La modernité au milieu d'un empire de traditions... cartes du voyage début du récit... aperçu historique aperçu géographique documentation et crédits bon à savoir... premières images... votre avis... < > commencer la visite AUTRES VOYAGES... Etapes de notre circuit au JAPON : Passez la souris sur les villes et cliquez L'ouest de HONSHU Osaka, Himeji, Miyajima, Hiroshima, Kyoto et Nara NOTICE... Culture Passez la souris sur les villes et cliquez Le centre de HONSHU Fuji (Lacs Ashi et Kawaguchi-ko), Kamakura, Tokyo NOTICE... Religions Passez la souris sur les villes et cliquez Nikko et le Lac Chuzen-ji Rinno-ji, Tosho-gu, Taiyuin-byo, Futara-san, Akechidaira, Chutes Kegon NOTICE... Langue Passez la souris sur les villes et cliquez Tokyo et Nagoya Tokyo: Asakusa (Senso-ji), Musée Edo Tokyo Hakubustukan, Nagoya: une famille japonaise, visite du palais et du château NOTICE... Données sociales Passez la souris sur les villes et cliquez Les Alpes Japonaises et Kanazawa Mt Norikura, Takayama, villages de Ogimachi et de Sugaruma, Kanazawa (Omicho, Kazue-machi, Higashi, Kenroku-en et château, Naga-machi) NOTICE... WC japonais Sites, paysages, villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO repérés par le logo . Si nécessaire, merci de patienter quelques instants si nécessaire avant de cliquer sur des zones de la carte Merci de patienter quelques instants si nécessaire avant de cliquer sur des zones de la carte Passez la souris sur la carte pour naviguer ELEMENTS SUR L'HISTOIRE DU JAPON LE PEUPLEMENT INITIAL (jusqu'au VIIe s. avant J-C) L'histoire du peuplement de l'archipel est un sujet sensible et très controversé par les spécialistes eux-mêmes surtout s'ils sont japonais... Le Japon est peuplé depuis le paléolithique, depuis plus de 12 000 ans, au cours de la période Jomon. Ce peuplement a débuté avec l'arrivée du peuple indigène paléo-sibérien Aïnous, premiers habitants du Japon qui ont immigré dans l'archipel japonais au cours du paléolithique à partir de ce qu'il estime être l'Asie du Sud-Est grâce aux ponts de terre existant durant la glaciation de Würm qui s'est achevée il y a 11 500 ans. À la faveur du réchauffement climatique suivant la glaciation de Würm, les Aïnous sont restés isolés de l’Eurasie et ont développé une forme de culture fondée sur la chasse, la cueillette et la pêche qui a perduré jusqu’au début du XXe siècle. Ils connaissaient la poterie et seraient à l'origine des bases de la culture, de la langue et de la religion japonaise traditionnelles. Les premières vagues migratoires de l’ère moderne auraient débuté à partir du VIIe siècle avant notre ère, pendant la période Yayoi, et auraient repoussé aux marges les habitants issus de la première vague de peuplement. Cette fois-ci il s'agit de riziculteurs qui partageraient des origines communes avec les chinois Han et les Coréens27,28, voire avec des populations d'Asie du Sud-Est telles que les Yi, Hani et Dai. NAISSANCE DE L'EMPIRE ET INFLUENCE CHINOISE L'histoire du Japon remontant à l'Antiquité, il n'y a pas de documents précis sur les premiers empereurs. Seuls deux livres historiques d VIIIe siècles exposent la fondation du Japon, la mythologie japonaise et l'origine du premier empereur. Selon ces ouvrages, le premier empereur Jinmu qui a régné à partir du 11 février de l'an 660 avant J-C (quelle précision pour l'époque!), descendrai de la déesse japonaise Amaterasu. Avec ses 13 successeurs, il s'agit de personnages légendaires. En revanche, Ojin, premier empereur historique aurait accédé au trône vers 270 de notre ère. Ce serait l'époque où diverses principautés se seraient fédérées. L'empereur japonais est lui-même le prêtre suprême du shintô et personnifie des aspects divins. Bien après, le système d’écriture chinois, ainsi que le bouddhisme furent introduits durant les Ve et VIe siècles de notre ère par les moines bouddhistes chinois et coréens, amorçant une longue période d’influence culturelle chinoise. L'époque de Heian fait suite à la brève période Nara (710-794) et commence après le déplacement de la capitale du Japon à Heiankyō, aujourd'hui Kyōto, par l'empereur Kammu, qui cherchait à fuir l'influence des puissants monastères de Nara. Cette période est considérée comme un sommet de la culture japonaise. Les petits fermiers se placèrent sous la protection de puissantes familles de propriétaires terriens, qui de ce fait s'enrichirent et furent bientôt en mesure de recruter des armées privées, constituées de guerriers professionnels, les samouraïs. Les empereurs étaient les dirigeants symboliques, alors que le véritable pouvoir était le plus souvent tenu par les puissants nobles de la Cour, des régents du clan Fujiwara (du VIIIe siècle au milieu du XIe siècle) aux shoguns (généraux en chef des armées, à partir de 1192). Le Japon était dirigé par des samouraïs. L’apogée de l’autorité impériale se situe au début de l’époque de Nara (première partie du VIIIe siècle) et à la fin de celle de Heian, par le biais du système des empereurs retirés (fin du XIe siècle). En 1192, le shogun Minamoto no Yoritomo décida d’installer sa nouvelle capitale à Kamakura, y déplaçant du même coup le centre politique du Japon. C'était l'époque où les shoguns prenaient le dessus sur l'empereur (Mikado). Le gouvernement de Kamakura domina le Japon pendant plus d'un siècle, jusqu’en 1333. Lui succède l'époque de Muromachi qui s'étend entre 1333 et 1573. Pendant cette période, le Japon fut contrôlé par des shoguns de la famille des Ashikaga qui étaient installés à Kyōto. UNE FORTE RESISTANCE FACE A LA COLONISATION OCCIDENTALE (XVIe-XIXe s.) L'époque d'Edo ou période Tokugawa est la période qui commence vers 1600, avec la prise de pouvoir de Tokugawa Ieyasu lors de la bataille de Sekigahara, et se termine vers 1868 avec la restauration Meiji. Edo (ancien nom de Tokyo) en est la capitale. À partir du XVIe siècle, des commerçants venus tout d’abord du Portugal (1543), puis des Pays-Bas et d’Angleterre débarquèrent au Japon avec des missionnaires chrétiens. Pendant la première partie du XVIIe siècle, le bakufu (shogunat) Tokugawa craignit que ces missionnaires portugais fussent la source de périls analogues à ceux que subirent ses voisins aussi la religion chrétienne fut formellement interdite en 1635 sous peine de mort accompagnée de torture. Puis, en 1639, le Japon se ferma, cessant toute relation avec l’étranger, à l’exception de certains contacts restreints avec des marchands chinois et néerlandais à Nagasaki, précisément sur l’île de Dejima. Cet isolement volontaire de deux siècles dura jusqu’à ce que les États-Unis, avec le commodore Matthew Perry, forcent le Japon à s’ouvrir à l’Occident par la politique de la canonnière, en signant la convention de Kanagawa en 1854, après le pilonnage des ports japonais. En seulement quelques années, les contacts intensifs avec l’Occident transformèrent profondément la société japonaise. Le shogun fut forcé de démissionner et l’empereur fut réinvesti du pouvoir. L'époque d'Edo prit ainsi fin en 1868 avec la restauration du pouvoir impérial par l'empereur Mutsuhito et l'abdication du quinzième et dernier shogun, Tokugawa Yoshinobu. DE LA RESTAURATION MEIJI AU RÊVE DE PUISSANCE (1868-1945) La restauration Meiji mit en œuvre de nombreuses réformes. Le système de type féodal et l’ordre des samouraïs furent officiellement abolis et de nombreuses institutions occidentales furent adoptées (les préfectures). De nouveaux systèmes juridiques et de gouvernement ainsi que d’importantes réformes économiques, sociales et militaires transformèrent l'Empire en une puissance régionale. Ces mutations donnèrent naissance à une forte ambition qui se transforma en guerre contre la Chine (1895) et contre la Russie (1905). A l'issue de cette guerre, le Japon occupa la Corée (en 1910), Taïwan et d’autres territoires. La Première Guerre Mondiale trouve le Japon allié de la France. L'expansionnisme militaire nippon prit de l’ampleur au cours de l’ère Shōwa avec l’invasion de la Mandchourie en 1931 (renommée Mandchoukou, état vassal dirigé par Puyi, l'ancien empereur de Chine destitué par la nouvelle république de Chine en 1912) puis celle des provinces du nord de la Chine. En 1937, l’empire se lança directement dans une invasion de la Chine qui débuta avec le bombardement de Shanghai et de Canton, ce qui entraîna l'écrasement des forces du Guomindang. Selon les estimations, entre 150 000 et 300 000 Chinois furent exterminés lors du massacre de Nankin (Nanjing) par l’armée impériale japonaise. L’attaque de Pearl Harbor dans l’archipel d'Hawaï en 1941, visant à détruire une partie de la flotte de guerre américaine, déclencha la guerre du Pacifique et engagea l’Empire du Japon dans la Seconde Guerre mondiale au côté de l’Axe. De 1937 à 1943, le Japon agrandit dès lors encore son emprise jusqu’à occuper la Birmanie, la Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, la Nouvelle-Guinée, l’Indochine française et l’essentiel des îles du Pacifique. Ce gigantesque empire militaire, appelé officiellement "Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale", était destiné à servir de réservoir de matières premières. Les Japonais se sont livrés à un véritable pillage. Un fabuleux trésor serait resté jusqu'à aujourd'hui enfoui quelque part aux Philippines. Mais l’occupation de ces territoires fut surtout marquée par d’innombrables exactions à l’encontre des populations d’Extrême-Orient, crimes pour lesquels les pays voisins du Japon demandent toujours non seulement des excuses mais aussi des réparations aujourd’hui. Vous pouvez aussi cliquer L'inefficacité des bombardements des villes pour aboutir à une issue dans cette guerre (Tokyo en février, mars et mai 1945 avec plus de 100 000 victimes) et les carnages (combats au corps à corps, embrigadement et fanatisation des civils, suicides collectifs de civils, bombardements-suicides de navires par les kamikaze) notamment lors de la bataille d'Okinawa (pertes de 14 000 soldats alliés, de plus de 77 000 soldats japonais et de 50 000 à 150 000 civils), du 1er avril au 22 juin 1945, ne laissaient pas présager d'une fin rapide au conflit. En juillet 1945, face à la perspective de voir l'URSS entrer bientôt en guerre contre le Japon et à terme de l'envahir et face au refus du gouvernement japonais de capituler sans condition, l'Etat-major américain décida de recourir au bombardement nucléaire pour porter un coup décisif au moral de ses adversaires. Cinq villes (dont Kyoto placé en tête!) jusque là épargnées par les bombardement traditionnels étaient retenues, en vue de mesurer clairement les effets de ce type de bombardement. Hiroshima et Nagasaki furent les cibles bombardées à 3 jours d'intervalle, les 6 et 9 août 1945. Selon les Américains, il y eut 70 000 victimes à Hiroshima et 40 000 à Nagasaki. Pour sa part, le musée du mémorial pour la paix d'Hiroshima avance le chiffre de 140 000 morts, pour la seule ville d'Hiroshima. Le 8 août, l'URSS déclarait la guerre au Japon, commençait l'invasion des ïles Kouriles (un chapelet d'îles sur 1 200 kilomètres, au nord-est du Japon) puis le 9 août l'Armée Rouge commençait l'invasion du Manzhouguo (la Mandchourie, au nord-est de la Chine).. L’empereur Shōwa procéda finalement à la reddition de l’empire du Japon le 15 août 1945. Le traité de paix avec la Russie est toujours en négociation, en règlement du problème des îles Kouriles du Sud, occupées par cette dernière depuis la fin du conflit. LE NOUVEAU JAPON Après la défaite, le Japon, dont plusieurs des villes majeures ont été dévastées par les bombardements, est occupé par les troupes du Commandant suprême des forces alliées, MacArthur à partir du 28 août 1945. Celui-ci met en place le tribunal de Tokyo pour juger quelques-uns des dirigeants politiques et militaires de l’empire mais exonère tous les membres de la famille impériale ainsi que les membres des unités de recherche bactériologiques. Le pays demeura sous la tutelle des États-Unis jusqu’en 1951 (traité de San Francisco). Ceux-ci imposèrent une nouvelle constitution, plus démocratique (l'Empereur renonçant à son statut divin), et fournirent une aide financière qui encouragea le renouveau du Japon dans la crainte de voir se développer ici un terreau favorable au communisme. La clémence des vainqueurs à l'égard de certains criminels de guerre fut en large part un effet collatéral de la Guerre Froide qui opposait, dès lors, Allés et Soviétiques (notamment la Guerre de Corée de 1950-1953). L’économie se rétablit ainsi rapidement permit le retour de la prospérité dans l’archipel dont les Jeux olympiques de Tokyo et le lancement du Shinkansen en 1964 furent les symboles. Des années 1950 jusqu’aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Toutefois, ce miracle économique prend fin au début des années 1990, date à laquelle la "bulle spéculative immobilière japonaise" éclate, marquant le début de la "décennie perdue". Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (chute d’un gouvernement suite à une motion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d’origines humaine (attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995) ou naturelle (tremblement de terre de Kōbe, également en 1995). Actuellement, bien que la part du budget militaire soit relativement faible dans les finances de l’État, le Japon occupe la cinquième place dans le monde en chiffres absolus, mais l’importance de ce budget ne fait pas pour autant du Japon une grande puissance militaire. L'article 9 de la constitution japonaise interdit en effet le maintien d’une armée, le droit de belligérance et le lancement de toute opération militaire en dehors de ses frontières autre que dans le cadre de l’autodéfense. La "force d’autodéfense" japonaise est un corps militaire professionnel disposant de moyens techniques avancés. Les Forces japonaises d'autodéfense (FJA), souvent désignées sous le terme anglais de Japan Self-Defense Forces (JSDF), constituent de fait l'armée japonaise depuis 1954. Avec la guerre d'Irak en 2003, la Constitution a été aménagée pour pouvoir déployer des troupes hors de son territoire dans le cadre d’opérations à caractère strictement non militaire (reconstruction, aide humanitaire…). De la sorte, le Japon espère acquérir un rôle diplomatique plus en rapport avec sa puissance économique. Le 11 mars 2011, un grave séisme de magnitude 9,0, suivi d'un tsunami, frappe l'est du Tōhoku autour de Sendai, provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes 20 000 morts et disparus), de très graves dégâts dans toute la partie nord-est de Honshū sans oublier le gravissime accident nucléaire de Fukushima. Le Japon est une monarchie constitutionnelle. Régie par la Constitution de 1947, où l’empereur n’occupe plus qu’une place honorifique, tandis que l’essentiel du pouvoir politique est détenu par un parlement bicaméral, la Diète. Le pouvoir exécutif appartient au cabinet, dirigé par le Premier ministre, responsable devant la Diète. La Diète comporte une chambre basse ou Chambre des représentants et une chambre haute ou Chambre des conseillers. La vie politique a longtemps été dominée après la fin de l’occupation américaine par le Parti libéral-démocrate (PLD), à tendance conservatrice libérale, qui a fourni l’ensemble des Premiers ministres au pays de 1955 à 1993, de 1996 à 2009 et depuis 2012 avec le nationaliste et très conservateur Shinzō Abe qui voudrait remilitariser le Japon, au grand dam de la jeunesse japonaise. Une gymnastique contorsionniste puisque le Japon profite du "parapluie nucléaire" américain. Le Japon est engagé dans plusieurs conflits territoriaux avec ses voisins: avec la Russie sur les îles Kouriles (qui s’étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par la Russie quelques jours après la défaite du Japon, avec la Corée du Sud sur les rochers Liancourt, avec la République populaire de Chine et Taïwan sur les îles Senkaku (conflit territorial des îles Senkaku) et avec la République populaire de Chine sur la ZEE autour d’Okinotorishima. Le Japon est aussi confronté à un différend avec la Corée du Nord sur son enlèvement de citoyens japonais et sur ses armes nucléaires. cf. CHRONOLOGIE AUTRESVOYAGES... ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE DU JAPON Le pays est découpé en 47 préfectures, parfois appelés départements remplaçant les anciennes provinces, puis divisé en près de 1 800 municipalités. RELIEF Le Japon est scindé, d’un point de vue géographique et non pas politique, en huit régions (voire neuf, si la préfecture d’Okinawa n’est pas incluse dans celle de Kyūshū) qui sont du nord au sud: Hokkaidō, Tōhoku, Kantō, Chūbu, Kansai, Chūgoku, Shikoku et Kyūshū. Le Japon est un archipel de 6 852 îles (de plus de 100 m²) étendu sur plus de trois mille kilomètres de long, couvrant 377 915 km². Il est situé au large de la côte pacifique de l'Asie, bordé par la mer du Japon à l'ouest et l'océan Pacifique à l'est et s’étalant de la Russie (îles Kouriles) au nord à Taïwan au sud. Du fait des zones économiques exclusives (ZEE), le pays revendique un territoire maritime de 4,5 millions de km², multipliant sa superficie par douze. Les quatre îles principales représentent 95% du territoire: du nord au sud, Hokkaidō (79 000 km2), historiquement peuplée par les Aïnous, Honshū (227 000 km2) la plus grande et la plus peuplée avec 105 millions d’habitants, Shikoku (18 000 km2) qui est l’île de la mer intérieure et Kyūshū (36 000 km2), en face de la Corée du Sud. A l'origine, le Japon faisait partie du continent asiatique et en a été séparé il y a environ 20 millions d'années. En effet, la subduction des plaques océaniques (Pacifiques et Philippines) sous la plaque continentale (Eurasienne) s'est accompagnée de l'ouverture d'une Mer du Japon entre le continent asiatique et le Japon. L'activité sismique et volcanique au niveau de ces zones n'a pas cessé après ce phénomène ainsi les 4 îles principales ont été formées par le volcanisme et les autres phénomènes (jeux de failles) accompagnant une subduction: elles sont donc en plein océan qui constituent le Japon et ne sont pas situées sur la plaque continentale eurasienne. C'est donc un archipel volcanique fortement montagneux, ce qui a pour première conséquence une répartition inégale de la population sur le territoire, principalement regroupée sur le littoral, notamment le long de la mégalopole japonaise. La deuxième conséquence notable est la forte activité sismique, ces îles étant également touchées par les tsunamis. Le Japon est en effet situé sur la "ceinture de feu du Pacifique", pris en étau entre quatre plaques tectoniques principales: la plaque eurasienne à l'ouest, la plaque d'Okhotsk (ou nord-américaine) au nord, la plaque pacifique à l'est et la plaque philippine au sud. On assiste notamment à la subduction (enfoncement) des plaques du Pacifique et des Philippines sous la plaque Eurasie. Cet affrontement des plaques tectoniques se traduit aussi par des lignes de failles et par les milliers de secousses telluriques ressenties (de 4 à 7,3 sur l’échelle de Richter) dans le Japon tout entier chaque année. Lorsque ces secousses se produisent au niveau du plancher sous-marin, ils génèrent des raz-de-marée appelés tsunamis. Mentionnons les deux derniers: - 17 janvier 1995: le séisme de Kōbe, d'une magnitude de 7,2, qui fit 6 437 morts et 43 792 blessés. - 11 mars 2011: le séisme de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0, qui a fait 15 776 morts, 4 225 disparus, 5 929 blessés, et 139 000 réfugiés. Au contact des plaques de subduction naissent des volcans, on en compte environ 200 dont 77 considérés comme actifs. C'est donc un pays de montagnes aux fortes pentes (73% ont une pente de plus de 15%) et de zones de plaine relativement restreintes, à la périphérie du territoire. Des reliefs difficiles à cultiver, ce qui explique que 67% du territoire japonais est constitué de zones boisées et de forêts. Les montagnes occupent 60% du territoire, les collines 12%, les plateaux 11%, les plaines seulement 13% et les lacs et rivières 4%. Les massifs montagneux s'étirent du Nord au Sud sur plus de 1 800 km le long de l'archipel; le point culminant du Japon est le célèbre mont Fuji atteignant 3 776 mètres d’altitude. La plus grande plaine de l'archipel, celle du Kantō, n'atteint pas 15 000 km². Disposant de peu de plaines et de vallées, les trois quarts du territoire sont inhabitables. CLIMAT Le climat est très varié, du fait de l'étirement du Japon du nord au sud, de la latitude de Québec à celle de Cuba : - Hokkaidō et le nord de Honshū (Sapporo, Niigata) ont un climat continental proche du climat acadien avec un été chaud et un hiver long, froid et très neigeux. - Le centre et le sud de Honshū (Tokyo, Nagoya, Osaka), avec Shikoku et Kyūshū, ont un climat subtropical humide, avec un hiver relativement doux avec peu ou pas de neige, et un été chaud et humide. - Le climat de l'archipel Ryūkyū (Naha), très au sud, est quasi-tropical, les températures hivernales, de 16°C en moyenne, ne descendant jamais en dessous de 10°C. En outre, on distingue deux grandes zones climatiques correspondant aux grandes zones littorales: - Le climat des côtes de la mer du Japon (côte ouest) où pendant l'hiver, les vents sibériens déferlent et provoquent d'énormes chutes de neige. - Le climat des côtes de l'océan Pacifique où durant l'hiver, la côte orientale est protégée des vents d'ouest par la chaîne des Alpes japonaises et connaît un temps sec et ensoleillé, avec des températures tiédies par l'effet d'un courant chaud au sud. En été, un courant froid abaisse les températures au nord alors que le sud, jusqu'à la baie de Tokyo, est frappé par des vents forts, et touché par les tempêtes tropicales et les cyclones (appelés typhons), entre les deux saisons des pluies appelées tsuyu en juin et akisame en septembre. POPULATION ET DEMOGRAPHIE Le recensement qui a lieu ici tous les 5 ans sera effectué prochainement, au cours de ce mois d'octobre 2015. Le Japon comptait 127 millions d'habitants en 2014 (10e du monde) avec un des taux de natalité les plus bas du monde. La densité de population est élevée avec 340 habitants/km² (7 fois la moyenne mondiale) sur l'ensemble du Japon en 2014 (et de 1 520 habitants/km² en ne considérant que les zones habitables. Plus de 50% de la population vit sur 2% du pays et 92% des habitants vivent en zone urbaine. Il y a peu d'immigrés au Japon. On comptait 2 190 000 étrangers à la fin 2009. Les Chinois représentent le groupe le plus important (30%), avec 680 000 personnes, suivi des Coréens (578 000). La minorité indigène des Aïnous d'Hokkaidō est en voie d'extinction. Elle compte, de nos jours, entre 25 000 et 200 000 membres mais beaucoup d'Aïnous cachent leur origine ou même l'ignore, leurs parents la leur ayant dissimulée pour les protéger de la discrimination et du racisme. En 1950, le Japon était le 5e pays le plus peuplé du monde (derrière la Chine, l'Inde, l'URSS et les États-Unis). Depuis, le pays a perdu cinq places et se retrouve aujourd'hui 10e. Depuis 2005, la population japonaise a entamé sa décroissance. Durant l'année 2014 l'archipel a perdu 215 000 habitants soit -0,2%. C'est la quatrième année consécutive que le pays voit sa population baisser. En 2050, le Japon pourrait n'être plus que 17e, la population japonaise passant sous la barre des 100 millions d'habitants . Peu de mariages, mariages rares et tardifs... En 2005, parmi les Japonais de plus de 15 ans, seulement 61% des hommes et 57% des femmes étaient mariés. Plus d'un million de mariages étaient célébrés dans les années 1970, on n'en compte plus annuellement qu'environ 650 000. Pour faire face à la solitude, au vide (kara), les Japonais en arrive à "louer des ami(e)s". Le taux de fécondité est très bas même s'il tend à remonter: 1,26 enfant par femme en 2005 et 1,39 enfant en 2010 (0,89 à Tokyo), ce qui explique la part considérable de la population constituée par les personnes âgées. Dans le même temps, la population vieillit. En 2007, 11 millions de Japonais ont plus de 75 ans, ce qui pose avec acuité la question du financement des retraites. Le nombre de Japonais de plus de 65 ans a augmenté de 789 000, atteignant 23% de la population, alors que le nombre de jeunes de moins de quatorze ans a baissé de 165 000. L'espérance de vie est la plus élevée au monde (71,5 ans de moyenne dans le monde) puisqu'elle était estimée en 2011 à 86 ans pour les femmes et à 80 ans pour les hommes. Le nombre de centenaires au Japon ne cesse d'augmenter depuis 1963 et a atteint les 44 449, dont près de 40 000 femmes, en 2010. On associe le Japon a l'un des plus forts taux de suicide au monde. On compte environ 30 000 victimes, ce qui met le Japon au 8e rang mondial. Le marché du travail se caractérise par un faible taux de chômage. Proche des 1% dans les années 1960, le taux de chômage a augmenté au cours des décennies suivantes, fluctuant souvent entre 3 et 5,5%. À la suite de la crise économique de 2008-2010, le taux de chômage atteignait 5,9% en 2009. Le pays comptait alors plus de 15 000 sans domicile fixe en janvier 2009 (la moitié résidant à Osaka et Tokyo). En 2014, le taux de chômage serait descendu à 3,5% (donc en dessous du taux de chômage structurel qui est estimé à 3,7%), grâce à la mise en place d’une politique de flexibilité de la législation du travail et à l'augmentation des emplois précaires. Ce qui remet en cause la notion selon laquelle "les employés permanents japonais ont peu de risque d'être licenciés", c'est pourquoi l'on parle au Japon d'emploi à vie. Traditionnellement, si leur poste n’a plus de raison d’être, ils sont censés être affectés à un autre dans la même entreprise. En 2004, selon l'OCDE, le Japon avait le quatrième taux de pauvreté le plus élevé de trente pays membres, après le Mexique, la Turquie et les États-Unis ECONOMIE Le Japon est la troisième puissance économique mondiale avec 4 600 milliards de dollars (US$) de PIB, selon les chiffres de la Banque mondiale de l’année 2014. Il se situe derrière les États-Unis et la Chine mais devant l’Inde et l’Allemagne. Le PIB par habitant se situe un peu après la France avec 38 468 $ en nominal (24e rang) et 36 654 $ en PPA, à parité de pouvoir d'achat (26e rang). Cette situation privilégiée résulte de plusieurs facteurs: un capital humain important avec une forte éthique du travail, la coopération entre l’État (MITI puis METI) et les entreprises, des liens étroits entre industriels, sous-traitants et distributeurs dans des groupes appelés keiretsu, de puissants syndicats d’entreprise (peu de conflits, une culture du dialogue avec une négociation salariale annuelle, shuntō), une production tournée vers les marchés extérieurs, la maîtrise des techniques de pointe grâce à le forts investissements dans la recherche et le développement, (700 000 chercheurs se partagent un budget de 130 milliards de dollars) ainsi que la faiblesse relative des dépenses militaires (1% du produit intérieur brut). Pendant trois décennies, la croissance a été spectaculaire: en moyenne et hors inflation 10% par an dans les années 1960, 5% dans les années 1970 et 4% dans les années 1980. Les décennies 1970 et 1980 ont été celles de délocalisations de production pour contourner les barrières douanières (US), profiter de bas coûts salariaux et conquérir des marchés. Dans les années 1990, la croissance a été nettement plus faible, à cause de surinvestissements des années 1980 et d’une politique économique d’austérité destinée à purger les excès antérieurs des marchés boursiers et immobiliers. Les efforts du gouvernement pour relancer la croissance auront peu de succès, le pays s’enfonçant dans un long cycle de déflation aux conséquences dévastatrices pour les entreprises les moins compétitives et pour les ménages les plus fragiles. Certains considèrent même que le Japon fait fausse route en recherchant l'hyper-qualité plutôt que de répondre aux besoins des consommateurs. De même, les entreprises japonaises seraient victimes de sénescence. 50000 auraient plus d'un siècle d'existence et on cite des records de 900 et 1300 pour une brasserie de saké et une auberge! La crise économique asiatique de 1997 a eu pour effet d’accentuer cette situation économique tendue. Depuis fin 2002, un mouvement de reprise s’est amorcé, tiré par le rapide développement du voisin chinois, qui est devenu le premier importateur de produits japonais. Ceci s’est confirmé début 2006, quand le Japon a pu officiellement annoncer avoir vaincu la déflation . Le ralentissement économique mondial en 2008 constitue un défi difficile à relever pour une économie fortement exportatrice, d'autant plus que sa monnaie forte renchérit le coût des exportations. Le nouveau gouvernement de Shinzō Abe se fait fort de renouer avec la croissance par une reflation budgétaire et monétaire. Prenant le contrepied de la rigueur, un plan de relance de 10.300 milliards de yens (115 milliards de dollars) a été voté par le nouveau gouvernement. À long terme, la surpopulation des zones habitables et le vieillissement de la population sont deux problèmes majeurs. Alors que certains jeunes, les hikikomori, restent cloîtrés chez eux, d'autres, les sekaini, s'en vont tenter leur chance ) l'étranger. Le Japon a la dette publique la plus élevée du monde avec 245% du PIB et le déficit atteint 11,5% du PIB La situation des finances de l'Etat japonais est telle que la TVA va passer de 8 à 10% en 2016 et pourrait être portée ultérieurement à 17-18%. L'économie japonaise est principalement une économie de services avec toutefois une industrie toujours bien présente. Le secteur tertiaire occupe plus des deux tiers (68%) de la population active et assure environ les trois quarts (75,4%) de son PIB, tandis que le secteur primaire (agriculture, pêche) ne représente plus que 4% des actifs pour 1,6% de la production de richesse nationale, et le secteur secondaire (essentiellement l’industrie) respectivement 28 et 23%. Le Japon occupe la première place mondiale pour l’automobile, l’électronique, deuxième place pour la construction navale (cargos, porte-conteneurs, pétroliers…). L’industrie est très dépendante des importations de matières premières et d’énergie. En effet, le territoire japonais ne pourvoit qu’à 3 ou 4% des ressources naturelles dont a besoin le pays. 88% de l'électricité provient des énergies fossiles et celles-ci sont en large part importées. On pourrait penser que le pays a un fort potentiel dans la géothermie. La robotique est une des grandes forces de l’économie japonaise à long terme (et permettra de faire face au problème démographique), à tel point qu’elle est considérée comme le laboratoire de la société post-industrielle. Le Japon est le leader incontesté en termes de production et d’utilisation de la robotique, et possède plus de la moitié (402 200 sur 742 500) des robots industriels utilisés dans le monde, soit 57%. Le modeste secteur agricole est fortement subventionné, pour des raisons politiques et sociales. Ainsi le riz est payé 2 à 3 fois le prix des cours mondiaux. Les rendements sont parmi les plus hauts du monde. Le plus souvent autosuffisant en riz, le Japon importe la moitié de sa consommation des autres céréales (l'’autosuffisance alimentaire plafonne à 40%). Le soja est importé des Etats-Unis (85%), les produits laitiers d'Australie et de Nouvelle-Zélande, la viande de porc et de boeuf d'Australie et des Etats-Unis, la viande de poulet du Mexique... La flotte de pêche japonaise est une des plus importantes au monde et réalise presque 15% des prises totales. Quant à la marine marchande (en majorité sous pavillon de complaisance), celle-ci dispose de près de 4 000 navires pour 224 millions de tonnes, se plaçant ainsi au deuxième rang des nations maritimes (derrière la Grèce) Le pays possède l’un des réseaux de transport les plus performants au monde, la quasi-totalité de son territoire étant accessible en transports en commun, ce qui a contribué au développement économique. En 2009, se classant au 33e rang mondial, le Japon a accueilli 6,8 millions de touristes dont 1 586 772 Coréens, 1 024 292 Chinois de Taïwan et 1 006 085 Chinois de Chine continentale. C'est dès le printemps, nous avons décidé de faire un voyage de deux semaines au Japon car deux facteurs favorables se conjuguaient... Un catalogue de voyage d'un TO "low cost" faisait apparaître un programme du 19 au 29 septembre, qui plus est, programme avantageux en termes de prix (2469€). Par ailleurs, je savais que notre fille Armel et son mari japonais qui travaillent en Chine bénéficient de congés la première semaine d'octobre (du 1er au 7). La "semaine d'or du jour de la fête nationale" (guóqìng jié) commence le 1er octobre. Les trois jours de congés payés sont combinés avec les week-ends proches de manière que les salariés puissent avoir sept jours continus de vacances. Le seul inconvénient dans ce projet, c'est que l'on ne visait pas une saison des plus favorable, avec seulement une belle journée sur deux. Il ne restait plus qu'à combiner les deux. L'agence de voyage permettait un retour décalé d'une semaine au maximum par rapport au programme, moyennant un petit supplément. Petit problème, il y avait un "trou" de deux jours entre le 29 septembre, date de retour du groupe, et le 1er octobre, arrivée au Japon de notre fille. Difficulté vite résolue par notre fille qui nous a concocté un super programme de deux jours sur Nikko pour faire la soudure. Ainsi, en deux semaines, nous avons voyagé dans trois contexte d'organisation différents. Nous avons beaucoup apprécié le fait que la seconde partie de notre voyage nous a permis d'avoir une vue complémentaire sur le pays, en découvrant d'autres régions, paysages et sites et en rencontrant davantage les Japonais. Nous comptions sur un bon guide pour nous donner des clés de compréhension d'un pays aux traditions complexes et mystérieuses. Nous serons déçus. Il faudra s'en remettre aux éléments captés auprès de notre fille passionnée par ce pays depuis son enfance et par la lecture de guides de voyage et par des recherches sur le web au retour. De plus notre programme court aurait pu être un peu plus rempli, d'au moins une visite supplémentaire sur des sites essentiels comme Kyoto, Nara ou Kamakura, en optimisant les journées. Pour avoir une idée de ces lacunes, rendez-vous sur le site (il est conseillé de naviguer sur ce site http://nihonfrance.free.fr/japon/ avec Microsoft Internet Explorer) et le blog de voyages d'Armel. Dimanche 20 septembre De Paris à Osaka... C'est un beau voyage qui va nous faire parcourir 10 000 km d'Ouest en Est, d'une extrémité à l'autre de l'Eurasie, de notre Bretagne jusqu'au Japon. A l'heure prévue nous embarquons sur le vol Air France AF292 qui décolle à 13H45. La journée sera longue et la nuit courte .Nous survolerons Saint Petersburg, la Sibérie, la Mongolie, Pékin, Séoul ... Plus de 9500 kilomètres et de 12 heures de vol. Nous nous posons à l'aéroport Kansai d'Osaka à 8H35. Lundi 21 septembre Nous nous découvrons un petit groupe sympathique, de 10 personnes. Nous sommes 5 venus par inscriptions directe auprès du TO, 2 par un agence de voyage régionale et 3 par des "soldeurs de voyages" (qui ne font pas meilleur tarif). Outre notre Bretagne, les divers coins de l'Hexagone sont représentés: Sud-ouest, Alsace, Normandie et Rhône-Alpes. le groupe au Kofugu-ji de Nara Passez le pointeur de la souris sur la photo ci-dessus Nous sommes attendus par Naomichi SHIRATA que, par commodité, nous appellerons simplement Nao. Je n'emploie pas le terme de guide car bien qu'il s'exprime parfaitement en français (il est allé à l'école primaire en Suisse et a fait son lycée français de Saigon pendant la guerre du Vietnam puis a étudié le persan à l'Université Paris-III), c'est un excellent accompagnateur mais rien de plus. Il se borne a énoncer quelques chiffres et données factuelles mais ne met aucune chaire à ses explications fort limitées au demeurant. Tout juste a-t-il été un peu plus vivant en fin de "circuit groupe", à Tokyo, dans la mesure où il es tokyoïte. Nao est un retraité de 62 ans qui, après avoir travaillé dans un "compagnie", une fois par mois environ, il accompagne des groupes de touristes. Ce n'est donc absolument pas un guide. Il nous laissera livrés à de longs "moments de méditation" pendant les trajets en bus. Compulsant son carnets de notes avant de nous livrer quelques informations ou prenant note de nos questions qui ont vite tari comme vous l'imaginez bien. Je pense que nous avons eu la malchance de l'avoir en extra dans le mesure où le TO a dédoublé son programme en faisant partir un second groupe le 20 septembre après celui du 19 (date catalogue). Dommage, car c'est un pays qui ne se livre pas si facilement que cela à la compréhension de sa culture par les visiteurs, sachant que pour quelques uns ce voyage était une découverte de l'Asie orientale. En revanche, Nakanishi, habitant Osaka, a été un parfait chauffeur, tant dans sa façon de conduire que par son amabilité. Quant au bus, il était parfait avec une trentaine de places... Réceptif: JTB Global Marketing&Travel poursuivre la visite Poursuivre la visite... du JAPON si vous préférez les images au bavardage, faites alors ce voyage avec le DIAPORAMA Documentation et crédits mes photos et notes de voyage les contributions photographiques de Michèle, Armel et Shige "L'Asie en nous" par Anne GARRIGUE aux Editions Philippe Picquier Poche - Paris 2004 "ASIE" de Guido GEROSA aux Ed. du Carrousel-Media Serges - Paris 1998 "JAPON" par divers auteurs dans