immeuble des Douanes (1927) surmonté par sa tour de l'horloge. A sa gauche, l'ancienne et imposante banque de Hong Kong et de Shanghai coiffée d'un dôme (en arrière duquel perce la crête du gratte-ciel contemporain de l'hôtel Westin).

Mais il n'y a rien à faire, le regard est irrésistiblement attiré par les tours modernes qui font face à l'ancien Bund. En effet, de l'autre côté de la rivière, se dressent les gratte-ciel du nouveau quartier d'affaires de Pudong surnommé "le Manhattan chinois", construit à l'est de la rivière sur l'ancienne zone maraîchère, zone de marais et à la place d'un ancien village de pêcheurs, à partir de 1990. Ce quartier au statut de "zone économique spéciale" est 74 fois plus vaste que celui de la Défense!

Avec ses immeubles de bureaux et hôtels de prestige, c'est le symbole de la modernité qui sert de toile de fond au port où transitent des montagnes de conteneurs. Mais ceux qui ont également visité Hong Kong trouvent que cette dernière ville surpasse de loin Shanghai en gigantisme et modernité de son architecture.

Une sorte d'OVNI, la célèbre tour de télévision aux sphères futuristes de 428 mètres (la troisième du monde par sa hauteur), "La Perle de l'Orient" a eu longtemps le statuts d'édifice le plus haut de Chine. Elle est dépassée par la tour Jin Mao inaugurée en 1998, la plus haute de Chine avec ses 468 mètres et ses 88 étages (l'hôtel de luxe Grand Hyatt, 555 chambres 5*, y est installé à partir du 56e étage et son bar qui justifie bien son nom, le "Cloud 9", est au 87e!) dont les huit derniers sont en forme de pagode. Mais le record vient d'être battu par le Shanghai World Financial Center de 492 mètres (91 étages), presque terminé. Réalisation japonaise dont l'achèvement a causé des frictions diplomatiques car le sommet en forme de coin devait contenir en son centre une forme de soleil fort mal vu ici. Disons plutôt que l'allure de ce Centre mondial des finances est celui d'un décapsuleur...

 
 
SHANGHAI - Le Bund (XXe s.) et Pudong (après les années 1970)
(photos empruntées)


Déjeuner dans un immeuble, en étage.

Après déjeuner, nous allons dans l'ancienne ville chinoise, nanshi, à l'est de la ville moderne. Ses remparts circulaires édifiés en 1553 subsistèrent jusqu'en 1912 et furent remplacés par une avenue circulaire car elle est lovée dans un méandre du Huangpu, au sud de la rue de Nankin. Au temps des concessions, ce quartier malfamé était réservé aux Chinois.
On nous dépose près du parc Gucheng (serait-ce Jardin de la Joie construit en 1552 sur deux hectares?).

Bazar du Jardin Yu et Maison de thé du Pavillon Huxingting (d'époque Qing), sur le chemin du Jardin Yu, dans la "vieille ville chinoise", en fait dans le quartier de Yuyuan, sorte de bazar pastiche et kitsch.
Grouillement incroyable de gens dans ce grand centre commercial construit dans le style des maisons traditionnelles accolées, avec auvents et "toits volants" dans la Old Shanghai Street.

Interminable queue en milieu de journée pour les amateurs de petits pains chinois farcis cuits à la vapeur, les fameux baozi de la maison Lubolang fort réputée.

La maison de thé est bâtie au milieu d'un étang et on y accède par un pont aux neuf zigzag "afin d'empêcher les démons d'y venir" (car, rappelons le une fois de plus, ils ne peuvent se déplacer qu'en ligne droite!). Comme ces derniers, nous rencontrons aussi quelques difficultés de déplacement sur la place et sur le fameux pont car il faut se frayer un chemin parmi quantité d'autres démons!

