AFRIQUE AUSTRALE
AFRIQUE DU SUD
8 au 22 février 2017
cartes du voyage
début du récit...
aperçu historique
aperçu géographique
documentation et crédits
bon à savoir...
premières images...
votre avis...
<
>
Cyclades
voyage précédent
Extensions :
Chutes Victoria
(ZIMBABWE)
Parc Chobe
(BOTSWANA)
AUTRES VOYAGES...
Etapes de notre circuit en AFRIQUE AUSTRALE: aperçus de 4 pays...
CAPE TOWN
- Panorama sur la ville:
Depuis la Montagne de la Table
- Visite de la ville:
Waterfront et City Bowl (quartiers centraux)
Autour du CAP
Hout Bay, Duiler Island:
Les otaries à fourrure
- Parc national du Cap de Bonne Espérance:
La péninsule
- Boulder's Beach:
La colonie de manchots du Cap
- La route des vins:
Franschloek et Stellenbosch )
DURBAN et le ZULULAND
- DURBAN:
Tour de ville et marché indien
- HLUHLUWE:
Gooderson Dumazulu Traditional Village
- HLUHLUWE:
Safari matinal dans la Réserve
Traversée du SWAZILAND
- MANZINI
- MALKERNS
- NGWENYA
Nord-est, région du Parc Kruger
- MALELANE, NELSPRUIT et HAZYVIEW:
Au sud du Mpumalanga
- Au parc KRUGER:
Journée de safari
- Blyde River Canyon:
Three Roundavels et Bourke's Luck Potholes
Région de JOHANNESBURG
- PRETORIA
- SOWETO
Au ZIMBABWE, les Chutes Victoria
- Croisière sur le Zambèze au coucher du soleil
- Visite des Chutes Victoria
Au BOTSWANA, le Parc Chobe
Une journée de safari
- Croisière sur la rivière Chobe
- Safari 4x4 dans le Parc Chobe
Sites, paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo
Passez la souris sur la carte pour voir la carte de MALTE
BIENVENUE EN AFRIQUE DU SUD
Depuis 1910, état semi-autonome (dominion) dans la sphère britannique, l'Afrique du sud adhère au Commonwealth en 1931. Elle le quitte en 1961 lorsqu'à l'issue d'un référendum l'Union d'Afrique du sud devient la République d'Afrique du sud. Cependant le pays réintégrera le Commonwealth en 1994.
C'est le seul drapeau au monde combinant 6 couleurs. Noir, jaune et vert sont les couleurs traditionnelles des mouvements noirs africains comme l'ANC. Rouge, blanc et bleu rappellent les couleurs des de l'ancien drapeau national et des différents emblèmes des républiques boers ou si l'on veut remonter plus loin, ce sont les couleurs de drapeaux des anciens colonisateurs néerlandais et britanniques.
Quant à l'hymne national, Nkosi Sikelel'iAfrika/Die Stem (Dieu protège l'Afrique/L'Appel de l'Afrique du Sud), dans sa version chantée, il mêle 5 langues (xhosa, zoulou, sotho, afrikaans et anglais).
PAS DE DOUTE, ICI ON EST BIEN LA FACE A LA NATION ARC-EN CIEL...
ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE DE L'AFRIQUE DU SUD
La République d'Afrique du Sud est située dans l'hémisphère austral, à l'extrémité du continent africain.
C'est un pays qui compte 3 capitales ! Sa capitale administrative est Pretoria; sa capitale législative Johannesburg et sa capitale judiciaire Bloemfontein (dans l'Etat-Libre d'Orange).
Ce pays est frontalier au nord avec la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe, et au nord-est avec le Mozambique et le Swaziland. Le Lesotho est pour sa part un État enclavé dans le territoire sud-africain.
Le pays couvre 1,2 million de km² soit 2,2 fois la France.
Remontons loin dans le passé...
Si on compare la géologie de l'Amérique du Sud et de l'Afrique, on constate que les vieux massifs, ou boucliers, sont en continuité. Les roches qui les constituent sont les mêmes. Des traces de glaciation issues d'une même ancienne calotte glacière antarctique s'y observent de même encore, que s'observent les mêmes fossiles de paléofaunes et des paléoflores. Cela signifie qu'il y a 150 millions d'années (ère géologique du Jurassique), ces terres d'Afrique australe et d'Amérique du Sud qui avaient été jusque là réunies (avec également l'Antarctique) dans la partie australe de la Pangée (le Gondwana) ont commencé à se séparer.
L'idée de la dérive des continents (en lien avec la tectonique des plaques) pointait déjà au XIXe siècle mais elle a été théorisée vers 1910 par Alfred Wegener.
Pour la même raison, on peut également comprendre que l'on retrouve des espèces voisines sur plusieurs continents, espèces issues d'ancêtres communs puis ayant évolué séparément. Cela s'observe aussi entre l'Afrique et l'Asie (éléphants, buffles...) puisque la plaque indienne qui était collée à l'Afrique au niveau se la Tanzanie actuelle s'en est allée se coller à l'Asie.
RELIEF, HYDROGRAPHIE
L'Afrique du Sud compte 2 898 km (ou 2798?) de côtes avec un littoral plutôt régulier.
Les plaines se situent principalement dans le Nord-Ouest et dans l'État libre d'Orange (au centre), qui sont les greniers céréaliers de l'Afrique du Sud, grâce à la production de blé, de maïs, de coton et de par l'élevage de moutons. Les sous-sols y sont également très riches en minéraux, or, diamants, uranium et charbon, tout particulièrement dans les villes de Kimberley et Bloemfontein. De cette région part le fleuve Limpopo qui se poursuit au Mozambique avant de se jeter dans l'Océan Indien.
Mais le nord-ouest du pays est aussi occupé par le désert du Kalahari qui s'étend également sur le Botswana et la Namibie, et qui a une superficie de près de un million de km².
Dans la partie sud du pays se trouvent les monts du Drakensberg, qui s'étendent du Kwazulu-Natal jusqu'à la province du Cap, soit sur environ 1 000 km. L'altitude moyenne de cette région est de 3 000 m., le point culminant étant le Thabana Ntlenyana, au Lesotho, à 3 482 m. et, à leur frontière commune, le plus haut sommet d'Afrique du Sud, le Mafadi, à 3 450 m. C'est dans ce massif que le fleuve Orange prend sa source avant de traverser le pays d'est en ouest pour se jeter dans l'Atlantique.
Au nord du pays se trouve une ancienne zone volcanique, Pilanesberg, relativement escarpée et comportant des cratères. La faune y est très riche.
CLIMAT
Bien que traversée dans sa partie nord par le Tropique du Capricorne, l'Afrique du Sud a globalement un climat tempéré, en partie en raison du fait que le pays est entouré par l'océan Atlantique et l'océan Indien sur trois côtés, de son relief, de sa position en latitude dans l'hémisphère sud et aussi de l'existence d'un courant froid de Benguela sur sa façade atlantique.
En raison de cette topographie variée et de l''influence océanique, une grande variété de zones climatiques existent. Les zones climatiques vont de l'extrême désert du sud du Namib dans le nord-ouest jusqu'au climat subtropical luxuriant à l'est, le long de la frontière avec le Mozambique et de l'Océan Indien.
Du fait de sa position dans l'hémisphère austral, les hivers en Afrique du Sud se produisent entre Juin et Août. Ils sont froids (12-15°) et secs sauf au Cap où les amplitudes thermiques sont moins marquées que dans le centre du pays et où se produit alors le maximum de précipitations. L'été austral connaît des températures moyennes de l'ordre de 20 à 25° avec des précipitations (sauf au Cap).
L'extrême sud-ouest a un climat de type méditerranéen mais venteux, avec des hivers humides et des étés chauds et secs, favorable à la culture de la vigne.
Le haut plateau central est modérément arrosé (760 mm de pluie), avec des hivers froids et plutôt secs.
L'endroit le plus froid (-15°) en Afrique du Sud est la région de Sutherland dans les Montagnes Roggeveld, au nord du Cap.
Après une année 2015 très chaude, l'année 2016 a été marquée par la pire sécheresse depuis ces cent dernières années, en raison d'un cycle El Niño particulièrement accentué..
NATURE
L'Afrique du Sud est classé 6ème pays sur les 17 mégadivers, pays dont la biodiversité est la plus importante de la planète grâce notamment à sa grande variété de paysages.
Dans le bush, on trouve de nombreux mammifères: lions du Transvaal, léopards africains, guépards d'Afrique du Sud, rhinocéros blancs, gnous, koudous, impalas, hyènes, hippopotames, girafes, buffles...
Mais l'Afrique du Sud est aussi particulièrement riche en diversité végétale, avec plus de 20 000 plantes différentes, soit environ 10% de toutes les espèces connues.
POPULATION ET DEMOGRAPHIE
L'Afrique du Sud compte environ 55 millions d'habitants (en 2016) auxquels s'ajoutent 5 millions d'immigrés illégaux, principalement Zimbabwéens et 150 000 réfugiés.
La densité moyenne est faible avec 42 hab/km².
La population urbaine représente près des deux tiers.
La population des villes principales est la suivante en 2011: Soweto 1 270 000, Johannesburg 960 000, Pretoria 740 000; Durban 595 000, Tembisa 463 000, Le Cap 434 000.
C'est un pays jeune avec 28% de moins de 15 ans et une moyenne d'âge d'à peine 27 ans (41 ans en France).
L'accroissement naturel s'établit à un taux annuel de 10‰ avec un taux de fécondité de 2,3 enfant par femme Toutefois, à cela s'ajoute un solde migratoire positif de 1,0‰.
L'espérance de vie est de 65 ans pour les femmes et de 62 ans pour les hommes.
ETHNIES, LANGUES ET RELIGIONS
La majorité de la population d'Afrique du Sud est constituée d'Africains noirs avec 79% de 9% de Blancs (ils étaient 22% en 1911), de 9% de métis (colored) et de 2,5% d'Asiatiques.
Le métissage reste limité car on compte seulement 4% de mariages interraciaux par an.
L'Afrique du Sud compte onze langues officielles: zoulou (22%), xhosa (16%), afrikaans (13%), anglais (10%), sepedi (9%), zwazi, ndebele, sesotho, setswana, xitsonga, tshivenda. Le pays vient en troisième position mondiale pour sa diversité linguistique (officielle), après la Bolivie et l'Inde. A cela s'ajoutent autant de langues africaines non officielles, sans compter les langues des communautés d'origine étrangère.
Environ 80 % de la population est de religion chrétienne. Il s'agit principalement de protestants, 73%, de diverses obédiences y compris une moitié pratiquant des cultes syncrétiques issus des religions animistes africaines. Il y a aussi environ 1,5% de musulmans (Indiens ou originaires d'Indonésie), 1% d'hindous et 0,2 % de juifs. Le pays compte aussi de petites communautés bouddhistes, des zoroastriens, des baha'is et diverses sectes. Enfin, 15% des Sud-Africains se déclarent sans religion.
Le taux de chômage est très important avec officiellement plus de 25% (en réalité, il serait de l'ordre de 40%) et dépasse, toujours officiellement, les 51% dans la tranche d'âges des 14-25 ans (hors système scolaire), malgré un taux d'alphabétisation de 95%.
Quant à la pauvreté, elle touche 36% de la population.
Après avoir pris connaissance des informations précédentes, on est alors moins étonné quand on sait que l'Afrique du Sud a battu des records en matière de criminalité (en 2004) qui n'est pas exclusivement liée à une appartenance ethnique particulière: on y compte environ 25 000 meurtres par an, 30 000 tentatives de meurtre, plus de 50 000 viols et environ 300 000 cambriolages. Le taux de violence sexuelle en Afrique du Sud était, en 2000, le plus élevé au monde. En 2009, on estimait qu'un Sud-Africain sur quatre avait commis un viol. Cette criminalité a fortement baissé depuis et on enregistrait "seulement" 15 940 meurtres en 2011 (contre 865 en France)... Le pays compte pourtant 240 prisons et 480 000 entreprises de sécurité !
A cela, s'ajoutent ces dernières années (depuis 2008, à Durban) des émeutes xénophobes meurtrières, accompagnées de pillages, à l'encontre d'immigrés clandestins africains venant de divers Etats africains.
Autre point noir, c'est le 4ème pays le plus touché par le SIDA avec 18% de la population adulte (0,4% en France), soit plus de 6 millions de personnes, ce qui fait que l'Afrique du Sud qui compte moins de 1% de la population mondiale représente 17% des cas de VIH sur la planète. L'ancien président Thabo Mbeki porte une part de responsabilité dans l'ampleur prise par l'épidémie dans la mesure où il a nié le lien entre le virus VIH et le SIDA.
Cette pandémie touche en fait tous les pays d'Afrique australe puisque dans les 8 pays les plus au sud de cette sphère, le taux varie entre 11% au Mozambique pour aller jusqu'à 26,5% au Swaziland.
ECONOMIE
Depuis 1994, les autorités sud-africaines ont mis en œuvre une politique d'affirmative action ou affirmative aksie (discrimination positive), visant à promouvoir une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs et à favoriser le développement d'une classe moyenne noire. Les Blancs ont été invités à faire valoir leurs droits à la retraite ou à accepter des licenciements, moyennant une indemnité de départ. Mais en majorité des grandes compagnies sont encore dirigées par des Blancs. Quelque 300 entreprises françaises sont installées dans le pays.
Cela a trop bien marché. En dix ans, 1995-2005, les Blancs qualifiés ont émigré en masse: 16,1% des Sud-Africains blancs auraient quitté le pays. En août 2008, des membres de la nouvelle direction de l'ANC, mise en place par Jacob Zuma, reconnaissaient les errements pratiqués dans le domaine de la discrimination positive et promettaient d'infléchir cette politique.
En 1994 également, 87% des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place était de redistribuer 30% des terres aux populations noires d'ici 2014 (objectif repoussé à 2025), l'État sud-africain rachetant les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Depuis 1996, seulement 15% des terres ont été redistribuées.
L'Afrique du Sud "pèse" 25% du PIB de l'Afrique, 40% de son industrie ou encore 50% de son parc automobile. Le pays et riche de ses ressources minières: premier producteur mondial d'or, cinquième pour les diamants. Dans le domaine agricole, le pays occupe la troisième place pour les exportations de fruits et au sixième pour le maïs.
Longtemps première puissance économique du continent africain, pour son produit intérieur brut (PIB), l'Afrique du Sud est classée depuis 2014 derrière le Nigeria et l'Egypte et devant l'Algérie.
Le PIB par habitant en Parité de Pouvoir d'Achat (PPA) est de 13 000$ (contre 40 500$ en France), au 83e rang sur 184 pays.
L'Afrique du Sud représente un quart du PIB africain avec un taux de croissance moyen de 2% par an. Son réseau de transports, ses installations énergétiques (avec la seule centrale nucléaire du continent à Koeberg), en ont fait un pays quasi développé.
En 2012, l'Afrique du Sud est classée 129e sur 190 pays dans la liste des pays par Indice de Développement Humain (IDH).
L'IDH est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations Unies pour le Développement pour évaluer le niveau de développement humain des pays, en combinant par une moyenne géométrique les indices d'espérance de vie à la naissance, de niveau d'éducation et de revenu (PIB par habitant).
La contribution des secteurs d'activité au PIB est la suivante:
- agriculture: 2,4% (pour 4% de la main d'oeuvre)
- industrie: 28,9% (24% de la main d'oeuvre)
- services: 68,7% (72% de la main d'oeuvre).
Le pays bénéficie d'un sous-sol riche en matières premières comme l'or et le manganèse, dont il est le premier producteur mondial, platine et métaux précieux, sans oublier les fameux diamants.
Les multinationales sud-africaines sont prospères et compétitives sur les marchés internationaux. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises africaines, 61 sont sud-africaines.
Les principaux partenaires commerciaux de l'Afrique du Sud, outre d'autres pays africains, sont la Chine, l'Allemagne, les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et l'Espagne. L'enseignement du chinois va d'ailleurs être développé...
L'Afrique du Sud connaît un essor touristique continu. Le pays vient au second rang des pays africains après la Tunisie.
La découverte des parcs nationaux (18) et autres réserves (300) d'animaux aux excellentes structures d'accueil reste l'un des arguments principaux.
Avec 6,5 millions de touristes internationaux (69% arrivent de pays africains et 31% d’outre-mer), l’Afrique du Sud est la première destination du continent africain. Selon les sources consultées, le nombre de touristes français varie entre 70 000 et 130 000 (!). L'Afrique du Sud s’est véritablement ouverte au tourisme à la fin des années d’apartheid, au seuil des années 90. La fréquentation a été multipliée par 6,4 entre 1990 et 2003.
Le tourisme contribue à hauteur de 7,1% au PIB et emploie 510 000 personnes, soit 3% de la population active.
ELEMENTS SUR L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE DU SUD
Le pays est ainsi l'un des plus anciens foyers humains de population du monde ainsi qu'une terre d'immigration pour les continents africain, européen et asiatique.
Depuis des milliers d'années, migrations, conquêtes, exterminations et ségrégation ont bouleversé les peuples, brouillé les identités et dessiné des frontières. La présence des colons européens depuis près de cinq siècles, avant même les migrations bantoues en direction du sud, puis une histoire faite de souffrances et de violence envers les populations noires mais aussi entre communautés d'origine européenne (Néerlandais et Britanniques) expliquent un attachement viscéral des Blancs à cette terre.
LE PEUPLEMENT INITIAL (de 40 000 à 2000 avant J-C)
Il y a 2 millions et demi à 3 millions d'années des Australopithèques vivaient sur les hauts plateaux du veld (savane herbeuse ou arbustive).
Homo sapiens, l'humain moderne, remplace Homo erectus il y a environ 100 000 ans.