la collection Guides Voir aux Editions Hachette Livre - Paris - 2001 "JAPON" par divers auteurs dans la collection Country Guide aux Nouvelles Editions de l'Université - Le Petit Futé - Paris - 2002 "Guide de conversation japonais" de Rozenn ETIENNE et Miho ISOBE aux éditions Larousse - Paris- 2014 "Le Japon" de Philippe PELLETIER Collection Idées reçues aux Editions Le Cavalier Bleu - Paris 2004 "Le Japon éternel" de Nelly DELAY Coll. Découvertes Histoire aux Editions Gallimard - Paris 1998 "JAPON, un pays à aimer, à comprendre, à connaître" Coll. Monde et Voyages aux Editions Librairie Larousse - Paris 1990 "JAPON" de René SERVOISE aux Editions Plon - Paris 1995 "Le Japon" de Stephen MANSFIELD aux Editions Solar - Paris 1998 "Le Japon, peuples et nations" par divers auteurs aux Editions Time-Life - Amsterdam 1990 "Tout sur le Japon" par divers auteurs aux Editions Kodansha International - Tokyo 2003 "100 regards inédits sur le Japon" par divers auteurs édité par l'association Jipango - Paris 2004 "Le Japon des 4 saisons" de Pierre-Emile DURANDaux Editions du Carabe - Rennes 1998 "Le chrysanthème et le sabre" de Ruth BENEDICT aux Editions Picquier Poche - Paris 1995 "L'envers du consensus, les conflits et leur gestion dans le Japon contemporain" aux Presses de Sciences Po - Paris 1997 "De geishas en mangas", chronique du Japon d'aujourd'hui" de Cyreille VIGNERON aux Editions Albin Michel - Paris 2009 "Japon, le renouveau ?" aux Editions de la Documentation Française - Paris 2002 "Japon, crise d'une autre modernité" de Philippe PELLETIER La Documentation Française Editions Belin - Paris 2003 "Dynastie du YAMATO, histoire secrète de la famille impériale japonaise" par Sterling et Peggy SEAGRAVE aux Editions Michalon - Paris 1999 "La mémoire de la Seconde Guerre Mondiale au Japon" de Claire ROULLIERE aux Editions L'Harmattan - Paris 2004 "La vie de Bouddha" d'Osamu TEZUKA plusieurs tomes en BD aux Editions Tonkam - Paris "Bouddha, L'Eveillé" Gabriele MANDEL KHAN Editions Acropole - Paris 2001 "Bouddhisme, les routes de la paix" publié par le magazine GEO N°236 d'octobre 1998 "Bonjour/Konichiwa, pour une meilleure communication ente Japonais et Français" de Jocelyne SOURISSEAU aux Editions de L'Harmattan - Paris 2003 "Stupeur et tremblements" d'Amélie NOTHOMB aux Editions Albin Michel - Paris 1999 "Journaux des dames de cour du Japon ancien" aux Editions Picquier Poche - Paris 1998 "Views of Japan" magazine publié par Urban Connection en 2003 "Japon, un an après la catastrophe" magazine Courrier International n°1114 du 8 au 14 mars 2012 et les nombreux autres articles de Courrier International ayant traité du Japon "Nucléaire, le choc - Fukushima ce qui s'est vraiment passé" magazine Hors Série Spécial Japon Sciences&Vie Avril 2011 "Spécial Japon, la dernière prophétie de Miyazaki + Retour à Fukushima" M Le Magazine du Monde du 16 janvier 2014" Geisha, une vie de renoncements au nom de la culture japonaise" par Alastair HIMMER pour l'AFP - 5 novembre 2015 "L'estampe japonaise" de Gabriele FAHR-BECKER Editions Benedict Taschen verlag GmbH - Köln 1999 "Le jardin japonais" de Günter NITSCHKE aux Editions Taschen GmbH - Cologne 1999 "L'art de la cuisine japonaise" de Hodeo DEKURA aux Editions Könemann - Köln 2001 "Sushis" Collection Horizons Gourmands aux Editions Solar - Paris 2002 "Voyage d'un peintre breton au Japon, Mathurin Méheut" d'Elisabeth, Hélène et Patrick JUDE Editions Ouest France - Rennes 2004 "L'âme poétique du Japon" de Claude DURIX Société d'Edition Les belles Lettres - Paris 2002 "Paroles du Japon" Haïkus présentés par J-H MALINEAU Coll. Carnets de Sagesses aux Editions Albin Michel - Paris 1997 "Paroles Zen" textes recueillis par Marc de SMEDT Coll. Carnets de Sagesses aux Editions Albin Michel - Paris 1996 Bien des romans ont pour cadre les magnifiques et mystérieux sites visités lors d'un voyage au Japon: "Dans les plis du kimono" de Jocelyne GODARD aux Editions Philippe Picquier - Paris 2009 "Pluie noire" (sur Hiroshima) de MASUJI IBUSE aux Editions Gallimard - Paris 1972 "La Dame aux Paravents" de Robert SHEA aux Editions Robert Laffont - Paris 1982 "La cendre et le jasmin" de Sylvie DERVIN aux Editions Stock - Paris 1990 "Samouraï" de Takashi MATSUOKA aux Presses de la Cité - Paris 2003 "La tombe des lucioles" de Akiyuki NOSAKA aux Editions Picquier Poche - Paris 1995 pour les courageux (1591 pages !) "Gai-jin" de James CLAVELL aux Presses de la Cité - Paris 1994 ou la série romanesque "Le Clan des Otori" de Lian HEARN ou la série de romans "Le Disque de Jade' de José FRECHES ou les "Paravent" de Paul COUTURIAU ou encore une autre série, "La guerre du Lotus" de Jay KRISTOFF les romans traduits en français de Haruki MURAKAMI ... vous êtes également invité à voir ou revoir le film "Le Dernier Samouraï" d'Edward ZWICK, sorti en 2003 qui vous plonge dans la douloureuse transition entre le Japon féodal replié sur lui-même et sa douloureuse ouverture à l'Occident le blog des deux premiers voyages d'Armel au Japon, en 2000 et 2004 (il est conseillé de naviguer sur ce site http://nihonfrance.free.fr/japon/ avec Microsoft Internet Explorer) le blog des voyages suivants d'Armel au Japon et en Asie, et aussi le blog http://nihonryoko.canalblog.com/ ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook" de la CIA (!) la base de données cartographiques libre OpenStreetMap et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU) et de nombreux autres sites sur la toile... BON A SAVOIR QUAND Y ALLER ? Le printemps japonais signifie la saison des sakura, les cerisiers en fleurs, qui bourgeonnent dans tout le Japon de fin mars à mi-avril. Une haute saison touristique fréquentée par les Japonais et par les étrangers. Elle est suivie par la période de la Golden Week, début mai, avec une suite de jours fériés au cours de laquelle énormément de Japonais voyagent dans l'archipel. En été, il fait très chaud et humide. En début d’été, à partir de mi-juin et pendant un mois, c’est la saison des pluies. Puis c'est le tour de celle des typhons. Au Japon, la saison des typhons (taifu) s'organise généralement autour d'août-septembre (période dite d'akisame), et plus largement entre juillet et octobre. Le Japon subirait aussi certains effets du phénomène El Niño en train de se mettre en place et qui s'avérerait particulièrement vigoureux, davantage que lors des grands épisodes précédents de 1982 et 1997. Cependant les effets les plus désastreux de ce phénomène affecteront au tournant de l'année les côtes orientales du Pacifique et l'Asie du Sud-est. En septembre, le Japon connaît une seconde petite saison des pluies et parfois également des typhons. L’automne est en quelque sorte un miroir du printemps. Les sakura laissent place à la contemplation des momiji, les feuilles d’érable rouge, à partir de mi-novembre, d’autant que les températures restent très douces jusque tard dans la saison (fin octobre à début novembre). En ce début de l'automne, c'eût donc été un miracle que l'on puisse apercevoir le Mont Fuji. Hélas il ne se produisit pas. Ajoutons qu'aux caprices de la météo, s'ajoutent les variations régionales dues à une géographie compliquée, de montagnes, vallées et baies constituant plus ou moins des microclimats. A l'échelle d'une journée et de quelques centaines de kilomètres parfois, on a eu l'occcasion de nous en rendre compte. La période d'une quinzaine de jours, fin septembre et début octobre, que nous avions choisie pour voyager a été marquée par une alternance de belles journées et de journées pluvieuses (à Kyoto entre autres) ou bien grises. Alors me direz-vous pourquoi être parti fin septembre ? Effectivement un mois plus tard aurait été plus judicieux, météorologiquement parlant, et encore, ne nous plaignons pas, car une dizaine de jours plus tôt, un typhon Etau balayait le centre du Japon et y causait de gros dégâts. Ce n'est pas par masochisme mais parce que c'était le seul moment où l'on pouvait combiner un circuit organisé par un TO à la suite duquel notre fille et son mari pouvaient nous rejoindre. Météo pour TOKYO MONNAIE ET CHANGE Avec 1 Euro, on obtient entre 125 et 130 ¥. En japonais, le ¥ s'écrit 円 que l'on prononce [en]. Il n'existe plus de subdivisions du yen vu sa faible valeur. La pièce de 1 yen a la propriété anecdotique de mesurer 1 centimètre de rayon et de peser exactement 1 gramme. Il existe 5 autres pièces avec les valeurs de 5, 10, 50, 100 et 500¥. Il existe 4 sortes de billets: 1000 yens, 2000 yens, 5000 yens et 10000 yens. La taille du billet varie selon sa valeur. Les distributeurs automatiques de billets (DAB) ne sont pas si répandus que cela et de plus refusent souvent les cartes de retrait étrangères. Il est vrai que les Japonais utilisent peu ce genre de moyen de paiement. Retraits possibles dans les DAB à service international de la Poste à l'enseigne "ATM" mai souvent fermés après 17H, les dimanches et jours fériés. Il vaut mieux compter sur les distributeurs des Seven Bank, à l'intérieur des konbini de la chaîne 7-Eleven. Ces supérettes ouvertes 24h/24 et 7 jours/7. SAVOIR-VIVRE Le Japon est un pays où la politesse est une religion. Toute une page voire tout un site pourrait y être consacré. Suls quelques points seront évoqués ici et quelques autres au cours du récit (bains onsen notamment). La révérence (que les Occidents appellent péjorativement "courbette") est une véritable forme d’art au Japon, une manière de montrer un respect ancré dans l’esprit des jeunes Japonais dès leur plus jeune âge. Le salut (o-jigi) est probablement l'attribut de l'étiquette japonaise qui est le plus connu. Il s'effectue le buste incliné vers l'avant à partir de la taille, le dos droit et les mains sur les côtés (pour les hommes) ou plaquées sur les genoux (pour les femmes), tête en avant et regard baissé. Plus il est long et bas, plus l'émotion et le respect exprimés sont grands, avec une graduation en fonction de l'angle d'inclinaison: 15°, 30° voire 45° ou plus.... Pour les touristes, un léger hochement de tête ou l’inclinaison du dos suffit amplement. Les Japonais apprécieront qu'après avoir énoncé leur patronyme on ajoute le suffixe "san" ou "sama" si vous souhaitez être très respectueux. Dans la plupart des restaurants japonais, on vous remet avant le repas une petite serviette humide. Utilisez-la pour vous laver les mains avant de commencer à manger, puis pliez-la et mettez-la de côté sur la table. Ne l’utilisez pas comme serviette de table, et ne l’utilisez pas sur votre visage. Aspirer la nourriture chaude comme les bols de nouilles ramen est un acte de politesse qui prouve que vous appréciez le plat et vous pouvez porter votre bol à votre bouche pour que le contenu soit plus facile à manger avec des baguettes, surtout quand il s’agit d’un bol de riz. Un cadeau est donné ou reçu avec les deux mains comme marque de politesse. Il ne faut pas s'offusquer que les Japonais n'ouvrent pas un cadeau qu'ils ont reçu. Ici il faut voyager avec des chaussettes présentables car il faut souvent se déchausser: dans la plupart des restaurants, temples et sanctuaires, châteaux, musées et bien sûr chez les gens si on a le privilège de cette expérience. On se déchausse dans le vestibule (genkan), les chaussures étant dirigées vers la sortie. Sur les planchers, on se déplace en chaussettes ou en mules et seulement pieds nus ou en chaussettes sur les tatamis. Ne pas garder aux pieds dans les autres pièces les chaussons mis à disposition dans les toilettes ou salles de bains. Dans certains hôtels, il faudra toutefois enlever ses chaussures à l’entrée de sa chambre. Mais sachez que quelques efforts méritoires que vous ferez pour vous conformer à l'étiquette, le gaijin que vous êtes restera "un barbare" aux yeux de beaucoup de Japonais. GASTRONOMIE La cuisine japonaise est délicieuse, raffinée et variée à l'infini. Deux sites pour vous régaler: - http://japanoob.fr/cuisine-plats-japonais-populaires/ - http://www.apprendrelejaponais.net/plats-japonais-guide-cuisine-japonaise.html TELEPHONE, INTERNET On trouve des téléphones publics partout au Japon. Il existe des téléphones verts et gris qui acceptent des pièces de 10 ¥ et de 100¥ ainsi que des cartes prépayées. Les téléphones à carte IC n'acceptent que des partes prépayées IC. De nombreuses compagnies commencent à proposer aux étrangers des WiFi Datacard (45€ pour 5 jours) pour utiliser smartphone, tablettes et ordinateurs portables, pour téléphoner et surfer sur internet. Il est aussi possible de louer une carte SIM pour téléphones à la norme WCDMA 2100 (32€ pour 15 jours) ou d'apporter votre carte SIM et de l'introduire dans le téléphone loué ici. Les hôtels fournissent des codes WiFi pour se connecter à l'Internet avec smartphone, tablettes et ordinateurs portables. COURRIER La Poste japonaise sont d'une efficacité remarquable (moins d'une semaine vers la France). Si vous n'attendez pas les tous derniers jours pour envoyer de vos nouvelles, il y a une forte chance que vos cartes postales auront précédé votre retour... TRANSPORTS Se déplacer avec des transports en commun est très aisé au Japon. L'infrastructure ferroviaire est très développée et le rythme des services est soutenu. Pour les touristes, une formule intéressante est celle du Japan Railpass valable sur la plus grande partie du réseau ferré et sur les lignes de bus et ferry exploités par la compagnie nationale JR (Japan Railways, compagnie issue de la privatisation en 1987 de la compagnie publique Japanese National Railways-JNR) ou encore sur la ligne de métro circulaire Yamanote à Tokyo. Faire attention cependant car certains Shinkansen sont exclus. Faire également attention à ne pas se tromper de compagnie de train ou de bus, car il y a pas mal de concurrence. Ce Pass est valable sur des durées de 7, 14 et 21 jours, respectivement au tarif dégressif de 209€, 333€ et 425€. POURBOIRES Le Japon est le seul pays où les pourboires ne sont pas en usage. Donner un pourboire est perçu comme une offense. La personne qui a rendu le service aura l'impression qu'on lui fait l'aumône. Les différents pays du monde n'utilisent pas la même tension. Alors que l'Europe oscille entre 220 et 240 volts, le Japon tourne plutôt autour de 100 à 130V, comme l'Amérique du Nord. Aujourd'hui, de très nombreux appareils (smartphones, appareil photo, ordinateur...) ont une amplitude de tension très importante. Il n'est pas rare de lire sur un produit électronique la mention 100~240V, ce qui signifie qu'il sera compatible partout dans le monde sans transformateur. Pour d'autres appareils et à défaut de transformateur, au pire, ils tourneront à mi-régime au Japon, à cause de la différence de tension. Les prises électriques sont à fiches plates au standard US, il faut donc se munir d'un adaptateur. Le décalage horaire par rapport à la France est de 7 heures en été et de 8 heures en hiver.
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10 - ouest
Ouest de Honshu Régions Chūgoku et Kansai Osaka Himeji Miyajima Hiroshima Kyoto Nara Menu JAPON APPROCHE INTERCULTURELLE, UN BRIN DE PSYCHO-SOCIOLOGIE En toute modestie... ...car vivre toute une vie ne suffirait pas à percer toute la complexité et les mystères de la culture japonaise. Il faut naître Japonais car on ne devient pas Japonais. Alors que peut-on comprendre de ce pays à partir d'un voyage éclair de deux semaines ? QUELQUES NOTIONS Le Japon présente cette particularité à mes yeux de sembler si proche et familier par certains aspects et si lointain et étrange par d'autres. Cela tient pour beaucoup à son histoire si particulière liée à son insularité. Ce pays a vécu de longues périodes d'isolement involontaire ou voulu et de périodes d'ouverture. L'Asie continentale a "découvert" le Japon au VIe siècle et le Japon a emprunté au monde Chinois par la suite, jusqu'au milieu du IXe siècle où le Japon rompit ses relations diplomatiques avec la Chine. Inspiré par son modèle, le grand empire de Chine, le Japon s'est voulu aussi Empire. L'un s'est déclaré descendant du Ciel, l'autre du Soleil (Amaterasu). Puis, repliés sur eux-mêmes, les Japonais développèrent notamment de nouvelles pratiques linguistiques. Les Japonais ont vécu longtemps dans un système féodal, jusqu'à une fermeture au XVIIe siècle face aux Occidentaux (Portugais, Néerlandais, Anglais) perçus comme une menace. C'est par la force qu'il se rouvrira deux siècles plus tard, au milieu du XIXe siècle, face à la flotte américaine du commodore Perry. Aucune culture n'existe ex nihilo, à partir de rien. C'est patent en ce qui concerne le Japon où il est constamment fait référence à des éléments culturels issus de la Chine impériale. La culture résulte d'influences, d'emprunts. Prenons le cas de l'Europe occidentale et du Japon. Sans quelconque sentiment d'infériorité, l'Europe hérite d'une culture (langues, droit, religion, arts) qui lui a été largement imposée par l'Empire Romain car le temps, près de deux millénaires, a mis une distance à cette dépendance, tout en permettant une assimilation. Il en est de même pour le Japon mais en inversant les facteurs. De la fin du VIe au milieu du IXe siècle, le Japon fut très influencé par la culture chinoise dont il s’imprégna systématiquement. Il faut dire que la Chine était alors dotée d'une puissance politique et d'une avance technique supérieure à celles de tous les autres pays voisins. C’est à cette époque (vers le VIe siècle) que les Japonais se sont approprié les idéogrammes japonais. Si la civilisation chinoise multiséculaire dont il est redevable perdure toujours, il y a un millénaire que le Japon en a assimilé certains traits (religion et philosophie, écriture, culture du thé, sériciculture, arts et techniques) mais dans une démarche qui, elle, était volontaire. Les Chinois aiment bien faire sentir que le Japon est quelque part redevable de beaucoup à la Chine alors qu'au début de l'ère chrétienne il sortait tout juste du paléolithique. Une histoire ou une légende illustrent ce dernier aspect des choses. Plusieurs souverains de l'antiquité chinoise ont tenté d'obtenir une "panacée de jeunesse et de longue vie", sous forme d’élixir ou de pilule. Pendant la dynastie Qin, il y a environ 2200 an; le célèbre Empereur Qin Shi Huang (auquel on doit la fabuleuse Armée Enterrée de Terre Cuite de Xi'an) parcourut les côtes de Chine orientale afin de trouver ces remèdes et il envoya vers l'Orient et ses mythiques "îles des immortels" une vaste expédition menée par Xu Fu accompagné de 3000 (1000 selon d'autre sources) filles et garçons vierges, de gardes et de vivres, à la recherche de l'élixir de vie éternelle. Mais l'envoyé ne revint jamais ni aucun membre de l'expédition. Disparurent-ils en Mer Jaune, au-delà de la péninsule du Shandong ou, comme on le raconte, parvinrent-ils à Shingu au Japon mais n'y ayant pas trouvé l'élixir, y restèrent et y firent souche? Au lieu de rentrer en Chine, Xu Fu aurait passé le restant de sa vie à Kumano, transmettant culture et technologie chinoises, notamment dans les domaines des travaux publics et de l'agriculture. A défaut d'avoir trouvé le fameux élixir, les recherches de la médecine chinoise et du taoïsme de cette époque croyaient qu'ingérer des matériaux précieux connus pour ne pas s'abîmer, comme l'or, le jade, le cinabre (sulfure de mercure) ou l'hématite pouvaient conférer la longévité. L'Empereur Qin Shi Huang Di mourut d'une intoxication au cinabre en 210 av. J.-C. Aucune de ces civilisations, aussi bien occidentale que japonaise n'a donc eu à affronter le dramatique complexe de devoir "tuer le père" pour exister par elles-mêmes. A moins de considérer l'état de belligérance du Japon pendant la première moitié du XXe siècle comme une sorte de revanche contre la Chine et l'Amérique... LE RESSENTI En vous livrant quelques impressions au terme de ce voyage, je n'ai pas l'intention de déflorer le récit qui suit mais au contraire de vous inciter à approfondir la découverte de ce pays et de ses habitants. En vrac, je vais essayer de dire ce que j'en retiens. Dans un pays où la nature peut se montrer violente, on se sent en sécurité au milieu des gens. On ne sent pas d'agressivité dans les espaces publics. Les jeunes écoliers peuvent se rendre à l'école à pied sans être accompagnés. Les mal voyants ont des cheminements sensibles partout dans les villes, les personnes à mobilité réduite et les personnes conduisant des poussettes ne buttent pas contre des trottoirs (les angles de trottoirs sont pratiquement effacés) et n'ont pas de seuil ou de marche à franchir pour monter dans un train ou un métro. Une mégalopole comme celle de Tokyo n'est pas asphyxiée par la pollution et la circulation y est relativement plus fluide que dans d'autres grandes cités de part le monde. On ne se sent jamais perdu car les Japonais ont une sorte de sens de la responsabilité qui fait qu'ils sont plus attentifs que bien d'autres s'ils vous sentent en difficulté. Je suppose que ce dernier trait résulte d'une profonde imprégnation confucéenne tendant à rechercher l'harmonie... et cela s'accommode bien des fortes densités urbaines du Japon moderne. Une exception notable et bien visible, l'urbanisme, un domaine dans lequel semble régner l'anarchie et où chacun peu donner libre-cours à sa fantaisie. Bien sûr, je ne suis ni naïf ni ignorant de la face cachée de cette culture. Cette pression et ce contrôle social qui limitent l'expression de la liberté et de la personnalité de chacun ("il faut enfoncer le clou qui dépasse") génèrent des dérives et des effets pervers: persécutions et suicides dans les écoles, jeunes hikikomori qui restent cloîtrés chez eux, harcèlement moral dans les entreprises, lorsqu'elle existe, vie de famille en peau de chagrin (longues journées, peu de congés)... Quant à la criminalité, elle existe aussi mais sous le forme souterraine du grand banditisme mafieux (avec les yakusa). Dans l'immense "ruche" qu'est la société nippone, il s'avère que les "abeilles" souffrent psychologiquement d'un vide mêlant solitude, timidité et peur d'importuner les autres, même quand il s'agit de proches... Si toute civilisation comporte une part de schizophrénie, on voit qu'elle est loin d'être négligeable au Japon. La rue exprime une part de ces contradictions avec la présence de ces jeunes lolitas excentriques qui amusent les touristes et laissent les Japonais de marbre. Le rapport au corps des autres est également étrange, empreint d'une certaine forme de contradiction. On n'embrasse pas ses parents, on se salue mais on ne se serre pas la main, les amoureux ne se tiennent même pas par la main mais on prend son bain avec des inconnus dans les onsen... L'urbanisme de la reconstruction d'après-guerre semble lui aussi empreint d'un farouche individualisme peu soucieux d'harmonie d'ensemble. RAFFINEMENT L'assimilation, l'appropriation des éléments de culture chinoise a été poussée à l'extrême. Les Japonais ont le plus souvent poussé leur art vers le dépouillement et le raffinement. Un exemple est celui des jardins zen. Le zen est la branche de bouddhisme mahāyāna qui insiste sur la méditation, arrivée en Chine vers le VIe siècle puis transmise au Japon au XIIIe siècle que le moine Dōgen). Ce goût pour le dépouillement se retrouve dans le domaine de l'expression écrite, bien avant notre tweet minimaliste de 140 caractères, les Japonais ont inventé l' haïku. Le mot résulte de la contraction des mots Haikai (qui signifie "amusement") et de Hokku (qui signifie "court"). Il dérive de la poésie sous forme tanka, apparue au VIIIe siècle qui comprenait deux strophes, l'une de 14 more (syllabes ou pieds si l'on transpose la notion dans notre langue) et l'autre de 17. L'haïku créé par Basho au XVIIe siècle correspond à cette dernière et se décompose en un tercet de 5, 7 et 5 pieds. Il doit exprimer l'évanescence des choses et, dans le strict respect de la forme, il doit donner une notion de saison et comporter une césure. 古池や furuike ya (5) Un vieil étang et 蛙飛込む kawazu tobikomu (7) Une grenouille qui plonge, 水の音 mizu no oto (5) Le bruit de l'eau. Menu JAPON Etape suivante: Centre de Honshu Lundi 21 septembre Bref aperçu d'OSAKA Pendant les trois jours à venir, nous verrons pas mal de Japonais en congés ou faisant du tourisme car nous sommes au milieu d'une silver week de 5 jours, après le week-end, ce lundi et mercredi sont des jours fériés (fête des personnes âgées puis fête de l'équinoxe), complétés d'un pont entre les deux... Les Japonais partent alors à la campagne (ou à la montagne) et alors les touristes chinois ou coréens ont libre cours dans les villes. Kansai Airport construit en 1994 est situé sur une île artificielle dans la baie d'Osaka, reliée "au continent" (si l'on peut dire) par un pont, d'où l'étrange impression d'y amerrir... Il a été conçu par l’architecte italien Renzo Piano. Donc à une bonne cinquantaine de kilomètres du centre de la ville, soit environ une heure de trajet. Nous quittons la zone aéroportuaire vers 9H30 sous un ciel gris puis nous longeons les bassins du port. Bien que n'ayant pas été une colonie britannique, le Japon a adopté la conduite à gauche dès l'époque Meiji à la suite d'une décision impériale favorisant les ingénieurs britanniques (d'où aussi les boîtes aux lettres rouge) au détriment des "droitistes", les ingénieurs français soutenus par les anciens partisans du shogunat Tokugawa. Située à quelques 600 kilomètres au sud-ouest de Tokyo, Osaka est un centre d'affaires comptant 2,7 millions d’habitants. C'est la troisième ville du Japon, derrière Tokyo et Yokohama. Son urbanisme brouillon est en partie dû à sa reconstruction rapide après les bombardements de 1945. Nous allons faire la découverte pédestre du quartier animé de Minami ou Namba. Les galeries (Ebisubashi-suji) avec boutiques, salles de jeu et les rues piétonnes noires de monde (Dôtonbori) et avec des bars et des dizaines de restaurants aux enseignes plus extravagantes les unes que les autres. On y verra aussi des boutiques de paris hippiques et toutes sortes de distributeurs (le pays en compte plus de 5 millions et ils génèrent 5000 milliards de yens de chiffre d'affaires): de cigarettes avec lecteur de carte d'identité (vente d'alcool et de tabac autorisée aux plus de 20 ans mais seuil qui pourrait se trouver abaissé puisque que les jeunes peuvent conduire et voter à 18 ans), de boissons froides ou chaudes et même de petites culottes (y compris souillées, pour les fétichistes !)... On en trouve aussi bien sur les espaces publics que sur les paliers de certains hôtels. Il faut préciser que les premiers distributeurs automatiques de cigarettes étaient même apparu au Japon dès 1888, invention de Koshichi Tawayara. Petit aparté à propos de tabac, on peut être étonné de voir tant de Japonais fumer dans les lieux publics ouverts et dans les chambres d'hôtels comme on aura assez souvent l'occasion de faire l'expérience désagréable d'avoir une chambre précédemment occupée par des fumeurs. Et toujours à propos de distributeurs, ceux où l'on peut retirer de l'argent font exception car ils ne sont pas si répandus que cela et de plus refusent souvent les cartes de retrait étrangères. Il est vrai que les Japonais utilisent peu ce genre de moyen de paiement. Retraits possibles dans les DAB à service international de la Poste à l'enseigne "ATM" mai souvent fermés après 17H, les dimanches et jours fériés. Il vaut mieux compter sur les distributeurs des Seven Bank, à l'intérieur des konbini de la chaîne 7-Eleven. Ces supérettes ouvertes 24h/24 et 7 jours/7. C'est aussi l'occasion de voir quelques lolitas qui nous mettent déjà dans une ambiance tokyoïte. En revanche en majorité les jeunes filles ont adopté des styles vestimentaires qui selon nos critères ne sont pas des summums d'élégance: jupe courte, chaussettes, chapeaux et surtout bonnets perchés au sommet du crâne. Le contraste est violent avec l'élégance de femmes qui ont opté pour le port du kimono ou plus probablement du yukata (kimono léger pour l'été). A noter que le kimono ou gofuku (littéralement "vêtement des Wus") a trouvé son inspiration dans les vêtements traditionnels des Hans à partir de l'envoi d'ambassades en Chine au Ve siècle. A leurs pieds, on voit les tabi, chaussettes de cérémonie traditionnellement blanche dons le pouce est découplé des orteils, particularité indispensable pour aller avec les divers modèles de souliers japonais (geta, zori ou jika-tabi) maintenus au pied par deux lanières rondes passant entre le gros et le second orteil. Plus conventionnels sont les Japonais et surtout les Japonaises circulant à vélo avec un dispositif permettant de fixer une ombrelle (ou un parapluie) sur le guidon. Les zōri sont formées d'une semelle plate et de deux lanières rondes passant entre le gros orteil et le second orteil, puis se séparant pour s'arrimer sur le côté de la semelle aux trois quarts de sa longueur. Traditionnellement, la semelle supérieure des zōri était faite de paille de riz ou en jonc igusa (Juncus effusus) comme pour les tatamis. La semelle inférieure est généralement en caoutchouc ou en plastique brillant (imitant quelque peu la laque) Les zōri à semelle de paille ne sont plus guère portées qu'à la campagne ou dans le cadre des arts martiaux, pour éviter de se salir les pieds durant le trajet entre le vestiaire et le tatami. Les zōri contemporaines, portées avec des tabi (chaussettes japonaises à pouce séparant le gros orteil des autres orteils) en général blanches, sont en revanche l'accessoire indispensable du costume traditionnel porté dans les grandes occasions, voire dans la vie quotidienne. Les geta sont un autre type de chaussures traditionnelles du Japon dont le bruit sur le sol est très caractéristique. Bien que plus rares aujourd'hui, elles sont encore portées avec des vêtements comme les yukatas ('kimono' léger d'été), mais aussi avec des vêtements occidentaux et surtout lors des festivals. Il existe une grande variété de getas. Elles sont traditionnellement en bois et sont composées d'un corps ('dai') qui comporte (généralement) des dents ('ha'), deux le plus souvent, et d'une lanière ('hanao'). Comme les zōri , elles se portent pieds nus ou avec des tabi'. Nous reprenons le bus pour gagner le centre où se situe le château, dans un parc entouré de douves. Notre programme ne permet que d'en avoir une vue extérieure, tours d'angles et donjon. Construit en 1585, détruit en 1615, il fut frappé par la foudre quelques années plus tard et reconstruit dans les années 1930 et même doté d'ascenseur en 1958. Nous repartons un peu plus au nord vers le quartier Kita ou Umeda, juste au sud de la rivière Yodo, qui se déploie autour de ses principales gares. Il constitue la façade moderne de la ville. C’est le quartier du business, des gratte-ciel, des hôtels et des galeries commerciales. On peut y voir la gare moderne (2012) conçue par Tadao Ando, un des plus célèbres architectes du monde (à 71 ans) ou le canard géant de Florentijn Hofman ou le Umeda Sky Building. Nous déjeunons au Osaka Dai-Itchi Hotel (self). Le château d'HIMEJI Vers 13H30, nous quittons Osaka en direction de l'ouest, par l'autoroute qui longe la Mer Intérieure séparant l'ouest de Honshu de l'île de Shikoku. Un trajet d'un peu plus de 100 kilomètres jusqu'à Himeji. Nous traversons bientôt Kobe. Une ville deux fois détruite en moins d'un demi-siècle: par les bombardements au napalm en 1945 et par le violent séisme de 1995. Sur notre droite nous laissons la Tour (108 mètres) du port de Kobe destinée aux télécommunications, une étrange structure hyperboloïde métallique rouge. Sous un ciel devenu d'un joli bleu, nous voici à Himeji, une ville de 550 000 habitants. A 15H30, nous prenons possession de nos chambres à l'hôtel Nikko Himeji 3* (appartenant à la compagnie aérienne JAL), située juste en face de la gare et du fameux château qui apparaît sur une colline tout au bout de l'avenue Shiroganemachi. Après avoir déposé nos bagages dans nos chambres spacieuses et confortables et fait la découvertes des toilettes japonaises multifonction ("douchage de l'avant ou de l'arrière"), malgré la fatigue de notre long voyage, nous sommes les seuls du groupe à profiter des deux heures et demie de jour pour aller tranquillement faire une première reconnaissance en direction du château distant de 1,5 kilomètre tout au plus, non sans avoir jeter un coup d'oeil dans le centre commercial de la gare. Nous découvrons ici la charmante signalétique sonore des feux pour piétons qui chantent comme un coucou ou émettent le sifflement d'un oiseau comme on le verra dans d'autres villes. Il est plus de 17H lorsque nous arrivons dans le parc situé au pied du château alors qu'un flot de visiteurs en sort. Ce château est situé au sommet d'une colline appelée Himeyama (46 mètres d'altitude) au-dessus du parc Kōkoen créé en 1992 pour commémorer les 100 ans de la ville de Himeji. En fin de journée, une superbe lumière éclaire l'édifice. Autour on peut voir une faune plus ou moins étrange: une colonie de chats, des jeunes bizarrement attifés et de gracieuses dames en kimonos ou yukata... Retour tranquille à l'hôtel avec le crépuscule. A 19H, nous dînons au Banshu Shamo Nojo. Nous allons commencer notre expérience de la vie en chaussettes ou en pantoufles car il faut se déchausser dans la plupart des restaurants, temples et sanctuaires, châteaux, musées et bien sûr chez les gens si on a le privilège de cette expérience. Au retour, traversée de la gare un peu animée par des jeunes rassemblés autour de musiciens, quelques lolitas... Mardi 22 septembre Une belle journée en perspective à en juger par le ciel d'azur. Nous quittons l'hôtel assez tôt, à 8H, nous comprendrons bientôt pourquoi. Au programme, nous allons visiter le château d'Himeji, le plus grand des douze châteaux féodaux du Japon, la seule et unique forteresse du Japon en son état d'd’origine. Nous avons de la chance car il n'a été rouvert à la visite que depuis un an et demi, après des travaux qui ont duré 5 années. Dix minutes plus tard, nous rejoignons la queue déjà bien garnie de visiteurs qui attendent patiemment. Plaignons ceux qui font cette queue en pleine chaleur. Une queue au Japon, c'est tout une organisation. Ici des jeunes en assurent la gestion, en fractionnant et en délivrant des billets pour les groupes. De la sorte notre attente n'est pas trop longue et à 9H, nous empruntons les allées zigzagantes qui montent vers le château où nous pénétrons bientôt. Le cheminement par des allées reviennent sur elles-mêmes était fait pour désorienter les ennemis. Le château de Himeji, le plus visité au Japon, est le château le mieux préservé et le plus connu. Bien que la ville ait été bombardée en 1945, le château a échappé à la destruction. Son origine remonte au XIVe siècle, pendant la période de Muromachi. Le château est inscrit depuis 1993 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est l'un des douze seuls châteaux japonais en bois encore existants. Il comporte 83 bâtiments divers: entrepôts, portes et tourelles. Il est connu sous le nom de Shirasagi-jō ou "château du Héron blanc", en raison de sa couleur blanche due au plâtre qui l'habille, cela en raison de sa résistance au feu. Les shashi-gawara ou kinshachi ou encore shachihoko ressemblant à des dauphins à tête de tigre en or qui ornent le toit sont des animaux mythiques inspirés de la mythologie chinoise (Chiwen, "l'un des neuf fils du dragon"). Ils symbolisent l'autorité du seigneur féodal et .protégeaient disait-on le donjon du feu, on comprendra pourquoi. Visite en chaussettes, chaussures mises dans un sac que l'on garde avec soi. Pas de problème, les planchers sont impeccables. Le donjon à 6 étages, haut de près de 47 mètres, a été réalisé aux XVIIe-XVIIe s. La visite ne permet pas de découvrir de mobilier mais d'apprécier l'architecture de cet imposant édifice qui repose pourtant sur une simple ossature de poteaux, dont deux énormes piliers, et de poutres en bois que dissimule une "armure" de maçonnerie. On peut également voir les systèmes de défense (mâchicoulis) et des passages secrets où se dissimulaient des soldats en cas d'envahissement. Un autel à une divinité shinto est aménagé au dernier étage visité mais c'est surtout le panorama que l'on a depuis les ouvertures qui est intéressant, tant sur les constructions, enceintes et douves que sur la ville. Il est un peu plus de 11H lorsque nous quittons Himeji, à la périphérie de laquelle s'insinuent des parcelles de rizières. 