 

   
SHANGHAI - Bazar du Jardin Yu - baozi et jiaozi
(photos empruntées)


Jardin du Mandarin Yu** (yu yang) -3€-.
Ce magnifique jardin fut dessiné en 1578 (dynastie Ming) par un mandarin, gouverneur du Sichuan. Il eut trois propriétaires successifs et de ses 4 ha d'origine, seuls 2 ha subsistent..
Après divers avatars au cours du temps, il fut complètement rénové en 1980. Dans la tradition des jardins de lettrés, il représente le monde en miniature avec ses rocailles, son plan d'eau à cascade et ses pavillons.
L'un de ces pavillons servit de quartier général à une secte qui voulait faire tomber la dynastie mandchoue au milieu du XIXe s. Ce jardin de 2 hectares est merveilleusement ordonnancé mais hélas trop fréquenté (il faudrait le visiter tôt le matin). Ses kiosques, ses bassins grouillant de carpes koï (on devrait seulement dire koï puisque en japonais ce terme veut dire carpe) rouges et voraces que les visiteurs tentent de saisir et ses galeries percées de vues, bien étudiées par leur découpe et leur emplacement, créent des paysages sans cesse renouvelés. Bien sûr, on y trouve un pont en zigzag pour piéger les mauvais esprits!
Ici, les oiseaux des faîtières ont le bec ouvert (tient donc, l'un des oiseaux de brique dialogue avec un chat bien vivant !), ce qui signifie qu'y vivait un mandarin "bien en cour" et que l'on pouvait donc y parler politique. Il allait jusqu'à affirmer son pouvoir en plaçant des statues de lions devant le pavillon principal comme devant un palais impérial. Détail intéressant prouvant la maîtrise technique, le sculpteur a dégagé une boule captive à l'intérieur de la gueule du fauve.
Mobilier parfois kitschissime comme les fauteuil et table faits de racine tortueuses.

   
SHANGHAI - Jardin du Mandarin Yu (XVIe s.)
(photos empruntées)


La visite terminée, Sophie nous laisse 3 heures de temps libre, de 14 à 17H.


Flânerie dans la vieille ville de SHANGHAI (Nanshi).
Au hasard, nous nous enfonçons dans un labyrinthe de ruelles animées et parfois sales,...à la recherche du passé mythique et exotique de la cité. Ce genre de quartier s'appelle ici lilong. Les courées qui s'y trouvent s'appellent ici des shikumen. Le shikumen de Shanghai est au siheyuan - la maison à cour carrée de Pékin- ce que la lilong shanghaien est au hutong -quartier traditionnel pékinois.

Avec son système de séchage du linge au-dessus de la rue, il a un petit air napolitain. Mais on peut aussi passez près d'un mosquée massive.
On y voit des restaurants et échoppes étroites, vieillottes et sans vitrine qui feraient plutôt penser à des garages. Des lampions rouges égayent des gargotes.
Par ici, on pourrait se faire masser les pieds (les masseurs aveugles sont les plus experts à ce qu'il paraît). Et en cas de petite faim, il serait possible de goûter les fameuses ravioles de Shanghai, les "xiaolong bao" aux farces variées à moins que l'on préfère plus frugalement des pattes de poulet... On pourrait même y manger du canard laqué! A moins que l'on préfère des poussins encore dans leur coquille brisée, cuits dans une sauce foncée (thé ou jus de soja?). On se contentera plus simplement d'acheter quelques menues pâtisseries et quelques souvenirs. Les magasins pour touristes sont rares, sauf en revenant vers le bazar moderne...

Il fait déjà chaud dans cette région subtropicale, on peut faire la sieste n'importe où et c'est aussi pour cette raison que l'on peut apercevoir quelques hommes se promenant ventre à l'air, leur vêtement enroulé au-dessus de l'estomac, pratique commune en Chine en temps de canicule... Ceci fait un juste pendant aux jeunes enfants dont les fond de culottes sont fendus,une pratique encore répandue en Chine que l'on soit ici dans la très policée Shanghai, à Pékin, à Chengde, à Xi'an ou à Guilin! Contrôle d'étal de commerçants, verbalisation d'un 4x4 en stationnement sur un trottoir avec prise de photo pour preuve...