Vers - 40 000 et - 25 000 ans, les plus anciens habitants connus ont développé la culture des Bochimans ou Sans, chasseurs-cueilleurs nomades qui ont laissé comme trace des peintures rupestres.
Il y a 2500 ans environ la pratique de l'élevage apparait du fait de contacts entre Bantous, originaires d'Afrique centrale (delta du Niger) et Bochimans, ce qui donne naissance à la culture Khoï (ou Hottentot).
LES MIGRATIONS ET L'ETABLISSEMENT DES BANTOUS (Xe s. av. J-C au XVe s.)
A partir du Xe ou du Ve siècle avant l'ère chrétienne, on assiste à l'arrivée des premières peuplades bantoues (Ngoumis originaires du Cameroun actuel) qui atteignent la côte sud, sur l'Océan Indien. Éleveurs, les Bantous sont aussi des agriculteurs sédentaires, maîtrisant, entre autres cultures, celle des céréales. Ils travaillent aussi le fer et vivent dans des villages.
Vers le Xe siècle de notre ère, certaines tribus bantoues (xhosas) émigrent dans la région à l'est du Cap.
Pour certains auteurs, l'arrivée de ces nouveaux habitants ne se serait pas déroulée paisiblement dans la mesure où ils auraient massacré les Sans ce qui aurait obligé ces derniers à se réfugier sur les terres les plus inhospitalières.
Les Xhosas sont les seuls à être organisés en États pour se défendre de leurs voisins.
A partir du XIe siècle (1075), au nord, dans la vallée du fleuve Limpopo, s'établit un premier royaume indigène, Mapungubwe (dont les vestiges ont été découverts en 1933). Économiquement fondé sur l'extraction de l'or et le commerce de l'ivoire, occupant une position stratégique, ce royaume permet à ses habitants de commercer via les ports d'Afrique de l'Est avec l'Inde, la Chine et le sud de l'Afrique. Ce royaume prospère est alors le plus important lieu de peuplement de l'Afrique subsaharienne. Il le demeure jusqu'à sa chute à la fin du XIIIe siècle, laquelle résulte d'un important changement climatique contraignant les habitants à se disperser. Le siège du pouvoir royal se déplace alors au nord vers le Zimbabwe.
UNE COLONISATION EUROPENNE CONFLICTUELLE ( XVe au XIXe siècle)
A la recherche d'une route vers l'Inde et l'Asie en contournant l'Afrique, le roi du Portugal envoie des navigateurs longer les côtes africaines tel Diego Cao en 1486. En 1488, la flotte, commandée par le Portugais Bartolomeu Dias atteint le Cap des Tempêtes, rebaptisé Cap de Bonne-Espérance par le roi Jean II roi du Portugal, puis le Cap des Aiguilles (la pointe la plus méridionale de l'Afrique).
Mais les Portugais préférant finalement s'implanter sur les côtes de Mozambique vont être supplantés par les Hollandais des Provinces-Unies qui vont coloniser le pays à partir de leur station de ravitaillement établie au Cap en 1652, le site ayant été considéré comme propice suite.aux échouages de navires de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) survenus en 1644 et 1648.
La colonisation néerlandaise commence à proprement parler en 1657 avec l'établissement de colons et l'arrivée d'esclaves indonésiens, malaisiens et malgaches s'ajoutant aux Khoïkhoïs capturés.
En 1688, les Hollandais sont rejoints par 200 (ou 270?) huguenots, protestants français qui ont fui après la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685 et qui fondent Franschhoek.
En 1691, le comptoir devient Colonie du Cap.
La progression des colons ("Trekboers" africanisés et semi-nomades) vers le nord amène les premiers conflits avec les populations khoïsan qui sont exterminées ou réduites en esclavage. D'un autre côté, venant du nord, de nouvelles populations bantoues, dont les zoulous, franchissent la rivière Vaal, affluent du fleuve Orange. Le conflit entre Boers (Blancs d'origines franco-néerlandaises) et Noirs, connu sous le nom de Guerres Cafres, va être très dur et durable, un siècle, de 1779 à 1878.
En 1795, la conquête des Pays-Bas par la France révolutionnaire conduit les Britanniques à occuper certains établissements hollandais dont la Colonie du Cap. Les Britanniques s'y installent définitivement en 1806, annexent le territoire en 1814 et le colonisent (les durs "Settlers" s'appuyant sur le droit de propriété anglais). La colonie britannique est alors établie avec 25 000 esclaves, 20 000 colons blancs, 15 000 Khoï et San et 1 000 esclaves noirs libérés.
A partir de 1818, les Zoulous vivant dans l'actuelle province du KwaZulu-Natal avec à leur tête le roi Shaka, un stratège et remarquable guerrier, vont mener de terribles batailles, vaincre les peuples environnants et annexer leur territoire, provoquant une onde de choc jusqu'au niveau de l'Equateur.
En 1835, la pesante présence britannique et l'abolition (au demeurant assez formelle) de l'esclavage (40 000 esclaves dont les propriétaires furent indemnisés) poussent à l'exode les Boers au-delà de la Colonie du Cap, dans l'intérieur des terres C'est le début du "Grand Trek".
En 1838, lors de la bataille de Blood River; les Zoulous sont écrasés par 500 Boers (ou 467?) repliés derrière leurs chariots rangés en cercle. 3 000 des 10 000 (ou même de 12 000 à 15 000) guerriers zoulous périssent.
Après avoir vaincu les Zoulous, les Boers fondent l'éphémère République du Natal. Puis vont naître d'éphémères républiques d'Afrique du sud et de l'Etat libre d'Orange. L'appétit britannique sera aiguisé par la découverte des gisements de diamants en 1867 (dans la colonie anglaise du Cap) et d'or (au Transvaal, dans la République sud-africaine boer) en 1886. Cette activité minière requiert l'emploi de grand nombre d'ouvriers noirs peu qualifiés et exposés au danger.
Pour pallier le manque de main-d'œuvre dans les plantations de cannes à sucre du Natal, les Britanniques font venir des milliers d'indiens sous contrat qui resteront dans le pays, constituant un nouveau groupe ethnique.
LA CONQUETE DE L'INDEPENDANCE (1880-1940)
Les Britanniques affrontent les Zoulous en 1879 puis les Boers (soutenus par la France et l'Allemagne) en 1880-81. La victoire de ces derniers redonne l'indépendance au Transvaal. Mais les Britanniques toujours solidement implantés au Cap écrasent les deux républiques lors de la Seconde Guerre des Boers entre 1899 et 1902. Plus de 26 000 (ou de 30 000 ?) vieillards, femmes et enfants boers périront dans des camps de concentration.
En 1906 et 1907, les colonies du Transvaal et d'Orange obtiennent une autonomie avant de rejoindre en 1910 les colonies du Cap (incluant le Botswana) et du Natal, au sein du dominion (État indépendant membre de l'Empire britannique) de l'Union d'Afrique du Sud. Les Boers vaincus mais majoritaires occupent le siège de Premier Ministre (et ce jusqu'en 1984) et obtiennent la mise en place des premières lois ségrégationnistes préludant celles de l'apartheid, puis la reconnaissance de l'Afrikaans comme langue officielle à côté de l'anglais.
En 1913 une loi foncière ébauche l'apartheid et les Blancs possèdent 98% des terres.
En 1915, suite à la Première Guerre Mondiale, l'Afrique du Sud conquiert le Sud-Ouest africain (future Namibie) qui était une colonie allemande depuis 1884.
Dans les années 1920, sous le premier gouvernement nationaliste afrikaner, l'afrikaans devient langue nationale et le pays se dote d'un drapeau et d'un hymne national.
En 1931, le pays subit une crise monétaire et financière suite à la Crise de 1929. Les réfugiés économiques et les la main-d'oeuvre afflue des campagnes vers les villes. Les femmes blanches obtiennent le droit de vote.
DE LA REPUBLIQUE DE L'ATARTHEID A LA DEMOCRATIE (depuis 1940)
En 1944, la ligue de jeunesse du Congrès National Africain (ANC, mouvement noir sud-africain lui-même fondé en 1912) est fondée notamment par Nelson Mandela.
Face au "Péril Noir", entre 1949 et 1954 sont mises en place les principales lois d'apartheid avec l'institutionnalisation de la suprématie blanche: interdiction des mariages mixtes et même des relations sexuelles, interdiction du Parti Communiste, création de bantoustans (instaurés en 1951 comme des pseudo-états où les populations africaines sont discriminées sur une base ethnique et perdent la nationalité sud-africaine), séparation dans les zones d'habitation (townships) et dans les équipements publics, les transports, l'école (en 1953)... jusqu'à la Loi sur le "Développement Séparé" de 1958. Face à cela, l'ANC lance des campagnes de désobéissance civile dans le pays ainsi que de boycott des produits sud-africains par l'étranger mais l'organisation est interdite en 1960 suite à la manifestation de Sharpeville réprimée dans le sang (69 morts et 180 blessés).
La République est proclamée en 1961 et plusieurs cadres de l'ANC sont condamnés à la prison à vie en 1964 (Procès de Rivonia). En 1961, l'Afrique du Sud quitte le Commonwealth (jusqu'en 1994).
Les années 1970 sont marquées par une implication dans les affaires des pays d'Afrique noire: le Malawi, l'intervention dans des états voisins aux côtés de rebelles antimarxistes, la répression des Emeutes de Soweto et l''explosion de la première bombe atomique sud-africaine... Tandis qu'en 1968, l'ONU met fin au mandat sud-africain sur le Sud-ouest africain (mandat donné par la Société des Nations en 1920). Mais un conflit pour l'indépendance de cette ancienne colonie allemande dura jusqu'à l'indépendance de la Namibie obtenue en 1990.
En 1975, encouragées par le gouvernement américain, les troupes sud-africaines envahissent le sud de l'Angola en vue d'installer un gouvernement pro-occidental à la place du gouvernement marxiste du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) soutenu par le bloc de l’Est et Cuba, et ainsi contrer l'influence grandissante des soviétiques sur la région. Lâchés peu après par les Américains, les Sud-Africains doivent se retirer.
Pendant ce temps, la "conscience noire" se développe tandis que des vagues de grèves s'étendent durant la période 1973-76. Le mouvement animé par Steve Biko gagne les écoles (on veut y imposer la langue Afrikaans) comme à Soweto où entre 10 000 et 20 000 écoliers et étudiants noirs se mobilisent, face aux forces de l'ordre qui tireront à balles réelles. Cette manifestation du 16 juin 1976 a fait 23 victimes et va être suivie d'émeutes dans les townships du pays et de grèves. Nouvelles répressions faisant des centaines de victimes supplémentaires environ 600), des arrestations mais cela ne permettra pas de restaurer la stabilité politique et sociale qu'avait connue le pays durant 10 ans entre 1965 et 1975.
La répercussion médiatique internationale du soulèvement de Soweto, ainsi que sa répression, seront à l'origine de l'adoption, en 1977, par l'ONU, d'un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud. Quant au boycott des années 1980, il affectera l'économie qui ne retrouvera pas le niveau de croissance économique des années 50 et 60.
En 1984, le Président Pieter Botha met en place une réforme constitutionnelle, supprimant la fonction de Premier Ministre et permettant la représentation des métis et des indo-pakistanais mais toujours pas des Noirs. Les townships se révoltent à nouveau et les Etats-Unis lâchent l'Afrique du Sud en lui infligeant des sanctions économiques s'ajoutant à l'embargo sur les ventes d'armes en vigueur depuis 1963.
En 1990 et 1991, Frederik de Klerk, nouveau Président, met fin à l'apartheid, avec la légalisation de l'ANC, du parti communiste sud-africain et de tous les mouvements noirs ainsi que la libération de Nelson Mandela et accorde l'indépendance à la Namibie.
Enfin en 1994 les négociations constitutionnelles aboutissent avec les premières élections multiraciales (remportées par l'ANC avec plus de 62 %), l'adoption d'un nouveau drapeau et d'un nouvel hymne national.
Libéré après 30 ans d'emprisonnement, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du sud. L'Afrique du sud réintègre le Commonwealth (quitté en 1961).
Suivront la mise en place de la Commission vérité et réconciliation et l'adoption de la Nouvelle Constitution.
Mandela est remplacé par Thabo Mbeki (d'origine zoulou) en 1999, lequel enchaîne avec un second mandat en 2004, mandat pendant lequel le mariage homosexuel est reconnu à égalité de droit avec le mariage hétérosexuel (en 2006). Il a suscité un tollé en émettant des doutes sur l'origine virale du Sida, niant que le virus a été à l’origine de dizaine de milliers de nouvelles infections (et 20 ans plus tard, il réitère encore ses propos). En 2008, face à divers scandales et aux malaises sociaux (pénurie d'électricité...), Thabo Mbeki est évincé par les partisans de Jacob Zuma (d'origine xhosa) et est remplacé par le Vice-président Kgalema Motlanthe.
Après cet intérim, Jacob Zuma qui dirigeait l'ANC depuis 2007 est élu président de la République en 2009. C'est un homme politique populiste et contesté en raison de divers scandales, en particulier de corruption, qui l'accompagnent depuis 2003. L'opinion lui reproche aussi de n'avoir pas trouvé de solution face à la criminalité et à l'échec des réformes (discrimination positive, réforme agraire). Concernant le SIDA, il ne fait guère mieux que Thabo Mbeki en déclarant qu'il lui a suffit de se douché après un rapport non protégé avec une femme qu'il savait séropositive.
A noter: un succès, celui de l'organisation de la Coupe du Monde de Football en 2010. Malgré le passif qui s'attache à sa personne, Zuma a été réélu en 2014, 6 mois après le décès de Nelson Mandela, faute s'une opposition forte et toujours d'actualité un scandale de corruption en lien avec les trois frères Gupta, venus d'Inde dans les années 1990 avec la fin de l'Apartheid, à la tête d'un empire qui a fait de leur famille l'une des plus riches du pays. Leurs activités vont de l'informatique aux mines d'uranium, en passant par les médias, l'énergie et une compagnie aérienne...
Nkosazana Dlamini Zuma, ex-épouse du président de la République, est pressentie pour le remplacer à la tête de l'ANC en décembre 2017.
L'Afrique du Sud n'a pas encore atteint la maturité politique nécessaire dans une démocratie. De plus, la réconciliation n'a pas lavé le pays de tous ses défauts puisque l'on assiste à un racisme noir à l'égard d'immigrés africains (2 millions officiellement mais en réalité 5 millions en estimant la population de clandestins attirés par l'îlot de prospérité relative que représente ce pays) venant de pays voisins (Zimbabwe, Mozambique), d'Afrique centrale (Angola, Congo, Nigérian Somaliens...) voire de la Corne de l'Afrique, racisme qui s'exprime sous forme d'émeutes violentes ayant entraîné des victimes.
Vallée du Gange
voyage précédent
Cyclades
voyage suivant
Extensions :
Chutes Victoria
(ZIMBABWE)
Parc Chobe
(BOTSWANA)
AUTRES VOYAGES...
Concilier la visite de l'Afrique du sud, notamment de préserves et parcs animaliers et celle des Chutes Victoria au Zimbabwe, cela relève d'une gageure car il faudrait à la fois ne pas trop avoir à affronter la pluie et il en faut bien pourtant pour alimenter une cataracte.
En ce mois de février, nous n'avons pas échappé à la pluie dans la traîne d'un cyclone Dineo venu de l'Océan indien mais malgré cela nous avons eu beaucoup de chance: les BIG FIVE ont été rapidement au rendez-vous pour le quart de notre groupe de 35, quart dont nous faisions partie et nous avons encore pu observer plus finement la vie sauvage lors de la journée passée au Parc Chobe au Botswana en fin de circuit.
Ceci dit, avec moins de chance, je pense que pour mettre toutes les chances de son côté, il serait sage de disposer de 3 ou 4 pleines journées de safari-photo. Et pour ceux qui voudraient voir plus précisément le fonctionnement de l'écosystème jusque parfois dans sa réalité parfois brutale voire cruelle avec des scènes de prédation, c'est au moins une semaine de safari qu'il faudrait envisager...
Mardi et mercredi 7 et 8 février
Cela commence avec un hall de gare glacial en cette saison (8°), comme c'est d'usage dans les gares, mais à Rennes c'est pire pour cause de réaménagement pour l'accueil prochain de la ligne LGV, tout y est un peu éventré... Cela ajouté à un retard de train d'une demi-heure, fait que j'ai commencé ce voyage avec un gros refroidissement précurseur d'ennuis de santé pour la suite comme je le réalise après une nuit passée dans un hôtel de la zone de Roissy...
Soirée du mercredi 8 et jeudi matin 9 février
Départ de Roissy à 18H40 avec près d'une demi-heure de retard en raison d'embouteillage à l'aéroport d'Istanbul où nous devons faire escale puisque le vol est effectué par la Cie Turkish Airlines. Sur un vol de près de 4 heures, le retard semblait presque rattrapé mais le ciel de l'aéroport Atatürk était toujours encombré ce qui nous a amenés à effectuer un large circuit d'attente, une boucle au-dessus de la Mer de Marmara. Finalement, nous avons atterri à 00H35 (heure locale: +2 par rapport à Paris) avec 20 minutes de retard.
Il n'y a pas que le ciel de cet aéroport qui est encombré car les terminaux avec leurs couloirs et halls le sont tout autant alors que nous sommes pourtant en plein milieu de la nuit. De 37 millions de passagers en 2011, il en a accueilli plus de 51 millions en 2013 et 62 millions en 2015. Avec ses agrandissements récents, c'est maintenant l'un des plus grands aéroports européens (on peut le dire puisqu'il est situé sur la rive européenne du Bosphore). C'est le 11e au niveau mondial et le troisième en Europe, puisqu'il vient après Londres-Heathrow (75 millions de passagers) et Paris-Charles-de-Gaulle (66 millions de passagers). Et ce malgré la mise en service et l'extension d'un second aéroport sur la rive asiatique du Bosphore.