300 kilomètres nous séparent de Hatsukaichi-Miyajima. Toujours cap à l'ouest. Après deux jours d'immersion dans le pays, ce qui retient notre attention au sujet du parc automobile, outre la présence de grosses berlines allemandes (Mercédès, BMW) et la quasi absence des françaises (quelques Peugeot et même 2 vieilles BX Citroën), c'est le design particulier (mais d'ailleurs peut-on parler de design) des petits modèles genre minispace ou minivan. Méchamment on pourrait dire que ces espèces de petites fourgonnettes sont des "boîtes à chaussures sur roues". Les véhicules de type keijidosha ou K-car sont de petits véhicules compacts qui bénéficient d'avantages au niveau des taxes et assurances ce qui en fait des autos très prisées des Japonais. De faible puissance, d'une taille maximum de 1,48m en hauteur et 3,40m de longueur, ces voitures portent des plaques d'immatriculations spécifiques à fond jaune. L'un des modèles emblématiques qui fait fureur au Japon depuis plus de 15 ans porte bien son nom, il s'agit de la Nissan Cube. Tout aussi peu séduisantes, on trouve encore la Nissan Moco, la Nissan Vamos, la Honda N Wagon, la Honda N Box, la Toyota Pixis, la Subaru Sambar, la Daihatsu Move, la Suzuki Wagon, la Suzuki Spacia ou la Suzuki Lapin (ça ne s'invente pas) et bien d'autres... Dans des villes où l'espace est compté, cela résulte d'une conception avant tout utilitariste et fonctionnelle de l'automobile: avoir une logeabilité maximale pour un minimum d'encombrement. Concernant les carburants, le litre de carburant coûte environ 148¥ pour le super, 137¥ pour l'essence sans plomb et 119¥ pour le diesel., soit au environs d'un Euro. Au Japon, avec 455 voitures particulières pour 1000 habitants, la densité d'équipement est sensiblement voisine de celle de la France qui est de 482 (statistiques 2011). A noter qu'à partir de l'âge de 70 ans les conducteurs japonais sont incités à ne plus conduire s'ils optent pour "une prime de renoncement". Nous dépassons Okayama puis Kurashiki (près de 550 000 habitants) et c'est bientôt Fukuyama (près de 550 000 habitants également) où nous faisons étape pour déjeuner. Déjeuner-buffet au New Castel Hotel avec une belle assiette de pâtisserie, pâtes de fruits et fruits et tranches de fruits. Après le repas, nous arrivons à Hiroshima que nous dépassons. Il fait un temps superbe et le thermomètre atteint les 26°. Parfois, on aperçoit de petits cimetières d'incinération avec leurs stèles caractéristiques. Nao précise que les inhumations sont proscrites. La pratique de la crémation résulte en grande partie du manque d'espace (49 jours après, l’urne est portée au caveau familial où plusieurs membres de famille reposent). Le défunt devient un ancêtre dont la vénération est l'un des fondements de la famille japonaise. La plupart des maisons ont un kami-dana, une étagère d'esprits (ou d'âmes), sur un mur intérieur de la maison. Après la mise en terre, le nom du défunt est inscrit sur une tablette déposée dans le kami-dana. Il contient habituellement des objets qui ont une signification spirituelle pour cette famille particulière. Il recèle la liste des noms des ancêtres. Île de MIYAJIMA A un peu plus de 16H, nous voici à Hatsukaichi, une localité d'une centaine de milliers d'habitants qui depuis 2005 intègre la petite île de Miyajima (3x6km), universellement connue pour le célèbre torii flottant du sanctuaire d’Itsukushima-jinja. Ce lieu célèbre, bâti en 593 sur pilotis dominant une crique, resplendit à marée haute lorsqu’il se reflète dans la mer, ce qui est le cas le soir. Quelle chance car pour profiter, il faut tenir compte de l'horaire des marées. Il est classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1996. A noter que le site est jumelé avec un site prestigieux, notre Mont Saint-Michel. Nous sommes étonnés de voir souvent des vieillards s'occupant des parkings et des guichets, comme c'est le cas ici. Il s'avère que la poursuite d'activité à l'âge de la retraite résulte souvent plus d'une habitude de vie laborieuse et de sentiment d'utilité sociale que de nécessité financière pour compléter une retraite parfois maigre car les Japonais savent s'accommoder de la frugalité. Courte traversée en ferry depuis le terminal de Miyajimaguchi en côtoyant des pastiches de bateaux européens du temps des conquêtes coloniales. Une traversée de 10 minutes, en laissant sur notre droite le torii d'une couleur vermillon tirant vers l'orange, ce qui surprend car les images que nous en avons lui donne plutôt une teinte pourpre mais on verra que tout change en fonction de la lumière. Toute l'île est sacrée et on n'y trouve ni maternité ni cimetière car il est interdit d'y accoucher ou d'y mourir (!) afin de préserver sa pureté. Nous sommes accueillis sur l'île par des cerfs sika (Cervus nippon), des animaux de taille modeste ressemblant à des daims mais qui sont de redoutables dévoreurs, y compris de billets de retour du ferry. Superbes vues du torii, plus ou moins à contrejour, pendant le quart d'heure où nous longeons la rive en direction du sanctuaire. Un premier torii a été bâti au XIIe siècle et l'actuel date de 1875. Dans le sanctuaire shinto construit sur pilotis se pressent touristes et fidèles. Le sanctuaire dédié au Dieu de la mer fut érigé durant l'ère Heian (794-1185) par le clan Taira, clan d'ascendance royale, qui contrôlait la Mer Intérieure d'Osaka à Fukuoka (port qui commerçait avec la Chine) et protégeait le commerce maritime contre la piraterie, ce qui lui valait une grande estime auprès de l'Empereur. Ce clan fut vaincu par celui des Minamoto en 1185 lors de la bataille navale de Dan-no-ura qui fut à l'origine d'une première lignée shogunale installée à Kamakura. Nao nous montre la manière de prier selon la formule "2-2-1": après avoir mis son obole dans le tronc et tiré la cloche, on s'incline 2 fois, on frappe 2 fois dans ses mains en les joignant et enfin on s'incline 1 dernière fois légèrement. Une famille de fidèles est reçue dans un pavillon par un prêtre qui effectue une sorte de bénédiction. On peut également voir des empilements de jolis "barils" de saké offerts au sanctuaire. Ce genre de tonneau appelé sakadaru ou kazaridaru, est également destiné au stockage de la bière. Ces récipients rituels sont faits de matériaux considérés comme purs: bois de cèdre et recouvert d'une paillasse et ceint d'une corde de riz. Non loin du sanctuaire, d'un côté on peut voir un pont en arche et de l'autre, une pagode gojū-no-tō à 5 toits (symbolisant 5 éléments, de bas en haut : terre - eau - feu - vent - ciel). La pagode est en fait une interprétation sinisée du stūpa indien. Ici, comme dans de nombreux sites religieux japonais, le syncrétisme est largement répandu, une partie de sanctuaire accueillant un temple bouddhiste, comme ici tandis qu'ailleurs la situation est parfois inverse comme on le verra. En regagnant "le continent" comme disent les Japonais, on aperçoit sur une colline un temple moderne tout blanc, lieu de culte d'une nouvelle secte bouddhiste. HIROSHIMA Ayant regagné le continent, une vingtaine de kilomètres nous séparent d'Hiroshima où nous faisons étape, une ville qui compte 1,2 million d'habitants. Elle en comptait 350 000 en 1945 dont 250 000 périrent immédiatement lors du bombardement ou des suites. Nous logeons dans le très confortable Grand Prince Hotel 4*. C'est un bâtiment imposant de 23 étages comptant plus de 530 chambres et 5 restaurants, bâti sur la petite île d'Ujina où se trouve l'Hôpital de la Marine. Nous dînons à l'hôtel, au Salon Boston situé au 22e étage, après avoir fait une courte pause en salle d'attente (!). Ce sera notre seul repas à l'européenne, donc sans baguettes: jambon séché, magret, roulé de mousse de volaille, glace vanille et coulis de fruits rouges. Pour donner une touche japonaise, certains décident de goûter au saké chaud (1250 ¥, la bouteille). Pas extraordinaire mais c'est un vin de riz (14-16°) et non un alcool fort (un alcool obtenu après distillation du saké, sous les noms de shochu ou awamori, qui titrent de 25 à 45°). De nos chambres, superbe vue sur la baie et sur la partie boisée au sud de l'île (Motoujina Park). Mercredi 23 septembre Après un petit-déjeuner au Salon Porto, c'est encore un départ matinal qui nous attend, 8H, car outre la visite du site historique, de nombreux kilomètres nous attendent (350 environ). Nao s'inquiète des possibles embouteillages dans l'après-midi car aujourd'hui se terminent les 5 jours de congés de la "Silver week". Petit parcours avec le bus pour se rendre au centre de la ville que nous voyons curieusement sillonnée par diverses sortes de tramways. Il s'agit de tester divers types de matériels avant prise de décision. Pendant une heure et demie, nous allons parcourir le site mémoriel à partir du Pont en T qui servit de repère pour le bombardement apocalyptique au petit matin du 6 août 1945. La bombe d'une puissance équivalant à 15 000 tonnes de TNT, explose à 576 mètres au-dessus de la ville et en rase instantanément plus des deux tiers par l'effet de souffle conjugué à la chaleur (plusieurs millions de degrés à l'hypocentre et 300 000° au sol) qui incendie les nombreuses maisons en bois. 75 000 personnes décèdent sur le coup et 175 000 autres par la suite, notamment suite aux radiations émises par la bombe. Le Japon capitulera 8 jours plus tard. Nous nous arrêtons devant le Dôme de Genbaku. C'était alors le centre de promotion de l'industrie d'Hiroshima. L'édifice très sérieusement endommagé n'a pas été détruit du fait qu'il était très proche de l'hypocentre et fut donc épargné par le souffle qui se dispersa à partir de l'hypocentre. Renommé Mémorial de la paix d'Hiroshima, il fait partie des monuments du Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1996. Nous poursuivons par le Monument des Enfants pour la Paix (genbaku no ko no zō) surmonté de la statue de la fillette morte de leucémie, Sakado Sasaki, tenant dans ses mains une grue (symbole de longévité). Au pied du monument, des abris recueillent des milliers de grues de papier en pliage origami envoyées par les enfants du monde entier, particulièrement en cette année où l'on a commémoré le 70e anniversaire du bombardement. Plus loin, c'est la Flamme de la Paix, un monument conçu par Kenzō Tange et représentant deux mains jointes au niveau des poignets, tandis que la flamme brûle sans discontinuer depuis 1964. Plus loin, c'est le Cénotaphe du parc de la Paix (heiwa kōen ireih) également conçu par Kenzō Tange. Nous terminons par la visite du Musée du Mémorial de la Paix de Hiroshima où l'on peut notamment voir des objets calcinés ou déformés, des photos de la ville et de personnes prises après le bombardement. Une maquette de la bombe "Little Boy" est également présentée. Il est 9H45, quand nous quittons la ville sans apercevoir son château qui fut entièrement rasé par l'explosion et reconstruit à l'identique (en béton) en 1958... Nous refaisons en grande partie le chemin inverse de la veille. C'est à Kurashiki, un peu avant Okayama, que nous arrêtons pour un déjeuner-buffet au Itarian Viking Pulizia, sushis, BBQ (porc, boeuf, volaille). De quoi être tout à fait repus. KYOTO Nous arrivons à Kyoto, sans embouteillages, un peu avant 16 heures. Avec près de 1,5 million d'habitants, Kyoto se situe au 9e rang des villes japonaise. S’il existe une ville que tout étranger se doit de visiter en priorité, c’est bien celle de Kyoto. Déambuler dans ses rues étroites et ses allées, c’est remonter le cours des onze siècles durant lesquels elle fut la capitale du pays (de 794 à 1868). Ce fut aussi la capitale shogunale du clan Ashikaga de 1378 à 1600. Construite sur le modèle des anciennes capitales de Chine, telle Chang'an (l'actuelle Xi'an)et entourée par des collines magnifiques, Kyoto est riche en souvenirs historiques et en légendes et renferme les plus beaux vestiges japonais anciens ! Bien que des industries modernes se soient développées, la ville reste le premier centre pour les industries traditionnelles fabriquant les soies, brocarts, laque, poteries, porcelaines, éventails, poupées et bronzes. L’habileté des artisans s’est transmise à travers les générations et peut encore être appréciée aujourd’hui. En partant à pied du centre de la ville, on peut voir la mairie construite en 1927, l'un des rares vestiges architecturaux du Japon d'avant-guerre. Plus loin, nous apercevons (Nao ne le signale même pas), l'église catholique de Kawaramachi. Puis nous gagnons les quartiers anciens à l'est. L'étroitesse de façade des maisons anciennes tient en bonne part au gouvernement du shogunat Tokugawa qui appliquait une taxe sur les façades. Les gens construisaient donc en profondeur, avec jardin sur l'arrière de la maison. Après être passé devant un petit autel bouddhiste et une école de geikos (appellation locale des geishas), nous parcourons l'allée de Pontocho bordée de restaurants et maisons de thé et de belles maisons traditionnelles mais défigurées par le réseau électrique. La nuit venue, c'est paraît-il le rendez-vous des homosexuels. Plus loin, on franchit un pont sur la rivière Takano sur les berges de laquelle des centaines je personnes sont installées pour profiter agréablement de cette soirée de fin de "silver week"... Nous voici maintenant dans le quartier de Gion. Le quartier historique de Gion a la particularité d’être un mélange de traditionnel et de modernisme fusionnant en totale harmonie. Lieu idéal pour découvrir les arts traditionnels, les restaurants de styles anciens, à la décoration d’un goût exquis renforcent l’atmosphère raffinée du quartier. Gion est aussi connue pour être l’ancien fief des geikos. La foule est assez dense sur les trottoirs où l'on peu voir de nombreuses femmes en kimono (et de plus rares hommes) ou en yukata (kimono d'été). Nao nous précise qu'on peut se dire que la moitié de ces personnes en costume traditionnel sont des touristes (généralement chinoises) qui louent ces vêtements pour la journée... En entendant des bribes de conversation, on en a effectivement la confirmation. Arrêt au Chügen-ji, un charmant petit temple de quartier puis nous arrivons sur la rue Shijo-dori, que l'on pourrait qualifier de rue principale de Kyoto. Elle s'étend sur environ 7 kilomètres, du sanctuaire shinto Yasaka-jinja (aussi appelé le sanctuaire de Gion) jusqu'au sanctuaire Matsunoo-taisha, à l'ouest de Kyoto. Nous voici bientôt devant une maison de geikos où six artistes exercent dont 5 portant le même nom, celui de la matrone qui les a formées. L'extrémité est de Shijo-dori débouche face au portail vermillon du sanctuaire Yasaka (créé en 656). Nous passons ce portail et empruntons les allées au nord du parc du sanctuaire, en passant devant de petits autels et devant un restaurant de sumos devant lequel on peut voir une sculpture porte-bonheur (chance et prospérité) d'une famille de tanukis ou chiens viverins (Nyctereutes procyonoides) ressemblant plutôt à des blaireaux. Nous voici arrivés devant l'imposant sanmon, le portail principal du Temple Chion-in. C'est le plus imposant des portails de temples au Japon. Ce temple (non visité) remonte à l'école bouddhiste de Jodo fondée au XIIe siècle. Nous retrouvons ici notre bus qui nous reconduit au centre de la ville puisque notre hôtel Dai-ni Tower se trouve à deux pas de la gare ultramoderne et immense, d'ailleurs critiquée à sa construction en raison de son modernisme et de son gigantisme. Conçue par l'architecte Hiroshi Hara, cette gare inaugurée en 1997 a été a été reconstruite à l'occasion du 1200e anniversaire de la notification de la ville comme capitale du Yamato (ancien nom du Japon) en 794. Outre les équipements spécifiques pour les chemins de fer (différentes compagnies) et le métro, on y trouve de nombreux magasins, hôtels, jardins et restaurants. C'est d'ailleurs au Monte Romano, un restaurant italien de son sous-sol que nous dînons. Pas bien original: salade, pâtes, poulet rôti et gâteau genre fraisier... Après le repas, nous avons tout loisir pour nous perdre dans l'immense édifice de la gare et ses onze étages. Nous redescendons par l'imposant escalier aux quelque 170 marches dont les contremarches lumineuses affichent à l'aide de LED des messages ("Welcome to Kyoto") ou des graphismes (une théière et une tasse). L'annexe de l'hôtel Dai-ni Tower où nous logeons ne vaut guère que 2* selon nos critères, confort et surface de chambre du genre Première Classe chez nous. On ne peut ouvrir les valises que si on les pose sur le lit par maque d'espace. A signaler que le wi-fi n'est disponible que dans le salon près de la réception. Bon, il est quand même bien situé et ce n'est quand même pas un kapuseru hoteru, "un hôtel capsule", système hôtelier typique au Japon, utilisé aussi bien par des employés de bureau que par des SDF, où chaque capsule est équipée d'un téléviseur miniature branché à des écouteurs, d'une petite lampe et d'un réveille-matin intégrés aux murs... Jeudi 24 septembre Déception ce matin: il fait gris et il pleut. Comme plusieurs visites sont prévues, le départ en bus a lieu à 8H30. En 1994, 17 ensembles monumentaux comprenant 198 bâtiments et 12 jardins ont été classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1994. Nous en visiterons seulement quatre. Au nord-ouest de la ville, nous commençons par le jardin du temple Ryôan-ji ("Temple du repos du dragon"). Le temple relève à l'école Myōshin-ji de la branche rinzai du bouddhisme zen. Le site du temple appartenait à l’origine au clan Fujiwara. Il est dit que c'est un chef d’œuvre incontournable, jardin de sable (pour moi il s'agit plutôt de gravier grossier) et de rochers, d’une beauté remarquable et qu'il est l’un des plus purs achèvements de l’esthétique Zen, un exemple de pureté conçu pour la méditation. Ses quinze rochers répartis d'est en ouest en groupes de cinq, de deux, de trois, de deux puis de trois, sur un espace de 200m² ont donné lieu à de multiples interprétations. Certains chercheurs y voient une tigresse et ses petits, d’autres des dragons. Les rochers sont disposées de telle sorte qu’on ne peut en voir plus de quatorze à la fois. Toutes sont entourées de gravier ratissé quotidiennement par les prêtres du temple. Bien que protégés de la pluie par un pavillon, on a du mal a apprécier la poésie et l'ambiance zen de l'endroit. Pour comparer, il eut été utile de visiter le Daitoku-ji comportant plusieurs espaces de jardins zen. Dommage... Revenons au Ryôan-ji et poursuivons en passant devant la fontaine et le petit bassin tsukubai. Sa forme carrée fait référence au kanji (kuchi qui signifie "bouche"). De chaque côté du carré est gravé un signe qui, associé au carré du bassin donne un nouveau kanji pour signifier "Je connais seulement la satisfaction". Notre procession de parapluies se poursuit au milieu de jardins de mousse jusqu'au lac du centre duquel émerge une petite île... Près de la sortie, nous passons devant le pavillon de la cloche de bronze. 10H, court trajet en bus, pour arriver au temple Kinkaku-ji ("Temple du Pavillon d'Or"), blotti dans un beau cadre romantique, même sous la pluie. Le Pavillon d’or suffit à sa seule évocation à enflammer les imaginations. Construit en 1393 pour servir de lieu de méditation à Yoshimitsu puis converti en temple à la mort du Shogun, il doit son nom aux feuilles d’or fin plaquées sur ses murs se reflétant dans l’eau de l'étang au bord duquel il est bâti. En fait il s'agit d'une parfaite réplique du pavillon détruit en 1950 lors d'un incendie volontaire provoqué par un moine dément. Jusqu'alors c'était le seul édifice du temple à avoir échappé aux incendies qui ont affecté le site depuis son origine au début du XVe siècle. Le pavillon actuel date de 1955 mais il a déjà été rénové et une couche de feuilles d'or laquées a été ajoutée en 1987. Le sommet du toit est surmonté par la sculpture d'un fenghuang doré ou phœnix chinois. En revanche, le superbe jardin a conservé son aspect d'origine. Très jolie maison de thé traditionnelle à la sortie du jardin. Avec leur bob couleur casquette d'un jaune pétant et en uniforme, des enfants du primaire en voyage scolaire font également la visite, sagement malgré la pluie. A nouveau un court trajet en bus, en direction du centre, non pas pour visiter un site religieux mais un château. Nous longeons une partie du mur d'enceinte de l'ancien palais impérial . Nous nous arrêtons pour visiter le Château de Nijô entouré de douves et d'une enceinte. Cet impressionnant édifice date de 1603. Ce fut une demeure occasionnelle des shoguns Tokugawa qui s'étaient emparés du pouvoir en 1600 et avaient installé le siège de leur shogunat à Edo (l'actuelle Tokyo). Plusieurs shoguns y ont résidés jusqu'à l’abdication du dernier d’entre eux en 1867. Il devint alors le siège impérial l'année suivante. Par la suite, on y installa la préfecture de Kyoto. Rien à voir avec des châteaux à donjon comme celui d'Osaka, si ce n'est l'omniprésence du bois. Ici on a une suite de pavillons bas communiquant entre eux, 33 salles recouvertes de 800 tatamis. On franchit d'abord la Karamon ou Porte chinoise. En face, de l'autre côté d'une vaste cour, on arrive à l'entrée du palais surmontée de sculptures de fleurs et d'animaux peints. La partie la plus proche de l'entrée était réservée à la réception des seigneurs (daimyos) et samouraïs de rang inférieur et à l'envoyé de l'empereur. Les murs sont ornés de peintures représentant des léopards. On peut marcher sur le célèbre "parquet des rossignols" qui chante dès que l’on se déplace, afin de signaler tout intrusion dans le château et ainsi prévenir des assassinats par des samouraïs ennemis ou des ninjas. D'ailleurs, au fond des salles, des portes permettaient à des gardes de surgir en cas de nécessité. La partie centrale correspond à ce que l'on pourrait appeler la salle du trône. Enfin la dernière partie correspond aux appartements du shogun. Là aussi, un joli jardin avec étangs, ponts et rochers entoure les constructions. Il est 13H lorsque nous nous rendons au restaurant Satsuma go kamon pour déjeuner. Assise confortable pseudo japonaise avec plancher abaissé (horigotatsu), de sorte que l'on est assis comme au bord d'une estrade. Notre plateau comporte des tempura de poulet (2 pièces), une soupe miso (du nom de la base de ce potage faite d'ingrédients fermentés: soja, riz...), une escalope de poulet sur légumes sautés, un bol de riz et une boule de glace à la vanille. A 14H30, toujours sous la pluie nous reprenons le bus cette fois-ci vers l'est de la ville. Nous allons visiter le temple Kiyomizu Dera, dédié à la déesse Kannon aux onze têtes dont la statue n’est exposée qu’une fois tous les trente-trois ans. Ce temple est surtout connu pour sa terrasse perchée à 15 mètres de haut, à flanc de colline, et soutenue par des centaines de piliers, tout cela sans le moindre clou. Le temple fut fondé en 798 par le prêtre Sakanoue Tamuramaro, mais les bâtiments actuels furent bâtis en 1633. Le temple tient son nom de la chute d'eau qui se trouve à l'intérieur de son enceinte, eau provenant des collines environnantes, kiyoi mizu signifiant "eau pure" ou "eau de source". De là-haut, la vue sur Kyoto serait intéressante par beau temps. En contrebas se trouve donc la chute d'eau Otowa-no-taki, d'où trois canaux se déversent dans un bassin. Les fidèles boivent de cette eau parée de vertus thérapeutiques. Au sein du complexe religieux, on peut aussi voir une pagode de couleur vermillon à trois étages et même des temples shintos précédés de torii. On peut aussi essayer de voir ce que l'avenir nous réserve avec les bâtonnets divinatoires. Si la prédiction ne vous convient pas (encore faut-il lire le japonais), nouer la petite fiche sur un film en formulant un voeu en sens contraire... Nous revenons sur nos pas et toujours sous la pluie, franchissons le portail et avons trois quarts d'heure pour déambuler dans la rue Kiyomizu-zaka et les ruelles adjacentes. L'occasion de croiser quelques moines, une bonzesse quêteuse et de nombreuses visiteuses en kimono ou yukata. Aspect folklorique aussi avec les tireurs de jinrikisha, autrement di de pousse-pousse (des termes qui ne sembleraient pas s'accorder, tirer et pousser, ce n'est pas tout à fait la même chose). Ils sont chaussés étrangement de jika-tabi, dérivée de la chaussette tabi, une chaussure résistante apparue vers 1910, portée plus haut sur le mollet, avec pouce séparé. Elle est prisée des ouvriers du bâtiment, des jardiniers et des tireurs de pousse-pousse pour sa grande souplesse grâce à sa semelle en caoutchouc antiglisse. Elle est extrêmement confortable, même par temps froid (jusqu'à environ 6 ou 7°). Elle donne la sensation de marcher pieds-nus, tout en étant très bien isolé du sol. Nous quittons le site vers 16H30 pour revenir dans le quartier de la gare et de l'hôtel. Ceux qui le désirent peuvent monter à la plate-forme de la Tour (niveau 100 mètres). Pour les pensionnaires de l'hôtel il en coûte 300 ¥ (au leu de 770). Une occasion d'avoir un coup d'oeil sur la ville malgré le temps bien maussade et l'heure déjà tardive. De là-haut, vue plongeante sur les temples Nishi Hongan-ji (temple de l'Ouest) et surtout Higashi Hongan-ji (temple de l'Est). Ces ceux temples créés en 1602 résultent de la volonté de Tokugawa Ieyasu devenu shogun de diviser en deux entités le Hongan-ji affilié à la secte Shin afin de diminuer son pouvoir. Dîner libre. Pour notre part, un repas de tempuras de légumes et de crevettes, crudités, soupe miso, riz... au restaurant Hageten situé dans le sous-sol de la gare. Pour faire la digestion, nouvelle petite balade dans les étages de la gare où l'on croise des collègues, en usant des escalators géants, montée jusqu'à la terrasse de l'hôtel Granvia et retour par l'escalier lumineux. De Kyoto, nous n'aurons pas eu le loisir de visiter d'autres temples et sanctuaires Ginkaku-ji, Heian-jingu, Fushimi-Inari, Ninna-ji, Chishaku-in, Kodai-ji, Byôdô-in, Eikan-dô, Daitoku-ji ou le superbe parc Maruyama... Pour avoir une idée de ces lacunes, rendez-vous sur le site (il est conseillé de naviguer sur ce site http://nihonfrance.free.fr/japon/ avec Microsoft Internet Explorer) et le blog de voyages d'Armel. NARA Vendredi 25 septembre Départ à 9H sous un ciel bien gris. Court trajet en direction du sud, entre Kyoto et Nara, villes distantes d'une quarantaine de kilomètres. Peu après Kyoto, au sud, du côté de Uji, on peut voir quelques plantations de théiers, produisant paraît-il le meilleur thé du Japon. La qualité supérieure est récoltée à la main (petites feuilles terminales) tandis que le thé standard subit une récolte mécanisée. Egalement par endroit, paysage de bambouseraies et de rizières... Nara est une ville de plus de 350 000 habitants, située à l'est d'Osaka. Cette cité ancienne est entourée de collines boisées, de temples ceints de parcs et de quelques-uns des plus anciens bâtiments de bois du pays. Dans la plaine de Yamato, cette ville qui se nommait jadis Heijo-kyo ("citadelle de la paix") a été capitale impériale au VIIIe siècle, à deux reprises et sur de courtes périodes, de 710 à 740 et de 745 à 784. Son problème était son accès à l'eau selon Nao. Kyoto avait une meilleure situation, sur une rivière qui permettait de communiquer avec la Mer intérieure au niveau d'Osaka. Outre une dizaine d'autres sites, la ville compte 8 sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1998. Nous visiterons trois de ces derniers, deux temples et un sanctuaire. La plupart des sites se situent dans un parc de plus de 600 hectares, les daims en liberté gambadent et vivent en harmonie avec les visiteurs. Nous commençons par le temple Todai-ji ("Grand temple de l'est"). Toutes les branches du bouddhisme japonais y sont étudiées et le site comprend de nombreux temples et sanctuaires annexes. Dans l’enceinte se trouve la plus grande construction en bois au monde, le Daibutsu-den ("Salle du Grand Bouddha"), qui abrite une statue colossale en bronze du bouddha Vairocana appelée Daibutsu (Grand Bouddha). Le bâtiment, d’une largeur de huit 57 mètres est un tiers plus petit que le temple originel. Le temple, construit au VIIIe siècle, a été détruit et reconstruit presque intégralement deux fois au cours de son histoire, au XIIe et au XVIIe siècle. Le site avait aussi comporté des pagodes de plus de 100 mètres de haut (les plus hautes du Japon), aujourd'hui disparues. Les arts influencés par les Chinois des dynasties Tang et Song du sud, se sont épanouis ici. Avant même de franchir les portails nous sommes entourés d'un troupeau de cerfs sika, ces sympathiques ruminants dont nous avons déjà fait la connaissance sur le site de Miyajima. Nous passons l'imposante Nandai-mon (XIIe-XIIIe s.), la Grande porte du sud avec ses quatre gardiens et haute de près de 20 mètres. Sur notre droite on peut voir un torii shinto sur la petite île de l’étang du Miroir. Puis nous passons la Chu-mon, porte intérieure plus récente (XVIIe s.) avant d'arriver face au kondo ou salle de prière du Grand Bouddha, édifice surmonté d'étranges cornes d'or. Face à l'édifice est érigée une lanterne octogonale en bronze sculpté ornée sur quatre de ses faces de reliefs représentant des bodhisattvas jouant de la musique. A l'intérieur gu kondo, nous nous sentons tout petits devant la statue colossale du Bouddha en bronze, de 15 mètres de haut, ce à quoi s'ajoute la hauteur du socle. Il pèse 500 tonnes et sa réalisation en 752 était une prouesse métallurgique (utilisation de mercure, de cire...). Il a fait face aux incendies et tremblements de terre même s'il a fallu parfois lui remettre la tête sur les épaules. On a une idée de la démesure par ses mains dont une réplique est présentée à hauteur d'homme derrière la statue. On dit que 4 ou 5 personnes pourraient y tenir. Il est entouré de deux bodhisattva de bronze doré, également de belle taille mais plus jeunes d'un millénaire (XVIIIe s.). Au fond de la salle, outre la main déjà évoquée, on peut voir les maquettes des deux constructions ayant précédé l'édifice actuel ainsi que deux gardiens célestes (Koumokuten et Tamonten). Petit amusement avec le gros pilier creusé à sa base d'un trou carré de la taille d'une narine du bouddha et dans lequel certains visiteurs s'amusent à s'introduire pour le traverser. Réussir cet exploit serait selon les uns gage de langue vie, selon d'autres d'atteinte du Nirvana et selon d'autres encore de chance et bonheur... En ressortant, coup d'oeil sur une étrange statue placée à l'extérieur, sur le côté droit de la façade. La statue ancienne en bois, au visage inquiétant, est recouverte d'une veste rouge et coiffée d'un bonnet rouge également. Il s'agit de Pindola Bharadraja ou Binzuru, l'un des seize arhats légendaires du bouddhisme, saints hommes prédécesseurs ou disciples du Bouddha. Ils sont particulièrement populaires dans le bouddhisme Zen où ils sont considérés comme des modèle de bonne conduite. Nous quittons le site après avoir affronté une nouvelle fois les cerfs. Mais comment leur en vouloir puisqu'ils ont pris l'habitude d'être nourri avec des biscuits spéciaux que leur distribuent les visiteurs. Des panneaux incitent cependant à la vigilance d'ailleurs si certains vieux mâles ont eu les bois coupés, c'est qu'il y a une bonne raison... Quelques minutes de bus et nous voici au Grand Sanctuaire Kasuga Taisha. Ce sanctuaire est décoré de plus de 3000 lanternes de pierre et de bronze. Ce chiffre 3000 représente le nombre de sanctuaires nommés Kasuga à travers le Japon. Elles sont allumées deux fois par an, à l’occasion de festivals des lanternes, le Setsubun Mantoro (du 2 au 4 février) et l’Obon Mantoro (du 14 au 15 août). Plus de mille lanternes en pierre longent la voie menant au mausolée de la famille Fujiwara, établi en 768 et reconstruit plusieurs fois au cours des siècles, peint en vermillon il tranche sur la verdure environnante notamment des vestiges de forêt primaire de Kasugayama. Il possède un trésor constitué principalement d’armes et de masques anciens. Il a été reconstruit tous les 20 ans jusqu'à la fin de la période d'Edo (1863) et désormais il subit une rénovation de font en comble tous les 20 ans dans le cadre du rituel Shikinen zôtai. Pas de chance pour nous, nous sommes en 2015, année de la 60e édition de ce rituel avec notamment la réfection de son toit fait d'une superposition de minces lamelles de bois... Nous poursuivons en passant près des les lanternes suspendues en bronze doré ou non du Setsubun Mantoro. Encore un court trajet et nous voici au Temple Kofuku-ji, le temple familial des Fujiwara et emblème de Nara aujourd'hui. En 669, le clan Fujiwara fit démonter ce temple de Fujiwara-kyo à Hijo-kyo (Nara). Fujiwara no Kamatari (614–669), fondateur du clan se considérait comme un dieu... Ce clan fonda plusieurs alliances matrimoniales avec la famille impériale et fournit plusieurs régents à la cour. Du temple plusieurs fois détruit, reconstruit et agrandi, ne subsistent que quelques uns des 175 bâtiments qu'il a comportés à son apogée. La pagode à 5 toits Gojū-no-tō jouxtant le pavillon Tō-kondō s'impose au regard en arrivant. La pagode actuelle construite en 1411 ou 1426 (succédant aux constructions antérieures depuis 730) et haute de 55 mètres, est l'une des plus hautes du pays. Nous poursuivons vers le Nan'endō, le pavillon octogonal sud reconstruit en 1741 (ou 1789). Nous apercevrons le Hokuendō, le pavillon octogonal nord en travaux. Plusieurs pavillons sont en cours de reconstruction comme le Chū-kondō, le pavillon central. Les emplacements des piliers d'origine sont toujours visibles grâce à leur socle de pierre et par ailleurs les plans des construction avaient été conservés. Le Chu-mon, portail intermédiaire et les galeries couvertes conduisant au Chū-kondō vont être également réalisés dans la perspective des JO de 2020... En milieu de visite, petit saut pédestre dans la ville toute proche, située à l'ouest du site. Nous déjeunons au restaurant Hanakomichi (rue Konishicho), en formule self... Photo de groupe avant de quitter le site vers 13H30. Il nous reste 170 kilomètres en direction de l'est, pour rejoindre Handa. Etape à HANDA Nao étant peu disert, nous aurons de longs temps de méditation jusqu'à Handa où nous arriverons à 16H30. Nous passons près de la ville de Tenri où une dame Onishi Aijira fonda en 1925 la secte Tenri Kenkyukai devenue Tenri Honmichi, une secte inspirée du shinto, qui compte plus de 300 000 membres, y compris en Afrique. Sous le ciel très gris et devenu pluvieux, nous aurons tout loisir d'observer le paysage et d'essayer de l'interpréter. Un constat, les collines couvertes de forêt vues les jours précédents cèdent du terrain au profit des cultures et notamment des rizières, à la faveur des plaines et fonds de vallées. On pourrait avoir l'impression qu'un repiquage du riz a été effectué, en réalité il s'agit de riz de repousse (ratooning rice) qui ne produira pas. ici, il n'y a qu'une récolte annuelle (deux au sud de Shikoku). Les portiques d'information sur les autoroutes sont très explicites en ce qui concerne la météo, avec des pictogrammes comme le parapluie et le symbole d'une pluie plus ou moins drue. Pause sur une aire de services à 15H. Pas besoin de réclamer de pause technique. S'avérerait-il que les Japonais ont une petite vessie ou qu'ils la ménagent? Tout est très explicite ici, de la manière d'utiliser et même de ne pas utiliser les toilettes, lieux dotés de porte-manteau, de porte-canne, de siège pour "poser" un bébé pendant le temps... Des tableaux lumineux indiquent aussi les toilettes libres et leur type (siège ou "à la turque"). Pour les conducteurs, des schémas routiers lumineux affichent également des informations sur le trafic (bouchons). Et bien, sûr, les usagers on a leur disposition des batteries de distributeurs en tout genre sur des dizaines de mètres linéaires... Route reprise, nous passons tout au sud de Nagoya, au bord de la Baie d'Ise. Nous arrivons à Handa à 16H. C'est une petite ville de 120 000 habitants, capitale du saké et du vinaigre japonais qui en est issu. On aurait du temps pour visiter un atelier de production mais Noa écarte la suggestion car les usines seraient en périphérie. Pour meubler, un petit tour au Piago Handa Shop, un supermarché proche de l'hôtel. Le saké est une boisson fermentée à base de riz qui trouve son origine au IIIe siècle lorsqu'il a été introduit dans l'ouest du pays depuis la Chine. Plutôt qu'un véritable alcool, c'est plutôt une sorte de bière ou de "vin" puisque titrant de 14 à 18°. Pour l'obtenir, le riz est étuvé dans une eau de source et mis à fermenter après inoculation d'un activateur amylo-fermentaire provoquant la saccharification (transformation de l'amidon en sucre), à l'aide d'une moisissure appelée kōji-kin tirée d'un champignon (Aspergillus flavus var. oryzae), permettant de se passer du maltage utilisé pour d'autres alcools ou du rudimentaire et antique "mâchage dans la bouche". Cela produit le koji qui à son tour subit une fermentation alcoolique, grâce à l'action de différentes levures, pendant quinze jours à un mois. Au départ du processus, on utilise un riz est poli pour le débarrasser des graisses et de l'albumine, jusqu’à ne laisser que le cœur du grain, riche en amidon et plus le grain sera poli, plus le résidu sera faible, et plus le saké sera fin. Parfois, il y est ajouté de l'alcool de distillation. Il peut être consommé froid ou chaud (à différentes températures, entre 37 et 50°). A 19H, nous allons dîner non loin de l'hôtel au restaurant Yorono-taki. Nous allons trop bien trop abondamment manger (même que le riz ne nous a pas été présenté): sashimis, saucisses, frites, omelette, tempuras, yuba (peau de tofu roulée) et diverses sortes de brochettes! Mais nous allons souffrir car nous devons nous asseoir à des tables basses (bundai ou chabudai), des coussins zabuton posés sur des tatamis. On teste avec le plus grand inconfort soit la position qui convient aux hommes, assis en tailleur (agura wo kaku), soit celle qui sied aux femmes, assis sur les talons (seiza). Guère moins d'inconfort avec des positions dissymétriques non orthodoxes comme assis sur une fesse, une jambe repliée sous soi, l'autre un peu de côté ou encore assis sur une fesse, les jambes jointes sur le côté. Bref que de contorsions... Le seul réconfort, c'est de voir que Nao n'est pas plus à l'aise que nous car à son domicile il a adopté un mobilier de type occidental. Après cela, guère de possibilité de faire la digestion en se baladant car la ville est vraiment morte lorsque nous quittons l'établissement vers 20H30. Nous dormons au Candeo Hotel Handa qui ne vaut guère que 2* par la petitesse de ses chambres.