  
  
  
SHANGHAI - Dans la vieille ville chinoise
(photos empruntées)

A pied, à cheval ou en voiture, ou plus exactement à vélo, en moto ou en voiture, la police a les Chinois bien à l'oeil...

  
SHANGHAI - Dans la vieille ville chinoise: la présence policière est généralement rare mais pas ce jour là en cet endroit
(photos empruntées)

On reprend le minibus près du parc Gucheng.

Dîner dans une sorte de cafeteria bruyante située au sud-ouest de la ville. Une heure et quart de trajet en heure de pointe pour un bien piètre repas et un spectacle nul. Le clou du spectacle, une minable animation de chants et danses soi-disant de minorité "thaï".
Ce n'est pourtant pas un établissement pour touristes occidentaux mais pour Chinois plutôt jeunes dont, une fois de plus, nous avons pu apprécier la célérité à prendre leur repas comme c'est la tradition dans ce pays...

Sophie nous propose une visite nocturne des beaux quartiers de la ville. Proposition intéressante même si elle annule le projet d'aller dans la Jin Mao jouir d'un panorama étendu.


Ancienne concession française (Luwan). C'est là qu'eut lieu la première réunion du Parti Communiste Chinois en 1921!
Sophie a quelques difficultés à s'orienter. D'abord, on ne va pas dans la bonne direction puis on nous fait effectuer un tour complet autour du quartier sans le repérer précisément. Une fois déposés dans le quartier chic et bien réhabilité de Xintiandi, notre "guide" (!) se trompait encore de rue. On a fini pour nous en remettre à notre routarde préférée qui y était venue il y a quelques mois mais de jour.
Petite balade dans une partie de la concession car elle est très étendue. Petits immeubles dont on a du mal à apprécier exactement l'architecture occidentale (notamment dus aux architectes Veyssère et Léonard) dans la nuit, d'autant qu'ils sont bâtis en brique grise.
Les terrasses animées des cafés et restaurants qui envahissent la rue font tout à fait penser à de petites places parisiennes. On y retrouve même la très parisienne enseigne du boulanger "Paul".

 
 
SHANGHAI - L'ancienne concession française (à partir de 1848)
(photos empruntées)

Pleine de bonne volonté, Sophie nous propose maintenant de nous faire voir l'aspect nocturne de la Rue de Nankin et du Bund...

Nanjing Lu by night. Autre lieu revu mais de nuit cette fois. Toujours autant d'animation et des quantités de néons accrochés aux bâtiments (immeuble Samsung, bouteille de Coca-Cola, thermomètre néon qui marque 23°...) bien qu'en quantité limitée car on n'est pas le week-end.

  
 
  
SHANGHAI - Rue de nankin la nuit
(photos empruntées)

Promenade nocturne sur le Bund, face à l'ultramoderne Pudong.
Les illuminations donnent un autre aspect au quartier surtout du côté des gratte-ciel de Pudong. Dommage qu'elles soient réduites en dehors des week-ends.
Trafic fluvial ralenti: bateaux de promenade et bateaux restaurants, bateaux à publicité lumineuse...


POUR DE PLUS LONGS SEJOURS A SHANGHAI
Visite du musée de Shanghai, l'un des 3 plus beaux musées de Chine, qui abrite des collections extraordinaires de bronzes, de sculptures, de calligraphies Mi Fu et Zhao Mengfu, de céramiques, de porcelaines, de jades, de sceaux de la Chine Ancienne, des monnaies rondes (ciel) percées d'un carré (terre) et des mobiliers...
Des vases aux formes extraordinaires de dragons, phénix... luisent de leur patine verte.
120 000 oeuvres d'art pour 40 siècles de civilisation!