Le Cape Town Stadium ou Green Point est un stade situé au Cap, en Afrique du Sud. Il est consacré au rugby à XV et au football. Sa capacité est de 64 100 places
Nous avons deux heures et demie d'escale mais il ne faudrait pas que ce temps soit trop restreint car il y a un long cheminement pour changer de terminal.
En fait nous n'avons pas manqué de temps, puisque le vol vers Cape Town est parti à 3H30, avec trois quarts d'heure de retard. Mais aucun problème pour rattraper un tel retard sur un vol de plus de 11 heures. Après un second dîner en avion, vol de nuit pendant quelques heures qui permettent de somnoler. En fait le plan de vol n'est pas rectiligne car le parcours s'effectue plus à l'est (passant dès le départ au-dessus d'Antalya puis du Caire). C'est le quatrième voyage qui nous fait franchir l'Equateur. Le jour venu, le ciel de l'Afrique équatorial puis australe s'avère encombré, non pas d'avions mais de nuages. Et là, on a franchi pour la première fois le tropique du Capricorne car c'est à ce jour notre destination la plus australe, Le Cap étant à la même latitude (-34°) que Buenos Aires (ce qui équivaut dans l'hémisphère boréal au niveau de Casablanca).
Nous arrivons à Cape Town à 13H (heure locale: +1 par rapport à Paris), exactement à l'horaire prévu mais pas en forme pour ma part, gros mal de gorge et fièvre... L'air serait bien doux s'il n'y avait pas le vent, indissociable de cette contrée au bout d'un continent.
Tout au long du voyage, notre réceptif sera African Eagle
Nous sommes accueillis par notre guide Michèle, sympathique mais brouillonne, évoquant autant sa vie privée que le pays ou les sites, dotées d'une belle voix de chanteuse mais d'un rire agaçant mais hélas récurrent. Pour le début du circuit, nous sommes 35 participants mais le programme a été vendu par différents voyagistes, avec des variantes par rapport au "TO pilote", outre l'extension aux Chutes Victoria prise par 15 voyageurs.
A l'image de l'Afrique du sud, notre groupe est "Arc-en-ciel": en gros un équilibre entre actifs et retraités, trois familles avec 4 adolescentes, une majorité de Bretons (10), puis des gens du Nord, d'Ile-de-France, du Centre, de Bourgogne, 2 Réunionnaises, 2 Antillaises, 4 Belges et un couple gay... Pour récupérer tout ce petit monde, Michèle semble un peu perdue, ce qui semble être souvent son cas.
Nous pouvons nous étaler avec un autocar de 60 places conduit par l'aimable Malcolm. C'est un métis, tout comme notre guide même si pour elle cela ne saute pas aux yeux.
De l'aéroport situé à l'est, une petite vingtaine de kilomètres nous séparent de la ville. A l'approche de celle-ci, on peut apercevoir quelques bidonvilles, Michèle nous précisant qu'au bout de quelques années, une population moins précaires s'installe au coeur de ce genre de quartier, à l'écart des grands axes routiers.
Nous arrivons à l'hôtel The Capetonian 3* (291 chambres) à 15H30 où nous avons deux heures pour souffler.
Poursuivre la visite par CAPE TOWN...
si vous préférez les images au bavardage,
faites alors ce voyage avec le DIAPORAMA GENERAL
ATTENTION J'ai regroupé certaines visites par secteurs géographiques sans respecter le déroulement chronologique.
DOCUMENTATION ET CREDITS
mes notes, vidéos et photos (voir ci-dessous !) de voyage ...
les contributions photographiques de Michèle et Andrée qui se sont avérées particulièrement indispensables dans ce voyage compte tenu des ennuis divers qui ont affecté ma personne et surtout mon appareil photo...
"Afrique du Sud" par Michael BRETT, Brian JOHNSON-BARKER et Mariëlle RENSEN dans la collection Guides VOIR aux Editions Hachette Tourisme - Paris 2013
"Afrique du Sud" par plusieurs auteurs dans la collection "Le Routard" aux Editions Hachette Livre - 2016
"Afrique Australe" par Magali BACHET, Jean-Paul MAYEUR et Frantz TILLE dans la collection Carnets de Route Marcus aux Editions Marcus - Paris 2016
"Où et quand partir ?" de Jean-Noël DARDE aux Editions Hachette Livre - 2014
"Magnifique Afrique" Magazine GEO n°451 de septembre 2016
le Patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO en Afrique du Sud
ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook" de la CIA (!)
la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
et surtout dans l'univers WIKI,
la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia sur l'Afrique du Sud et sur l'Afrique Australe
ainsi que son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
le site météorologique Tameteo
et de nombreux autres sites sur la toile...
BON A SAVOIR
QUAND Y ALLER ?
Il n'y a pas vraiment de saison idéale permettant de concilier les divers lieux de ce circuit. Mars serait peut être moins sous la menace de cyclones...
De juin à août, pendant l'hiver austral, période fraîche sur les hauts-plateaux et sèche, sauf pour la région du Cap, on peut plus facilement observer les animaux autour des points d'eau plus rares. C'est aussi la haute saison touristique avec la période des congés dans les pays développés de l'hémisphère nord et c'est la période où les Chutes Victoria sont en basses eaux... C'est l'une des deux périodes sud-africaines de vacances, entre les deux semestres scolaires, c'est-à-dire en juin et juillet, pendant l'hiver
L'été austral, de décembre à février, plus humide (sauf au Cap) et chaud, peut être un choix satisfaisant en offrant la possibilité de voir les animaux accompagnés de leurs jeunes de l'année. C'est aussi le moment idéal pour voir la flore. Mais les Sud-Africains prennent généralement leurs congés annuels en été, de mi-décembre à fin janvier (l'année académique s'achève fin novembre), et ils partent en direction de la côte sud du pays (région du Cap), chaude et sèche à ce moment là. À cette période, les lieux de villégiature sont pris d'assaut et les prix augmentent...
Dans la période où nous sommes allés, l'amplitude de la journée entre aube et crépuscule, va de 5H à 18H environ.
Météo en AFRIQUE DU SUD
Météo au SWAZILAND
MONNAIE
Créée en 1961, la monnaie est le rand (R ou ZAR), divisé en 100 cents. son cours est très fluctuant. Il est d'environ 13 à 14R pour 1€ fin janvier 2017.
Il y a 5 valeurs de billets. Ils sont ornés depuis 1992 des têtes des "big five", les 5 animaux emblématiques: rhinocéros (10 rand), l’éléphant (20 rand), le lion (50 rand), le buffle (100 rand), le léopard (200 rand). Depuis 2012, les nouveaux billets arborent également le portrait de Nelson Mandela.
A cela s'ajoutent 9 pièces de monnaie qu'en qualité de touristes vous ne ferez sans doute qu'apercevoir: pièces de 1R, 2R et 5R de couleur argentée, pièces de 10, 20 et 50 cents en laiton et enfin pièces de 1, 2 et 5 cents en cuivre.
Prévoir des dollars au Zimbabwe.
Les cartes bancaires Visa et Master Card sont acceptées partout en Afrique du Sud.
ETIQUETTE, POLITESSE et SAVOIR-VIVRE
Les sud-africains sont plutôt chaleureux et généralement de bonne humeur. Comme tous les peuples ayant subi une influence anglo-saxonne, ils sont directs et disent ce qu’ils pensent et parlent aussi le langage corporel. Le calme des automobilistes est exemplaire de l'apparente tolérance des Sud-Africains.
L'anglais est très utile pour saluer correctement vos interlocuteurs puisque, outre la poignée de main ou la tape amicale sur l'épaule, les salutations sont accompagnées d'un "Comment ça va ?" (How are you ?, ou Howzit ? dans les townships). La poignée de mains reste la façon la plus courante de saluer quelqu’un.
Éviter toute tenue ethnique sud-africaine non occidentale, car ce type de vêtement est réservé aux membres du groupe ethnique en question. Quelques tenues un peu plus habillées pour les dîners, sans ostentation, car les Sud-Africains sortent décontractés. De même éviter les tenues trop légères (décolletés, shorts vraiment courts).
Demander la permission avant de prendre des photos de personnes et ne pas distribuer de cadeaux aux enfants dans la rue.
POURBOIRES
Le paiement de pourboires est une pratique courante en Afrique du Sud et ils sont donnés en échange de beaucoup de services que vous considéreriez comme allant de soi et donc gratuits chez vous.
Dans les restaurants, bars et hôtels, il s'élève à 10-15%, à moins que le service ne soit inclus dans l’addition. Quant aux porteurs dans les aéroports, ils apprécient de recevoir d’environ 5 Rands par bagage tandis que les bagagistes d’hôtel peuvent recevoir entre 1,50 rands et 2 Rands par bagage.
Lors des safaris, le pourboire peut être l’équivalent de 5-10 euros par jour au ranger, un peu moins pour le pisteur.
GASTRONOMIE
L’Afrique du Sud est avant tout un pays de "viandards", les sud-africains étant peu portés sur le poisson, et le barbecue (braai) y est une véritable institution. Plusieurs viandes sont utilisées pour les grillades: boeuf, impala, koudou, springbok, autruche, crocodile... La viande sud-africaine est de bonne qualité, si l'on s'accommode d'un mode de cuisson où celle-ci est souvent enduite d'une sauce caramélisée. Pour s'en passer, on peut préciser: "no basting" (« sans badigeonnage » !).
Les Sud-Africains adorent grignoter du biltong, une viande séchée en lamelles: c’est le plus souvent du bœuf mais aussi parfois du koudou, du springbok ou de l’autruche. Parmi les plats typiques, on trouvera le bobotie (venu d'Indonésie : viande hachée, mie de pain, lait et curry, cuit au four), qui peut se révéler excellent ou... très pâteux, le sosatie (brochettes marinées dans une sauce au curry), les boerewors (petites saucisses épicées), le breddie (ragoût d'agneau et de légumes, avec une sauce douce au curry).
Pour les desserts, la melktert (ou milktart, assez proche de notre flan) et le malva pudding, à la texture spongieuse, servi avec une sorte de crème anglaise chaude.
Pour les boissons, on trouve des bières, du cidre et du vin (évidemment sud-africain puisqu'il ya 100 000 ha de vigne dans le sud du pays). Le vin copieusement servi au verre vaut 20-25R, le même prix qu'une grande bouteille d'eau.
On peut manger pour 10-15€ (13€ pour un menu à 3 plats + 2€ pour le café).
ACHATS
Au pays des mines d'or et de diamant l’artisanat bon marché est également florissant: perles de plastique, sculptures en bois, tie & dye (tissus teintés), objets en fil de fer, en fil de téléphone ou autres matériaux de récupération.
COURRIER, TELEPHONE, INTERNET
Le courrier fonctionne assez bien sans être très rapide. Des cartes postales mises dans une boîte aux lettres dans l'aéroport de Johannesburg ont mis presque trois semaines pour arriver à leur destinataire en France.
L'Afrique du Sud dispose d'un très bon réseau de télécommunications. Les cabines téléphoniques publiques à carte voire à pièces restent la solution la plus économique. Une solution peu onéreuse consiste à louer un téléphone portable avec un numéro spécial mais vos n'avez plus votre fichier de contact sauf si vous l'avez sur un calepin. Si vous utilisez votre propre téléphone, un téléphone tri-bande ou quadri-bande est parfois nécessaire.
Dans les hôtels, on a généralement accès à l'internet.
TRANSPORTS
Pays qui a "subi" l'influence anglaise, donc conduite à gauche. Il est possible de circuler en voiture et même sans chauffeur dans les parcs animaliers.
Pour les longues distances, les villes sont reliées par un réseau de bus directs grandes distances. Avec des minibus, le système Baz Bus, assure un service omnibus, permettant de monter ou de descendre à différents arrêts notamment aux Auberges de Jeunesse.
Différentes lignes de trains, plus ou moins directes et rapides, parcourent le pays. Il y a 3 classes de confort sur certaines lignes.
Pour les plus téméraires, il est possible de voyager avec tous les aléas (horaires, confort, sécurité) des taxis-brousse...
Bien sûr, en ville, il y a aussi les taxis (partagés, tels les Rikki's, ou non) et les bus urbains.
Les plus aventureux peuvent louer un véhicule avec lequel ils peuvent même visiter le Parc Kruger en prenant quelques précautions (s'être assuré d'avoir le plein, ne jamais descendre du véhicule en dehors des aires aménagées, même en cas de panne... Savoir aussi que beaucoup de véhicules ne sont pas assurés. Plus de 1500 personnes sont tuées chaque mois sur les autoroutes (dans 85% des cas, il s'agit de piétons).
Le litre de carburant vaut environ 13 Rands (1€), l'essence coûtant à peine plus que le diesel.
SANTE ET PALUDISME (par le Plasmodium falciparum)
En principe, l'eau du robinet est potable (sauf pour les incursions et extensions en pays voisins) et la turista est donc rare. Donc mêmes règles en ce qui concerne les glaçons.
Dans le nord-est du pays, là où se trouvent les très touristiques parcs animaliers (parc Kruger et les réserves privées aux alentours de celui-ci (ainsi qu'évidemment au Zimbabwe lorsqu'une extension de voyage conduit aux chutes Victoria), tout particulièrement en saison chaude humide (été austral, de novembre à mars), la protection antipaludéenne doit se faire par prise de médicament comme Malarone. Ce qui ne dispense pas d'utiliser un spray anti-moustique sur les vêtements ou la peau visible en dehors des vêtements couvrants qu'il convient de revêtir entre le crépuscule et l'aube (période d'activité des moustiques).
Ne pas se baigner dans les lacs et rivières, bien sûr en raison de la présence pas toujours visible de crocodiles ou d'hippopotames et d'un parasite encore moins visible, la bilharziose.
SECURITE DANS LES VILLES ET DANS LES PARCS ANIMALIERS
Les villes (particulièrement Johannesburg) de ce pays sont connues pour leur criminalité (meurtres, viols vols) résultant d'une culture de la violence, de l'éclatement de la cellule familiale sous l’apartheid, du chômage, d'inégalités sociales criantes et d'un nombre anormalement élevé d’armes en circulation.
Compte tenu de cela, certaines recommandations s'appliquent particulièrement aux routards et touristes voyageant en individuel.
Evidemment, il faut éviter de s'aventurer seul dans les tomwnships (ghettos périphériques habités par des non-blancs). Il faut donc visiter ces villes sans avoir trop l'air d'un(e) touriste: pas de sacoche banane, d’appareil photo en bandoulière ni de look aventurier-baroudeur ou de riche chasseur de trophées.
Laisser dans les coffres des hôtels les papiers et l'argent dont on n'a pas besoin dans l'immédiat. Sinon, garder les gros billets dans une pochette dissimulée sous les vêtements, et dans votre poche quelques coupures, ce qui évite d'exhiber une liasse de gros billets lors de petits achats.
Pour les retraits par carte bancaire aux distributeurs de billets, il est préférable de le faire à ceux de banques aux heures oeuvrées (en cas de blocage de la carte) ou, le soir, dans ceux des stations-services, épiceries ou centres commerciaux.
En cas d'agression, ne pas se montrer bravache et abandonner argent, bijoux, téléphone et appareil photo si nécessaire.
En dehors de ce contexte, les Sud-Africains sont des gens très accueillants et respectueux des touristes.
Maintenant, parlons d'un autre genre de faune, la vraie.
Pour les touristes visitant les parcs animaliers en voiture, sans guide, respectez les animaux en coupant le moteur lors des arrêts dans les parcs et en ne leur donnant pas de nourriture pour éviter de les rendre dépendants et agressifs.
Il ne faut jamais descendre du véhicule, même en cas de panne (attendre que quelqu'un d'autre passe là), en dehors des zones prévues pour des arrêts (camps, aires de pique-nique). Par rapport aux éléphants (surtout aux éléphantes accompagnées de jeunes), il faut garder une distance de sécurité d'une centaine de mètres. Dans les plans d'eau, les hippopotames ne sont pas aussi placides qu'ils en ont l'air. Ils sont à l'origine du plus grand nombre de décès provoqués par les animaux.
FORMALITES
Passeport postérieur au 24 novembre 2005 et validité de plus de 30 jours après la date de retour. Le passeport doit comporter au minimum deux pages vierges en vis à vis.
Le visa est délivré sur place de même qu'à l'entrée au Swaziland et au Zimbabwe (dans ce dernier pays il faut acquitter 30$).
Le voltage et la fréquence en Afrique du Sud sont les mêmes qu’en France (230 V, 50 Hz). Vous pouvez donc utiliser tous vos appareils si toutefois vous disposez de l'adaptateur vraiment "adapté".
Les prises électriques sont équipées de trois broches rondes disposées en triangle, la plus grosse et plus longue reliant à la terre. Parfois les hôtels peuvent en prêter sinon il faut en acheter (aéroport, bazars, supermarchés).
L'Afrique du sud n'applique pas de changement d'heure en cours d'année. Le décalage horaire par rapport à la France est de +1 heure en hiver et il n'y en a donc pas en été.
JOHANNESBURG
QUELQUES IMAGES...
AU CAS OU LA VIDEO NE POURRAIT PAS ETRE LUE, VOICI QUELQUES CONSEILS:
Première solution si vous avez plus d'un navigateur sur votre machine: faites le test de recopier dans la barre d'adresse de cet autre navigateur le lien suivant:
http://autrerecitdevoyage.free.fr/afrique-australe/videorama-base-anim-640x360.htm
Si votre navigateur est Firefox et qu'il ne lit pas la vidéo, allez dans le menu = tout en haut à droite de la page puis dans les sous-menus ''Modules'' puis ''Plugins''. Si ''Shockwave Flash" y figure, activez-le s'il ne l'est pas.