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20 - centre
Centre de Honshu Régions Chūbu et Kantō Autour du Mont Fuji: Lacs Ashi et Kawaguchi-ko kamakura TOKYO - Akihabara - Asakusa - Shinjuku - Harajuku Menu JAPON RELIGIONS En 2005, selon l'Agence pour les affaires culturelles du Ministère de l'éducation, la culture, des sports, des sciences et des technologies japonais, on comptabilisait : - 107 millions de shintoïstes (84 % de la population) ; - 91 millions de bouddhistes (71 % de la population) ; - près de 3 millions de chrétiens (2 % de la population) ; - 10 millions de Japonais pratiquant d'autres religions (8 % de la population). Il existe de nombreuses religions au Japon mais les deux principales sont le shintoïsme et le bouddhisme. Ces deux religions peuvent s'exprimer simultanément sous la forme d'un syncrétisme ancien appelé shinbutsu shūgō. La plupart des Japonais ont une vision neutre de la religion et en pratiquent plusieurs dans leur vie. Une même personne peut aller prier au sanctuaire shinto au nouvel an pour une bonne année et avant les examens d'entrée à l'école pour implorer son succès, puis plus tard avoir un mariage à l'occidental dans une église plutôt qu'un mariage shinto, et enfin des funérailles dans un temple bouddhiste. D'ailleurs n'a-t-on pas coutume de dire: "Le Japonais naît et se marie shinto, vit confucianiste et meurt bouddhiste" ? Pour une sorte de "baptême", les enfants sont présentés au sanctuaire shinto à l'âge de 3 ans pour les filles et de 5 ans pour les garçons. LE SHINTOÏSME Le shintoïsme ou shinto ("la voie des dieux") est né au Japon d’un mélange entre animisme, chamanisme, et culte des ancêtres. Parfois il est qualifié de "version japonaise du taoïsme chinois". Avec la culture Yayoi, au début de l'ère chrétienne (entre 300 av. J.-C. et 300 ap. J.-C.), commence à apparaître une iconographie shintoïste nettement marquée. L'introduction de la culture du riz semble avoir apporté avec elle des rites liés aux semailles et à la moisson. Peu à peu, tous ces cultes de la fertilité, ces vénérations de la nature, parfois capricieuse se sont mêlés et les dieux vénérés par les ancêtres de la famille impériale sont devenus prééminents par rapport à ceux d'autres tribus. Avec la refonte de la Constitution en 1868, sous l'ère Meiji, le shinto devint une religion d'État: le Kokka shinto, mettant l’accent sur le patriotisme et l’obéissance à l’empereur en tant que descendant direct de la déesse du soleil Amaterasu. En 1945 le shinto d'État fut alors démembré, mettant un terme au principe de la religion officielle au Japon. LE BOUDDHISME Vers les Ve-VIe siècles, on assiste à l'introduction du bouddhisme (originaire de l’Inde) et du confucianisme (originaire de Chine) depuis la Chine et la Corée. En 592, après des luttes d'influence avec le shinto, le bouddhisme fut déclaré religion d'État. Le bouddhisme s'est introduit par le haut, dans les classes sociales dominantes, avant d'atteindre le peuple, car ses enseignements étaient relativement difficile. Au VIIIe siècle, le bouddhisme devient la principale religion du Japon. L'unité de tradition entre le bouddhisme et le shintoïsme a été initiée par le maître Kūkai (774-835) qui expliqua qu'il n'existait aucune différence essentielle entre les deux croyances ou entre kamis et bodhisattvas, ce qui donna un mélange syncrétique des deux systèmes appelé Ryōbu shintō. A la fin du XIIe siècle le bouddhisme Zen est adopté par la classe des samourai favorisant la pratique quotidienne, au lieu des rituels cérémonieux et recherchant la paix intérieure par la méditation. LE CONFUCIANISME Le confucianisme est une philosophie et un code social et non pas une religion. Arrivé au Japon en même temps que le bouddhisme, aux Ve-VIe siècles, le confucianisme trouve son expression dans la Constitution des dix-sept articles, le premier code de loi écrit du Japon en 604. La finalité du confucianisme est la noblesse spirituelle, dont le concept central est ren, la bienveillance, qui se base sur li, la moralité. C'est un bon outil politique pour les gouvernants, permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux. Instituant un ordre hiérarchique très marqué, une classification verticale très poussée des couches de la société, il érige en tant que dogme l'obéissance aux puissants À partir du IXe siècle, le néo-confucianisme se diffuse en Corée, au Vietnam et au Japon. Il affirme la prééminence des vertus confucéennes (humanité ren, droiture yi, correction li, sagesse zhi, fidélité xin, sincérité cheng), et la conformité de l’ordre social. Le confucianisme japonais se révéla, en effet, un défenseur beaucoup plus enthousiaste du régime en place que ne le fut le confucianisme. Au cours de la période Tokugawa, il joua le rôle d'une idéologie reconnaissant la légitimité du régime militaire des bakufu en ce qu'il était approuvé par l'empereur. Tokugawa exigea que tout le monde s’inscrive au temple local, connu comme le danka seido, qui associait chaque demeure à un temple. De plus, on trouve plusieurs aspects du confucianisme dans le bushido, le code des samouraïs. Au cours de l'ère Meiji, son rôle fut de justifier ce que l'on appelle le "régime impérial" (tennösei). De nos jours, le confucianisme exerce encore une influence latente (respect des ancêtres, piété filiale, obéissance aux aînés, patriarcat, etc.). Menu JAPON Etape précédente: Ouest de Honshu Etape suivante: NIKKO De Handa à Hakone Samedi 26 septembre Après avoir débarrassé nos plateaux au Candeo Hotel Handa (c'est le style de nos hôtels Première Classe), départ à 9H et à nouveau sous un ciel bien gris. Un itinéraire d'environ 300 kilomètres. Après la banlieue sud de Nagoya, c'est un paysage de rizières récoltées ou encore en culture, parfois riz en gerbes mises à sécher sur des perches, cultures maraîchères, immenses filets faisant cages pour des terrains de baseball ou pour des practices de golf, petits champs de panneaux photovoltaïques... Nous passons près du lac Hamana connu pour l'élevage d'anguilles dont 70% sont importées (principalement de Chine mais aussi de notre Camargue). Puis ce sont des plantations de théiers, certaines équipées d'un dispositif original de ventilateurs photovoltaïques destinés à chasser l'humidité à l'origine de maladies. 11H, peu avant Yaizu, une aire de services autoroutière se présente pour la "pause technique". Comme la veille, ici aussi schémas routiers lumineux affichant des informations sur le trafic et bien, sûr, les usagers on a leur disposition des batteries de distributeurs en tout genre sur des dizaines de mètres linéaires... On peut aussi jouer au loto japonais... La boutique vend aussi toutes sortes de thés verts: brisé, macha (thé vert moulu), en vrac ou en boîte. Une vingtaine de minutes après la pause, nous arrivons à Yaizu, petite ville de 150 000 habitants mais port de pêche important. Visite du marché qui n'est pas qu'un marché aux poissons frais, séchés, fumés. Aucune odeur forte, il est vrai que souvent les produits de la mer sont présentés emballés. Le thon et très apprécié des Japonais aussi ne néglige-t-on pas la chair (joues) que l'on trouve sur les têtes de ces poissons. Un vendeur nous fait goûter ces morceaux cuits. On y voit des crustacés et coquillages (coquilles St Jacques, huitres creuses énormes, calibre 0), pieuvres et poulpes mais aussi des légumes comme les racines de raifort dont on tire la wasabi, la fameuse moutarde japonaise. Il est midi et il s'impose de déjeuner couleur locale, dans le tout proche restaurant Nagita. On appréciera ce repas: soupe miso, paillasson ou de croquette de légumes frits (korokke) et surtout le plateau de sashimis de thon (3 pièces à la chair rouge foncé, 2 pièces plus claires et 2 pièces blanc rosé). Et en dessert une mousse à la fraise! Autour du Mont Fuji: Lac Ashi et Kawaguchi-ko Nous quittons Yaizu à 13H pour un trajet d'une heure et demie jusqu'au Lac Ashi. La région du Parc National d’Hakone (122 300 hectares), à quelques heures des plus grandes villes, recèle de véritables monuments naturels: de l’admirable Mont Fuji, le géant sacré du Japon, aux montagnes volcaniques de Hakone, en passant par l’archipel d’Izu. Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2013. Compte tenu du ciel très bas, aucun espoir d'y voir le Mont Fuji s'y refléter "nimbé d’une envoûtante aura de magie". En attendant, nous traversons des villes industrielles et portuaires, passons au nord de la Péninsule d'Izu pour atteindre Hakone. Hakone, ville de collines aux sources d’eau chaude dont les points d’intérêt sont à la fois d’ordre culturel et naturel, est une station thermale appréciée depuis le IXe siècle. De là, par une route de montagne d'une bonne quinzaine de kilomètres on rejoint le Lac Ashi. Situé à 720 mètres d'altitude, c'est un lac de cratère (ou caldeira), de 6 kilomètres de long, qui s'est formé il y a environ 3000 ans à la suite d'une explosion qui fit s'effondrer une partie du mont Kami. Le Mont Fuji est distant d'environ une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau, en direction nord-ouest. Notre programme prévoyait qu'à partir du lac, on devait gagner Owakudani et la Vallée des Fumerolles. C'est une vallée volcanique connue pour sa carrière de souffre et ses oeufs cuits dans la vapeur des puits de souffre, spécialité locale qui dit-on, rallongerait la vie de ceux qui les consomment de 7 années supplémentaires. Mais il est impossible de s'y rendre car depuis le mois de mai 2015 l'accès en est interdit à la suite de secousses et de recrudescence dans l'émission des fumerolles (gaz toxique et notamment hydrogène sulfuré) que l'on sent d'ailleurs jusque sur les rives du lac. Moindre regret compte tenu de la météo... A la place, on nous propose une mini croisière d'une quarantaine de minutes sur le lac en partant de Togendaiko. Nous n'embarquons pas sur des répliques d'anciens trois mâts européens mais sur un bateau moderne. Le pont bien aménagé en gradins est conçu pour profiter de la vue du Mont Fuji lorsque la météo est favorable. Bientôt, en nous dirigeant vers le sud du lac, nous passons devant le torii flottant d'Ashinoko signalant l'entrée du sanctuaire Hakone-jinja. Nous débarquons à Hakone-Machi-ko pour visiter la reconstitution de la Barrière de Seki-sho, un point de contrôle sur la célèbre route de Tokaido qui à l'époque d'Edo reliait Tokyo à Kyoto (et même au-delà, vers Kobe). Ce genre de poste avait pour but de contrôler le passage des armes de seigneurs féodaux se rendant à Edo et le contrôle des personnes par exemple pour éviter que des épouses de seigneurs "retenues en otages" à Edo quittent la capitale shogunale. Les visites des seigneurs à leur épouse et au shogun à Edo étaient très coûteuses car cela se faisait avec un cortège comptant parfois 150 personnes qui se déplaçaient à pied; c'était donc un excellent moyen pour le shogun de réduire la puissance de ses vassaux. Après le musée, la boutique du site permet de découvrir une production originale de l'artisanat de cette région, il s'agit d'une sorte de fine marqueterie, le yosegi-kaeizu. De fines lamelles de bois de diverses essences sont collées pour former des motifs décoratifs ornant les coffrets magiques ou les boîtes à thé. Nous reprenons notre bus venu nous rejoindre à cet endroit puis longeons la rive orientale du lac pendant un moment. En passant à l'est du Fuji, nous allons parcourir une cinquantaines de kilomètres pour rejoindre l'un des cinq lacs qui s'étendent au pied du versant nord du volcan. Le lac Kawaguchi où nous nous rendons est à 15 kilomètres du cratère, à vol d'oiseau évidemment. C'est le principal point de départ des randonneurs qui font l'ascension de ce volcan sacré auquel seuls accédaient prêtres et pèlerins jusqu'au début du XXe siècle. Avec 3776 mètres d'altitude, le Mont Fuji est le point culminant du Japon, une altitude qui doit au fait qu'ici se rejoignent les plaques tectoniques pacifique, eurasienne et philippine. Il est apparu il y a 8000 à 10 000 ans et il est toujours considéré comme actif bien que sa dernière éruption remonte à 1707. Nous logeons à Kawaguchi-ko où nous arrivons à 18H. Le Royal Hotel Kawaguchi-ko se situe sur la rive sud du lac. Donc mauvais emplacement par rapport à la vue mais consolons nous car si la météo avait été favorable, on aurait pu déplorer de n'être pas situés sur la rive opposée qui offre une vue du volcan, en arrière du lac. L'établissement qui se présente comme un ryokan, c'est-à-dire une auberge traditionnelle est en fait un hôtel de plusieurs étages et s'il fut "royal", cela remonte à pas mal de temps. Pour cela j'hésite entre lui attribuer 1* ou 2*. En effet, les chambres doubles à tatamis de style traditionnel, washitsu, sont très défraîchies et sans tokonoma (alcôve). Les singles sont particulièrement moches. Quelques points positifs: les onsen, bains thermaux communs organisés ici sous forme de trois bassins: intérieur (le plus chaud), extérieur couvert et enfin en plein air. Depuis l'ère Meiji et l'ouverture du pays à l'Occident, des bassins différents sont mis à disposition des hommes et des femmes (mais il existe parfois des bains mixtes alors appelés konyoku) car à l'intérieur du onsen la nudité est de rigueur. On ne va se laver dans un onsen, on vient s'y détendre, voire s'y soigner (bienfaits thérapeutiques de certaines sources) et c'est aussi un lieu de socialisation. Puisque l'on n'y vient pas pour se laver, alors tous les baigneurs doivent se laver et se rincer avant d'entrer dans les bassins. Tous les onsen sont équipés de cabines contenant des robinets, des seaux, des tabourets et des produits de toilette et pommes de douche pour faciliter le lavage et le rinçage. Les baigneurs apportent généralement une petite serviette pour se laver et qui peut également servir de cache-sexe quand ils sortent du bassin. En principe, il est interdit de garder cette serviette dans les bassins, les baigneurs laissent alors leur serviette au bord du bassin ou les mettent sur leur tête. Une expérience à laquelle plusieurs personnes du groupe se sont livrées, sans déplaisir... Certains clients des bains viennent de l'extérieur, juste pour le bain, et acquittent une redevance à l'hôtel. En tant que clients du ryokan, nous avons à notre disposition serviettes, savon, shampoing et yukata (kimono léger). Tout comme pour le kimono, il y a une manière de le refermer qu'il faut impérativement respecter: il faut rabattre le pan gauche sur le pan droit, tout en maintenant ce dernier bien à plat. En effet, il faut savoir que les morts sont habillés en croisant les pans dans le sens inverse. En outre, cette façon de faire permettait de cacher une arme (tanto) du côté gauche et donc de s'en saisir facilement de la droite. Pour rester dans la couleur locale, Nao a proposé que nous restions en yukata pendant le dîner, ce que nous ferons presque tous. Autre point positif mais pas très traditionnel, le repas autour d'une fausse table basse, ce qui nous évite l'inconfort d'être assis en tailleur. Positif aussi, un bon menu: crudités avec champignon shiitake et maïs, omelette, tranches de filet de canard crues, fondue shabushabu avec légumes et 5 fines tranches de boeuf (peu persillées toutefois) et un tranche de pastèque en dessert. Après cela une bonne nuit sur un futon épais posé à même les tatamis... Le futon est la literie japonaise traditionnelle. Il comprend un shikibuton (matelas inférieur) rembourré et kakebuton (une courtepointe), genre couette ou couvre-lit piqué, assez souples pour être pliés et rangés pendant la journée, ce qui permet d'utiliser la pièce à d'autres fins dans la journée. Dimanche 27 septembre Kamakura Nous profitons des premières couleurs d'automne avec un petit tour sur les berges du lac voisin où l'on voit pas mal de poissons morts que les corbeaux viennent dévorer. Etrange... Départ à 8H30, sous un ciel encore bien chargé. Une bonne centaine de kilomètres nous sépare de Kamakura où nous irons visiter quelques sites dans la matinée. Mêmes paysages que la veille sur un itinéraire passant par Tsuru, Otsuki, Uenohara... Dans le secteur d'Otsuki, nous croisons une portion de la voie ferrée d'essai du nouveau shinkansen Series L0 de la compagnie Central Japan Railways. Cela se situe sur le tronçon de 43 kilomètres utilisé pour les tests et sur lequel la vitesse record de 603kmh a été atteinte en avril 2015. Ce train est à sustentation électromagnétique, une technique déjà utilisée en Chine, entre Shanghai et l’aéroport de Pudong (conçu par la firme allemande Siemens et inauguré en 2003). La sustentation magnétique ou Maglev (pour Magnetic Levitation) est une technologie de propulsion sans frottement: le train est soulevé à 10 cm du sol par des couples d’aimants qui se repoussent. Le déplacement des rames est plus silencieux qu’avec des roues posées sur des rails. Mais avec ses voies en béton équipées d’électroaimants, le Shinkansen à sustentation magnétique impose de créer une infrastructure nouvelle pour doubler l’actuelle, d'où des coûts d’investissement pharamineux. La ligne, appelée Linear chuo Shinkansen, devrait entrer en exploitation en 2027 entre Tokyo et Nagoya, couvrant la distance de 286 kilomètres en 40 minutes et elle serait par la suite prolongée de 153 kilomètres jusqu'à Osaka. Notre itinéraire s'orient ensuite vers le sud, passant par Aikawa, Atsuki... et à 10H15, nous arrivons à Kamakura. La ville de Kamakura est située au bord de l'Océan Pacifique dans la préfecture de Kanagawa, à environ 70 min de train de Tokyo et un peu moins de Yokohama. La ville compte environ 170 000 habitants. Aujourd'hui, Kamakura est une ville balnéaire, et surtout touristique. L'été, mais aussi pendant les beaux jours d'hiver, sa longue plage est fréquentée par les surfeurs et les baigneurs. Apprécié des fans de trains, les densha-otaku, un train ancien sur une seule voie traverse la ville. Nous commençons par la visite du temple Kencho-ji, bel exemple de temple bouddhiste zen. C'est le premier des gozan (les cinq grands temples) de Kamakura. Ce temple bouddhiste zen fut fondé en 1249 (ou 1253) par le moine chinois Daigaku Zenji, de l'école Rinzai. C'était un vaste ensemble de 56 bâtiments dont seulement 10 subsistent. Nous franchissons le somon, la porte extérieure, puis nous arrivons sous l'imposant sanmon, la porte principale qui date de 1754 et est surnommée Tanuki-mon dont on peut admirer la magnifique charpente à l'état brut puisque non peinte. A droite, tout près de la porte, se dresse le Bonshō couvert de chaume verdi, le temple de la cloche qui date de 1255, une pièce de bronze de 2,7 tonnes. Sur la droite se dressent les deux bâtiments du Hōjō, anciens quartiers d'habitation de l'abbé. Au fond, se trouve le Butsuden, la salle du Bouddha. Une originalité, c'est qu'en avant du Bouddha en bois, on a placé une statue squelettique du bosatsu Jizo, sauveur de l'âme des morts. Derrière la Butsuden se dresse le Hatto construit en 1814, le plus grand bâtiment de temple en bois dans l'est du Japon. Il abrite une statue en bois de Senju-Kannon (1000 bras et 1000 yeux), debout, et le plafond est orné d'un dragon (unryu-zu), une peinture de 12x18 mètres, récemment (2003) par Koizumi Junsaku. Lors de notre visite, une cérémonie religieuse se déroule dans ce pavillon. Le grand jardin zen derrière le Hōjō est appelé Shin-ji Ike car il a la forme du caractère chinois pour "esprit". Il a été conçu jadis par le célèbre maître zen, érudit, poète et architecte de jardin Musō Soseki (1275-1351). En revenant sur nos pas, on s'arrête devant un ibuki, un énorme (6,50 mètres de circonférence) et très vieux cyprès de plus de 760 ans puisqu'il a été apporté de Chine lors de la fondation du temple. A la sortie, au niveau de la boutique on peut admirer les calligraphies-souvenirs. On y vend aussi de curieuses petites statuettes rouges, en papier mâché, appelées daruma. Ce sont des figurines à voeux, creuses, de forme arrondie, sans bras ni jambes. Elles représentent Bodhidharma, un moine bouddhiste tamoul du sud de l'Inde, fondateur légendaire en Chine de l'école Chan au Ve siècle, et par delà du zen au Japon. La légende dit qu'il a tellement médité en position du lotus que ses membres se sont atrophiés jusqu'à disparaître, d'où la forme des figurines. Le plus souvent elles sont rouges avec le visage moustachu et barbu et les yeux sont blancs, sans iris. On utilise de l'encre noire pour dessiner la pupille circulaire du premier œil en se formulant mentalement le vœu. Jusqu'à ce que le vœu se réalise, on entrepose le daruma. Si le souhait se réalise, on dessine alors la seconde pupille, et on écrit la façon dont le vœu a été réalisé. Petit saut en bus pour la seconde visite. Cette fois, il s'agit d'un sanctuaire. Le Tsurugaoka Hachiman-gū date de 1063. Ce temple est très fréquenté lors des grandes fêtes du Japon. Initialement construit au bord de l'eau, il a été déplacé à son emplacement actuel en 1191, au nord de la rue principale de Kamakura. Dédié à Hachiman, Dieu de la Guerre déification de l'Empereur Ojin, il était destiné à protéger les clans Minamoto et Genji. On raconte que plusieurs centaines de guerriers du clan se sont suicidés dans ce temple à la suite d'une défaite sévère lors des guerres contre le clan Taira, qui allait aboutir à l'instauration du shogunat. Au pied de l'escalier qui mène au temple, sur la gauche, se trouve un la souche d'un Ginkgo biloba de très large section, célèbre parce qu'il aurait servi de cachette à Kugyo Minamoto lors de l'assassinat de son oncle, le troisième Shogun Sanetomo Minamoto le 13 février 1219. Mais l'arbre millénaire a été foudroyé le 10 mars 2010. Tout comme la ville, le sanctuaire a été construit selon les principes chinois du Feng Shui, dans un site propice après avoir consulté un devin, avec une montagne au nord (Hokuzan), une rivière à l'est (Namerikawa), une grande route à l'ouest (koto Kaidō) et l'ouverture au sud (sur la baie de Sagami). Nous allons en faire la visite en sens inverse puisque, au lieu d'arriver de la ville (et du port) par l'avenue située en contrebas, nous commençons par les édifices d'architecture bouddhiste situés au nord, au bas de la montagne. D'abord de Wakamiya à quelques centaines de mètres duquel, sur la droite se trouve le Shirahata Jinja. Puis c'est le sanctuaire principal Hongu (construit en 1828) à la gauche duquel se trouve le Maruyama Inari avec ses nombreux torii. On peut voir une prêtresse qui va frapper le tambour. Au bas d'un grand escalier de pierre est érigé un pavillon ouvert appelé Maiden où se déroulent les mariages, les danses et la musique. Justement un mariage shinto s'y déroule. Le couple doit avoir été marié légalement avant la cérémonie. La mariée est maquillée et vêtue d'un kimono blanc, symbolisant la virginité et l'obéissance à son mari, et coiffée d'un grand chapeau. La cérémonie (shinzen shiki) est dirigée par un prêtre shinto (kannushi), assisté par les miko. Elle se déroule en une douzaine d'étapes. Nous arrivons vers la fin, au moment des offrandes semble-t-il. Dommage que nous ayons manqué le très typique service du saké sacré (miki) lorsque les deux époux échangent les coupes nuptiales (sakazuki). Les mariés quittent bientôt le pavillon, suivis du cortège des invités et des badauds dont nous sommes, alors que les trois musiciens ainsi que le prêtre et ses assistants se retirent. Le cortège emprunte la partie nord de l'avenue Wakamiya-oji (qui se prolonge sur 1,8 kilomètre jusqu'à la mer). Bientôt se présentent trois ponts dont un pont central arqué qui était réservé au shogun, ponts qui enjambent le canal joignant les deux étangs situés de part et d'autre. Pour la photo souvenir, les mariés et leurs proches (jusqu'à l'arrière-grand-père semble-t-il) se regroupent de l'autre côté du pont arqué, juste avant le grand torii. Le couple est installé sur un pousse-pousse (jinrikisha, littéralement "véhicule à force humaine"), le mari peu souriant tenant une ombrelle, tandis que le tireur est agenouillé entre les brancards de l'engin. Nous ne sommes pas les seuls a mitrailler... Après cela, le pousse-pousse emportant les mariés et suivi du cortège s'en va sur quelque lieu de ripailles... Vers midi et demi, nous les quittons pour aller plus modestement déjeuner au restaurant Tapas Tapas avec un menu bien peu typique comme le nom le laisse prévoir: salade, spaghettis accompagnant 3 crevettes et une boule de glace pour terminer. Une heure plus tard nous allons quitter la ville sans avoir vu le Grand Bouddha Amida de bronze resté à l'air libre (les constructions de jadis ont disparu suite aux séismes, tsunamis et incendies) qui est le point d'intérêt de la ville mais pas aux yeux de notre TO qui ne la pas mis au programme. Par contre nous pouvons voir un magnifique carrefour avec des passages pour piétons en diagonale comme ceux plus célèbres de Tokyo... En quittant la ville, la route longe la grande plage où l'on aperçoit de nombreux surfeurs. TOKYO Le ciel se dégage et désormais nous sommes dans l'agglomération de Tokyo une suite de grandes agglomérations et zones industrielles et portuaires laides avec des milliers de voitures attendant d'être embarquées: Yokohama (3,7 millions d'habitants), Kawasaki (1,5 million d'habitants), et les premiers arrondissement de Tokyo, l'aéroport international d'Aneda, Minaoto, la Tour de Tokyo (métallique, de 335 mètres) ... L'autoroute se prolonge à travers la ville en direction du quartier de Ginza, de la gare centrale puis le quartier de Akihabara. Les 23 arrondissements (ku) du centre de Tokyo comptent près de 9 millions d'habitants. Plus large, la zone métropolitaine de Tokyo regroupe 13,5 millions d'habitants et, en dehors de l’ancienne ville de Tokyo, elle est subdivisée en 26 villes. Elle constitue en outre un des pôles de la mégalopole japonaise, avec notamment Yokohama, Ōsaka et Nagoya. La mégalopole regroupe 105 millions d'habitants, c'est-à-dire 82% de la population du Japon. "Véritable ville de contrastes, et en perpétuel mouvement, Tokyo happe le visiteur dès son arrivée dans un tourbillon de sensations, d’odeurs, de bruits inconnus et fascinants. Parfum de luxe à Ginza, air du grand large à Tsukiji, vertige des sommets à Shinjuku, odeurs d’encens et de soja grillés à Asakusa, Tokyo semble recéler dix, vingt villes différentes, disparates, trépidantes et éclectiques. Métropole du futur, et parfait contrepoint à la capitale culturelle du pays qu'est Kyoto, Tokyo dégage un pouvoir de séduction et de fascination irrésistible." Il est 15H et on est le dimanche, jour idéal pour visiter Akihabara, le quartier de l’électronique de Tokyo rendu piétonnier le week-end. Ici cohabitent les boutiques spécialisées dans le domaine du manga, aux couleurs pétillantes et flashy et les jeunes lolitas habillées en personnages de manga, la plupart essayant d'attirer les clients vers les commerces voisins sur l'avenue Sotokanda ou les rues voisines… On trouve cafés, restaurants, salles de jeux et même des quincailleries. Nous entrons dans un centre commercial pour profiter des toilettes et en profitons pour visiter un magasin sur 3 ou 4 étages, genre supermarché où l'on trouve de tout: chocolats (rochers "Ferrero"), vins et denrées alimentaires, petit électroménagers (autocuiseurs pour le riz), lampes et ampoules... A 16H, après une heure de déambulation, nous reprenons notre bus en direction du quartier d'Ueno (plan) où nous allons loger, au nord des quartiers centraux. Comme il est tôt, 16H30, Nao propose une balade dans le quartier. Partis à pied, nous empruntons la passerelle au-dessus de la gare d'Uguisudani pour nous rendre au Parc d'Ueno et de cet endroit apercevons la grande tour qui signale le quartier voisin d'Asakusa. Le parc est également connu pour ses nombreux cerisiers (sakura) sous lesquels les Tokyoïtes se réunissent chaque année durant la floraison pour manger, boire, discuter, chanter et parler lors de la période traditionnelle du hanami. Le parc abrite également de nombreux sans domicile fixe. Avec 63 hectares, c'est le plus grand parc de Tokyo et aussi l'un des plus anciens du Japon. Nous y entrons par l'accès voisin du Musée national de la Nature et des Sciences de Tokyo et du Musée national de l'art occidental. En cette fin de journée dominicale, de nombreux tokyoïtes se prélassent autour des bassins. Il y a encore beaucoup de monde ici en cette belle soirée dominicale. Après un petit tour dans le parc nous arrivons à la gare d'Ueno. Une gare importante doublée d'un centre commercial avec boutiques d'électroménager (autocuiseurs à riz), pâtisseries (jolis gâteaux présentés dans des coquilles d'oeufs ou avec une tête de tanuki ou de panda), restaurants, magasins d'alimentation vendant même des fromages français (camembert), du vin, des confiseries et biscuits ("La Mère Poulard"), des marchands de journaux et mangas (y compris pornos). Exceptionnellement on y verra même un couple de jeunes enlacés, ce qui est mal vu au Japon. Pour revenir à la station d'Uguisudani, proche de l'hôtel, Nao nous initie aux transports en commençant par l'achat de billets sur un automate (140¥ pour une heure d'utilisation ce qui devrait permettre de faire le tout de la ville avec la ligne circulaire). Dans ces lieux confinés et densément parcourus, on ne peut s'empêcher de penser à un triste anniversaire. Il ya 20 ans avait eu lieu l'’attentat au gaz sarin perpétré par des membres de la secte Aum Shinrikyō, le 20 mars 1995, sur les lignes Chiyoda, Marunouchi et Hibiya du métro de Tōkyō et visant les quartiers centraux et les instances gouvernementales (bilan final fait état de douze morts et plus de 5500 blessés). Cette secte bouddhiste apparue au Japon en 1984 prônait la violence apocalyptique à laquelle survivraient ses seuls membres. Pour dîner nous nous rendons au restaurant Uotami, à 5 minutes de l'hôtel et sur la même rue (Negishi). Un repas très copieux (trop pour un soir) nous est servi: crudités, crevettes, gambas, sashimis (poulpes), coquilles St-Jacques, fondue suki yaki de légumes et fines tranches de boeuf, boules de glaces au thé macha accompagnée d'un gâteau mochi à base de pâte de riz gluant mêlée de thé macha et d'une boulette de haricots rouges azuki sucrés. Après cela et avant de pouvoir dormir, une pause s'impose ou plutôt une balade pédestre d'une bonne heure sur l'avenue Kototoi-dori, dans ce quartier peu animé. Nous sommes de retour au Candeo Hotel Ueno Park 3* vers 22H et l'atmosphère est encore chaude et moite. la constitution allemande de 1849 (en allemand Reichstag), dont laConstitution Meiji (明治憲法) est inspirée Lundi 28 septembre Départ en bus à 9H pour un tour panoramique au centre de Tokyo. Nous traversons le quartier d'Akihabara visité la veille, puis c'est le quartier des libraires et bouquinistes de Jimbocho. Plus loin, voici le secteur de Chiyoda (plan) près de la gare centrale et du Palais impérial avec ses douves et son enceinte, notamment le pont Nijubashi menant à l'entrée est. Nous contournons le palais pour passer au sud, devant le parc Hibiya et la Diète (le parlement), un curieux édifice mélangeant plusieurs projets architecturaux ayant mené à sa construction entre 1920 et 1936. Pour revenir vers le nord-est, nous effleurons le secteur de Minato ku et Nishishinbashi. Nous retrouvons Ginza et Akihabara. Puis nous passons sur la berge orientale de la rivière Sumida jusqu'au quartier d'Asakusa (plan) que nous gagnons, laissant derrière nous la haute silhouette de la tour Tokyo Skytree. Asakusa est un quartier populaire de Tōkyō. Un peu excentré par rapport au reste de la ville, Asakusa (comme Ueno, son voisin) n'en demeure pas moins un quartier très prisé des touristes: on y trouve de nombreux hôtels, dont la plupart sont moins chers qu'ailleurs en ville, et les restaurants et petites échoppes artisanales sont nombreux. Resté très traditionnel malgré le tourisme, le quartier conserve son patrimoine culturel sans trop le dénaturer. Le quartier d’Asakusa fût longtemps considéré comme le centre et le cœur de l’ancienne Shitamachi (ville basse). Pendant l’époque d’Edo (de 1603 à 1867), Asakusa se situait encore en périphérie de la ville, le lieu comportait des scènes de kabuki (le théâtre japonais traditionnel) et abritait un vaste quartier chaud. Bref, un quartier typique et traditionnel regroupant avant tout des maisons basses, des rues étroites ainsi que de nombreuses vieilles boutiques traditionnelles. Mais à la fin de la seconde Guerre mondiale, le centre névralgique de Tokyo s’est déplacé à l’Ouest et vers le sud de la ville. De plus, le quartier en grande partie détruit par les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale a dû se relever. Le secteur autour du temple Senso-ji reconstruit a retrouvé sa popularité après la guerre. Nous allons visiter le temple Senso-ji, site incontournable de ce quartier. Le premier temple a été fondé en 645. Lors du shogunat Tokugawa en 1649, Tokugawa Ieyasu en a fait le temple tutélaire du clan. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le temple a été bombardé et détruit. Ce que l'on voit aujourd'hui résulte de reconstructions. Nous l'abordons par la Kaminarimon ("la Porte du Tonnerre"), reconstruite en 1960 pour remplacer la porte d'origine de 1865 détruite par un incendie. Avant de la franchir, petit coup d'oeil vers la Tour de radiodiffusion Tokyo Skytree, distance en ligne droite d'environ un kilomètre, dans le quartier Sumida. Second structure du monde par sa hauteur avec ses 634 mètres (après le Burj Dubaï de Dubaï, avec 828 mètres), depuis 2012, c'est comme un phare qui écrase un peu le secteur aux constructions peu élevées. Après être passé près des niches des 4 gardiens de la Kaminarimon et sous son énorme lampion, nous voici plongés dans l'allée marchande de la Nakamise-dori, longue de 300 mètres, conduisant au temple. Après ce parcours du combattant, nous arrivons à la Hōzōmon ("Porte de la Salle au Trésor") reconstruite en béton en 1964. Sur sa gauche, se dresse la pagode à 5 toits (symboles des 5 éléments) construite en 1973 sur le modèle de l'édifice d'origine. Au-delà de la porte et après le Joukoro (encensoir ou brûle-parfum "guérisseur"), nous arrivons au Hondō, le temple principal devant lequel la foule des fidèles se presse à l'extérieur tandis qu'une cérémonie se déroule à l'intérieur. Il est non pas dédié au Bouddha mais à la bodhisattva Kannon. Vers l'an 600, deux pêcheurs auraient ramené sa statue dans leurs filets. C'est le bodhisattva le plus vénéré et le plus populaire pares bouddhistes du Grand Véhicule (Mahayana). Avalokiteshvara en hindi, son nom d'origine, devenu Guānyīn en Chine tout en se féminisant, c'est Kannon au Japon. Sur un tableau sont suspendues de petites tablettes en bois appelées ema portant des inscriptions en japonais, des sortes de prières pour obtenir l’accomplissement d’un voeu. Elles seront offertes lors de la cérémonie quotidienne (mikesai) puis brûlées Nous parons sur la gauche, vers l'ouest, en passant près de monuments de bronze placés à l'extérieur près de la salle Awashima: superbe Bouddha et Pagode Hokyoin-to (1761). Nous revenons dans des allées couvertes et rues piétonnes bordées de commerces et restaurants du secteur de la Nakamise-dori et des petites rues qui vont vers la rivière. Déjeuner libre. Dans ce quartier très fréquenté, il est indiqué de se pointer avant midi. Vers 11H30, dans une petite rue un peu à l'écart, nous jetons notre dévolu sur un vieux et vénérable restaurant orné du drapeau thaïlandais, le Tatsumi-ya. De petites dimensions et authentique, nous y apprécions la délicieuse mais coûteuse Unagi no kabayaki, l'anguille grillée et couverte d'une sauce sucrée-salée (2 pièces avec riz pour 2900¥) et de plus économes, une bonne friture de petits poissons. Effectivement, le restaurant va très vite se remplir vers midi. A 12h30, nous rejoignons le point de rendez-vous dans la galerie marchande. A pied, le groupe rejoint le bus garé près du centre commercial Ekimise, non loin de la Sumida. Sur l'autre rive, nous voyons l'original siège de la brasserie des bières Asahi, une perspective sur la tour Skytree. Le bus se dirige vers Chuo, à l'est, en empruntant l'autoroute circulaire intérieure construite au-dessus d'un bras de la Sumida. Bientôt nous passons devant le siège de la Banque du Japon, puis poursuivons vers les quartiers ouest, en passant au sud du palais impérial. Le réseau de voies de circulation parfois sur 3 ou 4 niveaux nous fait penser à Shanghai. Lorsque nous sommes sur la voie la plus haute, nous nous trouvons au niveau des 5e ou 6e étage des immeubles voisins et l'on a de fugaces perspectives sur les avenues perpendiculaires... Vers 13H15, on nous dépose près du siège du Gouvernement métropolitain situé dans le quartier Shinjuku-ouest (plan). L'édifice se présente sous l'aspect de deux tours jumelées de 48 niveaux (243 mètres) et d'une place semi-circulaire d'où nous apercevons les tours voisines: Sumitomo Building, Mitsui Building, Keio Plaza Hotel et NS Building. Mais le but de notre présence ici, c'est d'accéder au 45e étage, à 202 mètres, d'où par temps clair on peut apercevoir la baie et surtout le Fuji, à près de 100 kilomètres... Il fait beau mais brumeux (et à cette heure-ci, nous sommes à contrejour), donc on se contentera de vues sur la ville... En arrière des immeubles déjà cités, on aperçoit le sommet de l'originale Mode Gakuen Cocoon Tower, en forme de cocon puisque destiné à l'Ecole de Mode Gakuen. Il est un peu plus de 14H lorsque nous reprenons le bus pour nous rendre non loin, plus au sud, de là dans le quartier de Harajuku (plan) . Une vingtaine de minutes plus tard, nous partons à pied du haut de la rue piétonne Takeshita-dori. C'est une rue très animée, remplie de boutiques de vêtements souvent bizarres, de cafés et de restaurants. Cette rue est très prisée des adolescents japonais et des "Gothic Lolitas", avec une mode vestimentaire globalement axée sur des robes et jupes bouffantes, agrémentées de dentelles. 200 mètres plus loin par l'avenue Omote-sando, nous arrivons sur l'avenue Jingumae avec ses boutiques de jouets (Kiddy Land), de souvenirs (Oriental Bazaar), de mode et parfums de luxe (Chanel, Dior, Hugo Boss...), hôtels (Altea Plaza) et divers gratte-ciel. Plus loin, un bureau de la Softbank permet de voir notre vaillant petit robot Pepper en action comme agent d'accueil. C'est une production français (mais oui!) de la société Aldebaran, leader mondial de la robotique humanoïde. Pepper créé en 2014 est le jeune frère de Nao (pas notre guide, voyons!) dont diverses versions sont sorties entre 2006 et 2011. Curieux et même plus, impressionnant de voir cette machine dialoguer avec les humains; première machine capable d'identifier les principales émotions. Vers 16H30 nous quittons le quartier non sans passer au grand carrefour Hachiko ou Shibuya Crossing, avec passage piétons en diagonale près de la gare de Shibuya (plan) où l'on ne pourra pas s'arrêter pour voir de près la célèbre statue du chien Hachikō ("Huitième Prince") qui pendant dix ans, de 1925 à 1935, a attendu quotidiennement chaque soir, le professeur d'agronomie Hidesaburō Ueno, son maître décédé. A partir de la gare, nous prenons la voie expresse d'où l'on aperçoit bien la Tour de Tokyo et qui ramène vers le centre: quartier de Ginza et de la gare centrale. Puis c'est Ueno vers 18H... Dîner d'adieu au restaurant Nam Nem, tout proche de l'hôtel. Menu copieux: sashimi, légumes frits, poisson, tofu frit, morceaux de boeuf (non persillé), bouillon avec légumes et morceaux de poisson... Un dernier petit tour dans le quartier en prenant cette fois l'avenue Kototoi-dori en sens inverse, vers le nord. Non seulement elle perd ses deux chaussées mais se rétrécit à une chaussée avant de passer sous la ligne de chemin de fer et de présenter un environnement glauque. Sans le vouloir, nous plongeons dans un important quartier de Love Hotels dont voici quelques noms : Charme, Sun Palace, Stela, Khani, Ya ya ya, Style, Le Ciel, Voque... A l'entrée, les affiches et panneaux donnant les tarifs compètent le tableau, variant selon les établissements, selon les jours et selon la durée du passage: par exemple de 5300 ¥ à 6900 ¥ pour 2 heures entre 11H et 17H. Certains ne sont pas que des rendez-vous d'amoureux mais sont des hôtels de passe comme tout le laisse à penser lorsque l'on voit un homme en grosse berline venir déposer une femme de mauvais genre... Dernière nuit au Japon pour une partie du groupe. Mardi 29 septembre Après un dernier petit-déjeuner en commun nos chemins se séparent puisque la moitié du groupe va reprendre l'avion dans la matinée tandis que deux collègues vont tout comme nous prolonger leur séjour de 5 jours avec des amis tandis que nous, nous aurons la chance de poursuivre ce voyage pendant encore 8 jours.