...ET POUR DE PLUS LONGS SEJOURS DANS LA REGION: YANGZHOU
Yangzhou, ville à la croisée du Yangtse et du Grand Canal. Visite du jardin Ge, créé sous la dynastie Qing, et du pavillon Pingshan, érigé pour commémorer un grand poète de la dynastie des Song du Nord.
Promenade en bateau sur le lac Etroit de l'Ouest, l'un des plus beaux endroits de Yangzhou.

Retour et dernière nuit au Jiulong Hotel**(*) et dernière nuit en Chine...

Petit déjeuner.



TAI CHI CHUAN (taijiquan)

Le tai-chi-chuan ou "boxe taoïste" chinoise (l'observateur a l'impression que le pratiquant se bat avec une ombre ce qui explique le nom donné aux révoltés de 1900, les "Boxers", adeptes de cet art) est un art martial vieux de 2500 ans (et couramment pratiqué en Chine depuis un millier d'années sous l'influence de la secte bouddhiste chan, autrement dit zen, qui a intégré cet art martial) intégrant le Kung Fu qui était autrefois utilisé pour repousser les assaillants. Le tai-chi est un art martial dit interne, développant une force souple et dynamique par opposition à la force physique pure, c'est un combat avec un adversaire absent, c'est agir sans agir... subtilités! Réprimé pendant la Révolution Culturelle ("pratiques féodales et superstitieuses"), cett pratique traditionnelle est revenue en grâce dès la fin des années 1980.
C'est aujourd'hui une gymnastique matinale visant à améliorer la santé en faisant mieux circuler l'énergie (déblocage des tensions musculaires, tonification des muscles, coordination, canalisation des émotions... donc favorable au bien-être, à la concentration et au sommeil), très en vogue dans ce pays où l'on aspire à l'éternelle jeunesse. Différentes écoles et traditions existent (Sun, Yang, Wudang, Wu, Chen, Li..). Les exercices très lents du départ relevant de la technique du qi gong font ressentir l'énergie vitale (qi).
Gestes lents (bras et jambes) et parfois avec maniement de bâtons (voire épées, lances...) ou autres objets moins martiaux, mouvements parfaitement enchaînés et coordonnés entre les membres du groupe de pratiquants qui semblent s'adresser aux quatre points cardinaux. Même grâce et perfection de mouvement que dans celui du pinceau du calligraphe.

Coeur gros aussi de la séparation d'avec notre fille qui, de son côté, va retourner au travail à l'autre bout de ce pays éloigné du toit familial...

Tôt le matin, transfert à l'aéroport international de Pudong, distant d'une trentaine de kilomètres au sud-est de Shanghai.

 

A 7 heures du matin, en quittant la ville, nous pouvons voir un groupe d'une trentaine de personnes s'adonnant au tai-chi tandis que d'autres sortent leurs oiseaux en cage. Derniers clins d'oeil à la Chine des traditions.



Malgré l'autoroute qui relie la ville à l'aéroport, il faut environ 1h30 de trajet à ces heures de pointe matinales. Parallèlement à l'autoroute, nous avons plusieurs fois le loisir d'observer le fameux MAGLEV, le train à sustentation magnétique. Cette technologie complexe et énergivore a été expérimentée antérieurement par le Japon et l'Allemagne. D'ailleurs ce train a été fabriqué par Siemens et il a été mis en service en 2007. Le train chinois met dix minutes pour rejoindre l'aéroport et sa vitesse de pointe atteint 420 km / h mais sa mise au point a connu de nombreux déboires car l'infrastructure réalisée par les Chinois n'avait été faite avec toute la minutie requise (l'écart entre la rame et les rails doit être régulièrement de 1 cm!).La ligne devrait être prolongée vers le sud-ouest, à partir de Shanghai, pour relier Hangzhou à près de 200 km.
L'aéroport très moderne et fonctionnel est doté d'un second terminal depuis 2008, dû au célébre architecte français Paul Andreu (concepteur également de Opéra de Pékin, du terminal E de Roissy...). C'est le premier aéroport de Chine pour le fret et le second pour le trafic passagers (50 millions).