Autre solution: allez sur le site de l'éditeur de logiciels ADOBE afin de télécharger en toute sécurité l'utilitaire gratuit adapté à votre navigateur favori pour visionner les fichiers ''Flash'' (.swf) avec ce lien:
https://get.adobe.com/fr/flashplayer/
LEUR PART D'OMBRE...
L’Afrique du sud partage quelques traits avec d’autres grands pays tels que l’Australie et les Etats-Unis.
Ce sont des « pays neufs », des espaces relativement vierges et vides lors de leur colonisation par des Blancs chrétiens. Ces nouveaux occupants ont peu à peu empiété sur les terres des peuples autochtones vivant de la cueillette et de la chasse voire de l’élevage extensif comme c’était le cas ici en Afrique du Sud avec les Bantous. Ces peuples ont été refoulés sur des territoires défavorables et toujours plus restreints.
La notion de « réserve » est également partagée par ces pays neufs. Ici, la mise à l’écart des populations noires apparaît au XVIIe siècle avec la première délimitation des terres gérées par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales tandis qu’au XIXe siècle les autorités coloniales concèdent les territoires Xhosas et le Zoulouland.
Au même moment, les Aborigènes en Australie et les Amérindiens en Amérique du Nord se retrouvaient repoussés dans des réserves. En Afrique du Sud, avec la politique de l’apartheid instaurée à partir de 1948, le gouvernement instaure en 1951 les bantoustans, des pseudo-états où les populations africaines sont discriminées sur une base ethnique et perdent la nationalité sud-africaine. Cette ségrégation ne put pas être complètement réalisée (55%) et le reste des noirs, des coloured, mais aussi des travailleurs indiens, ont été déplacés souvent de force dans des townships et des bidonvilles en périphérie des grandes villes, cette population noire servant de réservoir de main-d'œuvre bon marché. Les bantoustans furent dissous en 1994.
Autre similitude entre l'Afrique australe et les Etats-Unis, c'est le recours à l'esclavage (aboli en 1833 en Afrique du sud et en 1865 aux Etats-Unis) jusqu'au milieu du XIXe siècle, esclaves issus d'Asie du sud-est dans un cas, d'Afrique de l'ouest dans le second...
DISPARITES SOCIALES
Selon les chiffres de 2015 publiés par l'Institut national des statistiques, les familles noires (rappel, 80 % de la population sud-africaine est Noire, contre un peu plus de 8% de Blancs) gagnent en moyenne 6 444 € par an soit cinq fois moins que les familles blanches. Une fracture d'autant plus choquante que la moyenne nationale se situe à 9 585 €, bien au-dessus de ce que gagne le foyer africain typique dans le pays.
1,3 million de fonctionnaires dont 11 000 grands managers
UNE CLASSE MOYENNE NOIRE
Un rapport publié par le ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie révèle que seulement 3% de l'économie est détenue par la majorité noire.
Encore embryonnaire en 2004, avec 1,7 million de personnes, la classe moyenne noire est devenue massive. Elle comptait 4,2 millions de personnes fin 2012, sur une population de 52 millions d’habitants, selon l’Institut Unilever de marketing stratégique (UISM), rattaché à l’Université du Cap. Cette classe moyenne est définie par trois critères. Il s’agit de tous ceux qui ont une voiture, un diplôme de l’enseignement supérieur et un revenu mensuel net allant de 1 000 à 3 600 € par mois.
Selon une étude de la commission pour l'équité de l'emploi, les Blancs occupent plus de 62% des postes de direction, contre près de 20% pour de Noirs. C'est encore peu mais cela a bien progressé depuis le milieu des années 1990, époque où seulement 2,6% de managers sud-africains étaient noirs.
En dix ans, la part des cadres moyens noirs a fait un saut quantitatif impressionnant: elle représente 51% de toute la classe moyenne d’Afrique du Sud, qui compte aussi 34% de blancs. Des proportions renversées par rapport à 2004, avec 52% de blancs et 32% de noirs. Les principaux intéressés ont quitté les townships et vivent dans des quartiers résidentiels, à côté de voisins blancs avec qui ils ne s’estiment pas forcément à niveau.
Avides de se rattraper sur les privations du passé connues par leurs parents sous le régime d’apartheid (1948-1991), les Noirs disposant d’un peu de pouvoir d’achat se distinguent aussi par leurs pratiques de consommation ostentatoires. Les ménages noirs dépensent tout et ne génèrent pas d’épargne, posant un problème de financement de l’activité économique à long terme. Le taux d’épargne en Afrique du Sud ne dépasse pas 16,5%, contre 50% en Chine et 30% en Inde. Les black diamonds ne changent pas non plus la donne politique. L’écrasante majorité des noirs en Afrique du Sud reste exclue du marché du travail (officiellement 25% de chômeurs) et de la consommation (42% de la population vit sous le seuil de pauvreté).
QUELQUES DONNEES SOCIALES
Un salaire minimum fixé à 3500 R (250 €) a été mis en place en 2017 sachant qu'un cantonnier gagne 1500 R.
Les salariés ont droit à 21 jours de congés annuels (25% partent en vacances). Le congé de maternité est de 3 mois et celui de maternité de 3 jours.
Une allocation familiale est versée pour les enfants de moins de 13 ans.
Les chômeurs perçoivent une allocation de 45% de leur salaire pendant 3 mois.
La retraite est obtenue à 65 ans sauf pour les mineurs qui en bénéficient dès 60 ans. Celle-ci est versée sous forme d'un capital que les imprévoyants peuvent dilapider rapidement. C'est pourquoi une réforme est envisagée en vue de verser la retraite sous forme d'une rente.
L'Afrique du sud, ce ne sont pas que des animaux mais ce sont aussi des hommes...
Sur le plan de la société, on peut rapprocher l'Afrique du sud d'un autre pays, les Etats-Unis d'Amérique, en ce qui concerne le racisme institutionnel (l'Australie ou la Rhodésie ont un passé guère plus glorieux et on pourrait encore faire certains parallèles avec l'Allemagne nazie). Les deux pays ont largement exterminé leurs indigènes puis on parqué ce qui en restait. Ici, dans pseudo-états, comme le Zululand, (du XVIIe au XIXe siècle) puis à partir de 1951 dans les Bantoustans et townships et là-bas, dans des Réserves indiennes (1851). Les deux pays ont eu recours à une main d'oeuvre "importée" de l'extérieur et réduite en esclavage. Ici, il s'agissait d'asiatiques venus d'Asie du sud-est et, là-bas, d'Africains. L'esclavage a été aboli (en théorie) ici en 1833 et là-bas en 1865. Mais tout cela n'a pas empêché que le racisme institutionnel perdure encore un siècle. Ici sous la forme de l'apartheid (1948-1991) et là-bas sous forme de ségrégation raciale (1876-1964).
Côtes du Rhône goat du roam
un ancien shebeen, bar illégal durant l'apartheid, le Sakhumzi est désormais reconverti en restaurant traditionnel où l'on mange comme la population locale.
dîner boma autour d'un feu de camp dans la jungle.
____________________________________________________
APRÈS L'APARTHEID ET LES DISCRIMINATIONS RACIALES
LES DISPARITÉS SOCIALES EN AFRIQUE DU SUD
Selon les chiffres de 2015 publiés par l'Institut national des statistiques, les familles noires (rappel, 80 % de la population sud-africaine est Noire, contre un peu plus de 8% de Blancs) gagnent en moyenne 6 444 € par an soit cinq fois moins que les familles blanches. Une fracture d'autant plus choquante que la moyenne nationale se situe à 9 585 €, bien au-dessus de ce que gagne le foyer africain typique dans le pays.
UNE CLASSE MOYENNE NOIRE
Un rapport publié par le ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie révèle que seulement 3% de l'économie est détenue par la majorité noire.
Encore embryonnaire en 2004, avec 1,7 million de personnes, la classe moyenne noire est devenue massive. Elle comptait 4,2 millions de personnes fin 2012, sur une population de 52 millions d’habitants, selon l’Institut Unilever de marketing stratégique (UISM), rattaché à l’Université du Cap. Cette classe moyenne est définie par trois critères. Il s’agit de tous ceux qui ont une voiture, un diplôme de l’enseignement supérieur et un revenu mensuel net allant de 1 000 à 3 600 € par mois.
Selon une étude de la commission pour l'équité de l'emploi, les Blancs occupent plus de 62% des postes de direction, contre près de 20% pour de Noirs. C'est encore peu mais cela a bien progressé depuis le milieu des années 1990, époque où seulement 2,6% de managers sud-africains étaient noirs.
En dix ans, la part des cadres moyens noirs a fait un saut quantitatif impressionnant: elle représente 51% de toute la classe moyenne d’Afrique du Sud, qui compte aussi 34% de blancs. Des proportions renversées par rapport à 2004, avec 52% de blancs et 32% de noirs. Les principaux intéressés ont quitté les townships et vivent dans des quartiers résidentiels, à côté de voisins blancs avec qui ils ne s’estiment pas forcément à niveau.
Avides de se rattraper sur les privations du passé connues par leurs parents sous le régime d’apartheid (1948-1991), les Noirs disposant d’un peu de pouvoir d’achat se distinguent aussi par leurs pratiques de consommation ostentatoires. Les ménages noirs dépensent tout et ne génèrent pas d’épargne, posant un problème de financement de l’activité économique à long terme. Le taux d’épargne en Afrique du Sud ne dépasse pas 16,5%, contre 50% en Chine et 30% en Inde. Les black diamonds ne changent pas non plus la donne politique. L’écrasante majorité des noirs en Afrique du Sud reste exclue du marché du travail (officiellement 25% de chômeurs) et de la consommation (42% de la population vit sous le seuil de pauvreté).
QUELQUES DONNEES SOCIALES
Un salaire minimum fixé à 3500 R (250 €) a été mis en place en 2017 sachant qu'un cantonnier gagne 1500 R.
Les salariés ont droit à 21 jours de congés annuels (25% partent en vacances). Le congé de maternité est de 3 mois et celui de maternité de 3 jours.
Une allocation familiale est versée pour les enfants de moins de 13 ans.
Les chômeurs (officiellement 25% de chômeurs mais plus probablement 35-40%) perçoivent une allocation de 45% de leur salaire pendant 3 mois.
La retraite est obtenue à 65 ans sauf pour les mineurs qui en bénéficient dès 60 ans. Celle-ci est versée sous forme d'un capital que les imprévoyants peuvent dilapider rapidement. C'est pourquoi une réforme est envisagée en vue de verser la retraite sous forme d'une rente.
____________________________________________________
CAPE TOWN
- Panorama sur la ville:
Depuis la Montagne de la Table
- Visite de la ville:
Waterfront et City Bowl (quartiers centraux)
Menu AFRIQUE AUSTRALE
________________________________________
Etape suivante: environs de CAP TOWN
Jeudi après-midi du 9 février
Quelques mots sur CAPE TOWN
La ville fondée en 1652, est considérée comme la cité-mère d'Afrique du Sud et c'est la ville la plus australe du continent africain. Elle est établie sur les rives de la baie de la Table et est surmontée par la Montagne de la Table coiffée de deux pics nommés Lion's Head et Devil's Peak. La ville a été baptisée en référence au Cap de Bonne-Espérance situé à 47km au sud du centre historique.
Sur la Route des Epices, le site est d'abord reconnu par les Portugais dès la fin du XVe siècle mais les navigateurs sont parfois mal accueillis par les Khoïs. Un siècle plus tard les Hollandais rencontrent les mêmes difficultés jusqu'à ce qu'en 1652 la Compagnie Néerlandaise des Indes orientale (abrégée en VOC) décide d'y établir un poste de ravitaillement. Les relations avec les autochtones restent conflictuelles cependant que la colonisation commence avec des fermes attribuées à des "citoyens libres" qui vont rapidement faire appel à une main d'oeuvre d'esclave venus de Madagascar ou d'Indonésie. S'y ajouteront quelques centaines de huguenots français fuyant les persécutions après l'abolition de l'Edit de Nantes. De la fin du XVIIe à la fin du XVIIIe, la Colonie du Cap prospère jusqu'à l'arrivée des Britanniques à partir de 1795. Tout en étant ultra minoritaires (moins de 1000 pour une population totale d'environ 55 000 habitants dans l'ensemble de la Colonie, les Britanniques prennent peu à peu le contrôle et implantent leur propre compagnie des Indes.
La ville a été la capitale de la colonie du Cap (1652-1910) puis de la province du Cap (1910-1994). A l'issue de la Seconde Guerre des Boers, la création de l'Union d'Afrique du sud en 1910 fait de la ville du Cap la capitale parlementaire du pays aux côtés de Pretoria (capitale administrative) et de Bloemfontein (capitale judiciaire).
L'accroissement démographique rapide observé ces dernières décennies résulte de l'émigration interne en raison de la fin des politiques d'apartheid qui visaient notamment à limiter les déplacements migratoires vers Le Cap et à confiner les populations noires dans des bantoustans. L'agglomération du Cap compte actuellement environ 4 millions d'habitants (42% de métis, 39% de noirs et 16% de blancs).
La Montagne de la Table: un superbe panorama
Après deux heures de repos à l'hôtel The Capetonian , départ à 17H30 sous un soleil radieux mais dans un air bien ventaux, typique de cette contrée. L'hôtel se situe en plein au coeur du quartier des affaires, à deux pas du Centre des Congrès, et non loin de la célèbre "autoroute inachevée", Foreshore Freeway, un ouvrage pensé dès les années 1960 pour décongestionner l'Est de l'agglomération, commencé au début des années 1970 et laissé ainsi en 1977, par manque d'argent pour le terminer. Maintenant, c'est impossible car de grands bâtiments ont été érigés sur sa trajectoire. C'est devenu une attraction touristique bizarre et un endroit idéal pour de nombreux films, d'action notamment...
Sous réserve que le service ne soit pas interrompu en raison du vent, Michèle, notre guide, nous a "vendu" l'option montée en téléphérique au sommet de la Montagne de la Table qui culmine vers les 1100 mètres, plutôt que la montée en autocar à la colline Signal Hill, plus proche mais haute de 350 mètres. Comme il sera plus de 18H, le tarif du téléphérique est demi-tarif. (soit 127 Rands). "La Table" se trouve comme c'est souvent le cas, plus ou moins enveloppée de sa "nappe", une sorte de nuage de fumée. Pour Michèle, ce site naturel ferait partie des 7 Nouvelles Merveilles du Monde, une liste établie en 2007... Où a-t-elle bien pu trouver cela puisqu'il ne figurait même pas dans la liste des 21 sites en compétition? D'ailleurs, ce site ne figure pas davantage parmi les 7 Nouvelles Merveilles de la Nature établie en 2011.
Au dernier moment, sortant de la queue d'attente pour le téléphérique, je dois renoncer car je me sens très mal, avec forte fièvre et nausée. Mon état explique que pendant plusieurs jours, je vais utiliser mon appareil photo avec un mauvais format d'images dans le mode IA (dit "automatique intelligent"). Je me réfugie dans l'autocar en trouvant bien longue la petite escapade des collègues qui leur permettra de voir le soleil se coucher sur la baie et même la lune presque pleine monter dans le ciel...
D'après ce que l'on m'a narré, le plateau de ce relief gréseux est occupé par le Table Mountain National Park créé en 1998 qui couvre 221km² et permet de découvrir un panorama magnifique et étendu sur la ville et sa baie
CAPE TOWN - Depuis Table Mountain:
vue sur Lion's Head, Signal Hill, sur la ville (Waterfront, stade) et Table Bay avec l'île-prison de Robben Island (site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999) où N. Mandela a séjourné de 18 ans, de 1964 à 1982 (puis il sera incarcéré à Polsmoor jusqu'en 1986 et enfin à celle de Victor Verster, près de Paarl, jusqu'à sa libération en 1990)
Outre le panorama offert depuis la Montagne, on peut y observer une flore et une faune spécifiques. Par exemple un petit mammifère poilu brun roux, ressemblant à un cochon d'Inde, appelé hyrax ou daman des rochers. L'animal adulte dont le poids varie entre 2 et 5kg, s'avère être un petit cousin des éléphants.
CAPE TOWN - Table Mountain: rencontre avec un hyrax ou daman.
________________________________________
Quelques visites en ville: Waterfront et City Bowl (quartier central)
Soirée du vendredi 10 février
Après une journée passée à découvrir la péninsule du Cap de Bonne Espérance (cf. page suivante), nous revenons dans le quartier des affaires pour une petite visite chez un grossiste diamantaire Diamond Wholesalers (sur Lower Long Street) en fait plus une boutique qu'un véritable atelier de taille du diamant (on voit deux employés travailler à la taille). Nous en retenons que la valeur de cette pièce précieuse tient non seulement à son poids mais aussi à sa teinte, sa pureté et la qualité de sa taille. L'Afrique du sud n'est que le cinquième (ou septième?) producteur mondial.
On nous y présente aussi des tanzanites, une variété bleue à violette (voire verte) de zoïsite découverte en 1967 en Tanzanie, au pied du Kilimandjaro. C'est une pierre d'exception qui arrivera à épuisement dans quelques années, ce qui explique sa rareté et son coût.
Après quoi, nous gagnons les quais Victoria & Alfred Waterfront pour un dîner pas du tout typique puisqu'italien au Meloncino après une petite balade dans le quartier moderne dédié au tourisme (boutiques, clubs et restaurant dans des galeries marchandes sur deux niveaux) qui ont remplacé les les anciens bâtiments portuaires. Les bateaux de plaisance ont remplacé les navires de commerce dans l’Alfred Basin protégé par la digue construite en 1860 au fond de la Baie de la Table et complété par le Victoria Basin.