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30 - nikko
NIKKÔ 2 jours au nord du Kantō En train de Tokyo à Nikkō Nikkō, temples et sanctuaires: - Temple Rinno-ji - Sanctuaire Tosho-gu - Mausolée Taiyuin-byo - Sanctuaire Futara-san Lac Chūzen-ji - Belvédère d'Akechidaira - Temple Chūzen-ji - Chutes Kegon Menu JAPON LA LANGUE JAPONAISE ORIGINES ET STRUCTURES Le japonais, nihongo, a longtemps été classé dans la famille des langues altaïques avec le mongol, le turc, le toungouze et le coréen (syntaxe sujet-objet-verbe, morphologie agglutinante et système de politesse) mais l'existence de cette famille linguistique est contestée. Certaines théories font du japonais une langue mixte, empruntant aux langues austronésiennes. Le japonais appartient à la famille isolée des langues japoniques. Comme pour la plupart des langues nationales, il existe de nombreux dialectes japonais qui se distinguent par la phonologie, le vocabulaire et la grammaire. Son vocabulaire s'est notablement enrichi, au cours de l'Histoire, par le truchement de divers emprunts: le plus remarquable est la présence de nombreux vocables issus ou dérivés du chinois écrit, ce qui explique que le japonais soit qualifié de "langue sinoxénique". Comme les langues malayo-polynésiennes ou le Coréen et contrairement aux autres langues d'Asie orientale (Chine, Tibet, Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge, Vietnam), le Japonais n'est pas une langue tonale ou langue à tons. Une langue tonale, est une langue dans laquelle la prononciation des syllabes d'un mot est soumise à un ton précis, c'est-à-dire à une hauteur relative déterminée ou une mélodie caractéristique. Une modification de ce ton amène alors à prononcer un autre mot et indiquer un autre sens. Par contre, le japonais possède aussi un accent de hauteur, classé selon six catégories, et dont la longueur de la hauteur peut varier selon la longueur du mot. Mais De l'accent de hauteur ne doit pas être confondu avec le système des tons. L'accent de hauteur touche, comme l'accent tonique, un nombre limité de syllabes dans un mot. Le système vocalique, de nature différente du chinois, se limite à cinq possibilités: A I U E O, chacune de ces voyelles étant en principe une brève. Deux voyelles contiguës seront, soit prononcées successivement, soit formeront une seule voyelle longue. Deux semi-voyelles, Y et W sont toujours utilisées en combinaison avec une voyelle simple, dans l'ordre semi-voyelle + voyelle (YA YU YO et WA WU WE WO WI). Les consonnes, toujours suivies d'une voyelle (syllabe ouverte), sont peu nombreuses: consonnes sourdes K S T P H, consonnes sonores G Z R D B et consonnes nasales G N M. Le japonais est une langue agglutinante, avec contraction des formes agglutinées en japonais moderne, dans laquelle les traits grammaticaux sont marqués par l'assemblage d'éléments basiques, des particules invariables indiquant la fonction du mot dans la phrase. La phrase est construite sur une structure SOV (sujet+objet+verbe), l'adjectif se met devant le substantif et la morphologie utilise des suffixes. Il n'y a ni article, ni genre, ni nombre et les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes. Mais la vraie subtilité de cette langue réside dans ses variations pour exprimer la politesse. La façon de s'exprimer marque la reconnaissance de différentes nuances de différence de hauteur entre plusieurs personnes dont on parle et/ou de qui on parle, en exprimant le respect, l'humilité ou la courtoisie. ECRITURES Les différents peuples japonais n'avaient pas d'écriture jusqu'au IVe siècle ap. J.-C. L'apport de l'écriture chinoise (hanzi) se fit par les moines bouddhistes chinois du courant chán, qui apportèrent aussi de nombreux autres aspects de la culture chinoise et du bouddhisme. De la fin du VIe au milieu du IXe siècle, le Japon fut très influencé par la culture chinoise dont il s’imprégna systématiquement. Il faut dire que la Chine était alors dotée d'une puissance politique et d'une avance technique supérieure à celles de tous les autres pays voisins. C’est à cette époque (vers le VIe siècle) que les Japonais se sont approprié les complexes idéogrammes chinois (qui n'expriment pas des sons mais des significations et dont l'origine remonterait au début du IIIe millénaire avant notre ère; par exemple volcan s'exprime par la combinaison des signes "feu" et "montagne"). On peut qualifier aujourd’hui de "sinomanie" cette période d'emprunts massifs à la langue chinoise. Les Japonais vont rencontrer de nombreuses difficultés à adapter cette écriture à leur langue, car elle est très différente du chinois. Ils commencent par utiliser les signes qui sont les plus proches en termes de prononciation avec le japonais. À l'époque de Nara (710-784), les Japonais commencent à utiliser les idéogrammes chinois pour la langue japonaise, la prononciation japonaise des mots est alors associée aux caractères chinois. Au milieu du IXe siècle le Japon rompit ses relations diplomatiques avec la Chine. Repliés sur eux-mêmes, les Japonais développèrent de nouvelles habitudes linguistiques. Les signes chinois, appelés Kanji (qui signifie littéralement en japonais "signe chinois") par les Japonais, sont principalement des idéogrammes, et les Japonais vont donc utiliser différentes façons de les prononcer en les associant. Il faut dire que les kanji utilisés au Japon ont été importés de diverses régions et de plusieurs dialectes, et ce, à des époques différentes. C’est pourquoi il est fréquent qu’un même kanji chinois soit prononcé de plusieurs façons en japonais. Il peut arriver que certains signes aient plusieurs prononciations différentes, selon l'association qui est faite avec un autre signe. Il arrive ainsi, même aujourd'hui, que les Japonais puissent comprendre un signe sans pouvoir le lire. Aujourd’hui, il reste un peu moins de 2 000 kanji en japonais (ce qui est suffisant pour lire un journal), contre 60 000 en chinois dont au moins 6 000 sont indispensables pour lire des ouvrages plus savants. De façon générale, les enfants japonais ne connaissent vraiment bien les 2 000 kanji qu'en quittant l’école secondaire (mais ils en apprennent 1 000 au primaire). En raison de la complexité graphique de l'écriture chinoise et de l’inadéquation des kanji à la grammaire japonaise, les Japonais se sont trouvés dans l’obligation d’inventer des signes pour exprimer les terminaisons des verbes et autres particularités qui n’existent pas en chinois ou pour exprimer des mots nouveaux. Cela a donné naissance à des syllabaires phonétiques sous forme de symboles moins complexes, les kana. S'en tenir là serait trop simple. Les Japonais se sont dotés de deux types de kana ou alphabets syllabiques: les hiragana et les katakana qui comportent chacun 46 signes. Les hiragana (aux formes simples et arrondies), créés au tout début du Xe siècle à partir des kanji, par simplification progressive de leur forme cursive, sont utilisés principalement pour transcrire les mots japonais, les mots chinois introduits au cours des siècles (qui représentent plus de 60% du vocabulaire), les terminaisons et autres particules linguistiques. Cette nouvelle écriture japonaise n’est pas facilement entrée dans l’usage. Durant plusieurs siècles, la plupart des lettrés japonais se refusèrent d'utiliser cette écriture qu'ils considéraient comme "vulgaire" et s'évertuèrent à écrire "en mauvais chinois". En revanche, les dames de la cour impériale se virent obligées d’écrire "en japonais" avec les hiragana, car elles n’avaient pas accès aux études chinoises. Ces écrivaines jetèrent ainsi les bases d'une littérature vraiment nationale. Ces deux tendances qui opposèrent les hommes (avec les kanji) et les femmes (avec les hiragana) finirent pas s’estomper avec les siècles pour aboutir au système d'écriture complexe et hybride du japonais moderne avec lequel les Japonais se servent des kanji pour désigner la racine du mot (nom, adjectif, verbe, adverbe) et les kana pour écrire les particules grammaticales servant à modifier le sens de base. Les katakana (aux formes simples et angulaires) sont employés surtout pour l'écriture des chiffres, les onomatopées, les expressions et les noms propres d’origine étrangère. Ils furent créés dans les grands monastères comme système d''abréviation des textes chinois, chaque symbole ne conservant de l'idéogramme chinois que quelques barres et quelques points gardant la valeur phonétique. Ajoutons qu'il existe plusieurs méthodes de transcription du japonais en lettres latines ou rōmaji, tout comme cela existe avec le pinyin pour les Chinois. Cf. Petit lexique d'expressions utiles Menu JAPON Etape précédente: Centre de Honshu Etape suivante: Tokyo et Nagoya (2jours) En train de TOKYO à NIKKO Mardi 29 septembre Après un dernier petit-déjeuner en commun nos chemins se séparent puisque la moitié du groupe va reprendre l'avion dans la matinée tandis que deux collègues vont tout comme nous prolonger leur séjour de 5 jours avec des amis tandis que nous, nous aurons la chance de poursuivre ce voyage pendant encore 8 jours. Départ très matinal de l'hôtel Candeo, à 7H10. Deux bons kilomètres et demi nous séparent de la gare d'Asakusa d'où nous allons partir. La ligne Tōbu Nikkō est une des 2 lignes ferroviaires principales de la compagnie privée Tōbu à dans la région de Kantō au Japon. En taxi (1500 ¥), c'est l'affaire d'un petit quart d'heure à cette heure-ci. Sur un projet préparé par Armel, nous serons sans accompagnement pendant deux jours, jusqu'à ce qu'elle et son mari nous rejoignent mercredi, après notre retour à Tokyo. Belle journée en perspective. Nous aurions pu retarder notre arrivée à la gare car nous devons attendre l'ouverture des bureaux de l'agence Tobu Top Tours où nous devons retirer nos pass de transport (2670 ¥ valable 48 heures), pour trajet aller-retour en train "Rapid" et bus sur les sites UNESCO de Nikkō. Un accueil comme les étrangers ne doivent pas souvent en rencontrer chez nous. Nous avons la chance de nous trouver dans une petite gare où il n'est pas possible de se perdre. Pour accéder aux quais, les Japonais présentent leur ticket magnétique aux bornes qui ne sont pas équipées de tourniquets. Nous sommes quelque peu embarrassés avec nos pass papier car les bornes ne réagissent pas. Nous passons outre et un employé nous court après, vérifie nos documents sans maugréer. Avec Armel et Shige, nous apprendrons plus tard qu'avec ce genre de titre de transport, il faut passer au comptoir d'un bureau de contrôle. Pour aller à Nikko, il faut embarquer dans les voitures N°5 ou 6 car à un moment donné le train est séparé et les voitures des numéros 1 à 4 s'en vont vers Kinugawa Onsen. Pas de souci, car les employés présents sur les quais vérifient la destination des gaijins (étrangers) que nous sommes. C'est un train dit "Rapid", du genre de nos vieux trains de banlieue, rien à voir avec un shinkansen, d'ailleurs il met 2 heures 10 pour parcourir 140 kilomètres (les Express mettent 20 minutes de moins). Départ à 8H10 de ce train omnibus. Pas de soute à bagages pour nos valises qu'il faut garder à portée de main dans les courbes ou lors des changements d'allure afin qu'elles ne s'en aillent pas plus loin. La gare d'Asakusa étant située au nord de Tokyo, nous traversons vite la banlieue (Koshigaya) avec quelques arrêts, pour nous retrouver dans la campagne et les nombreuses localités desservies (entre autres Kasukabe, Koga, Toshigi, Kanuma). Après Kasukabe, la ligne franchit la rivière Tone corsetée par des digues pour protéger les plaines voisines des inondations. Dans la région de Kanuma, nous pouvons voir des traces des récentes inondations qui avaient emporté la voie ferrée par endroits, voie provisoirement réparée mais nous passons ces secteurs à petite vitesse car les travaux se poursuivent. Malgré cela, le conducteur tiendra l'horaire. Des zones ravinées et des toits bâchés témoignent aussi du passage dans la région du typhon Etau, les 8 et 9 septembre (le désastre a surtout frappé la ville de Joso, arrosée par la rivière Kinugawa, un affluent de la Tone). Il s'en est donc fallu de peu que notre excursion à Nikko soit remise en cause. Agréable paysage champêtre et petits villages, rizières parfois moissonnées ou avec des gerbes encore en train de sécher. Nous apercevrons de rares paysans récoltant leur rz à la faucille mais plus souvent des petites moissonneuses-batteuses. Cultures maraichères (taro, choux, salades...), vergers de kakis qui, de loin, pourraient être pris pour des mandariniers, champs de maïs, champs de sarrasin aux fleurs blanches... Le sarrasin, originaire de Chine (Sichuan et Guangxi), est connu depuis plus d'un millénaire au Japon (ère Jomon) mais son utilisation en farine pour faire les nouilles soba ne remonte qu'aux XIIe-XIVes siècles avec l'introduction des moulins à vent depuis la Chine. Des deux semaines que nous passons au Japon, ce sera la seule région où nous apercevrons des bovins (couleur noire) maintenus en stabulation. On se demande bien d'où peu provenir la magnifique viande de boeuf persillée que l'on voit sur les marchés et dans les restaurants... N'oublions pas les champs high-tech de panneaux photovoltaïques... Parfois un temple au coeur d'un village et souvent de petits cimetières un peu à l'écart et parfois tombes familiales dans des parcelles. Temples et sanctuaires de NIKKO Arrivés à la gare Tobu de Nikko à 10H20 et après s'être orientés, nous gagnons l'hôtel tout proche qui nous a été réservé et qui se situe face à la gare de la compagnie JR (Japan Railways), au sud-est de la petite agglomération. Il est trop tôt pour prendre possession des chambres mais cela ne fait aucune difficulté pour laisser nos bagages à la réception jusqu'à notre retour en soirée. Nikkō est une ville de 90 000 habitants mais on a peine à le croire tant la localité est tranquille. Il est vrai que le territoire est étendu et les habitants installés dans divers secteurs. Peu d'hôtels et restaurants, quelques guesthouses... Munis de notre pass, nous prenons le bus qui en 10 minutes nous rapprochera des 3 sites (103 bâtiments répartis sur 3400 hectares) classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999, sites distants d'environ 2,5km de la gare. Arrêt au n°83. Temple Rinno-ji Notre première visite est consacrée au Temple Rinnō-ji, l'un des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999. La construction du temple a été commencée en 766 par le moine bouddhiste Shōdō Shōnin. Depuis le temple a été régulièrement agrandi, notamment au début de l'ère Edo. En 1653, le mausolée du shogun Iemitsu Tokugawa y a été construit. Tarif combiné avec le Mausolée Daiyin à 900 ¥. Mais pas de chance, l'édifice principal, le hondō construit en 1646, est en reconstruction totale depuis 2011. Le chantier devrait se terminer en 2019, juste avant les JO de 2020... Il abrite trois fameux Bouddhas d'où son surnom de Sanbutsudō (Hall des trois Bouddhas), de grandes statues en bois laquées d'or d'Amida, Senju-Kannon ("Kannon aux mille bras") et Bato-Kannon ("Kannon à tête de cheval"). Les trois divinités sont considérées comme des manifestations bouddhistes de trois divinités de la montagne qui sont consacrées au mont Futarasan ou mont Nantai. L'édifice en reconstruction est enveloppé sous une immense structure métallique bâchée, à l'abri de laquelle des ouvriers s'affèrent. Le chantier doté d'un pont roulant est aménagé de telle sorte que par des escaliers et galeries ont peu atteindre le niveau du futur toit, au 7e étage, d'où on a une vue plongeante sur les travaux et, par des ouvertures, sur l'extérieur. Le monument est un chantier-musée où les statues entreposées sont visibles (mais non photographiables). Près de ce bâtiment, se trouve un jardin paysager, le Shōyō-en. Au-delà, se dresse un pilier de bronze, le Sorinto, près du Homotsuden (Pavillon du trésor). Déjà 11H45. Une visite faite en une quarantaine de minutes... Sanctuaire Tosho-gu Moins de 400 mètres et 5 bonnes minutes nous séparent du site suivant, le sanctuaire Tōshō-gū (tarif élevé de 1300 ¥ mais le site en vaut la peine). Nous ne sommes pas les seuls visiteurs. On y trouve un groupe d'écoliers en uniforme et coiffés de bob jaune poussin... C'est l'un des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999. Le sanctuaire fut construit en l'honneur de Tokugawa Ieyasu par son fils Tokugawa Hidetada alors shogun, en 1617 pendant l'époque d'Edo. Plus tard, durant le shogunat de Tokugawa Iemitsu, le temple fut agrandi. Plusieurs édifices ou monuments remarquables sont à signaler. - L'Ishidorī en granite est le premier torii marquant l'entrée du sanctuaire. Il fut construit en 1618. - Le Gojūnotō, don d'un daimyio (seigneur) est une pagode à cinq niveaux (symbole des cinq éléments: terre, eau, feu, air et ciel) se situant à gauche de l'entrée du parc, construite en 1648 (ou 1650), détruite par un incendie, puis reconstruite en 1818. - L'Omote-mon ou Nio-mon est une porte marquant l'entrée proprement dite du sanctuaire gardée par deux terrifiants guerriers Nio. - Le Shinyosha est une écurie sacrée se situant à gauche de l'omote-mon. Cet édifice en bois brut abritait les chevaux destinés aux cérémonies. On peut lire qu'il abriterait un cheval offert par la Nouvelle-Zélande (?). En tout cas, ce sont ses sculptures qui intéressent, notamment celle des trois singes de la sagesse chinoise qui, de droite à gauche, se couvrent avec leurs mains leurs yeux (Mizaru), leur bouche (Iwazaru) et leurs oreilles (Kikazaru) pour traduire la maxime: " Ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire". Cette sculpture date du début du XVIIe siècle. - L'Omizuya, la Fontaine Sacrée qui fait suite est un bassin couvert permettant de se laver les mains et la bouche pour se purifier avant de rentrer dans certaines parties du sanctuaire. - Après un torii et une terrasse portant deux tours, celle de la cloche (beffroi) et celle du tambour, le Yomei-mon (en travaux) est une porte marquant l'entrée dans le cœur du sanctuaire. Datant de 1636, c'est l'un des plus beaux exemples de ce type avec son abondant décor de fleurs et animaux sculptés et peints. De part et d'autre on peut admirer une clôture très ouvragée. Au-dessus d'une porte du corridor est, on peut voir l'amusante sculpture du" Chat endormi" (nemuri-neko) dû au même sculpteur des trois singes. - La Kara-mon est une petite porte parfois appelée porte chinoise, marquant l'entrée dans la dernière partie du sanctuaire. Elle est parfois appelée « porte chinoise » à cause de son style particulier notamment dans les décorations et ornements blancs. Au-delà se trouve le sanctuaire proprement dit avec les salles du Haiden et du Honden. Une cérémonie s'y déroule et les photos sont interdites dans cette enceinte sacrée. Dans les sanctuaires comportant peu d'ornements et aucune statue, le miroir circulaire tourné vers le mur rappelle que la divinité, même si elle est présente, demeure invisible - Un escalier de pierre de plus de 200 marches conduit au mausolée érigé en 1617 à la mémoire de Ieyasu Tokugawa, premier des Shogun Tokugawa. En arrière du sanctuaire shinto qui lui est dédié, une petite tour de bronze contenant les cendres de Ieyasu est précédée d'une sculpture de bronze inspirée de la tradition chinoise représentant une grue (symbole céleste de longévité et de véhicule âmes des morts vers le Ciel) perchée sur la carapace d'une tortue (symbole terrestre de l'immortalité). Tout près de là, un énorme cèdre est marqué de signes sacrés: shimenawa (corde en paille de riz) et shide (serpentins de papier en zig-zag). Il est un peu plus de 13H15 lorsque nous sortons du sanctuaire et nous avisons de trouver où déjeuner. Redescendre à Nikko serait une grosse perte de temps mais par chance, sur le site même, la boutique de souvenirs Kishino fait aussi office de restaurant et fera donc notre affaire... Pour 1000 ¥, nous avalons un bol de nouilles de sarrasin (soba) et rouleau de yuba (peau de lait de soja). Mausolée Taiyu-in-byo Dès 14H nous avons repris les visites. Cette fois il s'agit du site le plus à l'ouest, le Mausolée Daiyin ou Taiyu-in-byo. Ce monument a été érigé en 1652-53 à la mémoire de Tokugawa Iemitsu, le petit-fils du fondateur du clan Tokugawa Ieyasu. Iemitsu fut le shogun qui ferma le Japon au commerce avec les étrangers, attitude qui dura jusqu'à Meiji. Le sanctuaire situé au milieu d'une forêt de cèdres n'a pas les mêmes dimensions que le Tosho-gu, où la dépouille d'Ieyasu repose, mais l'égale en beauté. Après la porte Nio-mon aux deux guerriers, on arrive à l'Omizuya ou fontaine sacrée. Un escalier conduit à la Niten-mon avec ses quatre gardiens célestes du bouddhisme: Jikoku, en bleu à l'est, Komoku en blanc à l'ouest, Bisha-mon gardien du vent, en vert au nord et Zocho gardien du tonnerre, en rouge au sud. Un grand escalier à angle conduit à la terrasse des tours (beffroi avec la cloche et tambour). Quelque marches est c'est la troisième porte, la Yasha-mon ou Botan-mon ("Porte des Pivoines"), une porte avec quatre statues bouddhistes de quatre démons féminins Umarokya (bleue), Kendara (blanche), Abastumara (verte) et Bidara (rouge). Encore quelques marches devant la Kara-mon marquant l'entrée dans la dernière partie du sanctuaire dit avec les salles du Haiden et du Honden, salle de prière fermée au public. Sur le côté droit du Honden on peut voir la porte Koka-mon donnant sur un chemin qui mène jusqu'au Okunoin qui abrite la tombe de Iemitsu Tokugawa mais n'est ouverte qu'en de très rares occasions. Pendant que nous redescendons, nous voyons des femmes accroupies en train d'enlever des brindilles d'herbe aux ciseaux. Petit mais bien pénible boulot... Sanctuaire Futara-san Il est un peu plus de 14H30 lorsque nous arrivons au sanctuaire Futara-san jinja ("Corps Sacré"), proche du précédent, c'est l'un des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999. Fondé en 782 par le moine bouddhiste Shodo Shonin, ce sanctuaire est dédié à trois divinités principales Ōkuninushi, Takiribime et Ajisukitakahikone, chacune d'elles correspond à une montagne respectivement le mont Nantai (mâle), mont Nyotai ou Nyohōsan (femelle) et mont Tarōyama (leur enfant) qui dominent la vallée. Sanctuaire très particulier car on peut le décomposer en quatre parties distantes les unes des autres. Ici, le sanctuaire principal où l'on vénère Ōkuninushi, dieu du mariage et de la chance.. Deux autres sanctuaires existent, l'un au Lac Chuzen-ji et l'autre au Mont Nantai, enfin n'oublions pas le Pont sacré Shinkyo. Un nombre impressionnant de barils de saké (sakadaru ou kazaridaru) ont été offerts au sanctuaire. Le sanctuaire semble un peu désordonné et fait un peu ambiance "Kermesse" ou "Foire du Trône". En passant trois fois dans un grand anneau de chaume en effectuant un parcours en forme de huit, on efface ses fautes des six derniers mois, à condition de tenir une poupée qui en sera chargée (la pauvre). Un peu plus loin, on trouve une sorte de jeu consistant à mettre trois anneaux de corde autour de trois des cinq quilles de couleur pour avoir de la chance en amour, amitié, santé et argent... A une fontaine, on peut aussi laver son argent... Le Honden construit en 1619 fut installé ici en 1645. Il est un peu plus de 15H lorsque nous quittons le Futara-san pour redescendre tranquillement vers la ville. Nous sommes à plus de 2,5 kilomètres du quartier des gares. Nous repassons au temple Rinno-ji où nous avons la (demi) surprise de retrouver nos collègues Fabien(s) et leurs amis japonais. Ils ne visitent que ce site avant de se rendre dans un hôtel, plus haut, vers Chuzen-ji... Par le pittoresque chemin Nagasaka, nous continuons notre descente jusqu'au petit sanctuaire qui fait face au Pont Sacré. Shinkyo, le Pont sacré Le Shinkyō ("pont sacré" parfois aussi appelé Yamasugeno-jabashi "Pont des serpents") fait aussi partie du sanctuaire précédent, il enjambe la rivière Daiya, à l'endroit où, selon la légende, Shodo Shonin voulant se rendre au Mont Nantai avec ses disciples le traversa sur le dos de deux énormes serpents. Il s'agit d'un pont en bois laqué qui daterait de l'époque de Muromachi (1336 - 1573). Il fut rénové en 1636 dans sa forme actuelle et pour l'usage exclusif du Shogun et des messagers impériaux. En 1902, une partie du pont a été emportée par une crue du de la rivière Daiya et fut complètement restauré en 1904 (ou 1907). Son accès a été ouvert au grand public depuis 1973, moyennant 300 ¥ quand même... Pour y accéder et obtenir un ticket d'entrée, il faut passer le pont moderne construit en parallèle, à 30 mètres de là. Le Shinkyo mesure 28 mètres de long, 7,40 mètres de large et passe à 10,60 mètres au-dessus de la rivière Daiya. Il est considéré comme l'un des trois plus beaux ponts du Japon. Après cela, puisque nous retrouvons l'itinéraire des bus nous le prenons à l'arrêt n°7 puisqu'il nous reste encore 1,5 kilomètre pour arriver aux gares. Sur la place de la gare Tobu, petit coup d'oeil aux boutiques et nous laissons tenter par des petits gâteaux ressemblant à des petites brioches blanches cuites à la vapeur. Ce serait des daifuku, ce qui signifie "grande chance", à moins qu'il s'agisse de manju... C'est une confiserie japonaise composée de pâte de riz fourrée d'une pâte de haricots rouges azuki sucrés. 17H30, la nuit tombe et nous allons prendre possession de nos chambres au Nikko Station Hotel Classic 4* (16 000 ¥ la nuitée avec le petit-déjeuner). Un hôtel moderne, récent, très confortable et aux chambres spacieuses puisque l'on a aucun problème pour y tenir 2 valises ouvertes sans devoir faire des acrobaties pour se déplacer. Le dîner à l'hôtel nous semblant trop cher (5 000 ¥), nous partons dans la petite ville à la recherche d'un restaurant vers 18H30. Trop tard ! Il fait complètement nuit, pratiquement aucune lumière aux fenêtres car les volets sont clos. Les boutiques sont fermées et les restaurants aussi, sauf un, Asian Grill où nous entrons. L'établissement est sombre, pas très net et désert hormis le patron prosterné sur un tapis et en train de faire la prière Icha, la prière islamique du soir. On peut supposer qu'il s'agit d'un Pakistanais. Nous regrettons de ne pas avoir acheté un peu plus tôt quelques denrées dans la supérette voisine. Maintenant nous n'avons guère d'autre solution ni de choix puisque les belles tranches de boeuf persillé que l'on voit sur le menu ne sont pas disponibles. Notre choix étant des plus limité, nous optons pour des menus morceaux de boeuf ou de poulet sautés accompagnés de riz. La viande déjà hachée et enveloppée d'une feuille de plastique est sortie d'un congélateur avant d'être poêlée. A un moment donné du repas, je tombe sur une bouchée coriace que je finis par recracher. Surprise, il s'agit de la feuille de plastique qui enveloppait la viande hachée et qui était passée à la poêle avec son contenu. Après le voyage, en regardant les appréciations sur TripAdvisor, on se rend compte que bien des convives ont eu, eux aussi, une mauvaise appréciation de l'endroit. Donc un conseil, pour dîner dans un restaurant à Nikko, il faut impérativement s'y prendre à 18H, au plus tard. L'endroit est touristique mais ne compte p as tant que çà de séjours. Certains touristes ne viennent qu'à la journée ou s'en vont loger à Chūzen-ji où nous devons aller demain. Après un tel repas, on pouvait s'attendre à passer une mauvaise nuit et à se gâcher la journée suivante. Que nenni! Mercredi 30 septembre Les inquiétudes liées au dîner de la veille sont dissipées. La nuit fut excellente dans cet hôtel confortable et tranquille. Petit-déjeuner buffet d'une extrême variété dans les trois gammes: continental, american breakfast et asiatique. Lac Chūzen-ji Après avoir laisser nos bagages aux bons soins de la réception de l'hôtel, départ de l'hôtel tôt, à 8H, avec en perspective une longue et belle journée. Il fait beau, il fait un peu frais encore (12°). Mais là, seconde erreur de notre passage à Nikko. Pour se rendre au Lac Chūzen-ji, il faut acheter le ticket (2 000 ¥ pour l'aller-retour) dans la boutique de la gare Tobu (pas de vente dans le bus). Donc si l'on veut partir avant 9H (le premier bus part dès 6H12), il faut prendre la précaution d'acheter le ticket la veille car le bureau n'ouvre qu'à 9H. Nous laissons donc partir le bus de 8H32 et devrons attendre bêtement une heure de plus. Le bus N°3 tant attendu est à l'heure. Nous quittons la ville en passant au pied des sites visités la veille, d'une église et de quelques entreprises et quartiers résidentiels. Puis nous abordons une route de montagne. A une fourche, elle devient à sens unique. A Akechidaira, arrêt n°23, nous descendons pour prendre le téléphérique (730 ¥ pour l'aller-retour) conduisant au belvédère situé à 1172 mètres d'altitude, d'où l'on a une vue superbe sur les chutes Kegon comptées parmi les trois plus importantes chutes du Japon. Elles sont issues de la rivière Daiyagawa qui plonge de 97 mètres peu après sa sortie du lac Chūzen-ji (Chuzenji-ko)que l'on voit en arrière plan, avec sur sa droite le Mont Nantai. Tout à fait au pied des chutes, on peut voir les terrasses d'observations accessibles depuis le lac. De l'autre côté la vue s'étend vers la vallée et vers Nikko. Une demi-heure plus tard nous reprenons le bus au niveau de la station basse du téléphérique. A l'arrêt suivant, n°24, nous sommes à Chūzen-ji Onsen, à la sortie du lac, à 1230 mètres d'altitude, au coeur du parc national de Nikkō. Le lac est alimenté par le torrent Yukawa. Le Mont Nantai se dresse sur la droite, haut de 2826 mètres. Nous commençons nos visites en lui tournant le dos en part, sur la rive est du lac. Nous allons visiter le Temple Chuzen-ji distant d'un peu plus d'un kilomètre. Nous passons bientôt près des villas d'été des ambassades de France et de Belgique. Le temple a été fondé en 784 par Shodo-shonin au pied du mont Nantai, et plus tard déplacé en ce lieu sacré de Utaga-hama (en face du lac Chuzenji). Il fait partie du circuit de pèlerinage du Bandō (ancien nom du Kanto) Sanjūsankasho comprenant 33 temples dédiés à Kannon. Ce circuit n'est que l'un des soixante-dix circuits de pèlerinage consacrés à Kannon existants au Japon depuis le XIIe siècle et qui comprennent tous 33 temples. Shodo-shonin, le fondateur du temple, après avoir vu l'image de Kannon sur le lac Chuzenji, aurait sculpté une superbe statue de six mètres de haut dans un arbre de Judée (Cercis siliquastrum) entier d'où le nom de la statue Tachiki Kannon, "Kannon-arbre debout". Après achat du ticket (500 ¥), nous voici devant la Nio-mon, la porte principale avec ses gardiens dans leurs niches grillagées.. La porte passée, sur la droite se dresse, le Shoro, la tour de la cloche ou beffroi. Ici on peut y monter et arriver à la cloche recouverte de petits papiers collés. A noter que dans les pavillons que nous visitons ensuite, les photos sont interdites. Revenus sur l'allée, nous gagnons le pavillon Aizen-do où l'on vénère Aizen Myōō sous la forme irritée de Maha Vairocana du bouddhisme tibétain. Malgré son apparence féroce, avec son troisième œil vertical entre ses deux autres yeux, c'est le dieu japonais de l'amour, adoré par les prostituées, les chanteurs et les musiciens. Le pavillon suivant, le Hondo, est dédié à Kannon, bodhisattva de la compassion aux onze visages et mille bras. Les deux assistants qui l'encadrent ne mesurent que deux mètres de haut. Nous passons ensuite dans le pavillon du Godai-do, dédié à 5 déités bouddhistes (Fudo, Kosanze, Gundari, Daiitoku et Kongoyasha-myōō) qui seraient jadis apparues en rêve à Shodo-shonin. Leurs statues sont au fond du choeur tandis que le plafond du hall réservé aux fidèles est orné d'un grand dragon peint. D'ici, on a une vue superbe sur le lace et ses abords boisés qui prennent de jolies couleurs d'automne car il fait plus frais en altitude, ce qui avance un peu la saison. Après trois quarts d'heure de visite, nous quittons le temple en passant devant la Fontaine sacrée (Kongosui-mizuya) et divers petits autels et sanctuaires. De petites statues de pierre portent étrangement un bonnet rouge et une sorte de bavoir également rouge. Elles représentent Jizô, aussi appelé Ôjizô-sama, le gardien des enfants morts avant leurs parents. Selon la croyance Shinto, ces enfants morts ne peuvent pas traverser la rivière Sanzu, n’ayant pas accompli suffisamment de bonnes actions et ayant fait souffrir leurs parents en décédant avant eux. Ôjizô-sama les protège alors de leur punition qui serait d’empiler des pierres sur les bords de la rivière en les cachant sous sa robe. Il est midi et nous déjeunons près de là, dans un restaurant au nom étrange de Katsura (ou かつら) signifiant "Perruque", dont spécialisé dans les nouilles de sarrasin (soba) faites à la main. Repas bon et économique pour 1000 ¥, avec une superbe vue depuis la table-comptoir donnant directement sur le lac. Les seuls sont autres convives sont des locaux. 