Envol à 11h30 à destination de la France (9500 km soit 500 de plus qu'à l'aller) soit une douzaine d'heures de vol. D'abord, vol au tracé non direct (plein ouest sur la Chine puis plein nord vers la Sibérie avant de faire route vers l'ouest).
Vol dans les nuages et les turbulences au-dessus de la Chine, évidemment au moment du déjeuner! Puis le ciel dégagé permet d'observer les vastes zones désertiques au sud de la Mongolie (avec des aménagement de haies brise-vent afin de fixer les dunes) avant d'aborder la Sibérie avec ses immenses forêts ponctuées de lacs.
Arrivés au-dessus de l'Allemagne, nous volons de concert avec un autre avion d'Air France, par moment très proche bien qu'un peu plus bas. Il faut espérer que le contrôle aérien veille au grain.

Arrivée à Charles de Gaulle à 17h15. Notre province profonde est encore loin...
Mais les contrôles sont interminables (nous sommes la veille du 8 mai): trois quarts d'heure. Quant à la navette Air France qui doit nous conduire à la gare, elle est en retard d'une demi heure et le trajet dure une heure et demi au lieu de trois quarts d'heure. Avec cette accumulation de retards, nous devions normalement voir notre train nous filer sous le nez. Hé bien non! La SNCF avait aussi eu des problèmes, un premier train retardé, remplacé par un train dédoublé et à étage que nous avons pu prendre de justesse à 21 heures mais sans place assise et avec les couloirs bondés de passagers "surbookés"...

ON ME DEMANDE UN BILAN !

Contrastes. Tradition et modernité. Oppositions entre grandes villes du XXIe s. de l'est en pleine modernisation et centre du pays au paysage agricole mité par une industrie lourde digne du XIXe s.
Richesse ostentatoire et pauvreté. Espaces touristiques préservés jouxtant des quartiers modernes qui ont fait table rase des anciens quartiers populaires et dont l'urbanisme et l'architecture qui rappellent nos grands ensembles des années 1960-70 portent probablement en germe les mêmes tares.
Raffinement des parcs et jardins paysagers dans une atmosphère polluée (bien que nous y ayons échappé en bonne partie).
Mélange des religions et croyances mais avec une impression de superficiel…

Immensité et gigantisme du pays, des villes et des monuments, qu'il s'agisse de la Grande Muraille, de la Cité Interdite, des temples et palais, des mausolées, des ''maisons'' et ''jardins'' d'anciens aristocrates (mandarins) et riches bourgeois et marchands…

Splendeur des sites et paysages : Grande Muraille, la Cité Interdite, Palais d'Eté, Armée de terre cuite, Villages Dong, rizières en terrasses, rivière Li, villes et villages lacustres…

Gastronomie riche, variée, digeste et diététique (perte de 2 kg en 15 jours !). Bien sûr, dans ce genre de circuit, on est nourri royalement, c'est à tous les repas menu de fête et le plat de riz qui arrive vers la fin du service n'est là que pour le décor car on a déjà mangé à satiété... alors que les Chinois peuvent se contenter d'un plat unique…

Circulation routière cauchemardesque et objectivement dangereuse. Les personnes facilement angoissées auraient intérêt à éviter ce voyage…Quand je pense que nous avons dû parcourir quelque 1800 à 2000 km avec nos six minibus!
Si vous avez malgré tout un fort désir de découverte de ce pays, sachez que dans le cadre de circuits courants et plus courts, les trajets routiers doivent se limiter à 500 ou 600 km.