CAPE TOWN - Victoria & Alfred Waterfront
Soirée du samedi 11 février
Après une journée passée à découvrir "la Route des Vins" (cf. page suivante), nous gagnons le centre où la soirée se termine par un dîner plus bruyant que musical au Gold (adresse: Bennett St, Green Point) où sont regroupés environ 200 touristes. Notre guide Michèle a réussi à convaincre les 9 personnes des trois familles qui n'avaient pas pris l'option "Route des vins" de venir néanmoins nous retrouver ici pour cette soirée.
Chaque convive dispose d'un djembé. Le meneur donneur de rythme à son vaste public de percussionnistes est un "immigré", un Ivoirien d'Abidjan donc francophone avec lequel on échangera quelques mots. Pendant le repas, servi à la table, une maquilleuse proposera gracieusement ses services.
CAPE TOWN - Soirée au Gold.
Matinée du dimanche 12 février
Après avoir quitté l'hôtel à 8H30, un tour d'orientation de la ville nous permet d'apercevoir le Château de Bonne Espérance, le plus ancien édifice d'Afrique du sud construit par les Hollandais à la fin du XVIIe. Puis c'est Wale Street et Adderley Street avec l'Hôtel de Ville (City Hall bâti en 1905 et complété par une Tour de l'horloge en 1923) et la Maison des Esclaves (Slave Lodge bâti en 1679). Cette dernière servait à loger les esclaves affectés au Company's Garden voisin jusqu'en 1834 avant d'être affectée à la Cour Suprême puis a servi de poste, de bibliothèque pour finir en Musée de l'esclavage. On trouve aussi Houses of Parliament, dont la construction remonte à 1884 pour abriter l'Assemblée législative de la Colonie et abrite mainteant les deux Chambres (Assemblée Nationale et Conseil National des Provinces). Dans le parc qui entoure les bâtiments, on peut voir une statue de la Reine Victoria.
Puis nous nous rendons dans dans le quartier de Bo-Kaap ("au-dessus du Cap") où nous faisons une halte, sur les premières pentes de Signal Hill. Ici s'établirent à partir de du milieu du XIXe, suite à l'abolition de l'esclavage, des anciens esclaves d'origine asiatique et parlant le malais et pratiquant l'islam. L'originalité de ce quartier dit Malais tient à ses rues pentues bordées de maisons basses à toit en terrasse et surtout à son patchwork de couleurs.
CAPE TOWN - Bo-Kaap, le quartier malais.
Puis nous gagnons le centre avec les immeubles victoriens de Long Street avant de poursuivre la visite à pied en traversant les Gardens, jardins créés en 1625 par la Compagnie des Indes qui faisait cultiver dans ce vaste potager des légumes destinés au ravitaillement des bateaux en produits frais lors de leurs escales. On y trouve aussi des plantes et arbres exotiques. Depuis la cathédrale anglicane St George où un office se déroule pour des fidèles qui semblent tous blancs, nous le parcourons par en empruntant la Government Avenue où est érigée une statue de Cecil John Rhodes (1853-1902), fondateur de la British South Africa Company et de la compagnie diamantaire De Beers et qui fut également premier ministre de la colonie du Cap. Après quoi nous remontons par Long Street puis nous passons par la rue piétonne St George's Mall où l'on peut voir un morceau du Mur de Berlin offert au président Mandela lors de son passage en Allemagne en 1996.
Nous arrivons bientôt au lieu de rendez-vous sur la place Greenmarket Square entourée de maisons victoriennes, une sorte de Place du Tertre, envahie par les étals de vendeurs d'art africain, peintres, danseurs... Près de là, se dresse l'église de la Mission Centrale Méthodiste où se déroule également un office très vivant, avec des fidèles "arc-en-ciel".
On nous au V&A Waterfront où nous avons quartier libre pour déjeuner. Assez tôt, pour éviter le coup de feu, pour notre part nous optons pour un restaurant de spécialités belges situé à Pier Head, au bord des bassins, le Den Anker ("L'Ancre"). Après ce repas, passant sur Nobel Square avec les statues des 4 Prix Nobel sud-africains (1960 avec Albert Luthuli ancien président de l’African National Congress , 1984 avec Desmond Tutu archevêque, et en 1993 Frederik de Klerk et Nelson Mandela les anciens présidents), nous meublons le reste du temps en se baladant sur les quais très animés avant de prendre la route vers l'aéroport pour notre vol vers Durban.
_____________________________________________________
Lorsque la vidéo se déroule,
passer le curseur sur l'image pour afficher les boutons de contrôle.
Région du CAP
- Hout Bay, Duiler Island:
Les otaries à fourrure
- Parc national du Cap de Bonne Espérance :
La péninsule
- Boulder's Beach:
La colonie de manchots du Cap
- La route des vins :
Franschloek et Stellenbosch
Menu AFRIQUE AUSTRALE
________________________________________
Etape précédente: visite de CAP TOWN
Etape suivante: Durban et le Zululand
Vendredi 10 février
A la découverte du CAP DE BONNE ESPERANCE
HOUT BAY: Duiker Island, "L'île aux phoques" ou plus exactement aux otaries à fourrure
Départ matinal à 7H15 pour une bonne journée de découvertes de milieux naturels.
Nous quittons le CAP en direction du sud, par ses faubourgs résidentiels de Sea Point et Clifton, en contournant les reliefs de Signal Hill et Lion's Head . Même dans cette ville prospère, les riches se protègent en clôturant leur demeure avec des rangées de fils électriques ou avec des spires de barbelés acérés...
Bientôt nous longeons la côte occidentale ce qui nous fait bientôt passer près de la localité balnéaire de Llandudno (570 habitants permanents) avec sa superbe plage de sable blond, de plus de 3 kilomètres de long.
" onmouseout="this.style.opacity=0.6;this.filters.alpha.opacity=60" onmouseover="this.style.opacity=1;this.filters.alpha.opacity=100" width="960" height="540">
HOUT BAY, les otaries à fourrure de Duiker Island.
De retour au port, nous sommes accueillis par un groupe de musiciens et chanteurs au costume très coloré et nous avons un petit temps pour flâner le long des étals de souvenirs divers, notamment des oeufs d'autruches décorés, gravés ou sculptés en dentelle. Plus surprenants sont les coquilles brisées contenant des autruchons naturalisés.
HOUT BAY, le port vu depuis la route vers Chapman's Peak
________________________________________
Au Cap de Bonne Espérance
Poursuivant vers le Cap de Bonne Espérance, après avoir contourné la baie, nous empruntons la Chapman's Peak Drive, une route panoramique rn corniche offrant de belles vues sur l'Océan Atlantique. Sa création a demandé 7 ans de travaux du fait des passages en corniche, à 160 m au-dessus de la mer, taillés dans la falaise du Pic Chapman. Peu après, nous tombons sur la superbe plage de sable blanc de Noordhoek (32 000 habitants) longue de 8 kilomètres.
Avant d'arriver au parc national de Bonne Espérance (Cape of Good Hope Table Mountain National Park), petit arrêt près du parc aux autruches (Struthio camelus) d'une ferme d'élevage. Des animaux impressionnants puisque les grands mâles portent leur tête à près de 3 mètres de haut et avec un poids avoisinant les 150 kilos. Outre leur taille, la couleur de leur plumage permet de distinguer les mâles de femelles, pour les premiers il est noir tandis qu'il est brun. Nous arrivons bientôt dans une sorte de paysage de lande qui nous rappelle notre Bretagne mais ici prospèrent de hautes bruyères en fleurs (Erica). Nous avons la chance d'y voir deux gros Elands (oui, avec un D) du Cap (Taurotragus oryx ou Tragelaphus oryx), un animal de la famille des bovidés qui peut peser jusqu'à 800 ou 900 kilos.
La région du Cap est classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis 2004 au titre de sa flore.
CAPE OF GOOD HOPE, Eland sur la route vers le Cap de Bonne Espérance.
De part et notre nous apercevons deux croix. La croix sombre de Dias que l'on aperçoit au sommet de la butte de Kwaaihoek est un monument contemporain très simple, réplique commémorative de celui érigé par le navigateur Bartolomeu Dias en ce même lieu lors de son voyage de 1488. Il surnomma l'endroit "Cap des Tempêtes" mais le roi Jean II de Portugal trouvant le nom peu engageant le changea en "Bonne Espérance. De l'autre côté, se dresse une croix plus imposante et en matériau clair commémorant le passage d'un autre navigateur portugais, Vasco de Gama en route pour les Indes, en 1497.
La configuration du cap est trompeuse. On pourrait penser que le Cap de Bonne Espérance se situe tout à la pointe mais c'est inexact. L'imposante extrémité de la péninsule (un pic dominant les flots de 238 mètres) est baptisée Cape Point avec une latitude de 34°21'24'' alors que le Cap de Bonne Espérance se situe un kilomètre plus à l'ouest et avec une latitude très légèrement plus australe avec 34°21'25'', soit un écart d'une seconde angulaire, soit seulement quelques dizaines de mètres de différence...
CAPE OF GOOD HOPE, Cape Point près du Cap de Bonne Espérance.
Cape Point est accessible par le funiculaire Flying Dutchman ou par le sentier, notre choix, ce qui nous conduit au sommet où est érigé le phare Cape Point Lighthouse. Vue panoramique à 360°, à l'ouest vers le Cap de Bonne Espérance, une pointe rocheuse basse précédée d'une petite plage, et au nord, vers le littoral oriental du cap et sur False Bay. Au bas du sentier nous sommes accueillis par des gros babouins chacma (Papio ursinus) des savanes d'Afrique australe.
Sur la route menant au Cap de Bonne Espérance, nous devons céder le passage à une autruche mâle suivie de trois femelles. Arrêt photo au Cap de Bonne Espérance qui est tout, sauf impressionnant... Puis nous remontons la péninsule par sa route orientale qui conduit à Simon's Town après être passé au pied du pic Swartkop (678 m) couronné de brume.
CAPE OF GOOD HOPE, Autruche au Cap de Bonne Espérance.
________________________________________
Les manchots du Cap à Boulder's Beach
Simon's Town est une coquette ville portuaire et balnéaire d'un peu plus de 6 500 habitants où nous allons d'abord déjeuner. Elle doit son nom a son fondateur Simon Van der Stel, gouverneur de la Colonie du Cap, qui découvrit sa baie en 1687. C'est une petite baie sur le bord méridional de la vaste False Bay (nommée ainsi au XVIe siècle car des les marins la confondirent avec la baie de la Table où est établie Cape Town, située plus au nord et de l'autre côté de la péninsule du Cap).
Nous venons ici pour découvrir la colonie de manchots du Cap (Spheniscus demersus) installés dans des criques comme celle de la plage de Boulder's Beach. On peut les rencontrer à divers endroit sur les côtes occidentales d'Afrique australe où il ne subsistait plus que 55 000 individus en 2011, soit 2 à 3% des populations d'origine. Une population qui a fortement décliné au cours des dernières décennies.
Ce sont des cousins des manchots d'Amérique du sud (y compris la côte Pacifique, ce qui nous rappelle les Iles Ballestas au Pérou). Ces oiseaux de mer de l'hémisphère austral parfois appelés abusivement "pingouins" (ces très lointains cousins vivent dans les eaux de l'Atlantique nord) alors qu'ils sont inaptes au vol mais excellents nageurs.
BOULDER'S BEACH, Couple de manchots du Cap.
La balade qui nous conduit ver la plage longe un rivage ponctué de petites criques bordées de blocs de granite arrondis qui nous rappellent bine des endroits de la côte nord de Bretagne.
Nous sommes accueillis tout d'abord par le vent qui nous mitraille d'un très fin sable blanc (bonjour les dégâts pour les appareils photo) puis par les criaillements de la colonie de manchots. Spectacle intéressant d'une société animale avec ses solitaires et ses individus grégaires mais jusqu'à un point. Coups de becs assurés s'il y a intrusion dans la zone d'intimité. Certains ont creusé un trou dans le sable, ce qui protège les oisillons que certains nourrissent. D'autres préparent la relève par des préliminaires ou en s'accouplant...
Retour tranquille vers Cape Town...
________________________________________
"La route des vins":
vignobles du Cap (Cape Winelands) et les villes de Franschloek et Stellenbosch
Samedi 11 février
Aujourd'hui, c'est un départ de Cape Town à 8H30 pour une journée d'excursion optionnelle (85€, avec les deux repas compris) remplaçant une journée libre pour ceux qui le souhaitent. C'est une option que Michèle, notre guide, a assez bien "vendue" à son groupe, à l'exception de 15 personnes (11 ont pris une option "visite de la prison de Robben Island" et 4 ont choisi "journée libre"), ce qui fait que nous partons à 20 dans notre immense bus de 60 places. "La route des vins" se situe dans la région située à l'est de Cape Town.
La région des premières fermes viticoles est inscrite sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis 2015 au titre de la culture.
Winelands, "la Route des vins"
La journée sera agréable à en juger sur l'aspect du ciel. Joli paysage de plaines fertiles occupées par des vignes et des vergers avec au loin des montagnes arides. Le coeur de la région viticole se trouve à l'intérieur d'un triangle Paarl-Franschloek-Stellenbosch. Le vignoble couvre 100 000 hectares et produit 6 millions d'hectolitres. On compte une centaine de domaines Plus de 4000 producteurs sont regroupés en coopératives dont la puissante KWV (plus de 4 000 producteurs), dont la puissante KWV (Kooperatieve Wijnbouwers Vereniging) créée en 1918 pour réguler la production.
Une spécificité de cette viticulture, c'est le pinotage, un cépage créé en 1925 par l'Université de Stellenbosch par croisement de pinot noir (rouge) et de cinsault (blanc). Commercialisé avec succès depuis 1961, aujourd'hui on en compte 130 crus.
Pour les contenants, les Sud-africains ont eu moins de succès avec les plantation de chênes dont le bois s'est avéré trop poreux du fait qu'il n'y a pas de cernes de croissance marqués en raison de l'absence d'alternance marquée des saisons.
Aux environs de Paarl (112 000 habitants), arrêt devant l'entrée de la prison Victor Verster (maintenant l'établissement correctionnel Drakenstein)) où Mandela fut détenu de 1986 jusqu'à sa libération le 11 février 1990. C'était son troisième et dernier lieu de détention mais pas le pire (une villa avec piscine). Nous sommes donc là exactement le jour du 27e anniversaire de sa libération et en son honneur se déroule une course "27pour la Liberté" de 27km (symbolique du nombre d'années passées en prison par l'ancien président). Des centaines de coureurs y participent, principalement Sud-africains noirs (pour les féminines, il s'agit plutôt de blanches).
PAARL, course de 27km pour la Liberté célébrant le 27e anniversaire de la libération de N. MANDELA, ici devant son ancienne prison.
En milieu de matinée nous repartons en direction du "Coin des Français" qu'est la coquette ville de Franschloek. Paysage de vignobles avec des montagnes en arrière-plan. On commence à voir des noms français: "La Provence", "La Bourgogne", "Villefranche" (sur Huguenot Road).
Franschloek est une ville de près de 16 000 habitants comptant à peine 7% de population blanche. Les 270 huguenots français arrivés ici en 1694, suite à la Révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV en 1685 (qui provoqua le départ vers l'étranger de plus de 200 000 protestants principalement calvinistes), se sont dilués dans la masse car la majorité de la population est aujourd'hui métissée. Tout comme la langue française qui s'est diluée au point de disparaître... A l'origine, en 1688, ils avaient pu obtenir des concessions par le gouverneur Simon Van der Stel et avaient cultivé avec succès les plants de vigne qu'ils avaient apportés. Ce fut un succès car la diversité des sols convenait aux différents cépages (sols acides pour les rouges, calcaires pour les blancs). Après l'épidémie de phylloxera en 1880, le vignoble fut replanté.
FRANSCHLOEK.
La ville très propre, aux maisons blanches à frontons et pignons à festons, typiques de l'architecture Cape Dutch, est aussi très touristique à en juger au nombre de restaurants et hébergements divers. Un mémorial (Huguenot Monument) dédié à la liberté de culte a été construit en 1973 à deux pas du musée Huguenot Memorial Museum que nous visitons. Ce musée a été bâti au XVIIe siècle sur les plans d'un architecte français. Il est également destiné à faciliter les recherches généalogiques. Nous parcourons le cimetière avec ses stèles portant de noms bien français (Du Toit, Marais, De Villiers, Roux... associés a à des prénoms à consonance batave).
Nous disposons de suffisamment de temps pour parcourir la bourgade et jeter un coup d'oeil à son temple à la charpente remarquable.
Nous reprenons la route pour déjeuner à la sortie de la localité, sur l'itinéraire entre Franschloek et Stellenbosch, au Franschhoek Station Pub & Grill. On y sert même un camembert, (local!). Ambiance sympa avec des serveuses qui poussent la chansonnette.
FRANSCHLOEK, Franschhoek Station Pub & Grill.
Après le déjeuner, une demi-heure de route et nous voici à Stellenbosch (plus de 155 000 habitants), ville dotée d'une université. Outre des colons protestants néerlandais, quelques Juifs se sont installés ici dès 1891 ce qui explique l'existence d'une synagogue (rue Van Ryneveld) et une dizaine de familles participent encore aux offices du vendredi soir.
STELLENBOSCH, la synagogue.
Nous allons visiter le Stellenbosch Museum qui présente l'originalité de présenter quatre demeures situées au coeur de la ville. Il s'agit de maisons dont la construction est répartie entre les années 1709 et 1866. Elles sont présentées avec leur mobilier et des "villageoises" en costumes d'époque y assurent les fonctions de guides et de surveillantes. Nous les visiterons dans l'ordre suivant: maison Schreuder de 1709 au confort spartiate, maison cossue du magistrat Bletterman de 1789, très élégante maison Grosvenor de 1782 et pour finir la maison du bourgeois aisé Bergh construite au milieu du XIXe siècle.