12H45, nous retournons vers notre point où le bus nous a déposés en cours de matinée. Il fait très beau temps bien qu'en raison de l'altitude la température n'est que d'environ 13°. Nous allons au-delà de l'arrêt N°24 afin de voir les chutes Kegon de plus près. Elles sont partiellement visibles d'en haut mais pour descendre aux terrasses construites à leur pied, il faut utiliser un ascenseur qui vous descend en quelques instants 100 mètres plus bas (550 ¥, aller/retour). Superbes vues depuis les terrasses-belvédères. Nous manquons évidemment de temps pour nous rendre sur la rive nord jusqu'au sanctuaire Futarasan Chugushi fondé à la fin du 8e siècle, pourtant à un quart de marche seulement. Un chemin, ouvert du 5 mai au 25 octobre, permet d'accéder au sommet du mont Nantai en 3 à 4 heures... En effet, nous souhaitons prendre le bus N°2 de 14H10 qui passe à l'arrêt N°43 tout proche. Comme nous avons encore une bonne demi-heure, nous en profitons pour aller prendre un bon café italien, payable en Euros (3,80€). Sur la partie la plus montagneuse, la route est à sens unique et ne repasse donc pas à Akechidaira, jusqu'au moment où elle rejoint la route de montée. Nous sommes devant la gare Tobu à 14H50. Il faut maintenant aller récupérer nos bagages à la réception de l'hôtel. Départ du train pour Tokyo-Asakusa à 15H25. Nous retrouvons le paysage vu la veille, à la différence près des couleurs qui prennent bientôt des teintes dorées à l'approche du crépuscule. Il fait bien nuit à Tokyo où nous arrivons à 18H05. Nous sommes à un kilomètre de l'hôtel Keihan Asakusa qu'Armel nous a réservé. Nous sommes tout de suite sur des arcades commerciales perpendiculaires à la Nakamise-dori qui mène au temple Senso-ji visité il y a quelques jours. Arcades très tranquilles, la plupart des boutiques sont fermées car les touristes sont partis. C'est très commode pour faire rouler nos valises pendant un petit quart d'heure. C'est aussi l'occasion de voir des SDF sur le trottoir ainsi que quelques vieux emballages qui traînent... Il est 19H30 et pour dîner, nous sommes un peu ennuyés de voir des restaurants déjà bondés du côté des arcades d'Asakusa, y compris en terrasses et il y a un peu trop de touristes à notre goût. Nous finissons par dénicher le restaurant idéal, dans une petite rue tranquille, un minuscule établissement tenu par une seule personne et ne recevant sans doute guère plus d'une douzaine de convives. Cerise sur le gâteau, le restaurant Asakusa Ginshachi est spécialisé dans les poissons grillés. Après nous, il ne reste qu'une petite table pour deux couverts... Avec la soupe miso et le plat de poisson (la carte est riche en choix) accompagné de riz, la moyenne de prix pour trois est de 1100 ¥, ce à quoi nous ajoutons une bouteille d'un excellent vin blanc à 550 ¥. Les seuls sont autres convives sont des locaux, des hommes d'affaires ou employés dont une femme. S'ils arrosent leur repas de saké, cela reste sans doute dans des proportions raisonnables car ils restent très discrets, ce qui n'a pas toujours été le cas lors de certains dîners les jours précédents. A 20H30, par les arcades nous regagnons l'hôtel distant d'un demi-kilomètre. Elles sont pratiquement désertes et on a la surprise d'y voir trois sumos se chamaillant comme des gamins. Bonne nuit dans le très confortable Hotel Keihan Asakusa 3* (tout à fait méritée). Nous aurons le temps de récupérer car le rendez-vous avec Armel et son mari est fixé au lendemain en milieu de matinée.
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40 - nagoya
TOKYO et NAGOYA 2 jours... TOKYO: - Quartier d'Asakusa et au temple Senso-ji - Visite du Musée Edo Tokyo Hakubustukanu NAGOYA - Dans une famille japonaise - Visite du château et du palais Menu JAPON QUELQUES DONNEES SOCIALES AUX ETUDES - de 3-6 ans: jardin d'enfants facultatif et payant - 6-12 ans: école primaire obligatoire gratuite dans les établissements relevant de l'Etat sinon payante dans le privé - 12-15 ans: école secondaire obligatoire soit dans le public soit dans le privé. A la fin de ce cycle, 10% des élèves interrompent leurs études. - 15-18 ans: lycée public ou privé payant mais l'Etat étudie la possibilité d'instaurer une gratuité - au-delà de 18 ans, environ 60-65% des jeunes accèdent à l'Université qui est payante. AU TRAVAIL Traditionnellement, au Japon on est embauché "à vie", jusqu'à l'âge de la retraite, on fait partie d'un sorte de "nouvelle famille". C'est l'entreprise qui verse les prestations sociales. Il n'existe pas de salaire minimum unique car il varie selon les régions. Il est de l'ordre de 700 à 900¥. La durée journalière de travail est de 8 heures. Officiellement, les salariés bénéficient de 21 jours de congés par an auxquels s'ajoute un quinzaine de jours fériés (s'ils tombent le dimanche, ils sont reportés au lundi). En pratique, les Japonais ne prennent que deux semaines de vacances soit 10 jours de congés et le gouvernement envisage de faire adopter une loi pour obliger les travailleurs à prendre 5 jours de congés minimum. Toutefois, les jeunes aspirent à profiter davantage de loisirs. A l'embauche, le salarié perçoit un salaire de l'ordre de 220 000 à 250 000¥. Ce revenu oblige à se loger en location (60 000 à 80 000¥ de loyer mensuel pour un T3) ou dans un meublé de l'entreprise (8 000 à 10 000¥ par mois). Même lorsque la progression de carrière permettrait l'accession à la propriété, le statut de locataire est assez recherché pour faire face à la mobilité professionnelle qui se développe et au risque de perdre son patrimoine à la suite d'un tremblement de terre. En cas de chômage, une allocation est versé pendant 240 jours, sous condition de justifier d'une recherche effective d'emploi. A LA RETRAITE Le régime national de pension japonais a été créé en 1959. L'âge de départ en retraite qui avait été de 55-58 ans a été repoussé à 60 ans en 2013 et va progressivement être repoussé à 65 ans à l'horizon de 10 à 15 ans. Les résidents âgés de 20 ans à 59 ans, qu’ils travaillent ou non, peuvent bénéficier d’une pension de retraite. Les retraités qui peuvent toucher la pension de base (kosei nenkin) complète perçoivent 804 200 ¥, l’équivalent moyen de 7 211 €. Il s'avère que la poursuite d'activité à l'âge de la retraite résulte souvent plus d'une habitude de vie laborieuse et de sentiment d'utilité sociale que de nécessité financière pour compléter une retraite parfois maigre car les Japonais savent s'accommoder de la frugalité. Au-delà de 60 ans, la Sécurité sociale couvre 70% des frais de santé. La prise en charge à 100% pour les plus de 70 ans a été ramenée à 90%. FISCALITE, RICHESSE ET EPARGNE L' impôt sur le revenu est prélevé à la source. Il est progressif selon six tranches allant de 5% à 40% (un peu comme chez nous). Le PIB par habitant se situe un peu après la France avec 38 468 $ en nominal (24e rang) et 36 654 $ en PPA, à parité de pouvoir d'achat (26e rang). La richesse par habitant n'est stabilisée que par la baisse de la population. En 2013, le montant moyen de l'épargne par ménage (d'au moins 2 personnes) s’élevait ainsi à plus de 17 millions de Yens, soit plus de 130 5000€. Mais cette capacité à épargner est en forte baisse: le taux d'épargne de 15% dans les années 1980, n'est plus que de l'ordre de 2% maintenant. Menu JAPON Etape précédente: Nikko et Lac Chuzen-ji Etape suivante: les Alpes japonaises Une très petite journée à TOKYO et des retrouvailles familiales Jeudi 1er octobre Une bonne nuit à bien requinqué après nos deux jours à Nikko. 9H, ciel gris et menaçant une fois de plus. De l'hôtel on a une vue sur la tour Skytree. Nous descendons au salon où est servi le petit-déjeuner en utilisant un ascenseur très moderne, qui ne fonctionne que si l'on a une carte magnétique idoine. 11H05, les retrouvailles. Armel, que nous n'avions pas revue en chair et en os depuis plus d'un an, arrive à la réception par l'escalator accompagnée de Shige, son mari japonais que nous n'avions jusqu'à présent rencontré qu'en deux brèves occasions. Ils sont frais et dispos alors qu'ils se sont envolés de Hong Kong au milieu de la nuit. Privilège de la jeunesse! Nous laissons nos valises à la garde de la réception jusqu'à cet après-midi. Armel et Shige ont laissé les leurs dans une consigne de gare. A partir de maintenant, on va se la couler douce. On nous guide et on est complètement pris en charge: déplacements, visites, restaurants... Cette redite sur Tokyo va en pratique se limiter à une demi-journée et à deux visites. La première visite ne nécessite pas un long déplacement puisqu'il s'agit du Temple Senso-ji que nous avions visité avec le circuit en groupe il y a trois jours. Petit moment amusant avec les bâtons de divination, O-Mi-Kuji, "bâtons chanceux" ou "honorable loterie des dieux". Cette méthode divinatoire d'origine chinoise s'est répandue depuis le début du XXe siècle. Elle est pratiquée dans les temples bouddhistes et les sanctuaires shinto et on l'utilise traditionnellement durant les premiers jours de janvier, à l'occasion du Nouvel An. Après avoir mis une offrande, il faut agiter la boîte contenant les bâtonnets puis la retourner en espérant qu'il en sortira un bon. Le bâtonnet renvoi à un numéro de casier où se trouve le textes de la prédiction. A ce stade, il faut savoir lire le japonais pour savoir quelle fortune le sort vous réserve. Si la prédiction est bonne, tout va bien. Si elle est néfaste, elle peut être contrée par un voeu si l'on noue le papier sur un fil du support voisin destiné à cet usage... Après la visite du temple, nous passons devant le petit sanctuaire shintô Asakusa-jinja appelé populairement Sanja Sama (les Trois sanctuaires) et situé sur la droite Hondo. Il fut construit par ordre du troisième Shogun Tokugawa à la mémoire des trois pêcheurs à l'origine du temple de Sensoji. C'est le point de départ de la grande fête de Sanja Matsuri, qui se déroule à partir du troisième vendredi de mai et pour trois jours et attire près de 2 millions de personnes dans les rues. Shige nous précise que c'est ici que sa soeur s'est mariée. Il est déjà midi. Nous partons à pied pour 20 petites minutes de marche, en passant par le pont sur la Sumida et près du siège de la brasserie Asahi pour nous rendre dans un bon restaurant Sugimoto, réputé pour ses sukiyaki, la fondue japonaise (nabemono), péché mignon d'Armel. Pour consommer ce plat, il suffit de cuire sur un réchaud de fines de tranches de boeuf et des légumes dans un bouillon en ébullition. D'autres mois gourmets ou moins gourmands se contenterons de udon, des nouilles rondes et larges, assez élastique, et à base de farine de blé. Après cela nous revenons vers la rivière Sumida avec aperçu de la tour Skytree, bateaux sur la rivière. Le stationnement doit être parfois problématique comme on peut l'imaginer en voyant une boutique d'articles de literie occupée aux trois quarts par le monospace du commerçant. A quelques centaines de mètres et en quelques minutes, nous voici à 14H au Musée Edo Tokyo Hakubustukan (tarif 600 ¥), voisin du Ryōgoku Kokugikan, stade de combats de sumos. C'est le musée de la ville de Tokyo, ville dont l'ancien nom est, rappelons-le, Edo jusqu’en 1869. Dans un bâtiment original dû à l'architecte Kiyonori Kikutake, on peut voir la réplique grandeur nature du Nihonbashi, le pont construit en 1603 qui servait traditionnellement de point de départ de toutes les routes du Japon en sortant d'Edo, le théâtre kabuki Nakamuraza, le siège d'un journal, la tour d'Asakusa Ryounkaku qui faisait 60 mètres de haut et était équipée d'un ascenseur jusqu'à son effondrement lors du grand séisme de 1923, des maquettes de la ville et de bâtiments des ères Edo, Meiji et Shōwa, la généalogie des shogun Tokugawa, des chronologies des catastrophes (incendies, inondations, tremblements de terre, famines et épidémies) ayant affecté Edo, des gravures (pompiers en action), des maquettes de cortèges et chars de festivals (matsuri), un livre illustré des bonnes manières pour jeunes filles... On y voit aussi des costumes, armures de samouraïs, palanquins... On apprend qu'alors que les seigneurs (daimyos) devaient entretenir à Edo une résidence, y demeurer une année sur deux (ou six mois par an) et y laisser en otage leur famille et des vassaux, les guerriers et vassaux en poste à Edo devaient quant à eux y résider seuls, laissant leur famille en province. Des reconstitutions d'habitats sont présentées, des plus simples maisons d'autrefois à l'arrivée de la modernité avec l'intrusion dans l'habitat de la télé, du réfrigérateur, et de la machine à laver, "les trois nouveaux trésors sacrés" des Japonais. A cela s'ajoute l'automobile, Ford A modèle 1929, et la petite japonaise Subaru 360 née en 1958. 15H45, nous avons consacré une heure trois quarts au musée sans voir le temps passer et sans s'attarder. Si nous voulons arriver à Nagoya à une heure raisonnable, il ne faut pas trop traîner. Il faut déjà repasser à l'hôtel récupérer nos bagages puis, pour gagner du temps, on prend un taxi pour aller à la gare centrale et récupérer les valises des "jeunes" dans leur consigne. Une belle journée à NAGOYA et une rencontre avec une famille japonaise Nagoya est la troisième ville du Japon par sa superficie et la quatrième par la population (2,3 millions d'habitants), derrière Tokyo, Yokohama et Osaka. Quant à l'agglomération qui compte environ 9 millions d'habitants, c'est la troisième du pays. Nous voici à Nagoya vers 19H15 après une heure quarante en Shinkansen. Avec plus de 400 000 m² de superficie, incluant les bureaux de la compagnie JR Central et les "twin towers", deux tours cylindriques d’une cinquantaine d’étages, la gare de Nagoya est la plus vaste station ferroviaire au monde. Elle voit passer plus d'un million de passagers par jour. Près de la gare, sur l'artère principale à Nagoya, la tour spiralée de l'Ecole de mode et de design Mode Gakuen de l'architecte Nikken Sekkei est un gratte-ciel de bureaux de 170 mètres de hauteur et d'une surface de plancher de 49000m2 mis en service en 2008. La ville a vu naître trois personnages importants dans l'histoire du Japon shogunal: - Minamoto no Yoritomo, fondateur et premier shogun du shogunat de Kamakura au Japon (règne de 1192 à 1199). - Oda Nobunaga, seigneur de guerre qui a conquis une grande partie du Japon avant de se donner la mort en 1582, suite à une trahison. C'est le premier des "Trois héros" de l'unification. - Toyotomi Hideyoshi, neveu d'Oda par alliance et adjoint, sera le second héros. Il vengea Oda et poursuivit l'unification en s'emparant notamment des îles Shikoku et Kyushu et du nord de Honshu. Il échoua par contre à deux reprises dans sa conquête de la Corée. Il est connu aussi en Occident du fait qu'il persécuta les chrétiens (notamment de Nagasaki). Après sa mort, profitant de rivalités entre les vassaux du clan Toyotomi, Tokugawa Ieyasu, l'un des régents remportera la victoire et se fera nommer shogun en 1603, parachevant l'unification. Le samouraï ou bushi est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu (jusqu'au VIIIe siècle) que l'on peut traduire "homme d'armes". À l'origine, bushi désigne les guerriers japonais soumis au bushidō (code de l'honneur du bushi). Le terme apparaît pour la première fois dans le livre d'histoire japonaise, Shoku Nihongi écrit sous l'ère Heian vers l'an 800. Il provient du chinois wushi. Le terme samouraï, mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie "servir". L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. À partir de la période Edo, les termes bushi et samouraï ne sont pas tout à fait synonymes, il existe une différence subtile et ils sont souvent confondus mais ils correspondent à des périodes et des fonctions différentes. Concernant la noblesse, on trouve aussi parfois le terme buke qui désigne la noblesse militaire attachée au bakufu (gouvernement militaire), par opposition aux kuge, la noblesse de cour attachée à l'empereur. Les buke sont apparus durant l'ère Kamakura (1185–1333). Vers 20H15, dîner au restaurant Rakuzo et, une heure plus tard, arrivée à l'hôtel Sanco Inn 3* (à un kilomètre de la gare), chambres petites et sentant la vieille fumée de cigarette. Manifestement, c'est une adresse connue des employés de bureaux et hommes d'affaires en déplacement. Dans notre chambre, moment plus intime où l'on remet à nos hôtes de tout petits cadeaux ramenés de notre Bretagne. Il est déjà 21H30 donc pas question de les retenir davantage alors qu'ils ont pratiquement passer une nuit blanche la veille. Vendredi 2 octobre Aujourd'hui est un jour important. Nous allons faire la connaissance de la belle-famille de notre fille Armel puisqu'elle s'est mariée dans la plus stricte intimité il y a un an et demi, nous n'avions pas encore eu l'occasion de les rencontrer. Départ de l'hôtel à 9H. Quelle chance, aujourd'hui grand soleil. Il nous faut valider nos Japan Railpass (valable 7 jours sur la plupart des services JR). Parmi les allées et venue des gens dans cette gare, on a l'occasion de voir deux hommes d'affaires se saluer au moment de leur rencontre ou au moment de se séparer, manifestement de deux rangs hiérarchiques différents en fonction de leur inclinaison. Prenons-en de la graine car nous aussi, nous devrons l'étiquette tout à l'heure... Le salut (o-jigi) est probablement l'attribut de l'étiquette japonaise qui est le plus connu. Il s'effectue le buste incliné vers l'avant à partir de la taille, le dos droit et les mains sur les côtés (pour les hommes) ou plaquées sur les genoux (pour les femmes), tête en avant et regard baissé. Plus il est long et bas, plus l'émotion et le respect exprimés sont grands, avec une graduation en fonction de l'angle d'inclinaison: 15°, 30° voire 45° ou plus... Un petit bout en métro suivi d'une marche de quarante minutes, sans nos valises il est vrai mais avec quelques paquets. Dans le quartier de Tsuruma ou Tsurumai (" Danse de la grue"), nous traversons un petit et joli parc puis c'est encore de la marche dans le quartier Gokiso. Nous passons devant le petit sanctuaire shinto Biyo, tout près du domicile des parents de Shige. Il est 11H10. Justement, son père nous attend au bas de leur petit immeuble. Nous considérons comme un privilège d'être invités à déjeuner dans la famille, ce qui n'est pas coutume au Japon, même lorsque la taille du logement le permet, comme c'est le cas ici. Dans l'esprit des Japonais, le domicile est un rare espace de liberté et d'intimité auquel seuls les très proches ont accès alors que les amis sont reçus à l'extérieur. Arrivés à l'appartement, après avoir échangé nos chaussures contre des pantoufles comme il se doit, nous rencontrons la mère et la grand-mère. Les modes de salutation s'entremêlent un peu, poignées de mains et courbettes. Le dialogue va être difficile car la famille parle très peu anglais, encore moins que nous, ce n'est as peu dire. Notre fille parle assez couramment japonais et anglais, tout comme son mari lequel assurera quand même parfois un relais du japonais à l'anglais lorsque les discussions iront sur des sujets difficiles ou complexes. Puis c'est la remise des cadeaux, reçus avec les deux mains, ce qui est une marque de politesse. Après cela, petit conciliabule car traditionnellement le cadeau ne sera pas ouvert sauf si le donateur invite le destinataire. Nous invitons donc nos hôtes à de procéder à l'occidentale, c'est-à-dire de les ouvrir devant les invités. Ainsi nous saurons si notre service à thé en faïence est bien arrivé entier, si les bouteilles de vins ne se sont pas brisées. On délivre nos conseils à propos de ce breuvage: laisser reposer plusieurs semaines, température de service... On n'ira pas jusqu'à voir en quel état sont les biscuits dans leurs boîtes métalliques... Pour ce déjeuner, nous ne souffrirons pas car la salle à manger où nous sommes reçus dispose d'une table et de chaises occidentales. Sur un chemin de table brodé au fil rose de motifs folkloriques européens, deux grand plateaux de sushis d'une dizaine de variétés nous attendent comprenant 44 pièces chacun (nous sommes 8 convives). Il s'agit plus précisément de nigirizushi (littéralement "sushi tenu") constitués d'une boule de riz vinaigré (shari) sur laquelle est posée un neta une tranche de poisson cru (de diverses espèces), mais aussi une crevette, des oeufs de poissons... Ils pourraient aussi être garnis de tranche de poisson cuit, d'oursin, de crabe, d'omelette, de légumes. Souvent en Occident, on connaît davantage l'autre variété de sushi, le makizushi obtenu en prenant une feuille d'algue séchée (nori) sur laquelle est étalée une couche de riz et un morceau de poisson et en enroulant le tout. Ces plateaux sont livrés par traiteur Gin no sara ("Plat d'argent") en formule livré à domicile (demae zushi). Après un peu de saké, le repas est accompagné de bière pour ceux qui dédaignent l'eau. Un repas délicieux dont nous ne parviendrons pas tout à fait à bout tant il était copieux. Arrive la fin du repas et c'est le moment pour nous de recevoir des jolis paquets de friandises japonaises superbement emballés comme seuls les Japonais savent si bien le faire. A ce moment là nous ignorions que peu après notre retour, nous recevrions d'autres présents... Le père de Shige qui est aussi un artiste à ses heures, nous remet une douzaine de copies de ses reproductions au fusain de portraits d'acteurs de films célèbres (Clint Eastwood dans "L'inspecteur Harry", Peter O'Tool et Omar Sharif dans "Lawrence d'Arabie"...). Les parents de Shige sont des retraités de l'enseignement qui ont autrefois exercé à l'étranger et qui ont beaucoup voyagé en autonomie, avec voitures de location, comme le montre la carte manuscrite des itinéraires déjà empruntés en Europe. En retraite, ils ont des activités bénévoles et aiment encore voyager, aussi avons-nous espoir de les voir en Bretagne dans un proche avenir. Avant de partir se balader, coup d'oeil depuis la vaste terrasse de l'appartement d'où l'on jouit d'une vue exceptionnelle sur le centre de Nagoya. A l'initiative du père de Shige, nous en venons sur un terrain inattendu avec un échange sur nos sentiments réciproques concernant la relation qui s'est établie entre nos enfants et les a conduits à se marier, évènement qui a semblé ravir cette famille japonaise. Malgré les barrages linguistiques contournés par nos "traducteurs-interprètes", il s'est produit là une émouvante incursion dans le domaine de l'inter culturalité, des sentiments et de l'intime. Aussi bien Français que Japonais, nous avons tous été profondément remués... A 14H30, en taxis, nous nous rendons tous, y compris la grand-mère, au château de Nagoya (tarif 500 ¥) qui se trouve dans le quartier Honmaru, en plein centre. Un premier château avait été construit en 1525, remplacé en 1612 à l'initiative du shogun Tokugawa Ieyasu pour devenir le siège de la branche Owari du puissant clan Tokugawa. La profondeur des douves entourant le donjon Honmaru et les fortes portes attestent de l’étendue du pouvoir de la famille Tokugawa. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château était utilisé comme quartier général de l'armée et comme camp de prisonniers de guerre. Au cours des bombardements américains en mai 1945, le château a été incendié et la plupart des décorations du château ont été détruites. La reconstruction du donjon en béton (avec climatisation et ascenseur) a été terminée en 1959. Au sommet du donjon, haut de 48 mètres, se trouvent des dauphins à tête de tigre en or, appelés kinshachi ou shachihoko utilisés comme talismans pour la prévention des incendies, une pratique issue de la mythologie chinoise ( Chiwen, l'un des neuf fils du dragon). Ils symbolisent l'autorité du seigneur féodal. Depuis 2009, un projet de grande envergure a vu le jour, en utilisant les plans d'archives, la ville reconstruit le Palais Honmaru jouxtant le château, au sud du donjon, avec les techniques et les matériaux d'autrefois. Avec le Palais Ninomaru du Palais de Nijo à Kyoto, le Palais Hommaru a été considéré comme le meilleur chef-d'œuvre de l'architecture du château de l'architecture Shoin de palais de style samouraï au Japon. Les murs et cloisons à panneaux coulissants de l'ancien palais avaient été peints par des maîtres tels que Kano Sadanobu et Kano Tanyu de l'école Kano, la plus grande école de peinture dans l'histoire de la peinture de style japonais. Depuis 1992, des artistes s'emploient à restaurer et à reproduire ces magnifiques décors de bambous, tigres et léopards sur fond doré. Si la fin de cette restauration est prévue pour 2018, une partie du palais est d'ors et déjà accessible aux visiteurs. On peut admirer les magnifiques peintures sur les fusuma (portes coulissantes) des différents halls (Nakanokuchibeya, Genkan) et du grand corridor (Oroka) du palais. Nous poursuivons la visite par celle du donjon reconverti en musée. Il renferme de précieuses pièces (tableaux, sabres, fusils) autour de l’histoire du clan Tokugawa et du Nagoya-jô. Du septième et dernier étage, on a une vue saisissante sur la ville. Au pied du donjon, on peut admirer le travail de maçonnerie cyclopéenne, certains blocs portent la marque distinctive de tel ou tel ou ouvrier. Dans le petit parc attenant, on peut voir des pierres, vestiges des tours détruites en 1945 et un énorme et étrange abri monolithique au sujet duquel je n'ai pas trouvé d'explication (s'agirait-il de la chambre funéraire d'un ancien tumulus aujourd'hui disparu?). Nous quittons le château à l'heure de la fermeture, 17H, au son de la mélodie du standard "Ce n'est qu'un au revoir" (Auld Lang Syne de son titre original en gaélique écossais). Dans d'autres sites et sur d'autres airs, les Japonais ont ainsi coutume de prendre congé de leurs visiteurs. Un saut en taxi jusqu'au restaurant gastronomique Kisoji Nishiki, une chaîne présente dans sept villes du pays, où Shige nous offre un dîner impérial. De charmantes hôtesses en kimono nous accueillent et nous conduisent à l'étage où une salle nous est réservée. Des tables basses nous attendent mais heureusement pour nous ce sont des tables normales posées sur un plancher abaissé (horigotatsu). On s'y installe donc normalement, assis sur des chaises zaisu ("za" veut dire "assis" et "isu" veut dire "siège") qui du coup n'ont pas de pieds, nous évitant les douloureuses postures assises en tailleur (agura wo kaku) ou sur les talons (seiza) qu'il nous aurait fallu tenir pendant plus de deux heures... Deux heures de banquet jusqu'à 19H30, avec un défilé de plats plus délicieux les uns que les autres, entrée de petits roulés fourrés, sashimis, fondue shabu-shabu au boeuf très persillé et légumes variés (fameux shiitake joliment ciselés, tiges de poireau genre oignon, légumes-feuilles...), kishimen (nouilles udon plates, en forme de tagliatelles), tofu, riz évidemment. Les différents ingrédients sont plongés dans le bouillon de boeuf et de légumes porté à ébullition dans une marmite (nabe) posée sur un réchaud puis, avant d'être dégustés, ils sont trempés dans une sauce, l'une ponzu, à base de sauce soja et de yuzu (sorte de citron) et l'autre gomadare à base de sauce soja et de sésame, sans oublier le wasabi. Lorsque le plat de viande et les légumes sont terminés, dans le reste de bouillon, on fait cuire les udons. Boule de glace au thé macha pour terminer le repas. Le shabu-shabu serait une variante de la fondue sukiyaki, un plat traditionnel japonais pendant l'ère Meiji et proposé en 1862 dans restaurant de Yokohama. Le shabu-shabu serait d'origine mongole. Cette recette de fondue pékinoise de l’époque de la dynastie Yuan s'appelait shuan yangrou ("viande de mouton trempée dans l'eau bouillante"), utilisant des tranches fines de mouton. En 1952, un restaurant d’Osaka, le Suehiro, importa ce plat en l'adaptant au goût japonais. Le mouton n’étant pas très courant au Japon, il a donc été remplacé par le bœuf. Le nom de cette fondue proviendrait de l’onomatopée japonaise correspondant au bruit de la viande plongée dans le bouillon chaud... et l'humour français ose un assez nul "Ça boue! Ça boue!" La famille nous quitte un peu après 19H30 et regagne son domicile en taxi. De notre côté, pour faire la digestion, petite balade dans le quartier animé de Sakae, avec ses enseignes lumineuses, lolitas, restaurants, karaokés et surtout son immanquable centre commercial Oasis 21, oeuvre de Hideki Casai d'Obayashi Corporation, un immense toit en verre flottant dans l'air, en forme de vaisseau spatial aquatique ("Spaceship Aqua") qui ne passe pas inaperçu. Cet équipement a été ouvert au public en 2002. Sur plusieurs étages, il héberge également la gare routière d'où partent la plupart des bus de la ville, des salles accueillant des expositions et des concerts, des commerces et restaurants, une patinoire sans glace, un marché bio le samedi. Nous accédons à la terrasse à 14 mètres du sol. Son plancher de verre supporte au centre un bassin à débordement d'un mince voile de l'eau coulant sur la surface du verre en formant d'innombrables ondulations de lumière réfractée depuis les espaces publics situés en dessous tandis que les édifices des alentours s'y reflètent, notamment la grande roue ou la tour TV. La Nagoya TV Tower est une tour de 180 mètres de haut dont la forme rappelle vaguement celles de la Tour de Tokyo ou notre Tour Eiffel. Elle date de 1954 et elle est d'ailleurs la première du genre édifiée au Japon. On peut accéder à deux plates-formes d'observation installées à 90 et 100 mètres de hauteur. Dans le centre commercial, on peut s'amuser des noms d'enseignes utilisant plus ou moins heureusement notre langue: "Vie de France", "Fontaine couture", "Boncoin", "Quatre chaussures", "Epi-Ciel, soyez un gourmet dans votre vie"... 21H, une heure raisonnable pour regagner l'hôtel Sanco Inn.