Guides. Je renvoie à la page d'accueil pour un plus long développement.
Sauf exception, ils ne sont pas bons. Certes ils parlent plutôt bien français et assurent correctement votre accompagnement mais mal formés ou mal payés (?), ils ne sont pas très passionnants lorsqu'ils devraient faire découvrir et mettre en valeur des éléments des arts, de l'histoire, des traditions ou de la culture de leur pays.

Et les gens ? Etant guidés, on échappe sans doute au stress d'une véritable immersion dans la foule que les personnes résidant en Chine ressentent généralement. Ici, on n'a pas eu plus de sensation de masses humaines qu'à Bangkok ou à Saïgon.
Sur la place Tien An Men, la foule n'a pas semblé considérable en début d'après-midi (il y en sûrement plus le soir lorsque le drapeau est baissé) lorsque nous nous y sommes rendus. Idem au Temple du Ciel ou au Palais d'Eté. En revanche, marée de voitures sur les grands axes pénétrant dans la ville et foule humaine sur le parvis et dans la gare de Pékin…
Une diversité ethnique et culturelle considérable mais seulement effleurée…
L'abord est moins sympathique que dans d'autres pays d'Asie du sud ou du sud-est. Les (mauvaises) manières des Chinois qui parlent fort, bousculent les gens, se faufilent, s'imposent pour vous prendre en photo ou coupent le champ de votre photo, crachent… ne nous pèsent pas trop dans un bref séjour où l'on ne voyage pas avec eux, ne mange pas avec eux et où on ne les côtoie pour l'essentiel que dans les lieux touristiques où ils sont incités à se bien tenir… Des manières de paysans pas encore bien intégrés à la vie urbaine nous dit-on en guise d'excuse.
Justement, et cette autre Chine ? Celle des 80% de ruraux… Entr'aperçue seulement !


Par rapport aux circuits couramment proposés et plus courts, nous avons eu l'avantage de pouvoir découvrir un tronçon peu fréquenté de la Grande Muraille, de visiter Chengde encore plus au nord, villégiature des empereurs de la dernière dynastie, de découvrir au centre du pays, la région de loess à partir de laquelle l'empire s'est constitué.

De Pékin, notre programme n'a permis de percevoir que certaines images de cartes postales sur les principaux sites (mais plusieurs autres sites intéressants nous ont échappés) et, face à cela, la modernité des infrastructures, des quartiers neufs et l'omniprésence du parc automobile. Une grande lacune, c'est de ne pas avoir eu de temps consacré à ce qui reste des anciens quartiers de hutongs.

De la Chine profonde, on a eu un aperçu dans la région montagneuse à l'ouest de Guilin mais cette région est en voie de transformation profonde du fait du développement du tourisme qui forcément la dénature peu à peu. Si la météo avait été plus clémente lorsque l'on s'y est rendu, peut-être aurions-nous pu approcher un peu plus la réalité du monde rural, à la faveur de pauses dont notre programme faisait mention…

Parmi les villages lacustres de la région de Hangzhou-Suzhou, le choix de celui de Xitang a semblé judicieux (malgré la pluie !) car pas trop touristique, du moins pas trop fréquenté par les Occidentaux.

Malgré la durée de ce circuit, il ne nous a pas été donné de voir Hong Kong dont, paraît-il, la modernité efface ce que l'on peut dire de Shanghai et qui est une curiosité sur le plan humain. Une ville peuplée de Chinois aux manières british (propreté, discrétion, élégance...) bref rien de chinois!

UN VOYAGE QUE L'ON NE PEUT PAS OUBLIER
ET A FAIRE D'URGENCE SI L'ON VEUT ENCORE Y VOIR LE COTE TRADITIONNEL...

...même si, entre les lignes, on peut percevoir des regrets.
Mais c'est le lot de tout voyage touristique, particulièrement dans la formule organisée...

 

 



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CHINE HANGZHOU SHANGHAI SUZHOU XITANG


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