Notre visite de la ville se termine par la fameuse boutique de style victorien Oom Samie Se Winkel ("Boutique de l'Oncle Samie" situé au 82/84 Dorp Street), une institution et une attraction touristique à Stellenbosch où elle fut fondée par Oom Samie Volsteedt en 1904. En entrant, l'arôme piquant des poissons séchés, des épices, du tabac et du cuir remplit les narines. En effet, dans un dédale de pièces contiguës, on trouve de tout, des balais de paille fabriqués à la main aux vêtements, aux fruits et légumes en passant par la viande séchée le traditionnel biltong sud-africain (une viande épicée séchée), aux cadeaux et autres produits d'artisanat, aux produits rares (antiques barils à beurre, caramel collant, bonbons bouillis)... L'établissement comporte aussi un restaurant, le Koffiehuis, et un cave proposant une sélection de vins millésimés exceptionnels.
STELLENBOSCH, la boutique Oom Samie Se Winkel (.
____________________________________________________
Lorsque la vidéo se déroule,
passer le curseur sur l'image pour afficher les boutons de contrôle.
Durban et le Zululand
- DURBAN:
Tour de ville et marché indien
- HLUHLUWE:
Gooderson Dumazulu Traditional Village
- HLUHLUWE:
Safari matinal dans la Réserve
Menu AFRIQUE AUSTRALE
Etape précédente: région du CAP
Etape suivante: SWAZILAND
Dimanche après-midi 12 février
Quelques mots sur DURBAN
En 1497, les Portugais avaient trouvé ici un port alors appelé Port Natal. En 1832, on n'y comptait que 30 résidents blancs. Ancienne capitale de la colonie et de la province du Natal, elle a été détrônée par la modeste ville de Pietermaritzburg (220 000 habitants) suite à la fusion des deux provinces mais DURBAN est la capitale économique de la province Kwazulu-Natal. La métropole compte 3,5 millions d'habitants (le tiers de la population de la province). C'est le plus grand centre de l'océan Indien et le plus grand port d’importation et d’exportation d'Afrique du Sud et on y trouve une unité de construction automobile du japonais Toyota. C'est aussi une ville portuaire avec sa dureté, ses dockers, ses marins en goguette, ses bars louches et la prostitution ...
Après la visite du centre de Cape Town, transfert vers l'aéroport pour le vol vers Durban. Nous avons le temps car le vol est annoncé avec un retard d'une demi-heure soit pour 18H. C'est un vol British Airways assuré par la Comair. Peu après le décollage, on a une superbe vue sur l'extrémité sud-est de False Bay, (à 30 km au sud-est de la ville), au-dessus du littoral rocheux découpé de Hottentots Holland Mountain et de Kogelberg Nature Reserve. Le vol dure environ 2 heures et finalement la moitié du retard se trouve rattrapé puisque l'on arrive à destination à 19H50 au nouvel aéroport situé au nord de la ville.
Nous sommes accueilli par Siaka (d'African Eagle) qui sera notre guide jusqu'à Johannesburg (dont il est originaire tout comme Freddy, notre sympathique chauffeur). Un personnage original, s'exprimant bien et exigeant discipline et attention (à la mode des instituteurs d'autrefois). Changement radical avec le fonctionnement approximatif de Michèle, au Cap. Il nous met dans l'ambiance avec ces propos: «Au Cap, c'était comme chez vous mais ici, c'est la véritable Afrique avec son lot de saleté et d'insécurité». Et son amusant tic langagier s'esquisse «Ici, c'est comme ça !».
Nous nous installons à l'hôtel Balmoral (Gran Raya) 3* à 21H (adresse: 125 O R Tambo Parade) comportant 95 chambres et proche du quartier des affaires et des affaires, du centre international de congrès, de la plage (dont on ne profitera pas)... Siaka nous dissuade fermement de faire une balade nocturne dans le quartier après le dîner.
Lundi 13 février
Départ matinal à 7H30 pour une journée qui débute par un petit tour de ville. Après être passé du côté des docks et devant le siège du syndicat des mineurs (National Union of Mineworkers), nous allons vers le centre ville en passant devant l'Hôtel de ville (City Hall) et près de la Poste centrale (Durban Main Post Office).
Puis nous nous arrêtons pour visiter le Victoria Street Market également appelé Bertha Mkhize Street Market, le marché indien. L'édifice est couvert par 11 coupoles et abrite 120 éventaires avec leurs effluves d'épices et d'encens. Autres odeurs dans le pavillon situé de l'autre côté de la rue, le marché au poisson et à la viande dont peu d'étals sont encore ouverts car il n'est pas 8H...
Non loin, on peut voir l'église presbytérienne NG Kerk en brique rouge. Nous poussons jusqu'à la Juma Masjid aux dômes dorés, la plus grande mosquée de l'hémisphère sud construite en 193o dans un style indo-islamique.
DURBAN, église presbytérienne NG Kerk.
Nous quittons la ville en direction du nord, et l'occasion de voir encore une fois que les riches se protègent en clôturant leur demeure avec des rangées de fils électriques ou avec des spires de barbelés acérés...
en passant près du Hilton et du superbe stade Moses Mabhida Stadium (capacité de 85 000 spectateurs) inauguré en 2009. Le paysage devient rapidement champêtre avec des hameaux aux petites maisons couvertes de tôles ou de tuiles. Siaka nous fait observer que la forme circulaire des huttes traditionnelles a été remplacée par un plan rectangulaire, à l'exception d'une hutte réservée aux ancêtres, souvenir de l'ancien habitat tribal nommé umuzi.
De DURBAN vers HLUHLUWE, hameau typique.
Nous franchissons bientôt la Mdloti River puis une région avec des boisement de pin qui sont exploités comme le montrent les longs chargements de bois. Puis nous allons nous arrêter un petit moment devant les étals coopératifs où sont présentés quantité de fruits appétissants et bon marché: mangues, bananes, ananas... (6 petits ananas pour 20R soit 1,5€) ainsi que des objets utilitaires en poterie, des ruches en vannerie.
HLUHLUWE, Gooderson Dumazulu Traditional Village
Il est bientôt 13H et nous avons parcouru 250 km. Le ciel est voilé mais il fait très chaud (30°).
Nous déjeunons au Gooderson Dumazulu Lodge & Traditional Village près de Hluhluwe, un lieu au nom imprononçable (prononcer [chlou-Chlou-wi]).
Après le repas, accueil par les zoulous (de "ama zoulou", le "peuple du ciel"). Nous visitons le village reconstitué ou krall, terme déformé du portugais curral qui désignait un enclos à bétail entouré d'une palissade d'épineux.
Un jeune zoulou nous accueille en nous initiant aux salutations:
- Sawubona (Bonjour, à une personne)
- Sanibonani (Bonjour, à un groupe de personnes)
- Unjani ? (Comment allez-vous ?)
- Ngiyaphila /Ngithokozile (Je vais/suis bien)
- Ngiyabonga (Merci)
- Yebo (Oui)
- Cha (Non)
HLUHLUWE, Gooderson Dumazulu Lodge Traditional Village.
DE DROLES DE ZOULOUS !
Les zoulous, tout comme les Basotho, Xhosa, Swazi et Matabele, sont issus de la peuplade ngoumi jadis venue d'Afrique centrale. L'actuel président sud-africain Jacob Zuma est d’origine zouloue.
Le pays zoulou conserve certaines de ses traditions. Précisons que ce fut un royaume indépendant jusqu'en 1879 avant d'être inclus dans l'Afrique du sud où ses monarques ont pu conserver un pouvoir coutumier. Egalement, les zoulous gardent toujours leurs chefs coutumiers et restent très attachés à leurs cérémonies traditionnelles pour lesquels ils revêtent les parures de leurs ancêtres en peaux d’animaux sauvages.
L'actuel roi, Goodwill Zwelithini kaBhekuzulu (né en 1948), règne depuis 1971. Comme la polygamie est une tradition, il en est à sa sixième épouse, chaque épouse vivant dans un palais construit à grands frais sur le budget de la province Kwazulu-Natal (5 millions d'Euros).
Le village zoulou typique regroupe à l’intérieur d’une enceinte circulaire plusieurs huttes ayant la forme de ruches, autour d’un enclos fermé par une palissade où le bétail passe la nuit. La plus grande est celle de la grand-mère, qui tient un rôle prépondérant dans la vie du village, juste à coté celle du chef de famille, puis de part et d’autre du centre du village, celles de ses différentes épouses...
A l’entrée du village, sur la gauche, se trouve la hutte des filles et à droite celle des garçons, prêts à défendre le village si besoin. Le stockage du grain se faisait dans des huttes sur pilotis pour protéger le maïs et le sorgho des rongeurs. La majeure partie des Zoulous aujourd’hui sont cultivateurs mais traditionnellement la grande richesse, c’est le bétail. C’est la famille du marié qui offre la dot à celle de la mariée, en têtes de bétail. Pour avoir une femme, il faut verser une dot qui généralement est de 11 vaches (mais ici elle est de 15), dix pour ses parents et une (sacrifiée) pour la fête. Si la jeune femme a déjà un enfant ou est enceinte, la dot est réduite à 3 vaches car une grande importance est accordée à la virginité.
Après ce moment folklorique, nous franchissons l'entrée du village constitué d'une petite dizaine de huttes. On le parcourt en assistant à quelques démonstrations des forgerons, de guerriers avec leur sagaie courte (iklwa) pointe longue et acérée et leurs boucliers en peau de boeuf renforcé par un un long bâton qui lui sert de poignée. Ces boucliers sont décorés dans leur extrémité supérieure par des ornements qui indiquent le clan. Démonstration aussi de port de lourdes jarres par les femmes qui ont l'air de s'ennuyer mortellement. Puis c'est la visite à la vaste hutte qui héberge à la fois la femme sorcière/astrologue ou sangoma et le guérisseur/herboriste ou inyanga. La première peut deviner le mal dont on souffre puis, cela étant déterminé, le guérisseur délivre la potion adaptée au traitement... Siaka indique que 80% des Sud-africains consultent le sangoma au moins trois fois par an...
Il y a bientôt deux heures que nous sommes dans "le village" et cela se termine par des chants et des danses. Ici les jeunes filles dansent vêtues alors que dans certains autres villages, elles sont en mini pagne de paille et les seins nus. Pendant le spectacle, on fait circuler dans nos rangs un bol en terre cuite rempli d'un liquide indéfinissable, jaunâtre et trouble, qui serait sans doute une bière de sorgho (Umqombotha ou Utshwala). Mais comme dit l'expression "il y a loin de la coupe aux lèvres" si bien que le niveau ne baissait guère en passant de main en main.
On apprécie tout particulièrement la prestation d'un petit garçon de 4 ou 5 ans qui a parfaitement intégré le rythme et le mouvement. Etrange d'ailleurs qu'il n'y ait ici que cet enfant (en admettant que les plus grands soient scolarisés).
HLUHLUWE, Gooderson Dumazulu Lodge Traditional Village.
Une demi-heure plus tard, à 17H30 nous sommes dans nos chambres après un long parcours pour y parvenir tant est vaste le parc du Zulu Nyala Heritage Safari Lodge3* (adresse: Ngweni Road à Hluhluwe). Certains bungalows ont vaguement l'allure de tentes avec un surtoit en toile verte. L'établissement remonte aux années 1940 mais il a été complètement restauré après son acquisition en 1996 par les propriétaires actuels. On peut apercevoir des crocodiles dans un trou d'eau mais heureusement il est enclos. En revanche, il n'est pas rare que des animaux plus paisibles viennent rendre visite tels que impalas, nyalas, warthogs, blesboks ou zèbres... Justement, à la nuit tombée, au moment de dîner, on a la surprise de tomber sur un couple de zèbre venus paitre tout à leur aise.
HLUHLUWE, Gooderson Dumazulu Lodge Traditional Village.
Matinée du mardi 14 février
HLUHLUWE, safari matinal dans la Réserve
Là c'est un départ vraiment très matinal à 5H30 pour un safari-photo d'un peu plus de deux heures en 4x4 dans la Réserve Zulu Nyala d'Hluhluwe de 2000 hectares (celle d'Hluhluwe-Umfolozi couvre 964 km²soit 96 000 hectares), petite mais très bien pourvue et l'un des rares endroits où sont préservés des rhinocéros dans un superbe paysage vallonné. En revanche les lions en sont absents et il n'y a qu'un couple de léopards et quelques éléphants.
Outre Erika notre chauffeur-ranger, nous sommes 9 passagers dans le véhicule (notre groupe de 35 est donc réparti dans 4 véhicules).
La piste que nous empruntons longe la clôture qui entoure le parc et notre première rencontre avec la faune est celle d'une girafe en liberté de l'autre côté de la clôture. A en juger par ses cornes, c'est un mâle comme on nous l'apprendra. Il n'y pas un quart d'heure que l'on roule et on tombe sur un guépard carrément couché en travers de la piste. Un vague regard vers nous puis c'est une série de roulades comme on le voit souvent faire par les chats. Le petit spectacle dure 3 minutes. Bêtement, je n'ai pas l'idée d'en faire une petite vidéo. L'animal tel un grand chat haut sur pattes finit par se lever et à partir en passant nonchalamment près du 4x4, réservant son énergie pour la chasse lorsqu'il pousse des pointes à 110-120km/h car c'est l'animal le plus rapide (mais sur une brève durée). Les collègues des autres véhicules plus en arrière le verront quelques minutes après perché sur un poteau.
HLUHLUWE, guépard au milieu de la piste lors du safari das la Réserve.
On aimerait tant pouvoir descendre pour aller caresser ce superbe animal. A propos du comportement étonnant des guépards par rapport aux visiteurs de parc, voici un lien vers une vidéo extraordinaire qu'on eut la chance de réaliser d'autres visiteurs.
Nos rencontres suivantes sont avec un couple de girafes puis un couple de zèbres. Et nous arrivons sur nos premiers BIG FIVE ou plus exactement, ce sont eux qui semblent arriver à notre rencontre. Il s'agit d'abord de rhinocéros noirs (Diceros bicornis). Ils sont menacés puisqu'il y a un siècle, on en comptait environ 850 000 alors qu'il n'y en a plus que 5 000.
Puis c'est un couple de rhinocéros blancs (Ceratotherium simum simum) de l'espèce qui a failli disparaître (une centaine en 1895 et plus de 20 000 aujourd'hui) qui coupent la piste à leur tour. Les rhinocéros dits "blancs" (une quarantaine dans cette réserve) sont gris tout comme les autres dits "noirs" mais ils s'en distinguent par quelques traits morphologiques (plus grande taille, corne plus longue, port de tête plus bas), par leur moindre agressivité et par leur régime alimentaire à base d'herbe et non de feuillages (d'où le port de tête différent). D'ailleurs, peu après on les voit accompagnés de phacochères avec leurs marcassins.
HLUHLUWE, 1ers BIG FIVE: un rhinocéros ''noir'' dans réserve privée Zulu Nyala...
HLUHLUWE, 1ers BIG FIVE: puis deux rhinocéros ''blanc'' dans réserve privée Zulu Nyala...
Ce n'est qu'à ce moment là que mon appareil photo se met à dysfonctionner en mode "automatique" (surexposition malgré le mode intelligent... au fait, ne serait-ce pas dû au sable de Boulder's Beach près du Cap ?) et qui plus est, je me rends compte seulement maintenant qu'il est réglé en format ridicule 640x360 pixels. Pendant tout le reste du voyage son fonctionnement sera aléatoire par la suite tout en permettant heureusement de faire quelques petites vidéos, ce que je découvrirai par la suite... Quel dommage! Il va falloir que je compte sur les collègues pour suppléer...
Autres rencontres: avec un grand koudou mâle aux longues cornes spiralées. Puis ce seront nos seconds BIG FIVE, quelques buffles. Ces animaux n'ont rien de bovins placides. Leurs charges imprévisibles sont mortelles et même redoutées des prédateurs lorsqu'il y en a. Ce qui n'est pas vraiment le cas dans cette réserve.
Les élégants et sveltes impalas paissent tranquillement. En levant le regard, notre attention est retenue par des oiseaux bien différents perchés dans les arbres, un joli rollier au plumage multicolore et un couple de vautours. Arrivés près d'une mare, on y voit un hippopotame en train de se baigner. Pour finir, ce seront des gnous bleus à queue noire avec leurs veaux à la robe fauve et un koudou femelle. On a pu également apercevoir au cours de ces deux heures: une antilope naine dik-dik Madoqua, des singes gris cercopithèques. On n'a par contre pas vu de représentants des quelques dizaines de lions qui vivent par ici depuis 1958, pas plus que des éléphants éléphants implantés depuis 1981 à partir du Parc Kruger et dont l'effectif s'établit à environ 200 individus.
HLUHLUWE, 2nd BIG FIVE: les buffles dans réserve privée Zulu Nyala.
Bref, deux heures de riches découvertes. Cela nous a bien mis en appétit pour le petit-déjeuner.
Une centaine de kilomètres nous séparent du Swaziland. Une région restée assez naturelle où alternent espaces boisés et savane.
Nous serons au poste frontière Lavumisa-Golela en milieu de matinée.
______________________________________________________________
Lorsque la vidéo se déroule,
passer le curseur sur l'image pour afficher les boutons de contrôle.
Mpumalanga,
région du parc Kruger
- MALELANE, NELSPRUIT et HAZYVIEW:
Au sud du Mpumalanga
- Au parc KRUGER:
Journée de safari
- Blyde River Canyon:
Three Roundavels et Bourke's Luck Potholes
Menu AFRIQUE AUSTRALE
Etape précédente: SWAZILAND
Etape suivante: JOHANNESBURG...