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50 - alpes
Des Alpes japonaises à KANAZAWA Au Mont Norikura Takayama Maisons gassho-zukuri - Ogimachi (Shirakawa-go) - Sugaruma (Gokayama) Kanazawa - marché Omicho - Kazue-machi - Higashi - Kenroku-en et château - Naga-machi Menu JAPON POUR SE DETENDRE QUESTION DE TOILETTES DE L'HYGIENE... Le Japon est un pays à forte tradition hygiéniste. Il n'y a pas pays plus propre au monde. La propreté (seiketsu) est pour les Japonais une notion presque obsessionnelle. Ils veillent toujours à ne laisser aucune trace de leur passage. Dès le 17ème siècle, le gouvernement avait expressément interdit à la population de jeter les ordures dans la rue ou de polluer les rivières avec de l’eau sale. Nettoyer et drainer les rivières était une tâche officielle proposée aux citoyens en échange d’une exemption d’impôts. Le respect de l’hygiène va jusqu'au au port du masque respiratoire. Si certains le portent pour se protéger de la pollution des gaz d’échappement ou des microbes des autres, il est surtout utilisé par les personnes malades, soucieuses de ne pas transmettre leurs microbes aux voisins. ...AUX TOILETTES On recense trois grandes sortes de toilettes au Japon: - les occidentales (yoshiki) ainsi que les urinoirs chez les hommes, - les traditionnelles (washiki ou "squat toilets" en anglais) proches de toilettes à la turque mais l'utilisateur fait face au mur du fond, contrairement aux toilettes à la turque, - et les "futuristes" ou "high-tech" (washlet), sortes de toilettes-bidets bardées d'options. Ces dernières, les washlets, lancées en 1980 par le fabricant Toto, sont celles qui intéressent ou du moins amusent le plus les voyageurs. Bien dotées, elles proposent une expérience extrêmement confortable qui équipe d'ailleurs les trois-quarts des foyers japonais. On les retrouve en outre dans beaucoup de sanitaires publics au Japon, tels que les grands magasins, les centres commerciaux, les musées, les cafés et restaurants (sauf les plus petits), les gares et la plupart des lieux touristiques. Concernant les trains, seules les rames pour longues distances sont équipées. N'espérez donc pas en trouver dans les métros ou trains de banlieue Washlet fut inventée par Toto qui a même déposé la marque. C'est plus simple de retenir et d'utiliser cette marque que onsui senjô benza (littéralement "siège de toilette avec nettoyage à l'eau chaude"). On entend par ce terme les WC à siège, équipés d'options en tout genre selon les modèles: - siège chauffant, extrêmement bienvenu en particulier en hiver. La température de la lunette chauffante dépasse sensiblement les 30°C. - petit jet pour le derrière (mixte) et pour l'avant (dames) qui permet une meilleure hygiène avant de s'essuyer et préviendrait notamment hémorroïdes et constipation. Par défaut, l'eau projetée est environ à température du corps, le séchage un peu plus chaud. - lunette qui se relève et/ou se baisse automatiquement selon si qu'on lui fait face ou qu'on lui tourne le dos. - pour les réglages (température), console de contrôle accessible sur le côté, soit via une télécommande posée sur un bras, soit directement sur le mur. - fond sonore de chasse d'eau, cascade voire musique douce dans les toilettes les plus sophistiquées. Rassurez vous, les commande de la console sont illustrées et un panonceau est souvent ajouté dans les toilettes des lieux publics. Dans un monde de plus en plus connecté, les fabricants japonais ont annoncé la mise en place de modèles de washlets bardés de capteurs de santé pendant le passage aux toilettes: analyse d'urine et des selles, pouls, taux de graisse, taux de sucre, pression sanguine, etc. Ceux-ci pourraient envoyer automatiquement (via wifi) des alertes au médecin en cas de rapport anormal. Pour compléter, ajoutons que dans les centres de services sur les aires d'autoroute, on voit parfois un grand panneau lumineux représentant la zone des toilettes avec des indications sur leur type (traditionnelles japonaises washiki ou "high-tech" (washlet) et par leur disponibilité. Menu JAPON Etape précédente: Tokyo et Nagoya (2jours) Une rapide escapade vers le Mont Norikura... Samedi 3 octobre Départ très matinal de l'hôtel à Nagoya, à 7H15, afin d'attraper le train JR Limited Express Wide (desservant Gifu et Gero) partant de Nagoya à 7H45 et desservant Takayama en moins de deux heures et demie. Trajet très agréable avec une très belle journée en perspective. Très rapidement, vers 8H, du train, on peut apercevoir le château coiffant la colline de Gifu, un monument reconstruit après la guerre. La suite du tracé emprunte la vallée de la rivière Nagara: rizières jaunissantes, parfois en cours de récolte ou moissonnées, parfois avec des gerbes séchant sur des barres... Et aussi, champs de "nouvelle culture technologique": les panneaux photovoltaïques. Petits villages, plantation de théiers. Gare deTakayama, il est un peu plus de 10H. Recherche de casiers de consignes adéquats et libres pour nos grosses valises. La gare routière des Bus Nohi se trouve près de la gare JR, derrière le poste de police (Koban). Pour aller au terminus de Norikura, nous devrons prendre deux bus (4530¥ AR), Hirayu / Shin-otaka line puis Norikura line, avec changement à Honokidaira. Un trajet d'environ une heure et demie. Nous quittant Takayama en passant près de temples et pagode en prenant la direction de l'est par une petite vallée jusqu'à Honokidaira, au-dessus de laquelle on aperçoit quelques pistes de ski. Du parking de Hirayu Onsen, le second bus prend une route de montagne en direction du sud-est cette fois, sur près de 20 kilomètres. La route Norikura Skyline, la plus haute du Japon, a été ouverte en 1973. Sur notre gauche, vers le nord, on aperçoit de hautes montagnes à plus de 3000 mètres (Mae-Hotaka, Kita-Hotaka, Karasawa-dake, Yarigatake, Oku-Hotaka) formant la crête des montagnes de Hida, dans les Alpes du nord (Alpes Kita). Quand la vue n'est pas dégagée, nous sommes entourés de forêts qui commencent à prendre de jolis coloris d'automne en raison de l'altitude plus élevée et donc d'une atmosphère plus fraîche. Puis la végétation devient basse et l'on aborde les derniers lacets conduisant au terminus Tatami-daira, près du mont Norikura. Il fait très beau, environ 7° sous abri mais la température ressentie est glaciale en raison d'un blizzard. Au bord du parking, se dresse un bureau de poste, un petit sanctuaire shinto Hongu peu banal car à l'étage, les auberges Ginrei Zhuang et Baiyun Zhuang. Avant de faire notre balade, il convient de prendre des calories surtout qu'il est midi. Un déjeuner où les sucres lents (soba ou udon) ont toute leur place. 13H45, on attaque la montagne, non sans avoir pris des vêtements appropriés et garni nos poches de sachets chauffants vraiment magiques fournis par notre Shige providentiel. Une fois froissés, ils vont dégager une douce chaleur pour nos mains pendant toute notre balade, même s'il n'est pas recommander de marcher en montagne avec les mains dans les poches en cas de chute. Nous allons monter vers l'ancien observatoire du mont Marishiten-dake, en contournant le petit lac Tsurugaike. Le vent est terrible et nous ne risquons pas de transpirer. A l'approche du sommet, on peut encore apercevoir en cette saison un névé sur le flanc nord du mont Norikura. Le Mont Norikura, ce qui signifie "selle de cheval", en raison de sa forme, dont l'altitude est de 3026 mètres, s'est formé lors d'éruptions survenues il y a plus de 7000 et 9000 ans. C'est l'un des plus hauts volcans du Japon et fait partie des 100 plus célèbres volcans du pays et c'est le plus facile à escalader des sommets de plus de 3000 mètres. Nous avons mis une petite heure pour arriver tranquillement à l'observatoire du mont Marishiten-dake, à 2873 mètres d'altitude. En redescendant, nous sommes trois à avoir envie de rallonger la sauce en faisant un détour par le petit sommet voisin Fujimi-dake (2817 mètres) que nous atteignons à 14H. Aux alentours de 2700 mètres d'altitude, le plateau au pied du Mont Norikura comporte quelques petits lacs vers le nord. Au parking, nous reprenons le bus pour Takayama, via Honokidaira, à 14H50. Visite des quartiers traditionnels de Takayama Takayama ou Hida-Takayama est une ville d'environ 100 000 habitants, à 570 mètres d'altitude. La ville, entourée de plusieurs montagnes culminant à plus de 3000 mètres, fut construite au 15ème siècle par le daimyô Kanamori. A 16H30, nous commençons notre visite les anciens quartiers de Kami Nomachi, Kami Sannomachi aux maisons traditionnelles. Les rues sont bordées de maisons basses et d'échoppes (yataï) en bois. Celles qui font la célébrité de la ville sont les brasseries de saké repérables par leur enseigne sous forme d'une grosse boule (sakabayashi) faite de longues aiguilles sèches de cyprès. Sur le bord de la rue, on peut voir également de jolis barils de saké (sakadaru ou kazaridaru). A l'intérieur, on aperçoit les cuves de fermentation ainsi que des jarres émaillées tandis qu'une odeur d'alcool imprègne l'air. Devant d'autres échoppes une statue porte-bonheur du chat manuki-neko nous salue et nous invite à entrer. Nous arrivons devant le restaurant Zhuzhou Saki, près du pont Nakabashi ou "Pont Rouge". Nous passons sur l'autre rive, près de la Résidence des Gouverneurs. Il est près de 17H15, et il est temps de récupérer nos bagages pour arriver à notre ryokan Seiryu avant la nuit complète. Un demi kilomètre de roulage de nos valise et nous y sommes vingt minutes plus tard, alors que la nuit tombe. Il n'y a aucun doute, on est au bon endroit à en juger par le panneau d'accueil placé devant l'entrée de l'établissement et portant en grand nos noms inscrits (en alphabet latin, évidemment). Le seuil franchi, il nous faut laisser nos chaussures comme il se doit et enfiler des pantoufles pour pouvoir circuler sur les planchers et tatamis de l'établissement. Nous avons trois washitsu, des chambres de style traditionnel. Les washitsu sont séparées par des portes coulissantes appelées shōji et fusuma. Les fusuma sont couvertes des deux côtés de tissu ou de papier alors que les shōji , autrefois appelés fusuma shōji, sont formés d'un cadre en bois avec du papier japonais translucide (shōjigami) d'un côté. Les shōji sont aussi installés devant les fenêtres comme décoration. Les washitsu ont aussi fréquemment un tokonoma, une alcôve décorative qui ajoute un espace formel de décoration. Les sols des washitsu sont en tatamis faits de paille de riz et de jonc, par opposition aux sols du reste du logement. La taille des tatamis est standardisée même s'il y a quelques différences selon les régions. L'aire d'un tatami, le jō, sert d'unité de mesure de la taille des washitsu et même des pièces de style occidental. Un tatami mesure environ 0,90 m de large sur 1,80 m de long, ce qui permettait jadis à un Japonais moyen de dormir. On calcule les dimensions d'une pièce d'après le nombre de tatamis. Désormais, même dans une pièce traditionnelle, les Japonais ne dorment pas par terre. Le soir venu, ils sortent d'un placard (oshiire) leurs matelas et couvertures (futon). Dans les vieilles maisons japonaises, le sol de toutes les pièces, à l'exception de l'entrée, de la cuisine et des sanitaires, est recouvert de tatamis. Nous avons la plus grande washitsu, de 12 tatamis, car elle va servir de salle à manger pour notre petit groupe de cinq. Outre le tokonoma et les étagères voisines et placards (oshiire), le seul meuble est la table basse chabudai utilisée dans foyers japonais traditionnels. Les quatre pieds d'une chabudai sont généralement pliables afin que la table puisse être déplacée et rangée facilement. La hauteur de de ce mobilier varie de 15 cm à une hauteur maximale de 30 cm. En hiver, la chabudai est souvent remplacé par un kotatsu, un autre type de table court sur pattes, équipé d'un système de chauffage par en dessous .Les gens assis autour d'une chabudai ou d'un kotatsu peuvent s'asseoir sur des zabuton (de "za" et "futon"), de grands coussins de 45-49 cm de côté, ou sur des zaisu ("za" veut dire "assis" et "isu" veut dire "siège"), des chaises japonaises sans pieds. C'est ce dernier genre de siège que nous avons. On peut espérer que tout à l'heure cela nous rendra la position assise par terre moins inconfortable... Outre la washitsu dont il est séparé par des panneaux coulissant fusuma, nous avons un minuscule salon qui donne sur l'extérieur. L'appartement comporte aussi une entrée où l'on trouve serviettes et yukata (kimonos légers) et une salle de bain. Mais qui dit ryokan dit onsen, le bain japonais traditionnel en commun. On décide de se baigner avant le dîner, ce qui permet au personnel de préparer la table. Dans ce ryokan, il n'y a qu'un bassin pour chaque sexe. L'expérience que nous avons eue une semaine plus tôt permet que l'on ne paraisse pas trop empoté aux yeux de notre fille et de notre gendre. Déjà avant de se rendre au onsen, un petit rappel. Il ne faut mettre le yukata n'importe comment: rabattre le pan gauche sur le pan droit et non l'inverse. Ici l'eau du bassin me semble particulièrement chaude. Le bassin est remplit à ras bord et l'eau déborde aussi ne faut-il pas déposer sur le rebord la petite serviette qui a servi à se laver et l'on s'en fait un couvre-chef. Ca donne un air pas très inspiré et ça vaudrait une photo. Bientôt un Japonais nous rejoint et je me trouve encadré par lui et mon gendre qui engagent alors une conversation par dessus ma tête. Pendant ce temps, de l'autre côté de la cloison, on peut entendre pouffer de rire... au sujet de quoi? Mystère. Lavés, détendus, tous les bons moments vécus cet après-midi nous ont ouvert l'appétit. Il est bien agréable de marcher sur le sol souple en tatami mais ça l'est beaucoup moins de s'asseoir même avec les chaises zaisu faites pour nous faciliter les choses. Au sujet de la position assise, comme partout en Asie, il y a une chose à ne pas faire, s'asseoir par terre les pieds devant soi, la plante des pieds est une partie peu noble voire impure. On a tenté quelques instants les positions japonaises: - assis dans la position à genoux appelée kiza, la moins inconfortable sauf pour les genoux, qui consiste à s’asseoir les fesses reposant à moitié sur les talons qui sont toujours soutenus. - assis en reposant les fesses sur les talons avec le dessus des pieds complètement abaissé sur le sol et les chevilles sont tournées vers l’extérieur du corps. C'est la seiza. (terme signifiant "s'asseoir correctement"), la façon traditionnelle compassée de s’asseoir au Japon. Une position possible seulement au bout d'un long et douloureux apprentissage (sensation de fourmis, engourdissement). - assis les jambes croisées en tailleur. Une autre forme de torture appelée agura wo kaku, est considérée informelle et inappropriée dans certaines situations, mais est permise à ceux pour qui le seiza est difficile. Cependant, s’asseoir les jambes croisées est généralement jugé grossier pour les femmes. Après l'essai infructueux de ces positions, nous tenterons des positions dissymétriques moins orthodoxes mais guère plus confortables, assis sur une fesse, une jambe repliée sous soi, l'autre un peu de côté ou encore assis sur une fesse, les jambes jointes sur le côté. A la vue de nos contorsions non synchronisées, Shige ne pourra pas s'empêcher de rire franchement. Quant à nous, malgré tout, nous ne regretterons pas cette expérience. Mais venons-en au positif. un repas impérial comme Shige et sa famille nous y ont déjà initiés: sashimi, grosse crevette, morceaux de boeuf, fondue suki yaki de fines tranches de boeuf persillé et de légumes... et un dessert sophistiqué. Nous avons passé près d'une heure et quart à table, malgré un certain inconfort. Justement pour digérer et se dégourdir les jambes, Shige nous propose une balade en ville. Mais attention, pas n'importe comment. Nous sortons vêtus de nos yukata, vêtement informel, sans doublure, généralement en coton. En été, aux festivals, femmes, hommes et enfants les revêtent. Ils sont également portés aux onsen où ils sont souvent fournis par l'établissement comme c'est le cas ici, on parle alors de yukatabira. Comme il peut faire un peu frais, nous enfilons par dessus un haori de couleur bleue, une veste qui tombe à mi-cuisses. À l'origine le haori était porté seulement par les hommes, jusqu'à la période Meiji, où il a été adopté par les femmes. Ici les haori sont standards mais normalement ceux portés par les femmes sont plus longs que ceux des hommes. Pour que notre tenue soit complète, il reste à se chausser. Le ryokan met à notre disposition des zori. Ce sont des chaussures genre tongs, formées d'une semelle plate et de deux lanières rondes passant entre le gros orteil et le second orteil, puis cousues sur le côté de la semelle. Les zōri sont souvent portées avec des chaussettes à séparant le gros orteil des autres orteils, les tabi. Traditionnellement, la semelle supérieure des zōri était faite de paille de riz ou en jonc igusa (Juncus effusus) comme les tatamis. La semelle inférieure est généralement en caoutchouc ou en plastique, parfois recouverte de plastique brillant (imitant la laque) Les zōri à semelle de paille ne sont plus guère portées qu'à la campagne ou dans le cadre des arts martiaux, pour éviter de se salir les pieds durant le trajet entre le vestiaire et le tatami. Les zōri contemporaines, portées avec des tabi (chaussettes à pouce) en général blanches, sont en revanche l'accessoire indispensable du costume traditionnel porté dans les grandes occasions, voire dans la vie quotidienne, spécialement par les femmes âgées, peu habituées aux chaussures fermées. Pour notre part, nous serons pieds nus dans nos zori. C'est ainsi accoutrés que nous referons un tour de trois quarts d'heure dans les quartiers traditionnels, en passant par le pont Nakabashi, sans voir un chat. Nous apercevons quelques décors préparés en vue du très prochain festival Takayama Matsuri qui aura lieu dans à peine une semaine, les 9 et 10 octobre. C'est l'un des trois plus beaux festivals du Japon avec le Gion Matsuri à Kyoto et le Chichibu Matsuri. De retour au ryokan, on voit que des fées sont passées par là, la table est nette et rangée tandis que nos deux futons ont été disposés sur les tatamis. Un petit thé puis une nuit confortable et même douillette... Un site à visiter: Traditions & Us et coutumes médiévales Japonaises (http://gctm.free.fr/bushido/jpcoutumes.htm) Habitat traditionnel des hameaux de Ogimachi (village de Shiragawa-go) et Sugaruma (région de Gokayama) Dimanche 4 octobre Ce matin pas de choix de formule de petit-déjeuner. C'est un excellent petit déjeuner japonais qui est servi dans notre washitsu dès avant 7H car nous aurons encore un départ matinal, 7H30. Aujourd'hui le temps semble bien maussade. Dommage, on devrait pourtant être habitué à ce régime "un jour sur deux". Aujourd'hui, nous allons découvrir l'architecture et la vie traditionnelle des villages de montagne. En effet, les montagnes et les forêts occupent 96 % du territoire dans les régions de Shirakawa et Gokayama. Dans les trois hameaux de Ogimachi dans la préfecture de Gifu, Suganuma et Ainokura dans la préfecture de Toyama, il reste des groupes de fermes (noka) historiques de caractère architectural unique, les maisons "Gassho-zukuri ". Le nom signifie "construction en mains jointes", comme pour une prière, se référant aux toits pentus qui empêchent la neige de s'y accumuler l'hiver. Pour ce caractère, ils ont été classés Patrimoine mondial de l'UNESCO le 9 décembre 1995. Nous visiterons les deux premiers cités. Les trois villages, qui sont tous des villages agricoles situées dans une zone montagneuse escarpée, conservent une grande partie du caractère historique du paysage ainsi que du milieu naturel environnant. En termes d'histoire architecturale, la maison de style Gassho-zukuri est l'un des types de ferme les plus importants au Japon, en raison de sa rareté et du fait que les exemples survivants sont regroupés dans des villages entiers. Les maisons Gassho-zukuri ont été construites entre le XVIIème siècle et le début du XXe siècle. Il y avait environ 1800 maisons Gassho-zukuri dans 93 hameaux, mais maintenant seulement 150 maisons subsistent, dont plus de la moitié dans les trois hameaux cités. Beaucoup de ces maisons datent de 300 ans voire davantage. Ogimachi De Takayama, nous partons donc en bus vers le village traditionnel de Shiragawa-go ("le village de la rivière blanche") dont la population s'élevait en 2013 à 1710 habitants répartis sur une superficie de 356 km², soit moins de 5 habitant au km². En 1875, alors que le système d'administration des municipalités du Japon se met en place, des villages de la province de Hida sont fusionnés pour former le village de Shirakawa. Ici, le climat est du type continental humide avec quatre saisons, l'hiver étant la plus marquée avec ses importantes chutes de neige (il tombe plus de 10 m de neige chaque année). Nous nous rendons plus précisément au hameau d'Ogimachi, situé à 500 mètres d'altitude environ. Il compte 152 ménages avec une population de 634 habitants et 59 maisons de style gassho-zukuri y subsistent, reliées par des chemins étroits et des canaux d’irrigation, s'étendant du Nord au Sud le long de la rivière Shokawa. C'est un paysage noyé dans la brume qui se révèle à nos yeux. A défaut de soleil, apprécions cette atmosphère étrange et un brin romantique. Les maisons sont toutes alignées selon l'axe de la rivière, présentant donc les versants des toits à l'Est et à l'Ouest. Le soleil est essentiel au maintien au sec de la paille des toitures et cette orientation garantit la meilleure insolation au sein de la vallée. En outre, de forts vents soufflant couramment au Nord et au Sud le long de la rivière, particulièrement durant la saison des typhons, les grandes surfaces de toiture ne doivent donc pas être exposées. Chaque maison est pourvue d'un autel bouddhiste adossé à l'un des pignons, au nord ou au sud. Ces maisons sont beaucoup plus grandes que les fermes de la plupart des autres régions et leur toit à deux versants est en pente raide. Ce toit de chaume a une pente d'environ 60° permettant à la neige de glisser et d'évacuer rapidement la pluie afin d'éviter le pourrissement du chaume. Les ouvertures sont percés dans les grands pignons pour l'éclairage et la ventilation naturelle des combles et évacuer la fumée. L'espace intérieur de la structure est utilisé non seulement pour l'habitation mais aussi comme un espace de travail, par exemple, pour l'élevage des vers à soie et la fabrication du papier japonais traditionnel washi, connu pour sa légèreté, sa flexibilité et sa solidité. Ce papier washi est obtenu à partir des longues fibres naturelles de l'écorce du mûrier à papier entrelacée. On voit qu'il y avait ici toute une activité reposant sur la culture de deux sortes de mûriers: mûrier blanc ou mûrier commun (Morus alba L.) avec le feuillage duquel on nourrissait les vers à soie et le mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) dont on utilisait l'écorce pour en faire du papier. La sériciculture est un domaine qui a prospéré depuis longtemps au Japon suite à une mission conduite en Chine trois siècles avant l'ère chrétienne. Quant à la technique de fabrication du papier, elle est aussi venue de Chine mais plus tardivement, à travers le bouddhisme au VIIe siècle. Ces activités domestiques pratiquées au long de l'hiver ont fourni une importante source de revenus dans ces régions reculées et montagneuses aux productions agricoles limitées. Avant de visiter quelques maisons, nous faisons un tour dans le hameau. Cela nous permet de découvrir les jardins et les cultures. On y voit du sarrasin pas encore assez mûr car il reste encore beaucoup de fleurs blanches. Bien sûr le riz teint une bonne place. Les variétés très répandues koshihikari et akitakomachi sont issues de l'espèce japonica à grains courts destinées à produire le riz ordinaire (uruchimai). Cet aliment de base des Japonais se présente sous forme de grains courts et translucides qui une fois cuits ont une texture collante telle qu'il peut facilement être saisi avec des baguettes. On le qualifie aussi de riz à sushi. Quant au riz gluant, connu au Japon sous le nom de mochigome, il est utilisé pour la fabrication de mochi, un dessert se présentant sous forme d'une pâte blanche assez compacte souvent fourrée avec une pâte sucrée à base de azuki , haricots rouges du Japon (Vigna angularis). Connue en Chine depuis le Ve millénaire et en Corée depuis le XVe siècle avant J.-C., un millénaire plus tard, entre 300 av. J.-C. et 250 après J.-C. (période Yayoi), la riziculture fournit un complément de ressources alimentaires précieux dans certaines régions du centre et du sud-ouest du Japon où l’un des plus anciens sites agricoles a été identifié près de Fukuoka. Aujourd'hui, la très grande majorité de la riziculture japonaise est aquatique (3000 à 4000 litres d'eau sont nécessaires pour produire 1kg de riz). Néanmoins une faible partie du riz est produite en culture sèche, une technique qui a vu ses surfaces doubler depuis la fin de la guerre. Près de 85% des 2,3 millions d'exploitations agricoles au Japon plantent du riz annuellement. La superficie rizicole moyenne que cultive un agriculteur japonais est modeste (environ 0,8 hectares) mais la productivité élevée car hautement mécanisée. Le Japon produit annuellement 11 millions de tonnes de riz (données 2009), ce qui le place au dixième rang mais avec une haute productivité (6,5 tonnes/ha). Cette culture occupe 30% des terres arables Ici, certaines rizières ont été moissonnées manuellement à la faucille, ce que l’on nomme inekari (littéralement" coupe des plants de riz") et les gerbes protégées de la pluie par des plastiques finissent de sécher sur les barres des "étendoirs" pendant une dizaine de jours. Ces gerbes sont faites à partir de 5 touffes comportant chacune de 15 à 20 tiges. En revanche d'autres parcelles ne sont pas encore récoltées, notamment pour atteindre un plus grand degré de maturité afin d'être moissonnées mécaniquement. C'est ce dont nous allons être témoins. Un bruit étrange attire notre attention. Il est 9H et un paysan sillonne un petite rizière asséchée depuis quelque temps avec une souffleuse du genre de celle dont les employés de voirie se servent chez nous à l'automne pour rassembler les feuilles mortes. Lui s'en sert faire faire tomber les gouttelettes d'eau et sécher les épis. Après cela, il procède à la récolte avec une mini moissonneuse-batteuse à chenilles en caoutchouc car le sol reste très humide. Lorsque la trémie de stockage est pleine, à l'aide d'une vis sans fin qu'il a déployée, il verse le riz récolté dans une camionnette garée au bord du champ. A ces grains de riz brut ou riz paddy sera enlevée la cosse (momi) pour obtenir un riz brun appelé genmai. Ensuite ils seront polis pour enlever le surface brune et ainsi obtenir un riz bien blanc appelé hakumai, c’est le riz standard japonais. Pour un kilo de riz récolté, il ne restera que 600 grammes de riz blanc... Une expérience intéressante dont Shige discute avec son père par smartphone interposé. En effet, cela intéresse beaucoup son père qui a vécu son enfance dans une ferme de cette région (Toyama). Dans le village, outre les anciennes fermes, on peut voir divers bâtiments: des granges, la fontaine, le beffroi (tour de la cloche), le sanctuaire dédié à Hachiman (dieu shinto de la guerre et protecteur divin du Japon) avec ses annexes: le trésor et une salle où une jeune femme entame un récital de chansons à la mode. Cette salle est aussi l'endroit où se donne les spectacles lors de Doburoku Matsuri qui a lieu les 14 et 15 octobre et au cours duquel les gens prient le dieu de la montagne pour la sécurité et une bonne récolte et offrent du doburoku (saké non raffiné) au sanctuaire. De petits bassins et canaux accueillent de jolies carpes koï (en japonais koï signifie "carpe"), une espèce introduite lors des tentatives d'invasion du Japon par les armées sino-mongoles au XIIIe siècle. Nous visitons deux maisons. La première est un écomusée. Le foyer est allumé dans une partie en maçonnerie dans un évidemment du plancher, au centre de la pièce. La fumée se disperse dans toute la maison y compris à l'étage en passant par la partie du plancher à clairevoie et par l'escalier. A l'étage enfumé, on peut voir divers outillages et matériels pour la culture et pour l'élevage des vers à soie et le travail de la soie (dévidoirs, métiers). La charpente est faite de troncs d'arbres noircis assemblés sans clou mais attachés avec des cordes de paille. Notons que la fumée qui se répand à l'étage a un pouvoir de conservation de la toiture végétale en éloignant parasites et vermine. Avant de visiter une seconde maison, nous nous rendons sur un belvédère dominant le village dont on a alors une belle vue d'ensemble, près du petit sanctuaire érigé ici. La seconde maison ("Wanda House") que nous visitons est partiellement habitée et nous visitons seulement la partie musée. Ici pas de feu allumé dans le foyer et donc pas de fumée mais à l'étage des vers à soie bien vivants sur des supports alvéolés pour qu'ils puissent y installer plus facilement leur cocon. Il est près de 13H et il est donc bien temps de déjeuner car le repas du matin est déjà bien loin. Au restaurant Caffe Karyudo nous déjeunons de soupe miso, sauté de poulet et légumes, nouilles udon pour les uns et soba pour d'autres puisque ne cultive-t-on pas le sarrasin par ici... Sugaruma Vers 13H30, nous quittons le hameau d'Ogimachi en prenant un bus qui nous conduit vers Suganuma, un hameau de la région de Gokayama qu'Armel et Shige ont privilégié à Ainokura (où il reste 20 maisons Gassho-zukuri) situé dans l'ancien village de Taira), un hameau d'importance intermédiaire entre Ogimachi et Sugaruma, qu'ils avaient déjà visité à d'autres occasions. Sagaruma faisait partie du village de Kamitaira (956 habitants en 2003) jusqu'à sa fusion avec d'autres hameaux, villages et localités (dont Ainokura) en 2004, afin de former la ville de Nanto. Une heure plus tard, on nous dépose à l'arrêt de bus sur la route qui passe au-dessus du hameau. Suganuma compte 8 ménages avec une population de 40 habitants et 9 maisons de style gassho-zukuri y subsistent. En une heure, nous effectuons le tour du village, sans omettre le petit sanctuaire shinto. Nous complétons par la visite d'une maison. Outre les matériels liés à l'activité agricole, on peut y voir des objets de la vie domestique: boulier, oreillers traditionnels makura sous forme de petites sellettes en bois recouvertes d'un coussinet rempli de graines de sarrasin. Là, c'est un binzasara, un instrument de musique à percussion fait de plaques de bois reliées par un cordon en coton et muni de poignées aux deux extrémités pour agiter les plaques en bois en faisant des vagues. Dans un coin, une poupée de chiffons est installée dans un panier fait d'un enroulement d'anneaux de paille de riz. Lorsque les parents s'en allaient aux champs et laissaient leurs jeunes enfants à la maison, cette poupée leur servait de nounou... On voit également toutes sortes d'accessoires également en paille de riz, sacs, sandales (waraji), manteau (mino)... Des photographies intéressantes retiennent notre attention, l'une nous montre la beauté du paysage automnale plein de couleurs tandis que l'autre nous révèle l'incroyable chantier que constitue la réfection d'un toit de chaume: plus d'une centaine de personnes s'affèrent sur un seul versant de toiture et plusieurs dizaines sont au sol en train de préparer le chaume. Bientôt 15H30 et Shige se préoccupe déjà de nous faire prendre un autre bus pour gagner la ville de Kanazawa vers 16H45. Le temps passe et le bus ne se présente pas. Shige redescend au hameau pour se renseigner et il apprend alors qu'il y a deux arrêts de bus desservant ce village. Nous aurions dû être à l'autre arrêt pour 15H45 mais maintenant il est trop tard. La chance permet de bâtir un plan B car il serait difficile de trouver à se loger ici. En effet, un dernier bus passe à l'arrêt où nous sommes mais il ne se rend pas à Kanazawa. Vers 17H, nous le prendrons cependant pour aller jusqu'à la ville de Takaoka où nous pourrons attraper l'un des nombreux trains qui desservent Kanazawa. Le shinkansen de 18H09 fera parfaitement notre affaire puisque nous serons à bon port à 18H34. KANAZAWA Kanazawa ("Marécage de l'or") est une ville d'un peu plus de 450 000 habitants, située au bord de la mer du Japon (mer de l'Est) et bordée par les Alpes japonaises. Le climat est assez pluvieux et frais. A ce propos et heureusement pour nous, ce n'est absolument pas le cas aujourd'hui. Pendant un siècle, le XVIe siècle, sous l'influence de moines bouddhistes de la secte Hongan-ji, la région autour du château constitua une sorte de royaume paysan échappant au pouvoir shogunal. Notre hôtel Mystays 4* est à 500 mètres de la gare modernisée en 2015, avec ses panneaux solaires, son dôme de verre, son Tsuzumi-mon, un grand portail ou torii moderne et sa fontaine dont les mini-jets font fonction d'horloge digitale. Nous allons dîner au Danmaya Suisan, l'un des restaurants installés dans le centre commercial du sous-sol de la gare: tempura, friture de petits poissons... avec un excellent vin rouge japonais millésime 2009 ("Grande Polaire, esprit de vin japonais Aya"). Lundi 5 octobre Départ de l'hôtel à 8H30 car un gros programme nous est encore réservé. Beau temps en perspective. On reste dans la statistique de ce voyage, avec un météo très agréable un jour sur deux... Notre balade va se faire dans les quartiers situés à l'est de la gare. Après avoir traversé celle-ci et passé sous son torii géant, nous marchons tout droit sur un kilomètre en direction sud-est vers le quartier Aokusa-machi jusqu'au marché Omicho-Ichiba où nous pénétrons à 9H pile. Le marché Omi-cho a été créé vers le milieu du XVIIIème siècle, depuis l'époque d'Edo, et