Mercredi 15 février après-midi
Après avoir passé la frontière nord du Swaziland au poste Matsamo/Jeppe's Reffe à 11H30, nous traversons une région aux plantations de bananiers, manguiers, litchis... et des champs de canne à sucre.
MALELANE
Il est 13H lorsque nous arrivons à MALELANE (ou Malalane), une bourgade rurale de 3500 habitants. Nous nous rendons à la River House Guest Lodge pour déjeuner car tous les repas peuvent y être servis alors qu'antérieurement la maison d'hôtes (12 chambres) n'assurait que les petits-déjeuners (formule B&B). Excellent repas végétarien.
Le site parfaitement tranquille se trouve sur les berges de la Rivière des Crocodiles et une terrasse couverte dominant la rivière permet tout à loisir d'observer la faune. Pour notre part, nous y verrons un cobe (Kobus ellipsiprymnus) mâle appelé ici waterbuk, plusieurs hippopotames se baignent, nagent en grognant, plongent puis font surface avant de s'en aller paître sur la berge. Assez loin vers l'ouest, on aperçoit un groupe d'éléphants traversant la rivière. On attendra un peu pour les compter dans nos trophées Big Five car ils sont vraiment trop loin... En revanche, on ne verra pas de rhinocéros, girafes ou crocodiles... Bref toutes sortes d'animaux qui parfois viennent jusque dans le parc du lodge. On aimerait loger ici où les couchers de soleil sur la rivière doivent être superbes mais nous ne sommes là que pour nous restaurer.
La salle de restaurant est ornée d'un invraisemblable bric-à-brac et le repas est délicieux, notamment à base de légumes locaux.
MALELANE, hippos dans la Crocodile River.
NELSPRUIT, renommé en MBOMBELA
Un peu plus d'une heure de route et 70km plus à l'ouest, nous arrivons au jardin botanique Lowveld National Botanical Garden de NELSPRUIT. Le jardin voit converger la Rivière des Crocodiles et la Rivières Nels qui descend en cascade à l'ouest du jardin.
C'est le seul jardin botanique national de Mpumalanga, apprécié pour ses nombreuses espèces végétales (plus de 2000 espèces). On y trouve la plus grande collection de cycas d'Afrique et à ce titre, il constitue une banque de gènes pour ces espèces qui font penser à des fougères arborescentes. On y voit de grands arbres comme le baobab africain (Adansonia digitata). Des 8 espèces de baobabs, c'est la seule présente sur le continent africain (du Sénégal au Transvaal), alors que l'on en compte six à Madagascar et une autre en Australie. Autre curiosité, "l'arbre à fièvre" (Vachellia xanthophloea), il ne provoque pas directement la malaria mais il pousse généralement dans les zones marécageuses infestées de moustique vecteur du parasite. Outre les espèces de forêt humide, une section est consacrée aux succulentes, c'est-à-dire les plantes grasses.
MALELANE, Crocodile River dans le Jardin Botanique.
HAZYVIEW
Après une heure de visite, nous prenons la direction du nord sur environ 70-80km qui nous amènent à HAZYVIEW mais nous nous rendons à environ 10km de la localité ce qui nous fait emprunter une piste sur près d'un kilomètre pour arriver à notre hôtel Casa do Sol Hotel & Resort 4*. Sympathique et original, voire déplacé, puisqu'il s'agit d'une sorte de pastiche de village portugais, hormis la couleur des enduits qui est dans les tons jaunes. Sinon, on y trouve des ruelles pavées (de briques) tortueuses et pentues bordées de maisons basses couvertes de tuiles canal dites tuiles rondes ou tiges de botte.
Le jour baisse déjà lorsque nous nous installons dans notre maisonnette.
HAZYVIEW, Casa do Sol Hotel & Resort .
Arrive le moment du dîner prévu en extérieur. Le buffet est installé dehors (y compris le buffet à grillades), les tablées se sont formées et les commandes de boissons sont prises lorsque s'abat ce que l'on croit n'être qu'une grosse averse qui en fait sera un déluge persistant (durant prés de 40 heures), sans doute un gros reste du cyclone Dineo quia ravagé le Mozambique il y a tout juste une semaine. Le dîner s'improvise à l'intérieur de salles petites et démeublées (le mobilier étant installé dehors), les marmites chauffantes sont refroidies et trempées tout comme la viande à griller. Bref un dîner raté.
Après "le dîner", il faut se presser de regagner nos chambre sous une pluie drue, tellement drue que l'étanchéité des toits de tuiles sera prise en défaut et que certains voyageurs devront être déménagés en cours de nuit. Il y a matière à s'inquiéter pour la journée de safari du lendemain au Parc Kruger.
Jeudi 16 février
Journée de safari dans le PARC KRUGER
"Le Parc national Kruger (Kruger National Park) est la plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud. Il couvre près de 20 000 km², est long de 350 km du nord au sud et large de 60 km d'est en ouest, ce qui rend sa taille comparable à celle d'Israël ou à celle du Pays de Galles. Le parc porte le nom de Paul Kruger (1825-1904), homme d’État boer et président de la République sud-africaine du Transvaal, qui fut à l'origine de la création de la Sabie Game Reserve à partir de laquelle fut constitué le parc national en 1926. Le parc Kruger est situé dans le nord-est du pays, dans l'est de l'ancien Transvaal (actuels Mpumalanga et Limpopo). Il est bordé au nord par le Zimbabwe et à l'est par le Mozambique. Il couvre la plus grande partie du bas Veld oriental. Le parc Kruger est aujourd'hui regroupé avec le Parc national Gonarezhou au Zimbabwe et avec le Parc national Limpopo au Mozambique dans le grand Parc transfrontalier du Limpopo. Il a été également reconnu en tant que réserve de biosphère par l'Unesco en 2001"...
cf .Wikipédia
La pluie a cessé au petit matin mais tout dégouline encore d'eau et le ciel est bien gris. Sans doute une traine du cyclone Dineo comme indiqué plus haut mais heureusement le Parc est ouvert aux visiteurs ce qui n'était pas le cas la semaine dernière, car jeudi après-midi (9 février) toutes ses routes non goudronnées et plusieurs campements au nord de la réserve furent fermées en raison de fortes pluies. Pour le vendredi qui suivait, les services météorologiques sud-africains (SAWS) avaient encore placé l'extrême nord-est du pays, dans les provinces du Mpumalanga et du Limpopo, en alerte rouge pour de fortes précipitations et des risques d'inondations.
Départ très matinal à 5H30, munis de nos paniers petit-déjeuner pour rejoindre le camp des rangers EchoAfrica. Chaque 4x4 embarque 9 voyageurs. Notre chauffeur-ranger s'appelle Bernard.
Il arrive que lors de certaines journées de safari, certains 4x4 parcourent de 150 à 200 km dans ce vaste espace, grand comme les deux tiers de la Bretagne. Bien sûr, en raison de cette étendue, les axes principaux sont bitumés car il n'y a pas que des pistes de terre.
A 6H nous sommes sur les pistes et rencontrons rapidement un troupeau d'impalas, quelques mâles (à cornes) et un groupe de femelles. Un lycaon (Lycaon pictus), une espèce de chien au pelage fauve tacheté surnommé "loup peint".
Bientôt nous apercevons dans un fourré un gracieux félin, un léopard (Panthera pardus) qui malheureusement s'éloigne. Mais énorme coup de chance plus loin, un quart d'heure plus tard, nous voyons un autre LEOPARD, cette fois perché sur une grosse d'un arbre ou plutôt un arbre brisé et, de là, nous observe, regarde ailleurs, fait sa toilette de gros chat... A la différence du guépard, l'animal est plus massif et se distingue par des taches sombres en forme de rosettes et non de points semés sur un fond jaune chamois. Et dire qu'une fois encore j'ai oublié de faire une vidéo...
C'est notre 3ème BIG FIVE ! Quelle chance car tous les autres 4x4 ne le verrons pas.
KRUGER, le 3ème BIG FIVE: le léopard.
Plus loin à nouveau des impalas femelle puis un kudu femelle. Notre véhicule grimpe sur une petite éminence où l'on découvre un petit groupe de buffles, des taureaux. Nous avions déjà rencontré ces Big Five dans la réserve d'Hluhluwe. Cet animal puissant et grégaire craint peu les prédateurs. Exceptionnellement lorsqu'un buffle est tué, sa carcasse sera le repas d'une demi-douzaine de lion, d'une quinzaine de hyènes et les restes conviendront à une quarantaine d'oiseaux charognards.
Moins imposants, sont quelques singes grivets ou vervets (Chlorocebus aethiops pygerythrus surtout présents en Afrique de l'est) et sur la piste une vipère heurtante (Bitis arietans), un serpent venimeux. Le ciel n'est plus simplement gris mais est devenu sombre et l'on affronte maintenant un crachin tel que les Bretons en connaissent. Bernard en est réduit à distribuer des grandes capes car la bâche de toit du véhicule est insuffisante pour nous protéger à cause du vent qui fait rentrer la pluie. Pires conditions pour prendre des photos et pour les appareils eux-mêmes: l'eau après le sable (de Boulder's Beach, au début du circuit). Il semble que notre radio fonctionne mal et le ranger ne garde pas le contact avec ses collègues. Cela pourrait être ennuyeux car ils se transmettent des infos.
C'est dans cette ambiance que nous rencontrons nos 4ème BIG FIVE, quelques éléphantes et leurs "ados". Au bord de la piste, se nourrissant de feuillages tendres, ces éléphants marquent une totale indifférence à notre présence toute proche.
KRUGER, nos 4ème BIG FIVE.
C'est déjà bien humides, malgré nos capes, que nous allons petit-déjeuner sur l'aire de repos, Rest Camp de Skukuza. Tant bien que mal nous trouvons un endroit pas trop trempé pour nous installer avec nos paniers-repas que nous nous dépêchons d'engloutir car le crachin redouble. Maudit cyclone !
C'est reparti. Petits animaux pour commencer: tortue à carapace jaune et petit crabe de terre. Notre ranger et quelques autres rangers d'autres sociétés de safaris semblent avoir espoir de nous faire trouver le plus célèbre des Big Five, un lion, sur un gros amas rocheux d’où il peut aisément surveiller les alentours. Bingo ! Encore faut-il que l'animal veuille bien descendre car il est bien éloigné et peut visible même avec les zooms. Il se lève effectivement puis disparaît hors de notre vue. Pendant un quart d'heure, le ranger tente diverses approches sur les pistes qui contourne ce rocher mais en pure perte. Nous sommes aussi dépités que lui. On se contentera d'un petit oiseau multicolore, le rollier à raquettes (Coracias caudatus) puis un grand échassier jabiru (Ephippiorhynchus senegalensis) noir et blancs au bec rouge curieusement recourbé. Après avoir aperçu dans les fourrés un grand varan gris, nous dérangeons un grand koudou (Tragelaphus strepsiceros) en train de pâturer.
KRUGER, rollier à raquette..
Ayant quitté depuis un moment une route bitumée, sans aucun autre 4x4 à l'horizon, nous roulons sur une piste de terre lorsqu'au loin nous apercevons... mais oui c'est bien ça, un lion voire deux, couchés au bord de la piste. 5ème BIG FIVE, les LIONS, le top du top en somme.
Nous approchons au ralenti et à trois mètres tout au plus, nous arrêtons face à un magnifique couple de lions, le mâle veillant sur sa lionne couchée contre son flanc. Bernard qui garde la main sur la clef de contact nous rappelle les consignes: pas de bruit, pas de mouvements brusques, rester assis. Un repos paisible si ce n'est que le lion alterne les moments où il est yeux clos et ceux où il nous observe mine de rien.
Parc KRUGER - le lion veille...
C'est alors qu'une collègue commet une double imprudence. Pour prendre une photo, elle se lève et à bout de bras brandit sa grande tablette à rabat blanc pour saisir "la photo du siècle". Le lion se lève aussitôt et en agitant vivement la queue, il brandit la patte gauche dans un geste menaçant et en rugissant. De surprise et de peur j'avoue, j'ai mal cadré les photos faites sur l'instant et forcément une fois encore je n'ai pas eu le réflexe de faire une vidéo (qu'il aurait d'ailleurs fallu lancer plus tôt). Promis, on ne m'y reprendra plus !
La lionne qui s'en remet à son protecteur de lève à son tour tranquillement. Les choses vont en rester là. Heureusement car je me trouvais le plus proche, à 3 mètres environ. S'ils n'avaient pas mangé à leur faim pendant leur chasse nocturne, je me demande s'ils n'auraient pas tout bonnement pu sauter dans notre 4x4 avant que le ranger ait eu le temps de redémarrer même s'il a avait bien pris soin de garder la main sur la clef de contact.
Nous redémarrons pour faire demi-tour un peu plus loin et nous en sommes quitte pour un sévère rappel des consignes qui a mon goût ne sont pas assez strictes: pourquoi ne pas demander de couper le son du pseudo-déclic des appareils numériques et, pour le moins, carrément interdire l'usage de ces envahissantes tablettes? On ne plaisante pas avec ces grands fauves et il peut même arriver des accidents avec des rangers. Les 4x4 ne sont pas fermés latéralement. Il ne faut pas l'oublier...
Nous repassons à hauteur des fauves. Nouvel arrêt: les lions se calment vite. Deux minutes plus tard, ils se recouchent au même endroit, Madame d'abord puis Monsieur qui, pour lui faire passer toutes ces émotions, lui prodigue des mamours en la léchant. Superbe tableau pour conclure. Nous serons les seuls à avoir été ainsi comblés, les autres 4x4 n'ont pas rencontré de lion..
KRUGER, la paix est revenue.
Après cet épisode mémorable, levons la tête vers un couple de touraco (Corythaixoides concolor) ressemblant à des tourterelles. Puis nous rencontrons une éléphante qui, curieusement, semble solitaire.
Peu après l'heure de midi, retour au camp de Skukuza pour prendre un déjeuner bien mérité et se réchauffer à l'abri.
A 13h15, c'est reparti et cette fois ce n'est pas du crachin mais une bonne pluie couchée par le vent. Nous sommes presque aussitôt trempés comme des soupes malgré nos capes (la transpiration nous mouillant aussi par l'intérieur). Nous observons malgré tout un couple de zèbres, un couple de girafes, des vautours, un éléphant solitaire, un couple de hyènes tachetées (Crocuta crocuta), un couple de jabiru. Ce sera un bien maigre "tableau de chasse" pour plus de deux heures de piste car par ce type de temps-là, même les animaux cherchent à s'abriter...
Sous la pluie, nous rentrons trempés à la Casa do Sol où il pleut tout autant. On peut être assurés que le repas ne sera pas en plein air tout à l'heure.
Le parcours du kilomètre de piste aboutissant à l'hôtel sera laborieux car la voie ne permet le passage que d'un véhicule alors que nous croisons des grosses berlines de quelques hautes personnalités qui rentrent d'un séminaire qui s'est tenu à la Casa. Hé bien, imaginez que malgré la masse de grand bus, ces voitures vont bloquer le passage pendant plus de cinq minutes avant de daigner se ranger dans des emplacements prévus pour se croiser. Si le bus avait voulu s'écarter, c'était le renversement assuré en contrebas.
Nous mettons à profit la fin d'après-midi pour nous réchauffer, une douche y contribuant efficacement.
Il s'avère que les pensionnaires sont moins nombreux que la veille et l'on nous a installés pour dîner en haut du "village", dans une salle utilisée pour des conférences. La pluie continue de tomber...
Vendredi 17 février, matin
BLYDE RIVER CANYON: Three Roundavels et Bourke's Luck Potholes
Départ à 7H30, toujours sous une pluie soutenue. Une pluie qui fait sortir les petits crabes de terre à la Casa do Sol...
Nous nous dirigeons vers le nord par des routes montagne en bordure du massif du Drakensberg. La météo ne permet pas d'admirer cette région forestière et les magnifiques lys blancs et arums sauvages... D'ailleurs cette journée ne laisse guère de marge pour flâner: 580 kilomètres à avaler. Donc pas le temps de passer par la route de cascades (entre Sabie et Graskop), ni pour les anciennes mines d'or de Pilgrim's Rest.
Nous avons cependant au programme l'excursion au site de Blyde River Canyon où nous parvenons à 9H. La visite se fera au pas de course, enveloppés de vêtements imperméables et protégés par des parapluies dont les bourrasques de vent ne tarderont pas à avoir raison. Le seul avantage, il n'y a pas foule.
Nous commençons par les chutes d'eau Bourke's Luck au confluent de la Blyde ("joyeuse") et de la Treur ("triste"). La cascade et les tourbillons se forment sur la Treur avant qu'elle conflue avec la Blyde. Les tourbillons de galets que l'eau entraîne ont creusé de grandes et profondes marmites de géants dans la roche rouge, des grès tabulaires sub-horizontaux du Wolkberg. Au XIXe siècle, des prospecteurs en tirèrent beaucoup d'or, d'où "la Chance de Bourke". Siaka nous précise que le débit de la rivière peut être beaucoup plus considérable car il a vu l'eau atteindre le niveau de la passerelle.
BLYDE RIVER CANYON, Bourke's Luck Potholes.
Nous nous rendons à quelques centaines de mètres de là pour arriver à un point de vue sur trois curieuses collines de l'autre côté de la vallée et dont la silhouettes évoque les huttes traditionnelles ce qui est à l'origine de leur nom de Three Roundavels. Elles se sont formées grâce à une couche dure de quartzite sous laquelle des roches plus tendres ont été érodées. Egalement, la vue porte sur le lac Blydepoort Dam dont la couleur jaunâtre témoigne de l'intensité des pluies qui se sont abattues sur la région. Malgré tout, nous avons passé près d'une heure et demie sur le site.
BLYDE RIVER CANYON - les Three Roundavels et le lac Blydepoort Dam.
______________________________________________________________
Lorsque la vidéo se déroule,
passer le curseur sur l'image pour afficher les boutons de contrôle.
Gauteng,
région de Johannesburg
- PRETORIA
- SOWETO
Menu AFRIQUE AUSTRALE
Etape précédente: la région du Parc Kruger
Etape suivante: ZIMBABWE, Chutes Victoria
Vendredi 17 février après-midi
Le ciel s'éclaircit enfin dans la région de plaine aux environs des localités de Belfast et de Middleburg, à la limite occidentale de la province de Mpumalanga. Des champs dont on n'aperçoit pas la limite sont couverts de maïs arrivant à sa taille maximale. D'ailleurs on s'arrêtera déjeuner dans une ferme afrikaner de 17 000 hectares dont 11 000 ha de maïs. Mais pour Siaka, ce n'est pas une "grande" ferme ni un "riche" fermier... Certaines fermes font 40 000 ha.
Rappelons qu'en 1994, 87% des terres arables d'Afrique du Sud appartenaient à des fermiers blancs. L'objectif de la réforme agraire alors mise en place était de redistribuer 30% des terres aux populations noires d'ici 2014 (objectif repoussé à 2025), l'État sud-africain rachetant les propriétés au prix du marché pour les redistribuer selon le principe du volontariat. Depuis 1996, seulement 15% des terres ont été redistribuées.
Déjeuner dans une ferme afrikaner
Notre guide Siaka nous dresse un portrait panégyrique du propriétaire, un "blanc social" dont personne n'attend qu'il cède ses terres pour qu'elles soient redistribuées. Il emploie des centaines d'ouvriers Ndébélés qui vivent sur l'exploitation où ils disposent d'une école et d'un centre d'apprentissage, équipements ouverts aux noirs des environs. Le propriétaire dispose d'hélicoptère et d'un petit avion pour se déplacer.
Le restaurant The Corn & Cob , "L'Epi de maïs" (adresse: Kopermyn Farm, 1050) reçoit des groupes de touristes, aujourd'hui nous sommes les seuls, et des évènements festifs dans une grande salle au décor colonial.
Après le repas, petit tour au village ndébélé reconstitué pour les touristes. Quelques femmes y sont employées avec leur costume traditionnel aux couleurs tranchées, tout comme les palissades aux motifs géométriques. Dans cette société polygame, l'apprêt et la peinture des façades en torchis des maisons est de la seule responsabilité des épouses.
Les habitudes vestimentaires chez les Ndebele sont extrêmement codées. Le vêtement signale un statut ou un âge social et chaque nouvel accessoire ajouté ou retiré est la marque d’un pallier franchi. Dans ce village, le code vestimentaire se complique encore avec le port de longs rubans multicolores, soit accroché à la coiffe et tombant au milieu du dos, soit très long et trainant au sol passé à l'avant de la coiffure et pendant de part et d'autre du visage. Un code que je ne puis expliquer...
Au Corn & Cob (Kopermyn Farm) - reconstitution de village ndébélé.
DE DROLES DE NDÉBÉLÉS !
L’histoire de ce peuple fut un long fleuve tranquille. Elle charrie des événements d’une rare violence auxquels les ndebele ont toujours fait face dignement, par les armes et par l’art. Un différent entre le grand Shaka et un de ses lieutenants serait à l’origine de la création du groupe. Un bataillon de guerriers quitte le Kraal central et migre plus au Nord vers la région du Transvaal où il s’installe vers 1600.
Après avoir résisté farouchement aux fermiers Boers qui convoitaient les terres, ils sont défaits en 1837 et réduits en esclavage sur leur propre territoire. L’expansion britannique va s’avérer une ère de nouvelles révoltes réprimées dans le sang. En 1877, les grandes déportations commencent. Le régime de l’Apartheid officiellement institué en 1948 finira de briser l’unité physique du groupe. Dans le cadre de la politique d'apartheid, les Ndébélés du Transvaal-Sud furent cantonnés dans un bantoustan autonome qui leur fut dédié, appelé KwaNdebele.
Les habitudes vestimentaires chez les Ndebele sont extrêmement codées. Le vêtement signale un statut ou un âge social et chaque nouvel accessoire ajouté ou retiré est la marque d’un pallier franchi. Les femmes portent des parures pouvant atteindre 25kg. Jusqu’au mariage, la jeune fille arbore une tenue légère et relativement "sexy" (qu’on retrouve chez les cousins Zulu et Xhosa) et qui consiste en une simple jupette perlée et un collier- bustier lui aussi en perles de verre. Durant sa période d’initiation elle orne ses chevilles d’Isigolwani, les magnifiques cerceaux colorés recouvert de perles de verre. Ces perles sont utilisées aussi pour décoré les poupées coniques ndébélées.
Les anneaux de cuivre perlés s'empilent autour du cou et de la taille, leur nombre correspondant à la réputation de la santé sexuelle de l'époux et elle s'en parera aussi en quantité les poignets et les chevilles pour témoigner de son attachement. La naissance du premier enfant, est signalée par le port d’un "tablier à 5 doigts".
Une fois qu’elle intégrera le toit de la maison que son époux lui aura construite, la jeune femme pourra enrichir sa panoplie du fameux Idzila, le collier à spirales en laiton qui vaut aux Ndebele de partager avec les femmes Kayan de Birmanie, le surnom de "femmes girafes".
Peu après être repartis, nous entrons dans la province du Gauteng ("lieu de l'or") et une heure et demie de route plus tard, nous atteignons les faubourgs de JOHANNESBURG. On aperçoit des dizaines de terrils aurifères qui sont retraités avec les techniques modernes pour en extraire l'or restant.
Quelques mots sur JOHANNESBURG
Ville minière à 1750 mètres d'altitude, située sur le gisement aurifère du Witwatersrand, fondée en 1886 au Transvaal, Johannesburg comptait alors une proportion de 24 hommes pour une femme...
C'est l'actuelle capitale de la province de Gauteng, la plus riche du pays (37% du PIB national) et est parfois considérée, à tort, comme la capitale de l'Afrique du Sud mais elle est bien de fait la capitale économique du pays. Elle abrite ainsi la bourse d'Afrique du Sud et la cour constitutionnelle y a son siège. Le maire élu en 2016 est un entrepreneur membre du parti Alliance démocratique.
L'agglomération de Johannesburg-Pretoria est l'une des trente plus grandes régions métropolitaines du monde, avec plus de 12 millions d'habitants (85% de noirs), la municipalité de Johannesburg y contribuant pour 4,5 millions d'habitants. Comme Durban, c'est une ville peu accueillante au tourisme débonnaire. Pour notre part, on la contournera sans la visiter, en apercevant seulement les buildings du centre ville qui lui donnent un petit air de Manhattan. Notre guide nous précise que le gouvernement a entrepris une action pour redynamiser ce centre que les entreprises avaient déserté.
Pour déposer le couple de Bourguignons dont le circuit s'achève aujourd'hui, nous devons d'abord aller à l'aéroport O. R. Tambo (Oliver Reginald Tambo était un homme politique d’Afrique du Sud, militant de la cause anti-apartheid et président du Congrès National Africain, l'ANC). C'est le plus important aéroport d'Afrique pour le trafic passager avec plus de 18 millions de personnes. La ville dispose de trois autres aéroports.
Après cela, nous passons près d'un grand casino-hôtel "The Emporium" et "Peermont D'oreale Grande". C'est d'ailleurs dans une partie de ce complexe où nous logerons demain. En attendant, nous poursuivons notre chemin vers la grande métropole pour aller loger au Indaba 4*, un vaste ensemble hôtelier (260 chambres) du secteur de Fouways à Sandton, un faubourg résidentiel au nord-ouest de Johannesburg, non sans avoir aperçu ailleurs des quartiers de bidonvilles.
Dîner avec buffet de grillades avec un énorme choix: saucisses de porc, volaille ou boeuf (trop sèche à mon goût), côtes d'agneau, escalope de crocodile (texture entre le poulet et le poisson), steaks d'impala, kudu, springbok, reedbuck, autruche... triste fin pour certains de ces animaux parfois sympathiques, même si pour se donner bonne conscience on peut penser qu'ils proviennent d'élevages ou de chasses autorisées. N'oublions pas viande séchée biltong (de boeuf ou autres animaux) et bobotie (viande hachée, épicée et gratinée). Mais ambiance africaine bruyante avec un groupe de musiciens avec djembés et xylophones.
SANDTON Indaba hotel - buffet de grillades.
PRETORIA (surnommée "la ville de Jacarandas")
Samedi 18 février
Départ à 8H sous un ciel un peu gris, vers Pretoria située à une vingtaine de kilomètres au nord de Sandton. Bientôt, nous apercevons sur notre gauche sur une colline le massif Voortrekker Monument édifiée en l'honneur des afrikaners qui quittèrent la Colonie du Cap en 1830 pour échapper à la domination britannique. Il a été édifié en 1938, centième anniversaire de la bataille de Blood River menée contre les Zoulous en 1838 lors du Grand Trek.
PRETORIA, située à 1500 mètres d'altitude, cette ancienne capitale du Transvaal, est la capitale administrative de l'Afrique du sud. C'est une ville de 750 000 habitants. Le nom de la ville a été choisi en hommage à Andries Pretorius, un boer chef voortrekker, vainqueur de la bataille de Blood River.
Dans la ville aux rues bordées de 70 000 jacarandas, nous faisons une traversée rapide du centre (secteur de Church Square) où l'on peut apercevoir, le Palais de Justice, l'ancien parlement du Transvaal, l'église Réformée...
Nous nous dirigeons vers la périphérie est, dans le tranquille quartier d'Arcadia, quartier des ambassades, où, au sommet de jardins en terrasses, se dressent en forme d'hémicycle les bâtiments néoclassiques Union Buildings érigés en 1913 pour accueillir le parlement de la nouvelle Union sud-africaine. Chacune des deux ailes, symbolisant les populations boer et anglaise. C'est le siège de la présidence et du gouvernement. Mandela y fut intronisé en 1994. Sur la terrasse supérieure, on a une large vue sur la ville. Un grand monument commémoratif des soldats sud-africains incorporés dans la Force expéditionnaire britannique et morts lors des combats de la Guerre 1914-18 pendant les batailles de la Somme et des Flandres. Il est surmonté des statues de Castor et Pollux (les fils jumeaux de Zeus et de Léda dans la mythologie grecque) tenant une seule monture pour représenter l'Union. C'est une réplique de celui érigé au Bois Delville (commune de Longueval dans la Somme) pour commémorer les soldats tombés au combat lors de la bataille qui eut lieu du 14 juillet au 3 septembre 1916.
En contrebas, une statue de bronze de 9 mètres de hauteur (et pesant 4,5 tonnes) a été érigée en 2013 en mémoire de Mandela.
PRETORIA - Union Buildings:
avec la statue monumentale érigée en 2013 en mémoire de N. Mandela
Sur la terrasse inférieure, se dresse le moderne Mémorial de la Police construit en 1984 pour honorer les policiers morts dans l'exercice de leurs fonctions.
SOWETO
Nous reprenons la route, vers le sud, en direction de Soweto, à une bonne cinquantaine de kilomètres...
SOuth WEstern TOwnship devenu plus simplement SOWETO depuis 1963, fut créée au début des années 1950 pour recevoir exclusivement des populations noires ainsi mises à l'écart de Johannesburg dans le cadre de la politique d'apartheid.
Aujourd'hui, ce sont certains Blancs qui se mettent à l'écart comme par exemple dans la province du Cap-est où se crée une enclave privée de 2300 hectares dont sont chassés les Noirs auxquels les Blancs feront appel comme domestiques. Ils justifient cela en prétendant que 80000 Blancs ont été assassinés par des Noirs...
Cette banlieue de petites maisons de briques allait connaître un accroissement démographique considérable et proliférer sous forme de bidonvilles. La communauté internationale a découvert cette ville lors des "émeutes" de 1976 lorsque les écoliers noirs ont voulu s'opposer à l'enseignement obligatoire de la langue afrikaans comme langue d'enseignement. Une manifestation réprimée dans le sang, causant de 200 à 700 victimes. Aujourd'hui, environ 1,3 millions de personnes y vivent. Lorsqu'un secteur est aménagé avec des logements sociaux par le gouvernement au bénéfice de sud-africains pauvres, de nouveaux bidonvilles poussent plus loin.
La présence de populations originaires d'Inde ou d'Asie du sud-est est révélée par une imposante mosquée à 4 minarets dans le style saoudien...
SOWETO - un aspect de la ville...
Du bus, nous découvrons ces divers aspects de la ville, ici propre et rénovée, là délabrée... Ici d'aspect paisible, là plus inquiétante avec des clôtures très défensives...
Deux tours de refroidissement d'une centrale thermique qui polluait l'agglomération ont été livrées aux grapheurs et artistes de Street Art et une passerelle tendue entre leurs sommets permet de pratiquer le saut à l'élastique. Le mobilier urbain rappelle la Coupe du Monde de foot de 2010 avec des lampadaires ornés de ballons et des terre-pleins avec des vuvuzelas.
SOWETO - ...et un autre
Puis, arrivés dans le quartier Orlando West, nous allons marcher dans la rue Vilakazi. Soweto présente peu d'insécurité même si l'on y est un peu sollicité et c'est plus commode d'être accompagné par un sud-africain. Après être passé près de l'ancienne demeure de l'archevêque anglican Desmond Tutu (prix Nobel de la Paix en 1984), nous déjeunons au restaurant Sakhumzi. Quartier de restaurants avec des foules de rabatteurs plutôt oisifs...
Tout près de là se trouve la maison où vivait Mandela jusqu'à son arrestation en 1962. Une maison simple, en brique, construite en 1945. Mandela y est revenu pour quelques jours en 1990, après sa libération, et il en a fait don en 1997 pour qu'elle devienne un musée (droit d'entrée: 60 Rands). C'est le seul endroit au monde où deux Prix Nobel ont résidé dans la même rue (Mandela ayant eu cet honneur en 1993).
SOWETO - Mandela House (musée)
Nous poursuivons la visite en remontant la rue Vilakazi jusqu'à la rue perpendiculaire, Moema Street que nous prenons vers la droite. Cela nous conduit sur la place dominée par l'église anglicane de la Sainte Croix. Ici a été édifié le Mémorial Hector Pieterson en l'honneur de l'écolier de 12 ans tué lors des "émeutes" du 16 juin 1976. Les émeutes étaient en réalité une grève des cours dans l'enseignement secondaire accompagnée de manifestation gigantesque (20 000 élèves), prolongement du mouvement non violent de "la conscience noire" créé par Steve Biko (arrêté et tué en prison en 1977, héros du film " Cry Freedom" de Richard Attenborough sorti en 1987). Mais face à cette manifestation, le pouvoir déploya la force armée qui tira sur la foule. Hector fut la première victime dont le souvenir iconique est devenu universel. Cette photo de Sam Nzima le représente porté mourant dans les bras de Mbuyisa Makhubo, un autre écolier, aux côtés de sa sœur Antoinette (Tiny).
SOWETO quartier Orlando - Hector PIETERSON mourant
(photo de Sam NZIMA prise le 16 juin 1976)
Une des dernières séquences du film "Cry Freedom" est directement inspirée par la photographie. En 2001-2002, cette image qui rappelle les piétas de la Renaissance, a été reprise par le pionnier du Street Art, le niçois Pignon Ernest Pignon (sa première intervention dans un espace public date de 1966), qui a collé 200 sérigraphies éphémères représentant une mère portant dans ses bras un enfant malade du Sida dans le quartier de Kliptown à Soweto. Parallèlement, il a mené une action similaire dans le quartier particulièrement touché de Warwick à Durban.
Nous quittons Soweto par le quartier de Nasrec, en contournant Johannesburg par le sud ce qui nous permet de faire un arrêt photo devant le FNB (First National Bank) Stadium, immense soucoupe volante (surnommé "la calebasse") pouvant accueillir près de 100 000 spectateurs, un stade réalisé en 1987 et agrandi en 2007 pour la Coupe du Monde de foot de 2010. Le stade se trouve à côté d'une tour de refroidissement désaffectée et utilisée comme support publicitaire par la compagnie de télécommunications Telkom...
SOWETO quartier Nasrec - FNB Stadium...et un autre
Du périphérique ouest, nous avons une vue sur les gratte-ciel de Johannesburg (Penmor Tower construit en 1974, Transnet, Carlton Centre). A 16H, nous arrivons dans la zone aéroportuaire OR Tambo où se trouve notre hôtel, Peermont Metcourt 3* (248 chambres), une annexe de l'Emperors Palace.
Nos 16 compagnons de voyage qui ne font pas l'extension aux Chutes Victoria nous quittent pour aller prendre leur avion pour leur retour.
JOHANNESBURG - OR Tambo Airport. à l''Emperors Palace
Avant de faire la queue pour dîner "pharaonique" au Rosetta's (290 couverts, restaurant anciennement appelé "Queen of Nile") ouvert 24H/24, nous avons tout loisir de nous plonger dans l'ambiance assourdissante du casino voisin.
Dimanche 19 février
A 8H15, nous sommes 17 à partir pour l'aéroport dont un couple qui va rejoindre leur fils en Tanzanie et donc les 15 qui s'en vont aux Chutes Victoria. Vol British Airways (assuré par la Comair) de une heure quarante et arrivée à l'aéroport de Victoria Falls à 13H05, l'heure prévue. Vue sur la périphérie de Johannesburg et sur le paysage "encore" très boisé du Zimbabwe.
______________________________________________________________
MORAUTHELI