est réputé dans tout le Japon. Depuis lors, il a été à la base de la culture gastronomique de Kanazawa. Ce n’est qu’en 1904 que le lieu deviendra un marché public. Dans un réseau animé et coloré d'arcades couvertes, on trouve pas moins de 170 échoppes et étals, y compris un grand nombre de commerces de poissons frais et fruits de mer pêchés dans la mer du Japon, commerces de produits marins séchés, commerces de légumes et fruits, épiceries. On trouve également des fleurs, des vêtements, des ustensiles de cuisine... sans compter des restaurants. Ce qu'on peut apprécier dans un marché japonais, c'est la grande propreté et l'absence d'odeurs fortes, même aux environs d'étals de produits de la mer, il est vrai que certains sont présentés sous vitrine ou sous emballage soudé. Les huitres sont géantes, les crabes jaunes sont présentés retournés sur le dos. De belles et vraies coquilles Saint-Jacques (pas des pétoncles) nous font penser à celles de notre région. Mentionnons encore, calamars, impressionnants tentacules de poulpes, laitance de poisson (sperme contenu dans les glandes génitales des poissons mâles), petites crevettes, têtes de thon (rien ne se perd)... Aux étals de légumes, ce sont des racines de lotus (kaga renkon) avec leur structure creusée d'alvéoles, racine violettes de taro, pousses de bambou (takenoko), potirons, champignons (shiitake et autres), navets longs blancs, légumes feuilles divers. Pour les fruits, on verra des châtaignes, raisins, agrumes, kakis, pommes... Les rayons de viande méritent le détour. Pour les plats de sukiyaki et shabu shabu, on peut y voir les fameuses tranches fines de boeuf persillé, non pas de Kobe dont nous sommes loin, mais de Hida, région agricole proche d'ici. Sans voir le temps passé, on s'est baladé plus de trois quarts d'heure dans ce superbe marché. Quelques centaines de mètres nous séparent de l'étape suivante, le quartier Kazue-machi Chaya. En cours de route, arrêt devant l'atelier d'un fabricant de tatamis dont la vitrine pédagogique explique assez bien la technique de fabrication. Autrefois, le centre de Kanazawa était parsemé de nombreuses maisons de thé mais elles ont été déplacées dans quatre quartiers éloignés du centre en 1820. Kazue-machi Chaya est l'un de ces quartiers. La construction de maisons à deux étages était interdite à l’époque d’Edo, excepté pour les maisons de thé. Une maison de thé se caractérise par son magnifique treillis appelé kimusuko du côté extérieur du rez-de-chaussée, et ses salles de réception des invités à la japonaise au premier étage. L’apparition du tatami se situerait autour des années 710 et 794 soit il y a plus de 1300 ans. Les tatamis étaient alors utilisés comme lit à la cour de l’empereur du Japon. L'épaisseur du tatami, la couleur et les motifs sur ses bords étaient variables. A cette époque, le tatami est considéré comme un produit de luxe. Entre les années 1300 et 1600, les classes supérieures japonaises diffusent le tatami plus largement et l’utilise pour agrémenter leur intérieur. Le tatami reste un lit mais peut également être utilisé en tapis de sol sur lequel on reçoit ses proches pour certaines occasions comme la traditionnelle cérémonie du thé et même certains rites religieux. L’usage du tatami devient commun à toutes les couches sociales japonaises durant les XVIIIième et XIXième siècle. Les matériaux qui constituent le tatami sont une natte en paille de riz tressé recouverte d'une enveloppe lisse de joncs japonais igusa (Juncus effusus, "Jonc épars "). Un tissu de soie permet de réaliser les bordures appelées heri. La coutume veut que ce soit malpoli de marcher sur les bordures du tatami, c'est en effet la partie la plus fragile. Aujourd'hui, la taille des tatamis est standardisée même s'il y a parfois de menues différences selon les régions. Un tatami mesure environ 0,90 m de large sur 1,80 m de long, ce qui permettait jadis à un Japonais moyen de dormir. L'aire d'un tatami, le jō, sert d'unité de mesure de la taille des washitsu (pièces d'habitation) et même des pièces de style occidental. On calcule les dimensions d'une pièce d'après le nombre de tatamis. Kazue-machi Chaya est un quartier situé le long de la rivière entre le pont d'Asanogawa Ohashi et le pont de Naka-no Hashi et c'est l’un des trois quartiers de maisons de thé de Kanazawa. Les Chaya, "les maisons de thé", étaient des lieux traditionnels ou les Geisha assuraient le divertissement des convives lors de banquets par leurs danses et leur interprétation musicale avec des instruments traditionnels tels le shamisen, la flûte ou le tambour. Un indéniable charme se dégage de ces ruelles parfois très étroites, bordée de maisons en bois. De retour au pont Asanogawa Ohashi, nous voyons en face un bistro ("Bistro Kanazawa Todoroki-Tei") devant laquelle un drapeau français est déployé. Ayant passé la rivière et un peu plus vers l'Est, nous voici dans un autre quartier des plaisirs, Higashi Chaya. C'est le plus grand quartier des Chaya, les maisons de thé. Aujourd'hui on trouve des restaurants, des galeries d'artisanat... A l’arrière des anciennes maisons de thé, on peut découvrir un labyrinthe d’étroites ruelles. Coup d'oeil dans la maison Kyukeikan. Bientôt un petit pavillon abritant une cloche de bronze. Puis nous arrivons au magasin Hakuza Hikarigura utilisant la feuille d'or. Une exposition présente le travail du métal, selon la méthode traditionnelle, notamment les phases de battage, jusqu'à aboutir aux feuilles épaisses de seulement un 10 000ème de millimètre (0,0001 mm). Au Japon, la ville produit 99% des feuilles d'or et la totalité des feuilles d'argent et de laiton. On pense qu'il y avait des artisans batteurs d'or dans l'ancienne région de Kaga avant même que Toshiie Maeda, le seigneur du domaine de Kaga, aménage des ateliers dans le château de Kanazawa en 1583. L'attraction de la boutique est la maison de thé recouverte intérieurement et extérieurement de 40 000 feuilles d'or mesurant chacune 10,9cm x 10,9cm. C'est la reconstitution du pavillon de thé du shogun Hideyoshi Toyotomi de la période d'Edo. Cela rappelle aussi le fameux Pavillon d'Or du temple Kinkakuji de Kyoto. On trouve l'or sous différentes dorme et pour divers usages: parures et bijoux, plateaux décorés, gâteaux recouvert d'or alimentaire (additif E175), cosmétiques... Il n'est pas loin de midi. Nous repassons le pont Asanogawa Ohashi pour nous diriger vers le sud par l'avenue Ohori-dori en direction du jardin et du châteaux (distants d'un kilomètre) et au passage déjeuner au restaurant Takeda. Dans le quartier environnant, on peut voir des boutiques où l'on trouve des glaces à la feuille d'or, des "parapluies magiques" qui lorsqu'ils sont mouillés révèlent de beaux motifs de sakura, des fleurs de cerisier... Vers les 13H, nous passons devant la porte Est du château pour commencer par la visite du fameux jardin Kenroku-en. Le site le plus célèbre à Kanazawa est le Kenroku-en, ce qui signifie "le Jardin des six attributs ou des six aspects" (espace, isolement, intemporalité, ingéniosité, eau et perspective) qu'il peut offrir simultanément en un même lieu. De par son ampleur et sa beauté, il est considéré comme l’un des trois plus beaux jardins du Japon (avec celui de Mito et celui d'Osaka). Il représente l'un des sommets dans l'art due jardin d'agrément japonais. D'une superficie de plus de 11 hectares, plantés avec 8750 arbres et de 183 espèces de végétaux, il est situé sur les hauteurs de la partie centrale de Kanazawa et à proximité du Château. L'eau est canalisée sur des kilomètres en amont pour alimenter les ruisseaux et les étangs de ce jardin avant de passer dans les fossés du château voisin. Bel exploit d'ingénierie de la période Edo. Le Kenroku-en a été créé des années 1620 aux années 1840 par la famille Maeda qui était à la tête de l'ancienne province de Kaga (régions actuelles d’Ishikawa et de Toyama) à l’époque féodale et l'a entretenu génération après génération pendant plus de 280 ans. On peut lire un peu partout que "le jardin a été détruit en 1759 par un incendie et restauré en 1774"... J'ai du mal à imaginer comment un incendie pourrait détruire un jardin. Le Kenroku-en a été ouvert au public le 7 mai 1874 (ou 1871). Le jardin comporte un grand étang artificiel au centre et est parsemé de collines et de pavillons où les visiteurs peuvent s’arrêter pour admirer l’ensemble des lieux. Le grand bassin nommé Kasumigaike a été aménagé tel un océan, et l’île placée en son milieu, sur laquelle on croyait qu’un sage ermite immortel vivait, symbolise l’espérance de la longévité et de la prospérité. Au bord de l’étang Kasumigaike se trouve la lanterne de pierre Kotoji, la première lanterne à pieds courbes, réalisée à l’image des hauts chevalets placés sous les cordes des instruments traditionnels pour les accorder (tel le koto, la harpe japonaise) qui est devenue le symbole de ce jardin. On trouve également la plus ancienne fontaine du Japon qui jaillit en exploitant la pression naturelle résultant de la différence de niveau de l’eau entre les bassins de l’étang. En plus de la beauté des fleurs et arbres, comme les pruniers et cerisiers en fleurs au printemps, les azalées et iris au début de l’été, les feuilles teintées de rouge à l’automne, les visiteurs peuvent profiter pleinement des charmes des quatre saisons et notamment admirer le paysage d’hiver enneigé à l’ambiance féerique produite par le yukitsuri, une technique de suspension des branches des arbres, tels les pins, avec des cordes afin d’éviter qu’elles ne se brisent sous le poids de la neige. Justement, les jardiniers étaient en train d'installer ces cordes. Après un tour complet du jardin qui était autrefois le jardin privé extérieur du château, nous traversons l'avenue Kenrokumachi pour entrer dans le parc du Château par la porte de l'Est, Ishikawa-mon, qui date de 1788. Avant la Deuxième Guerre Mondiale, le site du château servait de quartier général à la 9e division de l'Armée impériale japonaise. Puis, jusqu'en 1989, l'Université de Kanazawa s'y était installée (le père de Shige y avait étudié) avant d'être déplacée à la limite de la ville. On ne peut plus parler vraiment de château mais de vestiges. Ainsi, la tour maîtresse du château brûla dans un incendie par le passé et ne fut jamais reconstruite. Ce vaste château a été fondé en 1583 quand le clan Maeda s'installa à Kanazawa pour établir le domaine de Kaga. Il fut par la suite plusieurs fois agrandi, incendié et reconstruit au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Les murs de pierre d’un type différent suivant les lieux témoignent qu'ils ont été construits à des périodes distinctes, certains d’entre eux datant de plus de 400 ans. Jusqu'à l'incendie de 1881 qui l'a en grande partie détruit. L’endroit a été réaménagé comme parc en 1996. Deux tours de guet (yagura) et un long hall de liaison (Sanjikken nagaya) d’une quarantaine de mètres de long et servant d'entrepôt, ainsi que la porte Hashizume-ichi-no-mon ont été restaurés tels qu'ils étaient en 1809 et le parc ouvert au public en 2001. Les belles tuiles blanches en plomb qui décorent le toit et les murs en mortier blanc dans lesquels des tuiles ont été coulées, permettent au château de conserver toute sa splendeur. Quant à la Porte de Kahoku, après 130 ans, elle a été reconstruite en 2010 selon les techniques de construction traditionnelles respectant fidèlement son modèle historique. Située après la grande porte d’entrée du château, en haut de la montée Kahokuzaka, elle constitue en fait la porte principale du château et est l’une de ses trois grandes portes. D'autres travaux se poursuivent encore. Au pied des murs d'enceinte et douves, un joli jardin a été aménagé d'où l'on a des vues vers le sud, sur les quartiers proches de la rivière Saigawa. Dernière visite, après un nouveau "saut" d'un kilomètre, vers l'ouest cette fois. C'est l'occasion de traverser des secteurs modernes avec des immeubles de bureaux aux façades de verre et des quartiers résidentiels où le stationnement des particuliers est géré de différentes façons: ici, une microvoiture et là , une berline que l'on a casée on se demande bien comment entre les deux murs d'une petite cour, devant la maison. Une enseigne sympa près d'un petit canal: "Le pont de chocolat Saint Nicolas". Nous voici arrivés au quartier des samouraïs de Naga-machi. Nous allons y passer une heure et demie. Les résidences de deux des huit vassaux en chef du Domaine de Kaga se trouvaient dans le quartier de Naga-machi où vivaient les samouraïs (guerriers japonais au service d'un daimyo) des hautes et moyennes. Il s'agit des Nomura et des Takada. NINJA ET SAMOURAI La séparation entre samouraï et ninja est difficile à établir, d'ailleurs certains personnages furent et samouraï et ninja. Ninjas... Aux yeux de la population, les ninjas, par leur activité criminelle et leurs méthodes peu orthodoxes, faisaient partie des classes sociales inférieures eta (paria) ou hinin (non-humain). Ces castes comprenaient les criminels, mendiants, vagabonds et tanneurs, activités et états indésirables de la société japonaise, aujourd'hui regroupés sous le terme burakumin. Les ninjas ont été notamment influencés par les yamabushi, ascètes vivant dans la montagne et adeptes du shugendō (expériences de pouvoirs spirituels (gen) par la pratique (dō) vertueuse de l'ascèse (shu) à travers une étroite relation de l'Homme et de la Nature). Les ninjas proviennent à l'origine de troupes formées entre le VIIIe et le IXe siècle, et de bushi vaincus sans seigneurs (rōnin), qui se sont réfugiés dans les provinces d'Iga et de Kōga (maintenant les préfectures de Mie et de Shiga, du côté du lac Biwa), dans la région de Kyoto, ces provinces étant alors indépendantes. Ils n'étaient redevables d'aucune taxe et jouissaient d'une liberté de mouvement que n'avaient pas les bushi (ou samouraïs), qui étaient eux inféodés aux daimyō (seigneurs féodaux). Ils n'étaient pas non plus soumis au bushidō (code de l'honneur du bushi), et pouvaient donc pratiquer des techniques de guerre non-orthodoxe (espionnage, guérilla, embuscades, assassinats) et utiliser toutes sortes d'armes non conventionnelles pour leur époque. N'étant pas subordonnés aux grandes familles, à l'occasion celles-ci faisaient appel à eux pour exécuter de basses besognes (pillages, assassinats). Une des grandes spécialités des ninjas était de s'introduire de nuit dans les châteaux et camps militaires et d'allumer un incendie, afin de faciliter l'assaut par des troupes classique... ... Samouraï et Bushi Le samouraï ou bushi est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu (jusqu'au VIIIe siècle) que l'on peut traduire "homme d'armes". À l'origine, bushi désigne les guerriers japonais soumis au bushidō (code de l'honneur du bushi). Le terme apparaît pour la première fois dans le livre d'histoire japonaise, Shoku Nihongi écrit sous l'ère Heian vers l'an 800. Il provient du chinois wushi. Le terme samouraï, mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie "servir". L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. À partir de la période Edo, les termes bushi et samouraï ne sont pas tout à fait synonymes, il existe une différence subtile et ils sont souvent confondus mais ils correspondent à des périodes et des fonctions différentes. Concernant la noblesse, on trouve aussi parfois le terme buke qui désigne la noblesse militaire attachée au bakufu (gouvernement militaire), par opposition aux kuge, la noblesse de cour attachée à l'empereur. Les buke sont apparus durant l'ère Kamakura (1185–1333). Le canal d'Onosho qui coule autour de la zone est l’un des plus anciens canaux de Kanazawa et constituait une voie d'eau importante pour l’acheminement des marchandises du port jusqu’à la ville, au pied du château. Avec l'arrivée de la modernité, l’aspect des résidences a changé mais les sinueuses et étroites ruelles bordées de murs de terre de couleur ocrée surmontés de tuiles rappellent l'atmosphère d'autrefois. Les murs ont été bâtis avec des pierres et de la boue mêlée de paille (technique du torchis) coulée dans un coffrage jusqu'à ce que la terre pâteuse ait durci. Bien que certains murs vieux de plus de 100 ans soient encore debout, la majeure partie a été reconstituée. Afin d'empêcher que les murs de terre ne s’effritent au moment du dégel au printemps, des nattes de paille appelées komo sont utilisées pour les protéger chaque année à partir du début décembre jusqu’à la mi-mars. Quelques résidences de samouraïs vieilles de plus de 200 ans, sont visitables, dont la Maison Nomura (tarif 550¥), résidence d'une famille qui a successivement occupé des fonctions élevées génération après génération sous le règne de la famille Maeda. La maison a un plafond décoré entièrement réalisé en cyprès japonais et des Fusuma-e (peintures sur des panneaux de portes coulissantes) créés par le peintre personnel de la famille Maeda. Le jardin à l'intérieur de la résidence abrite un myrica rubra (famille du laurier) vieux de plus de 400 ans et un bassin aux méandres ponctués de rochers aux formes étonnantes qu'il faut observer depuis divers points de vue, notamment de la chambre du premier étage, avec vue plongeante sur le jardin. Poursuivant la balade dans le quartier, le regard s'invite par delà les portails dans les jardins de nombreuses autres maisons qui bordent les ruelles. 15H30. Maintenant nous avons deux bons kilomètres à parcourir car il est temps de regagner le quartier de la gare et de récupérer nos valises pour prendre le shinkansen de 17H09 qui doit nous ramener à Tokyo, car demain matin nous allons quitter le Japon. Sur le trajet, nous dépassons de très jeunes écolières en uniforme, cartable sur le dos, coiffées d'un fameux bob jaune poussin. Un symbole du Japon sécuritaire et une image rassurante que l'on a peine à imaginer possible chez nous. Et encore un dernier clin d'oeil de la francophilie japonaise qui se manifeste dans les enseignes comme celle-ci "Maison de Toi et Moi". Deux et demie de trajet en train nous attendent car le tracé ferroviaire contourne les Alpes japonaises du nord en passant par Takaoka, Toyama et Nagano (site des XVIIIes Jeux olympiques d'hiver en 1998). Nous débarquons à Tokyo vers 19H45 et arrivons vers 20H15 pour dîner au restaurant Shoya dans le quartier de Ginza, à 500 mètres au sud de la gare centrale. Il est près de 22H lorsque nous ressortons de table, toujours avec nos valises. Bien qu'il n'y ait pas très loin pour gagner l'hôtel Sunroute Ginza3*, il paraît plus raisonnable de faire appel à deux taxis pour s'y rendre. Mardi 6 octobre Départ très matinal, à 6H30, trop tôt pour prendre un petit-déjeuner à l'hôtel. C'est dans une boutique à sympathique enseigne ("Boulangerie La Terre - Café") située sous-sol de la gare que l'on fait provision de viennoiseries et boissons. Utilisant une dernière fois notre Japan Rail Pass et accompagnés jusqu'au bout par Armel et Shige, nous prenons le train N'EX (Narita Express) pour rejoindre l'aéroport. Pendant le trajet d'une heure cinq minutes avec ce train direct, nous aurons le temps de manger nos petit-déjeuner tout en regardant la campagne défiler car nos sommes rapidement sortis de l'agglomération. Le train est très confortable et bien équipé avec écran affichant "le plan de route" mais aussi les prochains vols au départ de Narita avec leur horaire. Au moment de partir, c'est une immense gratitude que nous exprimons à Shige et Armel pour l'accueil merveilleux qu'ils nous ont accordé et pour avoir concocté un si judicieux programme de visites original et complémentaire de celui du groupe, en première partie. Il faut se séparer mais les adieux ne sont pas tristes. Un petit tour en duty free pour dépenser nos derniers yens. A l'heure prévue nous embarquons sur le vol Air France AF275 qui décolle à 10H50. La journée sera longue... Le plan de vol diffère un peu de celui utilisé en venant. En effet, nous prenons franchement la direction du nord en passant par Niigata puis le nord de la Mer du Japon avant de mettre le cap à l'Ouest. Pour la suite nous survolerons la Sibérie par une route plus au nord pour arriver au sud de la Finlande... 9850 kilomètres. Après 12 heures de vol, arrivée à Paris à 15H55 par 18°.
parias burakumin
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Takayama Ogimachi Koumokuten et Tamonten bodhisattvas kondo Chu-mon Nandai-monmacha Todai-ji Ginkaku-ji, Heian-jingu, Fushimi-Inari, Ninna-ji, Chishaku-in, Kodai-ji, Byôdô-in, Eikan-dô, Daitoku-ji Maruyama Hageten Shin Nishi Hongan-ji Higashi Hongan-ji jinrikisha Otowa-no-taki Sakanoue Tamuramaro Kiyomizu DeraKiyomizu Dera kannon tempura Satsuma go kamon horigotatsu Ninjas fenghuang phœnix Nijô Karamon Yoshimitsu tsukubai kuchi Ryôan-ji Kinkaku-ji Myōshin-ji rinzai kapuseru hoteru Jodo Dai-ni Tower Yasaka Matsunoo-taisha Shijo-dori sanmon Chion-in tanukis chiens viverins (Nyctereutes procyonoides) Pontocho Gion Kawaramachi Chang'an geikos Xi'an Little Boy Kurashiki Itarian Viking Pulizia BBQ Kenzō Tange origami Dôme Genbaku no ko no zō Sakado Sasaki Ujina Motoujina Park shochu awamori shinto Dan-no-ura pagode gojū-no-tō stūpa shintoisme cerfs sika (Cervus nippon) torii Itsukushima-jinja Miyajimaguchi Haikai Hokku Basho Haiku Dogen Sugaruma Kanazawa Omicho Kazue-machi Higashi Kenroku-en Naga-machi geisha maiko Sekigahara YSagami Wakamiya Tsurugaoka Hachiman-gū Hachiman Sanetomo ginko biloba Sanetomo Kugyo Hokuzan Namerikawa koto Kaidō Sagami Daruma Shin-ji Ike Koizumi Junsaku ibuki Linear chuo Shinkansen densha-otaku Kencho-ji gozan Daigaku Zenji Tanuki-mon Bonshō Hōjō Butsuden Senju-Kannon danka seido tennösei Tsuru, Otsuki, Uenohara Otsuki Maglev kakebuton futon shikibuton tanto ren et li yi xin zhi cheng ryokan Ryōbu shintō Kūkai sensei yosegi-kaeizu Hakone-Machi-ko Ashinoko Hakone-jinja Seki-sho fumerolles Owakudani Togendaiko Kokka shinto caldeira Hakone Izu shinbutsu shūgō korokke Nagita wasabi Yaizu Hamana bundai ou chabudai zabuton agura wo kaku seiza Candeo Hotel Yorono-taki yuba Aspergillus flavus var. oryzae kōji-kin amidon Piago Handa Shop Hanakomichi Konishicho Handa Onishi Aijira Tenri Kenkyukai ratooning rice Tenri Honmichi oshinobu Pindola Bharadraja ou Binzuru arhats Kasuga Taisha matsuri Setsubun Mantoro Obon Mantoro Kasugayama Shikinen zôtai Kofuku-ji Fujiwara-kyo Hijo-kyo (Nara) Fujiwara no Kamatari Kiyonori Kikutake Nihonbashi théâtre kabuki Nakamuraza nabemono Hakubustukan Ryōgoku Kokugikan sukiyaki shintô Asakusa-jinja Sanja Sama Sanja Matsuri,sumos Katsura Chugushi Keihan Ginshachi shimenawa nemuri-neko Yomei-mon kana hiragana katakana kanji Omizuya Mizaru Iwazaru Kikazaru Omote-mon ou Nio-mon Nio Shinyosha hanzi Chan Hidetada Ishidorī Gojūnotō daimyio Rinnō-ji Shōdō Shōnin Amida, Senju-Kannon Sanbutsudō Shōyō-en Sorinto Homotsuden Joso Kinugawa Kasukabe, Koga, Toshigi, Kanuma Tone Kinugawa Koshigaya Tōbu nihongo Zaibatsu Hachiko Kototoi-dori Love Hotels Shibuya Crossing Jingumae Omote-sando Kiddy Land Oriental Bazaar Altea Plaza Softbank robot Pepper Aldebaran Gothic Lolitas Chuo Sumitomo Building, Mitsui Building, Keio Plaza Hotel et NS Building Mode Gakuen Cocoon Tower Takeshita-dori Unagi no kabayaki Awashima Hokyoin-to Tatsumi-ya Avalokiteshvara Guānyīn mikesai Nijubashi Skytree Shitamachi Senso-ji Kaminarimon Hōzōmon Nakamise-dori Joukoro Kototoi-dori Uotami azuki uki yaki mochi Ueno japonica Rakuzo Sanco Inn Tsuruma ou Tsurumai Gokiso Biyo Toyotomi Minamoto no Yoritomo, bushi bushidō Shoku Nihongi wushi saburau buke kuge Toyotomi Hideyoshi Oda Nobunaga Mode Gakuen Nikken Sekkei Ryounkaku Uguisudani hanami Aum Shinrikyō Chiyoda, Marunouchi et Hibiya Sotokanda Akihabara Tsukiji Aneda, Minaoto ku Ginza Tapas Taps Amida Gojū-no-tō Tō-kondō Nan'endō Hokuendō Chū-kondō hirahata achiki Kannon Aizen-do Aizen Myōō Maha Vairocana Godai-do Fudo, Kosanze, Gundari, Daiitoku et Kongoyasha-myōō Jizô Ôjizô-sama Cercis siliquastrum Sanjūsankasho Utaga-hama Bandō Daiyagawa Chuzenji-ko Yukawa Akechidaira Icha Asian Grill Nagasaka Shinkyo Yamasugeno-jabashi Daiya manju daifuku Haiden Okunoin pinyin Futara-san jinja Ōkuninushi, Takiribime et Ajisukitakahikone Chuzen-ji Mont Nantai Yasha-mon ou Botan-mon Umarokya (bleue) Kendara (blanche) Abastumara (verte) et Bidara rouge) Taiyu-in-byo Iemitsu Nio-mon Niten-mon Jikoku Komoku Bisha-mon ZochoJinja Maruyama Inari Maiden hinzen shiki kannushi miko Kazue-machi Kaga Toshiie Maeda Ohori-dori Chaya kimusuko Asanogawa Ohashi Naka-no Hashi Higashi magasin Hakuza Hikarigura takenoko shiitake binzasara waraji makura Caffe Karyudo Kamitaira Nanto inekari koï Doburoku momi genmai hakumai doburoku uruchimai mochigome Vigna angularis sakazuki koshihikari et akitakomachi Morus alba L. Broussonetia papyrifera Shokawa washi Ainokura Shirakawa et Gokayama Gassho-zukuri yukatabira Gion Matsuri Chichibu Matsuri haori tokonoma shōjigami oshiire washitsu Seiryu Nakabashi Takayama Kami Nomachi, Kami Sannomachi akadaru ou kazaridaru sakabayashi Marishiten-dake Tsurugaike Fujimi-dake Hida Mae-Hotaka, Kita-Hotaka, Karasawa-dake, Yarigatake, Oku-Hotaka terminus Tatami-daira yoshiki washlet Hongu Ginrei Zhuang et Baiyun Zhuang onsui senjô benza Koban Nohi Hirayu / Shin-otaka line Honokidaira seiketsu JR Limited Express Wide Gifu Gero Nagara Oasis21 Hideki Casai d'Obayashi Corporation, Spaceship Aqua Suehiro Sakae Nakanokuchibeya, Genkan Oroka Nagoya-jô Kisoji Sunroute myrica rubra Shoya hanakatsuo karebushi kezurikatsuo Onosho mono no fu komo koga rōnin eta hinin yamabushi shugendō yagura SHashizume-ichi-no-mon Kahokuzaka Kahoku Saigawa Naga-machi Nomura Takada Sanjikken nagaya Kenrokumachi Kenroku-en Kasumigaike yukitsuri Nishiki shabu-shabu kishimen yuzu gomadare ponzu nabe shuan yangrou Yuan Wakamiya-oji jinrikisha shari neta makizushi nori Gin no sara demae aga renkon Kanazawa Hongan-ji Danmaya Suisan Tsuzumi-mon Aokusa-machi Omicho-Ichiba Mystays mino zushi Honmaru Owari kinshachi ou shachihoko Ninomaru Shoin Kano Sadanobu et Kano Tanyu fusuma
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Photo 1 : noix de gingko + "okonomiyaki"
Photo 2 : salade + tsukemono (de concombre ?) + dans les mini boîtes : ?? + du tofu avec du miso dessus; autre boîte : omelette "tamagoyaki" sucrée-salée + boulette de poulet
Photo 3 : truc vert : on ne sait pas; nouilles udon au premier plan + karaage (friture de poulet, sans doute)
Photos 4 et 5 : "mizutaki nabe", une fondue assez basique avec du tofu, des champignons "enoki" (les longs blancs), du chou chinois, du poireau
Photo 6 : desserts on ne sait pas les noms
Photo 7 : assiette de gauche : sushi de crevette, ika (seiche en blanc au fond), thon (rouge), peau de tofu frit et omelette au premier plan
Photo 8 : assiette de gauche : sashimi de saumon, thon (rouge foncé) et seiche encore
Photo 9 : assiette de yakitori (brochettes) de poireau, "negima" poulet + poireau, "tsukune" (cartilage, "buta bara" (ventre de porc); on ne voit pas très bien...
Photo 10 : petite assiette avec "kakiage" (friture de légumes), plat de sashimi (3 sortes de thon + crevette + seiche); petite assiette de tofu
Photo 11 : shabu shabu
Photo 12 : on hésite sur la fondue entre "sukiyaki" ou "jingisukan nabe" (Genghis Khan nabe) mais dans ce cas-là ce serait de l'agneau...
Photo 13 : il n'y a pas de nom spécial, ces mini entrées sont juste des amuse-bouches; à gauche, sans doute carottes + champignons noirs; au milieu : "kombu" (algues); à droite "daikon" (radis)
Photo 14 : sashimi de "tako" (pieuvre), crevettes; thon, saumon au premier plan
Photo 15 : salade de "daikon" ?
Photo 16 : glacé au macha (thé vert) + anko
Photo 17: sashimi : de thon, "tai" (dorade, le poisson blanc avec une bordure noire mais on ne sait pas ) et de "sazae" une sorte de gros bulot
Photo 18 : "tonpeiyaki" , une sorte de "okonomiyaki" simplifié
Photo 19 : poisson "sanma" (cololabis saira ?? cf Wiki) avec du "daikon"
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A PROPOS DE LA COULEUR DES ROBES (kāsāya en hindi kesa en japonais) DES MOINES BOUDDHISTES
La tradition veut que les premiers kesas aient été fabriqués à partir de haillons. Il s’agit à l’origine d’une bande de tissu, constituée de plusieurs pièces assemblées. Elle se drape autour du corps, passant sous le bras droit, un pan reposant sur l'épaule gauche. A l'origine, en Inde, 5 écoles utilisaient des robes de couleurs très différentes: noir, rouge, jaune, bleu, magnolia. Aujourd'hui, dans les régions pratiquant le Bouddhisme, la robe des moines est de couleur safran ou de nuances voisines.
En Chine, en Corée et au Japon, les moines et nonnes ont fini par adopter une robe ample à manches de type kimono, portée en général sur un pantalon accompagné de chaussettes ou de jambières. Le kāsāya d’origine a pris la forme d’un manteau dégageant le bras droit, porté en certaines occasions par-dessus l’habit. Au Japon, la couleur, déterminée par le recours à des pigments bon marché, est devenue principalement noire ou grise, parfois brune ou bleu sombre. Les couleurs jaune, orange ou rouge sont beaucoup plus rares et souvent réservés aux cérémonies. Les moines de base étaient ainsi connus comme kuro-e "habit noir". La couleur a été quelquefois une marque distinguant l’ancienneté, le niveau hiérarchique ou l'école. L’habit pourpre était en Chine ou au Japon une distinction offerte par l'empereur.
NINJA ET SAMOURAI
La séparation entre samouraï et ninja est difficile à établir, d'ailleurs certains personnages furent et samouraï et ninja.
Ninjas...
Aux yeux de la population, les ninjas, par leur activité criminelle et leurs méthodes peu orthodoxes, faisaient partie des classes sociales inférieures eta (paria) ou hinin (non-humain). Ces castes comprenaient les criminels, mendiants, vagabonds et tanneurs, activités et états indésirables de la société japonaise, aujourd'hui regroupés sous le terme burakumin. Les ninjas ont été notamment influencés par les yamabushi, ascètes vivant dans la montagne et adeptes du shugendō (expériences de pouvoirs spirituels (gen) par la pratique (dō) vertueuse de l'ascèse (shu) à travers une étroite relation de l'Homme et de la Nature).
Les ninjas proviennent à l'origine de troupes formées entre le VIIIe et le IXe siècle, et de bushi vaincus sans seigneurs (rōnin), qui se sont réfugiés dans les provinces d'Iga et de Kōga (maintenant les préfectures de Mie et de Shiga, du côté du lac Biwa), dans la région de Kyoto, ces provinces étant alors indépendantes. Ils n'étaient redevables d'aucune taxe et jouissaient d'une liberté de mouvement que n'avaient pas les bushi (ou samouraïs), qui étaient eux inféodés aux daimyō (seigneurs féodaux). Ils n'étaient pas non plus soumis au bushidō (code de l'honneur du bushi), et pouvaient donc pratiquer des techniques de guerre non-orthodoxe (espionnage, guérilla, embuscades, assassinats) et utiliser toutes sortes d'armes non conventionnelles pour leur époque. N'étant pas subordonnés aux grandes familles, à l'occasion celles-ci faisaient appel à eux pour exécuter de basses besognes (pillages, assassinats). Une des grandes spécialités des ninjas était de s'introduire de nuit dans les châteaux et camps militaires et d'allumer un incendie, afin de faciliter l'assaut par des troupes classique...
... Samouraï et Bushi
Le samouraï ou bushi est un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu (jusqu'au VIIIe siècle) que l'on peut traduire "homme d'armes". À l'origine, bushi désigne les guerriers japonais soumis au bushidō (code de l'honneur du bushi). Le terme apparaît pour la première fois dans le livre d'histoire japonaise, Shoku Nihongi écrit sous l'ère Heian vers l'an 800. Il provient du chinois wushi.
Le terme samouraï, mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie "servir". A l'origine au service de l'empereur, les samouraïs sont passés par la suite au service du shogun pendant la période féodale correspondant au déclin du pouvoir impérial. L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. À partir de la période Edo, les termes bushi et samouraï ne sont pas tout à fait synonymes, il existe une différence subtile et ils sont souvent confondus mais ils correspondent à des périodes et des fonctions différentes.
Concernant la noblesse, on trouve aussi parfois le terme buke qui désigne la noblesse militaire attachée au bakufu (gouvernement militaire), par opposition aux kuge, la noblesse de cour attachée à l'empereur. Les buke sont apparus durant l'ère Kamakura (1185–1333).
le SCEAU (inkan ou hanko)
Parler de l'estampe qui est signée à l'aide du sceau du maître est l'occasion d'évoquer plus précisément ce fameux sceau. Comme en Chine, le sceau est utilisé par les particuliers comme par les entreprises, pour signer, valider tout type de document ou estampe, ou correspondance (même personnelles) après avoir fait authentifier et enregistrer son hanko par des services administratifs, pour s'en servir ensuite de façon officielle comme "signature" car la signature manuscrite n'a pas de valeur juridique au Japon. En Chine, le sceau est apparu au IIIe siècle avant J.-C. et est arrivé au Japon au VIe siècle, avec l'écriture des idéogrammes chinois apportée par les moines bouddhistes. D'abord utilisés par les empereurs puis par la noblesse et puis par les samouraïs, l'usage s'est répandu en même temps que la population accédait à l'écriture. Le hanko peut être en différents matériaux: bois, pierre, ivoire, corne de buffle... que l'on encre avec de l'encre rouge (à l'origine une pâte à base de poudre de cinabre). En fait, les Japonais peuvent utiliser plusieurs versions de hanko, en fonction de leur usage plus ou moins formel. Le cadre contenant la signature peut être ovale, rond, ou carré et de dimensions variées. Les sceaux à impression en positif, c'est-à-dire, avec les caractères ressortant en rouge sur fond blanc, sont plus onéreux car cela implique un enlèvement de matière plus important et plus délicat à réaliser.
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MORAUTHELI